It’s now or never !

S’il est vrai que les meilleures choses résultent souvent d’un hasard des plus total (valable dans la vie en général comme en cuisine), optimiser les moments de plaisirs à table n’a rien de mauvais. Comment ? En les organisant un minimum. Se projeter à manger du porc fumé au foin à la broche, au mariage d’un ami dans le Jura, ou encore en pleine confection de bocaux de confiture de fraises, met déjà l’eau à la bouche. Le hasard s’insérera de toutes les façons, ici et là, ne flippez donc pas devant un peu de programmation ! Savoir profiter au mieux des joies de l’été, ça se prévoit.

Il semble qu’avec l’âge, j’emprunte un peu trop la DeLorean d’Emmett Brown et tout file plus vite. Si vous êtes comme moi, attrapez les choses tant qu’elles sont là . Comme en amour, rien ne dure toujours, alors sachez ponctuer votre calendrier de dates savoureux. Vous avez repéré votre prochain flirt : la pêche Melba ou les figues arrosées d’un filet d’huile d’olive ? Fixez-leur plusieurs RDV torrides, sans jamais radiner sur les bonnes choses. Enfin, valorisez tout ce qui est voyant . L’été, les couleurs explosent, profitons de leurs bienfaits énergisants !

Attrapez les choses tant qu’elles sont là Coup de projecteur sur le calendrier des saisons pour ne pas regretter tel ou tel ingrédient. Eh non, vous ne mangerez malheureusement plus de tomates en automne, mais vous avez de la chance, elles occuperont – si tout va bien – longtemps les étals des marchés. Si leurs copines les fraises et les framboises en font de même, ne trainez pas trop et gavez-vous-en, leur présence sera moins longue que celle des cœurs-de-bœuf ! On ne mange jamais trop de produits de saison, et d’ailleurs, mieux vaut en abuser tant qu’ils sont là afin de ne pas faire la bêtise de les acheter quand il ne le faut pas.

Ponctuez votre calendrier de repères savoureux

Se fixer des rendez-vous avec le plaisir n’a rien de bizarre. Si l’on vous renvoie votre trop-plein d’organisation comme un défaut, renvoyez son manque de joie à votre interlocuteur ! Qui dit réchauffement climatique ne veut pas forcément dire beau temps au rendez-vous. Prévoyez donc en amont une liste d’activités gustatives à deux entrées : celles qui ne peuvent se faire qu’au gré d’un ensoleillement imprévu (des recettes qui nécessitent donc le moins de préparation possible), et celles qui peuvent se faire par tous les temps. Un exemple pour chacune des deux catégories.

Designer culinaire, Sonia Verguet questionne le moment du repas. Elle participe cette année à une résidence de trois mois à Prague, au centre d’art Meet Factory, grâce au programme d’échanges du CEAAC de Strasbourg. L’objectif ? Étudier les arts et les traditions populaires, dans lesquelles s’inscrivent les pratiques culinaires. Son dernier livre, 100 Coolglofs. Cuisiner le kouglof autrement (Kéribus éditions) est disponible à la Vitrine Chicmedias – 14, rue Sainte-Hélène.

En ce qui concerne les fleurs, il est assez simple de savoir celles que vous pouvez consommer : toutes celles qui précèdent la pousse d’un fruit ou d’un légume sont comestibles. Pour les autres, c’est plus subtil donc renseignezvous bien. Les fleurs des fleuristes ne sont pas comestibles car elles subissent des traitements, toutefois ils seront de bon conseil.

Par beau temps Un barbecue à la volée, sans chipolata, pas cher et savoureux : épis de maïs entiers (caressés de beurre si le palais vous en dit), maquereaux marinés au citron (si possible 2 h en amont) à arroser une fois cuits d’huile d’olive et d’herbes fraîches écrasées, camembert jeté entier au feu dans sa boîte en bois ou encore pommes de terre fumées à ce que vous avez sous la main. Pour ces dernières, rien de compliqué : faites-les cuire à l’eau, placez-les dans une marmite, jetez-y une branche enflammée de romarin ou de thym et couvrez vite. Laissez le tout s’enfumer au moins 30 minutes en ne laissant pas la fumée s’échapper. Les pommes de terre seront naturellement aromatisées

Par tous les temps  Un repas éternel fait de mets qui n’en finissent pas d’arriver, de midi à minuit. Pour que ça soit une réussite, invitez au moins dix amis qui devront chacun apporter deux éléments solides et un liquide. Pour être certain de vous tenir à votre liste « Plaisirs culinaires rêvés du summer 2023 », mettez pour chacun d’eux un compère dans la boucle. C’est cet ami qui vous stimulera si le manque d’énergie nécessaire à la réalisation de vos souhaits gourmands vous gagne.

Valoriser tout ce qui est voyant

La variété colorée caractérise tout autant la garde-robe et l’assiette estivales. Entre le rouge de la pastèque, du poivron, des groseilles et des cerises, l’orangé de l’abricot et du melon, le bleu des fleurs de bourrache et des myrtilles, en passant par le jaune des courgettes, sans oublier le dégradé des verts, on en prend plein les yeux. Ces aliments naturellement colorés jouent un rôle prépondérant sur notre santé. Manger des teintes vives contribue à foule de bénéfices : la bêta-carotène favorise la bonne vision et donne une belle peau. Bingo, les carottes pour le teint hâlé ! Le lycopène, que l’on retrouve dans les aliments roses et rouges, réduirait les inflammations et renforcerait le système immunitaire. Il aiderait également à prévenir le cancer et serait mieux absorbé par l’organisme lorsqu’il est cuit. Go, go, les coulis de tomate et les poivrons marinés. L’anthocyanine des aliments bleus et violets, riche en fibre et en vitamine C, a des propriétés antimicrobiennes et anti-inflammatoires. Elle prévient les maladies cardiovasculaires et va même jusqu’à stimuler la mémoire. L’aubergine est l’un des légumes qui la concentre le plus. Pour finir, les pigments verts seraient excellents pour les muscles, la chlorophylle boostant les défenses naturelles en prévenant l’obésité et le diabète. Brocolis, artichauts, épinards, pour un corps aux formes en forme !