ZYVA MAGAZINE 31

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zyvamusic.com ı Mars / Avril 2014

#31

GRATUIT

LE MAG MUSICAL

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LE MAG MUSICAL

GRATUIT

Road trip :

Anthology of rave

AL’tarba thee silver mount zion LES monstroplantes

les premiers s festivals du printemp

doctor flake billie brelok sarah mikovski max cooper binary digit Billie kespar

Zoom sur : Culture Punk / La Maison M / La Cuvée Grenobloise / La Tawa + Actualités locales / World News / Découvertes et bons plans...

L’AGENDA CONCERTS EN RHÔNE-ALPES ! Ne pas jeter sur la voie publique



SOMMAIRE

Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 141 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.

Brèves p. 4 & 5 Zoom Local p. 6 & 7 World News p. 8 Les premiers festivals p. 10 à 12 Les Monstroplantes p. 14 Thee Silver Mount Zion p. 16 Al’Tarba p. 20 Anthology of Rave p. 24 Quartier Libre p. 28 Agenda p. 30

Mars / Avril 2014 | Edité à 20.000 exemplaires 1000 Points fixes dans la région Rhône-Alpes Rédacteur en chef : Anthony Dreano redaction@zyvamusic.com Directeur de publication : Hedi Mekki Responsable commercial : Gabriel Perez commercial@zyvamusic.com Rédacteurs : Antho, Philippe “Pippo”Jawor, Kymmo, Thomas Guillot, Teddy, Gab, David, Sarah, Léo, Rita, Lisa, Margot, Marie-Laure. Photographe : Kymmo www.kymmo.com Maquette et graphisme : David Honegger Chargé de communication / Presse : Nicolas Tourancheau & Margot Roulin communication@zyvamusic.com Photos de couverture : Kymmo Bureau / adresse postale : 6 Grande rue de Saint Clair - 69300 Caluire et Cuire Imprimerie : Pure Impression Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élé-

EDITO inq ans se sont écoulés depuis la création de ce C magazine, porté par une idée folle : exister sur le papier en pleine crise de la presse et partager notre

amour pour la musique locale et alternative quand le disque s’effondre. Comme beaucoup d’acteurs indépendants, il nous est difficile de voir à long terme, l’association reposant avant tout sur le dévouement des bénévoles et ne touchant aucune subvention. De bouclage en bouclage, numéro après numéro, nous nous efforçons de produire un contenu varié et de qualité pour tous les lecteurs potentiels de la région. Nous distribuons également nous même ces 20 000 exemplaires, de la main à la main devant les salles de concerts et en dépôt dans les différents points de diffusion. La tâche est ardue mais pas vaine : vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre sur les réseaux sociaux et votre soutien renforce notre détermination. Mais nous avons besoin de vous pour continuer à développer ZYVA : nous cherchons des bras pour distribuer, des plumes pour raconter et plus généralement des curieux qui ont des compétences à partager. En attendant vos mails, je vous laisse à la lecture de ce numéro #31 avec Efrim Menuck, guitariste des canadiens Silver Mount Zion, le récit de notre nuit toulousaine devant Heretik et les Spiral Tribe, les trublions de Monstroplantes et le généreux Al’Tarba, accroc du hip-hop. Anthony Dreano On attend vos retours : contact@zyvamusic.com

ment de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.

Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépôt du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag Remerciements pour ce numéro : Chriss (106db), Elodie Pommier (eldorado), Sophie Atoch (Mjc Aragon), Franck Charousset (Le Bournot), Eric Fillion (médiatone), Natalie Soulié (Nuits du Loup), Aminata Fall (RPO), Kora (Ulysse Prod), Arthur Lorella (Les Abattoirs), Benjamin Kohler (Marché gare), Nolwenn Migaud (Al’Tarba), Shirley Ropero (Epicerie moderne), Marion Seury et Adrien Cameleyre (Differ-ant), Céline Vallat (Many ways), Charlotte Balançin, Marine Rehm, Juliette Pallec, Sarah Burdairon, Maylis Coulommier, et tous les bénévoles pour leur effort de trouver le bonheur dans l’action...

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breves

Avion par Kymmo

l’Actu locale en Rhône-AlpES

Gourmandise aux Vinyles

La saga “Gourmandise” continue avec ce deuxième volet le 29 mars au Fil de St-Etienne, venez élire votre DJ préféré au cours d’une soirée placée sous le signe du vinyle ! Au programme bataille de 6 DJ’s aux styles et univers divers et variés. Chacun présentera un set de 15 minutes afin de définir les deux meilleurs. Et pour terminer la soirée c’est Guts, dj tombé dans le vinyle quand il était petit (sa mère lui en offrait un à chaque bonne note à l’école !) qui viendra proposer un set. + d’’infos : www.le-fil.com No Gym Tonic !

Scene-locale.com Mis en ligne en juin 2013 pour la fête de la musique, le projet de scène-locale fort de son succès a grandi très vite. En octobre 2013 le site voit le jour, mais plus qu’une simple adresse URL c’est une véritable plateforme dédiée aux artistes locaux qui est née. Le but ? Offrir une visibilité et un outil concret pour les artistes. Ceux ci s’inscrivent, bénéficient d’une page dédiée et la gèrent comme ils l’entendent. Le plus pour l’internaute ? La découverte et l’information regroupée sur un seul site. Aujourd’hui Scenelocale c’est 200 groupes pour la région Rhône-Alpes à découvrir, plus de 800 recensés sur l’ensemble du site et une ouverture à huit pays francophones. + d’infos : www.scène-locale.com City’s Youth Reggae Session Les équipes du Fil et du Monstre Gentil se sont vues contraintes d’annuler le concert d’Anthony B le 17 mai prochain, arrêté dans l’État de Géorgie aux Etats-Unis pour possession de marijuana. Comble de malchance, le second groupe invité, Datune, s’est désisté pour raisons de santé. Heureusement, les mordus de reggae stéphanois vont pouvoir quand même s’en mettre plein les oreilles. Le 11 avril aura lieu une session live au Fil qui devrait envoyer son lot de good vibes. En tête d’affiche : Barrington Levy, icône de Kingston actif depuis 1979, Jr Yellam reggae-man français d’origine américaine aux influences hip-hop et le soundsystem I Woks Sound avec un MC en live sur des mix ragga et dancehall bien oldschool. + d’infos : www.le-fil.com BLEECH de retour

Nouvelle édition des soirées No Gym Tonic organisées par Enover le 22 mars au Club Transbo. Grems sera en tête d’affiche pour présenter “Buffy” son nouvel EP. Il sera accompagné de ses acolytes le Jouage et de Blackkenpouperz. Ce sera également l’occasion de découvrir le côté DeepHouse du Mc qui mixe également et sera accompagné de Feivo sur cette soirée. + d’infos : www.transbordeur.fr

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Les Londoniens de Bleech seront de passage à la MJC Ô Totem de Rillieux-La-Pape le 4 avril prochain pour présenter leur nouvel album « Humble Sky ». Deuxième opus des rockeurs, ceux ci ont réussi à s’imposer sur le territoire comme une valeur incontournable de la scène underground. Après « Nude », sorti en 2012, qui avait déjà su taper fort dans nos oreilles, le nouveau né sera disponible le 10 mars. On vous conseille sérieusement de ne pas rater leur passage par chez nous, ça risque fort de déménager ! + d’infos : facebook.com/bleechofficial


Rencontres du 3ème type

Le groupe Red City Noise est bien déterminé à faire connaître son noise électronique au delà des péniches lyonnaises : créé en 2011, le projet tourne bien, les dates se font plus nombreuses et leur son s’est exporté en live à Montpellier, Paris, Clermont-Ferrand, Nîmes mais aussi en Suisse et Allemagne. “Black Lodge”, leur premier album accroche les oreilles et ça fait du bien. Leur énergie dépouillée a séduit le label Atypeek Music qui le distribue en digital depuis peu, mais aussi les KissKissBankers qui ont financé le pressage de l’album vinyle à 100 exemplaires. Un groupe à suivre de près ! + d’infos : redcitynoise.bandcamp.com

Denis Manceau

1er album pour Red City Noise

Le festival Rencontres entre les mondes revient cette année à Chabeuil (Drôme) du 4 au 6 Avril pour sa 10ème édition. L’association Déviation, qui organise l’événement depuis la création du festival nous propose cette année 3 jours de concerts, spectacles jeune public et cirque. Le fil rouge de cette édition, c’est le Cubitus du Manchot, un collectif de 21 circassiens qui font se rencontrer les univers du cirque et de la musique pour un spectacle intitulé Le ballet Manchot, qui se révèle aussi Rock n roll qu’original. Denis Peans (Lo’jo) proposera “La Tribu des Femmes”, un spectacle unique crée spécialement pour les 10 ans du festival autour de la musique world, avec les Harmanas Caronni, et le trio Lo’Jo. + d’infos : rencontresentrelesmondes.fr Joyeux anniversaire !

Techno to Trance Pour la première fois, le 8 mars, les deux associations chambériennes Kapture et Mediatek unissent leurs forces pour vous prouver que les basslines savoyardes non rien à envier aux berlinoises : 8 heures de sons, de 21h à 5h, sont prévues dans un lieu encore tenu secret... Les organisateurs précisent que la soirée aura lieu en plein cœur du bassin chambérien, en salle (400 places maxi), avec une déco dès plus psychédéliques. La line-up réunira Noash, Pouil, Guillalobos et Dirty Sox derrière les platines ainsi que Namdak, Databass et Ed le Sobre pour des lives entre darkpsy et HiTech. + d’infos : association-mediatek.fr / facebook.com/kapturesound 10 Bougies pour free mômes ! L’association free mômes fête ses 10 ans d’activisme cette année ! Pour marquer le coup, 2 concerts auront lieu à Firminy, dans la salle le Firmament : le 4 avril, Manu Chao & la ventura, qui n’est pas en tournée actuellement, viendra y jouer un concert unique en France, pour aider à soulever des fonds reversés ensuite à diverses organisations œuvrant pour les enfants, pour la justice sociale et environnementale. Le 5 avril, c’est Tryo qui s’y colle, en co-plateau avec Karuna et Z3bra Trio, pour un concert dont les bénéfices sont reversés à Sea Sheperd pour la défense des mers et océans. + d’infos : facebook.com/association.freemomes Ma Foire de Lyon is Rock La Foire de Lyon, c’est toujours un événement ! Cette année les organisateurs ont choisi de mettre en avant le Rock’n’Roll au travers d’une exposition chronologique. On pourra retrouver toute l’histoire du Rock avec des vidéos, des looks d’époque et autres objets cultes, de quoi se replonger dans de vieux souvenir ou sauter sur l’opportunité de s’en créer pour les plus jeunes. Et le tout validé par Philippe Manœuvre. Le rock sera aussi au cœur de la Foire avec des concerts « tribute » en nocturne et les weekends, une manche du championnat de France de « air guitar », des jeux de bar ainsi qu’une expo de voitures icônes des années 50 et 60 nommée « Rock On The Road ». + d’infos : www.foiredelyon.com

Qui fête ses 20 ans cette année ? Les Ogres de Barback ! Les membres du groupe n’avaient même pas cet âge là quand ils ont commencé à sillonner les salles et festivals de France et de Navarre. Un bilan de cette double décennie ? Ok : 700 000 albums vendus, 2000 concerts déclarés, 8 albums studios et 4 albums live, de quoi passer à la classe supérieure. Pour marquer le coup, en plus de sortir un nouvel album cette année (sortie officielle le 26 mars), dont le titre est Vous m’emmerdez !, nous aurons l’occasion de les voir dans la région à la Tannerie de Bourg en Bresse, pour un concert qui se déroulera le 16 avril. Quoi de neuf chez Jarring ? Du nouveau sur le label Jarring Effects. Les Dub-Lyonnais de High Tone ont finalisé leur nouvel album « Ekphrön » le 6ème opus de leur discographie, qui sera disponible à la vente le 31 Mars. Autre actu du label, Odatee part en tournée jouer son hip hop electro aux 4 coins de France, avec notamment un passage au festival Electrochoc, à Bourgoin-Jailleu. Nouvelle tournée aussi pour Virus Syndicate, les ambassadeurs du dubstep/ grime qui sortent le 3 mars leur nouvel album « the swarm » et partent en tournée Européenne, avec plusieurs dates en France, dont un passage au festival Reperkusound à Villeurbanne. + d’infos : jarringeffects.net

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local Par Alizée

LA MAISON M mis noctambules lyonnais, vous qui êtes assoiffés A de funk, de soul et de cocktails, votre nouveau QG vient d’ouvrir ses portes en plein centre de

Lyon. Début janvier, Arnaud Grosset, gérant du Soda Bar, Vivien Blusset, son acolyte du Monkey Club et Henri Chaussedent ont combiné leurs forces pour mettre sur pied leur « rêve ultime ». Inspirés par l’ambiance décontractée des bars à cocktails australiens et anglais, ils entendent insuffler une nouvelle dynamique au sein de nos nuits lyonnaises. A la fois bar, club et salle de concert, la Maison M. (Maison Mère pour les intimes) se veut accueillante, authentique et surtout… groovy. Jazz, rock, soul, funk, musique électronique, hiphop… Il y en a pour tous les goûts du moment que persiste le boogie. En musicien passionné, Arnaud Grosset entend exploiter les richesses du vivier local et aime taper dans le produit frais : Flore, Raistlin, Gadjo

cuvEe grenobloise 2014 endez-vous annuel pour les Dauphinois et la R région Rhône Alpes dans son ensemble, la Cuvée Grenobloise 2014 est sortie le 26 février dernier. Nouveaux talents, groupes en attente de reconnaissance… cette compilation a pour vocation de faire découvrir et apprécier la scène locale à Grenoble. Retour de Scène et Dynamusic, fusionnés depuis peu, ont pour la première fois travaillé ensemble sur ce cru de 17 titres : « cet album regroupe les morceaux de groupes locaux en voie de professionnalisation, choisis parce qu’ils reflètent, à un moment précis, le climat musical de la vallée ». Ont été entre autres particulièrement appréciés cette année : Peau, douceur dans ce monde de brutes ; Animali, que nous surveillerons de près ; Kespar & Linkrust avec leur prose bien vibée ; As A New Revolt pour les amateurs de bon rock à la Oasis ; Beo pour le coté Reggae Dub ou encore MKF et son électro spé entrecoupé d’accordéon diatonique et

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Loco, Minor Swing, Exquisite, Mister Freddy, Alex Clayette, Roger Roger, ainsi que le londonien Josh Osho ont déjà embrasé la place. Vous-même goûterez peut-être à votre quart d’heure de gloire à l’occasion d’une de leurs jam sessions, tous les jeudis en compagnie d’une bande de musiciens qui savent donner le change. Parmi les prochains évènements qui risquent de vous mettre dans le bien, citons le plateau slam freestyle avec Raistlin et des invités mystère New Yorkais le 15 Mars, Isaac Mood le 21 Mars, Alex Massmedia (le fils spirituel de Keziah Jones) le 5 Avril ou encore The Spring Folk Orchestra le 27 Mars. Précisons que face à l’engouement général, on vous conseille de vous pointer relativement tôt si vous ne voulez pas arriver après la bataille ! 21 place Gabriel Rambaud - 69001 Lyon

Par Margot

autre accordina. Encore 17 belles surprises placées sous l’étoile de l’éclectisme, capables de titiller les écoutilles des amateurs de fraîcheurs musicales. Entre promotion, aide à la création et à la diffusion et organisations de concerts, Retour de Scène et Dynamusic accompagnent ces artistes tout au long de la saison, jouant le rôle de médiateur entre eux et les différentes structures susceptibles de les faire évoluer. Une dimension sociale qui s’incarne entre autre dans ce projet, visant à toucher médias, professionnels de la diffusion et labels, sans oublier les Grenoblois : un premier concert de lancement a eu lieu le premier mars à l’Ampérage et d’autres devraient suivre. Une bonne action pour vos oreilles comme pour les nôtres : la Cuvée Grenobloise Vol.13 est à trouver en réseau de distribution régional à la FNAC, chez les disquaires indépendants ainsi que sur les sites de vente en ligne. + d’infos : www.retourdescene-dynamusic.net


Par Marie Laure

Culture Punk : le punk rock dans les veines epuis l’organisation de petits concerts D jusqu’à l’entrée dans le collectif Punk Rock In Lyon : la bande de pote de Culture

Punk s’impose dans la région. En 2009, Yann et Edouard créent Culture Punk, une émission de radio en Haute Savoie. 5 ans plus tard, l’asso investit régulièrement le Trokson, le bar des Capucins ou bien le Kraspek Myzik. L’objectif principal : avoir une scène punk vivante à Lyon. Folk, ska, pop, hardcore... Toutes les variantes sont représentées. On vient voir des Français qui ont fait leurs preuves avec Guerilla Poubelle ou Sport, des jeunes lyonnais comme les Dead Kiwis, et des groupes à portée européenne avec les Slovènes de Real Life Version. L’association fait partie de Punk Rock Shows in Lyon, qui regroupe tous les acteurs du style dans la ville. On y retrouve UFO productions, One Card Booking et Razors productions. Le collectif « fait des concerts de plus en plus gros, de plus en plus nombreux » explique Yann. Avec des têtes d’affiches étrangères, qui viennent rarement en France, et encore moins à Lyon. C’est grâce à ça que les Lyonnais pourront profiter de la venue de Old Man Markley au Warm Audio le 9

mars, ou celle des coreux de Biohazard le 9 avril au Clacson (en partenariat avec Lyon Hardcore). En première partie, on retrouve toujours des groupes locaux : la volonté de faire vivre la scène punk sous toutes ses formes reste l’épine dorsale du projet. Ce qui rend possible ces concerts, c’est évidemment l’appartenance au collectif, créé il y a un an qui a permis de décupler leurs moyens techniques et humains. Qu’ils organisent les concerts seuls ou tous ensemble, « c’est toujours dans un esprit d’entraide » souligne Yann. Ce n’est pas parce qu’une date est signée Culture Punk que les bénévoles d’une autre asso n’aideront pas si besoin, et vice-versa : pour les besoins d’une tournée, les collaborations peuvent même être nationales. A long terme, la création d’une coopérative d’associations a été envisagée, pour faciliter les échanges entre les quatre coins de la France. Les punk-rockers sont sur tous les fronts, et ont actuellement un nouveau projet sur le feu : l’animation d’une émission de radio. Rendez-vous tous les jeudis soir sur SOL FM (100.7), a partir de 19h30. + d’infos : facebook.com/CulturePunk

La TAWA A planfoy L

a Tawa s’installera à Ursa Minor le 21 mars pour la soirée « All you need is Dub », et se paye les anglais de Resonators en tête d’affiche. L’occas’ de revenir sur cette asso qui promeut, depuis 2011, la bonne zik’ accessible à tous. Rencontre avec Lucas et Jordane, pionniers de la Tawa, dans le salon de leur bel appart’ stéphanois. « Tawa », mot entré dans le vocabulaire pour dire « fête » ou « rave party », correspond bien à l’esprit de cette bande originaire de Planfoy, petit bled au Sud de Saint-Étienne. « La Tawa à Planfoy », qui a lieu début juillet depuis 2011, en est à la fois le point de départ et l’aboutissement. Ce concert/festival, entièrement gratuit, n’a cessé de monter en gamme, tant sur la programmation musicale que sur la diversité des animations. Aussi on est impatient de les retrouver le 21 mars prochain dans la salle d’Ursa Minor, à Saint-Etienne. Avec le reggae très sixties et planant des Londoniens de Resonators, porté par les voix douces et sucrées de Faye Houston et Kassia Zermon, la soirée s’annonce sous l’hospice du sourire et de la chaleur -on pense notam-

Par Léo

ment à la soupe offerte avec l’entrée (5€). « On a commencé par un truc entre potes, dans l’idée d’une fête de village », résume Lucas. Avec 400 personnes et trois groupes du coin en 2011, l’événement ne demandait qu’à prendre son envol. Tout s’enchaîne et, deux ans plus tard : la Cafetera Roja tient la tête d’affiche. « Le festoch’ est bien entre 1200 et 1500 personnes, c’est gérable. Du coup on préfère faire d’autres initiatives plutôt que de grandir. », concède Jordane, bien enfoncé dans le canapé. C’est donc par la prog’ que le festival pousse tranquillement : « Mieux vaut des groupes de meilleure qualité plutôt qu’une plus grande notoriété », poursuit-il. Pendant que des navettes gratuites font le trajet tout le samedi avec le centre de Saint-Etienne, la Tawa à Planfoy #3 accueille des groupes d’envergure nationale, et même européenne. « On a fait aussi un tournoi de coinche et un loto ; et là un concert d’hiver, comme en 2012. », résume Lucas, en attendant juillet prochain, avec une journée aux activités éclectiques, en plus de la soirée de concerts.

+ d’infos : facebook.com/la.tawa.a.planfoy

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{worlD{ Par Antho

Le marché de la musique en hausse en France !

andis que les uns fantasment sur un retour du viT nyle qui n’a pourtant jamais cessé d’exister, les autres applaudissent les chiffres de la croissance

publiés en février dernier : les médias se sont donnés à cœur joie de féliciter une première hausse dans le secteur depuis 11 ans. Libération, France. info, Le Télégramme, Le Figaro, Le Monde, Métro ou Le Parisien : personne n’a oublié de souligner « l’embellie ». Le constat est le même : l’année 2013 a été atypique et « redonne le sourire » même si les résultats sont nuancés. En réalité, si les ventes physiques ont légèrement augmentées, le marché numérique peine malgré les espoirs placés en lui : les téléchargements stagnent et le streaming ne progresse que grâce aux revenus publicitaires, les abonnements des internautes ne suffisant pas. La hausse devient toute relative quand on rappelle que l’industrie musicale est désormais la troisième industrie culturelle française, loin derrière le jeu vidéo en tête du classement, et que trois maisons de disques représentent 75% des ventes mondiales. Difficile pour les indépendants de voir le bout du tunnel, surtout quand la hausse s’explique essentiellement par le succès combiné des Daft Punk, Stromae, Bruno Mars, Les Enfoirés, Zaz, Christophe Maé et Maître-Gims : le jackpot pour les uns, le tombeau de la diversité pour les autres.

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Par Antho

Roland revival ? a bouleLdeaversénouvelle le petit mondes bidouilleurs

de machines : le constructeur Roland a annoncé la sortie prochaine (d’avril à juin) d’une nouvelle gamme sensée faire revivre leurs produits phares, TR-808 et 909, TB 303, SH-101 et VT-1 (Boss). En clair, une boîte à rythme, un module de basse, un synthé et un multi-effet pour voix ont été dévoilés, à grand coup de teasing, réunis sous l’appellation AIRA. Les réseaux sociaux et forums spécialisés n’ont pas tardé à s’enflammer, en France et à l’étranger, fantasmant sur les possibles versions contemporaines de ces machines d’antan. Le ton est souvent à la plaisanterie – voire la moquerie – chez des internautes plutôt sceptiques mais curieux. Pourtant, dans les médias on parle d’engouement général : le retour de Roland est mis en scène dans un article sur le portail de The Guardian et obtient même une place dans les brèves « technologie » du site de la BBC. En France, c’est Tsugi qui parle d’une « grosse nouvelle pour tous les fans de matos du monde entier ». Rien que ça. La campagne de communication est rondement menée, avec ingénieurs en blouse blanche, cours d’histoire sur la musique électronique, des vidéos et photos à gogo qui ne montrent rien (machines dans le noir total ou gros plans de diodes clignotantes) et même l’appui de quelques artistes qui ont bien voulu se faire les porte-parole de l’entreprise : A Guy Called Gerald, Netsky, Ricardo Villalobos, Boys Noize, John Heckle... pour n’en citer que quelques uns. Alors que les caractéristiques sont enfin dévoilées, c’est le drame : Roland a choisi le numérique pour modéliser le son à moindre coup en assurant que le rendu serait fidèle grâce à leur nouveau système d’émulation. Le son est-il à la hauteur ? Le verdict importe peu. En dehors de toute analyse sonore, le simple fait de miser sur une nouvelle technologie « révolutionnaire » pour imiter le comportement de vieilles machines laisse perplexe : quitte à faire du numérique autant regarder vers l’avenir. Résolument, Roland cherche surtout à conquérir les masses plus que les puristes, s’acharnant à mettre en valeur une gloire passée jusque dans le nom de ces nouvelles machines. Quand au marché de l’occasion des vintages 808 et 303, il n’a pas de soucis à se faire, les côtes ne risquent pas de s’effondrer demain...


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Par Barth

les premiers s festivals du printemp Le duo Pethrol, découverte Rhône-Alpes du Printemps de Bourges ! Par Kymmo

Reperkusound L

es musiques urbaines, électroniques et amplifiées, c’est au Reperku que ça se passe. Pour la 9ème édition, du 18 au 20 avril, l’équipe de Mediatone n’a pas fait dans la dentelle et joue la carte du mélange des genres pour satisfaire son large public. La recette avait fait ses preuves l’année passée avec 15 000 spectateurs réunis pour trois nuits survoltées. Comme les dernières éditions, le festival se déroulera au Double Mixte où trois scènes (deux principales et une découverte) titilleront les limiteurs de décibels. La première nuit, la techno sera particulièrement bien représentée avec une carte blanche à Ed’n’Legs qui donne tout de suite le ton : Mark Henning et Magda seront conviés à rejoindre le line-up des DJ lyonnais Yogi, Diane et Mr Nô. Le même soir l’electroswing sera à l’affiche avec les autrichiens de Parov Stellar et le KKC Orchestra, crew toulousain habitué de la scène, qui présentera son premier album. Il faudra aussi compter avec Boston Bun de chez Ed Banger, KDS, Pethrol, Schvedranne... pour cette seule première nuit ! Le samedi soir le son UK contemporain côtoiera celui de

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Par Antho

la Jamaïque : drum’n’bass, dubstep, dub et ragga seront les mieux représentés sur scène. Kanka, Kaly Live Dub, Soom T & Zion High Foundation se chargeront du lowtempo et des vibes profondes ; Vandal, Funtcase, Virus Syndicate, Camo & Krooked s’occuperont des beats ravageurs. Les enragés du bpm ne seront pas en reste avec le breakcore d’Igorrr, la trance d’Hilight Tribe et la techno de Worakls. Le hip-hop sera minoritaire mais pas moins pêchu avec Al’Tarba & Dj Nixon et Schlaasss. Le lendemain on retrouvera également l’Animalerie pour représenter le rap, même si la dernière nuit est plutôt consacrée à l’electro sous toutes ses formes, avec des dj sets de Mr Oizo, Dj Pone, Prism, Fukkk Offf, Fakear... Une touche de rock avec Nasser et Golden Zip et un peu de house en live avec Klangkarussel, Klingande et Amine Edge and Dance achèveront cette édition. Le spectacle sera d’autant plus impressionnant qu’au son s’ajouteront des décorations sur mesure, des projections et performances graphiques en interaction avec le public proposées par XLR project et Nico Tico. + d’infos : reperkusound.com


Les Chants de Mars Par Lisa

éjà 8 ans que les oreilles amatrices de rimes peuD vent se laisser embarquer « les yeux fermés » par celui que l’on peut appeler LE festival de chanson

française de Lyon : « Les Chants de Mars » ! Nés de la collaboration entre trois salles de la ville : Le Marché Gare, la salle des Rancy et la salle Léo Ferré avec des partenaires locaux de la chanson (Médiatone, l’Épicerie Moderne, Kraspek Myzic, Agend’Arts et De l’Autre Côté du Pont), « Les Chants de Mars » ce sont des concerts, des découvertes d’artistes locaux, émergents ou confirmés, nationaux et internationaux et l’avantage de salles très différentes pour varier les plaisirs d’écoute. Avec point bonus pour le graphisme impeccable des affiches à autruches roses. Pour cette nouvelle édition 2014, le festival s’allonge et s’amplifie pour se dérouler du 26 mars au 5 avril, et offrir un marathon de 11 jours musicaux. La programmation est bien sûr en français dans le texte mais surtout hétéroclite et actuelle ! On note que Reno Bistan et son accordéon reviennent, tout comme Batlik et son univers marginal cette fois-ci au Marché Gare pour mieux danser. Vous pouvez embarquer pour l’intimisme poétique de Laurent Berger et Christopher Murray (le 1er avril, salle Léo Ferré), puis aller découvrir le nouvel album attendu de Barcella au Ninkasi Kao. Ces « Chants de Mars » s’ouvrent cette année à des sons plus incisifs auxquels la chanson s’ouvre de plus en plus, comme on l’entend dans le rock guitares-violoncelle de Laross ou le blues-country de La Maison Tellier qui sera avec Pan à l’Epicerie Moderne le 28 mars. En tête d’affiche cette année, Renan Luce, qui mériterait d’être écouté d’une autre oreille. Le jeune public ne sera pas en reste avec le spectacle musico-théâtral « Soliloque » et le bal totalement déjanté par Baluchon et Zizanie. Mention spéciale aux deux soirées découvertes « masculin/féminin » : Le « Coup de cœur régional » avec un co-plateau entre le crooner Daisy Lambert et Max Lavégie, connu pour être le premier guitariste de Carmen Maria Vega. Entrée libre le 27 mars, à la salle Léo Ferré. Le tremplin découverte « Et en plus elles chantent ! » qui met à l’honneur les jeunes artistes féminines et a permis de découvrir les années précédentes entre autres Billie, Buridane ou Nazca. Sous la supervision de Françoiz Breut, et sa jolie plume, qui fera un concert. Finale le 29 mars à la salle des Rancy. + d’infos : www.leschantsdemars.com

ELECTROCHOC Par Antho

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n vous le répète chaque année, Electrochoc c’est de la bombe. Le festival partage son amour pour les arts numériques et les musiques électroniques sans prétention depuis 2006 et la liste des souvenirs festifs et musicaux est longue : Dj Vadim, Vuneny, Aphrodite, Sayag Jazz Machine, Bonobo, Infected Mushrooms... Cette neuvième édition se déroulera du 3 au 12 avril prochain à Bourgoin-Jallieu où la Halle Grenette accueillera les curieux avec des expositions, des goûters, des performances et des ateliers autour du numérique, auxquels s’ajoutent cinq soirées aux Abattoirs. Parmi les expériences conseillées : la création audiovisuelle de Vincent Mignerot permettant de voir les sons et la performance de l’ingénieur du son Etienne Bultingaire (qui a notamment travaillé avec Pierre Henry) autour des parcours sonores ont particulièrement retenu notre attention. Aussi, il faudra absolument tester l’application Fingers In The Noise développée par Les Abattoirs et le studio CréartCom : des boucles, des samples, du tactile, le tout en réseau pour improviser à plusieurs... La MAO 3.0 ça promet ! Côté concerts, là aussi, il y a de Pour se mettre en jambe, quoi se mettre sous la dent. Le prele festival propose trois mier week-end, les 4 et 5 avril, Salut Warm-Up hors-les-murs : C’est Cool, Fumuj et Clu se charLe 8 mars à l’Isle geront d’émerveiller votre vendredi d’Abeau, Salle de l’Isle, soir, puis Stand High Patrol, Murkavec Slamboree, Alice age, Odatee et Le Son Étrange Francis et Dirty Honkers cracheront leurs infrabasses et enrageront la nuit du samedi. La seLe 14 mars à la Cordonmaine suivante, après une Tranche nerie, à Romans sur Isère de Live gratuite le jeudi en compagavec Kadebostany et nie de H E L P E R, le vendredi sera Doctor Flake 100% hip-hop : la nuit du 11 avril réunira Deltron 3030 (projet de deux Et le 15 mars au Fil avec membres de Gorillaz et du canadien The Young Gods, JackKid Koala), The Pharcyde, l’un des son & His Computer rares monuments du rap des 90’s Band, nÄo, ainsi que le qui tienne encore la route, et A Triblive « Erratik Impulses », ute To Paul’s Boutique, une colcollaboration toute rélaboration éphémère en hommage cente entre M. Rebotini et à l’album des Beastie Boys pour les Dj Pone ! 25 ans de l’émission Solid Steel... par Solid Steel et Ninja Tune ! Enfin, l’ex leader du groupe Suicide, Alan Vega, Skip&Die le phénomène venu d’Afrique du Sud, et Belleruche, trio soul electro anglais clôtureront les festivités le 12 avril. + d’infos : www.electrochoc-festival.com

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les premiers festivals du printemps Yasiin Bey aka Mos Def sur la scène principale des Nuits Sonores 2013, pour une prestation old school à souhait ! Par Kymmo

A Vaulx Jazz L

e festival A vaulx Jazz revient pour sa 27 édition, qui séduira au-delà du Jazzman chevronné. Cette année l’équipe du festival nous propose une approche axée sur 3 thématiques : Le piano, les voix, et les volcans. Des volcans ? Oui, ces montagnes de feu, avatars explosifs de musiciens vibrants comme Iggy Pop, Nina Simone, Miles Davis, seront mis en avant sous forme d’hommages et de répertoires revisités. Les pianos et les voix fusionneront dans des univers musicaux riches et colorés comme le Gospel, Blues, Rock, et Hip-Hop, sans oublier des notes particulières de Flamenco et de Saudade. On recommande particulièrement la soirée Dancefloor du samedi 22 mars au centre culturel Charlie Chaplin, assurée par Zombie Zombie, les faiseurs d’ « electrovaudoue », et la techno artisanale du Magnetic ensemble, faîte par un sextet de vrais musiciens et de vrais instruments. Autre bon plan, le 25 mars, toujours au centre culturel communal Charlie Chaplin : Robert Glasper Experiment, le groupe d’un « Soul Brother » très créatif, dont

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ème

Par Gab

les réalisations tendent vers le hip hop, sera présent, accompagné de Yasiin Bey, A.K.A Mos Def., le rappeur révélé par Delasoul et Da Bush Babees. Figure charismatique du Rap US, le vrai maître des mots viendra faire jongler ses flows sur le Jazz métissé de Robert Glasper. Toujours au centre Charlie Chaplin, le 26 mars, aura lieu un concert de Bunktilt, en featuring avec Steve MacKay, le légendaire saxophoniste des Stooges, qui de son sax tenor, viendra souffler d’arrache poumon sur Wanna be your dog, Penetration, No fun… Le festival est aussi ponctué de séquences « hors les murs » : Le 6 mars, au cinéma Les Amphis, aura lieu une conférence concert « de Funhouse à No Fun : Detroit 1970 », avec rencontres, débats, projections et performances autour du groupe Mythique des Stooges. Enfin, le cinéma Pathé Carré de Soie propose la diffusion du documentaire « Sugar Man » retraçant l’histoire du chanteur-guitariste « mystère » Sixto Rodriguez. N’hésitez pas à jeter un œil à la programmation, qui vous réserve son lot de pépites. + d’infos : avaulxjazz.com


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Au Periscope, Lyon Le 12/02/14 Par Sarah et Lisa Photos : Kymmo

ng !

les monstroplantes Ils sont un ga

es Monstroplantes reviennent en ce début d’année avec un nouvel album détonnant : « We Are BecomL ing a Gang ». Ils ont voulu pour l’occasion faire un petit apéro-showcase au Périscope en y invitant les professionnels et tous ceux qui ont participé à la création de ce disque. Ils ont donc joué rien que pour nous quelques morceaux phares de l’album comme Butler, Black Mamba, ou encore Schizophrenic. C’est dans une ambiance chaleureuse après ce petit concert que l’on rencontre une partie de l’équipe. Entre les éclats de rires, les blagues en tous genres, nous avons eu une discussion très riche en compagnie de Dr Seb (saxophone), Soopa (chant), Tanguy (soubassophone), Damien (saxophone) et Simon (trompette).

ZYVA : On vous avait interviewé pour le numéro 2 de Zyva, celui de mai-juin 2009, c’était il y a 5ans déjà. Qu’est-ce qu’il s’est passé pour vous depuis ? Damien : Déjà on a sorti un premier album, en février 2011 qui s’appelait « Monstroplantes VS le Docteur Larsen », qui a bien vécu. On a tourné pendant 2 ans avec cet album et on vient de sortir notre nouvel Opus « We Are Becoming a Gang ». Soopa : Et entre temps on a fait plein de concerts ! D : Énormément de concerts ! Dans toute la France. So : En Europe. On a acquis une cohésion de groupe aussi parce qu’on est neuf sur la route. Et puis on est neuf à participer à la conception de tous les projets. Chacun prend part à tous les projets, qu’ils soient musicaux, artistiques, de collaboration, de partenariat avec d’autres structures etc... D : Et pendant ces 2 ans de tournée on a eu pas mal d’idées, de se dire, « bah tiens si on fait un deuxième album on fera ça, et puis on fera ça... » Et puis au moment de se mettre à composer ce deuxième album on a réuni toutes ces idées, on s’est lâchés, on ne s’est mis aucune barrière et puis ça a donné « We Are Becoming a Gang ». Voilà tout ce qui s’est passé pour nous depuis notre première rencontre ! Z : Vous avez pris pas mal d’assurance sur la scène avec tous les concerts que vous avez fait. Là revenir sur quelque chose de travaillé en studio est-ce que c’est compliqué ? Tanguy : C’est quelque chose qu’on avait vraiment envie de faire en même temps ! Seb : C’est un travail qu’on a toujours fait, même en dehors des Monstro. On a été invités sur des albums pour participer à des sessions de studio mais je dirais que ce qui marque la différence en-

14 / #local #chanson #electro #pop #cuivres

tre les 2 albums pour moi, c’est que le 1er album on l’a enregistré à la suite de concerts, c’est à dire que c’était des morceaux qu’on avait créé pour la scène et qu’on a enregistré ensuite pour faire notre album. Alors que là on a vraiment construit l’album avant de le jouer sur scène. On l’a préparé pour la scène après avoir enregistré l’album. On a modifié plein de choses sur les morceaux parce qu’on veut présenter des choses différentes sur scène que sur l’album. Mais voilà c’est un travail qui a été fait différemment. Les 2 albums ont été pensés différemment. Z : Cette expérience de la scène dans l’album elle se ressent, parce que vraiment y a une énergie scénique dans le CD... Seb : Et bien j’ai envie de dire merci ! Nous on se fait plaisir à jouer sur scène, bien évidemment on est un groupe de scène à la base. Et c’est cool que vous l’ayez ressenti dans l’album parce qu’on s’est donné du mal pour ça. Travailler le son... D : On peut dire que c’est l’album de la maturité ! (rires) On a toujours rêvé de le caser en interview ! Simon : C’est vrai que c’est assez rigolo. Comment les arrangements sont pensés en fait. Vraiment pour le studio. On a vraiment pensé pour l’album. Pour faire un album de studio quoi. Comme le ferait un groupe de pop par exemple. Je veux dire, quand tu regardes tous les groupes comme Radiohead & co, quand eux sont sur scène… non mais tu reconnais rien, presque, de ce que tu as écouté sur l’album. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait vous représenter vous et/ou votre musique : Make some noise - Beastie Boys Retrouvez la discussion complète sur zyvamusic.com


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Sarah Mikovski

Anne Laure Etienne

Par Sarah

arah Mikovski vous la connaissez peut-être déjà... S Peut-être l’avez-vous croisée dans les rues de Lyon, ou peut-être l’avez-vous entendue jouer ses

Prochain concert : 19/04 Toï Toï Le Zinc - Villeurbanne

Billie Par Sarah

chansons dans un des nombreux bars de la ville. Elle a fait ses débuts seule, chantant dans tous les lieux où il y avait un piano. Soucieuse de son indépendance, elle cherche assez rapidement une alternative à ce dernier. C’est alors que Teddy Elbaz (machiniste de Over The Snare) s’en mêle et lui prête un, deux, trois claviers... Elle y prend goût. Puis il commence à lui proposer des arrangements et petit à petit, comme une évidence, le duo électro-pop machine/clavier/ voix nait. « Sarah Mikovski c’est une blague » confiet-elle. Quand on entend le nom on penserait voir une polonaise, mais la jeune chanteuse à la chevelure crépue blonde et au teint doré donne un tout autre visage à ce pseudonyme. Il y a beaucoup d’humour dans ses chansons, mais pas seulement. Sarah Mikovski c’est une personne différente à chaque morceau, elle nous entraine dans d’innombrables fantaisies, pas toujours très joyeuses et pourtant avec toujours beaucoup de poésie et de légèreté. Des mélodies envoutantes portent les textes délicatement écrits en français accompagnés par des sons électroniques originaux et efficaces, ainsi que des claviers sortis d’une autre époque. Son premier EP éponyme comporte 6 chansons. On adore le son de gameboy sur La Guerre, le petit air d’orgue (qui rappelle les chants de messes) à la fin de Inutile, l’énergie contagieuse du titre Au bord de la Seine. Un avant goût prometteur de la jeune artiste qui n’a pas fini de faire parler d’elle. La sortie officielle à ne pas manquer se fera au Toï-Toï Le Zinc (Villeurbanne) le 19 avril avec de nombreux artistes invités pour l’occasion (Tachka fera la première partie et You And My Buddy finiront la soirée). En mai s’en suivra une série de concerts dans la région que vous pouvez retrouver dans notre agenda ainsi que sur les réseaux sociaux. + d’infos : sarahmikovski.bandcamp.com

illie n’en est pas à ses débuts, elle écume les scèB nes depuis de nombreuses années et a notamment participé aux chantiers des Francofolies en 2010 ainsi

qu’aux Transmusicales de Rennes en 2011. Mais la jeune artiste lyonnaise prend son temps : son premier album “Le Baiser” enregistré en février 2012 ne sort que le 31 mars prochain. Neuf morceaux le composent, nés sous la plume de plusieurs artistes : des textes en français tantôt écrits par elle, tantôt par d’autres (comme Kent, Belle du Berry) ; des musiques en grande partie co-écrites avec Romain Tranchart et Grégory Louis (à qui elle a confié la direction musicale et la réalisation de l’album). Un album aux multiples facettes malgré sa petitesse, les morceaux Sangtimentale et L’Amour Amer, par exemple, plongent l’auditeur dans une ambiance très 80’s grâce à des sonorités rétro et des boites à rythmes limite kitch. Elle s’amuse sur une électro-pop plus affirmée dans les morceaux Ta Bouche, La Fille de Peter Pan, ou encore Billie (qui est un très bel hommage à Billie Holliday). Petit coup de cœur pour le morceau Dehors, ou comment parler d’un sujet sensible, celui de l’expulsion de sans papiers, sans tomber dans le mélodramatique ou la virulence. Quant à Sauerkraut voyage (le voyage de la choucroute), seul instrumental de l’album et composé par Yann Memmi, il peut faire figure d’OVNI. Mais il a tout à fait sa place ici, l’influence Krautrock (sous genre du rock progressif) dont se revendique Billie est parfaitement audible et sa simple présence met en avant cette patte, palpable dans chacune des compositions de l’album. + d’infos : facebook.com/billie.officielle

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Thee silver

Photos : Yannick Grandmont

L’Epicerie Moderne, Feyzin Le 18/02/2014 Par Thomas Guillot

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mount zion

ur la table extérieure de l’Épicerie Moderne, on a eu une courte discussion avec Efrim Menuck, l’hirsute chanteur et guitariste du groupe canadien Thee Silver Mount Zion Memorial Orchestra (le nom change tout le temps mais le diminutif officiel est Mt. Zion). Un groupe unique, intransigeant et politique. Ils dédieront même le concert au « fier peuple de Kiev », celui-ci se déroulant au même moment que les événements sanglants de la place Maïdan. On a abordé tour à tour la démocratie au sein d’un groupe, le blues, son dégout pour U2, son amour de Montréal. ZYVA : C’est votre septième ou huitième album, dans l’enchaînement de votre carrière, vous êtes devenu plus à l’aise avec le chant et les paroles. Qu’est-ce que ça fait de faire un morceau comme What we love was not enough où vous chantez presque sur les 11 minutes alors que sur le premier EP ou album vous chantiez... Efrim : Deux minutes, je crois. Qu’est-ce que ça fait ? C’est ça la question ? Z : Yep. E : Ça fait du bien de chanter. Ça fait du bien d’utiliser des mots principalement parce qu’il y a quelques situations où tu as besoin de mots, pour décrire. Tu ne peux pas tout décrire avec seulement de la musique. Z : Avec Mt. Zion, vous avez des influences plus pop, plus punk, plus directes en quelques sortes, comment vous choisissez les émotions que vous voulez faire passer avec cette forme de musique ? E : Qu’est-ce que tu veux dire par choisir ? Z : Tu as dit une fois que tu détestais les groupes comme U2 qui essayaient de manipuler les émotions. Mais avec Mt. Zion tu fais une musique plus directe que tout ce que tu as fait auparavant, estce que c’est facile d’éviter la manipulation ? Parce qu’on sent qu’il pourrait être facile de passer du mauvais côté sur quelques chansons ? E : Je pense qu’on se connaît assez bien pour n’utiliser aucune de ces astuces. Il y a quelques astuces que les groupes utilisent pour te dire « Tu ressens des

16 / #postrock #punk #troncheàcul #progressif

émotions, maintenant » comme faire ressentir aux gens qu’ils sont dans un train en train de regarder par la fenêtre de manière mélancolique ou quelque chose comme ça. On arrive avec des morceaux dans les jam-sessions de temps en temps où on se dit « ouais, on ne peut faire ça ». J’ai l’impression qu’il y a toujours un côté moche à ce que l’on joue. Pas « moche » mais plutôt dépouillé. Il n’y a pas beaucoup de glamour dans ce qu’on fait. On ne se cache derrière rien. C’est comme se regarder soit-même en dessous d’une grande forêt de lumières. Parce qu’il n’y a pas d’éclat ou d’obstruction, je pense qu’il est très facile de prendre ou laisser notre groupe. Soit tu nous aimes et tu comprends ce que l’on essaye de faire, soit tu ne le fais pas. J’ai l’impression qu’on n’a pas beaucoup de fans occasionnels. Z : Avez-vous eu envie de collaborer avec “J’ai le sentiment quelqu’un d’autre que qu’on pourrait être Vic Chesnutt (guitariste, décédé en le backing band 2009) ? de plein de gens E : Oui, bien sûr. Je ne sais pas qui. On a été différents.” gâté avec Vic parce qu’il était si doué... donc c’est un peu difficile d’imaginer le faire avec quelqu’un d’autre. La barre est haute pour le remplacer. Mais c’est quelque chose que j’aime à propos de notre groupe, j’ai le sentiment qu’on pourrait être le backing band de plein de gens différents. On est assez versatile pour être capable de le faire. C’est fun de faire ce genre de travail, c’est fun de juste jouer.


Z : Vous venez de Montréal. Je n’y ai jamais mis les pieds mais de loin on a l’impression que c’est une des villes majeures dans l’indie rock. Est-ce qu’il y a quelque chose de spécial ou c’est juste moi qui fantasme ? E : La communauté d’où on vient est plutôt petite. Et dans ces dernières années, particulièrement avec Arcade Fire, c’est devenu une grande ville musicale. Les musiciens viennent d’autres villes au Canada pour vivre à Montréal et commencer des groupes mais ça n’a aucun rapport avec nos vies. J’adore Montréal mais pour des raisons différentes. C’est une ville magnifique et une ville très compliquée et j’aime ces deux choses. La communauté d’où on vient est forte, on n’a pas abandonné.

Z : Juste après l’album ? C’est très rapide pour ce groupe. E : Oui, on s’est remis au travail très rapidement. Cet EP qui devait sortir pour le Disquaire Day est très étrange parce qu’on a fait - sans ironie et sans bullshit - un remix house d’un morceau qui s’appelle Hang On to Each Other qu’on a enregistré il y a des années. C’est vraiment du four-on-the-floor [ndlr : rythme populaire dans le disco] basique, de la dance music. Et on a un autre EP de trucs nouveaux qui va sortir aussi. On est sur une bonne lancée en ce moment.

Titre d’un morceau qui vous représente vous ou votre musique : East St Louis Blues - Blind Willie McTell Cette chanson résume ce que ça fait d’être un musicien dégénéré. Retrouvez la discussion complète sur zyvamusic.com

Label : Constelation tra-la-la-band.com

les trois troubadours hardcore séduisent les esgourdes des auditeurs sensibles aux Mazurkas de Chopin et aux blagues de cul de fin de soirée du cousin Roger... Après la sortie d’un premier album auto­produit en 2008 “L’Ire Des Papes” et une flopée de concerts qui les fait vite connaître à Lyon, ils sortent “Dins au Cuol” en 2011. Et là, c’est le drame : Liliane Boury, conseillère régionale Rhône-­Alpes, représentante du FN, décide en 2013 d’entrer en croisade contre les subventions d’après elle trop élevées accordées à des groupes lyonnais (Notamment Brice et sa Pute, Les Hurlements d’Léo... et PoiL) et fait une intervention filmée où elle cite les paroles de Tronche à cul ­un prodigieux morceau scato­fantaisiste­ qui fait alors le tour de la France aux frais de la baronne. C’est le début de la renommée pour PoiL. Sur scène, ils sont costumés comme des super­héros ratés qui se seraient perdus à une kermesse. Un clavier tapageur aux mélodies absurdes fait des envolées au milieu d’une rythmique basse/batterie énervée et baroque. Des textes débiles et poétiques sont tour à tour chantés, gueulés. 2014, ils attaquent une méga­tournée, afin de distiller leur musique qui mélange les influences avec “une délicatesse frôlant l’érotisme, la harissa et le rocamadour” confient-ils. Un conseil : ne loupez pas les Monty Python français du rock en concert avec le non­ moins rocambolesque groupe Cheveu le 26 mars au Marché­Gare. + d’infos : poil.bandcamp.com

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Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything

oiL est un trio math­rock lyonnais complèteP ment traumatisant. Héritiers auto­proclamés de Béla Bartòk, Frank Zappa et Charlie Chaplin,

Prochain concert : 26/03 Marché Gare - Lyon

Z : Vous avez prévu de sortir un EP pour le Disquaire Day ? E : Je ne sais pas si ça va arriver en fait. Constellation et les gens du Disquaire Day se sont mal compris, on est en train d’attendre pour l’instant. Mais on a un EP, on ne sait pas exactement quand il va sortir mais probablement dans les deux prochains mois.

Johny Gallardo

Z : Par communauté tu entends Constellation Records ? E : Oui ça en fait partie c’est sûr mais aussi d’autres musiciens, les amis, la famille...

Par Rita Photo par Johny Gallardo

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Par Rita

Par Teddy Par Philippe « Pippo » Jawor

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Cyril M.

Les Langues de Putes e Punk n’est pas mort, il suffit de jeter une oreille L au premier EP des Langues de Putes pour s’en convaincre !

Derrière ce doux nom se cache un groupe originaire de Coutances, en Normandie. Sadam, le chanteur, dissimule son visage derrière un masque de catcheur. Ses textes, eux, font mal comme des coups de la corde à linge qu’il n’hésite pas à asséner aux banquiers (Sales Banquiers), à l’énergie nucléaire (Fire), ou à Till, le chanteur de Guerilla Poubelle (Guérilla), à qui il « taille un fute ». Pedro, à la guitare, distille les riffs groovy (Boîtes, Fire), tandis que la section rythmique est assurée par un duo de Robin. Le batteur, qui reconnaît avoir « quelques années de Death/Grind » derrière lui, est un cogneur hors pair, que les rythmes rapides n’effraient pas le moins du monde (HP, Injustice, S.F.F.). Forgés par la scène, les Langues de Putes couchent enfin sur support sept de leurs titres, à l’énergie rare et ô combien appréciable. On regrettera peut-être l’absence de certains titres découverts au détour de captations live partagées en ligne (Punk trasher d’Amour, pour n’en citer qu’un), mais ce serait un simple pêché de gourmandise. Complètement auto-produit, dans cet esprit DIY caractéristique du keupon, ce premier EP éponyme est à commander directement auprès du groupe via sa page Facebook. Foncez, avant de finir en boîte ! + d’infos : facebook.com/leslanguesdeputes

18 / #punk #noise #japon #diy

heveux et ongles longs, grand, mince, pâle C comme la lune, toujours habillé en noir. Ca commence comme le descriptif d’un personnage de film

d’auteur japonais. Et pour cause : le très distingué Cyril M. puise ses influences dans la musique alternative japonaise, le psychédélisme et la noise... Après avoir sorti ses deux premiers albums solo sur le netlabel Sirona Records en 2012, le guitariste fou auto-produit les deux suivants en 2013. Parallèlement, il rejoint le collectif d’improvisation musical Sathönay où il rencontre Agathe Max, une violoniste aux mille effets avec qui il monte un duo d’improvisation libre: alarmant et subtil. Puis, il monte le power-trio psyché-noise Noyade avec Vincent Cuny (Sathönay) et Jessy Ensenat (The Socks) qui promet d’être frénétique. Comme si ça ne faisait pas assez de projets, Cyril M. est allé faire une tournée solo au Japon en février 2014... il est enfin revenu dans le coin pour nous faire frissonner jusqu’à la crise cardiaque. Un concert de Cyril c’est toujours une surprise. Il caresse sa guitare avec tendresse, puis il la violente à l’aide de petites cuillères. Il la fait passer dans 72 filtres différents. Il lui enroule un lacet autour des cordes. Il la pose doucement sur ses genoux, puis il l’empoigne avec sauvagerie pour la faire brailler sans ménagements. Un coup il est debout, il s’agite, comme traversé par une onde électrique et sillonne des couches ultrasoniques multicolores ; un autre il est assis comme un enfant sage et raconte des mythologies microscopiques en frottant un grattoir à vaisselle sur ses micros. Ça dépend de son humeur. Une fois je l’ai entendu dire “Je ne joue pas de guitare ; je joue des effets”. + d’infos : http://cyril-m.tumblr.com Prochain concert : 19/03 Brin de Zinc - Chambéry


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Clément Ducourty

Au Fil, St-Etienne / Le 08/02/14 Par Léo

Al’Tarba

eux ans après notre première rencontre avec Al’Tarba et un album avec le rappeur américain D Lord Lhus plus tard, on a retrouvé le beat maker toulousain dans les loges du Fil. Accompagné de Dj Nix’On, ils ont pas mal déconné, revenant sur leur live du soir, leurs dernières productions et les projets futurs. Que du bon !

ZYVA : Du coup ce soir, vous avez prévu quoi, un set patate ? Al’ Tarba : C’est un set qui passe dans pas mal d’ambiances. C’est que des instrus à moi et après Nico (DJ Nix’On) envoie des scratch dessus ; je lui envoie des samples et il les scratche. Ça commence vachement dans le dark, puis ça passe par des trucs cartoonesques, c’est vraiment un set évolutif, qui raconte une histoire. Ça peut être autant dans le très lent et très sombre que des trucs plus sautillants, à la Mushroom Burgerz. Et y’a Lætitia qui envoie des images tout le long du set, qui correspondent un peu à l’ambiance de chaque chanson, et les recherches qu’on a fait de films, etc. Z : Sur « Acid & Vicious », avec un son plus sombre, même un peu ghetto par rapport à Lullabies, t’arrives toujours à garder de la mélodie, du groove. C’est quoi, c’est ta « patte », ta conception du son ? A : Bah c’est ce qui me plaît dans le Rap, enfin ce que j’entends, ou dans l’Abstract Hip-Hop. Disons qu’avoir son style ou sa patte ça dépend dans quoi tu vas piocher tes inspirations, et ça fait un patchwork différent pour chaque personne. Donc moi c’est vrai que l’inspiration, pour ce skeud, c’est plutôt Necro, Nonfiction, le Wu Tang… Donc c’est des inspirations qui forcément sont redondantes dans mon style, et de toute façon j’avais envie de faire un skeud de HipHop Hardcore, pour mieux repartir vers l’Abstract, avec le EP « Ladies and Ladies ». Et le prochain al-

20 / #hiphop #sample #abstract #batarde

“Je veux que ça sonne un peu comme si t’avais un fantôme qui jouait Chopin dans un vieux manoir !” bum, qui lui sera un mélange des deux. Y’aura pas de rap dessus forcément, mais il sera hyper sombre, comparé au dernier EP, que je trouve assez joyeux, après il y a des gens qui le trouvent dark. Le prochain sera beaucoup plus torturé. Z : Dans ta production, tu pars plutôt des samples pour un morceau, ou t’as déjà une idée globale de ce que tu veux faire ? A : Ça varie vachement pour ça. Par exemple là il me manque un son pour l’album qui va venir ; je sais qu’il me manque un son hyper triste. Je veux que ça sonne un peu comme si t’avais un fantôme qui jouait Chopin dans un vieux manoir, tu vois ce que je veux dire ? Une ambiance vachement romantique, entre guillemets, mais fantomatique. Donc là je sais dans quoi je vais aller chercher mes samples, je sais à peu près le son que je veux ; à l’avance. Mais bon ça peut même être un break beat de batterie qui t’inspire un groove. Là je pense qu’il n’y a pas vraiment de règle, après vu que j’essaie de faire des skeud assez conceptuels, dans les histoires qu’ils racontent. Je sais en général comment le skeud va être. C’est comme


un puzzle, avec tous ces trucs que je vais assembler au fur et à mesure de la construction de l’album. Mais c’est vrai que ça peut partir d’un sample que j’entends. Après des fois tu commences une instru, elle t’inspire pas spécialement, et plus tard, ça peut arriver que je reprenne des sons, et que j’en refasse autre chose. Z : Le label Crazy Mother Fuckers, c’est à peu près la même bande que le Droogz Brigade ? A : Ouais, c’est toute l’équipe de Toulouse en fait. On est une famille, on est de supers potes avant tout. C’est des gens que tu retrouves dans l’organisation de concerts à Toulouse, qui sortent des skeuds ; et dans des groupes actifs aussi. Je peux te citer Parasite, SWED qui est beatmaker, Stick et Pedro du groupe Parasite ; et les gens de Droogz Brigade. C’est à peu près le même cercle de gens, qui organisent les concerts aussi. Z : T’as commencé la musique avec eux ? A : J’ai commencé le Rap avec eux. La zik j’ai commencé plutôt par le Punk-Rock en fait, donc j’étais avec une autre bande de potes. Mais au final tous ces gens-là se rejoignent, Toulouse c’est comme un village. Même si je ne les connaissais pas à l’époque où j’ai commencé la zik. J’avais un groupe de Rap quand j’avais 9 balles, dis-toi. Mais bon ça c’était plus du Toys R Us (un magasin de jouet ndlr). On parlait tout à l’heure des jouets qu’on samplait, et nous on avait un truc de jouet où on envoyait des samples, je te jure que c’est vrai ! On faisait des chansons contre les chasseurs et tout ! C’était mignon ! Et après je me suis lancé dans le Punk-Rock. Titre d’un groupe ou d’un artiste qui te représente toi ou ta musique : Heart Attack - Kool G Rap & Necro Mais ce que j’écoute en ce moment c’est Amon Tobin, je ne fais que le répeter mais c’est vrai, je me suis refait tous ses skeud. Retrouvez la discussion complète sur zyvamusic.com

Ladies And Ladies facebook.com/altarbabeats Prochain concert : 19/04 Reperkusound - Lyon

TiTiPhoto.Net

“On faisait des chansons contre les chasseurs et tout ! C’était mignon ! Et après je me suis lancé dans le Punk-Rock.”

David ParPar David

Billie Brelok ourrine au grand cœur, Billie Brelok commence B le rap sur Nanterre en 2008, où son entourage, le collectif de graffeurs et rappeurs Fatska, la con-

tamine : « C’est le rap d’à côté [...] c’est eux qui m’ont donné envie d’essayer, j’ai écouté plein de rappeurs qui m’ont juste donné envie de les écouter ». Pas d’album, discrète sur la toile – juste un clip – et malgré ça, les salles se l’arrachent. Son atout et premier outil de communication, c’est la scène : « Peut-être que ça vient du Théâtre et de mon héritage du spectacle vivant » explique-t-elle. « Après les gens connaissent un peu Batarde, ça me fait plaisir, ils ont vu le clip… Mais quant à d’autres titres, dont j’ai l’impression qu’ils en ont entendu parler, en général ça s’est fait sur des vidéos live. Parce-que c’est surtout ce qui existe. Aujourd’hui, si on veut écouter ce que je fais, il faut venir me voir ! » Et honnêtement on a pris notre claque lorsqu’on l’a découverte en première partie de l’américaine Gavlyn à Grenoble. Des instrus bien crapuleuses qui n’ont rien à envier aux productions d’Outre-Atlantique, un flow massif, continu et généreux. Un poil vulgaire dans ses punch-lines (“branle toi dans le noir et ensuite lèches tes doigts”) la dame est provocante, mais surtout sensible à ce qui l’entoure. Ce sont ses origines Péruviennes - plus qu’un éventuel militantisme socialo-écolo - qui lui inspirent le titre Conga No Va : “J’avais envie de me faire l’écho de ce qu’il se passe là-bas à Cajamarca et dans d’autres villes. Les populations essaient de se révolter contre une mainmise des entreprises minières, qui sont en train de les virer clairement et qui sont en train de pourrir leur cadre de vie. […] Et après il y a quelque chose, sans mentir, d’un peu personnel avec Conga No Va, parce que j’ai un contact indirect avec ce qu’il se passe là bas.” Son premier EP « L’embarras du choix », sera bientôt disponible et on l’espère à son image : authentique, brut, généreux et rentre dedans. + d’infos : soundcloud.com/billie-brelok

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Par Léo

doctor flake L

e Docteur Flocon (Doctor Flake) n’est pas un nouvel arrivé blanc comme neige. Dix ans de production, ça laisse des traces. Et pourtant l’annécien ne crève pas l’écran. Travailleur de l’ombre, fourmi du sampling, il conçoit un Hip-Hop Abstract flirtant avec les limites du Dub et du Psychédélique. En émergent des ambiances chiadées, souvent spirituelles et aériennes ; même si parfois le beat se réveille, pour nous entrainer dans les arcanes du Trip-Hop. Jean-Marie Léger, de son vrai nom, est donc un de ces orpailleurs minutieux à la recherche de la petite pépite musicale. Entre bonnes vieilles galettes, bruits du quotidien mais aussi séries et films, il fouille et ressasse, sans relâche, jusqu’à trouver son Graal : « Un sample véhicule une âme, un grain, de la chaleur. C’est la base de mon son », déclare-t-il sur son site (www. doctorflake.com). Commence alors la composition. Tel un horloger réglant méticulesement chaque engrenage pour obtenir le mécanisme juste et immuable, Doctor Flake pousse le sampling jusqu’à sa plus petite expression, sa manifestation la plus ténue. Comme ce lointain écho de murmure boudhiste sur Dischord, quatrième tracks de son cinquième album « Acchordance ». En s’associant avec le guitariste Yacine El Fath (aka Mr YaZ) et en jouant tous ses samples à la guitare acoustique, Dr. Flake explore d’autres horizons dans le sampling. Et des titres à l’image de Women In Dub à Rock On prouvent qu’il est capable de faire dans le planant avec contretemps comme dans le Hip-Hop qui claque bien aidé, il est vrai, par le flow de Miscellaneous. Le Docteur aime la virtuosité et le beat saccadé. Et ça s’entend. Les mélodies sont travaillées et ne tardent pas à t’emporter dans une sorte de songe acidifié. Sur douze titres, seuls quatre comptent un MC. Ces featuring semblent avoir été choisis sur mesure. Comme Ira Lee, qui ajoute une dose d’ombre et d’instabilité à Japanese Porn, déjà viscéral. Sur scène, Doctor Flake n’a que ses deux claviers Midi. Et pourtant il réinvente, expérimente, joue avec chacun de ses morceaux. C’est notamment sur les planches de la Marquise qu’il pourra, le 26 mars, appliquer l’antienne de Lavoisier, réappropriée : « Rien se perd, tout reste à créer, alors transformons ! » + d’infos : www.doctorflake.com Prochains concerts : 14/03 Romans sur Isère - La Cordonnerie 26/03 Lyon - La Marquise 12/04 Annecy - Le Brise Glace

22 / #Mixtape #flow #miscellaneous #local

Par Antho

kespar

n vous a déjà introduit Kespar dans ses pages, O l’année dernière lorsqu’il ralentissait le rythme avec les Contratakerz pour se concentrer sur son pro-

jet solo. Le rappeur d’adoption grenobloise était alors dans une phase de composition qui vient de voir le jour sous forme d’EP : baptisé Way Too Slick, le skeud propose 6 titres bien sentis et prometteurs, Entrecoupés d’interludes sonores et musicaux. Du beat jazzy à la discussion entre potes, l’ensemble évoque un univers gris béton au doux parfum de mixtape. Sur la tracklist, beaucoup d’inédits même si on retrouve La Force, titre au potentiel tubesque que les vrais connaissent déjà sur le bout des lèvres, dont le clip à déjà bien tourné sur les réseaux virtuels. Track après track, Kespar pose son flow sincère et sans concession sur les productions bien léchées de Linkrust. Les mots rebondissent de constats critiques en espoir, évoquant tour à tour la société (Les Cases Jaunes), la solitude (Seul feat. Nemo), la création ou l’oubli. Il faut dire que le MC a la rime habile et pas la langue dans la poche : « J’écris quand des millions de téléviseurs crachent des salades / J’ m’adresse à l’homme à l’âme, qu’on se dise salut ou salam » ; « arrête de cliquer / tu veux la flamme achète un briquet / garanti sans pseudo ni sobriquet ». Côté son, les influences oldschool du beatmaker sont agréablement distillées dans des beats contemporains, les instru rappelant aussi bien The Avalanches (Yesterday), que Blockhead (Dakota). À peu de choses près, la claque aurait pu être de taille. Quelques accents pop un poil trop poussés sur les refrains, des répétitions de phrases parfois redondantes et autres petits indices ci et là rappellent qu’il s’agit d’une démo amateur. C’est dire si ce presqu’album promet de belles choses à venir. Plusieurs dates ont déjà été confirmés, d’autres devraient venir compléter l’agenda du MC : on peut déjà vous dire que Kespar sera sur scène le 13 mars à Thollon les Memise (station) et le 17 avril pour la sortie de l’EP au O’Brother à Grenoble.

+ d’infos : kespar.fr


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Toulouse Le 08/02/14 Par Alizée

Soonnight

Anthology of rave

e samedi 8 février dernier se tenait à TouL louse une soirée réunissant la crème de la crème de la tekno avec un k. La bien nommée

« Excess : Anthology of Rave » a investi le Complexe de la Dune jusqu’au petit matin pour une fête d’exception. Voici le récit d’Alizée, également publié sur Laboiteamoustache.com, spécialisé en musiques électroniques. En mars 1991 une bande de jeunes idéalistes un peu barés investissent la modique somme de 2000 livres dans un camtar et 4 kW de son. Répondant déjà au nom de Spiral Tribe, la tribu écume les vertes contrées d’Angleterre en prêchant l’acid parole. Mais les flics leurs filent le train, et la vague d’enthousiasme qui accompagnait les débuts de la scène en ‘87 est en train de retomber comme un soufflé au fromage. Les flics matraquent les ravers, la kétamine a remplacé les taz, et les tribes se font perquiz leur matos tous les quatre matins. En septembre ’92, les plus aventureux se lancent à la poursuite de l’Europe. Ils sillonnent la France, la Belgique, la Hollande, l’Allemagne, la République Tchèque, l’Italie, l’Espagne… et entraînent avec eux un raz de marée tekno qui inspirera alors une génération en mal de perspectives. En ’93, 69db et Jeff 23 montent le label Network 23, sur lesquels ils éditent les premières prods composées sur la route en ’94 et puis à Paris en ’95. Pendant un moment, la tribe a fonctionné presque en autosuffisance : la thune générée par le label permettait à l’équipe encore sur la route d’y rester, mais aussi à d’autres de s’acheter du matos. Aux alentours de ’98, la vie souffle la fin de Spiral Tribe en tant que tribu tekno travelleuse, et le monde de la Free, en se déracinant doucement de l’underground qui l’a vu naître, est en train de changer. Pour autant, les Spi n’ont jamais cessé d’être actifs depuis, en solo ou au sein d’autres sound systems. Et puis c’est sans compter l’armée de tribes qui, dans la mouvance des premiers acteurs du mouvement Free, entendent faire perdurer la vibe. A partir de 1996, le crew Heretik fait vrombir le ventre de Paris dans l’illégalité (et la liberté !) les plus totales et s’illustre notamment en organisant une soirée monumentale dans l’ancienne gare de fret de Paris-Bercy en ’98. Déterminés, ils mettent sur pieds une autre teuf démesurée dans la piscine désaffec-

24 / #freeparty #soundsystem #ninjatunes #electronique

tée Molitor en 2001. Impossible de ne pas être admiratif devant tant de volonté lorsque Ben, membre du crew depuis ’97, raconte l’organisation : « Molitor, c’est deux mois de préparation. On était déguisés en ouvriers du bâtiment, on avait pé-ta des véhicules de propreté, les trucs verts et gris, pour poser un faux truc de travaux sur tout un mur. Après l’installation, on avait attendu trois-quatre jours pour voir si ça passait : ça ne choquait personne. Puis la rue a été ventousée : nos caisses ont été garées sur toutes les places de parking autour. On cassait à la masse et à la barre à mine une ancienne entrée murée, quand les mecs aux talkies qui surveillaient autour disaient que c’était ok. Ensuite, la palissade de travaux recouvrait le trou. La piscine a été nettoyée pendant des jours parce qu’elle était dégueulasse ! La palissade a servi de système de pont-levis en basculant afin d’en faire une rampe pour que les camions montent et rentrent le jour J. (…) On avait monté pleins d’assos à la con avec des papiers, (…) et on avait distribué des tracts pour dire qu’on libérait les murs, qu’on était là pour revendiquer contre les lieux inutilisés. Mais notre but était de faire la fête dedans, c’est tout ! » (Propos recueillis par Guillaume Kosmicki, Free Party. Une histoire, des histoires. Le Mot et le Reste, 2010). « C’est tout » ? Moi qui suis née en ’91, je n’ai pas vécu le mouvement Free, et pourtant je pense pouvoir saisir l’ampleur d’un mouvement de contestation qui ne s’arrêtait pas à la simple volonté de faire la fête. Il y avait autre chose, et bien que j’aie conscience que la soirée à laquelle je me trouvais n’avait certainement rien à voir, je ne pouvais m’empêcher de rechercher des ressemblances avec ces heures de la techno qui me fascinent. Au premier abord, pas grand-chose ne subsiste de l’élégance libertaire de la Free : tout ce que je vois, ce sont des centaines de personnes rendues dingues par la promesse d’une énorme cuite en compagnie des mythes vivants de la teuf. Mais peut-être sont-ce les 4h30 de ChérieFM forcées avec le covoitureur qui ont mis mon cerveau à l’envers… Lorsque je finis par m’engouffrer dans la salle, elle est en ébullition. Vandal assène un raggacore qui n’est pas ma tasse de thé mais enchante la salle en sueur. 5 800 personnes sont réunies pour une capacité maximale de 6 000 dans cet ancien Aqualand reconverti en discothèque, et il fait une chaleur torride.


Downliners sekt | Silent Ascent | Label : Infiné

Dans la grande salle, Noisebuilder délivre une performance surprenante et chaloupée en associant groove et sons synthétiques bidouillés avec frénésie. Parfait pour se jeter dans la mêlée. Popof prend ensuite le relais et semble un peu moins inventif que son prédécesseur malgré un set impeccable et puissant. L’homme sait prendre son temps pour faire monter la tension. J’en profite pour étudier le décor : les installations des Rabbit Killerz et Echovisuelle sont convaincantes de psychédélisme. Une énorme boule, flanquée de deux cubes géants trônent au plafond de la grande salle, sur lesquels sont projetés des images qui alimentent mon imagination. Des performers en habits de lumière sont perchés sur des échasses au milieu de la foule. Des gens, partout, se mélangent pêle-mêle : de l’authentique teufeur collé au caisson, en passant par le clubbeur du dimanche, l’amoureux de la techno d’hier et d’aujourd’hui, le mec déguisé en Pikachu, la petite minette qui découvre les joies du côté obscur… Tout le monde s’est oublié depuis longtemps lorsque Jeff 23 prend le contrôle, et je découvre enfin ce qu’est la vraie tekno. Je me délecte de son live ultra bien pensé : progressif mais jamais redondant, mélodieux et osé… le mec a le sens de la mesure et le talent de quelqu’un qui ne vit que pour ça depuis des années. mètres, Radium “Je pourrais Ametquelques la salle hardcore à feu presque toucher et à sang. Avec The Speed du doigt cette Freak, il se pose en digne d’Audiogenic, ambiance bizarre ambassadeur français réputé pour faite de violence et lesa label techno hardcore et indusde félicité…” trielle de qualité depuis 2001. Déchaîné, il joue son dernier album en pâture à une salle qui ne semble pas prête de retrouver la réalité ni la raison. Je pourrais presque toucher du doigt cette ambiance bizarre faite de violence et de félicité… Mais vite, Crystal Distortion est en train de commencer dans la grande salle, et je sens que c’est mon heure. Je ne suis pas déçue : son set est démentiel. Massif, acide, Simon Carter sait mettre le pied au plancher en restant d’une fluidité et d’une insolence géniales… j’ai envie qu’il laisse s’emballer le beat et que ça ne s’arrête jamais. La salle commence doucement à se vider pendant qu’Ixindamix pousse son côté hardtek jusque dans ses retranchements les plus tribaux. Je me rends compte que je suis restée collée au même endroit depuis Crystal Distortion, je n’aurais même pas jeté un oeil aux performances du crew Kosen & Karnage… La soirée, bien qu’elle ai duré deux heures de plus que prévu, touche déjà à sa fin : il est 9h du mat’ quand les derniers aventuriers sont recrachés par le Complexe de la Dune. Quant à moi, j’ai compris que le mouvement Free n’est pas vraiment mort tant qu’il en subsiste l’essentiel : la musique !

Cultivant le mystère autour de leur identité, on sait des deux anonymes de Downliners Sekt qu’ils ont écumé la scène électronique barcelonaise et ont un goût prononcé pour le travail des textures. Avec sept disques autoproduits à leur actif, ils ont su surprendre et intriguer bien au delà de la Catalogne jusqu’aux oreilles du label parisien Infiné qui signe ce « premier » album. Une entrée royale dans la cour des grands ? Non, assurément, ils en font déjà partie et leur ascension silencieuse, loin des médias, semble avoir préservé leur fraîcheur et forgé une identité solide, hors-normes. Inspirée et insaisissable, leur musique semble se mouvoir perpétuellement préférant la métaphore et l’évocation plutôt que la démonstration. L’écoute de « Silent Ascent » suspend le temps dans un équilibre sonore fragile et dynamique, comme si chaque seconde était la dernière. Un soupir électronique downtempo, portant l’espoir à son paroxysme, à la fois regard vers l’avenir et discours résigné. La contemplation béate dans laquelle nous plonge l’album ne peut être dissociée du travail de masterisation réalisé par Rashad Becker. L’ingénieur du son syrien, incontournable de la musique électronique contemporaine, fait partie des pointures du célèbre studio berlinois Dubplates & Mastering. Le résultat est bluffant, loin des sentiers battus sans tomber dans l’expérimentation sans but, répartissant astucieusement nappes bruissantes et beats syncopés dans l’espace. L’album donne l’impression d’un voyage tribal dans un univers parallèle où les lois de la physique seraient légèrement différentes, comme le miroir déformé d’une réalité. Plus humanoïde qu’humaine, leur litanie sonne juste et résonne profondément. Antho

NINJA TUNES DEUX ALBUMS enu notre attention ! Qui ont ret

Lee Bannon | Alternate/Endingsi à New-York,

Né à Sacramento et désormais établ idées aussi Lee Bannon est un jeune prodige aux ss au son fulgurantes qu’inspirées : sa drum’n’baieuse, flirmétallique est contemporaine et ingén ier coup de tant aux frontières de l’IDM. Un prem ez forterisqu vous que dire fait nous génie qui ent... ment d’entendre parler de lui prochainem

Actress | Ghettoville

ingham est Le quatrième album de Darren Cunn hors pair. un pur condensé de son savoir-faire rave, UK Hybride et subtil mélange d’influences re un large garage et hip-hop, sa musique couv ion cenunivers où le bruit occupe une posit clair-obscur trale. Aussi dépouillé que dense, en er sous ce constant, cet album est son derni pseudonyme : un indispensable !

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max cooper

DR

Par Antho

binary digit

DR

Par Antho

nfluencé par une grande sœur qui traîne en rave vant d’avoir une carrière musicale sérieuse, le I party et un ami de son père qui le laisse bidouiller A producteur basé à Londres se destinait à devenir sur son vieux logiciel de son, Benoît avait toutes les scientifique : diplômé de l’université de Nottingham

en biologie, Max Cooper s’intéresse d’abord à la génétique plus qu’aux ondes sonores. Mais la précision mathématique qu’il applique à la production de ses beats saccadés attire rapidement l’attention et quand le boss du label allemand Traum Schallplatten lui passe un coup de fil pour le produire, Max a vite fait de fourrer sa blouse au fond du placard. Depuis, l’artiste a prouvé son talent avec une brouette d’EP et retourné un paquet de dancefloor (dont deux à Lyon l’année passée, invité par Ed’n’Legs). Aujourd’hui, c’est un album qu’il propose, défi périlleux qu’il relève avec simplicité mais pas sans accroc. Sur ce premier album, Max s’est voulu plus intimiste, profitant de l’opportunité du format pour laisser libre cours à ses envies profondes. Adrift, le premier extrait dévoilé avait surpris : un titre trip-hop surprenant, porté par la voix de Kathrin deBoer, sur fond d’accords plaqués au piano. Différentes voies sont explorées sur l’album, avec une large place accordée aux expériences électronica et aux influences jazz. Le résultat n’est pas probant sur tous les titres, le piano brut dénotant parfois avec les textures sonores très soignées qui l’entourent (Empyrean). L’introspection est plus aisée sur Seething ou l’épique Potency même si au bout du compte, les morceaux les plus conceptuels – bien que recelant une certaine beauté – ont tendance à s’égarer. Heureusement, Max Cooper ne délaisse pas les beats minutieusement construits qui l’ont fait connaître : son groove méticuleux devient addictif dès lors qu’il a assez d’espace pour s’exprimer (Supine). C’est le cas sur Numb, avec une seconde intervention plus discrète de Kathrin deBoer, et Automaton, une collaboration avec BRAIDS qui délivre un étonnant travail sur les voix, habilement harmonisées et réparties. Quand à Impacts, on ne peut que recommander l’écoute répétée et prolongée de cet hymne au groove industriel dont les remixes de Perc et Gabe Gurnsey sont indispensables à votre discographie. + d’infos : maxcooper.net

26 / #triphop #techno #8bit #acid

chances de tomber dans la musique électronique en grandissant. Mais le véritable déclic se fait devant la téloche : « Il était 4h du matin, je zonais sur MTV avec un pote et j’ai découvert Aphex Twin devant le clip Windowlicker. Je me rappelle avoir pris une putain de claque ce jour là. » se remémore-t-il avant d’ajouter : « C’est là que j’ai vraiment commencé à aimer les sons de synthétiseurs ». Un goût qu’il cultive par la suite en plongeant tête la première dans l’acid et l’électro au sens large qu’il se met à produire sous différents pseudo (Jeff Milf, Sebastien Muller) histoire de sortir sa musique de sa chambre et d’expérimenter. Ses armes, il les fait véritablement à Grenoble en collaborant avec Micropop Record : l’association lui permet entre autre de partager la scène avec Thomas More, Clément Meyer ou encore Carreno Is Lb. Aujourd’hui, son nouvel EP confirme tout le bien qu’on pensait de lui : 6 Tracks for Party a du punch, du style et de la personnalité. Entre synth-pop cheap et EBM psychédélique, ses productions semblent habitées d’une douce folie et mettent en exergue son amour prononcé pour les boîtes à rythmes et sons rétros : « Il y a un truc qui se fait entre l’homme et la machine (…) Même quand t’as l’impression d’être maître elles te dirigent toujours un petit peu. Il y a une vie derrière tout ça ! (rires) » Acid Racing Head vous place au volant d’une formule 1 sur un circuit pixelisé aux couleurs criardes ; Drum Machine Makes Me face à un robot détraqué et Ze7u II dans une spirale infernale de percussions psychotiques. Indépendant et autoproduit, il démarche en ce moment les maisons de disque : « J’ai envoyé l’EP à quelques labels qui me tenaient à cœur (...) DMX Crew a bien été signé en envoyant une cassette, alors je me suis dit pourquoi pas ? ». En attendant des réponses, il se consacre à Retrigger Records, une émission de radio informelle, entre potes, à écouter en direct sur le net, « pour mélanger les cultures et se faire plaisir ! » + d’infos : binarydigit.bandcamp.com


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QUARTIER

LIBRE

Texte par Gab, Dessin par Jeanne

eut être avez-vous déjà croisé le long des rues P cet espèce de saltimbanque musicien jouant de plusieurs instruments à la fois à lui tout seul. On le

voit déambuler avec son étonnant barda constitué de pièces de batterie, grosse caisse dans le dos, cymbales sur l’épaule. Chaque mouvement du bonhomme entraîne un son ou un bruit qui vient agrémenter les riffs d’une guitare, d’un accordéon ou autre machine à boucan, le tout surenchéri d’un air de flûte, d’harmonica, voire de kazoo. Drôle de spectacle. Le folklore remonte en France aux années 1850 où le célèbre Solsirépifpan, le premier homme-orchestre de Paris, enchantait les passants avec son barda bricolé sur mesure. Depuis, de nombreux musiciens ont trouvé de nouvelles manières de perpétuer cette tradition en jouant de plusieurs instruments. C’est le cas de notre One Man Band français Rémi Bricka, qui a sillonné les plateaux télé, à qui l’on doit l’image saltimbanque de l’homme orchestre. Outre Atlantique, c’est Jesse Fuller, appelé The Lone Cat, farouche bluesman des années 50-60, qui en plus de chanter son bluegrass à la guitare et à l’harmonica, parvenait à jouer de la contrebasse avec les pieds sur un bric à brac de morceaux de violoncelle pimpés avec des pédales de piano… Oui, car l’homme orchestre est un bricoleur, on peut lui gratter un tournevis ou une clé de 12 à molette plus sûrement qu’une clope. De nos jours on remarque de plus en plus de One Man band qui n’hésitent pas à utiliser la modernité et les outils technologiques pour se produire sur scène, avec gros amplis à lampes et overdrive. Comme They Call Me Rico, en tournée un peu partout actuellement, qui joue son blues-rock avec sa guitare

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slide, sur des riffs bien crasseux accompagnés par une grosse caisse et un charleston joués aux pieds, avec des « boum tchak boum tchak » qui laissent peu de répit au branlage de tête survolté. L’énergie d’un seul homme décuplée par l’électronique ? A priori oui, comme l’illustre le marseillais Rit Homme Quintet, qui sort cette année son album Western & Hip Hop, où il distille savamment un son blues/hip hop/dub avec toute une machinerie de pédales, sampler, Fx, looper et même un theremin, qu’il sait user avec parcimonie pour envoyer des instrus en partie samplées et en partie jouées brutes. Il faut dire que les machines à loop permettent aujourd’hui de travailler les textures de sons de telle manière que l’on peut même se passer d’instruments pour faire un son exclusivement électro, comme le fait Dub Fx avec ses loopstations et synthés-voix, séquençant ses samples en direct. L’homme orchestre traditionnel s’est il volatilisé dans les machines ? Non, car la modernité ne passe pas uniquement par la technologie. Tex’o, lui, favorise le tout-acoustique « pour que ça reste un spectacle vivant ! » L’énergie déployée sur scène est particulièrement communicative, ne serait-ce que par la performance, qui nécessite une parfaite synchronisation des membres et une rigueur à toute épreuve. Tex’o transporte sa chanson Française dans un barda alliant guitare folk, accordéon, harmonica, congas, kick et tambourin : « pas question d’utiliser des pédales d’effets ou autre loopstation à la mode », lance t-il, « tout est joué en direct et en brut ». Retrouvez les vidéos et les liens sur : www.zyvamusic.com


JC SATAN Marché Gare - 06/02/2014 Après avoir fait cet été le tour des festivals, JC Satan s’arrête cette fois ci au Marché Gare pour une soirée plutôt brève mais intense ! Par Kymmo

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AGENDA LYON 01/03 Scuba + Eidn (Dubstep) Le Sucre / 15€ / 23h Disiz (Hip-Hop) Gerland Kao / 22€ / 19h London Grammar (Trip Hop) Le Transbordeur / 28€ / 20h30 Ness + Lauren Stuart (Pop Folk) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 04/03 An Cafe (Pop) Gerland Kao / 27€ / 19h 06/03 ø As Animals + Holy Two (Glam Pop) Le Marché Gare / 16€ / 20h30 Noa Moon (Pop) Gerland Kao / 20€ / 19h30 07/03 Shaka Ponk (Rock) Le Transbordeur / 29€ / 19h Night Groove : Mounam & The Soul Funk Soldiers + Josh Osho + Dj Professeur Fred + I’Groove Battle (Soul) Gerland Kafé / Gratuit / 20h30 Eyes of Verona (Rock) Jack Jack Bron / 12€ / 20h Eyes of Verona (Rock) Jack Jack / NC / 20h Michael Mayer + Noma (Electro) Le Sucre / 17€ / 23h Oyster Reluctance (Métal) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 08/03 Marc Houle + Anton’x + Scene Hadra (Tech-House Psytranse) Le Transbordeur / 20€ / 23h Joe Bel + Leila + Elena Melody (Pop) MJC ô Totem / 3€/ 19h 69 + Rank (Rock) Le Clacson / 12€ / 21h Tale Of Us + Outbak (Electro) Le Sucre / 17€ / 23h Baby Cham + B.O.B Family + Original Djekill… (Reggae) Gerland Kao / 20€ / 23h Son Of + Seul (Rock) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 09/03 Ensemble Madjnoun + Navid (Musique Traditionnelle) Kraspek Myzik / 6€ / 18h 11/03 The Notwist + Jel (Techno) Epicerie Moderne / 16€ / 20h30 12/03 Charlie & The Soap Opera + O.K. Press (Pop) Gerland Kafé / Gratuit / 20h30 13/03 Hokins + Rust’in (Disco-punk) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30

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concerts en rhône-alpes MARS / AVril ø = dates partenaires

14/03 ø Legendary Tigerman + Harold Martinez (Garage Blues Soul) Le Marché Gare / 16€ / 20h30 Ackboo fat. S’kaya + King hifi Family + Bush Chemist (Dub) MJC ô Totem / 15€ / 20h Function + Norman (Electro) Le Sucre / 15€ / 23h 15/03 Cuca Roseta (Fado) Epicerie Moderne / 20€ / 20h ø Chapel Hill (Folk) Le Toï toi / nc / 20h Niko Gamet (Chanson) Radiant Bellevue / 8€ / 20h In Arkadia + destinity + Recueil Morbide + The seven gates + Deathwaits + waiting for breakfast + Morbide Feculent + Dead Tree Sepps (metal) MJC ô Totem / 14€ / 16h30 Smallpeople + Anton Zap + Kosme (House) Le Sucre / 14€ / 23h 16/03 Claude Vonstroke + J. Philip (Electro) Le Sucre / 14€ / 15h Peter Alexandre (Soft Rock Acoustique) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 19/03 Cults + Nadine Shah (Indie Pop) Epicerie Moderne / 14€ / 20h30 Matt Elliott + Les Marquise (Dark Folk) Le Marché Gare / 16€ / 20h30 20/03 Savages + Guests (Rock PostPunk) Le Transbordeur / 15€ / 20h Pigalle + Pan (Chanson Folk Rock) Le Marché Gare / 19€ / 20h30 Charlotte & Magon + Algarade (Pop Rock Psyché) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 21/03 James T. Cotton + MZKBX (Electro) Le Sucre / 12€ / 23h Chill Bump + Dj Suspect + Mambo Chick (Hip-Hop) Gerland Kafé / Gratuit / 21h Back Roads (Rock) + Y Blues (Blues/ Métal) Jack Jack Bron / 10€ / 20h30 Gaët (Electro Folk) Marcy l’Etoile (Salle des Fêtes) / 8€ / 20h Len Faki + Teets (Techno) Gerland Kao / 15€ / 23h30 22/03 Hayce Lemsi (Rap Français) Le Transbordeur / 20€ / 20h 23/03 Jenny Wilson (Rock) Le Sucre / 13€ / 15h Le New Lyrique Boys Band (Rock Opéra) Marcy l’Etoile / 15€ / 18h M’a T’il Dy (Chanson Française) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 24/03 Aloa Input + Fara Del Ourya (Exotic Pop) Kraspek Myzik / 6€ /

20h30 25/03 Margaux Avril + Nourith + Sirius Plan (Chanson Pop) Transbordeur / 25€ / 19h 26/03 Fauve (Spoken Word) Radiant Bellevue / 23€ / 20h Stabatt + The Rust’in + Joseph Massuger / Gerland Kafé / Gratuit / 20h30 Doctor Flake (Electro) La Marquise / 12€ / 20h30 ø Cheveu + Poil (Indé Rock) Le Marché Gare / 14€ / 14€ 27/03 Benjamin Clementine (Jazz Blues Gospel) Le Sucre / 27€ / 20h30 Antiquarks + Artis (bal interterrestre) Jack Jack Bron / 12€ / 20h30 Söndörgö (Instrument à cordes) Marcy l’Etoile (Salle des Fêtes) / 15€ / 20h 28/03 Mademoiselle K (Pop-Rock) Le Transbordeur / 18€ / 20h Elephant (Pop) Marcy l’Etoile (Salle des Fêtes) / 15€ / 20h Joy Orbison + Gerd Janson + Perrine (House) Le Sucre / 17€ / 23h ø Oops Darling + Les Efffes (Groove) Jack Jack Bron / 12€ / 20h Sharron Kraus + L’Etrangleuse (Magic Folk) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 ø Dj Deep + Polar Inertia + Antigone + Optimystik (Techno) Gerland Kao / 18€ / 23h30 29/03 Albion + Sacha Mambo (Disco) Le Sucre / 8€ / 21h Peggy Queen + Nina Fleury + Chups (Pop Rock) La Marquise / 6€ / 19h30 The Chouquettes (Rock) Marcy l’Etoile (Salle des fêtes) / 10€ / 20h 01/04 L’Ombre du 8 + Mirabo (Rock) Gerland Kafé / Gratuit / 21h 02/04 Jonathan Wilson + Syd Arthur (Folk Rock) Epicerie Moderne / 13€ / 20h30 Barcella + Dimoné (Chanson) Ninkasi Kao / 17-20€ / 20h 03/04 Skip The Use (Rock) Le Transbordeur / 30€ / 19h DJSet Selecta Rosemary Martins : Wham BAM thank you ma’am #3 (Soul Hip Hop Ragga) Le Toï Toï / Gratuit / 20h30 04/04 ø Bleech + Pepper Noster + Cerca (Rock) MJC ô Totem / 14€ / 19h Reks + Tha Snakes Crew + Mets Moi D’la Groove feat. Dj Duke (Hip Hop) Gerland Kafé / Gratuit / 21h Opium du peuple + Le Réparateur


(Punk) Le Clacson / NC / 20h30 05/04 King Krule (Rock inde) Le Marché Gare / 17€ / 20h30 09/04 Valérie June (Folk) Epicerie Moderne / 14€ / 20h30 Biohazard (Métal) Le Clacson / NC / 20h30 The Stranglers (Rock) Le Transbordeur / 31€ / 19h 10/04 The Monsters (Rock) Le Clacson / NC / 20h30 DJSet Disco-Punk Motherfuckers (Mix Rock) Le Toï Toï / Gratuit / 20h30 Danakil (Reggae) Le Transbordeur / 27€ / 19h 11/04 ø Mû + Billie + Purple Lady (Pop / Rock) Le Jack Jack / 8€ / 20h30 ø Wild Beasts (Rock UK) Marché Gare / 14€ / 20h30 12/04 Dillon + P.I.L.A.R (Electro-Pop) Le Transbordeur / 15€ / 20h Soirée Buzzique / Le Toï Toï / 6€ / 20h30 15/04 ø nÄo + Dub Trio (Electro / Rock) Marché Gare / NC / 20h30 16/04 Botom Botom (Dub) Gerland Kafé / Gratuit / 21h 18/04 Secret Chiefs 3 + Gregaldur (Psyché Rock) Epicerie Moderne / 13€ / 20h30 18-19-20/04 Festival Reperkusound #9 : The Parov Stelar band + Mr Oiso + Magda… / Double Mixte / 26€ à 66€ / 21h30 19/04 ø Sarah Mikovski (Electro Pop) Le Toï Toï / 6€ / 20h30 23/04 Gadjo Loco + Elwood & The Harvey Orchestra + Joseph Massuger / Gerland Kafé / Gratuit / 21h 24/04 Brigitte + Gabby Young & Other Animals (Chanson Pop) Epicerie Moderne / 18€ / 20h30 DJSet KickCrash (Mix Deep House) Le Toï Toï / Gratuit / 20h30 Alborosie + The Banyans + Maranto + Wailing Trees (Reggae) Le Transbordeur / 26€ / 19h 25/04 Tiger Bell + Black Luna + Grriottes Girrls (Rock) Gerland Kafé / Gratuit / 21h 26/04 Family Cheap (Hip Hop) Jack Jack Bron / 8€/ 19h Concert Sombrero(s) / Le Toï Toï / 6€ / 20h30 BKO Quinter (trad Actual Malian Sound) + Salamafrica + Manu Sissoko + AfroMundo (World/Afrique) MJC ô Totem / 12€ / 20h 27/04 The Strypes + Towerbrown (Roch’n’Roll) Le Marché Gare / 16€ / 20h30 30/04 Metronomy (Electro Pop) Radiant Bellevue / 30€ / 20h30

SAINT ETIENNE 07/03 Sentinel (Reggae Rap) Le Fil / Gratuit / 20h 15/03 The Young Gods + Jackson and his Computerband + Dead Hippies + Abstraxion + Dj Pone vs Arnaud Rebotini + Nao + Dj L’Amateur (Electro Rock) Le Fil / 26€ / 21h 21/03 Resonators Dubmentalist + Gagadila (Reggae / Dub) Ursa Minor / 5€ / 20h30 22/03 Z3bra Trio + Le Cri de la Carotte (Chanson) Le Fil / Libre / 21h 26/03 Danakil + 1ère Partie (Reggae) Le Fil / 25€ / 20h30 28/03 Ben l’Oncle Soul (Chanson) Le Fil / 24€ / 20h30 29/03 GUTS + Battle Djs Only Vinyle (Electro) Le Fil / 8€ / 21h 04/04 ControlC + La Grange + Bœuf

Surprise (Rock) Le Fil / 10€ / 20h30 11/04 City’s Youth Reggae Session : Barrington Levy + I woks sound + Jr Yellam (Reggae) Le Fil / 22€ / 20h30 12/04 Détroit + 1ère partie (Rock) Le Fil / 30€ / 20h30 20/04 Jello Biafra & the Guantanamo School of Medecine + The Spark + Volstead Akt (Punk Rock) Le Fil / 20€ / 20h30 25/04 Jah Gaïa + Sundyata + Warm Up Sound System (Reggae) Le Fil / 15€ / 20h30

GRENOBLE 01/03 Zamua (Pop) La Bobine / 16€ / 19h 07/03 Frero Delavega + Pep’s (Rap Pop Folk) L’Ampérage / 17€ / 19h30 Son Of + Stone Cavalli (Rock) La Bobine / 8€ / 20h30 09/03 Alkpote (Rap) L’ampérage /11€ / 19h30

thomas azier

Halle Tony garnier - 21/02/2014 Pour le retour de Woodkid a Lyon, une belle surprise nous attend en première partie, l’excellent Thomas Azier et sa pop électronique teintée de cold wave, à suivre ! Par Kymmo

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14/03 Stick Story (Blues Rock) Le Brin de zinc / 6€ / 21h 15/03 Galderia + Amon Sethis + Urgent (Métal) Le Brin de zinc / 6€ / 21h 16/03 Warcall + The Dark Remains (Métal) Le Brin de zinc / 6€ / 21h 21/03 L’homme Parle (Chanson) Le Brin de zinc / 6€ / 21h 29/03 Generale Hydrophonick + Dragongaz… (Electro) Le Scarabée / 15€ / 20h 17/04 Blues Pills + Zodiac (Blues) Le Brin de zinc / 10€ / 21h 27/04 Raoul Petite (Punk/Rock) Le Brin de zinc / 14€ / 21h

SKIP the use Eurockéennes 2013 Mat bastard et sa bande sont de retour avec un nouvel album, «Little Armagedon» et surtout une nouvelle tournée ! Par Kymmo

BOURG EN BRESSE 07/03 La Mine de Rien (Chanson festive) La Tannerie / 10€ / 20h30 14/03 Plake Tournante + Sitou Koudadje (Hiphop) La Tannerie / 7€ / 20h30 15/03 Washington Dead Cats + The Spunboys (Psychobilly) La Tannerie / 16€ / 20h30 22/03 Underground Bass Session #5 Inna French Style (Reggae) La Tannerie / 10€ / 20h30 29/03 11Louder + Tek Your God (Battle Rock III) La Tannerie / 7€ / 20h30 03/04 Birth Of Jay + The Blues Butcher Club (Rock) La Tannerie / 10€ / 19h 10/04 Bazbaz + Monsieur Orange (Chanson Soul) La Tannerie / 18€ / 19h 26/04 L.E.C.K + Dkdansent (Hip-Hop) La Tannerie / 15€ / 20h

69 (Scène Française) Le Ciel / 12€ / 17h30 13/03 Les Ramoneurs de Menhirs + The Overdrive Conspiracy (Punk) La Bifurk / 11€ / 20h30 14/03 Once Upon A Metal Night III (Métal) L’Ampérage / 12€ / 20h Peau (Pop électro) La Bobine / 6€ / 20h30 15/03 Tekpaf (Chanson) La Bobine / Gratuit / 19h Monkey Theorem + A.S.O.M + Le Rago (Hip Hop) Le Prunier Sauvage / 8€ / 20h30 18/03 Nadine Shah (Rock) Le Ciel / 12€ / 20h30 19/03 Jabberwocky (Electro Pop) L’Ampérage / 15€ / 20h30 20/03 DJ Fly + Scarecrow (Electro Blues Hip Hop) Eve Campus / 8€ / 20h30 22/03 Deyosan (Dj) La Bobine / NC / 19h

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Kaylz + Collapse (Rock Instrumental) Le Prunier Sauvage / 10€ / 20h30 25/03 Chrysta Bell (Rock) Le Ciel / 12€ / 20h30 04/04 Chris Garneau (Rock) Le Ciel / NC / 20h 17/04 Stromae (Chanson) Le Summum / 44€ / 20h

CHAMBERY 01/03 Psynap’s (électro) Le Brin de zinc / 6€ / 21h 07/03 69 + Gaz Newton (Pop/Rock) Le Brin de zinc / 8€ / 21h 08/03 Gut Scrapers (Rock) Le Brin de zinc / 6€ / 21h Dirty + Noash + Pouil (Techno) Centre Ville / 8€ / 21h 13/03 Franck Carducci (Rock) Le Brin de zinc / 6€ / 21h

VALENCE 07/03 Les Daltonic (Rock’n’Roll) Mistral Palace / NC / 20h 19/03 Patrice (Reggae) Théâtre le Rhône / 30€ / 20h30 Thierry Romanens (Chanson) Train Théâtre / NC / 20h30 20/03 Zacharry Richard (Musique Cadienne) Train Théâtre / NC / 20h30 23/03 Tryo + Chatofort (Chanson / Rap) Théâtre le Rhône / 30€ / 20h 25/03 H-Burns + Z-Star (Folk) Train Théâtre / NC / 20h30 28/03 Iam + Kacem Wapalek (Rap) Palais des Congrais de Montelimar / 30€ / 20h30 03/04 Sons of Buddha + Deecracks Mistral Palace / NC / 20h 04-06/04 Festival Rencontre entre les mondes : Fantazio + Von Kids + imperial kikiristan + Rien +


l’Etrangleuse / Centre culturel de Chabeuil / 12-15€ / 18h 04/04 Loic Lantoine + Batlik + Imbert Imbert (Chanson) Le Train Théâtre / 20€ / 20h30 05/04 Zebda + Bottlenext (Rock) Théâtre le Rhône / 24-27€ / 20h 10/04 Dubmatix (Reggae) Mitral Palace / NC / 20h 15/04 David Lafore + Wally + Nicolas Jules (Pop) Le Train Théâtre / 20€ /20h30 17/04 Rodolphe Burger (Electro) Le Train Théâtre / 20€ / 20h 19/04 Les Rivals (Rock) Mistral Palace / NC / 20h Danakil (Reggae) Théâtre le Rhône / 23-26€ /20h 24/04 Vincent Peirani (Jazz) Jav / 10-15€ / 20h30

GAVLYN

Ninkasi kafé, Lyon. 31/01/2014 la jeune rappeuse américaine Gavlyn a envoyé son Hip-hop old school dans un Ninkasi Kafé plein à craquer et chauffé à blanc ! Par Kymmo

ANNECy 04/03 Frero Delavega (Chanson) Le Bowl / 17€ / 20h30 08/03 Jah Mason + Luthan Fyah (Reggae) Brise Glace / 18€ / 21h 18/03 Seun Kuti & Egypy 80 (Afrobeat) Brise Glace / 20€ / 21h 20/03 Mell (Chanson Rock) Brise Glace / 16€ / 20h30 21/03 Nevche (Rap / Slam) Le Quai des Arts - rumilly / nc / 20h30 25/03 Blood Red Shoes (Indie Rock) Brise Glace / 17€ / 21h 26/03 The Pirouettes + Satellite Jockey + Mount Analogue (Pop Electro) Brise Glace / Gratuit / 21h 28/03 Coming Soon + Le Vasco (Pop Rock Folk) Brise Glace / 18€ 05/04 Winston Mcanuff & Fixi + Flavia Coelho (Reggae) Le Quai des Arts - rumilly / nc / 20h30 08/04 Anna Aaron + Joan as a Policewoman (Pop) Brise Glace / 17€ / 21h 09/04 Joan as Police Woman (Pop Folk Soul) Brise Glace / 17€ / 21h 12/04 Iphaze + Dr Flake (Dub’nBass Electro) Brise Glace / NC / 21h 17/04 Andy Emler (Jazz) Brise Glace / 14€ / 21h 25/04 Brigitte (Indie Pop Chanson) Brise Glace / 20€ / 21h

ANNEMASSE 05/03 The Komodo Experience + Incrüst (Métal Punk) Château Rouge / Gratuit / 20h30 20/03 Patrice (Reggae) Château Rouge / 30€ / 20h30

21/03 Loïc Lantoine + Yoanna (Chanson Française) Château Rouge / 18€ / 20h30 29/03 Kadebostany + Aufgang + Japanese Popstars DJ set (Electro) Château rouge / 20€ / 20h30 11/04 La Rue Ketanou + Rage Against the Marmottes (Chansons festives) Centre d’Animation de Sciez / 20€ /20h30 12/04 Unite Maü Maü (Rap) Centre d’Animation de Sciez / 20€ /20h30

ROMANS 14/03 Kadebostany + Doctor Flake (Electro) La cordonnerie / 12€ / 20h30 21/03 The Wackids (Rock) La cordonnerie / 9€ / 20h30 29/03 Violons Barbares (Musique du monde) La cordonnerie / 12€ / 20h30

15/04 Emily Jane White (Folk) La cordonnerie / 12€ / 20h30 19/04 Pigalle + Gontard (Chanson Rock) La cordonnerie / 12€ / 20h30

BOURGOIN JALLIEU 01/03 Michael Gira + Ulan Bator’s Bunuel Project (Rock) Les Abattoirs / 13€ / 20h30 08/03 Slamboree + Dirty Honkers + Alice Francis (Electro Swing) Salle de l’Isle / 26€ / 20h30 20/03 Sunshadows (Rock) Les Abattoirs / NC / 20h30 22/03 As de Trèfle + Barrio Populo (Rock Festif) Les Abattoirs / 14€ / 20h30 28/03 La Rumeur + Psykick Lyrikah (Hip Hop) Les Abattoirs / 14€ / 20h30 www.zyvamusic.com \ 33


04/04 Fumuj + Salut c’est Cool + Le Catcheur et la Pute et le Dealer (Rock/Electro) Les Abattoirs / 20€ / 20h30 11/04 Deltron 3030 + The Pharcyde + Redbong (Hiphop) Les Abattoirs / 20€ / 20h30 12/04 Skip&Die + Alan Vega + Belleruche (Electro) Les Abattoirs / 20€ /20h30 19/04 Jello Biafra & The Guantanamo School of Medicine (Punk/ Rock) Les Abattoirs / 18€ / 20h30 24/04 Foxy Ladies (Rock) Les Abattoirs / Gratuit / 20h30 26/04 Renan Luce + The Summer Rebellion (Chanson/Rock) Les Abattoirs / 25€ / 20h30

Ardeche 01/03 Rona Hartner & Dj Tagada (électro) Le Bournot / 14€ / 20h45 08/03 Papet J + The 4L Boys + Family Cheap (Hiphop / Rock) Cavajazz - Vivier / 5-14€ / 21h 14/03 Daniel Zimmermann (Jazz) Cavajazz - Vivier / 5-14€ / 21h 15/03 Maxime le Forestier (Chanson) Téâtre de Privas / 32-38€ /20h 22/03 Gnucci + Suzanne Combo + Pethrol (Hip Hop) Le Bournot / 12€ / 20h45

Disclosure Eurockéennes 2013, Belfort. Photo par Kymmo

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Les Ogres de Barback (Chanson) Davezieux / 22€ / 21h 28/03 Merderic Collignon + Yvan Robilliard (Jazz / Blues) La presqu’île d’Annonay / 21h 04/04 Family Cheap + Ubikar (Hiphop/ Rock) La presqu’île d’Annonay 11/04 Karimouche (Chanson) Théâtre D’Annonay / 22€ / 21h 12/04 Riké (Chanson Positive) Le Bournot / 14€ / 20h45 Imperial Quartet (Jazz) Cavajazz Vivier / nc / 21h Jacques Higelin (Chanson / Rock) Théâtre d’Annonay / 22€ / 21h 19/04 Bex + Ferris + Goubert (Jazz) Cavajazz - Vivier / nc / 21h 26/04 Raoul Petite (Rock) La presqu’île d’Annonay / 21h

EN STATIONS 06/03 The Gladiators + Saï (Reggae) L’Atelier à Cluses / 18€ / 20h30 07/03 Julien Dore (Variété) Live in Tignes (73) / Gratuit / 21h 08/03 Jabberwocky + Michel Mayer + Amine Edge + Jennifer Cardini (Pop/Electro) Espace Olca aux Houches - Chamonix / 22€ / 20h

10/03 Jean Louis Aubert + Mademoiselle K + Kali (Rock) Live in Tignes (73) / Gratuit / 21h 20/03 Skip The Use (Rock) Live in Tignes (73) / Gratuit / 21h 26/03 Shaka Ponk (Electro/Rock) Live in Tignes (73) / Gratuit / 21h Klaxons (Rock) Avoriaz / gratuit / 13h30 28/03 Babyshambles (Pop) Plein Air à Chatel / gratuit / 13h30 29/03 Eyes of Verona (Rock) Mjc La Coupole à Chamonix / nc / 21h Tagada Jones + Andreas & Nicolas (Punk / Rock) L’Atelier à Cluses / 16€ / 20h30 30/03 Ben L’Oncle Soul + Monophonics (Pop) Plein Air à Morzine / gratuit / 13h30 03/04 Guts + Omar + Jazzanova (Soul Hiphop) Plein Air à la Clusaz / 22€ / 20h30 04/04 Melissa Laveaux + Laurent Garnier (Pop / Electro) Plain Air à la Clusaz / 26€ / 20h30

Envoyez-nous vos dates de concerts et programmations sur contact@zyvamusic.com


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