PA SC AL L A MO UR DOC TEUR EN PHARMACIE
50 plantes
du
druide Guide pratique
Éditions OUEST-FRANCE
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50 plantes du druide - Guide pratique
LA RÉPARTITION DES PLANTES DANS LES QUATRE FÊTES DRUIDIQUES COMMENT RÉPARTIR LES PLANTES ? En premier lieu, j’ai rassemblé les plantes qui ont été utilisées dans la pharmacopée gauloise et plus généralement celtique, avec certitude. Nous en avons une centaine tout au plus. Il est certain que les druides en employaient bien d’autres, mais nous n’avons aucun élément pour en certifier les noms. Ne cherchons pas à faire dire aux druides ce qu’ils n’ont jamais affirmé. Ensuite, j’ai regroupé ces plantes uniquement par critères symboliques et rituels, en quatre groupes. Je les ai disposées dans les quatre saisons correspondantes, pour les trois mondes décrits précédemment : les plantes du corps, de l’esprit et de l’âme. Finalement, connaissant les caractères précis de chaque saison et des herbes qui les accompagnent, je les ai replacées dans le nemeton. Dans ce classement, des continuités thérapeutiques apparaissent et elles ne peuvent être fortuites. Pour la première fois, à partir de ces connaissances ancestrales, le lien entre symboles et médecine végétale se recrée, en rapport avec les quatre saisons du festiaire druidique et avec l’autre monde, tout cela dans l’espace sacré des druides, le nemeton. Le critère qui s’impose : la symbolique Dans mes choix, ce sont les traditions qui m’ont orienté et qui peuvent autoriser cette répartition saisonnière, et elles seules : – par les traces précises que nous avons de l’emploi des plantes, dans le cycle du temps humain et spirituel ; – dans leur rapport avec la mythologie, par ce que nous indiquent leurs noms, leurs couleurs, leur histoire, les dieux qui leur sont reliés ; – par la précision de la partie la plus utilisée de la plante : racine, tige, feuilles, graines… même si, à terme, nous préférons la plante entière ; – par leurs signes particuliers. Nous remarquerons effectivement que dans ce classement apparaissent des continuités thérapeutiques et rituelles qui vont nous permettre de proposer une approche globale ouvrant définitivement l’espace de travail du druide.
LES PLANTES DU CORPS, DE L’ESPRIT, DE L’ÂME Dans le premier monde s’installe la santé du corps, c’est-à-dire les plantes pour leur usage médical. Le tableau est équilibré et se répartit en quatre grandes familles qui coïncident avec les quatre fêtes. Les propriétés des plantes correspondent bien à une indication thérapeutique reliée à la période du festiaire. Les plantes seront utilisées fraîches en tisanes, en huiles essentielles ou en onguents… C’est notre allopathie contemporaine.
La répartition des plantes dans les quatre fêtes druidiques
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LES PLANTES DE LA SAMAIN La Samain Durant les trois nuits de Samain, il est conseillé de ne pas balayer sa maison car des nuées de trépassés voltigent comme des essaims d’abeilles vers les lieux qu’ils ont aimés.
La valéri ane
C
’est une grande herbe pérenne, au rhizome à odeur forte, à tige velue. Les feuilles sont opposées. La plante dégage une odeur puissante du genre « pipi de chat ». Elle mesure de 0,60 à 1,20 m de hauteur. Elle aime les lieux mouillés et les bois humides. Elle fleurit de mai à août. Ses fleurs sont des corymbes de couleur blanche ou rougeâtre. On récolte la racine lors de la deuxième année, d’août à octobre.
Propriétés : sédatif et antispasmodique. Contre-indications : l’usage n’est pas recommandé en cas de grossesse ou d’allaitement. À ne pas utiliser en cures trop longues. Noms communs : herbe-aux-chats, herbe à la meurtrie, herbe aux coupures, herbe de Saint-Georges, herbe de Notre-Dame, herbe à la femme battue, guérit-tout… Nom gaulois : inconnu. Noms bretons : louzaouenn ar miliner, « herbe au meunier ». Lezeuenn er hah (vannetais), « herbe au chat ».
Novembre Samonios Miz Kalan-Gouiañv, Miz du Samhain Nom latin#: Valeriana officinalis L. Famille : Valerianaceae, Caprifoliaceae Toxicité : aucune de connue. Respecter les contre-indications ou les précautions.
Son caractère Samain : la valériane possède un rhizome et une racine très développée, propre aux plantes de la Samain. On dit que les korrigans y circulent facilement. Ils peuvent ainsi perturber les humains sans être vus. La valériane leur permet d’endormir les êtres desquels ils se moquent. Dans le nemeton, elle se place au début de Samain.
PROPRIÉTÉS ET MODE D’EMPLOI Dans la tradition celtique
Les anciens l’ont employée comme sédatif et comme hypotenseur, comme antidote de poisons.
Les indications d’aujourd’hui
Antispasmodique, anticonvulsivant et vermifuge. Elle est sédative, c’est-à-dire qu’elle facilite le sommeil, et constitue un traitement adjuvant apprécié dans les névroses, les convulsions des enfants. Il ne faut pas en faire un usage prolongé dans le temps. Elle sera prescrite pour lutter efficacement contre le stress, l’anxiété, les insomnies, le surmenage intellectuel, les contractures, l’hypertension artérielle. Dans l’anxiété et l’irritabilité qui précède les règles, la valériane sera bienvenue. Calmante et anxiolytique, elle agit sur les troubles de l’humeur et atténue les douleurs de règles. En usage interne Pour préparer une macération à froid#: prendre 80#g de racines broyées et les laisser macérer pendant 10 heures dans 1 litre d’eau froide. En boire un verre matin et soir. À n’utiliser qu’une dizaine de jours. On peut l’associer, en tisane, à la passiflore, à la camomille, à la mélisse. En dilution homéopathique : chez les sujets nerveux et hypersensibles, Valeriana off. 9 CH, 5 granules le soir, avant le repas et au coucher.
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Traditions On produit un purin avec ses feuilles, elle est réputée attirer les vers de terre. Elle est un tonique pour les autres végétaux. Les anciens pensaient qu’il y avait un pied mâle et un pied femelle. Les réunir permettait d’éloigner les elfes. Cet accouplement alchimique symbolisait les enlacements des couples amoureux ; elle a servi de composant dans les philtres d’amour.
Les plantes et leur énergie vibratoire , qu’en penser ? Le monde vivant, da ns sa totalité, reçoit et offre des énergies gibles, que certains tanressentent plus que d’autres. Ces énerg sibles, ces champs ies inviconstitués d’ondes et de vibrations se par la déterminatio mesurent n d’un taux vibratoir e, que les radiesthé proposent de calcu sistes ler sur un cadran Bo vis. Plus le taux vib élevé et plus les én ratoire est ergies seront bénéfi ques. Cette proposition n’e st pas reconnue pa r la science officielle elle est très souven , mais t évoquée pour me surer les effets des sentielles et des fleu huiles esrs de Bach. Dans le nemeton d’a ujourd’hui, de nomb reux druides en pa N’oublions pas qu rlent. e c’est un lieu d’élév ation énergétique tuelle. et spiri-
s actifs antes ? ur que ses principe es prendre nos pl arer une plante po Sous quelles form ép est la pr us de no ur res po niè ue ma reuses es. La plus conn iqu lén ga Il existe de nomb s me for rbés. On parle de coction dans l’eau. puissent être abso usage d’infusion ou de dé , ion rat cé res. De même, en ma de les, les teintures mè tisane, sous forme ioniel nt dit se tra es nt s so ile hu ins aussi les lasmes ou les ba tap ca les s, Nous avons abordé me crè tions, les huiles, les de externe, les fumiga nt dans la continuité . s car elles s’inscrive lle nellement utilisés res ut ne d’a ion er dit loy tra s mp e pas d’e ici ces forme la ne nous empêch les Nous privilégions dans leur histoire. Ce es s gélules de poudre, Le uid . dr tés les rié r op su pr jet s me mê notre su les du : ten s ues autre gardant bien en en proposer quelq formes, les plantes connus, et on peut n uée. Son action dis bie dil nt e so s rin cé op sir gly la de ec av t ; ac comprimés, les nt es co nc en rtaines seme rinés : la plante est jeunes pousses, ce les s, on et – les macérâts glycé ge té ur ali bo tot ée en très bien pour les nte fraîche est broy solvante s’applique Plante Fraîche. La pla de e ral ég Int ion – les SIPF : Solut hydroalcoolique ; totalité et mise n dans une solution îche est broyée en fra e nt pla La mise en suspensio s. isé de Plantes Standard – les EPS : Extraits tillée. rinée ; une solution glycé is la solution est dis ns dans de l’alcool, pu en suspension da rer cé ma à se mi t nte es – les alcoolats : la pla
Les plantes de la samain
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LES PLANTES DE BELTAN Beltan Dans toutes les contrées, à Beltan, des feux sont allumés, les plus remarquables. Les animaux eux aussi sont conduits pour les traverser. Toute la nuit résonnent les incantations et tous s’en mêlent, même les trépassés. Certains pensent que c’est là pure superstition, mais pas un seul n’ose transgresser la tradition.
L’armoise commune
C
’est une plante pérenne, avec des feuilles alternes, sombres, de couleur vert foncé sur la face et blanc duveteux sur le revers, très découpées. La tige rougeâtre est anguleuse et la partie souterraine est un rhizome. Elle peut dépasser un mètre de hauteur. L’odeur est assez puissante. Elle aime les lieux incultes, les terrains vagues. Elle fleurit de juillet à septembre. Ses fleurs sont de couleur jaune. On utilise les feuilles, à récolter en juillet, et les racines, à récolter en septembre.
Propriétés : antispasmodique, vermifuge, tonique, antidépresseur#; favorise la venue des règles. Contre-indications : chez les sujets allergiques, en cas d’insuffisance rénale ou hépatique, chez les femmes enceintes ou qui allaitent, chez les enfants. Noms communs : armoise commune, herbe de la Saint-Jean, herbe de feu, armoise citronnelle, artémise, ceinture de Saint-Jean, couronne de Saint-Jean, herbe aux cent goûts. Noms gaulois : bricumum, bricumus, ponem, titumen… Noms bretons : louzaouenn Zant Yann, huelenn wenn, an uhélen-véñ, huelleu veneu, louzaouenn tantad Zant Yann… Peut-être que le nom huelenn, en breton, rappelle la blancheur, celle de la face inférieure de la feuille.
Mai Giamonios Miz Mae Bealtaine Nom latin : Artemisia vulgaris L. Famille : Asteraceae Toxicité#: importante à haute dose car elle contient de la thuyone. Ne pas utiliser sans avis médical.
Son caractère Beltan : l’armoise bénéficie d’une tradition considérable, et son nom mater herbarum la place comme la mère de toutes les herbes. Elle est antidépresseur avec un caractère Brigantia fort : régulateur du cycle. C’est une plante très puissante comme passeur, en rapport avec les esprits. Dans le nemeton, elle se situe en Beltan, très proche de Brigantia.
PROPRIÉTÉS ET MODE D’EMPLOI Dans la tradition celtique
L’armoise a été employée comme anti-inflammatoire, comme emménagogue, mais aussi pour son rôle abortif. Censée faciliter la venue des règles, elle était aussi supposée détruire les calculs biliaires, en cataplasmes sur le bas-ventre. Marcellus de Bordeaux la conseillait pour guérir les douleurs lombaires.
Les indications d’aujourd’hui En usage interne Toutes les parties de la plante sont employées : les racines, les feuilles et les sommités fleuries. Les racines ont des propriétés antispasmodiques, vermifuges et ont même été proposées comme anticonvulsivant. Les feuilles et les sommités fleuries sont utilisées pour leurs propriétés toniques, excitantes. Elles favorisent la venue des règles. Des essais sont réalisés pour tester ses propriétés antibactériennes et antifongiques. Elles ont aussi une action bénéfique sur la circulation sanguine contre les varices, par exemple. La plante est aussi un antidépresseur.
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50 plantes du druide - Guide pratique
Pour préparer une infusion, dans les cas de règles difficiles# : mettre 15# g d’un mélange de fleurs et de feuilles dans 1 litre d’eau ; laisser infuser pendant 10#minutes, puis filtrer. Boire 3 tasses par jour, entre les repas. Ne pas en faire d’utilisation prolongée sans avis médical. On peut aussi l’employer en teinture mère : 5#gouttes par jour. En homéopathie, elle est prescrite dans les cas de convulsions en accompagnement du traitement habituel. Artemisia vulgaris 9 CH#: 3 granules matin midi et soir, avant les repas. En usage externe On l’emploie en cataplasmes de feuilles et de sommités fleuries sur le bas-ventre, dans les cas de douleurs de règles. En médecine chinoise, on l’utilise pour faire des Moxas, des bâtons d’armoise séchée que l’on fait brûler à proximité des points et des méridiens, pour les stimuler. Alternative à l’acupuncture, on appelle ce procédé la moxibustion. Traditions L’armoise éloigne les mouches, les moustiques. Le purin d’armoise est répulsif contre les rongeurs, les escargots. Placée dans la chaussure ou en talisman : le voyageur qui porte un rameau sur lui ne connaît plus la fatigue. L’armoise passe pour être efficace pour repousser les mauvais esprits, pour se prémunir des catastrophes en tout genre : accidents, poisons, eau, feu, sortilèges, piqûres venimeuses ou foudre ! Pour cela, il suffit de porter un rameau sur soi ou d’en placer un à l’entrée de sa maison. Ou encore de réaliser une couronne ou une ceinture de feuilles et de tiges d’armoise cueillies la veille de la cérémonie de Beltan, et de la jeter dans le feu de la cérémonie en appelant les esprits.
Les plantes de Beltan
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L’aubépine
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’aubépine est un arbuste épineux, ses feuilles de couleur vert sombre sont alternes, caduques, lobées. Les branches possèdent des épines acérées. Les fruits appelés « cenelles » sont des petites baies ovales, rouges, comprenant deux ou trois graines. Elle peut atteindre plusieurs mètres et vivre plusieurs siècles. Elle se trouve au bord des chemins de campagne, dans les bois. Elle fleurit en mai-juin, de fleurs blanches, parfois rosées, en corymbes à odeur caractéristique. On récolte les fleurs quand elles sont encore en boutons, en mai-juin, et les fruits sont cueillis fin septembre et octobre. Il ne faut pas confondre avec le prunellier qui a des baies presque noires.
Propriétés : les fleurs ont une action tonicardiaque, hypotensive par vasodilatation, antispasmodique, hypnotique légère, et les baies sont astringentes. Contre-indications : un contrôle médical est nécessaire, lors d’un traitement suivi. Ne pas employer chez la femme enceinte, qui allaite, ainsi que chez les jeunes enfants. Noms communs : l’épine blanche, le mai, la noble épine, l’aubépine à deux styles, l’aubépine épineuse… Noms gaulois : sparnaco-, sparno- sont des noms de lieux qui sont plantés d’épines, breton#: spernec. Noms bretons : spern gwenn, plantenn-miz-mae, barr-mae… «#La plante du cœur#» Mai Giamonios Miz Mae Bealtaine Nom latin : Cratægus oxyacantha L. ou Crataegus laevigata (POIR.) DC. Famille : Rosaceae Toxicité : les fruits ne sont pas toxiques, bien que parfois mal tolérés. Le pollen est allergisant. Respecter les contre-indications ou les précautions.
Son caractère Beltan : sa blancheur est celle de la lumière naissante de Beltan. En Bretagne, le 1er# mai, les jeunes gens faisaient de grands feux. Après la fête, chacun partait avec une branche d’aubépine qu’il fixait à sa porte. Elle symbolisait l’innocence, la pureté et la transparence. Ses vertus comme tonicardiaque, hypotenseur par vasodilatation, antispasmodique, légèrement hypnotique, aux baies astringentes, en font la plante de référence de la fête de Beltan, en première partie, dans le nemeton.
PROPRIÉTÉS ET MODE D’EMPLOI Dans la tradition celtique
La plante est très bien connue comme la plante du cœur, par sa symbolique, par son utilisation comme tonicardiaque et comme antispasmodique. Elle est efficace en tant que diurétique et contre la goutte et les pleurésies. La théorie des signatures était inconnue des druides, il serait de la plus grande erreur de leur en attribuer quelque paternité. Pourtant, leur vision holistique leur permettait d’associer une plante à un traitement médical, non par sa forme, mais par sa symbolique.
Les indications d’aujourd’hui
Les fleurs ont une action tonicardiaque, hypotensive par vasodilatation, antispasmodique, sédative légère et les baies sont astringentes. On l’emploie donc pour lutter contre les insomnies, les angoisses, les vertiges, les tachycardies émotionnelles, le surmenage, certaines arythmies, l’artériosclérose, certains troubles de la ménopause comme l’irritabilité ou les palpitations. Elle est censée améliorer la mémoire. 80
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Les fruits, quant à eux, sont légèrement astringents et s’emploient en gargarisme contre les maux de gorge. En usage interne Formule pour lutter contre l’anxiété : – teinture d’aubépine : 3 g#; – teinture de passiflore : 3 g#; – extrait de valériane : 4 g#; – alcoolature de ballote : 3 g#; – hydrolat qsp 90 ml. Ce mélange a été employé avec succès comme sédatif dans les douleurs cardiovasculaires. Une cuillerée à café dans un demi-verre d’eau à prendre après le repas du soir. Pour préparer une infusion#: prendre des sommités fleuries à raison de 5 g pour ¼ litre d’eau. Laisser infuser pendant 10 minutes. Attention à bien respecter les doses, sous contrôle médical. 1 tasse matin et soir, avant les repas. Traditions Les haies d’aubépine sont appréciées près des habitations. Jamais atteinte par la foudre, la branche d’aubépine bien effilée protège des vampires quand elle leur transperce le cœur. Hélas, elles peuvent mourir très facilement, atteintes par ce mal mystérieux que l’on appelle le « feu bactérien », et dont le responsable est une bactérie. Pour la fête de Beltan, on place une branche de « mai » à l’entrée des écuries et des étables, pour les protéger des agents malfaisants. Lors des mariages, il est de bon ton d’offrir un rameau à sa promise, eu égard à la blancheur de l’aubépine, symbole de virginité. On dit que lorsque l’on voit un buisson d’aubépines, les fées ne sont pas loin#! Les plantes de Beltan
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La consoude officinale
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’est une plante pérenne, à la racine longue, conique, noire à l’extérieur et blanche à l’intérieur, avec des grandes feuilles alternes poilues, rugueuses au toucher, de couleur vert foncé. Elle peut dépasser 1 m. Elle aime les lieux humides, les marécages. Très bon engrais végétal, associée à l’ortie. Elle fleurit de mai à septembre. Les fleurs sont rosées, pourpres, jaunes. On récolte la racine, prélevée en mars ou en septembre-octobre. Il ne faut pas confondre les jeunes feuilles de consoude avec les feuilles de digitale, très toxiques. Les feuilles de consoude sont moins douces, noircissent plus vite et s’accrochent entre elles. Elles n’ont pas le même parfum : la digitale sent la chlorophylle.
Propriétés : cicatrisant, consolide les blessures. Contre-indications : contre-indiquée chez les enfants, chez les femmes enceintes ou allaitantes et chez les personnes atteintes de maladies hépatiques, car c’est un toxique du foie, dans une utilisation prolongée. On la déconseille en usage interne, lui préférant l’usage externe.
Juin Simivisonnos Miz even, Méhéven Meitheamh Nom latin : Symphytum officinale L. Famille : Boraginaceae Toxicité : à n’employer qu’en usage externe. Respecter les contre-indications ou les précautions.
Noms communs : grande consoude, herbe aux coupures, oreille d’âne, langue de vache… Symphytum est la plante qui soude ! Noms gaulois : halous, halus, d’après Pline et Marcellus de Bordeaux. Georges Dottin nous propose sil, sic. Elle était appelée cotonea par les Vénètes. En irlandais, le nom de la plante signifie « la plante des os cassés ». Noms bretons : louzaouenn an troc’h, troazur, skouarn-azen. Son caractère Beltan : cette plante symbolise la réunion des deux parties de l’année et se trouve de ce fait en son centre, c’est-à-dire en Beltan. La saison claire et la saison sombre ont besoin d’être assemblées afin que l’année soit en quelque sorte cicatrisée ou plutôt consolidée. Cicatrisant, consolidation des blessures. Au centre de Beltan, dans le nemeton.
PROPRIÉTÉS ET MODE D’EMPLOI Dans la tradition celtique
D’après Pline, pour les Gaulois, elle guérit les douleurs de côté, les reins, les convulsions, les ruptures. Marcellus la prescrivait brûlée et écrasée comme anti-hémorroïdaire et comme cicatrisant. On savait qu’elle avait la capacité de cicatriser les plaies, de consolider les fractures.
Les indications d’aujourd’hui En usage interne La présence d’une substance hépatotoxique en limite fortement l’usage interne. Elle s’employait en macération : 100#g de racine fraîche par litre d’eau, à laisser macérer pendant 3 heures, dans les diarrhées et dans les entérites.
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50 plantes du druide - Guide pratique
On la préfère en dilution homéopathique, dans les douleurs qui persistent après une fracture ou une contusion, dans les traumatismes, les mauvaises cicatrisations. Symphytum 5 CH en granules : 5 granules matin, midi, soir. En usage externe On l’applique comme hémostatique, cicatrisant. On peut utiliser la racine fraîchement râpée, à appliquer sur les brûlures, les ulcères de jambe, les foulures et les luxations. Pour préparer un baume, pour soulager les brûlures, les coups de soleil, soulager les douleurs et les rhumatismes : – poudre de racine de consoude : 80 g#; – huile de palme : 250 g. Prendre de l’huile de palme biologique et y ajouter la poudre de racine de consoude. Chauffer à feu très doux pendant 30 minutes. Laisser reposer toute une nuit. Le lendemain, réchauffer la pâte au bain-marie, puis filtrer dans une compresse fine. Conditionner et conserver à l’abri de la lumière. Attention à bien étiqueter. Traditions Elle peut enrichir le milieu comme engrais vert, repousse les insectes et peut aussi servir de barrière anti-limaces. Elle serait aussi protectrice pendant les voyages.
Janedig Ar Sorserez, une gwerz très connue en Bretagne « Laret-c’hwi din, Janedig, bremañ pa ‘z oc’h barnet, Penaos ‘c’h eus desket ‘r sekret evit gwallañ an ed ? — Gant ur mesaer deñved a oa en ti ma zad, Ma c’hase bemnoz gantañ da welet ar sabad, Lec’h ma vije ‘r sorserien hag ar sorserezed; Hag a deskas din ‘r sekret evit gwallañ an ed, Pa oa arruet hennezh e-barzh en ti ma zad, Na ouienn tra en douar nemet ma chapelad. » « Dites-moi, Jeanne, maintenant que vous êtes condamnée, Comment avez-vous appris le secret pour gâter le blé ? — Un gardien de moutons qui était chez mon père M’emmenait chaque nuit au sabbat, Où étaient les sorciers et les sorcières, Et c’est lui qui m’apprit le secret pour gâter le blé ; Quand il arriva chez mon père, Je ne savais rien au monde que mon chapelet. »
Les plantes de Beltan
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La grande ortie
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a grande ortie est une plante herbacée, pérenne. Sa racine est un rhizome rampant. Sa tige est raide et anguleuse. Ses feuilles sont opposées deux à deux, et les bords sont découpés en dents de scie. Elle est couverte de poils urticants. C’est une plante résistante et très envahissante. Elle peut atteindre 1,50 m. Habituée des broussailles et des jardins, elle fleurit de juillet à septembre, ses fleurs sont de couleur verdâtre. On récolte les feuilles ou les sommités fleuries, de mai à septembre.
Propriétés : hémostatique, dépuratif, astringent et diurétique. Contre-indications : chez la femme enceinte, ou qui allaite, chez les enfants de moins de douze ans. Déconseillée aux asthmatiques. Noms communs : grande ortie, ortie commune, ortie vivace, ortie dioïque, brenessel, ortige… La petite ortie Urtica urens, ortie brûlante, ortie piquante, ortie des jardins, ortie grièche est plus petite. Elle peut atteindre 0,50 m. Elles ont les mêmes vertus. Nom gaulois : inconnu. Noms bretons : linad, linad braz.
Juillet Eqvos Miz gouhere, Mezhevenig, Gourhelén Iúil
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Son caractère Beltan : en Bretagne, la coutume est de jeter des orties dans les feux de la Saint-Jean, pour protéger les hommes et le bétail. Ses effets astringents, hémostatiques. Dans le nemeton, elle se retrouve en seconde partie de Beltan.
PROPRIÉTÉS ET MODE D’EMPLOI
Nom latin : Urtica dioica L. Famille : Urticaceae
Dans la tradition celtique
Toxicité : aucune de connue. Respecter les contre-indications ou les précautions.
Les indications d’aujourd’hui
50 plantes du druide - Guide pratique
Comme aphrodisiaque, hémostatique, pour traiter les métrorragies.
En usage interne La grande ortie permet de lutter contre les diarrhées, les troubles intestinaux, l’aérophagie, mais aussi contre le diabète. On l’emploie dans certaines hémorragies, dans le saignement de nez ou les métrorragies. Elle limiterait l’énurésie des enfants. Elle soulage les petites douleurs articulaires et est efficace dans certains rhumatismes. Elle a montré d’excellents résultats dans l’hypertrophie prostatique bénigne, comme traitement adjuvant. Les feuilles permettent de lutter contre la fatigue. On peut consommer les jeunes feuilles, fraîches, comme dépuratif et comme diurétique. Pour préparer une infusion d’ortie#: prendre 40#g de feuilles fraîches et les placer dans 1 litre d’eau très chaude. Laisser infuser pendant 10 minutes, puis bien filtrer. Boire 5 tasses par jour. Pour préparer une décoction#: prendre 50#g de racines ou de plante entière et les placer dans 1 litre d’eau très chaude. Laisser bouillir pendant 10 minutes. Bien filtrer. Boire ½ litre dans la journée. Contre le diabète, boire 3 à 6 petites tasses par jour.
En dilution homéopathique, on préférera Urtica urens 5 CH en granules : 3 granules trois fois par jour, dans les crises d’urticaire ou les douleurs rhumatismales. En usage externe L’ortie est un composant fréquent de lotions toniques du cuir chevelu, et permet de lutter contre les calvities naissantes. En décoction ou incorporée à des shampooings. Lotion contre la chute des cheveux#: prendre 100#g d’ortie fraîche à faire bouillir dans 1 litre d’eau pendant 10 minutes. Laisser en contact en vase clos toute une nuit. Filtrer. Ajouter 2 cuillerées à soupe de vinaigre blanc. À utiliser deux fois par semaine. Traditions On propose aussi de se frotter les zones de douleurs avec de l’ortie fraîche… qui pique ! C’est aussi un aliment : la soupe d’orties est excellente et est utilisée de manière traditionnelle. Pensez-y : soupe d’ortie# : sélectionner de belles feuilles d’orties bien jeunes. Pour les récolter, choisir un endroit sans pesticides, loin des routes ou des lieux de passage. Bien les laver à l’eau vinaigrée. Couper des pommes de terre en petits cubes et les faire revenir avec un peu d’oignon. Ajouter les orties coupées, 1 litre d’eau et une nage de légumes. Laisser cuire 30 minutes. Bien mouliner l’ensemble. Le purin d’ortie est utilisé comme engrais et comme pesticide naturel. L’ortie est aussi un foyer pour la faune. L’ortie est bien connue pour éloigner les esprits, bons et mauvais. Elle intervient dans de nombreux mélanges pour faciliter la divination, ou dans les rituels de protection des maisons. Les sauts au-dessus des feux d’orties assurent bonheur et fertilité. Certaines familles bretonnes ont intégré l’ortie d’or dans leurs armoiries pour bénéficier de sa protection. Le sujet des plantes est infini Pour fonder notre analyse, nous nous basons d’abord sur ce qui est authentique dans la culture celtique. On y fait trop souvent entrer des concepts qui, bien que très intéressants, ne concernent pas le monde des Celtes. De nombreux éléments symboliques extérieurs à la pensée celtique sont entrés peu à peu dans les pratiques des thérapeutes qui manient ces concepts. Nous ne les prenons pas en compte ici, soit parce que nous ne sommes pas certains des sources, soit parce qu’ils appartiennent à des traditions trop éloignées de la nôtre. Cela n’empêche pas de recevoir avec intérêt les évolutions et les adaptations au monde moderne. Les nouvelles formes galéniques issues de la recherche nous intéressent au plus haut point. Il en va de même avec la loi des signatures dans la pensée de Paracelse, les fleurs de Bach et les élixirs floraux, l’homéopathie, l’anthroposophie, l’alchimie, la spagyrie, pour n’en citer que quelques-unes. Cependant, ces concepts sont extérieurs à la tradition celtique. En revanche, ils correspondent sans aucun doute à une évolution liée aussi à cette tradition, mais comme rien n’est avéré en ce domaine, nous ne ferons que les aborder. Les plantes de Beltan
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La lavande vraie
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a lavande est un sous-arbrisseau dicotylédone, aux branches ligneuses. La plante peut mesurer jusqu’à 0,60 m de hauteur. Elle aime les lieux rocailleux, calcaires et bien ensoleillés. Elle est vivace, par sa racine pivotante. À sa base, les feuilles sont pointues et assez étroites. Ses fleurs sont de couleur bleue parfois violacée ; en forme de petites corolles, en épis terminaux. Elles dégagent une odeur très agréable. C’est une plante méditerranéenne. On récolte les sommités fleuries. Pour l’huile essentielle, on récolte les rameaux fleuris avant la fin de la floraison. Rappel : le lavandin est un hybride avec la lavande aspic.
Propriétés : problèmes de nervosité, digestif ou articulaire, comme antispasmodique, cholérétique, sédatif léger, cicatrisant… Contre-indications : ne pas utiliser chez la femme enceinte, chez les enfants de moins de sept ans, chez les sujets ayant un traitement anticoagulant. Attention avec les sels de fer et les sels d’iode. En usage interne, l’HE est un neurotoxique à haute dose. Noms communs : lavande officinale, garde-robe, spike… Nom gaulois : inconnu. Nom breton : lavand. Juillet Eqvos Miz gouhere, Mezhevenig, Gourhelén Iúil Nom latin : Lavandula angustifolia MILLER Famille : Lamiaceae Toxicité : bien respecter les contre-indications ou les précautions.
Son caractère Beltan : ses propriétés pour traiter la nervosité, sédative et antispasmodique, en font une plante à caractère Beltan, en fin de la fête, dans le nemeton.
PROPRIÉTÉS ET MODE D’EMPLOI Dans la tradition celtique
Dans l’Antiquité, elle était connue pour son parfum et pour son action sédative et antispasmodique.
Les indications d’aujourd’hui
C’est l’une des plantes les plus connues en phytothérapie. En usage interne On l’emploie en infusion, pour ses propriétés antispasmodique, cholérétique et sédative. Placer 5#g de fleurs sèches dans 1 litre d’eau bouillante. Laisser infuser pendant 10 minutes. Prendre 3 tasses par jour, avant les repas. On peut aussi proposer l’huile essentielle, très connue, obtenue par distillation des rameaux fleuris. Pour ses propriétés anxiolytiques, qui facilitent le sommeil, légèrement sédatives. C’est aussi un antispasmodique, un antimicrobien, un antiparasitaire et un anti-inflammatoire. À haute dose, l’HE est neurotoxique et son usage interne est déconseillé en dehors d’un suivi médical.
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50 plantes du druide - Guide pratique
En usage externe On propose une décoction à raison d’une poignée de fleurs pour 1 litre d’eau, à faire bouillir pendant 10 minutes, à utiliser en bain dans les affections de la peau comme l’eczéma, l’acné, les piqûres d’insectes. C’est aussi un calmant des douleurs articulaires, et un antiparasitaire. Si l’on souhaite appliquer l’huile essentielle, il est préférable de ne pas l’employer pure, mais de la mélanger avec une huile de base. Surtout chez les sujets facilement allergiques. Placer une goutte d’huile essentielle sur l’oreiller de l’enfant, comme décontractant. Traditions Placer des fleurs de lavande pour que le linge soit plus agréable et pour le préserver des mites. La lavande est très prisée par les abeilles.
Les plantes de Beltan
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TABLE DES MATIÈRES UN HERBIER POUR VOYAGER 8 Cent plantes parvenues jusqu’à nous 8
Une synthèse pour un cadre contemporain Un recueil pratique 9
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LA CONNAISSANCE DES PLANTES APPARTIENT AU DRUIDE Le druide 10 Du magique au sacré 10 L’héritage : le chemin des trois mondes 12 La sagesse : neuf principes 13 Le temps sacré, un cycle éternel de quatre saisons 14
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LA RÉPARTITION DES PLANTES DANS LES QUATRE FÊTES DRUIDIQUES Comment répartir les plantes ? 17 Les plantes du corps, de l’esprit, de l’âme 17 Un modèle pour se soigner 19
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LES PLANTES DE LA SAMAIN La grande bardane 22 La valériane 24 La petite centaurée 26 Le fragon 28 Le houx 30 La bryone 31 La fougère mâle 32 Le gui 34 L’if 36 La sauge officinale 37 L’absinthe 40 Le noyer 42 Le chardon-Marie 44 Le géranium herbe-à-Robert 46
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LES PLANTES DE BRIGANTIA La menthe poivrée 50 La verveine officinale 52 La verveine odorante 54 Le nénuphar blanc 55 L’alchémille 56 Le bouleau 58 Le pissenlit 60 La mélisse 62 Le chiendent 64 Le romarin 66 Le souci 68 Les bruyères 70
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50 plantes du druide - Guide pratique
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LES PLANTES DE BELTAN L’achillée millefeuille 74 L’armoise commune 76 L’épine vinette 79 L’épine noire ou prunellier 79 L’aubépine 80 Le millepertuis 82 La consoude officinale 84 Le saule blanc 86 La grande ortie 88 La reine-des-prés 90 La lavande vraie 92 Le frêne 94 Le noisetier 96
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LES PLANTES DE LUGNASAD Le tussilage 100 Le liseron des haies 102 Le plantain lancéolé 104 La camomille romaine 106 Le bouillon-blanc 108 Le sureau 110 Le lierre grimpant 112 Le lierre terrestre 113 Le coquelicot 114 L’artichaut 116 La bourrache 118 La passiflore 120
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LES PLANTES DE LA CINQUIÈME SAISON Les sept essences sacrées des druides 124 LE NEMETON
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CONCLUSION
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122
Le lieu sacré où se préparent les plantes pour les rituels
126
INDEX DES PLANTES ET DE LEURS PROPRIÉTÉS
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Quelques propriétés des plantes du druide, classées par affection
GLOSSAIRE
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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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138
Table des matières
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Éditeur Jérôme Le Bihan Coordination éditoriale Estelle Keravec Conception graphique et mise en pages Studio graphique des Éditions Ouest-France Photogravure graph&ti, Cesson-Sévigné (35) Impression SEPEC, Péronnas (01) © 2020, Editions Ouest-France, Edilarge S. A., Rennes ISBN 978-2-7373-8308-3 - N° d’éditeur : 10403.01.02.10.20 Dépôt légal : octobre 2020 - Imprimé en france www.editionsouestfrance.fr