JOURNÉE INTERNATI ONA LE POUR L’ÉLIMINATI ON DE LA VI OLE NC E À L’ÉGARD DE S FEMME S
25/11 > 12/01
EXPOSITION
MIRABAL RÉSILIENCES
INFO
Maison des femmes 02 240 43 50 maisondesfemmes@1030.be
www.1030.be/agenda-mdf
Avec le soutien du Collège des bourgmestre et échevins, représenté par l’échevine de l’Égalité des genres et des chances.
EDITEUR RESPONSABLE Administration communale de Schaerbeek Place Colignon - 1030 Schaerbeek www.1030.be • 1030be
RÉSILIENCES
Dans le cadre du 25 novembre 2023, journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, la Maison des Femmes a lancé son 4e concours d’œuvres d’art. Un concours adressé aux artistes professionnel.les et amateur.e.s pour rendre visible l’invisible et viser ainsi une égalité entre les hommes et les femmes. Le thème de cette année célèbre la Résilience. Car s’il est un sujet qui mérite un femmage, c’est bien la résilience incroyable dont font preuve les femmes qui ont été victimes de violences et qui en survivant, en se relevant, en repartant de plus belle, mettent en lumière les ressources inouïes qu’elles activent. La résilience, c’est cette capacité à faire face et à se rétablir après avoir été confronté.e à l’adversité, au stress, à la violence. La résilience non pas comme une injonction, mais comme une célébration de l’après, parce qu’il y a un après. Les lauréates du concours ont créé des œuvres qui exaltent cette résilience et nous nous réjouissons de les partager avec vous. L’échevine de l’Égalité des genres et des chances 3
AURÉLIE ALESSANDRONI J’ÉCOUTE Texte sur carrelage > façade Maison des Femmes
L’artiste propose l’écriture du monologue intérieur d’une femme qui pourrait être au téléphone. Inspiré de La Voix humaine de Cocteau et d’Une femme seule de Franca Rame, les auditeurs.trices écoutent une femme traversée par des souffrances, du harcèlement psychologique ou des violences physiques et qui retrouve, à travers de petites choses de la vie, la force d’être résiliente. Elle achèvera son récit par sa décision : aujourd’hui elle est joyeuse et le restera. 4
AMANDE ART RÉSILIENCES Conte / Dessins à l’encre de portraits de femmes inspirantes > Avenue Louis Bertrand
Au travers de ses nombreuses créations, l’artiste se plait à être une gardienne d’histoires à transmettre et une semeuse de graines enchantées… De son univers onirique, l’artiste célèbre et raconte les femmes et leur matrimoine dans la douceur rêveuse qui se dégage de ses œuvres. Le soir du vernissage, elle lira un conte qu’elle a rédigé sur des femmes inspirantes. En lien avec ce conte, elle distribuera des portraits de femmes au public. Une œuvre représentant l’ensemble des portraits restera dans l’espace public pendant la durée de l’exposition. 5
YASMINA ASSBANE Installation > Maison des Femmes
C’est dans un quotidien genré que l’artiste éprouve la capacité de certains éléments issus de la vie matérielle à s’inscrire dans un processus de recherche. Par vie matérielle, elle entend « ce qui fait environnement matériel pour les femmes, ce qui leur est assigné matériellement, ce qu’on leur laisse ». La plasticité de ces éléments, ainsi que leur mise en tension et/ou en équilibre sont interrogées dans un lien étroit avec la question du dispositif, emprunté à l’art de l’étalage, le montage est souvent sans attaches, léger et démontable, en équilibre parfois, il fait appel à la notion toute féminine « d’arranger les choses ». 6
EVE BONNEAU DE LA FAILLE SORT LA LUMIÈRE Performance > Avenue Louis Bertrand Photos > Maison des Femmes
Le corps de la femme est une mémoire et une architecture précieuse qui a besoin d’être réparé. Non seulement l’artiste ne veut plus cacher les tragédies qui ont ravagé les temples féminins, mais elle les met en lumière en revendiquant les histoires qu’elles portent. Ces cicatrices témoignent de traumatismes somatiques qui sont ici consolés par un acte psycho-magique : celui de dorer les cicatrices. Inspiré du kintsugi, du japonais « jointure en or », un art de la résilience où la cassure d’une céramique ne signifie plus sa fin, mais un renouveau, le début d’un autre cycle et une continuité dans son espérance de vie. Le soir du vernissage, l’artiste fait une performance où elle propose de dorer les cicatrices des femmes. 7
MYRIAM CLERICUZIO EN COLLABORATION AVEC BNA-BBOT ET IAN DYKMANS ROSA Portrait photo et montage sonore > Maison des Femmes
Rosa est le prénom de la grand-mère de l’artiste (1905 -2003). Vers la fin de sa vie de 98 ans, elle a dicté son histoire avec la volonté que d’autres personnes la connaissent. « Il m’a fallu du temps pour métaboliser l’incroyable escalade d’abus auxquels elle a survécu et encore plus pour réaliser que je porte, dans mes cellules, les traces de sa puissance de vie au-delà des abus. J’ai retracé son histoire pour rendre hommage à la brillance de ses yeux, à son sourire, à sa capacité à ne pas oublier, à sa vitalité inéluctable, à sa mort douce. Que nos traversées et nos mémoires familiales puissent être matière fertile vers une transmutation et une renaissance. » 8
RAQUEL SANTANA DE MORAIS CONVERSAS Illustrations > Avenue Louis Bertrand
Conversas est une pratique féministe de dessins inspirés par des entretiens, dont la question de départ est : « Peux-tu me raconter un moment de transformation profonde de toi et de ton corps ? » La question était adressée à toute personne FINTA1. Conversas est née du souhait d’ouvrir la pratique personnelle de dessin de l’artiste à d’autres personnes et à générer des rencontres, des communautés et des liens à différents niveaux. Le protocole : une conversation de quelques heures, anonyme. L’artiste prend des notes, transcrit des phrases avec une attention spécifique aux images, aux métaphores, aux descriptions sensorielles. Elle laisse le temps passer et revisite ensuite les notes et compose une image titrée. Cette dernière est imprimée en deux copies : une pour l’exposition, une pour la narrateurice. Si vous êtes intéressé.e de raconter votre histoire, contactez-moi à l’adresse suivante : raqueldemorais@yahoo.com.br 1
FINTA est l’acronyme de Female (femme), Intersex (intersexe), Non-binary (non-binaire), Trans (transgenre) et Agender (agenre).
9
ESTHER DE PATOUL LENDEMAINS Batik > Maison des Femmes
Avec cette œuvre, l’artiste espère créer un lieu de recueil. La silhouette d’une femme, une main posée sur le cœur, l’autre sur le ventre, on respire… Pour faire le dessin, de la cire chaude a été appliquée sur un tissu afin de créer des réserves, puis celui-ci a été immergé dans un bain de teinture beige. Le tissu, un ancien drap de lit, espace intime, c’est la texture du repos. La nuit résorbe comme le tissu absorbe la couleur. Ce qui transparaît, c’est la relique, le sujet qui se présente au lendemain. Les éléments chauds, liquides, colorés viennent façonner le sujet sur la trame du textile. C’est un travail à l’état de devenir, par une application patiente, parcellaire, créative. 10
MYRIAM DE SPIEGELAERE DÉCHIRURES Dessin > Avenue Louis Bertrand
L’œuvre a été créée à partir d’un carnet réalisé en 2010, au retour d’un séjour de l’artiste au Nord-Kivu au Congo. Y sont dénoncés les viols systématiques et les violences faites aux femmes dans ce pays, utilisées quotidiennement comme arme de guerre pour détruire les femmes, les familles. Le viol est ainsi utilisé comme arme de guerre pour détruire les femmes, les familles et pour humilier l’adversaire. 11
JUDITH FARAONI ASCENSION Dessin > Avenue Louis Bertrand
Le point de départ de ce dessin est la grotte. La grotte d’où l’on entrevoit des yeux de femmes. Et où l’on imagine des corps recroquevillés, silencieux, cachés. Ensuite, l’œuvre montre l’ascension de la montagne, un chemin qui commence de la grotte sous l’eau, pour arriver en haut, près du soleil qui réchauffe, du ciel bleu à l’horizon. Les montgolfières au loin représentent l’espérance de liberté et un futur meilleur. Cette ascension est certes difficile, épuisante, semée d’embûches, mais elle est néanmoins possible grâce au soutien et à la solidarité des autres femmes et une sorte de lien invisible qui les relie toutes entre elles. 12
LÉA LOISO NOUS NE SERONS JAMAIS DÉTRUITES Installation / ciment coulé et coloré > Avenue Louis Bertrand
Victime de viols à l’adolescence, l’artiste a subi une dissociation importante et une amnésie traumatique de plusieurs années, lui laissant pendant une grande partie de sa vie, la sensation d’être fragmentée. L’artiste expose cinq parties de son corps en ciment coulé et coloré, autonomes les unes des autres et accrochées sur des tiges métalliques. L’exposition de ces fragments donne corps au profond sentiment de dualité qui habite l’artiste : d’un côté, l’irrévocable existence du passé avec sa violence et son caractère destructeur entraînant un oubli et un enfouissement nécessaire. Et de l’autre, l’expérience du merveilleux pouvoir du temps. Les fragments témoignent de la survie de ce corps, de sa transformation et de son exhumation/sa renaissance sous une forme nouvelle. Ce corps parcellaire met ainsi en lumière l’indiscutable solidité, force, permanence et résilience féminine qui nous fait survivre, ressortir inlassablement de terre, même morcelées, nous offrant l’éternelle possibilité d’inventer de nouvelles histoires. 13
MOUNIRA MEZIANE RENAISSANCE Perlage sur tissu > Maison des Femmes
L’artiste est autodidacte, formée au travail du fil en famille. Elle pratique cette technique afin de rêver et de s’évader. L’œuvre proposée montre une fleur renaissant d’une branche fanée, et cela tel un souffle d’espoir après une dure épreuve. Par cette broderie, l’artiste souhaite nous faire partager un bout de son histoire et nous montrer qu’une renaissance est possible. Les épreuves restent inscrites dans notre mémoire mais avec un peu de patience, un bon entourage et de la volonté, ces dures épreuves nous renforcent et nous permettent de repartir plus fortes en quête d’un épanouissement. 14
ORANNE MOUNITION PREMIERS SOINS Collage > Avenue Louis Bertrand
Premiers soins sont ces soins d’urgences réalisés sur des corps meurtris, qui témoignent de violences subies. Premiers soins sont les prémisses d’une possible résilience. Les corps sont d’abord pansés, bandés, soulagés en vue d’un apaisement. Ils marqueront ce point de non-retour d’un abîme atteint qui amènera vers le chemin d’une reconstruction. Premiers soins est une évocation, un collage fusionnel entre des esquisses de dessins morcelés de corps de femme, en partie retravaillées par des collages ainsi que par une imagerie issue de soins d’urgence. Les dessins, supports du travail de l’artiste, sont attribués à la peintre Evelyn de Morgan (1855-1919), femme peintre du mouvement Préraphaélite, qui s’opposa toute sa vie fermement aux attentes de la société envers les femmes et défendit avec passion leurs droits, en appuyant le mouvement des Suffragettes. 15
SOKAR PAPILLON MONARQUE Live painting la journée du 24 novembre et durant le vernissage > Avenue Louis Bertrand
Le sujet sera un portrait féminin, réalisé à la peinture spray, aux couleurs du papillon monarque. L’artiste a choisi le papillon monarque pour le symbole de la résilience qu’il représente. Ce papillon a connu plusieurs menaces qui ont fragilisé sa survie mais il a réussi à se retirer de la liste des espèces menacées. Ce sujet fait écho à la résilience des individus qui ont subi un choc traumatique et arrivent à se reconstruire socialement. 16
TIERCELINE LA TOILE DE FOND Happening – street artiste > Avenue Louis Bertrand
Nous vivons dans une société qui est construite autour de la violence. Elle s’immisce dans chaque couche de notre vie, de la simple insulte jusqu’aux plus hautes sphères de nos institutions et de notre société. C’est une toile transparente sur laquelle nous avons appris à vivre. Telle une toile d’araignée, il suffit de la frôler pour s’en trouver prisonnière, que l’on soit victimes, complices ou auteurs de violences. Comment se défaire de cette toile de fond basée sur la violence ? Composez avec, la rendre visible pour ne pas l’oublier, pour ne pas tomber dans son piège, pour la dénoncer, puis enfin la transformer. C’est ce cheminement que chaque femme victime de violence fait, empêtrée dans sa toile. Épaulée par d’autres femmes, le minutieux travail de transformation commence. La toile se fait canevas d’une nouvelle toile, mais cette fois-ci en réseau. Les femmes deviennent elles-mêmes des femmes-araignées, des tisseuses où chaque main tendue crée des ponts, des traits d’union entre individus, mais aussi entre l’individu et le collectif, entre les traumatismes et la résilience. 17
CATHERINE VIDELAINE LIBERTÉ RETROUVÉE Installation > Maison des Femmes
Cette installation présente la résilience à l’aide d’une serpillière. Serpillière détissée, les fils dénoués, à chaîne libre, volant légèrement au vent, la serpillière perd de son usage, gagne en légèreté et devient symbole de liberté. La serpillière, outil d’un labeur difficile quotidien, est souvent foulée au pied, laissée dans un coin en boule, malmenée. Le travail domestique tant personnel que professionnel est, comme la serpillière, souvent peu considéré. La serpillière laisse son empreinte tant dans le corps que dans l’esprit, et reste encore aujourd’hui support de détresse de certaines femmes, souvent issues de l’immigration, telles des esclaves modernes dans le secteur du ménage. Pour qui l’utilise au quotidien, une usure du corps apparaîtra, ainsi que de nombreux handicaps invisibles. Le corps garde les empreintes du travail. 18