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DEVOIR DE MEMOIRE

- Il doit éviter pour lui-même au maximum d’être victime de la violence, dans la mesure où des pertes mêmes minimes ne sont plus acceptées par les opinions (concept du zéro mort). - Cet usage de la violence est de plus en plus délégué, pour des raisons de commodité, à des corporations non-militaires, rompant le pacte multiséculaire entre les États et leurs armées. Le soldat n’est plus qu’un vecteur de la violence parmi d’autres. - Mais l’évolution la plus décisive dans ce rapport du soldat à la violence réside dans l’informatisation de la guerre. Le guerrier de jadis combattait son ennemi les yeux dans les yeux, parfois au corps à corps. C’est là que résidait sa noblesse et l’irréductibilité de sa mission à toute banalisation. Aujourd’hui la console numérique tend à remplacer l’épée et la ligne de mire, et l’acte du combat se réduit souvent à détruire un ennemi anonyme à des distances considérables, généralement sans risque. Le statut de soldat se voit alors dépouillé de son caractère tragique et de sa singularité, faisant de lui un technicien au service de machines efficaces, mais qui n’ont pas été programmée pour l’émotion. - Il convient pour finir de nuancer ces observations. Elles concernent pour l’essentiel les nations riches de l’hémisphère occidental. Les grands massacres qui ensanglantent la planète se font, pour l’essentiel, à la Kalachnikov ou à la machette. Il n’empêche que les armées de demain doivent continuer à s’interroger sur la violence et sa légitimité.

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