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LA VIE DE L’AMICALE
biblique, les postulats déterministes de Laplace, et enfin, coup de grâce provisoire au caractère « scientifique » des Écritures, la découverte de la théorie de l’évolution par Darwin. Jusqu’au début du XXe siècle ce divorce paraissait consommé, et la science avait totalement évacué l’hypothèse divine d’un Univers réduit à sa seule dimension matérielle. Mais progressivement, au fil des découvertes, le doute va s’instiller dans cette architecture mentale apparemment inébranlable, sous le coup de découvertes décisives. Et c’est cette passionnante évolution que nous nous proposons de retracer ici, dans ses très grandes lignes.
1/ Les grandes étapes de la fin du matérialisme scientifique
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Si l’on peut situer ce début de processus dès le premier tiers du XIXe siècle, il ne s’épanouira réellement qu’au début du XXe, avec la découverte de la mécanique quantique et de la relativité. Citons dans l’ordre chronologique : - 1824 la thermodynamique de Sadi Carnot, dont le second principe postule l’irréversibilité des phénomènes physiques dans un système clos, et l’accroissement inexorable de l’entropie. Ce second principe, « la formule la plus importante de la physique » selon Einstein, sera affiné et approfondi par d’éminents savants tels Rudolf Clausius, Ludwig
Bolzmann, Hermann von Helmholtz, Lord Kelvin et Arthur Eddington.
Leurs différents travaux conceptualisent la mort thermique de l’Univers qui, après avoir épuisé sa réserve de « combustible », finira par s’éteindre tel un foyer privé de bois. Les conséquences physiques et philosophiques sont immenses, puisque si l’Univers connaîtra une fin, il a eu nécessairement un début, et selon le principe du Kalam2 : Tout ce qui a un commencement a une cause ; or l’Univers a un commencement ; donc l’Univers a une cause. - La seconde avancée, qui survient à l’orée du XXe siècle, c’est la mécanique quantique, et l’une de ses conséquences majeures, le principe d’incertitude d’Heisenberg (1927), qui affirme qu’il est impossible de connaître simultanément la vitesse et la position d’une particule. Postulat abstrait, mais dont les conséquences épistémologiques sont vertigineuses, en ce sens qu’il menace même le
2 Mot arabe signifiant discussion, et utilisé par les musulmans Al Kindi, Al Ghazali, et saint Bonaventure.