2/3/4/ Les 101 mots de la lumière dans l'architecture / éditions Archibooks, 2016

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Archibooks


Collectif


L’architecture est le jeu, savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière. Le Corbusier


. Acclimater .. TANK Architectes Nous éprouvons beaucoup d’intérêt à observer notre architecture réagir aux éléments, vieillir sous l’assaut du temps, se transformer sous la lumière changeante des saisons, de la pluie et du vent. La compréhension de la lumière en architecture demande de l’humilité, de l’expérience et un regard critique. Nous aimons parcourir les lieux d’un projet pendant sa conception et apprécier le parcours du soleil, les ambiances naissantes ou la fugacité des masques végétaux. La lumière est réelle, concrète tout en étant en mouvement. Notre imaginaire de conception ne peut se substituer à la réalité d’un lieu et des moments infinis qui l’animent. . Adapter .. Loci Anima En matière de lumière, mais aussi de beaucoup d’autres choses dans notre société, la réponse, ce n’est pas d’avoir une réglementation absurde. Mais plutôt d’adapter chaque projet à son lieu, son orientation, son climat pour trouver la justesse économique énergétique. Certaines civilisations, certes moins développées que nous selon nos critères, se comportent beaucoup mieux que nous. Nos civilisations occidentales doivent retrouver le bon sens et la frugalité. Nous autres, architectes, avons notre part de responsabilité. . Adéquation .. Gaëtan Le Penhuel Architectes Comment retranscrire hors de son contexte géographique et climatique une tonnelle méditerranéenne ombragée, une loggia profonde à La Havane, la mince façade de verre et d’acier


d’un gratte-ciel new-yorkais, le vitrail laiteux d’un tableau de Vermeer, la pénombre de la maison traditionnelle japonaise, le moucharabieh des villes orientales... L’émotion en architecture provient toujours de la parfaite adéquation entre les singularités d’un lieu et la pertinence d’une technique constructive domptant, pour un temps en tout cas, la puissance de la lumière primitive. . Albédo .. Philippe Rahm Architectes L’albédo mesure la capacité d’un matériau et de sa couleur à refléter la lumière (blanc) ou à l’absorber (noir) pour la transformer en chaleur. Cette connaissance nous force à repenser la couleur de la façade d’un bâtiment, audelà d’un choix culturel ou esthétique, afin de repenser l’apport énergétique passif que peut gagner un volume sous la lumière. D’une façon similaire, on sait aujourd’hui qu’un matériau rouge va rester plus froid car il rejettera les longueurs d’onde lumineuses les plus chargées d’énergie que sont les infrarouges et les rouges, tandis qu’un bâtiment violet deviendra plus chaud sous la lumière du soleil car, au contraire, il les absorbera et les transformera en chaleur. Ainsi, ce sera moins la référence au camion pompier qui prévaudra lorsque nous choisirons un matériau de façade de couleur rouge pour un bâtiment que sa propriété thermique de rester froid sous le soleil. Autant de stratégies qui nous emportent enfin au-delà du post-moderne critique pour aller vers une architecture que l’on pourrait qualifier de post-critique propre à notre époque profondément renouvelée par son rapport au climat et à l’énergie.

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. Allié technique .. Atelier Thierry Roche & Associés La lumière est aussi un partenaire technique. Elle nous permet de tutoyer les performances par son apport. Là où l’architecture est passive, la lumière devient active. La lumière est donc une partenaire. Mais elle peut aussi devenir redoutablement cruelle si on l’ignore et ainsi mettre en valeur les fausses notes d’une composition mal mise en scène. Trop présente, la lumière artificielle utilisée comme artifice peut maquiller une architecture qui n’a rien à dire, mais attention au lever du jour. . Ambiance .. Ateliers 2/3/4/ Une fois les bases posées s’opère pour nous un travail spécifique sur la lumière qu’on pourrait assimiler à la recherche d’ambiance. Ce travail rejoint celui effectué avec l’éclairage artificiel, même si, par la différence de nature de la source lumineuse, le travail est très différent. . Axiome .. Atelier Thierry Roche & Associés Dire que la lumière est l’élément fondamental dans le processus de conception pourrait apparaître comme une banalité confondante car elle intervient à toutes les échelles, à tous les stades de la conception. D’une manière intuitive, réfléchie ou calculée, la lumière s’inscrit inévitablement dans ce processus qui met en scène le lieu depuis l’approche urbaine jusqu’à l’objet. . Bien-être .. Atelier Thierry Roche & Associés La recherche de performances environnementales nous a amenés à prendre en compte la lumière naturelle comme facteur d’équilibre


biologique avec le calage de notre horloge interne, mais aussi l’optimisation de la lumière artificielle. La qualité de la lumière se calcule ! Notre rencontre avec Suzanne Déoux, médecin, nous a fait intégrer la qualité de la lumière comme facteur de bien-être. Finalement, c’est bien l’habitant qui doit être durable ! . Brunellechi .. Jean-Paul Viguier et Associés J’ai directement utilisé la leçon de l’« effet Brunelleschi » dans la galerie du McNay Art Museum que j’ai conçue au Texas, par l’apparition d’un fin rai de lumière qui se déplace horizontalement dans la journée sur le mur de pierre qui délimite cet espace destiné à l’exposition des sculptures ; les vibrations contenues dans ce rayon semblent animer les sculptures qui y sont exposées. . Catalyseur .. Arte Charpentier architectes Ce fut le cas pour l’émergence principale de la station de métro à Paris située cour de Rome, dénommée la «  lentille Saint-Lazare  ». L’idée maîtresse était de faire pénétrer la lumière naturelle aux tréfonds du souterrain jusqu’aux quais de la station de la ligne 14 (Meteor), démarche originale et défi technique à la fois. La lentille couvre un puits de lumière piranésien dans une mise en scène du métro qui articule l’ensemble des circulations verticales et constitue l’épine dorsale du projet reliant les différents niveaux de la station, clarifiant ainsi le parcours du voyageur. . Ciel .. Marc Mimram Si le dialogue avec la lumière naturelle décide de tout, y compris de l’invisible mouvement

des forces, il fait mal de constater à quel point la lumière nocturne, la lumière artificielle qui devrait rétablir l’unité des constructions qu’elle rencontre, devrait laisser le ciel à la nuit. Trop de lumière tue ! Les villes sont sur-monumentalisées par ces artifices de modernité technologique éphémères qui, du rouge au bleu, varient dans les nuits du monde. Arrêtons ces jeux de LED informatisés qui transforment, déforment et n’amusent plus. Retrouvons le calme et la chaleur d’une lumière douce, d’une imperfection nocturne qui nous rende en ville ce ciel de nuit, cette pénombre insécuritaire qui nous manque. . Commencement .. Gaëtan Le Penhuel Architectes Au commencement du monde, il y a la lumière… Pourtant, les nuits où nous observons le ciel, nous découvrons, inquiets, une immensité sombre dans son infinie profondeur. L’exacte distance qui sépare la Terre du Soleil a rendu possible l’existence de notre microcosme planétaire. . Communicabilité .. Groupe 6 La lumière se fait l’alliée de l’architecte : - pour rendre lisible l’organisation des espaces, éviter la perte de repères qui crée un sentiment anxiogène : en offrant un hall ouvert, de plain-pied, adapté à sa fonction d’accueil ; en proposant des circulations principales en éclairage direct et baignées de lumière naturelle, ouvrant sur des façades ou des patios intérieurs paysagés, aux ambiances ludiques ; en rythmant les longueurs de circulations par des incrustations, des puits de lumière ; - pour agrémenter les lieux de vie, de convivialité, ouverts sur le paysage ou sur des espaces exté-

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rieurs accessibles, terrasses meublées et plantées, parfois véritables jardins thérapeutiques. . Composante urbaine .. Seura La lumière signe l’appartenance géographique d’un bâtiment à un territoire : de Lille à Marseille, de Stockholm à Tripoli, l’inclinaison des rayons du soleil guide l’écriture architecturale et le traitement des façades, ainsi que la composition urbaine dans la recherche de l’ombre ou du soleil. L’architecture des bâtiments, la forme urbaine, les espaces publics sont intimement liés à l’orientation des bâtiments, à leur rapport au soleil et à la qualité de lumière qui en résulte : lumière au nord ou au sud, à l’ouest ou à l’est, lumière froide, lumière chaude, lumière incidente ou rasante, elle impacte le tracé des villes et le parcellaire (murs à pêches de Montreuil, parcellaire maraîcher, places de marchés des villes du Nord…) mais aussi le dessin des façades et l’organisation des bâtiments. . Conséquence .. Rudy Ricciotti Architecte Je ne travaille pas la lumière comme phénomène en soi, la lumière est la conséquence de l’architecture. La lumière est un sourire de la réalité ; on peut négocier avec elle. . Contraste .. Rudy Ricciotti Architecte L’ombre est une dimension esthétique de la lumière. D’ailleurs, dans le sud où je vis, il est un proverbe populaire disant que le meilleur dans le soleil c’est l’ombre. C’est parce que j’apprécie la minéralité en architecture que mes propositions construisent des ombres

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généreuses et des contrastes forts. Ce jeu d’ombre et de lumière est un témoignage actif du vivant. L’effet de lumière le plus objectif est le contraste relevant l’écriture propre au projet. L’esthétique des contrastes est une attitude de résistance contre la dictature nivelante du minimalisme. La ville, l’architecture, ne sont ni cimetière, ni figure pieuse. J’aime le voyeurisme architectural, l’intrusion scénique, le paradoxe de la beauté voire son oxymore. Devant les effets désastreux de la globalisation, affirmer identité et sexualité esthétique n’est pas un crime. Crise .. Atelier Pascal Gontier En 1973, lorsque le premier choc pétrolier annonça brutalement la fin des Trente Glorieuses, cela se manifesta rapidement au niveau de l’éclairage naturel dans les bâtiments. Ainsi, avec le nouvel intérêt pour les économies d’énergie qui apparut avec cette crise, les fenêtres généreuses de la décennie précédente cédèrent peu à peu la place à des ouvertures dont les dimensions décrurent progressivement jusqu’à devenir dérisoires. Les bâtiments s’épaissirent avec la généralisation de la ventilation mécanique. Les escaliers d’immeubles généreusement éclairés des décennies précédentes le furent bientôt par de sombres tubes cylindriques. Les salles de bains ressemblèrent de plus en plus à des placards aveugles. Les bâtiments de bureaux pâtirent également de cette évolution avec la disparition de la lumière naturelle dans les salles de réunions. . Danse .. Anne Démians La lumière, à la fois présente et immatérielle, répond parfaitement à la danse moderne,


forme la plus élaborée du dépassement de la forme et du volume par le mouvement. Or, dans la danse, c’est le sujet qui se déplace, en priorité. Pas la lumière. Le danseur brise la projection lumineuse ou tourne autour de sa couleur, suivant l’ordre du ballet. L’architecture est d’un ordre statique, par nature. La lumière ne l’est pas. Les faisceaux de lumière sculptent selon les heures du jour les volumes statiques, pour mettre en mouvement successivement les récepteurs des rayons du soleil, les loggias, les ouvertures, situés sur chacune des faces des polyèdres. . Dessin .. Anne Démians Le dynamisme et le dessin parfont le dispositif de la danse. Celle-ci modifie son intensité au frôlement fragile du temps avec l’espace. C’est ce qui est le plus difficile à régler : le reflet de l’énergie. La lumière, elle aussi, sculpte les danseurs. Elle dessine les espaces. Martha Graham fut, nous le savons, pionnière en matière de mouvement et de lumières. Et, avec elle, la scénographie de la danse contemporaine s’est principalement développée dans les jeux de lumière, souvent, même, dans des dispositions scéniques bien déterminées. . Dessin / dessein .. Gautier+Conquet & associés Elle répond à un usage, bien sûr, à un confort. Mais elle correspond aussi à une vision, à une volonté, une écriture, propre à un dessein architectural, au service du projet, pour que celui-ci devienne espace. La lumière construit peu à peu l’esquisse, sur le calque, ou encore au coeur de la maquette d’études.

. Dualité .. Hubert Godet Architecte Lumière artificielle/Lumière naturelle : raison et sentiment… À la différence de la lumière naturelle, la lumière artificielle n’est pas un « matériau de l’architecture » puisqu’elle n’est pas présente à l’origine de la conception et n’interfère pas dans la construction de l’espace en tant que tel. Cependant, elle s’articule de manière indissociable avec la lumière naturelle puisqu’elle opère en combinaison ou en complément de celle-ci. Invariable et statique, elle génère une atmosphère constante et équilibrée en opposition avec la lumière naturelle dont les variations animent et transforment l’espace en continu. La lumière artificielle accuse, affirme et met en valeur le vide, la transparence et la lecture des espaces intérieurs. La lumière naturelle est sensible, elle relève davantage de l’émotion, du ressenti alors que la lumière artificielle est plus pragmatique et raisonnée, elle relève du rationnel. Ainsi, elles se complètent, s’affrontent, ou se conjuguent sans jamais entrer en concurrence pour dessiner l’espace ou lui apporter une autre image. . Droit à l’obscurité .. Tectoniques Nous vivons une époque lumineuse. Nos villes, avides de classement au patrimoine de l’UNESCO et de progression dans celui des métropoles touristiques, se parent de plans lumière et de fêtes illuminées, se soignant contre l’austérité énergétique, luttant contre l’insécurité nocturne, au mépris de la nidification des oiseaux et des associations pour le droit à l’obscurité. Toutes les nuits, chaque monument, pont, jardin ou fontaine, chaque rue, immeuble ou commerce lutte avec ses kilowatts pour exister dans le bazar polluant de nos villes commer-

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ciales. Urbanistes, ingénieurs, éclairagistes, scénographes, artistes, ergonomes, sociologues, services techniques, spécialistes, illuminent l’espace de nos vies de leurs faisceaux de compétences éclairées. Alors que les perspectives sur l’avenir de notre planète ne cessent de s’obscurcir, l’architecte semble lui aussi frappé par la lumière. . Éclairage .. Métra+associés Le concept d’éclairage en architecture est fondamental ; intimement lié au concept architectural, il renforce, magnifie, exprime un parti pris, nuance le propos et permet de valoriser de jour comme de nuit l’identité du bâtiment. Parce qu’un projet a ses exigences budgétaires propres et parce que l’énergie a un coût en termes de développement durable, la technique de l’éclairage se doit d’être au service de l’inventivité. Car il ne s’agit pas d’éclairer à la manière hollywoodienne un bâtiment, mais de savoir en souligner et accentuer les contours, mettre en avant les valeurs qui le caractérisent, convoquer la part de rêve qui sommeille en chacun, brouiller les lectures possibles, le projeter parmi les myriades d’autres lumières qui forment le tissu urbain de la cité… . Effets .. Search Effet de fulgurance, effet de puissance, effet de douceur, effet de joie, de gaieté, de jeunesse, effet d’étonnement, d’imprévisible, effet de foisonnement, d’embrasement, effet de mystère. . Électricité .. Tectonique L’électricité ne peut plus nous faire prendre les lanternes pour le soleil.

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. Électrique .. Maison Édouard François En 2003, j’ai réaménagé le parking des Ternes dans le 17e arrondissement à Paris. Il s’agit d’un parking entièrement souterrain, situé sous l’avenue des Ternes. J’ai fait tout un travail sur la couleur et les matières, béton bouchardé, traces de vieux pneus et usure des sols vernis, colonnes de végétation qui traversent le parking dans d’immenses vitrines coupe-feu… Pour, un matin, alors que je me trouvais au cinquième sous-sol, finir dans le noir complet : panne électrique. J’attends patiemment que le générateur de secours se mette en route mais rien n’arrive, sauf cette putain de phrase de Le Corbusier sur l’architecture et la lumière. Je me répète comme un idiot aveugle que l’architecture est le jeu savant et magnifique des volumes sous la lumière, pour compléter la phrase par électriques bien sûr ! Sinon, mon parking, c’est pas de l’architecture. Mon architecture à moi est rugueuse, agréable à toucher, les parois blindées sont humides et froides, je sens l’odeur des plantes qui pendent en colonnes dans les sorties de secours – elles sentent l’humus et la forêt. L’écho en proximité des murs bouchardés est mat, cela m’oriente, et je sens l’haleine puissante de la ventilation qui fait plonger l’air de la rue au-dessus, prise au ras du sol dans le tréfonds : ça me plaît, ces émotions sensorielles, même s’il n’y a pas de lumière donc rien à voir, et je me dis que l’architecture qui se réduit à un jeu même savant et magnifique sous la lumière, c’est pas de l’architecture, c’est du formalisme à deux balles à la Ripault ou pire à la « atelier 12348 » : le conglomérat d’anciens de chez Ciriani qui ont très mal fini !


. Espaces .. Emmanuelle Colboc et associés À l’intérieur, le jeu de l’espace, grâce à elle, est infini. C’est elle qui a la capacité de faire paraître un espace plus grand que ce qu’il n’est. Le cadrage d’une vue peut être dissocié de la façon dont cet espace reçoit la lumière ; voir la lumière et la recevoir, ce n’est pas la même chose. Donner à voir la lumière sans révéler sa source induit le travail de la recherche de la profondeur de l’espace. La lumière attire, elle nous guide, on va naturellement vers la lumière, pas vers l’ombre. La lumière n’a de cesse de raconter, en plus de révéler elle transforme. Elle est l’ambiance de l’espace. Reçue par tous comme une nécessité vitale, elle offre parfois cette émotion exceptionnelle due à la perfection d’un lieu. Sans limites entre nature et architecture, la lumière crée le lien. L’ombre des feuilles sur une façade, celle d’un bâtiment sur une place publique, les jeux de pleins et de vides, de couvert et de découvert sont le jeu infini qu’elle révèle. . Exposition .. TANK Architectes La morphologie de chaque projet s’adapte au site pour capter les bonnes expositions. Les particularités spatiales d’un site ou d’un programme sont parfois en contradiction avec la lumière. Les projets se déploient et négocient avec le site à la recherche de lumière. Un pli dans une toiture ouvre les espaces à la lumière sur un site totalement enclavé. Au nord, nous cherchons à créer des décalages accueillant des ouvertures sur l’ouest. Les ailes multiples d’une maison se déploient progressivement vers les clairières d’un site, la façade progresse alors de l’ombre vers la lumière. Une médiathèque s’installe sous une large nappe qui se développe en amenant la lumière douce et

calme du nord sur les collections placées au centre et s’ouvre sur sa périphérie vers l’est et l’ouest pour réchauffer les zones calmes de lecture. La configuration de l’espace découle de cette volonté de mesure de la lumière. La lumière est l’élément naturel autour duquel se matérialise l’espace. Une utilisation sensible et poétique de la lumière guide notre conception. . Facteur de lumière du jour .. Franck Boutté Consultants Avec la montée en puissance des problématiques environnementales et énergétiques, la généralisation des référentiels, des labels et des certifications dans le domaine, le facteur de lumière du jour, le fameux FLJ, est devenu l’indicateur majoritaire pour caractériser la lumière, pire il est devenu presque totalement l’unique mode d’expression de la lumière naturelle, élément essentiel de la ville, de l’architecture et des usages. Le facteur de lumière du jour est le rapport entre l’éclairement naturel intérieur reçu en un point précis d’une pièce et l’éclairement extérieur (de la voûte céleste) considéré sous un ciel normé, défini par la Commission internationale de l’éclairage par un niveau de luminance isotrope sur un plan horizontal. Cependant, dans un souci de normalisation, pour en faire une sorte de « dénominateur commun » qui permettrait de comparer en termes de morphologie les bâtiments les uns aux autres, toutes autres choses étant égales par ailleurs, le facteur de lumière du jour est calculé sur la base d’un ciel normé, considéré comme couvert et produisant une lumière totalement isotrope. C’est-à-dire que la lumière (naturelle) est la même au nord qu’au sud, ce qui ne paraît pas si naturel. Plus largement, les valeurs du facteur de lumière du jour sont ainsi indépendantes du lieu, de l’espace, de

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l’orientation, de la qualité de la lumière ou encore de l’usage. On perçoit alors les limites de cet indicateur qui ne dépasse pas l’approche géométrique des bâtiments et de la ville, en écartant les questions essentielles à tout projet, qui sont celles de la localisation, du contexte, de la destination, de l’usage et d’une façon plus générale de l’histoire et de la culture. . Fils d’Ariane .. Seura Ombres et lumières, pleins et vides, la lumière donne à lire les vides et les fluidités, la transparence ; elle guide l’oeil vers les lointains et accompagne le regard dans sa quête vers la profondeur de champ ; la lumière incidente quant à elle révèle les formes et donne à lire les pleins ; elle révèle le relief et organise une vision séquentielle, favorisant des effets de seuils et exacerbant les dilatations spatiales. . Fondement .. Arep La lumière du soleil constitue une matière fondamentale de la conception des espaces de la mobilité urbaine contemporaine. Les visées fonctionnalistes de la deuxième moitié du xxe siècle ont conduit à la création de lieux dédiés à l’échange entre les transports qui sont trop souvent illisibles, sans qualité de volume ni de matériaux, et privés de lumière naturelle. La lumière naturelle joue un rôle clé pour accompagner et rassurer l’individu qui fréquente ces lieux, qu’ils soient déserts ou remplis de foule. La lumière naturelle crée un contact privilégié avec la nature : elle révèle le cycle des jours et des saisons, le temps qu’il fait et le temps qui passe. Elle offre un ciel commun à tous les citadins en mouvement.

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. Guide .. Seura Dans l’espace public, la lumière artificielle permet d’accentuer la hiérarchie des lieux, accompagne l’oeil dans la transition vers la pénombre et l’obscurité, guide le regard vers le lointain, met en scène la profondeur (écoquartier du Raquet…). . Gravité .. Ateliers 2/3/4/ « La lumière construit le temps, la lumière avec sa capacité ineffable de vaincre la gravité » (Alberto Campo Baeza). Il est intéressant de constater que nos voisins ont déjà dans leur langue cette capacité de rapprochement des deux termes. En anglais, light revêt les deux sens de légèreté et de lumière. Celle-ci a donc bien cette capacité à vaincre la gravité. En espagnol, luz a également deux sens, lumière et portée. Ce condensé est extraordinaire car il renvoie en un seul terme à la définition même de l’édifice : un abri, un intérieur fait d’un toit « porté » entre deux soutiens mais aussi un extérieur d’où provient la lumière qui permettra de l’éclairer. . Incontrôlable .. LAN J’aime en effet à penser qu’il y a quelque chose d’incontrôlable dans la lumière, comme si elle avait une âme, une intelligence propre qui, en fonction de notre capacité et de notre attitude à l’observer, se révèle et décide de se poser sur une architecture plutôt qu’une autre, de magnifier un objet, d’en cacher un autre. Cette histoire tient à une myriade de petits détails ; notre rôle est d’essayer de fabriquer des espaces qui lui « plaisent », où elle puisse habiter, vivre et s’exprimer.


. Innover .. Gaëtan Le Penhuel Architectes Sous le soleil et sur la Terre, tout est affaire d’axes, d’inclinaisons, de solstices et d’équinoxes… Et de l’équateur jusqu’aux pôles, la lumière est chaque fois singulière. En chaque lieu, l’homme a dû s’adapter en inventant des dispositifs pour filtrer l’exacte quantité du rayonnement solaire. Ses découvertes techniques, combinées aux matériaux locaux, ont façonné un art de bâtir qui, harmonieux, a composé l’esprit du lieu. Aujourd’hui, l’universalité des connaissances nous offre ce vaste catalogue des inventions humaines, tandis que l’actuelle globalisation du langage architectural risque de nous faire oublier que la lumière n’est pas une, mais multiple. . In situ .. Jacques Ferrier Architectures La lumière est datée et située. En architecture, il faut travailler aujourd’hui avec la lumière contemporaine, une lumière urbaine pour laquelle le mouvement est incessant ; la nuit est aussi importante que le jour, l’intérieur et l’extérieur se fondent dans des continuités et des transparences multiples. Il faut également apprendre à voir dans la lumière ce qu’elle a de local, tant tout voyageur est frappé de constater que d’une ville à l’autre chaque latitude crée son propre ciel et donc sa propre lumière ; les peintres, les photographes, les écrivains le décrivent bien. Cette lumière est d’autant plus située qu’elle est aujourd’hui dominée par la lumière des villes, toujours découpée par des plages d’ombre, trouée des reflets des façades, constamment en mouvement sur les silhouettes des passants et les carrosseries des voitures. On ne peut plus aujourd’hui imaginer la nuit urbaine sans les fenêtres éclairées, la vitesse des phares, les enseignes lumineuses.

. Insoumise .. Bernard Desmoulin Son indocilité est une propriété qu’aucun logiciel ne peut reproduire. D’ordre spirituel bien plus que physique, elle anoblit certaines architectures et en émancipe d’autres. La lumière naturelle est changeante et renouvelle sans cesse la perception que l’on a des espaces. Lentement, la lumière désigne et transforme les matières, les qualités ou les malfaçons du lieu. C’est un clystère qui relie le temps à l’observation. À l’inverse, la lumière artificielle, en apparence plus contrôlable, ne met en scène que la face stable et artificielle de l’architecture. Travailler cette lumière, sujette à normes et abaques, c’est retravailler ou corriger de l’intérieur ce qui mérite d’être perçu à la lumière naturelle. Nous essayons d’exploiter sa dimension poétique cachée. Articuler les deux, c’est composer l’émotion et le calcul. . Interface .. Kengo Kuma and Associates Je visualise la lumière avant même de décider de la matière dans un projet. Cette vision me sert de ligne directrice : le choix des plans de coupe et la forme des fenêtres, entre autres, en découlent. Pour cela, je prends en considération la lumière naturelle comme la lumière artificielle. La lumière est une interface entre l’homme et l’architecture. Il ne peut pas exister de concept architectural sans lumière. Il m’est également inconcevable de séparer la lumière naturelle de la lumière artificielle. Cela ne présente aucun intérêt pour le corps humain. Je conçois l’éclairage nocturne d’un bâtiment dans une optique d’harmonie avec l’environnement qui l’entoure. Il ne s’agit pas juste d’un objet éclairé.

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. Jeu .. Emmanuel Combarel & Dominique Marrec architectes L’architecture est le jeu, savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière. L’architecture savante est le jeu correct et magnifique des volumes sous la lumière. L’architecture correcte de volumes savants est magnifique sous le jeu de la lumière. L’architecture des volumes sous la lumière est un jeu, savant, correct et magnifique. Le jeu de l’architecture est savant, correct et magnifique sous des volumes de lumière. . Jour/nuit .. Métra+associés Le jour, la lumière est matière vivante. Elle est pensée de l’intérieur, au service du bâtiment, de l’architecture et de ses occupants. Elle est domestiquée, architecturée : captée, apprivoisée, réfléchie ou pas. Elle crée des opacités, invente des formes sans cesse renouvelées. Elle magnifie la couleur, joue sur les nuances, crée l’intime ou le déplace. Le cadrage d’une simple fenêtre qui ouvre sur une vive lumière du sud crée une tension de l’air qui se matérialise… mirage... L’architecte devient ce chef opérateur, magicien des contrastes. La lumière est sa « star ». La façade est l’une des résultantes de cette mise en lumière naturelle : orientations, percées plus ou moins grandes, filtres de matériaux, épure des ombres portées… Au travers de la lumière, apprivoisée, l’architecte met en scène un espace mouvant, incertain, chargé d’émotions et de magie. Les couleurs sont lumière, elles vibrent et évoquent. Les matériaux reflètent, diffractent, renvoient, brouillent les regards, autant d’instants éphémères et émouvants. Un bâtiment se doit de porter en lui, dès le concept, sa propre identité lumineuse, sa propre musique par rapport au soleil et au site sur lequel il s’érige. Sa matérialité en est le révélateur

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. Le Corbusier .. DGLa Nous architectes, dès que nous entendons le mot lumière, pensons automatiquement à la célèbre phrase de Le Corbusier : « L’architecture est le jeu, savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière. »1 Il y a là aussi une piste sérieuse pour développer une belle réflexion sur les rapports qu’entretiennent lumière et architecture, sous l’éclairage de nos maîtres, mais cette piste n’est pas à l’abri des poncifs et des clinquantes et vides déclarations de celui dont nous avons bu les paroles tout au long de nos études… . Lumière du nord .. Marc Mimram Celle du Nord que l’on qualifie à tort de « froide » alors qu’elle varie de manière ténue pour offrir une lecture sensible des éléments qui l’ordonnent. . Lumière du sud .. Marc Mimram Celle du Sud ou de l’Ouest, que l’on qualifie à tort de « chaude » alors qu’elle danse du matin au soir en métamorphosant les textures, en faisant vibrer les surfaces sous le jeu vif des couleurs. . Lumières .. Groupe 6 Lumières, donc, diversement sollicitées par l’architecte. Lumières artificielles, colorées, traitées en points d’acuponcture ou gestes spectaculaires, pour affirmer une présence, de nuit, des entrées et des patios intérieurs qui sculptent l’édifice. 1. Le Corbusier, Vers une architecture, Éditions Crès et Cie, Paris, 1923.


Lumières naturelles abondantes, dans les espaces de distribution et de convivialité, pour animer et égayer, pour rendre lisible et humaine l’organisation complexe. Lumière artificielle douce et indirecte, dans les chambres. . Liant .. TANK Architectes La capacité de la lumière de jouer avec la matière permet de lier l’architecture aux éléments naturels, au site, aux ambiances, au contexte. La lumière provoque des ombres portées ou le scintillement des briques vernissées, les reflets changent, la matérialité se transforme, le mélèze se pare de reflets argentés sous l’effet du soleil. La lumière et la matière sont intimement liées et communient avec le contexte dans un dialogue poétique. . limite/Façade .. Jean-Marc Ibos Myrto Vitart La façade est le lieu privilégié de l’échange. De plus en plus fine et protectrice, elle se rapproche de la peau dans sa façon d’envelopper le corps. De plus en plus sophistiquée aussi, elle contrôle sur quelques centimètres, voire quelques millimètres, les échanges avec son environnement. Le mur-rideau, en enveloppant, pourrait enclore. Mais la finesse de l’enveloppe et les perméabilités qu’offrent les transparences ouvrent le champ. La perception gagne en profondeur. Ce n’est plus tant, alors, la membrane dans sa matérialité qui nous intéresse mais la nature des relations qu’elle autorise de part et d’autre de la limite ténue qu’elle constitue ; la mise en résonance des espaces qui s’opère. La lumière franchit les limites ; elle transporte, projette, découpe, se diffracte, se réfléchit, se colore et colore, vibre. Elle se matérialise en

ombres projetées ou en faisceaux de particules dont le mouvement et l’intensité impriment la marque du temps à même l’espace. Pour exister, elle se mesure à la matière. Matière opaque qui l’absorbe et la réfléchit ; matière transparente ou translucide dont la texture, la brillance, la couleur en modulent à l’infini la diffusion. . Lisse .. Jean-Paul Viguier et Associés Lorsque je conçois un bâtiment, j’ai toujours à l’esprit cette capacité qu’a la lumière de révéler les volumes et les matières. Le concept du lisse que j’ai souvent utilisé pour le dessin des façades est en fait un moyen de faire pénétrer la lumière en profondeur au travers d’une série de couches de matières aux transparences inégales. Cette notion du lisse s’oppose à celle de l’ombre portée que génère tout élément opaque en débord et qui interrompt violemment un rayon de lumière directe, comme un brise-soleil. Ces deux phénomènes guident pour moi l’écriture des façades : d’un côté, la violence du rapport ombre-lumière et de l’autre, la douceur de la lumière qui se perd en s’atténuant à l’intérieur des couches successives de matières. Par exemple, le siège de France Télévision à Paris explore cet effet, de même que le Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, qui utilise la pénétration de la lumière pour révéler des objets situés dans la profondeur de la façade. . Matériaux .. Seura La lumière peut donner à lire les matériaux, une enveloppe, une forme, un bâtiment ; le travail sur les matériaux est intrinsèquement lié à l’incidence de la lumière ; trois grandes classes de matériaux permettent un usage différencié de la lumière :

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– capter la lumière par le travail de la matière (matrice, relief, reflet) : Brûlon, Marseille, Rouen ; – filtrer la lumière (moucharabieh, voir sans être vu) : Brûlon, Grande-Synthe, Lille, villa Agnès ; – conduire la lumière (fibre optique, éléments verriers, panneaux de verre, canons à lumière, lumière zénithale…) : Lille place des Buisses, Marseille, les Halles. . Matière .. GPAA - Gaëlle Péneau architectes associés « La lumière jaillit de la matière », phrase magnifique qui donne tout son sens à la recherche que nous poursuivons dans l’utilisation de matériaux qui vont capter, chacun à leur manière, la lumière. Nous inventons des adjectifs pour les définir, nous utilisons un vocabulaire particulier qui fait partie de notre langage commun, où il est question de « profondeur » quand la lumière semble traverser la matière en lui donnant de l’épaisseur, de matériau « vivant » car la vie est dans le mouvement et donc dans le reflet de la lumière, de matériau « inerte » par contraste pour ceux qui ne reflètent rien, de « vibration » quand la juxtaposition des matériaux joue différemment avec les angles de diffraction : brillant, semi-brillant, laminé-glacé, satiné, velouté, irisé… . Matière lourde .. DGLa La lumière comme matière de l’oeuvre architecturale : ici, c’est la rencontre entre l’air et la terre que nous explorerions, entre la légèreté et le pesant, et une réflexion mêlant architecture et littérature pourrait harmonieusement nous servir de fil conducteur. Milan Kundera viendrait alors participer à nos débats : qu’est-

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ce qui est positif, demande Nietzsche, la pesanteur ou la légèreté ? « Parménide répondait : le léger est positif, le lourd est négatif. Avait-il ou non raison ? C’est la question. Une seule chose est certaine. La contradiction lourd-léger est la plus mystérieuse et la plus ambiguë de toutes les contradictions.»2 La lumière, archétype de la légèreté, peut-elle devenir une lourde matière ? Qu’en dirait Yann Kersalé, qui a formé ce mot composé de Lumière-Matière pour décrire son travail ? C’est vraiment une contribution à ce livre que je souhaiterais également écrire… . Matière immatérielle .. Bernard Tschumi Architects Dans ses Carceri (les Prisons), Le Piranèse invente un univers puissant et macabre de passerelles, voûtes, escaliers et instruments de torture. Les perspectives en sont infinies, l’espace ne se clôt jamais, la profondeur de champ est absolue, tandis que la dynamique de l’espace est accentuée par les puissantes diagonales des ombres portées. Mais quelle est la dominante architecturale de ces espaces infinis ? C’est évidemment la lumière, dont la source n’est jamais visible, mais sans elle, ces espaces n’auraient pas d’existence visible. D’autres questions se posent : est-ce le jeu des escaliers et des voûtes enchevêtrées qui sculpte la lumière, ou est-ce au contraire la lumière qui sculpte l’espace ? Ce n’est pas uniquement d’espace dont il s’agit. Parmi les pleins et les vides, c’est sur les pleins que s’accroche cette lumière. En contrepoint du poids des lourdes pierres, c’est un concept fondamental qui apparaît : l’immatérialité de la lumière met en scène la matérialité 2. Milan Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être, Gallimard, La Pléiade, 1984 pour l’édition originale, 2011, p.1143.


des espaces. Si l’architecture est avant tout la matérialité d’un concept, Le Piranèse montre dans ses Prisons qu’en architecture matérialité et immatérialité sont indissociables. . Medium .. Seura La lumière artificielle permet une inversion du regard sur l’objet et sur le vide. Lumière naturelle et lumière artificielle peuvent se combiner en miroir : la lumière artificielle projette dans l’espace public la vie du bâtiment, donne à lire sa structure et son squelette. Elle ne donne pourtant à lire que ce qu’on veut bien donner à découvrir ; la lumière artificielle peut mettre en scène un objet, le révéler (concours Bercy, auvent Lille Buisses…), voire le déformer ; elle délocalise un lieu en l’extrayant de son appartenance géographique (lumière incidente au Nord, impressions projetées… passerelle Marseille, écoquartier du Raquet…). . Mesure .. Arep Ces sources lumineuses multiples, visibles ou cachées, directes ou indirectes, chaudes ou froides, participent au dessin des espaces. Elles rythment la déambulation, ordonnent les lieux d’attente et de repose, soulignent les matières et les couleurs qu’on côtoie, animent les visages qu’on croise. . Mettre en lumière .. AS - Architecture studio La lumière artificielle reste inexistante face au soleil, plus fort que tout. Alors «mettre en lumière» un espace, c’est l’interprêter, lui donner une autre vie que celle du jour, l’inscrire dans

l’histoire de la nuit, celle des villes. . Mœurs .. Arte Charpentier architectes La lumière est un élément naturel majeur, mais revêt des aspects culturels et géographiques très particuliers. Elle n’a pas du tout le même statut selon le pays ou la région du monde. En région parisienne, on la recherche telle une denrée rare. On veut la mettre en valeur. Elle est aussi une valeur positive synonyme de santé, d’énergie. Il n’est qu’à voir les terrasses de tous les cafés se peupler soudainement au moindre rayon de soleil… . Multiple .. Atelier 9.81 Il n’y a pas une mais mille lumières. Nous n’avons aucune idée préconçue à son sujet mais établissons plutôt une relation à chaque fois renouvelée et unique dans le cadre des projets que nous développons. Elle peut être effet graphique sur une façade, énergie gratuite valorisée, effet artificiel nocturne, compagne de la vie d’une maison. Elle s’accroche sur une matière ou s’évapore dans un jeu de reflets et de transparences. . Murs .. GPAA - Gaëlle Péneau architectes associés Le xxıe siècle a remplacé la volonté d’apporter le confort au plus grand nombre par celle de sauver la planète. Finalement, c’est presque la même chose. On va faire économiser l’énergie par le plus grand nombre, et pour cela on va diminuer la lumière car elle est source de fuites thermiques. C’est la grande question du FLJ qui est prônée par tous les techniciens du

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HQE. FLJ, c’est le « facteur lumière du jour » calculé avec des logiciels pris en main par les ingénieurs qui donnent leurs résultats aux architectes afin qu’ils tiennent compte des surfaces maximum imposées par les calculs pour percer leurs façades de fenêtres aux justes dimensions. La lumière ensuite passe par là, comme elle peut, elle se fait discrète : on en oublie presque que les fenêtres sont là pour ça, elles se font toutes petites, elles s’excusent d’exister, ont presque honte de provoquer des fuites thermiques. L’architecture contemporaine est devenue une architecture de « façades à trous », des trous carrés, rectangulaires, percements plus ou moins aléatoires, sur fond de murs isolés thermiquement par l’extérieur. . Naturelle .. Emmanuelle Colboc et associés La lumière est cette matière sans laquelle nous ne sommes rien. Je ne peux parler que de la lumière naturelle, c’est elle la magnifique, parce qu’elle est fragile, essentielle et mouvante. C’est l’outil principal de l’architecte, c’est par elle que l’ombre apparaît et par là même, la révélation de la matière. La rugosité de la pierre sous la lumière rasante, la cavité d’un porche révélée par le contre-jour de son débouché, les dégradés du plus sombre au plus clair en passant par l’éblouissement et les noirs profonds, sont l’essence même de l’émotion architecturale. . Niaiserie .. Francis Soler Architecte Rien que d’imaginer que je pourrais prochainement lire : « La lumière est le matériau noble qui accompagne l’architecture et qui la met en valeur, en rendant ses formes visibles et auda-

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cieuses », cela me met dans un état d’énervement incontrôlable, à la sortie duquel je me retrouve dans une impasse momentanée et sombre : celle de ne plus trop pouvoir supporter ce tissu d’idioties et de banalités qui nourrissent, chaque jour un peu plus, la plupart des articles consacrés à l’éclairage ou à la lumière artificielle. La lumière, on le sait, est à l’ouvrage ce que le maître d’ouvrage est à son architecte, « le simple moyen d’y voir clair en toutes circonstances ». Mais, rien d’autre. . Nuit .. François Leclercq Architectes Urbanistes J’aime quand la « lumière de Dieu », après avoir dardé toute la journée, laisse la place aux diables de la nuit et à toutes leurs illuminations fébriles. . Ombre .. Tangram Architectes C’est ce passage de l’ombre à la lumière, et de la lumière à l’ombre, qui nous passionne. Le Paysage se découvre ou se masque à travers le déplacement continu de cette limite entre ombre et lumière. Cette ligne colorée est pour nous une Coupe sur le Territoire qui révèle les sites et leurs architectures. . Omniprésence .. AS - Architecture studio La ville, c’est aussi de la lumière artificielle qui prend le relais de la lumière naturelle pour prolonger notre journée. La ville nocturne accueille alors la lumière, comme le son… La lumière est déjà là, perceptible ou oubliée, elle appartient à notre quotidien et peut devenir exceptionnelle, elle est là, dans l’habitat qui se


livre sur l’espace public, dans les commerces qui cherchent à attirer notre regard, les rues qui composent nos villes, qui tissent les espaces, les hiérarchisent. La lumière est notre matière d’expression, nous la captons et l’organisons, nous la travaillons pour créer des espaces à vivre, pour donner à voir ce qui n’est pas toujours vu, pour aller au-delà des réponses sécuritaires et normatives. . Partenaire .. Atelier 9.810 Si nous sommes attachés à une architecture spécifique, nous tenons également à une architecture narrative, déployant sa propre fiction. Elle est envisagée comme un dispositif. La lumière y est nécessaire, au même titre que nombre d’autres ingrédients que l’on fait cohabiter, que l’on articule. Alors, en effet, nous la convoquons entre autres partenaires du projet comme la matérialité, la structure, ou encore l’accroche à un paysage. . Physiologie .. Philippe Rahm Architectes La nouvelle valeur physiologique, c’est celle de la découverte de la mélatonine, une hormone impliquée dans les rythmes du sommeil, de l’éveil et de la fatigue, dont la sécrétion dans l’organisme est directement influencée par l’intensité de la lumière et par son spectre électromagnétique. Cette connaissance fut à la base de nos projets « hormonorium » ou « diurnisme ». Dans ceux-ci, la conséquence est celle d’un continuum physiologique entre matérialité et immatérialité, visible et invisible, organique et inorganique, physique et biologique, architecture et habitant qui donne à la lumière un statut profond dans la création spatiale dépassant l’esthétique pour atteindre le physiologique.

. Présence .. Tangram Architectes La lumière se manifeste comme pour dire : « Je suis toujours présente. Je suis là avant, pendant et aprèsl’architecture. » . Points cardinaux .. AUA Paul Chemetov Vues vers le nord, les plus belles car éclairées sans contre-jour. Fenêtres étroites au sud. Ouest horizontal, est rasant. Il faut descendre dans la grotte Chauvet pour ressentir ce que la lumière solaire nous apporte, le fractionnement des lointains, la partition des espaces, le cubisme des plans emboîtés, l’ombre enroulée sur le tronc d’une colonne. . Points cardinaux .. AUA Paul Chemetov Vues vers le nord, les plus belles car éclairées sans contre-jour. Fenêtres étroites au sud. Ouest horizontal, est rasant. Il faut descendre dans la grotte Chauvet pour ressentir ce que la lumière solaire nous apporte, le fractionnement des lointains, la partition des espaces, le cubisme des plans emboîtés, l’ombre enroulée sur le tronc d’une colonne. Sans elle, ils resteraient de simples valeurs immédiates. La lumière est le vecteur par lequel ils prennent vie et se transforment. Les contrastes qu’elle sculpte mettent en place une dynamique dramatique. Il est fascinant de pouvoir plier la lumière à ses désirs, de pouvoir contraindre son parcours ou sa diffusion et qu’à leur tour le jour, la nuit, les saisons lui impriment également toutes leurs gradations. C’est un élément d’ordre poétique qui établit une relation indéfectible entre l’urbain et la nature dans un processus de fabrication collectif.

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. Portée .. Rudy Ricciotti Architecte La lumière est l’ombre portée esthétique de la question architecturale, elle-même horizon politique du plaisir de vivre ensemble. . Production d’intensité .. Cardete Huet Architectes Comme l’écrit Gilles Deleuze. La lumière est en quête de notre subjectivité, nous percevons ce qu’elle nous procure de sentiments, d’émotions, mais pour autant, nous ne comprenons point ce qu’elle est. Elle est le mystère divinisé. Alors, saluons la lumière… sol y sombra… ses contrastes, et laissons lui tout son mystère, mais acceptons de toujours l’accueillir avec humilité et plaisir. . Reflet/matière .. GPAA - Gaëlle Péneau architectes associés On a biaisé, on s’est intéressé au reflet : le reflet de l’inox sur la façade nord de l’immeuble des Fonderies à Nantes, le reflet des écailles de cuivre gold du théâtre de Cergy, le reflet de l’enduit argenté sur la façade nord de l’immeuble du quai Panhard et Levassor à Paris, le reflet du Loir sur le cuivre brun du théâtre de Vendôme, le reflet des matériaux qui jouent avec la lumière diurne et nocturne de la ville. . Reflets .. Manuelle Gautrand Architecture Les reflets, qui sont un des vecteurs de la lumière, un révélateur, voire un « accélérateur » possible de celle-ci, m’intéressent beaucoup ; j’essaye parfois, en travaillant avec les reflets,

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de démultiplier et d’enrichir certaines perceptions de l’espace pour le rendre plus complexe et plus riche : là encore, c’est la lumière, et la matière sur laquelle elle va se poser, qui permettent de créer des reflets, d’inventer des diffractions, de démultiplier des volumes et des images, de perturber notre perception jusqu’à nous transporter dans des émotions où parfois le fugace et l’imperceptible se mêlent aux impressions plus évidentes et durables. . Relative .. Jacques Ferrier Architectures La lumière aujourd’hui n’est pas perçue comme elle l’était à la Renaissance, et la lumière en Asie n’est pas ressentie comme elle l’est en Europe. C’est un fait fondamental mais largement ignoré dans la fabrication du projet. Il y a cependant des périodes où cette relativité de la lumière entraîne un bouleversement culturel, comme dans la deuxième moitié du xıxe siècle, lorsque physiciens et peintres impressionnistes changent profondément la vision que chacun avait de la lumière et des couleurs. . Règlement .. Loci Anima Les réglementations censées amener plus de modération en termes de consommation d’énergie ont conduit à des aberrations. À titre d’exemple : l’hyperisolation de bâtiments avec la réduction des parties vitrées et donc de la lumière entraîne une surconsommation d’énergie au titre de l’éclairage artificiel. Conséquence  : aujourd’hui, la première consommation des bâtiments (notamment du tertiaire) est la lumière électrique car on ne permet pas de faire rentrer suffisamment de lumière naturelle. Nous marchons sur la tête !


. Rencontre .. Atelier 9.81 La lumière est au cœur de notre travail car elle est le corollaire de notre volonté d’ouverture de l’architecture. Une ouverture réelle, physique, essentielle, donnant l’opportunité de la rencontre à l’endroit précis où la lumière pénètre. . Rêverie .. Forma6 L’architecte cherche à la contenir, tente de la saisir, comme si ses constructions n’étaient là que pour la révéler, lui donner forme. L’architecture : habiter la lumière. L’architecte fabrique des variations dansantes issues de son cerveau afin de mettre en lumière son travail sur le réel. Dans cette lumière, d’où j’émerge en solitaire, la marche silencieuse d’un homme éclairé par le seul dessein de ses pas aveugles. L’architecture est un rêve, un rêve de lumière totale sur lequel viennent se fixer les oripeaux refondus d’une réalité perdue. L’architecte est borderline – il flirte avec les utopies comme les papillons flirtent avec la lumière. Il se pense éphémère et à la faiblesse de chercher à s’éterniser. . Révéler .. Nicolas Michelin & Associés La « lumière » en architecture, c’est l’architecture révélée, c’est ce qui la fait exister par contraste. C’est ce qui permet à l’ombre de s’affirmer et à nos yeux d’apprécier les volumes. . Scène Anne Démians Les plateaux sont libérés par les rais de lumière, libèrent des espaces éclairés entre les danseurs et les accessoires. Ce sont les danseurs qui s’in-

clinent, s’étirent, se penchent et se redressent. Ils esquivent les faisceaux, font varier les intensités sur le sol, les couleurs, grâce à la danse, sa mobilité, sa dynamique. . Scénographie .. Brenac+Gonzalez À «  Obscurité-matière-lumière  », trilogie sur laquelle s’est appuyée une grande partie de l’esthétique et de l’éthique du mouvement moderne, d’autres alternatives ou « alliages » sont possibles, également vecteurs d’émotions. Ce sont des dispositifs qui utilisent la lumière comme support d’un récit, comme complément d’une mise en scène spatiale qui embarque l’architecture dans un processus scénographique capable de transmuter la matière et l’espace. Car la lumière naturelle fabrique des effets surprenants qui rappellent ceux de l’éclairage artificiel. Sans doute signe de notre temps, cette «  machinerie photo spatiale  » m’intéresse aujourd’hui davantage car elle se libère du diktat minimaliste, à la fois limité et moral. Cette nouvelle recherche permet, au contraire, de prospecter le potentiel infini de « l’apport solaire ». Ces jeux d’artifices ont été largement utilisés par les architectes baroques. . Soleil .. Arep Dans les profondeurs de la ville, après que tout a été mis en oeuvre pour faire pénétrer, rebondir, diffuser la lumière naturelle, la lumière artificielle doit relayer l’action bienfaitrice du soleil. . Syros .. LAN La Grèce est à mes yeux l’endroit le plus indiqué pour parler de lumière et d’architecture.

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Henry Miller dans Le Colosse de Maroussi disait que ce pays a bénéficié des faveurs spéciales des dieux et que « la lumière – cette lumière surnaturelle propre au monde méditerranéen – l’emportera toujours sur tout ». Cela fait maintenant une vingtaine d’années que je viens ici et à chaque fois ces mots me reviennent à l’esprit : « la lumière l’emportera toujours sur tout ». . Temps .. AS - Architecture Studio La lumière artificielle annule le temps, elle est intemporelle. L’artifice fait un jour sans fin quand le jour tombe. . Transparence .. Dominique Perrault Architecture Comme si l’architecture avait pour but de dépasser sa finalité première, celle de protéger, d’abriter. Comme si l’architecture n’avait eu de cesse de vouloir transcender les objets qu’elle produit en s’affranchissant progressivement de ses attributs physiques. Les progrès dans le domaine de la construction ayant permis de soustraire les façades de leur contrainte de portée latérale, celles-ci sont devenues des peaux indépendantes de la structure porteuse, elles ont pu se parer de nouveaux habits, perdre en matérialité pour gagner en transparence. Dans cette perspective, l’intérêt pour les maisons de verre au xxe siècle est particulièrement éclairant et illustre la capacité de la discipline à toujours se renouveler, à aller au-delà d’ellemême pour produire de nouvelles modalités d’occupation de l’espace, protégeant tout en effaçant les limites du dedans et du dehors. L’architecture solide, physique, immobile et immuable des siècles passés s’efface au profit d’une architecture plus immatérielle, plus mobile, dans une

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dialectique de qualification de l’espace, entre ouverture et espace clos, présence et absence. . Urbain .. AS - Architecture Studio La lumière peut parfois être festive, mais elle doit toujours être juste dans son impact, juste dans sa relation à l’architecture et au paysage, à l’urbain et surtout à l’humain. Émotionnelle, elle prend tous les jours une part plus importante dans notre environnement, elle contribue à l’identité d’un quartier, elle devient un signal nocturne. Nos villes sont révélatrices de nos vies, la lumière qualifie le paysage nocturne par l’adéquation de plusieurs attitudes : tout d’abord éclairer, bien sûr, puis comprendre l’architecture qui compose la ville et qui sera un support potentiel de lumière et, enfin, laisser une part à l’imaginaire, à l’imprévu qui va créer l’émotion, l’étonnement. . Verre .. Dominique Perrault Architecture Si la transparence du verre réconcilie l’espace que l’architecture sépare en créant une continuité entre le dedans et le dehors, soumettant l’intérieur aux variations continues de la lumière et du temps, je m’intéresse aux propriétés transcendantales de la lumière, c’est-à-dire non pas seulement à la capacité de la lumière à révéler l’espace, à éclairer une situation, mais bien à la lumière pour elle-même, en tant que telle, dans sa matérialité propre. . Vide gravitaire .. Marc Mimram Habiter la structure, c’est se tenir dans le vide qui qualifie son inertie, sa résistance de forme,


sa capacité d’accueil. Mais ce vide est limité par une surface continue ou virtuelle d’éléments assemblés dont la lecture n’est possible que dans le jeu des lumières, dans les variations de l’ombre : gravité-lumière forment une dualité fondatrice. Pour leur donner une résistance dans une frugalité matérielle obligée, nous avons plissé, lacéré, courbé les surfaces de nos structures de grande portée, toujours orientées par le jeu des lumières. Mais c’est bien le vide gravitaire, celui des structures tridimensionnelles, c’est bien la texture, la courbure des surfaces qui font écho à cette variation sensible des lumières, de mars et de juin, d’ici ou d’ailleurs. Cette lumière qui enracine le projet dans le territoire. . Violence .. Arte Charpentier architectes En Chine, on cherche à tout prix à s’en protéger. Un teint hâlé est traditionnellement associé à l’idée de pauvreté, totalement à l’inverse de la vision occidentale actuelle. En Algérie, on essaie de contourner l’ensoleillement direct d’une lumière extrêmement forte, on tente de la filtrer, de la rendre présente et douce, de lui enlever sa « violence ».


Index A 001 . . page 7 002 . . page 7 003 . . page 8 004 . . page 9 005 . . page 13 006 . . page 14 007 . . page 16 008 . . page 16 009 . . page 17 B 010 . . page 18 011 . . page 19 012 . . page 20 013 . . page 20 014 . . page 21 C 015 . . page 22 016 . . page 23 017 . . page 25 018 . . page 25 019 . . page 28 020 . . page 29 021 . Â . page 31 022 . . page 32 023 . . page 34 024 . . page 39 D 025 . . page 44 026 . . page 47 027 . Â . page 48 028 . . page 51 029 . Â . page 53 030 . . page 54 031 . . page 55 E 032 . . page 56 033 . . page 57 034 . . page 58

035 . . page 59 036 . . page 60 037 . . page 62 F 038 . . page 63 039 . . page 65 040 . . page 67 G 041 . . page 67 042 . . page 68 H 043 . . page 71 044 . . page 72 045 . . page 74 046 . . page 75 047 . . page 77 048 . . page 78 049 . . page 79 050 . . page 81 051 . . page 82 I 052 . . page 83 053 . . page 85 054 . . page 87 055 . . page 88 056 . . page 89 057 . . page 90 J 058 . . page 93 059 . . page 94 L 060 . . page 96 061 . . page 97 062 . . page 99 063 . . page 99 064 . Lumière . page 100 M 065 . . page 101 066 .  . page 105 067 . . page 108 068 .  . page 108

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069 . . page 109 N 070 . . page 110 071 . . page 112 O 072 . . page 113 073 . . page 114 P 074 . . page 115 075 . . page 116 076 . . page 118 077 . . page 119 078 . . page 121 Q 079 . . page 122 R 080 . . page 122 081 . . page 123 082 . . page 124 083 . . page 125 S 084 . . page 126 085 . . page 126 086 . . page 127 087 . . page 128 088 . . page 131 089 . . page 132 090 . . page 134 091 . . page 135 092 . . page 135 T 093 . . page 136 094 . . page 137 095 . . page 138 096 . . page 139 U 097 . . page 139 098 . . page 141 V 099 . Â . page 143 100 . . page 143 101 . . page 144

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Ce livre a bénéficié du soutien de


101 MOTS DE LA LUMIÈRE DANS L'ARCHITECTURE à l'usage de tous . Auteur .. Collectif . Coordination éditoriale .. Charlotte Guy . Conception graphique .. Amélie Chassary et Maryline Robalo . Mise en page .. Adelyne Lefort . Suivi de production .. Charlotte Guy Archibooks + Sautereau Éditeur 49, boulevard de la Villette 75010 Paris Tél. : + 33 (0)1 42 25 15 58 www.archibooks.com Les livres publiés par Archibooks sont disponibles dans le réseau des librairies. © Archibooks + Sautereau Éditeur, 2015 ISBN : 978-2-35733-253-9 Prix de vente : 12,90 euros Achevé d'imprimer en Italie Dépôt légal : 1er trimestre 2015 Diffusion : Géodif Distribution : Sodis


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