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Et si la solution poussait dans nos forêts ?

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Et si la solution

poussait dans nos forêts ?

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Pourquoi ne pas mieux utiliser nos ressources indigènes et devenir ainsi moins impactés par les pandémies, les pénuries, les guerres et autres influences extérieures, tout en favorisant l’économie locale et en investissant dans le développement durable ?

La corona et la dépendance

Au début de l’année 2020, la crise du corona nous a montré de manière inattendue, mais avec force, à quel point nous sommes dépendants des importations et donc de l’économie mondiale. La pénurie de certains biens, qui ne pouvaient pas être produits à l’identique, nous a fait prendre conscience de la dépendance de la Suisse. De plus, les chaînes d’approvisionnement parfois étendues ont allongé les délais de livraison de certains biens.

La hausse des prix de l’énergie

Fin 2021 - début 2022, alors que la crise du corona commençait à s’atténuer et que la population se réjouissait d’un retour à la normale, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a débuté. Il s’agit de l’une des raisons pour lesquelles les prix de l’énergie en Europe, puis dans le monde entier, se sont envolés. La hausse des prix peut être observée sur pratiquement tous les marchés de l’énergie. Cependant, le marché de l’électricité a connu l’une des hausses de prix les plus marquées, avec des tarifs parfois 3,5 fois plus élevés que l’année précédente.

Dépendance et financement de la guerre

Comme le montre l’Office fédéral de la statistique, en Suisse, la production d’énergie dépend à 72% de l’étranger. Même si une grande partie de l’électricité est produite à partir de ressources indigènes (énergie hydraulique, énergie éolienne ou solaire), la majeure partie des combustibles, nécessaires à la production d’énergie, est importée de l’étranger. Il s’agit à 66% d’agents énergétiques fossiles (pétrole brut ou gaz) et à 34% de combustibles nucléaires.

Cette dépendance n’a pas seulement pour conséquence que l’argent destiné à l’achat de ces matières premières part chaque année à l’étranger et est ainsi investi dans d’autres économies. En effet, des conflits éthiques peuvent surgir, comme c’est le cas actuellement avec la guerre en Ukraine, où la consommation d’énergie de la Russie l’aide à stabiliser ses revenus et contribue donc indirectement à financer la guerre.

C’est l’arbre qui cache la forêt

Et s’il existait une réponse relativement simple pour réduire une partie de la dépendance énergétique de la Suisse ? L’État du Valais et la Confédération ont défini leurs stratégies énergétiques il y a quelques années déjà. L’objectif principal est de remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables et d’arriver à zéro émission nette de CO2 d’ici 2050. Le canton du Valais va même plus loin et veut couvrir 100% de l’énergie utilisée par des sources d’énergie renouvelables et indigènes d’ici 2060.

L’une des ressources les plus répandues est sans doute le bois de forêt. Environ un quart de la surface du canton du Valais est constitué de forêts. L’exploitation forestière est soumise au principe du développement durable, ce qui signifie que les prélèvements de bois ne doivent pas dépasser le renouvellement naturel. Or, en Suisse et plus précisément en Valais, la forêt souffre plutôt d’une sous-exploitation, puisque le volume de bois prélevé dans le canton est presque quatre fois inférieur à celui qui pousse annuellement. Il en résulte une forêt vieillissante, trop dense et qui ne rem-

La fonction protectrice de la forêt

La forêt, belle et utile

plit plus bien sa fonction de protection. Il faut savoir qu’en raison de la topographie du Valais, pratiquement 90% de la forêt est classée comme forêt protectrice.

Alors que faire ?

Même si la forêt est aujourd’hui plutôt sous-exploitée et qu’il y a pratiquement trop de bois, cela va changer à l’avenir. Cela est dû à l’évolution vers les énergies renouvelables et au fait que le bois est multifonctionnel et peut donc être utilisé pour de nombreuses applications.

Ce qui est frappant, c’est l’absence de planification détaillée au niveau cantonal concernant l’avenir de la forêt et la meilleure manière d’utiliser la ressource bois.

C’est donc aux propriétaires forestiers de s’engager pour leur bien et d’essayer de mieux le valoriser.

Mais à qui appartient la forêt valaisanne ?

La forêt valaisanne appartient à près de 90% aux bourgeoisies et donc aux bourgeois. Il s’agit d’un bien commun dont la gestion doit être effectuée dans le meilleur intérêt des habitants. Il nous appartient donc à tous de nous engager pour une gestion optimale de la forêt.

La multifonctionnalité de la forêt

Dans la partie précédente de cet article, l’accent a été mis sur l’utilité énergétique du bois. Il faut cependant garder à l’esprit que la forêt remplit d’innombrables fonctions, dont certaines sont essentielles à la survie. Cela va du filtrage de l’air et de l’eau à l’offre d’un habitat pour la faune et la flore. Il est extrêmement impotant de définir une utilisation optimale de la forêt, en tenant compte de toutes ses fonctions et tâches, afin de garantir sa longévité et l’accomplis-sement de ses missions.

Un projet pour optimiser la gestion de la forêt

La HES-SO Valais Wallis, en collaboration avec le Service des forêts, de la nature et du paysage, travaille sur un projet visant à analyser la gestion des forêts, à identifier les fonctions et les tâches de la forêt et, dans une prochaine étape, à les optimiser. Comme déjà mentionné, la forêt appartient en grande partie aux bourgeois. Il est donc important que leurs objectifs, leur vision et leurs valeurs soient pris en compte dans une future stratégie de gestion forestière. Afin de vous donner la possibilité de donner votre avis sur la forêt, sa gestion, ses fonctions, ses valeurs, etc., nous vous invitons à participer à un sondage. Les résultats seront traités de manière confidentielle. Vous pouvez participer à l’enquête en scannant le code QR ci-dessous ou en vous connectant à l’enquête sur internet via le lien ci-dessous. Dans une prochaine étape, nous examinerons si la forêt suffit ou non à satisfaire les besoins en bois de la commune. Puis, un workshop sera organisé et toutes les personnes intéressées seront cordialement invitées à y participer. Dans le cadre de cet atelier, la vision et la mission de la forêt du val d’Anniviers seront définies en commun et les éventuels problèmes et obstacles seront identifiés ensemble.

Noemi Imboden & Dr Stéphane Genoud

https://sphinxvipmanager.hevs.ch/ SurveyServer/s/IM/ForetAnni-viers/questionnaire.htm

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