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Grégoire Epiney, secrétaire municipal

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Nouveau visage à la tête de l’administration communale

Grégoire Epiney est le nouveau secrétaire municipal d’Anniviers depuis octobre dernier. A l’occasion de son engagement, le cahier des charges de ce poste a été étoffé pour renforcer la coordination entre l’administration et le Conseil municipal.

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Grégoire Epiney, vous travaillez à la Commune depuis 2020. D’abord comme chef des finances et depuis peu, comme secrétaire municipal. En quoi consiste votre mission ? Mon rôle principal consiste à faire le lien entre l’Exécutif et l’administration. Je participe aux séances du Conseil municipal et à celles des chefs de service. Cela me permet de suivre les dossiers et de faciliter la tâche des conseillers. Je suis également responsable du personnel et de la direction financière, en soutien au nouveau chef des finances. J’ai aussi la charge de la communication et des relations avec les entités partenaires. J’ai beaucoup de plaisir à travailler sur des thématiques aussi variées. Ce poste est très polyvalent, à l’image d’un couteau suisse.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus ?

Le suivi de dossiers importants et sensibles pour l’avenir de la Commune. C’est passionnant, même s’il y a parfois de quoi se faire des cheveux blancs. Par exemple, j’ai la chance d’être membre du comité de l’association des communes concédantes qui prépare le retour des concessions hydrauliques. Ce sont de gros enjeux à long terme. Il ne faut pas rater ce virage énergétique, capital pour les générations futures.

Quels sont les défis actuels de l’administration communale ?

La spécialisation de certaines compétences. Nous vivons un moment charnière avec le renouvellement de certains postes clés dans les services. Anniviers ne compte que 2900 habitants, mais possède l’amplitude financière d’une ville de 10’000 habitants. Avec ses 25’000 lits touristiques, elle doit assurer les infrastructures adéquates. Les normes légales ont beaucoup évolué ces dernières années, dans tous les secteurs. Nos services doivent être capables de dialoguer avec des experts et de défendre la collectivité en cas de problème. Je travaille également sur la digitalisation de certaines prestations.

Comment le financier est devenu chancelier

Grégoire Epiney a grandi à Sierre avec de fortes attaches anniviardes. Il a passé une bonne partie de ses vacances et de ses week-ends dans les chalets familiaux de Zinal (côté paternel) et de Grimentz (côté maternel). Chasseur et caissier de la Diana d’Anniviers depuis de nombreuses années, il est aussi membre actif de la Bourgeoisie d’Ayer.

Après une maturité professionnelle à la Chancellerie de la Ville de Sierre et un Bachelor en économie, il travaille pendant huit ans pour une grande fiduciaire de l’arc lémanique, où il obtient la maîtrise fédérale d’expert en finance et controlling. « L’essentiel de mon travail consistait à comprendre les enjeux et à faire des recommandations à mes clients, qui étaient aussi bien des banques que des industries et des collectivités publiques. » Lorsqu’il décide de rentrer en Valais pour être au plus proche de ses centres d’intérêt, un heureux concours de circonstances l’amène à postuler à la Commune d’Anniviers. « Après mon entretien d’embauche, je n’ai pas hésité. J’avais envie de projets concrets et de relations humaines. Me voilà comblé ! »

Déneigement, mode d’emploi

Dès que 3 centimètres de neige s’accumulent sur le bitume, les équipes de la voirie sortent les machines. Comment s’organisent-elles pour déblayer les quelque 300 kilomètres de routes communales de la vallée, à quelle vitesse et avec quelles priorités ? Voici le mode d’emploi d’un processus bien rodé.

De décembre à avril, le service de la voirie garde un œil ouvert toutes les nuits. Dans chacun des quatre secteurs (Grimentz, Zinal-Ayer, St-Luc-Chandolin et Vissoie-villages du bas de la vallée), un responsable de piquet se lève à 3 heures du matin pour inspecter l’état des routes. Si le bitume brille ou est gelé par endroits, il sort la saleuse afin de sécuriser les passages dangereux. Si une couche de neige de trois centimètres recouvre la route, il alerte ses collègues du secteur. L’opération de déblaiement est alors enclenchée dès 4h. Chaque homme a son engin et son circuit. « Vers 8h, nous terminons le premier passage sur les voies principales et les axes prioritaires. Des entreprises privées s’occupent des parkings des remontées mécaniques dans chaque station. Puis nous passons une seconde fois jusqu’à midi, pour dégager les trottoirs et les places », explique Georges Solioz, chef de la voirie.

Une étape après l’autre

L’engagement du service communal ne concerne que les voies communales. Les axes cantonaux entre les villages dépendent du secteur d’entretien cantonal, qui dispose d’une douzaine d’employés, à l’oeuvre une heure plus tôt. « Il y a une chronologie et une hiérarchie des priorités à respecter pour éviter de se marcher sur les pieds. D’abord le service cantonal, puis le communal, puis le privé », rappelle Patrick Boucher, le chef de service de la voirie, mobilité et travaux publics de la Commune. L’ordre de ce ballet de lames n’est pas toujours bien compris par la population. « Des habitants nous voient tourner autour de leur quartier sans jamais arriver jusque chez eux, ce qui crée un certain malaise. C’est normal, car leur réseau de routes est privé. Ce sont des entreprises qui vont se charger de les déblayer, mais seulement après notre passage », explique Georges Solioz, qui invite tout le monde à la patience. « Inutile de s’exciter. Un jour avec 15 centimètres de neige, tout sera réglé dans les douze heures. »

Il n’empêche que le service de déblaiement reste souvent sous le feu des critiques, ici comme ailleurs. « J’ai travaillé pendant 20 ans dans différentes stations et les exigences des habitants sont partout les mêmes dès que la neige arrive. Le plus important, c’est de pouvoir répondre aux problématiques et questions des habitants, et de faire connaître nos contraintes de travail », note Patrick Boucher. Le chef de la voirie n’hésite pas à se déplacer pour entendre une personne contrariée. Parfois, il arrive malheureusement que des maisons soient endommagées par le passage des machines, ou qu’une boule de neige dérange la sortie d’un passage privé…

Évacuer au fur et à mesure

Georges Solioz manie trax et fraiseuse depuis 36 ans. Il connaît donc bien le terrain, qui a beaucoup changé avec le boom des constructions. Même si le neige est moins abondante que par le passé, le dispositif d’intervention reste important et s’est même intensifié au fil des ans. « Auparavant, nous pouvions dégager la neige dans les prés et les talus disponibles. Aujourd’hui, nous devons former des tas et les évacuer rapidement, car il y a de moins en moins de places disponibles sur le domaine public. » Par exemple, à Zinal, l’évacuation se fait au fur et à mesure du déblaiement : la neige est directement projetée dans la benne du camion qui avance devant la fraiseuse.

Sel, copeaux et gravier

Les pluies verglaçantes restent d’actualité et les opérations de salage vont bon train lorsque alternent redoux et regel. Au-dessous de -8°C, le sel n’agit plus et les opérations de salage sont reportées. L’art des copeaux et du gravier est aussi entre les mains de la voirie. Les premiers sont utiles sur les chemins piétons, alors que le second est dédié à la route. Avec de nouvelles tâches pour la voirie à la fonte des neiges. « Nous devons nettoyer tous les endroits où il a été déposé et dégagé. Au printemps, il faut compter trois semaines pour ratisser ce gravier dans les talus. »

Priorités de déneigement lors de chutes de neige

1. Déneigement des voies publiques principales (centres des villages) et des accès prioritaires (médecins, pompiers, arrêts de bus, commerces, parkings des remontées mécaniques)

2. Trottoirs, passages piétons

3. Escaliers, rampe, accès publics

4. Chemins piétons dans les villages : salage, sablage ou copeaux

5. Places de parc communales

6. Accès aux moloks, horodateurs, bornes hydrantes, bancs publics

7. Places de jeux, patinoire et autres infrastructures communales

Voirie

L’entretien hivernal des routes communales en chiffres

25 employés

15 gros véhicules (trax, grande fraiseuse, saleuse, etc.)

10 petites fraiseuses pour le déblaiement des chemins

400 m3 de sel, 10 palettes de copeaux et 7 silos de gravier

Les limites de l’exercice en 1999

Georges Solioz était responsable du secteur de Grimentz lorsqu’il a dû faire face aux chutes de neige exceptionnelles de 1999. Deux semaines de précipitations sans interruption, pendant lesquelles il s’est relayé avec son collègue. « Nous faisions 12 heures non-stop chacun. Nous venions d’acquérir un grand trax. Il ne s’est pas arrêté une minute pendant cette folle période ! » Le déblaiement s’effectue en cercles progressifs depuis l’intérieur du village. « Mais la neige tombait si fort que nous n’arrivions plus à suivre. Le cercle dans lequel nous pouvions encore déblayer se restreignait au fil des jours, jusqu’à ce qu’une partie du village soit carrément isolée. » Lorsque la neige s’est arrêtée l’opération de déneigement a pu être finalisée avec l’aide d’entreprises de la vallée.

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