IC LE MAG #13

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GRAND ANGLE

INNOVATION

DÉCORATION : ON REFAIT LE FILM !

L’IMPRESSION NUMÉRIQUE PREND DE LA BOUTEILLE

EMBELLISSEMENT : QUAND LE PRINT SE PARE DE NOBLESSE



ÉDITORIAL

Le print est-il aujourd’hui le meilleur vecteur de personnalisation ? Dans la dernière étude « Personnalization Survey » de Dassault Systèmes, dévoilée en décembre et réalisée auprès d’un panel de 3000 personnes aux Etats-Unis, en Chine et en France, 84 % des consommateurs interrogés estiment que la personnalisation est un critère important en matière de produits et de services. Or, l’impression numérique offre désormais aux marques et aux créatifs toutes les armes pour personnaliser des espaces, des messages ou des produits. En matière de décoration, après le grand retour du papier peint et la démocratisation des murs en toile tendue, c’est l’adhésif qui monte au front (voir pages 40 à 50). Et il ratisse large. Rares sont les fabricants aujourd’hui à ne pas proposer une collection de films architecturaux pour personnaliser murs, sols, vitres et même mobilier. Les possibilités qui s’offrent aux designers sont aujourd’hui quasi infinies. Dans le secteur du packaging et de l’emballage également, de nouveaux segments de marché se convertissent à l’impression numérique. Après les étiquettes, les fourreaux et le carton, c’est le tour du verre. Le groupe Owens-Illinois a ainsi installé, en France, une ligne d’impression numérique directe sur bouteilles en verre (voir pages 52 à 54). Une première mondiale qui permet aux marques de vins et spiritueux, entre autres, de personnaliser leurs flacons, en petites séries, sur des délais très courts. Enfin, le domaine de l’embellissement des supports imprimés atout majeur dans la guerre de l’attention des consommateurs que se livrent les marques - n’échappe pas à la règle. Avec les progrès des systèmes d’ennoblissement numérique, mêmes les plus petites marques peuvent s’offrir dorures et vernis sur de courtes séries, dans des délais très réduits, avec les avantages de la personnalisation. Des solutions complémentaires au savoir-faire des embellisseurs traditionnels, qui travaillent sur des volumes plus importants et répondent à des projets plus complexes (voir pages 20 à 38). Ce champ des possibles est à découvrir sur le salon C!Print, l’événement de référence des industries graphiques, qui se tient du 4 au 6 février à Lyon Eurexpo. Partenaire de l’événement, IC LE MAG vous y invite : préenregistrez-vous sur le site www.salon-cprint.com avec le code invitation O-ICCPL20. Florent Zucca, Rédacteur en chef

Retrouvez aussi IC LE MAG / Industries Créatives sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn) et sur notre nouveau site www.lemag-ic.fr

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1| ÉDITORIAL

#13 JANVIER 2020

Print : le retour en grâce Par Florent ZUCCA, rédacteur en chef.

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GRAND TÉMOIN

Maurille LARIVIÈRE, co-fondateur et directeur de la SUSTAINABLE DESIGN SCHOOL.

© Cécile Touati - decanoisette.com

20| DOSSIER

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EMBELLISSEMENT

QUAND LE PRINT SE PARE DE NOBLESSE En couverture : Mur adhésivé avec un film du fabricant Arlon, qui sort cette année sa première collection de films vinyles dédiés à la décoration, pour personnaliser murs et vitrages en intérieur, comme en extérieur. © Arlon

Attirer et fidéliser des consommateurs toujours plus connectés, exigeants et zappeurs, est l’un des plus gros défis auxquels font face les marques aujourd’hui. Sur ce marché de « l’attention » ultra-concurrentiel, l’embellissement du support imprimé devient un levier de séduction majeur. Avec les progrès des systèmes d’ennoblissement numérique, les marques, mêmes les plus petites, peuvent aujourd’hui s’offrir dorures et vernis sur de courtes séries, dans des délais très réduits, avec les avantages de la personnalisation. Une offre complémentaire au savoir-faire des embellisseurs traditionnels, qui travaillent sur des volumes plus importants et répondent à des projets complexes. Et avec l’arrivée des technologies permettant de connecter et d’augmenter les supports imprimés, de nouvelles perspectives s’ouvrent aux marques.

ÉDITION : 656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon Cedex 01 - Tél. +33 (0)4 78 30 41 73 - Fax. +33 (0)4 78 30 41 79 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Nathalie Grosdidier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Guillaume Abou, g-abou@656editions.net RÉDACTEUR EN CHEF : Florent Zucca, 04 78 30 35 06, florent@656editions.net MARKETING ET PARTENARIATS : Aurélie Lamandé, aurelie.lamande@656editions.net ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Cécile Jarry, Florent Zucca, Emmanuelle Hebert DIRECTION ARTISTIQUE ET RÉALISATION : François Jaillet PUBLICITÉS : Emilie Eggenschwiller, emilie@656editions.net, 06 66 88 14 87 - Pierre Jeammet, pierre.jeammet@656editions.net, 04 78 30 35 48 ABONNEMENT : florent@656editions.net PRIX AU NUMÉRO : 25 euros TARIF ABONNEMENT pour 1 an (4 numéros) : 80 euros

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #12 NOVEMBRE 2019


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IDÉES À SUIVRE Un trimestre à travers l’œil d’IC LE MAG.

EN VUE Les « palissades à vivre » d’ARTCHANTIERS.

L’ACTUALITÉ

© 3M

DES EXPERTS DU SECTEUR DE L’IMPRESSION ET DE LA COMMUNICATION VISUELLE

40| GRAND ANGLE Décoration : on refait le film !

52| INNOVATION L’impression numérique sur verre prend de la bouteille

56| DIGITAL MÉDIA Communication vocale : les marques font entendre leur voix

68| ÉVÉNEMENTS → C!Print 2020 : la technologie au service du design → Icona d’Or 2020 : Interview de Patrick Floren, président du syndicat E-Visions, organisateur du concours

73| LES NEWS DE LA FAB + les brèves de la fab

80| REPORTAGES → MILL, UN SAVOIR-FAIRE EN PASSE DE DEVENIR UNE EXCEPTION FRANÇAISE → SIGNALL DÉVELOPPE UNE ENSEIGNE LUMINEUSE INNOVANTE ET MADE IN FRANCE → HIMALAYA MET SON DESIGN AFFÛTÉ AU SERVICE DU STAND

86| BUSINESS → SCANACHROME ACQUIERT DE NOUVEAUX SAVOIR-FAIRE + les brèves du business

92| THINK ! « 2019, ANNÉE DE TRANSITION POUR LE MARCHÉ DE L'IMPRIMERIE EN LIGNE EN EUROPE », , une étude de Ludovic Martin

94| SÉRIE LIMITÉE DIAM PACK VEUT CHOYER LES INFLUENCEURS

IMPRESSION ET ROUTAGE :

Jouve S.A., 11 boulevard de Sébastopol, 75001 Paris N°ISSN : 2552-5573 DÉPÔT LÉGAL : à parution COMMISSION PARITAIRE : en cours. Pays d’origine du papier : Espagne - Pas de fibres recyclées - Certification : PEFC - Impact sur l’eau (P tôt) : 0.02 kg/tonne. Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans IC le Mag est interdite sans accord de la société d’édition.

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GRAND TÉMOIN

Maurille LARIVIÈRE co-fondateur et directeur de la SUSTAINABLE DESIGN SCHOOL

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© SDS

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REPENSER SON BUSINESS MODÈLE GRÂCE AU

L’idée du design comme nouvelle démarche pour repenser son business modèle fait doucement son chemin en France. À Nice, THE SUSTAINABLE DESIGN SCHOOL est à la pointe dans ce domaine. Depuis 2013, elle forme ses étudiants au design et à l’innovation durable, au service de l’homme. Rencontre avec son directeur et co-fondateur, Maurille LARIVIÈRE. Propos recueillis par Cécile Jarry

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #13 JANVIER 2020


La France ne manque pas d’écoles pour former ses designers. Lorsque vous fondez The Sustainable Design School en 2013, qu’avez-vous en tête ? Face aux mutations du monde engendrées par les dérèglements climatiques, le design est devenu stratégique pour repenser nos modèles économiques et redonner du sens au business. Quand le groupe L’Oréal annonce, en 2015, à l’occasion de la COP21, qu’il s’engage à compenser par des projets durables les émissions carbone de sa production, c’est un signe fort, surtout pour les pays industrialisés. Il montre que de nouveaux scénarios de développement vont devoir être imaginés. Des scénarios où l’engagement sociétal sera la clé. Je connais bien le monde des écoles et de l’enseignement. J’ai co-fondé l’école Strate et continue à enseigner à l’École Polytechnique. Avec The Sustainable Design School, nous avons souhaité proposer un cursus de formation qui réponde spécifiquement à ces nouvelles attentes et à ces nouveaux enjeux, avec, en guise de fils conducteurs, les 17 objectifs de développement durable définis par les Nations Unies.

la raison pour laquelle nous ne formons pas des designers spécialisés sur un secteur d’activité. Nous pensons qu’il est plus riche d’ouvrir les horizons de nos étudiants, tout en valorisant leurs talents, afin d’en faire des décideurs de demain. Comment devient-on designer en innovation durable ? Pour devenir designer en innovation durable, notre école propose un cursus européen sur cinq ans. Au cours de ces années, l’étudiant apprend évidemment les fondamentaux de son métier, mais participe également à la création de projets. Pour mieux répondre à la complexité des problématiques actuelles du monde, nous avons voulu une pédagogie transversale, pluridisciplinaire et internationale. Elle est pratiquée sur des projets concrets, proposés par des entreprises qui partagent nos valeurs. Tous les niveaux collaborent ensemble. Le travail d’équipe est essentiel.

Que signifie, pour vous, faire du design en innovation durable ? Dans notre école, on ne dessine pas de voiture, on travaille sur la mobilité de demain, ce qui nous permet de répondre à des questions beaucoup plus larges que celle du futur du transport. Faire du design en innovation durable, c’est donc être capable d’avoir une vision holistique d’un projet et de faire preuve d’intelligence collective, tout en prévoyant déjà « le coup d’après ». Je suis intimement convaincu que le designer, par sa capacité à aider les gens à mieux vivre en imaginant, non pas simplement des objets, mais de nouveaux scénarios de développement, est appelé à devenir un acteur clé de nos sociétés. C’est

« DANS NOTRE ÉCOLE, ON NE DESSINE PAS DE VOITURE, ON TRAVAILLE SUR LA MOBILITÉ DE DEMAIN » Maurille LARIVIÈRE

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GRAND TÉMOIN

Maurille LARIVIÈRE co-fondateur et directeur de la SUSTAINABLE DESIGN SCHOOL

« LE DESIGN EST DEVENU STRATÉGIQUE POUR REPENSER NOS MODÈLES ÉCONOMIQUES » Maurille LARIVIÈRE

Avec toutes ces marques aujourd’hui en quête de sens, vous êtes une vraie terre promise. N’avez-vous pas peur du greenwashing ?

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L’école a la chance de travailler avec de nombreuses entreprises partenaires - Hermès, Toyota, Carrefour, Airbus, Michelin, Decathlon, Thalès, entre autres avec lesquelles elle construit des partenariats qui lui permettent de proposer entre quatre et cinq projets par semestre à ses étudiants. Le greenwashing est un risque, bien sûr, et nous restons vigilants. Il faut néanmoins voir qu’aujourd’hui près de 90 % des projets sur lesquels nos étudiants ont été amenés à travailler sont confidentiels, car ils viennent nourrir la réflexion stratégique de tous ces grands groupes. On

est donc déjà bien au-delà du greenwashing. Toyota, par exemple, a voulu que nos étudiants planchent sur la question de la mobilité pour les personnes âgées et isolées en milieu rural. Finalement, que viennent chercher les grandes entreprises qui viennent voir vos étudiants ? Nos étudiants ont une vision intuitive du monde de demain. Ils ne veulent plus passer le permis, n’ont pas de voiture et préfèrent utiliser Blablacar : ils sont déjà dans les économies de la connaissance et du partage, parce qu’ils sont nés avec le numérique et parce qu’ils aspirent à aider les autres de façon responsable. Voilà ce qui intéresse les grandes entreprises. Notre rôle à nous est de leur donner les clés qui leur permettront de transformer toutes ces bonnes intuitions en projets durables.

BIO EXPRESS Designer et enseignant à l’École Polytechnique, Maurille Larivière est diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués, Métiers d’Art (ENSAAMA Paris). Il a co-fondé et dirigé l’école de design Strate de 1993 à 2010. Il dirige aujourd’hui The Sustainable Design School, qu’il a créée avec Marc Van-Peteghem, architecte naval, co-fondateur de VPLP Yacht Design, et Patrick Le Quément, ancien directeur du design du groupe Renault, aujourd’hui consultant en design et stratégie et président du conseil scientifique de l’école.

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

MARKETING

Tous les ans, le papetier suédois Iggesund Paperboard édite une carte de vœux mettant en valeur les possibilités offertes par ses cartons, que le groupe envoie gratuitement à qui en fait la demande. Réalisée par un prestataire différent chaque année, la carte d’Iggesund est devenue un challenge, que les designers relèvent avec toujours plus d’ingéniosité.

UNE CARTE DE VŒUX

C’est devenu un rituel au sein de la communauté des industries créatives. Tous les ans à la même période, designers et prestataires de communication visuelle attendent la nouvelle mouture de la carte de vœux d’Iggesund Paperboard, espérant de nouveau être surpris par le papetier suédois. Réalisée chaque année par un prestataire différent, puis envoyée gratuitement à qui en fait la demande, le bel objet papier édité par le fabricant pour les fêtes met en valeur les possibilités offertes par ses cartons Invercote et Incada. Pour la nouvelle édition de sa carte de vœux, baptisée MyForest, Iggesund Paperboard a choisi de représenter une forêt magique, sous la forme d’une boîte-cadre en relief découpée au laser et imprimée à l’encre argentée, à laquelle le destinataire peut donner vie grâce à son téléphone portable. En effet, en scannant le QR Code imprimé sous la boîte, puis en plaçant son smartphone sous la structure, l’utilisateur déclenche un jeu de lumières qui imite la magie des aurores boréales.

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© Iggesund

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PAS COMME LES AUTRES UNE CRÉATIVITÉ NÉE DES CONTRAINTES.

Le projet a été conçu par l’agence américaine de marketing print Structural Graphics. Implanté à Essex, dans le Connecticut, le studio fabrique, à partir de papiers et de cartons de tous types, des courriers en 3D et des supports marketing interactifs qui créent la sensation par leur côté « vivant », ou encore des designs innovants qui combinent print et digital. Ici, la complexité technique de la carte imposait un certain nombre d’exigences. Il fallait un matériau opaque et d’une bonne pliabilité, mais suffisamment rigide pour tenir la forme, et d’une qualité supérieure en matière d’imprimabilité. L’agence a donc choisi de travailler avec l’Invercote Creato (350 g/m2). « C’est un excellent matériau pour les pop-ups et il supporte les contraintes des techniques utilisées pour les courriers en 3D, explique Erik Hluchan, Pdg de Structural Graphics. Il endure également un grand nombre de traitements, découpe laser comprise ». Conçu pour l’emballage et pour les applications graphiques, l’Invercote Creato se prête à l’impression sur ses deux côtés, couchés et qui possèdent une finition satinée. De quoi s’immerger dans les forêts boréales de Suède. Magique !


PACKAGING

CARLSBERG

Le brasseur danois a dévoilé, en fin d’année dernière, deux prototypes de bouteilles de bière conçues à partir de fibres de bois, issues de son projet « Green Fiber Bottle ». Le fruit d’un travail entamé en 2015, aujourd’hui porté par la société Pacobo, joint-venture créée par BillerudKorsnäs, fabricant d’emballages et packagings en papier et carton, et Alpla, spécialiste de la fabrication de bouteilles.

Le temps où l’on buvait sa bière dans une bouteille en verre ou une canette en métal est peut-être bientôt révolu. Le brasseur danois Carlsberg, quatrième producteur mondial, a en effet dévoilé, fin 2019, deux prototypes de bouteilles de bière… en papier ! Biologiques, recyclables et sans polymère, ces bouteilles conçues à partir de fibres de bois issues de sources durables représentent le fruit d’un long travail de R&D, mené depuis 2015 sous le nom de « Green Fiber Bottle ». Un projet aujourd’hui porté par la société de fabrication de bouteilles en papier Pacobo, une joint-venture créée par BillerudKorsnäs, fabricant d’emballages et packagings en papier et carton, et Alpla, spécialiste de la fabrication de bouteilles.

CARLSBERG FAIT DES ÉMULES. Encore à l’étape du prototypage,

les bouteilles en papier de Carlsberg contiennent toujours, à l’intérieur, des films barrière - en PET recyclé pour l’un des deux modèles, et en plastique biosourcé pour l’autre. Mais le brasseur danois ne compte pas abandonner l’idée de concevoir une barrière, et par là même une bouteille, entièrement d’origine biologique et sans plastique. Si le projet venait prochainement à être industrialisé, Carlsberg deviendrait alors le premier producteur au monde à mettre sur le marché une telle innovation. Un enjeu majeur pour l’industriel, qui vise une diminution des émissions de dioxyde de carbone de ses brasseries et une réduction de 30 % de l’empreinte carbone de sa chaîne de valeur d’ici dix ans. L’initiative du groupe danois a d’ailleurs fait des émules, puisque Coca-Cola ou encore L’Oréal ont à leur tour rejoint la communauté Pacobo.

© Carlsberg

IMAGINE UNE BOUTEILLE EN PAPIER !

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

AFFICHAGE EXTÉRIEUR

ZALANDO

PEUGEOT

RECYCLE LE BRUIT DES VILLES

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« C’est pas de ton âge de porter ça ! », « Sinon, ils font la même à ta taille ? », etc. Les préjugés dénigrant un style vestimentaire sont légion. Pour lutter contre ces diktats, le site de vente en ligne Zalando a décidé de taper du poing sur la table. En octobre dernier, l’entreprise allemande a lancé l’opération #FreeToBe : une campagne d’affichage inédite, où les passants étaient invités à détruire ses panneaux, à l’aide de leurs poings. Étaient concernés les abribus parisiens des quartiers de Rivoli, Opéra, Haussmann, Montparnasse, Odéon et Saint-Lazare. « Brisez les préjugés et libérez votre style en déchirant cette affiche », pouvait-on lire sur les panneaux, avant de s’en donner à cœur joie. Soigneusement cachés derrière les affiches, on découvrait alors un vêtement, à porter immédiatement pour défendre une mode libre. Les panneaux événementiels étaient achalandés plusieurs fois par jour, pour permettre au plus grand nombre de libérer son style. En guise de caisse de résonance, une campagne sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram) et en affichage complétait le dispositif imaginé par l’agence We Are Social.

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© BETC

© Zalando

COMMUNICATION ÉVÈNEMENTIELLE

L’OPÉRATION COUP DE POING DE

Pour marquer son entrée sur le marché des véhicules électriques, Peugeot a misé sur une campagne de communication hightech, baptisée « Recycle the Noise, Silence the City ». Sa stratégie : mettre en avant les vertus d’une technologie prometteuse, la piézoélectricité, capable de générer un courant électrique sous l’effet d’une contrainte. Du 23 au 30 octobre derniers, avec son agence BETC, la marque au lion a équipé un panneau publicitaire de milliers de capteurs acoustiques aux propriétés piézoélectriques, capables de recharger un véhicule en absorbant les vibrations émises par les ondes sonores de la ville. Le panneau du réseau d’affichage Clear Channel était installé à Paris, Porte Maillot.


© Pantone

TENDANCE

Chaque année depuis vingt ans, les experts du Pantone Color Institute choisissent la « couleur de l’année ». Une nuance qui, selon eux, sera incontournable dans l’univers de la mode, de la décoration, ainsi que dans tous les domaines de la communication. Si le principe de sélection reste assez mystérieux, l’annonce est toujours très attendue par les graphistes et les designers. Après le vert Greenery en 2017, le très psychédélique Utra-Violet en 2018 et le Living Coral de 2019, c’est le très sage Classic Blue qui a remporté les suffrages cette année. Une teinte que l’on pourrait traduire par « bleu roi » en français, et qui, selon les spécialistes de Pantone, « inspire la sérénité, la confiance et le partage ».

PANTONE ET WWF (RE)JOUENT LE MATCH DES COULEURS

© WWF

Une teinte qui, comme le Living Coral de l’année dernière, n’a pas manqué de susciter des réactions du côté des défenseurs de l’environnement. Ainsi WWF est de nouveau monté au front. Avec son agence White Rabbit Budapest, ils ont lancé la campagne #SaveClassicBlue, dont l’objectif est de sensibiliser la population aux problèmes de pollution de l’air. Et de comparer le bleu du ciel au gris brumeux des villes où les émissions de particules et de CO2 nous empêchent de plus en plus de voir le monde en couleurs.


IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

RETAIL

COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE

© Peter Marino

PRÉVENTION GRAND FORMAT À TORONTO

LOUIS VUITTON I I 12

Fin octobre, la marque de luxe française Louis Vuitton a rouvert les portes de sa « maison » londonienne, sur New Bond Street, après 14 mois de travaux ayant conduit à une véritable métamorphose du magasin. La rénovation complète des lieux, de la façade extérieure jusqu’au réaménagement des intérieurs, a été réalisée par l’architecte new-yorkais Peter Marino. « Je pouvais à peine toucher la façade historique, alors j’ai tout renversé à l’intérieur », indique le maître d’œuvre de cette transformation. Pourtant, ce qui frappe au premier regard, c’est justement la formidable installation de la façade, haute en couleurs. Passé cet effet « wahou », on entre à l’intérieur pour découvrir un espace empreint de la même énergie. En franchissant le seuil, surmontant un sol en damier de pierre de la Croix Huyart et marbre Pierre Bleue du Hainaut, une galerie modulable accueille dans un espace où les vitrines de New Bond Street sont transportées à l’intérieur du magasin. Près de l’entrée se trouve un imposant escalier circulaire en forme de double hélice, fabriqué en chêne cérusé et travaillé comme une sculpture, avec son cœur excentré. Enfin, neuf œuvres d’art sont exposées dans le magasin, ainsi qu’une sélection d’objets nomades, issus de la collection d’objets de voyage et d’articles pour la maison lancée en 2012 et conçue par Louis Vuitton en collaboration avec des designers de renom.

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© Publicis Canada

ÉPATE LA GALERIE À LONDRES

Au Canada, les accidents domestiques font plus de victimes que les accidents de la route. Et la première cause d’incendie en appartement reste les plats laissés sur le feu sans surveillance en cuisine. Pour sensibiliser sa population aux risques liés aux feux domestiques, la municipalité de Toronto, ville la plus peuplée du pays, a mené une campagne de communication visuelle extrêmement efficace. Imaginée par l’agence Publicis Canada, la campagne d’affichage extérieur faisait appel au principe du trompe l’œil. Sur plusieurs bâtiments de la ville, des affiches grand format montraient un faitout embrasé, dont les flammes gagnaient une fenêtre située au dessus du visuel, laissant croire que l’édifice était véritablement en train de prendre feu. Le tout accompagné du message : « Fire happens fast, never leave cooking unattended ». Simple et percutant !


IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

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COMMUNICATION VISUELLE

© Athem

UN LION GÉANT AU CŒUR DE LYON Pour fêter ses vingt ans, la société 6ème Sens Immobilier a décidé de faire parler ses racines lyonnaises, en affichant sur la façade de son siège une magnifique tête de lion. La toile de 400 m2, qui s’inspire des travaux de Jackson Pollock et de Jacques Villeglé, a été conçue et réalisée par l’atelier de scénographie Athem. Un boisage fixé en périphérie du bâtiment et des encadrements de fenêtres a permis la fixation de cette toile imprimée de 25 m de haut et de 17,5 m de large. Avec cette réalisation, le promoteur a voulu exprimer son attachement à Lyon et son engagement envers la culture artistique. Depuis sa création, 6ème Sens Immobilier se distingue en effet par ses partenariats avec le monde du street-art et par l’exposition de nombreuses œuvres à l’intérieur même de ses bureaux.


IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

Clear Channel continue à jouer son rôle d’acteur économique local et citoyen. Après avoir signé un partenariat exclusif avec Brut, créant ainsi une plateforme de contenus qui propose un nouveau type de narration vidéo et sociale aux annonceurs et aux collectivités, le spécialiste de la communication extérieure innove de nouveau, en signant un partenariat avec l’application Too Good To Go, leader dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Lancé en octobre, ce nouveau service consiste à permettre aux foncières commerciales et aux municipalités de mettre en avant, de façon ultra-géolocalisée, les commerces partenaires de l’application, sur les totems digitaux de Clear Channel.

COMMUNICATION DIGITALE

AVEC TOO GOOD TO GO,

CLEAR CHANNEL JOUE L’AFFICHAGE CITOYEN

Partenariat engagé de Clear Channel avec Too Good To Go, l’application leader dans la lutte contre le gaspillage alimentaire : ensemble, les deux acteurs ont mis en place un nouveau service ultra-géolocalisé, qui met en avant les commerces partenaires de l’application sur les totems digitaux du spécialiste en communication extérieure.

UNE RÉPONSE AUX ATTENTES DES FRANÇAIS. Ce service, qui bénéficie aux © Clear Channel

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UNE EFFICACITÉ CITOYENNE. En participant à la lutte contre le gaspillage, Clear Channel souhaite s’engager plus durablement dans la limitation des émissions de gaz à effet de serre. Selon Too Good To Go, un repas sauvé correspond en moyenne à un kilo de nourriture et donc à 2,5 kilos de CO2 économisés. Créée en juin 2016, l’application permet aux commerçants de bouche de revaloriser leurs invendus auprès des consommateurs. Téléchargée par plus de 5 millions de Français, partenaire de 11 000 commerçants, elle a déjà permis de sauver 10 millions de repas. « Nous sommes convaincus de l’utilité citoyenne de notre média et de sa capacité à améliorer la société dans laquelle nous vivons », estime Emmanuel Pottier, directeur général adjoint, en charge de la stratégie et de la transformation digitale de Clear Channel.

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foncières commerciales et à leur écosystème de partenaires, peut être déployé au cœur des villes, afin de dynamiser le tissu économique local et ses commerces. Une attente forte des Français, qui sont 68 % à souhaiter avoir accès à des informations sur les commerces de proximité grâce aux écrans digitaux, selon le Baromètre du centre-ville et des commerces réalisé par Clear Channel et l’association Centre-ville en mouvement, pour la quatrième année consécutive.



EN VUE

© Artchantiers

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DU STREET-ART À L’IMPRESSION NUMÉRIQUE IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #13 JANVIER 2020

Diplômées des Beaux Arts, Geneviève Beuchon et Anne le Breton travaillent sur l’esthétique de chantiers depuis 1986, date à laquelle elles fondent leur agence, Artchantiers. « Au départ, nous travaillions en street-art grand format, rappelle Anne le Breton. C’était une manière de nous exprimer publiquement sur des supports extérieurs et il s’agissait des tous premiers habillages de palissades de chantier ». Pionnières,


LES « PALISSADES À VIVRE » D’ARTCHANTIERS Pionnières de la communication de chantier, Geneviève Beuchon et Anne le Breton ont fait d’ARTCHANTIERS un acteur incontournable de ce secteur dynamique, mais en quête de sens. Sur un marché où la communication très grand format s’est beaucoup développée, les dirigeantes prônent une communication à hauteur d’hommes, où l’innovation permet d’apporter plus de valeur ajoutée à ces espaces en transition. Une philosophie mise en pratique sur un projet d’envergure - la construction du futur siège de BNP Paribas Real Estate sur un ancien site Renault, à Boulogne-Billancourt pour lequel Artchantiers a créé une étonnante « palissade à vivre ».

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les deux artistes travaillent pendant dix ans avec de la peinture. « On fonctionnait comme un atelier de décor de théâtre. On bossait au sol, avec une équipe de 15 peintres, se souvient Geneviève Beuchon. On louait des ateliers de maintenance SNCF pour pouvoir travailler ». Dans la seconde moitié des années 1990, Artchantiers bascule de la peinture vers l’impression numérique grand format. Le métier se tourne alors

vers la communication et l’esthétique de chantier. « Un chantier, c’est toujours un trauma, une perte de repères pour les riverains, analysent les fondatrices. Il faut travailler à réduire les nuisances et à créer du lien avec le territoire et ses habitants ». Les dirigeantes d’Artchantiers, qui travaillent en binôme sur les créations graphiques, gèrent aujourd’hui une trentaine de projets par an.


EN VUE LES « PALISSADES À VIVRE » D’ARTCHANTIERS

UNE PALISSADE SONORE ! Un savoir-faire qui a permis à Artchantiers de concevoir et réaliser sa palissade en un mois seulement ! « Heureusement, nous travaillons avec des partenaires de confiance depuis très longtemps », révèle Anne le Breton. La fabrication de la structure a été confiée à la société Arnholdt Echafaudages, tandis que les adhésifs qui recouvrent la palissade ont été imprimés par BS2i, spécialiste de l’impression numérique grand format, et posés par l’entreprise Versant. Enfin, la sonorisation des alcôves a été réalisée par Life Design Sonore (LDS), agence de design sonore basée à Limoges, qui a développée une technologie de diffusion du son sans fil et tactile, baptisée New’ee®, utilisant un principe unique de méca-acoustique vibratoire (mise en vibration de la matière) lui permettant UN TERRITOIRE RENDU AU PUBLIC. de s’intégrer directement dans la paroi. « Cette Spécialiste de la communication de chantier dimension sonore est une première en commudepuis plus de trente ans, Artchantiers répond nication de chantier. Le son n’est pas intrusif, à l’appel d’offres avec sa « palissade à vivre » : mais volontairement déclenché en tactile par une enveloppe qui ceinture le chantier et qui l’utilisateur, qui peut ainsi avoir permet une interaction avec accès à du contenu, évolutif, la ville, grâce à des alcôves « NOUS NE SOMMES PAS sans être noyé par du texte, ludiques rappelant les sheds de l’ancien site industriel et UNE AGENCE CLASSIQUE. explique Geneviève Beuchon. Cette communication, adaptée permettant aux piétons de NOTRE MÉTIER EST À aux malvoyants, crée un vérise reposer, de s’abriter, de MI-CHEMIN ENTRE LA table univers. LDS a utilisé des s’immerger dans un décor du archives sonores de Renault, passé (les usines Renault) ou du CRÉATION GRAPHIQUE notamment des bruits de futur (le siège BNP), et même ET LES MÉTIERS chaînes de montage, réalisé une d’écouter une histoire sortie des DU BÂTIMENT » interview de l’architecte, et créé murs grâce à un système sonore des mises en scène sonores pour déclenché par le toucher ! Anne LE BRETON, co-fondatrice d’Artchantiers. faire vivre le futur bâtiment, qui « Il s’agit d’un territoire en transera ouvert au public ». De quoi sition, qui a été balisé pour un appréhender le chantier, pour chantier, mais que l’on peut les acteurs du quartier ou les gens de passage, rendre au public, estime Geneviève Beuchon. avec plus de sérénité et un état d’esprit positif. On recrée du mobilier urbain là où il tend à « La communication très grand format et notamdisparaître. Il faut aussi de l’innovation technoment les bâches imprimées se sont beaucoup logique, mais qui soit au service de l’humain ». développées dans l’habillage de chantier, car Véritable maître d’œuvre, Artchantiers a fait elles offrent une très forte visibilité. Mais nous valoir toute son expertise pour mener à bien souhaitons nous concentrer sur les palissades, ce projet, destiné à rester 24 mois. « Nous ne qui permettent une communication à hauteur sommes pas une agence classique, précise d’hommes, avec des messages différents Anne le Breton, co-fondatrice. Nous connaiset des informations qui sont mieux perçues sons parfaitement les contraintes d’un chantier par un public plus réceptif, analyse Gene- la sécurité, les conditions climatiques, les viève Beuchon. Et pour faire des réalisations accès - ce qui nous permet d’être une interqui ont du sens, le fond et la forme doivent face entre le maître d’ouvrage, les prestataires être raccord ». Avec ses palissades à vivre, du chantier et le public. Notre métier est à Artchantiers a, semble-t-il, trouvé la bonne mi-chemin entre la création graphique et les formule. métiers du bâtiment ».

Face à l’Ile Seguin, à Boulogne-Billancourt, elle déploie depuis l’été dernier ses 45 mètres de long, sur tout le linéaire de la future place Georges Besse. Elle, c’est la « palissade à vivre », imaginée par Artchantiers pour habiller le chantier « Métal 57 », un projet immobilier de 37 000 m2 bâti sur un ancien site emblématique des usines Renault, duquel doit sortit le futur siège de BNP Paribas Real Estate. « Il s’agit d’une lieu chargé d’histoire, pour lequel les riverains se sont battus, notamment afin de protéger les sheds, ces toitures en V typiques des sites industriels, explique Geneviève Beuchon, co-fondatrice de la société Artchantiers. BNP voulait une palissade de chantier innovante, pas une communication classique ».

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© Cécile Touati - decanoisette.com

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QUAND LE PRINT SE PARE DE NOBLESSE Attirer et fidéliser des consommateurs toujours plus connectés, exigeants et zappeurs, est l’un des plus gros défis auxquels font face les marques aujourd’hui. Sur ce marché de « l’attention » ultra-concurrentiel, l’embellissement du support imprimé devient un levier de séduction majeur. Avec les progrès des systèmes d’ennoblissement numérique, les marques, mêmes les plus petites, peuvent aujourd’hui s’offrir dorures et vernis sur de courtes séries, dans des délais très réduits, avec les avantages de la personnalisation. Une offre complémentaire au savoir-faire des embellisseurs traditionnels, qui travaillent sur des volumes plus importants et répondent à des projets complexes. Et avec l’arrivée des technologies permettant de connecter et d’augmenter les supports imprimés, de nouvelles perspectives s’ouvrent aux marques. Florent Zucca

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FAIRE MOINS POUR FAIRE MIEUX.

Le secteur du livre est symptomatique de ce nouvel appétit pour l’ennoblissement des supports imprimés. « En France, les ouvrages de littérature conservent encore bien souvent un design classique, mais une nouvelle tendance à l’embellissement se développe depuis quelques années, notamment pour les livres jeunesse, explique Régis Ruys, chef de produits Industrial printing chez Konica Minolta, qui commercialise la gamme de machines d’ennoblissement numérique MGI JETvarnish. Pour ces ouvrages grand public devant se distinguer dans les rayons des librairies ou des grandes surfaces, les effets métalliques et les vernis sélectifs ou texturés sont de plus en plus souvent demandés. La tendance est bien établie dans les pays anglo-saxons et elle gagne du terrain aujourd’hui en France ».

« L’IDÉE C’EST D’IMPRIMER MOINS, MAIS IMPRIMER MIEUX. LE PRINT DOIT SUSCITER UN EFFET “WAHOU” » Cyril-Alexandre BLANC, Pdg des Ateliers Agis.

Vernis relief brillant, vernis paillettes et pelliculage soft touch : la couverture du nouveau livre de la star de YouTube Roxane, imprimé et façonné à 200 000 exemplaires par l’Imprimerie Pollina, a été ennobli par Japell Hanser & SAG.

© Solar Editions

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ne star de YouTube qui fait appel aux services d’un embellisseur traditionnel pour la couverture d’un livre ? L’anecdote est savoureuse et dit tout du pouvoir de l’ennoblissement. Avec plus de 3 millions d’abonnés à sa chaîne YouTube (L’Atelier de Roxane), la pâtissière Roxane est une influenceuse de premier plan, qui régale ses followers de ses recettes les plus savoureuses. Mais il faut croire que le print garde encore tout son pouvoir de légitimation, car Roxane édite aussi des livres de recettes. Pour son dernier ouvrage, Recettes en famille, la maison d’édition Solar (groupe Editis) a fait appel au groupe Japell Hanser & SAG (91) pour ennoblir la couverture de l’ouvrage, publié à 200 000 exemplaires, imprimés et façonnés par l’Imprimerie Pollina. « La consigne était de donner un aspect “sucre glace” à la couverture, tout en mettant le titre en relief. La difficulté consistait à déposer les paillettes après le relief, qui provoque une surépaisseur, explique Jean-Baptiste Aglaghanian, directeur de Japell Hanser & SAG. Nous avons appliqué un vernis relief brillant, un vernis paillettes “pure white” et un pelliculage soft touch ».

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© Konica Minolta

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Mais l’édition n’est pas le seul secteur à mettre en valeur ses applications grâce aux techniques d’embellissement. La communication imprimée (brochures, catalogues, cartes de vœux, invitations, marketing direct, marketing corporate), le packaging ou encore le marché de l’étiquette ont recours à l’ennoblissement de leurs productions. « Une grande marque de luxe parisienne avait remplacé ses supports commerciaux imprimées par des tablettes digitales, renvoyant une image qui n’était plus en adéquation avec son prestige. Les clients et les retailers qui distribuent la marque souhaitaient recevoir de belles plaquettes, avec de la matière et du toucher. La marque est donc revenue au print et à l’ennoblissement, témoigne CyrilAlexandre Blanc, Pdg des Ateliers Agis (35), spécialiste de l’embellissement traditionnel de produits imprimés et produits finis, qui s’est équipé d’une machine numérique JETVarnish. Une grande marque horlogère suisse, qui édite chaque année un ouvrage avec une couverture cartonnée et rembordée, est revenue à cette solution après un passage sur support souple. Je peux également citer un client du BTP, revenu au catalogue imprimé après être passé au tout digital et constaté une baisse de son chiffre d’affaires ». Des constats qui ne traduisent pas une croissance du marché de l’imprimé, mais bien une montée en gamme. « Nous sommes sur un marché baissier. Les papetiers constatent une baisse annuelle de 10 % des volumes de production. L’idée c’est d’imprimer moins, mais imprimer mieux. Le print doit susciter un effet “wahou” », poursuit le Pdg des Ateliers Agis.

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« L’objectif d’un ennoblissement, c’est d’améliorer la visibilité des produits, de capter et de retenir l’attention en linéaire. On crée une accroche optique et tactile, grâce notamment aux effets de relief et de matière. Et quand un client a pris en main un produit, l’acte d’achat est presque gagné ». Régis RUYS, chef de produits Industrial Printing chez Konica Minolta.


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UN BÉNÉFICE QUANTIFIABLE.

« L’objectif d’un ennoblissement, c’est d’améliorer la visibilité des produits, de capter et de retenir l’attention en linéaire. On crée une accroche optique et tactile, grâce notamment aux effets de relief et de matière. Et quand un client a pris en main un produit, l’acte d’achat est presque gagné », poursuit Régis Ruys. En effet, d’après plusieurs études menées par les chercheurs universitaires américains Joann Peck (Université du Wisconsin), Jennifer Wiggins (Université de Kent) et Terry Chiders (Université de l’Iowa), le toucher augmente la sensation de possession, qui provoque à son tour une hausse de la valeur perçue de l’objet. Ainsi, dans le domaine du packaging, un emballage avec une impression spéciale et un ennoblissement amélioreraient de 46 % la perception de la qualité du produit, permettrait un temps d’identification en linéaire deux fois plus rapide qu’avec un emballage classique et provoquerait un temps d’attention plus long de 21 %1.

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« Les marques utilisent le print pour se différencier et apporter de l’émotion et de la valeur ajoutée. D’où la forte demande pour les solutions d’embellissement, confirme Isabelle Savin, production marketing manager chez Xerox, constructeur des presses numériques iGen5 et Iridesse, qui offrent des solutions d’ennoblissement. D’après une étude réalisée par la société InfoTrends, les donneurs d’ordres européens sont prêts à payer un supplément de 40 à 90 %, en fonction des effets, pour des documents ennoblis ».

LE NUMÉRIQUE TIRE LA CROISSANCE. Mais ce retour en grâce du

print ennobli se fait à deux vitesses. L’embellissement traditionnel est en baisse depuis une dizaine d’années. « Notre activité est intimement liée à celle du print. Nous avons subi la crise de l’imprimé face à la montée en puissance du digital. Certains documents institutionnels et financiers ont disparu des commandes, explique Jean-Baptiste Aglaghanian.

PACKAGING :

LE R.O.I. DE L’ENNOBLISSEMENT

+ 46 %

Bénéfice d’un emballage avec impression spéciale et ennoblissement sur l’amélioration de la perception de la qualité d’un produit.

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© Konica Minolta

Le temps d’identification d’un packaging ennobli en linéaire est deux fois plus rapide que celui d’un emballage classique.

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+ 21 %

La hausse du temps d’attention d’un consommateur sur un emballage quand celui-ci est ennobli.



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« D’après une étude réalisée par la société InfoTrends, les donneurs d’ordres européens sont prêts à payer un supplément de 40 à 90 %, en fonction des effets, pour des documents ennoblis ». Isabelle SAVIN, Production marketing manager chez Xerox.

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Japell Hanser & SAG s’est donc concentré sur les travaux haut de gamme, avec des produits impactants ». À contrario, l’embellissement numérique enregistre une croissance annuelle de 27 % et devrait générer un volume de 25 milliards de pages au niveau mondial en 20202. Le numérique, qui ne représente encore que 2 % du marché de l’embellissement, possède donc un énorme potentiel de développement.

« FAIRE DU MOTIF OU DE L’ÉPAISSEUR EN EMBELLISSEMENT TRADITIONNEL, C’EST COMPLIQUÉ. EN REVANCHE, EN TRADITIONNEL, ON PEUT FAIRE UN VÉRITABLE TRAVAIL D’ARTISTE, EN MULTIPLIANT LES EFFETS ET LES NIVEAUX D’ENNOBLISSEMENT » Régis RUYS, chef de produits Industrial printing chez Konica Minolta.

© Xerox

Pourtant, ennoblissement traditionnel ou numérique, chaque technologie possède avantages et inconvénients, et répond à des besoins différents. Les effets de vernis sélectifs, de dorure, de gaufrage, d’estampage, existaient bien avant l’apparition de l’ennoblissement numérique. Ils sont réalisés depuis longtemps sur des systèmes flexo ou sérigraphiques, pour des secteurs comme le packaging de luxe, l’étiquette, ou la communication événementielle. Mais ces technologies traditionnelles d’ennoblissement restent réservées à des marchés haut de gamme ou de volume, en raison des coûts de calage. En effet, en traditionnel, des effets comme la dorure à chaud ou le gaufrage nécessitent la production d’outils (voir pages 36 à 38), rendant l’opération rentable uniquement sur des impressions en grande série. De leur côté, les systèmes d’ennoblissement numérique déposent le vernis par la technologie jet d’encre, et la dorure en collage sur le vernis. « En éliminant les formes imprimantes, remplacées par un fichier électronique, le numérique réduit les coûts fixes, élimine les temps de calage et supprime les délais de production des outils », explique le constructeur Konica Minolta, dans un e-book consacré à l’ennoblissement numérique. Cette technologie démocratise ainsi l’accès aux effets de finition et permet la production de courtes séries. Une réponse à un vrai besoin pour les courts tirages de la part des donneurs d’ordres. Enfin, le numérique permet de réaliser d’étonnants effets de texture, de matière ou de grain par application de vernis 3D.

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DES TECHNOLOGIES COMPLÉMENTAIRES. « Faire du motif ou de l’épaisseur

© Cécile Touati - decanoisette.com

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en embellissement traditionnel, c’est compliqué. En revanche, en traditionnel, on peut faire un véritable travail d’artiste, en multipliant les effets et les niveaux d’ennoblissement, reconnaît Régis Ruys. Dans le secteur du luxe, certaines marques font même fabriquer à façon leurs propres feuilles de dorure (le foil, ndlr), qu’elles destinent à un seul prestataire d’ennoblissement ». « L’embellissement numérique est complémentaire du traditionnel. Auparavant, il était très compliqué de vernir de toutes petites séries, de vingt feuilles par exemple. Aujourd’hui, grâce au numérique, c’est possible, admet Jean-Baptiste Aglaghanian. Pour les produits standard, l’ennoblissement numérique est parfait. Mais dès qu’on sort des sentiers battus, il est préférable de repasser en traditionnel ». « En numérique, on ne peut pas changer la tension de surface du média d’impression, donc il peut y avoir des problèmes d’accroches sur certains supports, complète Régis Ruys. On peut encore faire des progrès sur des supports ouverts texturés, même si certains fabricants de papier proposent aujourd’hui des gammes de papiers de création pour ennoblissement numérique ». « En sérigraphie, il n’y a pas de limite, on peut tout vernir et tout imprimer, mais la technologie est plus lourde à mettre à mettre en œuvre, donc plus adaptée aux gros tirages. En numérique, la matière est plus chère, donc on reste sur des petites séries, mais la technologie est parfaite pour faire des données variables », conclut le directeur de Japell Hanser & SAG.

LA PERSONNALISATION ENNOBLIE.

Car à l’instar de l’impression numérique, l’un des grands avantages de l’embellissement numérique, c’est de pouvoir gérer des données variables. Et donc de personnaliser les documents préalablement imprimés en numérique. Il est aujourd’hui possible d’imaginer des invitations individualisées avec une dorure ou un vernis sélectif sur le nom du destinataire, des courriers nominatifs ou des tickets d’entrée numérotés et ennoblis sur le même principe. Des capacités qui ouvrent des nouveaux horizons, notamment pour le secteur de la communication événementielle. Dans le monde du packaging aussi, l’impression et l’ennoblissement de données variables offre l’opportunité de réaliser des emballages uniques, de manière rentable. « L’emballage de produits de consommation (alimentaires, cosmétiques, pharmaceutiques, etc.) est le domaine de prédilection des traitements post-impression (vernis, dorure ou embossage). Si l’embellissement de packaging en grande série reste un domaine sur lequel les imprimeurs équipés de chaînes de production flexo sont encore souvent les mieux placés, l’ennoblissement numérique ouvre la voie à des applications nouvelles en plus courtes séries, comme la

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« L’EMBELLISSEMENT NUMÉRIQUE EST COMPLÉMENTAIRE DU TRADITIONNEL. AUPARAVANT, IL ÉTAIT TRÈS COMPLIQUÉ DE VERNIR DE TOUTES PETITES SÉRIES. AUJOURD’HUI, GRÂCE AU NUMÉRIQUE, C’EST POSSIBLE » Jean-Baptiste AGLAGHANIAN, directeur de Japell Hanser & SAG.

production d’emballages événementiels en série limitée, le prototypage, ou encore la réalisation de marchés tests (plusieurs versions d’un même emballage sont testés in situ, dans les linéaires d’un ou plusieurs points de vente, avant un choix définitif) », analyse le constructeur Konica Minolta. Enfin, le monde de l’étiquette s’est largement emparé du phénomène de l’embellissement à son tour, porté notamment par les secteurs des cosmétiques et des vins et spiritueux. « Nous réalisons la moitié de notre chiffre d’affaires avec les cosmétiques, les vins et l’épicerie fine. Ce sont des marchés premium où la plupart de nos clients souhaitent au moins une technique d’ennoblissement sur leurs étiquettes, notamment le marquage à chaud, qui est la technique la plus courante, celle que l’on voit le plus souvent en linéaire », explique Semi Abbes, responsable marketing et communication du groupe Azur Adhésifs (38), spécialiste de l’impression d’étiquettes adhésives. Si l’imprimeur isérois est équipé des deux presses numériques pour l’impression des étiquettes, il reste fidèle aux techniques traditionnelles (flexo, sérigraphie, marquage à chaud) pour l’ennoblissement. « Dans le monde viticole, quelques marques tentent l’originalité, mais cela reste un marché traditionnel, qui sollicite essentiellement du marquage à chaud. En revanche, le marché de la bière se développe beaucoup et certains brasseurs montent en gamme au niveau de leurs étiquettes, qui se rapprochent désormais des standards du vin, poussés par des clients qui sont prêts à payer plus cher pour des produits haut de gamme », analyse Semi Abbes.


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cations de traçabilité ou de paiement, la NFC permet d’embarquer un large éventail de fonctions actualisables à tout moment. Et ce, sur tous types d’imprimés : carte de visite, mailing, affichage, manuel… Mais ces solutions digitales peuvent-elles être considérées comme de l’ennoblissement ? « Le papier connecté ne rend pas l’imprimé plus beau, mais plus interactif, donc ce n’est pas de l’embellissement, plutôt de l’enrichissement, analyse Isabelle Savin. L’imprimé reste statique, mais l’information véhiculée par le papier, elle, est en mouvement. L’enrichissement permet également de mesurer, a posteriori, l’impact de l’imprimé ». « Le but de l’ennoblissement est de créer une émotion, donc oui, les solutions digitales peuvent être considérées comme de l’ennoblissement, estime Jean-Baptiste Aglaghanian. Mais dans ce contexte, le digital - plat, sans profondeur - doit être associé à un ennoblissement imprimé, car c’est d’abord le support print qui va attirer le regard ». Ennobli et enrichi, le print n’a sûrement pas dit son dernier mot. 1 - Source : Livre blanc « The impact of high-visibility enhancements on shelf presence : a second study », The Foil & Specialty Effects Association (FSEA). 2 - Source : Etude InfoTrends « Beyond CMYK, the use of special effects in digital printing »

Azur Adhésifs, spécialiste des étiquettes adhésives, a noué un partenariat avec la start-up SnapPress (désormais groupe Argo), dont l’application permet d’apporter de la valeur ajoutée aux étiquettes avec de la réalité augmentée. L’occasion, pour les marques, de se différencier et d’attirer une nouvelle cible de consommateurs. © Azur Adhésifs

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ENNOBLISSEMENT DIGITAL. Mais si Azur Adhésifs ne s’est pas encore converti à l’embellissement numérique, le groupe a, en revanche, ouvert une porte vers l’ennoblissement digital. Depuis l’an passé, le spécialiste des étiquettes adhésives a noué un partenariat avec la start-up SnapPress (désormais groupe Argo), dont l’application est disponible sur Android et iOS et permet d’apporter de la valeur ajoutée aux étiquettes avec de la réalité augmentée. L’occasion, pour les marques, de se différencier et d’attirer une nouvelle cible de consommateurs, mais aussi l’opportunité de changer régulièrement leurs messages ou les informations qu’elles souhaitent communiquer. Pour donner vie à un imprimé, la réalité augmentée et la NFC sont les deux technologies dominantes. Les progrès de la reconnaissance visuelle permettent aujourd’hui de scanner n’importe quel support, pour révéler des contenus digitaux. La société SnapPress s’est imposée comme un précurseur en France de la lecture de contenus augmentés. Conçue comme un navigateur universel, l’application SnapPress affiche aujourd’hui plus de 240 références dans la presse, l’édition, le retail ou la grande distribution. Avec la NFC (Near Field Communication ou communication en champ proche), la technologie - une puce ultra-plate lisible par tout mobile compatible - est concentrée dans le support. Utilisée à l’origine pour des appli-

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LES CHIFFRES DE L’ENNOBLISSEMENT NUMÉRIQUE

c’est la croissance annuelle du marché de l’embellissement numérique

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milliards :

c’est le nombre de pages qui devraient être ennoblies en numérique en 2020, au niveau mondial.

2%

c’est la part de marché du numérique dans le secteur de l’embellissement.

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27 %


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QUAND L’HUILE D’OLIVE SE FAIT JOAILLERIE

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Pourquoi avoir choisi d’ennoblir vos étiquettes ? J’ai la chance de travailler une matière première noble, avec des vertus exceptionnelles. Je souhaitais simplement accorder à ce cru d’exception une attention particulière. Nous l’avons mis en valeur dans des flacons parés - façon joaillerie - d’un bouchon en tête de bois naturel, orné d’un médaillon en or estampé de l’emblème de la maison et revêtu d’une robe de soirée et d’une broche en or galbée. Quelles étaient les contraintes à respecter pour ces étiquettes ? Les contraintes étaient nombreuses. La première exigence était de pouvoir nettoyer l’étiquette en cas de maladresse, sans pour autant retrouver une texture de type « plastique » ou polypropylène. La deuxième contrainte était la taille de l’étiquette destinée à notre flacon de 700 ml : celle-ci devait avoir une longueur de 300 mm et être apposée sur une forme conique et large, un défi complexe. Et pour les flacons de 500 et 200 ml, le casse-

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© Oleisys

Trois questions à Antony Gallou, fondateur de la marque d’huile d’olive Oleisys, qui a fait appel aux services de la société Azur Adhésifs pour imprimer et ennoblir les étiquettes de ses produits.

tête consistait à faire le tour des flacons avec une seule étiquette, en mettant en valeur la broche en or galbée, tout en laissant un espace de 3 à 5 mm entre les deux extrémités. Il a fallu également prendre en considération les contraintes techniques concernant la partie galbée or, et donc revoir la taille des textes et du design aux dimensions imposées par l’imprimeur. Quelles techniques d’ennoblissement ont été appliquées sur vos étiquettes ? Le support est un papier « Tintoretto Label » du fabricant Fedrigoni, sur lequel ont été appliqués un vernis or brillant, du galbe, de l’or chaud et du vernis 3D. Le projet, de la création graphique jusqu’à la réception des étiquettes, a duré environ 9 mois. Le résultat est exceptionnel et les retours des clients et distributeurs sont extrêmement positifs. Nous allons poursuivre dans cette voie, car la créativité est l’essence même de la Maison Oleisys. Sublimer nos produits fait partie de mes principales priorités. Nous avons beaucoup d’idées et de nouveaux défis techniques attendent Azur Adhésifs.



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PETIT PRÉCIS D’ENNOBLISSEMENT (Re)découvrez les grandes techniques qui permettent à l’embellissement traditionnel de donner à l’imprimé ses lettres de noblesse. (Source : Japell Hanser & SAG Toutes photos © Cécile Touati - decanoisette.com)

MARQUAGE À CHAUD I I 36

Il peut être or, argent, de couleur, mat ou brillant. Le marquage à chaud possède plusieurs avantages : il est couvrant, opaque et peut se travailler au niveau de sa matière même, prenant des effets de texture qui lui donnent une richesse supplémentaire. Exploité sur un couché ou un papier de création, le marquage à chaud revêt un caractère haut de gamme et luxueux. Et associé à un gaufrage, ses effets sont amplifiés. On applique, à chaud, une pellicule de pigments colorés ou métallisés sur le support (papier, carton, PVC), à l’aide d’un cliché en métal dont le motif est gravé en relief. Le marquage peut être microstructuré et texturé, ou encore galbé.

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GAUFRAGE Accrocher la lumière, donner au papier des nuances de volume, jouer l’épure ou la sophistication : la technique du gaufrage est garante d’élégance et de raffinement, qu’elle soit utilisée seule ou associée à un marquage à chaud, une sérigraphie ou une découpe, qui amplifieront ses effets. Recherche de modernité ou de classicisme : le gaufrage s’exploite sans restriction et s’adapte à tous les types de créations.

Le gaufrage consiste à créer un motif en relief, grâce à un cliché gravé en profondeur et un second gravé en relief, entre lesquels est placé le support. Pressées, les deux parties créent un volume par déformation. Gaufrages texturés ou multiniveaux, et estampages (déformations en creux) complètent la gamme des techniques.


DOSSIER

SÉRIGRAPHIE Imprimer des couleurs lumineuses, saturées, denses ou fluorescentes, mates, brillantes ou métalliques. Déposer des vernis qui apporteront texture, brillance ou volume. Autant d’atouts qui constituent la richesse de l’impression sérigraphique, technique qui offre un large spectre d’applications. L’impression sérigraphique consiste à appliquer des encres ou des vernis sur divers supports (papier, carton, PVC...) à travers un écran (ou pochoir) de différentes mailles.

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VERNIS Mats, satinés, brillants, colorés, pailletés, nacrés, structurés : les vernis constituent une gamme riche d’artifices. Des plus étonnants aux plus discrets, ils offrent une vaste palette pour jouer les nuances, oser les contrastes, tester des associations, composer des mélanges, expérimenter des textures. Une vraie source d’effets visuels et tactiles. Les vernis sélectifs sont appliqués soit par transfert avec une plaque photopolymère en relief (offset), soit à travers un écran de différentes mailles (sérigraphie), tandis que les vernis en plein sont appliqués sur toute la surface du support avec un cylindre caoutchouc.


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PELLICULAGE Mate ou brillante, la transparence du pelliculage lui permet d’embellir et de protéger. Puis, en se dotant d’effets de métal argent ou doré, en devenant parfois miroir, scintillement irisé ou couleur intense, il offre un véritable potentiel créatif aux artifices étonnants, complices de la lumière. On applique, sur des supports synthétiques et des papiers, un film encollé, opaque ou transparent. Le pelliculage s’opère par calandrage, procédé qui consiste à laminer le film entre des cylindres chauffés.

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FAÇONNAGE Les dernières phases de fabrication concrétisent une création. Découper, plier, coller, assembler, sont autant d’étapes essentielles qui finalisent un document. Simple ou complexe, le façonnage est l’aboutissement du projet. Il révèle sa forme définitive, son originalité, ses subtilités, son parti pris. Soin et précision sont alors les maîtres mots. Le façonnage rassemble les opérations qui finalisent la fabrication d’un projet. On y retrouve les étapes de découpe, de rainage et de pliage/collage.

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GRAND ANGLE

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DÉCORATION :

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ON REFAIT LE FILM !


GRAND ANGLE DÉCORATION : ON REFAIT LE FILM !

Il n’a jamais été aussi facile de personnaliser un espace. Après le grand retour du papier peint et la démocratisation des murs en toile tendue, c’est l’adhésif qui monte au front. Et il ratisse large. Rares sont les fabricants à ne pas proposer aujourd’hui une collection de films architecturaux pour personnaliser murs, sols, vitres et même mobilier. En 2020, les possibilités qui s’offrent aux designers sont quasi infinies. Par Cécile Jarry

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Face au renouveau du papier peint et à la démocratisation des murs en toile tendue, les fabricants d’adhésifs sont sur les rangs pour avoir droit, eux aussi, à leur part du gâteau. Un gâteau plus qu’appétissant... Si l’on en croit les chiffres de l’étude The Future of Decorative Printing to 2023 du cabinet Smithers Pira, le marché de la décoration imprimée, estimé à 16,7 milliards d’euros en 2018, devrait en effet enregistrer une croissance annuelle de 5 % d’ici à 2023. Un « boom » attendu auquel aucun secteur n’échappe. À l’heure d’AirBnb et des sites d’avis de consommateurs, hôtels et restaurants misent sur la décoration

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es stickers avec lesquels on décorait nos murs au début des années 2000 ont bien évolué. Les petites figurines en vinyle, aussi originales soient elles, ont laissé la place à de véritables fresques. Des fresques aux effets parfois tellement réalistes que l’on se laisse surprendre. Signe des temps, « aux Etats-Unis, une grande chaîne d’hôtels de luxe a refait toutes ses portes de chambre avec des vinyles impression bois, raconte un fabricant de films adhésifs. Une opération gagnant-gagnant, puisque les clients n’y ont vu que du feu et que la transformation n’a pris que très peu de temps ».

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« IL Y A DEUX ANS ENCORE, LES DESIGNERS ÉTAIENT FRILEUX PAR RAPPORT AU SUPPORT ADHÉSIF. AUJOURD’HUI, LE COÛT ET LA FACILITÉ D’USAGE DE NOS PRODUITS COMMENCENT À PORTER LEURS FRUITS ET NOS SUPPORTS FONT DÉSORMAIS PARTIE DES MÉDIAS PRÉCONISÉS PAR LES ARCHITECTES » Marine GUELAIA, business manager development Décoration, Hexis

pour se démarquer. Face à la concurrence du e-commerce, les boutiques physiques deviennent des lieux instagrammables et renouvellent leurs intérieurs aussi vite que leurs collections, pour faire vivre aux clients une expérience. Répondant aux besoins du bien-être au travail et déclinant leur image de marque jusque dans leurs propres locaux, les entreprises réaménagent leurs bureaux et se piquent de signalétique décorative. Rompant avec les méthodes traditionnelles, hôpitaux et écoles utilisent la décoration imprimée pour ses vertus thérapeutiques et éducatives. Enfin, à l’heure d’Instagram, le grand public cherche à tout prix à prouver sa singularité en personnalisant ses intérieurs. « La décoration n’est plus un marché de niche pour les fabricants d’adhésifs. Les quantités produites restent, certes, bien inférieures à celles destinées au marché du covering de véhicules, mais il est indéniable que c’est un secteur en plein développement, sur lequel nous nous devons d’être », confirme Alexis Courtois, business development manager France, Espagne et Portugal pour le groupe Arlon. Le fabricant sort cette année sa première collection de films vinyles dédiés à la décoration, pour personnaliser murs et vitrages en intérieur, comme en extérieur. « Il s’agit d’une vraie gamme, puisque nous déclinons 160 supports dès le lancement. Nous mettons l’accent sur les propriétés techniques de nos films, qui ne se déforment pas pour que les visuels imprimés conservent leurs bonnes proportions. Nous proposons aussi des colles adaptées, en fonction des supports à personnaliser, afin d’optimiser l’étape cruciale de la pose ».


GRAND ANGLE DÉCORATION : ON REFAIT LE FILM !

© Arlon

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LA DÉMOCRATISATION DES USAGES. « L’adhésif est arrivé chez les peintres en lettres à la fin des années 1980, avec les premières machines de découpe. Puis, l’impression numérique s’est développée et les peintres en lettres sont devenus des imprimeurs. Les premiers stickers adhésifs pour la décoration sont apparus dans la foulée et ont grignoté le marché des peintres en décor, se souvient Anthony Plessis, gérant de l’agence Acte Déco, spécialisée dans la personnalisation d’espaces. Aujourd’hui, on n’a que l’embarras du choix en termes de solutions à proposer à nos clients. L’heure est désormais à la démocratisation de toutes ces nouvelles propositions ». « Nous n’en sommes en effet qu’au début, confirme Marine Guelaia, business manager Development Décoration chez le fabricant Hexis. Il y a deux ans encore, les designers étaient frileux par rapport au support adhésif. Aujourd’hui, des arguments comme le coût, mais aussi la facilité d’usage de nos produits, commencent à porter leurs fruits et nos supports font désormais partie des médias préconisés par les architectes ».

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« AUJOURD’HUI, ON A L’EMBARRAS DU CHOIX EN TERMES DE SOLUTIONS À PROPOSER À NOS CLIENTS. L’HEURE EST DÉSORMAIS À LA DÉMOCRATISATION DE CES NOUVELLES PROPOSITIONS », Anthony PLESSIS, gérant, Acte Déco


EN CHIFFRE

16

milliards d’euros :

le montant du marché mondial de la décoration imprimée en 2018.

5%

la croissance annuelle du marché d’ici à 2023.

© 3M

SOURCE : The Future of Decorative Printing to 2023, cabinet Smithers Pira


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DES EFFETS PLUS VRAIS QUE NATURE. Films à effets, films texturés,

décors ultra réalistes : depuis quelques années, les fabricants sortent l’artillerie lourde pour répondre à la demande. C’est à qui proposera le plus d’effets et le plus de réalisme. Avec son concours Mactac Creative Awards, Mactac a fait partie des pionniers sur ce marché et a contribué à démocratiser l’usage du film pour le secteur de la décoration. Sa gamme WallWrap notamment, multiplie les effets : elle décline en particulier trois films texturés pour donner vie et relief à tous types de décors, donnant l’impression que l’on est face à du cuir, un canvas ou, mieux, une toile de maître. En réponse à la concurrence du papier peint et des toiles tendues, Avery Dennison innove dans sa gamme Interior Design, avec un film textile et flexible doté d’une finition canvas et spécialement conçu

pour les applications de revêtement de mur et d’art graphique mural. Et un support d’impression papier, au toucher soyeux le MPI 8520 Wall Paper - vient également compléter la gamme cette année. Les films dédiés à l’univers de la décoration sont également un levier de croissance majeur depuis plusieurs années pour 3M. Le fabricant, qui préfère parler de finitions architecturales, annonce, pour sa gamme DI-NOC, plus de 800 finitions disponibles dans plus de 20 familles d’effets matière. Nouveauté 2020 : la gamme DI-NOC Glass Finishes a été conçue pour s’appliquer sur les surfaces en verre. Déclinée en 18 motifs, allant du bois au métal en passant par le tissu ou encore la pierre, elle permet de transformer une zone d’accueil en un espace lumineux ou bien de personnaliser une simple table en verre en lui donnant, par exemple, un effet textile.

© Arlon

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Le fabricant Arlon sort cette année sa première collection de films vinyles dédiés à la décoration, pour personnaliser murs et vitrages en intérieur, comme en extérieur. IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #13 JANVIER 2020



GRAND ANGLE

© 3M

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DES ÉCONOMIES DE RÉNOVATION.

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Chez Cover Styl’, la gamme de revêtements est destinée à la personnalisation des murs et du mobilier. Plus de 600 modèles sont disponibles, répartis en huit catégories : bois, cuirs, marbres, textiles, paillettes, pierres naturelles, couleurs unies et métallisées. « Nos films sont garantis dix ans. Et on estime qu’ils permettent entre 50 et 70 % d’économies par rapport à une rénovation classique. De nombreux hôtels en Europe et dans le reste du monde utilisent nos solutions pour rénover leurs établissements », explique le fabricant. Parmi ses références, le Mariott de la place Vendôme, à Paris, qui a été convaincu par ses effets bois plus vrais que nature.

« IL EST PLUS RENTABLE POUR NOS CLIENTS DE RÉNOVER LEURS ÉLÉMENTS DE BOUTIQUE AVEC UN FILM QUE DE RACHETER UN MEUBLE PROFESSIONNEL. D’AUTANT QUE NOUS AVONS À NOTRE DISPOSITION DES EFFETS DE TEXTURES QUI NOUS PERMETTENT DE PROPOSER DES PERSONNALISATIONS DE QUALITÉ » Marc-Antoine LENGAIGNE dirigeant, Publi24

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Depuis 2018, le fabricant français de films Hexis déploie son « Hex’périence » sur le marché de la décoration, avec une gamme complète de solutions qui comprend à la fois des films imprimables, des laminations spécifiques et des textures, autrement dit un complexe d’impression entièrement personnalisable au service de la décoration. « C’est du sur-mesure. Nous avons aujourd’hui des clients dans tous les domaines d’activité. Cela va du cabinet médical aux bureaux d’un groupe comme EDF, en passant par un restaurant ou l’intérieur d’un train. Pour chaque usage, nous avons des solutions adaptées. Dans les milieux de la santé par exemple, nos laminations anti-microbiennes nous permettent de faire la différence », dévoile Marine Guelaia. Dans un tout autre style, au printemps 2019, le fabricant a lancé une lamination « peau de croco », pour donner un effet original aux films imprimés. « Le “PCgator” est utilisable pour laminer tous types de films imprimés. Le but est de venir ajouter une touche de style unique, avec un effet de matière impossible à réaliser avec de la peinture », précise Marine Guelaia.


WORKSPACE EXPO : Pour son édition 2020, le salon Workspace Expo accueillera plus de 260 marques françaises et internationales, spécialistes de l’aménagement des espaces de travail. Un espace tendances, baptisé « Humanize[d] » et réalisé par l’architecte Karl Petit, sera proposé aux visiteurs autour du thème du voyage et de l’évasion dans l’univers tertiaire. Quatre grands axes seront traités : le voyage, la curiosité, l’escale et le sauvage. Modularité et flexibilité seront les mots d’ordre. Un cycle de conférences, mené à la fois par les partenaires historiques du salon Office & Culture et l’Arseg / Workplace Magazine, mais aussi par les exposants, permettra d’échanger sur les tendances actuelles et à venir, et de mieux appréhender les évolutions du bureau de demain. Des workshops seront également animés par les exposants du salon.

© H2 Impression / Hexis

LE BUREAU DE DEMAIN

Le salon du Design, du Mobilier et de l’Aménagement des Espaces de Travail se déroulera du 10 au 12 mars 2020, à Paris Porte de Versailles (Pavillon 1). www.workspace-expo.com


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Autre nouveauté qui a le vent en poupe : les films à effet dichroïque, qui permettent de jouer avec la lumière et la transparence. Les grands distributeurs européens de médias d’impression, comme Antalis et Igepa, proposent eux aussi leur propre marque de supports adhésifs pour des usages liés à la décoration. Avec sa collection Coala Interior Film, c’est 650 références de revêtement adhésif que décline Antalis. De son côté, Igepa creuse son sillon sur ce marché. En France, la nouvelle personnalisation du réseau Fitness Park a notamment été réalisée avec ses films.

DE NOUVEAUX USAGES. Doté de son propre atelier de production et de son équipe de poseurs, Acte Déco surfe aujourd’hui sur son expérience de près de vingt ans dans le secteur pour tester de nouveaux usages. « Aujourd’hui, la personnalisation des murs, des sols et des vitres sont des sujets que nous maîtrisons bien. Mais nous sortons également du cadre avec de la pose de “papier peint” en extérieur, sur les murs et les façades », précise Anthony Plessis. Donner de la couleur à la façade de son bâtiment, sans pour autant investir dans un nouveau crépi, c’est en effet possible grâce à la nouvelle gamme de revêtements adhésifs Envision déve-

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© CoverStyl

SELON LE FABRICANT COVER STYL’, UTILISER DES FILMS ADHÉSIFS EN RÉNOVATION PERMET DES ÉCONOMIES DE BUDGET DE L’ORDRE DE 50 À 70 % PAR RAPPORT À DES PROCÉDÉS CLASSIQUES.

loppée par la marque 3M. « Le support 3M Envision permet de décorer facilement et rapidement toutes les surfaces brutes, telles que la brique, le stuc, le crépi et le parpaing. Au printemps, nous habillerons la façade d’un hôtel parisien avec ce produit », annonce le responsable. « La personnalisation des objets, et surtout du mobilier, fait aussi partie des nouveaux usages que nous voyons se développer », poursuit Marc-Antoine Lengaigne, dirigeant de Publi24, imprimeur spécialisé dans la fabrication d’enseignes et de signalétiques publicitaires installé au Mans. « Le mobilier de pharmacie, le meuble d’une boucherie, le comptoir d’un bar... Nos clients ont fait leurs calculs. Il est bien plus rentable pour eux de rénover leurs éléments avec un film que de racheter un meuble professionnel dont le coût est exorbitant. D’autant qu’aujourd’hui, nous avons à notre disposition des effets de textures qui nous permettent de proposer des personnalisations de qualité », précise le dirigeant. « C’est un nouveau réflexe à acquérir pour les imprimeurs, qui peuvent ainsi développer un vrai marché de proximité à forte valeur ajoutée, car tout le monde est concerné, les petits commerces comme les entreprises », confirme Poitoo Adhésifs, spécialiste français des supports adhésifs.



INNOVATION

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« Cette technologie est accessible pour les PME qui souhaitent faire des séries limitées, mais elle s’adresse aussi aux grands comptes, pour du prototypage par exemple » Olivier DANGMANN, innovation manager chez O-I

U

n à un, de nouveaux segments du marché du packaging et de l’emballage se convertissent à l’impression numérique. « L’étiquette y est passée, les fourreaux également, le carton à son tour, énumère Mélianthe Leeman, directrice de la plateforme d’innovation mondiale du groupe verrier Owens-Illinois (O-I). Mais il s’agit d’impressions à plat. Ici, le défi consistait à faire de l’impression sur des objets en volume ». Ce défi, relevé par le groupe américain, c’est donc celui de l’impression numérique directe sur bouteilles

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en verre. Une première mondiale. Car le groupe verrier a inauguré, au mois de décembre, une ligne dédiée à cette technologie, installée dans son usine Innoval de Chazelles-sur-Lyon, dans la Loire. Sur ce site consacré à l’impression de décors sur bouteilles et pots en verre, O-I a investi 5 millions d’euros pour accueillir cette « usine dans l’usine », développée par Dekron, filiale du groupe Krones spécialisée dans les technologies d’impression directe pour les marchés du packaging.


Le groupe verrier OWENS-ILLINOIS (O-I) a installé, sur son site Innoval de Chazelles-surLyon (Loire), une ligne d’impression numérique directe sur bouteilles en verre. Une première mondiale qui permet aux marques de vins et spiritueux, clientèle principale du groupe O-I, de personnaliser leurs bouteilles, en petites séries, sur des délais très courts. Une innovation qui a déjà séduit plusieurs marques et qui donne des idées à des clients venus d’autres horizons. Par Florent Zucca

L’IMPRESSION NUMÉRIQUE

UN INCUBATEUR DE PROJET S.

Baptisé « O-I Expressions », ce procédé d’impression jet d’encre UV remplace deux lignes de sérigraphie, transférées sur le site Innoval de Gensac, en Gironde. « L’impression directe, beaucoup plus rapide que la sérigraphie, offre une très grande flexibilité, explique Olivier Dangmann, innovation manager chez O-I. Cette technologie est accessible pour les PME qui souhaitent faire des séries limitées, mais s’adresse aussi aux grands comptes, pour du prototypage par exemple.

Nous acceptons les commandes à partir d’une palette, soit 1000 bouteilles en moyenne pour du vin, mais cette machine nous permet de faire de l’amalgame, soit la possibilité de grouper les commandes de plusieurs clients qui utilisent le même type de bouteilles ». Une technologie qui répond à un véritable besoin. « Le marché se fragmente : cette tendance à la personnalisation, tirée par des consommateurs qui poussent les marques, entraîne une baisse des volumes et une multiplication des courtes séries, analyse Mélianthe Leeman.

© Owens-Illinois

SUR VERRE PREND DE LA BOUTEILLE

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INNOVATION L’IMPRESSION NUMÉRIQUE SUR VERRE PREND DE LA BOUTEILLE

D’ailleurs, cette ligne doit fonctionner comme un incubateur de projets : nous ne souhaitons pas voir un seul client occuper toute la production, mais bien multiplier les projets ». Dans le viseur du groupe O-I : les marques de vins et spiritueux, premiers clients du verrier américain.

LE RELIEF CRÉE L’ATTRACTION. Plusieurs

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producteurs ont déjà fait appel aux services de O-I Expressions. En Italie, Cantina Gulfi a produit une édition limitée où les étiquettes ont laissé la place à un design créé par l’agence Coo’ee Italie et imprimé directement sur les bouteilles. En France, Rhonéa, groupement de vignerons de la Vallée du Rhône, a redynamisé l’image de son rosé « Ma Belle Pomelle », en passant de la sérigraphie à l’impression directe sur verre avec relief, lui conférant une image haut de gamme. Un effet relief particulièrement apprécié des clients, de tous horizons. Ainsi, l’épicerie fine milanaise Betto, qui souhaitait mettre en place une offre de produits à emporter, a collaboré avec l’agence 6th pour concevoir une gamme d’emballages collectionnables de qualité. L’agence a sélectionné un bocal en verre classique, décoré de 26 illustrations différentes pour conditionner le granita « maison » (un dessert semi-glacé traditionnel sicilien, ndlr). Chaque bocal arbore une lettre de l’alphabet, imprimée en relief, et des détails renvoyant à la tradition sicilienne, permettant aux clients de Betto de former

des noms, des mots ou des phrases. Encore plus original, l’agence H2H a créé un nouveau concept d’emballage pour une huile moteur de qualité supérieure proposée par Mercedes-Benz Italie. Le logo, le nom de la marque et du produit étaient imprimés en relief, accompagnés de l’empreinte de main d’un mécanicien ! Chaque bouteille était ensuite personnalisée avec le nom du destinataire, afin d’offrir une expérience client unique.

DURÉE DE VIE PROLONGÉE. Cet effet

relief est permis par l’impression d’un vernis, montée sur l’un des modules de têtes d’impression Xaar de la machine. « Nous arrivons à faire des impressions en relief qui se rapprochent de la gravure verrière », se félicite Mélianthe Leeman. Seules les bouteilles cylindriques, mises en rotation devant les têtes d’impression, sont aujourd’hui acceptées par la machine, mais tous les volumes sont envisageables, du petit pot au magnum de champagne. Selon la complexité du design et le nombre de couleurs, la machine personnalise 500 à 4000 bouteilles par heure. Imprimées après un pré-traitement garantissant l’adhérence de l’encre, les bouteilles passent ensuite sous des lampes UV, puis reçoivent un traitement de surface à froid. Un process qui offre aux bouteilles ainsi personnalisées une durée de vie pouvant aller jusqu’à dix ans. De quoi transformer de simples contenants en véritables objets de collection.

« Le marché se fragmente : cette tendance à la personnalisation entraîne une baisse des volumes et une multiplication des courtes séries » Mélianthe LEEMAN, directrice de la plateforme d’innovation mondiale du groupe O-I

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© BMW

DIGITAL MÉDIA

EN 2018, EN MARGE DU MONDIAL DE L’AUTOMOBILE À PARIS, BMW MENAIT UNE CAMPAGNE ORIGINALE POUR FAIRE LA PROMOTION DE SON « INTELLIGENT PERSONAL ASSISTANT », QUI ÉQUIPAIT SON MODÈLE « SÉRIE 3 ». LE CONSTRUCTEUR ALLEMAND AVAIT INSTALLÉ, SUR LE PARVIS DU CENTRE POMPIDOU, UN ÉCRAN DIGITAL OÙ LA JOCONDE EN PERSONNE, GRATIFIÉE D’UNE VOIX COUPLÉE À LA TECHNOLOGIE DE LA RECONNAISSANCE FACIALE, RÉPONDAIT EN DIRECT AUX QUESTIONS DES PASSANTS. UNE MANIÈRE INTELLIGENTE DE DÉMONTRER LE POTENTIEL DE L’ASSISTANT VOCAL DE SA NOUVELLE VOITURE…

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COMMUNICATION VOCALE

LES MARQUES FONT ENTENDRE LEUR VOIX Entrer une destination sur Google Maps, consulter la météo, envoyer une note audio sur WhatsApp, ou demander à Siri quel est le sens de la vie… on utilise le vocal au quotidien sans même s’en rendre compte. Depuis l’apparition des assistants vocaux comme Google Home, Alexa (Amazon) ou Siri (Apple), la communication « vocale » est devenue un enjeu crucial pour les marques. Une révolution technologique qui esquisse ses premiers pas, mais attire déjà nombre d’entreprises qui tentent Par Emmanuelle HEBERT d’investir ce marché prometteur.

A

ujourd’hui, un foyer américain sur cinq est équipé d’une enceinte connectée. L’assistant vocal Google Home compte 400 millions d’utilisateurs, tandis qu’Apple déclare 500 millions d’utilisateurs actifs par mois pour son interface vocale Siri. Et en 2020, le volume des requêtes vocales sur internet atteindra celui des occurrences tapées à la main. Si, aux États-Unis et en Chine, l’usage de la voix suit une croissance exponentielle, en France, le taux d’équipement des foyers en enceintes connectées ne représentait que 5 % en 2019, sachant que l’essentiel des usages reste lié aux assistants vocaux des smartphones. Mais avec un tel potentiel, la technologie vocale laisse augurer l’apparition de nouvelles formes de communication et de parcours clients multicanaux inédits.

UN NOUVEAU CANAL À VOCATIONS MULTIPLES. La première industrie à s’être

saisie du vocal est le secteur des médias. Forts d’un contenu riche, il était plus aisé pour les médias d’investir sur ces technologies. Le vocal offre, en effet, la possibilité aux quotidiens de communiquer sur l’édito du jour ou d’inviter le lecteur à une conférence de rédaction. Certains ont même créé du contenu dédié aux enceintes connectées, comme le New York Times par exemple.

CETTE ANNÉE, LE VOLUME DES REQUÊTES VOCALES SUR INTERNET ATTEINDRA CELUI DES OCCURRENCES TAPÉES À LA MAIN.

Dans d’autres secteurs d’activité, de grandes entreprises utilisent ce canal pour soulager leurs équipes sur des tâches répétitives et vocalisables. C’est le cas de l’enseigne Starbucks, qui a créé une application pour passer sa commande habituelle auprès du café le plus proche, afin de limiter le temps d’attente. Le vocal peut être aussi un levier de communication évènementielle, en offrant la possibilité d’interagir avec la marque. C’est ce qu’a réalisé BMW en marge du Mondial de l’Automobile 2018, en s’offrant La Joconde sur écran géant. Le constructeur allemand avait gratifié sa Mona Lisa d’une voix, couplée à la technologie de reconnaissance faciale, de sorte qu’elle pouvait répondre aux questions des passants, dans une jolie démonstration du potentiel de son « Intelligent Personal Assistant », installé sur la nouvelle BMW série 3. Le vocal autorise également la mise en place d’un « call to action », pour obtenir des informations sur un produit ou encore la posologie d’un médicament. Car au-delà du gadget, le vocal ouvre la voie à des projets ambitieux dans l’univers de la santé, notamment pour les personnes en situation de handicap. Les assistants vocaux peuvent ainsi aider les entreprises à gagner en accessibilité auprès d’un public empêché. Une promesse d’inclusion et de personnalisation plus convaincante que n’importe quel autre canal.

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DIGITAL MÉDIA COMMUNICATION VOCALE LES MARQUES FONT ENTENDRE LEUR VOIX

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LE VOCAL PERMET D’ENTRETENIR UNE CONVERSATION AVEC LA MARQUE » En France, VOKODE est la première agence créative à se positionner sur le vocal. Convaincus que ce canal de communication s’intègre à l’identité d’une marque au même titre que son nom ou sa charte graphique, Charles Loyer, Antoine Joly et Sigismond de Malleray ont créé le studio VOKODE en janvier 2019. L’agence, qui vient tout juste de signer avec Pernod Ricard pour un nouveau projet, ne crée pas d’outils technologiques, mais imagine les contenus adaptés à cette nouvelle pratique. Elle accompagne ainsi les entreprises dans leur stratégie digitale, la création de leur identité ou leurs campagnes vocales. Entretien avec ANTOINE JOLY, co-fondateur de VOKODE.

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Pourquoi avoir créé Vokode ? Le vocal n’est pas qu’une tendance, mais une révolution dans le numérique. Après l’ordinateur, le web 2.0 et les réseaux sociaux, il y a eu le smartphone et la mobilité… Demain, le web sera vocal. Pour nous, cette technologie est la première qui soit capable de réduire la fracture numérique, car elle offre la possibilité de s’adresser à tous, sans limite d’âge. En effet, avant d’apprendre à lire et à écrire, on apprend à parler, ce qui constitue l’une des premières façons d’interagir avec le monde. Cette technologie génère une relation homme/ machine basée sur la richesse de la conversation. Sa nature interactive, dynamique et évolutive permet à la marque d’affirmer la singularité de sa prise de parole par des approches créatives, fonctionnelles et accessibles. Le vocal crée un nouveau moyen de diffusion et d’accès aux contenus. Il ne remplace rien, mais s’additionne aux autres canaux existants. Le vocal, comment ça marche ?

« IL FAUT REFORMATER LES CONTENUS DES MARQUES, CAR ON N’ÉCRIT PLUS POUR ÊTRE LU, MAIS POUR ÊTRE ENTENDU » Antoine JOLY, co-fondateur de Vokode

© Vokode

La première dimension à prendre en compte est le device (l’appareil avec lequel on interagit verbalement, ndlr). Aujourd’hui, tout appareil équipé d’un micro est susceptible d’accéder à un assistant. L’assistant

intègre des applications, qui incarnent des univers conversationnels dédiés. Pour accéder à ces applications, nul besoin d’activation particulière. Une simple phrase-clé - « Ok Google, parler à… » ou « Alexa, parler à… » - permet de déclencher l’application. La requête utilisateur adressée à un device va être réceptionnée par l’assistant, qui va ouvrir l’application. Par une logique de code, l’assistant va recevoir la requête, la comprendre et y apporter une réponse. L’idée est que l’échange avec la machine soit le plus fluide possible. C’est pourquoi il faut reformater les contenus des marques, car on n’écrit plus pour être lu, mais pour être entendu. Dans l’idéal, si l’expérience vocale fonctionne sans soutien visuel, c’est qu’elle est réussie.

UNE TECHNOLOGIE ENCORE JEUNE

Pour éviter une expérience déceptive, la technologie vocale nécessite la prise en compte de très nombreux paramètres, tels que la langue, l’accent, le nombre d’occurrences proposées (limité à trois), etc. En effet, le rythme de la parole, l’articulation des mots ou encore les

erreurs de l’utilisateur sont autant de complications auxquelles l’assistant doit pouvoir faire face, afin de proposer une expérience conforme aux attentes de la cible.

Aujourd’hui, le principal écueil du vocal consiste à reproduire une interface visuelle. Le prin-

cipe n’est pas de servir à l’utilisateur un monologue, mais de l’orienter vers les possibilités qui s’offrent à lui. À cela s’ajoute le développement et la conception des outils, qui représentent

un investissement que toute entreprise ne peut pas forcément se permettre. Il est également essentiel de préciser le rôle clé des services de communication dans la mise en place d’une telle stratégie, afin d’apporter de la visibilité à l’application vocale.

Enfin, l’immaturité de cette technologie freine encore l’adhésion des consommateurs. Selon une étude publiée en 2019 et cosignée par Axelle Lemaire, ex-secrétaire d’État au numé-

rique, seulement 20 millions de Français, soit moins d’un tiers de la population, ont utilisé occasionnellement ou régulièrement un assistant vocal. Une sensibilisation pédagogique reste donc nécessaire, tant auprès des utilisateurs que des marques.

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En quoi ce marché est-il si prometteur ?

Aujourd’hui, un produit de qualité ne suffit plus pour se démarquer. En cause : la digitalisation des parcours d’achats et un marché ultra-concurrentiel. Désormais, les utilisateurs ont besoin d’expériences de plus en plus sophistiquées, personnalisées et accessibles. Le vocal, en s’intégrant à une stratégie multicanale, peut être un levier efficace. Par exemple, la combinaison du vocal et de l’évènementiel peut créer du dialogue au cœur d’une installation statique, alors que le brand content vocal valorise, pour sa part, l’image de marque en créant du contenu ou des communautés d’intérêt. Le vocal, comme approche produit, peut aussi apporter des réponses aux questions des utilisateurs. Potentiellement, dès qu’une entreprise dispose de contenus, elle a tout intérêt à utiliser cette technologie.

L’ENSEIGNE STARBUCKS A CRÉÉ UNE APPLICATION VOCALE, DISPONIBLE SUR L’ASSISTANT ALEXA D’AMAZON, QUI PERMET AUX CLIENTS DE PASSER LEUR COMMANDE HABITUELLE AUPRÈS DU CAFÉ LE PLUS PROCHE, AFIN DE LIMITER LE TEMPS D’ATTENTE SUR PLACE. UNE EXPÉRIENCE QUI PERMET AUX ÉQUIPES DE STARBUCKS D’ÊTRE DÉBARRASSÉES D’UNE TÂCHE RÉPÉTITIVE ET VOCALISABLE.

© Starbucks

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Le numérique a imposé aux marques une présence digitale pour porter leur discours. Le mobile a ensuite engendré la nécessité d’un meilleur ciblage, afin que la parole soit portée au bon endroit et au bon moment. Affranchi de la barrière technologique, le vocal permet aux marques de rivaliser d’inventivité pour créer des contenus innovants pour leurs clients. Au-delà de l’assistance dans la vente de produits, cette pratique autorise la digitalisation de lieux favorables à la création d’expériences utilisateurs. En créant des ponts entre les différents canaux de communication, le vocal permet au public d’entretenir une conversation avec la marque, un aspect totalement inédit. Côté marques, c’est l’opportunité de repenser une stratégie de contenus cohérente, capable d’augmenter son taux d’engagement. Mais aujourd’hui, le vrai challenge des entreprises consiste à trouver la voix qui va les représenter.

Comment les marques peuvent s’approprier le vocal et l’intégrer dans leur communication ?

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DIGITAL MÉDIA COMMUNICATION VOCALE LES MARQUES FONT ENTENDRE LEUR VOIX

La marque, pour autant, ne peut plus se contenter de canaliser et de calibrer un message ciblé pour le print ou les réseaux sociaux : elle est maintenant obligée de penser à des expériences augmentées, basées sur la proximité, la transparence et l’interaction. Comment se déploie aujourd’hui le vocal dans le monde ?

Quelles sont les réalisations emblématiques de Vokode ? L’Oréal a choisi d’investir dans des technologies à hautes valeurs ajoutées, afin

Antoine JOLY, co-fondateur de Vokode

de permettre à ses utilisateurs de découvrir, essayer et choisir leurs produits et d’interagir avec la marque. Le groupe a ainsi exploré le vocal via Glow Up, une application de recommandations beauté à destination de ses égéries et influenceuses, développée en trois mois et présentée pendant le Festival de Cannes. Val Garland, célèbre maquilleuse de L’Oréal, avait toute la légitimité pour se prêter au jeu. C’est elle qui a incarné la voix de l’expérience pour ces tutoriels vocaux spécifiques à chacune d’elle. Ce public d’expertes a reconnu instantanément la voix singulière de Val Garland, ce qui n’a pas manqué de donner du volume et de la personnalité à cette expérience pure. Nous avons aussi été consultés récemment par l’un des plus gros groupes gestionnaires d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), qui souhaite

L’ORÉAL OUVRE LA VOIX

© Vokode

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Le marché vocal américain a trois ou quatre ans d’avance. Les pays asiatiques sont, quant à eux, très puissants. Ils sont arrivés plus tard sur le marché, mais bien plus forts et surtout très vite. Cela est dû notamment à leur politique de protection des données. Ils ont également des facilités en termes de traitement des langues étrangères au regard de la technologie vocale, d’où leur avantage sur des marchés factuels, comme la commande vocale. On a vu également des choses très intéressantes en Inde et au Japon, mais rien à envier avec ce qu’il se passe aux Etats-Unis ou ce que nous pouvons proposer.

« INVESTIR SUR LA TECHNOLOGIE VOCALE AUJOURD’HUI EST UNE MANIÈRE DE TESTER LES SERVICES DIGITAUX DE DEMAIN »

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explorer la technologie vocale afin d’améliorer la vie de ses résidents. Nous développons pour eux une expérience vocale adaptée, qui prendra en compte les difficultés cognitives ou d’élocution des résidents. Comment procédez-vous ?

© Vokode

Pour tous nos projets, nous utilisons une méthode Google. En cinq jours d’ateliers, nous pouvons imaginer à quoi va ressembler l’expérience. Tout part d’une étude utilisateur, où sont déterminés le cadre du projet, son périmètre fonctionnel, son destinataire, les types d’interactions ou encore le message à faire passer et pourquoi. C’est à ce stade que nous nous demandons en quoi l’application sera plus efficace que n’importe quelle autre interface. Si cette problématique reste sans réponse, cela signifie que nous faisons fausse route. L’étape du voice design détermine ensuite le choix de la voix (synthèse ou acteur), sa tessiture, mais aussi le ton (familier, sérieux ou expert) qui va lui être attribué. Autant de critères qui lui confèrent son identité émotionnelle. Nous imaginons enfin les scénarios d’échanges qui permettent d’anticiper les réactions de l’utilisateur et de prévoir même au-delà, afin de parer aux imprévus et être en mesure de le ramener

dans l’expérience, le cas échéant. Une fois passées les étapes du codage et des certifications, le projet est testé avant d’être déployé, afin d’optimiser l’expérience. Quels conseils donneriez-vous aux marques qui souhaitent aborder le vocal ? Investir sur la technologie vocale aujourd’hui est une manière de tester les services digitaux de demain. Ce type de projet peut permettre d’obtenir des retours d’expériences et donne l’opportunité de valider des cas d’usages susceptibles d’être développés par la suite. Pour les entreprises qui souhaitent se lancer dans l’aventure du vocal, il faut des idées simples et des tests utilisateurs au centre du développement du projet. Enfin et surtout, il est nécessaire de s’interroger sur la valeur ajoutée fonctionnelle ou émotionnelle de l’usage de la voix.

« LA COMBINAISON DU VOCAL ET DE L’ÉVÈNEMENTIEL PEUT CRÉER DU DIALOGUE AU CŒUR D’UNE INSTALLATION STATIQUE » Antoine JOLY, co-fondateur de Vokode

Accompagné par Vokode, le groupe L’ORÉAL a investi le vocal à travers Glow Up, une application de recommandations beauté à destination de ses égéries et influenceuses. Mise au point en seulement trois mois et présentée pendant le Festival de Cannes, Glow Up mettait en scène Val Garland, la célèbre maquilleuse du groupe de luxe, qui incarnait la voix de ces tutoriels vocaux personnalisés en fonction du destinataire. Ce public averti a reconnu instantanément la voix singulière de Val Garland, qui donnait du volume et de la personnalité à cette expérience.

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ÉVÉNEMENT

C!PRINT

LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU DESIGN Du 4 au 6 février, le salon C!Print accueille, à Lyon Eurexpo, les meilleures spécialistes de l’impression numérique et des techniques de personnalisation. Design lumineux, supports personnalisables, impressions durables, création de volumes... le programme est riche. Un rendez-vous à ne pas manquer.

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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #13 JANVIER 2020

© C!Print

L

es nombreux progrès techniques en matière d’impression et de finition permettent désormais aux marques et aux designers d’exprimer leur créativité sur une multitude de supports. Du 4 au 6 février, le salon C!Print Lyon accueillera les meilleures spécialistes en la matière. À découvrir : de nouvelles solutions d’impression 3D, des écrans LED flexibles, du marquage laser sur cuir, de la dorure numérique, des encres fluo, du doming mat, des imprimés connectés, des matériaux 100 % recyclables et personnalisables, des solutions d’impression numérique de très haute qualité, etc. Sur le salon, plus de 250 exposants sont attendus. Tous les grands noms des supports d’impression seront présents pour présenter une table des matières extrêmement riche, qui multiplie les fonctionnalités innovantes. Pour ceux qui aiment travailler le volume, l’offre sera aussi au rendez-vous,

avec de la découpe laser, de l’usinage industriel, des techniques d’extrusion et de l’impression 3D grand format. Des experts de la communication et de la signalétique présenteront, sur l’espace C!Sign, leurs derniers développements en matière de design lumineux. À voir aussi : de magnifiques impressions sur verre, bois, métal, marbre, ainsi que des solutions de finition innovantes qui mixent savoir-faire traditionnels et process numériques. Bref, le print n’a pas dit son dernier mot et c’est à voir sur C!Print Lyon.


LET’S WRAP !

Du covering de voiture à la personnalisation d’objets, C!Print refait le film. Imprimé ou pas, l’adhésif est aujourd’hui devenu l’un des supports privilégiés des designers, qui plébiscitent sa facilité d’usage pour personnaliser leurs créations. Les applications se multiplient, les produits spécialisés également. Une tendance forte, sur laquelle C!Print surfe cette année en inaugurant un concours inédit de pose d’adhésifs, le C!Wrap, en partenariat avec les fabricants Hexis, Arlon et 3M. Inédit, l’événement se tient sur un espace dédié de 260 m2. En lice : six équipes de cinq poseurs professionnels, qui s’affrontent chaque jour autour d’exercices imposés. Leur mission : produire un design original et créatif, afin de recouvrir complètement une voiture, un mur et divers éléments définis par l’équipe du salon (mobilier, objets divers). Les réalisations seront notées, en fin de journée, par un jury composé de professionnels du secteur, sur des critères tels que la qualité de la pose, la finition ou encore la créativité du design. Remise de prix le jeudi 6 février à 16h.

C!PRINT L’AGENCE VOTRE NOUVEAU PARTENAIRE CONTENUS Professionnel des industries graphiques et de la communication visuelle : 656 Éditions, éditeur d’IC Le Mag et organisateur du salon C!Print, vous propose une nouvelle offre dédiée à la production et à la diffusion de contenus. Les marques deviennent des médias. Créer du contenu n’a jamais été aussi important dans les modèles de croissance des entreprises. Or, les médias sont aujourd’hui les mieux placés pour créer du lien, raconter des histoires, comprendre les audiences des entreprises et savoir leur parler. IC Le Mag, via son trimestriel papier et son magazine en ligne, est un média reconnu du marché de l’impression. Ce que nous réalisons au quotidien, nous sommes désormais en mesure de vous le proposer, en partenariat avec les experts de C!Print : des contenus qui font mouche et riches en valeur ajoutée. Brand content, publishing, évènements, data : une offre complète et sur-mesure vous attend. Via la production et la diffusion d’articles, de vidéos et de livres blancs notamment, ou à travers du hors-média, notre équipe éditoriale et marketing se met à votre service pour développer le sens, maximiser l’impact et démultiplier la visibilité de vos messages.

© C!Print

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ÉVÉNEMENT C!PRINT : LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU DESIGN

TABLES RONDES, RENCONTRES, INSIGHTS... © C!Print

PETITE SÉLECTION DES RENDEZ-VOUS À NE PAS MANQUER SUR LE SALON C!PRINT.

RENCONTRE

INSIGHTS

Le monde de l’impression 3D grand format, vu par Paradis Expansion Le mardi 4 février à 11h30

Tendances visuelles 2020 : « Penser l'avenir » Le mercredi 5 février à 17h

TABLE RONDE

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ÉVÉNEMENT

Quels supports pour une créativité durable ? Le mardi 4 février à 12h

Remise des prix des Xerox Creative Awards Le mercredi 5 février à 14h

TABLE RONDE

ÉVÉNEMENT Annonce des nominés des Icona d’Or 2020 Le mardi 4 février à 14h

Respect du cadre de vie : opportunité ou menace pour l’enseigne ? Le mercredi 5 février à 15h

TABLE RONDE

TABLE RONDE RSE : une opportunité pour réinventer son business ? Le mardi 4 février à 16h

Finition traditionnelle, embellissement numérique, création virtuelle : le print n’a pas dit son dernier mot Le jeudi 6 février à 10h

INSIGHTS Présentation exclusive de l’étude de Ludovic Martin sur le marché de l’imprimerie en ligne en France et en Europe Le mardi 4 février à 14h

RENCONTRE Dans l’intimité de la Biennale de Lyon, avec ATC et Hexis Le jeudi 6 février à 11h

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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #13 JANVIER 2020



ÉVÉNEMENT

CONCOURS DES ICONA D’OR 2020

© E-Visions

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DANS UN ENVIRONNEMENT CONTRAINT, ON NE S’EN SORT QUE PAR L’INNOVATION »

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #13 JANVIER 2020


Créé en 2002 par l’organisation professionnelle E-VISIONS, le concours des ICONA D’OR récompense, tous les deux ans, les réalisations des professionnels de la communication visuelle dans les domaines de l’enseigne, la signalétique, le marquage et décor, le digital média, le design, la décoration lumineuse et l’événementiel. Rencontre avec Patrick FLOREN, président du syndicat E-Visions, organisateur du concours. Le concours des Icona d’Or crée cette année deux nouveaux prix (décoration lumineuse et réalisation événementielle) : pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

fruits : le syndicat est désormais plus ouvert et plus visible. Certaines entreprises, qui ne se voyaient pas comme signaléticiens, adhèrent aujourd’hui car elles se sentent représentées. E-Visions compte à l’heure actuelle 500 membres, mais nous sommes toujours dans une volonté d’élargissement. Plus nous aurons d’adhérents, plus nous aurons les moyens de défendre la profession, notamment auprès des pouvoirs publics.

Les Icona d’Or doivent tenir compte de l’évolution de nos métiers et de l’expertise de nos adhérents qui, à partir de la signalétique et de l’enseigne, ont élargi leur palette pour répondre aux besoins des clients. Il fallait également créer un peu de cohérence car, les années précéVous évoquez les pouvoirs publics et dentes, certains professionnels, notamment le contexte réglementaire. Dans ce en décoration lumineuse, ne participaient cadre de plus en plus contraint, les pas, pensant que ce n’était pas pour eux. professionnels arrivent-ils Pour le prix de la réalisation à conserver leurs capacités évènementielle, il s’agit plus « DES MÉTIERS d’innovation ? de créer de l’équité, car il COMME LES NÔTRES semble difficile de juger sur les mêmes critères de l’éphéLa réglementation actuelle DOIVENT POUVOIR mère et du patrimonial. Nous limite le potentiel du marché, RELEVER TOUS remettrons donc dix prix en réduisant le nombre LES DÉFIS QUE LES sur cette édition 2020. Le d’enseignes existantes et concours se veut ainsi le reflet nouvelles, principalement CRÉATIFS POSENT de ce qui se fait dans notre en extérieur. Dans cet enviAUX MARQUES » profession. ronnement contraint, les entreprises du secteur ne s’en Les Icona d’Or reçoivent de plus en plus sortiront que par l’innovation. Des métiers de candidatures à chaque édition. Est-ce comme les nôtres doivent pouvoir relever le signe de la bonne vitalité du secteur tous les défis que les créatifs posent aux de la communication visuelle ? marques. C’est pourquoi nous menons un gros travail de prescription auprès des designers, pour leur faire connaître ce que C’est avant tout le signe d’une bonne vitanos adhérents sont capables de faire, leurs lité du syndicat E-Visions et du concours savoir-faire et leurs innovations. C’est un des Icona d’Or. Nous sommes sur un travail de crédibilisation, afin que nous marché qui connaît ses difficultés, liées à devenions de véritables partenaires, qui des contraintes réglementaires de plus en interviennent plus en amont, dès la phase plus fortes et des contraintes économiques de conception des projets. qui sont celles du retail. Mais le travail de fond mené par notre organisation porte ses

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ÉVÉNEMENT CONCOURS DES ICONA D’OR 2020 « DANS UN ENVIRONNEMENT CONTRAINT, ON NE S’EN SORT QUE PAR L’INNOVATION »

© E-Visions

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La tendance la plus forte, c’est le développement durable : la conception de produits et de solutions éco-conçus. Pour les produits lumineux, la réduction de la consommation d’énergie (même si les LEDs ont bien aidé) ainsi que le développement des énergies renouvelables comme le solaire (comme pour les films électroluminescents) représentent des enjeux forts. En ce qui concerne les matériaux, nous poursuivons un objectif de réduction de la consommation de plastiques et un meilleur retraitement de nos produits. Nous avons, dans ce cadre, signé un partenariat avec l’éco-organisme Récylum, pour organiser la filière de recyclage des enseignes et signalétiques lumineuses. Le développement de nouveaux matériaux éco-conçus est également une priorité et fait l’objet, au sein de notre commission Développement Durable, d’un module dédié, qui nous a permis de développer une grille d’analyse des besoins clients, afin de pouvoir leur proposer des alternatives. Les solutions digitales ne sont plus vraiment une tendance en soi, mais sont incontournables. Tous nos clients nous challengent à ce propos. Si certains ont basculé vers

AGENDA - 4 FÉVRIER : ANNONCE DES NOMINÉS AU CONCOURS, SUR LE SALON C!PRINT. - 5 MARS : RÉUNION DU JURY, POUR CHOISIR LES GAGNANTS DU CONCOURS. - 19 MARS : SOIRÉE DE REMISE DES PRIX, DANS LES SALONS NEWORK, À PARIS.

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le tout digital, d’autres ont compris que le digital ne peut pas se substituer entièrement au statique. C’est un sujet beaucoup plus prégnant en intérieur, où les solutions digitales remplacent les PLV et vitrines classiques, qu’en extérieur où la réglementation est trop contraignante. De manière plus conjoncturelle, nous constatons aussi une vraie tendance pour le « vintage », avec un retour en force du néon. Enfin, et c’est un mouvement de fond, les clients viennent aujourd’hui chercher, non plus un produit, mais une solution globale, incluant la conception, la fabrication, la pose et l’animation, voire la maintenance.

© A.Anice

Quelles sont aujourd’hui les grandes tendances en matière de communication visuelle ?

CHRISTIAN DE BERGH (AGENCE BABEL), PRÉSIDENT DU JURY

Directeur du design de l’agence Babel depuis novembre 2019, Christian de Bergh préside le jury de cette 13e édition du concours Icona d’Or. En charge de tous les projets d’identité et d’architecture pour les clients de Babel - première agence de communication indépendante française - Christian de Bergh connaît bien les Icona d’Or, pour avoir remporté le prix de la créativité en 2018 avec son concept retail des agences Europcar. Il a été, pendant plus de 25 ans, directeur général Identité et Architecture chez Dragon Rouge, où il a conduit de nombreux programmes de design global et d’identités de territoires, et développé des marques et des environnements retail.


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© Depositphotos

IC LE MAG

EN PARTENARIAT AVEC

FAB

- RICATION

L’actualité des experts du secteur de l’impression et de la communication visuelle

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LES NEWS DE LA FAB

UN DEUXIÈME SITE DE PRODUCTION POUR LIGHTAIR Pour accompagner sa croissance, le spécialiste lyonnais de la communication grand format a inauguré, fin 2019, un nouveau site d’exploitation sur la commune de Lentilly (69) : 1000 m2 d’ateliers et 500m2 de bureaux, ainsi que des espaces de logistique supplémentaires. Créée en 2002, l’entreprise a généré 4,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018. Elle poursuit aujourd’hui son développement à Marseille. La société lyonnaise, qui avait déjà mis un pied dans la cité phocéenne en octobre avec l’installation d’une toile sur l’immeuble du 9 Ballard, s’installe aujourd’hui sur le Vieux-Port, au-dessus du Musée du Savon, avec une nouvelle bâche publicitaire de 181 m2. Une installation patrimoniale qui financera les travaux de ravalement de la façade. LIGHT AIR

T. +33 (0)4 78 33 22 98 www.light-air.com

Gravograph démocratise la gravure

Conçue pour être simple et intuitive, la nouvelle machine WeLase™ du constructeur Gravograph démocratise l’utilisation du laser par sa prise en main facile et rapide, et sa polyvalence. Son encombrement réduit lui permet de s’intégrer dans n’importe quel environnement. Disponible en quatre technologies, ce laser permet de réaliser des gravures précises sur tous types de supports. Capable de graver de manière permanente un objet en quelques secondes, la WeLase™ devient aussi un outil d’animation de point de vente, grâce à sa tablette tactile wifi qui permet de faire participer les clients au processus de personnalisation.

© Agfa

© OKI

LES BRÈVES DE LA FAB

© Gravograph

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OKI révolutionne le transfert numérique et sérigraphique

Le fabricant japonais dévoile pour la première fois en France, sur le salon C!Print, son modèle Pro9541WT, la première imprimante 5 couleurs pour transfert numérique et sérigraphique. Conçu pour les marchés de la personnalisation d’objets et de textile promotionnels, le nouveau modèle OKI offre un champ d’applications énorme, sur de très nombreux supports (même les textiles foncés). La Pro9541WT offre également aux spécialistes de la sérigraphie une méthode très simple de fabrication d’écrans.

Certification Greenguard Gold pour les encres UV LED d’Agfa

Les encres Agfa pour imprimantes à jet d’encre UV LED Anuvia 1250/1551 et Anapurna 1200/1501, dédiées à l'impression numérique grand format, ont obtenu la certification Greenguard Gold. Cette certification est accordée aux produits qui répondent à des normes d’émissions chimiques parmi les plus rigoureuses, contribuant ainsi à réduire la pollution de l’air intérieur, ainsi que le risque d’exposition aux produits chimiques. Les encres Agfa ont obtenu la certification Gold, la plus élevée, ce qui signifie qu’elles peuvent être utilisées en toute sécurité pour des impressions murales, et non pas uniquement pour de la signalisation ou du balisage.


LES NEWS DE LA FAB

POLLINA IMPRIME

Sorti le 24 octobre 2019, le nouveau tome des aventures d’Astérix le Gaulois, La Fille de Vercingétorix, a été imprimé à 5 millions d’exemplaires, dont 2 millions rien que pour le marché francophone. C’est l’imprimeur vendéen Pollina (240 employés), spécialisé dans l’impression quadri-couleur, qui a été chargé de l’impression en langue française de ce 38e opus. Un tirage exceptionnel qui a fait l’objet d’un contrat de confidentialité entre l’éditeur Albert-René (groupe Hachette) et l’imprimerie, pour que rien ne fuite avant la sortie officielle de l’album. Une procédure classique que connaît bien Pollina, qui était déjà derrière l’impression du 36e tome des aventures du petit Gaulois, ainsi que de plusieurs réimpressions. Astérix reste aujourd’hui l’un des rares phénomènes mondiaux d’édition avec, à ce jour, 352 millions d’albums vendus en 111 langues et dialectes. IMPRIMERIE POLLINA

LES BRÈVES DE LA FAB

© Racing Optics

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Hexis s’associe à Racing Optics

Le fabricant français de films adhésifs Hexis, acteur majeur sur le marché de la protection automobile, annonce la signature d’un partenariat avec Racing Optics, fabricant américain de films multicouches de protection. Deux gammes de films protecteurs Racing Optics seront ainsi commercialisés par Hexis : le 3333SHIELD, spécialement conçu pour les pare-brises des véhicules de tourisme, et le 4444RACING, solution de protection extrême composée de quatre couches amovibles en polyester ultra transparent. Hexis distribuera les films protecteurs multicouches de Racing Optics pour l’automobile de luxe, sportive, ainsi que pour la course automobile.

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #13 JANVIER 2020

Shopluxe célèbre Noël pour Maria Galland Paris La société Shopluxe (groupe Cosfibel), spécialiste des packagings et accessoires promotionnels pour les secteurs de la cosmétique et de l’épicerie fine, a réalisé deux coffrets de Noël pour la marque Maria Galland Paris. Construits dans un carton compact de 1,5 cm, ils sont tous deux rembordés d’un papier imprimé d’un pantone métallique, assorti d’un vernis sélectif pailleté. Dessinés comme un théâtre avec leurs élégants rabats aimantés, ils intègrent une cale floquée blanche, qui s’habille d’un motif en forme de rideau devant lequel se découpe la silhouette d’une danseuse en pop-up. A l’intérieur du couvercle, un message de la marque apparaît en réserve blanche. Enfin, un ruban pailleté maintient le coffret.

© AGG Print

T. +33 (0)2 51 28 08 08 www.pollina-imp.fr

© Cosfibel

© Les Editions Albert René

LE DERNIER ALBUM D'ASTÉRIX

AGG Print travaille pour Tony Parker

L’imprimeur numérique AGG Print a signé la personnalisation de la Tony Parker Adéquat Academy, le centre de formation créé par l’ancien basketteur à Lyon. Des lettres en Dibond découpées et rétroéclairées ont été disposées dans les quatre bâtiments pour former les mots « Life », « Work », « Home » et « Play ». Au milieu des terrains de basket de l’établissement, un sol imprimé antidérapant à l’effigie de l’école a été posé. Pour la signalétique des portes, des vitres et des poteaux de l’école, des découpes de vinyle adhésif teinté masse ont été posés. L’école a également opté pour des découpes de numéros en adhésif, collés directement sur les casiers des vestiaires.



LES NEWS DE LA FAB

AVEC TISALIA, LE GROUPE YENA DÉVELOPPE SON OFFRE DE PERSONNALISATION Grâce à ses toiles textiles, la marque réinvente la décoration d’intérieur, en donnant un pouvoir décoratif aux portes de placard, cloisons et panneaux acoustiques.

Du sur-mesure en seulement 14 jours : telle est la promesse du nouveau site de vente en ligne tisalia.com, spécialisé dans la création de décors personnalisés pour particuliers. Concepteur et fabricant français de portes de placard et cloisons coulissantes, le site fait son entrée sur le marché de décoration avec une offre entièrement sur-mesure. Ses produits, composés uniquement de toiles polyester et de profils en aluminium, sont tous fabriqués à la demande, à partir des cotes et des visuels envoyés par les clients. Propriété du groupe Yena, la marque appuie son développement sur les forces industrielles du groupe et sur ses deux sites de production situés en France. Dans les ateliers, impression en sublimation Mutoh, calandres et automates de couture tournent à plein régime pour permettre à Tisalia de tenir ses délais et garantir une production made in France de qualité. Ouvert depuis avril 2019, le site comptait 460 clients à la fin de l’année, pour un panier moyen de 750 euros, « soit dix fois plus que le panier moyen français », souligne Freddy Ducrocq, le directeur général de Tisalia.

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Tous visuels © Yena

BIENTÔT POUR LES PROFESSIONNELS

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Des débuts prometteurs qui poussent la marque à imaginer l’étape d’après. De nouveaux équipements sont attendus pour le premier semestre 2020. « Il nous reste une étape à automatiser, celle de la coupe de la toile. Nous souhaitons également changer nos calandres, pour des modèles plus robustes adaptés à une production industrielle », précise Freddy Ducrocq. Dans les cartons pour 2020 : la déclinaison de nouveaux produits avec l’arrivée de panneaux décoratifs et de têtes de lit personnalisées. À suivre aussi, la personnalisation des panneaux acoustiques de la marque Zonocalm, à destination d’une cible plus professionnelle.



LES NEWS DE LA FAB

ROLAND DG FACILITE

LA PERSONNALISATION SUR LE POINT DE VENTE Le constructeur de machines d’impression numérique Roland DG a lancé, fin 2019, une solution logicielle innovante pour la création et la gestion des impressions, baptisée Cotodesign, qui permet aux retailers de proposer à leurs clients une expérience de personnalisation en boutique unique, sur une large gamme de produits.

Lancée fin 2019 par Roland DG, la solution logicielle Cotodesign offre une interface intuitive et orientée client, pour personnaliser divers produits à la demande en boutique. Une solution adaptée à tous les espaces de vente au détail, même les plus petits, comme les kiosques, les concessions de grand magasin ou encore les sites éphémères et événementiels. « La demande de produits personnalisés continue de croître et Cotodesign amène la personnalisation de produits à un niveau supérieur, en donnant le contrôle directement aux clients », explique Paul Willems, responsable du développement commercial et de la gestion des produits pour Roland DG EMEA.

LES CLIENTS PRENNENT LA MAIN

Grâce à l’interface accessible sur des tablettes mises à disposition en boutique, les clients sélectionnent le produit qu’ils souhaitent personnaliser et choisissent l’illustration à imprimer, au sein d’une bibliothèque de visuels ou en téléchargeant leurs propres images à partir de leur appareil mobile. Compatible avec un grand nombre de machines Roland DG, Cotodesign envoie ensuite la commande du client en production, imprimée en quelques minutes. T-shirts, casquettes, sacs en toile, bijoux, affiches, autocollants, étuis pour smartphones, articles de papeterie, cadeaux et bien d’autres produits deviennent ainsi personnalisables. Cotodesign s’adresse aux retailers, petits et grands, mais également aux marques pour de la personnalisation à grande échelle. La solution peut aussi intéresser les fabricants d’enseignes, distributeurs d’articles promotionnels et imprimeurs, en leur permettant de proposer un service sur-mesure lors d’événements.

© Roland DG

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SŸNIA

© Synia

OBTIENT LE LABEL LUCIE

Il est aux entreprises ce que Max Havelaar est aux produits issus du commerce équitable. Aligné sur les lignes directrices de la norme ISO 26000, le label LUCIE vient d’être remis au spécialiste européen du doming, Sÿnia. Une reconnaissance qui récompense plusieurs années d’engagement en faveur d’un développement durable et responsable.

Suite à un audit réalisé par le Bureau Veritas, Sÿnia vient d’obtenir le label Lucie 26000. Créé en 2007 à l’initiative de Qualité France Association, ce label récompense l’engagement d’une organisation en matière de responsabilité sociétale, selon les lignes directrices de la norme ISO 26000. Fondée en 2005, Sÿnia est une imprimerie de labeur spécialisée dans l’impression numérique et le dépôt de résine. Elle fabrique trois produits distincts : l’étiquette adhésive, l’étiquette en relief (doming), et l’étiquette en relief parfumée (doming olfactif ), pour laquelle elle possède un brevet. Depuis son rachat, en 2014, par Sylvain Maillard, elle s’est engagée dans une démarche de développement durable. « Nous sommes les seuls spécialistes du doming à être labellisés Imprim’Vert depuis 2015. Nous utilisons des gobelets réutilisables, nous recyclons nos déchets papiers et cartons avec la société Sud Recyclage et nos mégots avec Eco-Mégot. Nous commençons aussi à utiliser des emballages biodégradables », explique Sylvain Maillard.

UN ENGAGEMENT DURABLE ET SOCIÉTAL

Sur le volet social, des avancées ont également été faites. « Nous avons su répondre aux demandes de nos collaborateurs : le télétravail pour certains postes, l’aménagement des plannings pour les personnes qui cumulent deux emplois... Nous avons également travaillé avec l’Action de Formation Préalable au Recrutement (AFPR) et mis en place des formations internes et externes pour nos salariés », poursuit le dirigeant. Enfin, depuis 2019, Sÿnia adhère au programme Global Compact des Nations Unies. Grâce à ses innovations, Sÿnia travaille aujourd’hui pour de grands acteurs du luxe : LVMH, Estée Lauder, Hermès, Chanel, Dior, Givenchy ou encore Burberry, connus pour être très exigeants avec leurs fournisseurs en termes de développement durable. Cécile Jarry SŸNIA

T. +33 (0)4 67 87 66 90 www.synia.fr

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REPORTAGES

Fournisseur de l’industrie du luxe, le spécialiste français des étiquettes et décors métalliques vient d’investir 1,5 million d’euros dans la modernisation de son outil de production. Situé près d’Angers, son atelier édite quelques 7 millions de pièces par an.

MILL,

En France, les éditeurs d’étiquettes et de décors métalliques premium se comptent sur les doigts d’une main. Mill fait partie de ces rares sociétés à proposer encore une expertise et une implantation françaises, sur un segment de marché majoritairement détenu aujourd’hui par des négociants, qui travaillent avec des entreprises européennes ou asiatiques. Acronyme de Martin Innovations Luxe & Labels, la marque Mill est l’héritière d’une riche histoire industrielle qui trouve son origine dans la plaque métallique d’identification de pièces automobiles. Nous sommes en 1929 quand Jean Martin, complice de Louis Renault, crée Martin Technologies et se lance dans la fabrication de plaques pour identifier châssis et autres pièces de moteur.

UNE DIVERSIFICATION RÉUSSIE

© Mill

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UN SAVOIR-FAIRE EN PASSE DE DEVENIR UNE EXCEPTION FRANÇAISE

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Quatre-vingt-dix ans plus tard, l’entreprise familiale a bien grandi. Elle a su capitaliser sur son expertise d’origine et la développer. Avec ses 100 salariés, elle réalise 8 millions d’euros de chiffre d’affaires et compte désormais trois mini-usines : une première qui travaille le métal pour les industriels de tous secteurs, une seconde qui propose du marquage sur plastique (étiquettes, codes-


© Mill

barres) et de la conception d’interfaces hommes-machines (claviers à membranes et claviers tactiles), et une troisième dédiée au marquage sur métal pour les produits et leurs packagings haut de gamme, Mill. La marque Mill a été créée en 2014. Elle a représenté un tournant majeur dans la politique commerciale de l’entreprise. « Avec Mill, nous sommes devenus les interlocuteurs directs des fabricants de packaging. Nous intervenons aujourd’hui très en amont des projets, au moment des phases créatives, explique Laurent Bizien, le directeur général de Martin Technologies. Nous sommes sur un marché de niche, nous faisons donc beaucoup de R&D pour nos clients. Le nerf de la guerre, c’est la personnalisation ».

UN EFFORT D’INVESTISSEMENT Justement, en 2019, l’industriel a débloqué une enveloppe de 1,5 million d’euros pour automatiser davantage sa production et proposer de nouvelles solutions de personnalisation. Une imprimante numérique haut de gamme, le modèle Impala 3 du constructeur swissQprint, a fait son entrée dans l’atelier en septembre. « Cette table à plat est la Rolls-Royce de l’impression numé-

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rique. Elle représente l’avenir et vient en remplacement d’une de nos lignes de sérigraphie. Nos quatre sérigraphes ont d’ailleurs été formés à la programmation de ce nouvel outil qui va nous permettre, d’ici deux ans, d’allier la souplesse de l’impression numérique à une qualité d’impression exceptionnelle, sur une large diversité de supports », commente Laurent Bizien. Effet or, vernis colorés, jeux de brillance... Une nouvelle ligne automatisée de vernissage du métal, avec un tunnel de séchage sur-mesure, est venue compléter le parc machines en novembre. Aujourd’hui, ce sont près de 7 millions de pièces qui sortent de chez Mill chaque année, pour venir habiller les flacons et prestigieux packagings destinés aux marchés français et étrangers. Parmi les références de l’entreprise : Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Mizensir, Viktor & Rolf ou encore Yves Saint-Laurent.

Cécile JARRY

MILL

T. +33 (0)2 41 21 41 41 www.mill-luxe.fr


REPORTAGES

Repris en 2015 par l’investisseur industriel français Pierre Bastid, le groupe SignAll by Apia, spécialiste de l’enseigne et de la signalétique extérieure et intérieure, a mis au point une nouvelle gamme innovante d’enseignes lumineuses résinées : Appylight. Brevetée, fabriquée entièrement sur le site industriel de Vierzon (18), cette solution a nécessité deux ans de développement.

SIGNALL

© SignAll

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CRÉE UNE ENSEIGNE LUMINEUSE INNOVANTE ET MADE IN FRANCE

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #13 JANVIER 2020

C’est une renaissance industrielle made in France. Expert de l’enseigne et de la signalétique extérieure et intérieure depuis 55 ans, l’ex-groupe Apia est repris en 2015, suite à un dépôt de bilan, par l’investisseur Pierre Bastid, spécialiste des opérations de remise sur pied d’anciens fleurons industriels (Zodiac par exemple). Renommée SignAll by Apia, l’entreprise, qui emploie 80 personnes entre ses bureaux de Paris et son site de production de Vierzon, va être restructurée pendant deux ans. Un travail mené en s’appuyant sur les savoir-faire du groupe et un renouvellement de l’équipe commerciale. « L’innovation et l’excellence opérationnelle, soit le bon produit au bon moment pour le bon client, sont les deux piliers de l’entreprise, estime Bertrand Meuriot, directeur commercial. Conception, fabrication, installation et maintenance : nous sommes en mesure de réaliser un projet de A à Z ». Les clients historiques - Axa, Macif, La Poste, Aldi, Kubota, AD, Best Western,


© SignAll

etc. - suivent la nouvelle direction du groupe, qui entreprend aussi un travail de prospection (Burger King et Adidas notamment). Enfin, de gros efforts d’investissements sont consentis. SignAll, qui entend passer de la sérigraphie à l’impression numérique pour les dossiers complexes et les impressions texturées, acquiert en 2017 une table à plat du constructeur swissQprint. La société se dote également d’une salle blanche, dédiée au développement d’une nouvelle solution d’enseignes lumineuses résinées : Appylight.

BÉNÉFICE ENVIRONNEMENTAL « De plus en plus d’enseignes sont réalisées en lettres lumineuses, mais l’offre actuelle du marché est perfectible. Les lettres boitiers se dégradent rapidement et génèrent des coûts de maintenance élevés, alors que les lettres résinées à bas coûts, asiatiques notamment,

sont de qualité inégale et d’une durée de vie aléatoire, explique Bertrand Meuriot. Partant de ce constat, le pôle R&D de SignAll s’est attelé à cette mission pendant plus de deux ans : offrir aux enseignes une technologie innovante alliant performance lumineuse, qualité et recyclabilité ». Solution brevetée, Appylight consiste en un bloc de PMMA usiné pour y intégrer des LEDs, auquel est ajouté une résine coulée pour l’étanchéité, puis peint et cerclé en finition. « Nous offrons une étanchéité parfaite et une lumière intense diffusée sans zone d’ombre, ni impact de LEDs, précise le directeur commercial. Appylight dispose d’une durée de vie deux à trois fois supérieure aux lettres boîtiers ». Mais outre la réduction des coûts de maintenance et une consommation électrique moindre, la recyclabilité a également été intégrée dès la phase de conception. Ainsi, LEDs et corps de lettre sont totalement dissociables - une prouesse rendue possible par l’ajout

d’une substance dans la résine - afin que chaque élément (l’électronique et le bloc PMMA) partent dans leur filière de retraitement respectives. Entièrement fabriquée à Vierzon, Appylight séduit déjà ses premiers clients. « Macif a déployé la solution dans une dizaine d’agences en 2019, une cinquantaine d’agences Axa sont en phase de test et le magasin Adidas Haussmann, à Paris, a été équipé en intérieur comme en extérieur », dévoile Bertrand Meuriot. Et de nouveaux produits sont annoncés en 2020. La renaissance de SignAll ne fait que commencer. Florent ZUCCA

SIGNALL BY APIA T. +33 (0)2 48 52 48 52 www.signall.com

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REPORTAGES

L’image du standiste « vendeur de cloisons » a vécu. Une nouvelle génération arrive, incarnée par une entreprise comme Himalaya, qui place le design et la notion de conseils au cœur de sa stratégie.

HIMALAYA

© Himalaya

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MET SON DESIGN AFFÛTÉ AU SERVICE DU STAND

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #13 JANVIER 2020

Fondée en 2013 à Nîmes, Himalaya est une agence de design spécialisée dans la création de stands sur-mesure ou modulaires, et dans l’agencement d’espaces. Son approche est révélatrice des nouvelles façons de concevoir les espaces événementiels et casse l’image du standiste « vendeur de cloisons ». En 2019, Himalaya a défrayé la chronique en décrochant la lune pour son client PGG Industries, à l’occasion du lancement de son innovation mondiale Moonwalk. « Pour le salon Equip’Auto, PGG voulait marquer le coup. Moonwalk, son nouveau système de préparation de teinte, conçu pour révolutionner le milieu de la peinture de carrosserie, était lancé sur le salon. Il devait permettre au secteur de faire un pas aussi important que le premier pas de l’Homme sur la Lune, dont c’était le 50e anniversaire. Il fallait jouer la carte à fond », raconte Olivier Jimenez, directeur d’Himalaya. « À fond, mais sans faire kitsch », poursuit Sandy Jimenez, directrice de clientèle de la société, en charge de ce projet.


© Himalaya

Le stand sera ultra premium, à la hauteur des enjeux du client. L’allée de 100 m2 est louée pour recréer un sol lunaire dans la continuité du stand, soit 300 m2 de moquette personnalisée au total. « Pour créer la moquette avec des effets 3D réalistes, 18 fichiers différents ont été nécessaires, le tout en dégradés de gris », précise Sandy Jimenez. Sur le stand règne une atmosphère futuriste, avec un décor posé en total covering sur les murs, des tables rondes rétroéclairées et, au plafond, des câbles lumineux et une installation en « Drop Paper » de Procédés Chénel pour recréer la sensation d’un ciel étoilé. Des rochers lunaires en résine et une combinaison de cosmonaute achèvent de plonger le visiteur dans l’ambiance. « Les visiteurs faisaient la queue sur le salon pour voir le stand. Notre client a été ravi du résultat. Nous avons d’ailleurs conçu une version réduite du projet pour le salon Solutrans de Lyon et les éléments

mobiles de décoration ont été récupérés par les équipes de PGG pour l’aménagement de leurs bureaux », se réjouit Olivier Jimenez. « Il est important pour nous d’accompagner nos clients dans toute leur stratégie événementielle. L’intérêt de faire ce métier est d’être une vraie source de propositions », poursuit le responsable, ancien directeur de création.

PARIS EN 2020 En 2016, l’agence a intégré le LEADS, une association qui regroupe les professionnels du stand, du design

événementiel et commercial, et qui représente 51 % du marché. Son objectif : participer à l’amélioration de la profession, en travaillant sur des sujets clés comme la réduction de l’impact environnemental. « Le stand que l’on jette au bout de trois jours ne devrait plus exister. Chez Himalaya, nous accompagnons nos clients sur ce sujet, en imaginant des stands réutilisables, soit sur un autre salon, soit dans leurs locaux. Des programmes de reconditionnement en partenariat avec des associations existent également », précise Olivier Jimenez. En pleine croissance, Himalaya dispose aujourd’hui de bureaux à Nîmes et Madrid, et a pour objectif d’en ouvrir un troisième à Paris début 2020. Cécile JARRY

HIMALAYA

T. +33 (0)4 48 27 00 72 www.himalaya-expo.com © Himalaya

OBJECTIF LUNE

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BUSINESS

NOUVEAUX MARCHÉS CARESTIA, filiale du groupe Arcade Beauty spécialisée dans les étuis échantillons et les mini-étuis carton, enrichit son parc machines avec l’arrivée d’une plieuse-colleuse de dernière génération du constructeur Bobst. Dédié aux étuis de toutes tailles, le modèle Expertfold 50 de Bobst offre souplesse, polyvalence, cadence, gain de temps et précision des calages. Il doit permettre à Carestia de conquérir de nouveaux marchés, au-delà du parfum et de la cosmétique, comme les accessoires, l’épicerie fine ou encore les vins et spiritueux. T. +33 (0)4 92 28 37 79 / www.carestia.com

OFFSET NUMÉRIQUE F I 86

Spécialiste de l’impression d’étiquettes, le groupe ALLIANCE ÉTIQUETTES (33) vient d’acquérir une 7e presse numérique HP Indigo. Composé de 12 entreprises, le groupe aquitain a installé sa nouvelle machine au sein de l’imprimerie NS, à Landebaëron (22). Le parc d’Alliance Étiquettes est composé de machines offset, offset numérique, flexographie, sérigraphie, typographie, et solutions de finitions. T. +33 (0)5 64 37 20 30 / www.allianceetiquettes.com

PETIT FORMAT L’imprimerie CALENDRIERS ALEXANDRE (72), spécialiste de la fabrication de calendriers à destination des revendeurs, vient d’investir dans une nouvelle machine Kodak Nexpress ZX. Cette presse numérique couleur petit format (35 x 52 cm), configurée en CMJN + blanc, remplace une première Nexpress, qui aura servi dix ans, et prend place dans l’atelier aux côtés d’une Fujifilm Jet Press 720S (52 x 74 cm). Permettant des impressions jusqu’à un mètre de long et le passage de supports épais, cette nouvelle presse offre à l’entreprise l’opportunité de s’ouvrir aux marchés de la papeterie publicitaire et des petits produits d’emballage. T. +33 (0)2 43 50 01 50 / www.calendrier.fr

360 ONLINE PRINT DEVIENT BIZAY

L’entreprise portugaise 360 Online Print change de nom d’enseigne et devient Bizay. Avec cette nouvelle marque, plus universelle et moins technique que la précédente, la place de marché de l’imprimerie en ligne ambitionne d’occuper une place de leader en Europe et en Amérique du nord et du sud. Créé en 2013 sur un modèle fabless, le groupe portugais, qui a bouclé une levée de fonds de 18 millions d’euros l’an passé, prévoit de s’ouvrir à près de 20 nouveaux pays, d’élargir son offre à 20 000 produits et d’atteindre la barre des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021. www.bizay.fr

SEMIOS, UNE MARQUE COMMUNE

Le groupe Semios (35) conçoit, fabrique et installe des solutions d’enseigne, de signalétique et de décoration sur l’ensemble du territoire français et à l’international. Depuis le 1er janvier 2020, le groupe breton a regroupé l’ensemble de ses entités (AS Enseignes, Insignis, InVisu, 44 Enseignes, Lumiplastique, SED Enseignes, Semiosign et SignaVision) sous une même bannière : Semios. T. +33 (0)2 99 14 97 97 www.semios.fr

RACHAT STRATÉGIQUE Le réseau français de reprographes DOCUWORLD GROUP a annoncé, en fin d’année, la reprise des activités du groupe Librio, composé de trois maisons d’édition participatives (Amalthée, Persée et Bergame) et d’une plateforme d’autoédition (Bookelis). Docuworld acquiert ainsi de nouvelles expertises, complémentaires à son activité d’impression. Docuworld compte désormais 75 salariés, pour 9,4 millions d’euros de chiffre d’affaires. T. +33 (0)2 51 13 39 39 / www.docuworld.fr

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BUSINESS

➜ INVESTISSEMENTS

SCANACHROME

ACQUIERT DE NOUVEAUX SAVOIR-FAIRE

© Scanachrome

En faisant l’acquisition d’une table d’impression Oryx 3 de swissQprint, l’imprimeur d’Ivry-sur-Seine, spécialisé dans la réalisation de décors et d’accessoires pour le théâtre et le cinéma, de supports d’exposition pour les musées et d’éléments de décoration intérieure, élargit son champ d’expertise.

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T. 01 43 47 40 60 www.scanachrome.fr

Installé à Ivry-sur-Seine, l’imprimeur Scanachrome vient tout juste d’emménager dans de nouveaux locaux et profite de son agrandissement pour augmenter sa capacité de production. Créée en 1982, l’entreprise spécialisée dans la reproduction d’images pour les secteurs de la muséographie, du théâtre et du cinéma, de la haute couture et du retail, vient d’acquérir une imprimante jet d’encre LED UV Oryx 3 de swissQprint. « Nous avons souhaité renforcer notre équipement avec un système à plat pour accompagner notre croissance, mais aussi nous ouvrir les portes de nouveaux marchés », explique Bruno Lambert, dirigeant associé. Outre les matériaux classiques comme l’adhésif, le papier, le PVC, le Dibond et le plexi, Scanachrome imprime déjà du papier peint, de la toile enduite et divers tissus en sublimation. Avec sa nouvelle swissQprint, il étoffe sa table des matières en y ajoutant l’impression sur verre et sur bois. Passionné par son métier, Bruno Lambert évoque avec plaisir la création du fac-similé de la tapisserie de l’École d’Athènes qui habille l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, posé depuis deux ans en remplacement de l’œuvre originale, partie en restauration. « Je mets quiconque au défi de s’apercevoir que notre toile est un fac-similé. Il n’y a aucune différence avec l’œuvre originale. Aucune modification avec le temps non plus, malgré les contraintes d’éclairage liées aux retransmissions télévisées », confie le dirigeant.

DEVENIR FORCE DE PROPOSITIONS

© Scanachrome

Equipée en 6 couleurs avec les options blanc et vernis, l’Oryx de Scanachrome est en mesure de couvrir tous les gamuts souhaités. En déposant des gouttelettes de seulement 9 picolitres avec la plus grande précision, elle produit une résolution visuelle de 2160 dpi. « Des outils comme l’Oryx nous permettent de dépasser notre statut d’imprimeur. Avec elle, nous sommes force de propositions et apporteur de solutions pour nos clients. L’impression sur bois ou sur verre, par exemple, va nous ouvrir de nouvelles portes dans la décoration intérieure ou l’événementiel », affirme Bruno Lambert.

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BUSINESS

INVESTISSEMENT Afin de répondre aux attentes de ses 30 000 clients, en augmentation constante, EXAPRINT va doter son usine de Mauguio (34) des équipements nécessaires pour augmenter sa capacité de production de 50 % d’ici trois ans. Un plan de recrutement de 34 nouveaux collaborateurs est également engagé (ateliers, marketing, support clients et informatique). Le leader français de l’impression en ligne, qui emploie actuellement 300 personnes pour 90 millions d’euros de chiffre d’affaires, mobilise ainsi un plan d’investissement de 15 millions d’euros. T. +33 (0)4 67 22 36 55 / www.exaprint.fr

PERFORMANCE F I 90

La société SÉRI3, acteur incontournable de la sérigraphie (79) désormais affiliée au groupe Ambiance Graphique (17), s’est installée dans de nouveaux locaux, toujours à Bressuire, et vient d’acquérir une imprimante Agfa Jeti TAURO H2500, afin de s’ouvrir à de nouveaux horizons et répondre à la diversité des applications numériques et sérigraphiques. T. +33 (0)5 49 74 00 00 / www.seri3.fr

ULTIMA DISPLAYS INVESTIT…

Ultima Displays France (44), acteur incontournable du display et de la communication grand format, vient de fêter ses dix ans. Pour cet anniversaire, la société - qui conçoit des solutions d’affichage portables, pliables et modulaires à destination des professionnels de l’exposition et de la PLV a réalisé un important effort d’investissement sur son parc machines. En effet, Ultima Displays vient d’acquérir une imprimante textile à sublimation grand format HP Stitch S Series (3,2 mètres de laize), une imprimante LED UV Durst RHO 312R (3,2 mètres de laize), ainsi qu’une machine de découpe Zünd de 3,2 x 6 mètres. T. +33 (0)2 40 20 14 20 www.ultimadisplays.fr

ACQUISITION La maison NEYRET (42), spécialiste du packaging secondaire (tissage, impression et ennoblissement de rubans pour le packaging ou la promotion), ainsi que des solutions d’étiquetage et de traçabilité pour le prêt à porter, rachète la société SERAM (43), experte du packaging primaire (conception et assemblage de sous-ensembles et de décorations multi-matières). L’alliance entre les deux industriels donne naissance au numéro un mondial de l’ornementation et identification textile / multi-matériaux des produits de luxe. Le groupe ainsi consolidé réalisera près de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploiera plus de 800 personnes dans le monde. T. +33 (0)4 77 43 17 50 / www.neyret.com

…BORNEY AUSSI

La société Borney (61), fabricant de supports de communication textile et de PLV personnalisables pour la communication intérieure et extérieure, s’est équipée d’une imprimante numérique à sublimation HP Stitch S1000 (3,2 mètres de laize). Cet équipement complète les moyens de production et lui permet de répondre de manière réactive aux petites et moyennes séries (de 1 à 50 exemplaires). T. +33 (0)2 33 35 99 00 www.borney.com

JET D’ENCRE La société Data One, filiale du GROUPE DIFFUSION PLUS spécialisée dans l’édition de documents transactionnels, a inauguré ses trois nouvelles presses rotatives HP PageWide T240 HD acquises en 2019 et installées sur le site de Saint-Aubin-sur-Gaillon (27). Ces nouvelles presses ont remplacé un parc de machines jet d’encre quadri haute vitesse concurrent, utilisé depuis 2002. T. 02 32 77 80 80 / www.groupediffusionplus.fr

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THINK !

2019,

ANNÉE DE TRANSITION POUR LE MARCHÉ DE L'IMPRIMERIE EN LIGNE EN EUROPE

Spécialiste français reconnu du secteur du web-to-print, Ludovic Martin vient de publier une étude de marché sur l’état de l’imprimerie en ligne en Europe. Une première pour ce secteur. En effet, aucune étude n’avait dressé jusqu’ici un état des lieux précis sur la vente d’imprimés commerciaux sur internet à l’échelle européenne.

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Pour faire son analyse, Ludovic Martin a épluché les informations disponibles librement sur le web pour les sociétés spécialisées dans la vente d’imprimés en ligne (à l’exception des spécialistes des produits photo), les résultats financiers publiés par chaque entreprise, les communiqués et articles de presse dédiés à ce secteur, ainsi que les rapports annuels des sociétés cotées en Bourse. Au total, 100 imprimeries du web ont ainsi été passées au crible de son expertise avec, pour chacune : le recensement des opérateurs présents sur chaque marché, une projection des répartitions géographiques des audiences des sites web sur les résultats financiers et une analyse des technologies utilisées. Sans surprise, la dynamique qui anime l’imprimerie en ligne est l’exact inverse des tendances globales observées dans l’imprimerie traditionnelle. Alors que le chiffre d’affaires de l’imprimerie commerciale et les tonnages imprimés baissent de façon constante depuis 10 ans, cette étude montre, au contraire, que le revenu généré par l’imprimerie en ligne et, surtout, sa part de marché, augmentent. En d’autres termes, le web-to-print capte une part croissante des commandes d’imprimés, suivant ainsi les tendances observées dans d’autres secteurs d’activité.

CHIFFRES CLÉS

EN 2019, L’IMPRIMERIE EN LIGNE REPRÉSENTE EN EUROPE :

2,5

10 %

24

MILLIARDS D’EUROS DE CHIFFRE D’AFFAIRES PAR AN

DU CHIFFRE D’AFFAIRES DE L’IMPRIMERIE COMMERCIALE

MILLIONS DE COMMANDES PAR AN

(ESTIMÉ À 25,5 MILLIARDS D’EUROS EN 2019 PAR SMITHERS PIRA)

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En nombre d’établissements, les imprimeries en ligne appartenant aux 6 majors du secteur (Cewe, Online Printers, Cimpress, Grafenia, United Print, FlyerAlarm) représentent 20 % de l’ensemble. En parts de marché, ces mêmes entreprises captent près de 84 % des ventes d’imprimés en ligne en 2019. Mais cette prédominance semble s’atténuer. À l’inverse, la part de revenus des PME indépendantes a quasiment triplé sur cette période. Le top 3 des marchés de l’imprimerie en ligne est, sans surprise, constitué de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni. Suivent l’Italie, la Suisse-Autriche et le Benelux. Parmi les zones émergentes, on note l’Espagne et les pays de l’Est. Mais derrière ce classement se cachent des situations différentes, avec des pays qui exportent massivement au détriment d’autres qui, comme la France, subissent des importations conséquentes. Deuxième marché européen, la France est, de loin, celui sur lequel la concurrence est la plus intense. Les opérateurs nationaux s’y développent avec plus ou moins de succès depuis plus de 20 ans et motivent de jeunes pousses à se lancer également dans la bataille. Mais la position centrale de la France attire aussi les opérateurs d’Europe du Nord, comme ceux d’Europe du Sud, qui y voit un débouché intéressant. La conséquence de tout cela - outre une balance commerciale déficitaire - c’est une concurrence accrue, qui agit sur les prix de vente (à la baisse), et sur les coûts marketing (à la hausse), avec des effets directs sur les marges. Après une phase de consolidation, le marché français voit apparaître de nouveaux acteurs, avec d’un côté des places de marché, et de l’autre de « petits » imprimeurs en ligne très agiles.


© Freepik

« L’imprimerie en ligne, un marché dynamique en mutation constante » « 2019 restera comme une année de transition pour l’imprimerie en ligne : les modèles traditionnels des majors, tels que Cewe ou Cimpress, donnent des signes d’essoufflement, les marges s’érodant à force de guerre des prix et d’enchères de webmarketing ; les places de marchés dotées de comparateurs de prix automatiques se développent, en B2B comme en B2C, avec une croissance de l’activité d’impression personnalisée sur Amazon ; une nouvelle génération de startuppers, souvent issue des majors, imagine de nouveaux modèles et lève des millions d’euros auprès de fonds d’investissements… Et puis, des solutions de cloudprinting en API se développent, en mode silencieux, comme CloudPrinter, Printful ou Printify. Bref, ce qui était vrai en 2015 ne l’est plus aujourd’hui. Et si, à l’époque, il paraissait risqué pour un petit imprimeur de se lancer sur le e-commerce, aujourd’hui les opportunités restent nombreuses et le potentiel bien réel. En effet, les clients ont appris à décoder les promesses des majors, ils ont compris que, souvent, tout n’était pas imprimé en interne et, au final, ils recherchent aujourd’hui l’expérience et les prix du e-commerce, mais avec un service et une authenticité de proximité. La désintermédiation est en marche, et pour les imprimeurs-producteurs, il y a une chance à saisir. Ils peuvent jouer un véritable rôle de producteur en circuit court, capable d’offrir le meilleur de l’expérience digitale et du service de proximité avec, à la clé, un modèle hybride qui apporte une vraie réponse aux problématiques de réduction de l’impact environnemental de l’achat d’imprimés. D’ici 4 à 5 ans, j’ai la conviction qu’il y aura moins de majors, mais qu’ils seront plus gros - avec probablement Amazon au milieu - et qu’une nuée d’imprimeurs hybrides spécialisés se sera développée, offrant des services digitaux et des magasins de proximité. » Ludovic Martin linkedin.com/in/ludovicmartin/

À PROPOS DE L’AUTEUR Ludovic Martin a commencé à pratiquer le web-to-print en 2000, sur un système associant l’interface PrintCafé à une presse Indigo, qui n’appartenait pas encore à HP. Cette initiation lui a donné le sentiment que, pour la première fois dans sa carrière, deux de ses passions, le web et le print, convergeaient enfin, alors que tout les opposait jusque-là. De 2007 à 2009, il a dirigé des projets de plateformes de publication en ligne sous QuarkXPress Server pour de grandes sociétés, ce qui lui a permis de toucher du doigt le potentiel de l’édition en ligne de supports marketing destinés à l’impression. En 2010, il a piloté la conception d’une plateforme d’imprimerie en ligne, Wedia Expresso, pour le compte d’Orange. Il a ensuite rejoint Exaprint, en 2012, en tant que directeur digital et marketing e-commerce de la plateforme. Aujourd’hui, il occupe le poste de directeur marketing et e-commerce d’Adesa Smartlabel, et continue à partager son expertise avec ses paires, via son blog ludovic-martin.com et une participation active à de nombreuses conférences.

RDV SUR C!PRINT Retrouvez Ludovic Martin sur le salon C!Print, pour deux conférences inédites : ➜ Le mardi 4 février à 14h

LE MARCHÉ DE L'IMPRIMERIE EN LIGNE, EN FRANCE ET EN EUROPE : État des lieux et perspectives.

➜ Le mercredi 5 février à 11h

RÉUSSIR UN PROJET WEB-TO-PRINT Table-ronde avec Ludovic Martin, Jean-Marc Goldstein (Cervoprint) et Didier Belin (L’Imprimerie Européenne)

Plus d’informations sur www.salon-cprint.com

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SÉRIE LIMITÉE

DIAM PACK

VEUT CHOYER LES INFLUENCEURS

Filiale du groupe mondial Diam, l’entité Diam Pack, spécialiste des solutions packaging, lance une collection entièrement dédiée aux influenceurs. Une ligne qui vise à accompagner la dynamique des marques, notamment les plus jeunes, qui travaillent avec les influenceurs dans leur stratégie marketing. Capables de révéler un produit et d’en transmettre l’univers, ces packagings étonnants provoquent l’effet « waouh », tant désiré par les marques qui cherchent à se démarquer. Découverte.

Avec 2500 salariés, plus de 320 millions d’euros de chiffre d’affaires et une présence dans 24 pays, le groupe français Diam International compte parmi les leaders mondiaux des solutions de merchandising sur le point de vente, pour les secteurs de la cosmétique, du luxe et des biens de consommation. Fondé en 1973 par Yvon Poullain, aujourd’hui dirigé par Michel Vaissaire, le groupe des Mureaux (78) vient de lancer, via sa filiale dédiée aux solutions de packaging primaires et secondaires Diam Pack, une collection de cinq packagings entièrement dédiée aux influenceurs. Formats audacieux, ouvertures ludiques, effets sonores : cette nouvelle génération de coffrets conjugue créativité et faisabilité industrielle. Pour ses cinq modèles, construits sur la base de structures cartons, Diam Pack a décidé de faire référence à des objets iconiques des modes de consommation actuels, de la boîte à bento à la selfie box, en passant par le ghetto-blaster symbole de la tendance vintage.

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BOUM BOX Cette boîte épouse les codes du ghetto-blaster, le radiocassette des années 1970 et 1980, célèbre pour sa taille démesurée et pour sa puissance de son, grâce à ses deux enceintes stéréo. Ici, la « Boum Box » possède trois portes en façade qui s’ouvrent sur le produit logé dans sa cale, à l’emplacement de la cassette, et sur l’univers de la marque (décor en relief, livret, cadeau) à l’emplacement des enceintes. Ce modèle se plie ainsi à toutes les formes de storytelling.

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Maintenue par un fourreau en carton articulé, décorée aux codes de la marque, cette structure au format original révèle une pyramide de plateaux et autant de surprises à découvrir à l’intérieur. À chaque étage, un produit apparaît, logé dans une cale en pulpe de papier décorée. Présentée ici dans un format généreux, cette « Bento Box » peut être produite en différentes tailles et faire varier le nombre de ses plateaux, en conservant un certain équilibre.

BENTO BOX

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FLOWER BOX La « Flower Box » a été conçue pour s’inscrire dans la tendance de l’unpacking, appelée également unboxing (anglicisme désignant un type de vidéos publiées sur internet, dans lesquelles des personnes se filment en train de déballer les produits qu’elles viennent d’acheter ou de recevoir, ndlr). En retirant le capot, l’ensemble s’ouvre comme une fleur, pendant qu’une vidéo sur l’univers des produits se lance sur l’écran inséré dans l’un des six « pétales ». Dans chacun des autres pétales, des informations produits, des cadeaux ou autres produits dérivés peuvent être installés dans des cales. Au cœur de la fleur trône le produit phare, maintenu par une cale-podium.


SÉRIE LIMITÉE

Parfaite illustration de la boîte à selfie, le coffret « Photobooth Box » permet de prendre des photos, grâce à un appareil ultra-plat habilement logé à l’intérieur, et de les imprimer immédiatement. Offrant une belle surface de communication, la boîte se prête à de multiples déclinaisons : lancement de parfum ou de soin, présentation d’une gamme de maquillage avec une palette insérée dans un tiroir et son tutoriel associé, etc. Les influenceurs peuvent ainsi tester les produits, se photographier et partager aussitôt leur expérience sur les réseaux sociaux.

PHOTOBOOTH BOX

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CUSTOMISABLE BOX Simple et efficace, la « Customisable Box » repose sur l’idée d’une traditionnelle boîte à chaussures, avec un espace aménagé entre la base et son couvercle, prévu pour recevoir un bandeau central personnalisable selon plusieurs méthodes : ruban, papier imprimé ou texturé, bandeau en silicone, PU, etc. Ainsi conçue, cette boîte permet aux marques de gérer leur supply chain et d’optimiser leur stock, en allouant certaines quantités à des lancements spécifiques en un temps record.

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DIAM PACK

T. +33 (0)1 34 92 83 60 www.diampack.com




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