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SÉRIES LIMITÉES
from IC LE MAG #19
by 656 Editions
Déménagement sur un site de production plus vaste, investissements dans de nouvelles solutions : l’imprimeur en ligne toulousain PrintOClock a passé la démultipliée au cours des derniers mois. Point d’étape au moment de débuter l’exercice 2022 avec toujours plus d’ambition. Bertrand Genevi
PRINTOCLOCK,
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UNE CROISSANCE EN TOUTE INDÉPENDANCE
© PrintOClock 400 m2. C’est la superficie gagnée par PrintOClock en prenant ses quartiers sur un nouveau site implanté en périphérie de Toulouse. Si ce déménagement permet d’occuper des locaux plus spacieux (1 600 m2 sont aujourd’hui à sa disposition), il a également octroyé à l’imprimeur un nouveau statut : PrintOClock est désormais propriétaire de ses murs. L’entreprise, qui peut organiser l’espace à sa guise, intègre à présent son équipe de production et son service PAO dans les mêmes locaux. Ce rapprochement stratégique permet d’accroître la réactivité de l’imprimeur et d’optimiser les flux de production, pour in fine gagner un temps précieux dans la livraison des commandes. Les nouveaux locaux ont aussi fait de la place pour de nouveaux investissements. Le parc machines s’est ainsi étoffé d’une seconde Konica Minolta AccurioPress C14000. Le numérique prend en effet une place grandissante dans les commandes de PrintOClock : sur le premier semestre 2021, l’entreprise a enregistré un doublement des demandes par rapport à la même période en 2019. S’équiper d’une nouvelle imprimante Konica Minolta a aidé l’entreprise à répondre à cette hausse, ainsi qu’à développer sa gamme de brochures et reliures. PrintOClock a par ailleurs intégré un nouveau massicot Polar, ainsi qu’un module de brochage 600i de chez Duplo.
© PrintOClock
UNE SOLIDITÉ ACQUISE AU FIL DES ANS
PrintOClock fut en mesure investir l’été dernier car l’entreprise toulousaine a su faire le dos rond au plus fort de la crise. « Notre taille raisonnable nous offre une certaine agilité. Le fait de ne pas avoir de frais fixes exorbitants nous a permis de traverser la crise sans trop de difficultés et de nous relancer rapidement dès que l’activité a repris », confie Charlène Davignon, directrice de production chez PrintOClock. Fondée en 2008, la société jouit également aujourd’hui d’une grande solidité. « Nous comptons 70 employés et nous générons 13 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous sommes suffisamment armés pour tenir nos positions et continuer à nous développer, tout en conservant notre indépendance. Un statut auquel nous tenons », poursuit la dirigeante. Sûr de sa force, PrintOClock ne se déclare pas ébranlé par l’agitation qui règne ces temps-ci dans le monde du web-to-print, entre Canva qui monte en puissance dans l’impression, le repositionnement de Vista (ex-Vistaprint) dans la création de contenus et Amazon qui avance ses pions. La société française, qui intègre l’éditeur Canva sur son site, voit l’avenir sereinement : « Notre partenariat avec eux est toujours d’actualité. Et quoi qu’il se passe dans le futur, l’impact sera limité sur notre activité car l’utilisation de Canva reste marginale dans le volume de nos commandes, de l’ordre de 3 % », assure Sacha Le Prat, chef de produit chez PrintOClock.
DE NOUVEAUX INVESTISSEMENTS EN 2022
Pour parer à toute éventualité, ne pas se faire déborder et accélérer son développement, l’heure est encore une fois au renforcement technologique chez l’imprimeur. Le pôle numérique est en première ligne, car les quatre solutions d’impression de PrintOClock tournent actuellement à plein régime. La question d’un nouvel investissement va se poser cette année, avec le remplacement des machines les plus anciennes. Le grand format, qui n’a pas fait l’objet d’acquisitions importantes au cours de ces dernières années, pourrait être consolidé pour répondre aux commandes croissantes de signalétique. La stratégie d’investissement de PrintOClock ne tient pas dans le fait d’opérer un bond technologique soudain. L’imprimeur en ligne se donne plutôt pour objectif de gagner petit à petit en productivité et de procéder à une montée en gamme dans les propositions de son catalogue. La croissance budgétée pour 2022 est conséquente, mais entre les investissements technologiques au programme et les recrutements commerciaux et marketing massifs de ces derniers mois, PrintOClock se donne les moyens de ses ambitions.
© Tand'm
SCÉNOGRAPHIE
LES MYSTÈRES DE LA CRÉATION
Elle est située juste en dessous d’un des monuments les plus connus et visités de Paris. Pourtant, peu de personnes la connaissent. La crypte du Sacré Cœur fait partie de ces lieux secrets, auréolés de mystère, qui n’ouvrent leurs portes que très rarement, sauf à l’occasion de quelques événements privés ou d’une exposition. D’ailleurs, celle qui vient de s’achever ici était grandiose. Imaginée par le scénographe Bruno Sellier, à l’occasion du centième anniversaire de la consécration de la basilique, elle proposait une mise en scène « sensorielle » de la Bible. En charge de la coordination du projet : Pascale Penet et Jean-Marie Monnier, les deux designers scénographes de l’agence nantaise TAND’M. Décryptage. Cécile Jarry
© Tand'm On a un peu de mal à l’imaginer, mais elle est aussi grande que la basilique elle-même. Lieu méconnu des Parisiens et des touristes, la crypte du Sacré Cœur a exceptionnellement ouvert ses portes à l’occasion du centième anniversaire de la consécration de la basilique, pour une exposition unique qui a permis à 250 000 curieux de découvrir les lieux. Se basant sur le verset biblique Venez à moi, le scénographe Bruno Seillier a proposé une découverte « sensorielle » de la Bible, à grand renfort de sons et de lumières, et avec plus de 1100 m2 de toiles et de tulles imprimés. « Près d’un million d’euros a été mis sur la table par l’évêché pour réaliser cette exposition, qui a nécessité beaucoup d’achats d’art », indique Pascale Penet, designer scénographe de l’agence nantaise Tand’m, en charge de la coordination du projet.
© Tand'm
UNE AMBIANCE « COUSUE MAIN »
Parmi les entreprises mandatées pour réaliser cette exposition : la société ShowTex, experte en techniques de scène pour l’industrie du spectacle et de l’événement. C’est elle qui a notamment fourni les toiles et les tulles ignifuges qui ont servi de supports à l’exposition et qui habillaient, entre autres, les grandes arches de huit mètres de la crypte. « Une fois imprimées, les toiles ont été découpées avec précision pour épouser les voûtes de la crypte », commente Pascale Penet. L’équipe de ShowTex a également proposé une combinaison d’écrans backlit et blackout pour occulter la lumière ou, à l’inverse, permettre un époustouflant rétro-éclairage qui donnait l’illusion de verre vieilli. « La judicieuse association de motifs imprimés et d’écrans blackout a permis de donner cette atmosphère paisible au lieu », souligne Pascale Penet. L’expertise du groupe français Reorev a également été décisive pour réaliser ce projet. Ses ingénieurs structure ont en effet rendu possible la pose de ces immenses toiles, en imaginant un système simple et solide pour les fixer de chaque côté de l’arche et les tendre via une solution à base de scratchs.
TAND’M PORTE LA BONNE PAROLE CRÉATIVE
Installés à Nantes, Pascale Penet et Jean-Marie Monnier, les fondateurs du studio de design Tand’m, portent depuis de nombreuses années la bonne parole « créative » auprès de leurs clients, institutionnels et entreprises. S’ils saluent la soif de personnalisation qui caractérise notre époque, ils en connaissent aussi les travers et militent pour que chacun de leur projet cultive une vraie singularité. Pour parvenir à leurs fins, ils organisent des ateliers de design participatif avec leurs clients, pour les aider à créer de nouveaux imaginaires. « Et ça marche ! Nous n’avons jamais eu autant besoin de se parler et de créer », confie Pascale Penet. Et les deux designers essaiment leurs bonnes idées dans tous types de lieux. « Pour un Ehpad, on nous a demandé d’imaginer un parcours créatif pour inciter les résidents à prendre les escaliers et non plus l’ascenseur. Le salon Serbotel (salon des métiers de bouche, de la boulangerie pâtisserie et de l’hôtellerie restauration, ndlr) lui, voulait que l’on imagine une scénographie réutilisable. Nos motifs devaient donc intégrer cette notion de durée dans le temps, tout comme les structures que nous avions préconisées. Nous étions dans de la créativité durable, ce qui, pour nous, est le chemin à suivre », confie Pascale Penet.
SCÉNOGRAPHIE LES MYSTÈRES DE LA CRÉATION
UN LIEU BAIGNÉ DE LUMIÈRE
« Dans son projet scénographique, Bruno Sellier a souhaité faire entrer la lumière dans un lieu qui en est habituellement dépourvu. Il voulait que l’on recrée des vitraux », poursuit Pascale Penet. Et l’illusion a été parfaite. « Tous les visiteurs se sont laissés prendre au jeu ». Pour créer les effets de trompe-l’œil, les équipes ont choisi d’imprimer les motifs sur du plexiglas et de jouer avec des blancs de soutien et différents types d’impression pour avoir un résultat au plus proche du réel. Côté lumière, il a fallu recréer l’illusion d’une lumière naturelle, ce qui a été réalisé de mains de maître par la société Novelty Group, autre grand nom de la prestation événementielle. « Les autres éléments de l’exposition ont été imprimés sur du Dibond et des adhésifs par la société Agelia », précise Pascale Penet.
UNE BELLE AVENTURE COMMUNE
Plus de cinq mois de travail ont été nécessaires pour monter et installer cette exposition, qui a nécessité une coordination parfaite de tous les corps de métier. En charge des achats d’art et de la bonne organisation du chantier, Pascale Penet et Jean-Marie Monnier avaient édité pour l’occasion une « bible » de 200 pages pour guider tous les acteurs du projet, pas à pas. Tous saluent aujourd’hui une belle aventure commune.
© Tand'm
© Tand'm
Maison artisanale créée en 2012, Le Presse Papier se spécialise dans les papiers peints de collection et les textiles imprimés. Une équipe de dessinateurs émérites produit dans cet atelier lyonnais de sublimes créations inspirées par le monde végétal, l’Art Déco ou la Grèce antique. Un travail d’orfèvre qui a notamment séduit de grands noms du luxe. Bertrand Genevi
LE PRESSE PAPIER,
POUR LA BEAUTÉ DU GESTE
© Sabine Serrad - Le Presse Papier
Sébastien BARCET, Le Presse Papier
Lyon, quartier de la Croix-Rousse. Il n’y a pas si longtemps, des dizaines de studios de dessin et d’illustres ateliers textiles œuvraient ici. Des clients du monde entier, de l’Italie aux États-Unis, s’y pressaient pour acheter des créations originales et en profiter, dans la foulée, pour faire bonne chère dans les bouchons lyonnais. La Croix-Rousse, c’est aujourd’hui le point d’ancrage du Presse Papier, une maison artisanale qui créé, édite et fabrique des papiers peints, ainsi que des collections textiles. En se nichant au plein cœur de ce quartier, l’ambition de Sébastien Barcet, le fondateur de l’entreprise, était claire : faire écho au savoir-faire emblématique et ancestral de la capitale des Gaules.
RÉACTIVER UNE TRADITION
Il existe depuis le XVIe siècle une grande tradition du dessin floral à Lyon. Les illustrateurs spécialisés étaient alors nombreux entre Saône et Rhône. Pour créer les motifs de ses collections, Le Presse Papier s’inspire de cet héritage, en revisitant des classiques entièrement à la main, selon des techniques spécifiques à la gouache. Quatre dessinateurs de talent, tous Croix-Roussiens, épaulent Sébastien Barcet pour élaborer les illustrations. Nourris par les expériences et les goûts de chacun, les modèles développés par l’équipe ne font pas que résonner la tradition lyonnaise. Histoire de l’art, monde animal, musique des années 1960… les sources d’inspiration sont diverses et le processus de création conduit les dessins parfois bien loin des pentes de la Croix-Rousse. Comme, par exemple, pour le papier peint des « Singes Bleus », qui fait référence à une fresque produite en 1600 avant notre ère dans une cité grecque des Cyclades. Chaque modèle est doté d’une histoire singulière et, depuis sa fondation en 2012, Le Presse Papier en a publié pas moins de 250. Un chiffre considérable pour une entreprise qui réalise tout en interne, et qui doit autant au bouillonnement créatif de l’équipe de Sébastien Barcet qu’à l’usage de l’impression numérique.
© Le Presse Papier
UN MODÈLE RENDU POSSIBLE GRÂCE À L’IMPRESSION NUMÉRIQUE
Le dirigeant le confesse sans détour : sans la technologie numérique, le business modèle de son entreprise ne serait pas viable. L’usage de solutions HP Latex lui offre un luxe, celui de ne pas avoir de stock. Le Presse Papier imprime uniquement à la demande. Cette démarche s’inscrit d’ailleurs dans une logique écoresponsable plus globale, incluant l’usage de papiers recyclables, d’énergie verte et d’encres à base d’eau. En amont de la production, l’impression numérique permet aussi de réaliser rapidement, et à moindre coût, différents tests avant de lancer une nouvelle collection. Sébastien Barcet, avec son œil de coloriste, souligne également la qualité du rendu. « Le numérique est parfois encore un peu snobé, mais quand on crée un dessin avec 26 couleurs, il serait trop chronophage d’imprimer à la planche par exemple. Sans parler de la finesse de trait. Avec le numérique, on reste fidèle à la création initiale », explique le dirigeant.
LE PRESSE PAPIER, POUR LA BEAUTÉ DU GESTE
© Sabine Serrad - Le Presse Papier
DES CRÉATIONS TRÈS DEMANDÉES
Labellisé « Artisan d’art » en 2020, Le Presse Papier séduit bien au-delà des frontières de la Croix-Rousse, en touchant les particuliers, comme les professionnels. De grandes marques ne s’y sont pas trompées et font appel à l’entreprise pour des projets d’envergure. C’est le cas d’une institution du luxe français, qui a récemment choisi Le Presse Papier pour conceptualiser et fabriquer son offre de papiers peints à l’échelle mondiale. La maison lyonnaise attire aussi le regard d’autres acteurs de l’artisanat, en quête de collaborations. Un collection capsule a ainsi été réalisée l’année dernière, dans le cadre de la Paris Design Week, avec Moissonnier, un ébéniste d’art actif depuis 1885. Le Presse
Sébastien BARCET, Le Presse Papier
© Le Presse Papier
Papier a ainsi paré les meubles de la marque de ses créations luxuriantes. Ces échanges réguliers, menés au gré des rencontres et des opportunités, permettent à l’atelier de gagner encore un peu plus en visibilité. Dans ce contexte, quelles sont les prochaines étapes pour un Presse Papier d’ores et déjà en pleine expansion ? « En premier lieu, développer notre offre textile. Nous réalisons des tests sur de la toile vosgienne et les résultats sont prometteurs, donc nous pourrions lancer une collection de tissu au mètre. Des collaborations avec de grandes enseignes vont aussi être dévoilées dans les mois qui viennent et, bien entendu, de nouveaux modèles vont apparaître », précise Sébastien Barcet. De quoi occuper pour quelque temps l’équipe de passionnés du Presse Papier.