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OCTOBRE 2017
IC le Mag / Industries Créatives TOUTES LES SOLUTIONS D E P E R S O N N A L I S AT I O N
DOSSIER
PERSONNALISATION : À QUI PROFITE LE PRINT ? PERSONNALISATION DE MASSE
KRONENBOURG PREND DE LA BOUTEILLE ÉVÉNEMENT
PARIS ACCUEILLE LE NOUVEAU SALON PRINT IN PROGRESS
www.industries-creatives.com
ÉDITORIAL
Deux jours, à Paris, pour penser à son avenir
Une ambition que nous vous invitons à partager sur PRINT IN PROGRESS, le nouveau salon de la rentrée, conçu et organisé par 656 Editions, et dont la première édition aura lieu les 11 et 12 octobre prochains à Paris. Prendre deux jours pour penser à l’avenir de son entreprise, échanger avec des experts, rencontrer des partenaires, réfléchir autour d’une table ronde à de nouvelles opportunités de marché ou de façon plus informelle en partageant un simple verre... c’est l’expérience que nous vous proposons de vivre sur Print In Progress. Dans une société où tout va de plus en plus vite, il nous a semblé important de proposer un nouveau format de rencontres, pour permettre aux professionnels du monde de l’impression et à leurs clients - marques, designers, agences, industriels - de se retrouver dans une ambiance de travail professionnelle et conviviale, pour échanger autour des grandes thématiques actuelles que sont le packaging connecté, le papier augmenté, l’impression personnalisée, la décoration imprimée, etc. Pour relever ce défi, nous avons réuni les leaders de notre marché, qui seront présents avec leurs équipes d’experts pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur l’avenir de votre métier. Nous avons invité des marques, des créatifs, des techniciens et des industriels, pour qu’ils partagent avec nous leurs récentes expériences. À une époque où de nouveaux acteurs viennent bousculer la donne, où l’on doute sur les bonnes stratégies à adopter face à un marché de plus de plus complexe, où la personnalisation devient un courant de fond majeur, dépassé bientôt par l’individualisation, où la digitalisation est sur toutes les lèvres... Print In Progress propose un cadre de réflexion unique et premium pour vous aider à continuer à aller de l’avant. Que vous soyez designer, imprimeur, architecte d’intérieur, styliste, directeur marketing d’une marque ou directeur d’agence... vous trouverez sur Print In Progress des informations et des innovations qui vous permettront de développer votre business en maîtrisant les nombreuses innovations que connaît ce secteur de l’impression numérique. Dans ce numéro : un dossier spécial sur le salon et ses temps forts, et comme toujours, des interviews, études de cas et focus sur les dernières réalisations en matière de personnalisation. Bonne lecture !
Guillaume Abou, Directeur de la rédaction
ÉDITION :
656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon Cedex 01 - Tél. +33 (0)4 78 30 41 73 - Fax. +33 (0)4 78 30 41 79 DIRECTEUR DE Nathalie Grosdidier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Guillaume Abou, g-abou@656editions.net RÉDACTEUR EN CHEF : Florent Zucca, 04 78 30 35 06, florent@656editions.net MARKETING ET PARTENARIATS : Aurélie Lamandé, aurelie.lamande@656editions.net ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Cécile Jarry, Guillaume Abou, Florent Zucca DIRECTION ARTISTIQUE ET RÉALISATION : François Jaillet PUBLICITÉS : Thomas Nollet, thomas.nollet@656editions.net, 06 20 63 46 27 - Emilie Eggenschwiller, emilie@656editions.net, 04 78 30 44 57 - Maxime Huard, maxime.huard@656editions.net, 04 78 30 35 48 ABONNEMENT : florent@656editions.net PRIX AU NUMÉRO : 15 euros TARIF ABONNEMENT pour 1 an (4 numéros) : 80 euros IMPRESSION ET ROUTAGE : Jouve S.A., 11 boulevard de Sébastopol, 75001 Paris N°ISSN : 2552-5573 DÉPÔT LÉGAL : à parution COMMISSION PARITAIRE : 0318 T 93342
LA PUBLICATION :
Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans IC le Mag est interdite sans accord de la société d’édition.
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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #4 OCTOBRE 2017
Veille, décryptage, analyse, études de cas : IC LE MAG explore les opportunités de personnalisation offertes par les progrès de l’impression numérique, que ce soit en matière de décoration, de textile, de packaging ou encore de communication visuelle. Avec un objectif : vous donner des idées, mais surtout les clés techniques pour les réaliser, ainsi que les contacts des prestataires susceptibles de vous accompagner dans vos projets.
1| ÉDITORIAL
Par Guillaume Abou, directeur de la rédaction.
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MODE D’EMPLOI
Comment prendre en main votre magazine.
GRAND TÉMOIN
Denis CONSTANTIN, président de la société Constantin SAS, spécialiste de l’Ingénierie Retail Marketing.
20| DOSSIER
PERSONNALISATION : À QUI PROFITE LE PRINT ?
Le mot est sur toutes les lèvres. Aujourd’hui, il n’est pas un pan de l’économie, pas un secteur d’activité qui ne se soit pas emparé du phénomène. Décoration intérieure, retail marketing, agencement, évènementiel, communication visuelle, packaging, signalétique, enseigne, photographie ou encore mode : poussés par les progrès technologiques de l’impression numérique, les professionnels du print s’ouvrent à de nouveaux marchés, intègrent de nouvelles compétences et proposent de nouvelles solutions. Alors, derrière le concept marketing, à quoi ressemble le marché de la personnalisation ? Etat des lieux.
En couverture : Projet d’habillage pour un immeuble de bureaux à Puteaux par l’AGENCE TREIZE (92), spécialiste du design mural à partir de films Vinyles HEXIS non teintés dans la masse et imprimés en numérique sur machine EPSON.
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INSPIRATIONS
D’un simple coup d’œil, retrouvez les dernières réalisations qui stimuleront votre imagination.
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INTERVIEW
Mercedes ERRA, présidente et co-fondatrice de l’agence de publicité BETC et présidente exécutive du groupe Havas Worldwide.
PRODUIT
ÉVÉNEMENT
Paris accueille le nouvel événement Print In Progress.
DU CÔTÉ DE LA FAB’
Les toutes dernières actualités des imprimeurs et professionnels de la communication visuelle. Retrouvez-les ensuite sur l’annuaire online IC, le nouvel outil de mise en relation des prestataires de services et donneurs d’ordres. www.annuaire-ic.com
MESSAGE 38|
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MARKETING DIRECT
D’Haussy ultra-personnalise les imprimés publicitaires
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UN DESIGNER / UN PROJET
Kronenbourg prend de la bouteille avec les agences Carré Noir et La Chose
ÉVÈNEMENTIEL
Paris 2024 fait forte impression
ESPACE 46|
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DÉCORATION
Adhésifs imprimés : ceux qui aiment l’art prendront le train
ARCHITECTURE
La personnalisation gagne les établissements de santé
AGENCEMENT
Figarol imprime en sublimation du sol au plafond
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COMMENT PRENDRE EN MAIN VOTRE MAGAZINE ? Rubricage, mots-clés, informations pratiques et techniques… nous avons conçu IC le Mag comme un outil à votre service. Professionnels du marketing, agences, créatifs : cette nouvelle publication déniche pour vous des idées innovantes et vous donne les solutions et les contacts pour les mettre en œuvre.
LES RUBRIQUES
Un fil conducteur – la personnalisation – traverse tout le magazine et le rubricage en trois mots-clés – espace, message, produit – vous guide facilement à travers les sujets.
ESPACE
MESSAGE
PRODUIT
Retail marketing, décoration intérieure, agencement, architecture...
Signalétique, événementiel, enseigne, outdoor, affichage, digital, imprimé publicitaire...
Packaging, cadeau d’affaires, objets décoratifs, vêtement de travail, livre, photo...
LES ENCADRÉS
QUI FAIT
QUOI ?
CHIFFRES
CLÉS
TECH -NIQUE
Ils vous permettent d’identifier en un clin d’œil les matières, les technologies et les partenaires qui ont permis de mettre en œuvre les projets dont nous nous faisons l’écho.
LE CONTENU AUGMENTÉ
Téléchargez l’application SnapPress sur votre smartphone ou tablette. Lorsque vous trouvez ce pictogramme dans un article, « snapez » la page et découvrez du contenu additionnel. Et n’hésitez pas à interagir avec le magazine, en « dropant » un message en réalité augmentée sur nos pages.
DU CÔTÉ DE LA FAB
CONTENU ENRICHI
ICI
Les toutes dernières actualités des imprimeurs et professionnels de la communication visuelle, que vous retrouvez ensuite sur l’annuaire online IC, le nouvel outil de mise en relation des prestataires de services et donneurs d’ordres. www.annuaire-ic.com.
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DENIS CONSTANTIN
Président de la société Constantin SAS, spécialiste de l’Ingénierie Retail Marketing
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L’élément imprimé n’est
plus au cœur de l’activité ¨
Sérigraphe à l’origine, Denis CONSTANTIN a profondément transformé son entreprise, aujourd’hui spécialisée dans l’Ingénierie Retail Marketing, soit tout ce qui permet à une marque de se mettre en scène sur un lieu de vente. Une organisation où l’élément imprimé, bien qu’indispensable, n’est plus au cœur de l’activité. Pour le président de Constantin SAS, le métier d’imprimeur disparaît, mais pas son savoir-faire, mis au service d’une offre large et spécialisée, qui se passe d’intermédiaires.
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GRAND TÉMOIN
On peut tout faire, mais il ne faut surtout pas tout faire. Nous avons choisi de nous spécialiser. Cela nous a fait perdre des collaborateurs, surtout des anciens, qui n’ont pas accepté les changements technologiques et une nouvelle Denis Constantin : J’ai créé l’entreprise en manière d’aborder les clients. 1977 avec mon frère. A l’origine, nous faisions Pourtant, de grands bouleversements, techde la sérigraphie sur matériaux plastiques pour nologiques et même géopolitiques, ont les secteurs de l’industrie et de la signalétique fait évoluer les comportements d’achat des puis, rapidement, des éléments publicitaires consommateurs. Les gens ne vont plus cherpour les professionnels, comme les enseicher les mêmes choses qu’il y a dix ans en gnistes. Au début des années 2000, nous avons magasin et surtout, ils vont les chercher difféintégré les matériaux cartons, pour de la PLV remment, impactant forcément la manière de et des présentoirs. Mais en 2010, nous avons travailler dans les entreprises. pris un virage très important, Nous sommes passés d’une en abandonnant les autres valeur d’achat à une valeur marchés, pour nous concentrer ¨ Nous sommes d’usage. Nous vendons plus en à 100 % sur la communication passés d’une valeur estimant la valeur que pourra sur le lieu de vente. donner le client et non pas la Nous sommes passés d’une d’achat à une valeur intrinsèque du produit. organisation où l’impression valeur d’usage. était l’épicentre de l’activité Nous vendons Le marché de l’impression à une multitude de centres a-t-il pris conscience de ces d’activité (design, imagerie, en estimant la bureau d’études, print, postvaleur que pourra bouleversements ? print et plasturgie, valorisations donner le client et Les imprimeurs classiques ont finales, supply chain, ndlr) constituant « l’ingénierie retail bien conscience que le marché non pas la valeur marketing ». Nous créons, évolue. Certains accomintrinsèque du produisons et installons des pagnent cette transformation moyens de communication et se sont très bien adaptés, produit ¨ sur le lieu de vente, pour des mais une majorité continue marques issues des secteurs de de chercher un bouc émisla cosmétique et des parfums. Nous sommes saire, qui bien souvent se trouve être le prix. sur un petit marché, mais nous avons une très Au lieu de prendre du recul, ils s’entêtent et se forte expertise, car nous avons su agréger des contentent d’être celui qui met de l’encre sur compétences. du papier, laissant de l’espace à des intermédiaires, types plateformes, qui gèrent le print Comment opère-t-on ces mutations ? management. Chez Constantin, nous avons fait le choix d’externaliser les fonctions capacitaires non stratégiques, comme l’offset par exemple, C’est très compliqué et on perd de l’argent ! et d’internaliser toutes les activités stratégiques Les progrès sont lents et coûteux, car il faut à forte valeur ajoutée, pour ne plus laisser le investir du temps et de l’argent dans de moindre espace disponible à un intermédiaire la recherche. Les magasins sont passés du entre nous et le client. monocanal à l’omnicanal, ce qui nous a obligé à repenser totalement notre offre industrielle, mais aussi notre offre commerciale.
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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #4 OCTOBRE 2017
Comment Constantin SAS a-t-elle évolué du pur imprimé vers l’ingénierie retail marketing ?
DENIS CONSTANTIN
Président de la société Constantin SAS, spécialiste de l’Ingénierie Retail Marketing
Comment voyez-vous le marché dans dix ans ?
Si les savoir-faire restent, les métiers, en tant que concept, sont en train de disparaître. Si demain vous ouvrez une boutique et que vous l’appelez « Imprimerie », ça ne parlera à personne : vous ne ferez que vous positionner sur une strate « métier » et le client fera appel à un intermédiaire pour gérer le reste. Moi, mon espace de jeu, c’est le magasin : aujourd’hui, il y a des écrans dans tous les lieux de vente, je ne peux pas me permettre de passer à côté ! Internet, c’est aussi révolutionnaire que l’électricité, mais ça n’appartient à personne : qu’en fait-on ? C’est là qu’intervient la vision du chef d’entreprise. Ce qui manque aux imprimeurs classiques, c’est la compréhension d’un monde qui évolue très vite. Cette absence de vision crée des résistances.
Il y aura toujours des « magasins », même si on ne les appellera plus comme ça. On y trouvera de moins en moins de stock marchandise. Ils deviendront des lieux de vie, d’échange, de commande, de consultation, et s’éloigneront des principes du mass market, pour offrir des parcours plus ciblés et expérientiels aux consommateurs, qui y auront été amenés par internet et son rôle de prescription. C’est l’omnicanalité ! Chez les professionnels, l’entreprise de demain sera une entreprise intelligente, assez déstructurée dans l’ensemble, mais hyper-performante sur le plan humain. On ne vendra pas ce qu’on fait, mais on vendra ce que le client veut acheter. La notion de métier, en tant qu’élément conceptuel et constitutif d’une entreprise, aura totalement disparu, mais pas les savoir-faire. Ainsi, l’entreprise de demain sera plutôt une « agrégation agile », regroupant et manageant un maximum d’expertises et de compétences répondant à un marché précis, en évolution constante. Propos recueillis par Florent Zucca
Vous évoquez internet. Selon vous, la gestion des données représente-t-elle le prochain défi industriel ? A l’instar du pétrole hier, les « datas » seront la matière première de demain. Si vous pouvez prévoir ou prédire les comportements d’achat des gens, vous pouvez arriver à les imposer. Les commerçants de demain devront exploiter de la data. De notre côté, nous avions conçu un prototype de présentoir de magasin capable d’analyser les comportements des clients dans un rayon de trois mètres, permettant ainsi de déduire les taux d’attractivité des produits et les taux d’achat. Mais les retailers ne voulaient surtout pas d’un outil capable de les court-circuiter et de générer des datas qui seraient ensuite vendues directement aux marques. Les retailers et les marques veulent rester propriétaires de « leurs » données. Mais il faudra choisir son camp : ou j’exploite les datas, ou j’exploite les outils capables de générer des datas. On ne peut pas être juge et partie.
" À l’instar du pétrole hier, les datas seront la matière première de demain "
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GRAND TÉMOIN
Constantin SAS a conçu et réalisé ce podium installé dans le magasin Séphora des Champs-Elysées (Paris) pour le lancement du nouveau parfum Kenzo World Intense, au mois d’août dernier.
Toutes les structures porteuses internes sont usinées dans du MDF (panneau de fibres à moyenne densité, dérivé du bois). Les habillages sont réalisés en carton plat pelliculé argent miroir, avec des impressions sérigraphique et numérique. Les décors miroir or sont réalisés en PS miroir argent teinté en sérigraphie avec un jus transparent. Les assemblages sont réalisés par vissage et collage : les deux arches sont très stables, grâce à des piètements en MDF, finition miroir. Intégration d’écrans dans les panneaux, associés à un détecteur de présence. Ecran tactile piloté par un nano-ordinateur Raspberry.
C
au rétro-éclairage du logo, associé à un visuel également rétro-éclairé. Impression des décors des arches en « all over eyes », emblème des parfums Kenzo World.
e luxueux podium interactif de grandes dimensions (2 x 2 m) et réalisé en multi-matériaux (MDF, carton, métal, plastique) se compose de quatre éléments : un plancher technique pour le passage des câbles, avec un revêtement décoratif antidérapant ; un comptoir stockeur avec le logo Kenzo en rétro-éclairage des tranches et face avant en alu miroir, plus une image backlight rétroéclairée par LEDs tangentielles ; une arche décorative avec un œil géant réalisé en fleurs tissu ; une arche interactive avec un écran classique, un écran tactile, et une zone de testing et de stockage produits.
FONCTIONNEL
A travers un écran tactile, ce podium invite les clientes à répondre à une série de questions pour reconnaître le parfum qui s’accorde à leur personnalité. En fonction de leurs réponses, elles découvrent la fragrance qui leur correspond : Kenzo World ou la nouveauté Kenzo World Intense. A la fin du questionnaire, un code apparaît pour demander à la caisse du magasin un cadeau de remerciement. Un second écran diffuse en continu le nouveau film de la campagne, assurant une immersion totale dans l’univers Kenzo World Intense.
ESTHÉTIQUE
Ce podium relaie tous les codes de la marque Kenzo (marbre, mordoré, bleu, œil en fleur, etc.), avec une starification de la marque grâce
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PARTENAIRE DES GRANDES MAISONS
D’un simple coup d’œil, retrouvez les dernières réalisations qui stimuleront votre imagination.
PUBLICITÉ
ASICS, QUEL PIED ! Pronateur ou supinateur ? Les coureurs avertis ont sans doute déjà entendu ces termes un peu barbares, qui décrivent le type de foulée des amateurs de running. A chaque type de foulée correspond un type de chaussures adapté. Pourtant, selon des études du College of Podiatry de Londres, près de 70 % des coureurs portent des chaussures qui ne correspondent pas à leurs pieds. La raison : « La majorité des coureurs amateurs n’ont jamais fait de test de foulée », explique Fábio Mozeli, directeur de création de l’agence de publicité brésilienne Neogama (São Paulo), qui a donc suggéré une idée originale à son client, l’équipementier sportif Asics. Neogama a imaginé une (double) page de publicité détachable, qui permettait aux lecteurs de réaliser eux-mêmes leur test de foulée, en posant simplement les pieds sur le papier. Grâce à l’usage d’encres thermochromiques réagissant à la chaleur corporelle, les empreintes se révélaient en bleu, sur fond noir. Les lecteurs n’avaient ensuite plus qu’à comparer leur foulée avec les trois types morphologiques (pronateur, neutre et supinateur) préparés par Asics sur le côté de la publicité, afin de trouver chaussure à leur pied. « Nous avons créé une interaction avec le lecteur, généré un fort impact créatif et apporté de l’innovation dans le milieu plutôt traditionnel de la presse », se félicite Fábio Mozeli. Publiée au mois d’avril dans les éditions brésiliennes des magazines de sport Runners et Women’s Health, la publicité a fait le tour du monde. « La publicité a suscité l’intérêt de nombreux annonceurs et magazines à travers le monde, révèle Fábio Mozeli. Pour Asics, il s’agit d’une belle opération de promotion, qui aide à construire l’image de l’entreprise ».
C’est l’imprimeur brésilien CASA DE PRODUÇÃO qui a amené la solution technique des encres thermochromiques et imprimé, en numérique, la publicité, tirée à 2500 exemplaires. « Nous avons dû faire de nombreux tests pour trouver la bonne quantité d’encre à appliquer et à quelle température l’empreinte des pieds allait se révéler sur le papier (23 degrés, ndlr) », précise Fábio Mozeli, directeur de création de NEOGAMA.
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CONTENU ENRICHI
TEXTILE
BROCHIER ÉCLAIRE ERAM
© Eram
ICI
Pour une personnalisation jusqu’au bout des pieds, le fabricant et distributeur de chaussures Eram lance, au mois d’octobre, une paire de chaussures connectées qui change de couleur, baptisée #Choose. Une première en France. Les chaussures, des baskets blanches, intègrent sur la tige (partie extérieure recouvrant le pied), une bande de fibre optique tissée, développée par la société lyonnaise Brochier Technologies, et reliée à une LED multicolore. La tige, alimentée par un module électronique dissimulé dans la semelle, communique par Bluetooth avec un smartphone, permettant à l’utilisateur, via une application dédiée développée par la société Phoceis, de changer la couleur de la chaussure au gré de ses envies ou même selon le rythme de sa musique. 150 paires en série limitée et numérotées sont proposées en phase de lancement, au prix public de 289 euros.
INSPIRATIONS
DÉCORATION
ANTALIS LANCE SON CONCOURS Pour valoriser l’offre de sa gamme de supports d’impression Coala, le groupe Antalis lance un concours international baptisé Antalis Interior Design Award, dédié au secteur de la décoration intérieure personnalisée. Architectes d’intérieur, designers, imprimeurs et annonceurs sont appelés à participer. Pour cela, il leur suffit de soumettre un projet réalisé entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2017 dans lequel au moins un produit utilisé est issu de la gamme Coala d’Antalis, ou bien de personnaliser des projets 3D sur maquette en blanc, avec là aussi les produits du catalogue Coala. Un jury international présidé par François Confino, le directeur artistique et co-fondateur de l’Atelier Confino, à qui l’on doit notamment la scénographie de l’exposition « Nous et les autres » actuellement au Musée de l’Homme à Paris, rendra son verdict début 2018.
NEUF PRIX
Six gagnants, dans six catégories (Hôtellerie, Restaurant, Boutique, Bureau, Habitat, ERP) seront désignés pour les projets déjà réalisés. Les lauréats bénéficieront d’une exposition médiatique dans les magazines Intramuros et
Wallpaper, partenaires de l’événement, et leurs projets seront relayés sur les réseaux sociaux d’Antalis. Deux prix seront décernés pour les projets 3D, avec une dotation financière et la possibilité de participer à la personnalisation d’une partie du siège d’Antalis ou de l’une de ses filiales. Un prix spécial du public sera également décerné, toutes catégories confondues, au projet qui obtiendra le plus de « like » sur les réseaux sociaux. À l’issue de cette première édition, un « Book » sera imprimé, afin de présenter les plus belles réalisations et leurs auteurs. Tiré à 10 000 exemplaires, il sera diffusé auprès d’une cible spécialisée : musées, cabinets d’architecture, agences de design, designers… Ouvert depuis le 1er septembre dernier, le concours dispose de sa plateforme dédiée www.antalisinteriordesignaward.com - où chaque candidat peut déposer son dossier, qui sera visible par tous, après validation par Antalis, dans la Gallery de l’événement.
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INSPIRATIONS
CONTENU ENRICHI
IMPRESSION 3D
CORTO MALTESE ENTRE EN GARE Chez Métropole (92), la création événementielle entre dans une nouvelle dimension. À l’occasion de l’exposition « Corto Maltese, 50 ans d’aventures », qui se tient actuellement gare d’Austerlitz à Paris, l’imprimeur français a réalisé en impression 3D une figurine grandeur nature du célèbre marin aventurier. Assis sur un banc, le héros de bande dessinée se prête au jeu des selfies avec les voyageurs… La machine utilisée pour faire cette réalisation est une Massivit 1800. Métropole a été le premier Français à acquérir deux exemplaires de ce modèle en début d’année. La Massivit 1800 est une imprimante 3D géante, dotée d’un volume d’impression parmi les plus importants au monde. Elle peut imprimer des pièces pouvant atteindre 1,5 m x 1,2 m x 1,8 m. Conçue par la société israélienne Massivit 3D, elle utilise la technologie Gel Dispensing Printing (GDP), dont le procédé consiste à extruder un polymère photosensible sous forme de gel qui durcit ensuite instantanément sous l’effet d’une lumière UV, au fur et à mesure de l’impression.
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Réalisée en étroite collaboration avec SNCF Gares & Connexions et Casterman, la production du Corto Maltese a nécessité 70 heures d’impression. La création a ensuite été polie, laquée et peinte, dans les ateliers de l’imprimeur situés au cœur du Grand Paris.
L’imprimante 3D grand format Massivit 1800, du constructeur Massivit 3D, utilise la technologie Gel Dispensing Printing (GDP), dont le procédé consiste à extruder un polymère photosensible sous forme de gel qui durcit ensuite instantanément sous l’effet d’une lumière UV, au fur et à mesure de l’impression.
MASSIVIT PREND SON PIED Pour habiller son stand sur le salon Fespa 2017 à Hambourg, au mois de mai dernier, la société israélienne Massivit 3D, constructeur de machines d’impression 3D grand format, a fait imprimer cette chaussure de sport de 2 mètres de haut ! Objectif : montrer comment les marques de sport peuvent ajouter de la valeur à leurs campagnes promotionnelles et marketing grâce à l’impression 3D. Cette chaussure monumentale a été imprimée en deux parties et en moins de 24 heures par le spécialiste suisse de l’impression 3D grand format Dekom 3D Plus (Zurich), sur une imprimante Massivit 1800. Une fois imprimée, la chaussure a été comblée avec de la mousse expansive, puis « habillée » avec du Vinyle adhésif, du textile et de la peinture.
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ERAM IMPRIME DES TALONS EN 3D installées par le constructeur d’imprimantes 3D néerlandais Ultimaker. La chaussure est prête en une heure. Le concept Atelier 27 a été créé en collaboration avec l’agence de design Unistudio et la start-up informatique Neuronal Motion.
© Unistudio
Un an après avoir présenté le concept à la Paris Retail Week, le fabricant et distributeur de chaussures Eram propose enfin son service de personnalisation de talons grâce à l’impression 3D. Baptisé Atelier 27, ce service est désormais disponible dans le magasin Eram du centreville de Nantes. A partir d’un modèle de base de chaussures à talon, les clientes choisissent parmi 15 matières et couleurs, deux largeurs de talon et une vingtaine de motifs (soit plus de 500 combinaisons possibles). Après visualisation du produit fini sur une tablette, la coque du talon est imprimée sur l’une des deux machines
INSPIRATIONS AFFICHAGE
COCA-COLA RÉINVENTE LE PANNEAU PUBLICITAIRE Coca-Cola, pourtant habitué à faire le buzz en matière de communication, a réussi à créer de nouveau l’événement, en plein mois d’août, avec un panneau publicitaire révolutionnaire installé sur Times Square, à New York, véritable Mecque de la publicité OOH. Après quatre ans de développement, la firme américaine a dévoilé un panneau entièrement robotisé et à l’affichage 3D aux dimensions incroyables de 20 mètres de haut par 12 mètres de large ! Première réalisation du genre à être installée en extérieur, le panneau, développé notamment par les entreprises américaines Display Devices et Radius Display, possède plus de 1700 LEDS mobiles et indépendantes qui diffusent les images en 3D. Les différents écrans sont ainsi programmés pour se déployer et se rétracter automatiquement, afin d’animer le panneau avec des mouvements,
CONTENU ENRICHI
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en fonction de la vidéo diffusée. Ce dispositif d’affichage 3D monumental est programmé pour 24 heures consécutives et adapte ses contenus en fonction de l’heure et de la fréquentation de Times Square.
PRISMAFLEX S’INSTALLE AU LOUVRE Dans le cadre du chantier de rénovation du Musée du Louvre, bâtiment inscrit aux Monuments Historiques, l’imprimeur numérique grand format Prismaflex a été retenu par ExterionMedia, spécialiste de la communication extérieure, pour l’impression et la confection de bâches décors et publicitaires monumentales devant recouvrir les façades. Pour la première tranche des travaux, qui vient de débuter sur les façades de la « galerie du bord de l’eau », situées sur le quai François Mitterrand, Prismaflex a donc imprimé et confectionné 1600 m2 de toile Mesh en PVC micro-perforé (matière qui laisse passer la lumière pour les bureaux situés dans les bâtiments recouverts) : 4 toiles décors monumentales de 110 m2, 177 m2, 50 m2 et 636 m2,
ainsi qu’une toile publicitaire au format 33 x 21 mètres, avec un renouvellement visuel prévu tous les mois. Soit plus de 1000 m2 de décors en trompe l’œil et près de 700 m2 de surface publicitaire.
IKEA IMPRIME DU PAPIER… SULFURISÉ Quand les créatifs s’emparent du print, ça fait des étincelles. Au Canada, l’agence de communication Leo Burnett Toronto a imaginé pour Ikea et son « Ikea Kitchen Event », une série de posters, baptisés « Cook This Page », qui servent de guide de recette et qui passent ensuite au four ! Imprimés sur du papier sulfurisé, les posters indiquent où disposer les aliments sur la feuille. Une fois complété, le poster se roule comme une papillote et peut ainsi aller au four. Imprimés à 12 500 exemplaires, les posters à cuisiner ont été distribués dans quelques magasins seulement et se sont écoulés en quelques heures à peine.
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ERRATUM Dans notre édition du mois de juin, nous avons consacré un article au développement de la personnalisation dans les enseignes de la grande distribution. Dans cet article, nous abordons le cas du groupe Carrefour, qui possède 29 magasins équipés de corners de personnalisation, dont le déploiement a été assuré par My Design, une joint-venture créée avec la société ImagesCorp. Malheureusement, cette partie de l’article comporte une erreur. En effet, l’article mentionne la société Alexandre Frezal Numérique comme intégrateur et fournisseur des machines, ce qui est inexact. En effet, c’est bien le groupe Ramset NSO (SaintJean d’Illac), distributeur de machines d’impression Roland depuis juin 2000, qui a assuré la fourniture des machines, leur intégration, ainsi que la maintenance sur les 29 corners. « Nous avons choisi les machines les plus adaptées pour les salariés, qui ne sont pas des techniciens, explique Adeline Rio, directrice des opérations chez
Ramset NSO. Pour chaque corner, nous disposions de 48h pour l’installation complète des machines et la formation du personnel, avant l’ouverture au public ». Les 29 corners sont tous équipés, a minima, d’une machine Roland pour l’impression UV sur supports rigides, d’une machine Brother ou d’une Epson pour l’impression textile, d’une presse à chaud Sefa, et d’une machine Ricoh pour la sublimation. « Carrefour est actuellement en phase d’audit, afin de savoir quels produits marchent le mieux et s’il est nécessaire de réajuster l’équipement des corners », précise Adeline Rio. De son côté, Ramset NSO, qui a également collaboré avec ImagesCorp sur l’intégration du « Fabstore » de la FNAC de Bordeaux, commence à travailler avec d’autres réseaux de grande distribution non alimentaire. « C’est un vrai relais de croissance, une nouvelle manière de travailler et cela nous permet de nous rapprocher de nouveaux fournisseurs », conclut Adeline Rio.
PERSONNALISATION :
À QUI PROFITE
LE PRINT ? Le mot est sur toutes les lèvres. Aujourd’hui, il n’est pas un pan de l’économie, pas un secteur d’activité qui ne se soit pas emparé du phénomène. Décoration intérieure, retail marketing, agencement, évènementiel, communication visuelle, packaging, signalétique, enseigne, photographie ou encore mode : poussés par les progrès technologiques de l’impression numérique, les professionnels du print s’ouvrent à de nouveaux marchés, intègrent de nouvelles compétences et proposent de nouvelles solutions. Alors, derrière le concept marketing, à quoi ressemble le marché de la personnalisation ? Etat des lieux. Par Florent Zucca et Cécile Jarry
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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #4 OCTOBRE 2017
DOSSIER
Vinyles auto-adhésifs, stickers, papiers peints, textiles et toiles, supports magnétiques, films architecturaux, panneaux rigides, caissons lumineux, sols PVC ou adhésifs : la décoration intérieur personnalisée est l’un des plus gros marchés pour les professionnels du print, qui bénéficient des progrès des technologies d’impression numérique (sublimation, UV, jet d’encre…).
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PERSONNALISATION :
À QUI PROFITE LE PRINT ?
SEGMENTATION ET SÉRIES LIMITÉES
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Les gens peuvent choisir n’importe quelle couleur pour la Ford T, du moment que c’est noir ». Un siècle après cette fameuse maxime prononcée par Henry Ford, la standardisation de la production prônée par le célèbre industriel américain n’a plus cours. Désormais, les grands groupes préfèrent écouter Stan Davis, cet autre Américain qui, à la fin des années 1980, a été le premier à conceptualiser le principe de « customisation de masse ».
Auparavant coûteux et complexe, le lancement d’un nouveau packaging est aujourd’hui accessible. De petites marques peuvent ainsi marketer leurs produits avec des emballages qualitatifs, en se délivrant des contraintes de production. Elles peuvent, au même titre que les grandes marques, faire des tests et évoluer. A l’image de Michel & Augustin, de nouvelles marques ont émergé ces dernières années dans les circuits de grande consommation. Elles peuvent désormais se lancer avec une dizaine de références, en minimisant les risques d’invendus et en créant de l’impact avec un packaging au plus près de leur identité.
PERSONNALISATION DE MASSE Un principe poussé à son paroxysme par quelques entreprises pionnières, qui se sont données les moyens de mener des opérations spectaculaires. Première d’entres elles : Coca-Cola et ses célèbres bouteilles marquées des prénoms de ses clients. D’autres lui emboîteront le pas, comme Nutella et ses 2,6 millions de pots uniques distribués cet été, ou encore Kronenbourg et ses 50 millions de canettes imprimées de 70 dates différentes écoulées ces six derniers mois pour son édition anniversaire. Réservées aux multinationales capables d’investir des sommes conséquentes pour adapter leur production (Nutella a financé un surcoût de 30 centimes par pot lors de sa dernière campagne, soit 780.000 euros au total), ces opérations de personnalisation de masse visent à asseoir ou développer l’image de la marque pour certains, à générer du retour sur investissement pour d’autres (Kronenbourg a enregistré, lors de son opération, une hausse de 20 % des ventes de canettes 50 cl par rapport à 2016).
Un phénomène qui touche également le textile. Les progrès techniques de ces dernières années ont été fulgurants. De l’impression numérique directe à la sublimation, un ensemble de solutions existe pour répondre aux demandes des marques, créateurs et annonceurs, en petit comme en grand format, et leur permettre de gagner en réactivité et créativité. L’impression numérique textile de dernière génération favorise une meilleure gestion des stocks grâce au développement des petites séries et des solutions print on demand. Elle implique une relocalisation des productions, avec des collections qui se renouvellent plus facilement et le développement du prototypage, et donne la possibilité de personnaliser des produits directement dans les lignes de production.
" Grâce aux nouvelles presses numériques, les industriels ont désormais la possibilité de faire du sur-mesure en série "
Designers textile, décorateurs d’intérieur, créateurs de mode, directeurs artistiques, tous s’intéressent désormais de près à ce procédé qui leur permet de segmenter leur offre. En témoigne Richard Quinn. Cet Anglais de 26 ans, lauréat du concours international H&M Design Award 2017, qui a équipé son atelier en machines de sublimation pour des petites et moyennes séries, quand ses collections en très grandes séries pour des marques retail sont confiées à des imprimeurs du monde entier.
Mais la démocratisation des technologies amplifie le phénomène. Grâce aux nouvelles presses numériques, les industriels ont désormais la possibilité de faire du sur-mesure en série, avec quasiment le même rendement qu’une production de masse. Une évolution qui pousse de jeunes entreprises à se piquer au jeu de la personnalisation.
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PERSONNALISATION :
À QUI PROFITE LE PRINT ?
nalisation jet d’encre permettent d’ennoblir un imprimé publicitaire, lui redonnant des lettres de noblesse. Ou encore la PLV, qui s’enrichit d’équipements digitaux pour s’adresser directement aux clients.
Le marché de la décoration imprimée n’échappe pas au phénomène. Ici, l’objectif est de concevoir des lieux inédits où la personnalisation de l’espace se joue à travers des touchers de matières, des finitions, des découpes et des impressions innovantes. En développant des solutions d’impression plus propres, les industriels se sont ouverts les portes de ce monde intérieur. En travaillant des matériaux nobles (cuir, bois, papiers spéciaux ou tissus,) les imprimeurs ont suscité l’intérêt des designers. En perfectionnant l’imprimabilité de leurs supports et en jouant sur les effets de matières, les fournisseurs de médias ont ouvert le champ des possibles. Pour développer leurs projets de personnalisation, marques et designers ont aujourd’hui besoin de cette expérience et de ces connaissances.
INDIVIDUALISATION Mais certains vont encore plus loin et passent de la personnalisation à l’individualisation. Il ne s’agit plus alors d’adapter un produit à partir de différentes options, mais de produire un objet unique à partir des caractéristiques de son client. Avec le passage à l’individualisation, tout l’enjeu est de pouvoir intégrer en amont les données clients. La compagnie aérienne TAM Airlines s’y est essayée, en personnalisant entièrement son magazine de bord pour chaque passager lors d’un vol entre Milan et São Paulo, après avoir récupéré et analysé les données de ses clients qui avaient réservé leur billet à travers Facebook. En matière textile aussi, certains croient à l’individualisation. C’est le cas de la marque Tô & Guy, qui mise sur la modélisation 3D et l’impression numérique pour développer le sur-mesure dans le prêt-à-porter haut de gamme féminin. En s’appuyant sur un avatar 3D de la cliente créé à partir d’une photo prise au smartphone, Tô & Guy dessine le vêtement au plus juste des proportions. Mais l’entreprise imprime encore ses soies en numérique sur une plateforme technologique associative, à défaut de le faire chez un imprimeur. Car dans l’impression numérique, aussi petites soient les séries, le modèle unique n’a pas encore trouvé de modèle économique. Le prochain défi industriel est peut-être là. Florent Zucca
" Avec le passage à l’individualisation, l’enjeu est de pouvoir intégrer en amont les données clients "
McDonald’s, marque populaire s’il en est, l’a bien compris. Le spécialiste de la restauration rapide a ainsi réuni, autour de son projet de rénovation de son vaisseau amiral des Champs-Elysées, les compétences d’un designer, d’un agenceur et d’un imprimeur spécialisé dans la théâtralisation d’espace pour mettre au point une décoration à base de caissons lumineux imprimés en sublimation très grand format, technique idéale pour les applications intérieures en raison, notamment, de l’utilisation d’encres base-eau écologiques et sans odeur.
La communication visuelle, enfin, est également au premier rang des secteurs concernés par la personnalisation. Les annonceurs ne souhaitent plus s’adresser massivement à tous leurs clients. Les messages sont désormais ciblés et personnalisés. Là aussi, les progrès des technologies numériques amplifient cette mutation. De nouveaux outils permettent de décliner un même design en des centaines de versions. Grâce à des modèles aléatoires performants, l’opération ne prend même que quelques minutes. L’exemple type de ce genre d’applications, ce sont les cartes de visites imprimées avec des dos personnalisés. On peut également évoquer le marketing direct, où les lignes de finition équipées de têtes de person-
RETROUVEZ, DANS LES PAGES SUIVANTES, UN PANORAMA DU MARCHÉ DE LA PERSONNALISATION DANS LES SECTEURS DE LA DÉCORATION, DU PACKAGING, DU TEXTILE ET DE LA COMMUNICATION VISUELLE.
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PERSONNALISATION :
À QUI PROFITE LE PRINT ?
# ARTWORK
Spécialiste de la reproduction d’œuvres d’art, MUZÉO, labellisée entreprise du patrimoine vivant, travaille pour des hôtels, spas, restaurants et particuliers. Dans son atelier d’art parisien, graphistes et artistes mettent en scène les tableaux de maîtres, avant de les imprimer sur une VUTEK GS 3250Lx Pro ou des traceurs EPSON.
# DESIGN IDENTITAIRE
L’architecte d’intérieur CLAUDE CARTIER a construit l’identité (nom de l’établissement, décoration intérieure et extérieure, dessert signature) du restaurant LA FORÊT NOIRE à partir du papier peint personnalisé de l’entreprise WALL&DECÒ, spécialiste des revêtements muraux, qui permet de rééchelonner les visuels et de les adapter sur-mesure à la taille du mur, évitant ainsi la répétition de motifs géométriques.
LA DÉCORATION # RETAIL MARKETING
Pour la décoration de son restaurant des Champs-Elysées, MCDONALD’S a choisi des caissons lumineux recouverts de textile coloré et imprimé de reproductions photographiques de monuments parisiens. Des caissons imprimés en sublimation très grand format par la société FIGAROL, filiale du groupe FAIRE-VALOIR, spécialiste de la théâtralisation d’espaces. Une impression qualitative et écologique, puisque réalisée avec des encres base-eau, sans solvant, sans odeur, ni relargage de composés organiques volatils.
Le musée, la boutique, la maison, l’entreprise, l’hôpital, la crèche, l’hôtel, le restaurant… sont devenus des médias à travers lesquels marques et enseignes se mettent en scène pour communiquer sur leur stratégie et leurs valeurs. Les marchés concernés sont considérables et ce n’est que le début. En effet, la part de l’impression numérique dans la décoration reste infinitésimale. On parle, pour l’Europe, de 1 % seulement de toutes les surfaces imprimées, sur un marché qui représente près de 23 milliards de m2 imprimés.
# SIGNALÉTIQUE DÉCORATIVE
L’hôtel LA MAISON D’ANTHOUARD a fait appel à l’imprimeur lyonnais ATC GROUPE pour la création de sa signalétique intérieure. Des portraits de personnages célèbres sur les portes accompagnent les cartouches directionnels. Tous les éléments signalétiques ont été imprimés en numérique sur de la toile JET TEX (DICKSON COATINGS).
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# BIEN-ÊTRE
La salle IRM de l’hôpital pour enfants SANT JOAN DE DÉU à Barcelone a été métamorphosée pour donner l’impression aux petits patients d’être de véritables astronautes. Impression en HP LATEX sur film MACTAC IMAGin WW100 (caisson IRM) et film AVERY Wall Film (murs), par l’Agence DEMIBOLD.
# HOSPITALITY
Pour ses établissements JO&JOE, le groupe ACCOR a fait appel au designer anglais LEE PENSON qui a imaginé une charte design dont chaque hostel s’empare pour personnaliser ses espaces. Textile imprimé, covering mural, sols et plafonds imprimés… toutes les solutions sont utilisées.
DOSSIER # NOTORIÉTÉ
Pour son opération de personnalisation de masse #UniqueCommeToi, NUTELLA a distribué cet été 2,6 millions de pots uniques ! Une prouesse réalisée grâce à l’imprimeur italien EUROSTAMPA et au groupe HP, dont le logiciel SMARTSTREAM MOSAIC a généré tous les designs à partir de sept modèles de base seulement.
# SEGMENTATION
Grâce à l’impression de packagings en numérique, de jeunes marques peuvent désormais se déployer dans les réseaux de grande distribution, avec des gammes complètes. Comme YOOJI, spécialiste des aliments surgelés biologiques pour bébé, distribuée en GMS grâce à ses packaging segmentés et adaptés à leur contenu.
L’emballage est devenu un élément à part entière du parcours client, a fortiori pour les acteurs du e-commerce, dont c’est le seul contact physique avec leurs clients. Leader européen de la vente à distance d’emballages, le groupe RAJA a lancé une plateforme de personnalisation, baptisée RAJAPRINT, conçue pour permettre aux entreprises de personnaliser elles-mêmes, en ligne, une large gamme d’emballages.
PACKAGING Tous les grands secteurs industriels cherchent désormais à répondre aux besoins les plus individuels de leurs clients en leur proposant des produits personnalisables. Dans l’emballage, la personnalisation creuse son sillon, porté par les grandes marques qui plébiscitent la personnalisation de masse ou les séries limitées. Le développement des packagings événementiels renforce également cette demande pour des emballages qui se distinguent dans des rayons saturés de produits. On estime d’ailleurs à 30 % la hausse des ventes d’une famille de produits qui bénéficie d’un packaging événementiel.
# CO-BRANDING
LE CHOCOLAT DES FRANÇAIS imprime certains de ses emballages personnalisés en numérique – sur presse HP INDIGO chez l’imprimeur COLOR PRINT (75) – pour de très petites séries (moins de 500 exemplaires) dédiées aux opérations évènementielles de ses clients, comme cette édition créée pour VOLKSWAGEN à l’occasion de la fête de Pâques 2016.
# ROI
Pour sa première opération de personnalisation de masse, KRONENBOURG s’est appuyé sur les groupes ARDAGH et BALL BEVERAGE PACKAGING EUROPE, qui ont imprimé plus de 50 millions de canettes en offset sec et en utilisant la technologie d’impression de données variables DYNAMARK®, développée par Ball. Résultat : en six mois, une hausse de 20 % des ventes de canettes 50 cl par rapport à l’année précédente.
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# CONNECTÉ
La start-up MYPACK réalise, dans 20 pays, une série de packs connectés pour DANONE WATERS. C’est au Danemark, avec la marque AQUA D’OR, que l’opération a débuté, avec des bouteilles dont les designs étaient reconnus par l’application MYPACK CONNECT, permettant ainsi de faire remonter les contenus associés.
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# EXPÉRIENCE SHOPPING
PERSONNALISATION :
À QUI PROFITE LE PRINT ?
# GRAND FORMAT
Pour les Journées Olympiques organisées en juin à Paris, l’imprimeur FIGAROL a produit, en partenariat avec l’entreprise DUPLIGRAFIC, un immense drapeau de 1600 m2 aux couleurs de Paris 2024, imprimé en sublimation sur une machine Rhotex 500 du constructeur italien DURST. Le projet a nécessité l’impression de quatre lés de 80 mètres de long, qui ont ensuite été cousus entre eux.
# FAST FURNITURE
MOTIFLOW est une plateforme qui met en relation des designers graphiques avec son imprimeur PROBO, afin de répondre aux demandes croissantes de personnalisation des consommateurs dans le domaine de la décoration et du papier cadeau. Fabrication européenne, supports respectueux de l’environnement, rémunération à hauteur de 10 % du designer, Motiflow prône un print on demand éthique et équitable.
# DESIGN D’ESPACE
TEXTILE
# MODE
Le créateur anglais RICHARD QUINN a équipé son atelier de machines de sublimation EPSON, qui lui offrent une grande liberté créative (motifs sur produits complets, impression sur coutures et à l’intérieur des pièces) et lui permettent d’être réactif face aux demandes du marché et de créer des produits sur-mesure avec rapidité.
Bien connue pour ses applications dans le domaine du tee-shirt personnalisé, l’impression sur textile s’étend désormais à de nombreux secteurs, les plus emblématiques étant la mode, la communication visuelle et la décoration. Le marché est vaste et prometteur. Selon la dernière étude du cabinet Smithers Pira, The Future of Digital Textile Printing to 2021, 1,95 milliard m2 de tissus seront imprimés en numérique en 2021 (contre 870 millions en 2016).
Pour la salle de repos du siège social de RENAULT (Boulogne-Billancourt), la designer textile LILY LATIFI a imaginé ces panneaux coulissants sur rail, réalisés par découpe laser, avec le logo de l’entreprise transformé en motif textile. Ainsi, l’identité visuelle de la marque est intégrée dans l’architecture intérieure des lieux.
# ACCESSOIRES
ERAM a lancé une série limitée de chaussures connectées et qui changent de couleur. Les chaussures intègrent une bande de fibre optique tissée, développée par BROCHIER TECHNOLOGIES, et reliée à une LED multicolore. La fibre communique par Bluetooth avec un smartphone, permettant à l’utilisateur de changer la couleur de la chaussure.
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PERSONNALISATION :
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# CONSUMER EXPERIENCE
L’entreprise britannique NOVALIA, spécialiste des technologies physiques et digitales, a transformé, pour une édition limitée, des boîtes à pizza de PIZZA HUT en table de mixage ! Connectées à un ordinateur par Bluetooth, les boîtes permettaient aux consommateurs de « mixer » grâce à des encres conductrices, innovation de Novalia.
# STAND
L’imprimeur lyonnais ATC GROUPE a conçu et réalisé ce stand en RE-BOARD® garni, imprimé et vernis pour le compte du groupe MICHELIN et de sa marque de pneus rechapés RECAMIC. Avec sa structure brevetée en panneaux sandwichs, le Re-board® offre un produit léger, mais très résistant.
COMMUNICATION VISUELLE
# PAPIER CONNECTÉ
L’application SNAPPRESS permet aux utilisateurs, grâce à l’appareil photo de leur smartphone ou tablette, de « snaper » tous types d’imprimés afin de révéler les contenus numériques qui s’y cachent. Mieux, l’application permet aussi de « droper », c’est à dire de poster des messages en réalité augmentée sur les supports physiques.
Dans le registre de la communication imprimée, les annonceurs ne souhaitent plus s’adresser massivement à tous leurs clients. Les messages sont désormais ciblés et personnalisés. La montée des technologies numériques amplifie cette mutation. Pour preuve, sur le marché européen de la signalétique et de l’affichage, l’impression numérique représente aujourd’hui 40 % des supports imprimés, sur un volume total de 6,6 milliards de m2 imprimés. Certains passent même de la personnalisation à l’individualisation.
# COVERING
A l’occasion de la sortie du dernier Star Wars, les camions de LA POSTE ont été entièrement customisés. Pour cette campagne, La Poste a fait appel à la société DÉCOADER, qui a utilisé le support adhésif IMAGin JT 5829 R de MACTAC pour réaliser ses différents habillages.
# IMPRIMÉ PUBLICITAIRE
Chez l’imprimeur D’HAUSSY, les bobines de papier, une fois imprimées en offset, sont transférées sur les lignes de finition, équipées de têtes de personnalisation jet d’encre (KODAK et HP) noir et quadri. La personnalisation, l’ennoblissement et le façonnage sont ainsi réalisés sur la même ligne de finition, permettant de réaliser des imprimés publicitaires ultra-personnalisés et enrichis à un rythme industriel.
# PLV
La société CONSTANTIN SAS a réalisé cette vitrine de Noël « La Petite Robe Noire » pour GUERLAIN : paillettes avec sur-impression numérique, étoiles en PMMA or et LEDs flash, fonds bleus métallisés en quadri, sur-impression sérigraphie, traitement des zones métallisées or avec un jus quadri sur argent.
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UN DESIGNER/ UN PROJET
Pour ses 70 ans, Kronenbourg s’est lancée dans une opération de personnalisation de masse baptisée #lesannéesquicomptent, au cours de laquelle les packagings de la marque ont été estampillés de 70 dates différentes. Packs cartons, canettes aluminium, bouteilles en verre : d’avril à octobre, la production traditionnelle a été entièrement substituée par l’édition anniversaire. Un site internet permettait également aux consommateurs de choisir eux-mêmes leur date et d’ajouter un message sur une canette. Une opération imaginée et déployée par l’agence de communication La Chose, en collaboration avec l’agence de design Carré Noir.
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epuis Coca-Cola et Nutella, la personnalisation de masse a fait son chemin dans l’esprit des grandes marques internationales. Alors, quand l’agence de communication La Chose a suggéré cette idée à Kronenbourg pour célébrer les 70 ans de la marque, le consensus s’est fait rapidement. « Kronenbourg est une marque patrimoniale, de proximité. Nous souhaitions mener une opération simple, mais différenciante, qui remette le consommateur au cœur du dispositif, qui lui permette de se réapproprier la marque, explique Caroline Guillaume, chef de groupe sur la marque Kronenbourg. Il s’agissait de montrer notre influence sur un marché de la bière très concurrentiel. Il y avait un enjeu d’image et de volume également ». Pascal Grégoire, président et directeur de création de l’agence La Chose, ajoute : « La marque Kronenbourg fait partie de nos vies depuis toujours. Nous avons donc voulu capitaliser sur l’aspect émotionnel ». Pour cette toute première campagne de personnalisation de masse menée par une marque de boissons alcoolisées, Kronenbourg a fait appel à la célèbre agence de design Carré Noir pour s’occuper de l’identité graphique de l’opération, baptisée #lesannéesquicomptent. « On sent que les consommateurs, notamment la nouvelle génération, aiment être pris en compte, analyse Béatrice Mariotti, directrice de la création chez Carré Noir. Avant, la personnalisation c’était les étiquettes en plusieurs langues. Aujourd’hui, il y a une vraie dimension évènementielle. Il faut créer une alchimie entre la marque et les clients ».
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PRODUIT
PERSONNALISATION DE MASSE :
KRONENBOURG PREND DE LA BOUTEILLE
Pour arriver à générer autant de packaging différents à un rythme industriel, Kronenbourg a fait appel aux groupes internationaux Ardagh et Ball Beverage Packaging Europe, spécialistes des solutions de packaging, notamment pour l’industrie agroalimentaire, qui ont imprimé les canettes métalliques selon le procédé de l’offset sec. Les deux industriels ont utilisé la technologie Dynamark ® , développée par le groupe Ball qui permet d’imprimer des données variables sur des canettes en acier ou aluminium, sans changer de ligne, ni de cadence de production.
Pour créer cette alchimie, Kronenbourg n’a pas fait les choses à moitié. Pour les 70 ans de sa marque phare, (la brasserie est née en 1664, mais la “marque” Kronenbourg a été créée en 1947, ndlr), la filiale française du groupe Carlsberg a personnalisé ses packagings de 70 dates, de 1947 à aujourd’hui, afin que chaque consommateur puisse trouver une bière associée à une année particulière, qui lui tienne à cœur. De mi-avril à mi-octobre 2017, la production traditionnelle des canettes 33 cl et 50 cl, des bouteilles en verre 25 cl et des packs cartons a été entièrement substituée par l’édition anniversaire. Soit des volumes exceptionnels. « Nous avons vendus 50 millions de canettes 33 cl et 50 cl en six mois », précise Caroline Guillaume. Le terme « personnalisation de masse » prend ici tout son sens !
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UN DESIGNER/ UN PROJET
PRODUIT
Pour arriver à générer autant de packaging différents à un rythme industriel, Kronenbourg SAS s’est tournée vers les groupes internationaux Ardagh et Ball Beverage Packaging Europe, spécialistes des solutions de packaging, notamment pour l’industrie agroalimentaire, qui ont imprimé les canettes selon le procédé de l’offset sec. Les deux fournisseurs de packagings ont utilisé la technologie Dynamark® développée par le groupe Ball, qui permet d’imprimer des données variables sur des canettes en acier ou aluminium, sans changer de ligne, ni de cadence de production. « Nous n’avons envoyé qu’un seul document Exe et 70 calques avec les dates, explique Caroline Guillaume. Nos fournisseurs ont vraiment été sources de solutions ».
La technologie « OFFSET SEC » (dry offset ou letterset en anglais) se rapporte au procédé encore appelé « typographie indirecte » ou « typo-report », utilisé notamment pour la décoration des boîtes métalliques et dont la forme imprimante est un cliché en relief. Ce procédé combine le principe d’impression indirecte de l’offset avec la forme imprimante (partie qui reçoit l’encre et qui sert à imprimer, ndlr) en relief de la typographie. On utilise une presse offset sans son dispositif de mouillage et l’on remplace la forme imprimante typographique en relief : celle-ci, réalisée sur une plaque de photopolymère flexible, est collée sur le cylindre porte-plaque.
Outre la production des packagings destinée aux points de vente, Kronenbourg a également mis en place un site internet dédié à l’opération, sur lequel les consommateurs pouvaient personnaliser eux-mêmes une canette avec la date de leur choix et un message imprimé au dos du support. Là aussi, la marque a rencontré un franc succès, avec plus de 10 000 canettes commandées à ce jour. Pour ce volet de l’opération, Kronenbourg a fait appel à la société Tessi Customer Marketing (prestataire pour Coca-Cola et Nutella, entre autres), qui a travaillé en impression numérique sur papier métallisé.
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OFFSET SEC ET DONNÉES VARIABLES
« Nous avons insisté pour personnaliser les packs cartons, car il s’agit du premier canal de communication avec le consommateur en linéaire » Béatrice Mariotti, directrice de la création, Carré Noir
(Sources : Grenoble INP-Pagora, et Elisabeth Faÿs, CFA Victor Hugo)
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KRONENBOURG PREND DE LA BOUTEILLE
BÉNÉFICES ÉCONOMIQUES L’opération, qui a nécessité un an de travail entre le premier brief et le lancement en magasin, s’est également accompagnée d’un important plan média mis en œuvre par La Chose (affichage, presse, radio, digital) et d’une campagne d’activation sur le lieu de vente, notamment en GMS (panneaux d’affichage digitaux, marketing direct, PLV dédiée). « C’est pour ça que nous avons insisté pour personnaliser les packs cartons, car il s’agit du premier canal de communication avec le consommateur en linéaire », explique Béatrice Mariotti. Pour Kronenbourg, outre les résultats en termes d’image, les bénéfices économiques de l’opération se font déjà sentir. « Sur l’ensemble de la période mi-avril à mi-août, nous enregistrons une hausse de 20 % des ventes volume* de canettes 50 cl par rapport à l’année dernière, soit une croissance trois fois supérieure à celle du marché de la bière, qui se porte déjà très bien, se félicite Caroline Guillaume. Nous avons consenti un effort d’investissement, sans surcoût pour le consommateur, dont nous mesurons déjà les retours ». Pour Kronenbourg, 2017 restera sûrement une année qui compte. Florent Zucca *Source Panel IRI
Rubrique réalisée en partenariat avec l’agence Paymal Network
« Sur l’ensemble de la période, nous enregistrons une hausse de 20 % des ventes de canettes 50 cl, soit une croissance trois fois supérieure à celle du marché » Caroline Guillaume, chef de groupe Innovation, Brasseries Kronenbourg
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IMPRIMÉ PUBLICITAIRE
INDUSTRIALISER LE SUR-MESURE Pliage, découpe, dépose d’étiquettes, de cartes, de post-it, insertion de documents et d’échantillons, application de colle à chaud, à froid ou de vernis UV, utilisation de papier connecté et des technologies de réalité augmentée et RFID : chez l’imprimeur lillois D’HAUSSY, l’offset s’ennoblit pour proposer à toutes les marques des imprimés publicitaires ultra personnalisés et haut de gamme. Un virage important pour ce spécialiste historique du marketing direct pour les vépécistes, dont l’objectif est « d’industrialiser le sur-mesure ».
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MARKETING
DIRECT MESSAGE
L
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’offset n’est pas la première technique d’impression qui vient à l’esprit lorsque l’on pense à la personnalisation des supports print. Pourtant, l’adressage des courriers publicitaires, premier degré de la personnalisation, a longtemps été l’apanage des offsettistes, sous l’impulsion de la clientèle des vépécistes (spécialistes de la vente par correspondance). C’est d’ailleurs sur ce créneau que s’est développé l’imprimeur lillois D’Haussy dans les années 1990, quand La Redoute et les 3 Suisses, entre autres, régnaient sur le secteur de la VPC. « C’est à cette époque que nous avons investi dans des presses offset rotatives et des lignes de finition pour la personnalisation des envois », précise Aldjia Guirous, directrice marketing et développement chez D’Haussy. A la fin des années 2000, l’imprimerie intègre aussi la quadri afin de personnaliser les documents façonnés, ainsi que le routage, pour proposer une solution globale à ses clients. Au plus fort de son activité, D’Haussy, qui emploie plus de 150 personnes sur ses sites de Linselles (59) et La Wantzenau (67), dépose alors 100 millions de plis par an. L’entreprise décide aussi d’investir dans l’impression numérique et installe une machine Kodak capables de traiter les données variables. Mais la solution ne prend pas. « Les courriers coûtaient beaucoup plus cher que l’offset, mais surtout, les bases de données des clients n’étaient pas suffisamment enrichies », analyse Aldjia Guirous. Durement affecté par la crise des vépécistes et de la presse, ses clients historiques, à partir de 2014, D’Haussy enregistre une forte baisse de ses volumes et se voit obligé de déposer le bilan deux ans plus tard, en juin 2016.
Procédé d’impression dérivé de la lithographie, l’OFFSET utilise le principe de répulsion réciproque de l’eau et des encres grasses. L’image est reproduite par photogravure sur un cylindre lisse, distinguant des surfaces hydrophiles et des surfaces hydrophobes. Les encres appliquées sur le cylindre ne marquent que les surfaces hydrophobes. Un cylindre intermédiaire en caoutchouc, appelé le blanchet, transfère alors l’image sur le support à imprimer. L’impression offset est la technique la plus utilisée sur le marché de l’imprimerie, car rentable pour les gros tirages et avec une qualité reconnue. La presse offset bobine (ou presse offset rotative), alimentée par une bobine de papier, possède une vitesse élevée d’impression et des coûts très avantageux. Ce procédé est donc idéal pour les tirages longs.
UN CHIFFRE
63 %
Le taux de mémorisation d’un courrier adressé.
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IMPRIMÉ PUBLICITAIRE
INDUSTRIALISER LE SUR-MESURE
Les bobines de papier, une fois imprimées en offset, sont transférées sur les lignes de finition, qui sont équipées de têtes de personnalisation jet d’encre (KODAK et HP) noir et quadri. La personnalisation, la dépose d’échantillons et le façonnage sont ainsi réalisés sur la même ligne de finition. Adossées à la puissance de l’offset, ces lignes de finition intégrées permettent de réaliser des imprimés publicitaires ultra-personnalisés et enrichis à un rythme industriel.
ENNOBLIR L’IMPRIMÉ PUBLICITAIRE
Concrètement, les bobines de papier, une fois imprimées en offset, sont transférées sur les lignes de finition, qui sont équipées de têtes de personnalisation jet d’encre (Kodak et HP) Reprise en novembre dernier par le Groupe noir et quadri. « La personnalisation, la dépose Paragon, poids lourd du secteur de l’impresd’échantillons et le façonnage sont réalisés sur sion, notamment numérique (5000 salariés, plus la même ligne de finition, précise la directrice de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires), marketing. Cela nous permet de répondre à l’imprimerie D’Haussy s’est refait une santé et notre objectif : industrialiser le sur-mesure ». tente d’élargir fortement sa clientèle, tout en D’Haussy, qui a investi sur ses machines exisgardant son cœur d’activité qu’est le marketing tantes pour accompagner cette direct. Mais un marketing direct montée en gamme, entend 3.0, où le papier n’est plus une ainsi redonner ses lettres de fin en soi. « Envoyer un simple « La personnalisation, noblesse à un support de imprimé publicitaire n’a plus la dépose communication – l’imprimé vraiment de valeur, alors nous d’échantillons publicitaire – souvent cantonné avons décidé de l’enrichir », et le façonnage à des secteurs comme la VPC annonce la directrice markeou la distribution automobile, ting. sont réalisés sur et donc élargir sa clientèle à D’Haussy vient ainsi de lancer, la même ligne toutes les marques, notamau début de l’été, une solution de finition. » ment dans le domaine de la de marketing direct « tout en parfumerie-cosmétique. « un » où le papier sert de base à Aldjia Guirous, directrice marketing Nous pouvons désormais faire de multiples possibilités d’enet développement du courrier sur-mesure avec richissement, afin d’obtenir chez D’Haussy du gift intégré ou proposer un imprimé ultra-personnalisé du contenu augmenté grâce et haut de gamme. Pliages, à différentes applications découpes originales, dépose pour smartphones », précise Aldjia Guirous, d’étiquettes ou encore de cartes et de postdont l’entreprise est désormais membre de it, insertion de documents et d’échantillons de l’association Imprim’Luxe*. Ultra-personproduits, application de colle à chaud, à froid nalisé, l’imprimé publicitaire pourrait bien ou de vernis UV, et même utilisation de papier vite reprendre du galon. connecté grâce aux technologies de réalité Florent Zucca augmentée et RFID : « La seule limite, c’est l’imagination du client, assure Aldjia Guirous. *Imprim’Luxe est une association loi 1901 qui réunit des C’est à partir du papier que tout commence, entreprises du secteur de l’impression et des entreprises partenaires (majoritairement fabricants de machines et de ce n’est que le vecteur, le support qui nous supports d’impression). permet de faire tout ça. Après le papier, il faut poursuivre l’expérience ».
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C’est désormais officiel. Paris sera la ville organisatrice des Jeux Olympiques 2024. Une belle victoire pour la Ville Lumière, qui n’a pas ménagé ses ef forts pour éviter de subir à nouveau l’échec de 2012 face à Londres. En témoigne le projet des Jour nées Olympiques orchestré au mois de juin par l’agence de communication évènementielle UBI BENE qui, pour l’occasion, a décliné l’image de Paris 2024 sur une multitude de supports. Pages réalisées par Cécile Jarry
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ÉVÉNEMENTIEL MESSAGE
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #4 OCTOBRE 2017
Paris organisera bien les Jeux Olympiques 2024. Mais avant l’annonce de l’attribution des JO, la Ville de Paris et le Comité National Olympique Sportif Français (CNOSF) avaient décidé de mettre toutes les chances de leur côté en organisant, les 23 et 24 juin derniers, les Journées Olympiques au cœur de la capitale, métamorphosant la ville en un superbe parc olympique éphémère dédié à la célébration du sport et de l’olympisme. Pendant deux jours, Parisiens et visiteurs ont ainsi été invités à s’initier gratuitement à plus d’une trentaine de disciplines sportives. Une opération orchestrée par l’agence de communication évènementielle UBI BENE qui, pour l’occasion, a décliné l’image de Paris 2024 sur une multitude de supports. Les sponsors officiels ont également multiplié les événements pour faire de Paris la candidate idéale.
SUBLIMATION Technique d’impression sur textiles polyester ou supports base polyester réalisée grâce à un procédé chimique utilisant des encres sensibles à la chaleur. Ces encres base eau se transforment en gaz sous l’effet de la chaleur et teintent la matière. Le tissu conserve ses caractéristiques et l’impression « teintée masse » est très résistante. Cet immense drapeau de 1600 m2 (80 x 20 m) aux couleurs de Paris 2024 a été imprimé en sublimation par les équipes expertes de l’imprimeur FIGAROL (37) sur une machine Rhotex 500 du constructeur italien DURST. Réalisé en partenariat avec l’entreprise DUPLIGRAFIC (77), ce projet a nécessité l’impression de quatre lés de 80 mètres de long, qui ont ensuite été cousus entre eux.
De cet immense plongeoir, installé sur le pont Alexandre III, s’élançaient des athlètes pour des démonstrations vertigineuses à 12 et 17 mètres de haut. Le célèbre street artiste espagnol OKUDA avait personnalisé l’édifice pour l’événement. Réalisé par BY NIGHT GALLERY et INK AND MOVEMENT, sur l’invitation d’Art Azoï, le projet a été imprimé sur des bâches installées ensuite sur un échafaudage.
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ÉVÉNEMENT
PARIS 2024 FAIT FORTE IMPRESSION
Qualifié, entre autres, par les groupes Airbus et Boeing, le film aéronautique imprimé ADHECAL 13880® offre une excellente stabilité, une résistance à l’érosion, à l’arrachement et au fendillement, et une durée de vie similaire à la peinture. Résistant aux UV, aux chocs thermiques, aux solvants et aux hydrocarbures, ce film décoratif permet des impressions multi-chromiques, sans besoin de recourir à une salle de peinture.
Engagé depuis un an aux côtés de Paris 2024, AIR FRANCE a personnalisé onze de ses appareils, dont l’avion présidentiel, aux couleurs olympiques. Pour réaliser l’opération de covering, la compagnie aérienne française a fait appel à son partenaire technique ADHETEC qui, pour ce projet, a utilisé son film décoratif haute résistance ADHECAL 13880®. Les appareils aux couleurs de « Paris 2024 » ont ainsi effectué près de 10 000 vols à travers le monde, jusqu’à l’annonce du choix de Paris, à Lima, le 13 septembre dernier.
Pour créer l’événement autour de la candidature de Paris, un photocall innovant a été mis en place par JCDECAUX LIVE dans les jardins du Trocadéro. La structure, longue de 85 mètres, d’une surface de 172 m² et visible à 360 degrés grâce à sa construction cylindrique, reproduisait une frise humaine multicolore. Deux hôtesses équipées de tablettes jouaient les photographes et imprimaient ensuite les photos via des bornes. Plus de 1500 photos ont ainsi été imprimées en deux jours.
Pour marquer son soutien à Paris 2024, le groupe ACCOR a décidé d’afficher le logo de l’événement en grand format sur la façade de son siège social, situé à Issyles-Moulineaux. Les followers de la page Facebook @AccorHotels, ainsi que les collaborateurs du groupe, ont été invités à se prendre en photo aux couleurs du hashtag #WelcomeParis2024 et à poster leur visuel. Les 130 visages les plus « likés » ont été imprimés sur le film adhésif qui a servi à constituer le logo
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CEUX QUI AIMENT L’ART
PRENDRONT LE TRAIN
Depuis 2012, les passagers des trains d’Île-de-France ont pu découvrir le Train Versailles, le Train des Impressionnistes, le Train du Cinéma… Depuis le 15 juin dernier, ils peuvent embarquer à bord du Train des Arts et des Civilisations. Conçu pour offrir une parenthèse culturelle aux usagers, ce train propose un voyage parmi une riche sélection de 400 œuvres d’art, photographies, peintures et objets issus des collections historiques du musée du Quai Branly. Pour ce nouveau projet de personnalisation, la SNCF et le STIF ont renouvelé leur confiance à l’agence ADKEYS, qui avait remporté les projets précédents et qui s’est appuyée sur le savoir-faire de la société SIP, spécialiste de la transforPages réalisées par Cécile Jarry mation et de la pose de films adhésifs.
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DÉCORATION
INTÉRIEURE ESPACE
La pose des décors pelliculés a exigé une extrême précision. C’est un véritable puzzle de 890 panneaux par rame qu’il a fallu assembler avec minutie et précision. Plus de 600 m2 de vinyles ont été nécessaires pour recouvrir l’intérieur des 5 voitures choisies pour incarner les cinq continents. Pour ce projet, SIP a choisi des films Vinyles adhésifs de la marque AVERY avec une lamination anti-rayures. L’impression a été réalisée en numérique sur une presse SEIKO, avec des encres éco-solvant.
L’impression numérique jet d’encre emploi de l’encre à solvant huileux pour l’impression. Durant le processus d’impression, l’encre pénètre dans le matériel à imprimer en raison de ses performances corrosives. Les motifs réalisés par l’imprimante jet d’encre sont hydrofuges, anti-UV et résistants aux rayures. Contrairement aux encres solvants, les encres éco-solvants sont sans odeur. Elles permettent notamment l’impression sur vinyle temporaire, permanent ou micro-perforé, ainsi que sur bâche, pour des applications principalement extérieures. Les impressions peuvent être plastifiées pour leur assurer encore plus de longévité.
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890 PANNEAUX PAR RAME
CEUX QUI AIMENT L’ART PRENDRONT LE TRAIN
LE SAVOIR-FAIRE DE SIP
700 HEURES DE TRAVAIL
50 000 EUROS DE BUDGET
Ce projet n’aurait pas été possible sans le savoir-faire de l’entreprise SIP, un des rares fournisseurs qualifiés par la SNCF pour ce genre de projets (ils sont moins de dix en France, ndlr). Une grosse partie du travail a consisté à créer des fiches de kit où figuraient les dimensions et les particularités de chaque espace, pour permettre ensuite à l’agence ADKEYS de concevoir des habillages qui épousent parfaitement les formes de chaque rame et mettent parfaitement en valeur chacun des visuels choisis.
Quatorze spécialistes du Technicentre SNCF de Saint-Pierre-des-Corps (37), accompagnés de professionnels de SIP, ont été mobilisés pour assurer la délicate opération de pelliculage des rames, qui a nécessité près de 700 heures de travail.
Réalisée par SIP, la phase d’ingénierie du projet (prise de gabarits, réalisation des kits, impression, achat médias, façonnage) a représenté une enveloppe globale de 50 000 euros environ.
QUI FAIT QUOI ?
Clients : SNCF et STIF (Syndicat des Transports d’Île-de-France) Conception : ADKEYS (92) Réalisation : SIP (01)
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Plafond et murs imprimés en sublimation par
FIGAROL, pour le SPA 5 SENS à Los Angeles.
- Idéal pour les plafonds, le TISSU POLY 250 imprimable en laize de 5 mètres, est le support le plus polyvalent de la gamme des textiles imprimés en sublimation. Solide et léger, le Poly 250 garantit un excellent rendu des couleurs et une très grande finesse d’impression, offrant ainsi un très bon résultat visuel, quelles que soient les sources d’éclairage utilisées. - En matière de décoration murale, LE TISSU DOS NOIR BLACKBACK, imprimable en laize de 5 mètres, est le support le plus utilisé. Parfaitement opaque, le BlackBack permet de recouvrir toutes les surfaces sans le moindre risque de transparence.
LA SUBLIMATION DU SOL AU PLAFOND Plus écologique, plus qualitative, meilleure pour la santé des salariés et des utilisateurs, la sublimation remplace petit à petit l’impression UV pour les applications textiles intérieures. Pionnier en la matière, l’imprimeur textile grand format FIGAROL a beaucoup investit pour rendre tous ses supports sublimables. Dernière innovation en date : la moquette en sublimation.
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AGENCEMENT ESPACE
«
Les encres sublimation (base eau) sont sans odeur, résistantes aux manipulations, conservent les propriétés des supports et surtout ne dégagent pas de composés organiques volatils (COV), caractéristique importante lorsque les visuels sont utilisés dans des lieux publics ou sensibles (hôtellerie, restauration, centres hospitaliers, proximité de jeunes enfants et personnes âgées, évènementiel, muséographie, décoration intérieure…). Il s’agit du procédé d’impression le plus écologique. Ici, un support mural imprimé en sublimation par FIGAROL pour l’hôtel IBIS STYLE de Vierzon (18).
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SUBLIMATION
Technique d’impr ession sur textiles polyester ou supports base polyester réalisée grâce à un procédé chimique utilisant des encres sensibles à la chaleur. Ces encres base eau se transforment en gaz sous l’effet de la chaleur et teintent la matière. Le tissu conserve ses caractéristiques et l’impression « teintée masse » est très résistante.
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #4 OCTOBRE 2017
Rendre obsolète l’impression UV pour les applications textiles intérieures est un objectif poursuivit par Figarol depuis plusieurs années », assume d’emblée Fabrice Godard, directeur commercial de l’imprimerie textile grand format de Saint-Pierre-des-Corps (37). Plébiscitée ces dernières années pour la qualité des rendus et sa polyvalence en termes de type de supports possibles, et toujours très efficace pour les travaux extérieurs, notamment en matière de communication visuelle (affichage grand format), l’impression numérique à encres UV est néanmoins pointée du doigt pour son coût écologique et les risques que cette technologie fait peser sur la santé des salariés et des utilisateurs, dans le cadre d’applications en intérieur. « Nous continuerons à utiliser des bâches imprimées en UV pour des applications de longues durées en extérieur, mais pour l’intérieur, cette technologie n’a plus lieu d’être. Trois techniciens ont dû nous quitter en raison d’intolérance à l’UV », justifie Fabrice Godard.
DÉCORATION INTÉRIEURE
LA SUBLIMATION DU SOL AU PLAFOND
La sublimation offre un large choix de supports (dos noir, tissus extensibles, mailles, voiles, toiles de spi, tissus d’ameublement, acoustiques ou diffusants, etc.). Ce procédé permet de conserver la souplesse des matières, qui sont donc pliables, évitant ainsi une livraison coûteuse par rouleaux. Les tissus imprimés restent lavables en machine à 30° et conservent leur classement au feu.
Pionnier, Figarol a beaucoup investi pour rendre possible le basculement de l’UV vers la sublimation en grand format. La filiale du groupe Faire-Valoir, spécialiste de la théâtralisation d’espaces, a ainsi consacré trois ans de R&D et 400 000 euros pour le développement, en interne, de son imprimante très grand format Figatex 5000, capable d’imprimer en 5 mètres de laize. Désormais, l’imprimeur s’appuie également les avancées techniques du marché. « Nous avons fait un échange technologique avec le constructeur italien Durst, qui est actuellement le seul à produire une machine de sublimation en 5 mètres de laize (la Rhotex 500, ndlr) », explique le directeur commercial de Figarol. Montant de l’investissement : 1 million d’euros. Unique en France, cet outil industriel n’est installé que chez deux autres prestataires en Europe qui, en revanche, n’impriment que sur de la maille drapeau. Car chez Figarol, l’investissement machines s’est accompagné d’un véritable effort de R&D pour rendre sublimables tous les supports
d’impression. « Nous en sommes actuellement à 13 matières différentes imprimables en sublimation sur 5 mètres de laize », précise Fabrice Godard.
LA MOQUETTE EN SUBLIMATION Dernière innovation en date : la moquette en sublimation. Aujourd’hui disponible en laize de 3,10 mètres, la moquette en polyester de Figarol passera en 5 mètres dès 2018. « Le produit est sublimé par transfert à 200°. La moquette est ainsi teintée masse, lui offrant, par rapport à l’impression UV, une meilleure résistance à l’abrasion, une meilleure densité des couleurs, notamment des noirs intenses, et une meilleure finesse d’impression, surtout quand il y a du texte, explique Fabrice Godard. Enfin, la moquette ne dégage pas d’odeur, car la sublimation nécessite des encres base eau, et le support imprimé ne dégage pas de composés organiques volatils (COV) ».
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DÉCORATION INTÉRIEURE
LA SUBLIMATION DU SOL AU PLAFOND
Mini terrain de rugby en MOQUETTE IMPRIMÉE EN SUBLIMATION par FIGAROL, à l’occasion de la 11e édition des « Mercredis du Rugby » organisés entre les mois de mars et mai derniers par la RATP. Sublimé par transfert à 200°, la moquette, ainsi teintée masse, offre, par rapport à l’impression UV, une meilleure résistance à l’abrasion, une meilleure densité des couleurs, notamment des noirs intenses, et une meilleure finesse d’impression.
lisation d’espace ou encore de la signalétique au sol, dévoile Fabrice Godard. En matière d’évènementiel, nous pensons principalement aux stands et salons ». Mais pas seulement. A l’occasion de la 11e édition des « Mercredis du Rugby » organisés entre les mois de mars et mai derniers par la RATP, Figarol a été chargé de reproduire un mini terrain de rugby avec sa moquette imprimée en sublimation. Tandis qu’au mois de juin, à l’occasion des festivités qui se sont déroulées à Paris en soutien à la candidature de la ville à l’organisation des Jeux Olympiques 2024, Figarol a produit, en partenariat pour Dupligrafic (77), un visuel en maille drapeau d’un format exceptionnel : 80 mètres de long sur 20 mètres de large. Imprimé en sublimation sur la machine Durst, le drapeau était composé de quatre lés de 80 mètres de long, cousus entre eux. L’image du drapeau agité par des centaines de Parisiens sur le pont Alexandre III a ensuite fait le tour du monde. Une belle promotion pour Figarol… et pour la sublimation. Florent Zucca
Grâce à ce procédé, l’imprimeur de Saint-Pierredes-Corps accède à des séries plus courtes et raccourcit ses délais de production. « En UV, nous étions sur des minimums de commande de 1000 m2 de moquette, livrés en 3 à 4 semaines. En sublimation, nous pouvons débuter entre 20 et 50 m2, livrés en 2 semaines, analyse le directeur commercial. Comme avec le sol PVC ou l’adhésif, nous pouvons désormais traiter des séries limitées en moquette, qui redevient compétitive par rapport aux autres supports ». La moquette en sublimation de Figarol, qui ne s’adresse qu’à des revendeurs, affiche ainsi un prix au m2 équivalent à celui d’une impression UV et rivalise avec l’adhésif ou le sol PVC, « à plus ou moins 5 % ».
ÉVÈNEMENTIEL ET RETAIL En termes d’applications, Figarol cible deux grands marchés : le retail et l’évènementiel. « En retail, la moquette peut servir pour de l’agencement, comme la délimitation de zones, de la théâtra-
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LA PERSONNALISATION GAGNE LES LIEUX DE SANTÉ
La transformation des établissements de santé en lieux où il fait « mieux vivre » est en marche un peu partout : dans les hôpitaux publics, les cliniques privées, les EHPAD et maisons d’accueil spécialisées, les instituts de recherche… Objectif : garantir le bien-être des patients et des salariés. Les investissements croissants dans l’embellissement et la personnalisation de ces espaces sont la marque d’une tendance bien réelle. Portfolio. Pages réalisées par Cécile Jarry
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ARCHITECTURE ESPACE
L’hôpital de Cardiff a fait appel à l’agence WallpaperInk, spécialiste des murs et des fresques, pour habiller les murs de ses services pédiatriques. Suite aux excellents retours des équipes soignantes et des patients, cinq autres hôpitaux du Pays de Galles ont souhaité entamer le même type de projet.
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Responsable du projet : Agence WallpaperInk (Pays de Galles) Support adhésif : film Avery Dennison MPI 8626 Wall Film Pose : 3 poseurs pendant 15 jours
Rebaptisée « Zone Spatiale », la salle IRM de l’hôpital pour enfants Sant Joan de Déu à Barcelone a été entièrement métamorphosée pour donner l’impression aux petits patients d’être de véritables astronautes. Fini le stress de l’examen quand on a la tête dans les étoiles ! Impression et pose : Agence Demibold (Barcelone) Support adhésif pour le caisson IRM : film d’impression numérique MACtac IMAGin WW100 Support adhésif pour les murs : film Avery Wall Film Impression : HP Latex
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LA PERSONNALISATION GAGNE LES LIEUX DE TRAVAIL
Spécialiste de l’habillement d’espace, l’Agence Treize s’est spécialisée dans le design mural à partir de films vinyles Hexis non teintés dansw la masse et imprimés en numérique sur une machine Epson.
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3 1 Applications de signalétique et habillages muraux de la Clinique Oudinot, à Paris 2 Applications signalétiques et décoratives pour une maison d’accueil spécialisée, à Loos (59) 3 Signalétique et décor de circulation au siège de l’Institut Technologique FCBA, à Champs-sur-Marne (77)
REGARD D’EXPERT
Trois questions à Sylvain BROSSARD, fondateur de l’Agence Treize (92), spécialisée dans le design mural.
Comment êtes-vous arrivé à l’habillage d’espace ? J’ai d’abord fait un peu de tout, pour lancer l’entreprise. Mais très vite, j’ai constaté que les demandes se concentraient davantage dans le domaine de l’habillage d’espace, via notamment le design mural. La demande a été crescendo. Depuis deux ans, les attentes vont même au-delà d’un simple aspect marketing.
Quelles attentes ?
Quelle est votre approche ?
Les clients recherchent un moyen de transformer leur espace à moindre frais. Ils veulent une réalisation sur-mesure, mais qui rentre dans un cadre très précis. Jusqu’en 2016, on me demandait un design d’espace décoratif. Depuis, la notion de bien-être au travail est apparue. On attend de moi ce résultat. Un salarié qui se sent bien dans son espace de travail est plus efficace et plus productif.
Le fait d’être architecte d’intérieur de formation me donne un œil différent. Je ne perçois pas l’espace comme un lieu de communication, mais comme un lieu de vie. Cela passe par des graphismes originaux et personnalisés, mais aussi par tout un travail autour de la signalétique, nécessaire pour guider les personnes et leur permettre de ne pas se sentir perdues. Ce qui ne l’empêche pas d’être, elle-aussi, décorative.
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MERCEDES ERRA
"RIEN N’EST PLUS PERSONNEL QUE LE PRINT" Alors que les géants du web (Google, Facebook, Twitter, Instagram) transforment en profondeur le marché de la publicité, MERCEDES ERRA, présidente de BETC, première agence française, défend un modèle où le print conserve toute sa place et où les « datas » permettent aux marques de s’adresser aux consommateurs au moment idoine.
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© Jacqueline Roche
Présidente et co-fondatrice de l’agence de publicité BETC et présidente exécutive du groupe Havas Worldwide
IC LE MAG : BETC est revenue des Cannes Lions (Festival international de la créativité, grand messe du secteur publicitaire, ndlr) avec 29 prix, dont 19 pour la seule campagne sur Instagram « Like my Addiction »*. Comment analysez-vous ce succès ?
travaille sans cesse avec un expert médias à mes côtés, car choisir le bon média en fonction des moyens et des objectifs du client devient plus complexe. Le fond restera toujours premier, mais aujourd’hui, nous avons des formes plus diverses qui autorisent davantage de choses.
Mercedes Erra : Cette campagne Instagram répond parfaitement aux critères de l’époque. Les deux médecins qui ont réussi à créer ce portail dédié aux addictions n’avaient pas de moyens pour le mettre en avant. Nous avons décidé de les aider et, sans moyens, le digital et les « social médias » se sont imposés. Il fallait donc s’adresser aux jeunes en leur faisant comprendre un point très important : on ne se rend pas compte que l’on devient « addict » à un produit et l’entourage non plus. Cette « story » sur Instagram est une parfaite démonstration de ce phénomène* et un bon exemple de l’influence toujours plus forte des géants du web dans la publicité. Pourtant, internet ne remplacera pas les autres médias. Même le secrétaire d’Etat chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, me disait qu’il fallait défendre le print et la télévision. Tous les médias vont trouver leur raison d’être.
Malgré tout, les dépenses publicitaires sur supports digitaux dépassent désormais celles de la presse. Demain, existera-t-il encore de la place pour le print ? Le print possède une qualité de contact exceptionnelle. Lorsque quelqu’un achète un magazine, un journal, c’est encore un geste fort, un vrai choix de sa part. Il se crée une proximité affective avec le lecteur : le média papier personnalise car il s’adresse à une communauté de cœur. Quand vous communiquez avec le lecteur, il est déjà réceptif. Le print est donc un lieu d’influence extrêmement important, mais c’est un véritable combat que d’expliquer cela. Chez BETC, l’expertise « print » est très présente : nous avons de grands directeurs artistiques, nous recrutons à Penninghen (Ecole supérieure d’arts graphiques à Paris, ndlr) où cette culture est vivace et croise celle du web… Et nous faisons encore beaucoup de « print content », toutes sortes de contenus éditoriaux pour les marques. Cela fait vingt ans que nous nous occupons des « city guides » Louis Vuitton, tout en développant aussi l’application, ce qui n’est en rien contradictoire.
Comment vivez-vous cette montée en puissance des géants du web ? Sont-ils vos partenaires ou vos concurrents ? Les deux ! Ce sont des concurrents qui sont en position de conflit d’intérêts, car ils vendent aux annonceurs de la publicité et leur font des préconisations. Ils sont juges et parties. Mais ce sont également des partenaires, car ils ont imposé de nouveaux formats. Les gens continuent à lire des journaux et des livres, à écouter de la musique, à regarder des films et des séries. Désormais, ils le font aussi sur des supports différents. Le monde n’a pas tant changé que cela, si l’on regarde les grands besoins humains : être informé, se divertir, etc. Je
" Il faut utiliser les datas pour comprendre le consommateur, afin de s’adresser à lui au bon moment "
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INTERVIEW
INTERVIEW «RIEN N’EST PLUS PERSONNEL QUE LE PRINT»
Comme le digital, le print doit-il s’emparer des « datas » ? Cela fait une quinzaine d’années que nous avons créé BETC Digital (agence pure player du groupe BETC, ndlr). J’ai l’impression que nous avons une certaine avance et que nous sommes assez puissants en gestion de datas. Mais l’enjeu clé est toujours de trouver les données qui font levier sur les ventes, car une marque, c’est avant tout une question d’offre : ce n’est pas parce qu’on connaît tout d’une personne que l’on va vendre. Le surciblage coûte très cher et on ne construit pas une marque en surciblant ses clients. Rendre public (l’origine du mot « publicité ») c’est-à-dire largement visible, reste un enjeu majeur pour construire un socle de marque solide. Ce n’est pas parce qu’une affiche grand format dispose d’une puce lui permettant de s’adresser à moi en particulier que je vais acheter. L’affichage grand format fonctionne
d’abord parce que c’est du grand format, dans la rue, qui touche tout le monde ! Le plus dur dans ce cadre, cela reste d’avoir des idées. Comment utiliser ces données à bon escient ? Il faut utiliser les datas pour comprendre le consommateur, afin de s’adresser à lui au bon moment de son parcours. Il faut donc savoir comment et quand interrompre les gens, comment délivrer une information non désirée sans irriter celui qui la reçoit. On ne peut pas suivre le consommateur partout : il fixe ses propres limites et ensuite, il faut pouvoir lui rendre service. Il faut s’équiper en gestion de données, car c’est une arme de compréhension et de connaissance de nos cibles, qui permet aussi de rendre de vrais services au consommateur. Mais en parallèle, la problématique de consentement du consommateur va monter. Propos recueillis par Florent Zucca
*Like my Addiction : Campagne
digitale imaginée par BETC pour le compte du Fonds Actions Addictions, pour le lancement du portail internet Addict’Aide. Via un profil Instagram créé pour l’occasion, les followers ont suivi, pendant un mois et demi, une jeune Parisienne (fictive) baptisée Louise Delage dont chacune des photos mettait en scène, de façon plus ou moins discrète, la présence d’alcool. Malgré les très nombreux clichés publiés par le personnage, peu de followers ont noté son alcoolisme, jusqu’au film de révélation en fin de campagne, mettant bout à bout toutes les photos du profil en un hyperlapse équivoque.
CONTENU ENRICHI
ICI
BIO
Après un cursus de management à HEC Paris, Mercedes Erra rentre chez Saatchi & Saatchi comme stagiaire. Elle en devient, huit ans plus tard, directrice générale. En 1995, elle s’associe à Rémi Babinet et Eric Tong Cuong pour fonder l’agence BETC, au sein du groupe Havas. Air France, Evian, Danone, Coca-Cola, Orange… les plus grandes marques passent par l’agence avec, à la clé, de nombreux succès et quelques publicités mémorables. En un peu plus de vingt ans, BETC, aujourd’hui installée dans les anciens Magasins Généraux à Pantin, s’impose comme la première agence française (plus de 900 salariés). La plus récompensée aussi. Mercedes Erra est aujourd’hui présidente exécutive d’Havas Worldwide.
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ÉVÈNEMENT
PARIS ACCUEILLE LE NOUVEAU SALON
PRINT IN PROGRESS Lancé ce mois-ci à Paris, Print In Progress appartient à cette nouvelle génération d’événements qui place les échanges et le contenu au cœur de leur stratégie de développement.
À NE PAS MANQUER !
ÉCOUTER, DISCUTER, APPRENDRE, IMAGINER…
LA PERSONNALISATION PEUT-ELLE RELANCER L’ÉCONOMIE ? Avec François Martin, senior graphic industry consultant et digital print evangelist
François Martin (ex-HP) nous ouvre les portes de la personnalisation du packaging et de son impact dans la stratégie marketing des petites comme des plus grandes marques. Toutefois, pour un modèle gagnant, encore faut-il penser les campagnes, leur création, leur production et leur déploiement différemment…
Notre sélection des temps forts du salon.
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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #4 OCTOBRE 2017
endant deux jours, les 11 et 12 octobre prochains, près de 3000 personnes se réuniront au parc des expositions de la Villette à Paris, pour échanger autour des nouvelles opportunités offertes par les technologies d’impression, dans les domaines de l’industrie, du packaging, de la mode, du retail et de la décoration. Présenté par ses organisateurs comme un salon « nouvelle génération », Print In Progress tire sa singularité de la place qu’il accorde au contenu. Un flot quasi continu de talks, keynotes et tables-rondes réunissant experts, marques, scientifiques et journalistes rythme ainsi cette première édition, qui accueille 70 exposants, parmi lesquels un grand nombre de leaders du marché comme HP, Mimaki, Roland, Hexis, Epson, swissQprint, 3M, Dickson Coatings ou encore Antalis. Au total, une quarantaine de rencontres et de débats sont annoncés. Parmi les questions posées : À qui profite la personnalisation ? La personnalisation peut-elle relancer l’économie ? Le métier d’imprimeur est-il mort ? Quid de l’avenir de l’impression face au digital ? Que faire avec la data ? Data versus créa, quel est le bon modèle ? Fast-fashion, fast-furniture… comment suivre le rythme ? etc. Quatre hubs thématiques, installés au cœur du salon, permettront également aux visiteurs de s’informer différemment, avec la présentation de success stories, ainsi que des démonstrations en live réalisées par les exposants et leurs partenaires.
LE PAPIER EST UN OBJET DE DÉSIR Avec Eric Trousset, directeur
CONNECTER LE MONDE ET PERSONNALISER LES USAGES Avec Jérôme Idelon, product owner
général chez Mediapost Publicité
chez SnapPress
Pour la régie publicitaire de la Poste et pour son directeur général Eric Trousset, le papier prend de la valeur. Associé à la data, il est un outil de prospection puissant pour les grandes marques. Et elles ne s’y sont pas trompées.
« Quand le client final détermine les usages, le contenu s’adresse à tous, pour mieux s’adresser à chacun » : Jérôme Idelon revient sur la stratégie de sa nouvelle application SnapPress, présentée comme le premier navigateur de réalité virtuelle sur papier.
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ÉVÈNEMENT PARIS ACCUEILLE LE NOUVEAU SALON PRINT IN PROGRESS
L’EXPERTISE « 656 ÉDITIONS »
DEUX JOURS POUR PENSER À SON AVENIR
Derrière ce nouvel événement, on retrouve l’équipe de 656 Editions – organisateur du salon C!Print Lyon, le grand rendez-vous des industries graphiques et créatives en France. Avec ce nouveau rendez-vous, l’objectif de l’organisateur n’est pas de faire un copier-coller de C!Print Lyon à Paris. 656 Editions veut au contraire poursuivre la mission qu’il s’est fixé depuis sa création, à savoir accompagner la transformation d’un secteur qu’il connaît bien, celui de l’impression, dans un contexte plutôt mouvant où les acteurs traditionnels se retrouvent confrontés à l’arrivée de nouveaux entrants qui ne sont pas du sérail, mais dont les stratégies innovantes leur permettent de s’imposer sur différents segments de marché comme la décoration ou l’impression personnalisée.
« Nous souhaitons répondre aux attentes des professionnels de l’impression, mais aussi des marques, des industriels et des designers, qui sont en quête de connaissances pointues sur les perspectives et opportunités offertes par les nouvelles technologies d’impression et toutes les solutions qui y sont associées », explique Aurélie Lamandé, directrice du développement chez 656 Editions. « Venir à Print In Progress, c’est prendre deux jours pour penser à l’avenir de son entreprise, en venant à la rencontre des leaders du marché, dans un cadre de travail premium et convivial, conçu pour favoriser les échanges et le business », conclut Guillaume Abou, fondateur de 656 Editions et directeur du salon.
PRINT IN PROGRESS EN CHIFFRES > 2 jours > 70 exposants > 3000 visiteurs (imprimeurs, départements marketing, marques, designers, architectes d’intérieur, etc.).
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hubs
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ON TOUCHE AVEC LES YEUX, MAIS ON REGARDE AVEC LES MAINS
conférences, talks, etc.
POUR DANONE WATERS, LE PACKAGING CONNECTÉ COULE DE SOURCE Avec Antoine Tesquier-Tedeschi,
Avec CHRIS JONES, fondateur de Novalia
Installé à Cambridge, le spécialiste des technologies physiques et digitales traverse la Manche pour nous expliquer comment vivre une expérience sensorielle grâce à un support imprimé… et tactile. C’est à lui que l’on doit (entre autres) la belle histoire de Pizza Hut et de ses boîtes à pizza transformées en platine DJ !
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brand manager de MyPack
La start-up française réalise actuellement une série de packs connectés, pour que la « génération Y » redécouvre les plaisirs de l’eau minérale via des bouteilles connectées. Le contrat porte pour un développement dans 20 pays.
AU CŒUR DU SALON
LES HUBS DE PRINT IN PROGRESS Quatre espaces d’information et d’inspiration, pour échanger avec des experts, prendre le pouls de son marché et tester les dernières innovations, autour de quatre grands domaines d’applications : la décoration, le packaging, l’impression textile et la communication visuelle.
#HUB 1 : LE DÉCO MAKER La personnalisation d’un lieu ne se joue plus seulement à travers un papier peint personnalisé. Touchers de matières, finitions, découpes et impressions : applications nouvelles et idées de personnalisation innovantes sont à découvrir sur cet espace orienté maison, évènementiel et retail. Le temple de la décoration imprimée !
Coca-Cola, Nike, Carrefour, Absolut… Toutes ces marques ont ouvert la voie d’une personnalisation accrue de leurs produits. Elles adoptent aujourd’hui la même stratégie en termes de communication, que ce soit sur leurs cartes de visites, dans leurs brochures ou dans leurs magasins. La montée des technologies numériques accompagne et amplifie cette mutation. À voir et à tester sur cet espace, qui explorera également les relations entre le print et le digital.
#HUB 3 : L’INDUSTRIAL PRINTER Quand les techniques de personnalisation intègrent les flux de production traditionnels, le produit de masse devient unique. Notamment dans le secteur du packaging, où la personnalisation permet désormais de répondre aux besoins les plus individuels du consommateur. Sur ce hub, découvrez une bibliothèque de packs inédits et des démonstrations de personnalisation en live, ainsi que des keynotes pour vous aider à maîtriser les enjeux techniques de ces solutions.
TEXTILE ET DESIGN D’ESPACE : ZOOM SUR DES USAGES INNOVANTS Avec Lily Latifi, designer textile
Entre feutre acoustique et panneaux japonais imprimés sur-mesure, les créations de Lily Latifi proposent un usage inédit du textile, qui n’est ni purement décoratif, ni simplement fonctionnel, mais plutôt à la jonction des deux, dans un esprit design des plus sophistiqués. Renault, la SNCF, etc. lui font confiance. Elle viendra partager avec nous son expertise.
Retrouvez tout le programme sur le site www.printinprogress.fr
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#HUB 4 : LE TEXTILE TRANSFORMER Bien connue pour ses applications dans le domaine du tee-shirt personnalisé, l’impression sur textile s’étend désormais à de très nombreux secteurs : la communication, la mode, l’ameublement... Ce hub lève le voile sur ce marché en plein développement et vous invite à découvrir une sélection de réalisations en textile toutes plus surprenantes les unes que les autres.
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #4 OCTOBRE 2017
#HUB 2 : LE PERSONAL PRINTER
Les toutes dernières actualités des imprimeurs et professionnels de la communication visuelle. Retrouvez-les sur l’annuaire online IC, le nouvel outil de mise en relation des prestataires de services et donneurs d’ordres.
COUP DE CŒUR
GARE AU GORILLE Alors que l’impression 3D est sur toutes les lèvres, avec des réalisations de plus en plus impressionnantes, PROCÉDÉS CHÉNEL choisit d’emprunter une autre voie, tout aussi créative, celle de la sculpture. Objectif design ! Pour fabriquer son King-Kong des temps modernes*, PROCÉDÉS CHÉNEL a eu besoin d’un logiciel de sculpture 3D, d’une table de découpe ZÜND, d’une grande plaque de carton, d’un peu de colle… et de beaucoup de talent ! Première étape : la création de l’objet en volume sur le logiciel, puis sa découpe virtuelle en tranches vectorisées. Vient ensuite la découpe des tranches de carton à proprement parler, sur la table de découpe, avec un repère pour chacune d’entre elles, afin de faciliter l’assemblage final. Troisième étape : l’assem-
blage final et le collage des tranches. Pour notre gorille imaginé par le designer DAVID MAHÉ, ce sont pas moins de 250 couches de carton qui ont été assemblées. Sachant qu’il est possible de réaliser le même type d’exercice avec du forex (PVC expansé), du plexiglas ou du contreplaqué. *À voir dans le showroom de Procédés Chénel, à Vanves (92).
L’EFFET WAOUH
UNE CASCADE DE LUMIÈRE SIGNÉE ZING INSTALLATIONS C’était en mars dernier, au Cabaret Sauvage, à l’occasion du concert du groupe Hilight Tribe. À cette occasion, ZING, spécialiste des scénographies aériennes à base de tissu Lycra, avait imaginé une magnifique cascade de lumière qui recouvrait entièrement le public, tout en soulignant la structure typique du cabaret avec son toit en forme de chapiteau, grâce à son LUMINOTEXTILE en maillage LED. Osmose garantie entre les musiciens, le public et la salle !
TORENCO PROMEUT SON OFFRE SUR-MESURE. Depuis 1991, Torenco étudie, conçoit, fabrique et distribue une vaste gamme de supports pour l’affichage, la présentation et l’exposition. Il développe aujourd’hui sa gamme en proposant à ses clients la possibilité de faire du sur-mesure pour leurs projets de communication. Formats différents, couleurs spécifiques, Torenco personnalise aujourd’hui son offre en développant son service dédié aux fabrications spéciales.
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RICCOBONO ENTRE AU MUSÉE AVEC BB Petite leçon de muséographie à Saint-Tropez, en compagnie de Brigitte Bardot et de l’agence RICCOBONO.
HP Latex pour gagner en réactivité. Les imprimantes numériques grand format HP Latex 3000 et HP Latex 360 sont entrées dans les ateliers en juin 2014, rejointes en 2016 par une HP Scitex FB750, ce qui lui a permis d’étendre son potentiel d’impression. « Les encres HP Latex 3000 nous ont aidés à consolider notre position sur tous nos marchés de signalisation, mais également de nous développer commercialement parlant. Nous avons gagné en productivité, en savoir-faire et en réactivité », témoigne Jean-Damien Riccobono, directeur général. En 2017, le groupe est sur tous les fronts. Il a été retenu par le groupe Continental pour renouveler les enseignes de ses magasins Massa Pneus. Un marché de 130 points de vente pour lequel il a fallu fournir bâches tendues et bannières en Vinyle. C’est lui aussi qui a remporté le projet du constructeur automobile KIA pour l’habillage des trois façades en verre de son navire amiral (surface totale de 980m²), posé en deux jours seulement. Le support était un Vinyle micro-perforé imprimé en HP Latex.
Le groupe RICCOBONO vient de réaliser la signalétique de l’exposition rétrospective consacrée à Brigitte Bardot au Musée de la Gendarmerie et du Cinéma de Saint-Tropez. Photos inédites et textes consacrés à la star y sont subtilement mis en scène. On apprécie les cartels originaux aux initiales BB imaginés par le département design du groupe, ou encore le papier peint scintillant qui met en lumière les images en noir et blanc de l’icône du cinéma français des années 1960. Création de fichier, impression à base d’encres Latex réputées sans odeur, pose : le groupe Riccobono, via son entité L’AGENCE, spécialisée dans l’impression numérique grand format, a pris en charge l’ensemble des réalisations de cette exposition. Installé dans le Var, le groupe Riccobono propose des solutions d’impression pour tous types de travaux, y compris dans l’édition. Récemment, il a fait le choix de s’équiper en
LPTENT INVESTIT. Le spécialiste de la fabrication de supports publicitaires vient de faire l’acquisition de nouvelles machines d’impression et de finition pour monter en gamme et élargir son offre produits. Arrivent ainsi dans ses ateliers une imprimante à technologie UV, une imprimante à encres Latex, une table de découpe numérique haute précision et un appareil de soudage haute fréquence. L’objectif de cet équipement dernier cri est de proposer à ses clients une qualité de fabrication optimale, dans une démarche d’optimisation permanente de leur matériel publicitaire.
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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #4 OCTOBRE 2017
UN IMPRIMEUR À LA UNE
DU CÔTÉ DE LA FAB’ EN VITRINE
PUBLI24 PLANTE LE DÉCOR POUR LE GROUPE RÉALITÉS On se croirait au théâtre… Pour les vitrines de son agence nantaise, le groupe immobilier RÉALITÉS a opté pour une mise en scène créative. Le projet, imaginé par l’agence MOSWO, représente des tableaux de la ville de Nantes. Il a nécessité la fabrication de deux meubles sur-mesure, décorés d’éléments en Dibond et d’adhésifs et mis en lumière par de l’éclairage LED. Visibilité garantie, de jour comme de nuit.
QUI FAIT QUOI ?
Annonceur : GROUPE RÉALITÉS / Création : MOSWO / Fabrication : PUBLI24
L’INNOVATION
SŸNIA SUR LES CATWALKS C’était en début d’année. Le couturier français JULIEN FOURNIÉ défilait à Paris pour présenter sa collection Printemps-Eté 2017. Parmi la multitude de modèles présentés, une jupe en triple organza noir parée d’une broderie magnifique… signée SŸNIA. Sÿnia n’est pourtant pas un brodeur, mais un spécialiste du doming, ces supports adhésifs imprimés recouverts de résine polyuréthane. C’est à lui que l’on doit notamment le premier doming olfactif, réalisé pour Nivea. Le voici maintenant sur les podiums de la haute couture. Le doming textile a gagné ses lettres de noblesse.
LES ATELIERS CASSANDRE RENFORCENT LEUR PÔLE TEXTILE. Spécialistes de l’impression numérique sur tous supports (jusqu’à 5 mètres de laize), les Ateliers Cassandre complètent aujourd’hui leur parc avec l’acquisition d’une EFI VUTEk FabriVU 520 en 5 mètres de laize, pour l’impression en sublimation. Le sous-traitant a choisi cette machine pour sa qualité d’impression (résolution de 2400 dpi) et sa capacité à traiter une large gamme de supports textiles, de la toile au voilage, en passant par la maille et la moquette. Les Ateliers Cassandre sont les premiers en France à se doter de cette machine. L’investissement complet, d’un montant de 850.000 euros environ, comprend également une calandre Monti Antonio et une soudeuse Matic.
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