#1
JANVIER 2017
IC le Mag / Industries Créatives TOUTES LES SOLUTIONS D E P E R S O N N A L I S AT I O N
GRAND TÉMOIN
JACQUES SÉGUÉLA
Le plus célèbre des publicitaires français partage avec nous sa vision de la communication, entre enthousiasme et mise en garde
DOSSIER
LES SOLUTIONS DE PERSONNALISATION Huit pages pour donner de la valeur ajoutée à votre communication
ESPACE
RETAIL DESIGN
Sensee : des boutiques où optique rime avec unique
www.industries-creatives.com
ÉDITORIAL Jacques Séguéla
Fils de Gutenberg, pas morts ! J
e suis un homme de papier. Je dois ma vie professionnelle à la presse. France Soir m’a appris le poids des mots, Paris Match le choc des photos et le respect de nos racines. Que serait le monde des médias sans l’écriture et sa sœur, l’imprimerie ? Aussi, comment ne pas vibrer à la naissance d’un nouveau magazine et plus encore lorsqu’il se fait le chantre de ma passion, la « com’ ». Bienvenue à toi IC Le Mag, qui ose braver l’Anschluss digital. Défenseur de toutes les impressions, de tous les formats, de tous les supports, tu donnes à l’imprimerie, devenue « print », ses ailes du désir. Plus que jamais, il le mérite. En épousant le digital, il lui apporte son complément, l’arrêt sur image dans ce flot ininterrompu d’informations qui s’enfuit et ne revient jamais. Mieux encore, le print innove avec cette double spécificité que tu défends dans tes pages : le grand passage du mass média à la communication personnelle et, dans le même temps, du mono média au 360°. Plus que jamais, la « com’ » est un tout, la « com’ » est partout. D’aucun prédisent la mort du papier, quelle ineptie ! Il est partie constituante et incontournable de la modernisation de notre métier. Certes, le net est la plus belle idée depuis l’invention de la « com’ ». Il sauvera le monde, mais à la condition expresse de ne pas enterrer le papier. La radio n’a pas tué l’affiche, ni la télé la radio, ni le net la télé. Pas plus qu’il ne tuera les magazines et d’abord les magazines spécialisés. Gutenberg est l’ancêtre de Steve Jobs, de Mark Zuckerberg, de Larry Page et des autres. La plus belle façon de le rappeler est de sublimer le papier. IC Le Mag, tu es notre gilet de sauvetage dans les flots déchaînés du tsunami de messages qui nous submerge. A ton tour, cultive à ta manière le choc de l’innovation et le poids du courage. Longue vie à toi, qui ose « mettre le feu » au papier glacé, à l’heure où les courtes vues veulent le brûler.
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ÉDITION :
656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon Cedex 01 - Tél. +33 (0)4 78 30 41 73 - Fax. +33 (0)4 78 30 41 79 DIRECTEUR DE Guillaume Abou RÉDACTEUR EN CHEF : Florent Zucca, 04 78 30 35 06, florent@656editions.net MARKETING ET PARTENARIATS : Aurélie Lamandé, aurelie.lamande@656editions.net - Julie Chide, julie.chide@656editions.net ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Lorraine Bôle du Chaumont, Céline Collot, Véronique Olivier, Raphaëlle de Dieuleveult, Guillaume Abou, Florent Zucca DIRECTION ARTISTIQUE ET RÉALISATION : François Jaillet PUBLICITÉS : Thomas Nollet, thomas.nollet@656editions.net, 06 20 63 46 27 - Emilie Eggenschwiller, emilie@656editions.net, 04 78 30 44 57 - Maxime Huard, maxime.huard@656editions.net, 04 78 30 35 48 ABONNEMENT : florent@656editions.net PRIX AU NUMÉRO : 15 euros TARIF ABONNEMENT pour 1 an (4 numéros) : 55 euros IMPRESSION ET ROUTAGE : Imprimerie Chirat, 744 rue de Sainte-Colombe, 42540 Saint-Just-La-Pendue N°ISSN : dépôt en cours LA PUBLICATION :
Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans IC le Mag est interdite sans accord de la société d’édition.
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1
#1
JANVIER 2017
IC le Mag / Industries Créatives TOUTES LES SOLUTIONS D E P E R S O N N A L I S AT I O N
GRAND TÉMOIN
JACQUES SÉGUÉLA
Le plus célèbre des publicitaires français partage avec nous sa vision de la communication, entre enthousiasme et mise en garde
DOSSIER
LES SOLUTIONS DE PERSONNALISATION
En couverture : La voute ornée du Markthal, marché couvert de Rotterdam. Fresque photographique de 11.000 m2 constituée de panneaux d’aluminium imprimés en sublimation par la société TS Visuals ©Provost MVRDV.
Huit pages pour donner de la valeur ajoutée à votre communication
ESPACE
RETAIL DESIGN
Sensee : des boutiques où optique rime avec unique
www.industries-creatives.com
#1 JANVIER 2017
1| ÉDITORIAL
Par Jacques Séguéla
4| 6|
10| 2
16| 24| 72|
76|
ESPACE 26|
MODE D’EMPLOI
DÉCORATION IMPRIMÉE
Un décor sublimé par l’impression
Comment prendre en main votre magazine
GRAND TÉMOIN
Jacques Séguéla : « Le rêve ? Une personnalisation intelligente »
INSPIRATIONS
De nouvelles idées à mettre en œuvre
DOSSIER
Donnez de la valeur ajoutée à votre communication
MARCHÉ
Vos besoins évoluent, vos prestataires s’adaptent
BOÎTE À OUTILS
Décryptage de trois solutions techniques pour mettre en place une stratégie de marketing olfactif
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SCÉNOGRAPHIE
Noces de papier : une exposition pour 120 ans d’amour
ENTREPRISE
Entretien avec Jean-Yves Grandidier, fondateur de l’atelier de sérigraphie Lézard Graphique
44|
78| TROUVEZ VOTRE
PRESTATAIRE GRÂCE À L’ANNUAIRE ONLINE IC
Le nouvel outil de mise en relation entre prestataires de services (imprimeurs, professionnels de la communication visuelle) et donneurs d’ordres.
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
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DESIGN VÉGÉTAL
Alexis Tricoire plante un nouveau support de communication RETAIL DESIGN
Des boutiques où optique rime avec unique ARCHITECTURE
Cora & Co mise sur la co-conception
SOMMAIRE
MESSAGE
34 DATA MARKETING
Les données variables redonnent des ailes au papier
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DIGITAL MÉDIA
Parcours à la carte : une expérience 2.0 DESIGN GRAPHIQUE
Effluves typographiques
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MARKETING
Papier et digital, un duo gagnant Entretien avec Florent Huille, directeur commercial de La Poste, branche Services, Courrier Colis.
PRODUIT SÉRIE LIMITÉE
Un emballage qui invite à la dégustation
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PACKAGING
Une brique bien emballée PACKAGING
L’innovation packaging à la croisée de l’artisanat et de la technologie Entretien avec Sylvia Vitale Rotta, fondatrice et DG de Team Créatif
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1
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COMMENT PRENDRE EN MAIN VOTRE MAGAZINE ? Vous avez entre les mains le tout premier numéro de votre nouveau magazine. Rubricage, mots-clés, informations pratiques et techniques… nous avons conçu IC le Mag comme un outil à votre service. Professionnels du marketing, agences, créatifs : cette nouvelle publication déniche pour vous des idées innovantes et vous donne les solutions et les contacts pour les mettre en œuvre.
LES RUBRIQUES
Un fil conducteur – la personnalisation – traverse tout le magazine et le rubricage en trois mots-clés – espace, message, produit – vous guide facilement à travers les sujets.
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ESPACE
MESSAGE
PRODUIT
Retail marketing, décoration intérieure, agencement, architecture...
Signalétique, événementiel, enseigne, outdoor, affichage, digital, imprimé publicitaire...
Packaging, cadeau d’affaires, objets décoratifs, vêtement de travail, livre, photo...
LES ENCADRÉS
QUI
FAIT QUOI ?
CHIFFRES
CLÉS
TECH -NIQUE
C'EST
DIT !
Ils vous permettent d’identifier en un clin d’œil les matières, les technologies et les partenaires qui ont permis de mettre en œuvre les projets dont nous nous faisons l’écho.
L'ANNUAIRE
Enfin, retrouvez en fin de magazine une sélection de prestataires capables de vous accompagner dans la mise en place de votre projet et poursuivez vos recherches sur le nouvel annuaire online IC : www.annuaire-ic.com.
MAISON FIFTEEN Nous sommes spécialisés dans la création et la fabrication d’objets de décoration et de mobilier en bois pour particuliers et professionnels. Nous proposons également un service de découpe numérique sur mesure pour de l’aménagement d’intérieur. Dép. 69
www.instagram.com/maison_fifteen
Bonne lecture !
ARTPRINT Au cœur du centre-ville de Lyon, nos ateliers d’impression numérique et de création vibrent au rythme effréné de beaux projets.
Dép. 69
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www.artprint.fr
JACQUES SÉGUÉLA
Cofondateur de l'agence Euro RSCG
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« LE RÊVE ? UNE
PERSONNALISATION INTELLIGENTE »
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
GRAND TÉMOIN
Soixante ans d’expérience et toujours une longueur d’avance. Jacques Séguéla partage avec nous sa vision de la communication, entre enthousiasme et mise en garde. Telle la philosophie, la publicité pour moi est éternelle, même si elle a connu plusieurs révolutions - affichage, presse, télévision, digital, data - et qu’aujourd’hui, on parle plus volontiers de “communication”. Ces différents supports ne doivent pas s’opposer. Ils ne sont pas adversaires, mais frères. Complémentaires, ils agrandissent la famille. Havas l’a formalisé en créant le concept Havas Village1. À Paris, sont ainsi réunies dans un même lieu 2 500 publicitaires aux spécialités convergentes. Relier tous les métiers de la communication est fondamental, car à l’heure de la multiplication des messages et des médias, la publicité est à la fois le garde du cœur et le garde du corps de l’ADN des marques. A l’heure où elle se fait “com’”, il est essentiel d’avoir une même agence qui veille en permanence à la complémentarité, dans l’unité de tous les métiers de notre business. La cohérence est le seul antidote à l’explosion des messages et à la surmultiplication des émetteurs. Média le plus puissant au monde, le digital prend une place incontournable. Cependant, pour que le message passe en profondeur, il a besoin des autres supports. Autrefois, lorsque je lançais une campagne de communication, grâce aux écrans du journal de 20 h, je touchais d’un seul coup plus de 80 % des Français. Désormais, le média unique n’existe plus. Aucun support ne peut espérer atteindre une telle couverture. Il faut compter avec l’addition de tous, chacun ayant ses spécificités, sa personnalité, ses cibles, son efficacité. La diversification des supports est une chance, à la condition d’éviter le trop plein, car alors le consommateur, notre seul patron, refuse le matraquage et se détourne aussitôt. Il y a 40 ans, je disais déjà : “trop de pub tue la pub”. Le temps n’a fait qu’empirer les choses. Aussi, la seule arme fatale est-elle la créativité. Afficheurs, publicitaires et annonceurs doivent tendre vers l’exception, intégrer que seules rareté et qualité font la différence, comprendre que le juge de paix reste la créativité.
L’automne dernier - pourtant plus habitué aux jurys de films ou de vidéos - j’ai été bluffé par les projets présentés aux Trophées du Média Courrier organisés par La Poste (voir page 70). Les lauréats ont fait la démonstration des progrès accomplis par ce média à part entière. Oui, le digital progresse, mais non, le papier n’est pas mort. Mieux, il est sublimé par la technologie. Nous assistons à une double love story entre le papier et la technologie, entre les mots et les images. Lorsqu’ils se conjuguent, on passe à la quatrième dimension ! Réalité augmentée, insertion de puces électroniques, de QRcode… le papier devient communiquant à 360°. Et grâce au mix data/techniques d’impression se dessine la voie de l’avenir. C’est le grand passage des “mass médias” - devenus “masse des médias” - au “média personnel”. C’est le saut du grand public à l’intime, du “nous” au “je”. La publicité a longtemps généré un terrible gâchis. J’envoyais une avalanche de messages à dix millions de téléspectateurs pour en toucher un million. Moralité : 90 % de gaspillage. La gestion des données, futur de notre métier, change la donne. Le bombardier est remplacé par le drone. Le message va toucher sa cible en plein cœur !
« Le papier n’est pas mort. Mieux, il est sublimé par la technologie »
Mais démultiplier coûte cher et les budgets réunis de toutes les marques françaises ne suffiraient pas aux agences pour créer 66 millions de messages uniques destinés à 66 millions d’individus. Exception faite de cibles très particulières, tel l’ultra luxe, la personnalisation va donc devoir se structurer et se rationaliser en s’adressant à des groupes qui partagent les mêmes attentes. A nous d’imaginer des “je” qui sont des “nous” déguisés. Mais cette hyper segmentation ne suffira pas. .../...
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1
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GRAND TÉMOIN
... A nous de trouver un équilibre entre message personnel, pour un produit d’exception, et communication de masse, outil irremplaçable. En effet, pour exister, toute marque doit vibrer dans la mémoire collective. Si elle disparaît du paysage public, elle disparaît de l’espace privé. Et quelle que soit l’accélération de la digitalisation, une marque ne survivra qu’en cultivant son âme de marque. Et pour y parvenir, aujourd’hui encore, rien ne remplace le spot TV.
« La gestion des données, futur de notre métier, change la donne » 8
La data constitue bien la dernière grande avancée en matière de communication, à condition de nous garder des risques liés à l’utilisation des données personnelles du consommateur sans son accord. Si nous laissons faire, un jour nous connaîtrons un Snowden de la publicité. Le rêve ? Une personnalisation intelligente. Chez Havas, mon nouveau cri de guerre est : “passons de la créa à la créadata !”. Mais ce n’est qu’une évolution de plus qui, demain, sera relayée par une autre. J’ai vu ce métier changer tous les dix ans et le processus s’accélère. La créativité reste le seul point fixe de notre métier. Le nouveau média, c’est l’idée. C’est aussi le plus ancien. » Propos recueillis par L. BdC.
JACQUES SÉGUÉLA
FAISONS LA RÉVOLUTION « ÉMOTION »
Peur du changement, de la mondialisation, de soi, de l’autre… Contre cette émotion paralysante, un publicitaire, Jacques Séguéla, et un scientifique, Christophe Haag (professeur-chercheur en psychologie sociale à l’EM Lyon Business School), croisent leurs regards et leurs expériences, prennent le pouls, auscultent la France et nos comportements. Après un XXe siècle dominé par la dictature de la raison et le QI, générateur d’inquiétude, ils font le pari que le XXIe siècle sera celui du QE (quotient émotionnel), libérateur des émotions positives, des idées et des avancées. Il est temps d’unir le QE au QI. Un livre qui vous veut du bien… à vous, comme à vos entreprises. Contre nos peurs changeons d’intelligence !, Jacques Séguéla, Christophe Haag, Editions Albin Michel, janvier 2017.
1. Actuellement 45 autour du globe, seul groupe mondial 100 % intégré.
De ce « fils de pub », on pense déjà tout savoir ou presque. De ses débuts dans la presse (Paris Match, France Soir, ORTF) à ses campagnes de pub emblématiques (pour Citroën, Carte Noire, le Club Med…) et autres slogans cultes, en passant, bien sûr, par la création de l’agence RSCG, devenue Euro RSCG. Pourtant, Jacques Séguéla a encore bien des choses à nous dire, comme le prouve son 28e livre, Contre nos peurs changeons d’intelligence ! (éd. Albin Michel), qui prône l’avènement de l’intelligence émotionnelle. Qu’il écrive ou qu’il parle, ses phrases font mouche et son expérience n’a d’égale que sa clairvoyance. Publicitaire, sa vision de la communication est un cocktail savamment dosé : un trait d’impertinence, plusieurs mesures de connaissance, un zest de légèreté, beaucoup d’humour et d’élégance. Frappez et dégustez givré !
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INSPIRATIONS
MARCOLINI PASSE À LA TÉLÉ AVEC AMI Le chocolatier belge Pierre Marcolini a invité Alexandre Mattiussi, créateur de la maison de prêt-à-porter parisienne Ami, à réinterpréter son image. Résultat, un coffret 100 % original, réalisé sur mesure par Shopluxe (Cosfibel Industrie). Cette télévision, façon vieux poste en noir et blanc, prend la forme d’un fourreau. L’écran est simulé par une fenêtre à l’intérieur de laquelle est collée une feuille en APET1 cristal. La cuvette abrite le décor en pop up. En partie basse, deux tiroirs logent les chocolats. L’ensemble est fabriqué dans un carton compact recouvert de papier blanc imprimé, puis verni en pelliculé brillant pour les faces extérieures. Les faces internes de la cuvette et du fourreau sont imprimées en deux tons directs. Le décor en pop up est une idée originale de l’artiste que Shopluxe a transformé en un projet 3D. Dans cette vue de Paris stylisée, on aperçoit, au premier plan, Pierre Marcolini devant sa boutique, et sur le scooter, Alexandre Mattiussi avec son iconique bonnet rouge. Le décor découpé dans une carte et imprimé en quadri repose sur une plaque rigide qui le sépare de la partie tiroir. Enfin, sur les côtés du coffret, les signatures Marcolini et Ami scellent ce co-branding de fin d’année.
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QUI FAIT
QUOI ?
1. L'APET (polyéthylène téréphtalate amorphe) est utilisé pour les produits alimentaires ayant besoin d'un emballage transparent.
− Conception : ALEXANDRE MATTIUSSI (75) − Réalisation : SHOPLUXE / COSFIBEL INDUSTRIE (92)
OPEN THE WINDOW Le site vente-privee.com a lancé, le 9 janvier dernier, la première édition de « The Open Window », un appel à projets vidéo ouvert à tous. A la clé : la diffusion des projets retenus sur un écran de 102 m2 installé sur la façade du nouvel immeuble icône de vente-privee.com, Le Vérone (Saint-Denis, 93), d’où ils pourront être vus par les automobilistes circulant sur l’autoroute A1 en contre-bas (près de 15 millions de véhicules par mois). Le thème de l’appel à projets, « Origines », ouvre des champs d’exploration et d’interprétation infinis aux artistes. Dès le mois d’avril, les neuf meilleurs projets seront sélectionnés par le galeriste Renaud Bergonzo, fondateur de la Wild Project Gallery. Un 10e projet sera désigné par le grand public, invité à voter en ligne sur un site dédié, jusqu’au 12 mars. www.theopenwindow.com
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LE
SAVIEZVOUS ? Avez-vous pensé au carton pour le mobilier de votre campagne de communication (PLV, stands, displays, etc.) ? Avec l’innovation Re-board® et sa structure brevetée en panneaux sandwichs, vous obtiendrez un produit léger, mais possédant des propriétés de résistance très élevées pour des travaux en 3D. La preuve avec ce meuble en Re-board® garni, imprimé et vernis pour le compte du groupe Michelin et de sa marque de pneus rechapés Recamic. − Agence : ALTAVIA SAINT-ETIENNE. − Conception et impression : ATC GROUPE.
INSPIRATIONS
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Soyons chauvins : le plus beau musée du monde se devait d’avoir une librairie boutique à la hauteur. C’est chose faite depuis décembre dernier. Dans le cadre du « projet Pyramide » - démarche initiée en 2014 et visant à rendre le musée du Louvre plus accueillant - et après deux ans de travaux, un espace de vente de 1 848 m2 répartis sur deux étages est désormais ouvert aux visiteurs du monde entier. L’élégance et la sobriété des matériaux feraient presque oublier le soin extrême apporté aux lieux. Chaque détail a été pensé sur-mesure. Bois, marbre, acier et lumière, pour une architecture et un merchandising épurés au service de l’offre produit. Honneur à la géométrie : aux plafonds en caisson version XXIe siècle répondent les éléments de mobilier très architecturés, notamment des îlots de présentation qui ne sont pas sans rappeler les fortifications Vauban. Minimaliste, la signalétique est mise valeur grâce à l’éclairage. Ce dernier, particulièrement bien dosé, compense l’absence totale de lumière naturelle. Très visibles depuis la galerie, les enseignes sont positionnées à l’intérieur du point de vente. Elles sont constituées d’un lettrage de PMMA (polyméthacrylate de méthyle) blanc diffusant, intégré dans le bandeau de bois soutenant la mezzanine. Elles sont matérialisées par une signalétique découpée et rétro-éclairée, intégrée dans les garde-corps en chêne clair de la mezzanine. Un bel exercice de style à la française.
© Philippe Dureuil
MUSÉE DU LOUVRE : UNE LIBRAIRIE BOUTIQUE À LA HAUTEUR
QUI FAIT
QUOI ?
− Maître d’ouvrage : RMNGP (75) − Architecte mandataire : RDAI ARCHITECTURE (75) − Architecte associé : GARE DU NORD ARCHITECTURE (75) − Concepteur lumière : PH A ET ASSOCIÉS CONCEPTEURS LUMIÈRE & DESIGN (75) − Conception signalétique : UNDO REDO (75)
TRAVAUX :
− Signalétique : BOSCHER SIGNALÉTIQUE ET IMAGE (44) − Mobilier sur-mesure : ELLIPSE BOIS (69) − Affichage dynamique : CIGALE MÉDIAS (75)
SIGNARAMA LA JOUE SPORTIF Le spécialiste de la signalétique accompagne l’athlète Philippe Croizon (premier amputé des quatre membres à avoir traversé la Manche à la nage, en 2010) pendant son aventure sur le Dakar 2017. L’enseigne est intervenue pour habiller les deux véhicules du Team Croizon/ Tartarin, ainsi que le véhicule d’assistance et le camion mécano, par total covering. Les poseurs ont eu recours a des films Mactac distribués par Signa France. Signarama a également été choisie par la marque Millet (groupe Lafuma), spécialiste des vêtements et équipements de montagne, pour l’habillage de ses points de vente en France, en Suisse et en Espagne, soit une dizaine de magasins en propre et corners en grande surface. Les enseignes et éléments de signalétique ont été entièrement conçus et fabriqués par l’agence Signarama d’Annecy. Plusieurs techniques ont été utilisées afin d’adapter les produits à l’environnement et aux spécificités de chaque point de vente Millet. Ainsi, pour les « Millet Expert Shop » situés en station de ski, les enseignes ont été réalisées en bois, avec un éclairage indirect par rampe lumineuse (LED de 60 W) pour les magasins et avec éclairage interne et face diffusante pour les corners.
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INSPIRATIONS
LOUIS VUITTON EXPÉRIMENTE LA 3D
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La marque de luxe française Louis Vuitton est devenue la toute première entreprise commerciale au monde à proposer un point de vente imprimé en 3D. La structure, construite en un temps record de deux semaines, a été installée en décembre dernier dans le centre commercial Westfield de Sydney, en Australie, afin de promouvoir la nouvelle collection de prêt-à-porter pour hommes de la marque. C’est la société australienne Omus qui a réussi cette prouesse, en coopération avec son homologue Composite Images et le standiste GDC Exhibitions, en utilisant l’imprimante 3D Massivit 1800 du fabricant israélien Massivit 3D. Le pop-up store en forme de dôme a été imprimé en 48 panneaux par deux imprimantes Massivit 1800 (chacune disposant de deux têtes d’impression pour produire simultanément deux panneaux creux), déployées 24h/24. Les prestataires d’impression, Omus et Composite Images, ont utilisé la technologie du Gel Dispensing Printing, développée par le fabricant israélien Massivit 3D, qui repose sur la solidification d’un gel polymère acrylique photosensible à l’aide d’une lumière UV. La création du point de vente Louis Vuitton aura ainsi nécessité pas moins de 900 kg de gel. La société Omus a ensuite placé des renforts de soutien solides dans chaque panneau pour supporter le poids de l’imposante structure (243 m3). Une fois assemblé (en trois jours), le point de vente a été recouvert d’un film Vinyle auto-adhésif chrome miroir de la marque Avery Dennison (en une journée) orné d’animaux rappelant le thème de la collection présentée. Une première réussie. L’impression 3D grand format, futur du retail design ?
QUI FAIT
QUOI ?
− Client : LOUIS VUITTON (75) − Conception : GDC EXHIBITIONS (CITY OF GOLD COAST, AUSTRALIE) − Réalisation : OMUS (MELBOURNE, AUSTRALIE) ET COMPOSITE IMAGES (SYDNEY, AUSTRALIE) − Fournisseur machines : MASSIVIT 3D (LOD, ISRAËL)
SÉRIE LIMITÉE EN LECTURE AUGMENTÉE A l’occasion de la nouvelle formule de son supplément Série Limitée (SL), le journal Les Echos s’est associé à l’application Selectionnist afin de proposer à ses lecteurs une expérience de « lecture augmentée ». Une fois le magazine en main, les lecteurs pouvaient « flasher » les produits de leur choix – y compris les publicités – avec leur smartphone ou tablette pour être redirigé vers le site marchand de l’annonceur, où ils pouvaient ainsi acquérir le produit ou le mettre de côté dans une wishlist. Une association qui permettait aux annonceurs de SL d’entrer en contact direct avec les consommateurs en se servant du support papier comme porte d’entrée et en proposant aux lecteurs du contenu exclusif, des promotions spéciales, des invitations, etc.
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
FOODORA ROULE EN TRAMWAY Après plusieurs campagnes sur les taxis et les bus à Paris, Lyon et Bordeaux, ainsi que sur le tramway bordelais, via la technique du covering, le spécialiste de la livraison de repas à domicile Foodora a réitéré l’opération sur le réseau de transports publics de la ville de Nantes (TAN). Une opération de plusieurs semaines (novembre 2016), pour un investissement de plusieurs dizaines de milliers d’euros, qui s’inscrit dans le cadre d’un plan de lancement 360°, à la fois online et offline, pour promouvoir l’ouverture du service dans la ville.
« Le covering des tramways nous permet à la fois de toucher nos prospects, les actifs urbains qui travaillent et se déplacent dans le centre-ville, mais aussi de faire rapidement émerger notre marque avec un visuel impactant, grand et visible pendant plusieurs semaines », justifie Charles d’Harambure, directeur marketing de Foodora. Le département marketing de Foodora s’est occupé de l’achat média en direct auprès de la régie publicitaire qui commercialise les espaces pour le compte de l’exploitant du réseau de transports nantais, en l’occurrence Métrobus. Dix baies vitrées du tramway sélectionné ont ensuite été recouvertes d’un film adhésif micro-perforé spécialement conçu pour résister aux intempéries et permettre aux passagers de voir au travers des vitres. Un support imprimé par la société Pikasso et posé par l’entreprise Douessy. Foodora, qui compte s’installer dans dix nouvelles villes en 2017, entend bien communiquer à nouveau grâce au covering de tramways.
QUI FAIT
QUOI ?
− Client : FOODORA (75) − Régie publicitaire : MÉTROBUS (92) − Imprimeur : PIKASSO (59) − Pose : DOUESSY (44)
DONNEZ DE LA
VALEUR AJOUTÉE À VOTRE
©Provost MVRDV
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COMMUNICATION Émerger, être remarqué : plus que jamais cela signifie être différent et unique. Que les idées germent lors de brainstormings en agences, sur le coin d’un bureau, dans la tête des créatifs ou dans l’antichambre des marques, c’est la mission des imprimeurs et des professionnels transformateurs que de leur donner une réalité. Une réalité qui traduit la personnalité de chaque marque. Une réalité propre à chaque campagne de communication. Une réalité capable de créer une relation affinitaire avec le consommateur, en Dossier réalisé par L. BdC. fonction d’objectifs précis.
P
our répondre à toutes ces attentes, il existe un panel de solutions, tous les jours plus étoffé, avec souvent le numérique pour dénominateur commun. De l’impression à la demande à la personnalisation de masse. Du packaging à l’affichage monumental. De la boutique éphémère au street marketing, en passant par l’aménagement pérenne de boutiques. Tout devient possible, adaptable, personnalisable, car techniques et savoir-faire sont là, entre les mains de professionnels passionnés. Reste à le faire savoir plus largement. A lancer des ponts entre ceux qui rêvent et ceux qui font.
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
C’est un peu notre ambition. Faire d’IC LE MAG la revue des créateurs de solutions qui murmurent à votre oreille. Et parce qu’il faut bien commencer, voici déjà quelques pages, florilège du champ des possibles. Une « liste à la Prévert » forcément non exhaustive, puisque fonction de l’imagination, des besoins, des budgets, des technologies, des envies… Une liste de vos envies à décliner et à combiner à l’infini, de projet en projet, de numéro en numéro.
DOSSIER DONNEZ DE LA VALEUR AJOUTÉE À VOTRE COMMUNICATION
JE VEUX UN FORT IMPACT VISUEL En mettre plein la vue reste l’aiguillon numéro un de toute communication. La surface d’expression joue un rôle évident dans cette démonstration « de force ». Ça tombe bien, le numérique et les capacités des imprimantes rendent accessibles les formats XXL sur des supports très variés. Cela permet d’adapter la communication au contexte : extérieur, intérieur, 2D ou 3D, réel ou virtuel… À chaque circonstance, à chaque lieu, sa solution ad hoc.
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Fresque photographique en panneaux d’aluminium imprimés par sublimation
• BÂCHES MONUMENTALES • FRESQUES PHOTOGRAPHIQUES • PANORAMAS IMPRIMÉS • MONTGOLFIÈRES ET BATEAUX PUBLICITAIRES • SOLS ET PLAFONDS IMPRIMÉS • MAPPING 3D...
Le Markthal, premier marché couvert de produits frais des Pays-Bas (Rotterdam), conçu par le cabinet d’architecture néerlandais MVRDV, possède une voûte ornée d’une fresque photographique de 11.000 m2 constituée de panneaux d’aluminium imprimés donnant l’illusion de la 3D. Une prouesse imaginée par les artistes Arno Coenen et Iris Roskam, puis réalisée grâce à un logiciel développé par les studios d’animation Pixar et par l’assemblage de 4350 panneaux fabriqués et imprimés en sublimation par la société TS Visuals. Une voûte qui vaut désormais au Markthal d’être surnommé « la chapelle Sixtine du nord ».
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1
JE VEUX DE L’INTERACTIVITÉ « J’interagis donc je suis ». Et inversement ! Les réseaux sociaux ayant replacé le consommateur au centre des préoccupations, les marques cherchent par tous les moyens à renforcer le lien en s’adressant à lui de façon interactive et, si possible, personnalisée. Le smartphone, prolongement digital désormais quasi universel, est un vecteur de choix. Il ouvre la voie au désir de participation active. Un nouveau marketing, pour un nouveau consommateur, qui est en train de naître.
Pour répondre à la demande de personnalisation, de co-création, de do it yourself, les professionnels doivent inventer, technologies à l’appui, des solutions inédites pour satisfaire le consommateur. Cerise sur le gâteau de l’annonceur et de la marque : ces contacts sont autant d’occasions de récolter des informations personnelles, qui enrichissent les bases de données… qui à leur tour nourriront de futures campagnes de communication !
• SMARTPHONES DANS LE PARCOURS CLIENT • BORNES « EYES TRACKING » • TAG, QRCODE • PAPIER PEINT CONNECTÉ • BORNES INTERACTIVES...
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Papier peint « augmenté »
La Wall of Sound© est un papier peint « augmenté » créé par Regular Switch, bureau de création visuelle et de direction artistique basé à São Paulo, et Le Presse Papier, éditeur et fabricant lyonnais de papier peint. Scanné (via des QR codes) par un smartphone ou une tablette, la papier peint renvoie vers des contenus interactifs (musique, vidéo). Décoration, agencement et communication in store, événementiel, signalétique : les applications sont nombreuses.
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
DOSSIER DONNEZ DE LA VALEUR AJOUTÉE À VOTRE COMMUNICATION
JE VEUX COMMUNIQUER SUR UN TEMPS LIMITÉ, À COÛT MAÎTRISÉ • STANDS EN TISSUS TENDUS • FILMS ADHÉSIVÉS • REBOARD • STANDS OU SOLUTIONS PAPIER... Structure éphémère en tissu tendu
Structure textile éphémère en tissu tendu de la société Clipso, pour les besoins de l’exposition « 400 ans de science » dans l’église Der Aa-kerk de Groningen (Pays-Bas). Installateur : City Outdoor Média.
Communication éphémère, pop up stores et autres stands ont le vent en poupe. Ils collent à la demande des consommateurs toujours en quête de nouveauté et à celle des marques qui veulent les satisfaire. Légers, flexibles, à usage unique ou pliables et réutilisables : les matériaux et les supports rivalisent pour offrir des caractéristiques techniques innovantes, faisant souvent rimer éphémère et qualité du rendu visuel. Imprimeurs et transformateurs doivent être capables de mettre en face de cet intense besoin de renouvellement un temps de réalisation court et une réactivité optimisée à coût maîtrisé, grâce à un outil de production performant.
JE VEUX INFORMER EN TEMPS RÉEL Dispositif de signalisation dynamique et intelligent
La iGirouette est un dispositif de signalisation dynamique et intelligent mis au point par la société Charvet Digital Média. Equipée recto verso d’écrans LED en forme de flèches, tournant autour d’un axe à 360°, la iGirouette permet d’informer et d’interagir avec les usagers en temps réel.
Internet met l’information à la portée de tous, partout, à tout moment. Pas question de faire l’impasse sur cette opportunité. Dès lors, l’expérience client et le message doivent être enrichis. Le numérique s’invite dans les solutions de communication. Au musée, il vient compléter les dispositifs classiques (cimaises et cartel imprimés) quand il ne devient pas l’objet même de la visite (voir page 42). Sur les packagings, QRcode, Snaptag et autres Bleam redirigent vers le site web de la marque, introduisent de la réalité augmentée, fournissent des idées d’usage, des informations sur la traçabilité, etc. La gestion de ces systèmes digitaux permet une mise à jour, centralisée ou autonome, des contenus. Une opportunité supplémentaire de récupérer des données sur les clients, leurs habitudes et leurs intentions de consommation.
• ÉCRANS DIGITAUX ET/OU INTERACTIFS • PACKAGING CONNECTÉ • RÉALITÉ AUGMENTÉE • SIGNALÉTIQUE ÉVOLUTIVE...
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JE VEUX LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL Être vu, soit. Mais pas au détriment de la planète. Une communication est d’autant plus impactante si elle est vertueuse. Pour figurer en bonne place dans les rapports RSE des marques et des entreprises, les professionnels proposent aujourd’hui des solutions durables et qualitatives. Leur point commun : un moindre impact environnemental et un taux de recyclabilité en hausse. Les fabricants de machines et de matières, en collaboration avec les imprimeurs et transformateurs qui les mettent en œuvre, s’appliquent à alléger l’empreinte des solutions. Si leurs coûts ne plombent plus forcément les factures, le bénéfice en termes d’image est résolument positif et différenciant.
• JET TEX • REBOARD • TEXYLOOP • PACKAGING ÉCOLOGIQUES... ®
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Eco-pack isotherme biodégradable
Eco-pack isotherme entièrement biodégradable, conçu par le designer Cédric Ragot pour la marque de champagne Veuve Clicquot. Le pack Naturally Clicquot a été réalisé à partir d’amidon de pommes de terre, associé à du papier recyclable. Cette matière, appelée « mousse de papier », est ensuite injectée lors d’une production de pack industrialisée, et reste imprimable.
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
DOSSIER DONNEZ DE LA VALEUR AJOUTÉE À VOTRE COMMUNICATION
JE VEUX PERSONNALISER MESSAGES ET PRODUITS La personnalisation n’est pas un phénomène nouveau. C’était même la norme pour nos arrières grands-parents, qui ne bénéficiaient pas ou peu de la fabrication en série. Vêtements, mobilier, décoration étaient conçus sur-mesure. Clin d’œil de l’histoire, c’est l’imprimerie qui a initié les premières fabrications standardisées de masse. Aujourd’hui, le numérique et la 3D remettent ce phénomène sur le devant de la scène de la communication. Il y a la personnalisation de masse telle que Coca Cola l’a popularisée avec ses étiquettes aux mille et un prénoms, mais également la fabrication à façon, le message sur-mesure, la petite série ou l’objet unique, voire
le service individualisé. Une sorte d’artisanat moderne qui rend la customisation profitable pour tous. Le consommateur-ambassadeur fier d’un produit qui lui ressemble n’hésite pas à l’exhiber… pour la plus grande satisfaction de la marque ! Sans parler des atouts du print on demand. Pour l’industriel et l’imprimeur, fabriquer ou personnaliser un produit seulement lorsqu’il est commandé rime avec moins de stock, d’espace mobilisé, d’invendus, et plus de valeur ajoutée pour le produit ou le message. Quant au consommateur, il acquiert un produit de série, mais unique.
• IMPRESSION NUMÉRIQUE • IMPRESSION 3D • ÉDITIONS LIMITÉES • COURRIER PUBLICITAIRE • PRINT ON DEMAND
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Packaging co-brandé en série limitée
La maison parisienne Caviar Ultreïa a célébré la fin de l’année 2016 avec une boîte de caviar signée Inès de la Fressange Paris, éditée en série limitée. Outre Inès de la Fressange, les plus grands artisans parisiens ont réalisé pour Caviar Ultreïa une ligne d’accessoires inédits et hors du commun. Parmi eux : l’Écrin Caviar, un écrin en cuir de crocodile Porosus façonné à la main par l'Atelier Richard Guetta Paris, ou la Malle de dégustation, réalisée par la Maison T.T.Trunks Paris.
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1
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JE VEUX DES NOUVELLES TECHNOLOGIES Intégrer les nouvelles technologies à sa communication présente un double avantage : donner une image de modernité à sa marque et susciter la surprise. L’effet « waouh » est non seulement un facteur de différentiation, mais aussi de mémorisation. Dans ce cas, mixer print et digital, print et lumière, print et énergies renouvelables, print et nouveaux modes de stockage des informations… sont autant de formules qui créent le buzz.
• HOLOGRAMMES • MUR DE LED EN 3D • PACKAGING LUMINEUX • RFID, IBEACON • PANNEAUX AUTONOMES...
Mur de LED en 3D
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Pour la rénovation du Centre Beaugrenelle, le groupe Gaumont-Pathé a confié son identité visuelle et son architecture au designer Ora-ïto. Dans le hall donnant sur les salles de cinéma, le designer a imaginé ce mur de LED en 3D, construit grâce au savoir-faire de l’entreprise parisienne FlexLedLight. Cette « sculpture » a nécessité la préparation de 5400 tubes de PMMA (polyméthacrylate de méthyle) transparent de 5 à 20 cm. Monumentale, le mur de LED en 3D de Ora-ïto fait le lien entre les étages du cinéma Pathé Beaugrenelle.
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
JE VEUX STIMULER TOUS LES SENS Poly-sensorialité… Une notion qui parle à tout le monde. Justement parce que nous sommes tous différents, faire appel à nos cinq sens multiplie les occasions de personnaliser la communication. Certains seront attirés par les couleurs fluorescentes, la définition ou l’originalité d’une image, quand d’autres seront plutôt captivés par un effet lumineux inattendu, sensibles à l’odeur encapsulée dans une encre ou une résine, attirés par la sensation de matière produite par une encre à relief ou un vernis sélectif, interpellés par le jingle diffusé sur un point de vente. Explorer les capacités émotionnelles des sens revient à diversifier les points d’entrée en communication, pour en augmenter l’impact.
• ENCRES FLUO, • ADHÉSIFS TEXTURÉS • RÉSINE ODORANTE • TEXTILES LUMINEUX
Voile « lumineux » en fibre optique micro-perforée
Voile lumineux, Hôtel Peninsula (Paris). Direction artistique : Design Percept. Fibre optique microperforée (Brochier Technologies), puis tissée pour obtenir un voile ensuite connecté à un système de LED miniaturisé (Technologie Lightex®). Impression directe sur fibre optique par ATC Groupe. Passementerie autour du visage : Declercq Passementiers.
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VOS BESOINS ÉVOLUENT, VOS PRESTATAIRES S’ADAPTENT Les agences de communication et services marketing sont abreuvés d’informations sur les possibilités qu’apporte l’impression numérique pour la réalisation de supports de communication. Mais avant d’avoir la bonne information, il faut d’abord trouver le bon partenaire, celui qui sera à votre écoute et vous proposera des solutions adaptées à vos besoins. Alors que les professionnels de l’impression sont en pleine mutation, il est essentiel de comprendre leurs nouvelles caractéristiques, afin d’augmenter ses chances de trouver le prestataire qui vous fera faire la différence ! IC LE MAG se penche sur le sujet. Par Guillaume Abou
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
DOSSIER LES CLÉS POUR COMPRENDRE
I
l semble loin le temps où les agences disposaient de « Mr Fab » en interne ! Le « chef de fabrication » gérait alors tous les besoins en print, communication et évènementiel pour le compte du marketing, maîtrisait ses (nombreux) sous-traitants, les techniques, les faisabilités et tarifs… Mais « Mr Fab » a désormais disparu des agences et des services marketing des donneurs d’ordre, alors que le besoin s’en fait sentir, peut-être aujourd’hui plus qu’hier, tant le secteur de l’impression numérique a ouvert le champ des possibles. En effet, au milieu d’un flux d’actualités toujours plus dense, il est beaucoup plus complexe qu’avant d’obtenir la bonne information concrète au bon moment, de choisir le bon support ou la bonne application en réponse à ses besoins et, au-delà, de trouver le bon prestataire. Personnalisation, covering, création graphique, design 3D, impression numérique, web-to-print, données variables… Bousculés, challengés, depuis quelques années les imprimeurs se réinventent totalement, font muter leur code génétique. En intégrant de nouveaux savoir-faire, en développant de nouvelles applications et de nouveaux services, ils font évolué leur ADN, de telle sorte qu’il semble impossible de les appeler encore « imprimeurs ». Trop réducteur. En véritables partenaires, ils peuvent aujourd’hui vous accompagner dès l’embryon de vos projets, vous aider à réaliser les idées les plus folles, étonner vos clients, mixer du digital avec du print… Ils doivent être au plus près de vous à l’heure des choix stratégiques de vos plans de communication. Comment imaginer un déploiement de pop up stores si le service marketing ou l’agence de communication ne maîtrise pas les sujets de rendu, de faisabilité et de budget ? Comment un designer peut-il proposer à une entreprise de personnaliser entièrement les bureaux de ses collaborateurs s’il ne maîtrise pas parfaitement ce qui se fait aujourd’hui en covering mural et en mobilier ?
Guillaume Abou est le fondateur de 656 Éditions, agence marketing multi-canal dédiée au secteur du print et de la communication visuelle. Avec ses équipes, Guillaume Abou a développé plusieurs outils d’information – salons (C!Print notamment), titres de presse (dont le magazine que vous avez en main) et digital médias – et accompagne les professionnels du print dans leur développements.
QUATRE GRANDES FAMILLES
Alors que la tendance du marché montre nettement une réduction du nombre de sous-traitants pour une même opération, votre prestataire devient d’autant plus l’une des clés majeures de la réussite de votre campagne. Et pour bien le choisir, il faut d’abord savoir ce qu’il est devenu. En les voyant évoluer depuis ces dernières années, nous avons pu les classer en quatre familles distinctes.
➝ LES ARCHITECTES DE SOLUTIONS :
Il s’agit en général d’entreprises de taille moyenne à importante (pour un prestataire imprimeur). Ils ont élargi fortement leurs gammes de services et sont capables aujourd’hui de proposer des services très amont, comme le conseil pur ou la création graphique 2D ou 3D, jusqu’à des services complets d’installation, de déploiement et de stockage.
➝ LES ULTRA SPÉCIALISTES :
Ils sont présents sur un créneau très spécifique et ont développé des services très pointus pour vous accompagner. Certains imprimeurs textile, par exemple, vont être capables, en plus de l’impression, de gérer totalement des lignes de merchandising pour vos clients, mais aussi les stocks, le site marchand, etc.
➝ LES VOLUMISTES :
Pouvant également être considérés comme des spécialistes, les « volumistes » sont capables de répondre à des très gros volumes, sur des besoins très précis. Equipés de lignes de production à fort débit, ils proposeront des tarifs attractifs si les quantités sont présentes.
➝ LE WEB-TO-PRINT :
Cette famille réunit tous les prestataires que vous allez retrouver online. Ils proposent des services très développés, et offrent bien souvent des minimums de commande très bas et une très forte réactivité en terme de délais. Entre cette offre qui a muté et votre demande qui a évolué se trouve donc encore un fossé, ou plutôt un chaînon manquant, caractéristique des moments de rupture où un déficit organisationnel freine la transformation de l’innovation technologique en véritable valeur ajoutée pour les entreprises. Avoir la bonne information au bon moment vous confèrera assurément de l’avance sur vos concurrents. Bien sûr, vous êtes démarchés trop souvent à votre goût, mais être proactif sur une recherche de prestataire à certains moments plus creux de votre activité, construire avec lui une véritable relation, c’est être plus réactif lorsque vous en aurez vraiment besoin et plus pertinent sur vos propositions.
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UN DÉCOR
SUBLIMÉ PAR
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L’IMPRESSION POUR SON VAISSEAU AMIRAL DES CHAMPS-ELYSÉES, MCDONALD’S CHANGE DE LOOK. SON DÉCOR REFLÈTE NOUVEAUX MODES DE CONSOMMATION ET DERNIÈRES TECHNOLOGIES. UNE MISE EN ŒUVRE COMPLEXE RENDUE POSSIBLE GRÂCE À LA SUBLIMATION EN GRAND FORMAT.
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DÉCORATION IMPRIMÉE ESPACE
E
lle est loin l’image du fast-food lambda : le nouveau McDonald’s des Champs Elysées (Paris 8e) étonne avec son immense façade vitrée, ses salons privés, son plafond coloré, ses matériaux discrets et son mobilier élégant. Tout a changé, jusqu’à la disparition des jeux pour enfants. Un lieu (re)pensé pour séduire une nouvelle clientèle.
SCÉNOGRAPHIE SPECTACULAIRE… 600 m2 sur deux niveaux, 350 places assises réparties entre tables collectives et espaces intimes délimités par des caissons lumineux disposés au plafond… Point fort du décor, ces caissons recouverts de textile coloré, sont imprimés de reproductions en noir et blanc de monuments parisiens du photographe Franck Hülsbömer. Visible depuis la rue à travers la baie de 25 mètres, l’installation est l’œuvre de Patrick Norguet. En contrepoint, le designer a opté pour des matériaux d’une grande sobriété. Béton, tôle et filet métallique pour les murs et mobilier en bois clair composent une ambiance chaleureuse et feutrée. Le mérite en revient aux alcôves qui incitent à baisser la voix et au plafond des grandes salles, constitué de dalles acoustiques Oberflex, inédites chez McDonald’s.
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TECH -NIQUE
SUBLIMATION Technique d’impression sur textiles polyester ou supports base polyester réalisée grâce à un procédé chimique utilisant des encres sensibles à la chaleur. Ces encres base-eau se transforment en gaz sous l’effet de la chaleur et se combinent au support en polyester.
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DÉCORATION IMPRIMÉE ESPACE
CASSE-TÊTE TECHNIQUE…
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S’ils donnent le ton de la déco, les caissons lumineux ont aussi constitué un défi en termes de conception et d’impression. Pour Emmanuel Brigand, PDG de l’agenceur Postforming, qui a travaillé sur le développement du projet, « les caissons sont prévus pour être renouvelés régulièrement, induisant un montage et un démontage faciles, et même réutilisables ». Fabrice Godard, responsable du projet chez Figarol, spécialiste de l’impression en sublimation, complète : « Les contraintes industrielles consistaient à créer et à assembler harmonieusement une composition de 54 caissons, aux formes atypiques (aucun rectangle) et aux tailles singulières. Autre difficulté : positionnés verticalement et horizontalement, avec des visuels courant sur plusieurs caissons, ils sont imprimés sur un tissu diffusant qui fait ressortir le moindre défaut. D’autant que, dans un chantier comme celui-ci, le taux d’hygrométrie étant élevé, les tissus ont tendance à se détendre ». Pour sa finition, le caisson passe en couture : une bande de silicone de 3 x 15 mm est insérée dans la rainure sur tout le périmètre, pour une pose et une dépose du décor sans outil.
QUI FAIT
QUOI ? − POSTFORMING (Fondettes, 37) : agencement. − FIGAROL (Saint-Pierre-des-Corps, 37) : impression par sublimation. − Patrick NORGUET (Paris, 75) : conception du projet. − GROUPE FAIRE VALOIR (Saint-Pierre-des-Corps, 37) : théâtralisation d’espaces par sublimation.
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UN DÉCOR SUBLIMÉ PAR L’IMPRESSION
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La sublimation apporte “ une réelle qualité d’impression, en termes de profondeur et d’intensité des couleurs ” Fabrice GODARD, responsable du projet chez Figarol
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DÉCORATION IMPRIMÉE ESPACE
UN DÉCOR SUBLIMÉ PAR L’IMPRESSION
… ET IMPRIMANTE EXCEPTIONNELLE
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Habituellement cantonnée aux petites laizes, la sublimation change ici de dimensions grâce à une technologie unique au monde mise au point par Figarol. Ce spécialiste de la théâtralisation d’espaces pour le marché de l’événementiel et du stand a créé Figatex 5 000, une imprimante très grand format, résultat de trois ans de R&D et 400 000 euros d’investissement. « L’impression peut désormais s’étendre à des laizes de cinq mètres de largeur », nous apprend Frédéric Roux, PDG du groupe Faire Valoir, propriétaire de la marque. Un atout qui vient s’ajouter aux autres avantages de la sublimation, poursuit Fabrice Godard : « Une réelle qualité d’impression, en termes de profondeur et d’intensité des couleurs, essentielle pour des caissons lumineux ; une solution durable, résistante aux rayures et aux lavages, et un procédé écologique puisque l’impression se fait avec des encres à base aqueuse (Sawgrass), sans solvant, sans odeur ni relargage de COV (composés organiques volatils) pour un bien-être immédiat dans un espace fermé ». S’il a fallu 18 mois de mise au point du projet, la production et la pose avec un alignement parfait des 200 m2 de surface lumineuse ont réclamé seulement trois semaines. Constat positif : haut de gamme, la décoration est respectée par le public et les panneaux n’ont pas besoin d’être remplacés pour cause de dégradation. Idéale pour la théâtralisation d’espaces commerciaux, la sublimation en grande dimension arrive également à point nommé pour répondre aux attentes V. O. de la décoration intérieure.
UNE SOLUTION DURABLE L’impression par sublimation nécessite de fixer définitivement les couleurs et de les révéler. Pour cela, le calandrage consiste à faire passer le tissu entre plusieurs cylindres chauffés, afin de contrôler sa perméabilité et son état de surface. Cette opération provoque un rétrécissement des pores par fusion superficielle et par écrasement des fibres. Opération délicate obligeant à prendre en compte deux variations dimensionnelles : celles du tissu et de l’hygrométrie.
Résultat : Comme l’encre devient une partie de la structure du matériau, les couleurs sont de très grande qualité, et les images imprimées sur le tissu ne s’estompent et ne craquent pas, même après de multiples lavages. Autre avantage : les supports textiles peuvent être pliés plutôt qu’envoyés en rouleaux.
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NOCES DE PAPIER
UNE EXPOSITION POUR 120 ANS D’AMOUR
35 créateurs et autant d’œuvres de papier sont
réunies jusqu’à fin janvier à Vanves (92), puis du 1er mars au 1er avril à Saint-Etienne (42), pour célébrer les 120 ans de Procédés Chénel International, spécialiste de l’architecture de papier. Histoire de révéler les qualités infinies de ce matériau, une totale liberté d’expressiona été laissée aux designers invités.
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L
e temps de l’exposition, le showroom de Procédé Chénel est métamorphosé grâce à une scénographie imaginée depuis le Japon par Emmanuelle Moureaux, architecte et designer française installée à Tokyo. 120 feuilles géantes de papier se chevauchent, suspendues dans l’espace en un dégradé multicolore pour former le plus inattendu des tipis. Sous ce ciel de conte de fées, chaque œuvre se dévoile, unique et originale.
SEUL FIL ROUGE : LE BLANC Papier découpé, lacéré, collé, brodé, découpé, déchiré, froissé, plié, éclairé, mâché, tressé, sculpté, architecturé et même habité… La preuve par 35 de ses qualités techniques, de son pouvoir d’inspiration. Beaucoup des créations ont été réalisées en drop paper, produit phare du fabricant, mais sans obligation. Le soir de l’inauguration, à l’admiration des visiteurs répondait l’enthousiasme des créateurs. Adeline Fonknechten et Solenne Chariot, du binôme Rose Octopus : « Sophie
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La scénographie colorée imaginée par Emmanuelle Moureaux repose sur le principe du Kasane, qui signifie superposition en japonais. Les 120 feuilles géantes de drop paper (composite non feu à base de cellulose, fibre de verre et polyester, imprimable) forment un arc-en-ciel de 90 couleurs différentes (soit 35 couleurs de plus que la gamme traditionnelle). Deux personnes ont été mobilisées pendant une semaine pour l’installation.
SCÉNOGRAPHIE ESPACE
Chénel nous a fait 100 % confiance. Pour nous qui travaillons le papier au quotidien, c’est une chance de montrer la noblesse et les possibilités de ce matériau. Alors qu’il est encore mal considéré en Occident, en Asie il fait partie intégrante de l’artisanat d’art. Contrairement à ce que l’on pense souvent, le papier n’est pas réservé à la fabrication de livres ou d’œuvres éphémères. Léger mais résistant, il peut être démonté, stocké et réinstallé, par exemple pour animer des vitrines ou scénographier des expositions. » Doris Amora, artiste plasticien, ajoute : « Nous avons travaillé sans connaître les projets des autres. Aujourd’hui, nous découvrons nos similitudes, nos différences et nos complémentarités. Un moment rare de rencontre entre professionnels. L’occasion, qui sait, de nouer de L. BdC. futures collaborations ».
UN
CHIFFRE Procédé Chénel
a commercialisé 24 TONNES de drop paper en 2016.
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UNE
INFO 1er mars-1er avril l’exposition sera visible à la Biennale Internationale du design de Saint-Etienne (42).
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LES DONNÉES VARIABLES 34
(RE)DONNENT DES AILES AU PAPIER Q
Comment révolutionner un outil marketing tombé en désuétude en utilisant les pouvoirs des données variables ? L’an dernier, la compagnie aérienne brésilienne TAM Airlines s’est associée à l’agence publicitaire FCB Milan (Italie) pour personnaliser une cinquantaine d’exemplaires de son magazine de bord lors d’un vol entre Milan et São Paulo. Pour des résultats impressionnants.
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uiconque a déjà pris l’avion s’est retrouvé avec un magazine de bord entre les mains. Mais combien peuvent citer un article ou se remémorer une information issue de ces publications ? Seuls 11 % des voyageurs, si l’on en croit les chiffres avancés par TAM Airlines. Par ailleurs, les passagers passent moins de 3 % de leur temps de vol à lire les magazines de bord selon la compagnie aérienne brésilienne. De quoi considérer ces ouvrages comme des outils marketing désuets. Pourtant, le magazine de bord n’était pas au centre des préoccupations de TAM Airlines lorsque la compagnie s’est décidée à célébrer les huit ans de la ligne Milan-São Paulo, mais plus largement la relation clients. « Nous n’avions pas de briefing particulier, mais la compagnie était ouverte aux suggestions, sans contrainte de budget », confirme Fabio Teodori, directeur de la création au sein de l’agence publicitaire FCB Milan, qui a mené ce projet pour le compte de TAM Airlines. Tout est donc parti du client, placé au centre de la problématique. Que font les passagers pendant le temps de vol ? Quels sont les outils qui lient les clients à la marque ? Très vite, le magazine de bord s’est imposé. « Il s’agit du produit qui reste le plus longtemps face au client durant le voyage, explique Fabio Teodori. Nous voulons donc qu’il soit lu et même emporté ». Pour arriver au résultat escompté, l’agence s’est donc tournée vers la personnalisation.
DATA MARKETING MESSAGE
Concrètement, les clients pouvaient réserver leur billet en ligne en se connectant sur le site de la compagnie aérienne via leur compte Facebook (voir encadré). TAM Airlines a ainsi pu apporter les données personnelles des clients (date et lieu de naissance, likes, centres d’intérêt, amis, groupes, partages, etc.) qui avaient opté pour ce mode de réservation à l’agence FCB Milan, qui les a ensuite traitées et analysées au travers d’une application dédiée, afin de personnaliser chaque exemplaire du magazine. Rebaptisé OwnBoard - OnBoard à l’origine – le magazine de bord personnalisé de la TAM Airlines proposait par exemple une page consacrée aux évènements survenus le jour de la naissance du passager, ou encore des suggestions d’hôtels et restaurants dans la ville de destination adaptées en fonction des goûts du client. Résultat : un temps de lecture moyen pendant le vol augmenté de 1 200 % ! Et tous les passagers ayant reçu un magazine personnalisé sont repartis avec leur exemplaire. Récompensée par un prix au prestigieux festival international de la créativité Cannes Lions, le graal des trophées publicitaires, l’opération OwnBoard s’est également assurée une couverture médiatique exceptionnelle, partout dans le monde. « Même le New York Times en a parlé », se félicite Fabio Teodori. De quoi faire déF. Z. coller l’attractivité des magazines de bord !
FACEBOOK CONNECT Créé fin 2008, cet outil permet de s’inscrire sur des sites web tiers en utilisant son identifiant et mot de passe créés sur le réseau social. Avec Facebook Connect, il est possible d’acheter sur des sites marchands sans se créer de nouveaux comptes. Les informations relatives aux données personnelles sont transmises par Facebook aux sites tiers qui, cependant, n’en deviennent pas propriétaires. Ces données comprennent les informations de base (nom, photo de profil, sexe, réseaux, identifiant utilisateur, liste d’amis), l’adresse électronique, les informations de profil (anniversaire, intérêts et mentions J’aime) et les informations du profil des amis.
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SÉRIE LIMITÉE PRODUIT
EMBALLÉ,
C’EST SIGNÉ ! SUR UN MARCHÉ SATURÉ PAR UNE FOULE DE MARQUES, LE CHOCOLAT DES FRANÇAIS MARQUE SA DIFFÉRENCE EN PROPOSANT DES TABLETTES DE CHOCOLAT EN SÉRIE LIMITÉE. QUAND LA PERSONNALISATION SUBLIME LE PRODUIT…
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D’un côté on a les marques industrielles qui misent avant tout sur le marketing, de l’autre les chocolatiers historiques qui ont parfois une approche un peu trop élitiste ». C’est en ces termes que Paul-Henri Masson résume sa vision du marché du chocolat en France. Et c’est avec l’intention de se glisser dans le créneau inoccupé qui concilie « le bon, le beau et le made in France » qu’il a créé Le Chocolat des Français en 2014 avec Mathieu Escande1. « Notre objectif est d’offrir un chocolat de qualité à un tarif accessible avec en plus une approche créative », confie Paul-Henri Masson issu, comme son associé, d’une école d’art. Ainsi, lorsqu’ils se sont lancés à l’occasion du salon du Chocolat 2014, il ont créé l’événement avec une exposition de 200 tablettes de chocolat, habillées d’étuis tous différents, des pièces uniques illustrées à la main. Parmi elles, ils ont choisi une dizaine de modèles imprimés ensuite à plusieurs milliers d’exemplaires : la marque était née !
IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
À l’occasion de l’Euro 2016 de football, Le Chocolat des Français a lancé une tablette de chocolat en édition limitée à 500 exemplaires. - Impression offset full Pantone par GESTION GRAPHIC (Saint-Leu-la-Forêt, 95). - Illustration : Axelle DOPPELT. - Direction artistique : Paul-Henri MASSON.
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« Nous créons le visuel avec les marques et leur logo est mis au dos, car l’idée est d’offrir un bel objet signé de l’annonceur, pas un simple goodie » Paul-Henri MASSON, fondateur du Chocolat des Français
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SÉRIE LIMITÉE PRODUIT
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La société comptabilise déja 300 collaborations avec des artistes et graphistes.
« Le BtoB représente actuellement 15 % de notre activité » Paul-Henri Masson, cofondateur du Chocolat des Français
EMBALLÉ, C’EST SIGNÉ !
Depuis, les collections se renouvellent régulièrement, au gré parfois d’opérations événementielles comme lors de l’Euro 2016 (cf. photo). Les tirages vont de l’exemplaire unique dessiné à la main à 10 000 exemplaires imprimés en offset pour les plus grandes séries. En 18 mois d’existence, la société a déjà comptabilisé plus de 300 collaborations différentes, aussi bien avec de jeunes graphistes débutants que des artistes confirmés comme André ou Zep. Hormis le canal du e-commerce et la présence dans plus de 200 points de vente (épiceries fines, concept stores, grands magasins), Le Chocolat des Français travaille avec des hôtels de luxe et commence aussi à intéresser les annonceurs qui voient dans ces tablettes personnalisées un cadeau d’affaires original : « Le BtoB représente actuellement 15 % de notre activité, avec des références comme Zadig et Voltaire, Aigle, BNP Paribas… Nous créons le visuel avec eux et leur logo est généralement mis au dos car l’idée est d’offrir un bel objet signé de l’annonC. C. ceur, pas un simple goodie ». 1. Ils ont depuis été rejoints par un troisième associé : Vincent Muraire
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PARCOURS À LA CARTE :
UNE EXPÉRIENCE Impossible d’appréhender un univers aussi sensoriel que celui du vin sans objet ? Préparez-vous à être étonnés. En combinant une vaste palette d’outils et de solutions, La Cité du Vin démontre les capacités immersives et suggestives de la technologie numérique. Grâce à une scénographie très originale, mobiliers, dispositifs digitaux et contenus racontent la même histoire. Comment donner à voir, sans modération et de façon réellement individualisée.
© Anaka
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La table des terroirs, est l’un des dispositifs les plus complexes du parcours. Tactile, elle mixe la diffusion de portraits de 50 vignerons du monde entier sur des écrans verticaux (46 pouces) avec un mapping 3D de paysages de vignes qui changent au rythme des saisons évoquées. Conçue et façonnée sur-mesure, la table comporte des facettes rappelant le relief des terroirs. Contenu : Grand Angle Productions (33), avec Moving Stars (75).
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DIGITAL MÉDIA
© Nick Guttridge
MESSAGE
A
ucune technologie spécifique n’était exigée dans le brief initial de la mairie de Bordeaux. Seule directive du maître d’ouvrage : que le contenu du parcours soit accessible en huit langues. Une contrainte qui a inspiré Casson Mann, agence londonienne, lauréate de l’appel d’offres en binôme avec le cabinet X-Tu. « Face à la somme considérable d’informations à traiter, mais sans collection à mettre en scène, impossible d’utiliser un système d’information classique, type cartels ou cimaises, analyse Laure Cheung, chef de projet. Nous avons donc proposé une scénographie presque exclusivement digitale. Dès lors, le cœur de notre mission consistait à trouver la meilleure adéquation entre contenus, dispositifs médias et mobiliers. » Agence reconnue en matière de design d’espaces, tant pour des expositions temporaires que permanentes, Casson Mann a également réalisé d’autres centres d’interprétation, tel Lascaux IV, lui aussi sans collection. Sur les 3.000 m2 de l’exposition permanente de La Cité du Vin, l’agence a imaginé 19 espaces thématiques déclinés autour d’autant d’approches du vin et de dispositifs numériques. Les enjeux étaient multiples : éviter la monotonie, varier les expériences, alterner dispositifs passifs et actifs…
UN CHEF D’ORCHESTRE UNIQUE Missionnée à la fois pour la scénographie et pour la direction artistique des productions médias, Casson Mann a travaillé la cohérence de tous les éléments. « Afin de tisser un fil conducteur narratif, nous avons dessiné chaque mobilier et fourni scenarii et story-boards à toutes les entreprises en charge de la réalisation des contenus médias, mais aussi aux agenceurs et aux intégrateurs », détaille Laure Cheung. Résultat : la variété des expériences ne nuit pas à l’unité de l’ensemble.
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LES MÉTAMORPHOSES DU VIN une découverte des secrets des vinificateurs du monde. Les dispositifs digitaux sont intégrés dans 3 structures remarquables respectivement gainées de bois, d’inox, de résine et verre évoquant l’univers des cuviers et des chais. Œuvre de trois artisans, dont un meilleur ouvrier de France (MOF) pour la structure en métal.
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DIGITAL MÉDIA MESSAGE
« La direction artistique de Casson Mann étant très précise, le rôle de Vidélio-IEC a consisté à traduire techniquement chacune de ses idées en proposant, au cas par cas, la meilleure solution en termes matériel et financier », entérine Olivier Richard, chef de projet. En tant qu’intégrateur de solution vidéo et prestataire événementiel, Vidélio est un acteur majeur de son secteur en France. L’entreprise dispose d’une cellule de veille en lien direct avec les constructeurs, qui repère à l’échelle mondiale les avancées et innovations technologiques pour les intégrer, presque en temps réel, aux projets auxquels elle collabore. Apporter la réponse la plus juste aux attentes et aux contraintes d’un projet ne signifie pas démultiplier les matériels. Ici, pour optimiser l’exploitation et faciliter la maintenance, Vidélio a volontairement limité le nombre de marques de matériel. Ainsi, une seule solution de projection utilisant les projecteurs Barco a été retenue pour tout le parcours. L’accompagnement technique vise à faire coexister pacifiquement esthétique, fonctionnalité, contenu et intégration. « Au final, notre intervention est réussie lorsque l’on ne la perçoit plus », conclut Olivier Richard. L. BdC.
LE COMPAGNON DE VOYAGE :
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Sésame du parcours per manent, le CDV (compagnon de voyage) a été développé pour La Cité du Vin par Tonwelt. Cette société berlinoise, spécialiste du son à sa création, couple désormais image et son dans des produits destinés aux musées et aux sites culturels. Son savoir-faire s’exporte, notamment en France où ses produits sont distribués par Comediart (37). « Unique au monde, le CDV fait l’objet d’un brevet, précise Nathalie Neumann, chef de projet chez Tonwelt. Il se compose d’un “supra phone” ou casque ouvert qui, posé sur les tempes, n’isole pas du fond sonore ambiant et permet de continuer à converser, ainsi que d’une tablette, type smartphone. Son écran sert aussi bien de clavier que de support de diffusion pour un film, un texte ou une image fixe. » Polyvalent, le dispositif est la clé d’une découverte personnalisée (ordre, rythme, durée) dont le visiteur a le contrôle. Aucun sens de visite imposé, puisque le CDV détecte et déclenche les animations, soit en approchant la tablette des détecteurs infrarouges installés en différents points du parcours, soit via une détection automatique du CDV ou bien encore à l’aide du système de détection de mouvement basé sur des caméras. Le dialogue technologique autorise des niveaux d’information variés ou permet de « tagger » des thèmes précis que le visiteur retrouve ensuite chez lui grâce à un espace personnalisé créé sur le site internet de La Cité du Vin. Bluffant, le CDV se cale instantanément sur les contenus audio diffusés et ce, dans l’une des huit langues disponibles… Une sensation de fluidité de réception augmentée par l’expertise de synchronisation labiale développée par Tonwelt et dont la précision équivaut à celle du doublage L. BdC. cinématographique.
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© Nick Guttridge
UN BIJOU DE TECHNOLOGIE POUR UNE VISITE PERSONNALISÉE ET INTERACTIVE
PARCOURS À LA CARTE : UNE EXPÉRIENCE 2.0
QUI FAIT
QUOI ? − AGENCE CASSON MANN (Londres, Angleterre) : maîtrise d’œuvre scénographique, équipements audio-visuel et direction artistique des médias. − POTTEAU LABO (Heule, Belgique), SÉQUOIA (Paris, 75) en sous-traitance avec VOLUME INTERNATIONAL (Paris, 75) et ART CONCEPT (Bordeaux, 33) : réalisation de l’agencement scénographique et de l’impression graphique (groupements par expertise selon les espaces thématiques). − VIDÉLIO-IEC (Gennevilliers, 92) : fourniture et installation des équipements audio-visuels et multimédia. − MATIÈRES À PENSER (Toulouse, 31) : réalisation des dispositifs manipulations interactives. − LA BELLE ATELIER (Bordeaux, 33) : réalisation des répliques et facsimilés.
LE TOUT NUMÉRIQUE,
UN CHOIX AUDACIEUX
Avec ses équipes, Eric Fournier, directeur du numérique et des systèmes d’information de la Fondation pour la culture et les civilisations du vin, est aux commandes du cœur de La Cité du Vin. Raisons et atouts d’un partipris osé. Qu’est-ce qui a motivé la solution numérique ? La Ville de Bordeaux, maître d’ouvrage du projet de construction de la Cité du Vin et de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin, qui assure la gouvernance de l’exploitation, souhaitent promouvoir le vin dans sa dimension culturelle, sociétale, historique et économique à l’échelle du monde. Un objectif ambitieux, des milliers d’informations : en résumé, un sujet difficile à traiter via une simple collection d’objets. L’outil numérique permet d’aborder le vin sous toutes ses facettes, presque sans limite et en restant accessible à tous les publics.
N’allez-vous pas toucher que les « technophiles » ? Au contraire, l’outil numérique désacralise un univers plutôt réservé aux connaisseurs. On sort du schéma classique des objets dédiés au vin et à la vinification pour rendre le sujet plus abordable et ludique, et toucher notamment les jeunes générations. Dans l’air du temps, le numérique remplit tout à fait son rôle de médiation culturelle auprès de tous : enfants, familles, étrangers, personnes en situation de handicap. Quant au côté purement technique, avec nos partenaires scénographes, intégrateurs et fournisseurs de matériels, nous avons fait en sorte qu’il soit invisible pour l’utilisateur, mais qu’il facilite sa visite. A ce titre, le « compagnon de voyage » développé par Tonwelt est un élément indispensable (voir encadré) : intuitif, ergonomique, très innovant au regard des audio-guides traditionnels.
A bord !, Embarquement sur un « bateau » de 50 places. Cet espace, rendu immersif grâce à une projection à 200° (réalisation : Clap 35) et à la diffusion ponctuelle de senteurs iodées, entraîne le visiteur dans le sillage des marchands de vin à différentes époques.
S’adosser à autant de technologies, n’est-ce pas risquer d’être vite obsolète ? Nous avons profité des avancées technologiques, mais opté pour des solutions innovantes et éprouvées plutôt que révolutionnaires. Notre force c’est d’en avoir réuni et mixé autant, sur un même lieu, pour un effet d’immersion : vidéo projection, mapping, théâtre optique, écrans tactiles ou à reconnaissance de formes, caméras à détection de mouvements à infrarouges, machines à odeurs… Voir, mais aussi sentir, entendre et ressentir. La plupart de ces matériels sont évolutifs, peuvent changer en termes d’interactivité, se combiner différemment, voire se coupler avec de nouveaux équipements. Nous n’en sommes qu’aux débuts de l’exploration. Propos recueillis par L. BdC.
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PLANTE UN NOUVEAU SUPPORT DE COMMUNICATION Pour exprimer ses sentiments, on usait autrefois du langage des fleurs. Pour traduire les préoccupations environnementales du 21e siècle, l’engagement de certaines entreprises ou ses propres convictions, Alexis Tricoire, designer végétal, s’empare des plantes. Dans ses créations, elles sont à la fois le sujet et l’objet. Les plantes, vous pensez que cela « parle » aux gens ?
Alexis Tricoire : Peu importe le nom car, selon les projets, mon travail s’inscrit à la croisée de multiples disciplines : design, architecture intérieure, innovation technologique, expression artistique ou encore urbanisme… avec en point d’orgue une vision transversale du végétal. Je repense sa présence à des échelles différentes : pérenne ou événementielle, minuscule ou monumentale, pièce unique ou série. Avec, à chaque fois, la volonté d’intégrer le végétal de façon très identitaire dans l’espace public. Cela peut prendre la forme d’une exposition, mais aussi répondre à la commande d’une entreprise ou d’une institution dans le cadre d’un projet donné.
Voilà dix ans, la question de notre relation à la nature ne se posait pas. Depuis, il y a eu une prise de conscience collective de son rôle pour notre santé, notre qualité de vie. D’où le besoin croissant de présence végétale dans la ville. Dans le même temps, on a découvert qu’il y a beaucoup d’intelligence dans les plantes. Elles exercent sur nous une véritable fascination. Pour travailler, je m’appuie sur cette fascination et mets en scène le végétal de façon spectaculaire pour susciter un effet « Waouh », ou bien cocooning pour procurer bien-être et apaisement. On ne regarde pas une plante de la même manière selon qu’elle est dans un simple pot ou dans un environnement sophistiqué et inhabituel. La mettre dans une situation surprenante renouvelle le regard que l’on pose sur elle et plus globalement sur la nature. Le regard devient plus respectueux, plus valorisant. En insérant, de façon étonnante, le végétal dans l’espace public, je provoque des émotions. Il devient alors un support de communication à part entière qui peut véhiculer une information, des valeurs.
© Dalmasso
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IC : Êtes-vous plutôt designer ou plasticien végétal ?
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SCÉNOGRAPHIE ESPACE
Qu’attendent précisément les entreprises et les institutions qui font appel à vous ? Elles veulent mettre du végétal dans un lieu pour lui donner une importance symbolique. Parfois elles ont déjà une image écologique évidente, mais souvent, il s’agit de groupes qui développent des modes de production ou d’exploitation vertueux (traitement des eaux usées, électricité photovoltaïque, efficacité énergétique) mais qui ne sont pas identifiés comme des acteurs écologiquement engagés. Ils ont alors besoin d’un élément tangible et séduisant qui traduit leur positionnement. En convoquant la nature grâce à des touches végétales porteuses de sens, mon intervention envoie aux visiteurs une information : cette marque ou cette entreprise est respectueuse de l’environnement. Prenez le cas du centre commercial Confluence à Lyon, certifié BREEAM1… Cette certification, qui concerne le bâti et son exploitation, ne se voit pas. Mur végétal, jungle en sous-sol, arbres à bulles, îles végétales qui jalonnent le parcours client montrent clairement que ce centre commercial aime et respecte la nature.
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Vos clients arrivent-ils avec une idée précise d’installation végétale ? Ils ont une intention mais, généralement, aucune idée de ce qu’ils souhaitent en termes de design végétal et me laissent carte blanche. Contextuel, mon travail s’inspire du lieu et participe à son identité visuelle. J’ai proposé au propriétaire du centre commercial Minto, en Allemagne, de mettre en valeur son espace restauration situé au 4e étage grâce à un arbre sculpture. Haut de 18 m, en métal, il tisse un lien entre les niveaux et invite à monter. Quinze assiettes monumentales accueillent des compositions végétales originales figurant autant de plats de la carte… Identitaire, porteur de sens, le « Diner’s Tree » est donc devenu un repère visuel pour l’orientation des visiteurs.
Le « Diner’s Tree » de Minto, installation plurisensorielle, mixe matériaux et technologies. Les assiettes-jardinières de 2 m de diamètre sont éclairées à l’intérieur et à l’extérieur par quatre systèmes lumineux différents. Des rubans et spots leds biologiques créent une animation visuelle tout en favorisant la croissance des végétaux. A la base de l’arbre, on retrouve un banc paysager de 4 m de diamètre en Hi-Macs (matériau composite au toucher soyeux) d’où s’échappent des chants d’oiseaux.
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SCÉNOGRAPHIE ESPACE
ALEXIS TRICOIRE PLANTE UN NOUVEAU SUPPORT DE COMMUNICATION
Vous servez-vous aussi du design végétal pour exprimer d’autres messages ?
La gare d'Angers, ville la plus « verte » de France, accueillera bientôt dans son hall un « jardin » conçu par Alexis Tricoire.
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Effectivement, car mon travail comporte plusieurs degrés de communication. Celui en lien avec une commande, qui dépend du client, et celui plus personnel en faveur de la préservation de l’environnement que j’énonce de manière plus claire et pédagogique lors d’expositions temporaires. Comme lors de la Paris Design Week dans les grandes serres du Jardin des Plantes où j’ai mêlé plantes naturelles et matériaux issus du recyclage de l’industrie et de l’artisanat de la brosserie française. Une hybridation artistique pour interpeller le public et le faire réfléchir sur la façon de consommer et de gérer nos déchets.
Quels projets sur le feu ?
Touche-à-tout, pendant dix ans Alexis Tricoire mêle dans son travail sa double formation de designer de mobilier acquise aux Arts Déco et celle de plasticien de l’environnement architectural apprise à l’Ensaama. Le déclic pour le « vert », c’est avec Patrick Blanc qu’il l’a eu ! Appelé par le botaniste « inventeur des murs végétalisés » pour réaliser la scénographie d’une exposition baptisée « Folies végétales » à l’Espace EDF Electra… c’est le coup de cœur. « Une sorte d’aboutissement de tout ce que j’avais pu faire avant », confie-t-il. Deux ans et cinq collaborations plus tard, il fonde le studio Tricoire, 100 % dédié au design végétal. Telle une baseline, sa marque, « Vegetal Atmosphere », vient souligner une promesse : créer de l’émotion grâce aux plantes.
Notamment la végétalisation de la gare d’Angers. Gares & Connexions m’a demandé de concevoir un décor de jardin pour le hall d’entrée, en résonnance avec l’identité de cette ville, la plus « verte » de France, et qui accueille de nombreuses entreprises de recherche agronomique. Vitrine du territoire, on pourra y voir des arbres volants, libérés des contraintes de l’apesanteur. Une vision futuriste de la nature qui reflète ma conviction : l’avenir du végétal se trouve dans la technologie, dans Propos recueillis par L. BdC. l’intelligence…
1. Building Research Establishment Environnemental Assessment Method. Cette méthode d’évaluation de la performance environnementale des bâtiments est le standard de certification bâtiments le plus répandu dans le monde. Le centre commercial Confluence a la certification environnementale « BREEAM In-Use » niveau « Outstanding » pour la partie gestion et « Excellent » pour la partie intrinsèque bâtiment.
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Quatre étudiants de 3e année du cycle bachelor design graphique de L'École de Design Nantes Atlantique ont participé aux Pentawards 2016, compétition mondiale de packaging design qui s’est déroulée en Chine, avec leur projet Flip Clock, pour lequel ils ont imaginé ces prototypes de briques de lait avec bec verseur dans l’angle qui ne manquaient ni d’astuce ni d’originalité.
Quatre faces, quatre heures et quatre expressions familières pour traduire les temps forts qui rythment la journée et les instants familiaux attachés à la consommation du lait. L’ouverture dans l’angle et son bouchon vert pour la naturalité présentent un double avantage : éviter les résidus et boire directement à la brique. Pour les enfants, la version chocolat, en petit format et avec un angle couleur marron, se boit à la paille.
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PACKAGING PRODUIT
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ncadrés par Jérôme Héno, responsable pédagogique, Paul Vickers, directeur créatif à Vision 360, et Nathalie Templier, directrice des études du cycle bachelor, les 32 étudiants de 3e année du bachelor design graphique de L'École de Design Nantes Atlantique ont dû, pour un workshop packaging, imaginer une création de marque et un système d’identité visuelle pour un producteur de viande de bœuf et de lait nantais. Briefés sur le contexte social et sur les nouvelles habitudes de consommation, comme les circuits courts ou la naturalité, puis répartis en huit groupes, ils ont disposé de cinq jours et des moyens techniques de l’école pour présenter trois versions intermédiaires, puis la version finale d’un emballage répondant aux objectifs pédagogiques du séminaire.
GALOP D’ESSAI « L’expérience dense et dynamique des ateliers, combinée aux stages de 3e année, permet aux élèves de puiser dans leurs compétences et de travailler en équipe. Nous ne formons pas des artistes, mais des créateurs, précise Jérôme Héno. En mettant la main à la pâte, ils cernent mieux les problématiques packaging. Cela contribue à les rendre aptes à comprendre et à satisfaire une demande, en proposant des réponses graphiques. » À l’image d’un véritable projet d’agence, ils ont enchaîné brainstorming et veille artistique, conçu des planches d’inspiration mettant en images l’ambiance pressentie, esquissé des croquis afin de visualiser le concept, de développer des scénarii et de positionner la marque… Il ne leur restait alors que deux jours pour réaliser une maquette en volume, arrêter un nom, une marque, un support de communication et enfin réaliser le PDF du projet en vue de la soutenance. Résultat : un packaging en carton pour la viande dotée de poignées, un logo en forme de bâtiment agricole malicieusement baptisé « Ferme-là » ou encore une brique de lait au bec verseur placé dans l’angle. Ce projet de brique de lait, signé Margot Ricordeau, Camille Thomas, Martin Bonnier et Alexis Rhetiere, et dont l’identité visuelle s’inspire de la célèbre horloge Flip Clock, a été retenu pour participer aux Pentawards 2016, compétition mondiale de packaging design qui s’est déroulée en R. de D. Chine. Un projet bien emballé !
En matière de typographie, la rondeur de l’Aqua Grotesque, pour le texte informatif, évoque la douceur des produits laitiers et la Din Bold, pour les chiffres, rappelle ceux de la célèbre horloge Flip Clock.
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Ergonomique, le pack offre une bonne prise en main et répond aux contraintes de stockage et de conservation, en rayon comme au réfrigérateur.
Espace, interactivité, graphisme ou encore produit… Créée en 1988, L'École de Design Nantes Atlantique compte 1 250 étudiants et offre, via une pédagogie orientée « projets », des formations continues et par alternance jusqu'au bac +5. Bien ancrée dans le territoire institutionnel et culturel nantais, elle est aussi ouverte à l’international, avec deux extensions à Shanghai et à Delhi, et grâce à un réseau d’écoles partenaires à l’étranger.
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Difficile de se différencier sur un marché saturé ? Présentés de façon identique sur internet et en boutiques, la marque Sensee assume, en toute transparence, un concept cross-canal qui décline son ADN.
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© Romain Ricard / Sensee
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RETAIL DESIGN ESPACE
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ensee se positionne autour de trois promesses – transparence, justesse, simplicité – et d’un concept « Drive to Store » qui combine Internet et points de vente physiques (cf. encadré). Les agences be-poles, pour l’identité de marque et REV, pour l’architecture, signent une partition élégante, joyeuse et quasi pédagogique.
À l’origine du concept, Diane de Noyelle et Antoine Ricardou, respectivement directrice artistique et directeur du studio bepoles, exposent leur démarche : « Nous avions envie d’une marque pétillante. À partir d’un nuancier de vingt couleurs, nous avons créé dix bichromies fortes et inattendues, qui sont devenues le principe fondamental d’une marque audacieuse qui affiche un parti-pris couleur radical ». Ainsi, des panneaux traités dans des aplats de couleurs toniques valorisent les montures disposées sur un mur rétro-éclairé dans des casiers en chêne brossé. En écho aux boîtiers créés par be-poles, les étuis à lunettes en tissu sont déclinés dans dix bichromies. Leur variété donne au client le sentiment le recevoir un objet vraiment à son goût, presque unique. Quant à la signalétique informative ou encore à la sacherie, elles se font également en mode bi-ton.
CLIN D’ŒIL À LA CHIMIE « À contre-courant des dispositifs de présentation habituels souvent caractérisés par des accumulations chaotiques et indifférenciées sur des fonds blancs glossy, nous avons souhaité susciter une émotion à la simple vue des lunettes, détaillent les architectes. Ne pas juste exposer, mais révéler ces objets de petites dimensions, à la fois techniques et esthétiques ». Et, au-delà de l’émotion et histoire de donner des clefs de compréhension aux clients, ils se sont inspirés du tableau périodique des éléments. Rappelez-vous de vos années « collège »… Dans ce tableau mis au point par Mendeleïev, les éléments présents dans une même colonne ont des propriétés chimiques semblables. De la même façon, les montures sont répertoriées par formes (Cl. pour Classiques, Pa. pour Papillons, Gr. pour Grandes, Ro. pour Rondes…), par genre (Femmes ou Hommes), par couleurs et par destination (vue, lecture, écran). Pour une fois la chimie nous éclaire ! Guidés par la même volonté de clarté, ils optent pour une typographie forte. De la Futura en bas-de-casse, ronde, lisible, immédiatement sympathique. Illustration de cette marque affirmée, le logo est ponctué d’un point final.
LE CONCEPT MARCHAND Start-up lancée en 2011 par le fondateur de Meetic, Marc SIMONCINI, avec pour objectif de diviser par deux le prix des lunettes, Sensee propose un concept inédit : des montures de lunettes dessinées en France, fabriquées dans le Jura (estampillées Origine France Garantie), avec une trentaine de modèles pour femmes et autant pour hommes à un prix unique. En prime, le client peut essayer plusieurs montures en boutique, puis faire son choix tranquillement chez lui grâce aux photos envoyées sur son compte client online. Avec une présentation identique des modèles sur internet et en boutique, il vit ainsi une expérience cross-canal fluide et 100% cohérente. © be-poles
CODE COULEUR PLURIEL
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RETAIL DESIGN ESPACE
DES BOUTIQUES OÙ OPTIQUE RIME AVEC UNIQUE
C’EST DANS LA BOÎTE ! A partir de cette identité graphique, Sophie Thuillier et Cristiano Benzoni, fondateurs de l’agence d’architecture REV, ont également imaginé une « box ». Située à l’entrée du magasin, elle forme un sas entre l’extérieur et l’intérieur de la boutique. Cette structure en forme d’arche est constituée de deux armoires verticales transparentes, l’une accueillant une œuvre d’art, renouvelée régulièrement, l’autre exposant la gamme des verres optiques. Le tout est surmonté d’un toit en bois qui intègre le système d’éclairage : un S majuscule, réalisé en PMMA diffusant rétro éclairé (ADF - Efna 95). Constitutive de l’espace de vente, cette Sensee Box abrite une vaste table en chêne brossé mat autour de laquelle vendeurs et clients se retrouvent. V. O.
© Romain Ricard / Sensee
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Chaque monture est identifiée par les premières lettres de sa famille (ex : Ca. pour une Carrée) et par un nombre à trois chiffres : 1 pour les femmes, 2 pour les hommes, suivi du numéro de la lunette : 01, 02, 03. Le modèle Ca. 102 est ainsi une lunette carrée pour femme, numéro 02. Marquage réalisé en stickers noirs très lisibles sur les aplats colorés.
QUI FAIT
QUOI ? − AGENCE BE-POLES (Paris, 75) : identité de marque, création des boitiers packaging. − AGENCE REV (Paris, 75) : architecture intérieure et retail. − ADF-Efna (Argenteuil, 95) : réalisation du logo S en PPMA incrusté dans la Sensee Box et enseigne extérieure. − SIGNARAMA (Bonneuil-sur-Marne, 94) : signalétique des montures.
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© Romain Ricard / Sensee
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Suspendu au-dessus de la trémie d’escalier, le mobile matérialise en 3D les titres sérigraphiés sur les murs. Lettres réalisées à partir de feuilles de métal doré. Découpe laser et pliage (environ 45 cm/lettre). Mobile 3D réalisé par la société Boscher Signalétique et Image (76) IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
DESIGN GRAPHIQUE MESSAGE
Comme le parfumeur crée un parfum à partir d’une collection de matières olfactives, le designer graphique conçoit une identité visuelle en puisant dans les trésors de la typographie et en les réinventant. Au Grand Musée du Parfum, les deux disciplines se rencontrent. Pour le meilleur.
S
électionné en juin 2016 pour concevoir la signalétique du Grand Musée du Parfum, le Studio Des Signes s’est finalement vu confier l’intégralité de la charte graphique et sa déclinaison. Pour donner à voir le parfum, Elise Muchir et Franklin Desclouds sont intervenus sur deux typographies déjà existantes. A chacune son niveau de lecture.
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TITRES TRAMÉS « Beausite » : un nom prédestiné pour cette typographie riche de pleins et de déliés qui lui confèrent de la matière. Par un long travail de mise au point et d’enrichissement, chaque lettre est partiellement tramée, mais conserve cependant un point d'ancrage afin de rester immédiatement lisible. Sans sérif (empattement), chacune semble avoir sa vie propre. La lumière glisse sur le fil des lettres, sérigraphiées à l’encre dorée. Léger, leur dessin change et évolue comme les notes d’un parfum.
QUI FAIT
QUOI ?
CONCEPTION : − Création des typographies - « Beausite » dessiné par YASSIN BAGGAR et distribué par FATYPE - « Suisse Int’l » par IAN PARTY et EMMANUEL REY de SWISS TYPEFACES − Enrichissement des typographies, création de l’identité visuelle, de la signalétique intérieure et extérieure, de la charte graphique et de sa déclinaison : STUDIO DES SIGNES (75).
Flottants, les titres sont sérigraphiés à même les murs. L’interlettrage s’accentue. Les lignes s’évaporent. Sillage des mots, métaphore de celui des parfums.
RÉALISATION : − Exportation de l’alphabet Beausite « Grand Parfum » sur l’outil Robofont pour en faciliter l’usage par le musée : SOPHIE CARON, typographe − Impression des affiches : LÉZARD GRAPHIQUE (67) − Sérigraphie in situ de la signalétique et fabrication du mobile dorée : BOSCHER SIGNALÉTIQUE ET IMAGE (76) − Billettique : IREC TICKETING TECHNOLOGY (86) − Sacherie : PARCOME FRANCE (75) − Totebag : UPPERCUT (92)
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DESIGN GRAPHIQUE MESSAGE
EFFLUVES TYPOGRAPHIQUES
TEXTES ÉTIRÉS La « Suisse » a été choisie pour sa modernité et sa simplicité, qui s’inscrivent en contrepoint du lettrage plus sophistiqué de Beausite. Cette fois, l’intervention du Studio Des Signes a porté sur l’espacement entre les lettres. L’encre noire des caractères cède le pas au blanc, qui prend de plus en plus de place au fil des lignes. Ces dernières deviennent sillage. En style medium pour les textes en français, la Suisse se fait light pour la version en anglais.
SUPERPOSÉS EN DÉSACCORD PARFAIT
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Très dissemblables par leur dessin, leur densité et leur couleur, les textes peuvent recouvrir les titres et les chiffres sans les concurrencer et donc sans induire de confusion. Tramé, Beausite devient l’empreinte digitale d’un… très beau site. L. BdC. Grand Musée du Parfum, 73, rue du Faubourg Saint Honoré, Paris 8e.
Signalétique directionnelle : la trame des flèches se densifie, accentuation implicite du parcours de la visite.
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La charte graphique décline les mêmes principes sur tous les supports de communication. (Sacherie, totebag, papeterie). Seule exception : les tickets, sur lesquels le pastel (impression quadri) se substitue à l’or. Insertion d’un QRcode pour customiser son parcours olfactif.,
SYLVIA VITALE ROTTA Fondatrice et directrice générale de Team Créatif
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PACKAGING PRODUIT
Trois décennies d’expertise en packaging alimentaire… De quoi nourrir la réflexion de Sylvia Vitale Rotta. La fondatrice et directrice générale de TEAM CREATIF jette un coup d’œil dans le rétroviseur et parle d’avenir. IC : Chaque soir sur Europe 11, Frédéric Taddeï demande à ses invités : « Que ne fait-on plus aujourd’hui et que l’on faisait il y a 30 ans ? ». Appliquons cette question au packaging… Sylvia VITALE ROTTA : À l’époque, pour composer le
nom d’une marque ou d’un produit sur un pack, il fallait commander les typos à des entreprises de typographie. Celles-ci travaillaient encore avec des caractères en plomb car seules l’Helvetica, l’Univers et la Futura étaient numérisées. Pareil pour les visuels. Les banques d’images étaient rares et pour chaque nouveau projet, nous faisions appel à un photographe qui shootait spécialement, ou bien nous réalisions des illustrations à l’aérographe, à l’encre de Chine ou à l’aquarelle. À nos débuts dans ce métier, chaque détail devait être créé sur-mesure avant d’être utilisé.
Dans le même esprit, que fait-on aujourd’hui que l’on ne faisait pas lorsque vous avez lancé votre agence ? Tout ce que je viens d’évoquer est maintenant possible à partir d’un simple Mac ! Steve Jobs a mis la technologie à portée de tous et facilité l’accès à une quantité phénoménale d’options. Le numérique a pris une telle place que, désormais, les clients en arrivent à juger la créativité d’un projet via l’écran de leur smartphone ! Quelques cm2 pour prendre des décisions très importantes. Il faut donc simplifier les choses, revenir à l’essentiel…
TEAM
CREATIF C’est d’abord l’histoire d’une rencontre à l’Art School of London entre deux designers, Sylvia Vitale Rotta, une Italienne, et Nick Craig, un Anglais. C’est aussi l’histoire de leur coup de foudre pour Paris qui les conduit à y fonder leur agence de branding et de packaging identity. Trente ans plus tard, restée française et indépendante, celle-ci est devenue une référence en matière de design alimentaire, en France comme à l’étranger. Une présence à l’international renforcée par l’implantation d’une filiale au Brésil et de bureaux en Amérique du Nord et en Asie Pacifique, pour se rapprocher encore de ses clients. Sans négliger l’ancrage français comme le prouve l’intégration de Diadem Packaging, plateforme d’exécution et de photogravure limousine (87). Le groupe propose ainsi à ses clients l’ensemble des services de la chaîne graphique.
Les nouvelles technologies ont profondément bouleversé les process... Elles ont permis de gagner du temps, de réduire les coûts, de développer l’activité et de travailler dans le monde entier sans être obligé de se déplacer. Cependant, fin des années 1990/début 2000, en industrialisant le métier, l’usage du numérique a compliqué le débat. Photos et typos par milliers accessibles en un clic de souris ont donné l’illusion de la facilité, le sentiment de pouvoir trouver ou proposer toujours mieux au détriment de la bonne recommandation. Cette surenchère côté client, aussi bien que côté créatif, a abouti à une certaine uniformisation du packaging.
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SYLVIA VITALE ROTTA
La démarche d’innovation packaging menée pour Volvic, au sein du département volume de TEAM CREATIF, illustre le potentiel de l’impression 3D. « Dans nos pays vieillissants où les seniors peinent à soulever une bouteille de 1,5 l, l’idée était de diminuer la contenance et d’améliorer l’ergonomie. Résultat : une bouteille d’un litre, resserrée à la taille pour une meilleure prise en main et dont l’esthétique fait référence à l’origine volcanique de l’eau. Paroi plus fine, résistance à l’empilement optimisée, empreinte environnementale moindre… La 3D a contribué a mieux utiliser les ressources (hommes, temps, coûts, matière) et à boucler en moins de 18 mois un projet ambitieux qui, sinon, aurait nécessité plus de deux ans », explique Sylvia Vitale Rotta.
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PACKAGING PRODUIT
En sommes-nous réduits à arbitrer entre artisanat et tout numérique ? Je pense plutôt que nous abordons une troisième ère qui aspire à l’authenticité et au respect de l’environnement, sans pour autant renoncer aux acquis technologiques. Les deux sont compatibles et même souhaitables. Ainsi, en Italie, l’enseignement du design tend à remettre un crayon dans la main des étudiants et en Grande-Bretagne, la Loughborough University met huit imprimantes 3D à la disposition de ses élèves ! Toutes les voies restent ouvertes, depuis une nécessaire recherche de simplicité, notamment pour certains packagings industriels afin qu'ils puissent être choisis sur un mobile, jusqu’aux packagings conçus pour l’ultra luxe et qui répondent à d’autres exigences.
Une technologie donne-elle particulièrement des ailes à la créativité ? L’impression 3D, parce qu’elle redonne aux industriels le goût du volume et le courage d’oser changer les formes. Grâce au prototypage 3D (à sa rapidité de production), si une proposition de pack leur plaît, très vite ils la touchent, la testent, la corrigent, la font évoluer et lancent la production. On a gagné en efficacité. D’une certaine façon, avec l’impression numérique et la 3D, nous revenons au sur-mesure. En effet, ces technologies permettent l’ultrapersonnalisation, comme c’était le cas, autrefois, avec l’artisanat.
Le succès du packaging est-il seulement lié aux évolutions technologiques ? Les possibilités des outils actuels sont d’autant plus déterminantes qu’elles se conjuguent à un contexte précis et permettent de répondre à la demande du marché. Par exemple, le packaging événementiel et les séries limitées… tout le monde adore ! Les agences de design et les créatifs, car ils peuvent jouer avec l’image des marques. Les consommateurs, parce qu’ils achètent des produits collectors, quasi uniques. Et les marques, en raison des ventes supplémentaires générées. Les événements festifs, sportifs ou culturels sont des opportunités formidables. Les packs créés pour l’Euro de foot en sont un bel exemple. Je vous laisse imaginer le potentiel si nous obtenions l’organisation des JO en 2024 et de l’Exposition Universelle en 2025. D’autant que Paris fait rêver le monde entier. Si nous savons exploiter le made in France aussi bien que les Anglais le made in England, alors notre pays pourrait devenir le centre du Propos recueillis par L. BdC. monde… du packaging !
VICO, partenaire des supporters… à domicile ! À l’occasion de l’Euro 2016 de foot, la marque, supporter des Bleus, signe avec TEAM CREATIF des packagings «Bleu-BlancChips» ! D’avril à septembre, l’opération a été déclinée en impression héliogravure sur 15 références et stickée sur les autres.
1. Europe 1 social club, présenté par Frédéric Taddeï de 21H à 22H le lundi, mardi, mercredi et jeudi.
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EVIAN-AMPHION (74) : Réinterprétation graphique et contemporaine
de la houle du lac Léman. Bois et pierre ménagent de larges ouvertures pour privilégier la lumière naturelle le jour et un éclairage chaleureux la nuit. ARCHITECTES : Uruk V (75) et Atelier 4+ (69).
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CORA mise sur la
co-conception Moderniser son parc commercial et en profiter pour que chaque site soit unique : telle est l’ambition de Galimmo la foncière de Cora. Privilégiant l’ancrage local, elle invite des personnes concernées par les projets à collaborer à des ateliers. Accompagnés par une équipe d’experts, ils donnent forme à « leur » centre commercial. IC le Mag a participé à la réinvention de celui de Rennes.
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40 000
ARCHITECTURE ESPACE
En euros, le coût d'un atelier de co-conception
O
rganiser des tables rondes pour sonder le ressenti des clients n’est pas nouveau. Il est en revanche inédit de pousser la démarche au point de rassembler, dans le cadre de plusieurs journées ateliers, un panel aussi varié de participants. Dès 9 heures ce mardi là, des consommateurs, des commerçants de la galerie marchande, des employés de l’hypermarché Cora (caissière, chef de rayon, etc.) et des élus locaux sont réunis dans une salle du centre commercial Cora de Rennes-Pacé, soit une quarantaine de personnes au total. Pour les accompagner, une équipe pluridisciplinaire constituée d’Abria, cabinet conseil en innovation, expert en co-conception axée autour de l’expérience utilisateur, et de l’agence d’architectes Outsign, reconnue pour conjuguer architecture et design global. Grâce à une succession de jeux de rôles, d’ateliers et d’échanges, les équipes d’Abria et de Outsign aident pas à pas les participants à imaginer l’aspect extérieur et l’ambiance intérieure du Cora Rennes-Pacé de demain. Une fois n’est pas coutume, les points de vue se confrontent et les architectes ne sont pas seuls à tenir le crayon. « Appréhender un projet en fonction de la singularité d’un lieu et mettre le geste architectural au service de son histoire, être sensible aux attentes du maître d’ouvrage en tenant compte de celles des clients finaux : c’est ce qui fait l’ADN de notre agence, explique Marc Dölger, architecte et cofondateur de Outsign. Nous sommes donc prêts à accueillir ce mode de création participative comme une façon de réaliser une image rêvée du projet. » Pour autant, il ne faut pas s’attendre à ce que les participants fassent le projet à la place des professionnels. Impossible de laisser les usagers partir d’une page blanche. Plan fonctionnel du site, façade,
RENNES-PACÉ (35) : Référence à l’océan tout proche, des voiles de métal donnent une identité forte à la façade tout en aménageant un passage abrité le long du bâtiment. ARCHITECTES : Outsign (75) et AUDFI (92).
COLMAR-HOUSSEN (68) : une interprétation contemporaine
du village Alsacien où le bois est omniprésent. Les clients voulaient retrouver des signes identitaires très régionaux (cigogne, dentelle, etc.). Des références intégrées au projet sans tomber dans le pastiche régionaliste. ARCHITECTES : Outsign (75) et AUDFI (92).
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ARCHITECTURE ESPACE
signalétique et théâtralisation intérieure : en charge de cette approche 360°, Outsign fournit aux ateliers une matière à penser récoltée par son pôle « tendances ». Ainsi, pour réinventer la façade, lors du premier workshop, l’agence montre des images architecturales très typées issues de réalisations de Jean Nouvel, de Zaha Hadid… Autant de supports pour commencer à se projeter, à discuter. Les architectes repartent avec des pistes créatives et reviennent lors du second workshop avec deux propositions architecturales, afin de conserver un espace de choix. « Dans le projet de Colmar, comme dans celui de Rennes, au-delà d’une identité régionale forte, les ateliers révèlent une envie de modernité et donnent naissance à des choix audacieux », se réjouit Marc Dölger. Idem pour décider de l’ambiance intérieure de la galerie commerciale. « Fournir des échantillons de caractères rassure les groupes de travail qui, du coup, osent et construisent avec nous des scénarii engagés ». L’écueil de voir se dessiner des projets fades issus du consensus mou est écarté par la liberté créative sincère laissée par la direction de Cora aux ateliers, par le solide travail effectué en amont, ainsi que par la méthodologie dynamique adoptée par les experts d’Abria et de Outsign. Les créatifs ne sont-ils pas trop frustrés par la co-conception ? « Au contraire ! Architectes ou designers, nous avons une exigence élevée en termes de qualité et d’originalité, et nous avons vite perçu que la co-conception donne davantage d’aspérités aux projets. » Quant aux usagers, IC le Mag peut en témoigner, ils sortent de cette expérience galvanisés, fiers et heureux d’avoir apporté leur pierre à l’édifice de ce qui sera bientôt leur centre commercial. L. BdC.
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QUI FAIT
QUOI ?
− Maîtrise d’ouvrage : GALIMO pour CORA − Maîtrise d’œuvre partagée : OUTSIGN (75) pour la conception architecturale intérieure, extérieure et le suivi, et AUDFI ARCHITECTES & ASSOCIÉS (92) pour la réalisation du chantier
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CORA MISE SUR LA CO-CONCEPTION
« LA COCONCEPTION CONVOQUE LE GÉNIE COLLECTIF » Directrice du développement des galeries Cora en France, Belgique, Roumanie et au Luxembourg, Sophie Bouriez a initié la démarche de co-conception chez Cora. Avec Eric Ravoire, directeur immobilier de la foncière, elle co-pilote la démarche, site par site. Détail d’une philosophie au service de l’efficacité. Qu’est-ce qui a éveillé votre intérêt pour la co-conception ? J’ai participé à plusieurs projets pour Cora, avec une approche classique que j’appellerai « verticale » : le maître d’ouvrage et l’architecte imaginent ce qu’ils pensent être bon pour l’usager, sans lui demander son avis. Cela produisait des projets dont le fond et la forme n’étaient pas en phase avec les besoins des usagers. Le côté participatif est dans l’air du temps, mais c’est une rencontre avec Abria, agence de conseil en innovation centrée sur l’humain, qui a attiré mon attention. Le cadre était autre : aider la Croix Rouge à simplifier des process devenus trop lourds, en impliquant dans la réflexion des bénéficiaires et des bénévoles. Enthousiasmée par la pertinence de la méthode et par ses résultats, j’ai pensé qu’il serait innovant d’intégrer nos clients et collaborateurs dans l’équipe de conception des projets. Ainsi est né, en Belgique, le projet Mozaïk, commerce innovant, co-conçu par les clients. Je crois beaucoup à la transposition d’idées et de méthodes d’un monde à l’autre. L’innovation naît de là.
ARCHITECTURE
CORA MISE SUR LA CO-CONCEPTION
ESPACE
« LA CO-CONCEPTION CONVOQUE LE GÉNIE COLLECTIF » (SUITE) Inclure les clients dans la démarche créative met les architectes dans une situation très originale. Pourquoi ce parti-pris ? Moi-même architecte, je sais que nous avons souvent tendance à nous lancer rapidement dans la forme. La phase du « pourquoi et pour qui ce projet ? » est parfois trop rapide, du fait aussi des maîtres d’ouvrage qui imposent un rythme contraint, au détriment de la phase de conception. Avant de prendre leur crayon, je les invite à travailler au contact des usagers pour comprendre leurs besoins réels.
Co-concevoir implique-t-il de renoncer à afficher partout la même identité ?
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Donner une identité ajustée est un choix, pas un renoncement. Pour certaines enseignes, avoir une identité « bulldozer », reconnaissable à des kilomètres, peut se justifier. Chez Cora, qui fait de la proximité client un argument et une force, nous pensons que les usagers sont les mieux placés pour savoir ce qu’ils souhaitent et ce dont ils ont besoin localement. Pour preuve, les projets issus des ateliers ne ressemblent à rien d’existant. Chaque site ayant des clients différents, nous accueillons des façades très originales, dont l’identité visuelle traduit la diversité. Tous les projets ont cependant une colonne vertébrale commune : la co-conception !
Est-ce cher de faire de la co-conception? Il est un peu tôt pour le vérifier, mais bien mené, cela doit être moins coûteux qu’un projet classique. Cette démarche a pour vocation l’optimisation. Prendre du temps en amont, être clair sur les objectifs, pointu sur les choix architecturaux, de design ou de signalétique, évite les reprises de chantiers. L’objectif est aussi de mettre l’argent au bon endroit. De trouver la solution technique la plus adaptée. Il ne s’agit pas faire du low cost, mais d’investir le juste nécessaire. Il faut être agile, ingénieux, jouer avec les matières et les matériaux pour obtenir l’effet visuel choisi lors des ateliers. C’est un travail très axé sur la perception. Sur un budget total de 10 à 12 millions d’euros par site (rénovation/extension), le coût des ateliers, inclus dans le poste « études », s’élève à environ 40 000 euros. Sachant qu’au final, il participe à une meilleure maîtrise des dépenses.
Quels gains en termes d’image ? Les participants aux ateliers perçoivent l’engagement bienveillant et sincère de la co-conception. Avoir mis un peu de soi dans les projets favorise l’appropriation des lieux de vente. Cela fédère les parties prenantes, en externe comme en interne. Tous deviennent de formidables ambassadeurs de ces projets. La co-conception « décoiffe », mais convoque le génie collectif, au sens de « bon génie ». Pour Cora, il s’agit d’une démarche innovante et engagée, pour et avec l’humain, compatible avec une ambition commerciale puisque l’on atterrit sur de vraies solutions. Propos recueillis par L. BdC.
Architecte scénographe chez Zelphis avant de prendre ses fonctions au sein de Cora, Sophie Bouriez est aussi inventrice (médaille d’or du Concours Lépine et médaille d’or de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle pour son équerre millimétrique), co-créatrice, avec le designer Arik Levy, du Galet Water Life (un dévisseur de bouchon universel), et une habituée des jurys. Une femme et une professionnelle de conviction qui croit en la vertu de la diversité des talents au service de l’innovation, pour une vie meilleure.
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FLORENT HUILLE
directeur commercial de La Poste, branche Services, Courrier Colis.
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PAPIER ET DIGITAL, UN DUO GAGNANT
La 6e édition des Trophées du Média Courrier s'est tenue en septembre dernier au Palais de Tokyo. Ouverte à tous les annonceurs, institutionnels et agences de communication, cette cérémonie consacre les meilleures campagnes de marketing direct BtoB, BtoC et institutionnelles réalisées par les entreprises françaises sur le territoire national ou à l’étranger. Retour sur cet évènement avec Florent Huille, directeur commercial de La Poste, branche Services, Courrier Colis.
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MARKETING MESSAGE
LES PROJETS RÉCOMPENSÉS
IC : La Poste est à l’origine de ce concours. Qu’est-ce qui a motivé sa création ? Florent HUILLE : Le courrier publicitaire n’a
aucune raison de céder du terrain. Loin d’être ringard, c’est le média le plus apprécié des Français : non intrusif, consulté à des moments choisis, il est le plus efficace en termes de taux de mémorisation1. Les Trophées du Média Courrier constituent un moyen de mettre en lumière ses atouts méconnus, ses aspects les plus innovants et son efficacité décuplée lorsque, intégré à une stratégie cross-canal, papier et numérique sont associés.
APICIL
Outil de prospection innovant alliant papier et digital, permettant aux conseillers d'aller virtuellement à la rencontre des décisionnaires d’entreprises.
Qu'ont révélé les projets présentés cette année ? La créativité est indéniablement au cœur de tous les projets récompensés. C’est flagrant avec le Grand Prix du jury Solution Business, pour lequel le groupe Apicil, mutuelle santé, a fourni à ses conseillers des outils de prospection incluant un dispositif de réalité augmentée dans un support de format postal. Mais aussi avec l’opération menée par Axa France, qui a inséré une pastille odorante à ses mailings, avant-goût très évocateur de la machine à café, cadeau client mis en jeu par l’assureur. La diversité et la créativité de toutes ces réalisations donnent des idées aux annonceurs qui, souvent, méconnaissent les atouts du média courrier, mais aussi aux agences qui ne pensent pas suffisamment à le préconiser. Si les Trophées font la démonstration des multiples possibilités du média courrier, ils prouvent aussi, ROI2 à l’appui, son remarquable impact lorsqu’il est combiné, par exemple, aux technologies digitales. Efficace et personnalisé, ce média a d’ailleurs vocation à devenir encore plus personnalisable grâce aux performances sans cesse grandissantes de la data.
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FEDRIGONI
Ce triptyque format A5 imprimé sur papier de création noir teinté dans la masse combine plusieurs techniques d’ennoblissement. Imprimé et fabriqué sur-mesure, avec un timbre et enveloppe personnalisés.
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MARKETING MESSAGE
PAPIER ET DIGITAL, UN DUO GAGNANT
LES PROJETS RÉCOMPENSÉS (SUITE ET FIN)
En six ans, les évolutions technologiques, notamment en termes d’impression, ont-elles influencé les campagnes ?
RENAULT 70
Intégration sur chaque double page de la technologie ONprint. Via une application, le prospect visualise une série de vidéos dédiées aux technologies de la Nouvelle Mégane. Un vernis sélectif met en regard équipements de la Nouvelle Mégane et situations de dynamiques (ski parabolique, etc.).
Le jury a été frappé par le niveau d’exécution des supports (choix des papiers, précision de l’impression et des finitions) à l’instar de la campagne Renault pour le lancement de la nouvelle Mégane, dont la qualité reflète totalement celle revendiquée pour ses véhicules. Idem avec Fedrigoni France, fabriquant de papiers de création qui a conçu un mailing sous forme de teaser élaboré afin d’annoncer la sortie d’un cahier de tendances très qualitatif et donc d’inciter à réserver un exemplaire. Autre surprise cette année, la récompense attribuée à deux projets associant le média courrier avec la remise commentée en main propre. Cette mission, confiée au réseau de facteurs, montre à la fois l’importance du « facteur humain » et la capacité de réinvention permanente du média courrier. Propos recueillis par L.BdC.
1. Le taux de mémorisation ou bêta de mémorisation (ß), coefficient créé par le mathématicien Armand Morgensztern, mesure le pourcentage d’individus ayant mémorisé le message suite à une exposition et capables de restituer la publicité dans son contexte. Il dépend du média et du nombre de visualisations par la cible. 2. ROI (Return On Investment) : retour sur investissement.
Bêta de mémorisation
61 % TÉLÉVISION : 17 %
MÉDIA COURRIER :
AXA
Premier mailing rendu odorant en grattant une pastille au centre du dépliant joint au document.
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* Source : Zysla Belliat, directrice M.M.Z. Conseil
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UN MARKETING
QUI A DU
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NEZ ! La dimension émotionnelle est aujourd’hui pleinement intégrée au processus de consommation et le marketing olfactif fait parler de lui depuis quelques années déjà. Quelques pionniers ont investi dans ce champ d’application afin de proposer des solutions qui ont du nez. Décryptage avec les encres odorantes, le papier parfumé et le doming olfactif.
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BOÎTE À OUTILS
LE PAPIER PARFUMÉ Là encore, une solution préexistait : l’imprégnation. Il s’agit d’un papier buvard imprégné de parfum par bain sous alcool. Une technique qui, néanmoins, empêche le pelliculage ou la pose de vernis et limite la technique du marquage à chaud car l’alcool attaque l’ennoblissement du papier. Mais la société lyonnaise iDscent (Bron) propose une solution totalement innovante : l’application de parfum dans les fibres de papier. Concrètement, des capsules sont incorporées directement dans la fibre de papier par compression d’air. Baptisée Scentest, la solution d’iDscent apporte plusieurs avantages : la fidélité des fragrances, une rémanence importante (plusieurs mois, voire années), la possibilité de réaliser des pelliculages mat ou brillant et des découpes à la forme, l’opportunité d’imprimer en quadrichromie et de faire du marquage à chaud… Le produit, durable, n’est alors plus un simple échantillon, mais un véritable objet que l’on garde et utilise.
• PROCÉDÉ : tous types d’impression • SUPPORT : papier
QUI FAIT
QUOI ? Quelques exemples de réalisations sur papier parfumé Scentest. Parfumage et façonnage : IDSCENT (69) Impression : SB GRAPHIC (77) et IROPA (76)
Des capsules de parfum sont incorporées dans la fibre de papier par compression d’air
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UN MARKETING QUI A DU NEZ !
LES ENCRES ODORANTES
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Les encres odorantes utilisent la technique de la micro-encapsulation, qui n’est plus une innovation, mais dont une entreprise comme Mistral Graphic (Carcassonne) s’est fait une spécialité. Concrètement, une huile essentielle est emprisonnée dans une capsule de résine étanche, ensuite incorporée dans des encres à l’eau, encres UV à l’eau ou vernis à l’eau. Lorsque le support, une fois imprimé, est frotté ou touché, les microcapsules se cassent et libèrent les odeurs. On distingue trois types de capsules. Les mélamines, à l’étanchéité maximum (donc aux effets plus longs dans le temps), servent essentiellement dans les domaines graphiques et de la décoration, pour des applications standards. Les gélatines, plus poreuses, à la durée de vie plus courte (mais qu’il n’est pas nécessaire de frotter) sont notamment destinées aux applications alimentaires, pour des supports à gratter, lécher, voire manger. Enfin, les silicones, dont la porosité peut être adaptée, sont essentiellement utilisées pour des applications cosmétiques en raison de leur caractère hypoallergénique. Ces encres peuvent être plus ou moins transparentes ou couvrantes, et la couleur peut être adaptée à l’arôme choisi. La société Mistral Graphic, qui travaille, pour ses huiles essentielles, avec des spécialistes de la région de Grasse (Mane, Expression Parfumées, TechnicoFlore), propose plus de 120 références d’arômes et développe également des produits sur-mesure. PROCÉDÉ : sérigraphie, flexographie, • héliogravure, peinture/spray, offset (très limité) • SUPPORT : papier, carton, plastique, textile et verre
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QUI FAIT
QUOI ? Le timbre officiel de l’Euro 2016 de football intégrait une encre odorante diffusant une odeur de gazon fraîchement coupé. Impression : PHILAPOSTE, IMPRIMERIE DES TIMBRES DE LA POSTE (24) Conception graphique et mise en page : AGENCE HUITIÈME JOUR (75) Encre odorante : MISTRAL GRAPHIC (11)
Les encres odorantes utilisent la technique de la micro-encapsulation d’huiles essentielles
BOÎTE À OUTILS
LE DOMING OLFACTIF Ici aussi, c’est une technique relativement éprouvée qui se trouve révolutionnée : le doming. Support imprimé adhésivé sur lequel on dépose une résine de polyuréthane transparente qui protège le visuel de toute agression extérieure (notamment les rayons UV), le doming intègre désormais une composante olfactive grâce à la marque Synia (société Wizzcom). L’entreprise montpelliéraine a investi 18 mois en recherche et développement pour développer cette technologie brevetée unique au monde. Concrètement, Synia encapsule dans la résine de polyuréthane un jus parfumé (et adapté à la résine) au moment de la polymérisation. Le doming ainsi créé possède une durée de vie « olfactive » d’un an en moyenne ! Grâce à cette technologie, Synia est en mesure de créer ou de reproduire n’importe quelle odeur dans un doming unique, qui pourra ensuite être déposé et protégé à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). « Odorat, vue, toucher : avec ce doming intelligent, on fait appel aux trois sens les plus importants pour un support de communication », explique Sylvain Maillard, gérant de Synia. Les marchés de l’alimentaire et des cosmétiques sont bien évidemment les premiers concernés par cette nouvelle technique, mais plus largement tous les secteurs qui peuvent développer une identité olfactive. D’ailleurs, le premier projet de doming olfactif Synia a été signé avec le groupe Beiersdorf (crème Nivea), pour la création de joues de linéaire en PVC pour hyper et supermarchés.
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« Odorat, vue, toucher : avec ce doming intelligent, on fait appel aux trois sens les plus importants pour un support de communication » Sylvain Maillard, gérant de Synia
• PROCÉDÉ : doming SUPPORT : support non poreux pour l’imprimé • adhésivé, tous supports pour le produit fini
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UN CHIFFRE
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CHAÎNES DE PRODUCTION
en sérigraphie chez Lézard Graphique
LA
SÉRIGRAPHIE FAIT SA RENAISSANCE ! Imprimeur, sérigraphe, conseiller technique, créatif… Jean-Yves Grandidier, fondateur de l’atelier de sérigraphie Lézard Graphique, est un prestataire « à l’ancienne » qui n’a jamais été autant d’actualité. Fidèle depuis toujours à ses principes de travail, il incarne paradoxalement le renouveau de la sérigraphie, technique d’impression qui s’offre aujourd’hui une seconde jeunesse.
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LE LÉZARD « J’ai créé Lézard Graphique en 1979. Nous sommes un atelier d’impression sérigraphique et nous avons introduit l’impression numérique dans notre activité depuis une dizaine d’années. En sérigraphie nous n’imprimons qu’à plat – ni volume, ni textile – mais sur tous supports. Notre petite taille est une force car elle nous offre de la souplesse et une très grande réactivité face aux demandes des clients. Nous travaillons beaucoup avec le secteur culturel (musées, salles de spectacle vivant), avec des graphistes et des artistes (Tomi Ungerer, Robert Combas), mais également pour des grands comptes issus de la grande distribution, de la banque ou du prêt-à-porter… Nous aimons les moutons à cinq pattes, les projets qui sortent de l’ordinaire, les demandes originales.
« Dans les écoles d'art, les ateliers de sérigraphie sont pris d'assaut »
CON-
TEXTE La sérigraphie revient sur le devant de la scène. Après un âge d’or où même les affiches 4x3 étaient imprimées en sérigraphie, cette technique est tombée en désuétude, ringardisée par l’impression numérique dont on a pu penser, à tort, qu’elle remplacerait toutes les autres solutions d’impression. Pourtant, certains clients très exigeants, notamment dans le monde du luxe, sont toujours restés fidèles à la sérigraphie (pour des besoins en PLV par exemple), tout comme de nombreux artistes, parfois très célèbres. Une renaissance qui s’explique par un retour à la qualité, au « toucher » du produit, à la couleur parfaite… dans un contexte où les marques ont un besoin impérieux de sortir du lot, de « dénoter ». C’est auprès d’imprimeurs comme Lézard Graphique que les annonceurs audacieux trouvent l’expertise, le conseil et ce « grain de folie » qui valorisent leurs campagnes et produits.
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ENTREPRISE LÉZARD GRAPHIQUE
Les gros imprimeurs ont uniformisé leur production. Idem pour les fournisseurs d’encre et de papier. Mais chez Lézard Graphique, nous avons fait le choix de rester artisan, de ne pas grossir, de se concentrer sur des niches et de s’amuser avec des produits hors-normes. Nous sommes capables de travailler pour la grande distribution le matin et avec un artiste l’après-midi. Il nous faut jouer sur nos forces et nos spécificités. Le numérique ne permet que la quadri, mais la sérigraphie permet de jouer avec la couleur. C’est un art qui demande de la créativité, de la réflexion ».
VALEUR AJOUTÉE « Si des artistes et graphistes de renommée internationale travaillent avec nous, ce n’est pas juste pour nous envoyer un fichier à imprimer. Nous sommes toujours partie prenante du projet, nous jouons pleinement notre rôle de conseil. Il y a encore 25 ans, toute agence de pub moyenne avait un chef de fabrication. Aujourd’hui, même chez les plus grosses agences, il n’y en a plus. Seuls les graphistes expérimentés sont sensibles aux questions techniques. Mais trop d’imprimeurs se sont tirés une balle dans le pied en laissant tomber cette expertise. Certains fournisseurs de papier n’envoient même plus leurs produits originaux aux imprimeurs car ils savent qu’ils finiront à la poubelle, la plupart ne voulant surtout pas s’embêter à devoir reprogrammer leurs machines. Les échantillons arrivent donc directement chez les clients finaux. Comme je l’explique aux étudiants en école d’art : “Emmerder vos imprimeurs, c’est vous le prescripteur”. Pourtant, sublimer le papier, ce n’est pas ajouter des artifices technologiques, mais bien trouver une adéquation parfaite entre le papier, l’image et la destination du produit fini. Nous demandons par exemple d’obtenir, avec le fichier PDF, un fichier natif pour pouvoir intervenir dessus, car une image peut toujours être adaptée au mieux à notre technique d’impression. Nous faisons également de la photogravure pour les catalogues des maisons de prêt-à-porter avant qu’ils ne partent en impression offset, un service qui n’existe plus du tout en France aujourd’hui. Cette expertise et ces conseils servent la qualité. Quand vous prenez votre produit en main, il faut qu’il y ait une sensualité ».
LE RENOUVEAU « Je suis un pur autodidacte : à l’époque où j’ai commencé, le niveau de qualité était inférieur, on pouvait donc faire ses armes sans trop de dommages. Aujourd’hui, sans matériel et sans compétences, il est très difficile de débuter en sérigraphie. Pourtant, je
constate un vrai renouveau de la discipline, porté notamment par la microédition et le secteur culturel. Dans les écoles d’art, les ateliers de sérigraphie sont pris d’assaut par les étudiants. Ils produisent, ils apprennent, ils créent… Sur internet, beaucoup de vidéos tentent de démocratiser les techniques et certains ouvrages sur le sujet connaissent un succès impressionnant. Et chez Lézard Graphique, nous accueillons entre 10 et 15 stagiaires par an. Je crois au métier de sérigraphe. Il y aura toujours de la place pour des petites structures artisanales qui proposeront de la qualité, de la créativité et de l’originalité. » Propos recueillis par F. Z.
77 Le coq hardi,
déguisement pour enfant réalisé par la designer Perrine Vigneron, en collaboration avec Gilles Belley, pour l’exposition « Le Bestiaire », lors de la Biennale internationale du design de Saint Etienne 2015. Impression : Lézard Graphique.
TECH -NIQUE
La sérigraphie est une technique d’impression qui consiste à faire passer de l’encre au travers d’un écran (toile) à l’aide d’une racle. Souvent comparée à l’impression au pochoir, celle-ci offre l’immense avantage de pouvoir personnaliser de nombreux supports différents (papier, carton, PVC, textile, plexiglas…) et ce, en une ou plusieurs couleurs. Utilisée pour les productions de moyennes et grandes séries, c’est l’une des techniques d’impression les plus anciennes. Grâce à une évolution constante de la méthode, elle permet aujourd’hui l’utilisation d’encres spécifiques, gonflantes, pailletées ou à effets spéciaux qui, alliées au mélange de technicités innovantes (mylar, résines transparentes, strass, etc.), apportent une touche supplémentaire de créativité.
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Nous sommes spécialisés dans la création et la fabrication d’objets de décoration et de mobilier en bois pour particuliers et professionnels. Nous proposons également un service de découpe numérique sur mesure pour de l’aménagement d’intérieur.
Drapeaux, beachflags, kakémonos, banderoles, nappes, roll’up, X banner, displays, chiliennes, parasol… personnalisés. Fabricant français depuis 1967.
Dép. 69
www.instagram.com/maison_fifteen
Dép. 83
www.macapflag.com
LEZARD GRAPHIQUE
GRAIN DE COULEUR
Lézard Graphique a été créé en 1979. Notre activité principale : la sérigraphie, avec élargissement au numérique, dans des domaines variés : PLV, signalétique intérieure…
Grain de couleur est le spécialiste de l'impression numérique sur textile et en particulier sur les fibres naturelles. Grain de couleur vous accompagne dans la réalisation de votre projet de A à Z.
Dép. 67
www.lezard.fr
Dép. 69
www.grain-de-couleur.com
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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #1 JANVIER 2017
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