IC LE MAG #12

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GRAND ANGLE

INNOVATION

COMMUNICATION LUMINEUSE : SO WATT ?

L’ÉLECTRONIQUE IMPRIMÉE POUR LA COMMUNICATION VISUELLE

PERSONNALISATION : LES MARQUES EN QUÊTE DE SENS



ÉDITORIAL

À l’heure de l’urgence climatique, la personnalisation à outrance, des produits comme des lieux, a-t-elle du sens ? Les aspirations des consommateurs en la matière sont parfois difficiles à appréhender. D’un côté, ils ont pris goût au sur-mesure, partout et pour tout, de leur pot de Nutella à leurs sneakers, en passant par leur papier peint ou leur paquet de M&Ms. De l’autre, ils militent pour des productions plus responsables et plus locales, et sont friands de « no pack », d’authenticité, voire de décroissance. Côté marché, ce n’est pas la panique, mais presque. Défiées par des consommateurs de plus en plus eng(r)agés, les grandes marques sont nombreuses à vouloir remettre du sens dans leur communication. Elles ont aujourd’hui tous les outils pour le faire. Les nouvelles technologies print et digitales ont fait la preuve de leur performance et de leur efficacité. Tout (ou presque) est désormais réalisable. D’autant qu’au-delà des équipements matériels à la pointe de l’innovation, les prestataires de services d’impression ont également su intégrer des compétences (design, marketing, digital) qui leur permettent d’accompagner les marques de la conception jusqu’à la réalisation de leurs projets les plus fous. Reste désormais à définir quels sont les bons usages de ces nouvelles ressources, afin d’aller plus loin que le simple effet « wahou » et d’injecter du sens dans cette quête de personnalisation. C’est l’objet de notre dossier. À l’instar de ces imprimeurs « nouvelle génération », Industries Créatives s’efforce d’être un outil d’accompagnement au service de la créativité des professionnels du marketing et de la communication. Et pour aller plus loin que la veille et l’analyse des tendances en matière de personnalisation, pour permettre à ses lecteurs de passer encore plus facilement de l’idée à sa concrétisation, votre magazine continuer d’évoluer. La rubrique Du Côté de la Fab’, consacrée à l’actualité des prestataires de services, prend de l’ampleur et devient IC Fabrication. News, reportages, focus, tribunes, regards croisés, interviews : étoffée d’une vingtaine de pages, agrémentée d’une nouvelle maquette à l’identité affirmée, IC Fabrication pousse les portes des ateliers. Objectifs : aller à la rencontre des imprimeurs et prestataires de communication visuelle, valoriser les savoir-faire de ces entreprises qui mettent en œuvre les idées des créatifs, et tenter de rapprocher donneurs d’ordres et prestataires autour d’un langage commun. Un magazine pour s’inspirer et pour réaliser ses projets, ça aussi ça fait sens… Florent Zucca, Rédacteur en chef

Retrouvez aussi IC LE MAG / Industries Créatives sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn) et sur notre nouveau site www.lemag-ic.fr

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1| ÉDITORIAL

#12 NOVEMBRE 2019

Personnalisation : la quête de sens Par Florent ZUCCA, rédacteur en chef.

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GRAND TÉMOIN

Hélène MAILLET, directrice de la stratégie et de l’innovation de MARKET VALUE.

20| DOSSIER ESPACES, MESSAGES, PRODUITS

© Muzéo

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PERSONNALISATION :

LES MARQUES EN QUÊTE DE SENS En couverture : Sous la marque Papier Machine, les designers Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage conçoivent des jeux ludo-éducatifs en papier, imprimés avec des encres conductrices par un sérigraphe traditionnel. © Panoplie

À l’heure de l’urgence climatique, la personnalisation à outrance, des produits comme des lieux, a-t-elle encore du sens ? Les aspirations des consommateurs dans ce domaine sont parfois difficiles à comprendre. D’un côté, ils ont pris goût au sur-mesure partout et pour tout, de leur pot de Nutella à leurs sneakers, en passant par leur papier-peint ou leur paquet de M&Ms. De l’autre, ils militent pour des productions plus responsables et plus locales et sont friands de no pack, d’authenticité, voire de décroissance. Côté marché, ce n’est pas la panique, mais presque. Défiées par des consommateurs de plus en plus engagés, les grandes marques sont nombreuses à vouloir remettre du sens dans leur communication. Elles ont aujourd’hui tous les outils pour le faire : les technologies print, comme digitales, ont fait la preuve de leur performance et de leur efficacité. Reste à définir désormais quels en sont les bons usages.

ÉDITION : 656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon Cedex 01 - Tél. +33 (0)4 78 30 41 73 - Fax. +33 (0)4 78 30 41 79 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Nathalie Grosdidier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Guillaume Abou, g-abou@656editions.net RÉDACTEUR EN CHEF : Florent Zucca, 04 78 30 35 06, florent@656editions.net MARKETING ET PARTENARIATS : Aurélie Lamandé, aurelie.lamande@656editions.net ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Cécile Jarry, Florent Zucca, Chantal Delgado, Emmanuelle Hebert, Céline Collot DIRECTION ARTISTIQUE ET RÉALISATION : François Jaillet PUBLICITÉS : Emilie Eggenschwiller, emilie@656editions.net, 06 66 88 14 87 - Pierre Jeammet, pierre.jeammet@656editions.net, 04 78 30 35 48 ABONNEMENT : florent@656editions.net PRIX AU NUMÉRO : 25 euros TARIF ABONNEMENT pour 1 an (4 numéros) : 80 euros

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IDÉES À SUIVRE Un trimestre à travers l’œil d’IC LE MAG.

EN VUE

HOLD-ON PRODUCTIONS couvre le monde entier avec ses bus.

L’ACTUALITÉ

DES EXPERTS DU SECTEUR DE L’IMPRESSION ET DE LA COMMUNICATION VISUELLE

40| GRAND ANGLE Communication lumineuse : so watt ?

52| INNOVATION Électronique imprimée : nouvel horizon pour la communication visuelle

60| DIGITAL MÉDIA → Convergence DOOH/Mobile : quand l’affichage digital rebondit sur les smartphones → Les actualités du Digital Média

68| ÉVÉNEMENT C!Print : la salon qui met le print dans tous ses états

73| LES NEWS DE LA FAB + les brèves de la fab

78| REPORTAGES → TERRES ROUGES MARQUE SON TERRITOIRE → WALL-TEK SOIGNE L’IMAGE DES MARQUES PENDANT LEURS TRAVAUX

82| BUSINESS → AVS COMMUNICATION CHANGE DE BRAQUET → MÉTROPOLE INVESTIT DANS SON LABO PHOTO → UNE NOUVELLE USINE D’IMPRESSION POUR ADESA-SMARTLABEL + les brèves du business

88| THINK ! Imprimerie en ligne : « LES IMPRIMEURS ONT UNE CARTE À JOUER : CELLE DU MEILLEUR DES DEUX MONDES », une tribune de Ludovic Martin

90| SÉRIE LIMITÉE INNOVA COATS, CRÉATEUR DE FINITIONS COULEURS IMPRESSION ET ROUTAGE :

Jouve S.A., 11 boulevard de Sébastopol, 75001 Paris N°ISSN : 2552-5573 DÉPÔT LÉGAL : à parution COMMISSION PARITAIRE : en cours. Pays d’origine du papier : Espagne - Pas de fibres recyclées - Certification : PEFC - Impact sur l’eau (P tôt) : 0.02 kg/tonne. Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans IC le Mag est interdite sans accord de la société d’édition.

94| REGARDS CROISÉS DANS L’INTIMITÉ DE LA BIENNALE DE LYON AVEC ATC GROUPE

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GRAND TÉMOIN

Hélène MAILLET directrice de la stratégie et de l’innovation, MARKET VALUE

© Market Vzalue

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Directrice de la stratégie et de l’innovation chez MARKET VALUE , l’agence d’architecture retail et branding du groupe Team Créatif, Hélène MAILLET s’interroge sur les façons de redonner du sens aux magasins. Elle est intimement convaincue que c’est en changeant la façon de faire du commerce que l’on pourra changer le monde. Une contrainte créative très motivante pour ses équipes. Rencontre. Propos recueillis par Cécile Jarry

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Pour continuer à exister face au e-commerce, les points de vente capitalisent aujourd’hui sur leur expérience client, avec des concepts qui se renouvellent tous les trois à cinq ans. Comment concilier ce rythme avec un développement plus durable ? Notre façon de consommer a changé. Dans les années 1960 et jusqu’aux années 1980, le consommateur avait le sentiment d’exister en consommant toujours plus. C’était l’âge d’or des hypermarchés. On voulait « avoir ». Puis, progressivement, on est passé au « être », c’està-dire que l’on a voulu donner plus de sens à ce que nous achetions. Aujourd’hui, l’évolution se poursuit. On est en train de passer du « je consomme donc je suis » au « je consomme donc j’agis ». En tant qu’agence d’architecture spécialisée dans le retail et le branding, nous accompagnons ces changements pour redonner du sens au point de vente. C’est un engagement que nous nous sommes fixés au sein de l’agence et que nous proposons à chacun de nos clients. Bien sûr, il est difficile de tout changer du jour au lendemain. Pour formaliser cette démarche d’amélioration continue, nous avons donc créé la « Green Griffe », une check-list qui reprend tous les leviers qu’il est possible d’activer pour faire mieux. Par exemple, pour un pop-up store, on envisage comment réutiliser l’existant ou on prévoit des éléments qui peuvent être facilement enlevés et recyclés.

de lumière et ses panneaux photovoltaïques. Le réemploi est un autre levier d’action : on ne jette rien, on customise et on réutilise. La librairie Suomalainen en Finlande en a fait sa marque de fabrique. Avec les mêmes éléments de décoration, elle change de concept régulièrement. Le deuxième domaine concerne les nouvelles fonctions du point de vente, avec une importante dimension servicielle. La réparabilité des produits est un vrai sujet. C’est le projet WornWear de la marque Patagonia, qui propose de réparer votre parka pour allonger sa durée de vie. Le champion de la fast fashion, H&M, a aussi investi ce créneau avec son service Take Care, qui vous aide à réparer, rafraîchir ou moderniser vos vêtements préférés pour une mode durable. Le même type d’offre est désormais attendu dans l’électroménager. Et si vous ne pouvez pas réparer, vous pouvez recycler. Nike, Sephora, L’Occitane jouent cette carte. Le troisième domaine de notre check-list concerne le bien-être au travail. On sait que la lumière, mais aussi l’acoustique, la qualité de l’air et la température sont des éléments clés pour garantir une meilleure performance. Toute comme l’ergonomie des mobiliers que l’on peut concevoir.

Que trouve-t-on sur cette check-list ? Nous avons quatre grands domaines d’action. Le premier est l’éco-conception. Nous avons pour cela l’immense chance d’avoir avec nous une matériauthécaire, Hélène Boga, qui nous déniche des alternatives pertinentes pour concevoir des magasins autrement, avec des matériaux plus respectueux de l’environnement. Nous portons aussi une attention particulière aux ressources et proposons des solutions pour mieux gérer l’eau ou l’électricité, à l’instar de ce qu’Apple a fait pour son magasin des Champs-Elysées avec son puit

« ON EST EN TRAIN DE PASSER DU “JE CONSOMME DONC JE SUIS” AU “JE CONSOMME DONC J’AGIS” » Hélène MAILLET

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GRAND TÉMOIN

Hélène MAILLET directrice de la stratégie et de l’innovation, MARKET VALUE

Le quatrième levier est celui de l’utilité sociale. Aujourd’hui, on ne va plus dans un magasin seulement pour acheter, mais pour participer à une activité sportive ou prendre un cours de bricolage. Decathlon, avec son concept Decathlon City, est dans cette démarche, avec l’idée de mieux s’intégrer à la vie du quartier, comme un vrai commerce de proximité. Pour une agence, c’est autant de démarches nouvelles qu’il est intéressant de mettre en scène. On a quand même l’impression que certaines marquent jouent le jeu sur un point de vente, à grands renforts de communication, mais quand il s’agit de déployer tout un réseau, ce n’est plus la même histoire. Quelles sont les réactions de vos clients quand ils voient votre check-list ?

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C’est vrai que nous sommes encore à un moment où on en parle plus qu’on ne le démontre. Mais les choses avancent. L’enjeu pour une agence est de réussir à faire redescendre toutes les préconisations des rapports RSE dans le point de vente. C’est une course de fond pour les entreprises et nous sommes le dernier kilomètre. J’aime bien cette phrase de l’Abbé Pierre qui dit : « On ne peut pas, sous prétexte qu’il est impossible de tout faire en un jour, ne rien faire du tout ». Elle résume assez bien notre approche auprès des grands comptes avec lesquels nous avançons, mais une étape après l’autre. On a aussi pour nous cette déferlante de petites marques pour lesquelles la responsabilité environnementale et sociétale fait partie intégrante du concept. Elles bousculent les

« L’INACTION EST LA PIRE DES SOLUTIONS. UNE MARQUE QUI ESSAIE ET QUI FAIT DES ERREURS SERA AUJOURD’HUI PLUS ATTACHANTE POUR LES CONSOMMATEURS QU’UNE MARQUE QUI CAMPERA SUR SES POSITIONS » Hélène MAILLET

géants en érigeant de nouveaux standards. Le réemploi et la réversibilité des lieux sont des idées qui font leur chemin. Le phénomène des pop-up stores dans les centres commerciaux, qui proposent des cellules entièrement personnalisables, aussi. Travailler à des adaptations locales d’un concept est également une piste intéressante. La RSE n’est plus une option ? Absolument. Vous aurez remarqué que l’on ne parle plus de changement climatique, mais d’urgence climatique. Il faut donc avancer, quitte à se tromper. L’inaction est la pire des solutions. Une marque qui essaie et qui fait des erreurs sera aujourd’hui plus attachante pour les consommateurs qu’une marque qui campera sur ses positions. Il faut être dans cette mécanique, le concept parfait n’existe pas. Chez Market Value, on vit cela comme une contrainte créative extrêmement motivante et riche de sens.

La librairie Suomalainen, en Finlande, a fait du réemploi sa marque de fabrique. On ne jette rien, on customise et on réutilise. Avec les mêmes éléments de décoration, la librairie change de concept régulièrement.

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

PACKAGING

TOUT EST BON DANS LE CARTON !

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UNE BRIQUE EN CARTON SANS ALUMINIUM POUR CANDIA

Après trois ans de recherche, le fabricant SIG Combibloc a réussi à mettre au point la première brique de lait sans aluminium. Techniquement, c’est une reformulation de la couche plastique à l’intérieur de la brique qui a permis la suppression du métal. Testée sur le marché par la marque Candia, la nouvelle brique n’utilise que des matériaux biosourcés et recyclés, avec notamment du plastique d’origine végétale. Exit également le film qui entoure les packs : les briques sont présentées dans un carton 100 % recyclé et recyclable. Un suremballage bien pensé, qui peut également servir de display pour des ventes à l’unité en magasin.

LE SAVIEZVOUS ?

Le fabricant britannique d’emballages Rapid Action Packaging révolutionne le marché de la barquette alimentaire. Après six ans de R&D, l’entreprise a réussi à créer une barquette alimentaire en carton - l’Invercote G du groupe Iggesund - capable de retenir la fraîcheur et de prolonger la durée de conservation des aliments jusqu’à 28 jours. Cette nouvelle barquette fait donc aussi bien que le plastique, mais avec du carton. « 85 % de plastique en moins pour ce produit », confirme le fabricant, qui a convaincu l’enseigne Waitrose d’utiliser ce modèle. Avec succès.

À QUOI SERT LE PLASTIQUE ?

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© Iggesund-Waitrose

© Candia

WAITROSE : UNE BARQUETTE ALIMENTAIRE AVEC 85 % DE PLASTIQUE EN MOINS

36 %

SECTEUR DE L’EMBALLAGE


Ils ne vont pas résoudre à eux seuls le problème mondial du plastique, mais ils vont y contribuer. Eux, ce sont les industriels du packaging qui, depuis plusieurs années, mobilisent leurs équipes de R&D pour proposer des alternatives crédibles au plastique. Poussés par des consommateurs de plus en plus engagés, les marques (re)découvrent qu’un simple changement de matière peut parfois faire la différence. Le grand gagnant de cette loterie environnementale est le carton, présenté comme la nouvelle matière miracle du XXIe siècle. À condition qu’il soit issu de forêts durablement gérées.

© Nestlé

L’ORÉAL : UN ÉTUI EN CARTON POUR 2020 ?

FAIRE DES ORIGAMIS AVEC LES NOUVEAUX EMBALLAGES PAPIER DE KIT KAT

Le géant mondial de la beauté est à pied d’œuvre. Avec Albéa, spécialiste de l’emballage cosmétique, L’Oréal ambitionne de produire le premier tube cosmétique fabriqué à base de carton. « Un nouveau développement qui s’intègre parfaitement dans la stratégie packaging du groupe », annonce l'Oréal. C’est la marque La Roche-Posay qui testera en premier les nouveaux contenants, avec ses produits pour le visage et pour le corps. La production industrielle devrait commencer à partir du deuxième semestre de 2020.

16 %

INDUSTRIE TEXTILE

14 %

© L’Oréal

« Notre ambition est de réaliser des emballages 100 % recyclables ou réutilisables d’ici 2025 ». Après avoir affiché ses ambitions en mai dernier, Nestlé est passé à la pratique. La firme vient de lancer, au Japon, pour sa marque Kit Kat, un nouveau packaging en papier « recyclable et réutilisable », avec lequel les clients sont invités à faire de l’origami ! Un premier pas qui peut sembler anecdotique, mais qui ne l’est pas. Le Japon est en effet le premier consommateur au monde de Kit Kat, avec près de 4 millions d’unités vendues chaque jour dans le pays. Avec son nouveau packaging, Nestlé estime pouvoir éviter de consommer 380 tonnes de plastique par an. Seuls les formats les plus appréciés des Japonais sont pour l’instant concernés par ce changement. Nestlé s’est donné jusqu’à 2021 pour convertir toute la gamme.

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BÂTIMENT ET GÉNIE CIVIL

12 % AUTRES 10 % PRODUITS GRAND PUBLIC ET INSTITUTIONNELS 7 % TRANSPORT 4 % ÉLECTRONIQUE 1 % ÉQUIPEMENT INDUSTRIEL

Source : Single-Use Plastics - A Roadmap for Sustainability (ONU Environnement).


IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

© An-Nahar

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PRESSE

AN-NAHAR : LA REVANCHE DE LA PAGE BLANCHE

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Pour protester contre l’incapacité des leaders politiques libanais à s’entendre, ayant laissé le pays sans gouvernement pendant plus de six mois, le célèbre quotidien An-Nahar a publié une édition entièrement vierge, invitant les citoyens à y écrire leurs propres messages aux dirigeants. Une initiative au retentissement international, et couronnée du Grand Prix « Print & Publishing » aux Cannes Lions 2019.


Nous sommes en octobre 2018. Le Liban fait face à une crise institutionnelle inédite. Depuis six mois, le pays est sans gouvernement. Pour cet État aux équilibres (très) fragiles, les conséquences sont désastreuses, la crise politique se transformant en grave crise économique. Les leaders des différents partis, qui n’arrivent pas à s’entendre sur la constitution du gouvernement, ne passent pas une journée sans se répandre dans la presse pour accuser leurs opposants de blocage et se dédouaner de la situation dans laquelle ils ont plongé le pays.

LA PLUS GRANDE RÉDACTION DE L’HISTOIRE. Dans ces circonstances, le célèbre

quotidien An-Nahar décide d’une opération à très forte portée symbolique : le plus grand journal du pays publie, pour la première fois, une édition entièrement vierge. Baptisée « The Blank Edition », cette livrée, conçue avec l’agence Impact BBDO Dubaï, résonne comme un coup de poing. Lors d’une conférence de presse dévoilant le numéro, la rédactrice en chef du quotidien, Nayla Tueni, exhorte les citoyens libanais à s’emparer de cette édition pour y écrire leurs propres messages destinés aux leaders politiques. C’est un raz-demarée. Des milliers de Libanais prennent la plume et font circuler des photos de leurs titres écrits à même le journal, sur le site internet du An-Nahar et sur les réseaux sociaux. Ils constituent alors « la plus grande rédaction de l’histoire ».

ROI, RÉCOMPENSE ET VICTOIRE POLITIQUE. L’initiative dépasse rapidement les

frontières du Liban et fait parler d’elle aux quatre coins du globe. Plus de 100 publications internationales (parmi les plus célèbres, comme le New York Times, le Washington Post ou la BBC) se font l’écho de cette Blank Edition, qui génère également plus de 500 millions d’impressions sur les réseaux sociaux. Contribuant à faire de l’opération un cas d’école en matière de « earned media* ». La Blank Edition réalise aussi les meilleures ventes de l’histoire du quotidien An-Nahar et remporte le Grand Prix « Print & Publishing » aux Cannes Lions 2019, décerné en juin dernier. Mais les Libanais et leur journal ont surtout pu se féliciter d’avoir retrouvé un gouvernement, quelques semaines seulement après la publication de cette édition pas comme les autres. Une preuve du pouvoir des mots… et de leur absence.

* Le « earned media » désigne les expositions dont bénéficie gratuitement une marque sur les réseaux sociaux, blogs et autres espaces personnels, avis et commentaires des consommateurs ainsi que par le biais des reprises presse.


IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

CARDBOARD MUMBAÏ : Dans les espaces éphémères, le carton avait déjà fait ses preuves. Dans l’ameublement aussi. Mais en architecture permanente, pas encore. C’est désormais chose faite à Mumbaï, en Inde, où Nuru Karim, fondateur du cabinet d’architecture Nudes, a relevé le défi en réalisant le Cardboard Mumbaï, un café où tout est en carton ondulé, des murs aux chaises, en passant par les tables et les lampes. Exemple réussi d’un design respectueux de l’environnement et vraie première ! Pire ennemi du carton, l’humidité a été prise en compte. « Tous les tests ont été faits en amont pour fournir la solution la plus pérenne », rassure Nuru Karim, qui a traité tout le mobilier avec de la cire pour éviter la catastrophe au premier café renversé. Mais l’architecte s’est aussi amusé avec le matériau. En particulier pour les murs, qui ondulent en prenant d’étonnantes formes géométriques, offrant au passage un vrai confort acoustique aux clients. Sept mois ont été nécessaires pour créer le café, dont quatre rien que pour la conception du projet et trois pour sa construction. Pourvu que ça dure.

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© Cardboard_Mumbaï/Nudes

LE CAFÉ QUI CARTONNE

ATHEM REMONTE

© Athem

LE TEMPS POUR TAG HEUER Pour célébrer les 50 ans de son modèle « Monaco », TAG Heuer a créé l’événement sur la façade de sa boutique des Champs-Elysées, en habillant sa vitrine d’un cadran géant reproduisant tous les détails de la fameuse montre. Lancée en 1969, premier chronographe automatique étanche de forme carrée de l’histoire de l’horlogerie suisse, incarnant une rupture complète avec les codes esthétiques de l’horlogerie traditionnelle, la Monaco entre dans la légende en 1971, quand Steve McQueen l’immortalise à l’écran dans le film Le Mans. Réalisée par l’atelier de scénographie Athem, la vitrine multiplie les clins d’œil à cette histoire mythique. On notera le tapis imprimé d’un damier rouge et blanc à l’entrée, le cadran réalisé en Dibond alu brossé avec finition peinture, tandis que de part et d’autre de la porte, deux murs LEDs racontent en images l’histoire du célèbre modèle.

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IDÉES À SUIVRE

© Dior

UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

DIOR TOURNE LA PAGE SUR LES CHAMPS-ELYSÉES Sur la plus belle avenue du monde, la nouvelle boutique Dior irradie de beauté. Sa façade événementielle y joue les trompe-l’œil. On y devine celle de l’hôtel particulier du couturier, actuellement en rénovation. Le défi était compliqué. Il a été relevé avec brio par les équipes de l’agence Terres Rouges. Pour concevoir ce projet, le spécialiste en scénographie urbaine a recouvert la façade d’une charpente métallique, ensuite délicatement habillée de toiles imprimées. Chaque détail a été soigné pour créer l’illusion parfaite. Mascarons, bas-reliefs, rien ne manque. Ils ont tous été recréés en polystyrène résiné et colorés à la teinte. La page qui se tourne repose quant à elle sur une structure en bois. Sous la vague, du Dibond miroir sublime le mouvement et le met en lumière. Dommage que tout cela ne soit qu’éphémère...


IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

L’opération était virtuelle, mais néanmoins réelle. Le 5 août dernier, le Silver Spitfire, un avion mythique construit en 1943 et entièrement restauré pour faire un ultime voyage autour du monde, a décollé de l’aérodrome de Goodwood, en Angleterre. Un moment d’anthologie pour les fans d’aviation, auquel ont pu assister des milliers de passagers dans la salle d’embarquement de la Porte K du Terminal 2E de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, grâce à un partenariat inédit signé par JCDecaux Airport Paris, Facebook et la manufacture horlogère suisse IWC Schaffhausen, partenaire principal de l’expédition Silver Spitfire - The Longest Flight. L’heure précédent le décollage, ainsi que le décollage en lui-même, ont été diffusés sur 12 écrans numériques de JCDecaux Airport Paris, dans la salle d’embarquement de l’aéroport, permettant ainsi aux passagers en attente d’assister en direct au départ, en même temps que 200 000 personnes qui ont pu vivre l’événement sur Facebook. La retransmission en direct a été suivie d’une longue séquence d’un « flight tracker », permettant de suivre la trajectoire de l’avion et d’offrir aux spectateurs des images exceptionnelles.

DIGITAL MÉDIA

JCDECAUX TESTE LE « DIRECT » SUR SES PANNEAUX DIGITAUX

© JCDecaux

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JCDecaux Airport Paris s’est associé à la manufacture horlogère suisse IWC Schaffhausen et Facebook pour diffuser un « live stream » sans précédent sur ses mobiliers digitaux. Des milliers de passagers de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle ont ainsi pu assister au départ du fameux avion Silver Spitfire pour son voyage autour du monde. Une expérience unique, qui associe pour la première fois la technologie Facebook Live et la communication extérieure.

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UNE MOBILISATION INÉDITE. Plusieurs équipes de JCDecaux ont été mobilisées pour cette opération (le département créativité et événementiel La Rue-Inspiring Outdoor, la direction des Systèmes d’Information et la direction générale Recherche, Production et Opérations), ainsi que celles du Creative Shop de Facebook. Ensemble, elles ont assuré une connexion en direct fluide et de qualité. « Nous sommes fiers du succès de cette expérience qui a été rendue possible grâce au formidable travail des équipes de JCDecaux Airport Paris qui ont su, en moins de quatre jours, coordonner l’ensemble des intervenants pour réaliser une diffusion live inédite sur des écrans digitaux en format portrait », s’est félicitée Isabelle Fourmentin, directrice générale déléguée de JCDecaux Airport Paris. Pour le groupe français, c’était une première. Jamais auparavant la technologie Facebook Live et la communication extérieure n’avaient jusqu’ici été associées.



EN VUE

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Le covering des moyens de transport en commun est un classique de la communication grand format. Mais si la gestion des espaces publicitaires sur les véhicules des réseaux de transport public est l’apanage des grandes régies, un petit acteur français s’est fait une place sur le marché en abordant une niche délaissée par les mastodontes du secteur : les bus touristiques. Fondée et dirigée par David Bruneau, HOLD-ON PRODUCTIONS déploie aujourd’hui des campagnes dans plus de 200 villes dans le monde, dont 130 en Europe (50 en France), offrant à ses annonceurs, grâce à ses 2200 bus touristiques en régie, une visibilité exceptionnelle auprès d’un public urbain très convoité.

© Hold-On Productions

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EN VUE COVERING : HOP COUVRE LE MONDE ENTIER… AVEC SES BUS

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Chaque jour, deux à trois nouvelles villes dans le monde inaugurent un service de bus touristiques », se félicite David Bruneau, Pdg d’Hold-On Productions (HOP). Des chiffres qui traduisent le potentiel de développement de la régie publicitaire française, spécialisée dans le covering de ces bus qui transportent, un peu partout dans le monde, les touristes urbains à la découverte des centres-villes. Un marché de niche, que David Bruneau et ses équipes ont réussi à transformer en réseau d’affichage de dimension mondiale, en un peu plus de dix ans. Pourtant, le covering des moyens de transport en commun - un classique de la communication grand format - n’est, a priori, pas un marché facile d’accès. Chasse gardée des grandes régies (Clear Channel, JCDecaux, Médiatransports, Exterion), la gestion des espaces publicitaires sur les véhicules des réseaux de transport public représente des marchés aux montants inaccessibles pour une PME. Alors David Bruneau s’est concentré sur un segment délaissé par les mastodontes du secteur. Une intuition qui lui est venue en 2005, lors de son installation à Sallanches, en Haute-Savoie, après 15 années de carrière dans le journalisme à Paris. « La communication grand format était alors en plein boom, on trouvait du covering partout, sauf ici, en montagne, alors que le monde entier vient faire du ski chez nous, explique le dirigeant. J’ai donc construit la régie publicitaire exclusive de tous les bus qui montent en stations. Aujourd’hui, nous couvrons 80 % des stations françaises ».

LA FORCE D’UN RÉSEAU MONDIAL. L’ac-

tivité étant saisonnière par nature, HOP gère aussi des espaces publicitaires dans les salles de cinéma (que la société commercialise auprès de grandes majors souhaitant faire la promotion de leurs films), pour s’assurer des revenus réguliers. Mais avec ses bus, David Bruneau comprend avant tout le monde qu’il tient une opportunité en or. « J’ai pu arriver jusqu’aux bus touristiques car il n’y avait personne ». Les grandes régies délaissaient ces marchés, peu intéressées par des flottes de petites tailles, laissant parfois la place à des imprimeurs, qui géraient ces dossiers par opportunisme. Le Pdg de HOP perçoit alors que le potentiel réside notamment dans la capacité à créer un

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véritable réseau. « Nous avons commencé avec les bus touristiques de Lyon, puis de Marseille et Paris, il y a dix ans », se souvient David Bruneau. Aujourd’hui, HOP assure la régie publicitaire des bus touristiques de 130 villes en Europe (50 en France) et 66 villes dans le monde (hors Europe), dont New York, Shanghai, Pékin, Dubaï, Hong Kong, Singapour, Moscou, Sidney, Le Cap, Rio de Janeiro, Mexico… « Cette ouverture à l’international protège l’entreprise d’un éventuel durcissement de la réglementation sur la publicité extérieure dans un pays ou un autre », estime le dirigeant. Et avec plus de 2200 bus, la société haut-savoyarde offre aux annonceurs une visibilité auprès de 172 millions d’habitants. Affichage mobile par excellence, les bus touristiques ne circulent que sur des itinéraires premium - les cœurs de villes et sites touristiques - des lieux où l’affichage statique disparaît peu à peu. Un dispositif qui permet aux marques de toucher un public très recherché : des actifs (essentiellement CSP +), des consommateurs (mobiles et connectés) et des touristes. « La force de notre réseau nous permet de déployer une campagne partout dans le monde, au même moment », précise David Bruneau.


85 %

des personnes interrogées trouvent que la publicité sur les bus attire le regard.

75 %

des personnes interrogées trouvent que la publicité sur les bus est plus divertissante que les autres formes d’affichage.

© Hold-On Productions

- Les flancs gauches des bus sont, en moyenne, 3,8 FOIS PLUS VUS que les affichages statiques présents dans le même environnement.

STRATÉGIE PRINT + DIGITAL. Équipée d’un studio graphique en interne, HOP accompagne ses clients annonceurs dans la création de leurs visuels. « On ne fait pas du covering comme on fait de la publicité presse ou du 4x3 », explique le dirigeant. Pour l’impression et la pose des adhésifs, l’entreprise fait appel à un vaste réseau de prestataires, mais travaille essentiellement avec le groupe portugais Foco Criativo, basé près de Braga, avec qui HOP a noué une relation de partenariat très étroite. « Dans 50 % des villes, Foco Criativo gère l’impression et la pose. Pour l’autre moitié, nous travaillons avec des imprimeurs et des poseurs locaux, parfois choisis par nos clients », dévoile David Bruneau. Parmi les annonceurs qui utilisent le plus le covering de bus, on retrouve le secteur du tourisme (compagnies aériennes, pays, régions, villes) - qui représente plus de 50 % des clients – et ceux de la téléphonie et du high-tech, de la culture et enfin du beverage. Et certains clients acceptent aujourd’hui de suivre HOP dans sa stratégie d’innovation, qui vise à coupler le covering, communication impactante mais traditionnelle, au digital média. La régie française vient ainsi de mener sa première campagne print et digitale à

- Les grands arrières sont en moyenne 4,7 FOIS PLUS VUS que les affichages statiques présents dans le même environnement et jusqu’à 6,5 FOIS PLUS VUS par les automobilistes. SOURCE : Étude Iligo Clear Channel (2015), échantillon national de 1 108 individus représentatifs de la population des agglomérations de plus de 100 000 habitants.

Marseille, pour le compte de Turkish Airlines : pour accéder aux services digitaux proposés par le bus (adhésivé aux couleurs de Turkish Airlines), les passagers devaient regarder une publicité pour la compagnie aérienne sur leur smartphone. « Et nous étudions la possibilité d’organiser des jeux sur les réseaux sociaux, destinés aux piétons et automobilistes qui voient passer les bus », poursuit le Pdg. Hold-On Productions, qui réalise désormais 90 % de son activité sur la régie de bus touristiques, fait face à une route dégagée.

« LA FORCE DE NOTRE RÉSEAU NOUS PERMET DE DÉPLOYER UNE CAMPAGNE PARTOUT DANS LE MONDE, AU MÊME MOMENT » David BRUNEAU, Pdg d’Hold-On Productions.

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LES MARQUES EN QUÊTE DE SENS

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© Muzéo

À l’heure de l’urgence climatique, la personnalisation à outrance, des produits comme des lieux, a-t-elle encore du sens ? Les aspirations des consommateurs dans ce domaine sont parfois difficiles à comprendre. D’un côté, ils ont pris goût au sur-mesure partout et pour tout, de leur pot de Nutella à leurs sneakers, en passant par leur papier peint ou leur paquet de M&Ms. De l’autre, ils militent pour des productions plus responsables et plus locales, et sont friands de no pack, d’authenticité, voire de décroissance. Côté marché, ce n’est pas la panique, mais presque. Défiées par des consommateurs de plus en plus eng(r)agés, les grandes marques sont nombreuses à vouloir remettre du sens dans leur communication. Elles ont aujourd’hui tous les outils pour le faire. Les technologies print, comme digitales, ont fait la preuve de leur performance et de leur efficacité. Reste à définir quels en Dossier réalisé par Cécile Jarry sont les bons usages.


DOSSIER PERSONNALISATION : LES MARQUES EN QUÊTE DE SENS

TOP TEN

DES PROJETS QUI FONT LA DIFFÉRENCE

Comment s’y prendre pour faire mieux et répondre aux attentes de consommateurs toujours plus militants ? À travers plusieurs exemples de réalisations, dans les domaines du packaging, de l’enseigne, du design d’intérieur et de la communication, voici quelques pistes, qui en appellent beaucoup d’autres…

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Altarea Cogedim, Crescendo et la Ville de Sevran, initiateurs du projet de revitalisation urbaine SWF (Sevran-Westinghouse-Freinville), souhaitaient voir s’élever, au cœur du quartier des anciennes friches de la ville, une œuvre artistique fédératrice qui fasse le lien entre son passé industriel et son futur. L’artiste Vivian Daval a séduit les commanditaires, avec son œuvre Timeline, qui reprend la ligne des toits des usines Kodak et Westinghouse, qui ont longtemps fait partie du paysage urbain de Sevran. Vivian Daval a travaillé exclusivement avec des LEDs basse consommation, des matériaux sans plastique et du photovoltaïque pour l’autonomie énergétique de l’œuvre. Chapeau l’artiste !

Une œuvre responsable, qui ne fait pas de concession à l’esthétique. IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #12 NOVEMBRE 2019

© Y. Deret

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LA TIMELINE RESPONSABLE DE VIVIAN DAVAL


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LA COMMUNICATION CITOYENNE DE CLEAR CHANNEL

Clear Channel joue à plein son rôle d’acteur économique, local et citoyen. Après avoir signé un partenariat exclusif avec le média Brut, créant ainsi une plateforme de contenu qui propose un nouveau type de narration vidéo et sociale aux annonceurs et aux collectivités, le spécialiste en communication extérieure se lance dans la lutte contre le gaspillage alimentaire avec l’application Too Good To Go. Lancé le 16 octobre, ce nouveau service consiste à permettre aux foncières commerciales et aux villes d’utiliser les totems digitaux de Clear Channel pour mettre en avant, de façon ultra-géolocalisée, les commerces partenaires de l’application. Pour un repas sauvé, c’est 2,5 kilos de CO2 économisés. « Nous sommes convaincus de l’utilité citoyenne de notre média et de sa capacité à améliorer la société dans laquelle nous vivons », déclare Emmanuel Pottier, directeur général adjoint en charge de la stratégie et de la transformation digitale de Clear Channel. Ce service pourra être déployé au cœur des villes, afin de dynamiser le tissu économique local et ses commerces. C’est une attente forte des Français, qui sont 68 % à souhaiter avoir accès à des informations sur les commerces de proximité grâce aux écrans digitaux, selon le Baromètre du centre-ville et des commerces réalisé par Clear Channel et l’association Centre-ville en mouvement, pour la quatrième année consécutive.

Une stratégie de contenu à l’échelle du citoyen, avec une véritable utilité sociale.

LA RÉCLAME MADE IN MARCEL

Fin septembre, des codes promotionnels Marcel grandeur nature ont investi l’espace urbain de Paris, sous forme d’œuvres artistiques itinérantes, incarnant les valeurs éco-citoyennes chères au pionnier du VTC responsable. Perchée sur son vaste socle en bois éco-responsable, composée de LEDs et de matériaux recyclables, la première installation était une œuvre interactive lumineuse intitulée « 100%ELEC ». Mise en place dans la station de métro Miromesnil, elle était là pour sensibiliser les Parisiens aux problématiques des énergies propres, tout en expliquant la démarche de Marcel, qui a lancé la première gamme de VTC 100 % électrique en France. Intitulée « ZEROCO2 », la deuxième création a été installée sur le parvis de la Défense. À l’inspiration plus végétale et composée, elle aussi, exclusivement d’éléments naturels, elle représentait une mobilité urbaine plus propre et durable. Au-delà de leur design épuré et de leur composition en matières recyclables, ces créations, imaginées par l’agence We Are Social et le collectif d’architectes Ilot Vert, avaient une vocation pratique et économique, 100%ELEC et ZEROCO2 faisant office de codes promotionnels pour un premier trajet offert avec Marcel (dans la limite de 15€).

© Ilot Vert

© Clear Channel

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Une marque qui ne transige pas avec ses valeurs, même quand elle fait de la promo.

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© HP - Riccobono

PERSONNALISATION : LES MARQUES EN QUÊTE DE SENS

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© HP - Riccobono

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LES MURS IMPRIMÉS DE L’ÉCOLE DE FRÉJUS

« À l’école Saint-François-de-Paule, nous sommes convaincus que la réussite des enfants passe par l’aménagement d’un environnement propice à la créativité », explique Sébastien Martel. En partenariat avec la société Riccobono, ce directeur d’établissement a repensé toute la décoration de son école en ce sens. Au départ, l’idée était simplement d’habiller les fenêtres de l’école de vitrophanies décoratives. À l’arrivée, c’est un projet pédagogique global qui a été réalisé. Murs et fenêtres sont désormais recouverts d’une décoration imprimée, conçue pour améliorer le bien-être des élèves, tout en développant les apprentissages autour de la faune et de la flore. « Nous avons souhaité revoir la décoration dans l’enceinte de l’école sur le thème de la planète, afin d’accueillir nos élèves dans un espace plus chaleureux. Je suis persuadé que cet environnement va contribuer à leur épanouissement et leur permettre de découvrir toutes les richesses de la Terre », se félicite le directeur de l’établissement. Pour réaliser ce projet, Sébastien Martel a fait appel au groupe Riccobono, dont l’expertise en termes de décoration, mais aussi de design d’espace, lui a permis de pousser plus loin son projet initial. Pour le chef d’établissement, la problématique était double : il voulait créer un environnement propice à la créativité pour les enfants, tout en ayant la garantie d’avoir un cadre de travail agréable et sain pour ses élèves. Partenaire du constructeur de machines d’impression HP depuis plus de dix ans, le groupe Riccobono a répondu à ce cahier des charges, en utilisant sa HP Latex R2000 (certifiée UL Greenguard Gold) pour imprimer tous les supports du projet.

Un lieu inspirant pour les enfants, où il fait bon étudier. IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #12 NOVEMBRE 2019



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LE DÉCOR IDENTITAIRE DE LA RÉSIDENCE KANJI

La Résidence Kanji est un projet immobilier de grande ampleur, conduit par Bouygues sur l’ancien site de l’usine Berliet Monplaisir à Lyon. Ici, les constructions en blocs avec des jardins intérieurs laissent la place à un espace ouvert sur l’extérieur. L’architecte du projet a sciemment respecté l’histoire des lieux, avec une organisation des bâtiments en lanières, identique à celle qui existait du temps de Marius Berliet. Pour l’aménagement des parties communes, le promoteur a souhaité continuer sur cette voie. Dans le cadre de la charte « 1 immeuble, 1 œuvre », à laquelle il a souscrit, Bouygues a mandaté le Musée des Confluences pour élaborer le projet. Confiée à l’agence lyonnaise Six&Cie, spécialisée dans la création d’espaces identitaires, sa réalisation a consisté à ressusciter sur les murs des parkings et des ascenseurs de la résidence l’histoire industrielle des lieux. Aidé dans ses recherches par la société Histoire d’Entreprises, Jacques Villié, le directeur de Six&Cie, a exhumé des archives de la Fondation Marius Berliet de magnifiques photos en noir et blanc, clichés qu’il a ensuite mis en scène. « Pour l’habillage des neuf ascenseurs de la résidence, nous avons choisi de raconter l’histoire des lieux. On apprend par exemple qu’en 1913, 3 500 voitures sont sorties de l’usine de Monplaisir, qui occupait alors 48 000 m² et employait 4000 ouvriers. Nous avons aussi exhumé des expressions utilisées par les ouvriers de l’époque comme le blanc-lim’ que l’on allait boire au troquet Chez Marinette », explique Jacques Villié. Aux entrées des parkings, ce sont des tirages en grand format qui ont été installés sous la forme d’adhésifs imprimés. On y découvre une ligne d’assemblage de voitures et l’ambiance de la rue intérieure du site Berliet. « Ces images ont été réalisées à partir de tirages argentiques de l’époque, dont la qualité était exceptionnelle, ce qui nous a permis, grâce à un photograveur et un scanner rotatif, de réaliser ces mises en scène de près de 5 mètres de long », précise le dirigeant de Six&Cie. « Notre pari, avec ce projet, était de faire revivre l’histoire des lieux à travers ses habitants. Et de créer le dialogue autour de cette histoire. C’est plus enrichissant que de parler de la pluie et du beau temps dans l’ascenseur », commente Jacques Villié. Signe que le pari de Six&Cie a été le bon : au moment du démantèlement du site, les habitants se sont mobilisés pour que le portail d’entrée de l’usine soit préservé, avec l’emblème de l’entreprise. Il a été remonté à l’entrée de la crèche et de l’école, créées dans la même rue. « Six&Cie est fière de cette réalisation, qui tisse un lien culturel et social entre une ancienne friche industrielle et un nouveau quartier résidentiel, et surtout entre les nouveaux résidents, leurs invités et les habitants du quartier. C’est cette démarche que le Musée des Confluences et Bouygues Immobilier ont souhaité soutenir », souligne Jacques Villié. Aujourd’hui, l’aventure industrielle perdure à quelques tours de roues de camion de là, sur le site de Vénissieux, devenu propriété de Volvo Trucks, après avoir été Renault Véhicules Industriels.

Des lieux au design identitaire, vecteurs de liens humains.

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© Six & Cie

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© Six & Cie

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Créée en 2014 par Alexis Krycève, la société Gifts for Change propose des objets publicitaires qui servent à financer de grandes causes environnementales et sociales partout dans le monde. Des financements intégrés au business modèle de l’entreprise, dont le succès prouve que l’objet publicitaire peut allier utilité sociale et efficacité économique. « Au départ, il s’agissait de créer un bracelet de cause pour financer un projet de reforestation, explique Alexis Krycève. Mais à la suite d’une opération menée avec le Stade de France, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup plus de potentiel du côté des entreprises ». Treez, la marque créée par l’entrepreneur pour ce premier projet, devient l’entité grand public du groupe. Mais c’est bien le B2B qui devient le cœur de métier de Gifts for Change. Avec un objectif : fabriquer de l’engagement par l’objet. L’entreprise propose dans un premier temps de s’engager pour une cause, parmi quatre grands domaines : la reforestation, l’accès à l’eau, la régénération des fonds marins et la protection des abeilles. Papeterie, bracelets, trophées, graines, accessoires, gamme enfants… l’entreprise propose de nombreuses références, qu’elle source auprès de fournisseurs respectant un strict cahier des charges en matières environnementale, sociale et éthique, ou qu’elle fait fabriquer sur-mesure grâce à des partenaires de longue date. À l’autre bout du processus, Gifts for Change noue des partenariats avec des associations et des entreprises sociales qui œuvrent sur le terrain, partout dans le monde. « Nous sommes devenus un nouvel outil de fundraising, avec un coût de collecte nul pour eux. Nous leur amenons des fonds et, en contrepartie, ils fournissent des éléments de communication que les marques peuvent utiliser pour montrer à leurs clients à quoi servent ces financements ». Autrement dit, tout le monde y trouve son compte.

Une personnalisation d’objet qui se transforme en personnalisation de la cause.

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Toutes photos © Gifts for Change

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L’ENGAGEMENT PAR L’OBJET DE GIFTS FOR CHANGE



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© Septime

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KANDU À L’ÉCOUTE DU RESTAURANT SEPTIME

Le restaurant du VIIe arrondissement de Paris a fait appel aux experts de la société Kandu pour régler son problème d’acoustique. « Nous avons toujours voulu que Septime soit un restaurant vivant, avec une ambiance moins formelle que dans bon nombre de restaurants gastronomiques. Le bruit, l’atmosphère, les conversations : on y tient. Mais le volume sonore était vraiment insupportable certains soirs. Nous avions peur qu’un traitement acoustique feutre trop l’ambiance, change l’ADN du lieu. Et puis, les solutions classiques de traitement acoustique étaient rédhi-

bitoires pour nous d’un point de vue esthétique », témoignent Théophile Pourriat (gérant) et Bertrand Grébaut (chef étoilé). Le bon équilibre data/expertise humaine incarné par Kandu a eu raison de leur réticence. Après un diagnostic précis et scientifique du volume sonore de l’établissement, une toile tendue a été installée. Une solution qui fonctionne parfaitement. « On ressent toujours cette ambiance, mais le volume est amoindri. La toile ton sur ton est quasi invisible et les travaux ont été réalisés en un week-end. Nous avons fait le bon choix », concluent les responsables.

Un vrai service, avec une solution personnalisée de A à Z, qui s’appuie à la fois sur un diagnostic scientifique et une expertise humaine. IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #12 NOVEMBRE 2019


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LES LIEUX DE SANTÉ PERSONNALISÉS

Photos © HP

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La transformation des établissements de santé en lieux où il fait « mieux vivre » est en marche un peu partout : dans les hôpitaux publics, les cliniques privées, les Ehpad et les maisons d’accueil spécialisées, les instituts de recherche… Objectif : garantir le bien-être des patients et des salariés. Les investissements croissants dans l’embellissement et la personnalisation de ces espaces sont la marque d’une tendance bien réelle. Des salles d’examen pour enfants transformées en navette spatiale jusqu’aux habillages muraux entièrement revisités, les nouvelles technologies de personnalisation ont libéré la créativité des designers.

Des projets où le ROI est avant tout « émotionnel »


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© La Criqueterie

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LES BOÎTES PÉDAGOGIQUES DE LA CRIQUETERIE

En matière de packaging, l’impression numérique bouscule les process traditionnels (héliographie, flexographie, offset). Absence de frais de calage des machines, flexibilité et rapidité de production, personnalisation des produits : des atouts qui séduisent de plus en plus d’entreprises, au premier rang desquelles les start-ups. Création de gammes complètes, d’éditions limitées ou évènementielles, de produits en langues étrangères pour l’export… Les jeunes pousses ont trouvé un terrain de jeu à leur image et se mettent à faire du packaging comme des grandes. Fondée début 2017, la start-up La Criqueterie commercialise des insectes comestibles made in France. Un marché embryonnaire dans l’Hexagone. « Pour le packaging, nous souhaitions quelque chose de différent, car nos produits sont différents de ce que l’on rencontre sur le marché alimentaire, explique Clément Lakhal, fondateur et dirigeant de La Criqueterie. Nous voulions du smart packaging. Nos boîtes ne devaient pas être de simples contenants. Elles devaient faire partie de l’expérience et contenir un volet pédagogique ». La jeune pousse se tourne vers l’imprimeur FP Mercure. Equipé d’une machine d’impression numérique HP Indigo 30000, le prestataire drômois construit avec son client un packaging qui, une fois ouvert, se transforme en ramequin pour la dégustation des insectes et qui embarque de nombreuses informations imprimées (avec pelliculage alimentaire) sur les faces intérieures. Dès le départ, la start-up se lance avec une gamme complète de grillons et vers de farine. « L’impression numérique nous a permis de débuter avec 12 saveurs différentes. Cela nous a permis de gagner en attrait et en crédibilité, analyse Clément Lakhal. Les boîtes font très “pro” et rassurent les distributeurs, comme les consommateurs, qui sont souvent surpris que l’on soit une start-up ».

Un smart packaging produit en mode « agile », capable de s’adapter en temps réel aux mouvements du marché. IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #12 NOVEMBRE 2019


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L’ALPHABET CORÉEN DE SAMSUNG

Dans le domaine de la régie patrimoniale, les annonceurs ont souvent du mal à s’emparer, comme ils le devraient, de ce format très original. Heureusement pour nous, il y a des exceptions. Ainsi en a-t-il été de Samsung qui, en début d’année, a choisi pour sa nouvelle campagne de communication un visuel beaucoup plus graphique, représentant le Hangul, l’alphabet coréen. Un choix extrêmement esthétique, mis en scène par l’atelier de scénographie Athem, qui redonne envie de regarder la publicité.

Une stratégie de contenu différente, qui rend les opérations de régie patrimoniale encore plus vertueuses.


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HAUT DE QUINZE CENTIMÈTRES, LE KANDUMÈTRE (KANDU / SAINT-GOBAIN) PERMET DE COLLECTER DES DONNÉES CONCERNANT LA QUALITÉ DE L'AIR, LA TEMPÉRATURE, LA LUMINOSITÉ ET L'ACOUSTIQUE D'UN ESPACE DE 100 M2.

© Kandu

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WORK & PERSONNALISATION :

L’ENJEU DE LA PERFORMANCE Faire de son environnement de travail un levier fort de satisfaction et d’engagement pour les collaborateurs est devenu un véritable enjeu pour les entreprises. Une nouvelle équation dans laquelle la personnalisation des lieux joue un rôle majeur, à condition d’être vecteur de mieux être et de plus grande efficacité.

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’image d’Épinal de l’open-space avec son baby-foot a vécu. Elle a cédé la place à une organisation du travail différente, avec des espaces de sociabilité repensés à l’aune d’une meilleure performance. La QVT, autrement dit la Qualité de Vie au Travail, n’est plus un simple acronyme. Une enquête récente, menée par Gras Savoye Willis Towers Watson, révèle que « c’est devenu un enjeu prioritaire pour plus de 9 employeurs sur 10 ». Aux avant-postes de cette prise de conscience, des spécialistes de l’UX-design (User eXperience Design) s’affairent et avancent des solutions qui donnent à la personnalisation des espaces un tout autre impact.

LE CONFORT : UNE NOTION QUANTIFIABLE ? Créée fin 2016, la start-up Kandu

(groupe Saint-Gobain) défend l’idée que le soin apporté à la qualité des espaces intérieurs favorise à la fois l’efficacité des équipes et la fidélité des clients, et donc, la performance des entreprises. À la différence d’autres approches, son discours s’appuie sur une véritable expertise scientifique. « En 2015, le service R&D de Saint-Gobain a eu le pressentiment que le soin apporté aux espaces intérieurs allait devenir un enjeu d’avenir. Pour étayer son discours avec des données scientifiques, il a lancé une grande campagne d’expérimentation auprès de ses équipes réparties dans le monde entier. Objectif : récolter des datas, les analyser et déterminer ainsi des niveaux de confort en fonction des espaces », explique Clara Getzel, la directrice de Kandu. Quatre éléments principaux ont été évalués : la température, l’acoustique, la lumière et la qualité de l’air.

« PLUS DE 40 % DES ACTIFS ESTIMENT QUE LEUR ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL A UN IMPACT SUR LEUR ACTIVITÉ » Clara GETZEL, directrice de Kandu.


DOSSIER PERSONNALISATION : LES MARQUES EN QUÊTE DE SENS

© HP

GRÂCE À LA PERSONNALISATION DU SERVICE DE PÉDIATRIE DU CHRU DE BREST, DE LA SALLE D’ATTENTE JUSQU’À LA SALLE IRM, LES ENFANTS, PLONGÉS DANS UN ÉTAT HYPNOTIQUE PAR LES COULEURS ET VISUELS, N’ONT PLUS BESOIN D’ÊTRE SÉDATÉS POUR CONSENTIR AUX EXAMENS.

UN BON ÉQUILIBRE DATA / EXPERTISE HUMAINE. « La force de Kandu tient à

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la fois à son expertise scientifique et à sa capacité à proposer un projet clé en main, avec des préconisations précises et un accompagnement personnalisé qui va jusqu’à la mise en place des solutions proposées », poursuit Clara Getzel. Une stratégie pertinente, qui s’appuie sur les récents progrès du marché en termes de personnalisation des supports, avec des matériaux de plus en plus innovants, qui multiplient les propriétés acoustiques, thermiques... et des solutions d’impression extrêmement polyvalentes et performantes. Les premiers efforts de déploiement de Kandu se sont concentrés sur un secteur en particulier, celui de la restauration. « Les restaurateurs sont nombreux à souffrir d’une réputation numérique en berne, à cause du volume sonore trop fort dans leurs établissements. Ils font aussi face à un turn-over important à cause de conditions de travail difficiles. Nous leur avons montré qu’il était possible d’inverser la vapeur en posant d’abord le bon diagnostic, puis en

LES SECRETS D’UN ENVIRONNEMENT PARFAIT IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #12 NOVEMBRE 2019

y apportant des solutions à la fois efficaces et esthétiques », témoigne la dirigeante. Une quarantaine de restaurants a fait appel aux services de la start-up : tous reconnaissent un vrai changement et un gain réel en qualité de vie. Kandu poursuit aujourd’hui son développement dans l’univers des espaces de travail. « Plus de 40 % des actifs estiment que leur environnement de travail a un impact sur leur activité. Pour les jeunes diplômés en particulier, c’est un élément déterminant pour le choix d’un poste », poursuit Clara Getzel.

SOIGNER SES ESPACES POUR MIEUX SOIGNER LES HOMMES. Dans le secteur

hospitalier, d’autres designers sont à l’œuvre pour donner davantage de sens à la personnalisation des espaces. Longtemps fermés à toute forme de personnalisation pour des raisons de sécurité sanitaire, les hôpitaux, et notamment les services de pédiatrie, découvrent les plaisirs de la décoration intérieure, pour ses vertus esthétiques et surtout curatives. Théorisé par Jean-Gabriel Causse, le soin par la couleur

Nous passons 90 % de notre temps de vie à l’intérieur. Ni notre corps, ni notre esprit n’ont été conçus pour cela. Quant à nos bâtiments, ils sont rarement adaptés aux usages. Si nous savons tous que ce que nous mangeons influe sur notre santé, nous savons moins que les bâtiments ont, eux aussi, un impact direct sur notre état. C’est particulièrement vrai au bureau, où l’on passe beaucoup de temps. Alors, sur quels paramètres pouvons-nous jouer pour améliorer notre quotidien ?


© HP

DOSSIER

a fait ses premières armes au sein du service de pédopsychiatrie de l’hôpital de Marseille. Sous l’autorité des professeurs Marcel Rufo et David Da Fonseca, le designer a déterminé en 2012 les couleurs de l’Espace Méditerranéen de l’Adolescence, en fonction des pathologies des adolescents. Des couleurs qu’il a mises en scène avec des jeux de trompe-l’œil. Par cette expérience, il a ouvert la voie à d’autres réalisations qui fleurissent aujourd’hui un peu partout en Europe. En France, c’est au CHRU de Brest, dans le service de radiologie pédiatrique, que la dernière expérience significative a été menée. Grâce aux nouvelles technologies d’impression proposées par le constructeur HP, via notamment ses encres Latex qui n’émettent aucun composé organique volatile, le designer Frédéric Clermont, de l’agence Desind, a pu créer un projet innovant, en collaboration avec les équipes médicales. Pour les équipes soignantes, il s’agissait avant tout d’un objectif de soin, avec ce besoin de rendre les lieux moins anxiogènes pour les enfants.

L’ACOUSTIQUE

Pour le seul milieu professionnel, la gêne et la perte de productivité dues au bruit ont un coût annuel de 18 milliards d’euros. En cause, les arrêts de travail et les dépenses de santé.

LA QUALITÉ DE L’AIR La pollution intérieure impacte la santé et l’activité cérébrale.

« On avait besoin de customiser notre IRM, pour la rendre plus rassurante, car nous sommes dans un univers très technicisé, qui peut faire peur », témoigne le docteur Olivier Legeas, radio-pédiatre au CHRU de Brest. « Au-delà de la décoration, l’idée était d’accompagner l’enfant, de la salle d’attente à la salle d’examen. Les 120m2 d’impression réalisés faisaient partie d’un projet global de plus grande ampleur, conçu pour améliorer la prise en charge de l’angoisse et de la douleur des enfants », explique Frédéric Clermont.

« LES 120M2 D’IMPRESSION RÉALISÉS AU CHRU DE BREST FAISAIENT PARTIE D’UN PROJET GLOBAL DE PLUS GRANDE AMPLEUR, CONÇU POUR AMÉLIORER LA PRISE EN CHARGE DE L’ANGOISSE ET DE LA DOULEUR DES ENFANTS » Frédéric CLERMONT, designer de l’agence Desind.

LA LUMINOSITÉ

Un mauvais éclairage, c’est davantage de fatigue et des capacités intellectuelles diminuées.

LA TEMPÉRATURE

L’inconfort thermique altère la concentration et augmente le risque de tension au sein des équipes. Et un taux d’humidité compris entre 40 et 60 % participe aussi à un confort de qualité.

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© Six&Cie

© Six&Cie

LE GROUPE DE BTP MARTEL A FAIT APPEL À L’AGENCE SIX&CIE POUR LA PERSONNALISATION DES ESPACES DE SON NOUVEAU SIÈGE SOCIAL. OBJECTIF : EN FAIRE UN ACTE FORT DE COMMUNICATION EN INTERNE.

Conçu en partenariat avec des hypnothérapeutes, le projet décline des graphismes et des couleurs qui captent l’attention des enfants et les rassurent, ainsi que leurs parents. Le thème de la mer a été choisi pour la proximité de l’hôpital avec l’océan et pour l’histoire de la ville, mais aussi parce qu’il a permis d’utiliser massivement la couleur bleu, dont les vertus hypnotiques sont avérées. Les résultats se sont fait sentir très rapidement. « Aujourd’hui, nos petits patients n’ont plus besoin d’être sédatés pour consentir à l’examen. Ils sont plongés dans un état hypnotique, confie Ingrid Brinster, cadre de santé du service, à l’initiative de ce projet. Accompagnés par une étoile de mer qu’ils connaissent bien, puisqu’elle leur tient compagnie depuis la salle d’attente, ils n’ont plus peur ».

UN DESIGN VECTEUR DE LIENS HUMAINS. Autre espace de travail, autre

stratégie. Acteur incontournable du BTP de la région Rhône-Alpes depuis bientôt 50 ans, Martel Groupe a inauguré cette année son tout nouveau siège, un bâtiment sur deux étages construit pour accompagner sa croissance, mais surtout renforcer son identité. En 1971, lorsque Georges Martel crée sa société de transport de granulats, il ne possède qu’un seul camion et ses bureaux sont dans le sous-sol de la maison familiale. Reprise en 1986 par Lionel et Fabrice Martel, les fils de Georges, l’en-

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treprise grandit en multipliant les opérations de croissance externe. Aujourd’hui, elle livre plusieurs centaines de chantiers par an, avec des réalisations de référence comme le tunnel de la Croix Rousse à Lyon ou la voie d’accès sud de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. Toujours indépendant et familial, le groupe est passé de 25 salariés en 2001 à 230 aujourd’hui. « Il était temps pour nous d’incarner, dans nos murs, tous ce chemin parcouru », explique Lionel Martel, qui a choisi l’agence lyonnaise Six&Cie, spécialisée dans la création d’espaces identitaires, pour l’accompagner dans ce projet. « La création de cette entité “siège” est avant tout un acte fort de communication à destination de l’interne. Contrairement à certaines entreprises, qui créent des showrooms pour accueillir leurs clients, Martel Groupe voulait raconter son histoire pour valoriser ses métiers auprès de ses collaborateurs. Certains sont là depuis 30 ans, il était important pour les dirigeants de l’entreprise d’incarner l’esprit de cette grande famille », précise Jacques Villié, directeur de Six&Cie. Trouver le juste équilibre entre un lieu identitaire, un espace de travail et une ambiance « maison » pour une grande famille, telle a donc été la mission du designer. Rompu à ce genre d’exercice, Jacques Villié a multiplié les entretiens pour trouver les mots justes et imaginer les traductions graphiques adéquates. Avec succès.



GRAND ANGLE COMMUNICATION LUMINEUSE : SO WATT ?

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COMMUNICATION

LUMINEUSE : © Kalisign

SO WATT ?

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Le « Neon Effect » de Kalisign est une nouvelle génération de néon à LEDs, peu énergivore, fiable et sûre, qui permet de répondre à la nouvelle réglementation, qui interdit l’usage du néon au mercure en intérieur.

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Grâce à l’émergence de nouvelles technologies, la communication lumineuse est désormais un élément de personnalisation et de différenciation pour les marques. En seulement deux décennies, la lumière s’est infiltrée naturellement pour devenir un véritable levier dans l’univers de la communication et du marketing. Traditionnelles, écologiques, vintage ou alternatives, tour d’horizon des solutions qui changent le paysage de ce marché concurrentiel et ultra réglementé. Par Emmanuelle Hebert


GRAND ANGLE COMMUNICATION LUMINEUSE : SO WATT ?

« NOUS TRAVAILLONS AUJOURD’HUI LA LUMIÈRE NON PLUS POUR ÉCLAIRER UNE MARQUE, MAIS POUR DONNER DU RELIEF À UN ÉLÉMENT DU LOGO, POUR IDENTIFIER UNE ZONE CLÉ OU VALORISER UN PRODUIT. ON NE PARLE PLUS D’ÉCLAIRAGE, MAIS DE MISE EN LUMIÈRE »

A

u début des années 2000, Total et Renault se lancent dans le renouvellement de leurs enseignes à travers le monde, en utilisant la technologie LED. « Ces gros marchés nationaux ont amorcé la démocratisation de la diode électroluminescente et ont converti dans la foulée le marché de l’enseigne lumineuse à cette technologie révolutionnaire pour sa sobriété énergétique, explique Christophe Guely, Pdg de Yaki, concepteur et fabricant de produits LEDs pour les enseignes lumineuses. À ses débuts, la LED se cantonne à des applications automobiles, puis se développe en moins de deux décennies, pour répondre aujourd’hui à un vaste champ d’applications. Les LEDs ont gagné en puissance, en efficience et se sont miniaturisées. Aujourd’hui, chaque marque veut être plus visible que son voisin. Aussi, la communication lumineuse devient de plus en plus concurrentielle, sachant qu’en moyenne, une identité visuelle dure cinq ans. Tout va donc très vite, il faut être réactif ».

Amélie GUERBADOT, responsable communication et marketing du groupe Semios.

Un constat partagé par Amélie Guerbadot, responsable communication et marketing du groupe Semios, spécialiste de l’enseigne et de la signalétique. « Depuis l’apparition du digital, le design des identités graphiques a évolué : un logo est construit pour être sublimé à travers l’animation. Nos missions ont évolué en parallèle. Nous travaillons aujourd’hui la lumière non plus pour éclairer une marque, mais pour donner du relief à un élément du logo, pour identifier une zone clé ou valoriser un produit. On ne parle plus d’éclairage, mais de mise en lumière ». Régnant désormais en maître sur le monde de l’éclairage, la LED entend bien poursuivre sa conquête du marché de la communication visuelle.

« La lumière en tant qu’outil marketing s’est démocratisée lorsque la technologie LED a intégré ce secteur », explique Marie Amouroux, directrice produit chez Ultima Displays, concepteur de solutions d’affichage portables, pliables et modulaires à destination des professionnels de l’exposition et de la PLV.

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© Ultima Displays

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1/ LES TENDANCES LES SOLUTIONS DISPLAY. Ultima Displays, spécialiste de la communication grand format, conçoit des solutions d’affichage portables, pliables et modulaires à destination des professionnels de l’exposition et de la PLV. Directrice produit de l’entreprise basée à Carquefou, Marie Amouroux constate : « La lumière en tant qu’outil marketing s’est démocratisée lorsque la technologie LED a intégré ce secteur, mais nous avons pu observer un réel changement des pratiques à partir de 2013 ». Ainsi, la société, qui célèbre cette année ses dix ans de présence sur le marché français, se lance dans les solutions lumineuses début 2017. Plutôt que de développer des solutions digitales, plus onéreuses et chronophages en termes de mise à jour, Ultima préfère miser sur l’affichage dynamique. L’entreprise proposera ainsi, dès cet hiver, une exclusivité destinée aux marchés du retail et du salon. Cette solution rétro-lumineuse dynamique, intégrée dans un

cadre aluminium, pourra diffuser une animation programmée via une clé USB sur une image fixe imprimée sur textile. Une nouvelle solution qui devrait rapidement trouver sa place sur un marché français toujours en quête d’innovation. De son côté, Duo Display, qui conçoit et fabrique des solutions visuelles et des stands d’exposition modulaires et portables, distribue ses produits dans 35 pays dans le monde, à travers un réseau de revendeurs spécialisés. La filiale française, basée près de Montpellier, a acquis une expertise en impression textile grand format et saisi l’opportunité de se faire une place de choix dans le secteur de la communication lumineuse dès 2013, en lançant son fameux « Panoramic Lightbox », un caisson lumineux nouvelle génération qui s’assure un rapide succès dans le domaine de l’événementiel. Nicolas Crestin, directeur marketing et développement, admet que ce produit est aujourd’hui mature. « Fiable, facile à poser et peu couteux, ce caisson lumineux impactant consomme peu, grâce aux LEDs. Autant

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© Ph.Deval

Retail Design, muséographie, évènementiel : le caisson lumineux nouvelle génération « Panoramic Lightbox » de la société Duo Display s’est fait place de choix dans le secteur de la communication lumineuse depuis 2013.


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LA MINIATURISATION. Kevin Sarels a œuvré pendant cinq ans pour mettre au point sa technologie, avant de créer la société Kalisign en 2011. Son innovation ? Le « Slimtek », un bloc de PMMA (acrylique), usiné pour permettre l’insertion de LEDs soudées entre elles et recouvertes de résine. Un travail méticuleux, fait main. Le résultat ? Une enseigne parfaitement étanche à l’eau et à l’air, atout essentiel pour une pose en extérieur, comme en intérieur, pour éviter les zones d’ombres et offrir un éclairage homogène. « Les marques souhaitent, de plus en plus, que leur identité visuelle soit déclinée sur tous les supports, du flyer à l’enseigne. Pour répondre à la demande croissante d’un marché qui se dirige vers toujours plus de miniaturisation, cette technologie propose un éclairage homogène de très petits lettrages, jusqu’à 3 mm de hauteur », explique Anne Masy, directrice marketing de l’entreprise lilloise. Christophe Guely, Pdg de Yaki, poursuit : « La tendance à la miniaturisation nous a contraint à étudier les meilleures solutions optiques, capables d’offrir une répartition optimale de la luminosité, car les clients recherchent avant tout de l’homogénéité ».

« LES MARQUES SOUHAITENT, DE PLUS EN PLUS, QUE LEUR IDENTITÉ VISUELLE SOIT DÉCLINÉE SUR TOUS LES SUPPORTS, DU FLYER À L’ENSEIGNE » Anne MASY, directrice marketing de Kalisign.

VINTAGE, LE RETOUR DU NÉON. La technologie évolue, les modes changent. Mais certaines tendances ressurgissent. C’est le cas du néon, qui s’offre un retour en force dans l’univers de la communication visuelle. Pour satisfaire cette demande, Kalisign a créé le « Neon Effect ». Cette nouvelle génération de néon à LEDs, sans mercure, revisite l’aspect bombé du néon grâce au PMMA. Couleurs acidulées, brillant,

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© Kalisign

de critères qui rendent cet élément décoratif attractif pour les marques ». Pourtant, si l’entreprise propose déjà des animations ponctuelles sur des caissons LEDs, l’avenir, pour Duo Display, se joue du côté de l’animation. « Nous travaillons actuellement sur des solutions d’affichage dynamique, avec la possibilité d’intégrer de la vidéo ».

mat ou poli : le produit se décline à l’envie, pour s’adapter à toutes les esthétiques. Peu énergivore, fiable et sûre, grâce aux LEDs, cette innovation permet de répondre à la nouvelle réglementation, qui interdit l’usage du néon au mercure en intérieur. L’AFFICHAGE DYNAMIQUE. « La LED permet aujourd’hui d’animer un visuel fixe sur une toile imprimée, précise Christophe Guely. L’affichage dynamique que propose la “Bakbox Dynamix” représente ainsi une solution intermédiaire entre l’écran vidéo et l’enseigne fixe. Moins onéreuse qu’un écran, il faut en revanche rivaliser de créativité pour réussir à animer une image fixe avec un simple jeu de lumière ». Un succès toutefois pondéré par l’enseigniste : « Pour être impactant, ce produit dédié à une application événementielle devrait renouveler son visuel quatre fois par an. Un vrai marché de niche pour créatifs, mais encore trop peu exploité ».


2/ L’ÉTHIQUE A LA COTE LES OUTILS DE CONTRÔLE. « Les normes françaises sont strictes, contrairement aux Etats-Unis, où ils peuvent oser presque tout. Ici, nous ne pourrions pas refaire Las Vegas, lance, amusé, Christophe Guely, Pdg de Yaki. Les limites imposées par la réglementation française ont obligé les acteurs de la filière à redoubler de créativité, contraints notamment par la TLPE1 qui incite les commerçants à réduire la taille de leur enseigne. Nous faisons donc plus petit, plus soigné, plus percutant. On développe ainsi d’autres manières d’offrir de la visibilité aux marques ». Face à ce cadre légal normatif, Yaki a développé différents outils pour aider l’utilisateur à gérer son enseigne de manière raisonnée. La société a ainsi développé « Ytool », un logiciel qui permet de mesurer le calepinage de son enseigne, qui correspond au nombre de modules LED intégrés par lettre, caisson ou dispositif lumineux.

Cette donnée lui permet d’obtenir le nombre de modules nécessaires pour son dispositif, mais lui fournit également la luminance2, sa future consommation, ainsi que le montant de sa TLPE. Souhaitant fournir à leurs clients les meilleures garanties, tout en favorisant une utilisation raisonnée de leurs dispositifs lumineux, Kalisign a lancé, début 2018, le « Sign’Control ». Ce module de programmation, utilisé via une application mobile, permet de gérer l’intensité lumineuse de l’enseigne depuis son smartphone. Une façon d’assurer au client sa mise en conformité face à la réglementation 2018.

« LES LIMITES IMPOSÉES PAR LA RÉGLEMENTATION FRANÇAISE ONT OBLIGÉ LES ACTEURS DE LA FILIÈRE À REDOUBLER DE CRÉATIVITÉ. NOUS FAISONS DONC PLUS PETIT, PLUS SOIGNÉ, PLUS PERCUTANT. ON DÉVELOPPE AINSI D’AUTRES MANIÈRES D’OFFRIR DE LA VISIBILITÉ AUX MARQUES » Christophe GUELY, Pdg de Yaki.

© JC.Boulanger

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« La communication lumineuse devient de plus en plus concurrentielle, sachant qu’en moyenne, une identité visuelle dure cinq ans. Tout va donc très vite, il faut être réactif », explique Christophe Guély, Pdg de la société Yaki, qui travaille notamment avec l’Aéroport de Marseille-Provence.


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Yaki propose un outil similaire : le « DimaLed D-Light » est un boîtier qui permet de gérer l’intensité de l’installation intérieure ou extérieure en fonction de la luminosité ambiante, mais représente surtout l’intérêt économique de ménager son équipement pour une longévité optimale. LE RECYCLAGE DES MATÉRIAUX . Dans le même esprit de consommation raisonnée, Duo Display se préoccupe du cycle de vie de ses produits. « Depuis 2005, tout est fait pour que l’on puisse trier l’aluminium et autres pièces recyclables. L’entreprise n’utilise ni colle, ni sertissage et évite le plastique, atteste Nicolas Crestin. Nous travaillons aussi sur la filière du recyclage des visuels. Nous recherchons constamment de nouvelles matières recyclables et étudions la manière de les collecter ensuite ». Récylum fait partie des solutions proposées aux fabricants d’enseignes. Cet organisme à but non lucratif coordonne et développe la collecte, la dépollution et le

recyclage des lampes et des équipements électriques professionnels sur tout le territoire national. L’éco-organisme poursuit ainsi, depuis 2005, sa mission d’accompagnement des professionnels au développement d’une économie circulaire efficiente. LES INNOVATIONS ÉCORESPONSABLES. Aujourd’hui, nombreuses sont les entreprises qui se préoccupent ainsi du cycle de vie de leurs produits. « Les nouvelles technologies ont pris une place prépondérante sur le marché de la communication lumineuse. Toutefois, Semios place l’environnement au cœur de ses préoccupations, confirme Amélie Guerbadot. Notre “Sign’Lab”, cellule d’innovation collaborative interne, travaille sur les matériaux de demain : recyclables, solaires, économes en énergie. Le marché accueille avec intérêt l’arrivée de ces nouveaux produits éco-conçus, qui répondent aux enjeux stratégiques de nombreuses entreprises. Les produits qui permettent le développement de l’écoconception sont rares

© Kalisign

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Le « Sign’Lab », cellule d’innovation collaborative du groupe Semios, travaille sur les matériaux recyclables, solaires, économes en énergie. « Le marché accueille avec intérêt l’arrivée de ces nouveaux produits éco-conçus, qui répondent aux enjeux stratégiques de nombreuses entreprises », estime Amélie Guerbadot, responsable communication et marketing du groupe.

© Groupe Semios

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et nécessitent beaucoup de R&D, mais la demande est réelle et prend tout son sens dans la conjoncture environnementale actuelle ». À ce titre, Semios vient de lancer la commercialisation d’une nouvelle structure d’enseigne à partir d’un matériau inédit, 100 % recyclable, conçu à base de cosse de riz, utilisable en intérieur comme en extérieur. « La législation en matière de communication lumineuse est contraignante, mais le propre de l’évolution de nos métiers est de nous y adapter : on peut être visible, tout en respectant la législation. Sensibiliser et être force de conseil pour prendre en compte la pollution visuelle dans la conception de tout projet fait partie intégrante de nos missions », poursuit Amélie Guerbadot.

« NOTRE CHAÎNE DE PRODUCTION RAISONNÉE PRÉSENTE UN RÉEL AVANTAGE ÉCOLOGIQUE, CAR IL RESPECTE UN CYCLE DE VIE VERTUEUX. EN EFFET, CETTE MATIÈRE BIOSOURCÉE, PRODUITE À PARTIR DE CELLULES VIVANTES, NATURELLES ET ILLIMITÉES, EST BIODÉGRADABLE EN FIN DE VIE »

LA LUMIÈRE ORGANIQUE. À 29 ans, Sandra Rey est la fondatrice de Glowee. Cette start-up de biotechnologie environnementale développe une solution lumineuse basée sur la bioluminescence, cette capacité à produire et émettre de la lumière observée chez certains organismes vivants, tels les vers luisants, lucioles et plus de 80 % des organismes marins. C’est en découvrant ce phénomène que la parisienne se lance, en 2014, dans le développement d’une matière première bioluminescente composée de micro-organismes naturels et cultivables à l’infini. En régulant, sans modification génétique, la croissance et le renouvellement de ces bactéries bioluminescentes, Glowee crée un système lumineux tel un aquarium. Ces bactéries non pathogènes sont inoffensives pour l’homme et l’environnement. Glowee est aujourd’hui la seule entreprise sur le marché à proposer ce type de lumière biologique.

Sandra REY, fondatrice de Glowee.

Glowee développe une solution basée sur la bioluminescence, cette capacité à produire et émettre de la lumière observée chez certains organismes vivants. La start-up vient de remporter un marché public avec la ville de Rambouillet, qui va donc expérimenter les premiers mobiliers urbains bioluminescents.

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© Glowee

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3/ LES TECHNOLOGIES DE RUPTURE


« Notre chaîne de production raisonnée présente un réel avantage écologique, car il respecte un cycle de vie vertueux. En effet, cette matière biosourcée, produite à partir de cellules vivantes, naturelles et illimitées, est biodégradable en fin de vie ». La start-up, convaincue que cette technologie de rupture peut apporter de nouvelles perspectives aux modes de production et de consommation actuels, vient d’ailleurs de remporter un marché public avec la ville de Rambouillet, qui va prochainement expérimenter les premiers mobiliers urbains bioluminescents. Les propriétés apaisantes de cette lumière naturelle ont également permis à Sandra Rey d’imaginer la « Glowzen Room ». Cette expérience de relaxation utilisant la bioluminescence sera bientôt proposée par une chaîne d’hôtels et spas. Avec sa lumière douce, non agressive et à faible empreinte énergétique, Glowee s’impose désormais comme une alternative convaincante. La start-up, qui vient d’achever une levée de fond de 600 000 euros,

travaille déjà sur de nouvelles applications, comme la signalétique, l’affichage et la valorisation des parcs, jardins et monuments historiques. LE FILM ÉLECTROLUMINESCENT. Baptiste Bosser, cofondateur de Was Light, société lyonnaise spécialisée dans la fabrication de film électroluminescent, propose depuis 2014 une solution innovante de signalétique et de communication sous forme d’adhésifs lumineux. Un produit 100 % français, fabriqué à Lyon. Une révolution sur le marché de la communication visuelle. « Nous fabriquons du film électroluminescent ou plus simplement de l’adhésif lumineux. Notre technologie repose sur le principe de photoluminescence. À partir d’une base de phosphore stimulée par une impulsion électrique de 12 volts, nous maîtrisons l’intensité et la durée de restitution lumineuse. Nous avons aussi développé un film rétro-réfléchissant lumineux qui permet de décupler la visibilité pour certaines applications sécuritaires », explique le dirigeant.

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LUMIÈRE SUR LA RÉGLEMENTATION

© Depositphotos

Les conséquences de l’excès d’éclairage artificiel ne se cantonnent pas à une perte énergétique colossale, ni à la privation de l’observation des étoiles, elles sont aussi sources de perturbations pour la biodiversité. Pour répondre à ces enjeux environnementaux, deux nouveaux arrêtés visant à limiter les nuisances lumineuses pendant la nuit ont été publiés le 28 décembre 2018 au Journal Officiel. Le texte reprend les obligations de l’arrêté du 25 janvier 2013 et les complète en étendant son champ à toutes les installations d’éclairage, renforçant la restriction des plages horaires pour l’extinction des lumières et fixant de nouvelles normes techniques sur l’orientation et l’intensité des éclairages.

L’organisation professionnelle e-VISIONS, détaille les points clés de la réglementation applicable aux enseignes, prévues par le code de l’environnement. ➝ Sur les façades commerciales, la surface des enseignes est limitée à 15 % de la façade si celle-ci est supérieure à 50 m2 et à 25 % de la façade si elle est inférieure à 50 m2. ➝ La surface cumulée des enseignes sur toiture d’un même établissement ne peut excéder 60 m2, à l’exception de certains établissements ou catégories d’établissements culturels. ➝ Les enseignes de toiture doivent être en lettres découpées. ➝ Les enseignes lumineuses doivent être éteintes entre 1h et 6h du matin, lorsque l’activité signalée a cessé. ➝ Les enseignes clignotantes sont interdites, sauf pour les pharmacies et autres services d’urgence. ➝ La surface unitaire maximale des enseignes scellées au sol est de 6 m2 (12 m2 dans les agglomérations de plus de 10 000 habitants). Ces enseignes ne peuvent dépasser 6,50 m de haut lorsqu’elles font plus de 1 m de large, et 8 m de haut lorsqu’elles font moins de 1 m de large. e-VISIONS est l’organisation professionnelle qui représente les métiers de la communication visuelle en France. Créée en 1964 (anciennement Synafel) par les fabricants d’enseignes lumineuses, l’organisation s’est ouverte au fil du temps à d’autres secteurs, tels que la signalétique, le marquage et le décor, la gravure, les sociétés de services, les fournisseurs de la filière et, plus récemment, aux professionnels du digital média. e-VISIONS réunit aujourd’hui 500 entreprises adhérentes.


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« NOTRE TECHNOLOGIE REPOSE SUR LE PRINCIPE DE PHOTOLUMINESCENCE. À PARTIR D’UNE BASE DE PHOSPHORE STIMULÉE PAR UNE IMPULSION ÉLECTRIQUE DE 12 VOLTS, NOUS MAÎTRISONS L’INTENSITÉ ET LA DURÉE DE RESTITUTION LUMINEUSE »,

© Reynard Geoffrey - DreamArtMedia

Baptiste BOSSER, cofondateur de Was Light, fabricant d'adhésifs lumineux.

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Avec moins d’un millimètre, le point fort du produit est son épaisseur. Fine, légère, flexible et trois fois moins énergivore que la LED, cette source froide permet une application sur toutes surfaces statiques ou mobiles et de définir des zones d’éclairage sur-mesure, sans limite de taille. Cette lumière uniforme et sans halo n’éblouit pas et contribue donc à réduire le phénomène de pollution visuelle. De plus, cette technologie reste la seule capable de transpercer le brouillard et la fumée. Néanmoins, cette solution n’est pas magique et nécessite une petite source d’alimentation. Sa durée de vie se limite ainsi à 20 000 heures, contre 70 000 heures pour la LED. Et en journée, les produits Was Light ne s’éclairent pas. Enfin, si l’on peut diminuer son intensité, cette technologie n’autorise pas de jeux de puissance.

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« Nous sommes désormais passés à la phase industrielle, qui nous permet aujourd’hui de faire de la grande et moyenne série, précise Baptiste Bosser. Et nous n’avons aucune limite quant aux applications. Nous pouvons décliner notre technologie pour l’automobile, les enseignes, la vitrophanie, les bâches lumineuses, l’affichage et même les équipements de protection individuelle. Enfin, notre technologie répond au nouveau décret sur la pollution lumineuse, ainsi qu’à toutes les normes et décrets en vigueur en France. On n’éclaire pas, on signalise, nuance ! ».

1 - TLPE : Taxe locale sur les enseignes et publicités extérieures. Cette taxe, dont le montant varie en fonction des communes, est propositionnelle à la taille de l’enseigne. 2 - Luminance : unité de mesure lumineuse perçue par l’œil, mesurée en candela par m2.



INNOVATION

© Dalziel & Pow

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À L’OCCASION DU RETAIL DESIGN EXPO 2015, L’AGENCE ANGLAISE DALZIEL & POW AVAIT CRÉÉ UN STAND D’EXPOSITION INTERACTIF QUI ÉTAIT UNE VÉRITABLE DÉMONSTRATION GRANDEUR NATURE DES POSSIBILITÉS DE L’ÉLECTRONIQUE IMPRIMÉE EN COMMUNICATION VISUELLE.

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ÉLECTRONIQUE IMPRIMÉE

NOUVEL HORIZON POUR LA COMMUNICATION VISUELLE


INNOVATION ÉLECTRONIQUE IMPRIMÉE : NOUVEL HORIZON POUR LA COMMUNICATION VISUELLE

Les encres conductrices ne datent pas d’hier. Depuis une quinzaine d’années déjà, elles sont utilisées pour produire des circuits imprimés, pour l’automobile et le médical notamment. Bien plus coûteuse que l’impression conventionnelle, l’électronique imprimée a donc, jusqu’à présent, surtout été mise en œuvre par des industriels. Le coût élevé des encres conductrices explique en partie pourquoi les acteurs traditionnels du print sont quasi absents de ce marché. Pour autant, dans le secteur de la communication visuelle, toujours friand d’innovations permettant de « sortir du lot », cette technologie laisse entrevoir de formidables applications… Et pourquoi pas un nouveau relais de croissance pour les imprimeurs-transformateurs ? Par Céline Collot

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ombiner procédés d’impression traditionnels, encres conductrices et composants électroniques : la société anglaise Novalia s’en est fait une spécialité depuis quelques années. Depuis son « Drum Poster », projet qui avait fait l’objet d’une campagne de financement participatif en 2013, elle crée l’événement à intervalles réguliers, en mettant l’électronique imprimée au service des secteurs du retail, de l’affichage et du marketing direct. A l’arrivée : des « installations » qui émettent sons, lumières et animations quand on les touche. Comme par magie ! « La base, c’est juste un support papier imprimé avec de l’encre », aime pourtant rappeler Chris Jones, print production manager de Novalia. De l’encre oui, mais pas n’importe laquelle, puisque tous ces projets mettent en œuvre des encres conductrices. « Techniquement, c’est simple, nous nous appuyons sur des procédés d'impression tels que la flexographie ou la sérigraphie, afin de déposer des encres conductrices combinées à des encres graphiques pour les motifs. Derrière, il s’agit surtout de créer une expérience interactive pour surprendre le public », poursuit-il.

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L’IMPRIMÉ DEVIENT INTERACTIF. En la matière, les exemples signés Novalia abondent, comme le set de table « DJ Deck » conçu pour McDonald’s aux Pays-Bas, qui permet de mixer des morceaux de musique, les panneaux interactifs installés fin 2017 au centre commercial des 4 Temps à Paris, pour promouvoir la sortie du film Coco de Disney, ou encore le jeu de société Flagship, sur lequel Novalia est en train de travailler, avec des zones imprimées qui s’éclairent et s’activent par reconnaissance tactile. « Avec ces applications, nous vivons une ère de défis, tant pour les industries graphiques que pour le monde du digital », affirme Chris Jones. Outre-Manche, Novalia n’est d’ailleurs pas tout seul sur ce créneau. À l’occasion du Retail Design Expo en 2015, l’agence Dalziel & Pow avait créé un stand d’exposition interactif qui était une véritable démonstration grandeur nature des possibilités de l’électronique imprimée en communication visuelle. Grâce aux encres conductrices et à un logiciel de mapping, les panneaux, qui ressemblent à première vue à des fresques murales, fonctionnent comme des écrans tactiles : les illustrations sérigraphiées prennent vie lorsqu’on les touche, déclenchant une foule d’animations ludiques, visuelles et sonores.


GRÂCE À L’ÉLECTRONIQUE IMPRIMÉE, IL SUFFIT DE POSER SES DOIGTS SUR LE DRUM POSTER POUR « JOUER » DE LA BATTERIE.

© Novalia

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« Techniquement, c’est simple, nous nous appuyons sur des procédés d'impression tels que la flexographie ou la sérigraphie, afin de déposer des encres conductrices combinées à des encres graphiques pour les motifs. Derrière, il s’agit surtout de créer une expérience interactive pour surprendre le public ». Chris JONES, print production manager chez Novalia.


INNOVATION ÉLECTRONIQUE IMPRIMÉE : NOUVEL HORIZON POUR LA COMMUNICATION VISUELLE

DES ENCRES CONDUCTRICES… D’ÉMOTIONS.  Plus récemment, en

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France, la start-up Panoplie, créée en 2018 par les designers Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage, a démontré que l’électronique imprimée n’était pas qu’une affaire d’industriels. Sous la marque Papier Machine, ils conçoivent des jeux ludo-éducatifs en papier, imprimés avec des encres conductrices par un sérigraphe traditionnel. Techniquement, de quoi se composent ces encres ? Dans le cas du projet Papier Machine, c’est une encre polymère avec des particules d’argent (de la société VFP Ink Technologies). Mais d’une manière générale, pour une même fonction, à savoir conduire l’électricité, ces encres peuvent être de natures très diverses. Elles contiennent soit des conducteurs inorganiques (métaux type argent ou cuivre), soit des conducteurs organiques (carbone ou polymères). Même variété du côté des procédés d’impression. Selon l’Association française de l’électronique imprimée (Afelim), sérigraphie, flexographie, héliogravure, offset et impression numérique jet d’encre sont envisageables. Néanmoins, dans tous les cas, une condition s’impose pour le bon fonctionnement des composants : « Il est primordial d’avoir une haute homo-

TECHNIQUE

généité de la conductivité du matériau sur toute sa surface. Le dépôt de matériau doit donc être parfaitement uniforme »1.

UN IMMENSE POTENTIEL… Selon un rapport de Grenoble-INP Pagora2, l’école internationale du papier, de la communication imprimée et des biomatériaux, l’affichage par OLED (diode électroluminescente organique) a toujours été un marché de prédilection pour l’électronique imprimée et devrait représenter presque la moitié de ses parts de marché d’ici 2022. La technologie a donc indéniablement le vent en poupe. Mais d’ici à ce que des projets de communication visuelle, comme ceux de Novalia, inspirent plus largement les marques, il y a un pas que le marché des industries graphiques n’est peut-être pas encore prêt à franchir. Non seulement le coût des encres conductrices peut être prohibitif (plusieurs milliers d’euros le kilo), mais la pertinence du procédé n’est pas toujours avérée. « Pour une PLV en volume par exemple, l’électronique imprimée n’apporterait aucune valeur ajoutée. Il est bien plus intéressant de concevoir un dispositif rétroéclairé, affirme Philippe Alzina, directeur technique de Mistral Graphic, fabricant et fournisseur d’encres.

Pour conduire l’électricité, les encres contiennent soit des conducteurs inorganiques (métaux type argent ou cuivre), soit des conducteurs organiques (carbone ou polymères). Côté procédés d’impression, sérigraphie, flexographie, héliogravure, offset et impression numérique jet d’encre sont envisageables. Mais dans tous les cas, une condition s’impose pour le bon fonctionnement des composants : une haute homogénéité de la conductivité du matériau sur toute sa surface, ce qui implique un dépôt devant être parfaitement uniforme.

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© Panoplie

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SOUS LA MARQUE PAPIER MACHINE, LES DESIGNERS MARION PINAFFO ET RAPHAËL PLUVINAGE CONÇOIVENT DES JEUX LUDO-ÉDUCATIFS EN PAPIER, IMPRIMÉS AVEC DES ENCRES CONDUCTRICES PAR UN SÉRIGRAPHE TRADITIONNEL.


INNOVATION ÉLECTRONIQUE IMPRIMÉE : NOUVEL HORIZON POUR LA COMMUNICATION VISUELLE

En revanche, pour un kakémono que l’on voudrait éclairer à différents endroits, imprimer des pistes conductrices reliées à des LEDs, plutôt que de poser du fil électrique, serait non seulement plus facile à gérer, mais aurait indéniablement un petit côté magique ». Effet « waouh » garanti à n’en pas douter ! Mais hormis un affichage pour le PMU il y a quelques années, aucun autre exemple de réalisation ne vient illustrer cette ambition.

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…ENCORE SOUS-EXPLOITÉ. Pourtant, selon un article de L’Usine Nouvelle paru cet été : L’électronique imprimée made in France, c’est parti !3. Le magazine évoque notamment l’intérêt de JCDecaux en la matière. Intérêt confirmé par Eric Callé, directeur R&D du géant de la publicité urbaine : « Entre l’affichage papier et l’affichage digital classique, l’idée d’un support conducteur, mais consommant peu, nous intéresse forcément. Actuellement, cela passe par notre projet e-paper (écran numérique très basse consommation de type liseuse, ndlr), mais nous pensons que l'électronique imprimée aura aussi un rôle à jouer à l’avenir. C’est donc une technologie que nous suivons de près ». Sur ce marché, la société Oxy Signalétique (Aubagne) pourrait être l’exception qui confirme la règle, puisqu’elle fait partie des rares spécialiste du marquage à faire « le grand écart entre l’industrie et la communication visuelle », selon son directeur général, Sébastien Trautmann. Dans les faits, si elle a su se positionner sur le créneau porteur de l’électronique imprimée suite au rachat d’une société en 2008, les applications demeurent strictement industrielles : claviers à membranes et autres interfaces homme-machine imprimées en sérigraphie avec des encres argent. « Nous sommes actuellement en phase de

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R&D sur d’autres produits en électronique imprimée, comme des revêtements de sols connectés ayant, entre autres, une fonction de capteur de présence », indique néanmoins Sébastien Trautmann.

LES IMPRIMEURS REPRENNENT LA MAIN. Finalement, la donne pourrait

changer plus largement en faveur des imprimeurs grâce au projet EIPIT (Electronique imprimée pour imprimeurs-transformateurs), mené par le Centre Technique du Papier (voir ci-contre). Objectif : leur permettre de se réapproprier l’innovation dans le domaine de l’impression des encres dites fonctionnelles. « Traditionnellement, les imprimeurs, qui sont en grande majorité des PME, accèdent à l’innovation via l’achat de nouveaux matériels auprès de leurs fournisseurs. Avec EIPIT, nous leur proposons d’être maîtres de leur avenir, car le savoirfaire et l’innovation seront chez eux », souligne Sandrine Pappini, responsable de la communication au CTP. Une chose est sûre : à l’ère des objets connectés, il ne s’agira pas simplement de comprendre l’électronique imprimée, mais de réinventer ses applications, y compris en l’associant avec d’autres technologies, notamment digitales, dans une recherche de réelle valeur ajoutée pour les marques. C’est à cette condition que les encres conductrices pourront véritablement en mettre plein la vue.

1 - Source : www.afelim.fr/procedes_40.htm. 2 - Source : « Impact de l’électronique imprimée dans le domaine de l’éclairage », Rapport de veille technologique & intelligence économique - Pagora, mai 2018. 3 - Source : www.usinenouvelle.com, le 23 juillet 2019.


« RENDRE LES IMPRIMEURS © CTP - A. Chézière

MAÎTRES DU JEU » L’équipe « Impressions graphiques interactives », qui dépend du Centre technique du papier (CTP) de Grenoble, pilote le projet EIPIT : Electronique imprimée pour les imprimeurs-transformateurs. Rencontre avec son manager, Paul PIETTE. Pourquoi l’électronique imprimée est-elle une activité d’industriel et non d’imprimeur ? L'électronique imprimée a d’abord été pensée dans le monde de l’industrie, par des électroniciens qui ont utilisé des procédés de fabrication additive tels que le dépôt sous vide, le spin coating, le slot die… D’emblée, on était dans un autre cadre de référence que celui des imprimeurs qui, eux, maîtrisent d’autres procédés. Quel est votre objectif avec EIPIT ? Aider notre industrie (papier, carton, impression, transformation) à détecter de nouveaux marchés : c’est le cœur de notre mission au CTP. Or, nous sommes convaincus que l’impression avec des encres fonctionnelles, notamment les encres conductrices, peut être un relais de croissance très porteur. En 2012, nous avions défini une feuille de route adaptée aux professionnels de notre secteur. EIPIT, c’est la compréhension de ce qu’il est possible de faire dans le cadre de référence des imprimeurs-transformateurs. Il ne s’agit pas d’inventer des technologies de rupture, mais plutôt de leur permettre de mettre en place une offre nouvelle et créative avec leurs outils existants. D’où le nom que nous avons choisi d’utiliser : « l’impression électronisée », comme une branche de l’électronique imprimée.

Où en est le projet ? Nous avons rassemblé un groupe d’environ dix entreprises, pour développer les technologies génériques : encres conductrices en sérigraphie, encres conductrices en offset… Avec, à chaque fois, les mêmes questions : Quelle quantité d’encre ? Quel type de séchage ? Etc. Après une phase de recherche technologique faite en laboratoire, nous passons à l’étape du démonstrateur, puis la réalisation en petite série chez nos partenaires, avant de pouvoir transférer plus largement la technologie au sein de la « communauté EIPIT ». Les premiers produits commencent à arriver sur le marché, à l’image, très récemment, de l’imprimerie Mallengé, qui a développé des barrières à l’oxygène et à l’humidité via un procédé d’impression. L’encre fonctionnelle sert ici à protéger des emballages, à la place de l’aluminium ou du plastique. Que proposez-vous concrètement aux imprimeurstransformateurs ? Le point d’entrée dans EIPIT, c'est d’abord une formation : des cours en salle, puis des ateliers de créativité et des travaux pratiques dans les entreprises. Cela comprend aussi notre accompagnement auprès d’un potentiel nouveau client. Pour l’imprimeur, même si ça ne passe pas par des investissements lourds en locaux, matériel ou personnel, cela nécessite quand même un changement d’état d’esprit et bouscule forcément un peu l’organisation interne. Une quinzaine d'entreprises ont déjà suivi cette formation et nous sommes en train de préparer des nouveaux groupes pour 2020 et 2021.

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CONVERGENCE DOOH / MOBILE

QUAND L’AFFICHAGE DIGITAL REBONDIT SUR LES SMARTPHONES L’affichage digital a repoussé les frontières de la publicité extérieure, créant de nouvelles opportunités pour les marques, avec des dispositifs géolocalisés et la possibilité d’utiliser des données en temps réel pour optimiser les campagnes. Des dispositifs analogues à ceux proposés dans la publicité digitale mobile. L’affichage digital extérieur (DOOH) entend donc profiter de l’explosion de la publicité sur smartphones pour booster son activité. Par Chantal DELGADO

« LE DOOH, A CTEUR MASS MÉDIA, AMO LA CAMPAGN RCE PUISSAM E ET DÉVELO MENT P PE LA NOTOR TANDIS QUE IÉTÉ DE LA M LE SOCIAL M ARQUE, ÉDIA APPUIE ET FAVORISE LA MÉMORIS L’ACTE D’ACH AT ION AT » Sébastien RO MELOT, Pd

g de Phenix

Groupe.

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DIGITAL MÉDIA CONVERGENCE DOOH / MOBILE QUAND L’AFFICHAGE DIGITAL REBONDIT SUR LES SMARTPHONES

« Fiers d’être Bleues ! » Un bon slogan… et une aubaine pour TF1, qui a marqué des points avec la campagne organisée par JCDecaux, un mois avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde féminine de football. Le but de l’opération était de partager la ferveur autour de la compétition et d’adresser des communications ciblées dans les villes hôtes de l’événement, et plus largement dans toute la France. Pour ce faire, la chaîne de télévision a donné la parole aux supporters des Bleues grâce aux écrans DOOH de JCDecaux. Les supporters ont posté leurs messages, photos et vidéos de soutien sur Twitter et Instagram, en mentionnant #FiersdetreBleues. Des publications qui ont été relayées sur les écrans digitaux de la régie à travers la France. « En trois jours, cette opération a atteint plus de 2,5 millions de personnes, avec près de 10 000 publications issues de plus de 5 000 comptes différents », témoigne Alban Duron, directeur marketing de JCDecaux France.

DU DOOH À LA PLATEFORME DE CONTENUS. On le voit, l’affichage digital

extérieur (DOOH) et le mobile permettent d’orchestrer des campagnes impactantes de teasing avant un évènement. Dans le cas de TF1, la gamification (l’utilisation des mécanismes du jeu dans d’autres domaines, ndlr) suscite l’intérêt et anime la communauté sur les réseaux sociaux autour de la marque. Le dispositif permet d’ancrer la campagne sur internet, comme en physique. Le DOOH est alors utilisé comme une puissante extension des réseaux sociaux. On obtient alors le Social-Out-Of-Home (SOOH), comme

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l’explique Sébastien Romelot, Pdg fondateur de Phenix Groupe, qui a développé un réseau digital permettant aux annonceurs de toucher une cible volatile et mobile. « Notre accord avec le média en ligne Melty et notre marque média Phenix Stories nous placent sur un modèle éditorial, plus que publicitaire, même si des marques peuvent s’y associer. Concrètement, nos deux studios créent des contenus au format “stories” de 10 secondes, qui sont diffusés simultanément sur l’ensemble des chaînes Melty et sur le réseau DOOH Phenix Digital (plus de 1500 écrans à date). En quelque sorte, nous nous affichons comme une plateforme de contenus au même titre que YouTube ou Instagram et nous proposons aux annonceurs de s’insérer dans cette grille de programmation. L’alliance Phenix-Melty permet ainsi de toucher 3 millennials sur 4 en Ile-de-France ».

CONVERGENCE DES FORMATS. Dernier contrat en date, celui signé avec Jacques Dessange. Le groupe de coiffure a choisi Phenix pour digitaliser les vitrines des salons Camille Albane, dans le cadre d’un partenariat exclusif mixant écrans, contenus et technologie. Des écrans dédiés à 60 % à la communication d’annonceurs et à la diffusion de stories, et à 40 % à la communication de la marque. Phenix associe ici les spots de publicité aux stories, afin de créer un lien avec la programmation et de contextualiser la publicité. De quoi maximiser l’engagement de la cible. « Avec des effets complémentaires : le DOOH, acteur mass média, amorce puissamment la campagne et développe la notoriété de la marque, tandis que le social

Pour les vitrines digitales des salons de coiffure Camille Albane (groupe Jacques Dessange), Phenix Digital associe les spots de publicité à des stories, afin de créer un lien avec la programmation et de contextualiser la publicité.


média appuie la mémorisation et favorise l’acte d’achat », commente Sébastien Romelot. À condition que la créativité soit au rendezvous. C’est notamment le rôle du département La Rue, au sein de JCDecaux, qui conçoit des opérations événementielles pour tous les univers et qui accompagne les marques sur de nouveaux codes narratifs. « On évolue par exemple de plus en plus vers des spots de 6 secondes quand, il y a peu encore, on travaillait sur des formats standard de 10 secondes, précise Alban Duron, dont les collègues de La Rue travaillent la grammaire de ce média dopé au contenu vidéo et social. On voit très clairement la convergence au niveau du format, entre le DOOH et le mobile. Déjà, on est sur un contenu vertical. Puis, la façon de narrer l’histoire se rapproche de celles réalisées par les spécialistes du média social, comme Konbini, avec qui nous avons noué un partenariat de production de contenus ».

DOOH ET MOBILE SERONT DE PLUS EN PLUS INTERDÉPENDANTS. Cette conver-

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gence DOOH/mobile oblige à repenser complètement les plans média à l’aune des datas. En effet, si le numérique permet de diffuser des messages à certaines heures de la

journée et en fonction du profil statistique des gens qui passent à ce moment-là, la donnée mobile permet, quant à elle, d’aller plus loin dans la création de réseaux sur-mesure. Elle permet également d’amplifier ce qui a été affiché sur les panneaux, pour resensibiliser le mobinaute en fonction de son passage près des emplacements. Une stratégie très utile pour le drive-to-store. Reste que ce sujet a été rendu complexe avec la nouvelle législation RGPD. « Nous cherchons actuellement la meilleure méthodologie et la meilleure technologie du marché (wifi, balise, capteur) pour activer les bonnes datas mobiles, les embarquer, rentrer dans une logique de campagnes “géofencing”* et faire de la mesure. Ce qui se révèle complexe dans le milieu urbain. Nous devrions néanmoins être opérationnels sur ce sujet d’ici le début de l'année prochaine, date à laquelle nous pourrons alors proposer des approches de campagnes encore plus affinées en termes de ventes à l'audience », conclut Alban Duron. CQFD. * Le géofencing est une technologie qui permet d’envoyer des messages ou notifications push aux utilisateurs, lors de leurs entrées ou départs d’une zone géographique donnée.

LA CAMPAGNE DOOH MOBILE #FIERSDETREBLEUES, RÉALISÉE PAR JCDECAUX POUR LE GROUPE TF1 AVANT LA COUPE DU MONDE DE FOOTBALL FÉMININE, PERMETTAIT AUX SUPPORTERS DE POSTER DES MESSAGES, PHOTOS ET VIDÉOS DE SOUTIEN SUR TWITTER ET INSTAGRAM, QUI ÉTAIENT ENSUITE RELAYÉS SUR LES ÉCRANS DIGITAUX DE LA RÉGIE PARTOUT EN FRANCE. EN TROIS JOURS, L’OPÉRATION A ATTEINT PLUS DE 2,5 MILLIONS DE PERSONNES, AVEC PRÈS DE 10 000 PUBLICATIONS ISSUES DE PLUS DE 5 000 COMPTES DIFFÉRENTS.

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© Buzzman

LE DOOH EN GARE, UN MÉDIA EN MOUVEMENT

Welcome to Gares ! » C’est le message, agrémenté d’un mot personnalisé par l’émetteur, qui apparaît sur tous les écrans de la gare d’arrivée d’un proche. Comment ? En associant numéros de trains et emplacements des panneaux d’affichage digitaux dédiés à l’opération, l’application web welcomegare.fr permettait aux utilisateurs de diffuser une vidéo ciblée et géolocalisée. « Cette campagne corporate, lancée avec Buzzman cet été, avait pour but de démontrer la souplesse et la capacité d’hyper-ciblage de nos affichages publicitaires digitaux en gares », souligne Eric Guerrero, directeur général Commerce de Médiagares. Mission accomplie : les messages ont afflué, les voyageurs ont joué le jeu. « La campagne a bien fonctionné, car elle a fait vivre une expérience nouvelle », complète-t-il. C’est tout l’intérêt de mixer ces deux médias, qui évoluent sur des formats ressemblants en termes de diffusion. D’ailleurs, ce sont aussi les deux seuls supports qui connaissant actuellement des progressions à deux chiffres en terme d’investissements publicitaires. « De fait, il existe une convergence de performance entre les deux supports », constate Eric Guerrero.

NOUVEAU TERRAIN DE JEU POUR LES MARQUES. Convergence déjà bien visible dans les

lieux stratégiques que sont les gares, qui ont le vent en poupe. « Les trajets effectués en train ont augmenté de 40 % en 15 ans », précise le dirigeant. Pour les Franciliens, cette mobilité est devenue une réalité au quotidien : 93 % des habitants d’Ile-de-France se

déplacent chaque jour. Ce qui a fait évoluer la stratégie des marques dans ces espaces. Avant, elles ne se servaient des gares que pour communiquer sur des moments ciblés, comme les départs en vacances. Aujourd’hui, elles s’inscrivent dans le quotidien de ces « commuters »*, qui fréquentent chaque jour ces établissements qui, en plus, se transforment en centre commerciaux. Donnant lieu à des comparaisons intéressantes. « 125 000 personnes fréquentent chaque jour le centre commercial Les 4 Temps, avec un taux de transformation de l’ordre de 17 %. À titre de comparaison, à la gare Saint-Lazare, avec 500 000 personnes par jour, le taux de transformation avoisine les 67 % », révèle Fabienne Ricaud, directrice commerciale. Un terrain de jeu formidable pour les annonceurs. « Un city booster et un carrefour d’audience », affirme Fabienne Ricaud. D’où l’idée de renforcer l’utilité de cette convergence média, en offrant des mesures précises. « Avec l’outil Retency, Médiagares cerne le nombre de personnes ayant approché le panneau concerné par la campagne et appréhende leur parcours client, sans enregistrer la moindre donnée personnelle », confie la dirigeante. Autrement dit, un outil de mesure d’audience et d’efficacité publicitaire en point de vente conforme au RGPD. De quoi achever de convaincre les annonceurs sur la convergence DOOH - mobile ! * Les commuters sont des habitants de la couronne périurbaine faisant la navette entre leur domicile et l'agglomération urbaine, pour aller à leur travail pendant la semaine. Ce phénomène est également appelé migration pendulaire.

© Buzzman

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Médiagares réalise 35 % de son chiffre d’affaires avec l’activité DOOH et entre 15 et 20 % avec l'événementiel, les deux départements se rejoignant sur le thème de la convergence avec le mobile. Explications avec Eric Guerrero, directeur général Commerce, et Fabienne Ricaud, directrice commerciale de Médiagares.

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DIGITAL MÉDIA

LES ACTUALITÉS DU DIGITAL MÉDIA

Pour contourner l’interdiction des mobiliers urbains digitaux dans les rues de Paris, la régie ExterionMedia a lancé une nouvelle offre d’écrans installés directement dans les vitrines des magasins. L’enseigne Nicolas en est le premier client.

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CHEZ NICOLAS, LES VITRINES « SORTENT » DU CADRE

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© JCDecaux

AFFIMÉTRIE DEVIENT MOBIMÉTRIE

JCDECAUX INSTALLE DES KIOSQUES NUMÉRIQUES AVEC DÉFIBRILLATEURS Destination le Royaume-Uni, où JCDecaux installe, dans des rues très fréquentées, du mobilier urbain équipé de défibrillateurs. Chaque cabine se compose également d’un écran 86 pouces pour la publicité, d’un écran tactile d’informations de 36 pouces, d’un téléphone permettant d’appeler gratuitement les lignes fixes, d’une borne wifi gratuite et de points de recharge en USB. Au total, 50 kiosques seront disponibles dans sept villes du Royaume-Uni.

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Changement de nom pour Affimétrie, institut référent de la mesure d’audience de la communication extérieure depuis près de 30 ans. Rebaptisée Mobimétrie, cette instance se veut au plus proche de la mesure d’audience telle qu’on l’entend aujourd'hui. À savoir l’analyse de la mobilité des individus, leurs habitudes de déplacement, leurs modes de transport… Parallèlement, Mobimétrie met en place une nouvelle plateforme d’expertise des mobilités : Wimobi. Son ambition est d’analyser les avancées majeures dans ces domaines. Dans cette optique, la plateforme est ouverte à tous les acteurs de la mobilité - entreprises, start-ups, universités, instituts de recherche dont les apports nourriront ce panorama des mobilités contemporaines.


« Catch » : tel est le nom de la nouvelle offre digitale d’ExterionMedia, lancée le 1er octobre dernier. Ce dispositif comprend 500 écrans de 75 pouces et 55 pouces, placés dans les vitrines des magasins. Avec un premier partenariat fort, avec l’enseigne Nicolas (propriété du groupe Castel) et le groupe média Vice. Le caviste a noué un contrat avec Exterion pour la mise en régie de ses écrans numériques, soit près de 400 écrans à Paris et en Ile-de-France. Son credo : la micro-audience. « Nos écrans intègrent des spots publicitaires, 4 maximum par boucles, ainsi que du contenu fourni par le producteur Vice. Celui-ci anime des contenus pertinents sur l’ensemble des écrans du réseau, de manière à donner une ligne éditoriale spécifique pour en faire des mobiliers d’attraction », décrit Christophe Hermelin, directeur marketing chez Nicolas.

MESURE DES ÉMOTIONS. Totalement

orienté « datas », ce dispositif DOOH est conçu pour toucher les consommateurs sur leurs parcours de vie urbains. En outre, il garantit aux annonceurs un ciblage optimal de leurs audiences. Mais ce n’est pas tout. « ExterionMedia a équipé, pour ce lancement, une vingtaine de ses écrans de capteurs pour mesurer les émotions, grâce à sa technologie Emolive, développée en association avec la start-up Datakalab, à partir des neurosciences et du codage facial », précise Jean-François Curtil, Pdg d’ExterionMedia. Ce qui permet, in fine, de mesurer l’engagement émotionnel généré par les campagnes.

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CLEAR CHANNEL FAIT APPEL À JAM Digital native et ultra mobile, la cible des 15-25 ans est difficile à appréhender avec les recettes classiques de la communication extérieure. C’est la raison pour laquelle Clear Channel s’est associé à Jam, média conversationnel sur Messenger, dont l’audience se compose à 80 % de millenials. Deux offres seront déployées. La première - Brand Asks permettra de mener des études auprès des jeunes pour recueillir leurs avis sur les produits et les campagnes publicitaires de certaines marques. Les résultats pourront ensuite être diffusés sur les écrans de Clear Channel installés dans les galeries marchandes. La seconde - City Pulse - permettra aux villes d’interroger cette cible, mais aussi l’ensemble de leurs administrés, sur leurs usages, leur perception de leur centre-ville ou encore leurs idées pour faire évoluer leur environnement urbain. Grâce aux écrans digitaux de Clear Channel implantés dans les rues, les insights remontés par ces enquêtes seront partagés de manière dynamique dans les villes.


ÉVÉNEMENT

C!PRINT MET LE PRINT DANS TOUS SES ÉTATS !

Le plus grand rendez-vous des industries graphiques en France tiendra sa 8e édition du 4 au 6 février prochains à Lyon Eurexpo. Plus qu’un salon, C!PRINT confirme son statut d’événement précurseur, en proposant à ses visiteurs une large offre de contenus pour mieux les guider. En 2020, conférences, workshops et démonstrations en live seront au programme. Un événement dont le magazine INDUSTRIES CRÉATIVES est partenaire.

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© C!Print

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gences de communication, marques et collectivités, architectes, designers, photographes et, bien sûr, imprimeurs grand et petit format : tous les acteurs des industries graphiques et de la communication visuelle vont se retrouver à Lyon Eurexpo, du 4 au 6 février prochains, pour la 8e édition du salon C!Print. L’occasion, pour tous les professionnels, de découvrir les dernières innovations des fabricants de matériel d’impression et de finition, et de tester les nouveaux supports personnalisables. Impression numérique et personnalisation, communication visuelle et sign, personnalisation d’objets et de textile, impression industrielle, décoration et agencement, packaging et PLV, impression et production textile : tous les segments de marché seront représentés. Mais C!Print est plus qu’un salon. Fidèle à sa stratégie de développement, le plus grand rendezvous des industries graphiques en France propose des espaces de contenus divers et variés pour toujours mieux accompagner et inspirer ses visiteurs. Visite guidée.

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LES CONFÉRENCES ET WORKSHOPS, AU CŒUR DU SALON Pendant trois jours, le salon devient le centre névralgique de la planète print, notamment grâce à son très riche programme de conférences et de workshops. En 2019, pas moins de 17 conférences et études de cas ont été présentées sur l’espace central de C!Print, tandis que 32 workshops techniques ont été organisés sur les différents espaces dédiés. Soit près d’une centaine d’experts qui se sont exprimés, sur des sujets aussi variés que la fin de l’utopie tout-digital, la complémentarité entre l’étiquette et le packaging, la personnalisation dans le retail, les tendances de l’impression textile, la décoration intérieure imprimée, la communication lumineuse, l’embellissement en grand format ou encore la communication en volume…

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LE PLUG&PLAY, UN ATELIER EN LIVE DÉDIÉ À LA PETITE PERSONNALISATION Gravure laser, impression numérique sur objet, transfert sur sacs et tee-shirts, impression numérique directe sur textile, broderie, sublimation sur support photographique, solutions de personnalisation en ligne : l’atelier Plug&Play est dédié à la démonstration, la production et la mise en application. Les technologies de personnalisation de produits sont présentées et une véritable chaîne de production est recréée sur place, de la personnalisation en ligne aux produits finis. Une véritable source d’inspiration.


ÉVÉNEMENT C!PRINT MET LE PRINT DANS TOUS SES ÉTATS !

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L’ENSEIGNE ET LA COMMUNICATION EXTÉRIEURE PRENNENT DE L’AMPLEUR

DES PRESTATAIRES POUR METTRE EN ŒUVRE VOS PROJETS

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Enfin, les visiteurs pourront aussi découvrir des prestataires de services en impression, qui offriront toutes les solutions qui donneront de la valeur ajoutée à leurs projets. Agences de communication, directeurs marketing, responsables des achats, architectes d’intérieur, décorateurs, designers, scénographes et créatifs pourront s’immerger au cœur de l’innovation technologique et rencontrer les prestataires qui donneront vie à leurs projets de personnalisation d’espace, de message ou de produit.

Pour sa troisième année d’existence, l’espace C!Sign, dédié à la communication extérieure, à l’enseigne et à la communication lumineuse, rencontre toujours autant de succès et prend même de l’ampleur, avec une trentaine d’exposants parmi les leaders du secteur, (Yaki, Kalisign, Matel, Domino Sign, Winlight, Dataline, Pubalpes, Mécanuméric, etc.) et un partenariat avec E-Visions, l’organisation professionnelle des métiers de la communication visuelle. Et cette année encore, le C!Sign disposera de son propre espace de contenus, où seront organisés des workshops thématiques et des conférences plénières sur l’actualité des marchés de la communication visuelle, de l’enseigne et de la communication extérieure et lumineuse.

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ADHÉSIFS, TOUT LE MONDE S’Y COLLE ! Depuis sa création, le salon C!Print organise des démonstrations de covering sur des meubles, des voitures, des objets imprimés en 3D et même, comme sur l’édition 2019, sur des bobsleighs ! Pour sa 8e édition, et pour répondre à une demande de plus en plus forte des fabricants d’adhésifs comme des visiteurs , le salon a décidé d’aller plus loin avec le lancement d’un véritable concours de pose : le C!Wrap. L’événement se tiendra en continu sur les trois jours du salon, sur un espace dédié de 260 m2 : six équipes de cinq poseurs professionnels (deux équipes par jour) devront recouvrir complètement une voiture, un mur, et divers objets en moins de 5h30 ! Un véritable show qui mettra en valeur le savoir-faire des poseurs et la qualité des adhésifs en matière de décoration.

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En tant que lecteur de IC LE MAG, vous êtes notre invité sur le salon C!Print. Préenregistrez-vous sur le site

www.salon-cprint.com avec le code invitation

O-ICCPL20 et obtenez votre badge gratuit !

➝ Plus de 250 EXPOSANTS ➝ Plus de 16 300 VISITEURS en 2019 ➝ 10 % DE VISITEURS ÉTRANGERS (77 pays représentés) ➝ 17 CONFÉRENCES ET ÉTUDES DE CAS et 32 WORKSHOPS TECHNIQUES ➝ 59 PARTENAIRES OFFICIELS (machines, produits, logiciels, design) ➝ 93 EXPERTS, speakers et intervenants


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IC LE MAG

EN PARTENARIAT AVEC

FAB

- RICATION

L’actualité des experts du secteur de l’impression et de la communication visuelle

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LES NEWS DE LA FAB

© Xerox

ENCRES :

AMBIANCE STABILO !

© Epson

La palette chromatique des années 1980 inspire les constructeurs de machines d’impression. Pour 2020, les imprimeurs vont pouvoir s’adonner au fluo, sans modération. Chez EPSON, les nouvelles imprimantes textile à sublimation SureColor SC-F9400H et SC-F9400 se dotent d’encres fluo jaune et rose, « ce qui est idéal pour les productions de vêtements de sports, de travail ou pour tout autre article de mode ou de communication visuelle », explique le fabricant. Chez XEROX, l’iGen 5 élargit aussi son champ d’applications avec un nouveau toner jaune fluorescent. « De quoi proposer de nouveaux enrichissements photo, de nouveaux embellissements et de la sécurisation, sans concession sur la productivité », précise le constructeur, dont le flux de production permet désormais de regrouper les travaux d’impression par toner spécial.

© Forbo

© 3M

LES BRÈVES DE LA FAB

© Inapa

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Objectif #zeroplastique pour INAPA

Objectif #zeronuisancesonore pour FORBO

Objectif #zerobulle pour 3M

Inapa lance le carton qui résiste à l’humidité. Nom de code : Oppboga Outdoor. Disponible à partir de 0,83 mm jusqu’à 2,2 mm d’épaisseur, ce nouveau carton peut être utilisé en extérieur, avec une résistance garantie jusqu’à 12 semaines. Exit donc les supports plastiques ! Plateauxrepas, goodies résistants à l’eau, pots de fleurs éphémères, publicités extérieures... on peut désormais tout faire en 100 % recyclable et 100 % biodégradable !

Récompensées par un Janus des composants et des matériaux, les dalles personnalisables Flotex AcousticPlus ont été conçues par Forbo pour améliorer l’acoustique d’une pièce. Grâce à leur envers éco-conçu en polyester recyclé aiguilleté, elles atteignent une efficacité acoustique de 22 dB pour un bruit de choc. Une solution vertueuse pour nos oreilles et pour la planète, l’envers de la dalle étant fabriqué à partir de déchets post-consommation.

Le nouveau film 3M Série 2080 est un film coulé haut de gamme qui sera disponible en plus de 100 coloris d’ici début 2020. Conformable, il s’adapte aux applications les plus complexes, telles que les surfaces concaves ou convexes. « Son film de protection présent sur les couleurs brillantes réduit les marques et les rayures lors de la pose », indique le fabricant, qui garantit son produit jusqu’à 8 ans pour les applications verticales.


LES NEWS DE LA FAB

ROLAND

© Roland DG

EN POLE POSITION CHEZ RENAULT F1 La nouvelle machine d’impression et de découpe Roland TrueVIS VG2 équipe désormais le centre technique de l’écurie Renault F1, à Enstone en Angleterre. Avec ce nouvel équipement, les équipes de Renault F1 sont en mesure de produire tous les adhésifs destinés au covering des véhicules de l’écurie. Extension du spectre colorimétrique, notamment grâce au orange, qualité de rendu des couleurs et haute productivité ont conquis les experts de Renault F1 Team qui, en moyenne, voyagent avec 30 versions de chaque adhésif, soit 1400 stickers, par course. « Cette machine nous rend la vie plus facile quand il s’agit de reproduire exactement les couleurs de nos sponsors, mais également pour le branding de nos véhicules, de nos stands, et de tout ce que nous emmenons sur les courses », conclut Joe McNamara, directeur Paint and Graphics chez Renault F1 Team.

Canon renouvelle sa gamme imagePROGRAF PRO, destinée aux photographes et ateliers de reprographie, et dédiée à la production d’affiches, photographies haute définition et applications artistiques. « L’objectif a été de gommer tous les freins liés au grand format, notamment la difficulté à gérer les supports. Il nous a donc paru essentiel de fluidifier le processus, pour que les utilisateurs puissent développer leur chiffre d’affaires et leur rentabilité », commente Géraldine Gaspard, responsable marketing Grand Format chez Canon France. Cinq machines composent cette nouvelle gamme, dont trois modèles en 12 couleurs.

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La nouvelle imprimante à sublimation 24 pouces d’Epson, le modèle SC-F500, est disponible depuis le mois d’octobre. Développée pour accompagner les agences publicitaires, les laboratoires photo, les fabricants de vêtements et les centres de reprographie à étendre leur offre, la SC-F500 offre des délais d’exécution courts et une grande fiabilité. Des fonctionnalités viennent compléter la technologie à sublimation d’Epson, notamment une solution avec encre rechargeable, la connexion Wifi, ou encore le changement automatique entre les supports.

© 3M

© Epson

LES BRÈVES DE LA FAB

© Canon

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Les groupes HP et Agfa ont annoncé, lors du dernier salon Labelexpo au mois de septembre, le lancement d’une solution de création de designs variables pour l’impression sécuritaire. Destinée à générer des designs sécuritaires complexes pour l’impression d’étiquettes et de packaging, la solution HP Indigo Secure Studio powered by Agfa permet de protéger les imprimés des tentatives de contrefaçon, tout en offrant une véritable dimension graphique et créative aux designers. La solution est disponible pour les clients de la technologie HP Indigo.


© AVS Communication © CSI Thermoformage

Concepteur et fabricant d’emballages sur-mesure et écoresponsables, la société CSI Thermoformage a lancé un procédé unique de gravure laser sur les cales en matières plastiques recyclées qui équipent les coffrets et étuis. Baptisée « ThermoDecor by CSI », cette technique de personnalisation, esthétique et à faible impact environnemental, a nécessité plus de deux ans de développement.

PACKAGING :

CSI PERSONNALISE

LES CALES THERMOFORMÉES Dans les secteurs de la cosmétique, de la parfumerie et des spiritueux, les coffrets et étuis représentent un très fort enjeu d’image pour les marques. La personnalisation y gagne même l’intérieur des packagings. Les cales thermoformées, qui servent de présentoirs aux produits, deviennent ainsi des outils de communication. C’est sur ce terrain que la société nantaise CSI Thermoformage (44) innove aujourd’hui, avec « ThermoDecor by CSI », un procédé inédit de gravure laser sur les cales en matières plastiques recyclées (APET, PS). « Jusqu’ici, les cales d’étuis et coffrets, si elles n’étaient pas simplement colorées d’origine, étaient imprimées en sérigraphie, tampographie ou marquage à chaud, des techniques nécessitant de très grosses séries, ou bien étaient recouvertes de cache-cales en carton imprimé, explique Pascal Roger, Pdg de CSI. Avec ThermoDecor, on peut personnaliser du plastique recyclé : il n’y a plus besoin d’ajout de matière, et pas besoin d’encres. Et la gravure laser nous offre la capacité de faire de toutes petites séries, comme des opérations de régionalisation pour des réseaux de points de vente par exemple ».

UN PROCÉDÉ PEU ÉNERGIVORE

Ce procédé de gravure laser adapté au thermoformage a été développé pendant plus de deux ans avec un partenaire spécialisé, qui assure aujourd’hui les prestations de personnalisation des cales pour CSI. ThermoDecor offre des formes très fines et ciselées (sans commune mesure avec les décors issus des techniques d’impression traditionnelles) et permet même de décorer l’intérieur des alvéoles contenant flacons et tubes. Enfin, peu énergivore, le procédé n’altère pas la recyclabilité du produit. Une innovation qui ouvre de nouvelles perspectives.

CSI THERMOFORMAGE

T. +33 (0)2 28 21 77 80 www.csi-thermoformage.com

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© Régis

Thiénard

LES NEWS DE LA FAB

JET D’ENCRE

Concepteur de machines d’impression, Régis Thiénard a travaillé chez MGI, où il a participé au développement des vernisseuses JETvarnish, puis chez Impika Xerox, où il a formé jusqu’à 120 personnes à la technologie jet d’encre. Une expérience qui se traduit aujourd’hui par la publication d’un livre exhaustif sur le sujet.

C’est l’ouvrage d’un passionné. Sur 245 pages, Régis Thiénard explique tout ce qu’il faut savoir sur la technologie d’impression jet d’encre. Une bible, indispensable pour tous les imprimeurs qui souhaiteraient s’équiper prochainement, comme pour ceux qui auraient déjà investi. « L’objectif est d’aider les acheteurs, de désacraliser le jet d’encre et d’offrir un point de vue objectif sur cette technologie, en abordant aussi bien ses nombreux avantages que ses limites », explique l’auteur. Concepteur de machines d’impression, Régis Thiénard a participé au développement des vernisseuses JETvarnish chez MGI, avant de collaborer avec le constructeur Impika Xerox, où il a formé jusqu’à 120 personnes à la technologie jet d’encre. Une expérience qui a conduit l’Union des industries de l’impression et de la communication (Uniic) à lui commander un livre blanc issu de ses supports de formation. Un ouvrage qui sera devenu ce livre, qui s’adresse autant aux techniciens qu’aux commerciaux, afin de parfaire leurs connaissances, ainsi qu’aux constructeurs de machines, pour leur permettre de mieux comprendre les attentes des imprimeurs en termes de matériel jet d’encre, voire même des clients finaux, qui pourront se familiariser avec la technologie et parler le même langage que leurs prestataires. Le Jet d’Encre, 245 pages, 37 euros, autoédition (contacter Régis Thiénard via LinkedIn pour achat).

© DR

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LA BIBLE DE L’IMPRESSION

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REPORTAGES

Nouvel entrant sur le marché de la scénographie urbaine et de la communication de chantier, l’agence multiplie les références dans les secteurs du luxe et de l’immobilier et se fait remarquer par ses réalisations prestigieuses.

TERRES ROUGES

MARQUE SON TERRITOIRE

© Terres Rouges

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Impressionnant de jour et scintillant la nuit, le Noël 2018 vu par Louis Vuitton et Terres Rouges, sur la place Vendôme à Paris.

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Ses faits d’armes ont déjà fait la Une des journaux, bien qu’elle n’ait qu’un an d’existence. L’agence Terres Rouges, spécialiste de la scénographie urbaine, sort aujourd’hui de l’ombre à la faveur de prestigieuses réalisations, à commencer par la très remarquée façade Dior sur les Champs-Elysées ou le dernier décor de Noël de Louis Vuitton, place Vendôme. De belles références qui ne doivent rien au hasard, mais qui tiennent aux compétences et au carnet d’adresses du dirigeant de l’entreprise, Olivier Girardot, ancien président d’Havas Events et ancien co-président d’Athem. Fin 2018, Olivier Girardot reprend la société Lemon Sign, créée il y a sept ans, et décide de la transformer complètement pour continuer à faire ce qui le passionne : la scénographie urbaine. Son credo : que le beau retrouve sa place dans la ville.


Il constitue son équipe - une dizaine de personnes - et se rapproche d’investisseurs pour assurer le développement de la structure. Terres Rouges intègre le groupe Pigments, aux côtés de l’agence Bleu Dalcans, spécialisée dans la conception et l’installation d’architectures audiovisuelles et de l’agence de communication Noir Ivoire. La nouvelle entreprise bénéficie ainsi d’une palette de compétences qu’elle peut mettre à la disposition de ses clients, selon un modèle qui se veut coopératif. Au sein même de Terres Rouges, l’idée de co-construction prime, avec un bureau d’études et une équipe de création à l’écoute des clients, et des spécialistes capables d’assurer la parfaite mise en œuvre des idées proposées. Ses

marchés sont ceux de la scénographie urbaine et de la communication de chantier, exception faite des projets qui dépendent d’une régie patrimoniale. « La prochaine étape sera plutôt d’intégrer la production, pour rester vigilant sur les coûts », prévient Olivier Girardot. Aujourd’hui, c’est à Paris que l’agence a déployé son savoir-faire. Ses principaux clients : de grandes marques de luxe comme Dior, Louis Vuitton, Dolce & Gabbana, Céline, Baccarat ou encore Fauchon - et le secteur de l’immobilier, avec des acteurs importants comme Guibor, Ardian, Hines et Vinci. De belles vitrines sur lesquelles Olivier Girardot compte désormais capitaliser pour se développer aussi à l’étranger. Cécile JARRY

TERRES ROUGES

T. +33 (0)9 70 07 00 00 www.terresrouges.com

© Terres Rouges

© Terres Rouges

L’ENTITÉ « SCÉNOGRAPHIE URBAINE » DU GROUPE PIGMENTS

En attendant l’inauguration de son nouveau drugstore, place de la Madeleine, Hines avait choisi un mode de communication à la fois graphique et original, sous la forme d’une immense toile imprimée.

En travaux pour deux ans, la boutique Dolce & Gabbana de l’avenue Montaigne, à Paris, a opté pour une communication de chantier extrêmement graphique. Le design est signé Ryuku Otsuka, Jenna Bickhardt et Nasia Chan, étudiants à l’école Parsons. À la réalisation : Terres Rouges.

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REPORTAGES

Nouveau terrain d’expression, les panneaux de chantier personnalisés permettent aux marques de continuer à capitaliser sur leur image durant la durée de leurs travaux. En France, la société Wall-tek en a fait son métier. Avec son bureau d’études, elle habille des projets dans toute la France.

WALL-TEK

© June Moon

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SOIGNE L’IMAGE DES MARQUES PENDANT LEURS TRAVAUX

Impression et pose de vinyle imprimé pour l’Espace Saint-Georges à Toulouse, à partir d’une œuvre originale de la designer June Moon.

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« Ne dites rien, on a fait croire à nos voisins qu’on était un restaurant japonais ». Pour Burger King, toutes les occasions de prendre la parole sont bonnes, y compris pendant les travaux. Le champion incontesté de la communication tous azimuts s’en est même fait une spécialité, avec des messages à chaque fois très attendus par ses fans. Cette stratégie, la société Wall-tek (54) l’accompagne depuis plus de dix ans grâce à ses palissades modulaires personnalisables. « Il y avait vraiment un marché à créer avec les palissades de chantier. Lorsque nous avons lancé la société, nous avons d’abord réfléchi à rationaliser notre offre en développant notre propre support. Notre cahier des charges était précis : nous voulions une palissade qui soit réparable, réutilisable et sécurisée. Ces conditions remplies, la société pouvait se développer », se rappelle Bruno Keppi, le fondateur et actuel gérant de l’entreprise. Restait à convaincre les marques. « Toutes les


Wall-tek est l’inventeur de la palissade modulaire pour les centres commerciaux. Cette palissade est non propagatrice de flammes, réutilisable et sécurisée.

© Burger King

© Wall Tek

marques n’ont pas la vision d’un Burger King. Nous avons dû prendre notre bâton de pèlerin pour les convaincre qu’il était important d’occuper l’espace pendant leurs travaux, poursuit le dirigeant. Certaines étaient convaincues, mais n’avaient pas forcément de visuels à nous fournir, ni de stratégie clairement définie pour ce type de support. Nous avons donc décidé d’investir dans des catalogues de visuels et de devenir force de propositions créatives pour nos clients ».

LA FORCE DU SERVICE Aujourd’hui, Wall-tek intervient sur plus de 600 chantiers par an, dans toute la France. Ses solutions vont du module de protection à la palissade classique, en passant par les palissades extérieures, des palissades hors normes, des décors en trompe-l’œil et des protections de sols pour les centres commerciaux. Écologique, non propagatrice de flammes,

réutilisable et sécurisée, sa palissade modulaire fait référence. « Le fait de proposer des solutions réutilisables, et donc plus durables, est devenu un atout », souligne Bruno Keppi. Le chef d’entreprise a fait ses calculs. Avec ses panneaux, dont certains ont plus de dix ans d’utilisation derrière eux, il aurait évité à ses clients de consommer l’équivalent de 4000 tonnes de bois mélaminé ! Vertueuse, la palissade Wall-tek se veut aussi esthétique. Avec son bureau d’études, l’entreprise crée des boutiques en trompe-l’œil, des palissades bibliothèques, des palissades miroirs, des espaces de jeux, etc.

DES DÉCORS « INSTAGRAMMABLES » « Les décors instagrammables sont une tendance forte », souligne Bruno Keppi. Le projet réalisé avec la designer

graphique June Moon pour le centre commercial Espace Saint-Georges, à Toulouse, est de ceux-là. Dans cette œuvre originale intitulée Fantasy, on comprend que des ouvriers sont en train de détruire un mur géant, ce qui est en réalité une métaphore pour expliquer que le centre commercial va entreprendre de grands travaux pour laisser place à de futurs projets « fantastiques ». Pour faire le lien avec le public et l’impliquer, l’artiste a intégré dans sa fresque un Photobooth et une anamorphose. Un vrai succès qui s’est conclu par l’organisation d’un jeu concours pour récompenser les meilleures photos postées sur Instagram. Cécile JARRY

WALL-TEK

T. +33 (0)3 83 36 35 05 www.wall-tek.com

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BUSINESS

Le spécialiste en signalétique fête ses 30 ans. Trente années au cours desquelles la petite entreprise locale de Dijon est devenue un acteur au niveau national. Un changement d’envergure qu’elle concrétise aujourd’hui par une nouvelle politique d’investissements d’un montant de 2,5 millions d’euros.

© AVS Communication

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AVS COMMUNICATION

CHANGE DE BRAQUET La petite PME locale a bien grandi. Sous la houlette de son dirigeant Arthur Deballon, AVS Communication est devenue un acteur d’envergure national. Spécialisée en signalétique, l’entreprise de 27 salariés travaille aujourd’hui pour de grandes enseignes comme les Galeries Lafayette et Decathlon, et pour des réseaux comme Finsbury et Sushi Shop. Son chiffre d’affaires a été multiplié par trois en cinq ans et s’établit désormais à 3,5 millions d’euros. Cette année, pour ses 30 ans, elle franchit un nouveau cap, avec une politique d’investissements ambitieuse d’un montant de 2,5 millions d’euros. En mai dernier, elle a inauguré de nouveaux locaux : un ancien site Valeo dont elle n’a gardé que les murs pour se constituer un atelier de 3500 m2 flambant neuf. Une partie de l’enveloppe était aussi destinée à acheter une nouvelle unité d’impression textile : une Mimaki TS 5500P-3200, en association avec une calandre Monti Antonio. « Nous avions besoin d’un outil industriel pour suivre la cadence », confie Arthur Deballon.

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UNE DIGITALISATION CROISSANTE

Autre chantier en cours : la transformation numérique de l’entreprise. Pour permettre à ses clients de voir en temps réel le déploiement de leur campagne, un suivi en ligne a été mis en place. État d’avancement des poses, photos des sites achevés : les clients ont accès à toutes ces informations directement sur le site d’AVS, via un système classique de login et de mot de passe. En termes de prospection, Arthur Deballon s’appuie aussi sur internet pour élargir son audience. Il a notamment créé huit sites différents pour capter de nouveaux prospects. Il séduirait ainsi 30 % de nouveaux clients par an. Cécile JARRY AVS COMMUNICATION

T. +33 (0)3 80 71 52 25 www.avs-communication.com


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BUSINESS

➜ STRATÉGIE

MÉTROPOLE

INVESTIT DANS SON LABO PHOTO L’imprimeur numérique Métropole a racheté le labo photo parisien Initial en juillet 2018. Et le transforme aujourd’hui en un vrai concept-store autour de l’art de la photographie.

© Jordan Whitfield

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Denise Zanet a bien choisi son moment. À la veille de l’ouverture de Paris Photo qui se tient à Paris du 7 au 10 novembre 2019, la directrice marketing et développement de Métropole présente son nouveau projet « Initial Labo » : un concept innovant autour de la photographie, imaginé pour accompagner le renouveau du labo photo, racheté par l’imprimeur numérique il y a dix-huit mois. « Nous sommes un vrai labo photo, nous tirons les grandes expositions et nous voulons continuer à accompagner les photographes, pour les aider à valoriser leur travail. Le labo, comme le photographe, doivent pouvoir exister », martèle la dirigeante. Son projet : faire cohabiter dans un même espace les experts du labo, les photographes en devenir et les plus confirmés, pour créer une émulation créative autour de la photographie. « Avec toute l’expertise de Métropole pour aider les photographes à scénariser leur travail », précise Denise Zanet.

« Le labo et le photographe doivent pouvoir exister. Avec Métropole, nous aidons les photographes à scénariser leur exposition » Denis ZANET, directrice marketing et développement de Métropole

Les travaux pour transformer les actuels locaux du labo sont terminés. Avec sa galerie, son labo, sa librairie thématique et sa boutique, dans laquelle sont proposés des carrés au format Polaroïd conçus en partenariat avec la marque Amédée 1851, des fragrances uniques développées avec Creascents, de la maroquinerie Carlo Pagani, des bijoux Atelier Paulin, etc. « Tout un univers du beau autour de la photo, avec un fil conducteur symbolisé par le rouge inactinique » résume Denise Zanet. Cécile JARRY MÉTROPOLE

T. +33 (0)1 41 11 81 10 www.metropole.me

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WOW PRINT FAIT CONFIANCE À AGFA L’entreprise JSB Production, récemment devenue WOW PRINT, fait à nouveau confiance à AGFA. Forte d’une expérience de plus de 10 ans dans le domaine de l’impression numérique tous supports, la société basée à La Garde (83), près de Toulon, est un partenaire privilégié des professionnels de la communication et du marketing, de l’imprimerie et de l’affichage. Après avoir investi dans une Jeti UV LED Tauro l’an dernier, Wow Print a choisi de remplacer sa machine roll-to-roll concurrente par un modèle Anapurna UV LED H3200i, (version 6 couleurs + blanc), afin d’augmenter sa capacité de production, sans compromis sur la qualité . T. +33 (0)4 94 24 46 94 - www.wowprint.fr

ÉTIQUETTES

Le fabricant KONICA MINOLTA a vendu pas moins de 11 machines lors du salon Labelexpo, du 24 au 27 septembre derniers à Bruxelles. Parmi les clients équipés, deux sociétés françaises ont signé pour la presse AccurioLabel 230, qui permet d’imprimer des étiquettes et autocollants personnalisés en petites séries : l’imprimerie COSTE & FILS, basée à Aubenas (07) et l’entreprise ÉTIQUETTES PIERRE FOUCHER, installée à Saint-Doulchard (18). T. +33 (0)4 75 89 05 40 / T. +33 (0)2 48 70 80 52 - www.etiquettes-foucher.com

ROLL-TO-ROLL Le fabricant SWISSQPRINT vient d’installer sa première machine Karibu (dévoilée au mois de mai dernier) en France, chez l’imprimeur numérique grand format PIXCOLOR, basé à Essey-lès-Nancy (54). Première machine rollto-roll du constructeur suisse, la Karibu est une imprimante jet d’encre LED UV de neuf canaux (CMJN + 5 couleurs) en 3,40 m de laize. Outre des caractéristiques techniques bien au-dessus de la moyenne, la Karibu est proposée avec de nouvelles encres flexibles, qui assurent une adhésion sur tous les médias : textiles, vinyles, bâches, mailles, papiers peints, supports rétroéclairés… T. +33 (0)3 83 48 56 47 - www.pixcolor.fr

VITESSE DE PRODUCTION La société Yetiq.pro, spécialiste de l’impression d’étiquettes adhésives en ligne, dédié aux revendeurs, a installé cet été trois nouvelles machines dans son atelier, qui lui permettent d’augmenter sa capacité de production de 50 %. L’entreprise de Courthézon (84) a porté son choix sur deux nouvelles presses numériques - une XEIKON CX3 et une DOMINO N610i - ainsi que sur une nouvelle machine de finition Digicon d’ABG. T. +33 (0)4 88 84 72 89 - www.yetiq.pro

FIGAROL EST ONLINE

Le spécialiste de l’impression numérique grand format Figarol dévoile son nouveau site figarol-online.com, conçu pour faciliter la vie de ses clients. Une dématérialisation d’activité à destination des revendeurs (professionnels de la communication, des arts graphiques et de l’événementiel) qui sont désormais en capacité d’élaborer leurs recommandations auprès de leurs propres clients-annonceurs, en toute autonomie et 24/7. Cet outil permet aux agences d’élaborer leurs devis, et à Figarol de confirmer les commandes, puis de transférer les fichiers en toute sécurité, de valider un bon à tirer et de suivre l’avancement des projets jusqu’à la livraison. La solution a été lancée à grande échelle à la rentrée et compte déjà plus de 200 clients actifs. Avec une entrée par matière ou par type de produits, 80 % de la gamme est, à ce jour, accessible en ligne. T. +33 (0)2 47 32 00 16 www.figarol.com

FABER INTÈGRE DU DIGITAL

C’est la stratégie du « one stop shopping ». Faber France pourra désormais fournir à ses clients des solutions de communication digitale. Le groupe industriel, spécialiste des solutions de communication personnalisées, annonce sa prise de participation au sein de la société Visuall Group, spécialisée dans les écrans LED de grande taille, ainsi que les bornes, totems et autres solutions interactives. T. +33 (0)3 20 97 40 20 www.faber-france.fr

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BUSINESS

UNE NOUVELLE USINE D’IMPRESSION POUR

ADESA-SMARTLABEL Créée en 1963, la société Adesa est depuis trois générations une référence du secteur de l’étiquette adhésive. Elle poursuit aujourd’hui son développement à marche forcée. Flambant neuf, son nouveau site de production a été inauguré fin septembre.

© Adesa

En 2017, face aux enjeux de développement d’Adesa, la direction se lance dans une stratégie de développement ambitieuse. Forte d’une croissance record en 2018 (+ 12 % par rapport à 2017, à 9,6 millions d’euros de chiffre d’affaires), l’entreprise gardoise multiplie les investissements. En début d’année, Adesa a ainsi complété son parc machines, en intégrant une troisième unité de découpe laser. Et en septembre, avec le soutien financier de la Région Occitanie et de Nîmes Métropole, elle a inauguré sa nouvelle usine, à La Rouvière (30). Montant de l’investissement : 3,5 millions d’euros. Ce nouveau site de production de 4000 m2 doit permettre à l’entreprise de rationaliser sa production, en concentrant tous ses services sur un seul site. Le terrain sur lequel est installé l’usine s’étend sur 18 000 m2, en prévision d’extensions possibles.

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3,5 MILLIONS D’EUROS

ADESA-SMARTLABEL T. +33 (0)4 66 81 63 07 www.adesa.fr

MONTANT DE L’INVESTISSEMENT POUR LE NOUVEAU SITE DE PRODUCTION D’ADESA 4000 M2 / 70 SALARIÉS

CONVERGENCE AVEC LE WEB-TO-PRINT

L’autre enjeu est la convergence que permet ce nouveau site entre le digital et la production. Autrement dit, entre ses ventes via son site e-commerce et sur Amazon, et ses unités d’impression. L’entreprise a également développé une API qui offre la possibilité aux sites d’opérateurs spécialisés d’être connectés directement à sa production. Un choix stratégique quand on sait que le web-to-print représente aujourd’hui près de 25 % de l’activité de l’entreprise.

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THINK !

➜ IMPRIMERIE EN LIGNE

Ludovic MARTIN est consultant en stratégie digitale. Après cinq années passées chez Exaprint, il a accompagné des PME dans leur transformation digitale. Aujourd’hui, il est directeur marketing et e-commerce chez Adesa, imprimeur d’étiquettes adhésives depuis 55 ans.

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© Alexis Cretin

« LES IMPRIMEURS ONT UNE CARTE À JOUER, CELLE DU MEILLEUR DES DEUX MONDES »

20 ans… c’est l’âge de l’imprimerie en ligne. Ce secteur a démarré de zéro à la fin des années 1990, porté par des visionnaires géniaux qui, avant tout le monde, ont anticipé les mutations à venir dans la consommation de l’imprimé et dans les modes de production associés. En 1999, le mot « amalgame » était absolument tabou dans l’imprimerie. Le concept allait à l’encontre des habitudes et des valeurs des imprimeurs. Le web-toprint a cassé ces habitudes, en groupant les commandes de clients, afin d’optimiser les délais de fabrication et les coûts de production. Le modèle a balbutié pendant plusieurs années, puis l’avènement des technologies d’impression numérique et la démocratisation du e-commerce ont donné un coup de boost à ce secteur. Aujourd’hui, on estime qu’entre 20 et 30 % du revenu de l’imprimerie sont réalisés en ligne.

D’autres opérateurs ont profité de cette situation pour lancer de nouvelles offres. La start-up portugaise 360onlineprint vient de lever 18 millions d’euros pour partir à l’assaut du marché européen, avec un modèle « fabless », assez proche des places de marché. La société Print.com lance un modèle innovant très orienté revendeurs, sur les marchés hollandais et belge. Tandis que la start-up parisienne Copees se lance à l’assaut du marché de l’hyper-rush et lève 300 000 euros. Etc. Clairement, ceux qui, pendant longtemps, ont été qualifiés de « pirates » par la profession semblent aujourd’hui se faire « hacker » par de nouvelles générations qui leur empruntent leur culot en y ajoutant plus de technicité et d’audace.

APRÈS UNE PHASE DE CONCENTRATION, L’APPARITION DE NOUVEAUX MODÈLES

Je suis profondément convaincu que l’imprimerie en ligne connaît aujourd’hui sa propre révolution industrielle. Le nivellement de l’offre et la standardisation des modèles favorisent l’éclosion de nouveaux modèles économiques. Les gros acteurs du web-to-print ont en commun d’avoir développé au fil des années un catalogue immense de références, au point que leurs clients s’y perdent et recherchent, en alternative, des opérateurs spécialisés dans des domaines précis. L’hyperspécialisation est donc un axe porteur. Qui dit standardisation, dit aussi comparaison plus facile. Pendant des années - et c’est encore un peu le cas - chaque imprimeur avait quasiment ses propres formats, rendant toute comparaison impossible. Aujourd’hui, il est plus facile de comparer les prix autour de références similaires et, du coup, comme dans l’hôtellerie ou le voyage, des comparateurs de prix font leur apparition. Pour le consommateur, ça change la donne, car il se rend compte que souvent, les principaux acteurs du marché ne sont pas les mieux-disants.

La dernière décennie a été marquée par une phase de consolidation. Après des années de croissance insolente, plusieurs acteurs majeurs ont été rachetés, le résultat donnant naissance à des méga-groupes internationaux. Cette phase de consolidation a figé le marché autour de quelques mastodontes et on aurait pu croire que les règles du jeu étaient alors fixées pour de longues années, tant les budgets en jeu étaient importants. Et pourtant. Ces gros acteurs ont tous en commun de partager un modèle économique quasi unique et qui remonte aux premières heures du web-to-print. Or, depuis 2017, on assiste à un double phénomène : les marges se sont réduites, suite à une spirale de baisse des prix, et les coûts marketing ont explosé, du fait d’une concurrence accrue, en particulier sur les enchères des mots-clés type Adwords. Ce modèle économique monolithique, qui avait fait le succès de ces opérateurs du web-to-print, est dès lors devenu leur principale faiblesse.

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FACE AU NIVELLEMENT, UN NOUVEAU PARADIGME VOIT LE JOUR


Avec Amazon Custom, il est désormais possible de vendre de l’imprimé personnalisé sur la plus grosse place de marché du monde. C’est une révolution industrielle à elle seule et nous n’en sommes qu’aux balbutiements. Cela va forcément bouleverser le secteur de l’imprimerie en ligne, en particulier pour les produits photos et les objets publicitaires. De la personnalisation de masse des années 1990 à 2010, on passe aujourd’hui à la « mégamasse », via les méta-marketplaces. Enfin, le phénomène nouveau, c’est que beaucoup d’acheteurs, en particulier dans le BtoB, ont compris qu’une grande part de grosses plateformes avaient un modèle fabless, c’est-à-dire qu’elles ne fabriquaient pas elles-mêmes. Si certains s’en contentent, d’autres cherchent à sourcer les producteurs directement, soit par conviction éthique (la recherche du circuit le plus court), soit par souci d’économie.

L’AVÈNEMENT D’UN MODÈLE HYBRIDE « GLOCAL », UNE CHANCE POUR L’IMPRIMEUR DE PROXIMITÉ

Tous ces changements sont anxiogènes pour les acteurs du marché, mais je suis confiant en l’avenir. La recherche du circuit court, la multiplication des débouchés sur des places de marché, le développement de nouveaux modèles… tout cela joue en faveur des « petits » imprimeurs. À condition qu’ils renouvellent leur modèle, en le tournant vers une hybridation « phygital », avec un site e-commerce propre ou sur une place de marché et une boutique physique de type showroom avec des commerciaux et des « humains » de proximité. L’automatisation des flux de production est aussi indispensable : c’est la seule clé d’optimisation des coûts de production. Troisième point, ils doivent avoir une identité de marque forte, ancrée sur un territoire. Les imprimeurs ont une carte à jouer, celle du meilleur des deux mondes : l’expérience et la rapidité du web, la proximité et l’authenticité de la PME locale en plus !

Lancé aux États-Unis, Amazon Custom est un nouveau service proposé par Amazon, qui permet aux entreprises de créer leur boutique de produits personnalisés en ligne. La plateforme d’impression en ligne d’étiquettes personnalisées Adesa-Smartlabel a été parmi les premières à proposer ses services sur la plateforme. Déjà équipée de tous les outils pour gérer des commandes en ligne, elle a saisi l’occasion pour bénéficier du flux de la marketplace. Sur son store, les clients peuvent ainsi personnaliser leurs étiquettes à partir de modèles proposés, passer commande et recevoir leur livraison sous 4 jours.

L’HYPERSPÉCIALISATION : UN AXE PORTEUR « Le mono-produit n’est pas mort. C’est même une force pour devenir l’expert dans son domaine ». Cette devise, de nombreux sites de vente en ligne l’ont fait leur. Sur leur plateforme, pas de catalogues pléthoriques, mais un seul et même produit décliné sous différentes formes et, le plus souvent, personnalisable. Le domaine du papier peint a très vite suscité de nombreuses vocations. De nombreux sites, comme Murs-Sauvages.fr ou LesPapiersDeNinon.fr, surfent aujourd’hui sur la tendance. Le site français LetterShop.fr s’affiche, quant à lui, comme le spécialiste de l’enseigne intérieure. Avec ses lettres et logos 3D, il s’est rapidement fait une place sur le marché. Ikea, Jeep, Uber, Asics ou encore Qonto, ont passé commande sur le site.

© Smartlabel

AMAZON CUSTOM : UN NOUVEAU SERVICE DISPONIBLE EN FRANCE

© LetterShop

« L’imprimerie en ligne connaît aujourd’hui sa propre révolution industrielle »

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SÉRIE LIMITÉE

INNOVA COATS, CRÉATEUR DE FINITIONS COULEURS

© Innova Coats

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Depuis près de 15 ans, la très discrète PME française invente, dans son laboratoire, des formulations qui permettent de détourner les matières et de les sublimer. Un savoir-faire unique qu’elle met au service des grandes maisons de luxe, mais aussi d’autres secteurs, comme l’aéronautique, l’automobile ou encore l’art. Rencontre.


C’est une bonne adresse que l’on se ne transmettait jusqu’ici que de bouche-à-oreille. Très discrète, la PME française Innova Coats sort aujourd’hui de l’ombre à la faveur d’un prix, le Janus des Composants et des Matériaux, remis cette année par l’Institut Français du Design. Spécialisée dans la création de peintures design et techniques, Innova Coats dispose d’un savoir-faire unique, plébiscité par les plus grandes marques. Le rouge du Red d’Hugo Boss, le chrome de la marquise du Fouquet’s à Paris, le vert de la cuvée spéciale de Dom Pérignon pour les 50 ans du Byblos à Saint-Tropez, c’est elle !

UNE PÉPITE FRANÇAISE Dans son atelier installé au cœur du Jura, l’entreprise développe des formules qui lui permettent de réaliser tous types de décor, sur n’importe quelle surface et n’importe quelle forme d’objet. « Nous sommes des créateurs de finitions couleurs », résume sa co-fondatrice, Céline Laurent. Grégori, son mari et co-fondateur de l’entreprise, est le chimiste en chef et magicien des couleurs en titre. Peintre de formation, c’est lui qui développe toutes les formulations. Du contretypage de couleurs Pantone aux peintures photoluminescentes ou électroluminescentes, c’est lui qui sait comment doser à la perfection les résines, les liants et les pigments, pour obtenir l’effet escompté. Parmi les techniques parfaitement maîtrisées par l’entreprise, le chrome pulvérisé est la finition de référence d’Innova Coats, avec des couleurs et des effets spécifiques et des méthodes d’application bien particulières, qui permettent de chromer aussi bien des formes complexes que des projets monumentaux ou des supports semi-rigides.

« Nous n’avons pas de catalogue, simplement des compétences qui nous permettent de proposer du sur-mesure à nos clients » Céline LAURENT, co-fondatrice d’Innova Coats

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SÉRIE LIMITÉE

DANS LE SECRET DE L’ATELIER

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Les grandes maisons du luxe ont leurs entrées dans l’atelier. Le monde de l’art également, ainsi que les constructeurs automobiles, qui sollicitent régulièrement l’expertise d’Innova Coats pour leurs concept-cars. Mais la société travaille la plupart du temps sous le sceau du secret, garantissant à l’un qu’elle ne fera pas le même développement que pour l’autre. « Nous n’avons pas de vigiles à l’entrée, mais l’adresse de notre atelier reste confidentielle et nos clients nous font confiance », confie Céline Laurent. La particularité d’Innova Coats est de maîtriser toute la chaîne de finition. Elle crée les formules dans son laboratoire, assure la préparation des supports et applique elle-même les peintures. « Nos clients nous demandent de créer des effets spécifiques, à partir de tous types de supports. Il est donc difficile de confier certaines prestations, précise la responsable. Nous sommes en mesure de traiter toutes les petites et moyennes séries, jusqu’à 100 000 pièces en trois mois pour certaines commandes ».

DES FORMULES PRÊTES À L’EMPLOI POUR L’INDUSTRIE Pour les grandes séries, en revanche, l’entreprise travaille en collaboration avec d’autres industriels. « Pour son eau de toilette Red, Hugo Boss nous a demandé de créer la finition couleur de ses flacons. Le contrat portait sur 2,5 millions d’exemplaires. Dans ce cas précis, nous avons créé une formule prête à l’emploi, que Procter&Gamble a ensuite fait appliquer par son fabricant de packaging », explique Céline Laurent. Certaines commandes particulières demandent aussi à l’équipe de se déplacer. Comme pour ce client américain, qui voulait une finition chrome spécifique pour sa Lamborghini, que seule l’entreprise française était capable de faire. « Nous sommes donc partis à Los Angeles » se souvient la dirigeante.

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #12 NOVEMBRE 2019

« Nous sommes en mesure de traiter toutes les petites et moyennes séries, jusqu’à 100 000 pièces en trois mois pour certaines commandes » Céline LAURENT, co-fondatrice d’Innova Coats

DES PROCÉDÉS BREVETÉS Sept personnes composent aujourd’hui l’équipe. « Nous allons recruter dans les mois à venir », annonce Céline Laurent qui souhaite cependant conserver une entreprise à taille humaine pour garder la souplesse qui a fait la force de l’entreprise. En attendant, dans le secret de l’atelier de 600 m2, Grégori peaufine ses effets. Des mois de recherche lui ont permis de déposer un brevet pour son procédé Precious Coat, qui rend possible l’application d’or 24 carats, d’argent ou de diamant sur tous types d’objets. Présenté et primé au dernier concours des Janus, le procédé Clear Coat est le nouvel atout de l’entreprise. Sa particularité : donner un effet « teinté masse » à n’importe quel support. « La particularité d’Innova Coats est que nous n’avons pas de catalogue, simplement des compétences qui nous permettent de proposer du sur-mesure à nos clients », conclut Céline Laurent. Cécile Jarry


© Innova Coats

Les grandes maisons du luxe ont leurs entrées dans l’atelier d’Innova Coats. Le monde de l’art également, ainsi que les constructeurs automobiles, qui sollicitent régulièrement l’expertise de la PME jurassienne pour leurs concept-cars.

© Innova Coats

© Innova Coats

Pour la maison de champagne Dom Pérignon, Innova Coats s’occupe des couleurs des cuvées spéciales : le rose pour l’artiste Jeff Koons, le vert pour les 50 ans de l’Hôtel Byblos à Saint-Tropez.

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REGARDS CROISÉS

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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #12 NOVEMBRE 2019

© Blaise Adilon

Montage de l’œuvre Le Petit Jardin de l’artiste français Stéphane Calais, réalisée avec le concours d’ATC Groupe.


DANS L’INTIMITÉ DE LA BIENNALE DE LYON AVEC

ATC GROUPE

Hélène JUILLET et Justine BELOT travaillent pour la Biennale d’art contemporain de Lyon, en tant que directrice de la communication et responsable des partenariats et des événementiels entreprises. Christophe AUSSENAC dirige ATC Groupe, imprimeur numérique lyonnais, spécialisé en signalétique et habillage d’espaces. Ensemble, ils ont noué au fil des ans un partenariat historique, au service de la culture et des artistes. Echanges. Propos recueillis par Cécile JARRY

Ces incursions dans le domaine de l’art permettent aussi parfois de décrocher des commandes aussi inattendues qu’inédites, comme cette fois où ATC a envoyé une équipe de quatre poseurs sur une plateforme pétrolière en Norvège, pour poser, dans les espaces de vie du site industriel, des reproductions d’œuvres de l’artiste norvégien Gardar Eide Einarsson, de l’américain Tom Sachs et du français Fabrice Hyber. Une commande du musée d’Oslo. « Nos entreprises mécènes - une quarantaine pour cette Biennale - ont cette vision et cette volonté, et surtout cette capacité à communiquer autour de ces mécénats. Ce faisant, elles valorisent bien sûr leurs salariés et leurs entreprises, mais aussi leur métier », souligne Justine Belot. « J’ai l’impression de retrouver un petit peu le travail et l’état d’esprit d’un Michel Caza », confie Christophe Aussenac, rendant ainsi hommage au maître de la sérigraphie d’art Michel Caza, connu dans le monde entier pour avoir travaillé avec les plus grands, d’Andy Warhol à Roberto Matta, en passant par Salvador Dali, Pierre Soulages ou encore Victor Vasarely.

© Blaise Adilon

Depuis plusieurs années, la Biennale d’art contemporain de Lyon fait appel à l’expertise et au savoir-faire d’ATC Groupe, via un mécénat de compétences, pour la production d’œuvres. En 2013, le projet de l’artiste brésilien Paulo Nimer Pjota demande un adhésivage de 300 m² de la façade sud de la Sucrière. La réalisation est rendue possible grâce à la collaboration étroite de l’artiste avec les équipes de production de la Biennale, ainsi que les collaborateurs de l’imprimeur lyonnais. « Le partenariat de la Biennale avec les équipes d’ATC va bien au-delà de l’aspect financier que permet le mécénat d’art. Il s’agit d’un vrai engagement de la part de l’entreprise et d’une volonté forte de son dirigeant, Christophe Aussenac », témoigne Justine Belot. « Travailler avec les équipes de la Biennale, c’est avoir la chance de collaborer avec des personnes accessibles et curieuses, mais aussi très exigeantes. C’est une belle façon de continuer à grandir et de faire grandir ses équipes », affirme de son côté Christophe Aussenac.

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REGARDS CROISÉS

Montage de l’œuvre Prometheus Delivered, de l’artiste autrichien Thomas Feuerstein (courtesy de l’artiste et Gallery Elisabeth & Klaus Thoman, Innsbruck/Vienne).

DE L’ART À LA COMMUNICATION IMPRIMÉE Ce dialogue avec les équipes de production de la Biennale, ATC Groupe l’entretient aussi avec le service communication, dirigé par Hélène Juillet.

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© Blaise Adilon

« Produire les éléments de communication de la Biennale est un vrai challenge, car nous devons répondre à la fois à une logique de flux et une logique artistique. Toute la signalétique de la Biennale est validée par les commissaires d’exposition », précise Christophe Aussenac. « Travailler avec ATC est pour nous un gage de bonne compréhension mutuelle. L’expertise d’ATC intervient en cohérence avec le discours artistique et les attentes des commissaires. Nous sommes bien au-delà d’une simple relation avec un prestataire », affirme Hélène Juillet.

© Louise Meizonnier / Biennale de Lyon 2019

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #12 NOVEMBRE 2019

Pour cette 15e édition, qui a débuté le 18 septembre et se clôturera le 5 janvier 2020, ATC a participé à la production de plusieurs œuvres uniques, présentées sur le nouveau site de la Biennale, les anciennes Usines Fagor. Sont à découvrir : le grand mobile coloré Le Petit Jardin de l’artiste français Stéphane Calais, Le silence d’une dune de Stéphane Thidet, La Poupée, le doigt d’or et les dents : fou de rage des autrichiens Ashley Hans Scheirl et Jakob Lena Knebl, ou encore Prometheus Delivered de l’autrichien Thomas Feuerstein. Enfin, à la Cité Internationale, sur la façade du Musée d’Art Contemporain (MAC), une œuvre de l’américaine Nina Chanel Abney est également l’un des très beaux échos de cette Biennale auquel ATC a prêté son concours.


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