IC LE MAG #15

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INNOVATION

EN VUE

GUTENBERG ONE : NOUVEAU BRAS ARMÉ DES LIBRAIRES ?

INITIAL LABO : L’IMPRESSION PHOTO SORT DU CLICHÉ

IMPRESSION NUMÉRIQUE : LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE IC lemag-15-couverture.indd 1

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ÉDITORIAL « Elephant in the room » disent les Américains. En dépit d’une actualité toujours dominée par la crise sanitaire et économique, il semble difficile d’ignorer encore les ambitions du groupe Amazon dans le secteur du print. Le géant du web vient en effet d’annoncer la signature d’un contrat colossal de 400 millions de dollars avec le constructeur Kornit, portant sur l’achat de presses numériques et d’encres sur les cinq ans à venir. Déjà très bien implanté sur le segment de la personnalisation d’objets et de textile, le leader des GAFAM lorgne déjà sur la décoration imprimée et le sportswear, et anticipe une arrivée sur le marché de l’impression commerciale. D’aucuns pourraient y voir une menace. Certains y verront surtout une opportunité. En France, le site d’impression en ligne d’étiquettes personnalisées Smartlabel a été parmi les premiers à proposer ses services sur la plateforme Amazon Custom. Objectifs : bénéficier du flux de la marketplace, tout en jouant son rôle de producteur en circuit court, capable d’offrir le meilleur de l’expérience digitale et du service de proximité. Sur le store de Smartlabel, les clients peuvent ainsi personnaliser leurs étiquettes à partir de modèles, passer commande et recevoir leur livraison sous quatre jours. Une souplesse et une réactivité offertes par les technologies d’impression numériques qui, depuis une dizaine d’années, conquièrent des parts de marché de plus en plus importantes sur un secteur de l’étiquette où la demande pour les courts tirages et la personnalisation se fait toujours plus forte. Ennoblies, connectées, inviolables ou holographiques, elles deviennent un canal de communication incontournable entre marques et consommateurs, et un vivier d’opportunités pour les imprimeurs-producteurs. C’est l’objet de notre dossier.

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D’opportunités, il en est également question dans notre grand angle consacré aux spécialistes de l’évènementiel et du stand qui, grâce à l’impression numérique textile, vont chercher des relais de croissance sur le marché de la décoration intérieure. Vous découvrirez aussi comment l’imprimeur francilien Métropole renouvelle l’expérience du tirage photographique grâce à son entité Initial Labo, et comment le robot d’impression à la demande Gutenberg One pourrait demain armer les librairies. Ces initiatives et ces acteurs seront aussi à découvrir sur le salon C!Print (dont IC Le Mag est partenaire) qui, en décalant son édition 2021 (initialement prévue en février) les 8, 9 et 10 juin, permettra à toute la filière de se retrouver et de saisir les nouvelles opportunités du print. Bonne lecture, Florent Zucca, Rédacteur en chef

Retrouvez aussi IC LE MAG / Industries Créatives sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn) et sur notre site www.lemag-ic.fr

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1| ÉDITORIAL

Les nouvelles opportunités du print Par Florent ZUCCA, rédacteur en chef.

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4| NOVEMBRE 2020

GRANDS TÉMOINS Laetitia FAURE, fondatrice du bureau de conseil URBAN SUBLIME Christophe PRADÈRE, fondateur et directeur général de l’agence BETC Design

© Avery Dennison

24| DOSSIER

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IMPRESSION NUMÉRIQUE

En couverture : Pour la gamme « Catrina » des vignobles Vellas, le spécialiste de l’étiquette Adesa est parvenu à imprimer 54 visuels différents d’étiquettes sur une seule bobine. © Adesa L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE Ennoblies, connectées, inviolables ou même holographiques : des cosmétiques au secteur viticole, les étiquettes se déclinent à l’infini ! Si les techniques traditionnelles conservent encore aujourd’hui une très large majorité du marché de l’impression d’étiquettes, on observe depuis une décennie une forte progression des technologies d’impression numérique, qui conquièrent des parts de marché de plus en plus importantes sur ce secteur. Tour d’horizon d’un marché florissant.

ÉDITION :

656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon Cedex 01 - Tél. +33 (0)4 78 30 41 73 - Fax. +33 (0)4 78 30 41 79 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Nathalie Grosdidier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Guillaume Abou, g-abou@656editions.net RÉDACTEUR EN CHEF : Florent Zucca, 04 78 30 35 06, florent@656editions.net MARKETING ET PARTENARIATS : Aurélie Lamandé, aurelie.lamande@656editions.net ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Cécile Jarry, Florent Zucca, Emmanuelle Hebert DIRECTION ARTISTIQUE ET RÉALISATION : François Jaillet PUBLICITÉS : Emilie Eggenschwiller, emilie@656editions.net, 06 66 88 14 87 ABONNEMENT : florent@656editions.net PRIX AU NUMÉRO : 25 euros TARIF ABONNEMENT pour 1 an (4 numéros) : 84 euros IMPRESSION ET ROUTAGE : Jouve-Print, 733 rue Saint Léonard, 53100 Mayenne

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12| 20|

IDÉES À SUIVRE Un trimestre à travers l’œil d’IC LE MAG.

EN VUE

INITIAL LABO : Quand l’impression photo sort du cliché.

L’ACTUALITÉ 46| GRAND ANGLE Impression textile : Du stand à la déco, le nouveau challenge de l’événementiel

DES EXPERTS DU SECTEUR DE L’IMPRESSION ET DE LA COMMUNICATION VISUELLE

72| LES NEWS DE LA FAB

© Ultima Displays

→ AMAZON, ACTEUR GRANDISSANT DE L’IMPRESSION À LA DEMANDE

56| INNOVATION Gutenberg one : nouveau bras armé des libraires ?

→ DICKSON COATINGS DEVIENT SAINT CLAIR TEXTILES → RÉALITÉ AUGMENTÉE : UN NOUVEAU LEVIER À SAISIR → FEDRIGONI CONFIE L’IMPRESSION DE SON CALENDRIER À RICOH

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→ SŸNIA CRÉE UNE ÉTIQUETTE PARFUMÉE POUR VALENTINO → HP LANCE SON VIRTUAL BOOTH → LES ACTUALITÉS MACHINES ET SUPPORTS

82| BUSINESS

© Neomedias

→ DURST RENFORCE SES POSITIONS DANS LE GRAND FORMAT → LES BRÈVES DU BUSINESS

84| REPORTAGES 62| ÉVÉNEMENTS - Icona d’Or 2020 : Les décors éducatifs de l’Agence Riccobono récompensés par les internautes - C!Print 2021 : la communauté du print prend rendez-vous en juin

→ LES ATELIERS CASSANDRE SE LANCENT EN WEB-TO-PRINT GRAND PUBLIC → COPY-TOP CIBLE LE MARCHÉ DE L’ULTRA-PERSONNALISATION → SPRINTER, LE FOURNISSEUR DE MATIÈRES AUX AMBITIONS « GRAND FORMAT » → LE PRINT, NOUVELLE MOTRICE DE LA RATP

92| THINK ! N°ISSN : 2552-5573 DÉPÔT LÉGAL : à parution COMMISSION PARITAIRE : en cours. Pays d’origine du papier : Espagne - Pas de fibres recyclées - Certification : PEFC - Impact sur l’eau (P tôt) : 0.02 kg/tonne. Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans IC le Mag est interdite sans accord de la société d’édition.

→ « LA RELOCALISATION, BOOSTER DE LA VALORISATION DES MARQUES », PAR PIERRE BALLET ET ALAIN CARADEUC, PRÉSIDENTS DE L’ASSOCIATION IMPRIM’LUXE

94| SÉRIE LIMITÉE → L’ITALIEN RICCI ENRICO IMPRIME SES CUIRS EN NUMÉRIQUE

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GRAND TÉMOIN

Laetitia FAURE fondatrice du bureau de conseil URBAN SUBLIME

© Urban Sublime

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«

Le 17 mars 2020, le monde s’est divisé en deux catégories : ceux qui sont restés KO debout face au confinement massif de la population et ceux qui ont réussi à mettre sur pied un plan B en seulement quelques jours. C’est à cette deuxième catégorie que LAETITIA FAURE , fondatrice du bureau de tendances international URBAN SUBLIME, a décidé de s’intéresser. Elle publie aujourd’hui le résultat de six mois d’observation, dans une étude intitulée Transformer la crise en opportunités : 30 tendances pour se réinventer. Propos recueillis par Cécile Jarry

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Le confinement, que l’on espérait définitivement derrière nous, est à nouveau d’actualité. Ces six derniers mois, vous avez observé les différentes formes de résilience auxquelles la crise a pu donner naissance, dans les TPE comme dans les entreprises du CAC40. Alors, le plan B existe-t-il ? Faut-il simplement s’adapter ou doit-on se transformer totalement ? Mon étude ne propose pas de solution miracle, mais détaille tous les leviers qu’il est aujourd’hui possible d’activer pour rebondir et continuer à évoluer. Pour répondre simplement à votre question, les entreprises qui ont jusqu’ici réussi à tirer leur épingle du jeu se sont d’abord adaptées pour répondre aux nouvelles contraintes et se sont ensuite rapidement transformées. Celles qui se sont simplement adaptées en répondant aux urgences du moment et en espérant retrouver ensuite leurs bonnes vieilles habitudes se retrouvent aujourd’hui coincées. Les « 30 tendances pour se réinventer » que j’évoque dans le titre de l’étude déclinent en fait 16 nouvelles formes de vente et 14 canaux de distribution émergents. Les questions restent nombreuses - l’épidémie n’est pas derrière nous - mais les solutions qui se dessinent le sont tout autant, ce qui est extrêmement intéressant et ouvre la voie à une nouvelle forme d’économie. On constate, en effet, que les consommateurs sont en train de prendre de nouvelles habitudes, plus digitales, plus locales et plus engagées aussi. Ce sont là les fondements de cette nouvelle forme d’économie ? Les priorités des consommateurs ont partiellement changé. La recherche de sens, le retour du collectif, l’écoresponsabilité des entreprises ou la consommation raisonnée sont des sujets qui étaient déjà sur la table avant la crise, mais qui reviennent aujourd’hui avec acuité. Beaucoup d’études

concernant ces attentes ont été faites par l’institut Ipsos pendant le confinement : l’une d’entre elles montre que 85 % des Français estiment que l’entreprise a un rôle à jouer dans la construction d’une société meilleure après la crise. Dans votre étude, vous montrez, chiffres à l’appui, que la crise a accéléré la digitalisation de la société. On suit une session de live streaming sur son téléphone, on commande un produit en ligne, on récupère son colis dans un espace click&collect connecté... Est-ce une bonne nouvelle selon vous, surtout quand on connaît l’impact du digital sur l’environnement par exemple ? La crise a effectivement accéléré la digitalisation du monde, mais cette digitalisation s’est aussi faite en lien avec une recherche de proximité, avec les petits commerçants de son quartier notamment. Ce que l’on observe, et qui est nouveau, c’est que cette digitalisation, en nous permettant de rester connectés, a participé à la réinvention du territoire.

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« NOUS PASSONS D’UNE COMMUNICATION BUSINESS À UNE COMMUNICATION RELATIONNELLE, PLUS FORTE ET PLUS INTIME » Laetitia FAURE

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GRAND TÉMOIN

Laetitia FAURE fondatrice du bureau de conseil URBAN SUBLIME

Nous ne sommes plus dans l’idée du grand village mondial, mais plutôt dans celle d’un ancrage plus territorial. Parallèlement à cela, le débat sur la digitalisation raisonnée s’est ouvert plus largement. Je cite ce chiffre d’une étude Forrester de mai 2020 : 68 % des consommateurs pensent que les marques et les entreprises ne partagent pas de contenu intéressant sur les réseaux sociaux. C’est donc une source de pollution sur laquelle il faut travailler. Certaines marques, comme Lush en Angleterre, ont déjà franchi le cap et coupé leurs réseaux pour réinvestir ailleurs, dans leur SAV, leur site internet, etc. Nous sommes dans cette idée d’une réinvention du lien et de la relation entre une marque et sa communauté, un commerçant et ses clients : nous passons d’une communication business à une communication relationnelle, plus forte et plus intime. Le boom du SMS en est une des manifestations flagrantes.

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Dans ce contexte, que devient le magasin physique, devenu un lieu anxiogène à cause de l’épidémie ? De la même façon qu’il faut repenser sa digitalisation, il faut aussi réfléchir à l’avenir de son réseau à l’aune de ces nouveaux comportements de consommation. A-t-on réellement besoin de 4000 m2 pour présenter la dernière basket à la mode ? La réponse est probablement non. La question du coût des baux s’est dramati-

« LA CRISE A ACCÉLÉRÉ LA DIGITALISATION DU MONDE, MAIS CETTE DIGITALISATION S’EST FAITE EN LIEN AVEC UNE RECHERCHE DE PROXIMITÉ » Laetitia FAURE

quement posée pendant le confinement. Le besoin de lien physique reste évidemment très fort, il suffisait d’observer les terrasses des cafés au moment du déconfinement. Mais de nouvelles stratégies sont à mettre en place pour garantir la pérennité de son entreprise. Le futur dans ce domaine est plutôt dans le partage, avec l’émergence de nouvelles manières de faire : partager des services de livraison à domicile, prêter ses employés - comme l’a fait Décathlon pendant le confinement, avec son personnel mis à la disposition des enseignes alimentaires du groupe Colruyt - partager son espace ou son savoir-faire pour grandir ensemble. Il est possible aussi d’imaginer des échanges ponctuels de compétences ou des livraisons partagées entre enseignes géographiquement voisines. Une manière pour les entreprises d’exprimer à la fois leur proximité et leur agilité. Et de continuer à évoluer, ensemble.

BIO EXPRESS Fondatrice du bureau Urban Sublime, créé en 2013, Laetitia FAURE rapporte les dernières tendances marketing et innovations retail, digitales et relation client, en provenance du monde entier, afin d’aider les marques à mieux comprendre les changements et accroître leurs liens avec leurs audiences. Elle conseille les acteurs du CAC40 et plus de 100 entreprises françaises et internationales, intervient lors de congrès (Medef, World Business Women Forum) et au sein d’écoles de commerce en Europe et aux Etats-Unis.

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GRAND TÉMOIN

Christophe PRADÈRE fondateur et directeur général de l’agence BETC DESIGN

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LA PERSONNALISATION DEVIENT UN ENJEU

Dans le contexte de crise que nous traversons, renforcée par les confinements qui privent les marques de liens physiques avec leurs consommateurs, la digitalisation des relations s’est fortement accélérée. Mais pour CHRISTOPHE PRADÈRE, directeur général de l’agence BETC DESIGN, la communication des marques devra avant tout être porteuse de sens, quel que soit le canal utilisé, print ou digital. Alors que nous sommes entrés dans une ère de plus grande frugalité, le designer estime que le phénomène de la personnalisation devient un enjeu central pour les marques. Propos recueillis par Florent Zucca

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Comment la crise sanitaire et économique que nous traversons actuellement a-t-elle bouleversé le rapport que les marques entretiennent avec leurs consommateurs ? La crise sanitaire et économique liée à la pandémie du Covid-19 joue un rôle d’accélérateur dans les transformations en cours. La digitalisation des marques est ainsi devenue une hyper-digitalisation. On constate notamment que les marques dites « digital natives » ont explosé cette année, quand celles dont le modèle était essentiellement centré sur le retail ont particulièrement souffert. Nous assistons à un véritable basculement de consommation, avec le développement de relations immatérielles aux marques. Avec le confinement, les gens ont été coupé net dans leurs élans d’achat. Même si la consommation en point de vente a connu un sursaut à partir du déconfinement de mai, il s’agit seulement d’un effet secousse, compensatoire. Avec les règles sanitaires et de distanciation sociale, il était aisé de créer des files devant les magasins, donnant l’illusion d’une reprise. Cette période a-t-elle également poussé les marques à plus d’introspection, à s’interroger sur leur propre identité ? De très nombreuses marques se posent des questions sur leur positionnement stratégique et cherchent à définir quelles sont leurs valeurs clés. Nous assistons ainsi à un véritable sursaut éthique chez beaucoup de marques, que ce soit au niveau de la production, de la politique de prix, de la démarche RSE… Il s’agit de simplifier le sens de choses, de clarifier ce pourquoi l’on se bat. L’une des dimensions importantes de ce mouvement est la montée en flèche du fonctionnalisme. Il faut aujourd’hui que chaque item serve à quelque chose. Même le ludique n’y échappe pas et doit

être fonctionnel. Ceux qui restent sur un principe de posture perdent en légitimité. Les marques leaders ont désormais plus d’obligations et font une chasse au superflu, à l’artificiel. C’est encore plus vrai dans certains secteurs, comme la santé et la beauté. Nous sommes entrés dans une ère de frugalité. Les gammes de produits, notamment, vont se raccourcir. Il faut être authentique, utile, et même faire preuve de sobriété. Hyper-digitalisation d’un côté, repositionnement éthique et frugalité de l’autre : quel rôle peut encore jouer le print dans le mix de communication des marques ? Opposer la communication imprimée et digitale est un non-sens pour moi. C’est une question qui ne se pose pas. Le développement du digital se traduit par de nouvelles obligations pour les marques. Quand on envoie un produit à son client sans passer par le canal du magasin, il faut pouvoir lui raconter quand même une histoire. Le packaging devient ainsi un élément clé. La marque est dans l’obligation de restructurer son discours et de transformer son emballage en canal de communication.

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« ON CONSTATE AUJOURD’HUI UN DÉVELOPPEMENT DU RANDOM BRANDING : DES LOGOS OU DES IDENTITÉS DE MARQUES VARIABLES » Christophe PRADÈRE

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GRAND TÉMOIN

Christophe PRADÈRE fondateur et directeur général de l’agence BETC DESIGN

« LES MARQUES LEADERS FONT UNE CHASSE AU SUPERFLU, À L’ARTIFICIEL. NOUS SOMMES ENTRÉS DANS UNE ÈRE DE FRUGALITÉ. LES GAMMES DE PRODUITS, NOTAMMENT, VONT SE RACCOURCIR. IL FAUT ÊTRE AUTHENTIQUE, UTILE ET FAIRE PREUVE DE SOBRIÉTÉ » Christophe PRADÈRE

Et dans certains secteurs, comme le luxe, la communication imprimée a une très belle carte à jouer, si tant est qu’elle apporte de la valeur ajoutée. Les marchés de volume vont souffrir énormément : il faut imprimer moins pour imprimer mieux. En définitif, quel que soit le canal de communication utilisé, il faut qu’il soit porteur de sens ! La personnalisation est aujourd’hui un phénomène incontournable. Comment les marques appréhendent-elles le sujet et comment, en tant que designer, en tenez-vous compte dans vos projets ? Que l’on parle de personnalisation fonctionnelle ou d’appropriation stylistique, ce sujet est désormais un acquis. La personnalisation est devenue évidente et même centrale pour certaines industries, notamment dans le monde du cadeau (luxe, maroquinerie). Dans d’autres domaines, comme le secteur industriel ou le sport, elle induit des enjeux encore plus larges, comme la personnalisation de masse. Dans l’automobile par exemple, on repousse la personnalisation le plus en aval possible, afin de pouvoir massifier la production : c’est ce que l’on appelle la différenciation retardée.

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Mais aujourd’hui, avec des technologies comme l’impression 3D, certains secteurs repoussent encore plus loin cette étape. Adidas a, par exemple, installé des machines d’impression 3D pour de la fabrication de semelles sur-mesure en magasin. La personnalisation transcende ici l’aspect stylistique pour devenir fonctionnelle. Pour un designer, c’est très intéressant, car le produit fini pouvant encore être transformé a posteriori, il ne faut pas travailler uniquement sur le produit en lui-même, mais bien sur toute la chaîne de conception, production et distribution. La personnalisation devient en enjeu économique et industriel, et le designer se retrouve au cœur de la construction de ce système. Enfin, au-delà de l’offre, les marques commencent aussi à être influencées par ce phénomène de la personnalisation dans leur identité propre. On constate aujourd’hui un développement de ce que l’on appelle le random branding : des logos ou des identités de marques variables. On garde une cohérence et de la repérabilité dans son branding, tout en y amenant de la surprise et des variations*. Cette tendance prend de l’ampleur et ouvre le champ des possibles pour les designers. * Voir notre article sur les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028, en page 18

BIO EXPRESS Fondateur (en 2003) et directeur général de l’agence BETC Design, également directeur général de BETC Asia, Christophe PRADÈRE est issu d’un double cursus, marketing (ISG) et design (Domus Academy de Milan). Outre une expérience de travail en Asie, il possède une expertise internationale dans tous les métiers du design (corporate, retail, produit, packaging). À côté de ses activités au sein du groupe BETC, Christophe Pradère assure des interventions comme professeur honoraire à la Parson School of Paris et à la SKEMA Business School.

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

PACKAGING

COURSE À L’INNOVATION SUR LES BOUTEILLES EN PAPIER © Frugalpac

Plusieurs marques de vins et spiritueux ont dévoilé à la rentrée des prototypes et modèles de bouteilles en papier. Après plusieurs années de recherche et développement, les industriels du packaging semblent avoir trouvé la bonne martingale pour offrir aux marques une alternative aux contenants en verre et en plastique.

I I 12 Le secteur des vins et spiritueux fait sa révolution de papier. Comme nous l’expliquions dans notre dossier consacré au packaging durable dans notre édition de juillet, de nombreuses marques - accompagnées par les fabricants de supports et les imprimeurs-transformateurs dans leurs efforts de R&D - concrétisent aujourd’hui des projets entamés il y a parfois plusieurs années et qui visent à proposer des packagings sains, durables, écologiquement performants et personnalisables. La rentrée de septembre nous en apporte une nouvelle preuve, avec l’annonce de nouveaux lancements de prototypes et modèles de bouteilles en papier dans le domaine du beverage.

empreinte carbone de 84 % inférieure à celle d’une bouteille en verre (pour plus d’un tiers inférieur à une bouteille en plastique recyclé), tout en utilisant beaucoup moins d’eau pour sa fabrication. Légère (83 gr), la bouteille mise au point par Frugalpac serait également aisément recyclable, « la doublure en plastique pouvant facilement être séparée dans le processus de repulpage du papier ». Et au-delà de ses atouts environnementaux, la Frugal Bottle présente l’avantage de pouvoir être imprimée sur toute la surface.

La société britannique Frugalpac, spécialiste des emballages durables, a ainsi dévoilé une bouteille en papier recyclé dédiée aux vins et spiritueux : la Frugal Bottle. Fabriqué pour 94 % à partir de carton recyclé et composé d’une doublure en plastique, ce contenant de 75 cl serait, selon le transformateur anglais, une solution plus écologique que les bouteilles en verre et en plastique, à coût comparable. En effet, selon une étude du cycle de vie du produit réalisée par la société de certification Intertek, la Frugal Bottle offre une

© Cantina Goccia

FRUGAL BOTTLE

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© Diageo

partir de pâte à papier d’origine durable et entièrement recyclable dans les flux de traitement des déchets standard. Une innovation portée par le consortium Pulpex Limited - fruit d’un partenariat entre Diageo et la société de capital-risque Pilot Lite - qui, à l’instar de son homologue danois Paboco, réunit des multinationales de la grande consommation, afin de développer des solutions d’emballages durables. La technologie mise au point par Pulpex Limited permet ainsi de produire, en moule simple, plusieurs types de bouteilles sans plastique, conçues pour accueillir des produits liquides. Et si Johnnie Walker ouvre le bal avec ses whiskies, chaque partenaire du projet Pulpex prévoit un lancement de bouteille en papier sur 2021.

PAPER BOTTLE

Autant de critères qui ont convaincu le domaine viticole italien Cantina Goccia, premier client à avoir choisi la Frugal Bottle, pour sa cuvée baptisée « 3Q ». « Nous sommes ravis de faire l’histoire, avec la bouteille de vin la plus durable au monde. Pour nous, la Frugal Bottle représente l’aboutissement d’une forme de packaging beaucoup plus durable, dans une industrie qui a définitivement besoin d’innovation. Cela va nous aider à décarboner le secteur du beverage, estime Ceri Parke, propriétaire du vignoble Cantina Goccia. Lorsque certains de nos plus importants clients de l’hôtellerie ont découvert notre bouteille en papier, ils ont immédiatement estimé que ce type de bouteille serait bien reçu en salle. Le lancement de la Frugal Bottle est un grand pas en matière de durabilité et ce, sans compromettre la qualité du vin ».

De son côté, le groupe Pernod Ricard, éternel concurrent de Diageo, n’a pas manqué de réagir en annonçant que sa marque de vodka Absolut testait, au mois de novembre, 2000 prototypes de bouteilles à base de papier, sur les marchés suédois et britannique. Membre du consortium danois Paboco - créé par le fabricant de packagings en papier et carton BillerudKorsnäs et le spécialiste de la fabrication de bouteilles Alpla - le groupe Pernod Ricard a choisi les produits Absolut Vodka et Absolut Mixt pour cette phase de test. Les prototypes sont entièrement fabriqués à partir de matières recyclées, soit 57 % de papier et 43 % de plastique recyclé, le plastique servant encore de couche barrière. Après Carlsberg, The Absolut Company est le deuxième partenaire de Paboco à utiliser la Paper Bottle mise au point par le consortium, qui revendique (aussi) la « première bouteille au monde en papier et 100 % recyclable ».

I I 13

Toujours en Grande-Bretagne, le spécialiste mondial des alcools et spiritueux Diageo a annoncé que sa marque Johnnie Walker, numéro un mondial du scotch whisky, serait disponible dans des bouteilles sans plastique début 2021, ce qui constituerait une première mondiale dans cette catégorie de produits. Le whisky Johnnie Walker sera embouteillé dans un contenant fabriqué à

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© Pernod Ricard

PROJET PULPEX

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

INFOGRAPHIE

L’IMPRIMÉ PUBLICITAIRE, UN MÉDIA QUI COMPTE L’association Culture Papier poursuit sans relâche sa mission de défense et de promotion du papier et de l’imprimé. Fin septembre, elle a présenté les résultats d’une étude confiée au cabinet EY sur les retombées socio-économiques de l’écosystème du papier graphique dans l’économie française. L’impact de l’imprimé publicitaire ainsi que son apport aux territoires y sont mis en exergue.

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UN SECTEUR ÉCONOMIQUE DE POIDS

59 790

EMPLOIS

Nombre de personnes directement employés par le secteur de l’imprimé publicitaire (sur les 311 590 emplois de la filière de la production graphique).

2,5

MILLIARDS D’EUROS

Valeur de la participation de l’imprimé commercial au PIB de la France.

UN MÉDIA CRÉATEUR DE VALEUR Campagne de publicité papier

92

4,9 16

Campagne de publicité digitale

0,3 1,1

EMPLOIS SOUTENUS

CONTRIBUTION AU PIB

(NOMBRE)

(MILLION D'EUROS)

0,1 CONTRIBUTION FISCALE HORS TVA

Création de valeur économique d’une campagne de communication papier (imprimé) et d’une campagne de communication en ligne (e-mailing), pour 5 millions de personnes touchées.

(MILLION D'EUROS)

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UNE SOURCE DE FINANCEMENT POUR L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

40 000 NOMBRE D’ACTEURS,

publics comme privés, qui ont recours à des services de distribution d’imprimés publicitaires.

28 300

NOMBRE DE SALARIÉS CUMULÉ des entreprises Mediapost et Adrexo, spécialistes de la distribution en boîte aux lettres d’imprimés publicitaires.

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TAUX DE RECYCLAGE

de l’imprimé commercial (contre 59 % en moyenne pour l’ensemble des papiers graphiques issus de la collecte sélective municipale).

75 MILLIONS D’EUROS

Montant du soutien financier indirect apporté aux collectivités territoriales par les metteurs sur le marché d’imprimés publicitaires en 2018, par le biais de Citéo*.

* Entreprise privée - fusion d’Eco-Emballages et Ecofolio chargée d’organiser, piloter et développer le recyclage des emballages et des papiers mis sur le marché en France dans le cadre de la responsabilité élargie du producteur.

80 %

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

RETAIL

VITRINE À LA UNE :

© Athem

L’EXEMPLE DE CHLOÉ

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La façade de la boutique Chloé de la rue Saint-Honoré a été scénographiée par l’atelier Athem, qui a repris le leitmotiv de la collection automne/hiver 2020 en lettres rouges, grâce à un adhésif rétroéclairé imprimé en trompe-l’œil, donnant l’illusion de vraies lettres LEDs.

Pour accompagner le lancement de sa collection automne/hiver 2020, la marque de prêt-à-porter de luxe a décidé de recréer l’ambiance de son défilé dans les vitrines et sur la façade de sa boutique phare de la rue Saint-Honoré. Zoom. Un défilé d’artistes autant qu’un défilé de mode. Dans les vitrines de sa boutique de la rue Saint-Honoré, à Paris, Chloé rend hommage aux femmes qui ont accompagné le lancement de sa nouvelle collection automne/hiver 2020. Organisé en février dernier dans l’enceinte de la Fondation Cartier, le défilé automnehiver de la marque déclinait une scénographie inspirée, où l’art et la mode dialoguaient à merveille : les mannequins déambulaient entre les sculptures hybrides de la Française Marion Verboom, tandis que la voix de Marianne Faithfull lisant des poèmes romantiques résonnait sur la bande son. Une troisième invitée était également là, via ses créations : l’artiste Rita Ackermann, dont un certain nombre de peintures, inspirées de la pop culture, ont été reprises en imprimés sur des chemises, des châles ou encore des robes de la collection conçue par Natacha Ramsay-Levi.

UN TROMPE-L’ŒIL CHIC ET MODERNE

Autant de références qui se retrouvent mises en scène aujourd’hui dans les vitrines de la marque de prêt-à-porter de luxe. Un dessin de Rita Ackermann y apparaît imprimé sur un mur de plâtre incurvé, donnant une belle coloration aux vitrines, tandis que des œuvres d’art plus minérales, inspirées de l’univers de Marion Verboom, complètent l’ensemble. À l’extérieur, le leitmotiv de la collection - titre d’un collage réalisé par Rita Ackermann en 1995 - court en lettres rouges sur la façade. Une scénographie à la fois chic et moderne que l’on doit à l’atelier Athem qui a fait le choix d’utiliser ici un adhésif rétroéclairé imprimé en trompe-l’œil, qui donne l’illusion de vraies lettres LEDs. If you listen carefully I’ll show you how to dance, peut-on ainsi lire en lettres de lumière. Effet waouh garanti ! * En français : « Si tu écoutes attentivement, je te montrerai comment danser »

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

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À LONDRES, LE SYMBOLE DE LA CULTURE ROCK IMPRIMÉ EN 3D

© Stylo Graphics

L’impression 3D grand format refait parler d’elle outre-Manche. Direction la nouvelle boutique des Rolling Stones, sur Carnaby Street, à Londres. En vitrine, le célèbre logo du groupe de rock, la fameuse bouche rouge qui tire la langue, attire l’œil de tous les passants. Le symbole de la culture rock, qui trône en majesté dans la vitrine, est une impression 3D grand format réalisée par l’Anglais Stylo, pionnier de cette technique en Angleterre et premier acteur des industries graphique à s’être équipé d’une Massivit 1800, en 2016. Il livre ici une belle représentation de son savoir-faire. Cinq heures ont été nécessaires pour imprimer la langue, qu’il a fallu ensuite passer en cabine de peinture pour obtenir le célèbre rouge des Rolling Stones. Pour la petite histoire, le guitariste du groupe Ronnie Wood himself a dédicacé la pièce !

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

BRANDING

LOS ANGELES 2028 : UNE IDENTITÉ RÉVOLUTIONNAIRE Huit ans avant l’évènement, les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques de Los Angeles 2028 ont dévoilé pas moins de 26 logos différents, sensés représentés la diversité et le multiculturalisme de la Cité des Anges. Faisant surtout de LA28 une marque dynamique. Une révolution dans le paysage olympique, où l’emblème fixe était jusqu’ici une règle immuable.

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C’est une petite révolution dans le monde ultra-codifié de l’olympisme. Un peu moins de huit ans avant l’évènement, les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques de Los Angeles 2028 ont dévoilé une identité graphique qui fait voler en éclat un sacro-saint principe du Comité International Olympique : un emblème fixe pour le logo des JO. Si Paris 2024 et toutes les autres villes organisatrices jusqu’ici ont dû se plier à la règle immuable, LA28 bouscule le genre en réussissant brillamment à imposer une marque dynamique ! De prime abord, rien de bien nouveau pourtant : les lettres LA en capitale se retrouvent posées sur le nombre 28, l’ensemble s’élevant au-dessus des symboles olympiques ou paralympiques (un seul et même logo pour les deux évènements). L’innovation prend forme dans la lettre A, déclinée en différentes formes, typographies, graphismes… donnant ainsi naissance au tout premier logo olympique variable. Un symbole qui représente la diversité et le multiculturalisme de la Cité des Anges.

UNE IDENTITÉ QUI AUGURE D’AUTRES CHANGEMENTS

D’ailleurs, les 26 premiers logos (d’autres sont déjà annoncés) ont été conçus par des athlètes olympiques américains de toutes les générations, avec l’aide d’artistes multimédias

installés à Los Angeles. Les stars de l’athlétisme Allyson Felix et Michael Johnson, la gymnaste Gabby Douglas, la nageuse Simone Manuel, la footballeuse Alex Morgan, l’escrimeuse Ibtihaj Muhammad ou encore les athlètes paralympiques Scout Bassett et Lex Gillette figurent parmi les premiers artistes de l’identité visuelle de LA28. Mais ce logo pas comme les autres est également une manière de préparer le monde de l’olympisme à une évolution qui pourrait être encore bien plus significative, à l’heure où le mouvement Black Lives Matter trouve un écho très important dans le monde du sport, notamment américain. Casey Wasserman - président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 - a même été très direct sur le sujet. À l’occasion de la présentation de cette identité visuelle, début septembre, il a révélé avoir écrit à Thomas Bach, président du CIO, pour lui demander modifier les lignes directrices de la règle 50 de la Charte Olympique, qui interdit aux athlètes de manifester une expression politique, raciale ou religieuse pendant les JO. « Le discours antiraciste n’est pas un discours politique. Il est une norme politique que nous devons tous adopter pour agir », estime Casey Wasserman. Le monolithe « JO » commencerait-il à bouger ?

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© Initial Labo

EN VUE

Repris en 2018 par le groupe Métropole, spécialiste de l’impression grand format, le laboratoire photo professionnel a pris, depuis deux ans, un virage décisif, pour retrouver le chemin des grandes expositions et des grands festivals. Un retour en grâce orchestré par Denise Zanet, directrice associée du groupe et fervente défenseure du travail des photographes. Par Cécile Jarry

INITIAL LABO : QUAND L’IMPRESSION PHOTO SORT DU CLICHÉ

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n a cru un temps que le boom du tout numérique finirait par avoir la peau des labos photos. On s’est heureusement trompé. Pour ceux qui ont résisté et su se transformer à temps - comme Initial Labo - la tendance est en train de s’inverser, portée par un retour en grâce du tirage photo. L’organisation de belles expositions en plein air, avec de grands photographes, a accompagné ce mouvement. Tout comme ce besoin d’avoir pour soi, et plus seulement sur ses réseaux sociaux, ses meilleurs clichés couchés sur un beau papier. Sans parler du boom de la décoration personnalisée et de cette envie d’avoir désormais sur ses murs non plus l’énième image d’un taxi jaune new-yorkais récupérée sur une banque d’images, mais plutôt un bel objet imprimé, quasi unique.

DEUX ANS DE TRAVAIL

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© Initial Labo

Flash-back : nous sommes en 2018. Alors que les difficultés financières s’amoncellent, le laboratoire photo professionnel Initial Labo est repris par le groupe Métropole, spécialiste de l’impression numérique et de l’impression 3D grand format.

Créée en 1983, cette institution de l’avenue Jean-Baptiste Clément à Boulogne-Billancourt, qui a travaillé avec les plus grands photographes, a besoin d’un second souffle. Il viendra de Denise Zanet. La directrice associée du groupe Métropole nourrit de grandes ambitions pour le labo, avec l’envie d’en faire un haut lieu de la photographie. En deux ans, l’entreprise reprend des couleurs. Les locaux sont rénovés, transformés et accueillent désormais une galerie réservée aux expositions et à la vente d’œuvres photographiques, une librairie qui ne propose que des ouvrages sur la photo et les photographes, et une boutique, thématique elle-aussi, avec des éditions limitées d’objets et d’accessoires réalisées en collaboration avec des marques comme Caran d’Ache ou des créatrices comme Louise Camel. « Au commencement, Initial Labo était un laboratoire photographique professionnel. Aujourd’hui, c’est un concept beaucoup plus riche, entièrement dédié à l’univers de la photographie et ouvert à tous. Le particulier, comme le professionnel, y a ses entrées, l’un pour faire une photo d’identité, l’autre pour discuter avec les tireurs du labo.

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EN VUE INITIAL LABO : QUAND L’IMPRESSION PHOTO SORT DU CLICHÉ

« EN OUVRANT LES PORTES DU LABO, NOUS VOULONS AMENER LES GENS À PORTER UN REGARD NEUF SUR LA PHOTOGRAPHIE » Denise ZANET, directrice associée du groupe Métropole.

Voire parfois l’inverse. Nous sommes aujourd’hui une boutique de quartier, un lieu culturel et un labo professionnel », raconte Denise Zanet.

UNE EXPERTISE DÉJÀ PRÉSENTE

DES TIRAGES NUMÉRIQUES DE TRÈS HAUTE QUALITÉ

Une mutualisation des forces qui se retrouve déjà dans de nombreux projets : le festival de photojournalisme Visa pour L’Image, le projet « Résidence pour la photographie » de la Fondation des Treilles ou encore le festival Planches Contact de Deauville pour lequel tout le savoir-faire du groupe est engagé, de la conceptualisation des supports d’exposition à la production en elle-même. « Depuis le début, j’ai trouvé chez Initial Labo des partenaires attentifs et à l’écoute », témoigne Jean-François Leroy, co-fondateur de Visa pour l’Image. « En tant que chef de projets, je cherche des équipes avec

© Initial Labo

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Dans cette belle histoire, tout est question d’émulation. « En ouvrant les portes du labo, nous voulons amener les gens à porter un regard neuf sur la photographie. Lorsqu’un photographe vient faire ses tirages chez nous, il commence par nous raconter comment et pourquoi il a fait sa photo. C’est essentiel et c’est ce que nous souhaitons ensuite transmettre à ceux qui viennent voir nos expositions et acheter des tirages », explique la dirigeante. Ce travail de partage autour de l’art de la photographie ne vient pas de nulle part. Denise Zanet l’exerce déjà depuis de nombreuses années au sein de Métropole. L’imprimeur grand format est en effet le partenaire privilégié de l’entité Gares & Connexions de la SNCF, qui réalise toutes les grandes expositions photos que l’on peut voir dans les gares TGV en France. Des

expositions entièrement scénarisées et imprimées par Métropole, dans ses ateliers de Gennevilliers. « L’arrivée d’Initial Labo au sein du groupe ne fait que renforcer notre expertise, en nous apportant une brique supplémentaire qui est celle du tirage photo professionnel. Inversement, pour les photographes, c’est aussi l’opportunité de pouvoir dialoguer avec des spécialistes de la scénarisation d’espaces, capables de les aider à monter une exposition », précise la directrice associée du groupe.

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UN SITE DE VENTE EN LIGNE POUR LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE

Environ cent photographes professionnels travaillent aujourd’hui avec Initial Labo, tout comme de nombreux événements majeurs de la photographie, tels Paris Photo, Escales Photos, Festival Photo La Gacilly ou encore Les Rencontres d’Arles. Pour poursuivre sa mission de valorisation du travail des photographes, Initial Labo s’engage aussi auprès d’institutions. Depuis deux ans, Denise Zanet participe ainsi au travail mené par le département des estampes de la Bibliothèque Nationale de France pour inscrire les œuvres d’une quarantaine de photographes contemporains brésiliens au sein du patrimoine inaliénable de la BnF, avec la volonté de monter à terme une grande exposition et d’éditer un catalogue de référence. Mais pour l’heure, c’est la résistance qui s’organise pour pallier les effets du confinement, avec Noël en ligne de mire. Est annoncé l’ouverture d’un site de vente en ligne sur lequel on pourra acquérir de beaux tirages pigmentaires, imprimés sur un papier Baryté Hahnemühle de 300 gr, avec certificat d’authentification et passe-partout sur-mesure pour respecter le cadrage du photographe. Et pour un prix pas forcément plus élevé que le taxi new-yorkais, l’émotion et le talent en plus !

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© Initial Labo

lesquelles je peux travailler en toute confiance, transparence et efficacité. Les experts d’Initial Labo réunissent ces qualités. Les expositions et les projets photos réalisés ensemble rencontrent toujours un grand succès et reçoivent des retours extrêmement positifs », confirme Roxane N’Goma, en charge des projets photos pour le groupe Lagardère Active - Paris Match. Tirage, impression, encadrement, finition, conception, conseil : l’expertise du labo est forte. Pour l’impression des tirages numériques sur papiers argentiques, l’atelier travaille sur une machine Durst Lambda, capable d’associer l’authenticité de l’argentique aux technologies numériques pour un rendu intemporel. L’impression jet d’encre est assurée quant à elle par deux machines Epson, sur une large sélection de papiers Fuji, Hahnemühle ou Awagami. Une impression pigmentaire de très haute qualité qui, selon les experts du labo, rattrape le tirage argentique et le dépasse même sur certains points. Enfin, les tirages noir et blanc sont eux aussi réalisés sur une Epson dernière génération : une impression piezo qui combine sept nuances d’encres au charbon, pour donner aux tirages une véritable âme de noir et blanc.

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© Avery Dennison

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DOSSIER

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Ennoblies, connectées, inviolables ou même holographiques : des cosmétiques au secteur viticole, les étiquettes se déclinent à l’infini ! Si les techniques traditionnelles conservent encore aujourd’hui une très large majorité du marché de l’impression d’étiquettes, on observe depuis une décennie une forte progression des technologies d’impression numérique, qui conquièrent des parts de marché de plus en plus importantes sur ce secteur. Tour d’horizon d’un marché florissant ! Par Emmanuelle Hebert

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DOSSIER IMPRESSION NUMÉRIQUE

LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE

UN MARCHÉ EN CROISSANCE Elles sont partout, des tableaux de bord des avions jusque sur les bouteilles de nos boissons préférées. Qu’elles identifient, informent, valorisent, sécurisent ou assurent la traçabilité d’un produit, les étiquettes sont indispensables au quotidien. Si elles doivent être un argument de vente, on leur demande désormais d’être également créatives, techniques, robustes, biodégradables… Les acteurs du marché ont ainsi dû redoubler d’ingéniosité afin de satisfaire les exigences des clients.

A

vant d’être adhésive, l’étiquette est imprimée à la feuille, découpée au massicot, puis collée sur le produit. Le pré-adhésivage arrive (des États-Unis) sur le marché français dans les années 1970, d’abord pour l’industrie et les cosmétiques, avant de s’étendre, dès les années 1980, à l’agro-alimentaire et la viticulture. Avant 2010, on ne trouve, en impression numérique, que des petits systèmes lents et couteux en consommation, ou des solutions industrielles (Indigo ou Xeikon), mais aucune machine intermédiaire. L’arrivée de nouvelles solutions, à partir de 2010, révolutionne le marché de l’impression d’étiquettes. La vente des petites machines explose et les imprimeurs s’équipent en numérique. Aujourd’hui, il existe des solutions pour tous les secteurs, tous les budgets et tout type de besoin.

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LA FRANCE, TROISIÈME MARCHÉ EUROPÉEN. « Le marché de l’impression

d’étiquettes, après une croissance à deux chiffres à ses débuts, s’est aujourd’hui stabilisé, avec une progression constante de 3 à 4 % par an depuis 2012. Il représente aujourd’hui, à l’échelle mondiale, 39 milliards de dollars », précise Pierre Forcade, délégué général de l’Union nationale des Fabricants d’Étiquettes adhésives

(UNFEA). Une tendance que l’on observe aussi en France, où le chiffre d’affaires cumulé des 400 fabricants d’étiquettes s’élève à 1,1 milliard d’euros contre 14 milliards à l’échelle européenne*. La France se classe ainsi au troisième rang des pays producteurs d’étiquettes en Europe, enregistrant une croissance similaire à celle du marché mondial. Aujourd’hui, sur les 400 fabricants français d’étiquettes, quelque 250 sont considérés comme des acteurs importants. Parmi ces derniers, environ 150 sont équipés de machines numériques. Le secteur emploie aujourd’hui près de 7 000 personnes en France, tous métiers confondus (100 000 en Europe). Une dynamique qui ne devrait pas faiblir, aux vues des contraintes de la réglementation, des enjeux croissants de traçabilité et des innovations technologiques sur ce segment de marché. Même si en 2020, crise sanitaire oblige, le marché de l’impression d’étiquettes a enregistré une baisse de 1,5 %. Une contraction qui cache des disparités, car si l’automobile, l’aéronautique ou le luxe ont été frappés de plein fouet par la crise, d’autres ont su tirer leur épingle du jeu, à l’instar des secteurs pharmaceutiques et de l’agroalimentaire. * Source : FINAT (association européenne de l’industrie des étiquettes autocollantes)

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© Ludovic Charles / Alliance Etiquettes

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En France, environ 150 producteurs d’étiquettes sont aujourd’hui équipés de machines d’impression numérique.

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LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE

Pour son édition limitée « TSAREVNA »,

Kusmi Tea a travaillé avec l’imprimeur Azur Adhésifs sur une

la marque

impression numérique ennoblie par un marquage à chaud et un vernis de protection.

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© Kusmi Tea

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UNE TECHNOLOGIE AUX AVANTAGES MULTIPLES Les technologies numériques représentent aujourd’hui plus de 10 % du marché de l’impression de l’étiquette. Dans ces 10 %, on distingue environ 75 % de toner et 25 % de jet d’encre hybride, pour 2000 presses numériques installées en Europe. Pour répondre à la hausse des demandes de petites et moyennes séries et faire face aux délais toujours plus courts, de nombreux imprimeurs ont investi dans des presses numériques.

S

i les techniques conventionnelles règnent encore en maîtres sur ce secteur, elles ne sont pas toujours aussi rentables que le numérique aujourd’hui. Sur cet aspect, imprimeurs, fabricants et donneurs d’ordres sont unanimes : le numérique, en évitant les temps de calage, est bien plus rapide en termes d’exécution et économise de la main d’œuvre sans sacrifier la qualité d’impression. Cette technologie permet aussi d’être plus réactif, de réaliser de l’ennoblissement en ligne, de tirer de très courtes séries ou de jouer sur les données variables. Cet attrait pour le numérique, le constructeur HP, toujours précurseur, l’a anticipé très tôt, avec notamment la technologie Indigo, intégrée en 2004 suite au rachat de l’entreprise éponyme. « Cette technologie innovante propose de l’impression offset numérique où, grâce à un système de film faisant office de plaque, on grave et efface très rapidement selon les besoins, permettant ainsi d’imprimer autant de visuels différents sur une même série », explique Philippe Govart, directeur marketing Arts Graphiques chez HP France.

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DONNÉES VARIABLES ET SÉRIES LIMITÉES. Basée à Eybens, en Isère, la

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société Azur Adhésifs est équipée d’une machine HP Indigo et du logiciel HP SmartStream Designer, avec le plug-in de gestion de données variables HP Mosaïc. « Grâce à la technologie HP Mosaïc, nous pouvons personnaliser à l’infini et réaliser une multitude d’étiquettes différentes sur un même tirage. Nous pouvons aussi incrémenter des numéros de séries, créer des étiquettes encore plus sécurisées avec des codes-barres ou des data matrix, explique Semi Abbes, responsable marketing de l’imprimeur. Cela nous permet également d’être plus réactifs sur les changements de données variables - la composition des produits par exemple - et d’adapter le packaging en fonction de la saisonnalité ». Client d’Azur Adhésifs, Kusmi Tea imprime en sérigraphie ses boîtes de thé en métal. Mais pour ses éditions limitées, la marque utilise des étiquettes imprimées en numérique, comme pour la nouvelle collection « Tsarevna », que le fabricant de thés souhaitait distinguer de ses gammes classiques.

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LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE

Pour cette série limitée, Azur Adhésifs et Kusmi Tea ont travaillé sur une impression numérique ennoblie par un marquage à chaud et un vernis de protection. En jouant sur des effets de textures et de prise de lumière, ce type d’étiquette permet d’événementialiser les produits, avec un rendu différenciant.

COMPLÉMENTARITÉ DES TECHNOLOGIES. Héritée des solutions feuille, la

gamme de presses AccurioLabel de Konica Minolta a bénéficié de cette technologie adaptée en mode continu. Intuitives à l’usage, ces machines d’entrée de gamme apportent une réponse aux entreprises qui souhaitent se lancer dans le numérique mais qui n’ont pas encore les marchés suffisants pour un investissement plus important. Leur vitesse et leur productivité placent d’ailleurs ces machines parmi les plus vendues en 2019. Mais Konica Minolta (actionnaire à 42 % de MGI) propose également la machine JETvarnish 3D One, nouvelle solution d’ennoblissement qui permet l’ajout d’effets 3D tactiles aux travaux numériques, flexo ou offset, et qui peut être combinée aussi à un module de dorure en ligne. Le constructeur Epson quant à lui, s’est lancé sur ce marché 2010 et propose aujourd’hui sa très complète gamme SurePress, dont le nouveau modèle L6534VW, capable d’imprimer jusqu’à 50 mètres par minute, en technologies jet d’encre UV,

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UNFEA

UNE FÉDÉRATION ACTIVE

avec vernis sélectif. Epson a fait le choix de la technologie jet d’encre, car elle ne « cuit » pas la matière - donc n’entraîne pas de déformation – et permet d’imprimer tous types de matières, fines comme épaisses. Attention cependant à ne pas opposer technologies traditionnelles et numériques, mais plutôt jouer sur leur complémentarité. « Au-delà du coût d’une machine conventionnelle, il faut en assurer sa maintenance, laver la machine entre chaque série, faire les clichés, sans compter le temps de préparation, donc de main d’œuvre. Aussi, l’imprimeur n’a pas encore lancé l’impression qu’il a déjà dépensé de l’argent. C’est pourquoi nos machines ont été conçues pour supprimer les coûts de mise en production des petites et moyennes séries, en offrant une excellente rentabilité jusqu’à 400 mètres linéaires », explique François Le Bas, directeur commercial Industrial Market chez Epson France. Mais passé ce seuil, l’offset reprend la main. En matière d’ennoblissement aussi, la complémentarité est une carte à jouer. Il est ainsi possible d’imprimer en numérique, puis d’effectuer une reprise de la bobine pour réaliser des embellissements avec des beaux vernis sérigraphiques, des dorures, des gaufrages ou du pelliculage… Investir sur l’impression numérique d’étiquettes se calcule donc en fonction du rapport du coût de mise en production et de la longueur des tirages.

L’Union nationale des Fabricants d’Étiquettes adhésives (UNFEA) a été créée en 1970. Cette fédération regroupe aujourd’hui 177 adhérents, dont 102 fabricants d’étiquettes et 75 membres associés (fournisseurs). L’UNFEA a pour missions de rapprocher les acteurs de la filière, de former et de participer au développement et à la transmission des savoir-faire, d’informer les adhérents sur l’évolution de la filière (réglementations nationales et européennes) et enfin d’en assurer la promotion. En collaboration avec Citéo, l’UNFEA vient d’éditer un guide sur l’écoconception des étiquettes, qui compile les connaissances en la matière, de sa fabrication à son recyclage, sans omettre aucun sujet, notamment celui du traitement de la glassine (papier siliconé qui protège l’adhésif avant qu’il ne soit collée sur son support) - enjeu majeur du secteur - dont seul un très faible volume est aujourd’hui valorisé.

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En matière d’ennoblissement, la complémentarité des technologies est une carte à jouer. Il est ainsi possible d’imprimer en numérique, puis d’effectuer une reprise de la bobine pour réaliser des embellissements avec de beaux vernis sérigraphiques, des dorures, des gaufrages ou du pelliculage.

© Azur Adhésifs

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DOSSIER IMPRESSION NUMÉRIQUE

LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE

LA VOIE DE LA MIXITÉ Convaincus que la diversification de leur parc machines contribuerait à la pérennité de leur activité, les imprimeurs, en complément de leurs machines traditionnelles, ont acquis des presses numériques. Aujourd’hui, la majorité dispose désormais d’ateliers hybrides, pour répondre à la diversité de leurs commandes.

C

osmétiques, vins et spiritueux, pharmacie, agroalimentaire : tous ces secteurs se sont emparés du numérique, pour gagner en mixité en matière d’impression d’étiquettes. Une dynamique qui n’a pas échappé à LabelG2. En périphérie de Lyon, Fabrice Coste et Rodolphe Tavano ont complété, il y a huit ans, leur parc machines de trois solutions numériques Epson. Aujourd’hui, le numérique permet de répondre aux besoins des marques qui créent des gammes de plus en plus étendues, multi-produits, sur des petites quantités. « Nous travaillons pour un fabricant d’huiles essentielles, qui propose près de 100 références et une production en réassort constante. Pour ce type de client, le numérique est idéal. De plus, la taille réduite d’une étiquette d’huile essentielle se prête à cette technologie », explique Fabrice Coste. Pendant le confinement, LabelG2 a même imprimé près d’un million d’étiquettes sur quatre mois. Cette production a compensé le fort ralentissement du reste de l’activité pendant cette période, allant jusqu’à représenter 20 % du volume d’affaires de l’entreprise. D’autres secteurs, comme la micro-brasserie, ont également soutenu le marché de l’étiquette.

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L’impression numérique a permis au brasseur Ninkasi de personnaliser ses étiquettes, de tirer des réassorts et de lancer de courtes séries d’éditions limitées.

© Ninkasi

COMBINAISON FLEXO-NUMÉRIQUE.

Brasseur de bière depuis 1997, le Ninkasi fabrique désormais sodas et spiritueux. L’entreprise lyonnaise, en plein déploiement national, compte aujourd’hui vingt

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Le brasseur lyonnais Ninkasi fabrique désormais des sodas et spiritueux. Pour son whisky, les étiquette sont imprimées en numérique, puis repiquées pour numéroter chaque bouteille. © Ninkasi

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points de vente. C’est au lancement de leur activité de distillerie, en 2017, qu’ils décident de collaborer avec LabelG2 pour l’impression des étiquettes de leur premier whisky. Ils impriment ainsi, en numérique, les étiquettes de leur premier single malt - le Track#1 - produit à 1000 cols. Une technologie qui leur a permis de personnaliser leurs bouteilles, de tirer des réassorts, de lancer de courtes séries d’éditions limitées ou encore d’ajouter la médaille d’or au Concours Général Agricole obtenue en 2020 sur les étiquettes du single malt Track#3. Olivier Orsucci, directeur artistique de l’enseigne, avoue avoir eu des réticences à utiliser l’impression numérique, par crainte de perdre en qualité, notamment sur le choix des couleurs. « Mais grâce à l’expertise de LabelG2, nous avons réussi à obtenir, en numérique, l’équivalent des Pantone que nous utilisons habituellement. Depuis, nous adaptons les techniques d’impression selon nos besoins », explique

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Olivier Orsucci. Pour les très grandes séries, comme pour ses bières classiques, le brasseur s’oriente vers la flexographie ou la sérigraphie, tandis que les étiquettes de whisky sont imprimées en numérique, puis repiquées pour numéroter chaque bouteille. « Cette valorisation permet d’assurer la traçabilité du produit, qui en fait sa singularité. Le rendu est extrêmement qualitatif, pour un budget plus compétitif que ce que le traditionnel pourrait proposer », estime le directeur artistique du Ninkasi. Face à la demande croissante, le marché a ainsi vu apparaître de nouvelles machines hybrides. C’est le cas chez Konica Minolta, qui propose une nouvelle option d’impression flexographique pour ses presses AccurioLabel, afin d’élargir leur application, notamment avec la production en ligne du blanc et d’autres couleurs. Présentée comme une unité de surimpression, cette option permet aux imprimeurs d’étiquettes de diversifier leurs travaux numériques.

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DOSSIER IMPRESSION NUMÉRIQUE

LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE

LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ET SOLUTIONS Les départements R&D rivalisent d’ingéniosité pour améliorer et automatiser plus encore les machines afin de proposer des étiquettes encore plus performantes. Nous assistons aujourd’hui à une course au prix, à la rapidité, mais surtout à l’innovation.

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vec leur capacité à contenir plus d’informations qu’un code-barres, les étiquettes RFID (Radio Frequency Identification) se développent largement depuis deux ans. Ces étiquettes nouvelle génération, composées d’une puce, contiennent des données et une antenne capable

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d’émettre et de recevoir un signal. Recommandées pour la logistique et la gestion des stocks, cette technologie permet de lire une étiquette sans la voir, mais donne aussi la possibilité de modifier et réécrire les données gravées sur celle-ci. « Aujourd’hui, les fabricants sont sur le point de lancer

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l’impression d’encres conductrices, en numérique, sur étiquettes, pour alimenter une diode, une LED ou une puce RFID », explique Pierre Forcade, délégué général de l’UNFEA, qui travaille actuellement sur un projet de fabrication d’étiquette intelligente et complète avec l’Association française de l’Électronique imprimée (AFELIM).

DES ENCRES QUI OUVRENT LE CHAMP DES POSSIBLES. Autres

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© Azur Adhésifs

nouveautés, chez HP : la presse HP Indigo V12 - dont la sortie, initialement prévue cette année, est repoussée à 2022 - qui gagnera en rapidité grâce à une révision totale de sa technologie, ainsi que le développement d’une encre métallisée qui, mélangée avec n’importe quelle teinte, permet de transformer tous les Pantone en teinte métallisée. De son côté, Epson

a amélioré son encre luminescente (sur les SurePress), utilisée pour la traçabilité - qui peut être désormais posée en ligne en 50 mètres par minute. Chez Xerox, la presse Iridesse autorise l’ajout d’une cinquième et d’une sixième couleur toner. Cette technologie permet la pose, en ligne et à pleine vitesse, d’un vernis (toner or, argent ou transparent, utilisé façon vernis numérique pour de la sécurisation ou un effet vernis sélectif). Un toner qui peut être utilisé pour métalliser les teintes traditionnelles. « Notre objectif est de faire évoluer les machines en fonction des demandes des clients et de leur éviter l’achat d’une nouvelle presse s’ils souhaitent réaliser des vernis ou des dorures, explique Isabelle Savin, directrice marketing de Xerox France. Nos machines sont dédiées aux petits et moyens tirages, mais peuvent aussi réaliser de grandes séries jusqu’à 100 000 exemplaires ».

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DOSSIER IMPRESSION NUMÉRIQUE

LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE

DES ÉTIQUETTES EN RÉALITÉ AUGMENTÉE. Azur Adhé-

sifs, pour sa part, a réalisé des étiquettes en réalité augmentée, en collaboration avec le groupe ARgo (ex-SnapPress). Ainsi, en scannant le frontal grâce à un smartphone, on fait apparaître une recette, une vidéo, un hologramme, des fiches de traçabilité... L’occasion, pour les marques, de se différencier et d’attirer une nouvelle cible de consommateurs, mais aussi une opportunité de changer régulièrement leurs messages ou les informations qu’elles souhaitent communiquer. « Ce genre de technologie permet aux clients de fournir des informations complémentaires. Une valeur ajoutée indéniable qui a, selon moi un avenir intéressant », confie Semi Abbes, responsable marketing d’Azur Adhésifs. De son côté, le groupe Adesa propose, depuis près de deux ans maintenant un module de gestion de données variables et une solution pour créer des étiquettes interactives grâce à la technologie NFC.

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L’imprimeur Azur Adhésifs collabore avec le spécialiste de la réalité augmentée ARgo, © Azur Adhésifs

afin de proposer des étiquettes « augmentées ». En scannant l’étiquette avec un smartphone, on fait apparaître une recette, une vidéo, un hologramme, des fiches de traçabilité...

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La course à l’innovation concerne aussi les encres. Chez Xerox, la presse Iridesse autorise l’ajout d’une cinquième et d’une sixième couleur toner, permettant la pose, en ligne et à pleine vitesse, d’un vernis (toner or, argent ou transparent, utilisé façon vernis numérique pour de la sécurisation ou un effet vernis sélectif). Un toner qui peut être utilisé pour métalliser les teintes traditionnelles.

© Avery Dennison

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DOSSIER IMPRESSION NUMÉRIQUE

LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE

LE WEB-TO-PRINT GAGNE DU TERRAIN La hausse significative de la demande a favorisé le développement de l’automatisation de la relation client via des plateformes web-to-print. Une tendance qui a trouvé toute sa légitimité lors du confinement.

L

e web-to-print permet de rester en contact permanent avec les clients qui souhaitent automatiser leurs commandes. Ces solutions d’impression en ligne « clé en main » constituent une offre de service complémentaire, qui permet de réguler la demande croissante du marché et de répartir le travail en fonction des spécificités des parcs machines de chacun. Acteur historique du marché de l’étiquette adhésive, Adesa a lancé, en octobre 2017, la plateforme de vente en ligne Smart Label. Si, depuis trois ans, la plateforme web-to-

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print du groupe gardois était ouverte aux professionnels et aux particuliers, Adesa a très récemment fait le choix de consacrer Smart Label exclusivement aux revendeurs. Ainsi, en janvier 2021, Smart Label dévoilera un site refait à neuf, avec de nouvelles fonctionnalités spécifiques aux professionnels, tandis que l’offre à destination des particuliers ne sera plus effective. Parmi les fonctionnalités déjà proposées par la plateforme, Adesa a lancé la toute première API d’impression d’étiquettes adhésives en marque blanche. Ainsi, les

Grâce à son API en marque blanche, Adesa offre aux revendeurs la possibilité d’intégrer à leur site internet un calculateur qui permet à leurs clients de calculer un prix, de commander et de suivre l’impression d’étiquettes

© Samuel Duplaix

personnalisées.

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revendeurs peuvent intégrer à leur site internet un calculateur qui permet à leurs clients de calculer un prix, de commander et de suivre l’impression d’étiquettes personnalisées. « Si le fichier est envoyé avant 10h, les étiquettes peuvent être livrées dans l’après-midi ! Le web-to-print est un nouveau canal de vente qui permet de nous adresser aux clients qui souhaitent imprimer rapidement, en petite série, avec des finitions standardisées », confie Ludovic Martin, directeur marketing et e-commerce chez Adesa.

RÉACTIVITÉ : LE MAÎTRE-MOT. À peine

plus au nord, dans le Vaucluse, l’imprimerie 5 Sept Étiquette (qui vient de rejoindre le groupe Alliance Étiquettes), a quant à

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elle investi le segment du web-to-print en 2018, avec le lancement de la plateforme Yetiq, dédiée aux étiquettes adhésives en bobine, également pour les professionnels. « Nous proposons une solution qui permet de commander, de façon simple et rapide, des étiquettes adhésives en rouleaux de qualité professionnelle, à tarifs compétitifs et dans des courts délais de production. Nos clients sont libres de créer ce qu’ils souhaitent, dans les limites techniques de nos machines », explique Cédric Caboche, directeur du pôle numérique chez Yetiq. Une réactivité essentielle, rendue possible grâce aux courts délais de traitement et à l’efficacité du processus de production, optimisé grâce aux flux de données numériques.

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DOSSIER IMPRESSION NUMÉRIQUE

LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE

ENVIE :

LE SENS DE L’ÉT(H)IQUETTE

La marque belge enVie produit des soupes à partir de surplus de légumes frais fournis par les agriculteurs belges, et fabriquées par des personnes en réinsertion après une période de chômage de longue durée. Récemment, l’entreprise sociale et solidaire s’est rapprochée du constructeur OKI et a investi dans une machine d’impression numérique pour concevoir ellemême ses étiquettes. En réaction à la pandémie de Covid-19, l’entreprise sociale et solidaire belge enVie a lancé le projet Robin Food. L’objectif : transformer les excédents alimentaires en produits sains et durables, accessibles aux personnes et aux familles vulnérables pendant la crise. Concrètement, enVie prépare des soupes à partir d’excédents de légumes frais fournis par les agriculteurs belges. Un projet qui favorise également la création d’emplois, en donnant aux chômeurs de longue durée la possibilité de retrouver du travail. Mais l’opération a généré un besoin important et urgent d’étiquettes pour les bouteilles de soupe. Avant le projet Robin Food, enVie externalisait ses impressions : une solution coûteuse, imposant de longs délais et le gaspillage des étiquettes excédentaires. L’entreprise s’est donc rapprochée du constructeur de machine d’impression OKI et a investi dans une imprimante numérique cinq couleurs Pro1050, afin de produire elle-même ses étiquettes personnalisées, à la demande et sans gâche. « Externaliser était onéreux et inadapté à nos besoins d’impression. Nous commandions nos étiquettes en quantité industrielle pour limiter les coûts, mais nous en gâchions beaucoup, car nos recettes changent au gré des invendus. C’est pourquoi nous avons choisi OKI. Cette solution rapide et flexible nous permet de concevoir et d’imprimer en couleurs nos étiquettes directement sur le lieu de production.

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Nous pouvons ainsi modifier en quelques minutes les données variables de nos étiquettes, en générant moins de déchets, car nous en imprimons le nombre exact », explique Naomie Smith, directrice générale d’enVie.

JUSQU’À SIX RÉFÉRENCES SUR UNE MÊME SÉRIE. Le projet, qui avait débuté

avec 20 000 litres de soupe, est monté jusqu’à 70 000 litres après une collecte de fonds. « Avec notre nouvelle imprimante, nous avons une souplesse totale pour imprimer des étiquettes colorées à la fois pour Robin Food et pour nos soupes enVie, poursuit Naomie Smith. Comme la machine peut imprimer neuf mètres par minute, nous pouvons sortir les étiquettes très rapidement. Nous avons gagné beaucoup de temps, en particulier pour le projet Robin Food : dès que la conception de l’étiquette est finalisée, nous pouvons lancer immédiatement l’impression. Avant, nous devions envoyer la maquette à l’imprimeur, attendre les épreuves, puis patienter à nouveau avant de recevoir les étiquettes imprimées ». Aujourd’hui, en fonction de ses besoins de production, enVie imprime, en flux tendu, environ 3500 étiquettes par semaine et jusqu’à six références différentes sur une même série. Un succès tel que même le roi de Belgique est entré en contact avec les équipes d’enVie pour se faire présenter le projet Robin Food !

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L’imprimante Pro1050 d’OKI associe la technologie LED numérique à la technologie de toner sec pour donner une nouvelle dimension couleur à l’impression d’étiquettes, en proposant une cinquième couleur avec l’option CMJN + Blanc. Adapté aux petites séries, le modèle Pro1050 permet d’imprimer sur une large gamme de médias et simplifie l’impression sur supports transparents ou colorés, en imprimant un fond blanc opaque sous l’image CMJN.

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LES NOUVEAUX POUVOIRS DE L’ÉTIQUETTE

JUNART :

LES ÉTIQUETTES VITICOLES REVISITÉES PAR L’ART

Passionné d’art et de vignes, Junior Parado imagine des collaborations entre vignerons et artistes. De ces rencontres naissent des bouteilles en séries limitées, où l’étiquette devient œuvre d’art. Après avoir travaillé pour un label de musique parisien, Junior Parado s’envole à Hong-Kong pour monter un bar à vin - concept store. Passionné d’art et de vigne, il décide d’allier les deux et ébauche les premières lignes de son projet en proposant au street artiste parisien Nasty de personnaliser à la bombe des bouteilles de vin qu’il offre à ses bons clients. Deux ans plus tard, sa rencontre avec le duo Cassius - référence et pionnier bien connu de la French Touch - est décisive. « Dans les loges, après un de leur concert, ils trouvaient le vin infecte. Je leur ai proposé d’appeler mon oncle, pour qu’il nous rejoigne avec de bonnes bouteilles de Cornas. Junart a commencé comme ça », s’amuse le créateur.

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© Junart

DE COURTES SÉRIES, IMPRIMÉES EN NUMÉRIQUE. Depuis 2016, Junior Parado imagine des collaborations entre vignerons et artistes. De ces rencontres entre art et vin naissent des bouteilles en séries limitées, où l’étiquette devient œuvre d’art. Il décline ainsi artistes et cépages, comme Mouton Rothschild le propose à grands tirages avec Chagall, Picasso ou Jeff Koons… Mais pour Junart, ce qui est rare est précieux. Aussi, Junior Parado fait le choix de tirer uniquement de très courtes séries, de 50 à 500 bouteilles. Il associe ainsi DownTown Music Publishing (éditeur des Beatles) au Saint-Joseph du vigneron Bastien Jolivet ou décline une collection « cinéma » avec les irrévérences graphiques de l’illustrateur Jean-Michel Tixier. « Le coût de l’impression traditionnelle étant exorbitant, je me suis tourné vers le numérique, qui me permet de réaliser n’importe quel projet sans aucune limite », explique Junior Parado. En attendant les prochaines collaborations, on retrouvera bientôt les éditions limitées des artistes Fabien Verschaere et Cara Mia sur les bouteilles du Chai Saint-Olive, premier chai de vinification urbain de Lyon.

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ASTELIA :

LA DERMOCOSMÉTIQUE PERSONNALISÉE

ENNOBLISSEMENT NUMÉRIQUE. Au-delà du coût, la dirigeante retient également la souplesse apportée par les systèmes d’impression numérique. « L’avantage du numérique est que l’on peut apporter toutes les modifications que l’on souhaite à chaque tirage en direct et en ligne. La réglementation en matière d’étiquetage change très souvent, donc c’est un réel avantage, poursuit Stéphanie VenierDargent. Sans parler de l’ennoblissement, comme la dorure à chaud ou le vernis, qui peuvent dorénavant être réalisés en numérique, avec une qualité quasi similaire aux procédés traditionnels ».

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© Astelia

Associant le monde de la santé à celui du bienêtre, le laboratoire Astelia fabrique des produits qui parfument et protègent à la fois, comme ses solutions anti-moustiques et hydroalcooliques Bodyguard. Une marque, lancée en 2019, qui a contribué à la renommée d’Astelia, d’autant plus en cette année de crise sanitaire. Avec huit produits, en huit contenances différentes, la gamme Bodyguard comprend au total 48 références, soit autant d’étiquettes à réaliser. « Nous imprimons entre 500 et 25 000 étiquettes selon les références, explique Stéphanie Venier-Dargent, co-fondatrice du laboratoire Astelia. Aujourd’hui, grâce à l’impression numérique, nous pouvons réaliser des étiquettes graphiques en petites séries, à coût raisonnable et dans des délais très courts, chose impensable en imprimerie traditionnelle où, pour moins de 3 000 tirages, le cout était prohibitif ».

Laboratoire dermo-cosmétique basé à Manosque, Astelia s’est fait connaître en 2019 avec sa gamme de solutions hydro-alcooliques et anti-moustiques parfumées Bodyguard. Avec ses multiples références, parfois produites en éditions limitées, le laboratoire s’est naturellement tourné vers l’impression numérique pour éditer ses étiquettes.

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DOSSIER IMPRESSION NUMÉRIQUE

ADESA PERSONNALISE LES I I 44

© Adesa

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CUVÉES DES VIGNOBLES VELLAS Une bobine, 54 visuels différents… Pour les vignobles Vellas, Adesa a repoussé les limites de la personnalisation sur étiquettes. Un savoir-faire reconnu par la profession, à commencer par l’Union Nationale des Fabricants d’Etiquettes Adhésives (UNFEA), qui a remis à l’entreprise l’un de ses Grands Prix « coup de cœur » en 2019. Personnaliser ses packagings, tout en conservant une image de marque cohérente en linéaire, c’est aujourd’hui possible grâce à l’impression de données variables et un design adapté. Pour les vignobles Vellas, le spécialiste de l’étiquette Adesa a relevé le défi avec succès. Partant d’un design conçu par l’agence White Chapel, il est parvenu à imprimer 54 visuels différents d’étiquettes sur une seule bobine. La personnalisation a porté autant sur l’impression quadri des visuels que sur les effets de dorure et de texte. Baptisée « Catrina », en référence au personnage populaire de la culture mexicaine, la gamme avait pour thème la Fête des Morts au Mexique. Pour chaque cuvée (merlot, syrah et viognier), ce

sont 18 têtes différentes de Catrina qui ont été créées. Un vrai travail d’orfèvre, récompensé en 2019 par l’Union Nationale des Fabricants d’Etiquettes Adhésives (UNFEA) par un Grand Prix « coup de cœur ». L’imprimeur gardois, qui propose également des étiquettes interactives grâce à la technologie NFC, se distingue aussi par sa table des matières. Outre le papier recyclé, Adesa a introduit le papier kraft à son catalogue. Spécifiquement développé pour l’étiquetage de produits premium et gourmets (champagne, miel, foie gras), il peut être appliqué sur des surfaces humides, même à basse température, tout en offrant une excellente résistance au test du seau à glace.

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GRAND ANGLE

© C!Priint

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Dans l’univers du display, les adaptations dues à la crise sanitaire ont cédé la place à une transformation en profondeur. Grâce à leur maîtrise de l’impression textile et leur capacité à proposer des espaces facilement personnalisables et modulaires, les acteurs de ce marché lorgnent désormais sur un secteur qui a le vent en poupe : celui de la décoration.

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DU STAND À LA DÉCO : LES NOUVEAUX CHALLENGES DE L’ÉVÉNEMENTIEL I

ls avaient mis jusqu’ici leurs compétences en impression textile et en aménagement modulaire au service des secteurs de l’événementiel et de la communication visuelle. Mais face à la crise qui s’éternise, aux salons professionnels à l’arrêt et au confinement des activités, ils détournent aujourd’hui leurs ressources pour se développer sur de nouveaux marchés, à commencer par celui, florissant, de la décoration. Eux, ce sont les spécialistes du display. Pendant le premier confinement, au printemps 2020, nous les avions déjà interviewés. Nous étions à l’époque dans un contexte de transition.

DE LA TRANSITION À LA TRANSFORMATION

« Nous avons réagi en deux temps, nous expliquait alors Marie Amouroux, directrice Produit chez Ultima Displays. D’abord dans une logique de gestion de crise, avec un premier catalogue de produits qui répondait à l’urgence immédiate. Et ensuite dans une optique de reprise de notre activité, avec une offre plus large et plus travaillée, où la personnalisation retrouve toute sa place ». Pour la responsable, l’adaptabilité

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des équipes avait été la clé. « Cela nous a permis de réorienter rapidement notre roadmap Développement & Sourcing, pour mieux appréhender notre marché et répondre aux exigences du moment, pour de l’aménagement d’espaces notamment. Nous avons ensuite lancé un nouveau catalogue intitulé “Des solutions pensées pour la reprise d’activité”, avec la volonté de se projeter et d’anticiper les changements liés à la crise ». En feuilletant le catalogue, on reconnaissait des produits déjà existants et disponibles en stock, mais réadaptés à la situation, comme des cloisons de séparation en tissus personnalisables. On découvrait aussi l’esquisse de nouvelles solutions développées par le service R&D d’Ultima Displays comme, par exemple, des cadres clippants sur pieds. « Ultima Displays travaille aujourd’hui sur le renforcement de son offre dans le domaine de l’aménagement de bureau, sur la base de solutions déjà existantes, détournées ou nouvelles. Nous développons aussi de nouvelles solutions, notamment dans le domaine de l’acoustique, avec un lancement de produits en septembre 2020 », annonçait alors Marie Amouroux.

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Autre grand spécialiste du display et du stand d’exposition, Duo Display nous exprimait également, dès le printemps, cette même volonté de mettre son expertise en matière de construction de cloisons et d’impression textile au service de ses revendeurs, dans l’optique de développer une nouvelle offre à destination du marché de la décoration d’intérieur. « L’idée était dans les cartons depuis plusieurs mois. Le contexte nous a obligé à accélérer son développement, nous confiait Nicolas Crestin, directeur marketing de Duo Display. Nous disposons de toute l’expertise nécessaire pour répondre aux demandes du marché dans ce domaine, avec non seulement des solutions de distanciation personnalisables, mais aussi des caissons lumineux et des supports acoustiques ».

LA PERSONNALISATION DES ESPACES DE TRAVAIL EN LIGNE DE MIRE

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Depuis, les discours et les offres ont évolué, pour aboutir à de vraies stratégies de diversification vers le marché de la décoration. Avec une première cible : celle des

espaces de travail. « Dès le mois de juin, constatant que le secteur du stand et de l’événementiel n’allait pas reprendre avant plusieurs mois, nous avons accéléré nos développements pour lancer à la rentrée de septembre un nouveau catalogue “Office” dans lequel nous proposons une offre ciblée en termes de décoration d’intérieur. Nos gammes Vector et Formulate, qui proposent des mises en scène avec du textile tendu, et dont nous maîtrisons toute la fabrication dans nos ateliers de Nantes, y sont mises en avant », explique Marie Amouroux. Avec cette nouvelle offre, le spécialiste cible de nouvelles typologies d’acteurs : les revendeurs spécialisés dans le mobilier de bureau, les agenceurs spécialisés dans l’aménagement des lieux de vie et les prescripteurs, type architectes d’intérieur. « Nous voulons aussi continuer à accompagner nos clients existants dans cette transition et leur donner les clés qui leur permettront de se diversifier. Une dizaine d’entre eux a déjà amorcé cette démarche avec nous et profité de nos compétences en termes de R&D et de marketing pour continuer à évoluer », précise Marie Amouroux.

© Duo Displays

Duo Display met son expertise en matière de construction de cloisons et d’impression textile au service de ses revendeurs, en développant une nouvelle offre à destination du marché de la décoration d’intérieur.

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Dans cette logique d’accompagnement, Duo Display a, de son côté, choisi de miser sur le digital, en créant un site dédié autour de l’univers de la décoration. « La prescription, le conseil et les idées sont des éléments clés pour qui veut se développer dans l’univers de la décoration. Les profils ciblés - architectes, décorateurs, agenceurs, promoteurs - sont extrêmement divers et variés et n’ont pas forcément tous des compétences techniques pour apprécier telle ou telle solution. Le site que nous avons mis en place est là pour aider nos revendeurs à transformer l’essai », détaille Nicolas Crestin. À l’adresse mydeco.pro, on découvre ainsi tout un « concept de communication visuelle pour tous les espaces de travail et à vivre » : un showroom virtuel dans lequel sont dispo-

nibles des informations concernant les bénéfices des produits, un portfolio, ainsi que de nombreux exemples de réalisation. De la grande fresque murale aux séparateurs de bureaux personnalisés, en passant par des cadres rétroéclairés, les solutions ne manquent pas pour faire de son bureau un espace où il fait bon vivre séparés, mais ensemble ! « Avant de lancer notre offre Office, nous avons testé nos produits en interne, au sein de nos bureaux R&D, en cloisonnant ce qui était auparavant un open-space. Si les équipes étaient sceptiques au départ, elles ont très rapidement été conquises, à tel point qu’il serait impossible aujourd’hui de les faire revenir en arrière. Elles apprécient ce nouvel aménagement qui leur préserve

Ultima Displays, qui maîtrise toute la fabrication du textile tendu, a lancé au mois de septembre un nouveau catalogue “Office” avec une offre ciblée sur la décoration d’intérieur.

© Ultima Displays

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© Himalaya

L’agence de design de stands et de solutions d’exposition Himalaya a scénarisé sept agences du groupe Veolia en région Occitanie, en proposant des aménagements avec du cadre alu et des tissus tendus.

un espace personnel, tout en leur permettant de continuer à travailler ensemble », confirme Marie Amouroux. Un premier retour terrain encourageant, qui pousse d’ores et déjà l’entreprise à envisager un premier complément de gamme composé d’accessoires magnétiques pour créer un environnement de travail complet, avec des étagères, un pot à crayon, des aimants, un organiseur, etc.

UN CONTEXTE FAVORABLE

En s’attaquant en priorité au marché des espaces de travail, les acteurs du display ciblent un marché en croissance, dont le développement n’a pas réellement été

impacté par la crise, ni par la démocratisation du télétravail. C’est même l’inverse qui s’est produit. Faire de ses bureaux un levier fort de satisfaction et d’engagement pour ses collaborateurs était déjà une tendance forte avant la crise. C’est aujourd’hui devenu un enjeu crucial pour les entreprises. Une nouvelle équation dans laquelle la personnalisation des lieux joue un rôle majeur, à condition d’être vecteur de mieux-être et de plus grande efficacité. Avec une offre composée de panneaux acoustiques, de caissons LEDs qui diffusent une lumière douce ou de cloisons textile personnalisables faciles à moduler, les acteurs du display cochent toutes les cases.

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LE TEXTILE, SUPPORT PHARE DE L’UNIVERS DE LA DÉCORATION Dans la table des matières de la décoration, le textile a toujours été plébiscité par les designers, architectes et agenceurs, qui aiment ses jeux de texture et sa dimension cocooning. Les « effets textile » proposés aujourd’hui par d’autres médias, comme l’adhésif et le papier peint, montrent d’ailleurs en creux cet intérêt pour un matériau considéré comme noble. L’impression par sublimation, largement utilisée dans le domaine de la communication visuelle, est par ailleurs une technique éprouvée, idéale pour les applications intérieures en raison, notamment, de l’utilisation d’encres base-eau, écologiques et sans odeur. Quant à l’effet « plastique » du polyester (matière utilisée pour l’impression par sublimation, ndlr), c’est désormais de l’histoire ancienne. Ce qui a longtemps été un frein au développement de la toile tendue dans l’univers de la décoration n’est aujourd’hui plus d’actualité. Les récentes innovations matières permettant d’avoir désormais des touchers naturels bluffants.

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REGARD D’EXPERT Directeur des ventes et directeur marketing de Saint Clair Textiles (ex-Dickson Coatings), fabricant français de textiles techniques pour le marché graphique et celui de la décoration, Fabien RÉGUDY scrute ces marchés depuis de nombreuses années, avec une expertise certaine. Interview.

« NOUS N’AVONS FAIT QU’EFFLEURER LE POTENTIEL DU MARCHÉ DE LA DÉCORATION » Le marché de la décoration personnalisée est encore difficile à capter pour les professionnels des industries graphiques, et ce alors qu’ils sont capables aujourd’hui de tout imprimer ou presque. Comment expliquez-vous cela ? Le développement de l’impression numérique, associé à une table des matières de plus en plus riche, fait qu’aujourd’hui nous avons, en effet, toutes les cartes en mains pour développer ce marché. Mais force est de constater que nous n’en avons encore qu’effleuré tout le potentiel. Le marché de la décoration murale personnalisée, par exemple, n’est encore l’apanage que de quelques spécialistes, alors que le potentiel est immense. Le problème est que le marché de la décoration ne fonctionne pas comme les autres : les logiques sont différentes, les cycles commerciaux plus longs... Je crois sincèrement que beaucoup de professionnels se trompent d’approche en misant sur la technique avant tout, alors que leur discours devrait, au départ, plutôt être centré sur le design graphique.

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D’où la difficulté pour de nombreux imprimeurs de faire de ce marché un vrai levier de croissance ? Exactement. Nous avons en France d’excellents professionnels. L’impression textile s’est fortement développée et démocratisée et, aujourd’hui, les gens savent faire. Ils savent imprimer, découper et poser,

la chaîne est professionnalisée. Le point d’achoppement concerne plutôt l’accompagnement des clients de ce marché. Les architectes, les décorateurs, les agenceurs et les promoteurs ont aujourd’hui des attentes fortes en termes de sourcing matières et de books de tendances. Ils ont également besoin d’un vrai accompagnement graphique. Et je ne parle pas simplement ici d’homothétie. Un acteur de la communication visuelle qui souhaite aujourd’hui se diversifier sur ce marché doit s’attendre à devoir repousser les limites de ses compétences. Le principe action/ réaction ne fonctionne pas dans ce cas de figure. Le rythme sera plutôt celui de multiples va-et-vient et échanges autour du choix des matières et de l’élaboration des designs à imprimer. Autant d’éléments qui ont une répercussion sur le calcul du coût d’une prestation ? Tout à fait. Calculer ses coûts « chute », « pose », « découpe » et « print » ne suffit pas à trouver le juste prix. L’essentiel du coût est ailleurs. Qui peut s’emparer de ce marché aujourd’hui ? Externaliser la partie graphique et la confier à un designer est une bonne piste selon vous ? Ce cas de figure existe déjà, même si force est de constater que le wall design, par exemple, ne passionne pas vraiment les

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« LES ARCHITECTES, DÉCORATEURS, AGENCEURS ET PROMOTEURS ONT DES ATTENTES FORTES EN TERMES DE SOURCING MATIÈRES ET DE BOOKS DE TENDANCES »

designers free-lance, malgré l’importance prise par ce marché. Cela peut néanmoins être une piste intéressante pour pouvoir avoir différents univers à proposer à ses clients. Mais attention aux tarifs ! Des intermédiaires existent sur ce marché. Mais le risque, pour l’imprimeur, est de se retrouver une nouvelle fois dans une guerre des prix et voir sa profitabilité fondre, tout en étant celui qui prend tous les risques, en investissant dans les machines et les supports. Devenir le « bureau de fab’ » d’un éditeur peut en revanche être une bonne piste. Vous êtes imprimeur, vous connaissez votre métier et vous avez envie de travailler de beaux fichiers, mais vous n’êtes pas dans les bons réseaux et vos ressources commerciales sont limitées ? Cette solution peut-être très intéressante. Dans le trio de tête des matières fétiches de la décoration personnalisée, on trouve aujourd’hui le papier peint, l’adhésif et le textile. Comment voyez-vous cette cohabitation ? Historiquement, le textile a toujours eu une place de choix dans l’univers de la décoration. Aujourd’hui encore, il séduit par son toucher, ses atouts écologiques, son absence de toute nocivité pour la santé, son aspect cocooning évident... Reste que l’arrivée de nouveaux acteurs et le développement de nouvelles gammes stimulent le marché. C’est donc plutôt une bonne nouvelle, d’autant que tous ces supports peuvent être parfaitement complémentaires.

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DEMAIN, LE STAND

« NOUS SOMMES DES PARTENAIRES DE DÉVELOPPEMENT » Fondée en 2013 à Nîmes, Himalaya est une agence de design spécialisée dans la création de stands sur-mesure ou modulaires, et dans l’agencement d’espaces. Pour son dirigeant, Olivier JIMENEZ, la crise a été une opportunité pour conforter sa stratégie de développement basée sur le design et le conseil.

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L’arrêt des salons et le coup d’arrêt porté au secteur de l’événementiel vous poussent-ils aujourd’hui à revoir vos priorités et à repenser votre activité ? Je ne pense pas que cette crise marquera la fin des salons et de l’événementiel. Alors certes, la situation s’éternise, mais chez Himalaya nous avons une grande capacité de résilience et ce ralentissement général de l’activité a été pour nous l’occasion de continuer à réfléchir à notre métier, à anticiper la reprise en réfléchissant aux différentes formes qu’elle allait prendre, et à la façon qu’auront les marques de consommer du stand. Notre chance a été de mener cette réflexion avec l’un de nos clients - Engie - qui était aussi dans cette attente. Quel est le résultat de cette réflexion ? Nous sommes en train de finaliser, pour Engie, le développement d’une plateforme en ligne pour « consommer du stand ». Dans une optique de rationalisation de ses coûts et de ses impacts, Engie voulait automatiser sa production de stand, tout en harmonisant ses chartes. Un vrai travail de reconditionnement de l’offre avec, aujourd’hui, 50 configurations

différentes disponibles sur la plateforme, et des stands qui vont de 6 à 100 m2. Nous avons beaucoup travaillé avec les solutions de Duo Display pour ce projet, car elles permettent de proposer des réalisations qui combinent toutes les tendances du moment : le digital, la facilité d’usage, de montage et de démontage, et bien sûr l’aspect écologique avec l’impression textile. Le fait de pouvoir réutiliser les produits est aussi un atout évident. Nous travaillons d’ailleurs beaucoup sur cet écosystème vertueux, avec des stands facilement personnalisables, en imprimant simplement de nouveaux tissus en fonction de l’opération souhaitée. Aux États-Unis, c’est une pratique très courante. Chez Himalaya, nous allons même jusqu’à proposer de récupérer les tissus pour ensuite les transformer en sac, via notre association Les Petits Sherpas qui finance des projets d’aide à l’accès à l’éducation. Les marques sont très sensibles à cette démarche. C’est un des effets positifs de cette crise : elle a accéléré les prises de conscience et notamment l’importance d’avoir une approche qualitative, même quand on fait du modulaire. Pour nos clients, nous ne sommes définitivement plus des revendeurs, mais bien des partenaires de développement.

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Avec des demandes qui peuvent aller au-delà du stand ? Notre offre ClipnGo, lancée il y a deux ans et qui propose une solution facile à monter, réutilisable et esthétique, intéresse déjà nombre de nos clients, y compris des particuliers, qui peuvent la détourner pour aménager différents types d’espaces. Plus récemment, nos clients se sont rapprochés de nous pour les aider à traverser la crise. Pour des conseils en communication pour anticiper l’avenir comme avec Engie, ou pour finaliser certains projets comme avec Veolia qui nous a demandé de scénariser ses agences en Occitanie : sept agences au total pour lesquelles nous avons proposé des aménagements avec du cadre alu et des tissus tendus, afin de répondre aux attentes écoresponsables de la marque. Aujourd’hui, c’est la force des relations que nous avons avec nos clients qui nous aide à aller de l’avant et à envisager de nouveaux développements.

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En 2019, Himalaya défraye la chronique pour son client PGG Industries, à l’occasion du salon Equip’Auto. L’allée de 100 m2 est louée pour recréer un sol lunaire dans la continuité du stand, soit 300 m2 de moquette personnalisée au total. Pour créer la moquette avec des effets 3D réalistes, 18 fichiers différents ont été nécessaires, le tout en dégradés de gris. Sur le stand règne une atmosphère futuriste avec un décor en total covering sur les murs, des tables rétroéclairées et, au plafond, des câbles lumineux et une installation en Drop Paper de Procédés Chénel. Des rochers lunaires en résine et une combinaison de cosmonaute achèvent de plonger le visiteur dans l’ambiance. Les éléments mobiles de décoration ont ensuite été récupérés par les équipes de PGG pour l’aménagement de leurs bureaux.

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INNOVATION

« GRÂCE À GUTENBERG ONE, LE LIVRE DEVIENT EN PERMANENCE ACCESSIBLE. IL EST RE-MATÉRIALISÉ INSTANTANÉMENT À LA DEMANDE, À L’UNITÉ ET DEVANT LE LECTEUR » Hubert PÉDURAND, président de Gutenberg One et Neomedias.

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NOUVEAU BRAS ARMÉ DES LIBRAIRES ?

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C

lin d’œil de l’actualité, à l’heure où nous écrivons ces lignes, les pétitions contre la fermeture des librairies pendant le confinement se multiplient. Celle que le Syndicat de la Librairie Française (SLF) a envoyée au Président de la République a réuni près de 200 000 signataires. Dans ce texte, il rappelle que « les librairies jouent un rôle que nul autre ne peut tenir dans l’animation de notre tissu social et de notre vie locale, pour la transmission de la culture et du savoir et le soutien à la création littéraire. Elles sont en outre un des plus efficaces remparts contre l’ignorance et l’intolérance ». Ce sont donc des commerces essentiels. CQFD. Et pourtant... Si cet élan en faveur des librairies fait du bien à observer, il ne doit pas nous faire oublier la précarité de ce secteur qui peine toujours à dégager des marges suffisantes pour vivre correctement.

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Avec Johannes Gutenberg est apparu le caractère mobile. Avec le robot-imprimeur Gutenberg One, c’est l’imprimerie tout entière qui le devient. Porté par Hubert Pédurand, directeur général du groupe Laballery, le projet propose aux imprimeurs et aux libraires de devenir les spécialistes de la re-matérialisation des livres en circuit court, à proximité du lecteur. Par Cécile Jarry

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Le robot-imprimeur Gutenberg One est équipé d’un système d’impression jet d’encre Riso et d’un bras polyarticulé capable de reproduire à la perfection tous les gestes de l’imprimeur, du plieur et du brocheur. Il lui faut seulement cinq minutes pour imprimer un ouvrage de 400 pages.

La librairie française a su résister aux vents contraires qui se sont abattus sur elle ces dix dernières années - Amazon, livres numériques, concurrence des autres loisirs, vieillissement du lectorat, baisse structurelle des ventes… « Mais si, en France, le nombre de librairies est resté stable sur cette période (3 300), leur situation économique est de plus en plus précaire », prévient le SLF dans un manifeste publié à l’occasion des Rencontres nationales de la librairie en 2019. D’après une étude Xerfi commandée par le syndicat, les librairies indépendantes ne dégagent qu’une marge de 1 % sur leur chiffre d’affaires, une des rentabilités les plus faibles du commerce de détail.

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UNE MUTATION DEVENUE VITALE

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INNOVATION

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I I 58 Le fondateur de Gutenberg One envisage d’ouvrir des cafés littéraires équipés de son robot-imprimeur, pour redynamiser les centres-villes. Le concept, imaginé par l’agence de retail design Malherbe Paris, est déjà prêt.

Et si les ventes de livres chez les indépendants connaissent un certain regain (de l’ordre de 5 %), cette croissance peine à compenser la hausse des charges. À cette conjoncture compliquée pour les libraires, il faut ajouter celle, dramatique, des imprimeurs du livre : en dix ans, la branche imprimerie a vu mourir 1500 imprimeries en France et 26000 emplois, soit 34 % des entreprises du secteur et 40 % de ses emplois. En tant qu'imprimeur industriel de livres en France, Hubert Pédurand, directeur général du groupe Laballery, connaît parfaitement les zones de tensions de son industrie, des auteurs jusqu'aux libraires. Mais il est également convaincu que le livre a un bel avenir devant lui, à condition de faire évoluer les modèles et d’innover.

UN AUTOMATEIMPRIMEUR FRANÇAIS

En 2015, il est sur le Salon du livre de Paris pour présenter l’Espresso Book Machine, développée par Xerox pour imprimer du livre à la demande. Le système fonctionne déjà sur plusieurs campus américains. En France, la machine est en test dans cinq CFA et à la librairie des PUF (Presses universitaires de France), dans le 6e arrondissement de Paris. Elle fait partie des pistes explorées par le programme de recherche et développement IRENEO porté par l’Institut de développement et d’expertise du plurimedia (IDEP) et l’Union Nationale des Industries de l’Impression et de la Communication (UNIIC) et dirigé par Hubert Pédurand - qui a entrepris une

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POUR UNE RE-MATÉRIALISATION DU LIVRE EN CIRCUIT COURT

« La réalité économique du livre en quantité 1 dans une imprimerie n’existe pas. Nos outils nous le permettent techniquement, mais c’est plus un service rendu aux éditeurs, très loin d’être un centre de rentabilité. Gutenberg One va où personne n’est aujourd’hui capable d’aller et propose aux éditeurs, imprimeurs, distributeurs et libraires de devenir les spécialistes de la re-matérialisation des livres en circuit court, à proximité du lecteur », explique Hubert Pédurand. Techniquement, le robot-imprimeur Gutenberg One est équipé d’un système d’impression jet d’encre Riso (impression de livres en noir ou en couleur) et d’un bras polyarticulé capable de reproduire à la perfection tous les gestes de l'imprimeur, du plieur et du brocheur. L’automate maîtrise par ailleurs parfaitement la fabrication du livre en dos carré collé. « Ce qui est loin d’être anecdotique, tient à préciser Hubert Pédurand, dont les équipes R&D ont planché deux ans sur le sujet pour optimiser cette opération cruciale dans la fabrication d’un livre. La méthode traditionnelle, qui consiste à passer le dos du livre dans un bac à colle maintenu à température (170°C), n’était pas viable pour Gutenberg One qui est censé

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réflexion de branche quant aux enjeux et à l’avenir du livre imprimé à la demande. Le chef d’entreprise a en tête de concevoir son propre automate-imprimeur, qu’il imagine déjà plus rentable que le robot américain, avec notamment un système d’imposition plus performant pour réduire la gâche papier par deux. Pour mener à bien son projet, Hubert Pédurand crée une Jeune Entreprise Innovante (JEI), baptisée Neomedias, et s’entoure de compétences, en robotique notamment. En 2017, le programme IRENEO est transféré chez Neomedias qui, deux ans plus tard, sur le Salon du livre Paris 2019, présente en première mondiale Gutenberg One, le premier automate-imprimeur français.

imprimer une vingtaine de livres par heure. La solution que nous avons trouvée, et qui est protégée aujourd’hui par un brevet mondial, consiste à inverser la problématique et à déposer de la colle non pas sur le dos du livre, mais à l’intérieur de la couverture, via une imprimante 3D qui dépose de la colle thermofusée de manière millimétrique en respectant l’exacte épaisseur du dos du livre ». Une opération délicate, exécutée par le bras de la machine qui enchaîne ensuite avec la phase de massicotage, en respectant les dimensions exactes du livre d’origine. Et le tour est joué !

NAISSANCE DU « PRINT & COLLECT »

Comptez 5 minutes pour imprimer un ouvrage de 400 pages. Même Amazon, avec ses drones, ne pourra rivaliser. « Grâce à Gutenberg One, le livre devient en permanence accessible. Il est re-matérialisé instantanément à la commande, à l’unité et devant le lecteur. Nous allons plus loin que le “Clic & Collect ”, nous inventons le “Print & Collect”. Exit, donc, les coûts logistiques. Exit aussi les problèmes de stockage, de retours des invendus qui grèvent les trésoreries des libraires. Le catalogue de Gutenberg One, en outre, devient mondial. Les livres du monde entier, dans toutes les langues, deviennent potentiellement disponibles dans les librairies équipées. Idem en sens inverse, les éditeurs français rendraient les titres de leur choix accessibles dans tous les points de ventes équipés dans le monde, souligne Hubert Pédurand, qui aime à parler dès-lors de livre imprimés disponibles en streaming. Le Deezer du livre papier émerge en pleine obligation sanitaire de repenser les flux mondiaux. Nos livres sont imprimés pour une personne unique, sans manipulation par des tiers ».

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INNOVATION

UNE PREMIÈRE LIBRAIRIE EQUIPÉE EN JANVIER 2021

C’est en janvier 2021, chez un éditeur-libraire parisien, que la première installation aura lieu. Plus de 40 000 titres de l’éditeur seront présents au catalogue « cloud » de Gutenberg One à ce moment-là, augmenté de 15 nouveautés par jour afin de donner la possibilité au lecteur de choisir entre le livre classique sur les étagères et le « livre bio » disponible en « Print & Collect ». Un premier pas avant un déploiement plus ambitieux. Hubert Pédurand a déjà écrit et imaginé la suite de l’histoire : celle d’ouvrir des cafés littéraires pour redynamiser les centres-villes. Porté par la start-up Gutenberg & Co, le concept est même déjà prêt : il a été imaginé par l’agence de retail design Malherbe Paris. Si le projet intéresse aujourd’hui toute la profession, des questions demeurent, concernant notamment les capacités d’investissement des libraires, qui devront abonder une partie des 100 000 euros nécessaires à l’acquisition de l’automate-imprimeur. « L’automate est éligible au plan France Relance. En outre, des aides nombreuses sont disponibles pour la numérisation des libraires. Il y a aussi des aides locales, des financements étant possible via l’IFCIC et la BPI, Gutenberg & Co pouvant également proposer du crédit-bail sur de longues durées, le libraire équipé de Gutenberg One passant son revenu de 35 % en moyenne à 55 % avec, en outre, une trésorerie bien plus rapidement disponible qu’actuellement », précise Hubert Pédurand.

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GUTENBERG ONE : NOUVEAU BRAS ARMÉ DES LIBRAIRES ?

Hubert PÉDURAND, président de Gutenberg One, a présenté son innovation à Emmanuel MACRON en janvier dernier, à l’occasion de la « Grande exposition du Fabriqué en France », qui s’est tenue au Palais de l’Élysée.

UNE ENTRÉE EN BOURSE DANS CINQ ANS ?

Du côté des gros éditeurs, on s’enthousiasme aussi pour cette innovation 100 % française, mais une certaine méfiance reste de mise. Et pour cause, le modèle risque de bousculer sérieusement la chaîne de valeur du livre. Au profit d’une plus juste redistribution et d’un accès équitable au plus grand nombre ? C’est en tout cas l’objectif. « Sur une tonne de papier, seulement 50 % devient du livre vendu », poursuit Hubert Pédurand. L’autre moitié du papier a été consommée en pilon, en gâche papier ou dort dans un entrepôt. Ne fabriquer que des livres qui seront consommés sans rien sacrifier de la diversité, faire des remontées en temps réel des ventes aux éditeurs, voire aux auteurs (ce qui n’est pas le cas actuellement dans le livre, alors que cela marche dans le secteur de la presse), mieux connaître les consommateurs, garantir aux auteurs le suivi permanent de leurs œuvres chez leur éditeur sans plus aucune rupture, les titres devenant disponibles dès-lors qu’ils sont en base dans le cloud de Gutenberg One : voilà la promesse. « Plus il y aura de Gutenberg One dans le monde, plus les éditeurs, les auteurs et les libraires seront gagnants, les ventes devenant potentiellement exponentielles », prédit Hubert Pédurand qui réfléchit d’ores et déjà à une entrée en Bourse sous cinq ans.

TECHNIQUE Le robot-imprimeur Gutenberg One maîtrise le façonnage en dos carré collé. Un défi qui aura nécessité deux ans de R&D, pour optimiser cette opération cruciale dans la fabrication d’un livre. Protégée par un brevet mondial, la solution imaginée par les équipes d’Hubert Pédurand consiste à déposer de la colle non pas sur le dos du livre, mais à l’intérieur de la couverture, via une imprimante 3D qui dépose de la colle thermofusée de manière millimétrique, en respectant l’exacte épaisseur du dos du livre. Une étape très délicate, réalisée par le bras polyarticulé de Gutenberg One.

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ÉVÉNEMENT

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LES DÉCORS ÉDUCATIFS DE

L’AGENCE RICCOBONO RÉCOMPENSÉS PAR LES INTERNAUTES Les Icona d’Or, qui récompensent tous les deux ans les réalisations des professionnels de la communication visuelle, ont rendu leur verdict le 17 septembre dernier au cours d’une cérémonie digitale, dont IC Le Mag était partenaire. Pour la première fois, le concours a remis un prix « coup de cœur des internautes », attribué à l’Agence Riccobono (lauréat de la catégorie marquage et décor) pour la décoration de l’école Saint-François-de-Paule, à Fréjus. Décryptage du projet.

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À

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Fréjus, l’école Saint-Françoisde-Paule, dont une partie de l’établissement donne sur la rue, fait face à une problématique de sécurisation de ses vitres, notamment pour une protection anti bris de glace et un besoin d’occultation. Le directeur, Sébastien Martel, sollicite alors l’Agence Riccobono, imprimeur numérique grand format et spécialiste de la scénographie d’espaces basé au Muy, quelques kilomètres plus au nord. « Le projet initial portait sur de la vitrophanie. Mais nous avons proposé d’aller beaucoup plus loin que le cahier des charges et de mener un projet de décoration pour toute l’école », rappelle Sophie Riccobono, responsable marketing et communication du Groupe Riccobono, maison-mère de l’Agence.

LE PRINT AU SERVICE DE LA PÉDAGOGIE

« À l’école Saint-François-de-Paule, nous sommes convaincus que la réussite des enfants passe par l’aménagement d’un environnement propice à la créativité », explique Sébastien Martel, directeur de l’établissement scolaire. La décoration de l’école se mue alors en véritable projet pédagogique, mené en concertation entre l’établissement et l’agence. Le thème : les climats, leur flore et leur faune. « Notre designer a divisé l’école en trois zones, correspondant chacune à un climat : tropical, tempéré et polaire. Chaque zone avec ses animaux, ses plantes et ses océans. Nous y avons associé des personnages auxquels les enfants peuvent s’identifier - une fille, un garçon, un chien et un perroquet - qui évoluent dans les décors, dont la taille a été pensée en fonction des âges des enfants. Ainsi, les personnages vont suivre les enfants pendant toute leur scolarité et peuvent être intégrés par l’équipe pédagogique dans des supports d’apprentissage », dévoile Sophie Riccobono.

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Collaborateurs : 14 personnes Chiffres d’affaires 2019 : 1,5 millions d’euros Site : ZA Les Ferrières - Le Muy (83)

Parc machines : imprimante HP Scitex FB750, imprimante HP Latex R2000, imprimante HP Latex 3000, imprimantes HP Latex 570 (x2), table de découpe numérique polyvalente Zünd G3 Maison-mère : Groupe Riccobono, 180 collaborateurs, 5 sites, 2 usines, 21 millions d’euros de chiffre d’affaires (offset, numérique, prépresse, façonnage, routage, transport)

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Cœur de métier : impression numérique grand format, façonnage, pose

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ICONA D’OR 2020 LES DÉCORS ÉDUCATIFS DE L’AGENCE RICCOBONO RÉCOMPENSÉS PAR LES INTERNAUTES

Dimensions du projet (tous médias confondus) : 350 m2

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Partenaires du projet : HP, Euromedia, BMG, 3M, Saint-Clair Textiles (ex-Dickson Coatings), Clear Focus Matériaux utilisés : Toile Jet Tex Comfort (390 gr) de Saint-Clair Textiles (ex-Dickson Coatings) Vinyle sans PVC LX480CV de 3M

UN PROJET DÉCLINÉ SUR PLUSIEURS SUPPORTS

Pour l’impression des décors, l’Agence Riccobono s’est appuyée sur son parc de machines HP Latex, dont les encres à base d’eau, sans odeur et certifiées UL Greenguard Gold*, répondent parfaitement aux normes strictes des établissements comme les écoles, crèches et hôpitaux, et produisent des rendus avec des couleurs éclatantes, quel que soit le support. Car l’imprimeur ne s’est pas contenté d’habiller les murs et les fenêtres. « Nous avons également conçu une mappemonde rigide et mobile, ainsi que des magnets qui permettent aux enfants d’apprendre en jouant, précise Sophie Riccobono. Nous sommes aussi intervenus à l’extérieur, avec la création d’un potager accompagné d’un panneau imprimé expliquant le cycle de vie des plantes et sur lequel on retrouve nos petits personnages. Il s’agit de faire prendre conscience aux élèves, dès le plus jeune âge, de l’importance de préserver la planète, les plantes et les animaux, mais aussi d’aborder des thèmes vus en classe de manière ludique ».

Film PVC micro-perforé ImageVue de Clear Focus Papier peint Vescom

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Dibond 3 mm (lamination magnétique / lamination Velléda)

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LA DÉCORATION IMPRIMÉE, VECTEUR DE BIEN-ÊTRE

Le projet aura nécessité trois mois de travail, de la création jusqu’à la pose, réalisée en une semaine pendant les vacances de février afin de faire une surprise aux enfants et aux parents, à leur retour. « Cet environnement contribue à leur épanouissement et leur permet de découvrir toutes les richesses de la Terre », se félicite Sébastien Martel, dont les élèves de CM1 et CM2 sont allés visiter les ateliers d’impression de l’Agence Riccobono, avant d’en faire un exposé aux plus petits. Installés depuis maintenant 18 mois, les décors de l’école Saint-François-de-Paule n’ont pas bougé d’un iota, malgré les centaines de petites mains qui s’en sont emparés. Si le projet de Fréjus est d’une ampleur inégalée, l’Agence Riccobono a depuis travaillé sur

de nouveaux projets dans des écoles, mais également des musées et d’autres ERP (établissements recevant du public), notamment en hôtellerie et en entreprise. « Le marché du workspace est en plein essor. La décoration permet de cultiver le bien-être des salariés et l’appartenance au groupe », estime Sophie Riccobono. Ce ne sont pas les élèves de l’école Saint-François-dePaule qui la contrediront.

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* La certification UL Greenguard Gold indique que les produits, y compris les encres, les supports imprimés et la combinaison des deux pour des applications en intérieur, contribuent à un environnement en intérieur plus sain en réduisant l’exposition potentielle aux produits chimiques présents dans l’air ambiant. Diverses applications sont certifiées par UL Greenguard Gold, des petits affichages en intérieur aux revêtements muraux complets. La technologie HP Latex est certifiée au niveau maximum qui inclut les applications de revêtements muraux.

LA CRÈME DE LA COMMUNICATION VISUELLE

Créé en 2002 par l’organisation professionnelle E-Visions, le concours des Icona d’Or récompense, tous les deux ans, les réalisations des professionnels de la communication visuelle dans les domaines de l’enseigne, la signalétique, le marquage et décor, le digital média, le design, la décoration lumineuse et l’événementiel. Après avoir dévoilé ses nominés sur C!Print, en début d’année, le concours a remis ses prix 2020 le 17 septembre dernier, au cours d’une cérémonie digitale. Au total, 32 projets ont été récompensés (prix or, argent et bronze) par le jury présidé par Christian de Bergh, directeur du design et associé de l’Agence Babel, au sein des catégories suivantes : enseigne de bureau, enseigne unitaire (création interne), enseigne unitaire (création externe), design, signalétique (création interne), signalétique (création externe), marquage et décor, décoration lumineuse, réalisation digitale et réalisation événementielle. L’organisateur avait également décidé d’ajouter, exceptionnellement cette année, un prix « coup de cœur des internautes ». Tous ceux qui ont assisté à la soirée digitale ont ainsi pu voter pour leur réalisation préférée, parmi les dix lauréats « Or ». Et c’est le projet de l’Agence Riccobono qui a triomphé.

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ÉVÉNEMENT

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C!PRINT : LA COMMUNAUTÉ DU PRINT PREND RENDEZ-VOUS EN JUIN

Évènement de référence des métiers de la communication visuelle et des arts graphiques en France et en Europe, le salon C!Print tiendra son édition 2021 les 8, 9 et 10 juin, à Lyon. Les conditions sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19 ont en effet poussé l’organisateur du salon (656 Editions) - en concertation avec les principaux acteurs du marché - à décaler cette 9e édition, initialement prévue du 2 au 4 février. Une décision qui permettra à la communauté du print de se retrouver sur un événement de qualité tout en répondant aux enjeux de sécurité sanitaire.

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L

a décision a été mûrement réfléchie, notamment après une consultation des principaux acteurs du marché : la société 656 Éditions, organisatrice du salon C!Print, a donc choisi de décaler la 9e édition de l’évènement - qui devait se tenir du 2 au 4 février - aux 8, 9 et 10 juin 2021*. Une mesure qui répond bien évidemment à des enjeux sanitaires, dans un contexte de reprise épidémique du Covid-19 en France. En décalant son édition 2021 début juin, le salon C!Print - évènement de référence des métiers de la communication visuelle et des arts graphiques en France et en Europe - veut ainsi permettre à toute la filière du print de se retrouver sur un événement de qualité, tout en répondant aux enjeux de sécurité sanitaire. Cette 9e édition sera d’ailleurs accessible en présentiel et en digital.

C!PRINT

EN CHIFFRES*

258

EXPOSANTS

17

16 593

VISITEURS

62

1

Ainsi, la proposition de valeur du salon C!Print reste inchangée : accompagner le secteur pour construire ensemble le print de demain. Transversal, l’évènement rassemblera ainsi fabricants et distributeurs de machines et supports d’impression, prestataires de services en impression et communication visuelle, prescripteurs et clients finaux. Référence pour les segments de la communication visuelle, de la communication extérieure et lumineuse, de la personnalisation, de l’industrie graphique et du textile, C!Print poursuivra, en 2021, son ouverture vers des marchés connexes comme le packaging, l’industrie, la photographie, l’étiquette ou encore l’impression 3D.

I I 67

UN PROGRAMME DE CONTENUS POUR REPENSER SON MÉTIER

Sur le salon, des parcours de visite seront proposés aux professionnels du marché, à travers une segmentation par secteurs d’activité, des espaces de contenus et de démonstrations dédiés, ou encore des lieux de détente et de networking. Au cœur de l’évènement et de l’expérience C!Print, les conférences permettront aux visiteurs de découvrir tout le potentiel des nouvelles technologies présentées sur le salon, ainsi que les nouveaux marchés et nouvelles applications.

20

CONFÉRENCES PLÉNIÈRES

SPEAKERS

CONSTRUIRE ENSEMBLE LE PRINT DE DEMAIN

WORKSHOPS TECHNIQUES

1

CONCOURS DE POSE

ATELIER DE PERSONNALISATION * Données 2020

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ÉVÉNEMENT C!PRINT : LA COMMUNAUTÉ DU PRINT PREND RENDEZ-VOUS EN JUIN

« Comment donner le pouvoir de la personnalisation à vos clients ? Comment réussir sa diversification dans le textile ? Comment réussir un projet web-to-print ? Quels supports pour une créativité durable ? La RSE est-elle devenue un levier pour réinventer son business ? Quid de l’impression 3D grand format quand on est imprimeur ? » : ces thèmes, abordés en 2020, posent des questions qui seront d’une acuité encore plus forte au sortir de la crise. En 2021, le programme sera donc particulièrement riche et passionnant. Une vingtaine de rendez-vous en plénière (conférences, tables rondes et études de cas) réuniront pas moins de 60 experts, tandis qu’un dense programme de workshops techniques offrira des ateliers pratiques, didactiques et créatifs pour découvrir de nouvelles applications issues des dernières techniques de personnalisation.

DES ANIMATIONS REVISITÉES

Du côté du Plug&Play, un nouvel espace expérientiel voit le jour, avec l’inauguration du Café de la Personnalisation, où seront mis en scène, dans une ambiance « retail », des corners inédits de personnalisation d’objets, en partenariat avec des exposants du salon (voir encadré). Sur le C!Sign - espace dédié aux solutions de communication extérieure et lumineuse (enseigne, display, digital média, affichage, etc.) - c’est une galerie des innovations durables qui est annoncée. Enfin, le C!Wrap, concours de pose officiel du salon, inauguré en 2020, créera de nouveau l’animation : pendant trois jours, des équipes de poseurs professionnels s’affronteront en recouvrant entièrement des éléments imposés avec un design original.

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*Le salon de l’objet et du textile publicitaires CTCO, qui traditionnellement se tient aux côtés de C!Print, n’aura en revanche pas lieu en 2021. La filière de la communication par l’objet se retrouvera néanmoins en septembre 2021 à Paris, sur le salon Premium Sourcing.

La personnalisation sur le point de vente est un business en plein développement. Avec des modèles économiques différents, mais un objectif identique : développer le chiffre d’affaires de la marque ou de l’enseigne, en proposant une expérience-client unique. Un atout évident en ces temps difficiles où le retail physique cherche à recréer du lien avec le consommateur. Dans ce contexte, le salon C!Print a donc décidé de faire évoluer son espace Plug&Play, en créant le Café de la Personnalisation : un

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RENDEZ-VOUS SUR LE CAFÉ DE LA PERSONNALISATION espace « atelier » entièrement scénarisé, pour une immersion plus réaliste dans le contexte d’un lieu de vente. Sur cet espace, vous pourrez découvrir et tester ce qui se fait de mieux aujourd’hui en matière de techniques de personnalisation d’objets et de textiles. Conseils, démonstrations et vidéo en live seront également proposés sur ce Café de la Personnalisation.

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LE WEB-TO-PRINT : SECTEUR STRATÉGIQUE

Entre 20 et 30 % des revenus de l’imprimerie sont aujourd’hui réalisés en ligne. Un secteur stratégique donc pour les industries graphiques et pour le salon C!Print, qui accueille cette année encore les grands acteurs de ce marché (Realisaprint, Imprimerie Européenne, Adesa, Cervoprint, Exaprint, Helloprint, Le Print Français, OnlinePrinters, Print.Com, Unik Web-To-Print, PrintMyTransfer, etc.). Avec des conférences et des ateliers dédiés, réalisés en partenariat avec Ludovic Martin (notre photo), consultant et expert reconnu du secteur du web-to-print et plus largement de l’e-commerce, en France et en Europe.

➝ Une conférence : Comment l’automatisation peut aider à gagner la bataille du prix en web-to-print ?

➝ Des ateliers : RGPD, TVA, CGV : Quels sont les points d’attention à prendre en compte quand on se lance dans la vente en ligne ?

➝ Une keynote : Se lancer en web-to-print, combien ça coûte, quels sont les risques ?

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C!WRAP :

Fort d’un franc succès en 2020, le concours de pose officiel du salon C!Print sera de retour en 2021, avec un nouveau défi proposé aux meilleures équipes de poseurs du moment. Au programme : trois jours de démonstration en live, pendant lesquelles six équipes de six poseurs chevronnés s’affronteront. Leur mission pour cette 2e édition, sponsorisée par les fabricants de films Hexis et Arlon : recréer le décor d’une micro-brasserie. Personnalisation d’espace, personnalisation d’objet, covering de mobilier… les participants devront faire la preuve de leur expertise sur de nombreux supports.

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© C!Print

2E ÉDITION !

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PUBLIRÉDACTIONNEL

C!PRINT SOURCING : LA PLATEFORME 100 % PRINT FAIT PEAU NEUVE Idéale pour trouver le meilleur équipement, la plateforme C!Print Sourcing a mis en ligne sa nouvelle version. À découvrir : de nouvelles rubriques et fonctionnalités ainsi qu’un design revisité.

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L

a plateforme de référence des marchés des industries graphiques, C!Print Sourcing, fait le plein de nouveautés. Édité par 656 Éditions, également propriétaire d’IC Le Mag, le site, qui recense plus de 6 000 produits, adopte un nouveau design : plus moderne, plus dynamique et plus ergonomique. La nouvelle version de la plateforme en ligne gagne en clarté et en lisibilité, rendant la navigation plus agréable et intuitive pour ses utilisateurs.

MACHINES D’OCCASION ET OFFRES D’EMPLOI. De nouvelles rubriques ont été

créées : une section dédiée aux machines d’occasion et une autre consacrée aux offres d’emploi sont désormais accessibles dès la page d’accueil du site.

OUTIL COMPARATIF ET MESSAGERIE EN LIGNE. De nouvelles fonctionnalités ont

également été développées. Il est ainsi désormais possible, pour les utilisateurs du site, d’ajouter un produit à leurs favoris, pour se laisser le temps de la réflexion et faciliter la comparaison de produits.

Autre nouveauté, la possibilité pour les utilisateurs qui font une demande de devis auprès d’un fournisseur d’échanger directement avec lui via une messagerie en ligne intégrée aux espaces personnels de la plateforme.

UNE VISIBILITÉ ET UNE NOTORIÉTÉ DÉCUPLÉES. Enfin, pour gagner en visibilité

et notoriété, C!Print Sourcing est intégré au cœur du site officiel du salon C!Print, l’événement référent de la communication visuelle et des industries graphiques en France. La plateforme devient ainsi une rubrique à part entière du site, tout en gardant son existence propre.

À PROPOS DE C!PRINT SOURCING Plateforme digitale experte de l’équipement du marché des industries graphiques depuis 2015, C!Print Sourcing rassemble 10 000 visiteurs uniques par mois. Fort d’un catalogue en ligne de plus de 6 000 produits, ce site référent compile également toutes les dernières actualités du marché.

www.cprint-sourcing.com

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© Depositphotos

IC LE MAG

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L’actualité des experts du secteur de l’impression et de la communication visuelle

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LES NEWS DE LA FAB

AMAZON,

© Amazon

ACTEUR GRANDISSANT DE L’IMPRESSION À LA DEMANDE

Mondialement connu pour sa marketplace BtoC, Amazon est aussi un acteur majeur du BtoB qui investit de plus en plus lourdement sur le marché de l’impression à la demande et plus particulièrement de la personnalisation d’objets et de textile. Le géant américain vient ainsi de signer un contrat faramineux de 400 millions de dollars avec le constructeur israélien de machines d’impression numérique Kornit, confirmant ses ambitions dans le monde du print.

UNE CROISSANCE FORTE ET RAPIDE

Ce « méga deal » confirme la stratégie d’Amazon sur le segment du BtoB, entamée il y a plusieurs années, et qui cible particulièrement la personnalisation d’objets et de textile, marché sur lequel le groupe de Jeff Bezos pourrait prendre des parts significatives. En effet, le géant américain construit patiemment son offre d’impression numérique à la demande, au travers de sa solution Merch by Amazon - et de ses services associés Amazon Custom et Amazon Merch Collab - une activité qui connaît une croissance forte et rapide. Mais les ambitions d’Amazon ne s’arrêtent pas au marché de l’objet et du textile promotionnels, puisque le leader des GAFAM lorgnerait déjà sur la décoration imprimée et le sportswear. Deux marchés en forte croissance, où la technologie d’impression numérique textile de Kornit répond parfaitement aux besoins… Un appétit qui, au-delà de l’impression textile, préfigure une arrivée en force sur le marché de l’impression commerciale.

DES OPPORTUNITÉS POUR LES PROFESSIONNELS DU PRINT

Si les ambitions d’Amazon peuvent intimider les professionnels du print, notamment au regard des moyens déployés, elles peuvent également nourrir des opportunités. « Avec Amazon Custom, il est désormais possible de vendre de l’imprimé personnalisé sur la plus grosse place de marché du monde. C’est une révolution industrielle à elle seule, et croyez-moi, nous n’en sommes qu’aux balbutiements. Cela va forcément bouleverser le secteur

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© Kornit Digital / Tena Studio

« Elephant in the room » disent les Américains. Difficile, en effet, d’ignorer les ambitions du groupe Amazon dans le secteur de l’impression. En septembre dernier, le constructeur israélien de machines d’impression numérique Kornit a annoncé la signature d’un contrat colossal de 400 millions de dollars avec le géant des GAFAM. L’accord, qui court sur une durée de cinq ans, prévoit l’achat, pour 250 millions de dollars, de machines d’impression numérique et d’encres, les 150 millions de dollars restants étant réservés pour l’acquisition de nouveautés à venir. de l’imprimerie en ligne, en particulier pour les produits photos et les objets publicitaires. De la personnalisation de masse des années 1990 à 2010, on passe aujourd’hui à la “méga-masse”, via les méta-marketplaces », analyse Ludovic Martin, consultant e-commerce et spécialiste du web-to-print.

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ADESA-SMARTLABEL EN POINTE

En France, la plateforme d’impression en ligne d’étiquettes personnalisées Adesa-Smartlabel a été parmi les premières à proposer ses services sur la Amazon Custom. Déjà équipée de tous les outils pour gérer des commandes en ligne, elle a saisi l’occasion pour bénéficier du flux de la marketplace. Sur son store, les clients peuvent ainsi personnaliser leurs étiquettes à partir de modèles proposés, passer commande et recevoir leur livraison sous quatre jours. « La désintermédiation est en marche. Pour les imprimeurs-producteurs, il y a une chance à saisir. Ils peuvent jouer un véritable rôle de producteur en circuit court, capable d’offrir le meilleur de l’expérience digitale et du service de proximité avec, à la clé, un modèle hybride qui apporte une vraie réponse aux problématiques de réduction de l’impact environnemental de l’achat d’imprimés, explique Ludovic Martin, dans une analyse publiée dans IC Le Mag. D’ici quatre à cinq ans, j’ai la conviction qu’il y aura moins de majors, mais qu’ils seront plus gros - avec probablement Amazon au milieu - et qu’une nuée d’imprimeurs hybrides spécialisés se sera développée, offrant des services digitaux et des magasins de proximité ».

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LES NEWS DE LA FAB

EPSON

FAIT FEU DE TOUT BOIS ! Le constructeur a dévoilé pas moins de trois innovations en cette rentrée de septembre : sa toute première table à plat (SC-V7000) - un segment de marché sur lequel Epson était absent jusqu’ici une première imprimante grand format à encre résine (SC-R5000), ainsi qu’un nouveau modèle d’entrée de gamme pour sa série d’imprimantes textile Monna Lisa (ML-8000). Revue d’effectif.

IMPRESSION TEXTILE © Epson

Dernière-née de la gamme d’imprimantes textile Monna Lisa, la ML-8000 se présente comme un modèle d’entrée de gamme, destinée aux professionnels du textile qui souhaitent passer à l’impression numérique. Équipée de 8 têtes d’impression Epson PrecisionCore, la ML-8000 s’appuie sur les encres à base d’eau Epson Genesta - certifiées Eco Passport, approuvée blueseign® pour l’encre acide et Gots-Ecocert pour les encres réactives et pigmentées - qui offrent précision et solidité des couleurs pour les impressions sur tissu. La Monna Lisa 8000, d’une largeur de 180 cm, atteint une vitesse d’impression moyenne de 155 m2/h (600 x 600 dpi) et une vitesse maximale de 250 m2/h (300 x 600 dpi).

UNE IMPRIMANTE À PLAT

© Epson

DES ENCRES RÉSINE Epson étend sa gamme d’imprimantes de signalétique avec la série SureColor SC-R5000 et ses encres résine. En effet, le nouveau jeu d’encre six couleurs UltraChrome RS utilise une encre résine inodore à base d’eau qui convient à tous les environnements contraints, comme les écoles, les hôpitaux, les hôtels et les installations intérieures. Cette imprimante de 64 pouces permet aux prestataires de services d’impression et aux agences de design de produire une large gamme de signalétiques et d’applications, dans le respect de l’environnement. La SC-R5000 embarque la tête d’impression PrecisionCore MicroTFP et dispose d’un processus efficace de séchage et de durcissement qui permet la lamination et la livraison le jour même, réduisant ainsi les délais d’exécution.

© Epson

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C’est une vraie nouveauté pour Epson, sur un marché dont le constructeur était jusqu’ici absent : celui des tables à plat. En annonçant le lancement de son modèle SureColor SC-V7000, Epson fait une entrée remarquée sur le segment des imprimantes à plat LED UV. Destinée au marché des signaléticiens, la SC-V7000 entend répondre aux besoins des imprimeurs qui doivent produire plus rapidement, avec un faible coût total de possession, mais sans compromis sur la qualité. « Nous avons ajouté des fonctionnalités uniques pour différencier et améliorer notre offre sur le marché de la signalétique. Il s’agit d’une imprimante à plat à la fois robuste et abordable, capable d’offrir une impression rapide et de qualité sur une grande variété de supports », se félicite Vincent Aubert, chef de produit Imprimante Grand Format chez Epson. Disponible depuis ce novembre, cette machine robuste embarque des têtes d’impression Epson Micro Piezo, ainsi qu’une nouvelle gamme de dix encres originales, comprenant du gris, du rouge, du blanc et du vernis en standard, afin de garantir une reproduction précise des tons directs. La table à plat - qui intègre un système d’aspiration à quatre zones, un ioniseur et des pions de positionnement - est livrée avec le logiciel d’impression Epson Edge Print. La SC-V7000 offre une taille d’impression allant jusqu’à 2,5 x 1,25 m et accepte une large gamme de substrats d’une épaisseur pouvant aller jusqu’à 80 mm : acrylique, polycarbonate, PVC, verre, aluminium, métal, polyester, mousse, styrène, bois et pierre.

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CANON DÉVOILE SES NOUVELLES

TABLES À PLAT ARIZONA 2300

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Scodix construit une offre web-to-print

Spécialiste des solutions de finitions numériques, Scodix dévoile six nouveaux modèles dans sa gamme Ultra Digital Enhancement Press Series, pensés pour trois secteurs clés des industries graphiques : l’imprimé commercial, le packaging et, plus surprenant, le web-toprint. « Le succès de sites comme Shutterfly et District Photo ont été une source d’inspiration et nous ont ouvert les yeux sur tout le potentiel de ce marché », indique Scodix, dont l’offre web-to-print comprend deux nouvelles presses : l’Ultra 3000 et l’Ultra 4000, avec des solutions logiciel adaptées. Près de 400 presses numériques d’ennoblissement Scodix sont actuellement installées à travers le monde.

Konica Minolta distribue MotionCutter

Konica Minolta a signé un accord européen exclusif portant sur la vente et l’entretien du système de découpe laser numérique à grande vitesse MotionCutter, fabriqué par l’entreprise allemande themediahouse® GmbH. Découpe, découpe mi-chair, micro-perforation, rainage, gravure et personnalisation en une passe pour chaque feuille sont autant de capacités offertes par MotionCutter, qui prend en charge une large gamme de supports et de formats. Par ailleurs, Konica Minolta va commercialiser une nouvelle option d’impression flexographique pour ses presses AccurioLabel afin d’élargir leur application, notamment avec la production en ligne du blanc et d’autres couleurs.

F I 75 © Domino

© Konica Minolta

© Scodix

LES BRÈVES DE LA FAB

© Canon

Un peu plus d’un mois après avoir présenté sa presse jet d’encre en continu ProStream 1800, le groupe Canon a profité de la rentrée de septembre pour dévoiler sa nouvelle série de tables à plat Arizona 2300. Cette gamme, qui s’appuie sur la technologie Arizona Flow, propose trois modèles compacts (table de 1,25 x 2,5 m) et trois modèles grand format (2,5 x 3,08 m) qui offrent une hausse de productivité de plus de 20 % par rapport aux imprimantes Arizona des générations précédentes. Avec la série Arizona 2300, le groupe Canon envisage d’aider les imprimeurs à accélérer leur cadence de production, améliorer leur efficacité opérationnelle et proposer de nouvelles applications, grâce à sa grande flexibilité en matière de supports (rigides, flexibles, épais, irréguliers, nature), de rendu (vernis, texturé) et d’impression bord à bord.

Domino mise sur le carton ondulé

Domino Printing se lance dans l’impression de carton ondulé avec la presse jet d’encre numérique X630i. La machine s’appuie sur la plateforme jet d’encre Génération 6 de Domino et utilise les encres aqueuses AQ95 - basées sur des micro-polymères sous forme de particules - qui permettent d’imprimer sur les cartons ondulés couchés et non-couchés sans appliquer ni couche d’apprêt, ni liant, et qui offre une compatibilité alimentaire certaine. Avec des vitesses allant jusqu’à 75 m/min, une résolution d’impression de 600 x 600 dpi et une surface d’impression maximum de 3 000 x 1345 mm, la X630i est un outil dédié à la production quotidienne de carton ondulé.

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UN REVÊTEMENT ANTIMICROBIEN POUR LA JET PRESS DE FUJIFILM

© Fujifilm

LES NEWS DE LA FAB

Le constructeur Fujifilm propose désormais une option de revêtement antimicrobien et antiviral sur sa Jet Press. Développé par la société allemande Epple Druckfarben AG, le revêtement Finishfit Microbe Protect 2400 élimine jusqu’à 99,9 % des bactéries sur les produits imprimés par la Jet Press.

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Tous les produits imprimables sur la Jet Press du constructeur Fujifilm peuvent désormais bénéficier du revêtement antimicrobien et antiviral Finishfit Microbe Protect 2400 du fabricant allemand Epple Druckfarben AG. Soumis à un processus de tests rigoureux au Fujifilm Advanced Print Technology Centre de Bruxelles, le revêtement à base d’eau mis au point par Epple s’est avéré efficace pour éliminer jusqu’à 99,9 % des bactéries. Ce vernis se montre donc capable de réduire considérablement les risques de transmission des bactéries et virus d’une personne à une autre par le biais des supports imprimés.

UN EFFET PROTECTEUR DURABLE

© Fujifilm

Le revêtement Finishfit Microbe Protect 2400 contient des nanoparticules d’argent élémentaires ancrées dans le film du vernis. Activées par l’humidité, en cas de contact avec la peau par exemple, les nanoparticules d’argent libèrent des ions d’argent chargés positivement, qui réduisent drastiquement la présence de bactéries et de virus à la surface du vernis. Emprisonnées dans le revêtement séché, les nanoparticules d’argent ne peuvent pas être dispersées, produisant alors un effet protecteur durable et constant. « Contrairement à d’autres procédés d’impression numérique, les encres Vividia utilisées par la Jet Press produisent une surface lisse et neutre, idéale pour les revêtements à base d’eau et UV. Nous étions ravis de voir la qualité des travaux d’impression produits par la Jet Press encore renforcée par la protection cruciale et invisible assurée par Finishfit », explique Helmut Fröhlich, responsable de la gamme de produits chez Epple. Les tests réalisés au Fujifilm Advanced Print Technology Centre de Bruxelles ont été menés sur des échantillons tout juste imprimés, comme sur des impressions datant de plusieurs jours. Le revêtement s’est avéré efficace dans les deux cas.

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AVERY DENNISON

PROPOSE LES FILMS SQUID

© Squid

Depuis le mois de septembre, le spécialiste des films adhésifs Avery Dennison distribue les films textiles Squid, fruit d’un accord stratégique signé avec le fabricant belge Lampes Textiles. Imprimable en numérique, résistant à la chaleur et à l’humidité, disposant d’une protection solaire, le textile tissé de Squid possède un aspect lin inédit, qui en fait un produit résolument différent dans le secteur du film adhésif. Facilement applicable sur les surfaces en verre, il confère aux habitations, bureaux ou hôtels une apparence feutrée, simple et élégante. Le Squid, actuellement disponible en six couleurs, possède également des propriétés thermiques. En fonction de la couleur retenue, le film rejette ainsi entre 25 % et 36 % de l’énergie solaire, permettant aux utilisateurs de disposer de pièces plus fraîches en période de fortes chaleurs.

© Inapa

LES BRÈVES DE LA FAB

© Hexis

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Hexis étire l’été avec son terrazzo

Cet été, Hexis a dévoilé son film Venezia, qui reproduit l’effet d’un véritable terrazzo. Un nouveau produit coloré et graphique, qui peut être associé à une lamination ou un effet de texture pour créer une illusion confondante, mais également avec la solution de protection antimicrobienne PureZone, qui assure une protection préventive continue contre les bactéries et les coronavirus. Souffrant d’une image kitsch il y a encore quelques années, le terrazzo fait aujourd’hui un retour en force.

Inapa promeut le made in France

Acteur majeur de la distribution papetière en Europe, le groupe Inapa propose, depuis cet été, un onglet « Fabriqué en France » sur son site internet, qui recense tous les papiers et supports de communication visuelle (mais également les emballages et consommables graphiques) conçus dans l’Hexagone et distribués par le groupe. Objectif : faciliter l’accès à des produits fabriqués sur le territoire national pour les entreprises qui privilégient le made in France pour leurs achats. Cet espace doit ainsi permettre aux clients souhaitant consommer localement de trouver facilement et rapidement les produits adaptés à leurs projets.

© Favini

Antalis distribue les papiers Refit

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Antalis a scellé un accord avec Favini, l’un des producteurs majeurs de solutions graphiques à base de fibres naturelles, pour la distribution exclusive des papiers Refit. Issus des déchets de l’industrie textile (chutes de fibres de laine et de coton), les papiers haut de gamme Refit - 100 % recyclables et biodégradables sont composés de 15 % de fibres de laine ou de coton, de 40 % de cellulose recyclée post-consommation certifiée FSC et de 45 % de fibres de cellulose vierge également certifiées FSC. Visibles à la surface, les résidus textiles confèrent aux papiers Refit un toucher authentique.

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LES NEWS DE LA FAB

UN NOUVEAU LEVIER À SAISIR

Amazon vient de lancer sa propre application de réalité augmentée. Depuis Pokémon GO, le secteur a fait du chemin. En France, ARgo se fait une place de plus en plus grande sur le segment du document augmenté.

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Selon les prévisions du spécialiste Statista, le nombre d’utilisateurs de réalité augmentée sur mobile dans le monde devrait atteindre 2,4 milliards d’ici 2023, avec un nombre croissant de secteurs concernés. La pandémie que nous traversons a incontestablement développé les usages. Dégainer son smartphone pour scanner un QR code et découvrir la carte d’un restaurant est devenu courant. Dans le secteur industriel, on a vu aussi l’assistance à distance améliorée grâce à la réalité augmentée. L’école à la maison, enfin, a renforcé le recours aux supports connectés et augmentés.

DES RETOURS SIGNIFICATIFS

En France, la société ARgo, spécialisée dans le document augmenté avec trois technologies propriétaires, surfe sur la vague et multiplie les références. « Sur ces 12 derniers mois, nous avons enregistré 4,2 millions de pages scannées sur nos applications. C’est un chiffre qui ne cesse de croître au fil des années, puisque nous étions à 1 million en 2017, 3 millions en 2018 et 3,4 millions en 2019 », rappelle Pierre de Bernouis, directeur commercial d’ARgo. À ses clients historiques du monde de la presse, de l’édition et des agences s’ajoutent aujourd’hui des retailers spécialisés comme Cultura ou Jouéclub, de grands noms du secteur bancaire ou des services. « Nous ne sommes plus dans l’effet Waouh des débuts. Les stratégies de nos clients ont évolué pour trouver un juste équilibre entre le côté ludique de la réalité augmentée et son utilité en termes de ROI. Un de nos clients a constaté qu’en connectant son catalogue avec un lien vers son site marchand, le consommateur mettait trois fois plus au panier, en moyenne, que s’il était passé directement par le site », précise Emmanuel Carpentier, directeur marketing d’ARgo.

© Agfa

RÉALITÉ AUGMENTÉE : LA FIN DES APPLICATIONS ?

La réalité augmentée directement dans son navigateur internet, sans application, c’est l’une des promesses d’ARgo, censée lever l’un des freins majeurs au développement de ce marché. « Les marques étaient peu enclines à demander à leurs clients de télécharger une application pour accéder à des contenus augmentés. Avec ARgo WebAR, ce souci disparaît. Vous avez juste besoin de votre smartphone ou d’une tablette, et d’une connexion Internet. L’application est directement intégrée dans le navigateur web et bénéficie de toutes les mises à jour sans intervention de l’utilisateur », explique Emmanuel Carpentier.

FAITES LE TEST ! Il suffit de flasher ce QR code depuis l’appareil photo de votre smartphone. Celui-ci vous proposera un lien internet sur lequel vous devrez cliquer pour accéder à l’animation en réalité augmentée. Ensuite placez votre téléphone sur le visuel et vivez l’expérience ARgo ! N’oubliez pas d’activer le son sur l’animation.

LE PDF AUGMENTÉ : UN CONTENU ACTUALISABLE, SECURISÉ ET TRAÇABLE

Le PDF augmenté est un autre des leviers de croissance développés aujourd’hui par ARgo, via son offre ARgo Flow. « Cette solution permet de rendre son PDF interactif, traçable et sécurisé. Plutôt que d’envoyer une pièce jointe dans un e-mail, vous envoyez un lien qui donne accès à votre contenu augmenté. Vos clients ne reçoivent plus un document statique, mais un document qui fonctionne comme une véritable landing page à laquelle vous pouvez connecter tous types de contenus actualisables et traçables », détaille Emmanuel Carpentier. BNP Paribas et Manpower ont utilisé cette solution pour augmenter des documents internes. À partir d’un document générique, les collaborateurs avaient accès à des informations mises à jour en flashant simplement l’affiche. Une gamification de l’information très efficace.

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© Fedrigoni

FEDRIGONI

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CONFIE L’IMPRESSION DE SON CALENDRIER À RICOH Source d’inspiration et de créativité, le calendrier Fedrigoni 365 est une référence dans le secteur des arts graphiques. Signe des temps, il est, cette année, imprimé en numérique grâce à un partenariat inédit signé avec le constructeur Ricoh. Résultat : 4000 exemplaires uniques, disponibles dans 10 coloris différents.

C’est l’histoire d’une belle rencontre entre un expert de l’impression numérique et un fabricant de papiers haut de gamme. Fedrigoni a décidé cette année de confier l’impression de son célèbre calendrier 365 au constructeur Ricoh. L’objectif : concevoir un bel objet imprimé en version 100 % personnalisée. C’est sur la presse numérique feuille couleur Ricoh Pro C7200sx que tout s’est joué. Grâce à son logiciel de création Touch7, les capacités colorimétriques de la presse ont pu être exploitées à leur maximum, avec l’utilisation de couleurs additionnelles, via les toners fluo rose et jaune qui ont permis d’obtenir un résultat plus percutant.

OBJECTIF : PERSONNALISATION. La personnalisation du calendrier a été rendue possible grâce au logiciel de publication de données variables Ricoh FusionPro, qui a assuré la composition et la mise en page. La solution Ricoh ProcessDirector a permis, quant à elle, de gérer efficacement le flux de travail pour fournir une production rationalisée, tandis que le Ricoh TotalFlow Batchbuilder a assuré la préparation des lots de travaux pour permettre un contrôle centralisé. Le résultat : 4000 exemplaires uniques, disponibles dans 10 coloris différents. Les 365 visuels choisis pour illustrer chaque page ont été extraits d’une base de près de 900 dessins de créateurs originaires du Royaume-Uni. Côté matières, le Golden Star K de Fedrigoni a été utilisé pour le packaging.

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INTERVIEW

« LE HP VIRTUAL BOOTH EST UNE PLATEFORME DE CONTENUS CONÇUE POUR AIDER NOS CLIENTS » Garder le lien avec ses clients en ces temps de confinement et de télétravail est devenu un enjeu crucial pour les entreprises. Chez HP, la solution s’appelle HP Virtual Booth : un site entièrement pensé pour aider les utilisateurs de presses HP et ceux qui souhaitent investir à trouver des réponses à leurs questions. Visite guidée et explications avec Hind Guilleminot, directrice marketing chez HP France.

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Maintenir le lien avec ses clients sans pouvoir se déplacer reste une gageure pour beaucoup d’entreprises. Chez HP, vous avez choisi l’option digitale avec le projet HP Virtual Booth, autrement dit un stand virtuel. Que trouvet-on sur cet espace ?

Le projet HP Virtual Booth est une inititiave mondiale d’HP. Le HP Virtual Booth est avant tout une plateforme de contenus conçue pour aider nos clients à trouver de l’inspiration, mais aussi des informations plus techniques, ainsi que de la mise en relation. À partir de ce site, vous pouvez réserver une démonstration de produits en direct, demander un kit d’échantillons et contacter un expert commercial HP. Toute l’offre grand format d’HP est présentée ?

Le site est organisé comme le sont nos stands sur les salons physiques, avec des espaces dédiés à nos différents marchés. Sur notre HP Virtual Booth, nous retrouvons donc les quatre grands domaines d’applications offerts par les solutions d’impression grand format HP, à savoir la signalétique et l’affichage, les vêtements de sport et la mode, l’univers de la décoration et le monde de la photo et des arts graphiques. Pour chacun de ces secteurs, l’inspiration est au rendez-vous avec des guides pratiques, des informations techniques, des tutoriaux et des témoignages.

Concernant les machines ?

De la même façon que sur un salon physique, l’ensemble du catalogue de nos imprimantes grand format est à retrouver sur notre stand virtuel, incluant nos gammes Latex, Stitch, DesignJet et PageWide XL. Une section « Imprimantes » fait office de vitrine en ligne. Une fois le choix d’un client arrêté sur une machine, l’équipe de consultants techniques HP est à son service pour faire une démonstration personnalisée depuis le HP Graphics Experience Center de Barcelone. Ces sessions sont assurées en direct via Zoom, pour offrir une expérience interactive aussi proche que possible de la réalité. Comment ont réagi vos clients ?

Le site est très fréquenté et enregistre tous les jours de nouvelles demandes d’informations. Nous postons d’ailleurs régulièrement de nouveaux contenus pour enrichir ce dialogue. Nos équipes sont certes confinées, mais nous restons extrêmement dynamiques pour faire vivre notre communauté. Début décembre, un nouveau programme de webinaires sera ainsi mis en place sur le thème de la décoration d’intérieur. Et en janvier, nous parlerons de packaging personnalisé. Pour y participer, il suffit d’en faire la demande sur le site. Retrouvez tout l’univers grand format d’HP en ligne sur https://www.hpvirtualbooth.com/fr/

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SES POSITIONS DANS LE GRAND FORMAT

© Vanguard Digital

Le constructeur italien de presses numériques a pris une participation majoritaire au capital de la société américaine Vanguard Digital Printing Systems, spécialiste des systèmes d’impression grand format pour les secteurs de la signalétique, de la décoration, de l’industrie et de l’emballage.

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Le groupe italien Durst, fabricant de presses numériques, a annoncé une prise de participation majoritaire au capital du constructeur américain Vanguard Digital Printing Systems, dont le siège est basé à Lawrenceville, en Géorgie. Une acquisition qui permet à Durst de renforcer ses positions aux Etats-Unis et plus globalement sur le marché du grand format, en ajoutant de nouvelles gammes d’imprimantes à son portefeuille. Spécialiste des systèmes d’impression grand format pour les secteurs de la signalétique, de la décoration, de l’industrie et de l’emballage, Vanguard Digital va, de son côté, bénéficier du réseau mondial de distribution du groupe italien, mais également s’appuyer sur les services et ressources techniques de Durst.

© Durst

UNE GAMME DE TABLES À PLAT RÉPUTÉE « Vanguard Digital Printing Systems est une entreprise florissante, qui connaît une croissance rapide, sur un segment de clientèle où nous étions absents », explique Tim Saur, président de Durst North America, en faisant notamment référence à la gamme de tables à plat de Vanguard Digital. La nouvelle entreprise qui résulte de cet accord opère sous le nom de Vanguard Durst Digital Printing Systems depuis le 1er octobre dernier. « Intégrer le groupe Durst assure à Vanguard l’opportunité de distribuer ses gammes d’imprimantes UV dans le monde entier », se félicite David Cich, Pdg de la société américaine. « En dépit de la pandémie, nous nous positionnons sur le long terme et nous sommes déterminés à investir sur le marché du grand format », conclut Christoph GAMPER, Pdg et copropriétaire du groupe Durst.

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OFFSET Le fabricant français d’emballages VERPACK, spécialiste du packaging de luxe, a investi dans une presse offset Speedmaster XL 75 Anicolor du constructeur allemand Heidelberg. Avec cet investissement significatif, le groupe familial se positionne pour répondre à la demande croissante des marques pour les étuis et coffrets en petites séries. En effet, grâce à sa souplesse et à sa rapidité de calage, cette presse Anicolor limite les gâches et les temps de mise en œuvre, tandis que sa technique d’encrage facilite les recherches de couleurs et garantit la stabilité des rendus, quels que soient le support, l’encre utilisée et la sophistication des décors.

INVESTISSEMENT

La société OXY SIGNALETIQUE - basée à Aubagne (13) et spécialisée dans la signalétique industrielle, l’enseigne, l’impression graphique et la muséographie - vient d’installer une imprimante UVgel nouvelle génération Canon Colorado 1650 (avec encres flexibles et finition mat/brillant) qui vient compléter un parc de 14 machines d’impression numérique et 6 machines d’impression

ACQUISITION Le groupe français SERGE FERRARI, fabricant de toiles composites, annonce l’acquisition de la société allemande Verseidag-Indutex, renforçant sa position de leader mondial sur les marchés de l’architecture tendue et des structures modulaires, ainsi que dans le domaine des solutions incombustibles. Cette acquisition doit permettre de générer des effets de levier importants, les activités des deux entreprises étant très complémentaires en termes de gammes de produits, de réseaux de vente, de marketing et de fabrication. L’offre de produits de Verseidag-Indutex renforce notamment la position de Serge Ferrari sur le segment des toiles pour l’impression numérique grand format.

SIGNALÉTIQUE Spécialiste de l’impression numérique grand format, de la communication événementielle et des supports nomades, la société ATELIER IMAGES & CIE vient d’accueillir une nouvelle machine Epson dans son atelier de Saint-Ouen (93) : la SureColor SC-S80600. Le nouvel outil de l’imprimeur francilien permet de créer tout type d’élément, de la simple signalétique aux affichages et décors haut de gamme, sur un large éventail de supports, avec des encres certifiées Greenguard.

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PANKARTE PLV S’ÉQUIPE CHEZ AGFA

Créateur, concepteur et fabricant de PLV carton, plastique et multimatériaux, en petites et grandes séries, la société alsacienne Pankarte PLV, basée à Nordhouse (67), a intégré un nouvel équipement dans son atelier : une Jeti Tauro H3300 LED du constructeur Agfa. Cette machine hybride est entrée en service pour une production en 2x8. Qualité d’impression, productivité, production automatisée, coûts d’exploitation compétitifs, encres certifiées Green Guard Gold et simplicité d’utilisation ont convaincu le Pdg, Michel Hartmann. De plus, la Jeti Tauro de Pankarte PLV est équipée de l’option blanc, qui vient renforcer l’offre produits de l’entreprise alsacienne, qui ne disposait pas encore de cette solution jusqu’à présent.

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UNE SWISSQPRINT RECONDITIONNÉE Agence de communication globale axée sur le conseil et la création graphique dans les domaines de l’imprimerie, l’objet publicitaire, la signalétique et le textile, Tout’Com (13) possède son propre atelier de production, équipé de quatre machines d’impression et de découpe. En juillet dernier, simultanément à l’agrandissement de ses locaux, l’agence a décidé d’investir dans une deuxième imprimante grand format. L’entreprise de La Ciotat s’est tournée vers swissQprint et a choisi une imprimante reconditionnée Nyala 2.

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REPORTAGE

Spécialiste de l’impression numérique tous formats pour les revendeurs, l’entreprise de Wissous (91) - qui a fortement investi sur son parc machines ces dernières années - vient de lancer un site de web-to-print BtoC : Le Print Français. Avec ce projet, le groupe francilien ambitionne d’étendre son rayonnement au-delà de la région parisienne, voire même toucher une clientèle européenne.

© Ateliers Cassandre

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LES ATELIERS CASSANDRE SE LANCENT EN WEB-TO-PRINT GRAND PUBLIC Il y a maintenant neuf ans que Clément Asnar a repris les Ateliers Cassandre, succédant ainsi à son père, fondateur de l’entreprise alors dédiée au métier de standiste. Rapidement, le dirigeant a concentré l’activité de la société familiale vers l’impression numérique - tous supports et tous formats - en investissant massivement dans un parc machines qui figure aujourd’hui parmi les plus importants d’Ile-de-France. « Nous avons fait réaliser un audit de l’entreprise par Jean-Michaël Peinchina de Keybop Conseil (expert en gain de productivité et transformation digitale pour le grand format et l’impression numérique textile, ndlr), il y a cinq ans. Parmi les objectifs stratégiques qui sont apparus figuraient le développement du parc machines, le recrutement et la formation des salariés, l’automatisation, et enfin la création d’une activité de web-to-print », dévoile Clément Asnar.

L’AUTOMATISATION COMME PRÉALABLE

En l’espace de cinq ans, l’entrepreneur investit donc plus de trois millions d’euros pour doubler chaque machine ! Aujourd’hui, Ateliers Cassandre - qui a

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© Ateliers Cassandre

© Ateliers Cassandre

agrandi ses locaux et dispose encore de place pour accueillir de futurs équipements - possède dans son atelier deux Epson SureColor (1,6 m de laize), deux machines de découpe numérique (Esko et Mecanumeric), une table à plat Nyala 2 de swissQprint, deux imprimantes roll-to-roll en 5 mètres de laize, une Fujifilm et une machine de sublimation grande laize, sans compter des soudeuses thermiques et des machines à coudre les joncs. Grâce à sa nouvelle force de frappe, Ateliers Cassandre a multiplié son chiffre d’affaires par trois en trois ans, pour atteindre les trois millions d’euros en 2019. « Nous avons eu des périodes très chargées et, pour la première fois de la vie de la société, nous avons refusé une production. À cet instant, il a fallu se remettre en question », explique Clément Asnar. L’entreprise investit alors, en début d’année, dans la solution Automation Engine, le serveur de flux de production du groupe Esko. « Nous avons gagné en rapidité et en qualité d’exécution, tout en diminuant radicalement les sources d’erreur », se félicite le dirigeant.

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UNE AMBITION NATIONALE

Un investissement nécessaire, qui préfigurait le lancement d’un autre grand projet : la création d’une plateforme de web-to-print grand public. Spécialiste du BtoB, dédié exclusivement aux revendeurs (arts graphiques, événementiel), Ateliers Cassandre travaille pour une clientèle très parisienne. En lançant sa plateforme Le Print Français, le groupe de Wissous (91) souhaite s’ouvrir à une clientèle de particuliers, sur une zone de chalandise nationale, voire européenne. « Nous avons le savoir-faire, les machines et les hommes », justifie Clément Asnar, qui a dédié trois personnes à son activité de web-to-print, dont le site est en ligne depuis septembre dernier. L’entreprise, qui a noué des partenariats avec des imprimeurs français afin de pouvoir proposer des techniques absentes à son catalogue (notamment l’offset) a beaucoup investi en notoriété (campagne sur le web, les réseaux sociaux et à la télévision) et en référencement afin de donner toutes les chances à sa plateforme, qui propose une fabrication en 24 heures. « L’objectif est de devenir un Vistaprint français », ambitionne Clément Asnar qui, après deux ans de maturation, attend des vrais résultats d’ici un an.

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REPORTAGE

Le réseau Copy-Top a équipé son atelier de production d’Aubervilliers d’une table à plat Impala 3 du constructeur swissQprint, ainsi que d’une table de découpe Zünd. Objectif : étoffer son offre sur le marché de l’ultra-personnalisation, en particulier dans les secteurs de la signalétique, de la décoration intérieure et du packaging.

COPY-TOP

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CIBLE LE MARCHÉ DE L’ULTRA-PERSONNALISATION Spécialiste des prestations de services en communication imprimée pour le secteur du B2B, Copy-Top dispose de 41 agences physiques, réparties sur tout le territoire, ainsi que d’un site e-commerce. Aux côtés de ses agences, qui impriment sur place 65 % de leur chiffre d’affaires, Copy-Top possède un atelier de production de 2000 m2 à Aubervilliers (93). Un centre - destiné aux travaux en volume et aux commandes spéciales nécessitant des machines et des opérateurs dédiés - où Copy-Top fait tourner près de 200 machines couvrant tous les besoins d’impression.

© Copy-Top

ÉLARGISSEMENT DE L’OFFRE ET INTERNALISATION DE LA PRODUCTION

C’est dans cet atelier que le réseau a investi. Durant l’été, Copy-Top a fait l’acquisition d’une table d’impression à plat et d’une table de découpe. Objectifs : améliorer la productivité et la rentabilité du segment grand format et élargir encore son offre de produits. Jusqu’alors, Copy-Top réalisait ses impressions sur supports rigides à l’aide de traceurs, soit une impression sur papier, ensuite contre-collée et plastifiée. Des étapes nécessitant des interventions manuelles chronophages et limitantes en

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termes de supports. « À partir de vingt panneaux, nous n’étions plus productifs. La production des grandes séries devait donc être externalisée avec les inconvénients qui en découlent : perte de la maîtrise de la qualité, des délais et des prix », explique Marie Cornière, directrice générale, dont le choix s’est porté vers l’imprimante jet d’encre UV Impala 3 de swissQprint. « Elle nous permet de multiplier par vingt l’éventail de nos supports imprimables », estime la dirigeante. L’internalisation de cette production doit aussi permettre à Copy-Top de gagner en valeur ajoutée. « Nous allons pouvoir baisser nos prix avec une forte dégressivité sur les grandes séries », confirme Marie Cornière.

PETITES SÉRIES ET ULTRA-PERSONNALISATION

Mais Copy-Top entend surtout développer son offre vers les petites séries ultra-personnalisées, notamment sur les marchés de la signalétique, de la décoration intérieure et du packaging. « Le secteur de l’emballage est encore très focalisé sur les grandes séries. Rares sont les fabricants équipés de machines pouvant répondre au marché de niche de la personnalisation, voire de l’ultra-personnalisation », analyse la dirigeante. Une tendance portée par l’évolution technologique des imprimantes numériques, qui permettent de

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produire de courtes séries rentables. « Cette évolution est bénéfique pour les imprimeurs, car elle entraîne un marché de renouvellement. Par exemple, auparavant, les bureaux ou les hôtels changeaient de décors tous les trois ou quatre ans. Aujourd’hui, pour un coût de revient similaire, les locaux sont remis à neuf et personnalisés tous les six mois ».

PRODUCTION HAUT DE GAMME

L’Impala 3 de Copy-Top est équipée de l’option roll pour l’impression sur rouleaux et montée en six couleurs, plus le blanc. Deux autres canaux restent ainsi disponibles pour l’ajout, dans un second temps, du vernis, d’une couleur spot ou d’une couleur primaire. Aux côtés de la swissQprint, l’atelier d’Aubervilliers accueille également une table de découpe du fabricant (suisse aussi) Zünd, permettant à Copy-Top d’abandonner enfin la découpe manuelle. « La Zünd, c’est le pendant de la swissQprint en matière de possibilités, de qualité et de vitesse de production. Les outils idéaux pour capter les marchés que nous visons », conclut Marie Cornière. Fondé en 1976, Copy-Top réalise aujourd’hui 25 millions d’euros de chiffre d’affaires et compte 230 salariés.

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REPORTAGE

Lancée il y a un peu plus de deux ans par Julien Perez et Guillaume Leclerc, la société Sprinter est une plateforme d’achat de matières dédiée à l’impression numérique grand format. Nouvel acteur sur un marché de la distribution très atomisé et concurrentiel, Sprinter mise sur la désintermédiation, une gamme resserrée, un stock conséquent et des délais extrêmement courts pour faire la différence.

SPRINTER,

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LE FOURNISSEUR DE MATIÈRES AUX AMBITIONS « GRAND FORMAT » Distributeurs (internationaux, nationaux et locaux), constructeurs de machines d’impression, fabricants de supports, anciens papetiers… le paysage français de la distribution de médias pour l’impression numérique est aujourd’hui très atomisé et particulièrement concurrentiel. Pas de quoi effrayer Julien Perez et Guillaume Leclerc qui, en octobre 2017, créent une plateforme d’achat de matières dédiée à l’impression numérique grand format : Sprinter. L’entreprise se lance sur le marché mi-2018 et mise sur la désintermédiation de la chaîne de distribution. « Notre expérience nous a montré que certains produits pouvaient passer par trois ou quatre sociétés différentes - grossistes, semi-grossistes, distributeurs - avant d’être imprimés. Avec pour conséquence un prix de la matière qui pouvait être trop élevé pour les imprimeurs. En créant Sprinter, nous avons souhaité enlever un maillon de la chaîne, en nous fournissant directement dans nos usines partenaires », explique Julien Perez, qui dirigeait Filmolux France avant de se lancer dans l’aventure Sprinter.

FORTE DISPONIBILITÉ SUR STOCK

L’entreprise francilienne source donc directement chez ses fournisseurs (usines basées en France, Europe, Corée du Sud, Chine et Etats-Unis) et propose un catalogue de 50 références, composé de matières souples en rouleaux

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© Sprinter

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(bâches intérieur/extérieur, toiles, textiles, etc.) et de supports pour la communication visuelle et évènementielle (roll-ups, supports rigides, plaques, etc.). « Notre offre est très resserrée, par rapport à des concurrents qui peuvent proposer jusqu’à 1000 références. L’objectif est d’atteindre environ 75 produits, mais nous n’irons pas au-delà, afin de conserver une offre claire, spécialisée sur le très grand format, et de maintenir notre contrôle sur la qualité des produits, précise le dirigeant de Sprinter, qui fournit tous ses articles en marque blanche. Et nous sommes également contraint par notre stock physique ». Car sur son offre réduite, Sprinter propose une très forte disponibilité, grâce à son stock basé à Chennevières-surMarne (94) et ses 3500 emplacements palettes ! « Nous sommes avant tout de vrais logisticiens. Nous faisons produire plusieurs mois à l’avance, de très grosses quantités de matières, que nous rendons immédiatement disponibles chez nous, précise Julien Perez. Nos clients imprimeurs sont bien souvent des TPE/PME qui n’ont pas les moyens de stocker. Notre rôle de distributeur est de leur livrer le plus rapidement les supports ». Grâce à sa propre flotte de camions, Sprinter livre ainsi en journée (ou dès le lendemain de la commande) sur la région Ile-de-France, et en 48h sur le reste de la France (par transporteur).

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UNE AMBITION INTERNATIONALE

Si l’entreprise fonctionne aussi offline, Sprinter est avant tout une plateforme d’achat e-commerce (et une application mobile) destinée à faciliter la vie de ses clients. Les imprimeurs grand format disposent de leur espace personnel, leur permettant de commander les produits en ligne, très intuitivement, d’après des critères d’accompagnement très complets (technologie d’impression, réaction à la lumière, résistance au feu ou encore le type d’applications, etc.). « Le client peut retrouver un historique et une analyse de ses consommations, et dispose d’un générateur de fichiers Excel », complète Julien Perez. Une stratégie qui semble fonctionner. Sprinter emploie déjà 7 salariés, travaille avec quelque 230 clients imprimeurs et devrait atteindre, en dépit du contexte, les 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, après un exercice 2019 bouclé à 950 000 euros. « Nous souhaitons d’abord nous imposer sur le marché français, puis dans une second temps attaquer un développement à l’international », ambitionne son dirigeant.

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REPORTAGE

À Montreuil, le centre de maintenance Chanzy de la RATP héberge l’atelier signalétique du réseau de transport francilien. Fort de ses savoir-faire et d’un parc machines qui s’est encore étoffé cette année, le service dirigé par Laurent Leclerc a permis à la RATP d’internaliser 7 millions d’euros de production.

RATP

© Florent Zucca

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LE PRINT, NOUVELLE MOTRICE DE LA En plein cœur de Montreuil (93), à quelques encablures du périphérique parisien, se dresse le centre de maintenance Chanzy de la RATP. Un imposant bloc de bâtiments où travaillent 155 personnes, placées sous la direction de Laurent Leclerc, et qui cache en son sein un secret bien gardé par la régie de transport : son atelier de signalétique. Derrière l’enseigne matérialisant la présence de l’atelier fonctionnent une table à plat swissQprint Oryx 2, un laminateur Kala et une table de découpe Aristo 1625 TL. Historiquement, l’atelier servait à la maintenance des panneaux du réseau RATP. Puis, les équipes ont réalisé quelques projets de communication, notamment des détournements de noms de stations à l’occasion de grands évènements.

DEUX LIGNES DE PRODUCTION

Avec l’arrivée de Jean Rouzaud à la tête du Département de la Maintenance des Équipements et systèmes des Espaces de la RATP, l’atelier de signalétique se découvre de nouvelles ambitions, la régie de transport cherchant de nouveaux relais de croissance. En 2018, l’atelier de Montreuil s’ouvre donc à des opérations hors de son périmètre régalien

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© RATP

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UNE NOUVELLE DIMENSION

Mais la crise du Covid-19 va bouleverser les plans. Si les travaux prévus à l’appel d’offres sont reportés, l’atelier de signalétique tourne néanmoins à plein régime, afin de produire, en urgence, de la signalétique sanitaire. « Nous avons imprimé 8000 m2 sur avril et mai », souffle Laurent Leclerc. Puis, à partir du 11 juin, ce sont les travaux stoppés pendant le confinement qui ont repris, avec là-aussi de gros besoins en signalétique, ainsi que le nouvel habillage de tous les interphones du réseau (5500 unités). « De nouveau, le tables à plat ont travaillé en 2x8 », précise le responsable du centre. Définitivement entré dans une nouvelle dimension, l’atelier de signalétique pourrait encore grandir demain, à la faveur de futurs investissements. De quoi faire de la RATP un nouvel acteur du print ?

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et remporte l’appel d’offres pour la signalétique de l’hôpital universitaire Robert Debré, à Paris. « Nous sommes légitimes sur du fléchage et de la gestion de flux », justifie Laurent Leclerc. Mais le véritable tournant intervient en 2019. La RATP elle-même s’apprête à lancer un vaste appel d’offres externe pour de la signalétique réseau. Montant : 7 millions d’euros (5 millions en fabrication et 2 millions en pose). Le centre de Chanzy fait alors valoir ses compétences et se déclare prêt à répondre à l’appel d’offres. Mais il lui manque des moyens. Laurent Leclerc et ses équipes convainquent alors la RATP d’investir 800 000 euros sur de nouveaux équipements et de recruter 15 personnes à l’atelier (infographistes, techniciens et poseurs) afin d’internaliser la production ! Une table à plat swissQprint Impala 3 rejoint donc Montreuil, ainsi qu’une table de découpe Aristo LFC 2332 et un deuxième laminateur Kala. Avec ces nouveaux outils, arrivés au mois de février 2020, le centre de Chanzy dispose désormais de deux lignes de production opérationnelles, que Laurent Leclerc regroupe dans un même atelier, plus grand que le premier, et entièrement remis à neuf.

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THINK !

LA RELOCALISATION,

BOOSTER DE LA VALORISATION DES MARQUES Le 5 novembre dernier, l’association Imprim’Luxe devait réunir partenaires, imprimeurs labellisés et donneurs d’ordres à l’Hôtel de l’Industrie, à Paris, pour défendre les savoir-faire et l’excellence des acteurs français de l’impression, et promouvoir le retour en France de la production de ce secteur stratégique. Une manifestation évidemment reportée à une date ultérieure en raison de la crise sanitaire et du reconfinement. Pierre Ballet et Alain Caradeuc, co-présidents d’Imprim’Luxe, ont donc choisi d’exposer leur projet et ses ambitions dans IC Le Mag.

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En préalable à toute idée de relocalisation de l’impression, il faut analyser et quantifier les outils de production « français » et plus particulièrement leur compétitivité et leur capacité à produire de nouveaux volumes d’affaires. En complément, il faut savoir « apprécier » les typologies de produits importés, leurs volumes et leur qualité. Les bonnes raisons d’acheter hors de France que les donneurs d’ordres exposent en interne ou parfois publiquement sont trop souvent argumentées au seul motif financier.

QUALITÉ, SERVICE, COMPÉTITIVITÉ ET RSE La crise sanitaire actuelle, qui met en exergue notre dépendance dramatique envers la Chine pour nos produits de santé (entre autres), a permis de nous interpeller sur deux sujets majeurs intimement liés : la désindustrialisation a accéléré le processus de délocalisation, avec ses conséquences sociales ; l’éloignement des sources de production a influé sur l’empreinte carbone des produits importés. Nous avons voulu, dès la création d’Imprim’Luxe, apporter une alternative positive en cochant tous les points susceptibles de concurrencer les acteurs étrangers. Nos membres répondent par ailleurs aux principaux critères de sélection des donneurs d’ordres : •  De la qualité et du service : le « fabriqué en France » est souvent associé à l’histoire de notre pays, dont l’artisanat a été l’un des accélérateurs de notre valeur industrielle. Le marché du luxe en est un exemple parfait (parfumerie, cosmétiques, joaillerie, haute couture, prêt-à-porter de luxe, maroquinerie, hôtellerie, croisières, etc.). Plusieurs de nos membres sont ainsi labellisés Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV).

•  De la compétitivité : la quête permanente des

gains de productivité, dans une relation étroite entre nos partenaires (fournisseurs de matériels et consommables d’impression) et nos labellisés (imprimeurs) doit permettre à nos membres d’intégrer le cercle des « meilleurs européens ». L’écart de prix avec les pays low cost doit être analysé de manière macro-économique par des pertes en ressources fiscales, sociales, et aux conséquences environnementales très significatives. •  De l’engagement sociétal et environnemental : nos membres sont tous sélectionnés selon des critères, des normes et des labels en adéquation avec les demandes les plus exigeantes du marché - l’imprimerie et le support papier étant depuis plusieurs décennies des pionniers dans la prise de conscience de la gestion vertueuse de l’environnement.

FABRIQUÉ EN FRANCE : UN ARGUMENT DE VENTE Notre plan d’action : lier la relocalisation et la valeur des marques, interpeller les décideurs des donneurs d’ordres sur le bien-fondé de notre stratégie. Nous devions ainsi organiser, le 5 novembre dernier, une réunion à l’Hôtel de l’Industrie, à Paris, qui avait pour objectif de réunir les membres partenaires et labellisés d’Imprim’Luxe, et de connecter de très nombreux représentants des donneurs d’ordres, et plus particulièrement le réseau des anciens élèves d’HEC et le réseau Easyfairs. Malheureusement, l’évolution de la situation sanitaire et le reconfinement de la population ont rendu impossible la tenue de cet évènement. Alain Caradeuc (co-président d’Imprim’Luxe) devait y animer une table-ronde sur le thème de « La relocalisation, booster de la valorisation des marques »,

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avec la participation de Jean-Noël Kapferer (professeur émérite à HEC, chercheur et consultant stratégique dans le domaine des marques et plus spécialement dans le luxe), Coralie de Fontenay (fondatrice et présidente de Luxury-Next - société qui investit dans le luxe de demain : connecté, engagé et responsable par ailleurs ex-directrice générale de Cartier France) et Marc-André Kamel (associé directeur de Bain & Company, dirigeant du pôle mondial Distribution et Luxe). Près de 350 donneurs d’ordres étaient inscrits à cette table-ronde, témoignage d’un renforcement de la notoriété de l’association auprès du marché du luxe et de l’intérêt porté à la thématique de l’évènement, qui est donc reporté à une date encore à définir. Lors de cette table-ronde, nos intervenants mettront en exergue l’importance du « fabriqué en France » pour le consommateur final, y compris en matière de supports imprimés. Notre baseline - La France imprime sa marque - y trouvant tout son sens. Les marques identifiées comme vertueuses en tireront un bénéfice certain. Enfin, cette approche peut intégrer les argumentaires de vente de nos membres, Imprim’Luxe jouant pleinement son rôle de facilitateur.

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En octobre 2011, la Direction Générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services (aujourd’hui Direction Générales des Entreprises) - institution sous tutelle du Ministère de l’Économie et des Finances - lance un appel à projets en vue de la création d’une marque collective « Imprim’Luxe », portée par un Pôle d’excellence graphique (PEG). Elle doit alors devenir un gage de qualité pour les donneurs d’ordres du luxe et pour les consommateurs. Avec l’aide de l’Union nationale des Industries de l’Impression et de la Communication (UNIIC), première organisation professionnelle du secteur de l’imprimerie, ce projet, piloté par Pierre Ballet, aboutit à la création, en 2013, d’un label porté par une association constituée de 50 membres labellisés (numerus clausus) et, aujourd’hui, d’une vingtaine de membres partenaires (industriels fournisseurs et prestataires des labellisés, organismes de recherche du secteur, etc.). Depuis sa création, l’association créée pour porter ce projet s’est employée à : - Promouvoir le label Imprim’Luxe par le biais de conférences, de salons, d’ateliers thématiques, de visites d’usines, etc. - Organiser des événements visant à mieux faire connaître les savoir-faire d’excellence que recèle cette filière dans notre pays. - Faire bénéficier ses membres des évolutions technologiques récentes (papier connecté, reconnaissance d’image, etc.). - Développer les valeurs de RSE et de déontologie que le marché requiert de façon de plus en plus marquante. - Organiser, favoriser et promouvoir le retour en France de la production de ce secteur stratégique, en mettant en valeur les atouts de l’industrie française.

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© Imprim’Luxe

© Imprim’Luxe

L’ASSOCIATION IMPRIM’LUXE

LES AUTEURS ➜ Pierre BALLET (co-président d’Imprim’Luxe) a été

dirigeant de diverses entreprises dans le secteur de l’imprimerie et de la communication, notamment au sein de Partenaires Livres et Euro RSCG.

➜ Alain CARADEUC (co-président d’Imprim’Luxe),

ancien dirigeant de sociétés dans le secteur du luxe, président du Hub Luxe & Cosmétiques d’HEC Alumni, est consultant stratégique dans le secteur du luxe et des savoir-faire d’exception.

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REGARDS CROISÉS

L’ITALIEN

RICCI ENRICO

IMPRIME SES CUIRS EN NUMÉRIQUE

En Italie, la société Ricci Enrico fait partie des acteurs importants de l’industrie du luxe. Ses impressions personnalisées sur cuir, réalisée sur une table à plat Nyala du constructeur swissQprint, séduisent aujourd’hui les plus grands noms de la chaussure italienne.

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G

ianluca et Elisa Ricci dirigent aujourd’hui la société Ricci Enrico, fondée par leur père au tournant des années 1970. Sous leur impulsion, le modeste atelier familial spécialisé dans le travail du cuir a gagné en ampleur et en efficacité, sans perdre pour autant son âme, combinant avec talent le savoirfaire traditionnel aux solutions plus industrielles. Artisan du cuir, Enrico Ricci s’est fait un nom en mettant son expertise au service des grands noms de la chaussure italienne, pour lesquels il concevait de sublimes accessoires. À la fin des années 1990, Gianluca et Elisa Ricci, ses enfants, rejoignent l’entreprise et décident de la transformer en développant l’unité de production. L’évolution du marché exige d’augmenter les capacités de production ? Ils introduisent dans

l’atelier des technologies à commande numérique, telles que des machines de coupe et de poinçonnage. L’objectif est de diversifier les articles proposés et de proposer de nouvelles solutions aux clients. C’est dans ce contexte que la première solution d’impression numérique entre dans l’atelier. Nous sommes en 2013 : les clients du secteur de la mode sont demandeurs. « Nous avons commencé avec une imprimante au format 1600 x 2000 mm, avant d’en ajouter une seconde en 2015, afin de faire face à la hausse des demandes en effets spéciaux, obtenus grâce à l’impression UV, se souvient Gianluca Ricci. Le processus d’impression était cependant assez complexe : il nécessitait plusieurs étapes et était lent. C’est là que nous avons réalisé que nous devions introduire une nouvelle technologie. »

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© Ricci Enrico © Ricci Enrico

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UNE IMPRESSION INDUSTRIELLE DU CUIR EN UN SEUL PASSAGE

« Après une année de recherche et d’analyse des différentes offres, nous avons découvert la technologie swissQprint. Nous avons trouvé dans le modèle Nyala toutes les caractéristiques que nous souhaitions afin de simplifier et d’accélérer l’impression, tout en optimisant l’aspect graphique de nos produits en cuir », confie le dirigeant. Le modèle Nyala est une imprimante UV équipée d’une table de 3200 x 2000 mm et de 18 têtes d’impression. Un système de rouleaux guide le support sur la table, puis l’embobine soigneusement sur le côté opposé. Un système de commande règle la force de tension pour garantir constamment une image imprimée impeccable.

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« PARMI LES DIFFÉRENTES OPTIONS, NOUS AVONS CHOISI L’EFFET MULTICOUCHE POUR IMPRIMER EN ÉPAISSEUR. GRÂCE À LA POSSIBILITÉ D’UTILISER UN CANAL DE COULEUR POUR LE GLAÇAGE, TOUT EST RÉALISABLE EN UNE SEULE ÉTAPE » Gianluca RICCI

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REGARDS CROISÉS L’ITALIEN RICCI ENRICO IMPRIME SES CUIRS EN NUMÉRIQUE

© Ricci Enrico

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L’impression peut se faire en un seul passage, à une vitesse allant jusqu’à 206 m2/h. La qualité fine art est assurée par 16 têtes d’impression couleur quadrichromie et 2 têtes pour le blanc ou le vernis, selon une résolution visuelle pouvant atteindre 2160 dpi. « Parmi les différentes options d’impression proposées, nous avons choisi l’effet multicouche pour imprimer en épaisseur, et grâce à la possibilité d’utiliser un canal de couleur pour le glaçage, tout est réalisable en une seule étape », explique Gianluca Ricci.

DES COULEURS À FLEUR DE PEAU

Aujourd’hui, la société Ricci Enrico a acquis des compétences spécifiques dans le domaine de l’impression sur cuir, un matériau - extrêmement ductile, mais au traitement complexe - très utilisé dans les secteurs de la chaussure et du sac à main, et de plus en plus plébiscité dans l’industrie de l’habillement et de l’ameublement. Ricci Enrico est aujourd’hui l’un des rares laboratoires d’impression sur cuir alliant fabri-

cation artisanale et industrielle afin de réaliser des produits semi-finis en cuir haut de gamme. Son département de conception graphique et technique est sans cesse en quête de solutions novatrices. Une expérimentation effectuée sur un échantillon de sac pour femme a ainsi recueilli un franc succès auprès des clients. « Nous avons aussi créé des graphismes extrêmement colorés, arborant un poisson au centre. L’impression a été réalisée avec des couleurs vives et des nuances progressives, mettant ainsi en évidence l’éclat des teintes et plaçant le poisson au milieu, en relief avec des stries brillantes », poursuit le dirigeant. D’une superficie de 3000 m2, le siège de Ricci Enrico se situe à San Mauro Pascoli, dans la province de Forlì Cesena (Emilie-Romagne) en Italie, un district connu dans le monde entier pour ses chaussures haute couture signées Sergio Rossi, Pollini, Casadei, etc. La société emploie aujourd’hui 30 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros.

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #15 NOVEMBRE 2020

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