Visible #10

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TRIMESTRIEL

NOVEMBRE 2014

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Dossier

LA COMMUNICATION SOUS LE PRISME DE

LA LUMIÈRE

Rencontre

Marques et pubs cultes, modernes pour toujours Entretien avec Pierre Lescure

Marché

Display : les fournisseurs français contre-attaquent ! Identité visuelle

PICASSO : il suffirait d’un signe www.visible-mag.com



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FAISONS TOUTE LA LUMIÈRE… Pourquoi consacrer un dossier à la lumière ? Un coup d’œil à la couverture vous donnera un premier indice : lumière et communication visuelles sont indissociables et ensemble, elles ont beaucoup de choses à nous dire ! Du coup, nous donnons la parole à ceux qui se servent de la lumière pour valoriser le travail des autres et à ceux qui la façonnent et la manipulent pour s’exprimer. Car loin d’être simplement utile, c’est aujourd’hui un véritable outil au service des créateurs. En architecture commerciale comme en urbanisme, elle structure un espace, crée une ambiance, donne une identité... Dans la communication visuelle, elle souligne le propos, dirige le regard. Son rôle est aussi informatif par la mise en avant d’un message, d’une signalétique, d’une enseigne… Même si, paradoxalement, une mise en lumière bien réalisée brille par son évidence et s’éclipse au profit des lieux, des objets, des produits qu’elle sublime, cela ne doit pas faire oublier que la lumière est une affaire de spécialistes. Un savant dosage de maîtrise technique, d’expérience visuelle et de sensibilité artistique. Et puis, il faut parler de la très révolutionnaire LED dont les trois inventeurs viennent de recevoir le prix Nobel de Physique ! Pour la 1ère fois dans l’histoire, une technologie lumineuse est susceptible de détrôner toutes les autres. Mais en attendant ce jour, la palette des sources à disposition des professionnels n’a jamais été aussi étendue. En plus de la lumière naturelle, ils peuvent encore jongler entre LED, néon, iodure métallique, tube fluorescent… Comme dans chaque édition de Visible, certains articles font écho au dossier : Admirez les façades en Dacryl®, inspirez-vous de notre sélection de luminaires innovants, ou encore, découvrez comme la lumière peut servir de vecteur de communication… Pierre Lescure nous fait également l’honneur de nous présenter son nouveau livre qui nous replonge dans les années 40-60, éternelle source d’inspiration ! Le marché du Display n’aura plus de secrets pour vous et vous serez incollables sur la nouvelle identité du musée Picasso. Bien d’autres sujets vous attendent encore. Alors maintenant, à vous de jouer et bonne lecture ! Lorraine Bôle du Chaumont Rédactrice en chef bole.du.chaumont@gmail.com

Visible est une publication de la Fédération de la Communication Visuelle - 17, rue de l'Amiral Hamelin - 75783 Paris cedex 16 Édition : 656 Editions, 21 rue Longue, BP 1072, 69202 Lyon cedex 01- tél. 33 (0)4 78 30 41 73 - Fax : 33 (0)4 78 30 41 79 Directeur de la publication : Guillaume Abou Rédactrice en chef : Lorraine Bôle du Chaumont - 06 81 18 06 76 Rédactrice en chef adjointe : Céline Collot, celine@656editions.net 04 78 30 35 06 Comité de rédaction : Michel Caza, Francesca Ceccaldi, Laurence Farenc, Patrick Floren, Michel Martinez, Sylvie Raimbault, Christophe Trotignon, Serge Dimarellis, Marion Ferhat Communication : Aurélie Lamandé Ont collaboré à ce numéro : Lorraine Bôle du Chaumont, Céline Collot, Véronique Olivier, Julie Chide, Sophie Goldenstein, Raphaëlle de Dieuleveult, Alberto Giorgiutti, Jean-Gabriel Causse Direction artistique et réalisation : François Jaillet, fjaillet@656editions.net Responsable commercial : Thomas Nollet, thomas.nollet@656editions.net, 06 20 63 46 27 Abonnement : Jocelyne Charrière, jocelyne@656editions.net Prix au numéro : 15 euros. Tarif abonnement pour 1 an (4 numéros) : 55 euros Impression et routage : Imprimerie Chirat 744, rue de Sainte-Colombe - 42540 Saint-Just-la-Pendue N°ISSN : 2261-5474 Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans Visible est interdite sans accord de la société d’édition.

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TRIMESTRIEL

NOVEMBRE 2014 Photo de couverture © réf.Seletti, Fonts

ACTUALITÉS

À LA UNE 26 RENCONTRE

04 L’ACTUALITÉ DE LA COMMUNICATION VISUELLE

« MARQUES ET PUBS CULTES – ANNÉES 19401960 », MODERNES POUR TOUJOURS !

32 BILLET D’HUMEUR À BOULET ROUGE SUR LE BLANC PAR JEAN-GABRIEL CAUSSE

ENTRETIEN AVEC PIERRE LESCURE

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20 ÉVÉNEMENTS C!PRINT : LE SALON SE RENFORCE ET SE DIVERSIFIE EN 2015

LA COMMUNICATION SOUS LE PRISME DE LA LUMIÈRE

22 OPINION ECLAIRER LES VILLES AUTREMENT… PAR MARC AUREL, ARCHITECTE ET DESIGNER, FONDATEUR DE L’AGENCE AUREL DESIGN URBAIN

UN ENJEU NATIONAL

ENTRETIEN AVEC MICHEL FRANCONY, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE DE L’ÉCLAIRAGE

50 PROSPECTIVE ET SI LES UTOPIES CRÉATIVES S’INVITAIENT EN VILLE ? PAR ALBERTO GIORGIUTTI

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© François Migeon

48 MODERNISATION DE L’ÉCLAIRAGE :


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FOCUS

PRATIQUE

52 IDENTITÉ VISUELLE PICASSO, LE MUSÉE : IL SUFFIRAIT D’UN SIGNE

74 SIGNALÉTIQUE DE SÉCURITÉ : INNOVER DANS LE CADRE LÉGAL

56 DÉCORATION UNE FRESQUE TRÈS À CHEVAL SUR LA TECHNIQUE 58 MARCHÉ DISPLAY : LES FOURNISSEURS FRANÇAIS CONTREATTAQUENT ! SOLUTION TECHNOLOGIQUE

76 MAPPING : SOUS L’ONIRIQUE, LA TECHNIQUE TENDANCE

64 DÉCORATION

PLEINS PHARES SUR LA LUMIÈRE, SOURCE D’IDENTITÉ

68 FAÇADE UN BÂTIMENT QUI SCULPTE LA LUMIÈRE 72 DESIGN CHOSES VUES, CHOSES LUES

78 LI-FI : QUE LA LUMIÈRE SOIT… COMMUNICANTE ! 80 QUALIF ENSEIGNE SIGNALÉTIQUE : CE QU’ILS EN PENSENT 82 NOUVEAUTÉS BULLETIN D’ABONNEMENT EN PAGE 88

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ACTUALITÉS

PREMIUM MEDIA XL SOIGNE LA FAÇADE DES ARTS DÉCORATIFS ! MACTAC ET HP À LA CONQUÊTE DE L’ESPACE… ET DES ENFANTS

© Andréa Aubert

Le fabricant d’adhésifs MACtac et le fabricant d’imprimantes et d’encres HP ont collaboré à un projet solidaire au profit de l’hôpital pour enfants Sant Joan de Déu de Barcelone, visant à rendre plus attrayante la salle d’examen IRM, dont la machine imposante peut stresser les jeunes enfants. Les murs de la salle et le caisson ont été entièrement relookés sur le thème de la conquête de l’espace. L’impression et la pose ont été réalisées par l’agence DemiBold (Barcelone) qui a notamment choisi le support ultra conformable IMAGin WW100, imprimé en encres HP latex, pour réaliser l’habillage du caisson IRM.

Le Ministère de la Culture et de la Communication a lancé un programme de restauration des façades du Pavillon de Marsan qui abrite Les Arts Décoratifs de Paris. Dans ce cadre, l’entreprise lyonnaise Premium Media XL, déjà reconnue pour son expertise sur des bâtiments classés lyonnais, a été choisie pour installer et exploiter un espace publicitaire sur l’échafaudage monté à l’occasion de ces travaux. L’espace publicitaire concerne successivement trois façades, de 350 à 400 m2 chacune. La première, située rue de Rivoli, a déjà accueilli les campagnes de Coca Cola, Adidas, Air France et Renault Twingo (cf. photo) depuis juin 2014. L’échafaudage, et l’affichage grand format qui l’habille, se déplaceront ensuite avenue Lemonnier, de mars à décembre 2015, puis dans la cour intérieure du Louvre entre avril 2015 et décembre 2016.

PROJECTION NUMÉRIQUE : IMMERSION DANS L’ŒUVRE DE KLIMT En mars dernier, les Carrières de Lumière des Baux-de-Provence (13) ont inauguré un nouveau spectacle multimédia autour des œuvres des peintres autrichiens Gustav Klimt, Egon Schiele et Friedensreich Hundertwasser. Ce lieu souterrain spectaculaire, de 5 000 m², abrite depuis 2012 des spectacles artistiques basés sur la technologie de projection AMIEX® (Art & Music Immersive Experience). Cette dernière s’appuie sur la numérisation de milliers d’œuvres, diffusées en très haute résolution sur le sol et les parois, via la fibre optique et mises en mouvement au rythme de la musique. L’effet d’immersion est obtenu par le travail commun de 100 vidéoprojecteurs, pilotés par autant de serveurs graphiques, en parallèle des 27 enceintes restituant un son spatialisé. Un rendez-vous artistique étonnant qui avait déjà attiré plus de 610 000 visiteurs sur les précédents spectacles consacrés à Van Gogh et Gauguin (2012) et aux peintres de la Méditerranée (2013). Klimt et Vienne, Un siècle d’or et de couleurs. Jusqu’au 4 janvier 2015

© Nuit de Chine Réalisation: G. Iannuzzi, R. Gatto, M. Siccardi © Culturespaces

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ACTUALITÉS

DES ÉCOLES ET TOUJOURS PLUS DE PROJETS ! ENTREPRISES, ASSOCIATIONS ET ÉCOLES : DES COLLABORATIONS DYNAMIQUES ET FRUCTUEUSES CONTINUENT DE SE NOUER. ANTALIS ET L’ECOLE ESTIENNE

Courant 2014, Antalis s’est rapproché de l’Ecole Estienne pour proposer un challenge à ses étudiants : utiliser exclusivement des papiers de création pour rivaliser de créativité autour du thème : « Le rétro-chic dans la création ou la vision du vintage dans les créations de demain ». 51 projets ont été rendus et 5 prix décernés par un jury composé de Pierre Hermé, entouré de représentants de l’Ecole Estienne, d’Arjowiggins Creative Papers et d’Antalis. Face à l’enthousiasme des élèves et à la qualité des réalisations, Antalis a décidé de reconduire l’expérience en 2015 et d’ouvrir le concours à d’autres écoles. 1er prix : Les cassettes dansantes par Lucie Bouche

EXPOFRANCE 2025 : GRANDES ÉCOLES ET UNIVERSITÉS PLANCHENT…

EXPOFRANCE 2025 continue de mettre la jeunesse au cœur de l’élaboration du projet et de sa montée en puissance. Douze ateliers de travail ont donc été lancés le 25 septembre dernier. Co-pilotés par les étudiants des grandes écoles et des universités partenaires, ces ateliers - 6 à Paris et 6 en régions – réunissent des représentants des entreprises et institutions partenaires. Ensemble, ils travaillent autour des 6 thématiques retenues : - Stratégie générale et communication, - Modèle économique, budget, financements, - Accueil, hébergement, - Territoires de l’exposition, urbanisme, - Mobilités, - Patrimoine et pavillons. Il s’agit de la première étape dans la conception collective du contenu du dossier de candidature. La restitution écrite et orale des travaux est programmée fin janvier 2015. À suivre…

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ACTUALITÉS

ELLE LE DIT AVEC DES FLEURS… Très impliqué dans l’art contemporain, le grand hôtel parisien Royal Monceau Raffles a confié à Soline d’Aboville, scénographe qui excelle notamment dans la création de vitrines pour les Maisons du luxe, le soin de planter un décor éphémère au cœur de son lobby. Un tapis de 250 fleurs orangées, illustrées du plan Paris manuscrit et délicatement découpées. Ces fleurs ont été réalisées à partir de fibre de verre, matériau classé M1 tout droit sorti des ateliers de Procédés Chénel, spécialiste des architectures de papiers. Leur assemblage à la main a nécessité une centaine d’heures de travail. Plantées chacune sur une tige de longueur différente, elles formaient toutes ensemble une vague ondulante. Mise en place dans le cadre de la Design Week, l’installation a fleuri quatre semaines le lobby. Notamment partenaire de la Fiac, le Royal Monceau possède sa propre galerie et vit au tempo des expositions parisiennes d’art contemporain. Chaque mois, une nouvelle décoration florale originale est à découvrir.

UN TROMPE L’ŒIL EN MET PLEIN LA VUE BOULEVARD HAUSSMAN Yves-Rocher fait autorité sur la cosmétique végétale depuis plus de 40 ans. Tout naturel donc que l’agence BETC Design ait pensé à couvrir de fleurs la façade du magasin historique de la marque, le temps des travaux d’installation du futur concept store qui ouvrira au printemps prochain. Une palissade en bois mélaminé habillée d’un film adhésif décoré dissimule le chantier jusqu’au 1er étage. Jérôme Lefoule, responsable commercial de Art Boulevard en charge de la réalisation détaille : « 12 rouleaux de 3 m de large de film adhésif gris ultra résistant, ont été imprimés (en 1440 dpi) à partir d’un trompe l’œil composé de clématites, capucines et passiflores géantes imaginé par la photographe Core Büttenbender. Deux entrées sont alternativement aménagées pour suivre l’évolution du chantier, et notamment permettre, de mi-novembre à mi-janvier, l’accès au pop-up store conçu par BETC. »

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ACTUALITÉS

QUOI DE NEUF AU CLUB DU DIGITAL MEDIA ? - Un partenariat européen : le Club du Digital Media a signé le 18 septembre dernier un partenariat avec l’OVAB, l’association européenne du digital signage. Objectif premier de ce rapprochement : le lancement dès le mois de décembre 2014 du Digital Signage Business Climate (DBCI) pour le marché français. Déjà présent dans plusieurs pays d’Europe, le DBCI est une étude récurrente qui consiste à interroger les décideurs de l’industrie du Digital Signage et du Digital Out-of-home afin de connaître le niveau de développement économique dans leurs pays. « Cet indicateur permettra de prendre le pouls de l’affichage numérique en France et de donner une vision claire du marché », explique Michel Baronnier, VP du Club du Digital Media. La réalisation de cette étude est confiée à la société de consulting allemande Invidis, membre fondateur de l’OVAB. - Un Forum Digital Media en 2015 : la troisième édition du Forum du Digital Media aura lieu le 9 avril 2015. Les deux premières éditions avaient réuni près de 500 participants venus écouter les témoignages de marques et d’enseignes sur leurs réalisations de digital media. - Lancement d’un blog : le Club vient de lancer son propre blog, Digipedia, qui rassemble toutes les informations marché du digital en France et à l’étranger. Digipedia couvre quotidiennement, l’ensemble de l’actualité digitale, depuis les mobiles et les tablettes jusqu’aux réseaux sociaux en passant par l’affichage numérique et les objets connectés. Ce blog est exclusivement réservé aux membres du Club du Digital Media. www.clubdigitalmedia.fr

AMÉLIORER LA SIGNALÉTIQUE UTILE AUX PERSONNES HANDICAPÉES DANS LES ERP Réalisé sur la proposition du Synafel (Syndicat national de l’enseigne et de la signalétique) et avec le concours actif de 28 organisations, le guide AFNOR BP P96-104 est le premier document normatif sur la signalétique adaptée à tous les handicaps. Il propose, dans l’esprit de la loi du 11 février 2005, mais sans contrainte d’utilisation, des solutions pour réaliser une signalétique précise, cohérente et exhaustive dans les ERP (Etablissements recevant du public), répondant aux besoins des personnes handicapées. Objectif : permettre à tout visiteur de s’orienter, se diriger et s’informer, partout et avec la plus grande autonomie possible. Destiné aux collectivités locales, industriels, architectes, maîtres d’œuvre, gestionnaires d’ERP... Le référentiel AFNOR BP P96-104 est une boite à outils complète de signalétique. www.boutique.afnor.org

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AVEC 3M DI-NOC, SPANDEX S’OUVRE SUR LES MARCHÉS DE L’ARCHITECTURE ET LA DÉCO Plus de 500 références de revêtements décoratifs conformables (pour murs, plafonds et meubles) et des effets de matière saisissants de réalisme (bois, soie, textile, céramique, marbre, cuir, métal…). Avec la gamme de films adhésifs DI-NOC de 3M, l’effet visuel et tactile est garanti ! Cette collection, déjà distribuée en France par Adhé-Rhône et Poitoo Adhésif par exemple, est aussi disponible depuis la rentrée chez Spandex, qui en profite pour développer un nouvel axe stratégique vers les marchés de l’architecture intérieure et de la décoration. Démonstration sur le stand de la société à Viscom Paris, en septembre, où tout le mobilier avait été recouvert avec des références DI-NOC.

EN BREF UNE NORME POUR L'ENSEIGNE ET LA SIGNALÉTIQUE

Le comité électrotechnique 34D d’AFNOR – UTE et le Synafel ont travaillé à la création d’une norme produit des Enseignes et signalétiques lumineuses et non lumineuses. L'objectif de cette norme est de définir un cadre technique et de sécuriser les relations et responsabilités entre les donneurs d'ordre et les professionnels de l'enseigne et de la signalétique. Mission réussie ! La Norme expérimentale XP C 61-551 Enseigne et signalétique lumineuse et non lumineuse est disponible sur la boutique AFNOR. www.boutique.afnor.org

LA FÉDÉRATION EUROPÉENNE DE L’ENSEIGNE ET DE LA SIGNALÉTIQUE S’INSTALLE À BRUXELLES

NATURE & DÉCOUVERTES HABILLE SES VITRINES AVEC CAPOTOILE Les toiles d’impression grand format Capotoile sont fabriquées par Capoverde tbr, une entreprise française qui a à cœur depuis 2011 de concevoir et développer ses produits de façon écologique et durable. Issues du tri sélectif de bouteilles plastique (recyclage contrôlé et labellisé Ecocert ERTS), elles sont fabriquées en France et leurs enductions en acrylique sont exemptes de PVC, phtalates, formaldehyde, phosphate et éther de glycol. Capotoile a séduit Nature & Découvertes, par l’intermédiaire de son prestataire en impression Baudoin Sérigraphie, puisque l’enseigne décore ainsi ses vitrines de façon éco-responsable, dans la continuité des matériaux authentiques choisis pour la conception des magasins (pierre de Bourgogne ou Gneiss de Montaigu pour les façades et lave de Volvic ou carrelage recyclé pour les sols).

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Depuis sa création en 1966, la Fédération européenne de l’enseigne et de la signalétique (ESF) était régie par le droit suisse. L’assemblée générale du 16 octobre, réunie à Edam aux Pays-Bas, a décidé du transfert de la fédération à Bruxelles, afin de marquer sa volonté de représenter l’industrie européenne de l’enseigne et de la signalétique auprès des instances politiques européennes. Hans Joachim Kremser, président de l’ESF, a salué ce bond en avant de la fédération, dont l’avenir se conjugue avec Europe, Normes, Innovation et Formation. www.eusigns.org

CHRISTOPHE AUSSENAC REJOINT LE BOARD DE FESPA

Les différentes associations de FESPA ont été accueillies du 4 au 6 septembre 2014 par la TSGA, Thai Screen Printing and Graphic Imaging Association, à Bangkok en Thaïlande où s’est tenue l’Assemblée Générale de FESPA (Federation of European Screen Printers Associations). À cette occasion, Christophe Aussenac, Président de FESPA France et co-dirigeant d’ATC Groupe, a été élu au Board de FESPA International où il remplace Michel Caza, un des fondateurs de FESPA et membre du board pendant 44 ans. Le Board FESPA se compose maintenant de Lascelle Barrow (UK), Enrico Steijn (Pays Bas), Gyorgy Kovacs (Hongrie), Anders Nilsson (Suède), Thomas Struckmeier (Allemagne), Yaşar Güvenen (Turquie), Christian Duyckaerts (Belgique) et Christophe Aussenac (France). www.fespa-france.fr



12 ACTUALITÉS

Mis en ligne début septembre, le nouveau site de e-commerce www.shop.idnumerique.fr (développé par la société Soledis) traduit les ambitions d’ID Numérique dans la vente en ligne de matériel et consommables pour l’impression numérique grand format. Les achats se font rapidement grâce à l’outil de recherche multi-critères selon l’équipement matériel du client, sa technologie, l’usage et la destination des produits. Des informations pratiques sont associées à chaque article (fiches techniques, vidéos de démonstration, certifications) et le site est animé en permanence, avec des conseils en ligne, des promotions… Destinée à conquérir de nouveaux marchés, cette e-boutique est également dédiée aux clients actuels qui par un accès sécurisé accèdent à l’historique de leurs commandes et bénéficient de leurs conditions de paiement habituelles. www.shop.idnumerique.fr

3M HABILLE LES PREMIERS CATAMARANS SOLAIRES SUNSEARIDER 16 Les films 3M (Wrap Film 3MTM série 1080 et le 3MTM ScotchcalTM série 100) décorent le SunSeaRider 16, catamaran solaire autonome, médaillé d’or en 2013 au Concours Lépine Européen. Couramment utilisés pour l’habillage de voitures, ces films sont totalement adaptés aux exigences de l’univers du nautisme, que ce soit pour personnaliser un bateau neuf ou rénover un navire ou un voilier, car ils ne nécessitent pas de temps de séchage, et permettent ainsi de limiter au maximum le temps d’immobilisation du bateau. Les films 3M peuvent être nettoyés avec des appareils à haute pression ou à l’eau savonneuse.

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ROBERT STADLER : INVASIVE, SHIFTING, ABSURD, EXERCISE

© Studio des fleurs

ID NUMÉRIQUE MISE SUR LA VENTE EN LIGNE

Cette première monographie de l'œuvre Robert Stadler croise les regards d’artistes et de critiques d’art sur le travail du designer autrichien, mondialement reconnu et Lauréat en 2012 du Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la main. Entre œuvre d’art et produit de consommation, le statut de l’objet n'a de cesse d'être interrogé par Robert Stadler, désireux de dissiper le clivage entre art et design. Cet ouvrage nous fait découvrir la grande diversité des domaines d’intervention du designer (mobilier, scénographie d’exposition, architecture d’intérieur) qui travaille notamment aujourd’hui pour l’Académie des César, Thonet, le Palais de Tokyo, Ricard, Dior, Nissan, Orange... Il signe également la décoration d’un nouveau restaurant Corso à Paris qui ouvre ses portes courant novembre. Editions La Martinière, 240 pages, 52 euros.


ACTUALITÉS 13

ILS DÉCLINENT LEUR IDENTITÉ ! VILLE DE REIMS

ORCHESTRE DE PARIS

Après 25 ans sans changement, la Ville de Reims adopte une nouvelle identité, conçue par l’agence de conseil en communication Horizon Bleu (51). La couleur bleue, en lien avec le passé Royal de la Cité des sacres, et une typographie trait d'union entre l'héritage identitaire de la ville et ses ambitions actuelles et futures sont les principales caractéristiques de ce nouveau logo.

Dans la perspective de sa future installation en résidence à la Philharmonie, l’Orchestre de Paris se dote d’une nouvelle identité visuelle imaginée par FutureBrand Paris. Le nouveau logo s’apparente à un cachet, rythmé par des césures, des pauses et des interlettrages inattendus. La typographie, sur-mesure, regroupe cinq familles de caractères inspirées du travail de Pierre Simon Fournier (typographe parisien du 18e siècle). La palette colorielle, toute de bleu et de rouge, évoque le drapeau de Paris et renforce sa distinction sur la scène internationale.

ESPACE DALÍ À l’occasion de l’exposition « Dalí fait le mur » (22 artistes Street Art exposés jusqu’au 15 mars 2015), l’Espace Dalí a choisi de confier à l’agence Didier Saco Design la refonte de son identité visuelle. Point d’orgue du nouveau logo : la célèbre moustache du maître évoquée d’un trait de pinceau.


14 ACTUALITÉS

LES ENCRES D’IMPRIMERIE « SOUS PRESSION » Les fabricants d’encres d’imprimerie sont aujourd’hui dépendants de la disponibilité des pigments, produits en majeure partie en Asie. L’évolution récente des législations environnementales, notamment en Chine et en Inde, requiert des investissements conséquents entraînant des fermetures d’unités de production et un renchérissement des prix de ces produits. En août, le prix moyen des pigments jaunes a par exemple augmenté de 8 %. Ces augmentations surviennent dans un contexte, où les prix de ce type de matières premières s’étaient stabilisés à des niveaux élevés, après les fortes hausses de 2011/2012. Ce renchérissement intervient au moment où l’on assiste à une réévaluation du dollar par rapport à l’Euro, ce qui pénalise d’autant plus les coûts des matières importées payées en dollars. Source : AFEI ; Association des fabricants d’encres d’imprimerie

EN BREF ACTIF SIGNAL : 20 ANS DE « SUCCESS STORY »

Spécialisée dans la conception, la fabrication et l'installation d'enseignes, de signalétique et d'éclairage néon et LED, Actif Signal fête ses 20 ans. La société, fondée par Serge Dimarellis et Pierre-Henri Viougeat en 1994, est passée d'une à quatre agences à Paris, Lyon, Lille et Le Mans. Outre son déploiement, Actif Signal s'est engagé dans une démarche de qualité et de respect de l’environnement, concrétisée par l'obtention des certifications Qualif'Enseigne Signalétique et ISO 14001. Des grandes marques comme Dior, Fauchon, Orange, SFR... lui ont accordé leur confiance et les réalisations d'Actif Signal ont été primées à plusieurs reprises aux Icona d'Or, les Trophées de la communication visuelle. www.actif-signal.fr

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SIDEV ENTRE SCIENCE ET PATRIMOINE… En 2014, Sidev, grossiste spécialisé en équipement audiovisuel et digital, a notamment participé à deux projets d’envergure. Pour la mise en Lumière de l’Abbaye Saint-Avit Sénieur (communauté de communes Bastides Dordogne Périgord), conçue par l’agence Quartiers Lumières et réalisée par la société AudioPro, Sidev a fourni des Projecteurs NEC associés à des player video BrightSign. Cette promenade scénographique est orchestrée par 26 projecteurs Leds, 60 m de ruban de Leds, 6 vidéoprojecteurs Nec 2000 lumens avec 6 players Brightsign vidéo autonomes, et 2 vidéoprojecteurs Panasonic 6000 lumens grand angle, avec un Mac Mini. Seconde réalisation remarquable, avec la société Techtonik : T.Rex « Secrets de famille d’un dinosaure », une exposition visible au Musée Cap Sciences à Bordeaux jusqu’au 4 janvier 2015. L’exposition comprend un espace immersif équipé d’un projecteur PT-DZ680E à 1 puce DLPTM associé à l'objectif ET-DLE030. Avec ses 6 000 lumens, sa résolution WUXGA et sa technologie RGB Booster, ce projecteur sublime la luminosité et la reproduction des couleurs. Cette combinaison de technologies permet la projection d'images incroyablement réalistes et l'objectif ET-DLE030 est une révolution pour la projection grand format à ultra-courte focale.



16 ACTUALITÉS

CITROËN EN MET PLEIN LA VUE AVEC AKDV À l’occasion du Mondial de l’automobile, du 4 au 19 octobre à Paris, Citroën a confié à l’agence de design AKDV, qui l’accompagne depuis 4 ans, la théâtralisation de son espace. Les deux partenaires ont voulu traduire l’esprit léger et convivial de la marque, résumé par sa signature « Créative technologie » et représenté par ses deux modèles phares, C4 Cactus et C1. AKDV a baptisé « résille média » le montage d’écrans double face, qui matérialise l’immersion dans l’univers Citroën. Les voitures étaient exposées en hauteur, pour une visibilité maximale. À l’intérieur, « le choix a été fait d’un design épuré, frais, dans un esprit cocon, pour exprimer le bien-être et le confort », souligne François Hannebicque, directeur de création d’AKDV. De plus, un flipper C1 digital et un mur surnommé « Citroën social club » permettaient de partager l’expérience sur les réseaux sociaux.

BIENVENUE AUX INDUSTRIES DE LA COMMUNICATION ! Parce que l’avenir est dans la diversification et la complémentarité de l'offre, et non dans l'hyper-spécialisation dans un seul métier, FESPA France (association de la sérigraphie et de l’impression numérique) et l’UNIIC (Union nationale de l’imprimerie) se rapprochent. Dans les faits, la réalité technique et commerciale veut que les entreprises soient déjà dans le décloisonnement. Les frontières techniques sont tombées : « Plus personne ne peut vivre uniquement de la fabrication d'images ou de textes ! », souligne Michel Caza, Président d’honneur de FESPA France et fondateur de la FESPA. « Le client recherche un interlocuteur unique pour gérer son image, sa communication, le lancement de son produit. » Le rapprochement des deux organisations est donc là pour donner un coup d’accélérateur à un modèle qui marche. Pauline Darfeuille, ingénieur en dévelop-

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pement et innovation à l’Institut de Développement Industriel pour la Communication Graphique (structure de conseil associée à l’UNIIC) explique : « On s’enrichit de leur savoir-faire, le succès se trouve souvent dans les entreprises déjà décloisonnées ». Des actions collectives sont en place pour accompagner les entreprises (fusion, mutualisation, ateliers partagés, achats communs...). Une collaboration qui remontera également aux sources puisque, pour construire l’offre de demain, FESPA France et l’UNIIC travailleront ensemble sur l’offre de formation continue. À cette occasion, l’UNIIC s’ouvre aussi au monde graphique de 36 autres pays, tous membres de la FESPA. Enfin, FESPA France et l’UNIIC trouveront une autre concrétisation de cette offre globale à Lyon du 3 au 5 février 2015, sur le salon C!Print ainsi que sur la Plateforme Prestataires Image & Communication, dont ils sont partenaires.



18 ACTUALITÉS

EN BREF

GRANDE PREMIÈRE POUR BARRISOL À LA 24E BIENNALE INTÉRIEUR DE COURTRAI

SOUTENEZ EXPO FRANCE 2025 !

Dans le cadre du soutien apporté par le Synafel (Syndicat National de l'Enseigne et de la Signalétique) au projet de candidature de la France à l'organisation de l'Exposition Universelle de 2025, trois sociétés adhérentes emboitent le pas du syndicat et deviennent à leur tour partenaires : Actif Signal (75), Insignis (35) et Yaki (91). www.expofrance2025.com

MATÉRIO’ DÉMÉNAGE…

MateriO est une agence française de veille sur les matériaux innovants et singuliers, qui propose une base de données internationale et plusieurs show room physiques, à destination des architectes, designers et autres créateurs. Depuis le 4 novembre, son show room français et désormais situé 8 rue Chaptal (Paris 9ème). www.materio.com

… LE LIEU DU DESIGN AUSSI !

Le Lieu du Design vient de s’installer dans le Campus du Pont de Flandres, 11 rue de Cambrai (Paris le 19ème). Dans des espaces optimisés, l’accueil et les services proposés aux designers et a u x e n t re p r i s e s s o n t renforcés. L’espace d’exposition notamment double sa surface, devenant une vitrine permanente de promotion du design, unique à Paris et en Ile-deFrance. www.lelieududesign.com

À l’occasion de la 24e Biennale Interieur de Courtrai, en octobre dernier en Belgique, le designer britannique Ross Lovegrove a créé pour la société française Barrisol, spécialiste mondial du plafond tendu, une installation grand volume réunissant des luminaires en 3D, au sein d’un pavillon tapissé de dalles Barrisol découpées dans un matériau réfléchissant. De grand volume, les luminaires en 3D illustrent une synergie parfaite entre le matériau tendu (toiles Barrisol), l’éclairage LED et le cadre de métal. Les toiles, dotées de propriétés d’étirement différentes, permettent une atténuation acoustique graduelle et un éclairage uniforme. Cette installation annonce un nouveau chapitre pour Barrisol en matière de conception lumineuse et réfléchissante, et souligne les nombreuses possibilités qui s’offrent aux architectes et aux designers souhaitant travailler avec ce matériau.

TABLES-RONDES FESPA FRANCE

L’association FESPA France organise des tables-rondes le 5 décembre 2014 au Club Pernod à Lyon. De 8h30 à 18h, plusieurs débats et échanges d’expériences auront lieu entre sérigraphes, imprimeurs numériques, fournisseurs et fabricants. Au programme : « Evolution du marché », « Axes de développement », avec les interventions de HP, EFI, Hexis et Roland, puis « Rapprochement d’entreprises », animé par Guy Roulin, associé et directeur régional de Fidal. Par ailleurs, Emma Tuddenham de FESPA fera une présentation sur le Print Census. Lancé par FESPA, ce projet de recherche mondial a pour objet la communauté de l’impression grand format, de la sérigraphie et de l’impression numérique. www.fespa-france.fr

L’ÉCOLE DES MÉTIERS DE L’IMPRIMERIE EST DEVENUE GRAFIPOLIS

Le secteur des industries graphiques a vécu ces dernières années d’importantes mutations, qui ont directement influencé les activités de formation de l’École des métiers de l’imprimerie (Nantes). Conséquence : un élargissement des disciplines enseignées et une diversification des domaines d’activités auxquels prépare l’établissement (signalétique, enseigne, communication visuelle, packaging, plurimédia...). L’École a décidé de marquer ces changements, en adoptant en août dernier une nouvelle appellation : Grafipolis, l’école des métiers graphiques et plurimédia. www.grafipolis.fr

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WINEBAR CALDERA : PRINT ET DIGITAL MEDIA MIS EN SCÈNE

Lors du dernier salon Viscom Paris, l’éditeur de logiciels Caldera a présenté VariableDisplay, sa solution d’affichage dynamique, mise en scène dans le Caldera Wine Bar. Vitrine de créativité, ce bar à vin « pop-up » store mettait en œuvre un concept unique combinant print et affichage dynamique. Caldera y proposait une dégustation de vins sur invitation : l’occasion d’illustrer comment l’imprimé et l’affichage dynamique peuvent être utilisés conjointement pour l’animation d’espaces. Accueillis par Sylvain Neumeyer, Chef de Projet Marketing et troisième génération d’une famille de viticulteurs, les invités étaient guidés lors d’une dégustation de vins fins issus de la région mère de Caldera, l’Alsace. Cette mise en scène illustrait comment un écran peut être utilisé comme support d’information interactif, ou comme élément décoratif. Le design mêlait de riches imprimés muraux à des effets métalliques et boisés. « Lorsque Caldera a développé Variable Display, nous savions que notre vision de mixer le print & le digital était novatrice et que son adoption prendrait un certain temps » commente Sébastien Hanssens, Vice-Président Marketing et Communication. « Aujourd’hui nous remarquons que le marché est en demande d’une nouvelle approche pour équiper les espaces. Le Caldera WineBar est un exemple concret permettant d’illustrer comment intégrer l’impression grand format et l’affichage dynamique pour créer un projet à forte valeur ajoutée ». Joseph Mergui, PDG de Caldera ajoute : « Contrairement aux idées reçues, l’affichage dynamique ne vient pas voler le travail des imprimeurs. Cela va permettre aux imprimeurs d’accroître leur volume d’impression et d’accéder à de nouveaux domaines créatifs ».


20 ÉVÉNEMENTS

C!PRINT

LE SALON SE RENFORCE ET SE DIVERSIFIE EN 2015 Lancé en 2013, le salon C!Print est rapidement devenu une référence auprès des professionnels de la communication visuelle et des industries graphiques. Rejointe par de nombreux nouveaux partenaires, l’édition 2015, du 3 au 5 février prochain, annonce un contenu enrichi pour accompagner toujours plus l’ouverture sur les nouveaux marchés de la décoration, du design et de l’agencement de point de vente.

1 500 C’est le nombre d’agences de communication et d’événementiel qui ont visité C!Print en 2014, soit le profil qui a le plus progressé entre les éditions 1 et 2. Il représentait 13 % du visitorat total.

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NOUVEAUX MARCHÉS, NOUVEAUX VISITEURS En 2015, C!Print et la Plateforme développeront l’ouverture à de nouveaux profils de visiteurs, grâce notamment au partenariat avec le Club Enseigne & Innovation : une visite guidée sera organisée pour les directeurs achats, marketing et travaux des grandes enseignes, adhérentes de ce Club.


ACTUALITÉS ÉVÉNEMENTS 21

Une troisième édition sous le signe de « l’image »

Quel point commun entre un imprimeur, un designer, un enseigniste, ou encore un intégrateur en digital média ? Comment le salon C!Print peut-il rassembler à Lyon pendant 3 jours une communauté professionnelle aussi variée ? Les techniques d’impression, le « print », sont évidemment à la base du concept de l’événement, mais l’organisateur, 656 Groupe, voit aujourd’hui bien au-delà de la communication visuelle imprimée. C’est désormais « l’image » sous toutes ses formes qui fait le lien entre ces métiers. Signe de cette évolution de paradigme, C!Print accueillera l’Image Lab, zone dédiée au cœur de l’espace software qui rassemblera les principaux acteurs dans la gestion de fichiers et le traitement de l’image, autour de workshops sur la gestion de la couleur, la conception 3D, etc.

La Plateforme : mieux répondre aux besoins des prescripteurs et des annonceurs

En 2015, C!Print lance en parallèle la Plateforme « Prestataires Image & Communication ». Ce nouvel événement vient répondre à l’évolution du visitorat de C!Print : « À l’origine, nos visiteurs étaient presque exclusivement des imprimeurs et transformateurs » explique Guillaume Abou, directeur du salon, « puis, on a commencé à accueillir de plus en plus de prescripteurs (décorateurs, designers, agences de communication), et de clients finaux (marques, grands comptes, administrations). Or, il ne suffit pas de présenter les innovations à ces publics, ils ont aussi besoin de prestataires pour les mettre en œuvre ! ». La création de la Plateforme est donc la réponse aux attentes des prescripteurs et annonceurs qui venaient déjà au salon. Tandis que C!Print leur permettra de découvrir les machines, les supports et les techniques, à travers leurs applications, sur la Plateforme, ils pourront rencontrer les prestataires de services pour réaliser leurs projets de communication. Une cinquantaine d’exposants au total, organisés en quatre zones thématiques : Personnalisation (marquage textile et objet) ; Communication XXL (covering, affichage, signalétique, enseigne…) ; Digital Média (écrans, logiciels, contenu) ; et Décoration & Retail design (agencement, PLV, merchandising…). Les salons rempliront pleinement leur rôle de guide auprès des prescripteurs et des clients finaux. L’Union des Annonceurs, partenaire 2015 de C!Print et la Plateforme, proposera à ses membres un parcours de veille et de sourcing bâti sur-mesure.

Nouveau partenariat avec le Club du Digital Média

Intégré au sein de la Plateforme, le Digital média désigne les nouveaux métiers autour de l’écran et de l’image animée qui font évoluer en profondeur la notion même de communication visuelle. Pour faire le point sur les techniques et les solutions, mais aussi favoriser la rencontre de l’offre et de la demande, l’organiseur 656 Groupe a conclu un partenariat avec le Club du Digital Média. Ce Club regroupe tous les acteurs du Digital, depuis les fabricants de matériels jusqu’au régies publicitaires, en passant par les agences de conseil et de création de contenu. Au programme du salon : des conférences thématiques animées par Ooh TV (Digital Media village).

Lancement du Sign Boulevard

C!Print rassemblera des fabricants et distributeurs de solutions pour l’enseigne et la signalétique au sein du Sign Boulevard. S’appuyant en la matière sur l’expertise du Synafel, le salon proposera aussi un programme spécifique d’ateliers et de conférences, notamment sur la réglementation.

L’Atelier créatif du salon

Afin d’accompagner ses exposants dans la démonstration de leurs matériels, C!Print a eu dès son lancement l’idée de mettre en place un Atelier créatif. Situé stratégiquement au centre de salon, il joue un rôle de pôle d’attraction et de démonstration à la fois pédagogique, inspirant et créatif. Sur une nouvelle identité visuelle et scénographique imaginée par Julien Sappa, directeur artistique (cf. son interview dans Visible#9 p.18), toutes les applications des techniques d’impression et de finitions seront mises en scène dans des contextes différents (décoration d’intérieur, univers retail et corporate). De quoi séduire les agenceurs, décorateurs d’intérieur, mais aussi les marques en quête de solutions innovantes pour habiller leurs points de vente par exemple.

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OPINION

MARC AUREL

ÉCLAIRER LES VILLES

AUTREMENT… L’extinction des villes n’est pas la bonne réponse à la loi sur la transition énergétique, car la lumière, c’est tout simplement la vie ! L’enjeu est plutôt de repenser la lumière urbaine… Les JNE (Journées Nationales de la Lumière) organisées à Nantes, en septembre dernier, ont souligné combien l’éclairement actuel des villes est conditionné par la relation voitures-piétons. Un éclairage intensif dont l’uniformité vise à rassurer.

Demain cependant, la ville proposera une nouvelle mobilité urbaine s’appuyant sur une offre plus diversifiée, mix de transports publics collectifs ou individuels, mais aussi de transports doux qui changeront la donne et les besoins d’éclairement.

© Didier Boy de la Tour

Moins de voitures dans les rues… Alors, que deviendront ces espaces auparavant dédiés à la circulation ? Il sera possible de les requalifier afin de les ouvrir à de nouveaux usages, voire d’aménager davantage de voies piétonnes. Dès lors, on pourra concevoir des lumières plus agréables et romantiques, plus économiques et moins techniques. Je fais souvent le parallèle avec Venise, ville sans voiture et volontairement très peu éclairée. Bien sûr l’architecture y est exceptionnelle, mais la démarche est possible ailleurs. Ainsi, la place Graslin à Nantes a été réaménagée avec succès : désormais sans trottoir, les piétons se partagent l’espace avec des bus et des taxis circulant à vitesse réduite. Différentes ambiances lumineuses y cohabitent dont certaines de très faible intensité, introduisant un peu de mystère. ...

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BIO EXPRESS Diplômé des écoles des Beaux Arts et d’Architecture de Marseille, MARC AUREL a fondé avec son épouse, architecte et urbaniste, l’agence Aurel Design Urbain (aureldesignurbain.fr) dont l’ancrage est profondément international. Du détail de l’objet à la conception complète de projets, les dimensions humanistes et fonctionnelles sont au cœur de leur travail. Récompensés pour la création du fauteuil « Beyrouth », Marc Aurel et le céramiste d’art Gérard Borde sont lauréats du prix Liliane Bettencourt « Dialogue 20141 » pour l’intelligence de la main. La fondation Bettencourt leur a également attribué une bourse exceptionnelle pour financer 18 mois de recherche autour de la céramique photo-luminescente. L’agence vient également de remporter une nouvelle mission pour la RATP : le design d’accès aux espaces du métro parisien. 1 Le prix « Dialogue » encourage le croisement entre le savoir-faire de l’artisan d’art et l’imaginaire d’un autre créateur (designer, artiste plasticien, décorateur, architecte…).

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OPINION

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MARC AUREL

Le designer a besoin d’anticiper et d’imaginer aujourd’hui ce dont nous aurons besoin pour les 10 prochaines années. S’il se trompe dans la façon d’éclairer, alors nous repartons mal et pour longtemps ! Repenser un éclairage public cohérent avec les futures pratiques et imaginer de nouveaux usages implique d’être ponctuellement dans l’électrochoc. D’être dans l’expérimentation afin que l’on se rende compte des possibles. Ainsi, avec « Osmose », j’ai conçu en 2013 un abribus « différent ». Cet espace d’attente, installé face à la gare de Lyon, a transformé la perception de l’abribus traditionnel. Un démonstrateur in vivo qui a suscité des réactions jusqu’aux États-Unis ! La vertu de l’exemple, c’est d’amorcer une innovation que les autres peuvent ensuite s’approprier. Par opposition au modèle américain qui tend à privilégier les centres commerciaux aux détriments des espaces publics, je me bats pour que nous conservions un espace de liberté, partagé, accessible et gratuit, fidèle à notre culture latine. La ville est tissée d’une multitude de lieux différents qui réclament un traitement plus subtil de leur aménagement et de leur éclairement, au cas par cas.

© Didier Boy de la Tour

Le mobilier comme l’éclairage urbain possèdent un pouvoir de médiation avec la ville. Ils structurent l’espace, façonnent des ambiances, font que les usagers se sentent bien. Cette échelle de l’objet, de l’humain, les designers la maîtrisent bien. Aujourd’hui, ils possèdent en plus de nouveaux outils qui démultiplient les possibles.

Avec « Anello », luminaire piétonnier édité par iGuzzini, Marc Aurel met en œuvre la technologie LED en travaillant sur son intégration dans le produit et en créant un effet de contraste par une mise en lumière douce de la périphérie de l’anneau. Bas, à l’échelle du piéton, il produit une lumière douce proche de l’univers domestique pour accompagner l’aménagement des places et placettes de la ville. Prix Miaw "Éclairage Urbain", Janus de la Cité 2013, mention éco design.

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Avec la LED par exemple, nous disposons d’une technique de pointe qui permet d’éclairer à 360°, comme si l’ampoule d’antan était fragmentée. Cela nous donne la liberté de composer grâce à la lumière, une infinité de mises en scène de la ville, en variant son orientation, en modulant sa couleur, en graduant son intensité… L’opportunité d’envisager de nouveaux procédés pour de nouveaux usages, d’éclairer mieux en consommant moins, autrement dit, d’éclairer juste. Mais si la LED est arrivée à point nommé, elle ne constitue cependant pas la seule solution. Je travaille actuellement sur la céramique car elle peut être… photo-luminescente ! En restituant la nuit la lumière emmagasinée le jour, cette matière non électrique permet de fabriquer avec une grande liberté de formes et d’implantation, des éléments de décor pour la ville : bancs, mâts, abris... Autant de points de ponctuation lumineux, doux, économiques et que l’on peut installer où l’on veut, puisque sans câblage. Lorsque les autres lumières de la ville telles les enseignes et les vitrines s’éteignent, ils pourront prendre le relais et dessiner un nouveau paysage nocturne, balisage rassuPropos recueillis par L. BdC rant et poétique.”



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Pierre Lescure

" Marques et Pubs cultes – Années 1940-1960 " , modernes pour toujours !

Dans le livre qui vient de paraître aux éditions de La Martinière, Pierre Lescure fait mentir Charles Aznavour lorsqu’il chante : “ Je vous parle d’un temps Que les moins de vingt ans Ne peuvent pas connaître ”. Certes, ce sont nos parents, voire nos grands-parents qui ont vu naître la plupart des marques réunies dans ces pages… pourtant nos enfants les connaissent aussi ! Par quels mécanismes sont-elles devenues cultes et peuventelles encore nous apprendre quelque chose ?

Visible : Spécialiste des médias, amoureux des images et des arts, dans vos aventures professionnelles vous êtes toujours en prise directe avec le présent, souvent même en avance. Alors, pourquoi êtes-vous à ce point attiré par l’époque des 30 Glorieuses ? Pierre Lescure : Les années 40-60 sont tout à la fois une arrivée, un virage et un redémarrage. La France en a fini de l’Occupation et doit tout rebâtir, animée d’une vraie volonté politique de relancer la petite et moyenne industries. Tout change. Le pays passe des restrictions à une honnête santé économique pour déboucher sur la consommation, la dynamique et même la fantaisie qui l’accompagne. En écrivant ce livre, je me suis replongé avec passion dans les documents de l’époque, et je me suis rappelé… Entre 7 et 12 ans, l’une de mes plus grandes joies était de me rendre avec ma grand-mère, directrice d’école publique, coquette et consommatrice avisée, à la Foire de Paris. C’était un lieu bouillonnant, plein d’objets intéressants, porteurs d’avenir et de créativité. En voyant robots et moulins à légumes électriques, je me disais que décidemment, ça devenait facile de faire les endives au jambon le soir ! Un peu plus tard, lorsque j’allais rejoindre mon père journaliste à l’Humanité, je me baladais sur les Grands Boulevards où j’observais les camelots vendre vaisselle, linge de maison et autres accessoires au rythme effréné de leurs boniments. Je ne le savais pas, mais il y avait là, embryonnaires, toutes les ficelles du marketing de demain. J’assistais à une forme de commerce inventif, gai, exubérant. Vous comprenez pourquoi, pour rien au monde, je n’aurais manqué le rendez-vous du salon des arts ménagers et de la Foire de Paris avec ma grand-mère ! ...

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RENCONTRE

© Jean-Philippe Bartel France Télévisions/SIPA

BIO EXPRESS

La carrière de PIERRE LESCURE, journaliste, spécialiste des médias, est aussi riche que diversifiée. D’abord reporter et animateur de radio, il se tourne en 1972 vers la télévision, en tant que présentateur du journal de la nuit puis du 20h pour la 2ème chaîne de l’ORTF. En 1981, il crée « Les Enfants du Rock » puis dirige la rédaction d’Antenne 2. En 1983, il participe au lancement de Canal + avant de devenir quelques années plus tard pdg du groupe Canal +. Parallèlement, il anime des émissions de télévision. Producteur et directeur du théâtre Marigny depuis 2008. Pierre Lescure a rejoint l’émission « C à vous », sur France 5, en septembre 2014 et vient d’être nommé président du festival de Cannes.

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" Marques et Pubs cultes – Années 1940-1960 " modernes pour toujours !

Pierre Lescure Dans le voyage où nous entraîne votre livre, les marques et leur communication transpirent de modernité. Qu’avaient-elles compris ? Vous me dites modernité et moi, tout de suite, je pense Raymond Lœwy1 ! Nœud papillon, cheveux gominés, c’est un personnage tellement romanesque. Né en France, il a mené sa carrière aux Etats-Unis avant de mourir ruiné, à Monaco. Mais surtout, dès les années 30, il a révolutionné le marketing, le design et le packaging des objets du quotidien, avec l’idée que même les gens modestes avaient le droit à une part de beau. Avec d’autres, il a redessiné frigidaire, autocars, locomotives… introduisant partout les lignes courbes. Point d’orgue, en 1939, la Foire Internationale de New York a été l’une des Expositions Universelles les plus extraordinaires avec pour thème : « Le monde de demain ». Design et graphisme y ont triomphé, redessinant notre quotidien avec une créativité ludique et réjouissante. Ce qui frappe justement à travers les success stories que vous rapportez, c’est le rôle déterminant tenu, non seulement pas les fondateurs des marques, mais aussi par les graphistes et les affichistes… À cette époque, les affichistes français sont totalement dédiés à l’objet vendu. Ils en réalisent tout à la fois la communication, le marketing et s’emploient même à donner les explications pratiques. Raymond Savignac, Bernard Villemot, Hervé Morvan, Jean Carlu, René Gruau, Cappiello et bien d’autres sortent pour la plupart d’écoles d’art. Ils excellent dans le dessin, la colorisation et comme ils maîtrisent aussi le sens des objets, ils ont un rôle quasi fondateur. Ces hommes orchestres composaient jusqu’aux slogans publicitaires ! Accélérateurs dans tous les domaines, ils ont littéralement ouvert la voie à tous les métiers de la communication. Cette proximité entre annonceurs et graphistes est inimaginable à présent ? Effectivement, parce que le travail s’est considérablement segmenté. Les enjeux sont plus complexes, notamment avec l’obligation de faire du « glocal », compromis entre marketings global et local. Il faut aussi décliner la communication sur des supports toujours plus nombreux. Prenez l’exemple de Savignac lorsqu’il imagine un migraineux dont le cerveau est traversé par un embouteillage de voitures. Pour le soulager ? « Vite, Aspro ». Le minimalisme du slogan serait probablement bien difficile à traduire à la TV, sur le Net, en presse, en affichage… C’est Le moment où le créatif a eu un soupçon de suprématie sur le marketing. Une période pionnière qui a permis l’expression de tous les talents... avec, il est vrai, nettement moins de marques en concurrence. Bien sûr, nous n’avons retenu que le meilleur des slogans de l’époque. Comment se fait-il que les « Dubo, Dubon, Dubonnet », « André, le chausseur sachant chausser », « Un coup de barre, Mars et ça repart », aient à ce point marqué la mémoire collective ? La réception de ces messages était exceptionnelle. Dessinés, écrits, imprimés, placardés dans les villes souvent sur des murs entiers, puis lus, mis en musique à la radio et enfin repris sous forme de réclames à la télévision… Ces slogans étaient percutants mais aussi omniprésents dans le quotidien des gens, relayés jusque sur le moindre packaging de produits alimentaires ou de beauté. L’ensemble de cette communication était le symbole exubérant d’une époque qui ne connaissait pas le chômage. Dans la classe moyenne et plutôt aisée à laquelle appartenait ma famille, chaque année on gagnait un peu plus que la précédente. La publicité était portée par ce bouillonnement et le salon des arts ménagers constituait le bouquet annuel où chacun rivalisait d’inventivité. ...

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" Marques et Pubs cultes – Années 1940-1960 " modernes pour toujours !

Pierre Lescure

Cette nécessité d’être créatif pour se démarquer, vous l’avez vous-même rencontrée à plusieurs reprises dans votre carrière ? Dans ma vie professionnelle, la période la plus merveilleuse a été la page blanche de Canal ! On me dit souvent : « Avec Canal, vous avez révolutionné la télévision ». Ce à quoi je réponds : heureusement que nous avons apporté quelque chose car en définitive, nous n’étions « que » la 4ème chaîne ! Avec leur multiplication, cela devient de plus en plus difficile. Et lorsque les gens déplorent la qualité très inégale des émissions, je leur fais remarquer que la TV, c’est tous les jours et que l’on ne peut pas faire du Molière tous les jours ! La multiplication des marques, le développement de la société de consommation, n’est-ce pas ce qui a obligé la création d’identités immédiatement reconnaissables ? Les entreprises d’avant guerre ont du, en effet, retravailler leurs sigles. Quant aux nouvelles marques, elles ont mis toute leur énergie dans la création de leur logo. Pour ma part, j’ai toujours eu la religion du logo ! Un logo, c’est une histoire, c’est un sceau. Regardez, Raymond Loewy, A.M Cassandre et leurs collègues, ils travaillaient les logos de LU, de Lucky Strike, de Bic ou de SEB pour durer. Il est frappant de remarquer que, dans l’histoire économique des marques, lorsque les dirigeants bougent trop souvent leurs logos, c’est qu’ils n’ont plus d’idée. Cela revient à changer le papier cadeau sans rien proposer de nouveau à l’intérieur. Neuf fois sur 10, les identités visuelles les plus fortes sont simples, sobres, élégantes. Bien pensées, bien dessinées, elles deviennent chaque année plus signifiantes. Avec Etienne Robial, nous avons créé le logo de Canal + en nous référant à celui de CBS. Trois lettres posées dans un œil. Un logo inchangé depuis 1932, juste accompagné par une voix qui, jusqu’à aujourd’hui annonce : « This is CBS ». À vous écouter, il semble qu’un logo soit sacré ! Il constitue un socle, une adresse. Dans l’une des rares notes que j’ai faite à mes jeunes chefs de services, je leur ai demandé de ne pas jouer avec le logo de la chaîne. Ils pouvaient s’amuser tant qu’ils voulaient avec le nom de leurs émissions mais pas avec le logo de Canal. Qu’il s’agisse de faire évoluer un logo ou de le créer, je pense qu’il ne devrait pas y avoir de consultation stratégique sans que designers ou graphistes soient présents. Ils doivent être impliqués dans la genèse des projets. En les associant trop tard à la réflexion, on arrive à des choses bricolées et l’on risque de rater les fondations. Pensez-vous qu’à l’heure de l’Internet et du numérique les professionnels qui ont bâti les 30 Glorieuses ont encore des choses à nous dire ? Entre l’évolution des supports de communication traditionnels et le Net, Twitter, Facebook, Youtube qui nous plongent dans l’instantanéité, nous sommes sollicités chaque jour par des centaines d’images, de couleurs, de graphismes différents. Les messages diffusés s’en trouvent atomisés. Mao disait une chose, sans doute valable en politique mais sûrement en communication : « La simplicité est révolutionnaire ». Ces gens qui ont installé les marques, la petite et moyenne industrie avaient touché la communication « à l’os ». C’est encore plus vrai aujourd’hui où tout est plus compliqué : il faut tendre vers Propos recueillis par L. BdC cette simplicité qui reste révolutionnaire.

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" Vous me dites modernité et moi, tout de suite, je pense Raymond Lœwy ! " Designer industriel et graphiste francoaméricain, RAYMOND LŒWY a révolutionné le design industriel, introduisant l’idée qu’un objet doit non seulement « marcher » mais aussi être beau. Auteur en 1953 de : « La laideur se vend mal ».



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À LA UNE

BILLET D’HUMEUR

LUXE ET FRÉDÉRIC TISSEYRE décorateur et consultant SOPHISTICATION #1 : EXCLUSIF ET SECRET, LE WHITE AU CŒUR DES PUCES DE ST OUEN (93), À LA FOIS CONCEPT-STORE ET GALERIE D’ART IMAGINÉ PAR VIOLAINE CARRÈRE SA DIRECTRICE ARTISTIQUE PROPOSE ŒUVRES ET OBJETS BLANCS DANS UN DÉCOR… BLANC.

PAR JEAN-GABRIEL CAUSSE

À BOULET ROUGE SUR LE BLANC

Mme Angot est opticienne. Elle veut repeindre sa boutique. Elle aime bien le bleu parce que parait-il, ça agrandit. Elle hésite aussi avec le Orange et le Vert qui sont ses couleurs préférées. Quel choix faire ? Finalement comme beaucoup de commerçants, elle n’ose pas et opte pour du blanc en se disant : « Au moins je ne fais pas de faute ».

MAUVAISE PIOCHE…

© Violaine Carrère

Et bien, elle se trompe, le blanc est généralement le choix de couleurs de murs le moins pertinent qui soit pour un commerce. Les études le prouvent. Pourquoi ? Parce que le blanc n’est pas une couleur relaxante comme peuvent l’être les couleurs froides. Le blanc ne pousse donc pas les consommateurs à prendre leur temps dans leur expérience d’achat. À essayer de nombreuses montures, par exemple chez un opticien, jusqu’à trouver celle qui leur convient. Or, on sait tous que

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plus un consommateur prend son temps, plus le panier moyen augmente. Le blanc n’est pas non plus une couleur activante comme le sont les couleurs chaudes. Ces dernières poussent aux achats spontanés (une paire de lunettes de soleil en plus !) et donnent le sentiment que le personnel et le point de vente sont… chaleureux. D’une manière générale, le blanc n’incite donc pas à l’achat.

À MOINS QUE…

Il y a des exceptions comme les marques de textile très mode. Alors là oui, le blanc est tendance. C’est le cas depuis exactement 1926, lorsque Coco Chanel a créé sa petite robe noire, baptisée la Ford T en référence aux voitures noires d’Henri Ford. Et cette petite robe, Mademoiselle Chanel l’a toujours présentée dans un environnement chromatique blanc, au même titre que le logo de Chanel est noir sur fond blanc. Il est devenu tendance d’oublier la couleur. La plupart des grands créateurs ont suivi le mouvement. Les enseignes qui veulent plus ou moins faire croire qu’elles font partie du même sérail blanchissent aussi leurs murs. Les Maje, Sandro, Kooples, Bash, Zadig&Voltaire en passant par les mastodontes H&M et Zara ne jurent que par les murs couleurs neige. Et elles font bien. Le blanc des murs donne le sentiment aux fashion victim qu’elles entrent dans une boutique très mode


© Pierre Monetta

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LUXE ET SOPHISTICATION #2 : BLANC CHOISI POUR CET ÉCRIN LUXUEUX DU CHEF MULTI-ÉTOILÉ ALAIN DUCASSE. LE RESTAURANT DU PLAZA ATHÉNÉE (PARIS 8ÈME) SIGNÉ JOUIN-MANKU DÉCLINE LE BLANC À TRAVERS LE STUCK DE L’ACOVE, LE CUIR DES SIÈGES, LE TABOURET « ONE SHOT » IMPRIMÉ EN 3D… UNE BLANCHEUR QUI SE REFLÈTE À L’INFINI DANS L’INOX POLY MIROIR ET LE CRISTAL DES LUSTRES BACCARAT. L’autre secteur commercial où le blanc s’avère un bon choix, c’est le domaine de l’hygiène. Une pharmacie ou un laboratoire médical inspirent confiance avec leurs murs assortis aux blouses immaculées du personnel médical. Une cuisine visible depuis la salle d’un restaurant paraitra également plus propre.

VIVENT LES COULEURS

La plupart des autres secteurs d’activité gagneraient à se parer de couleurs fortes sur leurs points de vente pour paraître plus chaleureux, plus relaxants ou plus originaux. L’argument classique qu’opposent les défenseurs du mur blanc, c’est : « J’ai déjà assez de couleurs dans mes produits pour ne pas avoir à en rajouter… ». Pourtant, une dominante chromatique forte prend le pas sur les autres couleurs et crée une unité. Il n’y a qu’à voir des marques comme Antoine & Lili pour comprendre que le Rose peut mettre en valeur les couleurs bariolées de toutes leurs collections de textile. Il n’y a qu’à voir Monoprix qui présente ses fruits et légumes sur fond vert pour en faire ressortir les couleurs et créer de l’appétence. Il n’y a qu’à voir les boutiques Campers et leurs murs rouges pour comprendre que la couleur donne, en plus, une vraie personnalité aux enseignes. Pour revenir au monde de l’optique, on ne peut que souligner le succès d’Afflelou avec sa dominante chromatique parme… Alors oublions le blanc sur nos murs ? Non, si on l’utilise en couleur de soutien, par exemple 3 murs blancs et un mur de couleur forte. À vos pinceaux...

JEAN-GABRIEL CAUSSE a d'abord été créatif publicitaire avant de devenir designer couleurs et de fonder son agence Colors & Design. En France et à l'étranger, iI conseille les marques dans des domaines aussi variés que le textile, l'automobile, le packaging, l'aménagement retail, etc. Paru en mai dernier et déjà traduit en 10 langues, son ouvrage fait la somme des études universitaires et scientifiques récentes à propos de l'influence des couleurs sur nos perceptions et nos comportements. "L'étonnant pouvoir des couleurs", Éditions du Palio, 189 p.

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Dossier réalisé par Lorraine Bôle du Chaumont

La communication sous le prisme de la lumière Elle éclaire le monde et le rend visible. Dans toutes nos activités, que ferions-nous désormais sans la lumière artificielle ? Les acteurs de la communication visuelle n’échappent pas à son irrésistible pouvoir d’attraction. Mieux, ils s’en emparent pour valoriser leurs disciplines respectives. Chacun poursuit son objectif : donner à voir ou être vu. Reste à éclairer juste…

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SPIRALE LUMINEUSE Au cœur de la Bibliothèque universitaire Chevreul à Lyon, l’escalier relie les niveaux dédiés aux 4 disciplines. Invisibles car fixés sous la volée de marches, des néons colorés de 12 cm permettent un éclairage indirect de la cage d’escalier. C’est l’angle de vue qui, au fil de la progression, change la perception des couleurs en composant une nouvelle palette. Projet TVAA Architecture et conception lumière François Migeon.

1925, André Citroën fait installer sur la Tour Eiffel une gigantesque publicité lumineuse pour sa marque. Pas moins de 250 000 ampoules en 6 couleurs figurent 9 tableaux, dont le dernier dessine en lettrage Art déco le nom « Citroën ». Une communication vue à 40 kms alentour sur 3 faces et qui restera visible jusqu’en… 1936 ! Communicant visionnaire, le constructeur automobile a placé la barre très haut et pour longtemps… Près d’un siècle plus tard, un tel projet serait bien sûr interdit. Pour autant, plus que jamais la lumière demeure l’alliée et le faire-valoir de tous nos métiers. Pas un édifice, pas un cm2 imprimé, pas un restaurant ou une boutique ne peuvent aujourd’hui faire l’impasse sur leur éclairage puisqu’il en conditionne la perception. Un phénomène incontournable au point que l’Unesco a déclaré 2015 « Année internationale de la lumière », conscient que ses nombreuses applications ont révolutionné la société par le biais de la médecine, du divertissement, des arts, de la culture et bien entendu, des communications.

Les effets de la fée électricité " La lumière artificielle est une invention de l’homme qui a ouvert un champ immense d’interprétation, d’exploration et de création. "

« Arrivé pour la première fois à Venise de nuit, j’ai été pris par le charme de son environnement nocturne. Au matin, j’ai découvert presque une autre ville. Un déclic qui m’a fait comprendre le pouvoir de la lumière. Sa capacité à effacer certaines choses, à en révéler d’autres », se souvient François Migeon, artiste plasticien et concepteur lumière. Depuis, il emprunte sa baguette à la fée électricité pour mettre en lumière bâtiments, commerces et musées, conscient d’être en capacité de changer la réalité. « Comme son nom l’indique, la lumière ‘artificielle’ est une forme de manipulation. À quoi bon éclairer un lieu de nuit pour imiter le jour ? Autant en offrir une autre lecture, tout en le respectant. C’est tout l’intérêt de nos métiers : créer une réalité inventée. »

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FRANÇOIS MIGEON, concepteur lumière, agence 8’18’’

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Cette capacité à transformer le regard, François Migeon l’exerce notamment, depuis 20 ans, en toute complicité avec Thierry Van de Wyngaert, architecte dplg, co-fondateur avec Véronique Feigel de l’agence TVAA architecture. Parmi les réalisations à leur actif, on compte l’éclairage de lieux mal aimés comme la tour Perret, édifiée dans les années 50 à Amiens et la tour parisienne Zamansky, typique des années 70 - appelée aussi tour Jussieu-. Conjugués, le geste architectural et la mise en lumière ont opéré de véritables métamorphoses. Ensemble, ils ont surélevé la première et l’ont dotée d’un sablier en verre actif1, au cœur duquel palpite un carillon de lumière qui varie au fil des heures. Dans la tour Jussieu, l’architecte a choisi de modifier radicalement la distribution intérieure et de désaxer la circulation pour gagner de l’espace et faire entrer la lumière naturelle. De nouveaux volumes que le concepteur lumière a éclairés grâce à des tubes fluorescents équipés de filtres teintés. Résultat, la tour offre un dégradé coloré « en torsion » sur trois de ses faces et un grand rectangle de lumière sur sa quatrième. Aujourd’hui, la tour Perret est devenue pour la ville un emblème identitaire dont les Amiénois sont fiers et celle de Jussieu, un repère nocturne féérique qui a gommé l’ancienne image négative.

© Xavier Testelin

La Tour Jussieu réinventée par la lumière.

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" L'architecture, c'est construire des abris de lumière dans des paysages incertains. " THIERRY VAN DE WYNGAERT, co-fondateur de l’agence TVAA

L’architecture lue par la lumière Citant Le Corbusier, Thierry Van de Wyngaert rappelle : « L’architecture est le jeu savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière2. Qu’elle soit naturelle ou artificielle, l’architecte travaille donc la lumière comme une matière puisqu’elle donne son sens à ce qu’il construit. Dès le 1er croquis, nous devons y penser, autant vis-à-vis de ceux qui regardent le bâtiment de l’extérieur qu’envers ceux qui y vivent. » Un ouvrage récemment paru3 rassemble les réalisations de TVAA et témoigne de cette attention aigue à la lumière développée par l’agence. Son titre est déjà un programme : « Construire des abris de lumière pour jalonner des paysages incertains ». Matière pour les architectes, pour les donneurs d’ordre, la lumière devient élément de communication à part entière. « Ils souhaitent de plus en plus savoir comment leur bâtiment sera vu de nuit. Connaître l’effet qu’il produira, complète François Migeon. Le poste éclairage est donc désormais prévu d’emblée dans environ 60 % des projets ». Cet intérêt accru pour la lumière, Marc Dölger, cofondateur de l’agence de design et d’architecture Outsign, le date de la fin des années 80, avec les premières mises en lumières majeures comme celles de Yann Kersalé à St Nazaire puis à Cherbourg. « D’utilitaire, la lumière est alors devenue inspirationnelle. On a compris qu’en façade, elle pouvait révéler l’architecture, caractériser le bâti. Mais il a encore fallu attendre avant de l’utiliser à l’intérieur, comme un élément identitaire fort, un facteur de bien-être et un levier commercial. »

" Désormais modulable, la lumière est une fantastique matière à modeler. Cet outil permet de dessiner les espaces, de traduire des humeurs, de générer des sensations… " MARC DÖLGER, dg de Outsign


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Complément circonstanciel de lieux Même pour des critères sécuritaires, raisonner en termes de lux au sol ne suffit pas. Ce serait envisager l’éclairage seulement du point de vue de l’ingénieur. « Or mettre en lumière, c’est un peu comme utiliser un véhicule à 2 roues. L’une est technique, l’autre esthétique. Les deux doivent avancer ensemble. C’est ce qui fait la complexité mais aussi le sel de notre métier », explique Lisa Ishii Akari, conceptrice lumière japonaise. Formée à la fois au Japon et en France, c’est chez nous que la jeune femme dit avoir trouvé la méthodologie la plus avancée, riche d’une touche artistique que l’on ne retrouve pas ailleurs. Elle fait partie de ceux qui ne se limitent pas à un seul terrain de jeux, et qui choisissent de s’attaquer à l’éclairage événementiel, patrimonial, muséal - on lui doit la mise en lumière extérieure du Centre Pompidou de Metz - ou commercial. Unique, chaque activité, chaque espace réclame un traitement différent. Au sein d’un même lieu, il faut aussi diversifier les types de sources pour éviter l’erreur d’un éclairage uniforme. « La lumière n’est pas qu’un résultat, résume Marc Dölger. On a par exemple constaté que, malgré une efficacité d’éclairement, l’effacement total des sources lumineuses encastrées et dissimulées pouvait générer un certain malaise : manque de repères, uniformisation des espaces, etc. Au-delà d’un service rendu par la lumière, la tendance est donc plutôt à créer des ambiances. À travailler l’éclairement comme une mélodie lumineuse adaptée à chaque lieu, avec une intention précise, et en utilisant une palette de produits qui ne cesse de s’élargir et de se perfectionner. » C’est ce que l’agence Outsign s’est notamment employée à faire lors de la rénovation du centre commercial Italie 2, n’hésitant pas à ponctuer le mall d’éléments lumineux additionnels décoratifs – abats jour géants - ou intelligents – un lustre monumental « tamagotchi » dont la programmation lumineuse varie au gré de scenarii -.

De nombreuses études ont montré l’intérêt d’adapter la lumière à chaque lieu, à chaque usage. La plus récente4, menée en Angleterre sur un échantillon de 1 500 personnes, a révélé que 29 % des Britanniques ont déjà quitté un restaurant à cause d’un mauvais éclairage. 17 % parce qu’il était trop fort et 12 % parce qu’il ne l’était pas assez. Selon les auteurs de l’étude, le succès de la restauration reposerait sur : le prix, la marque et l’expérience. Participant de l’expérience, l’éclairage serait crucial et améliorerait aussi le rapport à la nourriture et à sa qualité. Il en va de même dans les magasins où l’éclairage est susceptible d’influencer le taux des ventes, notamment en créant une ambiance agréable car un client qui reste 5 mn de plus dans un point de vente, c’est augmenter de 70 % les chances qu’il consomme.

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© Luc Boegly

Lustre monumental et abats jour XL, en parcourant les allées du centre commercial Italie 2 (Paris 13ème), les visiteurs changent d’ambiances lumineuses.

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© TVAA, C. Bourgeois photographe

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Université de Strasbourg. Entre verre et métal, la façade filtre, découpe et colore la lumière naturelle à la façon d’un tableau de Mondrian

Complément circonstanciel de temps Sensibilisés au développement durable, à la maîtrise des coûts énergétiques et aux bienfaits de la lumière naturelle sur l’organisme, maîtres d’ouvrage et architectes veillent davantage qu’avant à faire entrer la lumière du jour dans les lieux recevant du public : bibliothèques, hôpitaux, gymnases, etc. Encore faut-il prendre en compte l’impact de l’ensoleillement et être en mesure de le maîtriser en termes d’apport comme de déperdition énergétique, en fonction des saisons, etc. Une problématique à part entière… Quoiqu’il en soit, l’amplitude des activités humaines tend à s’étirer plus tard dans la nuit et plus tôt le matin. Ce rythme implique l’augmentation de la durée d’usage de la lumière artificielle. Elle peut cependant prendre des formes et adopter des intensités différentes selon les moments de la journée ou le type d’activités. Autant de facteurs qui incitent à adapter les équipements, comme les enseignes dotées de détecteurs de luminosité ambiante et de variateurs ou encore les centres commerciaux dont, comme à Parly 2, l’éclairage varie depuis son ouverture jusqu’à sa fermeture. Des recherches sont également menées pour développer des matériaux innovants, capables de restituer de la lumière sans être forcément éclairants, comme la céramique photo-luminescente actuellement à l’étude. (Cf. Opinion Marc Aurel p. 22)

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" La fonction d’une enseigne est d’être vue. Notre rôle consiste à éclairer juste. Ni trop, ni trop peu afin d’assurer une bonne visibilité. " MICHAËL MASSOT, Yaki


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" Grâce à la mise en lumière de sa bâche, Audi a réellement doublé son temps de visibilité aux 24h du Mans. " MARC-ANTOINE LENGAIGNE, dg de Publi24

De nuit, ajoutée de façon pertinente, avec une histoire à raconter, la lumière est un redoutable démultiplicateur d’impact visuel. La preuve… Depuis plusieurs années, l’entreprise mancelle Publi24, réalise les bâches des tribunes et la signalétique de Audi sur les 24 heures du Mans. Lors de l’édition 2014, le constructeur a souhaité accroitre l’efficacité de sa communication et illustrer la nouvelle technologie des phares de ses véhicules, le laser LED. En étroite collaboration avec YAKILIGHT®, fournisseur de solutions d’éclairage LEDs, les 210m2 de surface ont été mis en lumière grâce à 3 projecteurs. « Contrairement aux idées reçues, souligne Michaël Massot, General Manager de YAKILIGHT®, l’important pour être bien vu n’est pas de saturer en éclairant au maximum, mais plutôt de bien doser la quantité de lux émis afin d’obtenir le niveau d’éclairage le plus uniforme possible. » Pour accentuer l’illusion et matérialiser l’effet produit par ces nouveaux phares,

Publi24 a développé, en lien avec le bureau d’études de Audi, un dispositif de 494 diodes positionné à l’arrière du support imprimé, exactement à l’aplomb des phares. « Cette bâche pvc étant semi opaque, nous avons du booster l’intensité des diodes et la concentrer sur la zone à éclairer », détaille Yvan Drouard, responsable technique chez Publi24. Située dans une zone assez sombre, dans l’alignement de 8 autres tribunes non éclairées, l’installation focalisait les regards. « Grâce à cette mise en lumière, Audi a tout simplement doublé son temps de visibilité sur le circuit, son image restant présente 24h sur 24 », constate Marc-Antoine Lengaigne, directeur de l’entreprise.

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Plus vrai que nature, éclairé par 3 projecteurs LEDs de 200 W, le véhicule Audi semble jaillir hors de la bâche, braquant sur les spectateurs les 494 diodes dissimulées au niveau des phares. Côté technique : Toile Frontlit Standard Impression en 360 dpi, par BS2i à Honfleur. Projecteurs Larvik 200 W 85 x 135° AC90-305V 5000 K Diodes Easy led II Focale réf :E230 F et 2 alimentations 12V/100 W de marque Tridonic.

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UN SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS QUI S’EXPORTE JUSQU’À DUBAÏ La conception lumière française est probablement l’une des plus aboutie au monde. Des événements tels que la « Fête des lumières » de Lyon contribuent à sa notoriété. Pour preuve, Dubaï a choisi Jean-François Zurawick, - directeur des événements à la mairie de Lyon - comme directeur artistique pour organiser en mars dernier son 1er « Dubaï Festival of Lights » et inviter pour l’occasion plusieurs concepteurs français. JÉRÔME TOQ’R était de ceux là. Ses créations sont révélatrices de la dimension artistique qui séduit tant à l’international. « Peintre qui a envie de faire peindre les autres », Jérôme Toq’R utilise avant tout le spectre lumineux pour élargir le spectre des émotions. « Il ne s’agit pas d’éclairer pour éclairer, explique-t-il, mais pour soutenir une intention, raconter une histoire. Ainsi, j’utilise le rétro-éclairage pour révéler la superposition des coups de pinceaux de tous ceux que je fais participer à mon processus créatif. » À la manière d’un vitrail, l’œuvre acquière une dimension poétique et colorée supplémentaire, liée à l’atmosphère particulière de la nuit et à la magie de la lumière, souvenir des veilleuses rassurantes de notre enfance. « Lorsque l’on est dans l’espace public, il y a un juste équilibre à trouver entre les lumières de la ville et l’éclairement artistique des œuvres qui doit participer à magnifier la ville sans créer de pollution lumineuse. » Aujourd’hui, Jérôme Toq’R utilise le fluo compact pour rétro-éclairer ses créations. Un choix guidé par la simplicité d’installation de cette solution peu énergivore et par son excellent rendu des couleurs. « Si demain je change pour la LED, ce sera pour introduire davantage d’interactivité afin que le public fasse varier les couleurs des œuvres par un jeu de détection tactile ou sonore. » La promesse d’encore plus d’émotions… A Dubaï, au pied de « Burj Kalifa », tour la plus haute du monde, les sphères « Métamorphosis » symbolisent la nature. Complémentaires de l’environnement plutôt qu’en opposition.

ECRIRE ET DESSINER DANS L’ESPACE AVEC LE PIXELSTICK Connaissez-vous le Pixelstick ? Cette technique, inédite en communication, mise au point par une start-up new-yorkaise, vient d’être employée pour la 1ère fois en France. Care, agence de communications digitales spécialisée dans les stratégies de marques a utilisé des prototypes de Pixelsticks pour réaliser un film spectaculaire valorisant la nouvelle signature lumineuse de la DS 3 - nouveau design et projecteurs Xenon Full LED-.

PIXELSTICK PAR LE MENU

Il s’agit d’une sorte de « bâton » qui projette des images ou des textes réalisés à partir de Photoshop - ou d’un logiciel équivalent-. Il est constitué d’une barre de LEDs commandées par ordinateur. L’ordinateur décompose les lignes d’un fichier photos pour les afficher une par une pendant le déplacement de l’objet dans l’espace, photographié en pose lente. La lecture de ce fichier photos par le Pixelstick permet soit d’afficher une image semi transparente dans un espace photographié, soit simplement d’y créer des rayons de lumières colorées. Son utilisation nécessite un appareil photo disposant du mode manuel (vitesse – sensibilité – ouverture) et d’un trépied. La réalisation du Pixelstick démultiplie la créativité en matière de light painting. De nombreux effets visuels avant uniquement obtenus en post production sont maintenant accessibles directement à la prise de vue. Lien Making-of de la vidéo de Care pour comprendre le fonctionnement d’un Pixelstick

http://youtu.be/XMxykBA7A0s

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On l’aura compris, aujourd’hui, la lumière est plastique. Chaque lieu possède ses spécificités et réclame une solution conçue sur-mesure par des hommes et des femmes dont c’est le métier. Enseignistes, éclairagistes, designers, fabricants, intégrateurs peuvent, selon les projets, intervenir seuls ou, pour assurer une intervention optimisée, s’appuyer sur le savoir-faire de concepteurs lumières à même de gérer les chantiers dans toute leur complexité. À chaque étape, du projet rêvé à sa matérialisation, il s’agit d’identifier la bonne source lumineuse, le matériel le plus fiable, etc. Mais au final, c’est bien souvent la méthode de mise en œuvre, l’astuce et l’imagination qui donneront sa valeur ajoutée au projet. Un exemple parmi des milliers… En 2013, dans le sillage de la rénovation du centre Beaugrenelle, Gaumont-Pathé a, pour la première fois, confié son identité visuelle et son architecture à un designer. Ora-ïto, choisi pour ce projet a utilisé la lumière pour dramatiser chaque espace. Des grandes baies vitrées de l’entrée, en passant par les écrans digitaux qui remplacent les affiches et jusqu’à la sous-face illuminée du vertigineux escalator… la lumière fait son show. Point d’orgue, juste avant de pénétrer dans les salles obscures : une sculpture murale, monumentale et lumineuse ! À la croisée de la communication et de la création artistique « ce mur de LEDs en 3D vise à produire une douce respiration lumineuse en jouant avec la lumière de manière cinétique, décrit Bettyna Zadeh, en charge du projet pour Ora-ïto Studio. À terme, l’idée est d’être encore plus communicant, de proposer des scénarii plus élaborés et de diffuser des messages ou des images via ces gros « pixels » lumineux et colorés. » Derrière la magie de ce mur, une addition de savoir-faire dont celui de FlexLedLight®. Cette entreprise parisienne a commencé son activité en créant produits et vêtements utilisant des LEDs pour des événements publicitaires ou événementiels. En s’adaptant à l’évolution de cette technologie, elle est aujourd’hui en mesure d’accompagner et de conseiller décorateurs, architectes, agences de communications et installateurs. « C’est dans notre atelier d’électronique qu’ont été préparés les 5 400 tubes qui constituent cette sculpture, et qu’il a fallu trouver des astuces pour faire coïncider rêve du designer et réalité technique, raconte Pierre Edelman directeur marketing et commercial de FlexLedLight. La dimension de ces tubes de PMMA transparent varie de 5 à 20 cm. Afin d’augmenter les possibilités d’effets lumineux, nous avons imaginé de peindre l’intérieur. Avec du blanc, cela permet de réfléchir la lumière et de gagner en intensité. Avec du gris, d’opacifier une partie afin de descendre à des sections lumineuses de seulement 1 cm. On obtient ainsi plus de « notes » pour créer une partition plus variée. »

© Veronese

L’art et les manières

" La lumière elle-même devient porteuse de messages. Notre mission est de la domestiquer afin de la rendre communicante. " PIERRE EDELMAN, FlexLedLight

Monumentale, la sculpture de LEDs créée par Ora-ïto fait le lien entre les étages du cinéma Pathé Beaugrenelle. Une respiration lumineuse qui, dans l’avenir, pourrait diffuser des images.

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Le digital : lumineux par nature, beau par devoir Il semble s’être écoulé des années lumières entre les premiers réseaux d’écrans que l’on a vu fleurir il y a un peu moins de 10 ans dans les enseignes, et ceux que l’on découvre aujourd’hui. « Lorsque que j’ai débuté l’activité de l’entreprise, se souvient Rémi Schneegans, fondateur d’Intellicast, intégrateur digital, les écrans étaient là, pensait-on, pour remplacer la PLV. Nous avons contribué à équiper la plupart des grandes enseignes, calcul de ROI à l’appui. Contenus institutionnels et promotions étaient passés en boucle sur des écrans plasma de 40 pouces qui paraissaient grands et si brillants avec leur 300 candelas. » Non conçus pour éclairer, quelle que soit la technologie employée – LCD, plasma, LEDs – les écrans utilisent cependant la lumière pour diffuser messages et images. C’est d’ailleurs sur elle que l’on compte pour attirer les regards. Quand à véritablement capter l’attention, il y a une marge. En effet, les professionnels se sont aperçus qu’en définitive les clients mémorisaient peu les messages. Alors, exit les écrans ? Pas du tout ! Selon Rémi Schneegans, ils ont un rôle important à jouer mais en tant que signalétique décorative, participant à l’ambiance globale d’un lieu. Ils constituent autant de touches de lumière, présentes sans agressivité. Intuitivement, les écrans digitaux sont pris en compte dans la quantité globale de lux d’un point de vente. D’ailleurs, rien de pire qu’un écran noir ! Éteint ou en panne, il provoque instantanément une sensation de vide.

" Les commerces livrent bataille pour faire venir les clients en boutique. Les écrans, éléments lumineux de décoration, participent à leur attractivité. " RÉMI SCHNEEGANS, fondateur d’Intellicast

« Tout comme il existe le e-commerce, il y a une place pour la d-communication. « d » comme décoration, dynamique, digital… L’écran a vocation à être intégré dans l’architecture et à proposer un message ou une image qui suggère plutôt qu’elle ne dit. » Désormais, il faut faire du beau pour être vu et pour se différencier. Soigner les contenus, veiller à la qualité des images et toujours surprendre, c’est-à-dire être capable de se renouveler pour ne pas lasser. Voilà pourquoi les écrans ont tendance à être toujours plus grands et à adopter le format portrait afin de ne surtout pas ressembler à une télévision. « Architecturalement bien intégré, toujours dynamique et allumé en présence des clients, le digital a pour obligation d’être beau pour exister », répète avec conviction Rémi Schneegans. Recherche esthétique, justesse, variété et modularité des solutions, consommation maîtrisée, amélioration constante des performances, innovation… La liste est longue des atouts déposés par la lumière dans la corbeille de la communication visuelle. Ensemble, ils n’ont pas fini de nous en mettre plein la vue !

En vitrine chez Kookaï, un dispositif digital décoratif façon puzzle. LEDs pour l’intérieur et en affichage LCD pour l’extérieur, des écrans de 46’’, 40’’ et 32’’, fixés en format paysage ou portrait sur des supports d’aluminium pour un aspect chantier et déstructuré, diffusent par morceaux une image complète.

1 Ce matériau mis au point par St Gobin est constitué d'un film de cristaux liquides et de deux feuilles de verre feuilleté. En fonctionnement lumineux, il est alimenté en basse tension. Quand le verre est hors tension, il reste opaque. Un ordinateur met en œuvre un dispositif associé à un jeu de lumières qui, passant en revue toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, donne une variation de luminosité à chaque changement d'heure par un système de néons. 2 « Vers une architecture », Le Corbusier, Editions Crès, Paris, 1926. 3 TVAA, François-Xavier Drouet et Carine Merlino, Editions Archibooks, 248 p. 4 « Bad lighting drives a thid of Brits out of restaurants », by Melody Michel, Bighospitality.co.uk, juil. 2014 VISIBLE

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¨ La Nature source d’inspiration… Ici, les luminaires au plafond reproduisent une aurore boréale. Les ombres portées dessinées grâce aux appareils d’éclairage linéaire posés au sol, créent virtuellement une ambiance naturelle. Les changements de couleur ajoutent un effet onirique. ¨ Partenaires : IGUZZINI, produit au sol Linealuce; By TAL, produit plafonier/suspension Mycor.

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2014, tendances lumière L’organisateur du salon Maison & Objet a confié aux conceptrices lumière Motoko Ishii et AKARI-LISA ISHII, mère et fille le soin de sensibiliser exposants et visiteurs à l’étendue des possibilité de la lumière, histoire de montrer que l’éclairage ne se limite pas au choix des formes et des couleurs d’abats jour. Pour la deuxième fois, elles ont conçu un espace mettant en scène faisceaux, techniques de réglages, applications, etc. Un éventail de solutions qui prouve que l’émotion est à portée de photons. Pour nous, Lisa Ishii revisite le parcours de son Light Trend et met l’accent sur l’incontournable du moment : la déclinaison des solutions LED.

Pureté et simplicité « Les fines lignes de lumière sont à la mode. La LED ouvre le champ des possibles. On peut ainsi redessiner une géométrie indépendante de l’architecture d’un lieu en encastrant par exemple une ligne lumineuse dans un sol, un mur, ou en la suspendant au plafond. Les lumières graphiques s’étendent en 3 dimensions dans l’espace. »

Partenaire Sumitomo Chemical, produit Polymer OLED.

Prospective : OLED

Partenaire Artémide, produit Algoritmo.

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« Organic Light Emitting Diode, ou OLED est la source de lumière « phare » après la LED. Contrairement à cette dernière qui émet une lumière directionnelle forte, adaptée aux projecteurs et lèche-mur, sa source est « plate ». Les OLED offrent une surface de lumière douce et diffuse comme celle d’une cloison en papier japonais. C’est l’ensemble de sa surface, stimulée par l’électricité, qui émet la lumière. Ses applications s’annoncent infinies, de la signalétique aux œuvres d’art. La combinaison LED et OLED ouvre encore les domaines d’applications. Comme la LED il y a 10 ans, pour l’instant la OLED n’est pas assez lumineuse et reste couteuse. Plusieurs fabricants comme Philips, Osram, Samsung, Sumitomo Chemical, etc. travaillent à son amélioration : étendre les gammes de couleurs, obtenir des surfaces courbes, etc. »


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Partenaire Stanley, produit Wallwash Line Light Green.

Intégration de la couleur « La technologique rend désormais accessible une variété de couleurs toujours plus étendue. La tentation est grande d’utiliser cette palette. Même le vert, couleur longtemps réputée difficile en raison de sa connotation négative en Occident, trouve sa place. Il devient facile à mettre en œuvre dans des nuances valorisante, comme ici avec ce vert émeraude « prêt à l’emploi », issu d’un minutieux mélange de couleurs. »

Partenaire : KKDC, produit TiMi. Cadre aluminium Technilum

Représentation de la Nature « La lumière du soleil est juste parfaite. En début de parcours, pour stimuler la curiosité des visiteurs, j’ai reproduit techniquement à l’intérieur d’un simple cadre ce qui se passe dans le ciel au moment du coucher du soleil. Via la technologie LED, ils découvraient l’intégralité du dégradé des blancs, du plus froid au plus chaud. Dans cette œuvre, la lumière est matière… Dans une autre salle, des luminaires simulaient une aurore boréale. »

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QUE LA LUMIÈRE SOIT… DANS LE PACKAGING DE LUXE ! e-motion, le 1er pack cosmétique lumineux a été présenté en exclusivité, fin octobre, au salon Luxe Pack de Monaco. Une dose de LEDs, une dose d’interactivité pour doter la communication visuelle d’un nouvel élément de vocabulaire et le packaging d’un supplément d’âme. Lors de la rencontre « produit/consommateur », la vue est généralement le premier sens sollicité. La lumière est son messager. Toutes les techniques de parachèvement - sablage, gravure, vernissage, métallisation, etc. - viennent façonner la lumière naturelle. Afin d’exploiter encore mieux cette propriété du verre de conduire la lumière, le groupe Pochet introduit de la lumière artificielle directement dans l’objet. Une séquence lumineuse se déclenche par détection de contact, de mouvement, de lumière… Cette innovation est le résultat de la collaboration des services R&D des 3 divisions du groupe Pochet : Qualipac pour l’habillage ; Solev pour les finitions élaborées ; Pochet du Courval pour le verre qui met en forme la lumière. Gérald Martines, directeur innovation de Qualipac argumente : « C’est un nouvel axe de communication qui s’offre aux designers. Grâce une programmation personnalisable, chaque marque raconte l’histoire qu’elle souhaite : au monde de la nuit les flashs, aux produits de soin les doux halos de lumière, etc. »

" La lumière est le véhicule ultime de l’émotion et de la séduction. Une dimension jusqu’alors inexploitée en packaging." GÉRALD MARTINES, directeur de l’innovation Qualipac

RADIOSCOPIE DU BOUCHON

Sous son décor, le « capot » dissimule les principaux éléments du process : > Une mince couche d’aluminium déposée par métallisation sous vide contribue aux fonctions de déclenchement > Le micro processeur > Les LEDs > Les piles

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Une douce lumière se propage sur la surface sablée de ce pot baptisé « Luciole ». Une nouvelle façon de dire, par exemple, que cette crème illumine le teint… Pour ce flacon « Arabesque », lors de la séquence lumineuse, la gravure crée un accident optique dans le verre. Elle sculpte la lumière qui semble sortir non du haut du flacon mais du culot.


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PROFESSION : CONCEPTEUR LUMIÈRE

La transversalité constitue à la fois le talon d’Achille et la force des concepteurs lumière. Explications de Marc Dumas, président de l’ACE - Association des Concepteurs lumière et Eclairagistes.

Dans le parc du Centre de St Quentin en Yvelines, un tapis de pétales de roses, images projetées sur le sol, réunit poétiquement des espaces à l’urbanité très marquée : habitations et desserte de la gare. Paysagiste mandataire : Agence François Brun Conception lumière : Marc Dumas

" La conception lumière c'est se confronter en indépendant à l'art et la manière du "projet", à la maîtrise de la technique et à une expérience visuelle qui met en avant la lumière "vivante"" MARC DUMAS, président de l’ACE

Éclairer le paysage urbain, l’architecture est devenu un métier ! Paradoxalement : comme la lumière dans nos lieux de vie est partout et qu’elle nous concerne tous, chacun s’en mêle et certains s’improvisent parfois « spécialistes ». En France mais aussi à l’étranger, faute de formation diplômante 100 % dédiée, la profession de concepteur lumière n’existe pas officiellement. « Comme le paysagisme ou l’architecture, elle représente pourtant une discipline à part entière, souligne Marc Dumas. Son rôle dans notre vie culturelle et sociale, sa participation à l’activité industrielle et à des marchés conséquents justifie l’officialisation de son statut. De fait, depuis une trentaine d’années, ceux et celles qui exercent ce métier viennent d’horizons très divers : cinéma, spectacle, technico-commerciale… Les savoir-faire de chacun participent à une approche artistique et sensible de la lumière, avec parfois cette touche spécifique française, mettant en avant un sens de l’image et une exigence dans le concept qui s’exportent très bien. « La nouvelle génération arrive avec des parcours déjà pointus d’architectes, de paysagistes, d’ingénieurs. Elle s’intègre dans les agences et sa capacité à innover dans l’élaboration et le suivi d’un projet lumière précise davantage le métier de concepteur lumière », conclut Marc Dumas.

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Modernisation de l’éclairage : un enjeu national

Lors des Journées Nationales de la Lumière en septembre dernier, plus de 600 acteurs (Collectivités, Etat, ADEME, syndicats d’énergie et professionnels de l’éclairage et de l’urbanisme) étaient réunis à l’initiative de l’AFE pour réfléchir autour du thème : « La transition éclairagiste au cœur de la transition énergétique ». En quoi la communication visuelle est-elle concernée ? Les réponses de Michel Francony, président de l’Association française de l’éclairage.

Visible : Pourquoi avoir choisi cette thématique ? Michel Francony : L’éclairage, tout le monde en parle mais peu savent l’utiliser. Des idées reçues circulent également à son sujet, empêchant de prendre les bonnes décisions. (cf. Encadré). À l’heure de réduire la facture énergétique, l’éclairage constitue un levier d’économies considérables, plus facile à mettre en œuvre que l’isolation des logements par exemple et avec un retour sur investissement beaucoup plus rapide. Mais il faut aussi prendre en compte l’aspect qualitatif, social et esthétique de la lumière, qui est au cœur de ces métiers et emplois. La lumière rend désirable et permet de voir et d’être vu. Déterminante pour le rendu des couleurs, des textures, elle participe à la sensation de bien-être. C’est un ennoblisseur capable de provoquer l’acte d’achat et, à l’inverse, mal utilisée, de faire fuir clients ou visiteurs, et à minima de réduire leur temps de présence. Où la France en est-elle en matière d’éclairage? Hormis en ce qui concerne la mise en valeur du patrimoine, nous avons, en termes de qualité d’éclairage, un retard important en regard des autres économies développées. Le potentiel d’amélioration est considérable, tant dans les commerces que dans le résidentiel, les bureaux, les espaces publics, etc. Nous hésitions à le dire il y a encore 3 ans… mais on peut désormais affirmer que la technologie LED, dont le coût a été divisé par 2 et dont la fiabilité a beaucoup progressé, est appelée à remplacer la quasi-totalité des autres solutions d’éclairage plus énergivores. Sauf que, à titre de comparaison, la France tarde à équiper ses points lumineux en LED, contre déjà 60% au Japon…

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Dans ce contexte, que proposez-vous ? La modernisation de l’éclairage constitue un enjeu national. Or, au rythme où vont les choses, sur fond de crise et de baisse des dépenses publiques, le renouvellement du parc mettra 30 ans… Et nous ne disposons pas de ce temps ! Les Allemands vont déjà deux fois plus vite que nous. Il est urgent que les professionnels – concepteurs, bureaux d’études, fabricants, installateurs, etc. - se mobilisent et fassent des propositions qui ne risquent pas d’être obsolètes demain. Les progrès technologiques vont bien plus vite que l’élaboration des normes, d’où la difficulté à se repérer parmi les nouvelles offres et services. C’est pourquoi, nous travaillons sur l’élaboration d’une charte visant à l’excellence dans les projets à l’intention des maîtres d’ouvrage. L’idée : leur fournir des guides pour la conduite exemplaire de projets, afin qu’ils fassent des choix « éclairés », de la conception jusqu’à son exploitation.

LE CHOC DES CHIFFRES 80% des installations d’éclairage dans le tertiaire (commerces, bureaux, bâtiments publics, etc.) sont obsolètes. Le bâti neuf : 1% du renouvellement du parc. L’essentiel de la modernisation porte donc sur la rénovation. L’éclairage public extérieur : 20% de la consommation de l’éclairage. L’éclairage public intérieur : 80% de la consommation de l’éclairage.

70 % de la consommation est liée à l’éclairage diurne.


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" La lumière est un ennoblisseur capable de provoquer l’acte d’achat et, à l’inverse, mal utilisée, de faire fuir clients ou visiteurs, ou a minima de réduire leur temps de présence. "

LES 1000 ET 1 MISSIONS DE LA LUMIÈRE DANS LES ESPACES DE VENTE SELON RÉMY CIMADEVILLA, CONCEPTEUR LUMIÈRE ASSOCIÉ DE 8’18’’ > Le produit : il doit être sublimé par un éclairage adapté puissance, position, faisceau, … - et libre de toute gène - reflets non voulus, éblouissement, ombres portées,…-. Les valeurs d’éclairement pratiquées sont élevées – entre 1000 et 3000 lux sur produit - et la composition du « paysage » des luminances participe à la hiérarchisation de l’espace et des présentations. > L’architecture, l’identité, l’ambiance… Dans son écriture, la lumière accompagne un concept, un design. Elle peut être cachée ou assumée, dessinée ou de gamme. Elle aide à la compréhension de l’espace, en particulier par le choix des surfaces verticales éclairées. Elle permet de créer des surfaces focus comme les fonds de boutique et prend en compte l’effet « miroir » des vitrines, en permettant à l’intérieur de la boutique d’être perçu de dehors, même de jour. > Les solutions lumière doivent offrir une certaine souplesse dans leur capacité à s’adapter aux modifications, à la manière des dispositifs d’expositions temporaires. Les appareils doivent être orientables, pourquoi pas déplaçables, graduables, etc.

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50 PAR ALBERTO

GIORGIUTTI

ET SI LES UTOPIES CRÉATIVES S’INVITAIENT EN VILLE ? SI NOUS ACCEPTIONS EN NOTRE TEMPS UNE ÉVOLUTION DE LA VILLE VERS UNE PLUS GRANDE LIBERTÉ GRAPHIQUE, LES INDUSTRIES CRÉATIVES PERMETTRAIENT D'IMAGINER DES RÉALISATIONS DE TOUTES ÉCHELLES, AUTANT DE SUPPORTS AUX CRÉATIFS DE TOUS BORDS.

Dans nombre de grandes villes, il n'est pas rare de voir s'exprimer avec une liberté enviée, graphistes, grapheurs, artistes, mais aussi les populations qui n'hésitent pas à utiliser, user même de la couleur, façades, habillages étonnants, décoration extérieure aussi créative que les intérieurs, voire plus audacieuse. Qui n'a pas en tête les habitats self-made dans les townships sud-africains, boîtes de conserves aplaties, dessinant des façades tellement graphiques tout en étant chacune particulière ? La France, attachée à son patrimoine, en a oublié sa capacité à innover en ce qui concerne l’aménagement urbain. Nous subissons de plus en plus le poids et les contraintes de règlements, de normes superposées qui jugulent, au bout du compte, les énergies créatives, considérant que le citoyen moyen est incapable de bon sens et d'imagination. Nos villes sont bien le reflet d'une société engoncée dans son conformisme. Elles finissent par ne proposer que des figures répétitives, des espaces publics plus ou moins designés, uniformes quelques soient les territoires. Des espaces urbains limités à leurs fonctions, aux seuls usages, aux seuls mouvements...

IMAGINONS LA VILLE DE DEMAIN SOUS UN AUTRE POINT DE VUE…

Ludique, colorée, joueuse, généreuse, faite aussi des « inutiles », des futiles, des libertés. En quoi cela empêcherait-il le patrimoine d'exister ? Imaginons donc que chacun puisse habiller ses façades de couleurs et de création graphique. Imaginons une ville dont les architectures se parent comme autant de tableaux. Elle deviendrait alors un magnifique laboratoire, un lieu d'expression qui ne serait plus l’apanage des seuls esprits avertis, des seules professions habilitées à y intervenir. Le bâti

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deviendrait un support d'expériences publiques, un espace de partage. Indice positif, on observe aujourd’hui de nombreuses interventions essentiellement événementielles et culturelles, qui offrent un point de vue différent sur des architectures, des espaces urbains traversés quotidiennement, alors révélés . Si nous pouvions alimenter une réforme des normes, nous reposerions les bases d’un sujet sensible touchant à notre rapport au passé, à la façon que nous avons de nous inscrire au présent dans notre histoire. La spécificité des industries créatives réside dans cette capacité à sortir « hors les murs », pour rencontrer le public et devenir acteur de la ville. Les réalisations liées à la publicité, aux enseignes, aux vitrines, à tout ce qui propose une interface entre activités privées et espace public, transforment le « paysage urbain ». Ainsi, l'habillage d’une usine montre à quel point il serait possible d'envisager des échelles d'interventions impactant la ville de façon durable. Les revêtements de façades posent questions. Les réponses apportées étant plutôt classiques, l'avènement de l'isolation extérieure ayant généré une palette de produits le plus souvent assez peu innovants. Des exceptions existent cependant, telle cette entreprise italienne –Wall & deco, voir photo- qui propose des vêtures répondant aux attentes techniques (durabilité, étanchéité, respiration des façades…) et qui allient matériaux et création graphique, offrant la possibilité de concilier architecture, personnalisation et originalité. Participant à la dynamique de mise en application des innovations sur le salon C!Print, je souhaite initier une réflexion technique et culturelle afin d’identifier les points de blocage empêchant de mettre en œuvre la filière des industries créatives dans le domaine architectural et urbain.

BIO EXPRESS

ALBERTO GIORGIUTTI est architecte, urbaniste, paysagiste et conseil. Membre du comité de réflexion de l’Atelier Créatif pour 656 éditions et le salon C!Print, il fait également partie du comité de suivi de Lyon City Design.


À LA UNE

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PROSPECTIVE

© Wall&deco

LE REVÊTEMENT D’EXTÉRIEUR OUT SYSTEM DE WALL AND DECO PERMET D’EXPÉRIMENTER DE NOUVELLES SOLUTIONS DÉCORATIVES POUR LES FAÇADES ET MURS. C’EST UN ADHÉSIF COMPOSÉ DE PLUSIEURS COUCHES : SA PARTIE VISIBLE EST UN TISSU TECHNIQUE IMPRIMÉ RECOUVERT D’UNE FINITION PROTECTRICE SPÉCIFIQUE POUR L’EXTÉRIEUR.


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PICASSO, Le musée : il suffirait d’un signe De Picasso, on pense ne plus rien avoir à découvrir. Il fait partie de l’histoire de l’art et même de notre histoire individuelle. Créer une identité visuelle à la hauteur de ce géant constituait une gageure…

Ni consensuelle, ni mièvre, encore moins figurative ou narrative, la nouvelle identité du musée Picasso de Paris possède la force de l’évidence. Juste puissante, miroir d’une posture fondamentalement décalée et déclinable à l’envie. « Nous sommes partis de la vision très personnelle de Pablo Picasso que nous a délivrée lors de son brief initial, Anne Baldassari, ancienne directrice du musée et pilote du projet de réhabilitation durant 5 ans, se souvient Laurent Ungerer, fondateur de l’agence de design c-album. L’image d’un homme décalé, connu autant pour son œuvre que pour son attitude qui, au 20ème siècle a remis en question et influencé l’Art dans le monde ! » La posture de Picasso, son décalage, une certaine fragilité, un point de rupture, le moment où tout peut basculer, constituent la pierre angulaire de cette nouvelle identité.

Ligne de faille, ligne de force…

« En noir et blanc, - la couleur étant réservée à l’œuvre -, nous avons conçu un logo, signe basé sur un vocabulaire graphique dépouillé, développe Anna Radecka chef de projet, en nous appuyant sur une typographie très solide, la Gotham. » Cette famille de caractères géométriques, sans empattement, a été conçue en 2000 par le designer américain Tobias Frère-Jones. Son dessin, inspiré par la signalisation architecturale new yorkaise renvoie aux années 30. Sa solidité a rendu possible une traduction visuelle de la fragilité, de la fêlure de l’artiste. « En introduisant un accident visuel, un glissement dans le nom de ‘Picasso’, nous avons apporté un élément dérangeant », poursuit-elle. Combinaison d’une certaine rusticité et d’une grande précision, le logo perturbe les conventions de lecture, arrête le regard tout en restant immédiatement compréhensible, même chahuté et désarticulé. Ce grain de sable dérange, questionne ce que nous pensons savoir, nous entrainant dans une dynamique sans cesse renouvelée.

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IDENTITÉ VISUELLE

LOGOTYPE DÉCORTIQUÉ Caractère linéal très épuré, le Gotham est une typographie suffisamment solide pour supporter d’être désarticulée tout en restant facilement lisible. Il se prête également parfaitement au design motion. Décliné en 3 largeurs et 8 graisses, le Gotham permet une grande variété de compositions et un grand confort de lecture. Le logotype est composé de deux éléments : au signe est associé systématiquement la ligne de signature « Musée Picasso Paris ». Afin de préserver sa lisibilité et sa reconnaissance, il est entouré d’une zone de protection blanche dans laquelle rien ne peut être inscrit.

… Pour créer un territoire de marque

Pensé pour s’affranchir des conventions – fidèle au Maître -, le logo a vocation à s’échapper pour conquérir de multiples espaces d’expression : édition, papeterie, signalétique, objets dérivés, motion design… Héritage du XVIIIe siècle, Hôtel de Salé oblige, réhabilité au 20e siècle avec l’intervention de Roland Simounet 1, le musée Picasso s’agrandit aujourd’hui encore et introduit de la nouveauté grâce à l’architecte Jean-François Bodin. Pour se repérer à travers ces strates successives, la signalétique prend tout son sens. Assistée de Julien Boulard pour cette mission, Agathe Hondré explique : « La signalétique décline sans maniérisme l’identité du musée. Pour matérialiser les éléments d’identification des salles, elle reprend l’aluminium brossé matériau utilisé par Jean-François Bodin notamment dans la réalisation d’un nouvel escalier dessiné par Davide Sicilia. » Les informations directionnelles, adhésivées le temps de tests in situ, seront pérennisées et sérigraphiées en gris directement sur les murs. ...

Une série de pictogrammes a été conçue spécifiquement. Ici, sur la table Vigipirate, compréhensibles de tous, ils évitent le recours à la traduction.

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IDENTITÉ VISUELLE

PICASSO, LE MUSÉE : IL SUFFIRAIT D’UN SIGNE

La faille, l’accident visuel du logotype se retrouve discrète, dans la typographie des mots de la signalétique.

… Vivant et innovant !

Très attendue cet automne, la ré-ouverture du musée s’accompagne de moyens exceptionnels. La tête de taureau créée en 1942 par Picasso à partir d’une selle et d’un guidon de vélo se déploie à travers une vaste campagne de communication. Quatre cents Mupi2 attisent la curiosité des passants dévoilant le message en deux temps : le jour, seule la tête apparaît sur l’affiche, énigmatique. Puis la nuit, le nom du musée, la date d’ouverture et les logos des partenaires sont révélés grâce au rétro-éclairage et à un jeu d’impression en double face. Plus novatrice encore, l’utilisation des réseaux sociaux avec le développement par c-album d’outils identitaires conçus sur-mesure pour les écrans animés numériflash dans le métro. Originale, la participation du personnel du musée à l’événement apporte une dimension inédite. Dans un jeu de mise en scène relayé sur la page Facebook de l’établissement, chaque agent incarne une œuvre en portant un tee-shirt sur lequel sont imprimés : le nom et l’emplacement exact de l’œuvre. Conçus comme des « cartels vivants », ces tableaux, collages et sculptures prennent ainsi vie. Ils font signe au public, tissant avec lui une relation de proximité. L. BdC.

Le jour, 10 % des affiches sont vierges de logo pour laisser toute la place au graphisme très épuré. Une seconde image étant imprimée au verso, les noms des partenaires apparaissent seulement la nuit grâce à un jeu de superposition révélé par le rétro-éclairage qui apporte une note de magie au message.

1 Roland Simounet récompensé en 1985 par l’Équerre d’Argent pour ce projet. 2 Mobilier urbain pour l’information.

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UNE FRESQUE TRÈS À CHEVAL SUR LA TECHNIQUE Pour accueillir les clients de l’hôtel du haras royal de Strasbourg, le graphiste Philippe David a imaginé une fresque aussi majestueuse qu’identitaire. Un décor poétique d’une grande technicité.

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Les bâtiments de l’ancien haras, entièrement repensés et rénovés par l’agence de design Jouin Manku, ont conservé la sobriété de l’architecture du XVIIIe. Sur la demande du duo Jouin-Manku, le graphiste Philippe David a imaginé une fresque murale, colorée et narrative, seul élément véritablement figuratif du bâtiment. Visible de très loin à travers les portes vitrées, semblant jaillir des murs, elle accroche le regard des visiteurs qui découvrent les grandes silhouettes sombres des chevaux se détachant sur un fond lumineux. À elle seule, elle illustre la reconversion des anciens haras en hôtel de luxe, en centre de formation en chirurgie et en brasserie gastronomique. L’iconographie imaginée par le graphiste mêle silhouettes humaines et animales. Mixe symboles royaux ou alsaciens et accessoires équestres. Ciseaux chirurgicaux, cravache, cigogne côtoient donc armoiries, couronnes et fleurs de lys… « J’ai voulu créer un effet de surprise en introduisant des détails humoristiques et décalés comme le stéthoscope suspendu à une encolure, ou la tête de cheval couronnée, d’ailleurs reprise dans le logo du site. L’ensemble apporte une touche contemporaine dans un lieu marqué par son histoire », explique-t-il. Inspiré de gravures anciennes comme les écorchés ou la silhouette équestre de Louis XV, dessins et esquisses s’enchevêtrent pour une poésie foisonnante et surprenante qui rappelle celle des cahiers d’étude ou de croquis. Les silhouettes noires à l’impact visuel très fort revisitent la technique ancienne des papiers découpés alsaciens. « Quant aux arbres, comme au théâtre, ils plantent le décor et apportent de la profondeur au champ visuel », décrit encore Philippe David.

UN MILLE-FEUILLE DE SOLUTIONS

Composée de 13 panneaux de verre et de métal, la fresque réalisée par les Ateliers Siebering (57) a nécessité l’emploi de techniques pointues. Deux feuilles de verre, sablées et sérigraphiées recto verso en verre trempé extra blanc, ont été superposées, assemblées en panneaux et placées le long des murs chaulés. Les silhouettes noires sont en métal (épaisseur 15/10 ème) découpé au laser et patiné à l’acide, puis collées sur la face avant du premier verre. D’autres panneaux entièrement en métal sont sérigraphiés en noir, blanc et doré. Pour l’ensemble qui mesure plus de 19 mètres de long, une teinte a été ajoutée, un gris chaud. L’impression des couleurs sur le verre s’est faite par pulvérisation après pose d’adhésifs selon la technique des pochoirs. Le sablage du verre réparti recto verso apporte transparence et légèreté. La luminosité générale est renforcée par la lumière naturelle des fenêtres, conservées en arrière-plan et par l’éclairage ascendant de tubes fluo. Détail pratique : les panneaux sont montés sur rails coulissants ou sur pivot pour faciliter l’entretien des verres et des éclairages. Les parties sablées ont quant à elles reçu un traitement antitaches pour éviter à la poussière de s’y incruster. R. D.


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DÉCORATION

Les couleurs utilisées aussi bien sur le verre que sur le métal sont référencées chez Pantone : 872 C, 404, noir et blanc purs. Le verre trempé est un verre extra blanc de 10 mm d’épaisseur.

© Nicolas Matheus et Hélène Hilaire

Le regard est attiré de loin par l’éclairage composé de tubes fluo 22 mm, fixés au pied de la fresque en quinconce par clip tubular profilé noir.


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DISPLAY : LES FOURNISSEURS FRANÇAIS CONTREATTAQUENT !

Les systèmes d’affichage, d’exposition et de présentation sont généralement désignés sous le terme anglais générique de « display ». En plein essor, ces solutions répondent aussi bien aux besoins de communication éphémère que durable. Face à une concurrence asiatique portée par des prix agressifs, comment les fournisseurs français tirent-ils leur épingle du jeu ?

S’intéresser au Display dans la communication visuelle, c’est d’abord être confronté à un exercice difficile : définir le périmètre de ce secteur ! Roll up, enrouleurs, structures auto-portantes, cadres muraux, banners, stands, kakémonos, drapeaux, pop up, banderoles, présentoirs, porte-affiches, cimaises… Les nouveautés sont nombreuses chaque année, rendant l’énumération de cette famille de produits forcément incomplète. Point commun à toutes ces solutions : elles associent une structure rigide, généralement modulaire, à un média imprimable (le plus souvent PVC ou textile). « C’est tout l’univers du portable et du pliable par opposition à la PLV fixe », résume pour sa part Philippe Bouffant (Ultima Displays). À l’image d’Ultima Displays, qui est un spécialiste du secteur, ou à l’inverse de SDAG Adhésifs ou POITOO Adhésifs, pour qui c’est un complément à leur cœur de métier, les fournisseurs français offrent des profils très divers. Simples distributeurs ou eux-mêmes fabricants, ils vendent seulement la structure, seulement le support (vierge ou imprimé) ou les deux. Ces acteurs français s’entendent néanmoins sur ce qui semble être la « règle du jeu » du marché : ils ne vendent pas en direct à l’annonceur, leurs clients sont des imprimeurs, transformateurs, standistes et autres professionnels de la communication visuelle et graphique.

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" Le modulaire, marché qui pouvait s'apparenter à une " niche " commerciale il y a encore deux ans est en plein essor. La flexibilité, l'autonomie ainsi que la maitrise des coûts logistiques pour l'utilisateur final sont devenus primordiaux. " JÉRÔME BEURET, Mark Bric Display France

" Nous sommes dans une relation commerciale récurrente et suivie avec nos clients. Etre à l’écoute, c’est être capable de proposer le produit qu’il faut plutôt que le produit qu’on veut vendre. " YOHANN FRENEAT, La Cotonnière


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MARCHÉ Or, depuis quelques temps, on voit arriver sur le marché français des acteurs étrangers, Chinois notamment, qui proposent une offre de Display à bas prix. Sans nier la force de l’argument prix, Yohann Frénéat (La Cotonnière Lyonnaise) considère que cela ne peut pas être une solution durable : « Quand un client achète une toile chinoise à 1 euro le mètre, quelle est la différence avec celle vendue plus cher chez nous ? Au niveau de la qualité, on peut craindre du curling, une toile plus grossière, une impression qui rend mal… Ou pas ! Personnellement, je ne pense pas qu’il n’y ait que des mauvais produits qui viennent de Chine, je dirais plutôt qu’ils ne sont pas toujours adaptés à la diversité des besoins et applications de nos clients. » Le principal effet pervers de cette concurrence asiatique serait plutôt la standardisation de l’offre : « il s’agit surtout des produits génériques, basiques, les mêmes que l’on peut trouver partout », observe Philippe Bouffant (Ultima Displays), qui de son point de vue nuance l’aspect coût : « Certes ils sont en moyenne 10 à 15 % moins chers sur le papier mais la disponibilité des produits n’est pas assurée, il faut souvent compter avec des frais de transport en plus, des frais de dédouanement… ». Autre crainte exprimée par Yohann Frénéat : « Les boites qui viennent de loin ne respectent pas les mêmes règles que nous. Elles vendent à tout le monde, à nos clients mais aussi aux clients de nos clients, les annonceurs ! »

Cultiver ses différences

Sur le marché français du Display, y aurait-il donc péril en la demeure ? Pas tant que ça à écouter les arguments des différents fournisseurs interviewés. Conscients qu’ils peuvent être challengés sur les prix, ils n’en sont que plus décidés à mettre en avant leur valeur ajoutée, leur proximité, leur créativité… En un mot, tout ce qui fait leur différence. Premier élément différenciant : la réactivité et les délais, surtout pour les campagnes promotionnelles éphémères. Un distributeur disposant d’un stock en France ou dans un pays proche pourra livrer ses clients en 24 à 72 heures, quand les délais proposés sur les produits en provenance de l’étranger peuvent se compter en semaines ou en mois ! « Un des principaux critères auxquels nous sommes attentifs dans notre sourcing, en dehors de la qualité, c’est la disponibilité des produits.

Comment faire connaître sa différence ? En allant au contact du terrain ! Lancé cet été, le camion roadshow de Poitoo Adhésifs permet aux commerciaux de la société de montrer concrètement un maximum de produits à leurs clients et prospects.

Avec des fournisseurs en Turquie et dans l’Est de l’Europe, nos livraisons sont fiables. Or la certitude d’être livré dans les temps, c’est ce qui permet de fidéliser le client, plus encore que le prix », note Emmanuel Mitteault (Poitoo Adhésifs). Venue du média pur (film adhésif essentiellement), cette société mise aujourd’hui sur le Display pour suivre la demande client : « C’est un complément naturel qui nous permet de proposer un offre plus globale, de devenir une sorte de « guichet unique » d’approvisionnement ». Même type de stratégie chez SDAG Adhésifs qui depuis 30 ans n’a eu de cesse d’élargir son offre à toutes les solutions nécessaires à l’activité des professionnels de la communication visuelle et graphique. « Le Display représente un axe de croissance fort de notre société, c’est pourquoi, notre catalogue s’étoffe d’une quinzaine de pages dédiées à ces produits », explique Bertrand Delhoume, directeur de SDAG. ...

" Notre produit le plus innovant aujourd’hui ? C’est celui qui reste à inventer ! En matière de display, je suis convaincu qu’encore plus d’innovation est possible, la porte est ouverte à la créativité, en y associant par exemple éclairage, son et multimédia. " EMMANUEL MITTEAULT, POITOO Adhésifs

VISIX se lance sur le marché français DE PROCHES VOISINS TAPENT ÉGALEMENT À LA PORTE DU DISPLAY HEXAGONAL. EXEMPLE AVEC L’ENTREPRISE BELGE VISIX ET SON RESPONSABLE FRANCE, BRUCE LAFITTE. À la fois imprimeur industriel et fabricant de profilés aluminium, la société Visix propose drapeaux, windbanners, banderoles, et autres matériels Display, imprimés en numérique ou en sérigraphie et prêts à l’emploi. En effet, la particularité de la société est qu’elle s’adresse directement à l’annonceur. « Depuis quelques années, certains gros annonceur français, dans une volonté de rationnaliser leurs achats, commencent à se fournir en direct en Pologne ou en Chine à moindre frais ! Chez Visix, on a admis qu’on ne pourrait pas résister à ça. C’est la demande qui fait l’offre, on a donc mis en place une structure pour vendre en direct à l’annonceur des produits fabriqués en Belgique », explique Bruce Lafitte. Avec sa marque Texframe, la société vise les marchés de la promotion et du stand, mais aussi de la décoration intérieure et de l’agencement de magasins.

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60 DISPLAY : LES FOURNISSEURS FRANÇAIS CONTRE-ATTAQUENT !

Des « plus » qui comptent

À la pointe au niveau des délais, puisqu’ils peuvent aussi stocker avec des prévisions calées sur les consommations du marché qu’ils servent, les distributeurs français ont aussi une longueur d’avance sur la diversité et la créativité par opposition aux produits d’imports standardisés. Depuis 23 ans, la société Torenco (groupe Visual Display) fabrique et distribue des structures pour l’affichage, la signalétique, l’exposition… Suzanne Thach, en charge du marketing pour Torenco, insiste sur la grande modularité des gammes proposées : « La plupart de nos produits, tel un porte-message, sont déclinés en versions sur pied, cadre mural et cadre comptoir. Fabriqués ou assemblés en France, ce sont des structures faites pour durer, même si elles sont conçues pour porter des communications éphémères ». Conjuguer étendue et qualité de l’offre, c’est aussi la valeur ajoutée d’une société comme Ultima Display France. Adossée à P3 Group qui dispose d’usines de fabrication aux Etats-Unis, Royaume-Uni et Asie, elle privilégie la diversité (type et largeurs de supports), notamment sur les enrouleurs, les stands parapluies, les totems… Afin de pouvoir proposer des produits adaptés à un maximum d’applications : points de vente, réseaux, galeries commerciales, indoor et outdoor… Etre complet, tout en étant créatif, pour Yohann Frénéat, c’est même l’un des points forts de la Cotonnière, fabricant sur une partie de sa gamme : « Aux produits galvaudés comme peuvent l’être ceux importés d’Asie, nous opposons la possibilité du sur-mesure, afin de fournir à nos clients le Display parfaitement adapté à leur besoin spécifique ». Bien sûr, cela a un coût. Et cela nécessite du temps et de l’écoute… La définition même de la proximité. C. C.

QUOI DE NEUF CÔTÉ PRODUITS ?

Variété, qualité, innovation : en matière de Display, les fournisseurs français ont de sérieux atouts à mettre en avant ! Sélection non exhaustive…

COALA SYSTÈMES (ANTALIS)

" Le prix c’est bien mais rien ne remplace une relation commerciale suivie, d’homme à homme. Notre proximité est le gage d’un meilleur suivi. Si c’est pour gagner 25 centimes sur un enrouleur, pourquoi un distributeur se mettrait-il en risque vis-à-vis de son client final ? " PHILIPPE BOUFFANT, Ultima Displays

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Antalis, distributeur de papiers, produits de communication visuelle et solutions d’emballage, a lancé en 2014 la gamme Coala Systèmes qui comprend des roll-up, pop-up, bannières, comptoirs, portesbrochures et systèmes d’affichage faciles à transporter et assembler. Stéphane Courtot, Directeur Général Antalis France et Europe de l’Ouest déclare : « Notre investissement constant dans la gamme Coala, que ce soit avec le lancement de nouveaux supports, de programmes de certification ou d’accessoires de communication visuelle, témoigne du potentiel détecté par Antalis sur ce segment de marché en particulier ».


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MARCHÉ

ISOFRAME (MARK BRIC DISPLAY FRANCE)

Incontournable sur le marché du stand modulaire depuis 3 ans, ISOframe est commercialisé par Mark Bric Display, fabricant suédois de matériel d'exposition. Il se décline aussi bien pour les impressions textiles que pour les visuels souples plastifiés ou semi-rigides. « ISOframe offre un rendu digne d'un stand construit, avec un impact visuel optimal. Sa modularité totale aussi bien au niveau de la forme que de la dimension lui a rapidement procuré une grande attractivité auprès des revendeurs qui le proposent » explique Jérôme Beuret.

FORMULATE (ULTIMA DISPLAYS)

Rendre communicants des objets aux formes très novatrices, tel était l’objectif d’Ultima Displays en lançant Formulate en 2014, avec un complément de gamme lors du dernier Viscom Paris. Ce système tubulaire se décline en porte ipad, totem, suspension… Une gamme vraiment complète qui « s’habille » avec du polyester imprimé en sublimation par transfert. Simple à assembler et compact une fois rangé : un mur d’image peut tenir, une fois replié, dans une valisette.

SKYLIFT INDOOR (MEDIAFIX, GROUPE MEDIA GRAPHIC)

Lancé en 2013, le Skylift Indoor est un système de fixation motorisé intérieur pour toile imprimée permettant le changement de toile depuis le sol sans moyens d’accès en hauteur. Intégré dans le module porteur, un tube motorisé et télécommandé permet l’enroulement de la toile. Son remplacement est donc rapide et plus sûr. Une fois que le Skylift est en position d’affichage, la toile d’enroulement disparait dans le module porteur et seule apparaît la toile d’impression. Des sangles en velcro permettent de tendre la toile d’impression aux quatre coins. Dimensions possibles : de 80 cm à 6 mètres de large et jusqu’au 10 mètres en hauteur.

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CADRES TECOFRAME TLS (TECTEX)

La société TecTex, reconnue pour son savoir-faire textile, continue de compléter ses solutions aluminium. La preuve en est aujourd'hui avec une innovation majeure dans les cadres textiles lumineux : combinée à de nouveaux profilés aluminium, une technologie brevetée d'éclairage souple par le fond (rideau LED en basse tension en simple ou double face) vient compléter la gamme actuelle d'éclairage périphérique. Les nouveaux cadres TecoFrame TLS sont encore plus performants, faciles à monter, à démonter, à poser et à transporter et permettent de faire de plus grands formats. Ses applications ? L’affichage, l’exposition, la signalétique mais aussi de larges possibilités dans l'architecture d'intérieur. Le système TLS a d'ailleurs été primé lors du salon SGIA il y quelques semaines en remportant le prix du « produit de l'année ».

EXPOSTAND (TORENCO)

Grâce à son faible nombre de composants, ExpoStand permet d’imaginer et de réaliser rapidement sans outils toutes sortes de configurations du mur d’images le plus simple au stand le plus élaboré. Les éléments de structure, en aluminium composite, peuvent être associés à des kakémonos, bâches ou supports publicitaires réalisés en tous types de matériaux.

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SDAG ADHÉSIFS

À la croisée du display traditionnel et du mobilier de stand, SDAG propose des chaises, tabourets et tables en polypropylène personnalisables en impression ou adhésivage, pliables et livrables à plat. Des supports innovants pour la PLV ou l’événementiel. Par ailleurs SDAG lance le Drive up, un ascenseur d’affiche motorisé. Qui ne nécessite aucune alimentation électrique puisque la batterie est dans la cane télescopique qui permet de faire monter ou descendre le visuel.



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PLEINS PHARES SUR LA LUMIÈRE,

SOURCE D’IDENTITÉ

Grâce aux nouvelles technologies LEDs et aux matériaux innovants qui offrent d’infinies possibilités, la lumière est devenue plus qu’un simple élément éclairant. Partie essentielle du décor du point de vente, elle crée l’ambiance, suscite l’émotion et affirme l’identité du lieu. Panorama d’idées lumineuses et inspirantes. Sélection réalisée par V. O. 1

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1 De la courbe au mot : Ludique, la technique du néon se plie à toutes les envies. Seletti, Fonts www.seletti.it 2 Spots : Dans un cadre en laiton poli rouge flamboyant, les ampoules renforcent le message. Delightfull, Graphic lamp collection. www.delightfull.eu 3 Ex-votos : Idéales pour communiquer au quotidien, des boîtes lumineuses en bois naturel dont les faces en PMMA sont interchangeables. Seletti, Lightink Box, design Selab + Studio Badini Createam. www.seletti.it

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4 Encadré : La signalétique directionnelle ne se cache plus, magnifiée par l’intervention de la lumière et de la couleur. Flos, Apps 45° Dir, design Jorge Herrera. www.flos.com

MESSAGES PERSONNELS Des procédés habituellement dédiés à l’enseigne et à la signalétique s’invitent à l’intérieur comme éléments de décor, assumés avec panache.

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TENDANCE 65 5

PROJECTIONS

Chaleureuse et intime, la technique de projection permet des rendus différents.

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5 Révélation : Les mystères de la couleur dans la lumière dévoilés par cette création projetant dans la pièce un réseau aléatoire de lignes de couleurs primaires. Lampe à suspendre CMYK, Design Dennis Parren, Technologie LED, nylon et aluminium. www.denisparren www.designdecollection.fr 6 Halo : Une lampe à deux têtes, l’une, fonctionnelle, éclaire le sujet vers le bas, et l’autre, esthétique, projette un anneau vers le haut. Design Q, Halo, café bar Copin à Tokyo. www.designq.jp

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7 Illusion : Découpée dans la tête de la lampe, la forme d’abat-jour est projetée par la LED sur le mur. Yoy, Light, photo : Yasuko Furukawa. www.yoy-idea.jp

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66 Pleins phares sur la lumière, source d’identité

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8 Clin d’œil : En céramique, cette petite suspension accroche instantanément le regard avec son ouverture dévoilant un décor personnalisé. Moooi, Juuyo, design Lorenza Bozzoli. www.moooi.com

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LES DESIGNERS S’EN MÊLENT L’abat-jour devient 10

support de communication, non sans humour !

9 Bande dessinée : Le décor intérieur en plâtre blanc peut servir de support pour mettre en scène un texte ou un logo. Flos, Skygarden, Design Marcel Wanders. www.flos.com 10 Perforé : Décoratif et communicant, ce luminaire en aluminium affirme les savoir-faire de l’entreprise. Elsa Somano, Objets lumineux. www.elsa-somano.com

MODULARITÉ La simplicité et la modularité

sont bienvenues dans un espace de vente.

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11 En toute légèreté : Inspirés par l’architecture traditionnelle japonaise, ces modules en bois habillés de papier de couleur et aimantés, s’assemblent librement pour constituer des appliques murales ou pour composer un message lumineux, grâce à la technologie de la LED. Paperwork, Cosmogonies. www.paperwork.fr

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12 Facile à vivre : Ludique, cette applique dispose d’un fond interchangeable pour glisser visuels et informations. Corps en aluminium, diffuseur en PMMA moulé par injection, finition laquée blanc ou noir. Flos, Hide L, Design Philippe Starck. www.flos.com


TENDANCE 67

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ŒUVRE D’ART

13 Interrupteurs : Une superbe installation (185 x 265 cm) qui propose d’écrire son message en quelques clics ! Valentin Ruhry, sans titre, 2011 http://ruhry.at/en

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68 TENDANCE

FAÇADE

Un bâtiment qui sculpte la lumière À la Ferté-Bernard (18), la médiathèque Jean d’Ormesson a ouvert ses portes en décembre 2013. Ce bâtiment fait de courbes, de transparence et d’opacité, s’inscrit avec une fluidité remarquable sur le site historique de l’ancienne Porte de la ville. Sa particularité ? Un habillage qui modèle la lumière, de jour comme de nuit.

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Utilisé en intérieur (façades et cloisons, mobilier, crédence, garde-corps, stands, etc.) comme en extérieur (vitrage, toiture, habillages muraux, signalétiques, enseignes…), le Dacryl® s’adapte à tous les styles et à toutes les ambiances. « Nous avons été appelés pour l’autel de la cathédrale de Liège, explique Gilbert Meyer, directeur de Dacryl®, pour couvrir une pièce entière avec des inclusions de feuilles d’or bénies par 140 prêtres... À côté de cela, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie nous commande des panneaux de séparation avec inclusion de végétaux, particulièrement reposants pour leur public ! » Pour répondre aux contraintes de communication des entreprises, les panneaux peuvent être colorés avec la quasi-intégralité des couleurs du marché (3 500 formulations de couleurs) et inclure toutes les matières pouvant être imprégnées et enfermées : textiles, tissages, végétaux et minéraux, etc. Côté éclairage, l’inclusion directe de Leds n’est pas possible car elles ne supportent pas la température lorsque les panneaux reçoivent le soleil. « Par contre, un éclairage par la tranche transmet particulièrement bien la lumière ». Une polyvalence qui ouvre de nombreux horizons.

Une architecture inspirée…

À l’est de la Sarthe, en région Pays de la Loire, la Ferté-Bernard est une ville de 9 000 habitants dont l’histoire se perd dans le haut Moyen-Âge. Cernée par de nombreux canaux, elle s’est aujourd’hui développée au-delà de son contour d’origine mais c’est sur cette première couronne, que l’équipe municipale décide de créer une médiathèque avec sa ludothèque. L’architecte Philippe Fichet, qui a mené le projet, se souvient : « Sur ce site, le passage d’une rivière accompagné de végétation créait comme un sillon, une ligne de partage. Il y avait aussi un grand plan d’eau. C’était un endroit où dominait le mouvement, à la fois géographique et historique. J’avais donc envie de travailler un mouvement qui ne s’arrêterait pas, ce que j’ai traduit par des formes assimilables au cercle : deux galets superposés, cohérents avec ce site triangulaire ». Pour prolonger ce mouvement jusque dans son utilisation, il pense la médiathèque comme un point de rencontre et d’échange, une zone fluide où « l’accès au lieu ou à ses utilisateurs par le regard soit possible dans chaque direction et où la lumière naturelle vive de façon aussi dynamique à l’intérieur qu’à l’extérieur ». ...

LA CONCEPTION DE LA MÉDIATHÈQUE, AVEC SES PANNEAUX TRANSPARENTS, PERMET DE JOUER SUR LA LUMIÈRE QUI Y ENTRE OU EN SORT, DE JOUR ET DE NUIT.

© Philippe Ruault

UN MATÉRIAU CAMÉLÉON

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70 TENDANCE

FAÇADE

Une gigantesque enveloppe d’acrylique

Pour réaliser ce projet, Philippe Fichet recherche une lumière pure et un matériau qui accompagne la rondeur du bâtiment et sa complexité architecturale. Il se tourne donc vers le PMMA (Polyméthacrylate de méthyle), un acrylique transparent et résistant produit par la société Dacryl®, dans le Cher (72). « C’est un matériau d’une grande souplesse, extrêmement solide, d’un entretien facile et d’une formidable endurance. De plus, il me permettait une approche entièrement sur-mesure. J’ai travaillé des angles de rondeur pour faire la façade extérieure avec la courbure naturelle du plexiglass, sans le pré-former. Nous avons donc environ 3 000 plaques et je peux affirmer qu’il n’y en a pas deux identiques ! » Aussi transparent que le cristal, 2 fois plus léger que le verre et 10 fois plus résistant, ce matériau canalise la lumière naturelle selon le tracé défini et l’orientation de l’édifice. Grâce à sa forte densité moléculaire, il permet surtout de réaliser des inclusions et c’est sur ce principe que Philippe Fichet a pu imaginer des jeux de lumières, en faisant fabriquer quatre types de plaques : transparentes pour une vue et une lumière directes ; translucides pour modérer le rayonnement direct et protéger des regards ; sérigraphiées avec des textes choisis. Enfin, dernière variante, avec des inclusions de copeaux d’aluminium, dont la proportion est définie suivant l’orientation de chaque plaque. « Dans certaines ont été ajoutés, en plus des copeaux d’aluminium, des petits blocs de cristal. Ainsi, les copeaux protègent quand la lumière est en rayonnement direct, alors que les blocs apportent de la lumière supplémentaire lorsque cela est nécessaire. » L’architecte a ainsi mis en place un jeu graphique qui se nourrit de lumière : l’acrylique transparent s’efface, quand le translucide crée une opacité homogène, qui augmente avec la lumière... Un équilibre qui fonctionne avec la lumière du soleil comme avec l’éclairage intérieur.

EXEMPLE D’INCLUSION DANS UNE PLAQUE DE DACRYL® : ICI, DES COPEAUX D’ALUMINIUM.

La volonté de durer

Un tel édifice est spectaculaire mais entre-t-il dans une logique écologique viable ? « Totalement, répond Philippe Fichet. D’une part parce qu’il travaille principalement la lumière naturelle. Mais aussi parce que le principal sens d’une construction durable et écologique revient à mettre le bon matériau au bon endroit. Le Dacryl® a donc vraiment sa place lorsqu’on l’utilise non pas comme élément de décor mais comme élément structurant, sur un usage que lui seul peut remplir. » Côté fabricant, on relève que le matériau ne jaunit pas en extérieur (moins de 3 % sur 10 ans) et qu’il se recycle : « l’acrylique est un monomère, explique Gilbert Meyer, directeur de Dacryl®. Il est donc entièrement recyclable et nous proposons ce service de recyclage, que nous externalisons auprès d’un partenaire ». Enfin, plusieurs usages éloquents parlent en faveur de ce composant. À l’image de la médiathèque de Tours, avec sa façade aux inclusions de bronze et de laiton, dessinée il y a 10 ans par l'agence BFT avec Philippe Fichet, qui rappelle : « parmi les matériaux synthétiques, certains ont mal vieillis mais le PMMA ne bouge pas. Le toit du stade olympique de Munich date de 1972 et reste, aujourd’hui encore, dans un état parfait ! » S. G.

SUR CES PLAQUES SÉRIGRAPHIÉES, LE TRAVAIL DE LA GRAPHISTE BÉATRICE FICHET JOUE SUR LES DENSITÉS DES TEXTES POUR CRÉER DIFFÉRENTS DEGRÉS DE TRANSPARENCE. À L’INTÉRIEUR, SON INTERVENTION SE PROLONGE SUR LA MISE EN PLACE D’UNE SIGNALÉTIQUE JOUANT AUSSI AVEC LES EFFETS DE TRANSPARENCE CRÉÉS GRÂCE AU PMMA.

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CHOSES VUES, CHOSES LUES.

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#1009/2014 #9 11/2014

L’observatoire Maison et Objet a donné une carte blanche à Elisabeth Leriche. La directrice artistique de l’agence éponyme s’en est saisie pour la couvrir de mots afin illustrer le thème d’automne du Salon : « Sharing, inspirations 2015 » ou « partage créatif ». Résultat : une exposition intitulée « Words », sélection de créateurs dont le travail passe par l’écriture et par les mots. Autant d’artistes, autant de supports inattendus ! « Alors que pour certains, les écrans connectés, le numérique et le digital détournent les jeunes de la lecture et de l’écriture, explique Elisabeth Leriche, je tiens à travers cette exposition à montrer comment les lettres et les mots résistent, comment de jeunes artistes reviennent aux sources de l’écriture et se réapproprient avec succès la calligraphie par exemple. Dans un monde de l’image, les mots sont des images mais portent aussi des messages et invitent à la lenteur. Rendre le quotidien plus beau, réintroduire de la poésie dans un monde en crise fait partie du travail de l’artiste et du designer. » Le travail du dessin et de la lettre n’est pas une nouveauté mais cette démarche dépasse la recherche du simple esthétisme et répond à un réel besoin. Mots, calligraphie, typographie habillent les objets et les détournent de leur fonction purement utilitaire. Les mots se réapproprient nos intérieurs, comme les musées et les lieux publics et y réinjectent de la poésie voire de l’humour. L’exposition est un florilège de supports, autant de sources d’inspiration aisément déclinables en communication visuelle : luminaires mots d’Ebon Heath, lais de papier peint d’Eva Beierheimer et Miriam Lausseger, sculptures métalliques de Valentine Herrenschmidt, jusqu’à l’application « Nuage de mots.com » créée par la plasticienne et vidéaste Isabelle Bonté-hessed en collaboration avec Microsoft. On pouvait également retrouver certains de ces créateurs dans les espaces Ateliers d’Art de France et Jardins secrets, autres expositions du salon Maison et Objet. R. D.


TENDANCE 73

DESIGN

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1 Les lais de papier peint d’Eva Beierheimer et Miriam Lausseger deviennent de grandes pages, support de réflexion. Les mots y rythment l’espace et accueillent les visiteurs de l’exposition. 2 Designer de formation, Ebon Heath cherche à libérer la typographie du cadre de la page et réalise des mobiles et des luminaires tout en légèreté constitués de tourbillon de phrases et de mots. 3 Le nuage de mots se construit de façon dynamique et interactive. En réponse à une question, les participants envoient sms ou tweets, mis dans un espace de données. Les mots apparaissent sur l’écran, formant un « tag cloud » : les plus usités figurent au centre et les autres à la périphérie ; la typographie est plus ou moins large en fonction de la fréquence des mots. 4 Avec ses fils de fer, de laiton ou d’acier, Valentine Herrenschmid donne corps aux phrases et aux mots formant d’élégantes sculptures à accrocher ou à suspendre.

3

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74 PRATIQUE

SIGNALÉTIQUE DE SÉCURITÉ :

INNOVER DANS LE CADRE LÉGAL

Les contraintes légales et réglementaires sont nombreuses en matière de signalétique de sécurité dans les établissements ouverts au public. Pour autant, n’est-il pas possible de concevoir des produits esthétiques et personnalisables, qui s’intègrent harmonieusement dans l’architecture des lieux ? Alcyone, décor laiton doré

La réglementation et les normes de sécurité NF AEAS à respecter pour les blocs de secours ou systèmes d’évacuation de sécurité sont techniquement contraignantes. Outre le mode de fonctionnement (durée d’éclairage variable selon le type de bâtiment, notamment), elles concernent principalement la taille et la couleur des signaux de sécurité, à savoir le personnage, la flèche et la porte. Alors, comment transformer une contrainte réglementaire en élément de décoration ?

Un objet choisi

À partir de ce cahier des charges strict, la société Sentinel, concepteur de luminaires de sécurité, a beaucoup travaillé pour « passer d’un objet subi à un objet choisi », explique son président Salvatore Gora. « Nous avons épluché la norme dans ses moindres détails, afin de déceler de quelle latitude nous disposions et avons fait quelques découvertes… Exemple : il est possible de séparer l’indication de direction du message ; si taille et forme du personnage et de la flèche sont normalisées, on peut apporter plus de rondeur au premier et plus de dynamisme au second ; intervention également possible sur le dessin de la porte, sur la forme du bloc lui-même et sur la police, avec toujours l’idée d’apporter de la rondeur ». Même son de cloche chez Marcal, fabricant de signalétique spécialisé dans l’accessibilité des bâtiments et la sécurité incendie : « Si les normes sont contraignantes sur le contenu, elles le sont moins sur le contenant, qui peut être adapté à volonté ».

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Sirius, décor bois wengé

EXEMPLE D’INTERPRÉTATION DE LA NORME PAR SENTINEL POUR LE PERSONNAGE ET LA PORTE. AVEC LA MÊME TECHNOLOGIE DE POINTE ET LES MÊMES CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES, LA GAMME DE BLOCS DE SÉCURITÉ COMPREND 7 RÉFÉRENCES AVEC DIFFÉRENTES OPTIONS SELON LES LIEUX DE DESTINATION, TOUTES PERSONNALISABLES.


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Fonction et esthétique

EXTINCTEUR INCENDIE, VERSION JOUR ET NUIT, PAR MARCAL (COLLECTION RIVIERA).

Pour élaborer ces nouveaux produits à la fois esthétiques et respectueux des normes, Sentinel s’est adjoint l’aide du bureau de design Aurélie & Denis. Le fabricant a travaillé la technique pour permettre de réduire la maintenance et faciliter le recyclage des produits tout en assurant l’intégration harmonieuse du bloc dans l’architecture. Son choix s’est porté sur un seul matériau, le polycarbonate, conducteur de lumière, qui permet de proposer 5 000 décors et facilite également le recyclage. Après un chantier de 20 mois - du projet initial à la première réalisation et après validation du département sécurité du Ministère de l’Intérieur (pour le pictogramme) et par le LCIE1 (pour les blocs) -, Sentinel a optimisé matériaux, électronique et batteries gérées par microprocesseurs, offrant une maintenance de 4 ans et une économie d’énergie considérable. « Un produit comme Alcyone, détaille S.Gora, consomme 65 cents d’énergie par an, contre 30 euros/an pour un produit classique standard ». Moins coûteuse, la signalétique est aussi plus agréable à regarder, plus visible, et offre de ce fait plus de sécurité.

Haute couture

Pour Marcal, « la signalétique doit être multi-sensorielle (visuelle, haptique, sonore) et accessible à tous. Trop discrète, elle ne remplit pas sa fonction. Trop imposante, elle est préjudiciable à la lecture de l'espace » D’où un parti-pris de produits de très haute qualité, via un design industriel « qui ne hiérarchise pas fonction et esthétique ». Voire qui les magnifie. Riviera, produit destiné notamment à l’hôtellerie et aux sièges sociaux en est une illustration. Ce support en laiton poli miroir met en scène de manière affirmée et ultra visible extincteur et plan d’évacuation. La signalétique de sécurité a définitivement gagné ses lettres de noblesse. V.O.

1 Filiale du bureau Veritas, le Laboratoire Central des Industries Electriques évalue la conformité des produits électriques et électroniques en application des normes en vigueur.

CONSIGNES DE SÉCURITÉ PAR MARCAL (COLLECTION RIVIERA).

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Spectaculaire, le mapping fascine... Derrière la magie des images, une technologie complexe. Scénographe vidéo, Marie-Jeanne Gauthé intervient pour des concerts, des défilés de mode, la mise en lumière de sites historiques, etc. Elle nous dévoile quelques « secrets » de fabrication.

MAPPING :

SOUS L’ONIRIQUE, LA TECHNIQUE VIisible : En quoi consiste le mapping ? Marie-Jeanne Gauthé : Il s’agit de projeter des effets sur un bâtiment, pour en transformer virtuellement l’architecture. Pour cela, on le reconstitue en 3 dimensions avec des logiciels spécifiques (3D max ou Cinéma 4D), puis on le métamorphose et on le fait bouger, éclairé par des lumières virtuelles et filmé par des caméras virtuelles. Cela crée des effets totalement improbables dans la réalité. Quand cette technique est-elle apparue ? Dans les années 2000. Je l’ai utilisée pour la première fois en Pologne, lors d’un concert de Jean-Michel Jarre. Jusqu’alors, on ne projetait que des images argentiques, qui défilaient, la vidéo ne pouvant couvrir que des surfaces restreintes à cause de la faible puissance des vidéoprojecteurs. Le mapping peut-il servir une communication d’entreprise ? Bien sûr car il sert à créer des effets forts, voire identitaires. Je l’ai utilisé par exemple pour célébrer le renouvellement du centre commercial Italie 2 à Paris, à la demande de l’agence Allegria, missionnée par la société Hammerson, propriétaire du lieu.

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BIO EXPRESS

MARIE-JEANNE GAUTHÉ est créatrice d’images événementielles. Cette spécialiste du mapping, primée au Fêtes des Lumières 2009 et 2011 de Lyon, a participé à la naissance même de cette technologie, aux côtés de Jean-Michel Jarre dont elle réalise la mise en lumière des concerts depuis 1986. Un cadre artistique propice aux essais et créations : cette expérience a constitué un véritable laboratoire des technologies lumineuses. Elle a collaboré avec les plus grands : de Johnny Hallyday à Céline Dion, du Cirque du Soleil à l’UNESCO, Dior ou Disneyland Paris.

« Le mapping existe grâce aux lumières virtuelles : on re-fabrique un bâtiment et on l’éclaire de façon virtuelle, en créant de fausses ombres pour des illusions d’optiques spectaculaires. »


PRATIQUE

SOLUTION TECHNOLOGIQUE

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Mapping mode d’emploi 1- Marie-Jeanne Gauthé imagine le concept et réalise un story-board expliquant le déroulé du mapping ainsi que son découpage. 2- Un collectif travaille au projet : des infographistes (2D, 3D), des spécialistes de la post-production et un compositeur de musique. La scénographe vidéo assure le suivi artistique de la réalisation. Le produit fini prend la forme d’un fichier numérique d’une définition extrême (10 Kibioctets). 3- Le fichier est transmis à une société spécialisée dans la vidéo grande puissance (VLS, Alabama, ETC, …), qui retravaille leurs matrices pour ajuster parfaitement la création au bâtiment existant. 4- Cette même société projette le film - mapping. Des logiciels spécifiques et plusieurs dizaines de machines de projection connectées entre elles sont nécessaires pour l’obtention d’une seule image finale.

Dans ce mapping, j‘ai raconté la rencontre improbable d’un homme et d’une femme, pour mettre en scène des éléments issus de la réhabilitation du centre commercial (mosaïque, etc.) et des rues environnantes. Ce moment festif a permis aux riverains et aux clients de redécouvrir le bâtiment sous un jour différent et peut-être aussi de s’approprier les changements intervenus. Cette technologie permet également de projeter des messages. Je travaille en ce moment sur un projet pour l’Unesco : nous faisons surgir d’un bâtiment les lettres qui composeront un mot. Un personnage joue avec elles, jusqu’à la révélation du message. De nombreuses marques, comme Dior, se servent du mapping pour présenter leurs collections. Tous les projets se prêtent-ils au mapping ? Tous les projets oui, mais pas tous les lieux ! L’idéal est d’avoir en « toile de fond » un bâtiment très clair et mat. En revanche, on ne peut pas projeter sur le verre, sauf en le recouvrant d’un volet ou d’un film adhésif adapté, qui s’enlève ensuite à l’eau. Enfin, disposer de recul par rapport au bâtiment est capital car la position des appareils de projection nécessite d’être préférablement dans l’axe. Propos recueillis par B. G.

Mapping pour une présentation de collection Dior à Madrid, en septembre 2011. Crédit : ADR PROD cannes, Concept M.-J. Gauthé

Des ouvertures de flagships mémorables Quel est actuellement le moyen le plus sûr de faire parler de l’ouverture d’un flagship ? Le mapping, bien sûr ! Ces cinq dernières années, les marques ne s’y sont pas trompées, réalisant des inaugurations en fanfare et en mapping dans le monde entier :

› H&M, à Amsterdam, en 2010. › Ralph Lauren, en novembre 2010, pour les 10 ans de

l’activité Internet et de la boutique en ligne. La marque a organisé deux spectacles simultanés, à New-York et à Londres. › Tommy Hilfiger, à Beverly Hills, en février 2013. › La marque de luxe qatari Qela, à Doha, en 2013. Les vidéos de ces événements sont largement relayées sur Internet : tant pour les prouesses techniques qu’elles représentent, que pour leur valeur artistique. À la clef, un impact marketing démultiplié.

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Vous lisez « Li-Fi » et vous pensez qu’il y a faute de frappe ? Pas du tout, on connaissait déjà Hi-Fi, Wi-Fi, voici venir Li-Fi, pour « Light Fidelity », soit la transmission d’information par la lumière. Or, cette innovation technologique, qui apparaît comme une petite révolution en matière de communication, n’est pas si inédite que ça…

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Lors de l’exposition « 100 years of Philips Research », organisée en juin 2014 au musée Boerhaave (Pays-Bas), chaque visiteur muni d’une tablette voyait s'afficher un descriptif interactif de l’œuvre qu'il contemplait sans avoir besoin pour autant de se connecter à un réseau ou de scanner un QR Code. Comment est-ce possible ? Cette expérimentation fait partie du projet pilote de Philips sur la localisation et transmission d’informations par systèmes d’éclairage connectés, autrement dit le Li-Fi. Surprise, dès 1880, le photophone d’Alexandre Graham Bell était déjà capable de transmettre un son sur plusieurs centaines de mètres, en utilisant uniquement la lumière du soleil ! Le succès des ondes radio ayant ensuite fait de l’ombre à cette trouvaille, il faudra attendre le morse, durant la seconde guerre mondiale, pour que le signal lumineux devienne à nouveau moyen de communication sans fil. Pas si nouveau que ça alors le Li-Fi ? C’est quand même une avancée majeure. Alors que le Wi-Fi utilise la partie radio du spectre électromagnétique, le Li-Fi utilise, lui, le spectre optique, la lumière visible. La modulation de l’éclairage (clignotement) permet de transmettre des informations numériques, une suite de 0 et de 1 (jusqu’à 1 Gbits en débit maximum théorique).


PRATIQUE 79

SOLUTION TECHNOLOGIQUE

PAS SI NOUVEAU QUE ÇA ALORS LE LI-FI ? C’est quand même une avancée majeure. Alors que le Wi-Fi utilise la partie radio du spectre électromagnétique, le Li-Fi utilise, lui, le spectre optique, la lumière visible. La modulation de l’éclairage (clignotement) permet de transmettre des informations numériques, une suite de 0 et de 1 (jusqu’à 1 Gbits en débit maximum théorique). Cette modulation lumineuse, imperceptible pour l’œil, même averti, est captée par une cellule photographique. C’est la triangulation de trois sources lumineuses qui permet d’envoyer des informations géolocalisées à la cellule photographique dont nos smartphones ou nos tablettes sont déjà tous équipés. Avantage : là où les ondes radio ou Wi-Fi traversent les murs et peuvent être facilement « piratées », la lumière transmet les informations en toute sécurité. Impossible en effet de capter toutes les lumières de la ville ! En revanche, la modulation lumineuse est si intense, de l’ordre d’un million de clignotements par seconde, qu’elle endommagerait un éclairage classique. Seule la Led supporte un tel régime. Le déploiement du Li-Fi est donc intrinsèquement lié au développement de l’éclairage Led, qui est en train de révolutionner le marché de l’éclairage1.

AUCUNE DÉPENSE D’ÉNERGIE SUPPLÉMENTAIRE L’autre force du Li-Fi est de s’adosser à l’existant, contrairement à des solutions comme le WiFi ou le Beacon qui nécessitent un équipement additionnel. Avec un simple récepteur (la cellule photographique présente sur tous les mobiles actuels) et un émetteur, la Led, la Li-Fi est le système de communication durable par excellence. Christophe Bresson, Directeur Marketing Philips France, se projette : « La Led est déjà un système d’éclairage économe en énergie, son utilisation pour la transmission

d’information ne représente aucune dépense d’énergie supplémentaire et l’on peut même imaginer que le Li-Fi devienne une source de profit pour l’exploitant d’un centre commercial par exemple qui pourrait louer son réseau. » Philips, qui détient 31 % du marché mondial de l'éclairage, travaille sur la Led depuis 1996. Après avoir investi massivement sur cette technologie dans les années 2000, Philips s’intéresse depuis 2009 à la localisation par systèmes d’éclairage connectés. « Cette technologie nous permet de répondre à une demande importante : la géolocalisation en intérieur, qui intéresse autant les services marketing et information de nos clients que leurs directions techniques » explique Christophe Bresson. « Dans le cadre de notre projet pilote nous équipons actuellement des hypermarchés, où le Li-Fi sert d’outil dans l’exploitation du magasin (orientation des chargés de rayon) et permet d’enrichir l’expérience utilisateur (orientation vers les produits associés, promotions sur les produits à proximité). Un déploiement plus large est prévu pour les premier et deuxième semestres 2015. » Un nouveau champ d’applications s’ouvre, mais, pour le moment, la transmission des informations s’effectue uniquement dans un sens descendant, de l’éclairage vers l’appareil mobile. D’ici 2 ans les informations pourront prendre le chemin inverse, mais cela nécessitera la présence d’une cellule infra-rouge pour que le smartphone devienne lui aussi émetteur. Dès lors, les données circuleront dans les deux sens et il n’y aura plus aucune limite à la création d’un réseau LiFi performant, y compris en mobilité, en train, en avion… J. C.

1 De 8 % en 2011, la Led devrait représenter 75 % du marché mondial de l’éclairage en 2020 selon le cabinet McKinsey.

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QUALIF ENSEIGNE SIGNALÉTIQUE :

CE QU’ILS EN PENSENT RÉUNIS LE TEMPS D’UNE TABLE RONDE ORGANISÉE EN SEPTEMBRE DERNIER PAR LE SYNAFEL, CLIENTS UTILISATEURS ET PROFESSIONNELS CERTIFIÉS ONT ÉCHANGÉ SUR LEURS EXPÉRIENCES. VERDICT : LA CERTIFICATION EST À LA CROISÉE DES ATTENTES DES PREMIERS ET DES BESOINS DES SECONDS. Le secteur de l’enseigne et de la signalétique est constitué d’entreprises très hétérogènes : TPE et PME qui interviennent en France comme à l’international. Pour donner plus de visibilité, de cohérence à ces métiers, le Synafel, Syndicat National de l’Enseigne et de la Signalétique s’est rapproché en 2001 de Bureau Veritas pour élaborer une certification 100 % dédiée. « L’indice d’une filière qui s’organise et qui s’engage », souligne Pierre-Henri Viougeat, président de la commission certification du Synafel. Entendre aujourd’hui un élu et un directeur de magasins plébisciter sans réserve les avantages de la certification dans la réalisation de leurs projets d’enseigne et de signalétique, son rôle déterminant dans le choix de leur prestataire, c’est forcément très positif. D’une même voix, ils ont exprimé les raisons de leur satisfaction : réassurance, traçabilité de la fabrication à la pose en passant par la maintenance, certitude de bénéficier de pratiques relevant de procédures cadrées et auditées une fois par an par un expert externe. Selon eux, enseignistes et signaléticiens doivent mettre encore davantage en avant leur certification et ne pas hésiter à expliquer à leurs clients la rigueur et l’utilité de ce label. « Il s’agit pour vous d’un véritable outil de conquête commerciale, affirme Francis Sevin, adjoint au maire de Sartrouville en charge des commerces. Il permet de dépasser le stade de la discussion du prix pour le prix, et de mettre en face des arguments tels que la qualité ou la sécurité... Autant de leviers de différenciation particulièrement efficaces. » David Costes, dirigeant de la société Bricolex confirme le rôle déterminant de la certification : « Nous travaillons avec la société Nojac Enseignes qui, grâce à son organisation, peut consacrer le temps et le conseil nécessaires au déploiement des enseignes de mon réseau ».

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PRATIQUE 81

UNE DÉMARCHE GAGNANT/GAGNANT Tout aussi percutants, les constats portés par les certifiés eux-mêmes. Une à une, ils ont battu en brèche les idées reçues : trop cher, trop chronophage, trop compliqué de se certifier ? Fabrice Breau, gérant de Ouest Gravure la Signalétique (49) oppose les 2000 € consacrés à la certification aux 10 000 € d’erreurs de production, désormais évitées. « Un coût direct largement compensé par le gain direct », insiste-t-il. Christophe Trotignon, co-gérant de Signétis (37- 47) pointe l’effet particulièrement structurant en interne de la certification et récuse la difficulté apparente du passage par l’écriture. « Le point de départ, c’est notre métier et l’on écrit juste ce que l’on fait déjà au quotidien ! » Ayant racheté ces dernières années plusieurs sociétés, Frédéric Thiriet, pdg du groupe DFT Enseignes (51-5488) voit dans la certification le moyen de donner une ligne directrice à son développement avec, en point d’orgue, la qualité apportée aux clients. « Nos 50 collaborateurs répartis sur 5 sites sont particulièrement fiers d’offrir tous le même niveau d’excellence. La certification les fédère, participe à la cohérence du groupe. » Comme chacun a un rôle précis à remplir dans le processus, personne n’est laissé de côté, ce qui développe un sentiment d’appartenance. « Et les gains de productivité sont au rendez-vous, précise le chef d’entreprise, puisque toutes les équipes sont capables d’intervenir partout. » Enfin, Christophe Trotignon conseille : « Ne reportez pas la décision de vous certifier. C’est beaucoup moins chronophage que ce que vous imaginez. En plus, sur simple demande, un collègue vous parraine et vous accompagne. » Et si être certifié, en plus d’être un gage de progrès, c’était aussi une façon de faire partie d’une L. BdC. communauté ?

CE QU’IL FAUT RETENIR…

➜ Référentiel créé en 2001, (actuellement 7ème version). ➜ Validé en 2002 par un comité de clients, de professionnels, et la DGCCRF. ➜ Publié au Journal Officiel. ➜ 3 niveaux de certification. ➜ 6 métiers certifiés : concepteur réalisateur, concepteur fabricant d’enseigne,

concepteur fabricant de signalétique, installateur, graveur, fournisseur.

➜ Audits annuels impartiaux et indépendants.

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82 NOUVEAUTÉS

EPSON SURECOLOR SC-F7100 : SIGNALÉTIQUE, MARQUAGE D’OBJETS ET DÉCO La nouvelle imprimante Epson SC-F7100 (162,5 cm de laize), successeur de la SureColor SC-F7000, est une solution de sublimation par transfert conçue pour des productions de petites et moyennes séries dans l’industrie de la confection ou de la communication visuelle grand format. Elle offre aux utilisateurs un séchage accéléré des impressions grâce à une large partie chauffante externe et un système d’enroulement plus précis (± 2,5 mm) particulièrement adapté au passage en calandre des rouleaux imprimés. Elle convient donc parfaitement aux nouveaux clients ou aux clients déjà en activité, intéressés par les nouvelles tendances en matière de confection, par la production simple et rapide de supports promotionnels et évènementiels, ainsi que par la production d’objets de décoration sur supports souples ou rigides. www.epson.fr

LES LAMINATEURS ROLLSROLLER SONT CHEZ GRAPHIC SYSTEMS FRANCE Graphic Systems France (GSF) est spécialisé en matériel de finition grand format (plastification, pelliculage, coupe, soudure...) depuis 2004. Observant une concurrence grandissante sur le marché des laminateurs à plat, la société a décidé de s’associer avec l’inventeur de ce type de matériel, le suédois Rollsroller. GSF distribue l’ensemble de l’offre Rollsroller qui se décline en 3 gammes : Entry, Regular et Premium. Le fabricant a récemment ajouté un modèle à la gamme Entry qui est distribué exclusivement par GSF en France. Il s’agit du 340/170 E doté d’une surface de travail effective de 310 x 163 cm, suffisamment grand pour accueillir des plaques standards de supports rigides. www.gsfrance.fr

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NOUVEAUTÉS 83

LA FIGATEX 5000 DONNE DU LARGE À LA THÉÂTRALISATION D’ESPACE Figarol, spécialiste de la théâtralisation d’espace pour le marché de l’événementiel et du stand depuis près de 40 ans, vient de mettre au point la Figatex 5000, la première imprimante sublimation en laize de 5 mètres de large. « Offrant des résultats qualitatifs, sans odeur ni produits dangereux, la technique de la sublimation élargit les possibilités créatives des architectes d’intérieur en associant une très haute qualité d’impression à de nombreux supports, comme les textiles acoustiques, déperlants, diffusants, ameublement, voiles, anti-curling… » explique Frédéric Roux, Dirigeant du Groupe. Le savoir-faire lié à cette première mondiale intéresse les fabricants de machines. Un accord de transfert de compétences a été conclu, concédant à Figarol trois ans d’exclusivité sur le marché français. La société va mettre cette avance au service de ses clients traditionnels, en développant notamment de nouveaux marchés comme celui de la décoration intérieure, en France comme à l’international, via sa cellule export, qui vise en priorité les marchés anglophones et germanophones. www.figarol.com

ACUITY F : ENCORE PLUS DE PRODUCTIVITÉ AVEC FUJIFILM La salon Viscom Paris 2014 a vu la présentation, pour la première fois en France, de l’Acuity F, machine d’impression grand format signée Fujifilm spécialement conçue pour les prestataires d’impression de signalétique et d’affiches. Elle a été optimisée pour les applications sur supports rigides. Plus productive (vitesse maximale 155 m2/h), elle accepte les supports jusqu’au format 3,05 x 2,5 m et jusqu’à 50,8 mm d’épaisseur. De plus, ses performances sont optimisées par les encres Uvijet de Fujifilm qui intègrent la technologie de dispersion « Micro-V » pour une excellente adhésion, des couleurs éclatantes et une meilleure durabilité. www.fujifilm.eu

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84 NOUVEAUTÉS

TEXART DE ROLAND : L’IMPRESSION TEXTILE PREND ENCORE DES COULEURS ! Roland DG vient de lancer la gamme Texart destinée au secteur de l'impression numérique textile, avec le modèle haut de gamme RT-640 (162,5 cm) comme chef de file. « Notre nouvelle encre constitue l'une des principales innovations », explique Yuko Maeda, Directeur général du département Textile « elle permet d'obtenir des couleurs vives et lumineuses. Les encres orange et violette enrichissent la gamme chromatique et permettent de créer de formidables rouges, orange, bleu foncé et pourpres. Le cyan et le magenta légers produisent des dégradés subtils et un niveau de détail remarquable ». De plus, sa vitesse d'impression en production est la plus élevée de son secteur : 22m2/h. Masahiro Tomioka, Président de Roland DG Corp. poursuit : « L'impression textile numérique deviendra l'une de nos principales activités ainsi que le prochain facteur de croissance pour notre entreprise ». En effet, les domaines d’application sont nombreux : mode, textile sportif, décoration d'intérieur, articles publicitaires. www.rolanddg.fr

ENERGY 8 DE GRAVOGRAPH : L’OFFRE LASER À PORTÉE DE MAIN Energy 8 est un laser CO2 économique, avec logiciel inclus, qui a été pensé pour des besoins de marquage à faible cadence en atelier, magasin ou bureau. Il est adapté à la gravure à plat, sur cylindre ou sur objets Cette nouvelle machine issue de la recherche et du développement du groupe Gravotech est remarquable pour son encombrement réduit (775 x 725 x 450 mm) qui n’empêche pas de nombreuses fonctionnalités, entre autres : chargement frontal, pilotage du laser par l'utilisateur via le tableau de bord machine interactif, capacités de stockage intégrées, réglage focal automatisé. www.gravograph.com

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NOUVEAUTÉS 85

AQUA PAPER® : QUELQUES GOUTTES D’EAU SUFFISENT ID Numérique a créé, avec Coating Développement, Aqua Paper® un papier peint intissé et pré-encollé. Il est enduit au dos de colle réactivable par l’eau : une simple pulvérisation suffit pour le positionner et le repositionner. Sa pose se fait bord à bord. Indéchirable, pratiquement infroissable, Aqua Paper® est manipulable aisément. Rapide à poser et facile à couper au cutter, il bénéficie d’une grande stabilité dimensionnelle et ne se rétracte pas lors du séchage. Très couvrant, il masque les imperfections des surfaces à décorer, ce qui simplifie la préparation. Cette nouvelle solution écologique pour la décoration imprimée est constituée de fibres de cellulose et de polyester, et s’imprime avec des encres latex ou aqueuses. www.idnumerique.fr

FORM'IT : LE TEXTILE QUI DONNE FORME À VOS IDÉES

AD’HOC MEDIA IMPRIME EN NUMÉRIQUE SUR UN BIOMATÉRIAU À BASE D’ALGUES

Concepteur et fabricant de médias textiles ou PVC pour les arts graphiques, la décoration et l’événementiel, TecTex a dévoilé à Viscom en septembre une version améliorée de son Form’it, une matière textile qui intègre une technologie brevetée permettant la mise en œuvre d’objets et décors modulables. Facile à travailler, imprimable et disponible dans un large choix de décors (bois, pierre, miroir, etc.), le Form'it est adapté aux réalisations événementielles, itinérantes ou permanentes (scène, télévision, expositions, architecture, etc.), pour les petits décors comme les projets de plus grande envergure. www.tectex.fr

Parce qu’elle croit depuis presque 10 ans à l’avènement de ressources durables pour fabriquer ses panneaux, la société de signalétique Ad’Hoc Media (Nantes) a réussi le double pari de pouvoir imprimer avec des encres et un support exempts de tout dérivé de pétrole. Un procédé révolutionnaire, puisque le matériau imprimé, Algopack, est issu d’algues. Il est produit par une société bretonne (Algopack, Saint Malo) qui a déposé un brevet mondial autour de ce biomatériau, entièrement compostable. Considéré comme une alternative au PVC, il a nécessité 10 ans de R&D. Utilisé dans l’injection, le packaging, l’emballage, le jouet, Algopack a séduit Ad’Hoc Media qui développe aujourd’hui une gamme de panneaux de signalétique. Pour l’impression, Ad’Hoc Media utilise des encres UV non polluantes. www.adhocmedia.fr

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86 NOUVEAUTÉS

ANTALIS RENFORCE LA TRAÇABILITÉ DE SON OFFRE DE PRODUITS Le distributeur de papiers Antalis vient de mettre place une base de fournisseurs centralisée, baptisée Myrmex. Cette plateforme développée par Factor-X (société de conseil en comptabilité carbone) permet de suivre l’impact social et environnemental des produits tout au long des chaînes d'approvisionnement. Myrmex fournit des informations exhaustives sur la conformité réglementaire des fournisseurs d’Antalis et leur adhésion aux nouvelles normes FSC® et PEFC, ainsi qu’à la nouvelle législation européenne dans le domaine du bois. L'information recueillie est vérifiée, puis soumise à un comité d’analyse des risques qui évalue les menaces potentielles liées à chaque fournisseur et à chaque produit. Si un risque majeur est identifié, Antalis est en droit de demander des informations supplémentaires au fournisseur, ou peut faire en sorte qu’il change les espèces d’arbres ou le pays d’origine de ses produits, voire mettre fin à leur collaboration. www.antalis.fr

EN BREF LE CLUB DU DIGITAL MEDIA LANCE LE CLUB UTILISATEURS

Le Club du Digital Media a décidé d’ouvrir ses portes aux clients finaux, annonceurs, marques, enseignes et prescripteurs, porteurs d’un projet de digital media. « Nous souhaitons apporter notre expertise aux utilisateurs de digital media à la recherche d’informations marché ou de partenaires fiables pour leurs projets » explique Laurence Farenc, déléguée générale du Club. « Nous avons donc crée le Club Utilisateurs pour permettre à ceux qui le souhaitent d’intégrer un réseau et de participer à nos diverses conférences. L’objectif est de les nourrir d’études de cas et d’être une plateforme d’échanges professionnels. ». Pour plus de renseignements : deleguegeneral@dmaf.fr

LUMANDAR STORE : ALLUMAGE SUR COMMANDE !

Lumandar Store de Cometa est une horloge qui commande l’allumage et l’extinction de l’éclairage (enseignes lumineuses, vitrines…) en fonction des éphémérides locales et du choix d’heures préprogrammées, toujours dans le respect de la législation relative à l’éclairage nocturne. Son antenne GPS lui permet de trouver sa position géographique, ainsi que de maintenir la date et l’heure exactes (gestion automatique du changement d’heures été/hiver). www.cometa-lighting.com

NOUVEAU FILM KODAK POUR APPLICATIONS RÉTROÉCLAIRÉES !

RIGIDISK : LES ENJOLIVEURS PUBLICITAIRES… QUI NE TOURNENT PAS ! Alloy-Line est la nouvelle gamme d’enjoliveurs de la marque Rigidisk, distribuée en exclusivité par Poitoo Adhésifs, et conçu pour le marquage publicitaire. Originalité : l’enjoliveur ne tourne pas permettant ainsi à la publicité d’être toujours visible. Il a été testé de manière intensive à plus de 300 km/heure. Alloy-Line est composé d’un seul élément, en ABS, facile à fixer, recouvert d’un adhésif imprimé pouvant être facilement changé. Ce système est principalement destiné aux professionnels de la route, pour habiller les roues des voitures de fonction, taxis, etc. La marque Rigidisk propose aussi d’autres modèles pour les vélos, segway, autobus et camions, ou encore voiturettes de golf. www.tooadhesifs.com

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Brand Management Group (BMG) distribue en exclusivité le nouveau film Kodak brillant de 8 mils à impression recto pour la production d’images rétro-éclairées. Fabriqué à partir d’un polyester enduit, ce nouveau film est la toute dernière innovation de Kodak pour les technologies d’impression à encres solvants, à faible teneur en solvants et à UV. Ce film présente un grammage et une résistance élevés pour toute application rétro-éclairée : affiches de petits commerces, affichage extérieur, présentoirs pour les salons professionnels, panneaux de menus, etc.

EVOLON DE FREUDENBERG CERTIFIÉ POUR LES ENCRES LATEX HP

La matière en microfilaments Evolon du fabricant de textiles techniques Freudenberg (Colmar, 68) a été certifiée par Hewlett Packard pour l’impression avec les encres latex HP. Sans PVC, ni solvant ni liant chimique, Evolon est aussi certifié ignifuge et classé M1, ce qui le rend entièrement compatible pour l’utilisation intérieure. Résistants et 2 à 4 fois plus légers que les matières de banderoles traditionnelles, les médias Evolon permettent un grand nombre d’applications imprimées, incluant la signalétique, les banderoles publicitaires mais aussi le design de stand, les éléments de décoration et les solutions acoustiques.


IGIROUETTE : UN PANNEAU DE SIGNALISATION NOUVELLE GÉNÉRATION ! Charvet Industries, spécialiste de l’affichage électronique, présente en exclusivité au salon des Maires et des Collectivités Locales 2014, le panneau de signalisation intelligent iGirouette. Cette nouvelle solution pour communiquer, informer et orienter est un panneau équipé recto-verso d’écrans LED en forme de flèches tournant autour de leur axe à 360° pour indiquer une destination de manière autonome, avec, par exemple, le temps de marche en minutes pour y accéder. Originalité du dispositif : il interagit en temps réel. À l’origine du projet : Biin (Villeurbanne, 69), jeune société de conception et de réalisation d’objets connectés pour faire le lien entre les nouvelles technologies (smartphones, tablettes), les réseaux sociaux et les outils classiques de transmission de l’information dans les espaces publics ou privés. Charvet Industries s’est engagée aux côtés de Biin pour le développement, la conception, l’industrialisation et la commercialisation de iGirouette. Il a confié à l’agence EDDS Design (Lyon) la mission de conception esthétique et d’harmonisation des formes des panneaux. www.charvet-industries.com

SIDEV DEVIENT DISTRIBUTEUR EXCLUSIF DES PANNEAUX LED LEYARD La société Sidev, distributeur de solutions audiovisuelles, affichage dynamique, éclairage et digital média, complète sa gamme avec les panneaux LED du fabricant chinois Leyard dont les dernières nouveautés présentent des pitchs inférieurs à 2 mm. Cette nouvelle collaboration contribue à renforcer leur vision commune du marché, qui devrait fortement progresser sur les segments du Corporate et du Retail, en indoor notamment, hors des marchés historiques de la LED que sont l’évènementiel et le sport. Basé à Shenzhen avec plus de 10 000 m2 d’installations dédiées et bénéficiant depuis 2013 d’une implantation en Slovaquie, Leyard propose aujourd’hui ces produits partout dans le monde en s’appuyant sur des accords de distribution sélectifs dans chaque région. www.sidev.fr

IGEPA FORUM ENRICHIT SON OFFRE POUR LA COMMUNICATION VISUELLE

Voici déjà 1 an que la société Forum Distribution (France) a rejoint Igepa Group, groupe de renommée internationale. De cette alliance est née Igepa Forum, actuellement basée à Lognes (région parisienne), et spécialisée dans la distribution de matières plastiques. L’assortiment initial de la société, destiné aux marchés de la Communication, de la PLV et des Arts Graphiques, a été enrichi avec des produits destinés au Sign & Display et en particulier à l’impression grand format, secteur dans lequel Igepa Group a une grande expertise. Pour répondre à la demande grandissante de ses clients, Igepa Forum vient de publier son premier catalogue, « Communication Visuelle ». Clair et pratique, il offre de nombreuses astuces, pour optimiser le travail et mieux cibler les besoins des clients. www.igepaforum.fr


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