Visible #13

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TRIMESTRIEL

SEPTEMBRE 2015

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Dossier

EXPOSITION

UNIVERSELLE 2015 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS

www.visible-mag.com

Rencontre avec...

Jean-Charles, Guilhem et Louis-Marie de CASTELBAJAC Focus

Vitrines digitalisées, spectacle assuré



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Septembre est toujours un mois dynamisant et plein d’effervescence avec son lot de nouveaux concepts de boutiques, d’ouvertures de lieux branchés, de salons professionnels, de lancements de produits… Cette année, après un reportage estival sur l’Exposition universelle, nous reprenons le collier avec peut-être encore plus d’enthousiasme que d’habitude. La tête pleine d’images et de sensations fortes. Visible à Milan ? Une évidence, même pour cette édition dédiée à l’alimentation de la Planète, car comme pour tout événement, c’est la forme qui nous interpelle. Tous les 5 ans, le monde a rendez-vous et chaque pays se donne à voir sous son meilleur jour avec, comme écrin, la communication visuelle. Cherchons bien… presque chaque centimètre carré visible en est la preuve ! Architecture, design, impression numérique, digital, signalétique, mise en lumière ou scénographies de haut vol ne sont pas - ou plus - l’apanage des pays industrialisés. Les belles surprises sont susceptibles de surgir de tous les points du Globe. Savoirs, savoir-faire, technologies, agences d’architecture ou de numérique s’internationalisent. Échanges et influences entre les nations sont de plus en plus évidents. Mais, à force d’utiliser partout les mêmes « ingrédients », la communication visuelle ne va-t-elle pas finir par avoir également partout le même « goût » ? Pas si sûr, car à l’image des créations de Jean-Charles de Castelbajac que Visible a eu le plaisir de rencontrer, il est possible à la fois de se glisser dans la peau des autres - qu’il s’agisse de marques, de pays, de produits… - et de cultiver sa singularité. Tout est une question de rencontres, d’hommes, en un mot d’émotion. Lorraine Bôle du Chaumont & Céline Collot La rédaction de Visible

Visible est une publication de la Fédération de la Communication Visuelle - 17, rue de l'Amiral Hamelin - 75783 Paris cedex 16 Édition : 656 Editions, 21 rue Longue, BP 1072, 69202 Lyon cedex 01- tél. 33 (0)4 78 30 41 73 - Fax : 33 (0)4 78 30 41 79 Directeur de la publication : Guillaume Abou Rédactrice en chef : Lorraine Bôle du Chaumont - 06 81 18 06 76 Rédactrice en chef adjointe : Céline Collot, celine@656editions.net 04 78 30 35 06 Comité de rédaction : Michel Caza, Francesca Ceccaldi, Laurence Farenc, Patrick Floren, Michel Martinez, Sylvie Raimbault, Christophe Trotignon, Serge Dimarellis, Marion Ferhat Communication : Pauline Ducat Ont collaboré à ce numéro : Lorraine Bôle du Chaumont, Céline Collot, Véronique Olivier, Julie Chide, Sophie Goldenstein, Raphaëlle de Dieuleveult Direction artistique et réalisation : François Jaillet, fjaillet@656editions.net Responsable commercial : Thomas Nollet, thomas.nollet@656editions.net, 06 20 63 46 27 Abonnement : visible@656editions.net Prix au numéro : 15 euros. Tarif abonnement pour 1 an (4 numéros) : 55 euros Impression : Manufacture d’histoires des Deux-Ponts, 5 rue des Condamines, 38320 Bresson Routage : DS Routage, 73 rue Jules Guesde, 69230 Saint Genis Laval N°ISSN : 2261-5474 Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans Visible est interdite sans accord de la société d’édition.

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TRIMESTRIEL

SEPTEMBRE 2015

(voir page 37)

À LA UNE 32 RENCONTRE JEAN-CHARLES, GUILHEM ET LOUIS-MARIE DE CASTELBAJAC

© Guilhem de CASTELBAJAC

Photo de couverture Extrait du logo officiel de l'Exposition universelle 2015

ACTUALITÉS

04 L’ACTUALITÉ DE LA COMMUNICATION VISUELLE

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18 QU’ON SE LE DISE… LE CLUB MERCHANFEELING S’OUVRE AUX NON SPÉCIALISTES ! ÉVÉNEMENTS

22 « L’UNIVERS DU MUSÉE EST UN MAGNIFIQUE TERRAIN DE JEU POUR VISCOM ! »

ENTRETIEN AVEC BRUNE JULLIEN, DIRECTRICE DU SALON VISCOM PARIS

26 LES AUTRES ÉVÉNEMENTS DU MARCHÉ : FESPA COLOGNE 2015, C!PRINT MADRID… 22 OPINION

POURQUOI FAUT-IL QUE LA RÉGLEMENTATION VIENNE FREINER LA CRÉATIVITÉ ? PAR JULIEN AGUETTANT, DIRECTEUR DE LA SOCIÉTÉ PREMIUM MEDIA XL

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38 FAÇADES : POINTS DE VUE, IMAGES DU MONDE…

44 LA FRANCE HISSE HAUT SON PAVILLON


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FOCUS

Pavillon itinérant des Arts Déc

78 DIGITAL VITRINES DIGITALISÉES : DÉCRYPTAGE DE CAS

58 FOCUS PAVILLONS :

ET SI COMMUNIQUER C’ÉTAIT TOUCHER ? STRUCTURE MODULAIRE La structure aux profils carrés contient les panneaux de polycarbonate le long du périmètre et permet plusieurs configurations de l’espace intérieur.

MODULE D’EXPOSITION Le module s’accroche facilment à la structure. La variation de la position des modules fait varier également la configuration de l’espace intérieur.

82 LE STREET ART ENTRE EN GARE

84 COMÉDIE FRANÇAISE : SE RÉINVENTER DANS LA CONTINUITÉ Detail port

66 DIGITAL :

PLEIN LA VUE !

3D MODEL 1:25

PRATIQUE

72 SIGNALÉTIQUE, OUTILS DE VISITE

COUPE LONGITUDINALE 1:25

COUPE TRANSVERSA

86 UNE ÉCOLE, UN PROJET AVEC LE DESIGN, LES ARCHIVES SORTENT DES MURS 90 NOUVEAUTÉS BULLETIN D’ABONNEMENT EN PAGE 96

74 EXPOFRANCE 2025, RÉINVENTONS UN MODÈLE

ENTRETIEN AVEC JEAN-CHRISTOPHE FROMANTIN, PRÉSIDENT D’EXPOFRANCE 2025

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ACTUALITÉS

UN AVION DEVIENT SUPPORT DE COMMUNICATION MATERIS PAINTS DEVIENT CROMOLOGY

Spécialiste de la peinture décorative avec des marques emblématiques telles que Tollens ou Zolpan en France, MaxMeyer en Italie et Revetón en Espagne, Materis Paints a dévoilé sa nouvelle identité de marque, imaginée par l’agence Royalties. Rebaptisé Cromology, le Groupe exprime avec ce nouveau nom (« la science des couleurs » en grec ancien) sa volonté de conjuguer les meilleurs savoirfaire techniques et les exigences esthétiques. Cromology entend poursuivre son développement à l’international et jouer un rôle dans la consolidation du secteur de la peinture décorative encore très atomisé. Le Groupe envisage en effet de réaliser des acquisitions pour renforcer ses positions dans les pays où il est déjà présent, de s’implanter dans de nouveaux pays et de compléter son offre avec des produits de spécialités.

Pour la première fois en France, un Boeing 737-800 de la compagnie Transavia sert de support d’image de marque en faisant voler dans le ciel européen les nouvelles couleurs de Bostik, sur 250 m² de covering. La société Bostik, spécialiste des adhésifs, filiale d’Arkema, s’offre ainsi un plan de communication d’envergure pour mettre en avant ses innovations en matière de colles à destination de l’aéronautique. Embarquement immédiat pour une campagne de communication globale : « l’avion Bostik » volera jusqu’à fin novembre 2015 et desservira 49 destinations dans 20 pays d’Europe, avec deux rotations par jour, soit 4 vols quotidiens. En plus du fuselage, les appuie-têtes sont également « brandés » à l’image de Bostik. S’y ajoute, pour tous les Boeings de la flotte, une visibilité publicitaire dans le magazine Transavia et, en août, sur les boarding pass imprimés à domicile. Un formidable champ de visibilité pour l’annonceur !

SENS’ART CONTAINER : NOUVEAU CONCEPT DE DESIGN HÔTELIER Du 2 novembre 2015 au 5 janvier 2016, dans le cadre de la biennale d’art contemporain, les Lyonnais vont pouvoir découvrir, sur les berges du quartier Confluence, un nouveau module pour l’hôtellerie imaginé par la société Sens’Art, en partenariat avec éco system et Novotel Confluence. Le concept ? Transformer des containers, objets riches de vécu et produits du transport maritime en un espace de vie qualitatif, durable et nomade adapté aux nouveaux besoins des professionnels de l’hôtellerie et de l’habitat : recyclage, modularité, optimisation de l’espace, mobilité, rapidité de fabrication, performance énergétique, augmentation de la rentabilité, besoin en cas de rénovation... Durant ces deux mois, le Novotel Lyon Confluence s’occupera de l’accueil et des réservations. Le public pourra s’inscrire sur le site de Sens’Art pour tenter de gagner une nuitée. Un concept qui devrait encore s'enrichir cet hiver...

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PIXARTPRINTING HABILLE LA « CUISINE DE RUE » Nés aux États-Unis, les Food Trucks sont en train de s'imposer partout en Europe dans des déclinaisons toujours plus audacieuses. Occuper des points de contact à l'occasion d'évènements, de salons, de concerts et de manifestations sportives est un nouveau business modèle pour ces projets de cuisine de rue ! Exemple original avec Gin Truck : Albert Goldentaer, barman espagnol, a rendu la distribution de cocktails itinérante. L’agence de communication qui a créé l’identité visuelle a choisi Pixartprinting comme fournisseur des produits imprimés qui décorent le camion. Sur le site du spécialiste européen du web-to-print, l'agence a trouvé solutions et matériaux adaptés. « Nous avons créé sur notre site des espaces thématiques comme celui consacré à la gastronomie qui regroupe un ensemble de solutions destinées à ce secteur spécifique », explique Andrea Pizzola, Directeur des Ventes et du Marketing de Pixartprinting. Dans la section dédiée à l'impression grand format, l’agence a choisi des panneaux en Forex et des bâches pour recouvrir la structure. Imprimés sur papier et carton de petit format, les cartes de visite et les sous-verres ont complété l'identité visuelle. « Grâce à cet habillage complet, le camion promeut directement mon activité », note Albert Goldentaera qui apprécie aussi « la gestion en temps réel de Pixartprinting qui me permettra de changer le look du camion véhicule aussi souvent que je le souhaiterai, en adaptant les graphismes à des événements ou des promotions spécifiques. »


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ACTUALITÉS

SERGE FERRARI A OUVERT SON PREMIER SHOWROOM

© Simon Dubois

C’est au 56 rue du Faubourg Saint Antoine (Paris 12e), que le groupe Serge Ferrari a ouvert son premier showroom au printemps 2015. Conçu pour accueillir les architectes et les designers, ainsi que leurs maîtres d’ouvrage et leurs clients, cet espace de 144 m2 sur deux étages a été créé par les architectes Frédérick du Chayla (studio Totem) et Xavier Bélorgey. Véritable lieu de travail et de rencontres, il permet de découvrir les collections et de puiser de nouvelles inspirations. « L’idée était de montrer la mise en œuvre d’une sélection de matériaux composites souples du Groupe mais aussi d’approfondir cette découverte. C’est pourquoi le lieu est divisé en trois espaces de travail dont une salle de réunion », explique Frédérick du Chayla. À ne pas manquer : une grande bibliothèque de près de 12 000 échantillons A4 des différentes gammes et leurs palettes de coloris disponibles. Une programmation d’événements et d’animations autour de nouveautés et de réalisations exemplaires, ainsi que des conférences, feront vivre le showroom tout au long de l’année. Jours et horaires d’ouverture : du lundi au vendredi de 9h à 18h et sur RDV. Contact : showroom.sergeferrari@sergeferrari.com

LA COULEUR, THÈME DE PRÉDILECTION SUR LE SALON BEYOND BEAUTY À Paris Porte de Versailles du 15 au 17 septembre, se tient Beyond Beauty. Ce salon des créateurs de la beauté 360° réunit l’ensemble de la filière, des marques (soin, maquillage, parfums, hygiène), aux fournisseurs (packaging, ingrédients, private label/OEM, formulation…). À ne pas manquer : la conférence animée par Olivier Guillemin, Président du Comité français de la couleur, le 16 septembre à 15h00 sur le thème « Couleurs, Mode & beauté, Back to the Future… ». Pour imaginer la place de la couleur dans la beauté de demain, ce spécialiste de la couleur se penchera sur le passé et l’évolution des critères de beauté dans l’histoire, de l’Antiquité à l’époque moderne, en passant par le Grand Siècle. Une réflexion qui permettra de mieux comprendre comment émergent les styles et les tendances de couleurs dans l’univers de la beauté. L’occasion aussi d’évoquer avec fantaisie les perspectives de Futurs plus utopiques.

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IGEPA FORUM DONNE CARTE BLANCHE À 4 ARTISTES POUR SUBLIMER SES MATIÈRES Igepa Forum compte parmi les plus grands distributeurs européens de supports destinés aux métiers graphiques. L’entreprise a récemment fait appel à la société Lulu Productions, agence de communication par l'art, pour créer le coffret Prestigious. Quatre artistes talentueux (Adriana Garcia Galan, Carlos Franklin, Aude Fourel et Rémi Uchéda) ont chacun travaillé 3 matières d'Igepa Forum, destinées au domaine de la PLV et de la communication visuelle, pour en faire des œuvres d'art. Ce coffret, édité à 60 exemplaires numérotés et signés, sera dévoilé lors d’un vernissage à la galerie SpArtS (Paris 6ème) le 29 septembre à 19h30. Dans le même temps, Igepa Forun sera présent au Salon Viscom sur le stand D082.



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ACTUALITÉS

PREMIUM MEDIA XL POURSUIT SON DÉVELOPPEMENT AVEC UNE PREMIÈRE OPÉRATION À MARSEILLE

© FX Prévot

L’entreprise lyonnaise Premium Media XL a remporté l’appel d’offres lancé par La Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence pour l’exploitation des surfaces d’échafaudage pendant la restauration de l’immeuble Charles de Gaulle, situé sur la Canebière. En juillet et août derniers, le centre commercial des Terrasses du Port a été le premier annonceur à afficher sa campagne sur une bâche grand format micro-perforée de plus de 360 m².

DE L’ART CONTEMPORAIN SUR UNE PLATEFORME PÉTROLIÈRE Le musée d’Oslo a fait appel à ATC Groupe pour décorer une plateforme pétrolière offshore basée à Stord en Norvège. Gunnar Kvaran, Conservateur du Musée d’Art Contemporain d’Oslo, a connu ATC Groupe en 2013 lorsqu’il était commissaire de la biennale d’art contemporain de Lyon. Les trois artistes contemporains Gardar Eide Einarsson (Norvège), Tom Sachs (Etats-Unis) et Fabrice Hyber (France) ont donc pu retrouver leurs œuvres au large de la mer du Nord. Elles ont été reproduites sur 600 m2 de film adhésif permanent M1. Une fois l’impression faite. Le grand défi a été la pose puisque la plateforme, une fois en mer, bouge et que les supports sont soumis à des déformations constantes. Le contexte a donc nécessité un traitement des joints spécifiques pour des cloisons en plusieurs modules.

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Driving creativity NOUVEAUX

UN NOUVEAU LOGO POUR IDENTIFIER LES PROFESSIONNELS COMPÉTENTS EN SIGNALÉTIQUE D'ACCESSIBILITÉ Pour aider les ERP et les professionnels à répondre aux exigences de la loi de 2005 sur le handicap, le Synafel (Syndicat National de l'Enseigne et de la Signalétique) a entamé il y a 4 ans un travail visant à proposer des solutions concrètes en termes de signalétique d'accessibilité. C'est, en outre, à son initiative qu'a été publié, en février 2014, sous l’égide de l’AFNOR, le Référentiel sur la Signalétique d'Accessibilité dans les ERP. Afin de poursuivre la dynamique engagée, le Synafel a ensuite mis en place une formation en signalétique d'accessibilité permettant aux professionnels d'être formés aux obligations légales et, grâce à l’accompagnement d’un ergothérapeute, d'être sensibilisés aux problématiques spécifiques du handicap. Un programme de formation qui permet ainsi de répondre aux besoins en signalétique par des réalisations adaptées. Enfin, pour accroitre la visibilité des professionnels ayant suivi cette formation et acquis une expertise dans le domaine de la signalétique d'accessibilité, le Synafel a créé la marque « Sign'Accessibilité L'Expertise » et son logo, qui apparait sur les supports de communication des entreprises formées. Plus d’informations sur « Sign'Accessibilité l'Expertise » sur sa page Facebook

Les nouveaux films coulés Avery Dennison MPI 1104

Imprimabilité remarquable. Pose rapide. Superbes performances 3D. Les nouveaux films coulés MPI 1104 vous offrent les meilleures qualités d’image et d’imprimabilité qui soient. Représentants la nouvelle génération des films numériques coulés, ces films s’adaptent facilement aux défis de la 3D, comme les rivets et les déformations.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur

graphics.averydennison.eu 2015-07-16539FR


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ACTUALITÉS

ICONA D'OR : LANCEMENT DE LA 11E ÉDITION DES TROPHÉES DE LA COMMUNICATION VISUELLE Le concours Icona d'Or est organisé par le Synafel (Syndicat National de l'Enseigne et de la Signalétique) afin de récompenser les acteurs de la communication visuelle pour leurs réalisations remarquables. Il s'adresse aux agences de design et d'architecture commerciale (prix de la créativité), aux réseaux (prix de l'enseigne réseau), ainsi qu’aux enseignistes, signaléticiens et décorateurs. Le concours Icona d'Or est une formidable occasion d'être « Visible »… Il offre aux professionnels de la communication visuelle l'opportunité de démontrer leur expertise auprès des décideurs, de mettre en avant leurs savoir-faire et de valoriser leur image en remportant l'un de ces trophées convoités. Le lancement de cette 11e édition des Icona d'Or aura lieu pendant le salon Viscom Paris. Les entreprises souhaitant participer pourront s'inscrire, dès l'ouverture du salon le 29 septembre 2015 à 9h30, sur www.iconador.com.

QUAND L'IMPRESSION GRAND FORMAT SUBLIME L'ÉVÉNEMENTIEL Figarol, société spécialisée dans l’impression grand format et inventeur de la première machine capable d’imprimer en sublimation en 5 mètres de large (la Figatex 5000) vient de réaliser un visuel de plus de 1 000 m2 pour le festival Rock Werchter en Belgique. Pour décorer l’entrée du site du festival, les organisateurs souhaitaient une réalisation unique, très graphique. Le choix de la sublimation, la précision de l’impression et celle de l’assemblage des pièces (mesurant jusqu’à 4 x 15 m.) ont été des points déterminants dans le rendu du visuel. « Le bureau d’études belge Studio Line avait posé des conditions et des contraintes techniques fortes, à savoir : des couleurs denses, un visuel pliable et réutilisable, un tissu léger (200 g/m2) afin de faciliter la pose et l’assemblage de l’ensemble. Elles ont toutes été relevées grâce à la sublimation, technique d’impression de plus en plus plébiscitée par les acteurs de l’événementiel », explique Fabrice Godard, responsable commercial Figarol.

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LE PRESSE PAPIER ENTRE AU MUSÉE « MADE IN FRANCE - Le papier peint en 2015 » : jusqu’au 31 octobre, le Musée du papier peint de Rixheim (Alsace) consacre une exposition au renouveau du papier peint à travers la présentation de 34 entreprises œuvrant en France. Certaines maisons d’édition « historiques » sont l’emblème du luxe à la française. D’autres start-up, apparues sur le marché depuis seulement quelques années, misent sur le développement du numérique, à l’image du Presse Papier, lancé à Lyon en 2014 par Sébastien Barcet, qui dirige par ailleurs l’imprimerie créative Artprint. Passionné par l’architecture, la peinture et le graphisme des années 1930-60, il propose avec Le Presse Papier des papiers peints imprimés en numérique sur intissé, en lés uniques ou raccordables. L’entreprise crée des motifs et s’associe également à des artistes et designers proches de sa ligne éditoriale, entre vintage et art contemporain. Au-delà de cette exposition temporaire, rappelons que le musée du papier peint abrite plus de 133 000 documents : la production complète de la manufacture Zuber & Cie et 60 000 documents d’origines diverses du 18e siècle à nos jours.



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ACTUALITÉS

GDF SUEZ DEVIENT ENGIE ET ÇA SE VOIT ! L’agence iDzif Pro, spécialiste de l’impression numérique sur adhésif, de l’enseigne et du marquage publicitaire, a accompagné le changement d'identité de GDF Suez en ENGIE, en partenariat avec l’agence de communication corporate Momentys. iDzif Pro a imprimé et découpé dans son atelier de Pantin une multitude de supports adhésifs micro-perforés, petits et grands formats pour habiller tant les façades que l’intérieur des tours abritant les sièges sociaux d’ENGIE à La Défense et à Bruxelles. Les visuels ont ensuite été posés, en 6 jours, par l’équipe de iDzif Pro assistés de cordistes professionnels. 5 000 m² d'adhésif de la marque Hexis ont été utilisés dans le cadre de cette opération.

CONSTANTIN ADOPTE UNE NOUVELLE IDENTITÉ VISUELLE Fondée en 1989 par Denis et Jean Constantin, la société Constantin est l’un des leaders français de la conception, de la production et de la diffusion de solutions de communication sur le lieu de vente. Récemment, la société a fait évoluer son identité visuelle pour accompagner sa nouvelle stratégie industrielle, « l’Ingénierie Retail Marketing ». En effet, Constantin a fait le choix de se tourner vers les nouvelles technologies au service du Point de Vente. Présentoirs connectés, écrans digitaux, rétro-éclairages LEDs, gestion des data en temps réel et capteurs d’ambiances sont quelques unes des innovations proposées. Pour symboliser ce nouveau positionnement, la société a adopté un logo modernisé, au graphisme simple et solide, souligné d’une baseline définissant un large champ de compétences.

OPÉ SPÉ S’OUVRE À L’INTERNATIONAL Opé Spé, l’agence de street marketing et d’affichage mobile de Tac-tic media group, annonce l’ouverture de sa première agence à l’étranger, le 1er octobre à Bruxelles. Elle s’est fait connaître par ses actions de communication éco-responsable et son produit phare est
le vélo publicitaire Affi’bike©, un concept développé et fabriqué en France. Portée par le succès commercial de cette solution qui permet de coupler affichage mobile et sampling ou distribution 
de flyers, l’agence Opé Spé poursuit son
développement et de nouvelles implantations sont à venir prochainement.

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SIGNALÉTIQUE : DES BALLONS LUMINEUX POUR LA GRANDE GALERIE DE L’EVOLUTION

© David Mohen

Au cœur du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, la Grande Galerie de l’Évolution est une majestueuse verrière de 1 000m². Les centaines de visiteurs qui s’y pressent chaque jour sont désormais accueillis dans le hall d’entrée par cinq ballons gigantesques de la gamme Pendulair de Airstar, groupe spécialisé dans la conception, la fabrication et la distribution de structures gonflables et de ballons éclairants. De tailles et de hauteurs variées, ces ballons répondent à plusieurs problématiques : éclairage, remplissage de l’espace mais aussi signalétique, puisque, fixés par des élingues métalliques anti giratoires, les ballons permettent d’orienter les visiteurs. Certains ont été floqués des deux côtés afin d’être visibles à la fois depuis l’extérieur (Entrée, Tickets, Exposition) et l’intérieur de la Galerie en clôture de parcours (Boutique). La conception de la signalétique a été confiée à l’agence Change is Good, tandis que l’installation a été effectuée par Airstar European Network (AEN) en collaboration avec les équipes techniques du Muséum National d’Histoire Naturelle. Airstar a doté chaque ballon de 16 à 32 lampes fluo compactes basse consommation gérées par un système de minuterie. La lumière créée permet d’attirer l’attention, tout en produisant un éclairage uniforme, diffus et homogène.


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ACTUALITÉS

EVIAN PREND LE MÉTRO Du 8 au 14 juin dernier, à l’occasion du lancement de sa nouvelle bouteille d’1,25 L, Evian a investi la station de métro Franklin Roosevelt pour mettre en scène la nouvelle signature : « Dînez face aux Alpes ». Imaginée par l’agence Versus Fully Tailored Creation, ce dispositif immersif invitait également les passagers de la station à participer à un jeu relayé sur les réseaux sociaux, permettant de remporter, en postant la photo la plus « vertigineuse », un week-end pour deux dans les Alpes. Les autres prestataires impliqués dans cette opération sont : Wattson (production photos), Metrobus (régie publicitaire), Assistance Printing (coordination des impressions), Pixcolor & Decoader (pose et dépose) et Pose Service (lumières).

ROYAL SALUTE SE RÉINVENTE EN NOBLESSE AVEC BETC DESIGN Whisky officiel de la cour britannique depuis 62 ans, le whisky Royal Salute de la maison Chivas doit son nom aux coups de canons tirés en l’honneur de la Reine d’Angleterre lors de son couronnement. La marque a confié à BETC Design le rajeunissement de son image, pour s’inscrire dans un positionnement « modern luxury ». Symboles de la monarchie anglaise, les codes graphiques qui décoraient la bouteille ont été revisités. Des signes forts sont notamment gravés sur la porcelaine colorée en bleu saphir, vert émeraude ou rouge rubis, clin d’œil aux joyaux de la couronne. Plus élancée et plus masculine, la bouteille est surmontée d’un bouchon doré gravé, telle une œuvre d’orfèvre, coiffée par un estampillage semblable à une médaille royale.

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ART PUB DÉCO FÊTE SES 10 ANS Art Pub Déco, société normande spécialisée dans l’enseigne et la signalétique, fête ses 10 ans et arbore cette année un logo festif rouge et doré. Le 18 juin dernier, au cours d'un événement organisé pour l'occasion, Marie-France Bailleul, fondatrice et gérante d'Art Pub Déco est revenue sur l'histoire de son entreprise. En 10 ans, l'effectif de la société a doublé, passant de 5 à 11 personnes. Son activité s'est développée et diversifiée : à l'enseigne et à la signalétique sont venus s'ajouter l'impression, l'objet publicitaire, l'événementiel... Enfin, Art Pub Déco n'a de cesse de perfectionner ses services comme en témoigne sa certification Qualif'Enseigne Signalétique. Marie-France Bailleul a expliqué qu’elle continuait son activité avec ambition, confiante en l'idée de pouvoir encore gagner des parts de marché avec son équipe et elle a conclu par ces mots : « Être chef d’entreprise, c’est une force de conviction et une volonté d’entreprendre ».

QUE SAVEZ-VOUS DE LA RÉGLEMENTATION SUR LES ENSEIGNES ? Suite de notre quiz à propos de la réglementation sur les enseignes… À noter : une documentation complète sur le sujet est disponible gratuitement pour tous les membres du Synafel.

VRAI OU FAUX ? ➜ LE NOMBRE D’ENSEIGNES EST LIMITÉ À

3 PAR FAÇADE.

FAUX

Il n’existe aucune limitation du nombre d’enseignes. ➜ LA SURFACE MAXIMALE DES ENSEIGNES SUR UNE FAÇADE EST LIMITÉE.

VRAI

Les enseignes apposées sur une façade commerciale d'un établissement ne doivent pas avoir une surface cumulée excédant 15 % de la surface de cette façade. Toutefois, cette surface peut être portée à 25 % lorsque la façade commerciale de l'établissement est inférieure à 50 mètres carrés (R581-63).


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ACTUALITÉS

MAKRO AFFIRME SON STYLE CASH & CARRY AVEC AKDV L’enseigne Makro (groupe Métro) lance un nouveau concept d’architecture commerciale pour la Belgique et les Pays-Bas, signé AKDV. Le premier magasin à la nouvelle image est situé à Alleur, près de Liège (Belgique). Le travail de l’agence a notamment porté sur la théâtralisation du positionnement cash & carry qui incarne la personnalité de l’enseigne. En tête de gondole, des photographies noir et blanc viennent illustrer les 11 univers produits (cuisine, bureaux, nettoyage, textile...). Chaque visuel reprend une ambiance professionnelle, un produit en cours de préparation et un ustensile lié à la pratique du métier. AKDV a créé un symbole formé d’un « m » conçu tel un sceau, qui accompagne les prises de parole de Makro. L’attribution à la marque est renforcée les codes couleurs emblématiques bleu et jaune, que l’on retrouve désormais dans l’ensemble du point de vente : panneaux de communication, signalétique, murs de gondole, espace d’accueil... Les mobiliers spécifiques (hauts, avec une partie supérieure dédiée au stockage) ont été conservés et valorisés pour la zone épicerie. Enfin, les espaces démonstration et dégustation, sont mis en avant par un mobilier et une signalétique spécifiques.

THE KASE ACCÉLÈRE SON DÉPLOIEMENT DANS LES AÉROPORTS The Kase, marque-enseigne dédiée aux accessoires pour Smartphones et tablettes, développe un nouveau mode de commercialisation en implantant des kiosques au sein des aéroports. Le premier kiosque a ouvert en février 2015 au terminal 3 de l’aéroport de Manille (Philippines). Un succès tel que le franchisé prévoit l’ouverture en octobre prochain d’un second stand dans ce même terminal. Les frères Rosenblum, fondateurs de The Kase, souhaitent développer les kiosques en franchise, avec l’objectif d’atteindre 1 000 kiosques à l’horizon 2020. Trois formats sont proposés aux franchisés, avec les mêmes produits et services qu’en boutique, à savoir des accessoires en prêt-à-porter ou à personnaliser. L’enseigne expose un large choix de coques, des collections exclusives issues de sa communauté de designers et des marques sous licence. The Kase offre également la possibilité de customiser sa coque ou power-bank (batterie externe) en quelques minutes avec des photos personnelles.

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YOPLAIT FLEURIT LA TOUR EIFFEL Petite Fleur Folies est une mise en scène végétale, musicale et artistique créé par Gad Weil et sa complice artistique la plasticienne paysagiste Laurence Médioni, pour célébrer le 50ème anniversaire de la marque Yoplait. Installées au pied de la Tour Eiffel du 18 au 21 juin dernier, les créations de Petite Fleur Folies s’étendaient sur près de 4 000 m2 où 500 000 fleurs de plus de 100 espèces différentes étaient disposées. Dans ce jardin éphémère, les « Créatiles », des créatures-jeux en acier polyzingué conçues par Gad Weil et Benoît Afnaïm (conseiller artistique), s’animaient grâce à l’action du public.

EN BREF LA CERTIFICATION QUALIF’ENSEIGNE SIGNALÉTIQUE FAIT SON SHOW SUR VISCOM !

Les certifiés Qualif’Enseigne Signalétique sont invités à se rassembler le mercredi 30 septembre à midi sur le stand du Synafel (Syndicat National de l'Enseigne et de la Signalétique) pour un grand moment d’échanges et de convivialité. Ils pourront y rencontrer les donneurs d’ordre également conviés.

LE SYNAFEL ENVOIE SES « AMBASSADEURS » DANS LES ÉCOLES ET LYCÉES

Le Synafel propose à ses adhérents proches des écoles et lycées de formation aux métiers de l’enseigne, de la signalétique, du marquage et décor, de devenir ses ambassadeurs auprès de ces institutions. Le but est de renforcer les liens entre le monde de l’entreprise et celui de l’enseignement pour concrétiser un objectif commun : une plus grande adéquation des jeunes formés aux besoins des entreprises du secteur de la communication visuelle. Ces ambassadeurs se retrouveront le 1er octobre à midi sur le stand du Synafel au salon Viscom Paris.

NAISSANCE DU PLUS GRAND GROUPE INDUSTRIEL DE SUBLIMATION NUMÉRIQUE

Sawgrass Industrial, la division commerciale du groupe Sawgrass spécialisée dans la sublimation et les encres pigmentées en applications industrielles, et JK Group, qui rassemble les marques Kiian Digital et J-Teck, ont fusionné en juillet pour renforcer les capacités technologiques du Groupe. Dennis Wilby, Président de JK Group, a déclaré : « Suite à l’alliance de Kiian Digital et J-Teck3 l'année dernière, l’adjonction de Sawgrass Industrial place JK Group au premier rang du secteur de la sublimation numérique et à l’avant-garde du développement du marché des encres pigmentaires sur textile ».

EUROMEDIA DANS SES NOUVEAUX MURS

Depuis le 1er juillet, Euromedia est installée dans un nouveau bâtiment à Savoie Hexapôle, un éco-parc d’activités certifié ISO 14001, signe supplémentaire de l’engagement écologique de la société. Ces locaux flambant neuf lui permettent d’accueillir ses clients dans de meilleures conditions avec un espace de 1200 m² dédié à l’impression numérique grand format et un showroom de près de 200 m2. Les coordonnées postales et téléphoniques sont désormais : EUROMEDIA, 240 Rue Maurice Herzog, Savoie Hexapôle, 73420 Viviers du Lac, T. 04 79 522 522.


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ACTUALITÉS

QU’ON SE LE DISE…

LE CLUB

MERCHANFEELING S’OUVRE AUX NON SPÉCIALISTES !

Imaginez un rendez-vous en petit comité dans un appartement parisien ou dans les salons d’un hôtel prestigieux, pour écouter un spécialiste merchandising d’une Maison du luxe vous dévoiler quelques-uns des secrets de son métier. Imaginez partir en « safarifeeling » urbain découvrir, à Paris ou à Londres, les concepts les plus innovants en termes de pâtisseries. Imaginez accéder aux coulisses d’une exposition pour en comprendre toute la scénographie... Ces privilèges étaient jusqu’alors réservés à un public exclusif de merchandisers. Désormais, vous ne serez plus réduit à juste imaginer… peut-être pourrez-vous « en être » ! Béatrice QUERETTE, CEO et directrice de création de Merchanfeeling détaille les raisons et les objectifs de cette ouverture.

Visible : Quand vous avez fondé Merchanfeeling, c’était avant tout pour répondre à l’ensemble des besoins merchandising des marques. Pourquoi avoir aussi créé le Club en 2006 ? Béatrice Querette : Le merchandising pâtissait d’un manque total de visibilité : pas d’école dédiées en France, des équipes merch souvent peu nombreuses et un peu isolées dans leur fonctionnement au sein des entreprises. Paradoxalement, le problème du merchandising, c’est que tout le monde s’en mêle. Les gens ont l’illusion qu’ils savent et qu’il faut juste faire « joli », ignorant totalement sa technicité. En plus de contribuer à la reconnaissance du métier, de ses techniques et de ses savoir-faire - notamment en trouvant un relais auprès des journalistes -, le Club avait à l’origine l’ambition de favoriser les contacts entre les merchandisers, de les sortir de leur relatif isolement en créant du lien et en faisant circuler l’information. Se retrouver entre eux, avoir une parole très libre et beaucoup d’échanges autour de problématiques communes les a réassurés dans leur métier. Aujourd’hui, ils sont prêts à accueillir d’autres professionnels...

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ACTUALITÉS QU’ON SE LE DISE… LE CLUB MERCHANFEELING S’OUVRE AUX NON SPÉCIALISTES !

MERCHANFEELING® Qui peut dorénavant rejoindre le Club ? Des professionnels en poste dans des sociétés du luxe, de la mode, de la beauté, et de la décoration, car nous tenons à garder une cohérence d’univers et de langage. Par exemple des directeurs de réseaux intéressés à mieux comprendre un métier avec lequel ils collaborent régulièrement, mais aussi des directeurs artistiques, achats, marketing ou encore des PDG toujours très impliqués dans les stratégies merchandising. L’occasion aussi d’appréhender notre périmètre d’intervention : merchandising amont, aval – avant que les produits touchent la boutique - objectifs commerciaux, stratégies de mises en place, etc. Autrement dit, une palette bien plus large que la seule création de vitrines ! Quel est le programme pour cette rentrée ? Conférences, accueil VIP, ateliers et visites privées sous la conduite d’intervenants toujours très pointus restent la signature du Club. Nous proposons chaque année 8 rendez-vous en matinée ou en soirée à Paris, et 2 Clubs exécutifs qui se déroulent à Londres, en anglais. L’adhésion est payante mais à géométrie variable pour une participation à l’année ou pour un événement ponctuel. Dans les mois à venir, nous nous retrouverons autour de thèmes aussi

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est une société internationale spécialisée dans le merchandising, combinant un studio d'architectes, de designers et de consultants. Leur point commun : partager l’esprit merch pour apporter une solution globale aux marques. Neuf univers de références sont développés dans les secteurs du luxe, de la mode, de la beauté et de la décoration, également relayés par un site web.

variés que : « Expériences phygitales ou la rencontre du physique et du digital », « Global shopper : catch me if you can » ou encore « L’observatoire des tendances 2016 ». Tout est détaillé sur notre site Internet www.merchanfeeling.com (rubrique Club). Une dernière chose à ajouter ? A l’heure où tout se teinte de virtuel, il est important de garder des espaces temps dédiés à la rencontre de « vrais gens dans de vrais lieux ». Participer au Club, c’est faire partie d’un réseau spécialisé, très actif et qui ne cesse de s’enrichir. C’est aussi un moment de convivialité puisque nous partageons généralement nos expériences autour d’un petit déjeuner ou d’un cocktail dinatoire. Propos recueillis par L. BdC.



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ÉVÉNEMENTS

« L’UNIVERS DU MUSÉE EST UN MAGNIFIQUE TERRAIN DE JEU POUR VISCOM ! » Immersion, Variation, Révélation, Sensation… Non, il ne s’agit pas des titres d’une série à succès façon « Twilight », mais du nom de 4 Galeries qui attendent les visiteurs du salon Viscom, du 29 septembre au 1er octobre prochain. Quatre promesses fortes autour desquelles se déploieront solutions techniques et créatives. Visite guidée, en compagnie de la nouvelle directrice du salon, Brune JULLIEN… Visible : Comment avez-vous abordé votre rôle de directrice de Viscom, un salon qui a 27 ans d’existence ? Brune Jullien : Quand j’ai été nommée à la tête de Viscom il y a 1 an, à la veille de l’édition 2014, j’ai abordé ma nouvelle mission avec l’envie de faire évoluer le salon. En charge par ailleurs du salon Marketing Point de Vente et du concours des Popai Awards, je suis consciente des nombreuses passerelles entre ces événements, aussi bien au niveau des exposants et visiteurs, que des partenaires et de la presse… Viscom étant depuis longtemps leader sur son marché de la communication visuelle et de l’industrie graphique, il y avait un acquis considérable sur lequel capitaliser mais aussi certaines choses à changer. Armée de mon expérience et d’un regard neuf, j’ai lancé le chantier de la nouvelle identité visuelle, comme acte fondateur de l’évolution du salon. Très graphique, elle redonne de la modernité à notre communication qui, sur le fond, reste axée autour des métiers. Sur quels autres aspects cette édition 2015 se distinguera-t-elle des précédentes ? Il y a parfois dans notre métier d’organisateur de salon un décalage entre ce que l’on souhaite montrer et la perception qu’en ont les visiteurs. Nous avions notamment besoin de clarifier notre concept d’animations Imag’In, tout en accentuant la proximité avec nos exposants, pour encore mieux comprendre leurs métiers et les enjeux actuels auxquels ils sont confrontés.

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Pour commencer, nous avons opté pour une thématique un peu décalée cette année, le Musée. Alors que le centre commercial, le bureau ou encore l’aéroport avaient des résonnances évidentes en matière de communication visuelle, avec « Imag’in The Museum » on surprend davantage mais, dès qu’on creuse un peu, l’évidence saute aux yeux : un musée c’est de l’enseigne, de la signalétique, du digital, de l’impression et de la découpe, des produits dérivés personnalisés, le recours à la sérigraphie, la gravure, etc. Bref un très beau terrain de jeu pour Viscom ! Le marché a d’ailleurs répondu très favorablement, puisque 11 exposants partenaires nous accompagnent sur la mise en œuvre de cet espace. La zone est implantée pour la première fois en 4 ilots séparés, pourquoi ? Sur le principe de « Suivez le guide », l’agence l’Air de Rien qui collabore avec Viscom depuis plusieurs années, a conçu une scénographie qui repose sur 4 Galeries afin de mettre en valeur le savoir-faire de nos exposants, au fil d’un parcours à la fois ludique, sensoriel et didactique. Chacune de ces Galeries, baptisées Immersion, Variation, Révélation et Sensation, dévoilera des applications et créations contemporaines autour de l’enseigne, de la signalétique, des matières, du textile et du digital media. On sera véritablement plongés dans l’expérience visiteur au sens large ! Propos recueillis par C. C

www.viscom-paris.com



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ÉVÉNEMENTS « L’UNIVERS DU MUSÉE EST UN MAGNIFIQUE TERRAIN DE JEU POUR VISCOM ! »

LE STREET ART S’INVITE À VISCOM !

Pendant toute la durée du salon, les visiteurs pourront assister à la réalisation d'une fresque graphique façon « Street Art ». L’artiste graffeur, Sacha ELBAZ, également architecte intérieur et designer produit, s’exprimera en live sur une bâche de 10 m de long.

LE CLUB

DIGITAL MEDIA FÊTE SES 10 ANS

Le Club Digital Media, partenaire et exposant du salon Viscom, profitera de la tenue de l’événement à la porte de Versailles pour organiser plusieurs temps forts à l’occasion de ses 10 ans. MARDI 29 SEPTEMBRE :

16h : conférence sur le thème « De l’affichage dynamique au digital media : rétrospective des débuts de l’Affichage Dynamique jusqu’à l’avènement du Digital Media ». 17h : apéritif networking, ouvert à tous, au Bar à Vins attenant à l’espace de conférences. Après 19h00, la soirée se poursuivra pour les adhérents du Club autour d’un cocktail dinatoire. Le Club, organisera également un petit-déjeuner de présentation de ses missions, le mercredi 30 septembre à 9h30. Pour en savoir plus, contacter Laurence Farenc au 06 12 16 61 29 ou par mail à deleguegeneral@dmaf.fr Retrouvez toute l’info du Club sur www.clubdigitalmedia.fr

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ÉVÉNEMENTS

C!PRINT MADRID :

FESPA

COLOGNE 2015 :

LE BILAN EN QUELQUES CHIFFRES CLÉS…

FESPA, l’exposition internationale pour l’impression grand format, la sérigraphie et le textile s’est tenue du 18 au 22 mai 2015 à Cologne en Allemagne, réunissant 754 EXPOSANTS.

43 775

C’est le visitorat de l’événement sur 5 jours, en progression de 4,8 % par rapport à 2013, pour un total de 23 137 visiteurs uniques. 36 % s’y rendaient pour la première fois. Des visiteurs en provenance de 130 PAYS : l’Allemagne est de loin le pays le mieux représenté (32 % des visiteurs), devant les Pays-Bas (6,9 %) et le Royaume-Uni (6,6 %). La France arrive en 6ème position avec 3 % du vistorat.

67 %

UN AVANT-GOÛT DE LYON EN 2016… Après 3 années de développement important, le salon C!Print de Lyon entend continuer d’évoluer en 2016 autour de ce qui fait sa différence depuis l’origine : la créativité et l’innovation. En attendant de découvrir toutes les nouveautés de la prochaine édition, le ton sera déjà donné à C!Print Madrid, du 6 au 8 octobre prochain, où 656 Éditions inaugure son nouveau concept Plug&Play. Porté par son positionnement parfaitement adapté aux nouvelles attentes des marchés de l’impression et plébiscité par les principaux fabricants de matériel et média, le salon C!Print s’est exporté en Espagne l’an passé. Il suit le modèle du salon lyonnais organisé par 656 Editions : un événement qui réunit toute la communauté du « print » et de la communication visuelle, avec un contenu didactique fort et faisant la part belle aux applications et à la créativité au-delà des techniques pures. Fort de son franc succès, pour sa seconde édition, C!Print Madrid affiche un fort développement puisque la surface atteint 15 000 m2 (contre 8 000 en 2014) et que le nombre d’exposants est passé de 140 à 200.

C’est le pourcentage de décideurs parmi les visiteurs et 41 % se sont déplacés avec un projet d’investissement dans les 6 prochains mois.

56,62 %

C’est la part des visiteurs intéressés par le matériel d’impression numérique ce qui fait de ces solutions le principal centre d’intérêt du salon. Viennent ensuite logiquement les consommables d’impression numérique (26,17 %), puis la sublimation (18,97 %). www.fespa.com/events

Par ailleurs, l’édition espagnole permet aux organisateurs de parfaire leur concept d’Atelier créatif Plug&Play qui propose une nouvelle scénographie. Designers et imprimeurs de renom vont contribuer, afin d’apporter au marché une information encore plus précise en termes d’innovation et de nouveaux développements. L’agence de design Barcelonaise Egue y Seta, en collaboration avec le designer historique de C!Print Regular Switch, ont eu carte blanche pour présenter plus de 100 applications innovantes.

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ÉVÉNEMENTS

Un comité d’experts coordonnera avec des partenaires la proposition d’un « Brand manager », qui sera mise en œuvre par le décorateur d’intérieur pour habiller 3 espaces thématiques : - Un Pop-up store. Tendance de fond dans le secteur de l’agencement commercial, le point de vente éphémère est un lieu d’expérimentation pour les enseignes dans lequel l’impression numérique, flexible et rapide à mettre en œuvre, offre des solutions innovantes. - Un Bar. Qu’il soit espace commercial ou lieu public, voire qu’il accueille des événements, le bar est la rencontre du beau et du fonctionnel. La grande diversité des matières, tant au niveau des textures, des couleurs que des fonctionnalités, répond aux besoins des agenceurs, et la personnalisation (sous-bock, verre, étiquettes, revêtement…) transforme les espaces en véritables univers. - Une Business meeting room. Les usages évoluent et les solutions d’information et d’orientation reviennent au cœur des nouveaux besoins d’aménagement. Partie intégrante de l’identité visuelle d’un bâtiment, la signalétique devient décorative tout en intégrant de plus en plus le digital. Cette expérience bénéficiera donc au salon lyonnais qui a d’ores et déjà prévu de faire évoluer le concept Plug&Play en s’appuyant davantage sur les grandes sociétés d’impression qui exposeront dans l’espace Plateforme Prestataires du salon. Rendez vous donc à Madrid du 6 au 8 octobre 2015 et à Lyon du 26 au 28 janvier 2016. www.salon-cprint.es / www.salon-cprint.com

AGENDA Du 21 au 23 octobre

Luxe Pack Monaco Le salon référent mondial de la créativité packaging Grimaldi Forum, Monaco www.luxepack.com Du 24 au 26 novembre

Heavent

Le salon des professionnels de l’événementiel, de l’exposition et des congrès Paris, Porte de Versailles / France www.heavent-expo.co

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OPINION 29

JULIEN AGUETTANT

POURQUOI FAUT-IL QUE LA RÉGLEMENTATION VIENNE FREINER LA CRÉATIVITÉ ?

Depuis le printemps dernier, Julien Aguettant, Directeur de la société Premium Media XL, monte au créneau pour défendre son activité, l’affichage éphémère grand format sur les bâtiments classés, menacée par un amendement visant à interdire ce type de publicité. Il réagit à un dispositif actuellement installé en Italie sur la façade du Duomo, trésor du patrimoine milanais : une bâche publicitaire couplée à du digital.

Pas étonnant que cette réalisation originale vienne d’Italie, le pays qui aurait inspiré Didier Reppelin, architecte en chef des monuments historiques… Il est l’un des instigateurs du décret français de 20071 qui autorise les bâches publicitaires sur les monuments inscrits ou classés dans des cas très précis. En effet, à l’époque, l’enjeu était de trouver des solutions pour financer les travaux de restauration de ces façades et la publicité éphémère sur échafaudage, qui se pratiquait déjà depuis longtemps en Italie et ailleurs, est apparue comme une solution intéressante. Je suis séduit par leur créativité et leur audace même si je reconnais parfois quelques abus avec des intégrations de publicités qui manquent de finesse dans des lieux touristiques exceptionnels comme la place Saint-Marc et le pont des soupirs à Venise… À l’inverse, avec cette campagne Samsung depuis 1 an à Milan, qui conjugue une bâche imprimée et de l’affichage dynamique, les Italiens nous montrent qu’ils ont bien souvent une longueur d’avance ! En France ce genre de réalisation est inenvisageable en l’état actuel de la réglementation. Le code de l’environnement, qui régit la publicité extérieure, est très strict, et les règlements locaux de publicité propres à chaque commune imposent parfois des contraintes supplémentaires. Sans compter qu’une nouvelle menace pèse sur ce type de réalisation… Dans le cadre du projet de loi sur la biodiversité, l'Assemblée Nationale a adopté en première puis en seconde lecture en mars dernier un amendement de Laurence Abeille, députée écologiste du Val de Marne, pour interdire les bâches publicitaires sur les monuments classés...

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30 OPINION

POURQUOI FAUT-IL QUE LA RÉGLEMENTATION VIENNE FREINER LA CRÉATIVITÉ ?

... Cet amendement – dont on peut déjà se demander ce qu’il vient faire dans un texte relatif à la biodiversité ?! vise à interdire les bâches sur échafaudage finançant les travaux de restauration, lorsqu’elles sont positionnées sur des monuments historiques. Depuis le décret de 2007, ces dispositifs publicitaires ont pourtant permis de financer de 20 à 100 % des chantiers, ce qui représente 92 millions d’euros de travaux de restauration et 1,6 million d’heures de travail non délocalisables pour des compagnons spécialisés (tailleur de pierre, fabricant de jalousie, etc.) Au fond, que reprochent ses détracteurs à cette activité publicitaire ? Premièrement, une pollution visuelle : je trouve invraisemblable de faire voter un tel texte pour un critère si subjectif.
Un échafaudage est-il plus esthétique ? Deuxièmement, certaines toiles ne respecteraient pas la

BIO EXPRESS © Andréa Aubert

Julien AGUETTANT, a créé Premium Media XL en 2009. Installée dans la région lyonnaise, la société réunit des professionnels de la création et de la commercialisation d’espaces publicitaires, de l’impression numérique très grand format et de la pose.

Depuis le décret de 2007, ces dispositifs publicitaires ont permis de financer de 20 à 100 % des chantiers, ce qui représente 92 millions d’euros de travaux de restauration. VISIBLE

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réglementation, à savoir la répartition pour moitié entre décor et publicité. Sur ce point, un simple acte d’huissier au moment de l’impression ou de la pose suffirait. Enfin, Laurence Abeille a déploré des toiles qui seraient restées en place plus longtemps que le chantier. Or, à ma connaissance, un seul cas a été recensé sur des dizaines de réalisations depuis 2007 ! Je comprends que l’on puisse ne pas aimer la publicité, j’entends leurs arguments, mais que proposent-il à la place pour financer ce type de travaux ? Si le Sénat confirme le texte, les entreprises du bâtiment vont en souffrir directement, de même que les municipalités qui ne prélèveront plus de Taxe Locale sur la Publicité et les Enseignes sur ces bâches… Sans parler des monuments eux-mêmes, puisque cela met en danger la valorisation du patrimoine. En tant que chef d’une entreprise directement concernée par cet amendement, je regrette évidemment qu’aucune demande d’amélioration ou un aménagement du décret initial n’ait été proposé à la place d’une interdiction pure et simple, décidée sans concertation avec les professionnels du secteur. Et ce d’autant plus que le texte en vigueur est plutôt bien encadré par l’État via les DRAC2 et que le système fonctionne bien. Désormais la balle est donc dans le cap du Sénat : amendement, contre-amendement, aménagement du texte initial… L’épilogue est encore loin d’être connu mais tous les espoirs d’une évolution favorable sont permis. Nous sommes donc confiants, mais restons vigilants. Il serait temps également de s’interroger sur la façon de faire évoluer notre métier tant du point de vue de la technique que de la créativité, à l’image de ce qui se fait en Italie… Comme l’illustre ce mix de technologies sur la façade en rénovation du Duomo, il faut s’attendre à de grands bouleversements avec le digital. De plus en plus abordables, fiables et légers, ces matériels représentent un énorme potentiel pour l’affichage grand format, même si, ne l’oublions pas, les idées seront toujours plus importantes que les technologies… Propos recueillis par C. C.

1 Décret n°2007-487 du 30 mars 2007. 2 Directions Régionales des Affaires Culturelles.



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Jean-Charles, Guilhem et Louis-Marie

de CASTELBAJAC VISIBLE : Plusieurs décennies de création tous azimuts. De la mode, beaucoup, du design de mobilier, des parfum, des costumes de scène pour Lady Gaga ou Katy Perry, des séries limitées et des capsules pour des marques – ça on ne les compte plus... Alors, pourquoi lancer maintenant Castelbajac Creative Agency ? Jean-Charles de Castelbajac : Cette agence s’imposait. Depuis le début de ma carrière, j’ai passé mon temps à faire de la direction artistique. La mode m’y a conduit... Alors que l’intervention de bien des couturiers s’arrête une fois les modèles réalisés, moi je continue de travailler sur les défilés, les campagnes de promotion, etc. Grâce à mes expériences auprès de Raymond Loewy et de Roger Talon, j’ai aussi lancé des marques, créé des logos, mis en scène quantité d’événements. Autant de directions artistiques qui se sont enchainées.

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Pour un créateur, s’associer à des marques n’était pourtant pas bien vu... Dans les années 80, quand j’ai commencé des co-branding, c’était même infamant ! Un créateur devait produire des choses rares pour des gens rares. Et moi, je me suis mis à faire l’inverse, sans me cacher. Au contraire, en signant clairement ces collaborations : Castelbajac pour Levi's, pour Weston. Ces dernières années, les sollicitations sont devenues encore plus fréquentes : un timbre « Cœur » pour La Poste accompagné d’une performance à l’hôtel de Choiseul-Praslin1, une collection capsule pour Pataugas, une édition illustrée du Petit Larousse... Vous parlez souvent de votre contribution aux JMJ1 en 1997 comme d’un tournant dans votre carrière. Racontez-nous... Cette année-là, j’ai imaginé pour Jean-Paul II une chasuble avec un arc-en-ciel. Ce symbole très fort, je l’ai décliné sur les vêtements liturgiques des évêques, sur ceux des prêtres et sur les tee-shirts de plus d’un million de jeunes. Voir l’Eglise et tous ces jeunes gens


À LA UNE 33

RENCONTRE

INDICE BIO

45 ans de créations polymorphes, de surprises incessantes et peut-

être une piste d’explication. Agé d’environ 10 ans, Jean-Charles DE CASTELBAJAC est en voyage en Angleterre avec son père

lorsqu’ils rencontrent un Lord très smart. Tenue de chasse irréprochable, fusil cassé sur le bras... et mains gantées de caoutchouc rose. Il s’en étonne auprès de son père qui lui dit juste : « JeanCharles, il est Anglais ». Et le petit garçon de répondre : « Papa, je veux être Anglais ! ».

habillés sans différence esthétique avec comme ciment visuel la couleur, m’a fait prendre conscience de la puissance chromatique de mon travail et donné envie de devenir un « virus populaire ». Tout ce que j’avais fait avant relevait de la recherche, de l’expérimentation, désormais je voulais que ma créativité soit accessible à tous. Votre style est si identifiable, si singulier... Pourtant des marques aussi différentes que Pernod Ricard, la manufacture Royale de la Porcelaine, ou Petit Bateau font appel à vous sans craindre la confusion des genres ! C’est un peu magique en effet et cela vient, en partie, du regard que je porte sur elles. Je recherche le lien entre les marques et moi, les traces qu’elles m’ont laissées. Une sorte d’archéologie contemporaine. Je les redynamise, les ramène dans le présent en m’appropriant leur histoire, leur logo... Non pas à la façon d’un karaoké mais en les transformant. Semer des couleurs sur Petit Bateau revient à lui redonner de la visibilité. Mais cela ne se borne pas à mettre des couleurs sur

un logo, il y a aussi la création de vêtements, un défilé organisé au musée de la Marine, la réalisation d’un clip avec « Presque l’amour », un groupe formidable. Cette approche transversale est aujourd’hui menée en famille, avec mes fils Guilhem et Louis-Marie, à travers « Castelbajac Creative Agency ». Les projets ne tournent pas autour de moi, je suis un passeur qui souhaite faire émerger de jeunes talents, nouer des relations avec d’autres artistes. En somme, c’est une agence « pop-ethic ». Quand on naît de Castelbajac, de quoi hérite-t-on en plus du nom ? Du gène de la créativité ? Guilhem de Castelbajac : Nous avons surtout eu la chance de baigner dans un milieu qui nous a ouvert des perspectives. Nous sommes trois créatifs aux caractères entiers, dotés de sensibilités différentes, difficiles à affirmer lorsque nous étions très jeunes. Je souhaitais faire une école d’art et je n’imaginais pas le faire en France... C’est pourquoi nous sommes partis loin et longtemps. Louis-Marie de Castelbajac : On nous a inculqué la curiosité, une façon particulière de regarder le monde. Avec le temps, j’ai appris à traduire chaque moment, bon ou mauvais avec une vision personnelle. Mon frère et moi sommes rentrés des Etats-Unis il y a deux ans, et aujourd’hui, nous avons envie de fédérer nos trois visions dans un but commun, autour d’événements, de marques, de produits...

De gauche à droite : Guilhem, Jean-Charles et Louis-Marie de CASTELBAJAC

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34 À LA UNE

RENCONTRE Jean-Charles, Guilhem et Louis-Marie de CASTELBAJAC

Quelle est la valeur ajoutée de chacun ? Guilhem : Photographe, j’ai également fait de l’architecture d’intérieur aux Etats-Unis sur des projets très différents et de nombreuses directions artistiques. Louis-Marie : J’ai créé plusieurs lignes de vêtements, développé une marque d’armagnac et je conçois également des sites Internet. Celui de l’agence en est d’ailleurs un exemple. Et quelle est celle Castelbajac Creative Agency ? Jean-Charles de Castelbajac : Nous formons un petit commando dans lequel chacun apporte ses idées autour d’une vision commune. A la différence de grandes agences, nous incarnons les projets qui nous sont confiés. Louis-Marie : Notre côté mousquetaires ! Lors des consultations, nous arrivons à trois pour écouter, ensuite nous échangeons, partageons ensemble sur la façon de rendre le projet le plus sensible, visuel, interactif en réfléchissant à ce que chacun de nous peut apporter de mieux. Et bien sûr, auprès de nous, il y a un quatrième mousquetaire, Julien Verry à la fois chef de projet et communicant. Guilhem : Notre clan familial est notre force, cela peut même être rassurant pour nos interlocuteurs. Pour le festival de rock de St Brieuc, notre père a dessiné les vêtements de scène, nous avons réalisé la chorégraphie, le casting, la mise en images... Nous sommes une agence « tout terrain » avec des compétences complémentaires, qui se chevauchent parfois, mobilisées au mieux selon les circonstances afin de donner à nos clients la combinaison la plus valorisante pour leur projet avec l’envie d’obtenir le résultat le plus magique possible.

Être un clan n’est-ce pas aussi partager des valeurs ? Louis-Marie : Notre génération est en attente de renouveau et c’est vrai, aussi de valeurs, y compris dans le travail. Nous pensons qu’il est possible d’être efficaces et généreux, percutants et respectueux. L’un n’exclut pas l’autre. Et à chaque fois que c’est pertinent, nous souhaitons rendre les projets participatifs via des castings sauvages, la récolte de messages d’internautes, histoire de faire rêver et voyager les gens avec nous. Guilhem : Donner du sens à un projet, une dimension humaine et poétique, être sensibles aux traces : depuis longtemps notre père est précurseur de cet état d’esprit que nous partageons et voulons mettre en pratique avec lui. Jean-Charles de Castelbajac : Ensemble et accompagnés d’autres jeunes talents, dans des disciplines aussi variées que le street art ou la musique. Transversalité, décloisonnement, décalage, mise en danger... La créativité, c’est un tout ! Les gens ont besoin de dialogue, d’incarnation, de peau. L’agence est là pour inventer ce futur ! Désormais tous vos projets sont menés de concert ? Louis-Marie : Nous suivons un chemin commun mais parallèlement nous allons aussi poursuivre des voies indépendantes qui accentuent nos univers spécifiques. Une façon de nourrir individuellement notre créativité pour avoir de nouvelles choses à apporter dans nos projets communs. Guilhem : Quels que soient nos talents respectifs, la carrière de notre père nous ouvre à de grands et beaux projets tels que la mise en dessins de ParisOrly. Ce sont des opportunités formidables. Mais nous avons d’autres aventures à vivre individuellement : la mode pour mon père, bientôt un packaging très original pour l’Armagnac 700 élaboré et signé par Louis-Marie et de mon côté, une dizaine de pages à réaliser pour l’Officiel3 chinois. Même si à chaque fois nous pouvons faire appel à la compétence de l’un ou de l’autre. Propos recueillis par L. BdC.

1 Situé dans le 6e arrondissement, l’hôtel Choiseul-Praslin a été le musée de La Poste de 1946 à 1973 avant d’être racheté et rénové par la Banque Postale. Lors du lancement du timbre cœur, Jean-Charles de Castelbajac a imaginé une installation chromatique à la façon de vitraux contemporains aux couleurs du timbre. 2 Journées Mondiales de la Jeunesse. 3 Les éditions chinoises du magazine « L’Officiel de la Couture et de la Mode de Paris » créé en 1921.

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BIENTÔT UNE FRESQUE MONUMENTALE À ORLY

© Guilhem de Castelbajac

Cet été, Aéroports de Paris a donné carte blanche ou plutôt murs, sols, baies vitrées de Paris-Orly à disposition de Jean-Charles de Castelbajac pour y dessiner armé de ses craies et ses Posca® (marqueurs peinture à base d’eau tout support), ses souvenirs de voyages. Une performance en live, orchestrée par Castelbajac Creative Agency. L’occasion aussi de rencontres avec les passagers et les équipes de l’aéroport qui confient au créateur les plus belles histoires qui leurs sont arrivées à Orly. Des confidences récoltées également pendant plusieurs semaines sur un site Internet www.welcomestories.adp.fr. Les meilleurs récits prendront la forme de dessins multicolores offerts aux heureux sélectionnés. Puis, l’ensemble de ces dessins sera reproduit sur la façade du terminal sud. On pourra voir cet automne probablement l’une des plus grandes fresques du monde réalisée sur une structure monumentale. (202m de long x17m de haut pour de 3 434 m2). Cette performance sera complétée par d'autres gestes créatifs qui seront dévoilés courant 2016.

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Dossier réalisé par Lorraine Bôle du Chaumont et Céline Collot

La communication visuelle dans tous ses États Visible à l’Exposition universelle de Milan… une évidence ! Pour un magazine qui décrypte les tendances en matière de communication visuelle et révèle les dessous des plus belles réalisations du moment, quoi de mieux que cette immense foire internationale où chaque pays rivalise de créativité et de technicité pour donner à voir son identité ? Nous nous sommes donc rendues à l’Expo universelle de Milan : 4 jours à arpenter le Decumanus, à visiter non pas 10, mais 20 et même 30 pavillons de fond en comble, à s’interroger sur les intentions, à admirer la mise en œuvre des solutions… Le tout bien sûr, à travers le prisme de la communication visuelle et de l’architecture. Dans ce numéro spécial, la « chasse aux trésors » peut commencer !

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LOGO GAGNANT. EN 2011, À L’ISSU D’UN CONCOURS OUVERT AUX ÉTUDIANTS (ÉCOLES D’ART, DE MODE, D’ARCHITECTURE, DE GRAPHISME PUBLICITAIRE, DE DESSIN INDUSTRIEL), LE LOGO DE L’ITALIEN ANDREA PUPPA A ÉTÉ RETENU. IL SE COMPOSE DE QUATRE LETTRES ET DE QUATRE CHIFFRES OÙ SE SUPERPOSENT JAUNE, CYAN, MAGENTA. CES COULEURS PRIMAIRES SE TÉLESCOPENT POUR DONNER VIE À UNE MULTITUDE DE VARIANTES. EXACTEMENT COMME DANS L’ALIMENTATION, OÙ LES INGRÉDIENTS DE BASE GÉNÈRENT UNE INFINITÉ DE COMBINAISONS. UN LOGO VIVANT DONT CHAQUE COULEUR A UNE ÉNERGIE PROPRE QUI SE REFLÈTE ET SE MULTIPLIE DANS LES AUTRES. LA MUSEO SANS DE JOS BUIVENGA, POLICE DE CARACTÈRES À LA FORTE PERSONNALITÉ GÉOMÉTRIQUE, A ÉTÉ CHOISIE POUR LES PARTIES VERBALES.

Chiffres

clés

— 184 JOURS D’EXPOSITION

(du 1er mai au 31 octobre 2015)

— 140 PAYS PARTICIPANTS — 53 PAVILLONS NATIONAUX — LE + GRAND : L’ALLEMAGNE SUR 5 000 M2 — LE + PETIT : LA BULGARIE SUR 600 M2 — 2,7 MILLIARDS D’EUROS INVESTIS — 150 000 VISITEURS/JOUR

Nos coups

de cœur LE JAPON pour son effet « waouh » LE ROYAUME-UNI pour sa poésie LA FRANCE… on vous dit tout page 42 L’ANGOLA pour sa pédagogie LA SUISSE pour la force de son message MONACO pour son engagement

Pour les professionnels de nos filières, la visite d’une exposition universelle devrait être obligatoire. Les pavillons sont autant de laboratoires, concentrés de technologies, de scénographies, de matériaux et d’idées pour exprimer à la fois une identité - celle du pays - et son message, l’interprétation du thème de l’Expo. Qualifiée de « Foire » depuis l’origine, une exposition universelle n’a pourtant pas de finalité commerciale. Au-delà de son éventuelle contribution architecturale, sa vocation tient en trois principes de base : l’éducation du public, la promotion du progrès et la coopération internationale. Ainsi, devrait-on plutôt l’assimiler à un gigantesque « parc à thème » qui a aussi pour ambition d’être une plateforme de dialogue et d’échanges entre les pays.

« NOURRIR LA PLANÈTE, ÉNERGIE POUR LA VIE » En proposant aux pays de s’interroger sur leur rapport à la nourriture, à travers leurs particularismes culturels, leurs usages hérités du passé, leurs modes de production ou encore leurs façons de consommer, Expo Milano 2015 apporte sa contribution au débat : comment nourrir les hommes aujourd’hui et gérer les ressources pour l’avenir ? Vaste question à laquelle chaque pays tente de répondre avec plus ou moins de bonheur en utilisant son pavillon comme média. Le long du Decumanus (allée centrale de 1,5 km ainsi appelée en référence aux anciennes voies romaines), on passe sans transition de la République Tchèque au Brésil, puis à la Corée du sud et à la Moldavie… Grandes et petites nations se côtoient, sans logique géographique. Si la surface des parcelles des pays varie en fonction du projet et du budget de chacun, en revanche, la surface allouée aux façades est strictement équivalente en volume. La différence se fait donc à l’extérieur par l’originalité ou la qualité architecturale et à l’intérieur par le degré d’inventivité ou la pertinence des contenus exposés.

UNE SUCCESSION DE FLAGSHIPS NATIONAUX VERSION XXL ET ÉPHÉMÈRES Conceptuel, folklorique, technologique, pédagogique… Tous les goûts sont dans la nature et les parti-pris adoptés par les pays le prouvent ! Au-delà de cette diversité foisonnante, dont ce dossier donne un aperçu, pour l’observateur féru de communication visuelle, de grandes tendances se dessinent néanmoins comme le recours à l’image et au digital sous toutes ses formes, l’omniprésence du végétal ou encore celle du bois. Mais trêve d’introduction, entrons dans le vif de la visite, étant bien entendu qu’il ne s’agit que d’une mise en bouche. La carte des pavillons est si vaste que toute proposition de « menu » est forcément subjective et réductrice. Il ne vous reste plus qu’à vous y précipiter pour juger par vous-même. Il est encore temps !

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38 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS

Très tôt dans l’histoire des Expositions, les pavillons nationaux ont été l’occasion de faire connaître l’architecture typique des pays. Depuis, un vent de modernité a soufflé et si certains pavillons font encore référence à des architectures traditionnelles, beaucoup de bâtiments et façades sont désormais le reflet d’une architecture plus internationale que nationale. Pas certain que l’obligation de structures démontables à l’issue de l’Exposition ait inspiré tous les projets… En revanche, avec des objectifs esthétiques et ou fonctionnels, la palette des matériaux mis en œuvre est pour le moins diversifiée ! « Echantillothèque ».

MEXIQUE et ALLEMAGNE

toutes voiles dehors

© Darren Bradley - Arch Daily

Architectes : Francisco López Guerra Almada et Loguer Design (Mexique) et Schmidhuber (Allemagne) Les matériaux composites ont le vent en poupe. Un succès probablement inhérent à leur souplesse d’utilisation. Entre autres, près de 20 000 m2 de matériaux issus des ateliers du groupe Serge Ferrari ont été sélectionnés par les architectes contribuant à l’Exposition Universelle. Ils sont présents dans 7 pavillons dont ceux du Mexique et de l’Allemagne. La structure externe du pavillon mexicain, similaire à un épi de maïs, est réalisée en Soltis FT 381 de Serge Ferrari. Léger et transportable, le pavillon est appelé à devenir un musée itinérant. Du côté de l’Allemagne, le même matériau (Soltis FT 381 Noir) se retrouve dans les lamelles de la façade, associé à du Stamisol Color charbon, pour un bâtiment qui semble sur le point de s’envoler malgré sa taille imposante.

ÉQUATEUR

l’aluminium se déchaine Projet architectural : Zorrozua y Asociados Aussi simple qu’astucieuse… Une façade multicolore et très graphique inspirée des couleurs et des motifs des tissus traditionnels de la région d’Otavalo : cet effet est rendu possible par la juxtaposition de chaines d’aluminium anodisé. On doit cette réalisation à KriskaDECOR, entreprise espagnole spécialisée dans la fabrication et la distribution internationale de rideaux métalliques. La façade, culminant à plus de 12 m de hauteur, symbolise ainsi la biodiversité de l’Equateur.

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L’ITALIE

une chrysalide de béton Architecte : Nemesi & Partners Barycentre du Padiglione Italia qui s’étend sur 350 m, le Palazzo Italia domine l’ensemble du site de l’Expo. Tel un enchevêtrement de branchages, sa forme évoque une forêt urbaine enveloppante : intime, mais néanmoins ouverte et aérée, d’une blancheur immaculée. Le matériau choisi, soit 2 000 tonnes de béton biodynamique spécial, a la particularité de capturer la pollution en transformant des particules fines présentes dans l’air en sels inertes. La façade est composée de 700 panneaux tous différents selon la technologie breveté TX Active de Italcementi.

JAPON

ESTONIE POLOGNE

promenons nous dans le bois…

Architectes : Atsushi Kitagawara (Japon), Kadarik Tüür Arhitektid (Estonie), Piotr Musialowsky (Pologne)

© Darren Bradley - Arch Daily

Sur Expo Milan 2015, on ne compte pas les pavillons tout de bois vêtus ! France bien sûr (cf. p.40), mais aussi Irlande, Chili, Slovénie… Impossible de tous les citer, mais saluons néanmoins 3 réalisations remarquables par leur radicalité. Tout est dans l’art du montage : sans vis ni clou, le pavillon japonais semble avoir été conçu comme un jeu de construction ! L’imbrication des éléments de bois renvoie aux techniques ancestrales découvertes sur le site du Temple Horyuji au Japon où se dressent les plus anciens bâtiments en bois du monde. Apparente simplicité également du côté de l’Estonie, dont le pavillon s’articule sur trois étages de blocs en bois empilés les uns sur les autres, tels des boîtes chinoises, et de la Pologne qui a opté pour un parallélépipède entièrement revêtu de cagettes de bois à claire-voie.

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40 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS FAÇADES Points de vue, images du monde…

ÉMIRATS ARABES UNIS

ondulations de sable

Architecte : Foster + Partners

© Expo 2015 - Daniele Mascolo

Sa structure imposante, avec des murs en sable de 12 mètres de haut évoque l’ondulation des dunes sculptées par le vent. Tel un « canyon » en plein désert, ce pavillon, équipé de systèmes de récupération de l’eau de pluie et de cellules photovoltaïques, a été conçu en tenant compte de deux climats : celui naturellement frais de Milan et celui ensoleillé des Émirats arabes unis, puisqu’il sera remonté à l’issue de l’Expo à Masdar City, futur complexe énergétique des Émirats. Les matériaux utilisés représentent les différentes nuances de sable dans les Emirats. Soutenus par une structure d’acier, les panneaux sont en GRC (Glass fibre Reinforced Concrete), un matériau composite dont la matrice est un mortier de ciment Portland renforcé de fibres de verre alcali-résistant.

HONGRIE

une Arche cuivrée Architecte : Sandor Sarkany & Carpathia Spectaculaire par son aspect métal cuivré, la façade du pavillon hongrois évoque les anciens tambours chamanes. Le corps central en forme de tonneau symbolise l’Arche de Noé et son pont grouillant d’animaux est représenté par un luxuriant roof garden. 90 % de la structure devrait être réassemblée en Hongrie pour abriter un centre d’information médicale.

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MAROC

la sensualité de la terre Projet architectural : KILO Architecture Sur le modèle d’une Casbah berbère, maison typique du sud du pays. Grâce à des méthodes de construction industrialisées, le pavillon marocain est une réinterprétation contemporaine des structures traditionnellement bâties en terre. Ici, le pisé, terre crue (comme le torchis ou le bauge) est placé à l’intérieur d’énormes panneaux de bois préfabriqués montés sur un châssis d’acier. Les panneaux seront démontés et réutilisés.

VANKE

un dragon de céramique rouge Architecte : Daniel Libeskind Au plus grand promoteur immobilier chinois, la plus organique des façades ! Le pavillon semble surgir de terre en une torsion puissante. À l’exception de deux escaliers en spirale réalisés en béton, l’intégralité de la surface est recouverte de 4 000 carreaux de céramique rouge métallisée, réalisés par la société italienne Casalgrande Padana pour Daniel Libeskind. Géométriques, ces « tuiles » brillent sous le soleil comme les écailles d’un animal fantastique, tantôt écarlates tantôt presque blanches selon l’angle sous lequel on l’observe. Un matériaux doté paraît-il de propriétés d'auto-nettoyage et de purification de l'air.

© Darren Bradley - Arch Daily

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42 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS FAÇADES Points de vue, images du monde…

RUSSIE

miroir mon beau miroir Architecte : Bureau SPEECH Imaginez un carré de 3 260 m2 aux façades latérales de bois, d’où s’échappe une immense visière incurvée, tendue vers le ciel formant un porte-à-faux de 30 m ! Une impression de mouvement encore accentuée par un bardage d’acier inoxydable poli. Un gigantesque miroir qui reflète le paysage, double l’enseigne du pavillon et dans lequel le visiteur peut aussi se voir. Une façade à la fois massive et dynamique.

TURKMÉNISTAN

une eau de Led Architecte : Tilke GmbH &Co KG Dédié à l’utilisation responsable cette ressource précieuse qu’est l’eau, le pavillon annonce son intension dès la façade dans un étonnant mélange des genres. La structure en bois du pavillon rappelant la forme d’une yourte traditionnelle est encadrée en façade par deux murs de Leds. L’un prend la forme de grosses gouttes d’eau et d’une cascade (presque 250 m2). L’autre se déploie en un grand tapis, référence aux tapis anciens turkmènes… À la différence près que les motifs changent au rythme de la programmation numérique. Lunettes de soleil conseillées !

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INDONÉSIE

Un lumbung d’osier… ou presque Architecte : Tanh Air Pour ceux qui l’ignoreraient, un lumbung est un grenier traditionnel où sont conservées les récoltes. C’est lui qui a donné sa forme étonnante au pavillon indonésien. Sur une structure d’acier facilitant son transport et sa construction en Italie, les sortes d’« ailes » qui le composent sont presque entièrement recouvertes d’un matériau qui imite à s’y méprendre l’osier (d’ailleurs nous nous sommes méprises !). Fabriqué par le plus grand producteur d’osier local, il s’agit d’un matériau 100 % éco-compatible. Tressé, il filtre en douceur l’air et la lumière.

ISRAËL

Champs d’écrans… et champs cultivés Architecte : Knafo Klimor Ses terres arides ont poussé Israël à imaginer des solutions de cultures innovantes… D’où cette façade étirée de 70 m de long et 12 m de hauteur habillée d’un jardin vertical, planté de céréales, économe en terre et en eau. Tout aussi impressionnant, un écran Led monumental qui capte littéralement le regard des visiteurs. Véritable tableau d’affichage, il diffuse via un film en 3D aux effets tridimensionnels, les messages clefs sur les modes de cultures du pays entre tradition et ultra-modernité.

Pavillons d’un jour… Pavillons toujours ? Le principe des pavillons nationaux n’a pas toujours existé. Lors de la première Exposition universelle de Londres en 1851, chaque pays disposait d'un espace réservé dans un pavillon central. À partir de 1867, des pavillons nationaux firent leur apparition, attribués seulement s'il y avait des choses à présenter que le pavillon central ne pouvait accueillir. Ils ne tardèrent pas à se généraliser, les nations exposantes construisant des pavillons typiques de l'architecture de leurs pays, si bien que les visiteurs avaient réellement la sensation de faire un voyage autour du monde. La compétition était omniprésente dans les Expositions universelles et des concours permettaient même aux architectures les plus remarquables d'obtenir des médailles. Un retour aux origines est peut-être d’actualité : avec le projet porté par EXPOFRANCE 2025, exit les pavillons nationaux ! Pour en savoir plus, lisez les explications de son président Jean-Christophe Fromantin en page 70.

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44 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS

© XTU - Andrea Bosio

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La France hisse haut son Pavillon Très médiatisé lors de l’inauguration de l’Expo 2015 Milano, le Pavillon français s’est vite distingué par la beauté et l’originalité de son architecture ainsi que par les rumeurs autour de son futur rachat… Mais notre Pavillon n’est pas seulement beau. Son esthétique exceptionnelle résulte de l’addition de savoir-faire qui, en toute discrétion, ont intensément collaboré. Ce dossier est l’occasion de mettre davantage dans la lumière certains des talents qui forgent son identité.

Un terreau fertile pour le projet français « Nourrir la Planète, énergie pour la vie ». En France, ce thème ambitieux a fait mouche. Les atouts économiques, scientifiques, agricoles, gastronomiques de notre pays ne pouvaient que l’inciter à relever ce défi ! Le concours en Conception, Réalisation et Maintenance – CRM- a été remporté par une équipe pluridisciplinaire, constituée dès la candidature. Le Pavillon, son contenu et ses jardins tels que les visiteurs de l’Exposition les découvrent à Milan sont donc le fruit d’un travail porté par un groupement de maîtrise d’œuvre1, vitrine de l’excellence française. Architecte, scénographe, graphiste, ingénieur multimédia, etc. : les gestes créatifs ou techniques de chacun se complètent et se répondent. Ils témoignent. SUITE ➜

PLANTÉS SUR 3 600 M2 DE SURFACE D’EXPOSITION, LES 2 000 M2 DE LA VOÛTE-PAYSAGE ÉVOQUENT DE FAÇON ABSTRAITE LA RICHESSE DES TERROIRS FRANÇAIS.

1 FranceAgriMer, établissement national des produits de l’agriculture et de la mer est le porteur budgétaire du projet. (Il exerce ses missions en lien avec le ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Le projet est co-financé par 6 ministères pour l’installation de l’infrastructure permanente et par des partenaires complémentaires - privés et publics - pour la vie quotidienne de l’espace France à Milan. Le Commissaire Général de la France est Alain BERGER, son conseil scientifique est Alain Blogowski.

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LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS La France hisse haut son Pavillon

ARCHITECTURE Rencontre avec Anouk Legendre

Ne boudons pas notre plaisir, parmi les 53 pavillons de cette édition 2015, celui de la France a été très remarqué, particulièrement par l’originalité du geste architectural. Pas à pas, Anouk Legendre, cofondatrice de l’agence d’architecture XTU, revient sur la démarche qui a donné naissance à ce bâtiment si intimement français.

Visible : 25 projets en lice… La concurrence était rude autour de ce projet médiatique. Qu’est-ce qui vous a motivés à y participer ? Anouk Legendre : Au-delà du prestige du concours, nous nous sentions concernés par la thématique car, au fil des années et des projets, notre agence s’est engagée en faveur d’une architecture biologique innovante et nourricière. Nous travaillons sur l’agriculture urbaine et notamment à la conception de bâtiments fertiles et producteurs d’énergie. Le slogan : « Nourrir la Planète, énergie pour la vie » ne pouvait que nous interpeler.

Un projet mené tambour battant SEPTEMBRE 2013 :

dépôt du dossier de candidature

MAI 2014 : lauréats du concours 29 SEPT 2014 : début des travaux MAI 2015 : livraison du Pavillon

Comment avez-vous abordé le cahier des charges fixé par FranceAgrimer ? La référence aux Halles de Baltard nous a intéressé parce que cela renvoie au marché, lieu où producteurs et consommateurs se rencontrent, là où se pose la question du « comment consommer aujourd’hui afin que demain il y ait assez pour tout le monde »… Au 19ème siècle, les Halles de Baltard témoignaient des compétences en matière de structure acier. En reprenant ce concept de marché couvert, le Pavillon France de 2015 exprime les savoir-faire contemporains en matière d’ossature bois et prend la forme d’un grand toit abritant des espaces libres. Au milieu de dizaines d’autres, il fallait également que le Pavillon traduise l’identité de la France en matière d’alimentation… Afin de définir ce qui constitue son ADN, nous nous sommes rapprochés de sociologues, d’agronomes et d’une spécialiste de l’identité des territoires, Sophie de Paillette, pour savoir ce qui fait, selon eux, la particularité de la France… Au final, tous ont dit à peu près la même chose : l’identité de la France repose sur son extraordinaire diversité géologique qui donne naissance à des climats, à des paysages, à des cultures et donc à un patrimoine génétique et à des produits très différents. De là est venue l’idée d’un « bâtiment territoire ».

© XTU

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La structure primaire du bâtiment se compose de poutres treillis et de poteaux implantés selon un axe de 4,50m. Pour contreventer l’édifice, une ossature secondaire vient s’intercaler tous les 1,50m. L’originalité vient du fait que cette trame est découpée selon des formes irrégulières dites « libres » qui donnent cet effet de voûte. Des systèmes de fixation invisible (brevet Résix) participent de la pureté de la réalisation.

On a beaucoup entendu parler d’un bâtiment « sens dessus-dessous »… Pouvez-vous nous décrypter sa forme ? Il s’inspire d’une forme hexagonale que des soulèvements tectoniques auraient un peu bouleversée. Puis nous avons dessiné un paysage construit, composé de collines. Il vient se glisser à l’intérieur du « marché », en sous-face du plafond. Le paysage est donc inversé et c’est en creux, dans la forme du vide qu’il se passe quelque chose… À la différence d’un marché classique où les produits sont disposés sur des étals, ils prennent place dans les alvéoles de la structure à découvrir en levant les yeux. L’espace au sol étant libéré la circulation est ainsi très fluide malgré les 15 à 20 000 visiteurs qui viennent chaque jour. La façade du bâtiment n’est que la conséquence du volume des reliefs dessinés à l’intérieur. Les passages découpés forment les arches par lesquelles les gens entrent et sortent du Pavillon. Dans un projet culturel tel que celui-ci, le visiteur doit comprendre de quoi il est question afin que le voyage débute dès l’extérieur.

© XTU - Andrea Bosio

SUITE ➜

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LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS La France hisse haut son Pavillon

© XTU

Selon vous, qu’est-ce qui rend ce Pavillon « magique » ? Tout en courbes et contrecourbes, la charpente démontre la capacité du bois à épouser une géométrie complexe. Ses formes libres sont aussi fluides que celles d’une robe. La magie vient du fait que l’on ne perçoit ni le travail ni les défis relevés. Entièrement fabriqués en bois français du Jura, tous les éléments sont imbriqués les uns dans les autres et forment un même ouvrage. L’entreprise Simonin qui a réalisé la charpente s’est équipée d’un robot à commande numérique unique au monde qui, couplé à notre logiciel d’architecture, découpe le bois sur trois dimensions. Magie supplémentaire, le système de fixation est invisible. Culture, arts, gastronomie… la France représente pour le monde un rêve culturel et bien ici, vous découvrez la haute-couture de la Propos recueillis par L. BdC. charpente !

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© Luc Boegly

En quoi ce Pavillon est-il particulièrement innovant ? Il est triplement innovant ! Par son contenu déjà. La scénographie foisonnante imaginée par Adeline Rispal regorge de productions animales, végétales, de produits transformés et montre aussi ce que la France peut offrir en termes d’agro-industrie de pointe et de recherche. Le Pavillon est également un lieu d’innovation architecturale. Ecologique et low-tech sa structure est entièrement démontable et remontable. Conçu pour permettre une ventilation et un rafraîchissement naturel grâce à des flux d’air, c’est un bâtiment à très basse consommation. Enfin, l’architecture met en avant les technologies les plus en pointe en termes d’utilisation du bois.

Fondée en 2000 par Nicolas DESMAZIÈRES et Anouk LEGENDRE, XTU est une agence d’architecture et d’urbanisme développant une approche novatrice de la ville et de l’habitat inspirée du vivant. Elle compte de nombreuses réalisations innovantes, souvent primées, tant sur le plan architectural qu’environnemental. Elle a notamment inventé en 2008, et développé avec le CNRS, le système de 
« biofaçades » (façades actives intégrant des cultures de microalgues). Le consortium SymBio2 a ainsi été fondé en 2012 regroupant toutes les expertises nécessaires à la conception, réalisation de biofaçades et autres systèmes d'algoculture urbaine.


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© Luc Boegly

Une scénographie immersive

En parfaite osmose avec le geste architectural de l’agence XTU, la scénographie imaginée par le Studio Adeline Rispal plonge le visiteur dans un parcours qui le mène, tous sens en éveils, des allées d’un jardin agricole à l’exploration d’une voûte d’abondance.

© PG / Creaphis

BIO EXPRESS

Diplômée architecte dplg et scénographe, Adeline RISPAL a d’abord rejoint l’agence Jean Nouvel avant de cofonder Repérages Architectures en 1990. En 2010, elle cofonde et prend la direction du Studio Adeline Rispal. Elle se consacre à la conception de projets culturels et patrimoniaux en France et à l’international et à la scénographie territoriale, muséale et commerciale.

« On ne peut pas aborder la problématique de « Nourrir la Planète » sans parler agriculture, recherche scientifique et technologique, agroalimentaire, agro-industrie, gastronomie, santé, gaspillage, etc., analyse Adeline Rispal. Notre rôle de scénographe est de faire sentir au public la complexité d’un système dans lequel tous les facteurs et tous les acteurs sont interdépendants. Sur ce thème, la France est légitime à proposer des pistes de recherches et d’actions. » Cette déclaration annonce d’emblée la couleur de sa scénographie. Pas question de minimiser l’ampleur du projet ou de délivrer un discours simpliste. L’ambition est plutôt de sensibiliser le visiteur citoyen à la complexité du sujet en lui donnant des clefs de compréhension, via les éléments du dispositif scénographique. N’estce pas l’objectif de toute exposition universelle ? SUITE ➜

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LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS La France hisse haut son Pavillon / Une scénographie immersive

© Luc Boegly

En scénographie, abondance de produits ne nuit pas… « Le cerveau humain cherche spontanément des repères visuels familiers, poursuit la scénographe. Le bâtiment exprime la diversité des terroirs français et la scénographie, par le foisonnement de ce grand marché suspendu, traduit la vitalité française, tant en matière d’innovation que de tradition. Les vrais produits, végétaux, dispositifs scientifiques soigneusement sélectionnés viennent coloniser les alvéoles de la voûte tel un organisme vivant. Leur matérialité rappelle le rapport très charnel que nous entretenons avec les terroirs et avec notre alimentation, rassure les consommateurs sur la capacité de la France à imaginer le futur et compense le côté plus abstrait de certains propos scientifiques. »

… Et conception rime avec collaboration La préparation des contenus exposés est le fruit d’une démarche profondément collaborative. Le Commissariat général de la France, l’Inra et le Studio Adeline Rispal ont associé à la réflexion 150 organismes de recherche interprofessionnels ainsi que des partenaires privés. Les phases de conception du projet et de concours ont également donné lieu à des échanges constants entre les acteurs de la maîtrise d’œuvre. Immergé dans ce marché à cœur ouvert, le visiteur est également invité à intégrer la dynamique de la scénographie grâce à des outils numériques. De courts films d’animation synthétisent par exemple de façon ludique et accessible les messages clefs du Pavillon. Aussi expérientielle que militante, la scénographie d’Adeline Rispal véhicule une conviction profonde : « Seule la collaboration de tous, -institutionnels, privés, citoyens de la Planètepermettra de relever le défi alimentaire ». Au final, la force de ces parti-pris, le fil rouge donné par la scénographie ont profondément orienté et inspiré le travail des autres membres de la maîtrise d’ouvrage, de l’environnement paysager au contenu numérique, en passant par l’éclairage ou le graphisme…

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Aux sources de l’environnement graphique du « bâtiment territoire » Cohérence totale pour le Pavillon France dont l’identité graphique prend notamment racine dans une tradition cartographique et typographique très française, revisitée pour l’occasion. Partant d’une carte blanche créative, le studio de design graphique Chevalvert a décidé de dessiner un caractère typographique spécialement pour le Pavillon. Ce caractère est devenu la pierre angulaire de son univers graphique, donnant le ton de sa communication écrite, in situ comme en édition.

Une typographie sous influences Patrick Paleta, cofondateur du studio se souvient : « Nous avons voulu faire référence aux typographies linéales1, très spécifiques du début du 20e siècle. Leur simplicité et leur relative rudesse font leur force. Ce sont d’ailleurs les typographies utilisées sur les cartes géographiques les plus populaires comme celles de Paul Vidal de La Blache2. Notre autre source d’inspiration a bien sûr été l’architecture du Pavillon, avec ses courbes et ses contre-courbes de bois, parfois très larges, parfois beaucoup plus étroites. » Dossier de presse, signalétique, carte de vœux… Pour être en mesure de répondre aux besoins générés par la multiplicité des supports de communication du Pavillon, Maxime Fittes, designer graphique et designer de caractères du Studio a développé une police de caractères complète. Elle regroupe une famille de graisses (Light, Regular, Bold) aussi riche et variée que les lignes, les structures et les contrastes du bâtiment. Le nom de ce caractère typographique « Relief » ! Avec, en prime, trois déclinaisons de caractères tout aussi inspirées par la géographie : « Relief Plaine » étroit « Relief Plateau » mesuré « Relief Montagne » massif SUITE ➜

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LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS La France hisse haut son Pavillon / Aux sources de l’environnement graphique du ÂŤ bâtiment territoire Âť

VIP

Une palette de possibilitÊs qui s’est rÊvÊlÊe bien utile par exemple pour la rÊalisation des phrases dÊployÊes sur le ruban numÊrique positionnÊ sur la voÝte du  marchÊ . Pour rester toujours parfaitement lisibles, selon qu’ils sont condensÊs ou ÊtirÊs les mots apparaissent en  Relief Montagne  ou en  Relief Plaine  (cf. p. xx article numÊrique).

Les pictogrammes du Pavillon

Lyon 19.12. 2014

Une boĂŽte Ă outils identitaires

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đ&#x;žŠđ&#x;žŠđ&#x;žŠđ&#x;žŠ La France met la jeunesse Ă l’honneur et le potentiel qu’elle reprĂŠsente pour ÂŤ nourrir la planète Âť. Rencontrez celles et ceux qui accompagneront le Pavillon France.

2

La jeunesse et l’Êducation au cĹ“ur de la participation de la France La jeunesse et l’Êducation sont une prioritĂŠ gouvernementale. Dans le cadre de l’Exposition universelle, cette prioritĂŠ est encore plus imminente en raison de la mission d’enseignement du public qui est confĂŠrĂŠe Ă cette manifestation internationale, et cela concerne tous les citoyens dès leur plus jeune âge. De nombreux projets ĂŠducatifs menĂŠs en transversalitĂŠ avec les ĂŠtablissements français

Le tourisme au sein du Pavillon France Une invitation Ă dĂŠcouvrir et Ă parcourir les villes et terroirs français sera offerte aux visiteurs grâce aux outils numĂŠriques mis en place pour les visiteurs : guide interactif tĂŠlĂŠchargeable gratuitement dès la file d’attente, cartes interactives dans le restaurant‌

d’enseignement gĂŠnĂŠral, hĂ´telier et agricole et avec les ĂŠtablissements français Ă l’Êtranger, le lycĂŠe Stendhal de Milan particulièrement, se construisent et seront portĂŠs lors des grands ĂŠvĂŠnements du Pavillon France. Des voyages de classes et d’Êtudes sont aussi programmĂŠs. En raison mĂŞme de la thĂŠmatique d’Expo Milano qui pose la question du dĂŠfi alimentaire mondial Ă projection 2050, la jeunesse, les formations et les mĂŠtiers d’avenir sont au cĹ“ur des rĂŠponses Ă porter.

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Design ďż˝ Chevalvert

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Retrouvez toutes les informations sur : đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ www.france-milan-2015.fr

Facebook : www.facebook. com/franceexpo2015 Twitter : twitter.com/ franceexpo2015 Instagram : instagram.com/ franceexpo2015 Youtube : www.youtube.com/ user/franceexpo2015

Plus d’informations sur : www.rhonealpes.fr/ 1164-rencontres-milan-2015.htm

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L’actualitÊ ÊvÊnementielle, les avancÊes de la construction du Pavillon France, les partenariats, la programmation‌

La RĂŠgion RhĂ´ne-Alpes en chiffres : 39 000 exploitations agricoles et 74 000 actifs agricoles Industrie agro-alimentaire : 46 000 emplois et 1 200 entreprises. Première rĂŠgion française pour le nombre d’exploitation en circuits courts (12 000) đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ Première rĂŠgion française en nombre d’AOC (71), soit 30 % des exploitations đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ Agriculture biologique : 3,7 % des exploitations, 10 % de la production française đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ Première rĂŠgion française pour le nombre d’Êlèves scolarisĂŠs dans l’enseignement agricole avec 36 000 jeunes đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ 3,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ Une surface agricole de 1,4 million d’hectares đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡

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Suivez l’actualitÊ du Pavillon France #FranceExpo2015

Afin de prĂŠparer Milan 2015 et de mobiliser les RhĂ´nalpins autour des enjeux alimentaires et agricoles, la RĂŠgion organise un cycle de rencontres en RhĂ´ne-Alpes, de septembre 2014 Ă avril 2015. Ouvertes Ă tous, ces rencontres sont l’occasion de mettre en lumière des initiatives rĂŠgionales innovantes et de valoriser les politiques rĂŠgionales agricoles et de dĂŠveloppement rural. Les 3 prochaines auront lieu : đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ Jeudi 8 janvier 2015 Ă 14h Ă Agrapole Ă Lyon sur le thème ÂŤ Nourrir la planète : place aux jeunes ! Âť đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ Vendredi 20 mars 2015 Ă 10h Ă la CitĂŠ du Design de Saint-Étienne sur le thème ÂŤ Nourrir la planète : une question ĂŠconomique, sociale, culturelle ? Âť đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ Vendredi 24 avril 2015 Ă l’HĂ´tel de RĂŠgion Ă Lyon sur le thème ÂŤ la proximitĂŠ est-elle vecteur de solidaritĂŠ ? Âť

E I R D U P R o

đ&#x;žŠđ&#x;žŠđ&#x;žŠđ&#x;žŠ La France doit contribuer Ă nourrir la population de la planète et Ă agir ici pour l’emploi et pour nos territoires.

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Dès le 1er mai, ÂŤ andiamo ! Âť : đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡

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1 000 visiteurs attendus par heure đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹

Inauguration officielle de l’Exposition universelle le 1er mai Inauguration de l’Exposition Lille 3000 le 2 mai Semaine europĂŠenne du dĂŠveloppement durable du 30 mai au 5 juin JournĂŠe Euro-mĂŠditerranĂŠe le 20 juin : placĂŠe sous le signe de la coopĂŠration avec les pays arabes suivie de la Grande TablĂŠe du Ministère de l’Agriculture JournĂŠe de la France le 21 juin : placĂŠe sous le signe de la musique et de la jeunesse avec de nombreuses animations, suivie d’un concert au cĹ“ur de Milan Ă la tombĂŠe de la nuit ! FĂŞte nationale le 14 juillet Mois de l’art de vivre Ă la française en septembre et octobre avec la FĂŞte de la Gastronomie et la Semaine du GoĂťt JournĂŠe de la qualitĂŠ des aliments et des produits d’origine ÉvĂŠnement en ĂŠcho Ă la ConfĂŠrence Paris Climat 2015 en octobre Nombreuses journĂŠes rĂŠgionales et Ă thĂŠmatiques transversales pendant les 184 jours de l’Exposition universelle Et puis CITÉXPO, le lieu emblĂŠmatique au cĹ“ur de Milan qui accueillera le ÂŤ off Âť du Pavillon France : les mercredis de la France, une

đ&#x;žŠđ&#x;žŠđ&#x;žŠđ&#x;žŠ Produire et nourrir autrement, c’est un bâtiment territoire, une scĂŠnographie, une programmation artistique, culturelle, scientifique et ĂŠducative, ainsi que de grands ĂŠvĂŠnements sur le Pavillon et Ă CITÉXPO, le lieu ÂŤ off Âť au cĹ“ur de Milan.

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20 millions d’euros d’investissement public đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹

Notre jeunesse porte l’avenir : à 120 jours de l’Exposition universelle, sa place centrale face au dÊfi alimentaire mondial.

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l’honneur au sein de l’espace  partenaires  du Pavillon France, avec une scÊnographie originale et une programmation destinÊe à valoriser l’excellence et les savoir-faire rhônealpins.

AN 2015

qui se posent en matière d’agriculture et d’alimentation tant pour le chercheur que pour le citoyen et le consommateur.

Au SIRHA 2015 du 24 au 28 janvier Ă Lyon Au World Cuisine Summit le 27 janvier Ă Lyon Au 1er salon de la Gastronomie des Outre-mer du 7 au 9 fĂŠvrier 2015 Ă Paris Au Salon international de l’Agriculture du 21 fĂŠvrier au 1er mars 2015 Ă Paris Porte de Versailles Le 19 mars 2015 Ă Paris pour GoĂťt de / Good France avec le Ministère des Affaires ĂŠtrangères et du dĂŠveloppement international. Cet ĂŠvĂŠnement rassemblera Ă la veille du printemps, plus de 1 000 chefs sur 5 continents pour cĂŠlĂŠbrer la gastronomie française. Cette manifestation, sous la forme d’un dĂŽner, rendra hommage Ă l’excellence de la cuisine française, Ă sa capacitĂŠ d’innovation et aux valeurs qu’elle vĂŠhicule : partage, respect du ÂŤ bien-manger Âť, plaisir, de ses contemporains et de la planète Et puis en Italie, Ă Rome pour une confĂŠrence de presse en janvier, le 19 mars au centre de Milan pour le lancement GoĂťt de / Good France‌

1 boulangerie đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹

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1 cafĂŠ contemporain đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹

A U T R E M E n T

Chevalvert est un studio de design graphique, typographique et interactif cofondĂŠ en 2007 par Patrick PALETA et StĂŠphane BUELLET. Sa spĂŠcialitĂŠ ? Ne pas avoir de spĂŠcialitĂŠ ! BasĂŠ sur une approche du design ouverte, multidisciplinaire et transversale, le studio aborde et conçoit les projets sans a priori, oĂš la forme est au service de l’idĂŠe. Ses rĂŠalisations se partagent entre des commandes institutionnelles, culturelles, industrielles et des projets autoproduits. Au fil des collaborations, Chevalvert a constituĂŠ un rĂŠseau de graphistes, designers, dĂŠveloppeurs, dessinateurs de caractères et de scĂŠnographes, tous experts dans leur domaine. DiplĂ´mĂŠ de l’Êcole Estienne en design typographique et des Arts DĂŠcoratifs de Paris en ĂŠdition, Patrick Paleta se spĂŠcialise dans la crĂŠation d’identitĂŠs visuelles et de systèmes de signalĂŠtique.

CITÉXPo : Palazzo delle Stelline Corso Magenta 63, 20123 Milan

POSI T EX

5 000 dĂŠlĂŠgations officielles attendues đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹

1 100 m² scĂŠnographiĂŠs đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹

Le Pavillon France avance avec de nombreux partenaires !

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7 ministères engagĂŠs đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹đ&#x;ž‹

RhĂ´ne-Alpes, une rĂŠgion bien dans son assiette La RĂŠgion RhĂ´ne-Alpes participe pour la 2e fois Ă une exposition universelle. Durant les deux premiers mois de l’Exposition universelle, du 1er mai au 30 juin 2015, RhĂ´nes-Alpes sera Ă

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N UNIVE

Tous les mercredis, la science sera à l’honneur sur le Pavillon France et au sein de CITÉXPO. Au sein de CITÉXPO, la France proposera un cycle complet de confÊrences-dÊbats au rythme de deux dÊbats chaque mercredi. Au Pavillon France, le mercredi soir, des confÊrences courtes resitueront synthÊtiquement les enjeux sur les thÊmatiques abordÊes par les dÊbats. Les thÊmatiques traitÊes balayent l’ensemble des questions

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Les mercredis du Pavillon France

đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ Exposition universelle Milan 2015

Les temps forts avant l’Expo :

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Le Pavillon France apportera ses rÊponses au dÊfi alimentaire mondial au travers du thème produire et nourrir autrement .

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Demandez le programme !

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LLE M SE

2014 2.

đ&#x;ž‹ J − 120

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Typographie, compositions, couleurs, zoning : tous les ingrĂŠdients identitaires se retrouvent dĂŠjĂ dans les supports de communication, comme ce dĂŠpliant remis lors d’ÊvĂŠnements prĂŠcĂŠdant l’ouverture du Pavillon. Nombreux clins d’œil Ă la cartographie : mots ĂŠcrits en courbe ou encore les ÂŤ puces Âť repères habituels des cartes gĂŠographiques.

đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡đ&#x;ž‡ Le Pavillon France

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Exposition universelle

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1 Aussi appelĂŠes ÂŤ bâton Âť, sans empattement, type ÂŤ Arial Âť. 2 Fondateur de l’Ecole française de gĂŠographie.

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Milan 2015

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Produire et nourrir autrement Le Pavillon France

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En plus de la typographie, une gamme colorÊe a ÊtÊ composÊe pour la communication institutionnelle. Ainsi, un bleu clair, un bleu foncÊ, un rouge et un vert fluo ponctuent et dynamisent le dossier de presse. Tout aussi colorÊs, des zooms effectuÊs sur des tronçons de nos frontières servent Êgalement de  fond de carte  à divers messages. Enfin, une sÊrie de pictogrammes a ÊtÊ dessinÊe par Vincent Desclaux, dans la même veine que les caractères du  Relief . InspirÊ de l'Isotype et respectant la gÊomÊtrie de la typographie, l'univers graphique des pictogrammes trouve ses sources dans les anciens guides touristiques français.


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La signalétique

Un code couleur a été choisi pour l’ensemble du Pavillon. Bleu clair pour le français, rouge pour l’anglais, vert pour l’italien. Le bleu marine étant réservé à la communication générique faisant le lien entre toutes les informations. Dans le jardin agricole, à la façon des étiquettes botaniques, Chevalvert a imaginé de longs cartels de 1m80 x 20cm en bois lamellé collé, fichés dans la terre. Les informations sont sérigraphiées En tout 120 cartels guident les visiteurs à l’extérieur et à l’intérieur du Pavillon.

L’enseigne

Posée à l’entrée de la parcelle, les lettres de l’enseigne France, (L500cmxH40cm) sont en PMMA blanc, éclairage Led, équipé d’un variateur pour une adaptation permanente à la luminosité environnante.

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LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS LES ÉTATS La France hisse haut son Pavillon

Numérique :

si simple… en apparence Présents dans la plupart des pavillons, les dispositifs numériques y sont dans certains cas omniprésents. À la fois objets, sujets voire prétextes. Des écrans gigantesques, collés au kilomètre ou juxtaposés… Dans notre pavillon, rien de tel ! Au service de l’architecture, au diapason de l’intention scénographique, à chaque fois le numérique traduit techniquement une intention. Décryptage de celui par qui le numérique a pris forme. Visible : Quel était le brief du poste numérique dans le projet français ? Alain Dupuy : Il n’y avait rien de précis. C’est le groupement de maîtrise d’œuvre qui a construit, dans le dialogue, les grandes orientations du multimédia. Intégré à cette maîtrise d’œuvre aux côtés des architectes XTU, et de la scénographe Adeline Rispal, je participais aux brainstormings pour partager leurs émotions. Ainsi, j’entendais leurs envies, nous échangions pour les transformer en idées. Puis, je devais les traduire en outils techniques et enfin de rédiger le cahier des charges et les recommandations destinés aux entreprises capables de matérialiser ces envies.

BIO EXPRESS

Diplômé de Supélec et de Berkeley en Californie, Alain DUPUY est un ingénieur « pur et dur ». En doublant son cursus par un MBA, il a voulu aussi comprendre le monde des entreprises dans lequel ses codes informatiques allaient entrer. C’est un peu par hasard, en se confrontant aux envies d’architectes et de designers qu’il a forgé sa spécialité dès la fin des années 80 : la conception et l’ingénierie multimédia. Avec son entreprise InnoVision, il collabore notamment à des projets multimédia et numériques mobiles dans les domaines culturels de musées, de lieux publics et de sites touristiques.

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Est-ce ainsi qu’est née « la Myriade » qui accueille les visiteurs à l’entrée du pavillon ? Effectivement, tout est parti d’une phrase prononcée par Adeline Rispal, scénographe du projet. L’idée de grand écran Led était là, mais Adeline a précisé : « Le discours qu’il portera devra être universel, dépasser le cadre de l’écran. Il faudrait que cela explose… » J’ai rebondi sur ses mots et imaginé une multitude d’écrans échos du message de l’écran principal. Est-ce aussi simple que ça ? La traduction technologique a été plus complexe ! Tout d’abord, j’ai pensé à de petits écrans LCD, format paysage de 30 x 10 cm, équipés chacun d’un ordinateur indépendant et disposés autour du grand écran Led. Sur le papier cela fonctionnait. Concrètement, les écrans LCD, moins brillants que la Led, auraient affaibli le message central. Faire porter ces contenus par deux technologies différentes n’était pas cohérent. Au final, nous avons opté pour 144 petits écrans Leds (habituellement non commercialisés dans ce format) tous gérés par un même ordinateur. J’ai défini un logiciel spécifique qui analyse en temps réel l’image du grand écran et en déduit des images dérivées pour chacun des 144 autres. La société MG Design de Nantes a fait le reste à partir du croisement aléatoire de 5 algorithmes. Les combinaisons d’images sont ainsi quasi infinies. Chacune étant une métaphore colorée de l’image principale. Personnellement, c’est le ruban de mots qui court sous les voûtes du pavillon qui a capturé mon regard. Qu’a-t-il de particulier ? Le principe de la ligne de Leds est classique. La difficulté consistait à le transposer dans un environnement où tout est courbe ! Aucune des alvéoles de la voûte


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© Antoine Duhamel

Ces détails qui changent tout. Pour cette ligne de Leds, Alain Dupuy souhaitait que les mots se suivent en se transformant : tantôt étirés, tantôt contractés, tantôt étranglés comme s’ils passaient dans un entonnoir. De minces profilés fixés aux pourtours supérieur et inférieur des alvéoles ont permis d’épouser les courbures de la voûte. Ils servent de support à 208 rangées de Leds. Chacune possède une longueur différente, mais le même nombre de Leds afin que la résolution verticale des mots soit toujours la même quelle que soit leur hauteur ou leur déformation. Pour ce résultat, il a fallu tout calculer et fournir la position de chaque Led au millimètre près. Un travail réalisé à la main, in situ par Audiolux entreprise missionnée pour l’intégration des dispositifs digitaux.

© Luc Boegly

n’est identique, aucune n’est droite… La puissance de l’architecture de XTU est au-dessus de tout. Tenter d’y introduire une autre géométrie, rectangle ou losange, aurait été peine perdue. Il fallait plutôt jouer de sa force, épouser ses courbes, accentuer encore l’effet en « tordant » la forme des caractères typographiques (cf. encadré/légende). Ces dispositifs numériques hautement technologiques et complexes sont capables d’émouvoir les visiteurs. Selon vous pourquoi ? Parce que nous avons fait en sorte que personne n’imagine une seconde la quête d’absolu qui nous a animée dans chaque détail. C’est l’apparente simplicité du résultat qui laisse de la place pour l’émotion. Dans l’addition de nos efforts pour une qualité optimale (prouesse architecturale, innovation de la menuiserie, créativité de la scénographie, finesse du graphisme, etc.), chaque visiteur peut trouver un fragment qui le touche. Sur la voûte, des miroirs reflètent les casseroles de cuivre suspendues. Certains observateurs verront juste cela, d’autres y découvriront aussi leur visage, c’est-à-dire la relation à eux-mêmes. Tout le monde ne perçoit pas la même chose, chacun saisit sa propre source d’étonnement. La french touch de ce pavillon, c’est peut-être sa justesse. Nous avons visé l’excellence sans vouloir en faire trop. Là où d’autres auraient choisi de faire briller des mots de toutes les couleurs, nous avons préféré un ton blanc des lignes de Leds, d’une température équilibrée, fonctionnant aussi bien de jour que de nuit. L’élégance à la française. Propos recueillis par L. BdC.

Le film d’animation « Nourrir la planète aujourd’hui », réalisé par Denis Van Waerebeke pour le grand écran Led, est analysé en temps réel par le logiciel développé par MG Design pour produire l’éclatement de l’image dans la Myriade sur les courbes de la voûte.

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LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS La France hisse haut son Pavillon

Le Café des Chefs,

la cerise sur le Pavillon Situé juste au-dessus du « marché », le Café des Chefs vient conclure le parcours. Démonstration d’excellence orchestrée par GL Events.

Du bon goût dans l’assiette Le repas gastronomique français est inscrit depuis 2010 au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Il constitue donc naturellement l’un des éléments identitaires du Pavillon. Des produits de nos terroirs à la cuisine française, il n’y a qu’un pas que franchissent à tour de rôle, en se relayant tous les 20 jours, pendant les 6 mois de l’exposition, 9 chefs prestigieux ayant reçu le Bocuse d’Or. À eux tous, ils comptabilisent 14 étoiles.

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Un plaisir des papilles haut de gamme rendu accessible (menus entre 20 et 30 €) grâce aux efforts de GL Events. Cet acteur événementiel habitué à intervenir dans les manifestations partout dans le Monde (JO, Coupes du monde, salons internationaux, etc.) mobilise ses équipes 7 jours sur 7. « Nous pouvons assurer quotidiennement jusqu’à un millier de repas, confie Christophe Guérin, directeur nouveaux services, food & beverage, gestion d’espace. Toute la palette de la cuisine française est représentée, de l’ultra luxe au menu barbecue. Nous gérons également l’aspect approvisionnement et logistique, tous les produits passant par Rungis, ventre de la France. »


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Au bon goût du décor

Splasch 4©Jean-Jacques Pallot

Boutique, achat des matériels, contrats avec les fournisseurs et les entreprises partenaires, GL events est partout. A l’image du reste du pavillon, le décor du Café des Chefs joue la carte du bon ton, sans « esbroufe ». La modernité sobre des éléments du mobilier signés Roche Bobois, acteur engagé dans un processus d’éco responsabilité avec des designers et des fabricants européens. Sans oublier

la touche artistique finale, notamment : « Les sculptures Vegetables » de Patrick Laroche, « Epluchez-moi » photos de Pauline Daniel dénonçant le gaspillage, « Autopsie » clichés des poubelles de familles de divers pays par Bruno Mouron et Pascal Rostain , ou encore les « Paysages lactés » mis en scène par Jean-Jacques Pallot. L’identité du Café des Chef se loge jusque sur les sets de table ou les ronds de serviettes, dessinés par le graphiste Philippe Cambet.

Zoom sur « Les paysages lactés » : Aucun risque que ces projections de lait n’éclaboussent les clients attablés au Café des Chefs... Suspendues dans le temps et dans l’espace, d’une beauté inaccessible à l’œil nu, elles ont été saisies par l’objectif de Jean-Jacques Pallot. Ce photographe spécialiste de la nature morte, a su figer le lait en mouvement. Une série de clichés extraits d’une exposition intitulée « Splash » produite à l’origine par la Milk Factory. Ces élégantes et dynamiques éclaboussures participent silencieusement à la promotion des produits laitiers. Elles ont été agrandies et imprimées numériquement par PICTO, laboratoire de développement photographique (Paris 11ème), sur une bâche en papier peint préencollé de 165gr, (11m de long sur 2 m de large, impression support encre latex). Des représentations immaculées, presque abstraites à force de réalisme dont les VIP peuvent également profiter dans l’espace qui leur est réservé.

LES ACTEURS DU PAVILLON FRANCE Maîtrise d’œuvre bâtiment XTU | ANOUK LEGENDRE + NICOLAS DESMAZIÈRES Architectes Chef de projet Mathias Lukacs
 ATELIEN ARCHITECTURE Architectes d’exécution Milan GRONTMIJ Bureau d’études tce

OASIIS Bureau d’études environnemental
 VIASONORA Acousticiens

LICHT KUNST LICHT Éclairage

CHEVALVERT Graphisme, identité visuelle, signalétique Patrick Paleta, Vincent Desclaux STUDIO ADELINE RISPAL & LES FILMS D’ICI Co-production films - Adeline Rispal, Laurent Duret, Annouk Guerrin - Scénario et réalisation : Denis van Waerebeke - Graphisme : Antoine Maiffret

BECP Cuisinistes

LORDCULTURE Conseil en médiation (études)

Maîtrise d’œuvre scénographie exposition et jardin agricole

Entreprises CMC - DI RAVENNA Entreprise générale mandataire

STUDIO ADELINE RISPAL Scénographie et contenus, direction artistique

CMC Entreprise générale associée

ADELINE RISPAL, MARTIAL MARQUET, JULIE CHAUDIER Contenus

FIERA MILANO / NOLOSTAND Entreprise générale de scénographie

AGENCE LAVERNE PAYSAGISTES Paysage agricole INNOVISION Ingénierie et design multimédia

SIMONIN charpente bois

AUDIOLUX Entreprise multimédia COBALT Facsimile et maquettes

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58 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS

FOCUS PAVILLONS

Et si communiquer, c’était toucher ?

© Darren Bradley - Arch Daily

Comment se faire remarquer par des visiteurs submergés par un show visuel hors norme ? Sans hésitation : par l’émotion ! Laissons de côté la façon dont les pavillons nationaux interprètent la thématique de 2015 pour nous concentrer sur leur traitement visuel… Ceux qui nous touchent racontent tous une histoire. Ils émergent car ils traduisent un parti pris fort : ludique, esthétique, pédagogique, historique, technologique… Qu’importe. La palette des outils et des techniques de communication visuelle participe à la fabrication de cette empreinte mémorielle. Lumière, mise en œuvre des matériaux, supports et contenus digitaux, architecture, scénographie, signalétique sont autant de pierres l’édifice identitaire de leur histoire particulière.

MONACO

L’anti « bling bling » Dans une vie antérieure, le pavillon monégasque était… de simples containers ! Dans la prochaine, il deviendra un centre de formation aux premiers secours de la Croix-Rouge au Burkina Fasso. Loin du luxe, des casinos et autres images clinquantes souvent associées à la principauté, Monaco opte pour un parti-pris décalé et donne avec son pavillon un bel exemple d’économie circulaire. L’utilisation du container est un message en lui-même avec plusieurs niveaux de lecture : mode de transport de marchandises le plus utilisé au monde, il est composé de matériaux non nobles, est démontable et réutilisable. Le concept architectural de l’italien Enrico Pollini invite le public à réfléchir sur les opportunités offertes par le recyclage, tout en illustrant le savoir-faire monégasque en matière de coopération internationale. En plus des containers, la structure du pavillon intègre une toiture et des murs végétalisés, ainsi que des récupérateurs d’eau de pluie. La scénographie intérieure, confiée au cabinet allemand Facts and Fiction, se veut également juste et responsable. Le visiteurs déambule au fil d’un parcours pédagogique et ludique, entre des infographies au graphisme clair et ludique façon Cité des Sciences, simplement sérigraphiées sur des caisses en bois et des animations numériques pointues présentant l'état d'avancement de la R&D monégasque notamment en matière de protection des forêts (Wood Forever Pact) et de sauvegarde des aires marines protégées avec la « Monaco Blue Initiative ». L'ensemble intégré de façon très inventive.

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ANGOLA

Voyage illustré Too much le pavillon angolais ? Il répond en tout cas avec une remarquable diversité de supports de communication à sa proposition initiale : « Nourriture et culture, éduquer pour innover ». Variées les informations sont très accessibles au sens propre comme au sens figuré car les installations s’expriment sur des échelles très différentes pour satisfaire tous les publics. Certaines de grandes dimensions sont faites pour être vues de loin et structurer le parcours. Par exemple, au centre de l’édifice, un immense baobab digital diffuse le message clef du pavillon : l’importance des femmes et de l’éducation pour garder les traditions et promouvoir le développement. Ou encore un écran panoramique concave qui nous plonge dans les plus impressionnants paysages du pays. D’autres installations beaucoup plus modestes sont destinées à être vues et manipulées par tous, certaines sont placées spécifiquement à hauteur des mains et des yeux des enfants. Très présent comme support, le bois est tantôt découpé, imprimé, sérigraphié. Il sert aussi d’écran de projection. Quant aux écrans digitaux, ils sont pour la plupart astucieusement intégrés. On ressort de ce pavillon, qui s’étire sur 3 étages et une terrasse plantée, un peu étourdi mais avec le sentiment d’avoir vraiment appris quelque chose.


60 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS FOCUS PAVILLONS Et si communiquer, c’était toucher ?

SUISSE

La démonstration par le vide Le pavillon helvétique est constitué de quatre tours remplies de denrées alimentaires produites ou transformées dans le pays (eau, sel, café et pommes) dans lesquelles les visiteurs peuvent puiser à leur gré… tant et si bien que, fin mai, 1 mois à peine après l’ouverture de l’Expo, la plupart des étagères étaient déjà vides ! Plutôt que de les réapprovisionner, la Suisse assume le dénuement de son pavillon pour faire passer un message fort : les ressources disponibles ont une limite, la dépasser signifie priver les visiteurs suivants (les générations futures ?) de la même possibilité. Grâce à la modularité de la structure, au fur et à mesure que les tours se vident, le niveau de la plateforme sur laquelle les visiteurs déambulent s’abaisse ce qui leur permet de visualiser concrètement les conséquences de la surconsommation. Ainsi, l’originalité de ce concept de pavillon est de rendre le public totalement acteur de sa visite. De plus, pas ou peu de panneaux pédagogiques pour les accompagner, les explications sur la démarche sont délivrées par les guides qui animent systématiquement la visite.

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BAHREÏN

C’est depuis le toit des bâtiments voisins que se révèle le mieux le pavillon du royaume de Bahreïn. Conçus par un duo, le studio d’architecture Anne Holtrop et l’architecte paysagiste Anouck Vogel, bâti et végétation sont intimement mêlés. Tels des oasis, dix vergers à ciel ouvert ponctuent des espaces d’exposition fermés présentant des vestiges archéologiques, témoins d’un savoir-faire agraire ancestral dans un pays où l’eau est un trésor. Résolument minimaliste, la scénographie du lieu s’appuie sur une alternance d’arcs et de lignes droites, d’espace clos et de morceaux de ciel, de blanc immaculé et de verdure. Une déambulation hors du temps, en marge de l’effervescence de l’Exposition. 350 panneaux de béton blanc préfabriqués dessinent la géométrie de ce « paysage », assemblés les uns aux autres par des articulations sèches empilées et terminées par des raccords en laiton. Défiant toutes les règles de bonnes pratiques, graphisme et signalétique imaginés par des Néerlandais (Mevis & Van Deursen) jouent le ton sur ton, à l’image de ces grands cartels blancs où s’inscrivent en creux des informations que l’ambiance dispense heureusement d’avoir à déchiffrer... Un comble ! Seule l’enseigne se permet de briller en façade. De retour à Bahreïn, le pavillon deviendra un jardin botanique. Naturellement...

© Ewan Baan

© Armin Linke - Giulia Bruno

Un havre de sérénité

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62 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS FOCUS PAVILLONS Et si communiquer, c’était toucher ?

© Crown Copyright

la ruche de Milan est une véritable prouesse technique : un grand « Meccano » de 169 300 pièces, sans aucune soudure construit par la société Stage One.

ROYAUME-UNI

Immersion dans une ruche 2.0 Au sein de l’Exposition, le pavillon anglais fait figure d’Ovni, car avant d’être un objet architectural, c’est d’abord l’œuvre d’un artiste, Wolfgang Buttress. Il se différencie également par son choix radical : focaliser le projet sur le rôle des abeilles, insectes pollinisateurs de 70 % des cultures vivrières dans le monde. Enfin, par la forme adoptée : celle d’une ruche géante en métal, connectée à une véritable ruche expérimentale installée quelque part en Angleterre... dans la campagne de Nottingham ! La visite de cette installation artistique, treillis de 14 mètres, fabriquée à partir de 170 000 pièces d’aluminium et d’acier, est l’une des expériences sensorielles les plus fortes de l’Expo. En effet, dispositifs sonores et visuels à l’appui, la ruche milanaise vibre à l’unisson de la ruche anglaise. Comment ? Notamment grâce à un accéléromètre - capteur high-tech utilisé dans l'industrie automobile et l'aviation, mais aussi dans les appareils photos et les Smartphones – qui détecte l’activité à l’intérieur de la vraie ruche. Ainsi, la perception du pavillon évolue au rythme de l'activité de la ruche anglaise Au premier étage de la ruche, vous êtes enveloppé par le bourdonnement des abeilles, retravaillé et amplifié, mais tout droit venu de la ruche expérimentale. Variation visuelle également : le niveau d'activité dans la ruche de Nottingham détermine la couleur et l'intensité du millier de lampes LED équipant la structure. Faiblement lumineuses le jour, les LED s’illuminent la nuit lorsque les abeilles regagnent la ruche et s’activent pour fabriquer le miel. Interactif et vivant, le pavillon devient une attraction visuelle à la tombée du jour. Quand poésie rime avec écologie et technologie... Oh my God !

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RÉPUBLIQUE DE CORÉE

En noir et blanc

1 Assez didactique, la scénographie coréenne interroge le patrimoine de ses traditions culinaires et pointe les comportements alimentaires actuels pour trouver des réponses aux défis de demain. Cet adésivage spectaculaire qui met en scène les excès version positif/ négatif. 2 Une frise de panneaux de PMMA imprimés et rétroéclairés. 3 Explosion chromatique finale : des centaines d’onggi (récipients traditionnels coréens) tels des écrans dévoilent aux visiteurs la richesse et la variété des saisons et des mets coréens.

Uniformément blanche, l’architecture de ce pavillon s’inspire des formes du « vase lune », poterie traditionnelle. À l’intérieur, le parti-pris chromatique est radical. Tel un rouleau de parchemin vierge, les murs des différents espaces d’exposition se déroulent pour accueillir une communication visuelle clair et nette, presque exclusivement en noir et blanc. Cela commence dès l’entrée où les noms de préparations culinaires du monde entier donnent le mouvement, engageant le visiteur à gravir l’escalier. Certains mots sont adhésivés directement sur la paroi. D’autres, découpés dans le métal y sont piqués pour créer un second niveau de lecture. Cette communication bichromique se poursuit dans le reste du parcours, quels que soient solutions techniques et médias choisis : adhésivage, vidéo, installation digitale ou artistique. À la clef, une atmosphère sobre et élégante (même si parfois un peu anxiogène), mais qui réserve une surprise dans la dernière salle...

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© Expo Austria

FOCUS PAVILLONS Et si communiquer, c’était toucher ?

Deux en un : en façade, l’enseigne lumineuse annonce le pays et l’angle retenu. Epelé dans l’air le mot BREATH met en relation le thème de l’exposition et le message du pavillon. Un lettrage qui s’éclaire pour une visite presque plus troublante dans la brume nocturne.

© Expo Austria

Un travail de précision pour la conception, la réalisation et la pose de cette infographie à la délicatesse d’une dentelle.

AUTRICHE

C’est dans l’air et en toutes lettres Le cahier des charges de l’Exposition stipule que 50 % au moins de la surface de chaque pavillon soit végétalisé. Interprétation radicale pour l’Autriche. À l’intérieur d’une « coque » en bois à ciel ouvert, une forêt autrichienne ! Conçu par le groupe de travail « Team Breathe Austria », sous la direction de Klaus Loenhart, architecte et paysagiste, le pavillon est un prototype de station de génération d’air doté d’un système de refroidissement naturel qui invite à « Respirez l’Autriche ». Un sentier forestier pour sentir et ressentir l’importance de la pureté de l’air dans la production d’aliments sûrs et sains. Instructive, la promenade est jalonnée d’une combinaison d’objets de signalétique et d’infographies permettant de déchiffrer ce concentré de technologies. Piqués dans la terre mais semblant flotter dans l’espace, des mots clefs formés de lettres de PMMA blanc. Blancs toujours, mais plus savants, schémas et argumentaires sont, selon les cas adhésivés, ou imprimés sur les parois en bois sombre. C’est le réseau interdisciplinaire autrichien « En Garde », qui est à l’origine de l’identité graphique de ce « morceau » d’Autriche.

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DIGITAL,

Plein la vue ! Impossible désormais de faire l’impasse sur le digital en communication visuelle. Reflet de cette tendance de fond, l’Exposition universelle donne à voir un déploiement extraordinaire d’écrans, d’animation, de vidéos et de solutions interactives innovantes. Qu’il s’agisse de dire ou d’éblouir… Quand les pays participants ont recours aux technologies digitales pour parer leurs pavillons de mille feux, attirer l’attention et offrir une image innovante de communication 2.0, on peut craindre « Times square »… Et c’est parfois le cas. Cependant, cette édition offre de beaux exemples d’utilisation intelligente de l’image animée. Par-delà le sérieux de sa thématique, la manifestation a vocation à divertir en marquant les esprits. Et pour certains pays, embarquer les visiteurs dans une expérience visuelle et sensorielle digne d’un parc d’attraction ! Exemple emblématique de cet effet « waouh » du côté du JAPON, qui met le numérique au service de l’art avec un résultat esthétiquement époustouflant… Le pavillon décline la

« diversité harmonieuse » de son identité culinaire à travers une installation immersive conçue par Team Lab, un studio tokyoïte qui regroupe artistes, informaticiens, ingénieurs, mathématiciens et architectes. Plongé dans l’obscurité et déambulant au milieu de supports ondoyants en forme de pétales, le spectateur est littéralement intégré dans l’œuvre digitale. Les images sont projetées sur ces supports. Sur les parois, des personnages sous forme d’hologrammes changent à mesure que l’on progresse à travers la salle. Et, grâce aux miroirs installés tout autour de la pièce, l’effet visuel se propage à l’infini. Autre clou du pavillon nippon, une animation interactive qui crée l’événement. Imaginez… Vous pénétrez dans un restaurant futuriste et vous vous installez autour d’une table équipée d’un écran tactile pour un repas totalement « virtuel ». Si vous savez un temps soit peu manier des baguettes, elles vous permettent de choisir vos mets préférés et d’interagir avec le contenu de votre assiette… À défaut de vous nourrir, voilà du jamais vu ! SUITE ➜

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Roue digitale pour une cascade d’eau et d’images mêlées (BIÉLORUSSIE).

Approchez et découvrez les animations poétiques intégrées à ce globe terrestre stylisé (LITUANIE)…

© Darren Bradley - Arch Daily

En ESPAGNE, les « assiettes » servent de source lumineuse (au sol) et d’écrans de projection (aux murs).

Impression « boite de nuit » dans le pavillon du QATAR, avec cet arbre digital autour duquel se déroule un immense chemin en colimaçon.

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68 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS LES ÉTATS DIGITAL Plein la vue !

Même sentiment d’immersion du côté de l’AZERBAÏDJAN qui joue la « Symphonie des couleurs ». Sur trois étages, le digital est omniprésent. Au premier, des parterres de fleurs LED aux couleurs changeantes, accompagnés de vidéos des paysages dans les mêmes tons mais aussi d’écrans tactiles informatifs et de « douches sonores » qui vous transportent dans la biodiversité de l'Azerbaïdjan et ses 11 climats. Musique et agriculture ne font qu’un lorsque les écrans se fondent dans des dispositifs en forme d’instruments. Au second étage, place à l’expérience culinaire à grand renfort de technologie, avec des tables interactives et des installations de réalité augmentée. Et ce n’est qu’un aperçu…

100 % INTERACTION ET 100 % INTEGRATION L’interaction est toujours un bon moyen de susciter l’intérêt. Alors, quand en plus l’originalité des supports est source de pédagogie, le résultat promet une visite passionnante ! Pour vivre une telle expérience : bienvenue dans le pavillon de l’ALLEMAGNE. Sous l’enseigne intitulée « Fields of ideas » (champs d’idées), le mot d’ordre est : « Be active » (soyez actifs). Le ton est donné dès l’entrée de cette sorte de « cité des sciences ». En guide de support de visite, vous vous voyez confier un rectangle de carton, tout simple, sans la moindre inscription. Le nom de ce drôle d’objet ? Le Seedboard. Cette expérience multimédia inédite est conçue par l’agence Milla & Partner. Le support, renferme un ingénieux système de capteurs. Il suffit de placer son carton ouvert au-dessus de zones d’exposition matérialisées pour faire apparaître animations et informations dans la langue de son choix. Il s’agit en fait d’un système de détection/projection particulièrement efficace. Ce qui frappe ensuite au fil de la visite, c’est le soin apporté à l’intégration des dispositifs digitaux : ici on ouvre une casserole pour découvrir une vidéo, là on pénètre dans un supermarché aux allures de bibliothèque géante. Equipés d’écrans, des « caddies » glissent le long de rayonnages tristement blancs. Et là, magie ! Petits et grands voient apparaitre produits et contenus associés. Il est loin le temps des écrans juste accrochés aux murs. Désormais, ils font corps avec leur support lorsqu’ils ne sont pas carrément constitutifs de l’architecture ! SUITE ➜

Dans notre panorama des installations les plus surprenantes, citons également la RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : à l’extérieur du pavillon, des sculptures en formes d’animaux étranges sont dotées d’écrans à la place des yeux ! Tandis qu’à l’intérieur, on se laisse séduire par la magie du « fog screen ». Cette innovation signée Screenrental, consiste en un écran de brume « sèche » mais néanmoins rafraichissante qui accueille des projections lumineuses. Alors qu’on ne l’attendait pas forcément sur ce terrain, le VATICAN s’est lui aussi piqué de faire du Digital en mettant en place dans son pavillon une table interactive de 11 m de long. Le mapping vidéo conçu par MammaFotogramma (studio milanais de création multimédia) évolue avec les gestes des convives-visiteurs, déroulant les différents usages et symboles liés à la table, lieu de partage par excellence.

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Il est loin le temps des écrans juste accrochés aux murs. Désormais, ils font corps avec leur support lorsqu’ils ne sont pas carrément constitutifs de l’architecture !

Mention spéciale aux dispositifs particulièrement innovants proposés par la Fondation Nestlé dans le cadre d’une exposition consacrée à la nutrition, au sein du pavillon SUISSE. A ne pas manquer, le recours à la réalité augmentée pour évoquer, en regard de son alimentation, les 1 000 premiers jours de la vie d’un enfant. Dans cette installation, un écran coulisse et interagit avec une frise temporelle qui fait évoluer le contenu au fur-et-àmesure de sa progression. Particulièrement bluffant aussi un quiz sur nos habitudes alimentaires mis en œuvre à partir du dispositif d’eye tracking le plus abouti qu’il nous ait été donné de voir. Inutile d’essayer de tromper la machine puisque ce sont nos yeux qui répondent pour nous !

Impossible de détailler tous les procédés remarquables à découvrir… Citons quand même pour finir la performance digitale sans conteste la plus spectaculaire de l’Expo abritée par l’incontournable PAVILLON ZÉRO. Situé à l’entrée du site, sa visite peut, au choix, introduire ou clore votre parcours car il présente la mémoire alimentaire de l’Humanité. Douze salles-décors pour 12 chapitres de l’histoire imaginée par Davide Rampello réalisateur de télévision et directeur artistique italien, avec l’appui de Giancarlo Basili, décorateur de cinéma. Dans l’une d’elles, un énorme mur couvert d’écrans représente les oscillations des prix et des quantités de nourritures échangés, soulignés en LED blanc par des mots comme « Profit », « Spéculation », « Catastrophe »… La métaphore visuelle d’une bourse virtuelle où les aliments sont devenus de pures valeurs d’échange. Quand l’image se fait coup de poing…

› A suivre… A quoi ressembleront les supermarchés et les points de vente alimentaires de demain ? Le pavillon des vins italiens et le Future food District ouvrent des formidables horizons… À découvrir en détails dans le prochain numéro de Visible.

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72 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS

SIGNALéTIQUE

Outils de visite

Une identité visuelle en fil… multicolore Pour ceux qui prennent le train, l’imprégnation visuelle peut commencer dès Paris, Lyon, Chambéry, St Jean de Maurienne ou Modane. Pour l’occasion la SNCF a décoré un TGV en faisant appel à l’agence Saguez & Partners et à l’expertise de Megamark pour habiller certaines rames d’un pelliculage et réaliser la décoration intérieure grâce à des films adhésifs Hexis. Dans Milan comme dans le métro, des rappels visuels jalonnent également le parcours jusqu’aux portes de l’Expo.

Un plan très « plan-plan » Inspiré du plan quadrangulaire des camps romains, le site de l’Exposition est traversé par deux axes perpendiculaires : le Decumanus, reliant l’Est à Ouest et le Cardo, reliant le Nord au Sud. L’organisation spatiale a été confiée à un groupe de concepteurs assisté de d’architectes parmi lesquels Stefano Boeri et Jacques Herzog. Très intuitive, cette structure facilite considérablement l’orientation. Proportionnellement au million de mètres carrés concernés, la signalétique est donc relativement simple et s’articule autour d’une gamme assez courte de dispositifs et de mobiliers. Certains des éléments sont bien évidemment déclinés par centaines, notamment ceux installés en hauteur, type enseignes drapeaux. Dimensions et situation obligent, ils se repèrent de loin malgré la foule.

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L’Expo sur le bout des doigts Les mille et une surprises de Milan ne se découvrent pas qu’avec les yeux. Des directories en braille et en relief reprenant le plan sont consultables en plusieurs points du site car, immersive, une Exposition universelle doit par définition être accessible à tous.

Dessine moi un… Très présents dans l’espace commun, les pictogrammes participent à la narration et à l’exploration. Ils font partie intégrante du projet « Going Around », collection d’images développée en mode Creativ Commons, au fil de l’installation de l’Expo et mise à disposition de tous sur les réseaux sociaux. Dans l’immense melting pot de l’Expo, l’image prime souvent sur les mots. Drapeaux nationaux et pictogrammes forment donc les bases d’une communication quasi universelle. Ainsi, chaque pavillon possède son « pictogramme », silhouette immédiatement reconnaissable. Idem pour les zones thématiques, ainsi que pour la multitude des services, infrastructures et points info proposés. Un pictogramme bien conçu vaut tous les discours.

Gérer l’attente des 20 millions de visiteurs attendus Indispensables dans toutes manifestations d’envergure : les guides-files. C’est KD (Kunstdünger), une entreprise du Tyrol du Sud (Italie), qui a fourni à l’Exposition Universelle de Milan les 2 300 systèmes utilisés pour baliser les files d’attente aux caisses d’entrée, mais aussi pour gérer en douceur la foule de visiteurs devant les pavillons.

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EXPOFRANCE 2025,

réinventons un modèle Au-delà de l’exceptionnelle occasion de réunir le Monde, d’accumuler identités scénographies, technologies et produits, la forme prise ces dernières décennies par les expositions n’est-elle pas arrivée au bout de ce qu’elle peut apporter ? Jean-Christophe FROMANTIN, Président d’EXPOFRANCE 2025, nous dévoile les temps forts de l’avant-projet porté par la France. La perspective d’un nouveau souffle…

« Une exposition universelle doit posséder deux dimensions essentielles : la convivialité et un regard sur l’avenir. Les dernières éditions, notamment celles de Shanghai et de Milan ont assez bien réussi à proposer un village mondial, riche en possibilités de rencontres. En revanche, ont disparu l’ambition d’imaginer de quoi demain sera fait et comment il sera vécu! On y trouve une façon très classique de présenter l’avenir qui s’inspire de ce que l’on connaît du présent, en le poussant… mais sans réelle volonté d’anticipation. Sans plonger les visiteurs dans le futur comme savaient si bien le faire les expositions à leur début.

Le projet d’ExpoFrance 2025 est de renouer avec le désir de préfigurer notre avenir. De proposer une expérience immersive et interactive. De se fixer des objectifs qui dépassent un simple état des lieux adossé à des technologies déjà maîtrisées. Si notre proposition est en rupture avec le modèle classique, par son audace elle est totalement en phase avec l’état d’esprit d’origine des grandes expositions universelles. Le principe d’un pavillon par pays est obsolète. Idem des sites gigantesques aux centaines de milliers d’hectares alloués, bien difficiles à requalifier un fois l’événement achevé. Axée autour de l’hospitalité, la candidature française a l’ambition de faire vivre au visiteur une expérience immersive, interactive et collaborative inédite. Dans 10 ans, notre rapport au temps et à l’espace aura changé. Les durées de déplacements seront optimisées, les nouvelles technologies permettront de partager en plusieurs endroits des expériences afin de poursuivre virtuellement l’immersion. Notre proposition pour 2025 s’organise en cercles concentriques développés autour d’un espace central installé au sein du Grand Paris, « Le Village global », de 12 « Forums thématiques » répartis sur plusieurs sites, et enfin d’un catalogue de « Détours » à travers la France. Pivot de l’Exposition, le Village global accueillera tous les pays. Chacun se verra confier la même superficie (environ 500m2) avec pour seul enjeu d’exprimer à sa manière son sens de la convivialité. Le cœur de ce village sera matérialisé par un globe terrestre de 200 m de diamètre, inspiré d’un projet inabouti imaginé par Elisée Reclus pour l’Exposition de 1900. Ses dimensions nous aideront à prendre conscience que nous sommes tous sur une même Planète. Animé grâce aux technologies d’aujourd’hui et à celles disponibles demain, le globe nous entrainera jusqu’aux endroits les plus reculés de la Terre, dans un tour du monde bien plus complet et riche en découvertes que n’importe quel voyage physique. SUITE ➜

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Axée autour de l’hospitalité, la candidature française a l’ambition de faire vivre au visiteur une expérience immersive, interactive et collaborative inédite.

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76 LA COMMUNICATION VISUELLE DANS TOUS SES ÉTATS EXPOFRANCE 2025, réinventons un modèle

Véritable laboratoire des technologies de l’image et de l’interactivité, ce projet d’animation sera mené en faisant appel à tous les acteurs internationaux de l’innovation. Une trentaine d’hectares suffiront au Village global, car les technologies les plus innovantes nous permettront d’exposer davantage tout en étant économe en foncier. Pour faire vivre le deuxième cercle constitué des Forums thématiques, chaque pays sera à nouveau invité à collaborer. Il participera à un ou à plusieurs Forums abordant collectivement 12 questions aussi éclectiques que : Les mobilités connectées ; la Galerie des Arts, un voyage en Méditerranée, le génie du corps… La moitié de ces Forums sera développée au sein du Grand Paris, l’autre dans les grandes métropoles françaises. Enfin, le troisième cercle ouvrira l’exposition aux territoires. Chaque ville, chaque village pourra prendre l’initiative d’inscrire un site au catalogue des « Détours ». Une façon d’épaissir encore l’expérience à travers ces étapes et pourquoi pas de raviver le principe des jumelages de villes.

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Une Exposition universelle doit être un marqueur de son temps. Or aujourd’hui, lorsqu’elles referment leurs portes, les expositions ne laissent quasiment plus de traces hormis quelques vestiges architecturaux… Autrefois, entreprises et artisans semaient des choses neuves, comme les toutes premières malles-valises de Louis Vuitton montrées lors de l’exposition de 1867 - on connait le chemin parcouru depuis-… Voilà pourquoi un système de « label » réintroduira le concept des « médailles » qui au 19ème siècle récompensaient les produits innovants ou remarquables répondant aux enjeux éthiques et durables du 21ème siècle. Ces labels donneront leur chance à des produits porteurs des valeurs de l’Exposition et qui seront peut-être les grandes innovations du futur. Une chose est sûre : si la France doit gagner, ce sera en s’appuyant cette volonté de renouvellement et d’innovation véritable, mais certainement pas en se bornant à reproduire d’anciens modèles. » Propos recueillis par L. BdC.



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DIGITAL

VITRINES DIGITALISEES : Le 25 juin 2015, la première Matinale du Club Digital Média France a placé la digitalisation des vitrines comme nouveau point d’ancrage entre la communication in-store et la publicité extérieure. Retours sur deux témoignages qui donnent un aperçu de la diversité des applications possibles.

DéCRYPTAGE DE CAS Un média spectaculaire au service d’une marque Alfio POZZONI, directeur créatif et chef d’équipe du projet « Entre 2010 et 2013, Benetton a développé un projet de recherche baptisé « Live Windows » dans 13 de ses vitrines à travers le monde. Un dispositif d’envergure - 630 écrans LCD 46 et 55 pouces - installé avec la volonté de remplir tout l’espace vitrine dans le respect de l’architecture environnante afin d’interpeller le public dans une communication face à face. En transformant la vitrine en véritable média ambassadeur, il s’agissait de faire prendre conscience au passant que le magasin est un véritable point de contact entre lui et la marque. Dans le cadre de ce projet, nos vitrines digitales ont créé un nouveau langage visuel, interactif et ludique, invitation à partager une expérience autre que celle de l’achat. En associant dans l’esprit des gens des perceptions inédites à un contenu nouveau, nous avons travaillé à la fois sur le logo - plus court que le nom United Colors of Benetton - et sur la mémoire de la marque à long terme. Surfaces tactiles, détecteurs de mouvements, etc., nos dispositifs permettaient aux passants de voir immédiatement le résultat de leur « valeur ajoutée » sur la vitrine, induisant un rapport nouveau à la marque. Inattendus, ludiques, parfois provocants… en rupture, les contenus étaient plus impactants que ceux d’une vitrine de photos aussi magnifiques soient-elles. SUITE ➜

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DIGITAL

Centrez votre visage dans le trou, 1-2-3 souriez : vous voilà transposé en grande surface numérique sur le corps d’un mannequin au look Benetton. Amusement garanti et version spéciale pour la journée mondiale de la femme.

Vitrines digitalisées :

constats et conseils de Marc Ballu, dirigeant de Retail Média L’enregistrement, grâce à des logiciels software et hardware, des réactions des gens face aux vitrines a permis à Benetton de tirer des enseignements précieux. Ainsi nous avons appris que, malgré la mondialisation, l’engagement corporel des passants sous le regard de tiers dans un lieu public est très différent suivant les pays : les Barcelonais réagissant avec beaucoup plus d’enthousiasme que les Moscovites ! De façon générale, ce qui est vrai sur le papier ne fonctionne pas toujours dans la pratique et demande donc un suivi rigoureux. L’expérience a mis en évidence que le digital est un média très contextuel dont le contenu doit être travaillé et adapté en fonction de l’environnement. Techniquement parlant, de tels dispositifs interactifs exigent une grande technicité notamment dans l’étalonnage des capteurs pour contrer, par exemple, les effets de reflets sur les vitrines ou de vibrations des bus comme c’était le cas avec la vitrine de Brompton (Londres). Le digital n’est définitivement pas un poster géant ! Les retombées de notoriété de ce projet spectaculaire sont toujours sensibles, mais aujourd’hui Benetton a choisi de mettre l’accent sur la communication intérieure de ses boutiques. »

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Tous les secteurs d’activité sont concernés, a minima pour de l’affichage sur écran. Ecrans de plus en plus grands et imposants dans une recherche d'intégration et de design. Mises en scène très différentes selon les activités concernées. Des logiques de contenu sectorielles propres aux univers et à l’ADN de chaque marque. Prendre en compte l’environnement immédiat et l’architecture alentour. Considérer les vitrines digitalisées comme un média de séduction. Les appréhender comme un média de masse et non en « one to one » transactionnel. Rester dans le visuel et l’émotion sans faire d’argumentaire. Proposer un contenu de qualité et actualisé.


VITRINES DIGITALISEES : DECRYPTAGE DE CAS

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POINT JURIDIQUE

LA VITRINE, UN ESPACE ENCORE FLOU, A Barcelone… bougez avec « colors of movement », application interactive intuitive. La silhouette du passant était décomposée par capteurs, ses mouvements transposés en spectre coloré sur un écran de 5 m.

Un support digital pour les offres réseau Edouard ROUX DE LUSIGNAN, directeur E-commerce et Marketing Selectour Afat « Avec près de 800 agences équipées en 6 mois pour 1 197 points de vente, Selectour Afat a opéré un déploiement digital d’envergure. Notre objectif : renforcer la communication nationale et assurer la cohérence entre les offres en agence et celles proposées sur Internet, tout en permettant aux enseignes de développer leur communication locale et de fidéliser leurs clients. Le réseau étant organisé en coopérative, c’est la commission marketing du conseil d’administration qui a initié le projet et choisi des dalles digitales Samsung (2 500 candelles, écran 32’’) pour les vitrines de ses agences labellisées. Celles qui le souhaitaient pouvaient compléter leur communication intérieure avec des totems sur-mesure. L’avantage de cet outil : des prix actualisés en temps réel et une offre à la fois homogène et accessible de partout. Grâce à une gestion centralisée, toutes les données nationales sont impulsées et vérifiées au niveau du siège. Les agences peuvent aussi diffuser des messages locaux (offres valables dans l’aéroport le plus proche, l’organisation de soirées clients, etc.), l’idée étant de privilégier l’interactivité avec le client potentiel plus que la transaction. Nos efforts se portent maintenant sur le contenu des messages. Ils doivent être à forte valeur ajoutée, différents de ceux des brochures ou du Web et éventuellement téléchargeables. Pour y parvenir, nous avons décidé de faire monter en compétences nos équipes édition. À terme, ce dispositif devrait permettre d’augmenter le trafic et d’amener la conclusion de contrats partenaires afin de toujours mieux satisfaire les clients. » Propos recueillis par R. de D.

par Maître Marcel MORITZ, avocat

Qu’est ce qui relève du droit de la publicité extérieure ? Les enseignes, les préenseignes et les dispositifs publicitaires fixes, visibles de toute voie ouverte à la circulation publique et qui ne sont pas situés à l'intérieur d'un local, sauf si l'utilisation de ce local est principalement celle d'un support de publicité. À ce titre, ils sont redevables de la TLPE1. Le droit de la publicité extérieure concerne donc - sauf exceptions - l’extérieur des vitrines et non l’intérieur. Dès lors, quid des écrans digitaux placés à l’intérieur, voire même « collés » aux vitres ? Le Guide pratique sur la réglementation de la publicité extérieure du Ministère de l’Ecologie donne des éléments de réponse, mais avec une portée juridique limitée. www.developpement-durable.gouv.fr) La jurisprudence Zara (Conseil d’Etat 28/10/2009). Un cas très intéressant. Les juges ont considéré qu’une photographie située dans une vitrine ne relevait pas du Code de l’environnement. Par extension, on peut considérer qu’il n’y a - sauf cas particuliers - ni autorisation ni déclaration préalable à effectuer, ni limite de taille à respecter, ni TLPE à verser pour les écrans digitaux installés à l’intérieur des vitrines. Les seuils de luminescence ne concernent que les publicités extérieures. Par contre les obligations légales d’extinction au plus tard à 1h00 ou une heure après la fin de l’occupation des locaux (arrêté du 25/01/2013) devraient s’appliquer aux dispositifs situés en vitrines. Les galeries marchandes peuvent en outre être soumises à un règlement intérieur spécifique. Enfin, les dispositions du Code de la route relatives par exemple aux servitudes de reculement et à la prévention de l’éblouissement peuvent parfois trouver à s’appliquer.

1 Taxe locale sur la publicité extérieure

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Artistes : JANA & JS SNCF Gares & Connexions / Photographe : David Paquin Artiste : DOURONE SNCF Gares & Connexions / Photographe : Yann Audic

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LE STREET ART ENTRE EN GARE Cet été, Gare du Nord, la guerre du graff n’a pas eu lieu. Bien au contraire…

La Gare du Nord est la plus grande gare d’Europe. Du 27 mai au 8 juillet, elle a accueilli des artistes de Street Art français et internationaux en leur confiant une dizaine d’emplacements. Autour du thème « Visages de la gare », chaque jour, ces artistes ont produit, sous le regard étonné des voyageurs, peintures, fresques, pochoirs et collages. Autant de performances en direct qui ont métamorphosé murs et palissades.

DES QUAIS POUR… DES ORFÈVRES DU STREET ART Cette initiative repose sur le partenariat culturel engagé entre le collectif Quai 36 (cf. encadré) et SNCF Gares & Connexions. Quai 36 a eu l’idée de sélectionner ces artistes de Street Art pour offrir aux usagers et aux riverains de la gare du Nord une expérience esthétique, cosmopolite et humaine. SNCF Gares & Connexions a rendu possible cette ambition qui nourrit sa politique culturelle visant à révéler et à rendre accessible l’art sous toutes ses formes. Nous sommes tous habitués désormais à entendre des notes s’échapper des pianos mis à disposition dans certaines gares, ou à découvrir des expositions photographiques… Mais inviter des graffeurs à s’exprimer sur leurs murs marque un tournant dans la relation graffeur-graffés, même si comme le précise Patrick Ropert, Directeur général de Gares & Connexions, la SNCF continue à faire la guerre aux graffitis sauvages tant pour des raisons de sécurité que de dégradation des matériels. La plupart de ces œuvres étant appelées à être pérennes, elles ont été recouvertes de verni anti graffiti… précise Patrick Ropert, histoire de les préserver d’éventuels futurs graffeurs. Quant à celles réalisées sur les palissades enserrant les espaces en travaux, elles seront vendues aux enchères et les bénéfices reversés à une action caritative. Artist Ouvrier, Baske Tobetrue, Btoy, Dourone, Fafi, Gregos, Jana & JS, Jérôme Mesnager, Kool Koor, Levalet, Louis Masaï, Pioc PPC, Solylaisse, SP38 : si ces noms vous sont étrangers, qu’on se le dise, lorsque l’hiver sera venu, même sans projet de voyage, il sera toujours temps de découvrir leurs « visages » en allant L. BdC. faire un tour gare du Nord…

Quai 36

Ce collectif est né en 2013 du désir d’un groupe de 16 amis, jeunes professionnels passionnés d’art urbain, de réunir acteurs privés et publics dans une démarche de revalorisation de l’espace public. Leur ambition : offrir à ses usagers une expérience esthétique, culturelle et toujours humaine. Leur nom est déjà tout un programme qu’ils définissent ainsi : « Le Quai 36, pour nous, c’est celui des trains de surface connectant la banlieue et ses villes, liant les individus à Paris. C’est celui de la Gare du Nord, temple du voyage, porte ouverte vers la banlieue. Nous connectant à la France et à l’Europe. C’est parce qu’elle a nourri nos parcours et notre rapport à la ville, qu’elle nous inspire que nous avons nommé notre collectif Quai 36. »

LES CHIFFRES DU PROJET

700 000 voyageurs/jour 45 JOURS de création 1 500 M2 mis à disposition 1 IMMENSE FRESQUE commune voie 36

Artiste : FAFI SNCF Gares & Connexions / Photographe : David Paquin

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AVIS AUX LECTEURS Une fois n’est pas coutume, laissons l’agence de design c-album à l’origine de la nouvelle identité visuelle de la Comédie Française prendre la plume. Ecrite comme une « comédie » en trois actes par Jean-Baptiste Taisne, leur présentation du projet lors de l’appel d’offre est bien trop inspirée pour être modifiée. Ont œuvré en coulisse : Anna Radecka, Laurent Ungerer, Agathe Hondré, Jean-Luc Chamroux. Appréciez.

Un même logo qui se décline pour ancrer dans l’espace chacune des trois salles du Français.

Les affiches ont été exécutées dans les ateliers de l’imprimerie Carpentier à Toulouse. La sérigraphie apporte puissance et lumière notamment au flamboyant rouge Pantone 185 C.

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Le lancement de la nouvelle saison est un temps fort de la vie d’une troupe. Cet été, il était soutenu dans le métro parisien par une campagne d’affichage. Les portraits sans fard réalisés par le photographe Stéphane Lavoué permettaient
 à chacun de se retrouver dans les acteurs. Un tirage numérique exclusif (100cm x 150cm) a été réalisé par Vision Décor (94), pour reproduire en un seul exemplaire le portrait de chacun des 59 acteurs de la troupe du Français. Après tirage au sort des emplacements, la pose dans les couloirs du métro a été gérée par Métrobus.


FOCUS 85

IDENTITÉ VISUELLE

Se réinventer dans la continuité La Comédie-Française maintient le fragile équilibre entre la tradition plus de trois fois centenaire et l’actualité la plus immédiate de la création. La nouvelle identité visuelle reflète cette quête du dialogue, ce qui, au fond, est l’identité même du Français. Ressourcée, elle peut proposer une interprétation des motifs anciens avec une expression moderne. Acte I Le directeur Quoi, Monsieur, l’estampille ! Qui ose ? Qui la canarde ? Les graphistes Cette marque d’archive quand elle devient cocarde Représente aussi bien et la troupe et les lieux. Dessiné à nouveau, ce symbole n’est pas vieux.

La Comédie Française s’est identifiée à l’estampille utilisée dans les années 1920 pour tamponner les archives. Le nouveau logotype en conserve la fonction de marquage et le double cercle mais lui donne une plus grande force visuelle. Puissante, simplifiée, essentielle, la « cocarde » représente la troupe, l’institution et les salles de spectacle. Assurant la fonction d’identification, elle peut être accompagnée de plusieurs intitulés au gré des besoins des salles. Acte II Le directeur Souvent on ne mettait que du texte à l’affiche ? Les graphistes Et bien nous proposons une image plus riche ! Une identité rouge, de vraies compositions, Des figures irisées en représentation. Et même la typo, élevée au pinacle, Lettrines en majesté, se donnent en spectacle.

En introduisant l’image, la nouvelle identité visuelle repose aussi sur la richesse plastique. Par le soin apporté jusque dans la typographie des lettrines, mélange de deux caractères l’un historique et l’autre contemporain, en retrouvant le charme des gravures anciennes, mais aussi par la confrontation du dessin des silhouettes avec la matière photographiée, la composition manifeste pleinement la subtile complexité de la création théâtrale. Acte III Le directeur Mais la troupe où est-elle ? où est le trombino ? Les graphistes Elle est là, en photo, ou bien façon lino : Les portraits de Lavoué, entre autres qualités, Montrant des comédiens toute la vérité, Lanceront la saison, cinquante-neuf endroits. Puis viendra le spectacle, la scène, les emplois. C’est alors le miracle de l’exhibition, dont bien sûr le dessin est la figuration.

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AVEC LE DESIGN, LES ARCHIVES SORTENT DES MURS

Donner plus de visibilité aux trésors de la Bibliothèque des Arts décoratifs à Paris et les rendre accessibles à un plus grand nombre… Tel était le défi lancé aux élèves de l’école Camondo. Avec, en toile de fond, une collaboration inédite pour ces deux structures membres de l’Institution des Arts Décoratifs.

Outil d’inspiration pour les artistes et artisans, la Bibliothèque des Arts décoratifs1, fondée en 1864 par l’Union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie (devenue Les Arts Décoratifs) possède un fonds extraordinaire. Lieu de référence et de recherche pour les étudiants, historiens et critiques d’art, architectes, designers, graphistes, stylistes, décorateurs de théâtre, ses collections sont accessibles à tous, gratuitement, après inscription. Pourtant, à l’heure des réseaux sociaux et de la libre circulation du savoir, la Bibliothèque a souhaité s’ouvrir à de nouveaux publics. « Notre mission, expose son conservateur Chantal Lachkar, est d’acquérir des documents, de les conserver et de les diffuser. Nous sommes gardiens d’un patrimoine, mais comment, à l’instar d’Internet, mieux le faire circuler ? Comment le faire sortir des murs de la Bibliothèque et donner l’envie de le découvrir à des publics, ni familiers de ce type d’ouvrages, ni détenteurs des mêmes références culturelles que les architectes ou les historiens ? ». Chantal Lachkar a naturellement posé la question à Pascale Boulard, directrice de l’école Camondo, l’entité pédagogique de l’Institution des Arts décoratifs. « La richesse de l’école, souligne Pascale Boulard, est sa capacité à mettre en lien passé et présent, préservation du patrimoine et prospective ». Les étudiants de 4e année, dans le cadre de leur atelier « architecture intérieure-design », ont ainsi travaillé sur le projet de « nomadisme des collections » pour une institution culturelle, le temps d’une tournée de ville en ville. Il s’agissait d’imaginer un dispositif « hors les murs », itinérant et moins intimidant qu’un musée, qui permette la rencontre entre le réel et le virtuel, entre le papier et l’algorithme : « un lieu d’échange de savoirs et de savoir-faire, et non plus un lieu « prescripteur » du savoir », développe Chantal Lachkar. SUITE ➜

Les trésors de la Bibliothèque des Arts décoratifs - 200 000 imprimés et revues. - DES DIZAINES DE MILLIERS de photographies et de documents éphémères. - UNE FABULEUSE ENCYCLOPÉDIE PAR L’IMAGE DE 5 000 VOLUMES ET UN MILLION D’IMAGES (dont près de 250 000 numérisées) connue sous le nom de son concepteur, la Collection Maciet (Jules Maciet 1846-1911, amateur d’art et collectionneur, documentaliste avant l’heure).

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PRATIQUE 87

UNE ÉCOLE, UN PROJET Pavillon itinérant des Arts Décoratifs

STRUCTURE MODULAIRE La structure aux profils carrés contient les panneaux de polycarbonate le long du périmètre et permet plusieurs configurations de l’espace intérieur.

Martina Panzeri I ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR ET DESIGN I 4ème année

MODULE D’EXPOSITION Le module s’accroche facilment à la structure. La variation de la position des modules fait varier également la configuration de l’espace intérieur.

ESPACE DE CONSULTATION Les panneaux et les sièges créent un espace de consultation en scannant le code QR on accède aux livres numériques de la bibliothèque.

STEEL STOOL par Noon Studio tabouret, taple, porte-revues. 35 x 35 x 35 cm

PALCO par iGuzzini

MODULE D’EXPOSITION exposition objets, exposition livres, exposition graphique.

UNDERSCORE LED STRIP par iGuzzini

PANNEAUX panneaux “trompe l’œil” Consultation livres par QR code (“cuiller” code)

Detail JOINT (angle)

PLAN TECHNIQUE 1:25

CONFIGURATION 1.

CONFIGURATION 2.

CONFIGURATION 3.

CONFIGURATION 4.

Detail port

Detail JOINT )

Panneaux polycarbonate translucide

3D MODEL 1:25

1:10

1:10

1:10

MODULE Configuration fermée

MODULE Configuration “lutrin”

MODULE Configuration “plan”

Dimensions: 98 x 15 x 200 cm

Dimensions: 98 x 80 x 200 cm

Dimensions: 98 x 88 x 200 cm

COUPE LONGITUDINALE 1:25

PLAN MASSE 1/200

LES ARTS DÉCO. en tournée. e Jean

Avenu ue Jean

Lolive

PANTIN Situation par rapport à Paris/Porte de Pantin

Rue du Rue Jules Auffret

PAVILLION

Parc gard Stalin

Rue Honore d’Estienne d’Orves

LES ARTS DECORATIFS La Bibliothéque

e Loliv

11 Nove

Rue de

mbre

la Paix

Rue des Grilles

PLAN DE MASSE 1/200 Pavillon dans le Parc Stalingard

PAVILLON DES ARTS DECORATIFS Situation par rapport à la Bibliothèque

11,5 cm = 230m 5cm = 100m

Rue des Grilles

1. Arrivée du véhicule

2. Déploiement de la toiture par vérins hydraulique

3. Déploiement du sol

4. Installation des vérins

5. Montage de la structure

6. Installation des panneaux

REMORQUE: STAGEPARTNER model: ECOstage 6x8 Pour le transport du matériel d’exposition

Rue du Rue Jules Auffret

Aven

ue Jean

Aven

PANTIN Parc Stalingard PARIS Porte de Pantin

Lolive

CAMIONETTE: RENAULT model: Master Pour le transport des œuvres

BIBLIOTHÈQUE ELSA TRIOLET 102, Avenue Jean Lolive, Pantin

COUPE TRANSVERSALE 1:25

e embr 11 Nov

Rue de

x

la Pai

Les Arts déco en tournée : simplicité et modularité

C’est une étudiante en design intérieur au « Politecnico di Milano », Martina Panzeri, en Erasmus à Camondo, qui a remporté le concours. L’idée de base de son projet est une remorque dans l’esprit Foodtruck, inscrite dans la réalité d’aujourd’hui, pratique et fonctionnelle. En mode ouvert, la remorque constitue la forme générale du pavillon, avec une base et une couverture. Son périmètre est défini par des panneaux en polycarbonate, qui permettent des jeux de lumière. À l’intérieur, une structure en profil métallique flexible autorise différentes configurations d’exposition et permet d’accrocher facilement un mobilier modulaire, adapté au type d’œuvres. « Ce projet a été un véritable défi, commente la jeune fille, car il touchait à la fois la micro architecture, le macro design, la communication visuelle et l’innovation ». C’est précisément cette pluridisciplinarité qui constitue la valeur ajoutée de l’école Camondo.

Parc Stalingard, Pantin

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88 PRATIQUE

UNE ÉCOLE, UN PROJET

AVEC LE DESIGN, LES ARCHIVES SORTENT DES MURS

La rencontre de deux métiers

Mais comment aujourd’hui se rencontrent bibliothécaires et designers autour de la problématique de la transmission du patrimoine ? Pour faire voyager ce précieux patrimoine de manière réaliste, les 5 enseignants2 de l’école, qui ont encadré pendant 4 mois les 68 étudiants, et la conservatrice ont formalisé les prérequis de ce projet : un espace intime et chaleureux capable d’accueillir 30 personnes simultanément, transportable et/ou constitué d’un véhicule avec remorque ne nécessitant que le permis B, simple à monter et à démonter en mobilisant deux personnes maximum (chauffeur compris), tout en anticipant certaines contraintes inhérentes à ce type de projet, notamment le financement et les normes de sécurité.

Entre fraîcheur étudiante et réalisme professionnel

La principale difficulté, relate Vincent Tordjman, designer et scénographe, a été de guider les jeunes gens dans la compréhension du désir du « client-partenaire », tout en gardant la fraîcheur et la spontanéité de leur idée. « Dans cet accompagnement, confie le professeur, j’ai tendance à privilégier l’idée à la norme, car il est toujours possible de trouver ensuite des aménagements. L’objectif est d’inventer avec fraîcheur, en veillant à ce que cela soit réaliste, faisable, critères qui ont été déterminants pour le jury ». Ainsi, sur les 68 propositions, dix projets3 ont retenu l’attention du jury4. Parmi ceux-ci, certains avaient privilégié une démarche artistique, telle une superbe nef en écho à l’architecture du bâtiment des Arts décoratifs (La Nef nomade de Constance Frapolli, 2e prix ex-aequo) ou une étonnante Coquille, toutes deux très esthétiques, mais complexes à monter. D’autres avaient imaginé un espace de démonstration pour les métiers d’art (Entre art et industrie), beau symbole de transmission des savoir-faire, mais manquant de sécurité pour sauvegarder des livres précieux. C’est un projet réaliste et réalisable qui a conquis le jury : Les Arts déco en tournée, s’il repose sur un concept connu, a été poussé jusqu’au bout des contraintes fixées dans le cahier des charges. Déployable facilement, son aménagement intérieur est articulé autour de trois pôles : exposition (montrer sous vitrine quelques documents précieux), consultation (s’asseoir et feuilleter), accès au numérique (découvrir un catalogue de 500 000 images). Aujourd’hui, l’enjeu est de développer concrètement ce projet élu, avec des partenariats publics (collectivités, lycées, lieux d’art) et privés (entreprises). « Cette bibliothèque nomade, conclut Chantal Lachkar, est un laboratoire d’expérimentation qui nous permet de nous questionner sur notre avenir ». Car, en sortant de ses murs, la Bibliothèque des Arts décoratifs a également pour objectif de favoriser un double enrichissement de son contenu et des modalités de transmission : une nouvelle façon de faire circuler l’information, qui désacralise le livre et le possesseur du savoir. Par extension, ce dispositif deviendrait un nouveau moyen de communication, une vitrine V. O. pour l'institution des Arts Décoratifs dans son ensemble...

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CAMONDO, Une formation exigeante Appartenant aux Arts Décoratifs, l’école est un établissement privé d’enseignement supérieur créé en 1944 et reconnu par l’État. Délocalisée en 1988 boulevard Raspail à Paris, elle prépare en 5 ans au titre d’architecte intérieur-designer : une formation généraliste et pointue, autour de l’espace et de l’objet. L’École a compté au nombre de ses étudiants des architectes et designers de renom, tels que Pierre Paulin, Philippe Starck, Jean-Michel Wilmotte...

1 111, rue de Rivoli Paris 75001 2 Dominique Averland, Emmanuel Bénet, Sébastien Boissard, Tania Cohen, Vincent Tordjman. 3 Ceux-ci ont été exposés à la Bibliothèque des Arts décoratifs du 1er au 7 juin dans le cadre des D’Days et jusqu’au 20/07. 4 Composé de Chantal Lachkar et de sa collaboratrice Lysiane Allinieu, de David Caméo, directeur général des Arts décoratifs, de Pascale Boulard et des 5 enseignants de l’école.



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LES BONS PLANS SONT SUR C!PRINT SOURCING C!Print Sourcing, c’est l’outil de sourcing en ligne des professionnels de l’impression, du marquage et de la communication visuelle, lancé début 2015 par 656 Editions. Cette plateforme fédère une communauté de marques et de distributeurs qui peuvent ainsi promouvoir auprès des imprimeurs, transformateurs et prescripteurs leurs offres de produits et services. Plus de 8 000 références y sont déjà répertoriées et des centaines de nouveaux produits sont ajoutés chaque mois. Depuis juillet, le site propose deux nouvelles rubriques : en cliquant sur l’onglet « Bons plans », l’utilisateur accède à des promotions proposées par les distributeurs (destockage, offres exceptionnelles…) et classées par catégories (encres, machines, objets à personnaliser…). S’y ajoute un espace « Machines d’occasion » auquel on accède via le menu déroulant « Techniques ». Ici les distributeurs référencés sur C!Print Sourcing proposent toutes sortes de matériels de seconde main, révisés et garantis. Pour les petits budgets ou encore les entreprises qui démarrent c’est la possibilité de s’équiper avec des machines professionnelles à moindre coût. Pour consulter les tarifs et accéder aux contacts, il faut être enregistré comme utilisateur du site, sachant que l’inscription est gratuite et ne prend que quelques minutes. www.cprint-sourcing.fr

LES NOUVEAUX OUTILS ESKO KONGSBERG LIBÈRENT LA CRÉATIVITÉ Esko, spécialiste de la finition numérique, a lancé en mai une palette d'outils Kongsberg qui permet aux clients de façonner la plus grande diversité d'applications dans le domaine de la signalétique, de la PLV et de l'emballage. Esko Kongsberg proposait déjà plus d'une centaine de lames de découpe, optimisées pour un très large éventail de matériaux. En effet, si les fabricants d'emballages et de PLV travaillent déjà avec une grande diversité de supports, de nouvelles matières viennent sans cesse s'ajouter, comme le verre, le bois, l'aluminium et les textiles, débouchant sur des applications inédites. Trois exemples de nouveaux outils utilisables sur les tables de façonnage numériques des séries Kongsberg XN, Kongsberg V et Kongsberg XL : - Le couteau de psaligraphie (papier découpé) silhouette les détails les plus fins dans le papier et le carton plat. - La molette perforante de 60 mm permet de créer des perforations d'aide au détachage et au rainage, dans le carton ondulé jusqu'à 4 mm d'épaisseur, à des vitesses beaucoup plus élevées qu'auparavant. - L'outil braille crée des points de relief avec de « microbilles braille » en acrylique transparent. www.esko.com/store

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3A COMPOSITES RÉUSSIT L’ALLIANCE DU « DISPLAY » ET DU « PAPER » Lors du salon Fespa 2015 à Cologne en mai dernier, 3A Composites Display Europe, fabricant de panneaux pour la communication visuelle, a présenté le Dispa (issu de la combinaison des mots « Display » et « Paper »), un panneau en papier avec un noyau gaufré. Il offre les atouts d’un panneau d'affichage (planéité optimale, surface lisse, excellents résultats d’impression, rigidité et stabilité) alliés à un design unique basé sur une composition 100 % cellulose. Ce panneau est particulièrement solide grâce à un procédé de fabrication breveté. Il conserve sa planéité même dans les conditions extrêmes, grâce à sa construction multicouche aérée. www.display.3acomposites.com


NOUVEAUTÉS 91

3M LANCE DEUX NOUVEAUX FILMS À L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL RÉDUIT 3M présentera à Viscom fin septembre deux nouveaux films imprimables non PVC, Envision 48C et Envision 480Cv3, dont la composition n’intègre pas de phtalate, cadmium, chlore ou autre halogène. Leur production consomme 58 % de solvant en moins qu’un film coulé vinyle (Envision 480Cv3), voire aucun solvant (Envision 48C). Ils intègrent aussi le meilleur des technologies de pointe de 3M : Controltac, pour maitriser l’adhésion initiale et Comply, pour une pose sans bulle ni pli. Ils sont adaptés aux applications intérieures, extérieures, y compris sur véhicules. Envision 480Cv3 se distingue par son extrême conformabilité, permettant d’obtenir le rendu de la peinture sur un mur, sans en avoir les inconvénients. 
De plus il affiche une résistance impressionnante aux UV, aux températures extrêmes (ne ramollit pas à la chaleur et ne casse pas sous l’effet du froid), à la décoloration, à l'humidité même acide et ce, pour les applications verticales comme horizontales. Quant aux films 3M Envision 48C, d’une durée de vie de 5 ans, ils garantissent une bonne qualité d’impression et la majorité de leurs caractéristiques sont similaires aux films vinyles polymères calandrés : grande polyvalence, pose facile et rapide. http://solutions.3mfrance.fr

SÉRIE GRAFITACK GEF BRILLANT, FILM ÉCOLOGIQUE POUR APPLICATIONS INTÉRIEURES

AVERY DENNISON MET DE NOUVELLES COULEURS DANS LE COVERING DE VOITURES

Désormais disponible chez Braumat, le Grafitack GEF (Grafityp Ecology Film) Brillant est un film écologique souple, exempt de chlore (aucun de gaz de chlore n’est libéré lorsque le film est incinéré) et sans plastifiants. Il est pourvu d'un adhésif permanent à base d'eau, sensible à la pression, avec une excellente résistance à la lumière UV, aux produits chimiques et à l'humidité. Cet adhésif est protégé par un papier siliconé de haute qualité. Cette série peut être utilisée pour toutes les applications à l'intérieur, comme les publicités dans les magasins, les expositions, etc. Contrairement aux films en PVC, le Grafitack GEF peut aussi être utilisé sans formation de bulles sur la plupart des supports en polycarbonate et en polystyrène. Parmi les « plus » du produit, on peut noter que le film Grafitak GEF est extrêmement flexible, tout en étant d’une grande stabilité dimensionnelle (rétrécissement quasi nul). www.braumat.eu

Lancées en mai, 4 nouvelles teintes viennent enrichir la collection Supreme Wrapping Film du fabricant Avery Dennison pour le covering automobile, portant ainsi la gamme à 86 références au total. Le noir SWF Metallic Meteorite et le gris léger SWF Metallic Milky Way se distinguent par leur aspect étincelant, tandis que SWF Gloss Metallic Hidden Gold est un film qui paraît noir vu de loin, mais dont les éléments dorés réflecteurs de lumière se révèlent à mesure qu’on s’approche. Enfin, le orange SWF Gloss Metallic Blaze vient élargir le choix des teintes métalliques. www.graphics.averydennison.eu

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UN LOGO EN 3D : UNE OPPORTUNITÉ VISUELLE POUR LES ENTREPRISES Créée par Florian Benedetto, Identité Logo 3D est la première agence conseil de création de logo 3D en ligne. «La 3D a le vent en poupe et devient une véritable référence dans le monde d’aujourd’hui. L’infographie tridimensionnelle est une réelle opportunité d’accroître son potentiel de communication en sortant des sentiers battus et en se distinguant de la concurrence par un logo tendance et actuel » souligne Florian Benedetto. www.identitelogo3d.fr

PACKSHOT PRODUITS : MODÉLISEZ EN LIGNE ! Lancé par l’agence Creaco (92), spécialisée en production audiovisuelle, I-Shot the Product est un service en ligne de modélisation 3D de produits, packaging, PLV et mise en situation point de vente. Pourquoi un service en ligne ? Parce qu’il offre une interface et un process de réalisation simplifiés : création d’un dossier en ligne, dépôts des fichiers et artworks produits directement sur le site web, puis récupération dans l’espace client des modélisations 3D réalisées.
Les rendus des modélisations sont photo-réalistes. Selon le brief client, les fichiers sont livrés détourés, sur un fond de type cyclorama ou encore en ambiance et avec ou sans réflexion d’environnement. www.i-shot.fr

DIADEIS ÉTOFFE SON OFFRE COLOR MANAGEMENT AVEC PANTONELIVE ET COLORCERT L’agence Diadeis, fournisseur de services de prépresse haut de gamme, annonce la mise en place de deux solutions développées par X-Rite : PantoneLIVE et ColorCert. Diadeis, qui collabore depuis plus de quarante ans avec les plus grands imprimeurs packaging au monde, a développé un éventail complet de compétences en color management auquel viennent à présent s'ajouter les solutions dernier cri de X-Rite. PantoneLIVE est un écosystème dématérialisé où l'ADN numérique des couleurs est reproduit par des palettes digitales pouvant être partagées par toutes les parties prenantes d'une chaîne de distribution des couleurs. La solution ColorCert, quant à elle, fournit un contrôle statistique des couleurs afin de vérifier la qualité des impressions. Intégrer ColorCert au flux de travail de PantoneLIVE permet de créer un système de reporting complet de bout en bout du processus. Guillaume Postel, Directeur Général de Diadeis, explique : « Nous offrons à nos clients un contrôle total des couleurs de leur marque. La couleur disponible en rayon correspondra toujours à la cible, quels que soient le substrat, l'imprimeur, le processus d'impression ou la zone géographique. Cela permettra également de garantir la cohérence des couleurs dans le temps. »

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NOUVEAUTÉS 93

AUDIOSPOT : LA SOLUTION NUMÉRIQUE POUR L'ACCESSIBILITÉ ET LA DIFFUSION D'INFORMATION DE PROXIMITÉ La société AudioSpot (92) a lancé une solution de diffusion d'informations géolocalisées pour personnes en situation de handicap, leur permettant de gagner en autonomie et d'être des acteurs sociaux à part entière. Elle répond ainsi aux exigences de la loi du 11 février 2005 qui impose aux ERP (Etablissements Recevant du Public) de nouvelles obligations en matière d’accessibilité et stipule que l'information destinée au public doit être diffusée par des moyens adaptés aux différents handicaps. La solution AudioSpot combine des technologies sans contact : le text-to-speech, qui permet de transformer un texte en message audio pour le rendre accessible aux malvoyants, les informations visuelles pour les malentendants afin de leur délivrer une information complète voire enrichie par rapport à la signalétique existante, et la cartographie pour gérer des plans et des parcours adaptés notamment dans des environnements complexes. La société a conçu une plateforme capable de rendre les informations de proximité accessibles sur Smartphone, avec une diffusion adaptée à chaque personne, offrant ainsi une solution de localisation et de guidage indoor ou outdoor, mais également de diffusion d'informations enrichies pour un public plus large (informations pratiques, informations touristiques et culturelles). www.audiospot.fr

DONNEZ UNE NOUVELLE AURA À VOS ENSEIGNES ! La société Lafay Signalétique lance Aura, une nouvelle solution pour enseignes et signalétiques lumineuses. Composée de 2 tubes en acier, d'un cadre en aluminium et d'une dalle lumineuse, Aura offre un design extraplat et un rendu lumineux exceptionnel tout en permettant de faire des économies d'énergie. Trois finitions sont proposées : laquée, inox ou chromée. Chaque face est indépendante pour le visuel qui doit être réalisé à partir d'un adhésif ou d'un film diffusant. Avec une durée de vie des leds d'environ 50 000 heures, Aura est idéale pour les enseignes murales ou enseignes drapeaux lumineuses ou encore les totems de signalétique intérieure et extérieure. www.lafay-signaletique.com

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POUR KD, LA SIGNALÉTIQUE DE DEMAIN EST NUMÉRIQUE La société italienne KD, qui produit et exporte des systèmes de signalétique et de PLV, présente deux nouvelles solutions d’affichage numérique. Le totem multimédia Mediasign pour informer en temps réel de façon dynamique, et des plaques de porte électroniques e-code, télécommandées à distance par ordinateur. Idéal en tant que présentoir d’information et d’orientation pour les halls d’accueil, Mediasign se connecte à Internet par réseau sans fil ou par câble de réseau. Il peut aussi bien afficher des présentations power point que des contenus web tels que vidéos, actualités et prévisions météo. Quant aux plaques de porte électroniques e-code, elles sont équipées d’un écran « e-ink » : les informations et images graphiques peuvent être importées et actualisées sans câble grâce à un logiciel intégré. « Nous nous sommes lancés sur le marché de l’affichage dynamique, pour compléter nos solutions de signalétique et « wayfinding ». La combinaison de deux prend toujours plus d’importance dans la communication visuelle », assure Christian Walzl, PDG de la société. www.kdmarket.it

UN OUVEL ATELIER DE TENSION POUR MARABU FRANCE Marabu est un des leaders mondiaux dans la fabrication d’encres pour la sérigraphie, la tampographie et l’impression numérique. La filiale Marabu France propose, en plus des encres, une
 large gamme de produits complémentaires sélectionnés auprès d’autres partenaires. En janvier 2015, Marabu France a ouvert à Décines (69) un nouveau site ultramoderne de 1 400m2 dédié à la fabrication des écrans de sérigraphie, résultat de la fusion de ses anciens ateliers de Colmar et de Lyon. « La conception de cet atelier et la diversité de nos outils de production (tendeurs mécaniques et tables avec pinces pneumatiques) nous permettent d’être compétitifs et performants dans tous les domaines d’activité (textile, CD, étiquette, packaging, PLV, électronique, micro-électronique, face avant automobile….). Par ailleurs, notre politique de formation interne, de transfert de compétences et d’expérience, et d’homogénéisation des outils de production représente un gage de qualité et de sécurité pour tous nos clients, que la production soit réalisée sur notre site de Lyon ou notre site du Mans », indique Romuald Benezech, Directeur des opérations de gestion des ateliers de production d’écrans chez Marabu France. www.marabu-encres.fr

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NOUVEAUTÉS 95

DES SOLUTIONS POUR TOUS SUR LE STAND FUJIFILM À VISCOM PARIS 2015 Le salon Viscom Paris 2015, du 29 septembre au 1er octobre, sera l’occasion de découvrir les solutions grand format de Fujifilm. Parmi elles, la Vybrant F1600, petite dernière de la gamme, est une imprimante rouleaux d’un 1,6 mètre de laize dont la productivité atteint 18 m2/heure. Elle est idéale pour imprimer sur vinyle et autres supports souples des visuels intérieurs et extérieurs pour lesquels la durabilité et la vitesse de livraison sont essentielles. La Vybrant F1600 est dotée de la technologie d’encre hybride FUZE™, brevetée par Fujifilm : les principaux points forts de cette technologie mixte éco-solvant et UV sont un rendu brillant et une meilleure résistance aux frottements. www.fujifilm.eu

HP LATEX MOBILE « PARLE » 12 LANGUES ! En novembre 2014, HP présentait la nouvelle application HP Latex Mobile, qui permet aux clients de la gamme HP Latex 300 de contrôler à distance leurs imprimantes, de suivre le statut de leurs tâches et de recevoir des alertes de la machine. Cette application HP Latex Mobile est désormais disponible en 12 langues. Les clients peuvent donc régler la version actuelle de leur application dans la langue de leur choix : anglais, français, italien, allemand, espagnol, catalan, portugais, russe, japonais, coréen, chinois simplifié et taiwanais. www.hp.com

EPSON MET À L’HONNEUR L’ART CONTEMPORAIN EN ENTREPRISES En partenariat avec le Fonds de Dotation du Numérique International (FD.ID), Epson a créé le MoLA (Museum of Living Art), premier musée d’art contemporain destiné à s’installer en entreprises. Il a été inauguré en juin dernier au siège social d’Epson France à Levallois afin de susciter l’envie des décideurs d’entreprises d’accueillir le MoLA dans leurs locaux. Il présentait sa première collection, soit 56 œuvres d’art vendues et reproduites en Digigraphie®, à la suite d’une vente aux enchères organisée les 21 et 22 novembre 2014 au cabinet Rossini. www.hp.com

GRAPHIC-RÉSEAU ALTERNATIV DANS LE TOP 100 DES SITES DE E-COMMERCE FRANÇAIS Graphic-Réseau Alternativ, distributeur dans le domaine des arts graphiques, a fêté ses 25 ans en juin dernier. Lors de sa création en 1990, Graphic-Réseau se spécialise dans le polissage des tambours de scanners rotatifs. Puis, dès 1998, la société lance son premier site Internet, à la fois « vitrine » et lien avec la clientèle et, en 2004, la nouvelle version du Graphic Store passe aux paiements en ligne... Autre étape décisive pour Graphic Réseau qui s’allie à Alternativ DGDI en 2012 pour former le groupe Graphic-Réseau Alternativ. www.graphic-reseau.com

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ayant opté pour une stratégie de diversification de leur activité ont enregistré une augmentation du chiffre d’affaires et de la marge de l’entreprise. * Donnée issue de l’enquête réalisée par l’EM Lyon Junior

CRÉDITS PHOTO : DIDIER MICHALET ET KAREN FIRDMANN

conseil auprès de 449 visiteurs de C!Print 2015, imprimeurs grand format et autres transformateurs...

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