TRIMESTRIEL JANVIER 2016
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Rencontre
Jacques-Antoine Granjon, PDG et fondateur de vente-privee.com
Dossier
RÉINVENTER
LES ESPACES DE TRAVAIL, ENTRE UTILITÉ ET IDENTITÉ
www.visible-mag.com
Tribune
Les perspectives de l’impression numérique industrielle Étude de cas
Une ola pour la signalétique du stade de Lens
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« Réinventer les espaces de travail ». Le titre de notre dossier sonne
un peu comme une bonne résolution. Voilà qui tombe à pic pour un numéro de début d’année ! D’autant que, information plutôt positive, le bien-être des collaborateurs donne le ton à l’aménagement des bureaux. Et cela ne se limite pas au confort du mobilier mais gagne tout ce qui concourt directement ou indirectement à améliorer la productivité via le soin apporté à l’environnement de travail. Si cette tendance nous intéresse, c’est notamment parce qu’elle est l’occasion pour les marques comme pour les entreprises de décliner leur identité de façon originale et qualitative et qu'elle est prétexte à tous types de personnalisation : adhésivage, découpe, impression, signalétique, couleur, décoration, digitalisation, architecture intérieure comme extérieure, etc. À cet égard, le témoignage exclusif de Jacques-Antoine Granjon, P-DG de vente-privee.com, chef d’entreprise aussi créatif que médiatique, est particulièrement instructif. Il explique à Visible comment les bureaux, lieux de vie, créent du lien avec les collaborateurs, et pourquoi les bâtiments de vente-privee.com, hissés au rang de médias de communication visuelle, créent eux aussi du lien entre la marque et les consommateurs. Une démonstration de la puissance de l’image lorsqu’elle est bien maîtrisée… Rien de tel en effet qu’une mise en situation pour mesurer le formidable potentiel des outils d’impression et de communication visuelle en général. C’est pourquoi, la quatrième édition de C!Print, qui se tient du 26 au 28 janvier à Lyon, fait du showroom d'applications PLUG&PLAY le principal pôle d’attraction du salon. Il comprendra, en plus d’un Pop’Up store et d’un Bar éphémère, une Business meeting room. Ces trois espaces montreront plus de 200 applications : adhésifs imprimés pour habiller des volumes, revêtements muraux en papier-peint ou textile imprimés, mobilier en carton imprimé, personnalisation des sols, signalétique en volume ou digitale… De quoi donner des idées aux créatifs et accompagner les imprimeurs/transformateurs dans leurs développements. Toute l’équipe de Visible vous attend donc sur cet événement majeur à ne rater sous aucun prétexte. J’en profite également pour vous souhaiter une très belle année créative… Être « Visible » en 2016 sera assurément un atout pour vos business. Guillaume Abou Directeur de publication g-abou@656editions.net fr.linkedin.com/in/guillaumeabou/
Visible est une publication de la Fédération de la Communication Visuelle - 17, rue de l'Amiral Hamelin - 75783 Paris cedex 16
Édition : 656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon cedex 01- tél. 33 (0)4 78 30 41 73 - Fax : 33 (0)4 78 30 41 79 Directeur de la publication : Guillaume Abou Rédactrice en chef : Lorraine Bôle du Chaumont - 06 81 18 06 76 Rédactrice en chef adjointe : Céline Collot, celine@656editions.net 04 78 30 35 06 Comité de rédaction : Michel Caza, Francesca Ceccaldi, Laurence Farenc, Patrick Floren, Jérôme Lefèvre, Sylvie Raimbault, Christophe Trotignon, Serge Dimarellis, Marion Ferhat Communication : Pauline Ducat Ont collaboré à ce numéro : Lorraine Bôle du Chaumont, Céline Collot, Véronique Olivier, Julie Chide, Raphaëlle de Dieuleveult Direction artistique et réalisation : François Jaillet, fjaillet@656editions.net Responsable commercial : Thomas Nollet, thomas.nollet@656editions.net, 06 20 63 46 27 Abonnement : visible@656editions.net Prix au numéro : 15 euros. Tarif abonnement pour 1 an (4 numéros) : 55 euros Impression et routage : Imprimerie Chirat - 744, rue de Sainte-Colombe - 42540 Saint-Just-la-Pendue N°ISSN : 2261-5474 Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans Visible est interdite sans accord de la société d’édition.
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TRIMESTRIEL JANVIER 2016
Photo de couverture
"Carré aux seize disques", œuvre de Felice VARINI installée dans le couloir du Ministère de la Communication et de la Culture à Paris. Ci-dessous, la même œuvre photographiée selon le point de vue initial du peintre (lire son interview p. 28). ©André Morin Paris 2011
À LA UNE 28 INTERVIEW FELICE VARINI : ET SI TOUT ÉTAIT UNE QUESTION DE POINTS DE VUE ? 32 TRIBUNE LES PERSPECTIVES DE L’IMPRESSION NUMÉRIQUE INDUSTRIELLE Par Mike HORSTEN, directeur général Marketing EMOA de Mimaki Europe
28 RENCONTRE JACQUES-ANTOINE GRANJON, PDG ET FONDATEUR DE VENTE-PRIVEE.COM
40 ACTUALITÉS
06 L’ACTUALITÉ DE LA COMMUNICATION VISUELLE 20 AUX DOCKS DE MARSEILLE, L’ENSEIGNE PREND TOUTE SA PLACE
RÉINVENTER 22 EXPRESSIONS VISUELLES DE LA COP 21 ÉVÉNEMENTS
22 APRÈS MADRID, PLUG&PLAY DÉVOILE À LYON SA « COLLECTION 2015-2016 » 24 FÊTE DU GRAPHISME : ET DE TROIS ! VISIBLE
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LES ESPACES DE TRAVAIL, ENTRE UTILITÉ ET IDENTITÉ
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58 ÉTUDE DE CAS
UNE OLA POUR LA SIGNALÉTIQUE DU STADE DE LENS
FOCUS
62 COMMUNICATION VISUELLE LA POSTE RÉVEILLE SA FORCE AVEC STAR WARS
PRATIQUE
82 SOLUTION TECHNOLOGIQUE SUBLIGRAPHIE, UNE TECHNO QUI PLAIT AUX PRO DE LA PHOTO
66 DU MICRO AU MACRO, À CHAQUE ÉCHELLE SA TECHNIQUE 68 SIGNALÉTIQUE SIGNALÉTIQUE SAIT RIMER AVEC CHIC
TENDANCE
86 UNE ÉCOLE, UN PROJET UNE PRÉPA A FAIT PLANCHER SES ÉTUDIANTS
SCÉNOGRAPHIE
72 À CHACUN SON ARBRE 78 ÇA SENT BEAU !
88 NOUVEAUTÉS BULLETIN D’ABONNEMENT EN PAGE 96
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ACTUALITÉS
DOUBLET MÉCÈNE DE LILLE3000 Pour la 4e édition de Lille3000, Doublet, acteur majeur de l’évènementiel a habillé plus de 500 m2 de la métropole lilloise avec des reproductions d’artistes. Panneaux en aluminium ou en PVC expansé, wall paper, adhésifs et toile textile géante ont transformé la Gare Saint-Sauveur, le Tri Postal et la Maison Folie de Wazemmes en lieux d’expositions photos. Leur mise en place à travers la ville a mobilisé une quinzaine de collaborateurs de l’entreprise, enthousiastes de participer à cette édition de Lille3000 intitulée Renaissance, qui s’est déployée à Lille et dans 75 communes de l’Eurométropole du 26 septembre 2015 au 17 janvier 2016. « Le principe du mécénat est au cœur même de la philosophie de Doublet, indique Gaëlle Colaert Doublet, Présidente du Directoire, permettre à une œuvre ou à un projet de prendre vie est à la fois humainement et techniquement enrichissant ».
LA FORCE DU VINYLE AU SERVICE DE LA CRÉATIVITÉ
Crédits Photos © Doublet/Maxime Dufour
À l’occasion de la sortie du dernier opus de Star Wars en décembre dernier, Framirex a scénographié l’entrée du cinéma Gaumont Labège de Toulouse (31). Une belle occasion pour cette société spécialisée dans la conception et la réalisation de supports de communication visuelle de donner toute la mesure de sa créativité. Au sol notamment, le film Spandex ImagePerfectTM 2555 StreetApp. Anti-dérapant, ce vinyle adhésif blanc mat 150µm est conçu pour l’application de graphiques sur surfaces structurées extérieures (asphalte, trottoirs, béton, murs, etc.). Pour ce projet événementiel d’environ un mois, le vinyle présente l’avantage d’être pourvu d’un système de colle semi-permanente qui peut être enlevé proprement (suivant le support) et d’être imprimable avec des encres solvants, éco-solvants, latex et UV. Deux personnes ont été mobilisées pendant six heures pour poser l’intégralité du décor.
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CET AUTOMNE RETAIL MEDIA CRÉE L’ÉMOTION PAR L’IMAGE EN PLEIN CENTRE DE BORDEAUX, un nouveau lieu de vie, mixant logements et commerces, a ouvert ses portes en octobre dernier. À travers une réalisation artistique originale, Promenade Sainte Catherine affiche ses valeurs sur écran géant. Intégré à l’extérieur de la façade, cet écran de 40 m2 a été installé pour dynamiser les espaces. Utilisé comme support de communication, il offre aux passants une fenêtre sur Bordeaux et sur le monde. Pour véhiculer ses valeurs, Promenade Sainte Catherine a confié la réalisation de son film institutionnel à la société parisienne Retail Media, spécialisée dans la création de contenus dédiés à l’affichage digital. Imaginée spécialement pour être diffusée sur ce site, la vidéo d’1’45’’ s’insère dans une boucle d’une heure, alternant images poétiques, informations pratiques de la ville et actualités du centre. Le logo de Promenade Sainte Catherine y apparaît tour à tour dans une matière bois, puis en transparence dans un décor végétal.
ET DANS LA BANLIEUE LYONNAISE, le Centre Commercial de la Porte des Alpes à Saint-Priest a créé l’événement le 11 novembre dernier en proposant une expérience de ski interactive à ses clients. Ils pouvaient dévaler virtuellement des pistes grâce à un simulateur connecté à deux écrans LED de 45 m2 installés au-dessus des entrées principales. Une opération imaginée et pilotée par Retail Media en charge de l’éditorialisation et de l’animation des écrans du centre. Pour rendre possible cette expérience immersive en réalité virtuelle, la société a fait appel au Studio 360 Connect pour la location et l’installation du Simulateur SKI Fit 360. Dans la volonté de créer un lien avec ses clients, d’autres événements interactifs auront lieu tout au long de l’année (tweets, selfies, cours de step...).
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ACTUALITÉS
ROCKWOOL ANAMORPHOSE BATIMAT Pour son retour au salon Batimat en novembre dernier à Paris, l'entreprise Rockwool, spécialiste de l’isolation, a sorti le grand jeu en installant, sur plus de 400 m², une anamorphose XXL signée de l'artiste François Abélanet. « Cette œuvre en forme de trompe-l'œil a fait le buzz durant les 8 jours du salon, précise Amélie Pienontesi, responsable de la communication de Rockwool. L'idée était de raconter l'histoire de notre marque autrement et de faire interagir le public, puisque nous proposions aux visiteurs de se positionner sur l'anamorphose et de se prendre en photo. » C’est le support Print Floor commercialisé par Beltex qui a été retenu pour ce projet : son rendu, sa résistance, sa qualité mais aussi sa largeur disponible jusqu’à 5 mètres ont été les éléments déterminants. Quant à l'artiste François Abélanet, il n'en est pas à son coup d'essai. On se souvient de ses anamorphoses géantes à Paris, Lyon, Angers... Il détient d’ailleurs le record mondial de la plus grande anamorphose décerné par le Guiness Book des Records 2013 (« Truck de Ouf » à Lyon). En préparation : une installation à Buenos Aires et un jardin suspendu à l'Institut du Monde Arabe en 2016.
Support PRINT FLOOR commercialisé par Beltex, imprimé par BS2i (Honfleur imprimante) sur une imprimante UV HP XP5100.
UN MUR HABITÉ Piétons et automobilistes qui empruntent la rue des Pétroles rencontrent depuis cet automne « Les Voyageurs », 42 silhouettes qui se dessinent sur le mur du dépôt pétrolier de Saint-Priest, zone industrielle du Grand Lyon (69). Elles sont nées sous les doigts de Fanny Allié, artiste plasticienne dont les œuvres sont exposées en France (on se souvient de ses silhouettes en néon qui ont brillé, hiver 2012, à St Eustache à Paris) comme à l’étranger, notamment aux Etats-Unis. Fanny a été mandatée par Rubis Mécénat pour apporter une touche de poésie sur cette parcelle industrielle. Secondée par sa sœur Pauline, elle a installé ces silhouettes d’environ 2 m de hauteur faites en cordes colorées de nylon et accrochées à la paroi grâce à des anneaux de levage. Légèreté de l’éphémère pour une installation pérenne.
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ACTUALITÉS
DICTIONNAIRE DE LA COULEUR : ET MAINTENANT LE GRIS… Le Comité Français de la Couleur a annoncé la sortie du nouvel opus du Dictionnaire de la couleur (CNRS Editions) : Le Gris, par Annie Mollard-Desfour. Couleur-caméléon aux frontières incertaines, ni noir ni blanc, le gris fusionne les couleurs et les matières. Jouant de ses mille nuances, il se fait tour à tour lumineux comme la lune ou poussiéreux comme la cendre. De Aragon à Goldman, en passant par Beckett, Yourcenar, Godard, ou encore Philippe Claudel, qui signe la préface de l’ouvrage, le gris décline ses associations : gris de la sagesse et de la connaissance, gris de la mélancolie et de la solitude, gris de l’effacement et de l’humilité. Couleur de la ville, de l’industrie, de la standardisation, le gris est aussi celle du sobre et du bon ton, de l’élégance et du luxe, du zen ou de l’ivresse !
LA TÊTE DANS LES ÉTOILES À L’OBSERVEUR DU DESIGN 2016 Encore une excellente raison de se rendre à La Cité des Sciences et de l’Industrie à La Villette pour découvrir jusqu’au 13 mars la nouvelle édition de l’Observeur du Design organisée par l’APCI (Agence Pour la Promotion de la Création Industrielle). À butiner, les 156 produits, services ou encore espaces labellisés qui font voyager au pays de l’intelligence, de l’astuce, de la créativité et permettent d’appréhender tous les domaines du design, y compris au service de la communication visuelle. Le prix français du design est une fenêtre grande ouverte sur le talent des entreprises et des designers. Et pour reprendre les mots de Mercedes Erra, fondatrice de l’agence BETC et présidente de cette 17e édition : « Les valeurs du beau et du bien-être montent et le design devient essentiel : c’est lui qui donne une âme à notre environnement matériel, aux objets qui nous entourent. » Le plus : les Etoiles de design récompensent des designers et des entreprises de renom comme de jeunes diplômés et des TPE en « boutures ».
MINÉRARE Stratification de textiles résinés (en recherche d’éditeurs) : matériau se travaillant comme le bois, se présente sous différents formes, autorise toutes sortes d’usages. Design : Marine Lamour soutenue par l’Ensad.
LÀ Borne de recharge connectée pour véhicules électriques, identifiable grâce à ses flancs lumineux. Entreprise : G2 Mobility. Design : 5.5 designstudio
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BRUNO MOINARD, DU TRAIT À LA LUMIÈRE Publié aux Editions de La Martinière, cet ouvrage, signé Serge Gleizes (photographies de Jacques Pépion) revient pour la première fois sur le parcours de l’architecte d’intérieur Bruno Moinard. Reconnu pour un style qui se passe désormais de signature, son nom est définitivement associé à des lieux d’exception : les boutiques Cartier à New York, Paris et Milan, le vignoble de Château Latour à Pauillac, l’hôtel particulier du Marc de Veuve Clicquot à Reims, le Plaza Athénée à Paris ou encore le restaurant Dorchester Grill à Londres. Minimaliste et chaleureuse, sobre sans être austère, élégante et intemporelle, chacune de ses réalisations contribue à la définition d’un luxe sans ostentation…
NÉON JUDEX ET NÉON GRAPHIC’S SE RAPPROCHENT POUR CRÉER LE GROUPE D2 SIGNS
Les deux entreprises, basées respectivement à Origny en Thiérache (02) et à Reims (51), complètent ainsi leurs activités. Elles se renforcent face à l’agrandissement administratif des deux nouvelles régions d’implantation, Nord Pas de Calais Picardie et Alsace Champagne Ardennes Lorraine, couvrant ainsi l’ensemble du territoire Nord Est national. Avec ses 14 salariés, le nouveau groupe au capital de 1,3 million d’euros, dirigé par Damien Meurice et David Kisch, vise 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016. Pour atteindre cet objectif, ils seront soutenus par Pascal Martin, qui conserve la direction exécutive de Néon Graphic’s.
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ACTUALITÉS
LE THÉÂTRE NOUVELLE GÉNÉRATION FAIT PEAU NEUVE AVEC ARTPRINT L’imprimeur ArtPrint a collaboré avec le studio graphique JeudiMidi pour le projet « Imaginer Demain » qui vise à donner corps au changement de direction en revisitant la charte graphique de deux théâtres emblématiques de Lyon, le TNG et Les Ateliers. Les productions de l’agence JeudiMidi se sont matérialisées chez Artprint sous la forme d’affiches grand format et de découpes adhésives en teinté masse mat pour les banques d'accueil, plaques signalétiques et vitrines.
AJOUTEZ UN ICONA D'OR À VOTRE COLLECTION DE TROPHÉES ! Professionnels de la communication visuelle, agences de design et d'architecture commerciale, enseignistes, signaléticiens et décorateurs... Vous avez jusqu'au 29 février 2016 pour présenter, au concours Icona d'Or 2016, vos réalisations les plus remarquables des deux dernières années (réalisations installées entre le 15 décembre 2013 et le 15 décembre 2015). Pour participer et tenter de remporter l’un des 9 trophées en lice, quelques clics suffisent. Rendezvous sur www.iconador.com, rubrique « Inscription », et déposez jusqu'à 5 réalisations. Un dossier c'est quelques champs à remplir et 4 photos (maximum) à charger !
L'ACCESSIBILITÉ EN MARCHE À LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
LA CATHÉDRALE D’ORLÉANS OUVRE SES PORTES À LA SIGNALÉTIQUE
À la cathédrale d’Orléans, la signalétique devient un outil au service de la culture et du tourisme. En effet, pas moins de 27 panneaux ont pris place au sein de la cathédrale d’Orléans en novembre dernier. Leur but ? Apporter aux 100 000 visiteurs annuels des informations succinctes relatives aux statues, tableaux, vitraux et chapelles ornant l’édifice. Ce projet a été mené à bien par la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) du Centre-Val de Loire, organisme dépendant du Ministère de la Culture et de la Communication. À ces panneaux explicatifs, brefs, rédigés en français et en anglais, s’ajoutent des dépliants informatifs destinés aux touristes des quatre coins du globe.
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Dans le cadre de la loi sur l'accessibilité (loi n° 2005-102 du 11 février 2005), la Société Générale a sollicité le consortium MGF (Maintenance Global Facilities) pour réaliser un diagnostic précis des travaux d'accessibilité à effectuer dans l'ensemble de ses agences. Suite à cette analyse, la société Exo Signs, membre du consortium, a été chargée de mettre aux normes en 3 mois les escaliers de 146 agences en Ile de France : pose de dalles podotactiles, contremarches et nez de marche sur l’ensemble des escaliers intérieurs et extérieurs, accessibles au public. En dehors du marquage au sol, la Société Générale a fait appel à des électriciens pour vérifier que le taux minimum de luminosité au m2 était bien respecté et à des experts métallerie pour rallonger les rampes. Une prochaine vague de travaux de mise aux normes est prévue pour 2016.
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ACTUALITÉS
FAPEC MET EN SCÈNE LA MAROQUINERIE CARPISA Fapec, Société spécialisée dans la fabrication de concepts de mobiliers et de PLV pour les chaînes de magasins, a réalisé le concept de Carpisa, marque de sacs et de maroquinerie du groupe Beaumanoir, implantée en France début 2015. Fapec a développé des mobiliers et des présentoirs qui valorisent l’assortiment des sacs et de la maroquinerie. On peut notamment remarquer : la juxtaposition de muraux avec des cadres en bois clair, tels des tableaux qui mettent en scène les sacs à main, des tables gigognes pour présenter la petite maroquinerie sur 2 niveaux, des portants en métal pour la présentation de sacs à bandoulières, un meuble spécialement conçu pour le rangement des parapluies, etc. La couleur vert émeraude, sur les encadrements au centre des grands présentoirs double faces et sur les murs, vient réveiller la sobriété des mobiliers. Fapec a réalisé un monostore à Charleville Mézières en mai 2015, et a développé tout au long de l’année cet agencement en shopin-the shop, par exemple à Dinan (cf. photo).
LA FIBRE ANTRON MET EN SCÈNE LES BUREAUX DE L’AGENCE DEWYNTERS À LONDRES Dans l’agence de communication londonienne Dewynters, qui occupe une surface de 1 300 m2 sur 3 étages, le sol est désormais revêtu de dalles Modulyss composées de la fibre Antron d’INVISTA aux performances étonnantes. Fresh Workspace, le bureau de design de Dewynters, a retenu ces dalles de moquette, dont la conception monochromatique procure un résultat d’une grande élégance. Plus de 1 000 m2 de dalles de moquettes bouclées texturées de la collection « Black& » habillent les principaux passages des bureaux. Réalisées en fibre Antron en Nylon polyamide 6.6, ces dalles se caractérisent par une structure moléculaire serrée qui offre un véritable barrage aux taches et assure la stabilité de la teinte.
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PROCHAINS RENDEZ-VOUS FESPA FRANCE
FESPA France aura un stand dédié sur l’Espace Partenaire du salon C!Print 2016 du 26 au 28 janvier prochain, pour accueillir les entreprises. Il est possible de s’inscrire gratuitement en ligne avec le code FESPAFR16. La délégation française se rendra aussi sur le salon FESPA Digital à Amsterdam du 8 au 11 mars 2016 et invitera ses entreprises adhérentes, tous les jours entre 12h et 14h, sur le stand FESPA pour participer aux « rencontres-apéritifs ». Ces moments permettent aux professionnels d’échanger entre confrères sur le marché, sur ses nouvelles opportunités ou tout simplement de faire une pause avant d’arpenter les halls du salon. Votre pass VIP est disponible auprès de FESPA France.
UN CENTRE RÉGIONAL GRAND PARIS - ILE DE FRANCE POUR L’AFE
L’Association Française de l’Eclairage a choisi l’Ile de France pour ouvrir son quinzième centre régional. Rassemblant plus de 300 adhérents du secteur de l’éclairage et de la lumière, ce centre, qui englobe tous les départements de la région parisienne, a vocation à favoriser les échanges entre professionnels. Selon Patrick Duguet, Président du centre régional Grand Paris et responsable de l’éclairage public de la Ville de Paris, l’objectif principal est d’initier une dynamique collective de réflexion sur les enjeux de l’éclairage. Autres missions : la valorisation des réalités de tout le territoire d’Ile de France, la promotion des bonnes pratiques de l’éclairage définies par l’AFE ainsi que la participation active à la transmission des savoir-faire de l’AFE grâce au développement de son activité « formation ».
LIPS PRO DÉVELOPPE LE GRAND FORMAT En 2007, LIPS, spécialiste de l’impression qui jouit d’une forte notoriété sur Lyon depuis 1970, a créé LIPS Pro, une branche dédiée uniquement aux professionnels (parc matériel et équipe commerciale dédiée). Ce développement dans le BtoB est intervenu juste après le rachat de l’entité LIPS par le groupe Electrogeloz, leader de l’impression numérique. Afin d'accompagner sa croissance, LIPS Pro s'est réorganisé et installé en 2014 dans les plus grands locaux du groupe, soit 1 500 m² dans le quartier de Gerland. C’est justement pour répondre aux demandes de ses clients annonceurs, grands comptes dans l’univers du bâtiment, de la chimie et de la santé principalement, que LIPS Pro se diversifie depuis quelques années dans le grand format : vitrophanie, kakémonos, habillage de stand, PLV…. « Notre souhait est de répondre à un maximum de besoins de nos clients, au delà de nos prestations traditionnelles et nous avons constaté que l’impression à la demande se développait fortement sur le grand format » explique Blandine Hertzog, Directrice de LIPS Pro. En conséquence, depuis son installation à Gerland, la société a accueilli une table à plat et une table de découpe dans son parc machines, et a également développé un service « créa ».
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ACTUALITÉS
UNE NOUVELLE PLATEFORME D’ANNONCES POUR L’ENSEIGNE ET LA SIGNALÉTIQUE Afin de mettre en relation les employeurs et les demandeurs d'emploi, ou de stage, dans le secteur de la communication visuelle, le Synafel (Syndicat National de l'Enseigne et de la Signalétique) a mis en place, sur son nouveau site www.synafel.fr, une plateforme de petites annonces facile d'utilisation. Un formulaire en ligne permet de déposer son annonce en quelques clics. L'utilisation de cet outil est gratuite pour les adhérents du Synafel ainsi que pour tous les demandeurs d'emploi ou les étudiants en recherche de stage. Elle est payante pour les autres sociétés (130 euros net la publication pour 2 mois). Cette plateforme propose également deux autres rubriques utiles aux professionnels : « Vente de fonds de commerce » et « Vente de matériel ».
LEROY MERLIN OUVRE À IVRY-SUR-SEINE LE PREMIER TECHSHOP EN EUROPE TechShop est un concept américain issu du mouvement des makers. Le principe : ouvrir l’accès aux technologies pour stimuler la créativité. Impression UV, éco-solvant, sublimation, découpe laser, sérigraphie, broderie, impression 3D, transfert… Parmi les 150 machines qui équipent l’atelier TechShop de Leroy Merlin, soit 2 000 m2 aux portes de Paris, les techniques de personnalisation tiennent une place prépondérante. Le parc machines est divisé en 9 ateliers spécialisés : Conception et software ; Bois ; Métal, fraisage, soudure ; Textile ; Découpe laser ; Électronique ; Plastique et impression 3D ; mécanique vélo ; Peinture et finitions. Ouvert aux particuliers comme aux professionnels sur abonnement, le TechShop voit se croiser artistes plasticien, designers ou retraités... L’œil neuf des abonnés porté sur les technologies renouvelle les possibilités. De la création du fichier à la finition du produit, les abonnés sont formés par des experts et travaillent sur des machines professionnelles. « Convaincu du développement durable du « faire soi-même », Leroy Merlin se lance dans cette aventure avec engagement, mais aussi avec humilité. Nous voulons prendre le temps d’observer, d’apprendre. Les premiers ateliers auront valeur de test et détermineront la faisabilité, les conditions et la vitesse d’un futur déploiement du concept », indique Thomas Bouret, DG Leroy Merlin France. Un prochain TechShop devrait ouvrir à Lille début 2016.
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ACTUALITÉS
UN RÉGIME FRAIS DE SOINS DE SANTÉ POUR LA BRANCHE DE LA SÉRIGRAPHIE
Le 22 octobre 2015, l’organisation patronale FESPA France en charge de la convention collective nationale des industries de la sérigraphie et des procédés d’impression numérique connexes, a signé avec les partenaires sociaux, un accord de branche portant sur la création d’un Régime Frais de soins de santé. En effet, les employeurs avaient l’obligation de mettre en place pour l’ensemble de leurs salariés une complémentaire en frais de soins de santé, avant le 1er janvier 2016. Cet accord a également été étendu à toutes les entreprises de la branche.
LA NOUVELLE FORMATION SIGNALÉTIQUE D’ACCESSIBILITÉ REMPORTE UN FRANC SUCCÈS ! En novembre, les deux premières sessions de la formation Signalétique d’Accessibilité du Synafel affichaient complet. Cette formation permet aux professionnels de la communication visuelle d'acquérir des compétences nouvelles dans le domaine de l'accessibilité pour répondre aux demandes des dirigeants d'ERP, contraints de rendre leurs établissements accessibles à tous (cf. loi du 11 février 2005 - 2005-102). La formation s'appuie sur le seul document officiel traitant de ce sujet : « Le Référentiel de Bonnes Pratiques AFNOR : BP P96-104 Janvier 2014 : Accessibilité aux personnes handicapées - Signalétique de repérage et d'orientation dans les établissements recevant du public ». Elle sensibilise également les stagiaires aux besoins des malvoyants grâce à l'intervention d'un ergothérapeute qui les place en situation de handicap visuel. Enfin, la formation permet aux professionnels formés d'obtenir le label Sign'Accessibilité. Ce label valorise leur expertise et leurs compétences. Il constitue un repère pour aider les clients à identifier les entreprises susceptibles de les aider à répondre aux problématiques d’accessibilité. Pour connaitre les dates des prochaines sessions et vous inscrire : jrhformation@synafel.fr
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ACTUALITÉS
« TYPO EN MOUVEMENT », EXPOSITION À VOIR AU LIEU DU DESIGN JUSQU’AU 5 MARS 2016 Sur nos téléphones mobiles, à la télévision, dans l’espace public, les typographies animées sont partout et les designers rivalisent de créativité pour capter notre attention. Réalisée en collaboration avec le Musée du Design de Zurich, l’exposition dresse un panorama international des créations visuelles les plus audacieuses et les plus impactantes du design graphique. Cette discipline tire le meilleur parti des nouveaux outils de communication numérique et s’en inspire pour inventer de nouvelles manières de toucher le public et de faire passer des messages. Plus de 120 réalisations originales à découvrir à travers 7 thématiques : Clips vidéo, publicités, espace public, animations, courts-métrages, génériques de film, et design. Scénographie : Elément Commun. Graphisme: Studio Des Signes.
QUE SAVEZ-VOUS DE LA RÉGLEMENTATION SUR LES ENSEIGNES ? Suite de notre quiz à propos de la réglementation sur les enseignes… À noter : une documentation complète sur le sujet est disponible gratuitement pour tous les membres du Synafel.
VRAI OU FAUX ? ➜ LES ENSEIGNES APPOSÉES
À PLAT SUR UN MUR PEUVENT DÉPASSER LES LIMITES DE CE MUR.
FAUX
Les enseignes apposées à plat sur un mur ou parallèlement à un mur ne doivent pas dépasser les limites de ce mur, ni constituer par rapport à lui une saillie de plus de 0,25 mètre, ni le cas échéant, dépasser les limites de l'égout du toit (R581-60). ➜ FAIRE UNE DEMANDE
D’AUTORISATION PRÉALABLE POUR UNE ENSEIGNE EST TOUJOURS OBLIGATOIRE.
FAUX
3A COMPOSITES DÉVELOPPE SON ACTIVITÉ DISPLAY En avril 2015, 3A Composites annoncait l’acquisition de Polycasa, lui permettant d’élargir sa gamme de produits display et de renforcer son positionnement de spécialiste dans la communication visuelle, l’enseigne et la PLV, sur le marché européen. Le portefeuille de produits Polycasa comprend un large choix de panneaux plastiques haut de gamme réalisés à partir de divers matériaux : PMMA coulé et extrudé, Polycarbonate, PETG, SAN et Polystyrène. Pour 3A Composites, le développement de l’activité par le biais d’acquisitions (Foamalite en 2012 et de Ditto Formcore en 2014) est complété par des avancées produit comme le KAPA®tech et le SMART-X®natura. Ainsi le positionnement de 3A Composites en tant que fabricant leader sur le marché du Display, du Design, du Bâtiment et de l’Industrie est renforcé.
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Cette formalité est obligatoire uniquement pour les enseignes, temporaires ou non, qui sont : - Installées sur le territoire d’une commune couverte par un RLP (Règlement local de publicité). - Installées sur un immeuble ou dans un lieu visé à l’article L. 581-4 du code de l'environnement : immeubles classés ou inscrits, monuments naturels, sites classés… - Installées dans un lieu visé à l’article L581-8 du code de l'environnement : PNR (Parc Naturel Régional), sites inscrits, à moins de 100 m et dans le champ de visibilité des Monuments Historiques… - Des enseignes à faisceau de rayonnement laser. Il est également obligatoire de demander une autorisation préalable pour l’emplacement de bâches et les dispositifs de dimension exceptionnelle NB : le code de l’environnement doit être appliqué dans tous les cas.
ACTUALITÉS
FIGAROL « SUBLIME » LES DÉCORS DU NOUVEAU SPECTACLE « TOUT UN MONDE » Rénover le genre du music-hall et du cabaret, telle est l’ambition d’Alain Heuzard, directeur de LF Productions et de l’Institut National du Music-hall (INM). Sa nouvelle création originale, Tout un monde, jouée jusqu’en avril prochain, sert de laboratoire pour tester une nouvelle approche en matière de création de décors de scène. En plus des traditionnelles toiles de coton peintes et de la projection, assez onéreuse, les professionnels peuvent désormais recourir à l’impression sur textile en sublimation. Imprimer en très grande largeur est possible grâce à l’innovation récente du fabricant français Figarol, filiale du groupe Faire Valoir, qui a mis au point, fin 2014, la « Figatex 5000 », première machine au monde capable d’imprimer en sublimation en 5 mètres de laize. Les huit tableaux de 7 mètres (hauteur) par 15 (largeur) chacun, qui agrémentent le spectacle, ont été imprimés sur des tissus diffusant anticurling et sur du voile. Ces matières sont de bonne tenue, tout en restant transparentes. Alain Heuzard se réjouit de cette collaboration innovante puisque « il s’agit de tester les effets de lumière en arrière des tableaux et de croiser avec une retouche en peinture manuelle ». Une expérimentation qui sera bientôt soumise à l’avis des professionnels du spectacle, réunis en février prochain au Mans, dans le cadre du « Comité Artistique et Prospectif » national qui vise à réfléchir sur les évolutions possibles du music-hall.
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ACTUALITÉS
L’ENSEIGNE
PREND TOUTE SA PLACE Aux Docks de Marseille, enseignes et signalétique réussissent le pari de concilier audace et discrétion en s’affichant en lettres magistrales. Interview de Joël Boyer, Président directeur général de la société d'enseigne et signalétique Parafe. Visible : Quelle est l’originalité de ce projet d’enseignes et de signalétique ? Joël Boyer : Dans un concept innovant réunissant, dans les anciens Docks de Marseille, activités diurnes – 80 commerces et restaurants, 60 000 m2 de bureaux - et vie nocturne, les enseignes et la signalétique générale devaient remplir leur mission d’information sans dénaturer un bâtiment historique. Pour la partie Docks Village, nous souhaitions concevoir un seul type d’enseigne, compatible à la fois avec l'ensemble des activités des commerces présents et avec l’architecture en pierre d’un lieu emblématique réhabilité. Il fallait assurer une parfaite lisibilité, un cheminement optimisé et une accessibilité aux personnes handicapées dans un lieu de 365 m de longueur, avec 4 cours, 52 portes et 7 niveaux. Nous visions également l’audace, pour nous démarquer des complexes commerciaux actuels, être élégants, en misant sur des matériaux nobles et des finitions parfaites, compte tenu des supports très anciens.
Pour respecter le cachet de la bâtisse, la signalétique est collée directement sur les vitres, sans ajout d’autre support. Les entrées des différents bureaux sont identifiées par des marquages blancs sur les volets en métal noir.
De quelle marge de manœuvre disposiez-vous ? L’identité graphique a été réalisée en étroite collaboration entre le cabinet d’architecture 5+1, le cabinet de design CL Design et le bureau d’études signalétiques Locomotion. Nous sommes intervenus pour orienter les choix, notamment au niveau des enseignes : tâche ardue car il fallait concilier les contraintes des architectes des bâtiments de France, la vision de l’architecte du nouveau lieu et les attentes légitimes des commerçants. Quels ont été vos partis-pris en signalétique extérieure ? Pour signaler les entrées des Docks de façon claire, percutante et respectueuse du lieu, nous avons installé devant chacune d’elles, sur le trottoir, une des lettres du mot « DOCKS », en volume et en grandeur, soit 2,20 m de hauteur par 50 cm d'épaisseur. Elaborées avec la typographie Stencil, elles sont réalisées en aluminium de forte épaisseur avec une ossature interne pour supporter le poids des visiteurs qui les escaladent volontiers. De couleur rouge vif, ces lettres ont subi plusieurs traitements de surface, tels que l’apport de poudres polyester cuites au four et un vernis de finition extérieur très résistant et anti-graffitis. En miroir, les lettres sont reprises au sol avec des clous directionnels en inox brossé, avec un fléchage en faveur de l’accessibilité. Avantage de cette option : éviter une nouvelle signalétique directionnelle extérieure, difficilement compatible avec l’architecture des lieux et avec l’environnement urbain déjà saturé en panneaux routiers. Concernant les enseignes des boutiques côté rue, nous avons opté pour des drapeaux extra plats, à la fois visibles et discrets sur la façade. Enfin, nous avons collé sur les portes d’entrée en verre le nom du lieu, en lettres aluminium laqué rouge et blanc. Qu’en est-il de la signalétique intérieure ? Les enseignes intérieures du niveau R0 sont en inox brossé. Celles du niveau R1 sont conçues en blocs Leds blancs avec champ en inox brossé. Pour toutes, le métal découpé au laser est laqué dans un ton gris foncé avec une pointe de bleu, dont nous gardons secrète la formule. La majorité des éléments de signalétique sont fixés directement Propos recueillis par V.O. dans la pierre.
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EN VOLUME ET EN EN DIMENSIONS SPECTACULAIRES, LE « O » DE DOCKS SIGNALE L’UNE DES ENTRÉES DU VILLAGE. EN MIROIR DE CETTE LETTRE POSÉE AU SOL, LE « O » EST DÉCLINÉ EN VERSION PLUS SOBRE.
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ACTUALITÉS
EXPRESSIONS VISUELLES DE LA COP21 1
LA PLUS HAUTE
Une montgolfière pour porter haut le message de Greenpeace, juste avant l’ouverture de la Cop21. Visible de loin, au-dessus du Champs de Mars, son enveloppe jaune et bleue portait un message d’incitation au passage aux énergies 100 % renouvelables : « Rise for renewables » («Renouvelons l’énergie »).
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LA PLUS ANIMALIÈRE
En partie dissimulés derrière un dégradé de rouge symbolisant la montée du mercure, les animaux mis en scène dans la campagne d’affichage Publicis pour WWF sont menacés par le réchauffement climatique. Le seuil « fatidique » des 2°C supplémentaires à ne pas dépasser pour préserver la Planète, les engloutit. Ce visuel fort et lisible dans le monde entier est associé à une signature qui appelle à agir contre le dérèglement climatique. La campagne menée avant et pendant la COP21 a été déclinée dans la presse et adaptée en film TV et sur le Web.
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LA PLUS PETITE
Lauréate du concours organisé par La Poste auprès des étudiants de l'École supérieure d'art et design de Saint-Étienne (ESADSE), Noémie Auzet a réalisé le timbre officiel de la Cop21 tiré à un million d’exemplaires. Rond à l’image de la planète, le timbre représente un plant germant dont les racines forment une Tour Eiffel. Eco-conçu, le timbre a été réalisé par héliogravure (encre à l’eau, sans solvant), imprimé sur du papier labellisé FSC, sans bisphénol. Recyclées, les bobines utilisées pour l’impression serviront à imprimer d’autres timbres. Toutes les étapes liées à la réalisation et à la commercialisation du timbre ont été compensées en CO2.
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Sur terre, en ville ou dans le ciel, la COP 21 s’est donnée à voir. Échantillons… Par R. de D.
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LA PLUS TRANSPARENTE
Comme Noé en son temps en prévision du Déluge, l’artiste Gad Weil a composé une arche réunissant les animaux menacés par le changement climatique. Celle-ci recense 140 sculptures monochromes, de plus de 2 mètres de haut, en Altuglas® (PMMA) dans les 7 couleurs de l’arc-en-ciel (Pantone). Pour chaque animal, deux parois identiques en PMMA, découpées en suivant leur silhouette ont été collées entre elles par des « vertèbres » de la même matière. Ce matériau recyclable, léger et excellent réflecteur a permis de créer un bestiaire itinérant de 70 couples. En effet, après une croisière sur la Seine, cette arche très colorée a joué le rôle d’ambassadrice du climat en sillonnant la France de septembre à décembre avant de s’immobiliser au Bourget pendant la Cop21.
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LA PLUS THÉÂTRALE
Le 3 décembre dernier aux Jardins des Plantes, mise en scène théâtrale d’un grand chêne placé dans un coffrage entre les pans d’un rideau végétal. Pour cette installation monumentale d’une hauteur de 7 mètres, des rideaux en toile de jute biodégradable et du gazon fixé avec de la colle naturelle. Les auteurs, deux artistes, Ackroyd et Harvey, à l’origine du projet Radical Action Reaction (RAR) utilisent l’art comme une forme d’activisme environnemental pour appeler à couvrir les villes d’arbres et de plantes en prévision d’un futur incertain. À l’issue de la Conférence et en mémoire des espoirs placés en elle, le chêne a ensuite été planté symboliquement dans l’Arboretum du Muséum national d’Histoire naturelle.
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LA PLUS FERROVIAIRE
Célébrer la conférence sur le climat en compagnie de la colonie des manchots royaux de St-Andrews (Géorgie du Sud), tel est le choix de la ville de Strasbourg. A partir de l’impression numérique d’une photographie du grand reporter Thierry Suzan, appliquée par adhésivage sur les 115 mètres de la verrière de la gare, 1 200 m2 abritent provisoirement les manchots menacés par la fonte des glaces. Ils interpellent visuellement les voyageurs sur l’incertitude de leur sort.
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LA PLUS CHARPENTÉE
Pour accueillir les visiteurs de la COP21, le Grand Palais a inauguré un sas d’un nouveau genre : une hutte dont l’ossature de bois PEFC à claire-voie supportait un millier de plantes ensachées. À l’intérieur, un film réalisé à partir des images de la NASA montrait l’évolution jusqu’en 2015 des points chauds et des points froids sur la planète. Réalisation du designer végétal Alexis Tricoire, cette hutte multi-sensorielle illustrait les nouvelles tendances associant végétaux et architecture pour rafraîchir les villes et isoler les bâtiments.
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ACTUALITÉS ÉVÉNEMENTS
Après Madrid,
Plug&Play dévoile à Lyon sa « collection 2015-2016 » Un Pop’up store, un Bar éphémère et une Business meeting
room : du 26 au 28 janvier 2016 lors de C!Print Lyon,
l’identité de marque PLUG&PLAY sera déployée à travers trois espaces de mise en situation, afin d’illustrer tout le potentiel créatif
de l’impression numérique couplée à une grande variété de supports. Une étape incontournable du salon !
PERSONNALISATION
EN LIVE !
En s’appuyant sur pas moins de 12 techniques, l’atelier de personnalisation PLUG&PLAY guidera annonceurs, créatifs et prestataires à travers le potentiel applicatif de la personnalisation de produits : objets décoratifs, objets publicitaires, mode, événementiel… Reposant largement sur l’offre des exposants de C!Print en marquage, un espace de plus de 200 m2 reconstituera le flux de production combinant la personnalisation en ligne à tout un panorama de produits et de technologies numériques appliquées à l’objet. Tee-shirt, coque de Smartphone, carnets, tote bag… Plus de 15 produits seront personnalisés pendant le salon C!Print sur des machines qui fonctionneront en conditions réelles de production. Ils déclineront la charte graphique PLUG&PLAY créée pour l’occasion.
C!Print a également demandé a son partenaire Gateway 3D de créer un outil afin que les visiteurs puissent imaginer, en ligne avant le salon, des réalisations personnalisées, puis venir tester en live, pendant les 3 jours du salon, leur visuel personnalisé sur différents supports et avec différentes techniques. L’application sera disponible courant janvier sur le site de C!Print. ww.salon-cprint.com
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Pôle d’attraction majeur du salon C!Print, PLUG&PLAY est un showroom d’applications de communication visuelle doublé d’un atelier de personnalisation. Comme pour les éditions 2014 et 2015, les organisateurs de C!Print, 656 Editions, ont confié à l’agence de design Regularswitch le rôle de Brand Manager afin de travailler PLUG&PLAY comme une marque à part entière. Elle s’est appuyée sur Egue y Seta, spécialiste espagnol en agencement et décoration retail, pour imaginer 3 espaces regroupant plus de 200 applications différentes : un Pop’up store, un Bar éphémère et une Business meeting room. Présenté une première fois au public à l’occasion du salon C!Print Madrid en octobre 2015, PLUG&PLAY revient « en version française » à Lyon du 26 au 28 janvier, grâce aux toutes dernières techniques et aux nouveaux médias déployés par des fabricants leaders du marché, exposants et partenaires de C!Print : HP, Roland, Hexis, Mutoh, Dickson Coatings, Agfa, 3A Composites, ChromaLuxe, Guyenne Papier, MACtac et Mimaki.
Ainsi, ce projet permettra aux visiteurs de découvrir les réalisations suivantes : Adhésifs imprimés pour habillage de volumes (covering), Adhésifs transparents pour la décoration de vitrine, Papier-peint et textile imprimés pour le revêtement de murs et de cloisons, Personnalisation des sols, Création de mobilier en carton imprimé, Signalétique imprimée, en volume ou digitale, Impression directe sur mobilier ou tissu, Photos imprimées en grand format ou en mosaïque sur supports souples et rigides.
Toutes les applications seront marquées d’un tag. En flashant l’étiquette à l’aide leur Smartphone ou tablette, les visiteurs accéderont aux coulisses de la production : matières, matériels, techniques… Un vrai « cahier de tendances » en ligne.
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« PLUG&PLAY a une fonction, c’est une marque qui est créée pour accueillir les autres. Elle n’est pas là pour s’imposer mais pour permettre aux créatifs comme aux marques de se projeter, d’imaginer leurs propres campagnes : agencement d’un siège social, création d’un pop-up store, collection de tee-shirts personnalisés, packaging cosmétique… Une campagne fictive pour donner vie à des applications bien réelles. » Julien SAPPA, RegularSwitch
POP’UP STORE
Le point de vente éphémère est une tendance de fond dans le secteur de l’agencement commercial. C’est à la fois un lieu de dialogue entre la marque, le produit et le client, et un lieu d’expérimentation pour les grandes enseignes comme les jeunes pousses.
BAR ÉPHÉMÈRE
La grande diversité des matières (texture, fonctionnalité, couleur, mise en œuvre) répond à des besoins d’agencement qui évoluent rapidement. Le beau et le fonctionnel se rencontrent là où la personnalisation transforme de simples espaces en véritables univers.
BUSINESS MEETING ROOM
Les usages évoluent ! Les solutions d’information et d’orientation sont désormais au cœur des nouveaux besoins d’aménagement et la signalétique, partie intégrante de l’identité visuelle d’un bâtiment, devient décorative, tout en intégrant la connectivité.
C!PRINT EN BREF
Nouvelles idées, nouvelles applications, nouveaux marchés 230 EXPOSANTS dont 40 PRESTATAIRES de services Plus de 10 rendez-vous quotidiens :
workshops, tables rondes, études de cas, visites guidées...
Préenregistrement en ligne sur www.salon-cprint.com
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ACTUALITÉS ÉVÉNEMENTS
DES CRÉATIONS À RETROUVER AU FIL DES EXPOSITIONS "UTOPIES ET RÉALITÉS. LES INTRÉPIDES" ET "GRAPHISME DES ANTIPODES". AFFICHE POUR L’EXPOSITION PERSONNELLE DE CYAN AU MUSÉE D’EMMERICH, GRAPHISME CYAN, 83,9 X 59,2 CM, 1996.
AMAR LUCHAR VIVIR, ONAIRE COLECTIVO GRÁFICO, SÉRIGRAPHIE 2 COULEURS, 70 X 100 CM, 2009.
PLAN DU FOLKETS PARK DE MALMÖ, DIRECTION ARTISTIQUE ET GRAPHISME HANNA NILSSON & SOFIA ØSTERHUS, 2010.
POLICE DE CARACTÈRES CRÉÉE SPÉCIALEMENT POUR LA FÊTE DU GRAPHISME PAR CLÉO LEFÈVRE, ATELIER MICHEL BOUVET ET BAPTISÉE FDG BOLD. "TOUS DROITS RÉSERVÉS"
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C'EST REPARTI ! Du 6 janvier au 16 février 2016, pour la troisième année consécutive, la Fête du graphisme prend place dans la capitale. Blanche Alméras, coordinatrice artistique et commissaire associée des expositions, livre à Visible de bonnes raisons pour découvrir et « faire la Fête ». Visible : Comment se présente cette nouvelle édition ? Blanche Alméras : Il y a toujours deux pôles : un lieu physique, la Cité Internationale des Arts, avec trois expositions et un déploiement d’affichage dans la ville grâce au partenariat passé entre la Mairie et JCDecaux. En revanche, un thème nouveau pour l’affichage : après avoir célébré Paris puis la Terre ; en 2016, la Ville est à l’honneur, sociale et solidaire. Trent neuf affiches commandées par la Mairie à autant d’artistes sont exposées dans les espaces publicitaires du groupe JCDecaux, soit 1 600 abribus à travers Paris et 23 totems le long des Champs Elysées. 2014 a permis d’installer l’événement au niveau national et international, de frapper les esprits avec des visuels forts et de sensibiliser le public à cette discipline méconnue. L’édition 2015 avait une démarche plus historique et scientifique. L’édition 2016 est quant à elle plus contextualisée et met en avant un graphisme qui relève de « l’exceptionnel ». Quel est le programme ? Riche, audacieuse, ouverte sur le monde, notre proposition invite à la découverte à travers deux expositions. La première, « Graphisme des antipodes », présente, en parallèle, les espaces urbains de Buenos Aires et de Stockholm. Les travaux de graphistes argentins et suédois nous plongent visuellement dans leurs univers quotidiens et brossent deux tableaux géographiquement, socialement et économiquement très différents. Cette approche privilégie le regard que portent ces graphistes sur leur ville respective et la lecture qu’ils en font. Très contextualisée, l’exposition évoque plus une flânerie qu’un parcours muséal et donne à découvrir ces graphismes étrangers méconnus. La deuxième exposition « Utopies et Réalités II. Les Intrépides », prolongement de celle de 2015, met en avant des figures du graphisme européen reconnues par leurs pairs pour leur singularité et propose une sélection de travaux inédits. Agés de 27 à 50 ans, seuls ou en duo, ces artistes
ont en commun d’oser imposer leurs choix, d’aller au-delà des normes et de revendiquer une approche singulière, forte et personnelle de leur travail. Notamment, chaque studio de graphisme a exposé son univers, ses références artistiques et intellectuelles sur une feuille A3. Complétées par des photos, une biographie, un portrait et des commentaires graphiques, ces « monographies » inédites permettent de mieux appréhender leur travail de création. Le grand public trouvera-t-il aussi son bonheur ? La troisième exposition « Graphisme, rock et cinéma » devrait plus particulièrement le séduire. Ludique et explicative, elle croise rock, cinéma et graphisme et met en lumière les connexions qui, depuis les années 50, existent entre ces trois domaines. Affiches de films, pochettes de disques ou revues offrent une plongée dans un univers plus familier des visiteurs et montrent les interconnections chronologiques et sociologiques qui les lient. Une vidéo de cinquante minutes présentant un des clubs rock new yorkais les plus fameux des années 70 et une interview inédite et exclusive de John Lennon datant de 1971 devraient réjouir les fans. Côté scénographie, des innovations pour votre seconde installation à la Cité des Arts ? Pour l’occasion, l’atelier a créé sa propre typographie inspirée des lettres peintes que l’on pouvait trouver à Paris, au début du XXème siècle. Toute la signalétique intérieure et extérieure en découle. L’identité visuelle a donc été repensée dans sa globalité puis déclinée pour une harmonisation complète de la communication visuelle. Scénographie et supports visuels ont été conçus de A à Z par l’atelier Michel Bouvet. Résultat : une appropriation totale de l’espace d’exposition, une scénographie plus colorée, des murs plus investis, davantage d’objets en volume donnant à l’ensemble un aspect vivant pour mettre en évidence la création débridée des graphistes exposés ! Propos recueillis par R. de D.
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28 À LA UNE
INTERVIEW
Felice VARINI
Et si tout était une question de points de vue ?
La communication visuelle marque ponctuellement l’espace public : ici une bâche imprimée masquant un chantier, là une enseigne posée sur une façade. Quant à elle, la peinture de Felice Varini nous fait porter un autre regard sur des lieux familiers, prestigieux ou insolites. En bousculant nos repères, elle nous fait vivre l’espace, nous permet d’en prendre conscience, nous offre la chance d’en faire partie. Visible : Vous souvenez-vous de votre première création ? Felice Varini : C’était en 1978. Fraîchement arrivé à Paris, un voisin architecte avait mis à ma disposition une enfilade de trois chambres de bonnes. J’ai retiré des murs les vieux papiers peints et commencé directement à travailler sur le lieu. J’ai fixé un point de vue dans l’espace et construit ma pièce via ce point de vue. Mon dessin, réalisé sur un transparent, se reportait presque en instantané dans l’espace grâce à un rétroprojecteur. Sols, murs, plafonds intégralement peints en bleu. Seule une diagonale jaune barrait l’espace. Puis un cercle dans un angle… Pourquoi l’espace plutôt que la toile et le cadre ? « Qu’est-ce qu’une peinture ? Qu’est-ce qu’une œuvre d’art et que puis-je faire de nouveau et de pertinent? » Pour moi, la réponse à ces questions ne se trouvait pas dans l’isolement d’un cadre. En revanche, l’espace et les volumes me sont apparus comme une évidence. Le défi que je voulais relever à l’époque et qui reste toujours d’actualité était : qu’est-ce que l’espace provoque de mon point de vue de construction et hors de ce point de vue ? Toute l’expérience acquise entre 20 et 26 ans, en travaillant dans l’espace théâtral (décors, éclairage, scénographie), m’a servi de façon instantanée pour ma peinture. Qu’est-ce qui déclenche votre peinture ? Répondez-vous à des commandes précises ? À la différence d’une agence de création, ou d’un graphiste par exemple, je ne mets pas mes idées au service d’un besoin.
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© André Morin
La photo est essentielle dans le travail de Felice Varini. Il peut passer des heures avec son photographe à déterminer l’angle le meilleur pour traduire son point de vue. En revanche, il laisse toute liberté au photographe pour choisir les éclatements, les autres points de vue. Les œuvres de Felice Varini sont-elles éphémères ? Non car, telle une pièce de théâtre ou de musique, chacune possède un descriptif précis qui lui permet d’être réactualisée ailleurs. Toute collection possède ce certificat donnant les règles précises pour la nouvelle actualisation.
La Villette en suites : « Rouge jaune noir bleu entre les disques et les trapèzes »
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30 Felice VARINI Et si tout était une question de points de vue ?
La Villette en suites : « Arcs de cercle sur diagonale »
Je suis présent dans ma pratique picturale qui a comme support des réalités construites et ces réalités viennent à moi de manière inattendue. Cela peut être une galerie d'art contemporain, un musée, une agence d'architecture, une entreprise, une collection privée ou publique... Je suis sollicité pour que le site devienne mon « atelier » le temps de mon œuvre, pour et avec ce lieu. Est-ce à dire que vous ne choisissez pas vos lieux de création ? Tout à fait. J’ai la chance d’être invité à intervenir dans des endroits aussi différents qu’inattendus : les bureaux d’une société privée, un appartement, une rue, un village, un château, des hangars, en France, en Allemagne, aux États-Unis, au Japon… Des lieux que parfois je n’aurais pas choisis moi-même. Je les découvre, je les parcours pour trouver l’espace précis qui m’intéresse et avec lequel s’établit une certaine complicité. Il doit être constitué de pleins, de vides, d’ouvertures ou de décrochements, comporter des plans différents pour que ma peinture puisse s’exprimer sur le sol, le plafond, les murs et les fenêtres. Je vois sa réalité puis je choisis un point de vue. Cet « arbitraire objectif », situé à hauteur de mes yeux me sert d’outil, de déclic pour travailler.
Pour réaliser ses œuvres, Felice Varini travaille avec une société de production qui trouve les compétences nécessaires en fonction des projets. Une équipe qui peut être constituée de fidèles, notamment des restaurateurs Milanais d’œuvres d’art, mais aussi de jeunes artistes. Même si les œuvres peuvent atteindre de très grandes dimensions, elles sont en fait réalisées petit bout par petit bout, par juxtapositions successives de matière. Pour les endroits difficiles d’accès, le travail s’effectue grâce à des nacelles élévatrices ou à l’intervention d’alpinistes.
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© André Morin
Retrouver votre point de vue, est-ce donc la seule façon d’apprécier votre peinture ? Le point de vue n’est qu’un élément déclencheur de ma peinture et non une finalité. Il est d’ailleurs d’une fragilité absolue. Seul l’appareil photo peut le fixer et encore, cela prend des heures. La plupart du temps, le visiteur cherche en effet à le retrouver pour le vérifier. Récemment, un journaliste a écrit : « Varini fait danser les gens sans musique ». J’aime bien cette image. Le visiteur a un rapport physique à un lieu. En se déplaçant, il va jouer avec, car ma peinture lui fait voir l’endroit différemment, de façon imprévisible. Il perçoit des lignes qui se déforment. Tout bouge. La lumière naturelle évolue au fil de la journée. J’utilise toutes ces qualités et je les mets en jeu par la peinture. Je ne crée pas un monde fini à lui même. La vie prend le dessus et fait ce qu’elle veut de ce que je propose. Il n’y a donc pas un seul point de vue mais au contraire mille points de vue différents. Ce sont ces éclatements qui m’intéressent.
À LA UNE 31
INTERVIEW
Qu’y a-t-il dans votre « boîte à outils » ? Cela dépend de la destination de la pièce1 : si elle est temporaire ou permanente, en extérieur ou en intérieur. Je commence par la dessiner, après seulement je cherche comment je vais la réaliser. Selon les lieux, je dois trouver de nouvelles solutions techniques. À La Villette par exemple2, les pièces intérieures étaient peintes à l’acrylique, une matière vinylique posée au sol et un film adhésif rouge (transparent) sur les vitres. J’interviens souvent dans des endroits classés, sur des monuments historiques qu’il faut préserver. C’est pourquoi je travaille aussi avec un papier aluminium encollé sur une face (colle acrylique) qui se retire sans laisser de trace. Bois, béton, pierre, etc. quel que soit le support, la feuille d’aluminium ne cache pas l’épiderme de la surface. Je peux la peindre ou la laisser brillante pour qu’elle joue avec la lumière. Certaines pièces peuvent être réalisées au pastel, d’autres encore avec une peinture photoluminescente apparaissant dans l'obscurité. Ces pigments particuliers sont à la fois peinture et lumière. Comment procédez-vous lorsque votre pièce est en extérieur, dans une rue ou un village ? Je ne travaille alors que sur les parties construites sans toucher aux végétaux. Ils sont mis en évidence par l’absence de ma couleur. Dans la ville, les discussions peuvent être très longues avant d’obtenir l’autorisation des propriétaires de tous les bâtiments concernés. En cas de refus, il m’est arrivé de trouver des astuces et de rapporter des éléments pour faire écran et cacher tout ou partie d’une maison.
Rouge, jaune, bleu, blanc… Comment déterminez-vous votre palette de couleurs ? J’utilise surtout des couleurs primaires, le noir et le blanc et parfois l'orange parce que dans l’espace, une couleur varie déjà naturellement de 100 manières. J’ai donc la volonté que la couleur d’une pièce existe (comme une dimension signalétique ?), sans ambiguïté face à tous les matériaux qu’elle va toucher et qui vont l’influencer. Racontez-vous des histoires à travers vos œuvres ? Ma peinture ne parle de rien d’autre que d’elle-même. Elle est là pour jouer avec son lieu d’apparition. Elle le fait chanter. À la différence de la signalétique qui a pour but de mener les visiteurs d’un point à un autre, dans ma peinture, les gens sont joyeusement perdus dans un lieu pour découvrir tout ce qu’il peut s’y passer de plus inattendu. Le point de vue est justement choisi pour que des surprises arrivent… même si je ne décide Propos recueillis par L. BdC. pas de ce qui arrivera.
1 Le mot « pièce » désigne une œuvre, qu’elle soit en intérieur comme en extérieur. 2 L’exposition de Felice Varini La Villette en suites s’est tenue dans le parc de la Villette du 15 avril au 13 septembre 2015.
© Chiara Tiraboschi
BIO EXPRESS
Ni école d’art, ni parcours classique pour ce natif de Locarno, commune Suisse du canton du Tessin… mais, enfant, la fréquentation assidue d’une galerie d’art, son jardin secret. Felice VARINI y découvre des artistes d’avant garde tels que Arp, Richter, Fontana, Manzoni… Programmations atypiques pour une petite ville. Programmations formatrices pour l’artiste en herbe qui sait très tôt qu’un jour cet univers sera le sien. Des chemins détournés - graphisme, théâtre, scénographie - le mènent à s’installer à Paris en 1978. C’est décidé, à partir de maintenant, il se consacrera à la peinture. Il a 26 ans.
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PRATIQUE 33
TRIBUNE
LES PERSPECTIVES MIKE HORSTEN DE L’IMPRESSION NUMÉRIQUE INDUSTRIELLE
TÉMOIGNAGE DE , DIRECTEUR GÉNÉRAL MARKETING EMOA DE MIMAKI EUROPE
Par impression industrielle, j’entends « imprimer un objet qui devient partie intégrante d'un autre objet ». Cela implique que l'élément imprimé industriellement n'est jamais un produit fini en soi, mais toujours le constituant de quelque chose d'autre. Un exemple pratique : prenons une machine à laver. Certes pas le plus sexy des objets, mais une parfaite illustration de la manière dont l'impression industrielle offre des réponses à la mutation récente survenue dans ce secteur. Une machine à laver peut être démantelée en plusieurs pièces, mais chacune, prise individuellement, ne vaut pas grand-chose. Et vu le nombre d'éléments à combiner pour obtenir un ensemble en état de marche, il est impératif d'en garder la trace séparément afin de pouvoir les identifier au montage. La méthode la plus facile ? L'impression, bien sûr. Un simple code-barres ou un numéro de référence imprimé fait l'affaire. Cette impression est généralement réalisée avec une imprimante monopasse, en une couleur, qu'il s'agisse de marquage d’étiquette, de tampographie ou de sérigraphie. Un jour, qui sait, l'on pourrait même y trouver de l'héliogravure ! Il n'existe donc pas qu'une seule technologie. Tous ces procédés d'impression existent longtemps et ont peu changé avec les années. Après tout, imprimer un numéro de référence de pièce n'a rien de très complexe, et la qualité n’a pas besoin d’être très élevée, pourvu que ce soit lisible. Dès lors l'impression numérique ne pourrait-elle pas apporter un plus à l'industrie ? Serait-ce la nouvelle mode : des machines à laver non seulement marquées dans un but utilitaire, mais aussi personnalisées sur mesure ? Je ne pense pas que ce soit la principale raison de l'avènement d’une nouvelle ère dans l'impression numérique industrielle. L'explication est plus pragmatique. Rien qu'au sein de l'Union Européenne, on recense 17 langues et la réglementation actuelle veut que toutes les informations figurant sur les machines soient rédigées dans l'idiome local. Cela oblige les fabricants de machines à laver à imprimer toujours plus de panneaux avant différents. Un exercice dispendieux, en termes non pas de coûts d'impression, mais de frais de stockage, de logistique et de production à flux tendu.
Avec les capacités d'impression numérique disponibles aujourd'hui, les faces avant des machines destinées à la Slovénie, à l'Estonie ou à d'autres petits pays d'Europe peuvent être réalisées en usine, sur le lieu de l'assemblage, ce qui permet d'assurer une livraison dans les délais, avec de faibles coûts de production. Ces panneaux peuvent être imprimés dans la bonne langue, et personnalisés avec le nom du fabricant, dans les quantités nécessaires, petites ou grandes. La plupart des gens l'ignorent, mais la majorité des machines à laver, toutes marques confondues, sortent des mêmes usines. Même machine, façade différente. Une impression sur mesure permet ainsi de moduler sa ligne de production en fonction de l'ordonnancement logistique. Les changements à la volée contribuent à une meilleure économie des installations de production. Investir dans une imprimante industrielle numérique éviterait bien des soucis en phase de post-assemblage. Quant à l'effet de mode, je pense que nous allons effectivement évoluer vers l'impression sur mesure des équipements électroménagers. L'impression de membranes de panneaux de commandes et la décoration des façades montrent clairement l'avantage économique découlant du fait de posséder une imprimante industrielle numérique en interne. Dès lors, pourquoi ne pas assortir son électroménager à son intérieur ? Une machine à laver à habillage gris clair et personnalisé sera du meilleur effet sur un carrelage en granit. La personnalisation peut avoir son prix, mais rien n'arrête les fashionistas. La révolution numérique dans le domaine de l'impression industrielle est en marche… La prochaine fois que vous lancerez une machine à laver, pensez-y !
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Š Olivier Roller
PDG et fondateur de
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vente-privee.com
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À LA UNE 35
RENCONTRE
Visible : Est-ce parce que vous êtes « frustré » de ne pas avoir de point de vente physique que vous accordez autant d’attention aux choix et à l’aménagement de vos locaux ? Jacques-Antoine Granjon : Très vite, alors que je débutais mon métier de grossiste soldeur, j’ai eu conscience de l’importance de l’image immédiate que vos locaux renvoient de votre entreprise et donc de vous. La confiance et la connaissance de l’autre étant des clés du commerce, les lieux qui vous ressemblent sont l’âme de l’entreprise. Ils permettent de tisser des relations émotionnelles parfaitement en adéquation, dans mon cas, avec nos clients et avec les marques. vente-privee est une mutation digitale de cette activité d’origine. Notre « boutique » est virtuelle. Désormais, c’est même pour 75 % par le Smartphone que nos membres nous rejoignent. Pour penser à nous, pure player de la distribution digitale, il est fondamental de nous croiser également dans le réel. Le réel ce sont justement tous ces bâtiments du Groupe disséminés en Europe, depuis les bureaux de la Plaine Saint-Denis, aux théâtres à Paris en passant par nos entrepôts de Bourgogne. Comment avez-vous contourné ce manque de matérialité lié à l’activité digitale ? Nous n’avons pas de magasin physique et ne faisons pas de publicité classique sur notre marque. Il fallait donc trouver d’autres formes de communication. Nous avons choisi des lieux où nous pouvions être très visibles. Nos entrepôts1, situés en bordure des autoroutes A1 et A6, embellis par Jean-Michel Wilmotte d’une façade cinétique rose vente-privee et de quelques sculptures monumentales. Nos 6 bâtiments de la Plaine Saint-Denis, chacun avec son style propre, mais toujours en lien avec qui nous sommes. Ou encore les deux théâtres parisiens que vente-privee possède2. Dans tous ces lieux, nous ancrons un lien émotionnel visuel avec nos clients. Dans l'esprit des gens, cela crée une communication en résonnance avec la marque vente-privee. Alternatives au « magasin virtuel dans la poche », ces bâtiments physiques incarnent notre marque et la font rayonner dans la vraie vie.
Pour ce chef d’entreprise en perpétuelle effervescence, bureaux, entrepôts ou théâtres sont un moyen de s’ancrer dans le réel et de créer un lien émotionnel. La présence immobilière de vente-privee. com contribue à façonner le paysage urbain de la Plaine Saint-Denis : acquisition de vos premiers entrepôts, rachat des imprimeries du Monde pour installer vente-privee, au total aujourd’hui 6 bâtiments. Quel a été l’élément déclencheur du choix du 93, et pourquoi persévérer ? Le hasard de locaux disponibles à louer ! Mon premier local près de la place de la République devenait trop petit et il était impossible de continuer à envoyer des camions en centre-ville. Accès aisé, proximité des aéroports, une très belle lumière du nord et des couchers de soleil qui me font penser à ceux de Los Angeles… J’ai vite perçu le riche potentiel de la Plaine Saint-Denis, bien avant la construction du Stade de France. Depuis, nous nous y sommes développés et nous anticipons l’avenir et l’ancrage de vente-privee sur ce territoire grâce à d’importantes réserves foncières et à de nombreux projets. Nous nous sommes installés en 1998 dans les anciennes imprimeries du Monde et, depuis sa création en 2001, l’essor de venteprivee et de l’urbanisation de la Plaine Saint-Denis (93) sont fortement liés. Être au nord de Paris, en face d’un stade mondialement connu et le long d’un axe autoroutier qui traverse l’Europe constitue un formidable atout de visibilité. De plus en plus de grandes entreprises s’y concentrent. Tout un écosystème s’y développe. C’est un territoire à explorer pour les architectes, les artistes, les entrepreneurs. Malgré les difficultés, ce territoire d'une grande richesse, nourri de diversité, ressemble certainement à ce que sera la France demain. L’avenir s’y prépare. On y croise énormément de talents ! Et nous nous y sentons bien.
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RENCONTRE
Jacques-Antoine GRANJON, PDG et fondateur de vente-privee.com
Chacun de vos bâtiments possède une identité forte qui dépasse la simple présence d’une enseigne… Parlez-nous du tout dernier, « Le Vérone » dont vous avez confié la rénovation et l’aménagement au cabinet Jean-Michel Wilmotte. Ce tripode a été rebaptisé « Le Vérone » en hommage à mon ami designer et plasticien Pucci de Rossi, né dans cette ville. Avant de disparaître en juillet 2013, il avait dessiné cette dentelle de béton qui habille maintenant la façade Est. On y devine, calligraphiées à l’infini, les initiales « VP.com ». Jean Michel Wilmotte a repris le projet pour transcender le résultat. La résille symbolise les réseaux, l’écran de plus de 100 m² représente celui du Smartphone, connexion visuelle à notre petite planète. Nous y diffusons de la poésie, des images d’artistes, des projets créatifs. Jamais de pub! La face exposée au Sud, recouverte de panneaux photovoltaïques couleur cuivré-doré, recueille l’énergie du soleil. Côté ouest enfin, les parois noir-gris anthracite sont d’une belle sobriété. Réseau, écran, énergie, silicium… en somme, une symbolique très digitale. Avec des centaines de milliers d’automobilistes qui passent devant tous les jours, Le Vérone est exceptionnellement bien situé à l’entrée de Paris, entre la Basilique des rois de France et le mythique Stade de France. Je crois même qu’il est n°1 en Europe en terme de visibilité liée au trafic automobile.
INDICE BIO
Maniaque Jacques-Antoine GRANJON ? Non… En revanche, il avoue avoir le sens du détail. « C’est intéressant le détail, dit-il, beaucoup de choses sont dans les détails, (venteprivee ne livre pas 90 millions de produits par an pour rien…). Arrivé en fin de chantier par exemple, il ne lâche rien tant que tout n’est pas terminé. « C’est toujours un combat entre les forces de la réalisation qui poussent à se dépasser en faisant toujours mieux et les forces de vie qui incitent à passer à autre chose. Dans toute chose, les 100 derniers mètres sont essentiels. Il faut aller au maximum, au bout de ses projets… avant de poursuivre. »
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La « coque » du bâtiment est essentielle pour la visibilité de l’entreprise. En visitant Le Vérone, on comprend que ce qui se passe à l’intérieur, dans les bureaux, vous interpelle tout autant. Dans une entreprise, le plus important ce sont les femmes et les hommes qui y travaillent et l’animent au quotidien. J’ai toujours trouvé essentiel de donner aux équipes un grand niveau de confort. Même si tout n’est certainement pas parfait, c’est notre ambition. Cela passe par la qualité de l’environnement, par celle des locaux et du mobilier. Préférer un fauteuil de bureau plus cher, mais qui évite les maux de dos, bien penser la lumière, les espaces de détente, la circulation, les salles de gym ou le restaurant… C’est juste une façon de dire à nos collaborateurs : « nous respectons le temps que vous passez chez vente-privee ». Investir sur le long terme : voilà comment nous envisageons notre entreprise, en permanence. Dans une interview au Point, vous affirmiez que : « L’entreprise doit être profitable mais sa véritable valeur c’est son engagement social et sociétal. Sa seule valorisation par une multiplication des profits est erronée. Ce qui compte c’est ce qu’elle crée dans toutes les strates de son écosystème. » Etre implanté dans le 93, rénover et bâtir, prendre soin de vos salariés participe de cette dynamique ? Une société a vocation à être profitable. Ce profit lui donne les moyens de se projeter. D’investir dans les hommes et les femmes, d’attirer les talents et de les garder. D’investir sur le territoire où nous nous développons. D’innover pour accroître en permanence la qualité de service apportée aux marques et aux membres. Nous sommes en croissance depuis notre création et même si nous faisons aujourd'hui presque 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, je pense que nous ne sommes qu’au début de l’aventure. Pour la faire vivre sur le long terme, il est nécessaire de préserver agilité et équilibre de tous ces ingrédients. Comme toute entreprise qui a grossi très vite, nous sommes sans cesse obligés d’apprendre et de nous remettre en questions. Encore une fois, ce que nous faisons n’est pas parfait, mais nous avons la volonté de nous inscrire systématiquement dans la qualité et dans l’excellence quel que soit le domaine, et d’entrainer dans notre écosystème ceux avec qui nous travaillons. Voilà, je pense, comment une entreprise doit rayonner.
© Vincent Fillon
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La résille en BFUP (Bétons Fibrés à Ultra-hautes Performances) d’un poids de 42 T a été fixée sur la façade par le bureau d’étude Lamoureux & Riccioti. Très présente, elle laisse pourtant filtrer 75 % de luminosité à l’intérieur des bureaux. Immaculée le jour, elle s’illumine de nuit et se pare de couleurs grâce à un dispositif de 1 950 points de Leds disposés sur la résille et susceptibles de varier selon différents scenarii. Son alimentation en énergie ainsi que celle de l’écran de 102 m2 sont assurées par les 65 kW produits quotidiennement par les panneaux photovoltaïques de la façade sud. VISIBLE
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RENCONTRE Dernier né des entrepôts de vente-privee, ce projet conduit par l’architecte Jean-Michel Wilmotte adopte une architecture extérieure très identitaire et inspirée de l’art cinétique. Ses parois sont recouvertes d’un bardage gris et de vantelles roses. Un gigantesque clin d’œil à la marque qui, grâce à son effet cinétique, se révèle au passage des automobilistes.
Le Vérone produit notamment une partie de son énergie. Est-ce encore une façon de durer ? Mobiliser l’intelligence des ingénieurs, des architectes, des designers pour avoir un bâtiment bien conçu, bien géré énergétiquement, cela va dans le sens de l’histoire. Alors autant y participer ! Une entreprise doit se poser la question de créer de la valeur, de générer de l’énergie au sens large. Faire les choses pour le court terme n’est jamais bon. La profitabilité donne à l’entreprise le grand luxe de redistribuer ce qu’elle gagne en investissant. Cela instaure autour d’elle un cercle vertueux. Beaucoup de chefs d’entreprise pensent d’ailleurs de même.
Sur les parvis, des sculptures monumentales de Thomas Houseago et de Douglas White3, à l’entrée une création de Ron Arad détournée en banque d’accueil… L’art contemporain accueille les visiteurs et baigne l’espace de travail de vos collaborateurs. Quel sens lui donnez-vous ? J’ai la chance de pouvoir acheter des œuvres d’art depuis 30 ans et j’aime voir ces œuvres s’immiscer dans les espaces de travail. Elles agissent, je l’espère, comme des stimuli émotionnels et intellectuels sur les collaborateurs et sur les visiteurs de vente-privee. Un entrepreneur se doit d’être créatif. Quoi de mieux que la proximité des œuvres des artistes pour décadrer les esprits, insuffler la culture de la création dans la vie de l’entreprise. Alors, si elles participent à la stimulation créative… tant mieux ! Et si c’est juste du plaisir visuel, tant mieux aussi. Propos recueillis par L. BdC
1 Centre de distribution logistique de 10 000 m2 situé à Beaune et dédié aux activités vin et gastronomie de vente-privee.com 2 Le Théâtre de Paris (9e) en 2013 et le Théâtre de la Michodière (2e) en 2014. 3 « Le Cyclope », sculpture monumentale de 4 m en bronze noir, de Thomas Houseago, monte la garde de l’entrée principale. Devant l’entrée secondaire, un palmier noir en pneus de 7 m par Douglas White s’intègre au caractère plus minéral et sobre de la façade ouest.
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Dossier réalisé par Lorraine Bôle du Chaumont
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LES ASPECTS LES PLUS IMPORTANTS POUR LES ACTIFS FRANÇAIS : 1. L’intérêt du travail 2. La qualité de vie au bureau 3. Le niveau de rémunération Source : Etude du CSA pour Actinéo, nov. 2013
LA CAFÉ PARISIEN, ENTRÉE DU SIÈGE DE L’AGENCE DDB°. LA CRÉATION DE L’INTÉGRALITÉ DU NOUVEAU SIÈGE DE DDB° A ÉTÉ CONFIÉE À L'ARCHITECTE AGATHE PERROY.
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RÉINVENTER
LES ESPACES DE TRAVAIL,
ENTRE UTILITÉ ET IDENTITÉ Le célèbre « métro-boulot-dodo1 » a mauvaise presse. Il a aussi la vie dure. Des millions de citadins se reconnaissent encore dans cette évocation routinière de leur rythme de vie. Quoique… Le schéma ne commence-t-il pas à se fissurer, au moins côté boulot ? Les comportements au travail changent. Les collaborateurs n’ont plus ni les mêmes besoins, ni les mêmes attentes. Les entreprises ne s’y trompent pas. Et si l’aménagement des espaces de travail était un levier de productivité, une source de satisfaction, un outil de flexibilité, un prolongement des valeurs de l’entreprise ? Et si, pour réussir cette mue, la communication visuelle avait un rôle majeur à jouer ? Autant de suppositions à vérifier, exemples et témoignages à l’appui.
ENTRÉE EN… MATIÈRE ! Imaginez. Ce matin, tout juste sorti de la station Rome (métro), vous avez rendez-vous (boulot) au 73-75 rue de La Condamine, au siège de l’agence de publicité DDB° Paris. Vous poussez la porte et là, stupeur, vous débouchez dans un café ! Mal réveillé (dodo), vous êtes-vous trompé d’adresse ? Pas du tout. Depuis son emménagement dans le 17e, en mars 2014, pour pénétrer dans les locaux de l’agence, collaborateurs et visiteurs empruntent obligatoirement l’entrée commune : Le Café Parisien. Pas de doute, si vous ressortez sur la rue, vous verrez flotter le drapeau DDB. Anne-Marie Gibert, directrice des relations presse se souvient du buzz suscité par cette installation atypique, en plein quartier des Batignolles. « Le personnel de l’accueil gère les appels téléphoniques, la réception des plis aussi bien que la préparation des cafés. Au-delà des coursiers qui, les premiers temps, pensaient à une erreur d’adresse, le café est un symbole puissant qui illustre bien le projet imaginé par les co-présidents de l’agence, Matthieu de Lesseux et Jean-Luc Bravi : fluidifier les contacts en même temps que la circulation, travailler en partageant de bons moments. Aux bureaux individuels très cloisonnés de l’ancien siège ont succédé des open spaces, ponctués à chaque étage d’une cuisine. Si la superficie totale est un peu moindre, l’aménagement a gagné en convivialité. »
« Un an et demi après notre installation au nouveau siège, c’est la façon dont les salariés vivent les lieux et se les sont appropriés qui témoigne le mieux de la réussite du projet d’aménagement. » Anne-Marie GIBERT, DDB° Paris
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Le hall d’accueil cosy du cabinet d’avocats luxembourgeois Arendt par AKDV se fait également galerie
42 RÉINVENTER LES ESPACES DE TRAVAIL, ENTRE UTILITÉ ET IDENTITÉ
SE DÉTACHER DES CODES TRADITIONNELS Convivial par excellence, même s’il reste exceptionnel par sa radicalité, le parti-pris de DDB° reflète parfaitement le changement actuellement engagé. « Une rupture avec l’ancienne configuration de l’accueil, espace qui portait mal son nom », se remémore en souriant Vincent Dubois, directeur général d’Archimage, agence indépendante spécialiste des espaces de travail et de l’immobilier tertiaire. « Surmontée du logo, la banque d’accueil en marbre ou en métal, souvent perpendiculaire à l’axe d’entrée, dissimulait presque totalement une hôtesse statique, encadrée au mieux de plantes vertes. Par cette organisation intimidante, plus cerbère que sésame, l’entreprise affichait d’emblée son pouvoir. Bureaux et sièges sociaux sont la « maison » d’une marque. Les matériaux, la signalétique, les couleurs ou les technologies mis en œuvre sont porteurs de sens et constituent autant d’éléments de langage qui racontent son histoire. Or aujourd’hui, les besoins et les envies des entreprises tendent vers des signes de représentation moins conventionnels, plus vivants, plus dynamiques et cependant tout aussi forts. » Exit donc les espaces standardisés. Indéniablement, les bureaux de Google, souvent cités en exemple ou en contre-exemple - tous très designés, mais totalement différents en fonction des pays, ont ouvert une brèche. L’heure est au sur-mesure, à la personnalisation des espaces de travail. Tout est désormais possible avec pour fil rouge quelques points communs… ou non.
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Prise de décisions : un glissement de terrain révélateur « Il n’est de richesse que d’homme », paraît-il. Question bureaux, l’entreprise en a pris conscience progressivement comme le montre le glissement qui s’est opéré dans les fonctions en charge des décisions. Vincent Dubois, directeur général de Archimage récapitule : « Il y a 25 ou 30 ans, c’étaient les services généraux et les Achats qui déterminaient l’aménagement. Dix ans plus tard, ce rôle incombait aux directeurs financiers pour qui les économies d’échelle prévalaient. Dans les années 90-2000, ce fut le tour des directeurs de l’immobilier. La vision financière se doublait dorénavant d’une vision plus stratégique. Aujourd’hui, nos interlocuteurs sont systématiquement les DRH et les directeurs de la communication. L’idée que des collaborateurs qui se sentent bien sur leur lieu de travail, seront plus productifs, est presque devenue une évidence. Une évidence que nous nous employons à concrétiser. »
« Dans notre agence, au propre comme au figuré, tout est construit autour de l’individu. Il constitue le pivot de notre réflexion. » Vincent DUBOIS, Archimage
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LE BIEN-ÊTRE COMME MARQUEUR IDENTITAIRE Rêver ses bureaux pour mieux les réaliser À la tête d’une agence de communication dédiée au nouvel art de vivre, Olivia Cuir fondatrice de Esprit des Sens, anticipe le prochain déménagement de son siège social. Son ambition : être le laboratoire de ce qu’elle préconisera à ses clients. « Déjà installée à Lyon Confluence, l’opportunité de déménager dans un an et demi dans le même quartier me donne envie de concevoir pour l’agence un lieu de vie encore plus en adéquation avec son positionnement. À notre activité connectée à l’innovation, au design et à l’art de vivre à la française appliqués à la personne, au foyer et à l’urbain, il manquait un axe : l’art de vivre au bureau. Sensibilisée par mon propre rythme fou de travail, je souhaite mener une réflexion avec mes équipes pour trouver du bien-être au bureau. Nous allons co-construire le projet en confrontant nos envies individuelles et collectives, nos besoins et ceux de l’entreprise. Pendant cette phase préparatoire, ma seule limite : ne pas en avoir ! Dès maintenant, nous commençons à changer nos habitudes et à nous projeter dans nos futurs locaux, pourquoi pas en expérimentant des réunions debout le lundi pour lancer la semaine puis, le vendredi, installés en bord de Saône dans des fauteuils autour d’un thé pour débriefer. En conservant certains codes inhérents au travail, nous viserons un bien-être lié au « comme à la maison ». Une consultante en accompagnement au changement va nous suivre et la réalisation du projet sera confiée à un cabinet d’architecture d’intérieur spécialisé en workstyle. Mettre le design d’usage, la bienveillance, le plaisir de travailler et de bien vivre ensemble au cœur de mon ambition de chef d’entreprise ne relève pas de la pure philanthropie. Je souhaite que chaque détail contribue à stimuler l’envie d’être créatifs ensemble, à la fois pour garder mes collaborateurs et pour tester sur nous-mêmes, pour vivre et pour faire évoluer, les solutions que nous conseillerons à nos clients. »
Pour accéder à l’accueil de Webhelp, il vous faudra gagner directement le 3e étage, sachant que le rez-de-chaussée, nouvellement aménagé est entièrement dédié au « Club ». Soit 550 m2 (sur 3 500 au total) consacrés aux espaces alternatifs qui se répartissent entre cafétéria, jardin, bulles de silence, salles de fitness, de sport et de jeux. Pour s’adapter à sa croissance, cette société leader des centres d’appels2 a préféré l’extension au déménagement pur et simple, chargeant Archimage de concevoir les espaces intérieurs de son siège parisien, de gérer les travaux et d’accompagner cette transformation. « Loin des clichés véhiculés sur nos métiers, la direction de Webhelp a la volonté de doter tous ses salariés, où qu’ils soient, de la même excellence en termes de conditions de travail », déclare Jérémy Côme, directeur de la communication Groupe. Dans cet environnement soigné, l’identité visuelle de l’entreprise se fait discrète. On la trouve par touches sur un bloc notes, une clef USB, ou sur un kakémono en salle de réunion. « Notre identité, c’est notre façon d’habiter les lieux. Nos valeurs corporate se traduisent davantage par l’atmosphère générale que par la déclinaison de notre logo, insiste Jérémy Côme. D’ailleurs Archimage l’a très bien compris, s’attachant à restituer une ambiance à la fois conviviale et propice au travail. » Choix des matériaux et des couleurs, performances acoustiques, création d’espaces différenciés contribuent à créer un lieu dont l’entreprise souhaite que ses collaborateurs soient fiers de l’occuper et de le faire visiter. SUITE ➜
Espaces alternatifs chez Webhelp
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44 RÉINVENTER LES ESPACES DE TRAVAIL, ENTRE UTILITÉ ET IDENTITÉ
DÉCLINEZ VOTRE IDENTITÉ EN TOUTE CRÉATIVITÉ
« L’ADN de l’entreprise donne une place importante au bien-être des collaborateurs et conjugue au quotidien la maxime ‘Work hard, Play hard’ ! » Jérémy CÔME, Webhelp
« Cet exemple est très représentatif de nos derniers chantiers », reprend Vincent Dubois. « Même lorsqu’ils ont diminué leurs effectifs en externalisant certaines tâches, nos clients ne nous disent pas, ‘nous souhaitons réduire le nombre de m2’ mais plutôt, ‘adaptons mieux la destination des lieux en fonction du type d’activité des salariés (sédentaires, nomades, besoin de confidentialité de certains postes, etc.) et surtout développons les espaces collaboratifs’ ». Parmi les critères pour choisir une entreprise, le cadre de travail se classe désormais au premier rang, avant la rémunération ! (cf. page 40) On comprend pourquoi, dans un contexte économique et budgétaire difficile, les directions cherchent à chouchouter leurs salariés avec des espaces de travail attractifs. Les grosses « boîtes » pour attirer les majors de promotion et toutes, de façon générale, pour conserver leurs meilleurs éléments. Cependant, les sociétés n’ont ni les mêmes besoins ni les mêmes budgets à allouer à l’aménagement des locaux. Heureusement, leur embellissement ne passe pas forcément pas de lourds travaux de restructuration. Mise à l’image ou relooking qualitatifs, rapides et réversibles sont désormais accessibles grâce à des produits bien maîtrisés et dont la souplesse d’impression et d’utilisation constitue un formidable support d’expression.
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VISUEL IMPRIMÉ EN BICHROMIE SUR UNE TOILE JET TEX ENCOLLÉE
Pour faire mentir l’adage selon lequel les cordonniers sont les plus mal chaussés, la société GSDI (91), experte en cosmétique urbaine, - entendez en pose d’adhésifs techniques tels que solaires, anti graffitis, etc. sur des verrières comme sur des véhicules de transports collectifs - a pris une décision radicale. Elle a confié l’habillage intérieur de son siège social et de ses bureaux de Massy à ATC Groupe, spécialisé en impression numérique, qui intègre et maîtrise le volet créatif. L’idée : doter les locaux de GSDI d’une identité unique, et en profiter pour montrer l’étendue de son offre produits et de son savoir-faire de poseur. Audrey Fonterme, en charge de la direction artistique chez ATC a donc disposé d’un « terrain de jeu » grandeur nature avec pour principale envie l’utilisation du plus possible de matériaux différents. « Pour créer un lieu très identitaire sans que l’image de l’entreprise devienne pesante, explique la jeune femme, j’ai puisé mon inspiration dans son logotype et dans sa charte graphique afin de décliner un vocabulaire visuel varié mais fédérateur. » Extraits du logo institutionnel, les losanges colorés sont réinterprétés de multiples façons et déposés en divers endroits. Au rez-de-chaussée sur les vitrages, via un adhésif transparent imprimé spécialement pour correspondre exactement à la teinte de la charte. À l’étage
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sur les murs et les portes, en utilisant une toile Jet Tex imprimée puis un adhésif mat teinté dans la masse pour le prolongement du motif. Audrey Fonterme a également retravaillé le silhouettage de bâtiments, très présents dans les plaquettes de communication de l’entreprise, ou encore, mis en exergue sur les murs des messages clefs de GSDI. Au total, 130 m2 d’adhésifs et de toile Jet Tex imprimés, découpés, posés. Elle explique : « Complet, ce travail global sur l’image est valorisant pour l’entreprise. Il montre comment, grâce à des solutions peu intrusives et réversibles, il est possible de relancer l’intérêt autour d’une identité visuelle en temps maîtrisé : 6 jours de création (maquette, mises en situation sur photo, corrections, réalisation des fichiers de fabrication), 2 jours de production et 2 jours de pose. Disposer en interne du panel des savoir-faire (création, fabrication, transformation) permet un résultat très qualitatif : les bons produits exploités au maximum de leur technicité et posés aux bons endroits. » En somme, un trait d’union entre le message corporate de l’entreprise et l’embellissement de ses espaces de travail.
VITRAGE ADHÉSIVÉ RECTO VERSO : TEINTÉ MASSE BLANC OU NOIR, LOSANGES DE COULEURS AVEC EFFETS DE MATIÈRE (CUIR, VELOURS CARBONE), ATC POUR GSDI.
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« Mon intervention créative met en valeur les espaces de travail en transcendant graphiquement l’image de l’entreprise. Une manière de transformer le quotidien en quelque chose d’exceptionnel. » Audrey FONTERME, ATC Groupe
Déclinaison de la charte Losanges pour la signalétique des toilettes : adhésif toute surface évidé au centre (Hexis Skintac HX 30000)
LES SALARIÉS FRANÇAIS DÉCLARENT TRAVAILLER :
36 % en open space
30 % en bureau fermé en petit comité
19 % en bureau individuel
Source : Sondage Opinion Way commandé par le cabinet CD&B Oct 2015 auprès d’un échantillon de 1003 salariés de bureau, dans des entreprises de 100 salariés et plus.
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46 RÉINVENTER LES ESPACES DE TRAVAIL, ENTRE UTILITÉ ET IDENTITÉ
LE FENG SHUI S’INVITE AVEC BONHEUR AU BUREAU Si rien n’est plus normal que d’exploiter son image lorsque l’on est installé dans ses propres locaux, que se passe-t-il dans en cas de location ? Un centre d’affaires a choisi de palier la difficulté de mettre en avant l’identité de ses locataires par une démarche originale venue d’Asie. À Paris, Lyon, Nantes, Annecy, Montpellier et Toulouse, de façon ponctuelle ou prolongée, des entreprises aux profils très divers se glissent dans les bureaux aménagés par Baya Axess. Chaque détail est pensé pour qu’elles arrivent dans des espaces « prêts à l’emploi », sans avoir à engager d’investissement. « La décoration déjà en place laisse peu de marge à la personnalisation puisque, par définition, les utilisateurs de centre d’affaires sont présents de façon ponctuelle, reconnaît volontiers Nathalie Deleuse, directrice commerciale. Hormis un logo à l’entrée des bureaux, l’impact identitaire de chaque entreprise est vraiment réduit. En revanche, nous leur offrons un grand confort de travail. » Cela passe par un mobilier optimisé – fauteuils réglables en hauteur, profondeur, inclinaison, etc. – ainsi que par une ergonomie des postes très réfléchie. Plus différenciante : l’adoption par Baya Axess de la démarche Feng Shui au service du bien-être au travail et de la performance économique. « Depuis l’ouverture de notre première agence en 2009, nous faisons appel à une consultante spécialisée. Elle nous accompagne pour valider nos choix lors de la sélection des plateaux – les lieux dégagent-ils des choses bénéfiques ou défavorables et dans ce cas peut-on les corriger ?- Puis dans leur aménagement afin de déterminer axes de circulation, disposition des bureaux, choix des matériaux et des couleurs… Nous lui avons également confié la formation de nos équipes afin qu’elles soient capables d’expliquer à nos clients ces parti-pris en démystifiant certaines idées reçues et qu’elles assurent le suivi Feng Shui des locaux entre deux preneurs ».
Pas un commerce ou un siège social en Asie qui ne soit passés au crible du Feng Shui. Cette discipline millénaire est de plus en plus pratiquée en occident. Tout le monde a l’impression d’en connaître les principes comme : veiller à équilibrer dans une pièce les couleurs et la présence du bois, du métal, du feu, du verre, de l’eau, ne pas placer un bureau face à un mur, etc. Le tout pour favoriser l’harmonie et la bonne circulation des énergies. Autant de « recettes » bien trop réductrices que la consultante de Baya Axess remet en perspective : « Le Feng Shui est une démarche globale complexe qui fait appel au ressenti et demande connaissances et expérience. Appliqué au milieu professionnel, en plus de développer le bien-être, il peut aussi véhiculer les valeurs liées à une entreprise ou à une type d’activité. » Selon Nathalie Deleuse, les retours clients, notamment masculins, sont très positifs. Ils constatent une diminution du stress, génèrent plus d’efficacité dans le travail et une meilleure qualité relationnelle qui concourent à l’amélioration des performances des collaborateurs et les fidélise… À ceux qui doutent encore, il ne leur reste plus qu’à tester ! SUITE ➜
« Appliqué au milieu professionnel, le Feng Shui génère du bien-être mais aussi du business. Des notions qui ne sont pas contradictoires, mais totalement complémentaires. » Nathalie DELEUSE, Baya Axess
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BUREAUX AMÉNAGÉS PAR BAYA AXESS : UNE JUSTE HARMONIE ENTRE IDENTITÉ ET BIEN-ÊTRE
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MEGAMARK POUR EURONEXT
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CODES BUREAUX ET CODES MAISON SONT MIXÉS POUR METTRE EN SCÈNE DES AMBIANCES IDENTITAIRES
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BUREAU / MAISON, LA FONTE DES FRONTIÈRES… Quoi de plus représentatif du bureau contemporain que l’open space ? Adopté pour optimiser le ratio m2/ salariés, d’abord plébiscité pour ses vertus de convivialité et d’échange, il a ensuite montré ses limites. Difficile cependant de faire marche arrière, les prix de l’immobilier restant élevés et la conjoncture économique tendue. Pour en conserver les meilleurs aspects et en atténuer les moins bons, en plus des espaces alternatifs (salles de sport, restaurants), une attention particulière est apportée aux espaces de réunion, désormais baptisés « collaboratifs ». L’idée : faire en sorte que les collaborateurs s’y sentent « comme à la maison », à l’instar du travail effectué par la division bâtiment du groupe Megamark pour aménager et décorer les bureaux d’Euronext à La Défense. Vraies salles de réunion et zones justes matérialisées par un mobilier spécifique, codes bureaux et codes maison sont mixés pour mettre en scène des ambiances identitaires valorisantes agrémentées d’une touche de cocooning. Photos encadrées comme des tableaux, tables basses et sièges confortables côtoient tabourets hauts et comptoirs, signalétique très décorative, plantes vertes et couleurs chaudes.
La signalétique se fait décorative (Megamark pour Euronext)
… ET LES ATMOSPHÈRES FEUTRÉES Y PARTICIPENT ! Lors d’un précédent dossier, Visible avait rencontré Lily Latifi, designer textile qui nous avait fait accéder à l’univers du trompe-l’œil. Cette fois, la voici aux côtés de TETRIS DB. Elle accompagne ce leader européen de l’aménagement d’espaces immobiliers dans son emménagement dans une tour de La Défense. Le département architecture de l’agence prescrit depuis longtemps les produits de Lily à ses clients. Ici, ils ont fait appel à son savoir-faire pour leurs propres locaux afin de tempérer les effets induits par des open spaces un peu trop « open » à leur goût. Leur volonté : introduire intimité et douceur dans un environnement où les affaires se traitent de façon intense et trépidante. Deux types de panneaux ont été installés afin de structurer l’espace. Ils prennent la forme de cloisons fixes déclinées en textiles distincts. Les écrans solaires blancs isolent des regards tout en laissant passer la lumière, créant avec délicatesse une délimitation visuelle. En absorbant les sons, les panneaux de feutre apportent quant à eux un confort acoustique certain. SUITE ➜
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© Bernard Taboureau
« Il y a quelques années, le monde du bureau était totalement hermétique à l’utilisation du textile, se souvient Lily Latifi. Impensable d’introduire de la douceur dans ces lieux perçus comme sérieux où régnaient matériaux durs – métal, verre – et couleurs masculines – gris, bleu…-. Même si les univers que je propose en sont éloignés, la fantaisie de Google a probablement fait sauter quelques verrous et rendu acceptables des interventions fun, confortables et colorées. » Comme le fait justement remarquer la designer, l’emploi de la couleur fait son chemin dans les parti-pris déco des entreprises. Ici, feutre bleu, vert, jaune et violet reprennent avec bonheur le logo de TETRIS avec également, au sol, un rappel de ces teintes. Autre référence à son identité visuelle, les découpes en numérique de deux dessins de la collection de Lily Latifi – « Petites fenêtres » et « Lumières de la ville » clins d’œil subtils à la forme cubique du logo. Un juste dosage entre propriétés techniques du textile et message identitaire pour cette intervention design. Force de l’exemple : depuis l’installation de cette solution, les commandes pleuvent. Séduits, de nombreux clients de TETRIS réclament une déclinaison de ces panneaux à leur image. SUITE ➜
« Confort, lumière, intimité : trois bénéfices parmi d’autres du textile qui participent au respect de gens qui passent beaucoup de temps au bureau. » Lily LATIFI, designer textile
CLOISONS TEXTILES DÉCOUPÉES AU LASER (LILI LATIFI POUR TETRIS DB)
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QUOI DE NEUF SOUS
LE SOLEIL LEVANT ? Au Japon, les espaces de travail sont à la croisée de préoccupations environnementales et sociologiques. Conceptrice lumière d’origine japonaise, Akari-Lisa Ishii, fondatrice de I.C.O.N., nous brosse un état des lieux et pointe des solutions émergentes.
Ayant subi un tremblement de terre lors de la construction de son siège social, à l’Est du Japon, la société COOP est très sensible aux questions énergétiques. Elle a opté pour la solution « THE Office » afin de générer des économies d’énergie tout en respectant le rythme biologique de ses salariés. Ces derniers disposent aussi de lampes individuelles (de la même série) à la luminosité personnalisable. Ils peuvent ajuster la lumière en fonction de leurs besoins individuels, une flexibilité de gestion de la lumière « comme à la maison ». © Japan CO-OP Insurance Consumers' Co-operative Federation
Ces dernières années, deux paramètres ont obligé les Japonais à reconsidérer leur façon de vivre, y compris au bureau. L’un est d’ordre environnemental. En effet, la catastrophe de Fukushima en 2011, suite au tremblement de terre qui a touché Tokyo, a mis en évidence la nécessité d’une alternance énergétique et plus largement, l’importance d’une approche écologique. L’autre paramètre est lié au vieillissement de la population dont le renouvellement est ralenti. Conséquences, aujourd’hui beaucoup d’immeubles de bureaux sont vacants et un grand mouvement de réhabilitation a été engagé pour les rendre plus confortables afin d’attirer de futurs preneurs. Côté salariés, les mots d’ordre sont désormais environnement et bien-être.
LUMIÈRE,
UNE SOURCE DE BIEN-ÊTRE La mauvaise gestion de la lumière est un problème clairement identifié. Que ce soit à la maison avec les écrans de télévision et les tablettes, dans les transports en commun ou encore au bureau où ils travaillent jusqu’à tard le soir, les Japonais sont exposés à une lumière le plus souvent uniforme et surdosée (800 lux) qui génère des troubles du sommeil. D’ailleurs, un Tokyoïte sur trois en souffre. Pour tenter de remédier à ce problème, du moins au bureau, Motoko Ishii Lighting Design a conçu pour Okamura, expert en mobilier de bureau au Japon, un système de mobilier intégrant des sources de lumière en partie haute. Sa particularité : un éclairage indirect qui diffuse une lumière dont
la température de couleur et l’intensité varient au cours de la journée. Blanche et forte, la lumière soutient l’activité durant la matinée puis baisse en intensité et devient plus ambrée en fin de journée. Le dispositif présente l’avantage d’accompagner les besoins liés au travail et d’améliorer le confort visuel des salariés mais aussi de respecter leur rythme biologique. Baptisé « THE office », le nom du produit joue sur le sens des mots puisqu’en japonais, « THE prononcé ZI » signifie « génération future ». Il évoque donc bien l’idée du bureau de demain.
AMÉNAGEMENTS,
AUSSI UNE QUESTION DE MENTALITÉS Si les espaces de convivialité sont en vogue dans les bureaux en occident, il n’en va pas de même au Japon. Une récente initiative menée par une grosse entreprise d’électronique en témoigne. À chaque étage de ses locaux, elle a aménagé de grandes terrasses donnant sur un puits de jour commun, pensant que ses collaborateurs, notamment des ingénieurs apprécieraient de s’y retrouver pour discuter ou organiser des réunions informelles. Au final, très réussies architecturalement, les terrasses restent vides, personne ne souhaitant être vu par ses collègues en train de se détendre… Comme quoi la perception du bien-être au travail n’est pas universelle ! Il n’en reste pas moins que le rénovation est aujourd’hui une source importante de business au Japon. D’autres solutions sont mises en œuvre en privilégiant souvent matériaux et design en lien avec la nature.
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HOMMAGE À BASE DE PACKAGINGS ALIMENTAIRES POUR L’ESPACE DE RESTAURATION DANS L’ENTREPRISE TETRA PAK
ART ET ENTREPRISE, UN INVESTISSEMENT À DOUBLE « DÉTENTE » Il est naturel d’associer design et espaces professionnels. Serait-ce incongru lorsqu’il s’agit d’art ? Selon le peintre Felice Varini (cf. pages 28) dont les œuvres ornent les murs des plus grands musées du monde comme ceux de sièges sociaux, c’est loin d’être incompatible. « L’art donne de la pensée, et en plus de servir l’image de ces entreprises cela ne peut qu’ouvrir et stimuler l’esprit créatif des employés. » Emblématiques, certaines œuvres ont d’ailleurs marqué les esprits en rapprochant produits industriels et démarche artistique. Au début des années 60, la Compression « Ricard » du sculpteur César par exemple. À la même époque Andy Warhol se mettait également à représenter boîtes de soupe Campbell et bouteilles de Coca Cola. Cependant, même très célèbres, ces œuvres étaient plus le fruit d’un hasard créatif qu’une volonté réelle de mettre l’art au service de l’image des marques. Aujourd’hui, certains domaines de la création s’affichent plus ouvertement connectés à une démarche de communication visuelle. À l’aulne de sa propre expérience, Fabrice Peltier designer et créateur analyse quel peut être l’intérêt des entreprises à faire entrer l’art dans leurs murs. « À la fin des années 90, la brasserie
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Munich Re :
une galerie d’art pour bureau… Intégrer l'art dans l’univers quotidien du travail et rendre accessible l'expérience de découvrir de multiples formes d'expressions artistiques est une préoccupation fondamentale de Munich Re. La démarche a été initiée dès 1912 par le fondateur - et mécène des arts - de cette société de réassurance allemande qui reçoit dans ses immeubles clients et invités du monde entier. Plus surprenant, dans les salles de réunion comme dans les bureaux des salariés, l'art accompagne le personnel tout au long de sa journée. Les employés peuvent même emprunter photographies, peintures, gravures et sculptures de la bibliothèque d'art pour en agrémenter leurs lieux de travail individuels… La visite des bâtiments de Munich Re constitue paraît-il une expérience visuelle extraordinaire. On veut bien le croire !
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SCULPTURE DE FABRICE PELTIER DANS L’ESPACE VISITEURS DU CENTRE R&D DE SIDEL (76)
Leffe m’a sollicité pour commémorer les 850 ans de son Abbaye. Plutôt qu’un packaging en série limité, à partir de leurs bouteilles, j’ai créé un vitrail monumental de 9 m x 9 m. L’accueil reçu par cette œuvre m’a fait prendre conscience du pouvoir incroyable du détournement artistique d’un produit ou d’une marque et de son impact sur le public. » Depuis ont suivi des créations pour Sidel avec des bouteilles en plastique avec des hommages à Daniel Buren, Mondrian, Alexander Calder… Au total 20 créations originales réalisées pour Tetra Pak en briques alimentaires décorent les murs de l'entreprise à Modena en Italie et à Denton au Texas. Exposées dans le hall de leurs sièges sociaux, mises en scène sur des salons professionnels, prêtées pour diverses manifestations, certaines de ces créations se retrouvent même dans des musées. « Une marque paye pour la réalisation de ses publicités puis pour leur diffusion et leur durée de vie n’est qu’éphémère, souligne Fabrice Peltier. La conception d’une œuvre fabriquée à partir de ses produits devient quant à elle un objet pérenne. Ce dernier garde de la valeur, voire en prend s’il est remarqué sur le marché de l’art. Et puis surtout, un détournement artistique sert l’image de la marque ou de l’entreprise dans la durée. Par exemple lorsqu’il est photographié, reproduit dans des livres ou bien encore réutilisé pour illustrer ses supports de communication. L’entreprise est donc plusieurs fois gagnante. »
« Les détournements artistiques interpellent et touchent le public. Un capital sympathie qui rejaillit sur la marque ou sur l’entreprise et qu’elles peuvent réutiliser comme et quand bon leur semble. » Fabrice PELTIER, créateur et designer
SUITE ➜
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SIGNALÉTIQUE DIGITALE : FLEXIBILITÉ DES CONTENUS, AUTONOMIE DES UTILISATEURS Dans un univers professionnel où la transformation numérique influe directement sur l’organisation et sur les habitudes de travail, la souplesse est un enjeu majeur. Désormais mature et doté d’indéniables qualités de flexibilité, la signalétique digitale amorce, sur le marché du tertiaire, un véritable tournant. La progression du carnet de commandes de Jérôme Hérard, co-dirigeant de ViaDirect, l’atteste : 2 installations en 2014, 10 en 2015 et une perspective d’au moins une vingtaine cette année ! Rares sont les projets d’aménagement récemment engagés qui ne comportent pas un volet digital. « Cependant, les clients qui viennent nous voir se trompent souvent d’approche. Soit ils souhaitent juste équiper un hall d’accueil d’un bel écran pour donner une touche de modernité à leur entreprise, soit en ils expriment des besoins de services multiples, persuadés de ne pas avoir les moyens de tous les financer. Dans les deux cas, ils ignorent le potentiel actuel du digital. À un écran ne correspond pas une seule fonction, mais plutôt une multiplicité. » Tactile et interactive, une même borne peut proposer la diffusion d’un contenu éditorial ou des informations
INCARNÉE DANS DES DISPOSITIFS DIGITAUX, LA SIGNALÉTIQUE SE DÉCLINE AVEC LES MÊMES CODES IDENTITAIRES QUE L’ARCHITECTURE INTÉRIEURE : BOIS, ALU BROSSÉ...
INTERFACE D'UNE BORNE DIGITALE 46’’
La SNCF se digitalise… même au bureau La SNCF conduit actuellement un grand programme dans lequel le digital participe à l’optimisation des performances du Groupe pour tous les secteurs d’activité (voyageurs, agents, industrie). Pour mener à bien ses ambitions, la SNCF mobilise 450 M€ sur 3 ans et construit des « Usines Digitales ». Ces espaces de travail de dernière génération, 100 % conçus et aménagés pour aider tous les projets digitaux à se mettre en place, ouvrent leurs portes début 2016. En avant première, Stéphane Fériaut, DRH et directeur financier à la Direction du Digital et Direction de la communication et de l’information, nous les fait découvrir. « À Saint-Denis, Nantes et Toulouse, dans nos nouveaux locaux dont le nom de code est « 574 », (en référence au record de vitesse du TGV), le support digital physique doit porter la transformation des façons de penser et de travailler de nos collaborateurs. Ils vont accueillir, pour des durées variables, beaucoup de « structures projets ». Nous avons donc besoin de locaux très évolutifs constitués d’espaces diversifiés, capables de recevoir des publics variés (ingénieurs, cheminots, informaticiens, commerciaux, etc.). La priorité n’est plus aux bureaux indi-
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viduels, mais aux salles de co-création et de visioconférences, aux lieux de restauration, aux espaces événementiels et collaboratifs. Même Yves Tirode, notre directeur digital et de la communication, n’y possède pas de bureau en propre. Les bornes conçues sur-mesure par ViaDirect pour ces nouveaux espaces ont vocation à mettre en autonomie agents collaborateurs et éventuels visiteurs. Grâce aux écrans tactiles interactifs, chacun peut localiser en temps réel un collègue ou un interlocuteur, réserver ou se donner rendez-vous dans une salle, connaître la
localisation et le thème d’une conférence, etc. Bornes blanches aux lignes épurées, portant juste notre marque, leur design est en adéquation totale avec l’identité très contemporaine de nos usines digitales. Bien sûr, les contenus sont également personnalisés et reprennent des visuels et des tonalités qui nous ressemblent. Dans ce programme digital, la forme rejoint le fond. Vraie rupture technologique, ce type de signalétique apporte à ses utilisateurs une souplesse mentale qui accompagne bien l’innovation. »
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extérieures à la demande des utilisateurs (horaires des transports en commun en temps réel, état du trafic). Elle permet aussi la gestion des salles de réunions et de la sécurité du bâtiment (indication du défibrillateur et des issues de secours les plus proches), l’affichage des données signalétiques nécessaires à l’orientation dans le bâtiment via des plans en 3D avec calcul de l’itinéraire et du temps de déplacement, etc. Dès lors, il est légitime de parler de solutions élargies. Pourtant, avant d’aborder toutes ces fonctionnalités, Jérôme Hérard avoue commencer par parler meubles, identité, intégration. L’approche design rend les projets moins techniques, plus concrets et facilite leur appropriation. Les bornes ne sont pas sorties d’un catalogue. Il s’agit au contraire pour ViaDirect de travailler leur esthétique sur-mesure afin de les intégrer à l’environnement architectural du bâtiment, d’utiliser les matériaux, les couleurs et les formes déclinées pour son aménagement intérieur.
ÉVOLUER AU RYTHME DE L’ACTIVITÉ Sollicité par le groupe mutualiste Covéa3, ViaDirect a pu exploiter le panel des qualités d’une signalétique digitale interactive pour équiper le siège social établi dans l’ensemble immobilier Tivoli, rue St Lazare à Paris (9e). Une quarantaine de bornes sont réparties sur les 20 000 m2 et les 7 bâtiments du site. « Pour autant, la signalétique n’est pas dématérialisée, insiste Jérôme Hérard, puisque les écrans sont positionnées aux mêmes endroits que la signalétique analogique où il y a des choix à faire : accueil, paliers, en sortie d’ascenseurs, croisement de couloirs. » Seule persiste la signalétique traditionnelle de sécurité. Après 12 mois d’usage, il est intéressant de constater que l’utilisation des bornes ne faiblit pas, car en plus de répondre aux besoins d’information des visiteurs et des nouveaux arrivants, leur contenu évolue au rythme de l’activité de l’entreprise et de la vie des bâtiments. « Esthétiques, identitaires et dotées de fonctions sophistiquées, les installations digitales globales accroissent la valeur de marque de l’entreprise », constate le dirigeant de ViaDirect. Utilité, identité… la boucle est bouclée. À la lecture de tous ces témoignages, une évidence : l’homme est bien le pivot de l’aménagement du bureau. Sans philanthropie de la part des entreprises, puisque l’objectif est d’accroitre la productivité via l’amélioration de l’environnement de travail. Un environnement qui au fil des évolutions technologiques se débarrasse du poids des
câbles, des connections, des directories vissés une fois pour toute et des cloisons fixes. « Ces changements nous ouvrent des perspectives en terme de communication visuelle. Allégé, l’espace s’épure et permet l’émergence d’une esthétique renouvelée, s’enflamme Vincent Dubois avant de tempérer, les évolutions sont rapides et nous devons conduire les chantiers d’aujourd’hui en menant déjà une réflexion sur 2025. Veiller à laisser la porte ouverte aux macro-tendances qui se font écho dans chaque projet : le besoin de flexibilité et la réinstallation de l’homme au cœur des espaces de travail. »
« À l’image d’un Barbapapa, en signalétique, l’outil digital a vocation à se lover partout où il y a des manques avec la capacité de parfaitement se combiner avec l’existant. » Jérôme HÉRARD, Via Direct
1 Le vers dont s'inspire cette expression est tirée du recueil de poésie Couleurs d'usine, de Pierre Béarn, paru en 1951 : « Au déboulé garçon pointe ton numéro Pour gagner ainsi le salaire D'un morne jour utilitaire Métro, boulot, bistro, mégots, dodo, zéro » 2 31 000 collaborateurs répartis dans 21 pays et 8 sites en France. 3 Covéa réunit GMF, MAAF, MMA.
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CONCEVOIR DES BUREAUX, C’EST COMME LE RETAIL… OU PRESQUE Quel rapport entre des boutiques et des bureaux ? Apparemment aucun. Si ce n’est qu’AKDV, bien connue en tant qu’agence d’architecture commerciale a aussi développé une expertise pour l’aménagement des espaces de travail. Similitudes et différences d’approche. Durant la dernière décennie, les espaces commerciaux ont fait leur mue. Complexes marchands de plusieurs dizaines de milliers de m2, ou boutiques de centre-ville, à Paris comme en région, à l’intérieur comme en façade, la qualité des espaces commerciaux s’est considérablement améliorée. Proposer de beaux produits dans de belles boutiques, concurrence oblige, quoi de plus naturel ? En revanche, du côté des entreprises, le gap reste souvent considérable entre le discours émis - l’excellence de ses services, par exemple - et les locaux qui abritent son activité. « Difficile
d’imaginer L’Oréal promettant la beauté dans un écrin qui ne lui ressemble pas, lance François Hannebicque, cofondateur et directeur de la création d’AKDV. Pourtant, on est souvent surpris par la piètre qualité des sièges et bureaux de beaucoup d’entreprises qui vantent l’innovation ou la créativité à longueur de publicités. Le décalage est flagrant. Mais aujourd’hui, l’importance de l’image est telle qu’il devient urgent d’apporter de la cohérence entre son discours et ce que l’on est. Nous sommes dans une société de la preuve et cela passe aussi par les bureaux. »
UNE APPROCHE COMMUNE… Beaucoup d’écoute, de temps pour observer, comprendre les attentes, les besoins avant de tracer le premier coup de crayon. En somme, la démarche pour concevoir un espace de travail est identique à celle de la création d’une boutique, nous dit François Hannebicque, exception faite de l’aspect merchandising. On réfléchit également à des matériaux et à des codes plus pérennes car ils sont appelés à rester plus longtemps en place. L’identification de parcours distincts fait partie intégrante de la réflexion. Ainsi, dans tous les lieux de contact avec le public,
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on travaille l’histoire de l’entreprise afin que le visiteur sache bien chez qui il est. On peut raconter son héritage, son mode de management ou son attachement au développement durable, etc. et mettre en avant un produit iconique si elle en possède. Dans les espaces de travail, on cherche davantage à traduire un état d’esprit. Là priment la personnalisation des services, la signalétique ainsi que le confort des collaborateurs avec désormais une attention particulière aux espaces collaboratifs.
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UNE POUR LA SIGNALÉTIQUE DU STADE DE LENS Sur l’ensemble des tribunes, les sièges ont été remplacés : gris clair en bas, gris moyen au milieu et noir en haut. Lorsque le stade est vide, la rangée du bas, réalisée avec des incrustations de sièges foncés, dévoile l’inscription RC Lens.
Entre les codes flamboyants du football et ceux plus feutrés de la réception, le stade Bollaert-Delelis concilie l’accueil des supporters passionnés et des invités VIP.
Les couleurs du club lensois, « Rouge & Or », flamboient dans tout le stade.
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ÉTUDE DE CAS 59
Signalée par son nom en lettres caissons, une des quatre entrées du Stade.
Portraits au pochoir sur le béton de Félix Bollaert, qui construisit le stade en 1932, et de André Delelis, maire de Lens, qui sauva le stade et l’équipe du RC Lens lorsque les houillères s’en séparèrent.
Les soirs de match, toutes les portes des toilettes sont ouvertes et les couleurs du club affichées avec panache.
Les soirs de match, lorsque vous vous rendez aux toilettes du stade Bollaert-Delelis, vous ne risquez pas d’oublier où vous êtes : les couleurs « Sang & Or » du Racing Club de Lens et des Kop, ses fervents supporters, sont omniprésentes. Leurs silhouettes géantes, des hommes et des femmes arborant fièrement l’écharpe du Club en mouvement (Agence CL Design, 75) sont adhésivées sur toute la hauteur des portes des blocs sanitaires (6 à 12 par niveaux), ouvertes en enfilade. C’est plein d’humour et d’une efficacité redoutable, à l’image de l’ensemble de la signalétique du nouveau stade. « Le public étant la priorité, explique Laurence Guichard, fondatrice de Locomotion, le bureau d’étude qui l’a conçue, nous avons mis l’accent sur la fluidité et la compréhension immédiate. Il faut pouvoir y entrer, s’y repérer et le quitter aisément, tout en ajoutant un nouveau message : l’élégance du lieu, en écho au Louvre-Lens mitoyen ». Pour ce faire, elle a travaillé en étroite collaboration avec les architectes et le studio Adrien Gardère, muséographe du Louvre-Lens, en charge de la direction artistique.
ARCHITECTURE SUPPORT
Afin de mieux s’orienter dans ce stade qui réunit quatre tribunes indépendantes dont les noms sont liés au football local (Marek Xercès, Trannin, Lepagnot et Delacourt), Locomotion a tout remis à plat, avec un travail d’identification des points de circulation, de programmation des informations, d’implantation des supports sur les plans, de définition des types de signalétique, d’adressage des vomitoires1, rangs et places, avec une numérotation plus fluide et évidente. Aux différentes entrées existantes (2 par tribune), des totems directionnels ont été ajoutés (ossature acier, façade aluminium, marquage adhésif, ancrés dans un massif béton, 3,5 m Ht x 800 cm). Pour être repérées facilement, chaque tribune est surmontée de son nom écrit avec des lettres caissons en métal thermolaqué, fixées au dessus des entrées, avec un rappel en lettres adhésivées sur la façade en polycarbonate. Enfin, à l’intérieur des bâtiments, des plans et balises directionnelles sont marqués directement sur les murs, tatoués sur le béton2.
SANG & OR
Partie intégrante du patrimoine du football français, l’histoire du Racing Club de Lens (RC Lens), créé en 1906, est étroitement liée à celle de la Compagnie des Mines de Lens ainsi qu’à celle de son directeur commercial, Felix Bollaert, qui construisit en 1932 le stade. Les couleurs du Club, « Rouge et Jaune », choisies en référence à l’occupation espagnole de la région au 17e siècle, sont chartées dans le logotype avec une répartition équitable entre les deux couleurs. Locomotion, en collaboration avec le studio CL Design et le studio Adrien Gardère pour la conception graphique, les ont magnifiées dans la signalétique du nouveau stade, en traitant tout ce qui est horizontal en rouge et tout ce qui est vertical en jaune, principe repris dans la communication. Et pour une parfaite lisibilité, les vomitoires et les contremarches des tribunes peints en jaune ont été numérotés avec du Wall-wrap3, modulable et facile à poser sur une surface irrégulière telle que le béton. Lors des retransmissions des matchs à la télévision, sur les tablettes et sur les Smartphones, la signalétique participe pleinement à l’identité du stade et de son club.
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60 ÉTUDE DE CAS UNE OLA POUR LA SIGNALÉTIQUE DU STADE DE LENS
TOUCHES GRAPHIQUES
La mission de Locomotion comprenait également la définition des éléments de décoration graphique des espaces publics et VIP, qui regroupent salons, tribunes, presse et espaces de restauration. Dans les salons VIP, en concertation avec les architectes, le directeur artistique Adrien Gardère et le Club, Locomotion est intervenu par petites touches graphiques. « Nous avons imaginé des illustrations et des enseignes (réalisées par Fabienne Dumonet Nathan), qui dotent chaque salon d’une identité différente ». Les ambiances mettent ainsi en scène un bar à tapas avec de vieilles étiquettes ou un estaminet lensois avec une vitrophanie réalisée à partir d’une photo d’époque agrandie. Clin d’œil à la galerie du Temps du musée voisin, le salon Louvre-Lens déroule une longue frise chronologique avec les grandes dates du RCL quand, au bar des sports, un papier peint marouflé (Cabre et Impact) reproduit une photo vintage de l’équipe du RCL tandis qu’une frise reprend les noms des joueurs, réalisés en DAO lettre à lettre, habille un mur entier. Enfin, le salon international magnifie les noms des villes importantes dans l’histoire du Club : écrits sur toute la hauteur des murs avec une typographie étroitisée, ils semblent s’envoler vers le plafond pour aller rayonner hors du stade. Tout en discrétion et élégance, ces interventions valorisent la culture et l’histoire de la région.
Des ambiances différentes pour chaque salon, entre estaminet local et vestiaire sportif avec les noms des joueurs du RC Lens.
Pour ce stade mythique, où la chanson « Les Corons » résonne à chaque début de match, la signalétique, justement dosée entre couleurs identitaires et graphismes discrets, remplit sa mission : être un élément moteur, à l’image des supporters « Sang & Or ». V.O.
PRÊT POUR L’EURO 2016 ! Désigné par le conseil fédéral de la Fédération Française de Football comme l’un des dix stades de l’Euro 2016, le stade Bollaert-Delelis du Racing Club de Lens vient d’être rénové. Le projet, conçu par les architectes Cardete & Huet en association avec Atelier Ferret Architectures, visait à couvrir entièrement le stade lensois, pour mettre toutes les places du stade à l’abri des intempéries, et à doubler la capacité d’accueil du public familial et de réception des VIP. L’idée : en faire un lieu de vie à part entière, avant et après un match. L’ancienne toiture a ainsi été remplacée par une structure translucide en polycarbonate débordant jusqu’à la ligne de touche. Des espaces de restauration et de distraction pour les familles ont été créés. Enfin, les grilles et les barrières extérieures ont été supprimées, afin d’inscrire le stade au cœur de la métropole, en adéquation avec la politique impulsée par l’arrivée du Louvre, voisin du stade.
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Plan du Stade Bollaert-Delelis
1 Passage donnant accès aux gradins. 2 Cabre (62) et son sous-traitant Impact. 3 Adhésif ultra conformable qui épouse les anfractuosités des supports muraux
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LA POSTE RÉVEILLE SA FORCE AVEC
STAR WARS
À l’occasion de la sortie en salles en décembre dernier du nouvel opus de la saga Star Wars, « Le réveil de la force », La Poste s’est imposé comme l’unique partenaire national de Disney France. Rencontre terrienne avec Céline Baumann, Directrice de la Communication et des Relations institutionnelles de la Branche Services-Courrier-Colis du Groupe La Poste, et Agnès Presberg, Responsable communication, qui nous dévoilent les coulisses de la mise sur orbite de cette opération d’image intergalactique.
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Visible : Pourquoi avoir choisi Star Wars ? Céline Baumann : Trente ans après la première trilogie, la plus célèbre saga de l’histoire du cinéma annonçait la sortie de « Star Wars : le Réveil de la Force ». La Poste, qui avait déjà noué des partenariats avec le cinéma (« Avatar », « Paddington »), a immédiatement perçu l’intérêt d’unir sa force à celle de Star Wars, fabuleuse licence. Par sa puissance : 95 % des hommes européens de 35 à 54 ans ont déjà vu au moins une fois les 6 épisodes et les produits dérivés représentent 25 milliards de recettes1. Par sa dimension intergénérationnelle durable et qui porte des valeurs de transmission, de courage, d’apprentissage, de dépassement, que nous partageons. Enfin, et ce n’est pas le moindre, par son pouvoir de rajeunissement et de « glamourisation » de l’image de La Poste. Comment ce partenariat a-t-il réveillé la présence visuelle de La Poste ? C. B. : Il s’agit pour nous d’une opération à 360°. En termes marketing (création d’une gamme inédite de produits), commercial (vente multicanal par les bureaux de Poste, les facteurs et La Poste en ligne), et image. La Poste a sorti un film digital d’1’47’’, « Un colis pour M.Vador», réalisé par l’Agence Movie, visible sur Youtube et sur le site La Poste.fr/starwars. Avec 2 millions de vues dès les deux premières semaines, il témoigne d’un vrai engouement du jeune public « qui ne voyait pas La Poste comme cela ». En interne aussi, cette opération est un succès : l’ensemble des postiers et 1 500 bureaux de Poste se sont mobilisés 6 jours 7, partout sur le territoire, autour d’un dispositif de communication inédit (cf. p.64). Après une semaine de vente, nous avons déjà écoulé 35 % des timbres collector, 16 % des Origamix et de Mon timbre raconte, 12 % des cartes de vœux. Ce partenariat nous permet à la fois de cibler les jeunes, de booster des lancements de produits, nouveaux et anciens, et de donner une nouvelle idée de La Poste.
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COMMUNICATION VISUELLE
PRODUITS
Une gamme de produits inédits en série limitée, dont un Colissimo R2-D2, pour les envois jusqu’à 3 kg (23 x 13 x 10 cm, taille moyenne).
Ce timbre interactif, à flasher avec l’appli gratuite Le Timbre Raconte permet de (re)découvrir l’histoire de la saga. Proposé intégré dans un leaflet détaillant la marche à suivre, il renouvelle l'intérêt en devenant support de contenu additionnel et de communication.
Des cartes postales personnalisées aux couleurs de Star Wars TM à partir de l’application gratuite à télécharger. Un moyen pour La Poste de relancer ce produit sorti en 2010, en renouvelant les masques.
Des timbres collector Star Wars TM à personnaliser et imprimer depuis son ordinateur, avec 15 visuels Star Wars.
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COMMUNICATION VISUELLE
LA POSTE RÉVEILLE SA FORCE AVEC STAR WARS
HABILLAGE ÉVÉNEMENTIEL
Quels sont les termes de ce partenariat d’image ? Agnès Presberg : Via l’agence Mercredi, nous avons signé un contrat avec Disney France, détenteur des droits de Star Wars, rachetés à Lucas Films. La Poste est le seul partenaire français à avoir obtenu une licence pour créer des produits en série limitée ! Le cadre d’utilisation des images est très rigoureux, avec de fortes contraintes (telle que l’impossibilité d’utiliser les personnages dans l’univers réel) et un droit de regard de Lucas Films sur les créations. Quels produits galactiques avez-vous imaginés ? A. P. : Pour la première fois de son histoire, La Poste édite une gamme complète de produits à l’effigie des personnages d’un film, en série limitée, disponibles jusqu’à fin mars 2016 : des timbres personnalisables et interactifs, un Colissimo à l’image du robot R2-D2, des cartes de vœux, un prêt-à-poster à transformer en origami. Au global, nous avons lancé 320 000 produits aux couleurs de Star Wars. Tous imaginés par l’Agence Movie (92), ils ont été fabriqués par l’imprimerie de La Poste Philaposte (Boulazac (24)), à l’exception du Colissimo R2-D2, conçu par le cartonnier Smurfit Kappa Etampes (91). Comment La Poste a-t-elle œuvré pour garder « sa » force ? C. B. : Face à un mastodonte comme Star Wars, le risque était de perdre notre identité et d’être cannibalisés. Nous avons beaucoup travaillé pour conserver un juste équilibre entre nos deux univers. Et nous sommes très fiers du résultat. Les contraintes d’utilisation de la marque STAR WARSTM ont été au final un fabuleux levier de créativité pour les agences qui ont travaillé sur le dispositif. Propos recueillis par V. O. 1 Source Disney
La Poste,
support de communication
Idée ingénieuse, La Poste a utilisé ses propres supports médias pour sa campagne de communication événementielle conçue par l’Agence Havas Worldwide Paris : bâches publicitaires sur les façades des bureaux de poste, fabriquées en bâche pleine ou toile microperforée, selon la typologie des lieux, sous la houlette de l’ensemblier Athem (75) ; camionnettes « vaisseaux » et boîtes aux lettres « R2D2 » recouvertes de films adhésifs avec impression numérique, réalisées par Deco Ader (91).
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Des boîtes-aux-lettres et des véhicules de La Poste aux couleurs de Star Wars TM
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DU MICRO AU MACRO,
Pas d’échelle standard en communication visuelle ! Immersion dans l’infiniment grand ou plongée dans le microscopique, tout est possible. Illustrations…
À CHAQUE ÉCHELLE SA TECHNIQUE Expérience grand public à 360°
La rotonde a accueilli 80 000 visiteurs dans les 6 mois qui ont suivis son ouverture. 300m² de Suptac blanc Mat ainsi que du film Hexis imprimable V310WG1 ont permis d’habiller l’extérieur du bâtiment. Le cabinet rouennais Bureau 112 a été chargé de la construction de la rotonde dans l’esprit des anciens réservoirs de gaz.
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À Rouen, depuis bientôt un an, s’élève un spectaculaire lieu d’exposition pour panoramas. Mixant techniques picturales classiques et technologies numériques, l’artiste viennois Yadegar Asisi, architecte et peintre, revisite ce genre très en vogue au XIXème siècle. Après la Rome de l’an 312 d’abord présentée, depuis fin septembre l’attraction touristique vous transporte au beau milieu de la forêt amazonienne. Dominant les rives de la Seine, une rotonde métallique de 35 mètres de haut pour 34 mètres de diamètre, posée sur une dalle, sert de support au dispositif. Après un parcours dans l’obscurité afin de perdre tous repères visuels, un escalier et un ascenseur placés au centre de la tour conduisent les visiteurs au cœur de la création artistique. De là, ils peuvent admirer « le paysage » dans une ambiance sonore et lumineuse adaptée à chaque exposition. Pour la mise en œuvre, l’artiste et son équipe utilisent photos et croquis réalisés lors de voyages ou issus de recherches, d’archives, etc. Une fois le point de vue choisi, jusqu’à 50 000 photos numériques sont exploitées et retravaillées par Photoshop pour obtenir la perspective optimale. Les images sont ensuite imprimées par sublimation sur des lais de tissu en polyester de 3 mètres par 32 par l’entreprise allemande Marx und Moschner. Cousus ensemble, ils sont ajustés et fixés sur des rails en haut et en bas de la rotonde, formant une toile de 360°. Point d’orgue lors de chaque vernissage : l’artiste prend palettes et pinceaux pour apporter sa touche personnelle finale directement sur la toile. Le processus complet de création demande presque 5 ans de travail. Si le succès de ces voyages dans le temps et dans l’espace est au rendez-vous, le lieu Panorama XXL pourrait exposer à l’avenir les toiles de panoramas anciens conservés au Louvre et faire ainsi dialoguer réalisations anciennes et contemporaines. Plus qu’un clin d’œil au passé, cette attraction permet de vivre une expérience immersive dans l’image, démarche de plus en plus « tendance ».
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Vision à 360°. Les images sont imprimées par sublimation sur des lais de tissu de 3 mètres par 32.
COMMUNICATION VISUELLE
Exclusivité microscopique
En intégrant dans le remontoir d’un garde-temps1 une micro sculpture de l’artiste britannique Willard Wigan, la maison de haute horlogerie suisse Greubel Forsey a fait le choix paradoxal de communiquer autour d’un élément ultra confidentiel puisque… invisible à l’œil nu. Les deux créateurs, Stephen Forsey et Robert Greubel conçoivent leurs montres plus en artistes « sculpteurs de temps » qu’en designers industriels. Les mécanismes complexes et le design de leurs boîtiers exigent un savoirfaire de très haute précision et beaucoup d’audace technique. En cela, ils rejoignent la démarche du sculpteur Willard Wigan. Connu pour son langage miniaturiste à la précision microscopique, l’artiste repousse les limites de la miniaturisation en partant de l’idée que « rien n’existe pas, (…) et que ce n’est pas parce qu’on ne voit pas quelque chose à l’œil nu que ça n’existe pas ». Ses œuvres riches en détails humoristiques tiennent dans le chas d’une aiguille ou sur la tête d’une épingle. Grâce à l’habileté et à l’expertise de chacun, le trio a cocréé une pièce unique et exceptionnelle : Art Piece, Golden Sails. La sculpture de Willard Wigan représente une caravelle en or à trois mâts avec des cordages en fil de carbone de la taille d’un grain de sable ! Elle mesure 0.31 x 0.95 x 1.22 millimètres. Une fois insérée dans le remontoir sur le flanc du garde-temps, il a fallu inventer entièrement un système d’optique la grossissant 23 fois pour pouvoir l’admirer. En mariant précieux et précision à l’échelle du micron, la maison Greubel Forsey fait plus que donner l’heure, elle crée la plus petite galerie d’art qui soit : elle conjugue Temps et Art et propose à ses clients de l’exceptionnel et de l’exclusif. R. de D.
L’artiste travaille à l’aide de microscopes. Pour maitriser son geste et les battements de son cœur, Willard Wigan a appris à ralentir sa respiration et son système nerveux central.
Willard Wigan travaille souvent avec des outils qu’il crée sur mesure et utilisant des objets naturels tels que des poils de mouches en tant que pinceaux.
1 Horloge de très haute précision servant de référence pour la conservation de l'heure exacte à travers le monde.
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SIGNALéTIQUE
SAIT RIMER AVEC CHIC Avec un vrai sens du panache, de nouveaux lieux de prestige parisiens affichent des architectures audacieuses. Difficile d’intervenir après de grandes signatures telles que Jean Nouvel ou Frank Gehry… Pour autant, leurs bâtiments doivent, pour accueillir le public, respecter certaines règles : celles de la signalétique. Longtemps jugée mineure, cette discipline s’affirme en réussissant à se faire remarquer par sa discrète efficacité et par son extrême élégance.
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SIGNALÉTIQUE
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PHILARMONIE DE PARIS Le lieu Conçu par l’architecte Jean Nouvel à Paris XIXe, la Philarmonie de Paris est composée d'une salle de concert de 2 400 places, d'espaces d'exposition, d'espaces pédagogiques et de salles de répétitions. Le complexe musical a été inauguré le 14 janvier 2015, 30 ans après le lancement du projet.
Conception de la signalétique Dès 2007, l’Autobus Impérial, atelier spécialisé dans la conception et la mise en œuvre de programmes signalétiques, a travaillé en étroite collaboration avec les Ateliers Jean Nouvel. La fabrication a été assurée par Fil Rouge (34), sous-traitant de Lindner AG.
Enjeu : un bâtiment complexe « À l’extérieur, le bâtiment étant suffisamment signifiant pour un public averti et ne nécessitant pas d’information spécifique, nous avons mis en place une simple signalétique directionnelle, via un dispositif de petits totems (1,70 m) qui jalonnent le parcours », explique Stéphanie Brabant, chef de projet chez Autobus Impérial. « A l’intérieur, l’architecture de Jean Nouvel étant riche et complexe, il fallait des éléments qui s’intègrent en légèreté, tout en restant très visibles. »
Parti-pris signalétique : perspective et légèreté L’agence a exploité un élément qui figurait dans le projet initial du bâtiment, des boîtes noires destinées à l’acoustique de la salle de concert. Sur le même modèle, des boîtes lumineuses en verre, LED et cadre chromé à effet miroir ont été conçues pour accueillir les éléments d’information. Pour une parfaite lisibilité, les textes et les signes sont blancs lumineux sur fond noir. Suspendus aux plafonds, une centaine de dispositifs sont ainsi disséminés dans tout l’édifice, jouant avec les perspectives.
1 SUR-MESURE. Le cadre en laiton chromé a été fabriqué par un atelier de chrome en région parisienne. Adoptée pour sa simplicité et sa rondeur, la typographie LL Circular est géométrique, sans empattement. 2 CHALEUREUX. Les pictogrammes (une centaine), conçus spécifiquement pour le lieu, mettent en scène un petit personnage en action qui humanise les supports d'information.
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LA FONDATION LOUIS VUITTON Le lieu Situé à Paris XVIe, inauguré en octobre 2014, le projet architectural porté par Bernard Arnault et conçu par l’architecte américain Frank Gehry est destiné à promouvoir l’art et la culture et à accueillir des collections d’art contemporain.
Conception de la signalétique La signalétique résulte d’un travail à quatre mains signé par un duo d’agences : Zélé, dirigée par le designer Guillaume Parent, et Téra-Création, fondée par Florence Moulin et Valérie Ronteix.
Enjeu : émettre un signal discret Il fallait une signalétique simple, lisible et complète (d’accueil, directionnelle, de localisation, informative, dynamique), qui permette de recevoir un public varié dans un lieu privé, sans concurrencer les signes de l’architecte maestro et ceux de l’art contemporain. « Nous avons répondu à l’oxymore de la direction de Louis Vuitton (« un signal qui ne se voit pas »), décrypte Valérie Ronteix, par un autre oxymore : « une signalétique à l’autorité douce », qui guide sans déranger. Nous avons ainsi opté pour du noir et blanc, des dimensions inférieures aux normes ergonomiques habituelles de la signalétique et, surtout, un très petit nombre de supports. »
Parti-pris signalétique : un langage pictographique Les deux agences ont choisi de communiquer uniquement en français, à partir d’un lexique extrêmement simple travaillé avec la Fondation Louis Vuitton (« galerie » se dit « gallery » en anglais), associé à des pictogrammes. Fonctionnant comme un rébus, il s’agit d’un langage graphique « émoticone », universel et ludique.
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1 REPRÉSENTATION SCHÉMATIQUE. Ce bâtiment aux multiples parcours, accès, escaliers, escalators, comprend deux parties qui, à certains niveaux, ne communiquent pas. Le duo a donc imaginé un répertoire d’étage, qui représente le bâtiment en coupe, comme dans un jeu vidéo de plateforme, avec une numérotation de toutes les galeries. 2 ÉPURE. En écho aux 25 000 plaques en béton blanc qui recouvrent le bâtiment à la façon d’une grande mosaïque, les plaques en Corian® deviennent des supports signalétiques : le texte est gravé en relief et sérigraphié tout au long du parcours du visiteur (Boscher Signalétique et Image, 44). 3 SOBRIÉTÉ. Pour intégrer l’enseigne réalisée avec des lettres en PMMA (Paraph (69) dans ce bâtiment courbe et galbe, il a fallu travailler en 3D. L’architecture sophistiquée appelait la simplicité : chaque lettre est fixée sur une potence, comme en lévitation.
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SIGNALÉTIQUE
THE PENINSULA PARIS Le lieu Ouvert à Paris XVIe en août 2014 sur une superficie de 30 000 m2 répartis sur 7 étages, l’hôtel de luxe Peninsula (200 chambres et suites) est le premier établissement de l'enseigne en Europe, après l'Asie et les Etats-Unis. Un édifice centenaire, qui a connu plusieurs « vies » (hôtel en 1908, siège de l'Unesco en 1946, centre international de conférences du ministère français des Affaires étrangères en 1958.)
Réalisation de la signalétique Créé en duo par l’agence d'architecture et d'architecture d'intérieur Affine Design2 (75), spécialisée dans la création, et la rénovation de palaces et d'hôtels de luxe. et l’agence de design Atelier 18 (75), le projet signalétique de l’hôtel Peninsula Paris a été réalisé par la société Expograph (92), pour le compte de CBC PETIT Groupe VINCI, maître d’ouvrage du chantier.
Enjeu : luxe et prestige « Véritable challenge pour notre équipe, explique René Jeandonnet, Directeur Général d'Expograph, le luxe de l'établissement a exigé un savoir-faire technique, qualitatif et d’excellence. Nous avons investi dans du matériel innovant et des machines nouvelle génération qui réalisent avec précision gravure et usinage en 3D. Un laser CO2 et un laser fibré pulsé nouvelle technologie ont été utilisés pour le marquage direct des métaux chromés. »
Parti-pris signalétique : un seul type de support Toutes signalétiques confondues, 6 000 plaques ont été disposées dans tout l’hôtel, conçues en laiton « vieux bronze médaille » gravé, en laiton chromé brillant gravé (dans les chambres), en PMMA gravé ou sérigraphié (dans les parties techniques). À l’image de l’établissement, la typographie (Mignon Régular italique) est à la fois classique et actuelle.
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À chacun son arbre
Symbole quasi universel de la Nature, l’arbre parle à tous. Il trouve naturellement sa place dans les scénographies d’espaces. Une présence qui se remarque d’autant plus sur fond de Conférence Climat. Un sujet, cinq créateurs, cinq matériaux et autant de façons de s’en emparer. Par R.de D
Pour la vitrine d’une Maison de couture en novembre 2014 ou pour fleurir le hall du Royal Monceau en mars 2015, les arbres étaient imaginaires. Dans ses prochaines créations, Charles Macaire souhaite s’inspirer encore davantage de la nature et y introduire plus de mouvement.
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PAPIER FROISSÉ
Créateur de luminaires et d’objets en papier plié et froissé, Charles Macaire est sollicité en 2011 par la fondation Anne Fontaine1 pour, à partir du logo existant, mettre en scène une vitrine de la marque. Il crée alors son premier arbre de papier en 3D au feuillage multicolore. Cette création signe un tournant dans son inspiration. Depuis, sa collection les Végétales s’est enrichie d’arbres modulaires imaginaires réalisés grâce aux techniques empruntées à l’origami et à celles du collectif CRIMP2. Sous ses doigts, la fragilité du papier laisse la place à la puissance des arbres. Sans aucune coupe, il utilise la longueur de feuilles de papier kraft, pour modeler par froissage, des racines au faîte, le tronc et les branches. « Enfoncer, tirer, serrer, ces techniques permettent de garder le contrôle et la maitrise directionnelle verticale », explique-t-il. « Le tronc prend forme en assemblant plusieurs éléments verticaux collés entre eux, puis, je tire des embranchements dans lesquels s’insèrent des fils métalliques qui supporteront les feuilles par aimantation ». Pour celles-ci, le créateur utilise du papier sulfurisé dont la résistance à l’eau et à la chaleur permet une coloration facile par bain de teintures textiles à la large palette de couleurs. Aucun vernis pour préserver le côté brut du papier et sa transparence. Modularité simple par aimantation des feuilles qui permet de changer les tonalités pour suivre les saisons ou s’adapter aux besoins. Détail important : les arbres sont conçus pour être suspendus par un fil de Nylon invisible, ainsi : « ils peuvent prendre toute leur dimension, de la cime jusqu’aux racines nues, dans une lévitation inhabituelle et décalée, très légèrement en mouvement qui contraste avec l’image habituelle de l’arbre enraciné dans le sol ».
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SCÉNOGRAPHIE
Fin, léger (28g/m2) et résistant, le papier kraft alimentaire est idéal pour être plié et froissé. Un arbre de 2 mètres de haut exige 80 m2 de papier kraft et 700 à 800 feuilles, les arbres blancs sont fabriqués à partir de kraft blanchi, les feuilles à partir de papier sulfurisé (41g/m2).
DENTELLES PLASTIQUES
Légèreté et immatérialité : les œuvres de Sandrine Pincemaille flottent dans l’espace, traversées par la lumière. Ses panneaux de la série « Grands Sous-Bois » s’inspirent de la nature sans la copier. Elle explique « n’avoir pas cherché à reproduire des arbres précis, mais avoir voulu avec ces œuvres transfigurer des souvenirs d’enfance. Il ne s’agit pas d’un lieu réel mais plutôt d’un ressenti, de l’évocation d’une sensation. C’est un peu comme de lever la tête dans un sous-bois pour apercevoir le ciel entre les arbres et se sentir entre ciel et terre ». Lissière formée aux Beaux-Arts, la créatrice travaille depuis toujours l’abstraction et les lignes graphiques à partir de trames et de tissus. S’intéressant aux différents rebuts plastiques qui jonchent les centres villes, elle met au point une technique pour les coller entre eux. Fascinée par les traits de colle et le tracé qu’elle obtient, elle épure ses sujets pour ne garder que les fils de colle, véritables dentelles de plastique. « Avec ce procédé, je dessine à partir d’une matière liquide, sans support. Le résultat matérialise mon geste comme une écriture. Dessin dans l’espace qui va à l’essentiel », résume-t-elle. À partir de bâtons de colle chauffés, elle obtient une matière souple et transparente qu’elle travaille au pistolet pour créer de grands panneaux abstraits. Une fois la matière solidifiée, ils sont fixés sur une plaque de plexiglas pour plus de rigidité et permettre leur exposition comme par exemple lors du dernier salon Maison & Objet. Pour le transport, ils se roulent à la manière des tapisseries. Vingt panneaux ont ainsi pris récemment le chemin du Japon pour la scénographie d’une boutique.
Panneau de 2 x 2,7 m, la simplicité et la blancheur des troncs pour un décor très poétique. À l’avenir, la créatrice souhaite insérer ses panneaux à des éléments d’architecture intérieure comme des portes coulissantes. L’enchevêtrement des fils de plastique forme une dentelle légère et transparente.
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74 À chacun son arbre
PORCELAINE TRANSPARENTE
© Nadja La Ganza
Depuis que la céramiste Barbara Billoud et le sculpteur végétal Geneviève Mathieu ont associé leur travail, une nouvelle essence d’arbre a vu le jour : l’Arbre féérique ou l’Arbre aux pétales de porcelaine. « Nous nous sommes retrouvés sur le thème très fort de l’arbre, symbole de vie dans toutes les cultures », commente la céramiste. « Un arbre ne laisse personne neutre mais les nôtres étonnent, déroutent. Les gens en voyant les feuilles pensent au papier, au tissu mais jamais à la porcelaine. Il faut qu’ils touchent pour y croire. C’est ce ressenti cette interpellation visuelle très forte qui nous intéresse. » Travail à quatre mains qui se complète et redonne vie à de véritables troncs d’exception sélectionnés à travers le monde. L’une crée un à un les pétales de porcelaine et les coupes en céramique Raku3 utilisées pour la présentation des bonsaïs. L’autre, spécialiste en décoration florale et végétale, retravaille les troncs, transcende les formes, ajoute éventuellement des branches et greffe les pétales. «Toutes les feuilles sont uniques : chaque mouvement, chaque pliure sont différents comme caressés par le vent ». Une cuisson à 1 260/1 300° rigidifie la porcelaine pour un résultat visuel surprenant : légèreté, finesse, translucidité des pétales traversés par la lumière donnent une porcelaine vibrante. Leurs créations s’adaptent aux commandes : du bonsaï de 50 cm à l’arbre monumental comme le théier ou le caféier de 3,5 m de haut, réalisé pour l’exposition « Art du Jardin » en 2013 au Grand Palais. Si la céramiste travaille essentiellement la porcelaine blanche, la déclinaison en couleurs est possible, elle a même réalisé un prototype en porcelaine noire pour un joaillier. Plus abstraites, les récentes créations, les Arbres silhouettes, exposés dans la vitrine de la Pinacothèque de Paris, combinent tronc en céramique Raku et pétales de porcelaine. Barbara Billoud réfléchit aussi à utiliser ses pétales, pourquoi pas en inclusion dans des matériaux comme le verre.
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Intégration spectaculaire du caféier géant aux 2 000 pétales parmi les végétaux vivants en 2013 au Grand Palais. Le scénariste Thierry Huau (Interscène) avait donné carte blanche aux créatrices.
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SCÉNOGRAPHIE
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© Jo Pesendorfer
SURPRENANTE BLANCHEUR DES FEUILLES DE VIGNE DONT LES BORDS OURLÉS INVITENT À EFFLEURER LA MATIÈRE.
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76 À chacun son arbre
BOIS PRECIEUX
Inspirée par la forêt Cévenole, Claire Mahey (Atelier Silène), sculpteur sur bois, avoue son admiration pour les arbres. « Êtres vivants à part entière, je m’applique à les regarder de manière scientifique, à respecter leur architecture, leur forme, le placement de leurs branches. Espèces, taille, feuilles, mouvement… permettent une infinité de créations » avoue-t-elle. Vidé d’une partie de sa substance, le bois laisse passer la lumière. Un éclairage étudié par jeu d’ombre portée met en scène les formes sculptées. Séduit, le joaillier Benoît de Gorski lui a donné carte blanche en 2015 pour réaliser douze pièces pour les vitrines d’une de ses boutiques genevoises. Autre lieu, autre commande : deux cèdres en noyer sombre de 80 cm ornent le comptoir d’accueil du restaurant doublement étoilé Les Deux Cèdres dans la Drôme. Avant tout il y a le dessin. La sculpture n’est qu’une technique pour la créatrice qui précise : « Tous les bois ne sont pas éligibles, sapin trop fibreux et trop tendre, fibres croisées du chêne qui éclatent. En revanche noyer, buis, poirier, érable sont à la fois durs et denses avec peu de fibres. La contrainte mécanique est grande pour trouver le bon fût qui donnera la planche dans la largeur adéquate. » Son dessin noir sur blanc est collé directement sur la planche puis découpé à la perceuse de bijoutier jusqu’à 300 ou 400 trous et chantourné à la scie. Les contours de l’arbre ne se font qu’en dernier. « Le public se retrouve dans ma démarche inspirée de la nature a contrario du monde artificiel qui nous entoure. »
Petit groupe d’arbres sculptés dans du houx.
DIGITAL, PARTICIPATIF… ET SPECTACULAIRE
Riche de son expérience vécue au milieu des indiens d’Amazonie, l’artiste Naziha Mestaoui cherche à travers ses œuvres à faire prendre conscience aux hommes de la nécessité de se reconnecter avec la Nature. Celle pour qui « les arbres sont des êtres vivants » a imaginé à l’occasion de la COP21 une œuvre numérique, citoyenne et participative. Entourée d’une équipe d’ingénieurs et de techniciens, elle a mis au point ses arbres de lumière qui ont habillé la Tour Eiffel le temps de quelques soirées. Son projet « one heart, one tree » a permis, grâce à une application téléchargeable (à partir de 10 euros) dotée d’un algorithme, de mesurer le flux sanguin du pouce en contact avec l’écran digital, d’enregistrer les battements du cœur et au final d’engendrer un arbre virtuel en 3D projeté sur la Tour Eiffel. L’arbre pouvait être associé à un nom, un prénom ou un message. Les participants recevaient un SMS indiquant le jour et l’heure de la projection de « leur arbre ». Ensuite, pour chaque arbre virtuel, un arbre sera planté dans le cadre de sept projets de reforestation partenaires sur l’un des cinq continents. Plus de 50 000 personnes ont répondu présent en choisissant leur écran pour se reconnecter virtuellement à la nature et associer de manière symbolique cœur et arbre. R. de D. Habillée de lumière, la Tour Eiffel s’est transformée en forêt virtuelle ; chaque graine numérique devenant par la suite un véritable plant.
1 Fondation œuvrant pour la reforestation des forêts brésiliennes. 2 Centre de recherche de modélisation par le pli. 3 Technique de cuisson ancestrale japonaise.
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LED & INNOVATIONS LUMINEUSES
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SCÉNOGRAPHIE
ÇA SENT BEAU !
Ne dit-on pas que la mémoire olfactive est la plus puissante ? Alors, quand des marques s’adjoignent les services de la communication visuelle pour magnifier l’histoire de leurs jus enivrants… Attention aux yeux ! Découverte de trois espaces au parfum d’antan, revisités avec les techniques d’aujourd’hui. Par R. de D
UNE HISTOIRE DU PARFUM Et de trois ! Après la rue Scribe et le théâtre des Capucines, la maison Fragonard fondée en 1926 ouvre, square Louis Jouvet, son troisième musée parisien. Plus de 2 500 m2 repensés de fond en comble par l’architecte François Murraciole et par le scénographe Jean Dominique Secondi de l’agence Arter. Y sont exposés des objets issus de l’univers du parfum appartenant à la collection de la famille Fragonard. Une vaste boutique jouxte le musée. Tout en respectant le patrimoine architectural du bâtiment, Eden-Théâtre devenu vélodrome en 1865, puis show-room des meubles anglais Maple and Co. jusqu’en 2014, chaque espace développe sa propre scénographie. Visite guidée ! Des pétales dorés projetés par une soufflerie dans un tube de verre servent d’axe à l’escalier pour descendre dans ce qui fut successivement parterre théâtral puis circuit d’entraînement pour apprentis cyclistes. Le nouvel espace muséal propose deux parcours, didactique et chronologique, autour d’un volume central où trône un énorme alambic de distillation en cuivre et autres instruments de fabrication du parfum. Le volume a été cloisonné par des panneaux de métal vieilli. Les éléments XIXème, poutrelles Eiffel et poteaux métalliques restaurés soutiennent le balcon circulaire sur lequel des alambics de toutes tailles remplacent les spectateurs. À ce niveau, absence de lumière du jour, éclairage indirect et du noir des murs pour plus d’intimité. Seuls points de lumière, dans l’allée qui court autour de l’espace central, une succession de vitrines déroule, par séquences, les 3000 ans de l’histoire du parfum. Des pièces exceptionnelles flacons, pots-pourris, brûle parfums… sont disposées à côté de tableaux ou reproductions numériques. Pour chaque vitrine, un vocabulaire scénographique identique invite le visiteur à s’approcher. « Nous avons cherché à hiérarchiser les modes de présentation : les œuvres dans les vitrines et les illustrations sur les parois », explique le scénographe Jean Dominique Secondi, « cela permet de créer différents plans de découverte. » Les images diffusées, extraits
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Savamment agencées, le long des murs, les collections de produits rythment l’espace, créent la décoration et dégagent l’espace pour la circulation des clients.
de film en rapport avec la période historique semblent flotter sur la vitre. Et de préciser : « Les images ne doivent pas dépasser 40 cm de large car le dispositif exige des mini projecteurs à Leds pour projeter au plus près de l’écran en évitant l’ombre du spectateur et le recours à une source de projection visible dans la vitrine. Mis en place avec CADMOS (75), ce procédé n’est utilisé que pour la seconde fois en France ». Dans l’allée, des écrans digitaux muraux plus grands reproduisent de manière dynamique des tableaux. À mi-étage, trois pièces complètent l’ensemble présentant : une collection d’étiquettes dans des encadrements moulurés en harmonie avec les plinthes des murs, des tableaux anciens enfin, les photos du chantier accrochées sur des murs de briques brutes. Au rez-de-chaussée, après l’obscurité secrète du musée, la boutique, ouverte sur la rue, tranche, à grands renforts de lu-
mière zénithale et de dispositifs lumineux justement dosés. Le contraste met en valeur les 380 références de la marque, classées par collection. Leur packaging coloré, créé en interne, anime les étagères derrière de longs comptoirs en noyer très sobres dessinés par François Muracciole. Ici, le merchandising participe totalement à la scénographie. Des filtres de parfumerie ont été détournés en abat-jours suspendus. Semblables à des corolles, ils descendent de la grande verrière aux stucs reblanchis, derrière laquelle défilent les nuages d’une animation digitale et répondent au motif floral des plafonds décaissés. Dessiné par l’architecte pour rappeler que la fleur est au cœur de la création des parfums, le motif est repris sur les parois verticales des étagères en métal noir plié. SUITE ➜
À côté de l’alambic, des panneaux interactifs détaillent le processus de fabrication, de la cueillette à l’enflaconnage.
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HISTOIRE D’UN UNIQUE PARFUM Un roman d’amour, un unique parfum aux senteurs de rose et une adresse : 70, faubourg St Honoré. Tels sont les ingrédients confiés par Patricia Meyer, héritière du parfum Rose Desgranges à l’agence centdegrés pour aménager une boutique-écrin. Après trente ans de silence, l’identité visuelle du lieu traduit la renaissance de ce parfum. Hommage filial. Souvenirs de l’ancien salon de coiffure, six vitrines sur la façade et sous la voûte cochère conduisent dans la cour en illustrant par scénettes l’histoire et la vie de Rose Desgranges.
Les illustrations faites à mains levées sont collées sur Dibond®, leur placement sur différents plans dans la vitrine donne de la profondeur aux dessins, éclairés en partie haute. Des agrandissements de photographies familiales, en noir et blanc, les complètent.
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Flash-back… Contrainte par la crise de 1929 à travailler, Rose débute dans le salon d’un grand coiffeur, Albert Desgranges, au premier étage de l’immeuble. Coup de foudre, mariage et création en 1958 par Albert d’un parfum aux notes de roses pour sa muse. Le parfum est commercialisé de 1961 à 1985. En 2013, leur fille décide de le faire renaître. Dans les 15 m2 de l’ancienne remise du salon de coiffure, centdegrés imagine un lieu intime et féminin dédié à cet unique produit. Grâce à la façade vitrée sur toute la longueur, la lumière pénètre largement dans la boutique. Associée aux tons clairs, aux briques fanées des murs et aux miroirs, elle agrandit l’espace. « Pour créer une ambiance raffinée style boudoir, nous avons choisi pour le mur central un papier peint floral
TENDANCE 81
SCÉNOGRAPHIE
(Nobilis) aux tons beige et doré, très grand siècle. Il évoque pour moi celui de notre salon familial », explique Patricia Meyer. Placés sur des chandeliers à un ou deux plateaux en marbre blanc et laiton conçus en exclusivité pour Rose Desgranges, les flacons au contenu rose pâle sont mis en valeur dans différents formats. Pour évoquer la création et l’assemblage du parfum : une composition de fleurs en tissu (Trousselier) sous un globe de verre et, en écho, dans une niche murale, les principales notes olfactives dans des flacons anciens. Sur les murs latéraux, l’histoire familiale se poursuit avec des croquis de coiffure réalisés par Albert, le « nez ». Ils côtoient, un portrait noir et blanc de Rose et une photo couleur de la nouvelle égérie de la marque… leur petite fille. La typographie dorée, classique et déliée de la façade a été conservée. On la retrouve sur le packaging dont le rose poudré plus contemporain a remplacé l’ancien saumoné.
DYPTIQUE SE REFAIT UNE BEAUTÉ Dyptique rénove sa boutique du Marais dans le respect des codes « maison » et de l’environnement architectural : façade d’origine conservée, spots extérieurs changés pour une version Leds et deux enseignes au nom de dyptique ajoutées. Clin d’œil aux enseignes des artisans, à partir d’un logo existant, la première est de forme triangulaire, en Plexiglas® blanc diffusant fixé entre deux plaques de tôle laquée noir. Rétroéclairée, dans le même métal, la seconde surmonte l’entrée de la boutique et reprend une typographie déjà utilisée par la marque. À l’intérieur : accumulation d’objets chinés ou prêtés par les fondateurs et réédition de papiers peints Cole and son ou dyptique (Malachite noir et blanc). Pour les 30 m2 de surface, un mobilier d’inspiration rétro 60’s, époque de fondation de la marque et un éclairage soigné qui permet de bien identifier les trois gammes de produits : parfums placés sur une console demi-lune supportant une pyramide de trois plateaux rétro-éclairés, soins sur les étagères d’un meuble intégrant une vasque de salle de bain et enfin, bougies sur des étagères intégrant rubans de Leds et lumières douche.
En chêne teinté vernis mat, métal laqué et laiton, tel un orgue de parfumeur, le meuble des parfums, identique à celui de la première boutique, a dû être fabriqué en demi sphère pour s’intégrer harmonieusement dans l’espace réduit de la boutique par CAA Agencement (49).
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Subligraphie, une techno qui plait aux pro de la photo
Photographe professionnelle depuis 30 ans, Nathalie ENO a travaillé pour les plus grandes agences et possède plusieurs cordes à son arc : reportages magazines, photos de plateau de cinéma, communication… Sa découverte de la Subligraphie®, l’an dernier lors d’un salon professionnel, tient du coup de foudre.
Visible : Pourquoi tant d’enthousiasme pour cette technique d’impression ? Nathalie Eno : J’ai vécu avec réticence le passage de l’argentique au numérique constatant un rendu visuel souvent plus froid et plus plat. La Subligraphie® redonne de la profondeur aux couleurs et permet des dégradés que les pixels avaient tendance à gommer. Avec cette solution, je retrouve le côté charnel, émotionnel du tirage argentique. À l’époque, l’image se révélait progressivement sur le papier via une réaction chimique. Aujourd’hui, c’est grâce à une imprimante qu’elle apparaît... sublimée. L’impression sur un support aluminium est-elle un plus ? Dans le cas d’un tirage traditionnel papier, il faut la protection d’une vitre. Sur un panneau composite, l’application d’un vernis - et la photo peut, malgré tout, se décoller avec le temps -. Quant au PMMA, son côté brillant prive aussi du contact direct avec l’image. Avec la Subligraphie®, nul besoin de « filtre ». Il n’y a aucune barrière entre l’observateur et l’image. Sa pérennité est pourtant assurée. Les couleurs ne virent pas et le support de craint ni l’humidité, ni la casse. Quel usage en avez-vous dans votre travail ? Je l’utilise pour des expositions en intérieur comme en extérieur avec, en prime, une grande souplesse de transport et de stockage. Ce type d’impression répond à une charte de qualité très précise1 qui s’apparente à ce que l’on attend d’un travail artisanal. Imprimées une par une, les photos acquièrent le côté rare du « fait main », avec, en plus, la possibilité de graver dans l’aluminium le numéro du tirage ou encore une signature, ce qui en fait un objet unique. C’est un moyen de redonner une matérialité à la photo. Désormais mon book est imprimé en Subligraphie® et prend la forme d’un coffret qui contient des plaques de 24 x 36 cm aux finitions variées : alu brillant, brossé ou mat. La légèreté et la résistance du support combinées à la qualité des contrastes et à la luminosité des couleurs m’ouvrent d’autres perspectives. J’envisage par exemple de décliner mes photos pour la décoration d’intérieur (habillage des murs d’un cinéma ou de tout autre lieu très passant), la réalisation de Propos recueillis par L. BdC. PLV ou de supports pour l’événementiel.
1 La Subligraphie® bénéficie d’un label encadré par des directives techniques et éthiques très strictes qui lui ouvre les portes de la photo d’art (réalisation d’œuvres uniques ou en série très limitée).
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PRATIQUE 83
SOLUTION TECHNOLOGIQUE
Une technologie Technique de reproduction d'images de très haute qualité sur des matériaux durs apprêtés d’un vernis polyester, la Subligraphie® offre des images comparables à la qualité d'une photo argentique, la résistance en plus. Cette technique nécessite l’utilisation de supports spécifiques : plaques d’aluminium ou de MDF recouvertes d'une première couche de substrat blanc pur, puis de six couches de vernis polyester parfaitement transparent (pour les plaques de finition brillante). L'adhérence de ces couches au support est totale. L’inscription de l’image se fait par contact et pressage à chaud d’un transfert réalisé sur un papier spécial, avec des encres à sublimation, des imprimantes et un RIP calibrés précisément pour cet usage. Qualité d’impression et uniformité du pressage à chaud doivent être parfaits. Lors du passage à haute température, les encres déposées sur le papier passent directement de l’état solide (poudre) à l’état gazeux : c’est la sublimation. Les minuscules bulles de couleur ainsi générées sont alors emprisonnées dans les molécules de polyester, qui se sont ouvertes sous l’effet de la chaleur et se referment progressivement en polymérisant lors du retour à la température ambiante. Au final, les pigments colorés sont encapsulés de manière totalement étanche dans des perles de vernis transparent extrêmement résistantes.
Ici au Clos des Roses (83), une série de photos d’ambiance de cinéma réalisée par Nathalie Eno et imprimée par Subligraphie® côtoyaient les sculptures de David Cesano, artiste contemporain.
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84 PRATIQUE
SOLUTION TECHNOLOGIQUE Subligraphie, une techno qui plait aux pro de la photo
Un réseau
Une kyrielle d’applications
© Laboratoire 1331
Ce sont les ingénieurs de Graphic Réseau Alternativ qui ont développé la sublimation (présente depuis des décennies dans l’industrie textile) dans le domaine de la photo et créé le label Subligraphie®. Le groupe Graphic-Réseau Alternativ monte actuellement un réseau de subligraphes (une dizaine de membres à terme) en veillant à n’attribuer leur label qu’à des laboratoires photo ou imprimeurs spécialisés répondant à leur chartre de qualité basée sur des critères techniques et éthiques (respect du travail du photographe et amélioration permanente de la qualité). Le logo Subligraphie® doit être sublimé au dos du support afin de garantir l’authenticité du procédé d’impression. Pionnier parmi les subligraphes, le laboratoire 1331 a mis au point un algorithme, baptisé ligne split, qui permet de faire d’une photo une mosaïque s’adaptant aux configurations spécifiques de chaque espace.
Philippe Richard, a présenté son exposition « Entre terre et mer » à l’Aquarium de Paris au printemps dernier. Afin de démontrer leur exceptionnelle résistance, des tirages en Subligraphie®, ont été immergés un moment dans un bassin…
© Laboratoire 1331
Le laboratoire 1331 réalise ces coffrets, en petit ou grand format pour des cérémonies de remise de prix ou en éditions limitées. Des marques de luxe, notamment la haute-couture, commandent également de type de coffrets dotés de certificats d’authenticité sur plaques subligraphiées.
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86 PRATIQUE
UNE ÉCOLE, UN PROJET
UNE PRÉPA A FAIT PLANCHER SES ÉTUDIANTS
Avant de commencer leurs cours, les étudiants des deux classes préparatoires de l’Ecole Professionnelle Supérieure d’Arts Graphiques de la Ville de Paris (EPSAA) ont plongé dans le bain de la création. Anticipant la tenue de la COP21, ils ont conçu et réalisé une forêt imaginaire à partir de cagettes de récupération : une démarche pédagogique pour cette école qui forme des designers éco-responsables. Explications du directeur de l’école Jérôme Pernoud : « Depuis une dizaine d’années, nous sensibilisons nos élèves aux enjeux environnementaux, c’est pourquoi, nous avons mis en place avec deux professeurs, Eric Drichemont et Paul-Louis Dubost, cet atelier pédagogique de rentrée. Il a une double portée : réaliser une œuvre dans un délai très court, sans aucune formation préalable et utiliser cette dynamique pour souder la nouvelle promotion. Après le bestiaire imaginaire de 2014, il s’agissait cette fois de créer une forêt imaginaire. En effet, l’arbre est porteur de sens : les premiers hommes l’ont utilisé pour se chauffer et fabriquer des outils. Aujourd’hui encore, c’est une matière première dont nous devons prendre soin, surtout dans nos métiers gros consommateurs de papier ». Le Bac en poche, les étudiants ont donc été convoqués le vendredi 4 septembre 2015 pour ramasser des cagettes sur les marchés parisiens, puis du lundi au jeudi de la semaine suivante, ils se sont attelés par équipe de deux ou trois, à créer des arbres avec pour seule consigne l’utilisation des lattes de bois récupérées et de pistolets à colle : économie circulaire, économie de moyens, mais richesse de résultats. Les 24 arbres nés de leur collaboration étonnent par leur diversité. « J’ai été surpris par la qualité créative de leurs réalisations, par leur engouement et par leur mobilisation sur ce thème porteur », commente le directeur. Véritable défi pour ces jeunes qui pour la plupart n’avaient jamais travaillé les volumes et enjeu pour l’école puisque leurs réalisations devaient prendre place dans les salons de l’Hôtel de Ville de Paris dès le 11 septembre, à l’occasion des Etats généraux de l’économie circulaire. R. de D.
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VUS ET À VOIR
Après s’être montrés à l’intérieur et à l’extérieur des locaux de l’EPSAA, puis dans la galerie des Ateliers de Paris (Paris 12e) fin novembre 2015, les arbres seront à nouveau exposés lors de l’opération Portes Ouvertes de l’école les 11 et 12 mars 2016.
L’Ecole Professionnelle Supérieure d’Arts Graphiques de la Ville de Paris forme de futurs responsables
de création dans les domaines de la communication visuelle : design graphique, publicité, packaging, photo... Elle comprend aussi deux classes préparatoires aux concours des grandes écoles d’art nationales et régionales de France et d’Europe (écoles des beaux-arts, écoles d’arts appliqués…). Avec chacune une trentaine d’élèves choisis sur concours au niveau bac. Elles ont la particularité d’être généralistes et publiques. Matières : croquis, modèle vivant, perspective, construction, composition, volume, histoire de l’art, photo, etc.
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NOUVEAUTÉS
L’EXTENSION DU SALON C!PRINT SUR LE WEB PASSE UN NOUVEAU CAP Information, accompagnement, expertise marché : C!Print Sourcing ouvre de nouvelles fonctionnalités dédiées au print et devient la plateforme de toute une communauté. Désormais en vitesse de croisière, le site référence 9 000 produits et solutions pour l’impression : des équipements, des supports, des consommables. Et, autour de ce catalogue, C!Print Sourcing développe de nouveaux services à même d’accompagner les visiteurs. Dès son entrée sur le site, l’internaute est informé par le fil d’actualité présentant les nouveautés du secteur. Véritable place de marché, C!Print Sourcing propose désormais un espace de promotion et fait la place aux machines d’occasion dans ses colonnes. Au-delà de la mise en contact d’une demande avec une offre, le site accompagne visiteurs et exposants. Un nouveau menu formation vient compléter l’offre de services : utilisation de logiciels, fonctionnement des machines et pose de supports, cette rubrique ouvre une ressource supplémentaire aux visiteurs qui souhaitent intégrer une nouvelle technique. Une fois enregistré, l’internaute entre pleinement dans la plateforme et peut interagir avec la communauté des revendeurs. Il peut poster des demandes d’information auprès des distributeurs et demander un devis en ligne. Il accède également au cœur des solutions du catalogue avec les fiches techniques et les vidéos tutoriels. Les nouvelles fonctionnalités du site (information, formation, mise en contact, expertise) animent la communauté et ce n’est pas un vain mot pour Iman Benyahia, chargée de projet C!Print Sourcing : « Avec l’avènement des technologies numériques, de nouvelles opportunités s’ouvrent pour les prestataires comme les créatifs. Ultra-personnalisation, supports interactifs, petites-séries, multi-techniques, cross-media, web-to-print, les acteurs du marché intègrent de nouvelles techniques et les concepteurs ont besoin d’être guidés pour profiter au mieux des dernières innovations et développer de nouvelles offres de personnalisation adaptées à leurs projets ». L’équipe de C!Print Sourcing sera présente les 26, 27, 28 janvier 2016 à C!Print Lyon et organisera un jeu concours sur son stand. www.cprint-sourcing.fr
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PRISMAFLEX INTERNATIONAL ÉTOFFE SA GAMME DE PANNEAUX LED INDOOR
Le groupe Primaflex a dévoilé lors du salon Viscom Paris en septembre dernier de nouveaux modules LED pour ses panneaux Prismatronic. Ces panneaux sont spécialement conçus pour des applications intérieures en points de ventes, vitrines, etc., avec des écrans haute résolution allant du pitch de 1,9 à 5,6 mm. La nouvelle structure de ces modules permet notamment : une taille modulable de l’écran : les modules s’assemblent entre eux, la possibilité d’accrocher et de suspendre le panneau n’ importe où, une maintenance facilitée grâce à un accès par l’avant. Au-delà de ces avantages, les panneaux Prismatronic de Prismaflex respectent les normes et codes de bonne conduite dans la gestion de l’environnement : ISO 14001, CEM, RoHS. Enfin, l’expertise Prismaflex accompagne les clients tout au long du processus : de l’étude du besoin, au choix de la technologie la plus adaptée, jusqu’à la pose et le SAV, en passant par la formation aux logiciels de gestion de contenus et de monitoring. www.prismaflex.com
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PROCÉDÉS CHENEL LANCE LA PAPER BOX La PaperBox est un système d'exposition modulaire en carton conjointement réalisé par Procédés Chenel et Speck Design. Il permet de fabriquer des cloisons, du mobilier de toute sorte, des assises, des stands. Disponible en boîtes pleines (full box) ou de type fenêtres (window box), la Paper Box met à disposition une infinité de combinaisons possibles pour concevoir des espaces d’exposition sur-mesure. Ce concept durable s’avère idéal aussi bien pour l’élaboration de Pop-Up Stores que pour l’aménagement intérieur. Ces boîtes réutilisables, recyclables et légères peuvent être équipées de différents accessoires : porte-magazine, intégration de lumière, renforcements pour transformer les boites pleines en assises, etc. Traité non feu M1, le carton 100 % recyclable a déjà reçu deux prix du design environnemental au Green Product Award 2015. www.chenel.com
DUO DISPLAY ENRICHIT PANORAMIC H-LINE AVEC LES MODULES CAISSON LUMINEUX
Panoramic h-line est une solution de stand d’exposition modulaire permettant de créer facilement un stand sur-mesure à partir de modules pré-assemblés. Elle crée un impact visuel inégalé grâce à son espace entièrement dédié à l’image et une finition haut de gamme avec des visuels en textile imprimés par sublimation. Chaque module est pensé pour répondre à une fonctionnalité (communiquer, présenter, accueillir, ranger...). Innovation majeure lancée en octobre 2015, le module lumineux bénéficie de tous les avantages h-line : modularité, montage rapide grâce aux visuels qui restent assemblés à la structure même pendant le transport. Les stands Panoramic h-line se conçoivent en 4 étapes et 30 minutes grâce au configurateur Panoramic Studio 3D. www.duodisplay.com
ULTIMA DISPLAYS ÉTOFFE SA GAMME FORMULATE Ultima Displays commercialise, exclusivement auprès de revendeurs, une gamme complète de solutions portables et pliables, destinées à l’exposition, aux salons et points de vente. Parmi les nouveautés 2016, la gamme Formulate (un système de manchons tubulaires en aluminium qui s’emboîtent et s’habillent d’une housse textile personnalisable) se décline désormais en trois gammes : Essentielle, Master et Designer. Des formes traditionnelles aux plus originales, disponibles en très grand format (jusqu’à 10 m de large), ce concept permet de réaliser des supports variés à l’image des Formulate Snake (autoportant), des murs d’images, des tables avec jupe textile ajustée, des enseignes suspendues.... Ultima Displays propose aussi un service de fabrication sur-mesure grâce à un nouveau bâtiment de 600 m2 dédié à la production de cette gamme. www.ultimadisplays.fr
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NOUVEAUTÉS
UVPRINT WINDOWGRIP ULTRA CLEAR : RECYCLABLE ET REPOSITIONNABLE
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AVEC ROLL’UP ONLINE, LE KAKÉMONO SUR MESURE S’ACHÈTE EN LIGNE Le groupe Onlyouprinter devient, avec sa nouvelle marque Roll’Up-Online, le 1er imprimeur en ligne à proposer à ses clients la fabrication de tout type de kakémonos suspendus sur-mesure, avec une livraison sous 24h. Grâce au moteur de calcul disponible sur le site et à un atelier de fabrication optimisé pour la confection de supports d’exposition transportables, les clients n’ont plus qu’à configurer en ligne leurs kakémonos aux dimensions voulues pour une livraison sous 24 heures. www.rollup-online.com
Dans la lignée des nouveautés 2016 issues de sa gamme de supports imprimables éco-solvants, Filmolux dévoile l'UVprint window-grip ultra clear. Composé d’une matière ultra transparente, ce support imprimable est équipé d'un adhésif repositionnable. Conçue pour des surfaces lisses, cette innovation conviendra parfaitement aux vitres, miroirs, équipements électroniques, etc. Son principal avantage tient à son excellente qualité d'impression photoréaliste et à sa dépose facile permettant ainsi de le réutiliser plusieurs fois. Il est par ailleurs 100 % recyclable, exempt de PVC et Filmolux promet une absence totale de résidu sur la surface d’application même après 2 ou 3 ans. www.filmolux.com.fr
DOUBLE CERTIFICATION POUR LES TOILES EVERGREEN DE DICKSON COATINGS
Tous les articles EverGreen de la gamme Dickson Coatings viennent de recevoir la double certification « Greenguard standard » et « Greenguard Gold ». Cette labélisation reconnait la très faible émission de substances volatiles dans l’air, et ainsi l’absence de pollution de l’air intérieur lors de leurs utilisation. Le niveau de certification « Greenguard Gold » permet l’utilisation des toiles EverGreen dans des environnements sensibles tels que les écoles et les établissements de santé. Les articles concernés par cette certification sont : Jet Tex, Jet Tex Deco, Jet Tex Design, Jet Up, Jet Up BC, Jet 250 et Jet Scroll. www.dickson-coatings.com
LA FINITION METAL-IT S’IMPOSE POUR LES DORURES GRAND FORMAT Au service de la créativité, le Metal-it, proposé par la société Mignotgraphie, se positionne comme un procédé de finition hautetechnologie. Idéal pour les dorures grand format, il est disponible en rendu or, argent et cuivre, couleurs métallisées et holographiques. Les avantages du Metal-it : réduction du temps de mise sur le marché, emballages à tirages rapides et de haute qualité, personnalisation de séries, approvisionnements rapides, impression simplifiée. www.mignotgraphie.fr
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ANTALIS ENRICHIT SA GAMME DE PAPIERS PEINTS IMPRIMABLES JET D’ENCRE Avec sa nouvelle gamme Coala Wall Design, Antalis, spécialiste européen de la distribution de papiers, de solutions d'emballage et de produits de communication visuelle pour les professionnels, réinvente le papier peint traditionnel en donnant des effets de profondeur et de textures. Ce produit permet de personnaliser des murs en créant de véritables illusions d’optique par effet de matière. Facile à poser et déposer, résistante aux salissures, la gamme propose des possibilités d’applications illimitées, parfaitement adaptées aux hôtels, bars et restaurants, magasins, bureaux et salles d’attente. www.antalis.fr
TOUJOURS PLUS DE COULEURS DANS LES FILMS HEXIS En 2016, le fabricant français Hexis complète sa gamme de films dédiés au total covering avec une série HX30000 Super Chrome composée de 7 couleurs (argent, titanium, rouge, bleu, vert, violet et or). Ces films conformables haute performance de 90 microns présentent une surface ultra brillante avec effet miroir. Quatre autres nouvelles couleurs viendront compléter cette gamme dans le courant du premier trimestre 2016. De plus, Hexis crée des couleurs en éditions limitées. Après un bois doré mat, la société lancera en exclusivité sur le salon C!Print, fin janvier à Lyon, le Rouge Marsala Nacré Irisé Mat, la couleur Pantone de l’année. www.hexis-graphics.com
PLEIN FEUX SUR LES FILMS SUPREME WRAPPING D’AVERY DENNISON ! Pour sa nouvelle ligne de films Diamond Supreme Wrapping, Avery Dennison Solutions a intégré l’éclat et la lumière dans 5 nouvelles couleurs d’habillages de voiture ultra métalliques : Diamond Blue, Diamond Red, Diamond Amber, Diamond White et une édition limitée de Diamond Purple. Dans une gamme de riches couleurs, les films Diamond offrent donc désormais des effets scintillants aux applications qui nécessitent une attention particulière comme les habillages de voiture . www.graphics.averydennison.eu
GUYENNE S’EST LANCÉ DANS LE PAPIER SUBLIMATION Le lancement de la nouvelle gamme SuniSub en 2015 est le résultat d’un constat simple : l’impression numérique textile est en pleine explosion, particulièrement dans le prêt-à-porter. Céline Procop, PDG de Guyenne, a mis l’accent sur l’innovation en créant SuniSub en collaboration avec Floriane Freyermouth, diplômée de l’INSA à Lyon. Cette gamme propose un papier 63 g, très efficace et économique. Il a été spécialement conçu pour une productivité très élevée, des machines à haute vitesse et un séchage rapide. L’autre produit phare est un papier haut
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de gamme 93 g qui s’adapte à tous types d’applications textiles. Il offre une bonne stabilité dimensionnelle ainsi qu’un rendement et un transfert des couleurs supérieur. Les deux papiers SuniSub DSB 63g et 93g sont disponibles en rouleaux jumbo ainsi qu’en rouleaux pour traceur. Ils sont compatibles avec toutes les grandes machines d’impression sublimation comme Epson, Ricoh, Kyocera et avec toutes les encres sublimation à base d’eau. www.guyennepapier.fr
NOUVEAUTÉS
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TIDER LANCE LE WALL TEXTILE Depuis 2013, la société Tider, spécialisée dans les produits d’affichage et de display, s’est implantée sur le marché français. En 2016, elle lance un nouveau produit, le Wall Textile (TX-320FR). Il s'agit d'un support en textile enduit (acrylique) exempt de PVC et conforme à la norme ignifuge B1, destiné à la décoration murale ou à la publicité. Une fois imprimé, le Wall Textile peut être appliqué aisément sur un mur à l'aide de colles traditionnelles et la pigmentation est durable. Ce produit textile présente une jolie texture. Il convient aux encres solvants, écosolvants, UV, latex, et la largeur des rouleaux peut atteindre 5 mètres. Tider annonce par ailleurs l'introduction d'une gamme complète de banderoles en PVC : Frontlit, Blockout, Mesh, Backlit, etc. www.tidersign.com
EUROMEDIA : NOUVEAUTÉS MEDIAS POUR L’IMPRESSION GRAND FORMAT À découvrir fin janvier sur C!Print Lyon, le nouveau film imprimable Aslan Print’nGo est conçu pour la personnalisation événementielle des sols sans lamination. Classé R13, il est parfaitement anti-dérapant et permet de faire de la signalétique ou de la communication au sol. Autres nouveautés à retrouver sur le stand d’Euromedia : la lamination Aslan CR63 qui transforme toute surface lisse en surface pour écriture à la craie (utilisable avec film de découpe ou imprimable, voire directement sur un meuble), sans oublier les produits plus traditionnels comme le Aslan DFP09, film polymère haute qualité, et le Aslan DFP07, film polymère colle renforcée pour les surfaces difficiles. www.euromedia-sp.fr
MUST À LA POINTE DE L’IMPRESSION NUMÉRIQUE TEXTILE « DISCRÉTION » GARANTIE AVEC LES FILMS POUR VITRAGE 3M FASARA… Les films pour vitrage 3M Fasara, disponibles notamment auprès de Poitoo Adhésifs, sont une option souple, design et élégante pour assurer la privatisation des espaces vitrés. Ces solutions en polyester haute qualité avec adhésif absorbant les UV fournissent l’aspect et la translucidité du verre sablé ou sérigraphié à moindre coût. La famille « glacé mat » contient différents niveaux de densité de mat ou de glacé. Ces motifs permettent aussi une certaine opacité, pour une confidentialité complète. L’application, à l’eau, est rapide, pour un résultat esthétique et durable www.solutions.3mfrance.fr
Distributeur français proposant une très large gamme de machines numériques textiles, Must Technologie revient comme exposant à C!Print Lyon 2016 pour présenter ses machines adaptées à tous types de production. En démonstration cette année, la TexjetPlus de Polyprint pour les petites séries et la gamme Kornit, leader mondial de l'impression DTG (Direct to garment), pour des productions allant jusqu'à 200 pièces par heure. La société présentera également la machine UV d'Azon dédiée aux petites et moyennes séries. Must Technologie répond à l'ensemble des besoins du secteur de l'impression textile en proposant par ailleurs machines et consommables de sérigraphie. www.must-tech.com
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SMARTLIGHT AMÉLIORE SES GAMMES AU SERVICE DE LA MISE EN LUMIÈRE Spécialisée dans l’éclairage LED, SMARTlight s’adresse aux professionnels de l’enseigne. Fort d’une veille technologique permanente, SMARTlight crée de nouveaux produits, tout en apportant à ses gammes existantes des améliorations majeures. Ceci, afin de sublimer la mise en lumière des bâtiments publics, commerciaux et privés, dans le respect de l’environnement et l’optimisation du rapport coût/performance. Parmi les nouveautés 2016 de la société, les modules COB-LUX (1 à 4 leds par module) sont désormais dotés d’une nouvelle lentille. Ils offrent un éclairage sans impact à moins de 30 mm de la face : un atout majeur pour les caissons, enseignes et boîtiers lumineux. Par ailleurs, la gamme POWER-SMART est désormais dotée d’un nouveau module de 2,7 W pour un angle de diffusion de 12 x 47° qui apporte une puissance d’éclairage optimale pour les caissons en toile rétro-éclairés, quelles que soient leurs dimensions. www.smartlight-eu.com
SAI MET À JOUR SON APPLICATION MOBILE SA International (SAi), expert des solutions logicielles pour les secteurs de la signalétique professionnelle, de l’impression numérique grand format et du CAO/FAO pour machines-outils à commande numérique, a mis à jour son application mobile SAi Cloud, qui offre aux d’entreprises de signalétique et d’impression des capacités accrues de suivi de la production et de gestion de la productivité. La mise à jour va leur faire bénéficier de nouvelles fonctions, parmi lesquelles un support smartwatch innovant et un tableau de bord des tendances de production très utile, premier du genre pour le logiciel RIP grand format. L’application SAi Cloud gratuite est désormais disponible dans les boutiques Apple App Store et Android Google Play. Elle fonctionne uniquement avec la version 12 de Flexi, le logiciel de référence pour l’impression et la découpe grand format. www.thinksai.com
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UN NOUVEAU TEXTILE DOS NOIR POUR LA SUBLIMATION CHEZ TECTEX Spécialiste des supports textiles destinés à l’impression numérique, TecTex présentera au salon C!Print sa dernière innovation : BlackTex 230 M1. Cette nouvelle maille polyester enduite dos noir de 230 g/m2 disponible jusqu’en 310 cm de laize et classée M1 est spécialement conçue pour l’impression par sublimation. Elle permettra de réaliser des cadres textiles, des fonds de stands ou des structures suspendues sans transparence, ni ombres parasites. Autre avantage majeur pour l’imprimeur : l’absence de risques lors du passage en machine à haute température et aucune dégradation possible lors de la manipulation, la livraison ou l’installation. www.tectex.fr
PRINT&CUT : LA COMBINAISON GAGNANTE DE GRAVOGRAPH Déployée depuis 1 an sur toute la gamme LS de Gravograph, la fonction Print&Cut (qui s’applique également à la gamme UJF de Mimaki) est le trait d’union entre l’impression et la découpe : elle permet de passer rapidement de l’une à l’autre en important automatiquement le job souhaité d’un logiciel à l’autre. En 2016, deux machines de la gamme LS intègrent une caméra embarquée, améliorant la précision de la découpe, la répétabilité, la rapidité et l’ergonomie. Cette nouvelle fonctionnalité est pilotée avec la nouvelle version de Gravostyle. Cette perméabilité logicielle ouvre le champ à un ensemble de possibilités en matière d’applications, sans coût additionnel pour l’utilisateur. Gravograph est allé encore plus loin dans le service en éprouvant ses matières à l’impression UV et en identifiant dans son catalogue les supports les mieux adaptés par un pictogramme spécifique. www.gravograph.fr
NOUVEAUTÉS
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SILHOUETTE CURIO, MACHINE ULTIME DU DIY ! La Curio, pilotée par le logiciel Silhouette Studio et distribuée en France par Ankersmit, peut couper, embosser, tracer, poinçonner et gratter. Elle dispose également de fonctionnalités innovantes, d’un chariot double tête, et d’un plateau ajustable en hauteur qui permet l’utilisation de matières plus épaisses, ce qui en fait une machine de tout premier plan pour les loisirs créatifs et le DIY (Do it yourself, autrement dit « le faire soi même »), une tendance en plein essor. www.ankersmit.fr
CRÉATION DE DEUX CQP POUR LA COMMUNICATION VISUELLE
STOCK AND ROLL FACILITE LE STOCKAGE DES BOBINES GRAND FORMAT Breveté en France, le Stock & Roll offre une solution originale aux ateliers d'impression numérique pour optimiser le stockage, la manipulation et le transport de bobines grand format. Ses principaux avantages : chargement de 6 bobines jusqu'à 1,60 ml de laize, blocage rapide des bobines, emplacement unique pour mandrins de 2" et 3", identification des produits et déplacement faciles du chariot. www.stock-and-roll.fr
Avec l’aide de l’IDEP et du cabinet Novabilis, l’association FESPA France qui regroupe les professionnels de la sérigraphie et de l’impression numérique grand format, a lancé en décembre 2015 la création de deux Certificats de Qualification Professionnelle : « Poseur de film adhésif » et « Imprimeur numérique grand format » (les intitulés définitifs de ces CQP n’ont pas encore été actés). Fort du constat d’un réel manque de formation à ces deux métiers dans l’industrie des arts graphiques, FESPA France a mis ce projet de formation au cœur de ses préoccupations afin d’accompagner les entreprises dans l’évolution du marché et des métiers.
XPO.CENTER, PORTAIL DISTRIBUTEURS DE GESTION DES COMMANDES Grâce à xpo.center, les distributeurs de Duo Display disposent désormais d’un outil personnalisé pour gérer la préparation et l'impression des fichiers de visuels de stands. Chaque distributeur dispose d'un espace personnel et sécurisé depuis lequel il télécharge ses fichiers et reçoit instantanément la confirmation d’imprimabilité et un BAT. Le site permet également de consulter l'état d'avancement des commandes, d'obtenir des conseils de création ou encore d'avoir accès à de nombreux outils marketing en marque blanche. www.duodisplay.com
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