Πάνοσ Τότςικασ
ΓΕΝΕΥΗ - ΟΙΚΟΣΟΣΙΑΛΙΣΤΙΚΗ ΣΥΝΑΝΤΗΣΗ 24-26 Ιανουαρίου 2014
Σειρά «Ίχνη» - 26
[1]
ςειρά «Κχνθ» - 26 / Σαξίδια-Διεκνιςμόσ
ΓΕΝΕΥΗ – ΟΙΚΟΣΟΣΙΑΛΙΣΤΙΚΗ ΣΥΝΑΝΤΗΣH / 24-26 Ιανουαρίου 2014 φωτογραφίεσ: Πάνοσ Σότςικασ. τισ ςελίδεσ 8,17,18,27,35 οι φωτογραφίεσ είναι του Sigfredo Haro
O Πάνοσ Σότςικασ ςποφδαςε Πολιτικζσ και Κοινωνικζσ Επιςτιμεσ ςτθν Ακινα και Αρχιτεκτονικι ςτο Παρίςι. υμμετζχει ςε κινιςεισ πολιτϊν που αςχολοφνται με τθν πόλθ και το περιβάλλον.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………...………….
Επιτρζπεται θ μερικι ι ολικι αναδθμοςίευςθ και χριςθ του κειμζνου και των φωτογραφιϊν για μθ εμπορικοφσ ςκοποφσ, φςτερα από ςυνεννόθςθ με τον ςυγγραφζα και με αναφορά ςτισ πθγζσ. για επικοινωνία: ptots@tee.gr
[2]
ΠΡΟΛΟΓΟ ηηο 24-25-26 Ιαλνπαξίνπ 2014, πξαγκαηνπνηήζεθε ζηελ Γελεύε ε δηεζλήο Οηθνζνζηαιηζηηθή πλάληεζε «Δλαιιαθηηθέο απέλαληη ζηηο νηθνινγηθέο πξνθιήζεηο». Η πλάληεζε νξγαλώζεθε απν ηελ SolidariteS κε ηελ ππνζηήξημε ηνπ δήκνπ Γελεύεο θαη άιιωλ θνξέωλ, κε ηελ ζπκκεηνρή αληηπξνζωπεηώλ απν αξθεηέο ρώξεο ηεο δπηηθήο Δπξώπεο θαη ην Κεκπέθ ηνπ Καλαδά. ηελ ειιεληθή αληηπξνζωπεία ζπκεηείρα ωο εθπξόζωπνο ηεο «Δπηηξνπήο Αγώλα γηα ην Μεηξνπνιηηηθό Πάξθν ζην Διιεληθό». Αθόκα, ζπκκεηείραλ ν Νίθνο Μπειαβίιαο, θαζεγεηήο ΔΜΠ, ε Φεξελίθε Βαηαβάιε, επηζηεκνληθε ζπλεξγάηεο ηνπ Γήκνπ Διιεληθνύ - Αξγπξνύπνιεο θαη ν Γηώξγνο Μεηξαιηάο, ηζηνξηθό ζηέιερνο ηεο αξηζηεξάο. Παξνύζεο ζηελ πλάληεζε ήηαλ, ε Ρνμάλε Μεηξαιηά, πνπ δεη θαη εξγάδεηαη ζην Παξίζη θαη ε Κάιηα Απαδόγινπ πνπ ζπνπδάδεη θαη εξγάδεηαη ζηελ Γελεύε. ηελ Οηθνζνζηαιηζηηθή πλάληεζε ηεο Γελεύεο, ζπκκεηείραλ επίζεο: ν Μichael Lowy (Γαιιία), ν Daniel Tanuro (Βέιγην), ε Mari Carmen Garcia Bueno (Ιζπαλία), ν Cristophe Aguiton (Γαιιία), o δήκαξρνο ηεο Μαξηλαιέληα (Ιζπαλία) JuanManuel Sanchez Gordillo θαη πνιινί άιινη . ηηο ζειίδεο πνπ αθνινπζνύλ, παξαηίζεληαη θείκελα, θωηνγξαθίεο θαη ληνθνπκέληα απν ηελ πλάληεζε, κεηαμύ ηωλ νπνίωλ ε εηζήγεζή κνπ κε ζέκα: «Η Αζήλα πεδίν θνηλωληθνύ θαη νηθνινγηθνύ κεηαζρεκαηηζκνύ» (ζει.39-40), θαζώο θαη έλα Ψήθηζκα πνπ αθνξά ην Διιεληθό (ζει.41). Πάλνο Σόηζηθαο Γεθέκβξηνο 2014
[3]
[4]
APPEL La crise écologique, dont le changement climatique est l'expression la plus inquiétante, représente une menace sans précédent pour l'humanité et l'environnement. À la racine de cette catastrophe écologique se trouve une civilisation – le capitalisme occidental – fondée sur l'accumulation illimitée du profit, le consumérisme et le fétichisme de la marchandise. La logique d'expansion sans bornes de ce système s'est révélée incompatible avec la protection de la nature. Nous pensons que les réponses avancées par le système capitaliste (capitalisme vert, marché du carbone, énergie nucléaire, etc.) sont inacceptables et ne sont pas à la hauteur de l'urgence écologique et sociale à laquelle l'humanité se trouve confrontée. L'écosocialisme est une tentative originale d'articuler les idées fondamentales du socialisme avec les avancées de la critique écologique. Son objectif est une nouvelle civilisation, un mode de vie alternatif, fondé sur des nouvelles valeurs sociales et éthiques. L'écosocialisme n'est pas compatible avec le capitalisme. Notre écosocialisme est anticapitaliste et féministe.
QUI SOMMES-NOUS ?
Le mouvement écologiste et social (dans le sens le plus large) a besoin de se coordonner, au moins au niveau Européen, non seulement pour mener des campagnes sur des enjeux concrets (l'exploitation des gaz de schiste, la privatisation de l'eau, les changements climatiques, etc.) mais aussi pour mieux coordonner les luttes, analyser ensemble les politiques qui nous concernent, apprendre des expériences de chacun-e, etc. À l'initiative du groupe écosocialiste de solidaritéS, nous avons créé l'association « Alternatives face aux défis écologiques » pour organiser cette rencontre. Nous voulons que celle-ci puisse réunir de façon élargie les militant-e-s de collectifs qui luttent pour une société respectueuse de l'être humain et de la nature et qui pensent qu'il faut changer radicalement de système. L'avenir sera écosocialiste (incluant l'écologie sociale, l'écoféminisme, l'écologie libertaire, etc.) ou il n'y en aura pas.
[5]
[6]
Présentation L’humanité se trouve confrontée à des défis écologiques majeurs : changement climatique, pollution de l’eau, de la terre et de l’air, atteintes à la biodiversité, déforestation, désertification, etc.. Chaque année l’humanité et plus particulièrement les populations pauvres du Sud vivent de terribles tragédies : famines, sécheresses, inondations, etc. Ces changements globaux qui dégradent le milieu naturel sont en train de se produire à une grande vitesse, mettant en danger la vie humaine, ainsi que celle de milliers d’espèces animales et végétales. Toutes ces sonnettes d’alarme auraient dû enclencher un puissant mouvement « écolo-social » pour un changement radical de cap, mais la réalité est toute autre. Il y a des luttes très importantes et très significatives contre tel ou tel méfait écologique mais elles restent insuffisantes si elles oublient d’aller aux racines de ces perturbations environnementales. Beaucoup de secteurs écolos ont pensé que la lutte graduelle pourrait stopper ces dégradations et que ce système économique dominant aurait la capacité de rectifier ses propres désordres. La réalité est toute autre : les ”réponses capitalistes”, développement durable, capitalisme vert ou économie verte, ou les avancées technologiques ne sont que de la poudre aux yeux idéologique et n’ont en rien freiné l’augmentation des dégâts écologiques, et ce pour une bonne raison : ces dégâts sont le résultat d’une croissance sans fin, et cette croissance est une nécessité du système capitaliste pour le maintien de ses profits. Ignorer l’essence anti-écologique et antisociale du capitalisme revient à fermer les yeux sur l’ampleur de la crise et sur la manière de la résoudre. Face à tous ces défis, le mouvement écologiste et social (dans le sens le plus large) a besoin de se coordonner, au moins au niveau Européen, non seulement pour mener des campagnes sur des enjeux concrets (l’exploitation des gaz de schiste, la privatisation de l’eau, les changements climatiques, etc..) mais aussi pour mieux coordonner les luttes, analyser ensemble les politiques qui nous concernent, apprendre des expériences de chaqu’unE, etc. A l’initiative du groupe écosocialiste de solidaritéS, nous avons créé l’association « Alternatives face aux défis écologiques » pour organiser cette rencontre. Nous voulons que celle-ci puisse réunir de façon élargie les militant-e-s de collectifs qui luttent pour une société respectueuse de l’être humain et de la nature et qui pensent qu’il faut changer radicalement de système. L’avenir sera écosocialiste (incluant l’écologie sociale, l’écoféminisme , l’écologie libertaire, etc..) ou il n’y en aura pas ! Il est urgent de se mettre en chemin ensemble. [7]
[8]
24-26.01.2014 : Alternatives face aux défis écologiques · Rencontres Européennes · Genève
ALTERNATIVES FACE AUX DÉFIS ÉCOLOGIQUES Rencontres européennes Genève · 24 — 25 — 26 janvier 2014 Trois jours de débats et ateliers avec des dizaines d'intervenants de l'Europe entière pour coordonner le mouvement écologiste et social au niveau Européen, non seulement pour mener des campagnes sur des enjeux concrets (l'exploitation des gaz de schiste, la privatisation de l'eau, les changements climatiques, etc.) mais aussi pour mieux coordonner les luttes, analyser ensemble les politiques qui nous concernent, apprendre des expériences de chacun-e, etc. PROGRAMME Vendredi 24 janvier Conférence publique Uni-Mail · Salle MR080 · 19h-22h Alternatives face aux défis écologiques avec Michael LÖWY Que pouvons-nous apprendre du sud ? Daniel TANURO Les grands défis écologiques mondiaux Mari Carmen GARCIA BUENO Les luttes des femmes du Sud [9]
Samedi 25 janvier Rencontres plénières et ateliers - Maison des Associations · Salle Gandhi 9h00-9h15 Accueil, présentation de la rencontre et objectifs avec Juan Tortosa 9h15-10h15 Plénière : L'écoféminisme, une alternative pour la société avec Yayo Herrero 10h15-10h30 Pause — café 10h30-13h00 Groupes de travail (3 ateliers en parallèle) — La transition énergétique face aux propositions du capitalisme vert (Abandon du nucléaire et des énergies fossiles, vers l'autonomie énergétique avec les renouvelables, contre le gaspillage, l'obsolescence...) Coordination : Daniel Tanuro, Hallvard Birkenland, Maxime Combes, Giorgios Mitralias — Agriculture et alimentation, biodiversité : quelles alternatives? Coordination : Roxanne Mitralias, Valentina Hemmeler, Mari Carmen Garcia Bueno Laurence Lyonnais, Daniel Süri — Buen Vivir, bien être et culture Coordination : Mathieu Menghini, Gilles Godinat 13h00-14h30 Repas — Café 16h00-18h30 Groupes de travail (3 ateliers en parallèle) — L'aménagement du territoire : eau, rapports ville-campagne, bien vivre la ville, logement, transports et mobilité Coordination : Hendrik Davi, Yayo Herrero, Joâo Camargo — Que produire et comment ? organisation des entreprises, conditions de travail et secteurs à transformer, supprimer et développer Coordination : Christine Poupin, Laurent Garrouste, Michel Ducommun, Manuel Gari, un·e représentant·e d'APRÈS-GE — Le rôle des syndicats dans une perspective écosocialiste Coordination : Dominique Malvaud, Louis-Marie Barnier, Miguel Franco, Ainhara Plazaola, Didier Aubé 18h30-20h30 Repas au Cercle du Mail 25, rue du Vieux-Billard (Parti du Travail), Tombola 20h30 Soirée de solidarité avec les journaliers agricoles d'Andalousie avec Mari Carmen Garcia BUENO (SAT, Via Campesina) et Juan Manuel GORDILLO (maire de Marinaleda) Soirée « off » organisée par d'autres organisations et du Nord pour l'écologie
[10]
Dimanche 26 janvier Rencontres plénières et ateliers Maison des Associations · Salle Gandhi 9h00-10h00 Plénière Enjeux et luttes européennes avec Maxime Combes — Modération : Diana Delgado 10h00-10h15 Pause — café 10h15-12h30 Groupes de travail (3 ateliers en parallèle) — La planification écologique, le contrôle démocratique et l'autogestion Coordination : Mathieu Agostini, Manuel Gari — Les alternatives, les luttes et les expérimentations concrètes comme terrains de transformation sociale et écologique Coordination : Michel Lepesant, Gaétan Morel, Juan Manuel Sánchez Gordillo, Christophe Aguiton, Mikel Novel, Panos Totsikas — Dette écologique, luttes des Sud Coordination : Michael Löwy, Jérémie Cravatte, Renaud Duterne, Mari Carmen Garcia Bueno, Joâo Camargo
12h30-14h00 Repas — Café — Paëlla au Cercle du Mail 25, rue du Vieux-Billard (Parti du Travail) 14h00-16h00 Plénière Restitution des ateliers, conclusions de la rencontre, campagnes et mobilisations communes Coordination : Yayo Herrero et Manolo Gari
Lieux : VEN 24 : Uni Mail · 40, bd Pont-d'Arve — SA 25 + DI 26 : Maison des Associations · 15, rue des Savoises Organisation : Association ALTERNATIVES FACE AUX DÉFIS ÉCOLOGIQUES · http://alterecosoc.org Soutien : Ville de Genève, Maison des Associations, Le Courrier, solidaritéS Genève
[11]
[12]
[13]
[14]
RENCONTRE ECOSOSIALISTE DE GENEVE , 24 -26 /1/2014 Ci-joint, vous recevez la lettre n° 5 de la Rencontre écosocialiste de Genève qui a eu lieu du 24 au 26 janvier 2014. C’est le bilan de la réunion de l’équipe organisatrice. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires pour la suite et celles pour pouvoir lire les comptes rendus (http://alterecosoc.org/?page_id=860) des ateliers (il nous manque celui de la planification et autogestion. Nous faisons un appel aux personnes qui ont pris les notes de ces ateliers de nous les envoyer). Dès que nous aurons la présentation de Yayo Herrero sur l’écoféminisme de la plénière du samedi matin, nous la traduirons en anglais et français et nous vous l’enverrons. Nous sommes heureux d'apprendre qu’ Ecologistas en Acción de l’Etat Espagnol est d’accord d’impulser la réalisation de la prochaine Rencontre en collaboration avec l’équipe de Genève et des autres personnes et collectifs de la Péninsule Ibérique qui ont participé à la première Rencontre. Ce magnifique élan ne doit rester sans lendemains, nous nous sommes engagé(e)s toutes et tous à continuer ce processus. Nous sommes convaincu(e)s que la prochaine Rencontre écosocialiste sera encore plus réussie que la première et que la fête sera aussi au rendezvous. Le capitalisme nous mène à la catastrophe, la seule chance que nous ayons que cela n’arrive pas est de changer de système au plus vite. Nous avons besoin de toutes les forces anticapitalistes, ne gaspillons pas la petite réussite de cette première Rencontre. Au plaisir de vous retrouver l’année prochaine Au nom d’Alternatives face aux défis écologiques et du Groupe écosocialiste de solidaritéS recevez un abrazo écosolidaire et écoféministe et comme disait notre regretté ami Daniel Bensaïd « Bien sûr, nous avons eu davantage de soirées défaites que de matins triomphants. Et, à force de patience, nous avons gagné le droit précieux de recommencer ».
[15]
Dear all, Attached you can find the letter number 5 on the Ecosocialist Meeting in Geneva, 24-26 January 2014. This is the report of conclusions from the organization team. You will find all the informations on further actions and on how to get the report of conclusions (unfortunately, we had not the chance to translate it into English, we´ll do our best to have it translate it as soon as possible) for each workshop (we couldn´t find the conclusions for the workshop Ecological planning, democratic control and self-organization. We ask please attendees to this workshop who have taken notes to send it to us). Once we have got the Saturday morning presetation of Yayo Herroro on Ecofeminism, we will translate it into English and French and share it with you. We are pleased to know that Ecologistas en Acción from the Spanish State agrees on organising the next Meeting in collaboration with the team of Geneva and other people and organizations from the Iberian Peninsula who have participated in the first edition of the Meetings. We have to take advantage of this great momentum, we are all engaged to continue with this proccess. We are sure that the next ecosocialist meeting will be more succeful than the first one and that the party will be there too. The capitalism leads us to the disaster, the only chance we have is being able to change the system ASAP. We need all the anticapitalism forces, don´t waste the success of this first meeting. Looking forward to meeting you next year, In the name of the Atlernatives to ecological challenges and the Ecosocialist group of SolidaritéS, an ecosocialist and ecofeminist hug, and as our regretted Daniel Bensaïd would say “Of course that we had more defeat evenings than triumphant mornings. And, with patience, we have won the right to start over”.
[16]
[17]
DANIEL TANURO, GIORGOS MITRALIAS, MAXIME COMBES
[18]
INTERVENTION AUX RENCONTRES ÉCOSOCIALISTES (GENÈVE DU 24 AU 26 /1/ 2014) Le changement climatique : un défi pour le mouvement ouvrier 11 février 2014 par Manuel Gari Le réchauffement global généré par l’action humaine n’est pas une vue de l’esprit ni une hypothèse possible : c’est une réalité. Les positions au sein du mouvement ouvrier qui ignoraient, niaient ou relativisaient l’existence même du problème n’ont plus aujourd’hui aucune crédibilité. La perception mondiale de la question du climat a changé. Tant au sein de la classe ouvrière que de manière encore plus concrète chez les syndicats. Le changement d’attitude ont été la conséquence de l’évidence scientifique et de l’expérience empirique de millions d’être humains. 1- Le principal défi environnemental pour la société Le changement climatique représente une menace globale grave et exige une réponse globale urgente : nous pouvons encore éviter les impacts sérieux, mais nous devons commencer à agir tout de suite. Les investissements que nous ferons ces prochains dix à vingt ans auront des effets importants sur le climat dès le milieu du 21e siècle et pour les années qui s’ensuivront. La question clef est de savoir comment nous pouvons réduire les gaz à effet de serre. Le protocole de Kyoto contradictoire et insuffisant mentionne à son alinéa 2 les éléments suivants à adopter : – l’encouragement de l’efficience énergétique – une meilleure gestion forestière et des politiques actives de reforestation – la promotion des énergies renouvelables – la réduction ou l’élimination progressives des aides fiscales et des subventions contraires à l’objectif de la Convention, ce qui suppose de ne plus soutenir les énergies conventionnelles non renouvelables – la promotion de politiques et de mesures qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre. La limitation et /ou la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le transport. Le simple accomplissement des exigences de Kyoto aurait des effets très importants sur l’activité industrielle et productive, avec des répercussions indubitables sur les classes travailleuses. Il faut également en déduire que des plans plus ambitieux et réalistes comme les contenus des accords de Bali de 2007 pour arrêter le réchauffement auront encore plus d’effet sur le monde du travail. D’autre part il faut signaler que s’il y a blocage pour réduire les émissions de gaz, il faudra plus tard, pour éviter la catastrophe, opérer des réductions beaucoup plus conséquentes, qui seront plus difficiles à réaliser et qui coûteront davantage tant sur le plan économique que social. 2- Nouveaux défis pour le syndicalisme Le mouvement ouvrier, les syndicats –tant la direction comme la gauche syndicale organisée à l’interne comme opposition- et les partis de la gauche majoritaire mais aussi ceux de la gauche [19]
révolutionnaire n’ont pas été conscients jusqu’à récemment du problème environnemental, ni des nouvelles tâches. Le mouvement ouvrier n’a pas su se profiler dans les années soixante-dix face aux premières évidences de la crise écologique, ni n’a su être à l’avant-garde des nouvelles questions écologiques. Il n’y a pas eu de rencontre entre le vieux et le nouveau mouvement social, entre écologie et socialisme. Aujourd’hui nous sommes confrontés à un problème écologique bien plus important, mais il est encore possible de changer de cap. Pour cela il est nécessaire de reconstruire et d’enrichir le discours socialiste et d’impulser un nouveau discours syndical. Il existe une responsabilité « commune mais différenciée » entre les pays industrialisés et le reste du monde suivant la terminologie utilisée dans les sommets mondiaux sur le climat par rapport aux émissions. Il faut signaler cette responsabilité « commune », car le futur de l’humanité dépend de l’état de la biosphère de plus en plus agressée par des phénomènes comme l’émission massive de GES. Mais il s’agit d’une responsabilité très différente entre les pays pauvres et les pays riches hautement industrialisés avec des modèles de transports comme l’automobile pour tous. On peut faire la même constatation pour l’intérieur de chaque pays. Les entrepreneurs et les gouvernements ont la responsabilité fondamentale dans la production des émissions de GES – et donc pour l’adoption de mesures, mais les classes ouvrières ont la responsabilité d’exiger la cessation d’un tel mode de production et d’agir en tenant compte de cette revendication. Le modèle de production et de transport reposant sur la combustion des énergies fossiles n’est pas durable. Il est condamné à disparaître soit à cause du réchauffement ou à cause de l’épuisement des ressources et haut coût pour l’extraction ou en raison d’une combinaison de ces deux facteurs. La classe ouvrière a les mêmes intérêts de « survie » que tous les êtres humains et l’intérêt spécifique de faire survivre dans le temps et dans l’environnement son unique source de richesse : le travail. Cela signifie un emploi durable dans le cadre d’une activité productive durable. 3- Impacts sur l’emploi Les effets sur l’emploi en lien avec le changement climatique sont nombreux et complexes ; ils peuvent être générés par les effets du réchauffement, par les mesures de réduction du réchauffement, par les adaptations qui en découleront, ou être les conséquences des politiques de réduction d’émission ou de substitution des sources d’énergies polluantes par des énergies renouvelables alternatives. Les secteurs ouvriers les plus touchés par le réchauffement sont l’agriculture, la pêche, le tourisme, et l’hôtellerie dans les zones côtières chaudes et tempérées ou dans quelques stations hivernales de sports de neige. Les secteurs d’émission concentrée seront affectés par la mise en œuvre de politiques possibles de réduction. Dans les pays qui ont déjà signé le Protocole de Kyoto, on étudie quelles sont les conséquences de ces mesures dans les secteurs de production d’énergie électrique, dans les raffineries des dérivés du pétrole, dans la sidérurgie, dans les entreprises de fabrication du ciment, dans l’industrie du papier, du verre et de la céramique pour la construction des immeubles. Les secteurs à émissions diffuses sont plus difficiles à contrôler, même s’il existe une batterie de mesures – d’efficacité douteuse- dans le cas de l’automobile, de l’aviation et des entreprises de transport. De ce qui précède, tous les effets sur l’emploi ne vont pas dans le même sens. D’un côté on peut considérer que des emplois seront perdus si on ne réagit pas rapidement contre le changement climatique suite à la disparition des activités ouvrières – par exemple dans l’agriculture ou la [20]
pêche-, mais il faut aussi compter les emplois qu’on perdrait si certaines mesures étaient prises. Diverses estimations établissent que la perte d’emplois et de richesse sera supérieure si on n’agit pas contre le réchauffement. Il est évident que le réchauffement climatique peut générer des effets dévastateurs sur l’économie mondiale. En 2006 le rapport Stern estime les coûts du changement climatique entre 5% et 20 % du PIB mondial face à un 1% qui serait le coût des mesures de réduction si on décidait d’agir tout de suite. Autrement dit, si on n’agit pas tout de suite, les coûts globaux et les risques du changement climatique équivaudraient à au moins la perte de 5%, et pourraient atteindre le 20 % du PIB global annuel. Les investissements nécessaires pour atteindre les fortes réductions des émissions de GES s’élèvent à 1% du PIB, beaucoup moins que les coûts de l’inaction. En outre, il faut affirmer qu’au sein des processus de changement et de remplacement des activités, la somme finale doit être calculée par rapport à la différence entre emplois perdus en raison de la prise de mesures de réduction des émissions et emplois créés grâce à l’adoption des énergies renouvelables et de manière plus générale grâce à la reconversion écologique de l’économie et de l’activité productive. On pose l’hypothèse que le processus d’ « écologisation » de la société et la production de biens et de services est intensive en main d’œuvre, ce qui produit à la fin un solde positif d’emplois. Le problème est que cette destruction et cette création d’emplois se répercutent de manière différente selon les lieux et les temps, ce qui pose un défi tactique que les syndicats et les gouvernements doivent résoudre selon leurs responsabilités. 4- Un nouveau concept syndical : la transition juste face au changement climatique Lutter contre le changement climatique, décarboniser l’énergie et l’activité productive est une excellente opportunité pour moderniser l’appareil productif vers un modèle de production et de consommation durable. Cela signifiera le déplacement des investissements et de secteurs d’emplois. Le mouvement syndical doit désigner sa stratégie pour assurer que le résultat net des emplois soit positif. Pour cela il est nécessaire de prévoir ces changements entre secteurs. Il est nécessaire d’anticiper les événements et de disposer de voix et d’alternatives propres face à la bourgeoisie et à ses gouvernements. Dans la perspective de nouveaux accords environnementaux, le syndicalisme devra avoir comme objectif d’identifier précisément : les conséquences négatives dans chaque secteur et dans chaque pays qui pourraient en découler, en relation avec l’emploi et la justice sociale et territoriale ; les options les plus efficaces et les moins coûteuses du point de vue social ; les opportunités qu’on peut retirer pour le développement d’une nouvelle économie. Le but des étapes précédentes est de pouvoir réaliser ce que nous nommerons une transition juste entre un modèle d’économie hautement carbonisée et un modèle de production décarbonisée. Cela suppose que ce ne soit pas la classe ouvrière des secteurs affectés par la reconversion qui paie seule « les pots cassés », mais bien au contraire que soit toute la société à travers des mécanismes politiques, administratifs et économiques nécessaires qui rendent possibles une réaffectation digne, adéquate et rapide dans de nouvelles activités productives. On peut résumer ainsi les critères en vue d’une transition juste : [21]
Protection de la qualité de vie des ouvriers et des secteurs les plus vulnérables : protection sociale, formation, nouveaux emplois dans les villes, etc. Protection de l’économie des communautés : diversification économique, ressources publiques, etc. 5- Les alternatives syndicales face au changement climatique La classe ouvrière peut-elle jouer un rôle face au changement climatique ? Pour que le mouvement ouvrier trouve un nouvel espace dans la défense du climat, il ne suffit pas de déployer des mesures de protection de l’emploi. Le syndicalisme et la gauche doivent formuler des propositions pour combattre le réchauffement de la planète. Les propositions syndicales doivent concerner autant les alternatives pour l’ensemble de la société que les revendications dans les entreprises et les secteurs productifs. Dans certains cas, elles rencontreront une forte opposition de la part du patronat, dans d’autres elles auront une grande audience si des avantages se dessinent. Quelques secteurs du capital seront plus ouverts si des bénéfices sont attendus, par exemple les producteurs d’énergie éolienne ; d’autres y seront totalement opposés, par exemple le secteur de la production d’énergie nucléaire. Ni les uns ni les autres n’accepteront de bon cœur le contrôle ouvrier sur les décisions environnementales stratégiques. Les intérêts de classe en dernière instance marquent les limites du jeu en terme d’accords et de désaccords. Les lignes de travail peuvent se résumer de la manière suivante : Mesures d’économie et d’efficacité énergétique dans les entreprises, dans les administrations publiques et dans la société, encouragement de technologies propres et substitution des sources sales d’énergie – thermique, nucléaire, etc. par des énergies renouvelables. Sur le changement du modèle de transport, le mouvement ouvrier pourrait apporter, en plus de la question du transport public, collectif, propre et de qualité pour tous, un aspect particulier sur une mobilité durable pour se rendre au lieu de travail comme par exemple : a) la réalisation de plans de mobilité vers le lieu de travail, avec une participation démocratique des travailleurs concernés reposant sur le transport en commun, la réorganisation des horaires de travail et une utilisation collective de l’automobile privée ; b) la revendication dans la négociation sectorielle ou d’entreprise et dans les accords intersectoriels de plans pour obtenir une mobilité durable. Les propositions doivent concerner la planification des politiques énergétiques et industrielles à l’échelle nationale ou sectorielle jusqu’aux mesures plus concrètes relatives à une entreprise concrète. Le syndicalisme doit aborder des plans très divers s’il souhaite intervenir dans la réalité sociale. Cet ensemble de nouvelles tâches seront une part essentielle des tâches dans la redéfinition du syndicalisme du 21e siècle. 6- L’écosyndicalisme est-il nécessaire ? Fondements d’un nouveau discours social Le mouvement ouvrier n’a pas considéré l’environnement dans ses priorités, mais il a d’importantes traditions de lutte environnementale pour la défense de la santé, et aujourd’hui il [22]
existe un lien entre la défense de la santé, la sécurité du travail et la protection de l’environnement devant le risque chimique ou devant les nouveaux risques dérivés des nanotechnologies. Au-delà de ces importantes coïncidences et convergences, les syndicats développent la conscience élémentaire du besoin de réorganiser la pensée écologique et de s’émanciper de la pensée dominante productiviste du patronat et des discours dominants de la bourgeoisie. Une minorité de syndicalistes, dont la proportion va croître selon mon opinion, est consciente des défis qui se posent face au modèle productiviste. La question du changement climatique est centrale, mais ce n’est pas le seul défi environnemental et en outre elle est proche d’autres questions, de telle sorte qu’elles se nourrissent mutuellement. On peut énumérer comme suit les défis auxquels l’écosyndicalisme a à faire face : 1. le réchauffement global de la planète en raison des émissions de gaz à effet de serre 2. la détérioration de la couche d’ozone qui nous protège des radiations nuisibles du soleil 3. la pollution d’une bonne partie des côtes, mers et océans de la planète 4. la destruction et les atteintes aux forêts et aux lacs en raison des pluies acides 5. l’empoisonnement des rivières et des aquifères 6. la disparition des écosystèmes et l’extinction des espèces 7. la surexploitation des rivières et des eaux douces 8. la pollution croissante des sols agricoles 9. les problèmes de qualité de l’air des villes ainsi que des aires métropolitaines et industrielles 10. l’externalisation internationale vers des pays pauvres de la production sale que tolère la démagogie des gouvernements des pays industrialisés et des multinationales qui affirment exporter des formes de production propre. En résumé, sur la base de ces constatations, on peut motiver le développement de l’écosyndicalisme sur trois plans stratégiques : Sur le plan général du social et de l’éthique qui place au centre de sa réflexion l’intérêt de l’espèce humaine en société et sa survie. Ce qui suppose un nouvel humanisme qui considère, comme nécessité impérieuse, la défense de la biosphère dont fait partie l’humanité et qui sert de base d’existence physique et biochimique à son existence. Sur le plan politique, ce qui rend possible une nouvelle vaste alliance sociale anticapitaliste qui ouvre les portes pour que le mouvement ouvrier puisse jouer un rôle de dynamiseur de nouvelles luttes et revendications. Sur le plan de la lutte ouvrière, parce que les progrès écologiques aident à éviter les risques pour la sécurité et la santé des travailleurs et des travailleuses ; l’existence d’une bonne législation et [23]
pratique environnementale favorise la durabilité du tissu productif et du travail et oblige les entreprises à la respecter. 7- Rupture et conflit sur le chemin, une voix syndicale L’écosyndicalisme implique non seulement une mise à distance et une contradiction par rapport à l’idéologie productiviste dominante, mais aussi le dépassement de la simple écologie de l’environnement qui met seulement en place des mesures palliatives ne remettant pas en question le modèle. Autrement dit, face à la crise écologique, le syndicalisme devra adopter des positions anticapitalistes vu que derrière les problèmes environnementaux se cache aussi le modèle d’accumulation du capital et face aux solutions nécessaires le capital n’admet pas les ingérences démocratiques des classes travailleuses ni sur le terrain de la propriété, ni sur celui de l’organisation du travail. L’écologie environnementale syndicale est compatible avec le capitalisme. L’écosyndicalisme est incompatible avec ce dernier en dernière instance et contient en puissance une dynamique anti-capitaliste. Le conflit de classes réapparaît avec de nouveaux thèmes. Pour l’aborder, il est nécessaire de développer un discours syndical sur le développement durable indépendant de celui du patronat qui dépasse les limites de l’idéologie environnementale « officielle » qui, dans le cas de l’Union européenne, dissimule des discours antagonistes et contradictoires derrière un prétendu consensus écologique. Le paradigme de la Stratégie européenne de développement durable est de pouvoir servir à la fois Dieu et le Diable, et rendre compatible la croissance du produit intérieur brut (PIB) avec la protection de l’environnement. Pour cela il est nécessaire de développer la théorie du « découplage » entre les deux paramètres, une théorie invalidée rien qu’en faisant l’observation superficielle sur un graphique qui montre la relation entre la croissance du PIB et les émissions de GES. Le discours écologique hégémonique dans l’Union européenne est décrit par Ulrich Beck comme une sensation universelle consensuelle dont l’argumentation repose sur l’obligation de reconnaissance formelle des problèmes écologiques pour ne pas sortir du cadre du « politiquement correct ». L’idéologie dominante sous-jacente repose selon Christian Schütze sur des demi-vérités, comme par exemple : « Il n’y a pas de contradiction entre économie / écologie ». Affirmation qui soulève tout de suite la réflexion suivante : évidemment, c’est selon le modèle économique existant qu’il y aura ou pas des conflits avec la nature. « Il faut croître pour financer des améliorations pour l’environnement ». Ce qui n’est simplement qu’un slogan publicitaire cache le fond de la question : plus de croissance, plus de dégâts, et donc à davantage de dégâts, des besoins augmentés de réparation et plus de business de « réparation ». « Le progrès technique est la solution ». Nous nous trouvons une fois de plus devant l’optimisme technologique irrationnel. Les mesures technologiques sont nécessaires, mais non suffisantes pour arrêter la crise écologique et, dans le cas du changement climatique, elles sont ouvertement inefficaces, en plus d’être insuffisantes, pour arrêter isolément le réchauffement en cours. Dans le discours hégémonique, on reconnaît un rôle réel, à propos des questions environnementales, aux gouvernements et aux entreprises,et un rôle formel aux associations de consommateurs et dans certaines occasions aux organisations non gouvernementales écologistes et aux citoyens de manière très limitée. [24]
Mais jamais on ne nomme, ni on ne tient compte de la classe ouvrière, des travailleurs qui occupent une place dans la production et sont ainsi les premiers concernés par la résolution des problèmes que celle-ci génère. On pourrait dire qu’il y a une invisibilité écologique du mouvement ouvrier. En partie, parce qu’on le rend invisible à partir du pouvoir politique et économique, en partie parce qu’il s’est lui-même rendu invisible. Jusqu’à aujourd’hui, la classe ouvrière a été ou bien absente du débat écologique (indifférente) ou en accord avec les patrons (productivisme) ou intéressée au même niveau que les citoyens. Récupérer de la voix sur cette question est une tâche centrale pour le mouvement ouvrier. La classe ouvrière et ses organisations syndicales et politiques doivent développer des contenus selon un agenda de débats qui aborde les cinq dimensions du développement durable : écologique, social, économique, politique et éthique. Celle écologique puisque la biosphère est la base de la vie et que notre survie en dépend, ce qui signifie connaître et respecter les limites de la nature et la capacité de charge de l’environnement en déchets, en pollution et donc de choisir les activités qui cadrent avec la durabilité. Celle du social puisque le but du mouvement ouvrier est d’obtenir la satisfaction des besoins humains et d’installer la justice et l’égalité, en considérant que la biosphère est la base de l’activité humaine de production et de reproduction. Celle de l’économie qui est un instrument au service de la dimension sociale et qui doit être compatible avec l’écologie. Cela exige d’ « écologiser » la proposition économique face au capitalisme et très concrètement face au néolibéralisme dominant, qui réduit tout à la valeur de marchandises et adopte comme valeur centrale le critère du gain, ce qui conduit au productivisme qui se déguise entre optimisme technologique et économie politique classique. La politique qui implique le développement de la critique, de la pensée et de l’action et donc la consolidation, le renforcement et le dialogue entre écologie politique, économie écologique, écosocialisme, écosyndicalisme. L’éthique qui exige des solutions aux relations inégales et non durables entre le Nord riche et le Sud pauvre, mais qui exige également des solutions de solidarité intergénérationnelle. 8- L’objectif d’une production propre. Le programme écologique écosyndical L’objectif stratégique est la production propre, ce qui signifie l’abandon du modèle de production à cycle ouvert qui nuit et épuise le patrimoine des ressources naturelles, qui est hautement polluant et parfaitement inefficace pour la conservation de biens matériels et de services utiles. Cette production propre suppose : la durabilité dans l’utilisation des ressources naturelles (eau, matières premières, sol, etc…) en minimisant leur emploi et en choisissant des matières premières renouvelables ce qui exige une gestion rationnelle ; l’existence de processus productifs énergétiquement efficients, de technologie propres et des méthodes d’organisation du travail qui permettent l’optimisation des ressources employées ; la maximisation des biens et services, en éliminant -et si ce n’est pas possible en minimisant des déchets, émissions en évitant l’inefficience productive qui suppose leur production. [25]
De plus en plus, la production propre est à mettre en relation avec la santé publique, la santé des ouvriers et la justice dans l’accès aux ressources, ces quatre aspects demandent régulation et planification. En cela également, elle entre de plus en plus en collision avec ce qui précède en raison de la logique du marché. Dans l’action syndicale pour une production propre, on retrouve la vieille lutte connue du mouvement ouvrier pour obtenir des réformes sans sombrer dans une stratégie « réformiste » qui empêche de nouveaux questionnements et avancées ou qui fasse perdre les buts stratégiques. Ce qui est nouveau et spécifique de l’action écosyndicale indépendante du patronat, c’est que les réformes sont urgentes et que l’adoption de mesures ne souffre aucun retard. La crise écologique est là. Le champ d’action de l’agir syndical, est celui de la politique générale (mondial, européen, national, régional et local), le sectoriel, les entreprises et le travail. Aujourd’hui les politiques industrielles sont traversées par les politiques environnementales et il reste un important champ de travail dans la lutte pour une législation environnementale adéquate. Dans cette perspective, l’action syndicale pour une production propre se base sur divers types d’outils : plateformes revendicatrices, plan de mesures d’économie et d’efficience énergétique, et mise en œuvre du principe de précaution et de prévention, interpellation pour installer des technologies propres, exigence de mise en place des systèmes de gestion écologique et de gestion des déchets, reconsidération sur le type de biens et de services socialement nécessaires et utiles, réflexion sur une augmentation de l’utilisation des services collectifs et une diminution des biens matériels en propriété privée, etc. L’action syndicale recouvre une grande variété de propositions : depuis la demande pour les énergies renouvelables, comme le solaire, l’éolienne, la biomasse, etc… jusqu’à l’exigence de prévenir la pollution et son contrôle une fois qu’elle existe. Tout cela débouche sur la gestion parcimonieuse des ressources par un usage économique de l’eau, de l’énergie et des matières premières, l’élimination de la consommation de substances toxiques et dangereuses dans les processus productifs ou la diminution de déchets en favorisant ceux qui sont recyclables ou récupérables. Parmi toutes ces propositions, il faut débattre de la réforme écologique de la fiscalité sans éliminer les cotisations et les impôts sociaux. 9- Ultimes considérations : les nouveaux droits syndicaux L’action syndicale écologique implique la participation active des travailleurs/eusses et de ses organisations dans l’information aux entreprises, cela demande une formation particulière et une nouvelle génération de droits syndicaux, ainsi que la reconnaissance de compétences à la représentation des travailleurs qui permettent et rendent possible l’intervention syndicale dans un domaine qui lui a été refusé jusqu’à maintenant. Finalement, il s’agit à nouveau de questions de démocratie de base vitale pour le mouvement ouvrier, cette fois à travers la question écologique. Une société égalitaire d’hommes et de femmes libres en harmonie avec la nature constitue l’objectif final de la lutte pour le socialisme ; en ce sens, la participation directe de la classe ouvrière aux décisions qui les concernent est indispensable. Que produire, pour qui, quand et comment le faire sont les questions qui nous préoccupent. Ces questions dessinent le contour d’une démocratie participative directe. Manuel Gari [26]
INTERVENTION AUX RENCONTRES ÉCOSOCIALISTES (GENÈVE DU 24 AU 26 /1/ 2014)
Que pouvons nous apprendre du Sud ? 11 février 2014 par Michael Löwy
L’écologie serait-elle un « luxe » reservé aux pays développés, une question qui ne concerne que la population aisée du monde industrialisée ? Un minimum d’attention à ce qui se passe dans les pays du Sud en général et l’Amérique Latine en particulier nous enseigne à tordre le cou à ce lieu commun de la pensée conforme.
1) Le Sud à l’avant-garde des luttes En réalité, les peuples du Sud se trouvent à la tête de mobilisations importantes pour la défense de l’environnement. Ces mobilisations sont d’autant plus nécessaires que c’est vers la périphérie du système que sont exportées les formes de production les plus brutalement destructrices de la nature et de la santé des populations. Peu importe si les mobilisations contre la pollution de l’eau, les luttes en défense des forêts ou les résistances aux activités nuisibles des industries chimiques se font ou non au nom de l’« écologie » – terme que ne connaissent pas la plupart des acteurs populaires engagés dans ces mouvements ; l’essentiel est que ces luttes ont lieu, et qu’elles touchent très souvent à des questions de vie ou de mort pour les populations concernées. Dans mon intervention, je vais me référer à un mouvement spécifique, celui des communautés indigènes d’Amérique Latine, qui se trouvent au cœur de luttes socio-écologiques dans plusieurs pays du continent. Non seulement par les mobilisations locales de défense des rivières ou des forêts, contre les multinationales pétrolières et minières, mais aussi en proposant un mode de vie alternatif à celui du capitalisme néo-liberal globalisé. Ces luttes peuvent être surtout indigènes, mais elles ont lieu très souvent en alliance avec des paysans sans terre, des écologistes, des socialistes, des communautés de base chrétiennes, avec le soutien de syndicats, de partis de gauche, de la pastorale de la terre et de la pastorale indigène. La dynamique du capital exige la transformation en marchandise de tous les biens communs naturels, ce qui conduit, tôt ou tard, à la destruction de l’environnement. Il est donc parfaitement compréhensible que les populations qui vivent en contact le plus direct avec la nature soient les premières victimes de cet écocide, et tentent de s’opposer, parfois avec succès, à l’expansion destructrice du capital. Ces résistances indigènes ont donc des motivations très concrètes et immédiates – sauver leurs forêts ou leurs ressources en eau – dans une bataille pour la survie. Mais elles correspondent aussi à un antagonisme profond entre la culture, le mode de vie, la spiritualité et les valeurs de ces communautés, et « l’esprit du capitalisme » tel que l’a défini Max [27]
Weber : la soumission de toute activité au calcul du profit, la rentabilité comme seul critère, la quantification et réification (Versachlichung) de tous les rapports sociaux. Entre l’éthique indigène et l’esprit du capitalisme, il existe une sorte d’ « affinité négative » – à l’inverse du rapport d’affinité élective entre éthique protestante et capitalisme – une opposition socio-culturelle profonde. Certes, on peut trouver des communautés indigènes, ou métisses, qui s’adaptent au système, et tentent d’en tirer profit. Mais on ne peut que constater qu’une série ininterrompue de conflits caractérise les rapports entre les populations indigènes et les entreprises agricoles ou minières capitalistes modernes. Ce conflit a une histoire ancienne ; il est admirablement décrit dans un des romans mexicains de l’écrivain libertaire B. Traven, La Rose Blanche (1929)1, qui raconte comment une grande entreprise pétrolière nord-américaine s’est emparée des terres d’une communauté indigène, après avoir assassiné son dirigeant. Cependant, il s’est beaucoup intensifié lors des dernières décennies, comme résultat à la fois de l’intensité et de l’extension de l’exploitation de l’environnement par le capital, mais aussi par la montée du mouvement altermondialiste – qui s’est saisi de ce combat – et des mouvements indigènes du continent. 2) L’ecosocialisme dans les cultures indigènes Nous avons beaucoup à apprendre, en tant que écosocialistes, du mode de vie des communautés indigènes, qui se trouve à la racine de leur résistance anti-capitaliste. La première chose notable ce sont les traditions collectivistes de beaucoup de communautés indigènes, qui remontent à la période pré-colombine. C’est ce que José Carlos Mariategui appellera le « communisme inca ». Partant de cette analyse historique et d’observations anthropologiques sur la survivance des pratiques collectivistes, Mariategui propose une stratégie politique qui fait des communautés indigènes le point de départ d’une voie socialiste propre aux pays indoaméricains. C’est cette stratégie novatrice qu’il présentera dans les thèses envoyées à la Conférence Latino-américaine des Partis Communistes (Buenos Aires, juin 1929), où elle sera bien entendu rejettée comme hérétique : "Les ’communautés’, qui ont démontré sous la plus dure oppression des conditions de résistance et persistance réellement étonnantes, représentent un facteur naturel de socialisation de la terre. L’indigène a des habitudes de coopération enracinées…La ’communauté’ peut se transformer en coopérative, avec un minimum d’efforts. L’attribution aux ’communautés’ de la terre des latifundia est, dans la sierra, la solution que réclame le problème agraire". 2 Une autre caracteristique importante des cultures indigènes c’est leur rapport de symbiose avec la nature, leur infini respect pour l’intégrité de la « Mère Terre ». Rien n’est plus éloigné des traditions et pratiques indigènes que le pillage écocide de l’environnement pratiqué par les compagnies petrolières et minières, ou par l’agrobusiness capitaliste, qui laissent derrière eux des rivières polluées, des sols empoisonnés, des forêts saccagées. En fait, c’est tout le mode de vie, désigné par le terme quechua Kawsay Sumak, ou Buen Vivir, qui nous intéresse comme alternative à la devastation suscitée par la civilisation industrielle occidentale. Il s’agit d’opposer au culte capitaliste de la croissance, de l’expansion et du « développement » – accompagné de l’obsession consommatrice du « toujours plus » – une conception qualitative de la « bonne vie », fondée sur la satisfaction des vrais besoins sociaux et du respect de la nature. Les concepts de « droits de la Mère Terre » et de Buen Vivir se sont rapidement répandus non seulement dans les courants indigénistes et écologiques, mais dans tout le mouvement altermondialiste, et ils ont fini par être intégrés, par décision des gouvernements progressistes de Bolivie et de l’Équateur, dans la constitution de ces pays. [28]
Si l’on prend en compte tous ces aspects d s cultures indigènes, on ne peut que donner raison à Hugo Blanco, quand il déclarait, lors de la rencontre ecosocialiste internationale de 2009 à Belem do Para (Brésil), que les « nous les indiens, nous pratiquons l’ecosocialisme depuis des siècles »…. 3) La rencontre entre indigènes, altermondialistes et ecosocialistes dans le Forum social mondial (FSM) de Belém, en Amazonie brésilienne (2009) Les mouvements indigènes latino-américains ont souvent participé aux initiatives altermondialistes et aux Forum sociaux mondiaux qui se réalisaient à Porto Alegre. Mais la Conférence de Belém de janvier 2009 dans l’État du Pará – deuxième ville millionnaire de l’Amazonie brésilienne – a été un moment clefs. Pour la première fois, et c’était une volonté des organisateurs du Forum3, on a assisté à une irruption massive des communautés indigènes et des populations traditionnelles dans le mouvement altermondialiste. Les demandes des populations autochtones et leur diagnostic de « crise de la civilisation » capitaliste occidentale ont été au centre de tous les débats du Forum. Leur mot d’ordre face à la destruction accélérée de la forêt Amazonienne par les exportateurs de bois, les grands propriétaires fonciers producteurs de bétail ou de soja, ou les entreprises pétrolières était adopté par le FSM : « Déforestation Zéro Maintenant ! » . Une assemblée générale des délégués indigènes présents au Forum a approuvé un document important, l’Appel des peuples indigènes au FSM de Belém face à la crise de civilisation"4. Cet appel est signé par des dizaines d’organisations paysannes, indigènes ou altermondialistes, essentiellement des Amériques (Nord et Sud), sur la proposition des organisations andines du Pérou, d’Équateur et de Bolivie – pays où la majorité de la population est d’origine amérindienne. Ce document rompt avec les réponses « progressistes » dominantes, qui veulent valoriser et renforcer le rôle de l’État et s’appuient sur les plans de relance économique. Son ambition est de lutter contre la marchandisation de la vie en défense de la « mère terre » et de se battre pour les droits collectifs et la décolonisation comme réponses à la crise de la civilisation capitaliste occidentale. Notons, que pendant le Forum social, une déclaration ecosocialiste internationale concernant le changement climatique, signée par des centaines de personnes de plusieurs pays, a été distribuée aux participants. Au lendemain de la conclusion du FSM s’est réuni à Belém, le 2 février 2009, une Conférence écosocialiste internationale, avec la participation d’une significative délégation d’indigènes péruviens, coordonnée par Hugo Blanco, dirigeant historique des luttes paysannes et indigènes au Pérou (ex-député de l’Assemblée Constituante péruvienne) et Marcos Arana, prêtre associé à la théologie de la libération et aux mouvements indigènes. Dans son intervention Hugo Blanco a rappelé que les communautés indigènes se battent depuis toujours pour les mêmes objectifs que l’écosocialisme, à savoir l’organisation agricole collective et le respect pour la Mère Terre. 4) Que peut-on apprendre de l’expérience des gouvernements de gauche en Amerique Latine ? Beaucoup de pays de l’Amérique Latine ont des gouvernements de gauche ou centre-gauche ; la plupart – Brésil, Uruguay, Nicaragua, El Salvador, etc. – ne dépasse pas les limites du sociallibéralisme, c’est-à-dire d’une politique qui reste dans les limites de l’orthodoxie néo-libérale, et favorise les intérêts des banques, des multinationales et de l’agro-négoce, mais qui opère, en même temps, une certaine redistribution de la rente au profit des couches les plus défavorisées. L’écologie n’est pas du tout une priorité pour ces gouvernements, dont le principal objectif reste [29]
« la croissance » et « le développement » ; c’est ainsi qu’en 2010 Marina Silva – une amie de Chico Mendès – démissionne de son poste de Ministre de l’environnement dans le gouvernement brésilien du Président Lula, constatant son incapacité à obtenir un minimum de garanties pour la protection de la forêt Amazonienne. Notons que l’un des symboles de ces choix nocifs pour l’environnement et les populations traditionnelles du gouvernement brésilien est la construction du barrage de Belo Monte, futur troisième barrage de la planète, construction qui a lieu malgré trente ans de luttes farouches et extrêmement structurées des populations traditionnelles habitants sur le bassin versant du fleuve Xingu5. Certains pays cependant, comme le Venezuela, la Bolivie et l’Équateur, ont tenté de rompre avec les politiques néo-libérales et ont affronté les intérêts de l’oligarchie et des multinationales. Tous ces gouvernements reconnaissent l’importance des défis écologiques, et se déclarent disposés à prendre des mesures pour sauvegarder l’environnement. Mais ils restent tous les trois totalement dépendants, pour leur budget, des rentrées résultant d’énergies fossiles (le gaz et le pétrole), c’està-dire des carburants responsables du changement climatique. Le gouvernement vénézuélien est celui où la question reste peu posée ; l’absence d’une population indigène importante ou organisée sur les lieux d’exploitation étant une des raisons de cette absence. Certes, en interdisant la pêche industrielle – destructrice de toute la faune maritime – au profit des petits pêcheurs artisanaux, le gouvernement de Chavez a pris une mesure écologique importante. Mais l’exploitation du pétrole – y compris sous ses modalités les plus « sales » – continue sans interruption, et on ne voit pas beaucoup d’efforts pour développer des énergies alternatives. Voyons de plus près les deux expériences les plus avancées du point de vue eco-social : l’Equateur et la Bolivie, avec leurs contradictions et leurs limites. Equateur : le Projet Parc Yasuni (2007-2013) Une des plus importantes initiatives des mouvements indigènes et des écologistes en Amérique Latine fut le Projet Parc Yasuní, proposé depuis des années par les mouvement sociaux et assumé en 2007 par le nouveau président de l’Équateur, Raphael Corrêa et mise en œuvre par l’alors Ministre de l’Energie et des Mines, Alberto Acosta. Le parc naturel du Yasuni est une vaste région de 9.820 km carrés de forêts vierges, d’une extraordinaire richesse en termes de biodiversité – des botanistes ont calculé qu’un seul hectare contient plus d’espèces d’arbres que tous les États-Unis – habitées surtout par des communautés indigènes et délimitée par trois petites villes : Ishpingo, Tambococha et Tiputini – d’où le raccourci ITT pour désigner cet ensemble. Différentes compagnies pétrolières – dont notamment la Maxus Energy Corporation (Texas) – ont trouvé, lors de forages à Yasuni, trois grandes réserves de pétrole avec une capacité estimée à 850 millions de barils. Les gouvernements équatoriens antérieurs avaient, dans les années 1980 et 1990 accordé de concessions à la compagnie texane, mais la résistance des indigènes avait limité les dégats en empêchant la plupart des forages. Le Projet Parc Yasuni consistait à laisser ce pétrole sous le sol – évitant ainsi 400 millions de tonnes d’émissions de CO2 – en échange d’une indemnisation par la communauté internationale ; concrètement, les pays riches devraient prendre en charge l’équivalent de la moitié des recettes attendues : environ 3 milliards et demi de dollars sur treize années. L’argent devrait être versé à un Fonds géré par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) et serait exclusivement destiné à préserver la bio-diversité et à développer les énergies renouvelables. Les pays du Nord, censés prendre des mesures pour restreindre les émissions de gaz à effet de serre ne se sont pas beaucoup intéressés à la proposition hétérodoxe de l’Équateur. Quelques pays européens – Espagne, Italie, Allemagne – ont versé un total de 3 millions de dollars : on est loin du [30]
compte ! En outre, certains pays – notamment l’Italie et la Norvège – ont annulé 100 millions de dollars de la dette externe de l’Équateur. Le Projet Parc Yasuni a été une des seules initiatives, à l’échelle internationale, qui réponde effectivement à l’urgence du combat contre le changement climatique par une mesure radicale : laisser le pétrole sous la terre…Cette mesure était autrement plus efficace que le « marché des droits d’émissions » et autres « mécanismes de développement propre » des accords de Kyoto, qui se sont révélés parfaitement incapables de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre. Dans le cas du Parc Yasuní – comme dans beaucoup de luttes indigènes, notamment dans la région Amazonienne – le combat des communautés locales pour défendre leur environnement de la voracité destructrice de l’oligarchie fossile a coïncidé pleinement avec la grande cause écologique du 21ème siècle : la prévention du réchauffement global, l’une des plus grande menaces qu’a jamais connue la vie humaine sur la planète. Si les pays riches ont manifesté si peu d’enthousiasme pour le projet, c’est non seulement parce qu’il n’a rien à voir avec les « mécanismes de marché » qui ont leur préférence, mais surtout parce qu’ils craignent l’effet d’entraînement de cette initiative. Accepter de financer Yasuni serait ouvrir la porte à des centaines de projets de la même nature, projets en parfaite contradiction avec les politiques choisies par les pays capitalistes avancés . Pretextant la faible réponse des pays riches au Projet, le Président Correa a décidé, fin 2013, d’ouvrir le Parc Yasuni aux entreprises petrolières. Cette capitulation à l’oligarchie fossile est décevante, et montre le poids de l’idéologie « developmentiste » dans la gauche latino-américaine. Les écologistes et les mouvements indigènes n’ont pas accepté cette décision rétrograde et exigent une consultation populaire. Bolivie ; La Conférence des Peuples de Cochabamba (2010). Lors de la Conférence des Nations unies sur le climat à Copenhague (2009), Evo Morales, le président indigène de Bolivie, a été le seul chef de gouvernement à se solidariser avec les manifestations de protestation dans les rues de la capitale danoise, sous le mot d’ordre « Changeons le système, pas le climat ! ». En riposte à l’échec de la Conférence de Copenhague, a été convoquée, par initiative d’Evo Morales, une Conférence des peuples sur le changement climatique, destinée à se réunir en avril 2010 dans la ville bolivienne de Cochabamba – siège, au début des années 2000, de combats victorieux des populations locales contre la privatisation de l’eau (la « Guerre de l’Eau »). Plus de 20 000 délégués ont participé, venus du monde entier, mais en majorité des pays andins de l’Amérique Latine, avec une très substantielle représentation indigène. La résolution adoptée par la Conférence, qui a eu un considérable retentissement international, exprime – y compris dans sa terminologie – la thématique écologique et anti-capitaliste des mouvements indigènes. Voici quelques extraits de ce document : « Le système capitaliste nous a imposé une logique de concurrence, de progrès et de croissance illimitée. Ce régime de production et de consommation est la recherche du bénéfice sans limites, tout en séparant l’être humain de l’environnement, établissant une logique de domination sur la nature, convertissant tout en marchandise : l’eau, la terre, le génome humain, les cultures ancestrales, la biodiversité, la justice, l’éthique, les droits des peuples, la mort et la vie elle même.
[31]
Sous le capitalisme, la Mère-Terre ne constitue qu’une source de matières premières et en ce qui concerne les êtres humains, en moyens de production et en consommateurs, en personnes qui importent pour ce qu’elles ont et non pour ce qu’elles sont. Le capitalisme requiert une industrie militaire puissante pour étayer son processus d’accumulation ainsi que le contrôle de territoires et de ressources naturelles, tout en réprimant la résistance des peuples. Il s’agit d’un système impérialiste de colonisation de la planète. L’humanité fait face à une grande alternative : continuer dans le chemin du capitalisme, du pillage et de la mort, ou entreprendre le chemin de l’harmonie avec la nature et le respect de la vie. Nous avons besoin de l’établissement d’un nouveau système qui rétablisse l’harmonie avec la nature et entre les êtres humains. Il ne peut y avoir d’équilibre avec la nature que s’il existe de l’équité entre les êtres humains. Nous invitons les peuples du monde à la récupération, la revalorisation et au renforcement des connaissances, des pratiques et savoirs-faire ancestraux des Peuples Autochtones, confirmés dans l’expérience et la proposition du « Vivre bien », en reconnaissant la Mère-Terre comme un être vivant, avec lequel nous avons une relation indivisible, interdépendante, complémentaire et spirituelle.6 » On peut critiquer – comme l’on fait certains intellectuels de gauche latino-américains – l’aspect mystique et confus du concept de « Mère Terre » (Pachamama dans les langues indigènes) ou constater – comme l’ont fait des juristes – l’impossibilité de donner une expression juridique effective aux « droits de la Mère Terre ». Mais ce serait perdre de vue l’essentiel : la puissante dynamique sociale, radicalement anti-systémique, qui s’est cristallisé autour de ces mots d’ordre. L’engagement conséquent d’Evo Morales pour le combat des peuples contre le changement climatique et en défense des droits de la Mère Terre ne correspond pas toujours à la pratique concrète du gouvernement bolivien, attaché à une stratégie de développement où la production de gaz et les initiatives minières occupent une place importante. Récemment le projet de construction d’une autoroute qui traversait une vaste région de forêts vierges a suscité des énergiques protestations des communautés indigènes locales, provoquant la suspension – provisoire – de cette initiative. Conclusion : Les écosocialistes ont beaucoup à apprendre avec les communautés indigènes, qui sont à la pointe du combat en défense de la forêt vierge, des rivières, et de l’environnement en général, contre des adversaires puissants : les multinationales fossiles, l’extraction minière, l’agro-négoce. D’autre part, la culture, le mode de vie des indigènes, qui a marqué le discours et la culture du mouvements sociaux et écologiques, des Forums Sociaux et des réseaux altermondialistes en Amerique Latine, nous concerne directement en tant que ecosocialistes. Enfin, les gouvernements qui se veulent de gauche dans les pays à forte population indigène ont assumé, dans une certaine mesure, le discours socio-écologique indigène, mais continuent à pratiquer un modèle de développement « extractiviste ». Seule la mobilisation sociale autonome des indigènes et des travailleurs et travailleuses des villes et des campagnes pourra faire avancer l’Amérique Latine vers une transition ecosocialiste. Michael Löwy
[32]
Le Québec aux Rencontres écosocialistes européennes AUTEUR : JONATHAN DURAND FOLCO 11 février 2014 par Réseau écosocialiste
Deux membres du Réseau écosocialiste québécois ont profité de leur exil en Europe pour participer aux Rencontres écosocialistes, qui ont eu lieu à Genève du 24 au 26 janvier 2014. Organisée par une équipe dynamique de la formation politique suisse solidaritéS, cette initiative visait à « réunir de façon élargie les militant-e-s de collectifs qui luttent pour une société respectueuse de l’être humain et de la nature et qui pensent qu’il faut changer radicalement de système ».
La principale force de cette rencontre fut de rassembler des personnes très diversifiées, tant du point de vue organisationnel (mouvements, partis, syndicats, associations, collectifs), idéologique (gauche anticapitaliste, écoféminisme, décroissance, écologie libertaire, socialisme) et géographique (Suisse, France, Belgique, Espagne, Catalogne, Portugal, Grève, Italie, Norvège). La mise en place d’un système de traduction permit de surmonter les frontières linguistiques et de faciliter les échanges qui eurent lieu majoritairement en français (65%), espagnol (25%) et anglais (10%). Malgré cette hétérogénéité, une certaine proximité politique contribua à l’émergence d’une atmosphère conviviale, unitaire et solidaire. La soirée du 24 janvier débuta par une conférence publique à l’Université de Genève. Mari Carmen Garcia Bueno, militante du syndicat andalou des travailleurs (SOC-SAT) et de Via Campesina, montra l’importance des luttes des femmes du Sud et la nécessité de revendiquer une vraie réforme agraire afin de combattre l’accumulation par dépossession et de garantir le droit d’accès à la terre. Michael Löwy, sociologue et philosophe marxiste franco-brésilien, enchaîna en présentant quatre grandes leçons des luttes d’Amérique latine : 1) l’importance des traditions collectives précolombiennes dans les pratiques d’entraide et de coopération qui peuvent servir de levier pour le socialisme ; 2) le rôle non-négligeable du rapport entre l’humain à la nature s’illustrant notamment par l’opposition entre Terre-mère et pillage/exploitation ; 3) le mode de vie inspiré du buen vivir comme alternative à la croissance infinie afin de satisfaire les besoins sociaux à l’intérieur des limites écologiques ; 4) les limites des expériences des gouvernements de gauche (Chavez, Correa, Morales) et la nécessité de développer les capacités d’auto-organisation des mouvements populaires pour dynamiser la lutte pour la transformation sociale. Par la suite, l’ingénieur agronome et écologiste Daniel Tanuro récapitula les immenses défis écologiques mondiaux, et évoqua le besoin d’élaborer un plan global de transition visant à guider les luttes actuelles et exproprier les groupes capitalistes afin de sauver l’humanité et les écosystèmes. Le ton de cette conférence d’ouverture était définitivement féministe, internationaliste et anticapitaliste.
[33]
Le programme du week-end fit ensuite place à deux plénières (écoféminisme, enjeux et luttes européennes) et à trois séances regroupant trois ateliers de travail simultanés : transition énergétique, agriculture et alimentation, buen vivir et culture, aménagement du territoire, que produire et comment ?, le rôle des syndicats, planification et autogestion, expérimentations concrètes, dette écologique. Bien qu’un des buts de la rencontre était d’élaborer un programme commun et de proposer des campagnes politiques, ces activités ont d’abord servi à partager des expériences, débattre et approfondir notre compréhension collective de l’écosocialisme. Les séances de travail furent entrecoupées d’activités conviviales comme des repas collectifs, une visite guidée de la Genève commerciale et financière prenant la forme d’une prise de parole devant des lieux symboliques, et même une fête dansante le samedi soir qui se termina en chantant l’Estaca [1] ! La présence de ces moments informels, pauses, repas, fêtes et promenades, représentait l’occasion idéale de rencontrer des gens, que ce soit pour réseauter avec d’autres organisations politiques (Nouveau parti anticapitaliste, Parti de Gauche, Ensemble, Union syndicale Solidaires, Candidatura d’Unitat Popular), ou pour nouer de véritables amitiés (surtout avec les camarades du groupe solidaritéS). La rencontre se termina par une restitution des ateliers (sans adoption d’un programme commun), et l’analyse des conditions de préparation de la Conférence climat (COP21) qui aura lieu à Paris à la fin 2015. Cette discussion montra l’urgence d’élaborer un cadre de mobilisation élargie pour la justice climatique, de poursuivre le travail en commun sur plusieurs thèmes (gaz de schiste, précarité, transition énergétique, éco-syndicalisme), et de tenir une nouvelle rencontre au début 2015 en Espagne. Celle-ci sera très importante, d’autant plus qu’une motion sur l’écosocialisme proposée par le Parti de Gauche et co-signée avec Syriza (Grèce), Bloco de Esquerda (Portugal), Alliance rouge-verte (Danemark) et Die Linke (Allemagne) a remporté une majorité de voix lors du dernier congrès de la Gauche européenne le 15 décembre 2015 [2]. L’émergence d’un véritable réseau écosocialiste européen, consolidant les liens entre les principaux partis de gauche radicale, annonce un projet très stimulant, encourageant et prometteur. Par ailleurs, les deux membres du Réseau écosocialiste du Québec ont insisté sur la nécessité d’élargir le cadre des prochaines rencontres afin qu’elles aient une portée internationale. Un rapprochement éventuel entre Québec solidaire et le Parti de Gauche (ou d’autres formations politiques européennes), serait une autre voie à explorer afin de nouer des liens entre différents partis idéologiquement analogues. L’élaboration d’une stratégie internationaliste est d’autant plus pertinente que le prochain enjeu du programme de Québec solidaire portera sur les questions urbaines, rurales et l’altermondialisme. Enfin, la tenue des prochaines élections municipales françaises le 23 et 30 mars 2014 sera sans doute un autre moment clé pour les délégué-e-s du Réseau écosocialiste, qui pourront dès lors se nourrir de nouvelles expériences politiques nécessaires à la construction d’une gauche québécoise résolument anticapitaliste, écologiste, féministe, internationaliste, voire municipaliste ! Réseau écosocialiste
[1] Chanson populaire catalane composée par Lluis Llach en 1968 durant la dictature de Franco, représentant un cri à l’unité d’action pour se libérer de l’oppression. [2] http://www.lepartidegauche.fr/actua...
[34]
[35]
Παξαδνζηαθό βηβιηνπωιείν ζηελ παιηά πόιε ηεο Γελεύεο [36]
L’Attique, champ d’une transformation sociale et écologique (Intervention de Panos Totsikas aux Rencontres Ecosocialistes – Geneve 2014) Ces dernières décennies, la Grèce a subi une profonde transformation sociale et écologique. La stratégie proclamée dans les années 80 et qui favorisait la décentralisation et le développement régional a été de fait abandonnée. A Athènes, la capitale du pays, se concentre presque la moitié de la population de Grèce et le plus grand volume des activités économiques. La désindustrialisation a conduit soit à la fermeture d’un grand nombre d’usines en province soit à leur délocalisation dans des pays balkaniques voisins. Le taux réel de chômage dépasse déjà les 30% de la population théoriquement active du pays et celui de jeunes dépasse les 60%. La décision, des années 80, de construire le nouveau aéroport dans la plaine de Messogia, en Attique orientale, a conduit à la transformation des terres agricoles alors existantes en zones d’activités commerciales et résidentielles, formant ainsi un troisième pôle résidentiel après le bassin d’Athènes et le Champ de Thriassio à l’ouest. Les Jeux Olympiques d’Athènes de 2004 ont contribué à une encore plus grande concentration de la population et des activités économiques dans l’Attique, tandis, qu’en raison de leur coût exorbitant qui a dépassé les 20 milliards contre les 2,2 milliards prévus initialement, ils ont saigné le pays, ont gonflé la dette publique et ont provoqué des prêts et des intérêts que les citoyens grecs paieront encore pour longtemps. Dans ces conditions, le plan urbanistique d’Athènes en vigueur depuis 1985, a été de fait mis entre parenthèses, afin de construire les pharaoniques installations olympiques au coût exorbitant. Des espaces libres, publics et au littoral ont été bâtis et ont changé d’usage, les volumes montagneuses d’Attique ont été l’objet d’expansions urbaines (Village Olympique au Mont Parnès, Centre de tres Haute Tension au mont Hymette). Aujourd’hui, dix ans après les Jeux Olympiques de 2004, l’Attique subi une nouvelle agression. Dans des conditions de crise économique, sociale et culturelle généralisée, on tente d’abroger l’Organisme de Planification Urbaine d’Athènes, soit disant en raison des coupes portées aux dépenses publiques, tandis qu’on gèle la votation du nouveau Plan Urbain d’Athènes. En réalité, on abroge toute planification urbaine et toute programmation de l’aménagement du territoire et on laisse le champ libre aux soit disant « investisseurs » et aussi aux prétendants et autres accapareurs abusifs de terrains publics. [37]
A Athènes, tandis que la pollution atmosphérique déjà excessive empire à cause de l’utilisation incontrôlée du bois pour chauffer les habitants, les espaces verts d’Athènes se limitent à moins de 2,5 m2 par habitant, quand ils approchent ou même dépassent les 10 m2 par habitant dans la plupart des capitales européennes. En même temps, on est en train de promouvoir la construction des nouvelles installations de l’industrie lourde au mont Hymette, comme le Centre de très Haute Tension (KYT) de l’Electricité de Grèce, on programme des nouvelles autoroutes, tandis qu’on tente d’annuler même le Décret Présidentiel en vigueur qui protège Hymette, en vue de servir les intérêts de quelques accapareurs abusifs des terrains publics comme de ceux qui ont construit abusivement dans les limites protégées d’Hymette. Cependant, au delà de tout ça, le plus grand danger qui menace aujourd’hui Athènes est la transformation d’une étendue 620 hectares, c’est a dire de l’espace de l’ancien aéroport de Ellinikon et du littoral de Agios Kosmas aux côtes de la baie de Saronique, en un complexe urbain très dense, ayant des capacités de construction de 1.720.000 m2 à usage commerciale, touristique, habitations de luxe, etc. En plus, on donne aux futurs « investisseurs » la possibilité de construire des casinos, et d’étendre leurs installations commerciales vers le rivage et la plage, même dans la mer. La raison officielle pour ce crime urbanistique et environnemental en préparation dans la région de Ellinikon et au littoral de Saronique, est qu’ainsi on se procurera des sommes d’argent pour rembourser une partie de la dette du pays et pour créer de nouveaux emplois. En réalité, ces sommes seront insignifiantes tandis que les emplois seront peu nombreux et très mal payés, sur la base de données actuelles. De tout ce qui précède, il est évident que les projets concernant Ellinikon, ne correspondent pas et ne servent pas les vrais besoins sociaux des habitants d’Athènes, mais les intentions spéculatives des soit disant « investisseurs », lesquels vont en plus profiter des infrastructures existantes qui ont déjà coûtées plusieurs milliards d’euros au peuple grec, comme de la Marine pour 1.200 bateaux de Agios Kosmas (laquelle a été construite dans le cadre des J.O. en tant que « Centre Olympique des Courses de Voile »), des extensions des réseaux du Metro et du Tramway, etc. Face à tous ces projets spéculatifs, les Autorités Communales et les habitants d’Ellinikon et alentours, s’organisent et mettent en avant leurs propres projets qui satisfont des vrais besoins sociaux : La création d’un Parc Métropolitain très boisé qui fait tellement défaut à Athènes d’aujourd’hui, avec des activités sportives et culturelles parallèles dans les installations déjà existantes ainsi que différentes activités d’utilité publique, constitue une proposition « par en bas » qui s’appuie sur une excellente étude de l’Ecole Polytechnique déjà déposée et débattue en public. Dans les mois à venir, tant la question de l’ancien aéroport d’Ellinikon que celle de la protection d’Hymette entrent dans leur phase finale. Estimant que toutes les deux sont d’une importance capitale pour la transformation d’Athènes, mais aussi pour tous les peuples d’Europe à cause de l’importance historique d’Athènes à travers les âges, nous lançons un appel pour que la campagne pour sauver et transformer Ellinikon et Hymette en un Pôle Européen de Culture soit adoptée et peut être lancée par ces Rencontres Écosocialistes. Panos Totsikas, urbaniste Membre du "Comité de Lutte pour le Parc Métropolitain a Elliniko" et de l’ "Initiative des Citoyens pour la Défense d’Hymette
[38]
Η Αττική, πεδίο κοινωνικοφ και οικολογικοφ μεταςχηματιςμοφ.* τθν Ελλάδα, πραγματοποιείται τισ τελευταίεσ δεκαετίεσ ζνασ βακφσ κοινωνικόσ και οικολογικόσ μεταςχθματιςμόσ. Η διακθρυγμζνθ ςτρατθγικι τθσ δεκαετίασ του ’80 για αποκζντρωςθ και περιφερειακι ανάπτυξθ ζχει εκ των πραγμάτων εγκαταλειφκεί. τθν Ακινα, τθ πρωτεφουςα τθσ χϊρασ, ςυγκεντρϊνεται ο μιςόσ ςχεδόν πλθκυςμόσ τθσ χϊρασ και ο μεγαλφτεροσ όγκοσ των οικονομικϊν δραςτθριοτιτων. Η αποβιομθχάνιςθ ζχει οδθγιςει είτε ςτο κλείςιμο ενόσ ςθμαντικοφ αρικμοφ εργοςταςίων ςτθν περιφζρεια τθσ χϊρασ είτε ςτθ μεταφορά τουσ ςε γειτονικζσ βαλκανικζσ χϊρεσ. Ήδθ το πραγματικό ποςοςτό ανεργίασ ξεπερνά το 30 % του κεωρθτικά ενεργοφ πλθκυςμοφ τθσ χϊρασ και το 60% των νζων. Η απόφαςθ, τθ δεκαετία του’80, καταςκευισ του νζου αεροδρομίου ςτον χϊρο του κάμπου των Μεςογείων, ςτθν Ανατολικι Αττικι, οδιγθςε ςτθν μετατροπι τθσ υφιςτάμενθσ ζωσ τότε γεωργικισ γθσ ςε περιοχι εμπορικϊν δραςτθριοτιτων και κατοικίασ, διαμορφϊνοντασ ζναν τρίτο οικιςτικό πόλο ςτθν Αττικι μετά το Λεκανοπζδιο τθσ Ακινασ και το Θριάςιο Πεδίο, Δυτικά. Οι Ολυμπιακοί Αγϊνεσ του 2004 που πραγματοποιικθκαν ςτθν Ακινα, ςυνζβαλαν ςτθν ακόμθ μεγαλφτερθ ςυγκζντρωςθ πλθκυςμοφ και οικονομικϊν δραςτθριοτιτων ςτθν Αττικι ενϊ παράλλθλα με το εξωφρενικά μεγάλο κόςτοσ τουσ, που ξεπζραςε τα 20 δισ ευρϊ ζναντι 2,2 δισ ευρϊ του αρχικοφ φακζλου διεκδίκθςθσ, επζφεραν οικονομικι αιμορραγία ςτθν χϊρα, διόγκωςαν το δθμόςιο χρζοσ και προκάλεςαν δάνεια και τόκουσ που κα πλθρϊνουν για πολλά χρόνια ακόμθ οι φορολογοφμενοι πολίτεσ τθσ χϊρασ. Μζςα ς’αυτζσ τισ ςυνκικεσ το ιςχφον από το 1985 Ρυκμιςτικό χζδιο Ακινασ, ανατράπθκε εκ των πραγμάτων, προκειμζνου να καταςκευαςτοφν πανάκριβεσ φαραωνικζσ Ολυμπιακζσ εγκαταςτάςεισ. Ελεφκεροι, δθμόςιοι, παραλιακοί χϊροι δομικθκαν και απζκτθςαν νζεσ χριςεισ, οι ορεινοί όγκοι τθσ Αττικισ ζγιναν αντικείμενο οικιςτικϊν επεκτάςεων (Ολυμπιακό Χωριό ςτθν Πάρνθκα, Κζντρο Τψθλισ Σάςθσ τθσ ΔΕΗ ςτον Τμθττό). ιμερα , δζκα χρόνια μετά τουσ Ολυμπιακοφσ Αγϊνεσ του 2004, θ Αττικι δζχεται μια νζα επίκεςθ: ε ςυνκικεσ γενικευμζνθσ οικονομικισ, κοινωνικισ και πολιτιςτικισ κρίςθσ, επιχειρείται θ κατάργθςθ του Οργανιςμοφ Ρυκμιςτικοφ χεδίου Ακινασ, για λόγουσ περικοπϊν των δθμοςίων δαπανϊν, υποτίκεται, ενϊ παγϊνει θ ψιφιςθ του υπό ανακεϊρθςθ Ρυκμιςτικοφ χεδίου Αττικισ. τθν ουςία, καταργείται ο όποιοσ πολεοδομικόσ - χωροταξικόσ ςχεδιαςμόσ και προγραμματιςμόσ και αφινεται ελεφκερο το πεδίο δράςθσ των λεγόμενων «επενδυτϊν» αλλά και των κάκε είδουσ διεκδικθτϊν και καταπατθτϊν τθσ δθμόςιασ γθσ. τθν Ακινα, ενϊ θ υπζρμετρθ ατμοςφαιρικι ρφπανςθ διογκϊνεται από τθν ανεξζλεγκτθ χριςθ ξφλων για κζρμανςθ των κατοίκων, οι οποίοι αδυνατοφν να πλθρϊςουν το πανάκριβο πετρζλαιο για να ηεςτακοφν, το υφιςτάμενο πράςινο ςτθν Ακινα περιορίηεται ςε λιγότερο από 2,5 τ.μ ανά κάτοικο, τθ ςτιγμι που ςτισ περιςςότερεσ ευρωπαϊκζσ πρωτεφουςεσ προςεγγίηει ι ξεπερνά τα 10 τ.μ ανά κάτοικο. Παράλλθλα, προωκείται θ καταςκευι νζων βιομθχανικϊν εγκαταςτάςεων, ςτον ορεινό όγκο του Τμθττοφ, όπωσ το Κζντρο Τπερυψθλισ Σάςθσ (ΚΤΣ) τθσ ΔΕΗ, προγραμματίηονται νζοι αυτοκινθτόδρομοι, ενϊ επιχειρείται θ αναίρεςθ ακόμθ και του ιςχφοντοσ Προεδρικοφ Διατάγματοσ προςταςίασ του Τμθττοφ, [39] καταπατθτϊν δθμόςιασ γθσ κακϊσ και όςων προκειμζνου να εξυπθρετθκοφν τα ςυμφζροντα κάποιων ζχουν χτίςει αυκαίρετεσ κατοικίεσ μζςα ςτα προςτατευόμενα όρια του Τμθττοφ.
Ο ςθμαντικότεροσ ωςτόςο κίνδυνοσ που αντιμετωπίηει ςιμερα θ Ακινα είναι θ μετατροπι μιασ ςχεδόν αδόμθτθσ ςιμερα ζκταςθσ 6.200 ςτρεμμάτων, δθλαδι του χϊρου του πρϊθν αεροδρομίου του Ελλθνικοφ και τθσ παραλίασ του Αγίου Κοςμά ςτισ ακτζσ του αρωνικοφ Κόλπου, ςε ζνα πυκνοδομθμζνο πολεοδομικό ςυγκρότθμα, με δυνατότθτα δόμθςθσ 1.720. 000 τ.μ, για χριςεισ εμπορικζσ, τουριςτικζσ, πολυτελοφσ κατοικίασ κ.α. Παράλλθλα, δίνεται θ δυνατότθτα ςτουσ επίδοξουσ «επενδυτζσ» δθμιουργίασ Καηίνο, κακϊσ και τθσ επζκταςθσ των κτιριακϊν-εμπορικϊν εγκαταςτάςεϊν τουσ ςτο χϊρο τθσ παραλίασ και του αιγιαλοφ, ακόμθ και μζςα ςτον καλάςςιο χϊρο. Η επίςθμθ δικαιολογία γι’ αυτό τον πολεοδομικό και περιβαλλοντικό ζγκλθμα που ςχεδιάηεται ςτθν περιοχι του Ελλθνικοφ και τθσ παραλίασ του αρωνικοφ, είναι ότι κα εξαςφαλιςτοφν κάποια χριματα προκειμζνου να καλυφκεί ζνα μζροσ από το χρζοσ τθσ χϊρασ, κακϊσ και κάποιεσ νζεσ κζςεισ εργαςίασ. τθν πραγματικότθτα, τα χριματα που κα ζρκουν ςτθ χϊρα κα είναι αςιμαντα, ενϊ οι κζςεισ εργαςίασ κα είναι ελάχιςτεσ και πολφ άςχθμα αμοιβόμενεσ, με βάςθ τα ςθμερινά δεδομζνα. Από όςα αναφζρονται παραπάνω, είναι προφανζσ ότι τα ςχζδια που προωκοφνται ςτο Ελλθνικό, δεν ανταποκρίνονται και δεν εξυπθρετοφν πραγματικζσ κοινωνικζσ ανάγκεσ των κατοίκων τθσ Ακινασ, αλλά τισ κερδοςκοπικζσ επιδιϊξεισ των ενδιαφερόμενων «επενδυτϊν», οι οποίοι επιπλζον καρποφνται υπάρχουςεσ εγκαταςτάςεισ υποδομισ για τισ οποίεσ ο ελλθνικόσ λαόσ ζχει ιδθ πλθρϊςει πολλά δισ ευρϊ, όπωσ τθν Μαρίνα για 1200 ςκάφθ του Αγίου Κοςμά (θ οποία καταςκευάςτθκε ςτα πλαίςια των Ολυμπιακϊν Αγϊνων ωσ «Ολυμπιακό Κζντρο Ιςτιοπλοϊασ»), τισ επεκτάςεισ των δικτφων του Μετρό και του Σράμ, κά. Απζναντι ς’ αυτά τα κερδοςκοπικά ςχζδια, οι Δθμοτικζσ Αρχζσ και οι κάτοικοι τθσ ευρφτερθσ περιοχισ του Ελλθνικοφ, ςυςπειρϊνονται και προωκοφν τα δικά τουσ ςχζδια, τα οποία καλφπτουν πραγματικζσ κοινωνικζσ ανάγκεσ: Η δθμιουργία ενόσ Μθτροπολιτικοφ Πάρκου υψθλοφ πράςινου που τόςο λείπει από τθν ςθμερινι Ακινα, με παράλλθλεσ δραςτθριότθτεσ ακλθτιςμοφ, πολιτιςμοφ ςτισ υφιςτάμενεσ εγκαταςτάςεισ κακϊσ και διάφορεσ κοινωφελείσ δραςτθριότθτεσ, αποτελεί μια πρόταςθ «από τα κάτω», θ οποία ςτθρίηεται από τθν εξαιρετικι ζρευνα του Εκνικοφ Μετςόβειου Πολυτεχνείου, θ οποία ζχει κατατεκεί και ςυηθτθκεί δθμόςια. Σο επόμενο διάςτθμα, τόςο το ηιτθμα του πρϊθν αεροδρομίου του Ελλθνικοφ όςο και τθσ προςταςίασ του Τμθττοφ μπαίνουν ςτθν τελικι τουσ φάςθ. Θεωρϊντασ ότι αποτελοφν και τα δφο κακοριςτικισ ςθμαςίασ ηθτιματα για τον μεταςχθματιςμό τθσ Ακινασ, αλλά και ςθμαντικισ ςθμαςίασ ηθτιματα για όλουσ τουσ λαοφσ τθσ Ευρϊπθσ, λόγω τθσ διαχρονικισ ιςτορικότθτασ τθσ Ακινασ, κάνουμε ζκκλθςθ να εγκρικεί και να ξεκινιςει από αυτι τθν υνάντθςθ μια πανευρωπαϊκι καμπάνια για τθν διάςωςθ τόςο του Ελλθνικοφ όςο και του Τμθττοφ και τθν μετατροπι τουσ ςε ζνα ευρωπαϊκό Πόλο Πολιτιςμοφ. Πάνοσ Σότςικασ, Πολεοδόμοσ Μζλοσ τθσ «Επιτροπισ Αγϊνα για το Μθτροπολιτικό Πάρκο ςτο Ελλθνικό» και τθσ «Πρωτοβουλίασ Πολιτϊν για τθν Προςταςία του Τμθττοφ» *Ειςιγθςθ ςτθν Οικοςοςιαλιςτικι Συνάντθςθ ςτθ Γενεφθ 24-26/1/2014 [40]
Ψήφιςμα τησ Οικοςοςιαλιςτικήσ Συνάντηςησ ςτη Γενεφη 24-26.1.2014* Εμείσ που ςυμμετζχουμε ςτθν Οικοςοςιαλιςτικι υνάντθςθ τθσ Γενεφθσ, ςυμπαραςτεκόμαςτε ςτον αγϊνα των Ελλινων πολιτϊν ενάντια ςτα ςχζδια τθσ ελλθνικισ κυβζρνθςθσ, τα οποία προωκοφν τθν ιδιωτικοποίθςθ του χϊρου του πρϊθν αεροδρομίου Ελλθνικοφ ςτθν Ακινα και τθν εκτεταμζνθ δόμθςι του, κακϊσ και τθν καταςκευι αςφμβατων εγκαταςτάςεων ςτο ιδιαίτερθσ περιβαλλοντικισ και ιςτορικισ αξίασ γειτονικό όροσ Τμθττόσ. Καλοφμε τθν ελλθνικι κυβζρνθςθ να αποςφρει τα ςχζδιά τθσ αυτά και να προωκιςει τθν πρόταςθ των Δθμοτικϊν αρχϊν και των κατοίκων τθσ ευρφτερθσ περιοχισ, για τθν δθμιουργία ενόσ Μθτροπολιτικοφ Πάρκου υψθλοφ πράςινου ςτα πλαίςια ενόσ ευρφτερου πόλου πολιτιςτικϊν, ακλθτικϊν και άλλων κοινωφελϊν εγκαταςτάςεων.
Γενεφθ, 26 Ιανουαρίου 2014.
[41]
[42]
What are the plans of the Greek government for Hellinikon? The plans of the Greek government for the site of Hellinikon, currently promoted as the most valuable real estate asset in Europe, aim at privatizing the area, creating a new luxurious city, and bringing extraordinary profits to investors. They demonstrate no concern for the needs of the residents of the Attica region. Specifically, the government provisions for the 620-Ha site of the former airport of Hellinikon and the waterfront of Aghios Kosmas include: * 3,700,000m2 of new construction, which is 60 times the floor area of “The Mall Athens”, the largest mall in the region. *Demolition of more than 360,000m2 of buildings in the site, which are either currently used or can be reused in the future, several of which with significant architectural and historic value, and others constructed at significantly high costs to the state to host the 2004 Olympics. *A wide range of land uses, including hotels, golf courses, shopping malls, marinas, theme parks, casinos and night clubs, offices, private hospitals, private universities, as well as thousands of luxurious residences. *Construction of expansions and artificial islands off the coast, as well as blockade of the free access to the coast. * Construction of large-scale infrastructure projects, such as urban highways, electrical power stations and other utility infrastructure to serve the area, further aggravating already negative environmental conditions across the region. * Shutdown of the National Sport Centre of Aghios Kosmas, the largest training centre for professional and amateur athletes in the country. * Eviction of a large number of organizations and institutions, currently located in facilities within the site, such as services of our City, the Hellenic National Meteorological Service, the Civil Aviation Authority, the Hellenic Centre for Marine Research, the Athens Urban Transport Organization depot, cultural associations, social welfare institutions, and organizations supporting people with disabilities.
These plans employ the arguments that privatizing and developing the site of Hellinikon “will bring money to the country,” “will contribute to economic development,” and “will create thousands of new jobs.” However, the fact is that the area is up for sale for an unacceptably low price by any measure, any resulting privatization proceeds will be used to pay just a few monthly installments of the Greek state debt, while the Greek state will cover the huge cost of the construction of urban highways and utilities infrastructure well beyond the area, as well as the high costs of relocating the existing uses, both of which are preconditions for the real-estate development of the site. Regarding the arguments of the Greek governmentabout job creation at Hellinikon, various projections based on no documentation or businessplan are being presented. In any case, the jobs that will be created if the proposed development is implemented, are expected to be flexible and precarious ones, without labor rights and with unacceptably low wages based on exceptions and privileges granted to investors, while many jobs are expected to be lost in the local and regional market of Athens by small and medium-sized enterprises due to increased competition.
[43]
What is the proposal of the City of Hellinikon – Argyroupoli for Hellinikon? The City of Hellinikon - Argyroupoli is against any privatization and fire sale of the site of Helliniko. It demands the creation of a public metropolitan park, a green park with lowintensity recreational, cultural, research and other necessary social uses, based on the research project and proposed plan by the National Technical University of Athens Urban Environment Laboratory. This plan centers on the social needs of the residents of Attica Region and the protection of environment. Further, it is a low-cost proposal which could be partly financed by the revenues of the park, while at the same time, the jobs that it creates are jobs with full labor rights and decent wages.
What initiatives has the City of Hellinikon - Argyroupoli undertaken for the creation of the Metropolitan Park of Hellinikon? Over the past decade, the current City administration has undertaken, has coordinated and has participated in a number of local and broader regional initiatives, along with/in collaboration with educational and professional institutions, unions, environmental, social, political, cultural and sport organizations and urban social movements towards the creation of the Metropolitan Park of Hellinikon. Recent activities include tree-planting initiatives, sport events, music festivals, art exhibitions, film screenings, academic conferences and public discussions. Since the re-appropriation of the beach of Aghios Kosmas, our City manages and operates it, maintaining it as one of the few public and free beaches in Athens. In collaboration with Alimos and Glyfada, the two other Cities that include the former airport and the Aghios Kosmas waterfront in their administrative boundaries, as well as the Local Union of Municipalities and Communities of Attica representing the local authorities of the region, we commissioned the National Technical University of Athens Urban Environment Laboratory to conduct a research project on the documentation of existing conditions in the area and the region, as well as the necessity, feasibility, planning and design principles, and strategy for the creation of the Metropolitan Park of Hellinikon. The City of Hellinikon - Argyroupoli has been in close cooperation with the Cities of Alimos and Glyfada, with the state agencies and organizations that use facilities within area of the former airport and the coast, with local collectives and initiatives, as well as with a number of political, social, labor, environmental, cultural,sport, scientific and academic institutions and organizations operating on a regional and national basis.
[44]
BASIC PLANNING & DESIGN PRINCIPLES FOR THE CREATION OF THE METROPOLITAN GREEN PARK AT THE FORMER HELLINIKON INTERNATIONAL AIRPORT OF ATHENS National Technical University of Athens - Urban Environment Laboratory / Objectives * Upgrade and extension of the network of open public spaces and green spaces across the Greater Athens Area. * Creation of a unified and public green open space, with metropolitan cultural and recreational facilities, and other social uses accessible to all the inhabitants and visitors of Athens, by maintaining and reusing 75% of the extensive building stock of the area. * Connection between Imittos Mountain and the waterfront as an indispensable ecological unit for the regional ecosystem and the regional climate. * Protection of antiquities, monuments, and buildings of special architectural or historical importance. Basic planning and design directions A.Existing and proposed land uses * Ecological Coastline Park, Hellenic Centre for Marine Research and aquarium of Mediterranean species. *Open metropolitan sports and recreation pole. *Archeological Museum of the Saronic Gulf and archeological laboratories. *Museum of Civil and Military Aviation. *Conference and exhibition center of the East Airport Terminal. * Social services and cultural uses. *Transport infrastructure (e.g., tram, metro and bus depot). B. Mobility *Demolition of the 40 km of internal fences that fragment the area. *Free access to the beach. *Creation of walking and cycling network connecting paths, focal points, and transit. *Extension of the tram network inside the park and connection with the metro network. C. Green * Protection and regeneration of existing green spaces. * Extensive programmes of tree-planting with species of the Mediterranean flora. * Regeneration of the natural coastline and streams. [45]
[46]
[47]
Aριςτερά ο Μανουελ Σάντςεη Γκορντίλο ,διμαρχοσ τθσ Μαριναλζντα , ςτθν Ανδαλουςία, και δεξιά ο Χουάν Τορτόςα , ςυντονιςτισ τθσ Οικοςοςιαλιςτικισ Συνάντθςθσ τθσ Γενεφθσ, 24-26.1.2014
[48]
Εναλλακτικι ξενάγθςθ ςτθν “Place de Neuve”Grand Theatre
[49]
Εναλλακτικι ξενάγθςθ ςτθν «Γζφυρα του νθςιοφ» «85 πρόςωπα διακζτουν όςα 3,5 διςεκατομφρια άνκρωποι»
[50]
Λίμνθ τθσ Γενεφθσ: Εναλλακτικι ξενάγθςθ ςτο νθςάκι Ρουςϊ
[51]
«Είναι οι μεγάλεσ ευκαιρίεσ που κάνουν τουσ μεγάλουσ ανκρϊπουσ» Εκκεςιακόσ χϊροσ ςτο ςπίτι που γεννικθκε ο Ζαν Ζακ Ρουςϊ, ςτθν Grand Rue.
[52]
Συνκιματα ςε τοίχουσ: «Η Αςτυνομία ςκοτϊνει» - «Γενεφθ Αντιφά!»
[53]
Ελβετικι καμπάνια ενάντια ςτισ νάρκεσ: Τοιχογραφία ςτθν οδό Savoises
[54]
[55]
[56]
[57]
“Σασ προςκαλοφμε να ενωκείτε μαηί μασ ςτον κφκλο τθσ ςιωπισ» - Καμπάνια υποςτιριξθσ όςων βρίςκονται ςτθν Ελβετία «χωρίσ χαρτιά» και ενάντια ςτθν Ευρωπαϊκι ςυνκικθ του Δουβλίνου που κεςμοκετεί τθν εκδίωξθ των προςφφγων ςτθ χϊρα προζλευςισ τουσ.
[58]
[59]
Ξενοφοβικζσ αφίςεσ εν όψει του δθμοψθφίςματοσ τθσ 9θσ Φεβρουαρίου 2014
[60]
[61]
[62]
[63]
[64]
Παράρτημα PARC METROPOLITAIN DE ELLINIKO LA REVENDICATION D’UN ESPACE LIBRE PUBLIC EN GRECE L’espace public est un bien social en crise à Athènes. Il symbolise en effet la crise sociale et économique du pays. Il est à l’image de ce modèle de production et de consommation qui a fait faillite, de ce développement erroné qui consomme les ressources naturelles sans penser à l’avenir et sans respecter les principes de durabilité. Athènes subit une dégradation environnementale importante: pollution, congestion, gaspillage d’énergie, températures très hautes en été, inondations. Environ 5.500 hospitalisations par an peuvent être attribuées à la pollution. Cette dégradation environnementale a comme effet un coût économique important pour les citoyens et la société. Le coût est important pour l’économie et le tourisme aussi, puisque les touristes restent à Athènes très peu. Tout cela paraît absurde, puisque Athènes est située sur la mer et elle a un climat doux qui favorise la vie en plein air. La cause principale de cette dégradation environnementale est le manque d’espaces verts. Athènes a seulement 2,55m2 d’espaces verts par habitant, avec un minimum souhaité dans l’Union Européenne de 10 m2 par habitant, c'est-à-dire qu’Athènes a un manque de 5.000 ha d’espaces verts ! Après les incendies des dernières années (où les collines autour de la ville ont perdu la plupart de leurs arbres), la ville d’Athènes est en état d’alerte en ce qui concerne la qualité de l’air et les températures en été. Le seul remède à cette dégradation environnementale est la réalisation de plusieurs grands parcs. Athènes n’en a aucun. Il y a 30 ans, le Plan d’Occupation du Sol prévoyait 3 grands parcs à Athènes. Depuis, tous ces espaces libres ont été bâtis. Actuellement il n’y reste plus de grand espace libre, à l’exception de l’aire de l’ancien aéroport d’Elliniko. Il est donc évident que nous ne devons plus en sacrifier même pas un mètre carré. L’histoire du parc Metropolitain de Elliniko commence dans les années 90. C’est alors qu’on a décidé de déplacer l’aéroport d’Elliniko à Messoghia, une région agricole, avec des vignes et des oliviers.
[65]
La commune de Elliniko-Argyroupoli (ancien aéroport) et le nouvel aéroport
Pour contrebalancer l’impact sur l’environnement du déplacement de l’aéroport à une région agricole, le gouvernement avait promis d’aménager à l’aire de l’ancien aéroport à Elliniko le parc Métropolitain qui manque à Athènes et qui améliorerait l’environnement de notre ville.
[66]
Elliniko-Argyroupoli est une commune de la banlieue sud d’Athènes, situé à 6 kilomètres du centre d’Athènes entre la mer et la colline de Imittos. Le terrain de l’ancien aéroport, d’une surface de 530 ha, est situé près de la mer. Entre le terrain de l’aéroport et la mer il y a un autre terrain de 90 ha où se trouvent le centre sportif de Aghios Kosmas, une marina et le Centre de Recherches Maritimes. Le terrain de l’ancien aéroport est entouré de deux autres communes, la commune de Alimos au nord et la commune de Glyfada au sud. L’ancien aéroport de Elliniko avait été construit entre 1938 et 1950 sur des terrains expropriés pour une œuvre d’utilité publique. Un changement de l’usage du sol serait permis seulement si on gardait le caractère public du terrain. On pourrait donc y faire un parc public. Malgré cette décision, après le déplacement de l’aéroport à Messoghia en mars 2001, les deux partis politiques qui s’échangent au pouvoir depuis 1974, Nouvelle Démocratie et PASOK, se souviennent du parc Métropolitain chaque fois qu’ils sont à l’opposition. Ce parc a été toujours une promesse de leur campagne électorale. Mais dès leur montée au pouvoir, ils changent leur discours et élaborent son «développement» c’est à dire son exploitation. Depuis l’année 2001 cet espace a été donc utilisé pour y installer de nouveaux bâtiments : (installations sportives pour les Jeux Olympiques, palais d’expositions, dépôt du Tram, etc.). A l’heure actuelle, il y a 480 bâtiments dans l’aire de l’ancien aéroport!
[67]
En même temps, aucune partie de cet espace n’a été ouverte au public ou plantée. Les grillages du parc se sont multipliés et ont actuellement atteint les 56 kilomètres! Pour accéder aux divers bâtiments il faut traverser plus d’un grillage.
En plus des nouveaux bâtiments et installations, en 2003, sous le gouvernement de PASOK, le Ministère de l’Environnement et des Travaux Publics a fait un concours dont le programme prévoyait de construire des nouveaux bâtiments d’un surface de 1.325.000m 2 (des logements, des bureaux, des hôtels, des commerces, des loisirs, des centres de congrès et d’expositions, des centres sportifs etc). En 2007, sous le gouvernement de Nouvelle Démocratie, la surface à bâtir a été augmentée aux 1.500.000m2. C’est à dire qu’on comptait y construire une nouvelle ville de 15.000-20.000 habitants. La commune de Elliniko-Argyroupoli avait à l’époque à peu près 17.000 habitants. On comptait donc doublait sa population !
[68]
A gauche : La proposition de 2007. Les bâtiments sont peints en vert pour tromper les citoyens A droite : La proposition de 2007. Les bâtiments et la voirie en rouge
Pendant toute cette période le Ministère de l’Environnement et des Travaux Publics prévoyait aussi la construction de 2 autoroutes qui allaient traverser le terrain pour lier la côte à la colline de Imittos. On prévoyait aussi la construction de 3 énormes nœuds de circulation dans le parc.
La proposition de 2007. La voirie traversant le « parc »
Jusqu’à 2009 le discours tenu par le gouvernement pour convaincre les citoyens était basé sur 5 points : 1.
Un parc de 530 ha serait énorme, il n’y a pas de parc si grand nul part dans le monde, et ce serait absurde de le réaliser. Vous savez mieux que moi que c’est faux. En plus, l’aire de Elliniko est déjà parsemée de 480 bâtiments d’une surface totale de 400.000 m 2 dont les terrains dépassent les 200 ha. Même si on garde la moitié des ces bâtiments et le réseau routier existant, le parc sera beaucoup plus petit que ce dont notre ville a besoin.
[69]
Vue actuelle de l’ancien aéroport
2.
La réalisation d’un grand parc au sud de la ville serait injuste pour les habitants du centre ou du nord d’Athènes. Le gouvernement proposait la vente d’une partie du terrain dans le but d’utiliser l’argent gagné pour créer d’autres parcs dans la ville d’Athènes. La vérité est qu’Athènes devrait avoir 2-3 autres grands parcs de la même taille que celle de Elliniko et plusieurs petits pour arriver aux 5.000 ha d’espaces verts dont elle a besoin. Et qu’il y a eu d’autres grands espaces libres à Athènes (à Goudi et à Elaionas), mais le gouvernement les a déjà bâtis sous d’autres prétextes ! Les gouvernements n’ont jamais eu l’intention de faire de parcs.
3.
La ville a besoin de terrains à bâtir. La Grèce est le seul pays d’Europe qui utilise tous les espaces libres comme des réserves de terre à bâtir. C’est pour cela que les espaces verts diminuent chaque année. Les Jeux Olympiques ont été le prétexte pour bâtir plusieurs espaces libres tels le parc prévu à Goudi où on construisit un théâtre dit temporaire qui reste depuis ouvert sans permis de construire et sans licence. Ce soi-disant « parc de Goudi » est actuellement plein de parkings et d’immeubles comme l’Ecole de la Police, un Musée, des installations sportives, etc.
4.
Le coût de réalisation du parc est énorme. Le gouvernement avait surestimé ce coût à 760.000 euros per ha ! Les communes avoisinantes ont pourtant proposé de financer le parc mais le gouvernement n’a pas accepté.
[70]
5.
Le coût d’entretien d’un espace vert public est énorme. Les espaces verts publics sont en général délaissés, sales, dangereux et mal éclairés. C’est fait exprès. Le gouvernement laisse les espaces publics se détériorer et attend le moment où il y aura une « occasion » de les « valoriser ». Plusieurs citoyens finissent par préférer que ces espaces détériorés soient donnés au secteur privé qui les entretiendra, même s’ils sont obligés de payer pour y entrer.
Depuis 2010 et après la signature du mémorandum avec le FMI, les choses se sont empirées. Il est évident pourtant que même avant la crise, les gouvernements n’ont jamais voulu créer ce parc Métropolitain. La crise est maintenant le prétexte pour accélérer les procédures de liquidation de l’aire de l’ancien aéroport. En juillet 2010 le ministre de l’Environnement de PASOK disait que Elliniko est un « filet public » et qu’il faut en profiter. En automne 2010 le gouvernement a donc créé la société « Elliniko S.A. » qui allait gérer et exploiter l’espace de l’ancien aéroport et le terrain avoisinant qui longe la mer, c’est à dire une surface totale de 620 ha. Suivant une proposition de Joseph Acebillo, en Janvier 2011 on parlait d’y construire 2.000.000m2. Mais même cette exploitation leur a semblé insuffisante. Peu après on a créé, par une nouvelle loi, la « Caisse d’Exploitation de la Propriété de l’Etat grec » qui va exploiter tous les terrains publics et, entre eux, le terrain de Elliniko plus le terrain costal. L’argent réuni sera donné prioritairement pour rembourser la dette grecque. Le gouvernement a lancé un appel d’offres dans le but de trouver un grand investisseur, qui aura le droit de construire jusqu’à 3.000.000m2 sans aucune autre contrainte! Le gouvernement vote une nouvelle loi qui donne à l’investisseur le droit d’y faire tout ce qu’il veut, pas seulement sur l’aire de l’ancien aéroport mais aussi dans la mer ! Sachant qu’il n’a aucun droit de liquider cet espace obtenu par expropriation pour une œuvre d’utilité publique, le gouvernement soutient que le remboursement de la dette est une œuvre publique. Et il prévoit, par d’autres lois votées l’été dernier, de ne pas vendre le terrain (une telle vente serait contestée légalement par les anciens propriétaires ou les communes) mais louer, pour 100 ans ou plus, l’exploitation de la surface du terrain. Depuis le début de la crise le discours du gouvernement a changé. Il essaie de convaincre nos citoyens qu’un tel investissement : 1.
Va créer plusieurs emplois (on a parlé de 35.000 nouveaux emplois permanents). Cette promesse est nettement démagogique. Aucune activité ne peut assurer ces emplois dans les 620 ha de l’ancien aéroport, même si on y construisait seulement des gratte-ciel. Le gouvernement se joue des 1.200.000 chômeurs de ce pays. En vérité, l’ouverture de chaque nouveau Centre Commercial provoque la fermeture des magasins existants des alentours.
2.
Va réduire la dette grecque. Le gouvernement ment. Il prévoit gagner par cet investissement 5 milliards euros mais tout le monde sait que, à cause de la crise, les terrains ont perdu une grande partie de leur valeur. Mais même si les revenus espérés étaient encaissés, ils seraient minimes par rapport au débit grec (328 milliards euros en fin 2010) et ses intérêts (16,4 milliards euros pour l’année 2011).
[71]
3.
Va valoriser la banlieue sud d’Athènes. Pourtant aucune analyse urbanistique, socio-économique, financière etc. n’a jamais prouvé la viabilité d’un tel investissement. Il n’y a aucune étude de faisabilité prouvant que les nouveaux logements, bureaux et commerces seront loués ou vendus. Depuis 2007 l’offre en espaces bâtis a dépassé la demande. Aujourd’hui on estime qu’il y a 230.000 logements à vendre à Athènes et le 32% des magasins et bureaux sont vides. Aucune étude des problèmes de circulation et d’environnement qui seront causés par ces projets n’a été effectuée non plus.
On risque donc d’hypothéquer l’aire de l’ancien aéroport à jamais, en y construisant des bâtiments qui pourraient rester inutilisés, puisque à cause de la crise économique, il y a déjà plein de commerces, bureaux, hôtels etc. vides. Les habitants et les maires des communes de Alimos, de Elliniko-Argyroupoli et de Glyfada ont réagi à tous ces projets. En 2008 les citoyens et les écoliers des communes avoisinantes ont participé à des plantations d’arbres dans l’aire de l’ancien aéroport. Les 3 maires ont demandé à l’école Polytechnique et à l’Université d’Athènes de faire une étude environnementale et une étude de faisabilité. L’étude de l’Université a prouvé que la création d’un parc métropolitain à Elliniko sera importante pour l’environnement de notre ville. L’Ecole Polytechnique a élaboré, en 2009, une étude de faisabilité selon laquelle le parc d’Elliniko peut être autofinancé par les loyers de ses installations (centres sportifs, palais d’expositions etc.). Cette étude a fait l’inventaire de tous les bâtiments de l’ancien aéroport et elle propose d’en garder la moitié, c’est à dire 240 bâtiments. Outre les centres sportifs et le palais d’exposition existants, elle propose de loger à ces bâtiments des services municipaux, un musée et des services publics de Santé et d’Aide Sociale. En 2010 nous avons créé le « Comité de lutte pour le parc Métropolitain à Elliniko ». Depuis, nous essayons d’imposer notre présence dans le parc, en y organisant des plantations et des évènements culturels et sportifs diverses : des concerts, des festivals, des expositions, des projections etc.
[72]
D’autres habitants ont pris l’initiative de créer un potager autogéré dans un coin de l’aire de l’ancien aéroport. La culture est biologique et se fait avec des graines de Peliti, c’est à dire qu’on cultive des variétés locales traditionnelles de légumes et de fruits. Ce potager est : -
un point de rencontre des mouvements sociaux qui ont comme but la gestion des espaces ouverts. On y fait des discussions, des projections de films, des fêtes, des événements, des piqueniques,
-
un espace pour la promotion d’activités de solidarité sociale, puisque les produits sont distribués aux chômeurs et aux sans-abri,
-
un espace d’éducation environnementale : on y fait des cours de jardinage, de permaculture, de compostage, etc, et
-
une banque de conservation du patrimoine génétique et une pépinière de fruits et de légumes.
[73]
Toutes les études scientifiques montrent qu’avec la crise, la population d’Athènes sera réduite. Cet effet de la crise est positif puisque le développement d’Athènes était déjà un problème. La moitié de la population du pays habite à Athènes. Cela cause des problèmes à tout le pays puisque les autres régions sont abandonnées. La crise économique a aussi prouvé que le développement basé uniquement sur la construction de voirie et de bâtiments est erroné. Construire éternellement des nouvelles maisons et rues n’est pas logique puisqu’il n’est pas justifié par une augmentation analogue de la population. Bâtir ainsi c’est consommer l’espace. Il faut donc opter pour un autre type de développement, durable, fondé sur les activités productives et sur la création d’emplois sans détruire les richesses naturelles et culturelles de notre pays. Dans ce sens la crise est une occasion pour notre ville. Il est temps de cesser d’y bâtir. Il faut par contre améliorer son environnement. La qualité de vie et de l’environnement devrait être plus importante que le profit des investisseurs. L’espace public joue un rôle très important dans la qualité de vie urbaine et doit être protégé par les intérêts privés. La création d’un grand parc à Elliniko serait un bon investissement pour notre ville. Athènes a plein d’hôtels, de sites archéologiques et d’autres points d’intérêt, mais les touristes y restent très peu à cause de la dégradation de son environnement. Un beau parc à Elliniko (comme le Parc de Boulogne à Paris ou le [74]
Wiener Prater à Wien) lié à une plage ouverte au public, constituera un pôle d’attraction touristique important. Il faudra aussi créer d’autres parcs à Athènes. Nous continuerons donc de lutter pour sauver ce dernier grand espace libre d’Athènes et pour la création d’un parc Métropolitain. Nous devons arrêter ce type de développement qui nous a conduit à une impasse économique, politique et sociale. C’est le minimum que nous pouvons offrir à nos enfants.
Comité de lutte pour le parc Métropolitain à Elliniko [75]
A l'occasion du 2ème forum européen contre les grands projets inutiles imposés à Notre-Dame-des-Landes (44) Interview-témoignage d'Anastassia Tsironi , membre du parti des Verts, militante grecque de la lutte pour le parc d'Elliniko , (près d'Athènes-Grèce), sur le site de l'ancien aéroport jeté en pâture aux investisseurs privés internationaux et Européens. La privatisation, c'est l'une des solutions préconisées pour "renflouer" les caisses de l'État Grec après plusieurs plans d'austérité successifs. Les installations sportives des jeux olympiques de 2004, et autres 480 bâtiments industriels, militaires et commerciaux, entourés de 56 km de grillage, ont envahi les 530 ha de terres du site de l'ancien aéroport d' "Hellenikon". Le projet de parc métropolitain d'Elliniko, qui réhabiliterait cet espace et donnerait une bouffée d'oxygène à la population de la métropole, est aujourd'hui abandonné par l'Etat. Et pourtant, Athènes a le plus faible ratio d'espaces verts par habitant en Europe ! La zone est bradée et lancée en pâture aux investisseurs, au profit d'une caisse versant directement les énormes intérêts de la "dette" grecque aux capitalistes qui la détiennent. Des militant-e-s se battent pour la réalisation du parc et apprennent aux Athénien-ne-s à s'approprier cet espace immense par une occupation active permanente.
[76]
ΑΤΣΟΓΗΑΥΔΗΡΗΕΟΜΔΝΟ ΑΓΡΟ ΣΟ ΔΛΛΖΝΗΚΟ Ο «Απηνδηαρεηξηδόκελνο Αγξόο ζην Ειιεληθό» εληάζζεηαη ζηηο δξαζηεξηόηεηεο ηεο ελαιιαθηηθήο, θνηλσληθήο θαη αιιειέγγπαο νηθνλνκίαο. Δεκηνπξγήζεθε από κηα νκάδα πνιηηώλ, ζαλ ζπιινγηθή πξνζπάζεηα απάληεζεο ζηελ θξίζε πνπ καζηίδεη ηελ ειιεληθή θνηλσλία απαληώληαο ζε ηέζζεξηο ζνβαξέο πηπρέο ηεο: ΠΔΡΗΒΑΛΛΟΝΣΗΚΖ ΚΡΗΖ: Σηελ Αηηηθή ε γεσξγηθή γε πςειήο παξαγσγηθόηεηαο, όπσο θαη ηα πεξηαζηηθά δάζε, θηλδπλεύνπλ από ηελ άλαξρε δηαζπνξά δξαζηεξηνηήησλ θαη από ηελ ρσξίο ζπγθξνηεκέλν ζρέδην επέθηαζε ηεο ηνπξηζηηθήο θαη νηθηζηηθήο δξαζηεξηόηεηαο. Σηα Μεζόγεηα, ηεξάζηηεο εθηάζεηο γεσξγηθήο γεο πςειήο παξαγσγηθόηεηαο θαηαζηξάθεθαλ γηα ηε δεκηνπξγία ηνπ λένπ αεξνδξνκίνπ. Η ππόζρεζε γηα κεηξνπνιηηηθό πάξθν ζην Ειιεληθό, ζαλ αληίβαξν ζηηο πεξηβαιινληηθέο επηπηώζεηο ηνπ λένπ αεξνδξνκίνπ, κπνξεί λα ζπλδπαζηεί κε ηελ ρσξνζέηεζε, ζην ρώξν ηνπ Ειιεληθνύ, αζηηθώλ αγξώλ. Απηή ηε δεκηνπξγία αζηηθώλ αγξώλ πξέπεη λα ηε δηαρεηξηζηνύκε νηθνινγηθά. Γη’ απηό επηιέμακε ηελ θύηεπζε βηνινγηθώλ ζπόξσλ από ην Πειίηη, αληί γηα πβξίδηα, κε ζηόρν ηελ παξαγσγή βηνινγηθώλ θαη πνηνηηθώλ πξντόλησλ, αιιά θαη ηε δηάδνζε ησλ ληόπησλ πνηθηιηώλ ζπόξσλ (θξνύησλ, ιαραληθώλ θιπ). Η θαιιηέξγεηα γίλεηαη κε βάζε ηηο αξρέο ηεο βηνινγηθήο/ θπζηθήο θαιιηέξγεηαο κε ζεβαζκό ζηνπο θπζηθνύο πόξνπο θαη ζηόρν λα βνεζήζνπκε ζηε δηαηήξεζε θαη δηάδνζε ησλ ζπόξσλ απηώλ. Η πξνζπάζεηά καο εληάζζεηαη παξάιιεια ζηελ πξνζπάζεηα δηάζσζεο ηνπ ρώξνπ ηνπ πξώελ αεξνδξνκίνπ από ηελ εθπνίεζε, δείρλνληαο ην δξόκν γηα αμηνπνίεζή ηνπ κε ήπηεο θνηλσληθέο ρξήζεηο, πνπ δελ ελέρνπλ πεξαηηέξσ δόκεζή ηνπ. ΟΗΚΟΝΟΜΗΚΖ ΚΡΗΖ: Σηε ζεκεξηλή επνρή, νη πνιίηεο βηώλνπλ έληνλα πξνβιήκαηα αλεξγίαο θαη έρνπλ αλάγθε από δηεμόδνπο επηβίσζεο. Πξέπεη ινηπόλ λα απνθηήζνπλ ηε ινγηθή ηνπ “νηθνλνκηθνύ θιεθηνπόιεκνπ”, θαη λα δεκηνπξγήζνπλ όξνπο κηαο παξάιιειεο νηθνλνκίαο κέζα από ηνπηθέο ζπκκεηνρηθέο δηαδηθαζίεο ηνπ πνιίηε. Σηόρνο είλαη ε απαζρόιεζε αλέξγσλ ή πνιηηώλ κε ρακειό εηζόδεκα ζηελ παξαγσγή πνηνηηθώλ πξντόλησλ δηαηξνθήο κέζσ ηεο ηνπνθαγηθήο γεσξγίαο ηεο εγγύηεηαο, ε απειεπζέξσζε ηεο γεσξγηθήο παξαγσγήο από ηελ εκπνξηθή θεξδνζθνπία θαη ε θαηαλαισηηθή απηάξθεηα. Η αζηηθή γεσξγία κπνξεί θαη πξέπεη λα απνηειέζεη έλαλ ζεκαληηθό πόξν γηα ηνπο θαηνίθνπο ησλ κεγάισλ αζηηθώλ θέληξσλ. ΚΡΗΖ ΠΑΗΓΔΗΑ: Τν κνληέιν ηεο αλάπηπμεο πνπ βαζηδόηαλ ζην ηζηκέλην θαη ηελ ππεξθαηαλάισζε έρεη απνδεηρζεί αδηέμνδν. Η θνηλσλία έρεη αλάγθε από κηα αλάπηπμε βηώζηκε, βαζηζκέλε ζε παξαγσγηθέο δξαζηεξηόηεηεο. Πξέπεη δειαδή ν θαηαλαισηήο λα κάζεη λα παξάγεη. Με απηή ηελ έλλνηα ν Απηνδηαρεηξηδόκελνο Αγξόο ζην Ειιεληθό έρεη εθπαηδεπηηθό ραξαθηήξα, θαη ζα επηδηώμνπκε ηε ζπκκεηνρή καζεηώλ ζηελ θαιιηέξγεηά ηνπ, κε ζηόρν ην πέξαζκα ηεο αγξνηηθήο ινγηθήο ζηελ εθπαίδεπζή ηνπο. Πξέπεη ηα λέα παηδηά λα κάζνπλ ηη ζεκαίλεη παξάγσ θαη πνηα είλαη ε ζρέζε παξαγσγήο θαη θαηαλάισζεο. Τα θπηά ηνπ αγξνύ θαη νη ζπόξνη ζα ραξηζηνύλ ζηελ ζπλέρεηα ζε θάζε ελδηαθεξόκελν πνιίηε θαζώο θαη ζε καζεηέο ησλ ζρνιείσλ ηεο πεξηνρήο, γηα λα ηνπο θπηέςνπλ ζε άιινπο ρώξνπο. Σηόρνο καο είλαη λα επαλαπξνζδηνξίζνπκε αμίεο πνπ ράλνληαη ιόγσ ηεο εκπνξεπκαηνπνίεζεο ηεο δηαηξνθήο καο. Αιιάδνληαο ην ζύζηεκα δηαηξνθήο, ξίρλνπκε ηηο δηθέο καο ξίδεο ζην ρώκα. Οη γνλείο θαη νη παππνύδεο καο έβνζθαλ πξόβαηα θαη είραλ κπαρηζέδεο. Αθόκα θαη ηώξα, νγδνληάξεδεο, θηηάρλνπλ ζηα εμνρηθά ηνπο ιαραλόθεπνπο. Πξέπεη θαη νη επόκελεο γεληέο λα δεζνύλ κε ηε γε, λα θαηαλνήζνπλ ηνπο θπζηθνύο θύθινπο, θαη λα δηαθνπεί ε πνξεία πξνο κία νινέλα πην παζεηηθή, αιινηξησκέλε δσή ζηελ πόιε. ΚΟΗΝΩΝΗΚΖ ΚΡΗΖ: Με ηνλ απηνδηαρεηξηδόκελν αγξό ελαληησλόκαζηε ελεξγά ζε έλα ζύζηεκα πνπ ζηεξίδεηαη ζηελ δηάζπαζε θαη ηνλ αηνκηζκό, ζηνλ πιηθό πινπηηζκό θαη ηελ αιόγηζηε θαηαλάισζε. Δξαζηεξηνπνηνύκαζηε κε πνιιή πξνζσπηθή εξγαζία θαη κε κνλαδηθό κέιεκα ην ζπιινγηθό όθεινο. Η θαιιηέξγεηα είλαη δειαδή κε θεξδνζθνπηθή. Η δξάζε καο απηή, κέζα από αξρέο ηεο ζπιινγηθόηεηαο, ηεο ζπληξνθηθόηεηαο, ηεο ηζνλνκίαο θαη ηεο ζπλερνύο εθπαίδεπζεο, κπνξεί λα απνηειέζεη ηαπηόρξνλα [77]
εξγαζηήξην έξεπλαο γηα ηελ αλάπηπμε ελόο λένπ ηύπνπ θνηλσληθώλ θαη νηθνλνκηθώλ δξαζηεξηνηήησλ, λα γεθπξώζεη ην ράζκα κεηαμύ αζηώλ θαη αγξνηώλ θαη λα θέξεη θνληά ζηελ θύζε ηνλ άλζξσπν ηεο πόιεο. Η νκαδηθόηεηα, ε ζπλεξγαηηθόηεηα, ε ζπληξνθηθόηεηα, ην θνηλό όλεηξν, ε ζεηηθή αηζηόδνμε ζθέςε θαη δξάζε, ζα καο δείμνπλ έλαλ δξόκν γηα έμνδν από ηελ θξίζε, θπξίσο ηελ θνηλσληθή. Αληί ηεο ζηείξαο θξηηηθήο ηνπ θαλαπέ, πξνρσξάκε ζε κηα δξάζε πνπ ζα αλαδείμεη ηηο εζσηεξηθέο καο δπλάκεηο θαη ηθαλόηεηεο, θαη ζα δώζεη δηαθνξεηηθή νπηηθή ζηελ έλλνηα ηνπ «θνηλόρξεζηνπ» θαη ηνπ «ζπλεξγαηηθνύ». Επραξηζηνύκε ην δήκν Ειιεληθνύ πνπ καο έρεη δηαζέζεη ηελ έθηαζε ηνπ αγξνύ, ηα κεραλήκαηα θαη ηελ ηερληθή ππνζηήξημή ηνπ.
[78]
The Self-managed farm in the suburb of Helleniko The “Self-managed farm of Hellenikν" is based in the alternative, social and solidarity economy. The farm has been created by a group of citizens as a collective effort against the crisis that blights the Greek community. This attempt wants to answer in four major aspects: • ENVIRONMENTAL CRISIS: In Attica the high productivity agricultural land and the suburban forests are threatened by unregulated proliferation of the activities as well as a without comprehensive plan extending tourist and residential activity. In Messogia area, vast areas of high productivity agricultural land were destroyed in order to create the new airport. The promise of a Metropolitan park in Helleniko area, as a counterweight to the environmental impact from the new airport, can be combined with urban fields in the Helleniko area. These urban fields are now been managed by the citizens ecologically. That’s why we chose seeds of organic plants from Peliti organization, instead of hybrids, in order to produce organic and quality products, and also to disseminate the local varieties of seeds (fruit, vegetables, etc.). Our culture is based on the principles of organic / natural farming with respect to natural resources and it aims to help maintain and disseminate the seed. Our effort is also a try to rescue the former airport from the sale, showing the way for exploitation with minor social uses, without further structuring. • ECONOMIC CRISIS: Nowadays, people experiencing acute problems of unemployment and need ways for survival. So now more than ever we need to catch the "economic warfare", and to create conditions for a parallel economy through local participatory processes of citizenship. The objective is to give employment to the unemployed or low income citizens by producing quality food products through the proximity of local agriculture, the liberalization of agricultural production from commercial speculation and the sovereignty of the consumers. Urban agriculture can and should become an important resource for residents of large urban centers. • EDUCATION CRISIS: The model of development based on the cement and the consumption has proved to a dead end. The society needs a sustainable growth based on productive activities. In other words, the consumer must learn to produce. In this sense the “Self-managed farm of Elliniko” has an educational character and we seek the participation of students in its cultivation, attempting to pass the sense of agriculture in their education. The young people should learn which is the meaning of producing and which is the relationship between the production and the consumption. The plants of the farm and the seeds will be given to anyone who is interested as well as to the students of local schools in order to plant them to other places. Our goal is to redefine lost values due to the commercialization of our diet. Changing the feeding system we put our roots into the soil. Our parents and grandparents used to tended sheep and they had kitchen gardens. Even now, 80 years old men have their vegetable gardens in the countryside. We ought to teach to the future generations the connection with the land and the understanding of the natural cycles. We ought to interrupt the increasingly passive and alienated city life. • SOCIAL CRISIS: Being citizens who participate in the “Self-managed farm of Elliniko” we oppose in an active way to a system based on fragmentation and the individualism, to the material wealth and the excessive consumption. We offer personal work and we have the only concern for a collective benefit. The cultivation is nonprofit. Our action, through the principles of the teamwork, the camaraderie, the equality and the continued education can both be a laboratory in developing a new type of social and economic [79]
activities, can also bridge the gap between city people and farmers and bring the citizens near to the nature. The team spirit, the cooperativeness, the companionship, the common dreams, the positive thinking and the optimistic action show us a way to exit from the social crisis. Instead of the stem criticism of the couch, we move to an action that gives us an option to our internal strengths and abilities, and also a different perspective on the concept of "shared" and "cooperative�.
We thank the Municipality of Elliniko-Argyroupoli that has provided us with the field, the machinery and the technical support.
http:// agroselliniko.blogspot.com
Contact: agroselliniko@gmail.com
[80]
Οηθνζνζηαιηζηηθό Μαληθέζην Οηθνζνζηαιηζηηθό Μαληθέζην Σωλ Joel Kovel θαη Michael Loewy Η αξρή ηνπ 21νπ αηώλα είλαη θαηαζηξνθηθή: νηθνινγηθόο θίλδπλνο ρσξίο πξνεγνύκελν, ρανηηθή παγθόζκηα ηάμε πξαγκάησλ ζεκαδεκέλε από ην ηξόκν θαη ηνπο πνιέκνπο ρακειήο έληαζεο πνπ απιώλνληαη ζαλ γάγγξαηλα πάλσ ζην πιαλήηε -ζηε θεληξηθή Αθξηθή, ζηε Μέζε Αλαηνιή, θαηά κήθνο ηεο αθηήο ηνπ Δηξεληθνύ ζηε Νόηηα Ακεξηθή- θαη αληαλαθιώληαη ζε όια ηα έζλε. Καηά ηελ άπνςή καο, νη νηθνινγηθέο θξίζεηο θαη νη θξίζεηο ηεο θνηλσληθήο θαηάξξεπζεο ζπλδένληαη άξξεθηα κεηαμύ ηνπο θαη ζα έπξεπε λα αληηκεησπίδνληαη ζαλ μερσξηζηέο εθδειώζεηο ησλ ίδησλ δνκηθώλ δπλάκεσλ. Οη πξώηεο έιθνπλ, γεληθά, ηελ θαηαγσγή ηνπο από ηελ έξπνπζα εθβηνκεράληζε πνπ θαηαζηξέθεη ηελ ηθαλόηεηα ηεο γεο λα απνζβέλεη θαη λα ζπγθξαηεί ηελ νηθνινγηθή απνζηαζεξνπνίεζε. Οη δεύηεξεο πξνέξρνληαη από ηε κνξθή ηνπ ηκπεξηαιηζκνύ ηε γλσζηή κε ην όλνκα ηεο παγθνζκηνπνίεζεο, πνπ ξεκάδεη ηηο θνηλσλίεο πνπ βξίζθεη ζην δξόκν ηνπ. Δπηπιένλ, απηέο νη ππόγεηεο δπλάκεηο απνηεινύλ νπζηαζηηθά δηαθνξεηηθέο πηπρέο ηεο ίδηαο θεληξηθήο δπλακηθήο πνπ θηλεί ην όινλ: ηελ επέθηαζε ηνπ παγθόζκηνπ θαπηηαιηζηηθνύ ζπζηήκαηνο. Απνξξίπηνπκε όινπο ηνπο επθεκηζκνύο θαη ηελ πξνπαγάλδα πνπ απνζθνπεί ζηνλ εμσξατζκό ηεο θηελσδίαο απηνύ ηνπ θαζεζηώηνο: θάζε απόπεηξα ππνηίκεζεο ηνπ νηθνινγηθνύ ηνπ θόζηνπο όπσο θαη θάζε ζρεηηθνπνίεζε ηνπ αλζξώπηλνπ θόζηνπο ηνπ ζην όλνκα ηεο δεκνθξαηίαο θαη ησλ αλζξώπηλσλ δηθαησκάησλ. Αληίζεηα, επηκέλνπκε όηη είλαη αλάγθε λα θνηηάκε ην θεθάιαην κέζα από ην πξίζκα ησλ ρεηξνπηαζηώλ πξάμεώλ ηνπ. Δπελεξγώληαο ζηε θύζε θαη ζηελ νηθνινγηθή ηεο ηζνξξνπία, θαη όληαο ζπλερώο ππνρξεσκέλν λα επεθηείλεη ηελ θεξδνθνξία ηνπ, απηό ην θαζεζηώο εθζέηεη ηα νηθνζπζηήκαηα ζε απνζηαζεξνπνηεηηθέο ξππάλζεηο, θαηαθεξκαηίδεη ηνπο θπζηθνύο βηόηνπνπο πνπ εμειίρηεθαλ επί ρηιηεηίεο γηα λα επηηξέςνπλ λα αλζήζνπλ δσληαλνί νξγαληζκνί, ζπαηαιά ηνπο πινπηνπαξαγσγηθνύο πόξνπο, ζπξξηθλώλεη ηελ αηζζεζηαθή δσηηθόηεηα ηεο θύζεο ζηε ςπρξή αληαιιαγή πνπ απαηηεί ε ζπζζώξεπζε ηνπ θεθαιαίνπ. Όζνλ αθνξά ηελ αλζξσπόηεηα θαη ηελ απαίηεζή ηεο γηα απηνδηάζεζε, γηα θνηλά αγαζά θαη γηα κηα δσή γεκάηε νπζία, ην θεθάιαην ππνβαζκίδεη ηελ πιεηνςεθία ηνπ πιαλεηηθνύ πιεζπζκνύ αληηκεησπίδνληάο ηελ ζαλ απιή δεμακελή εξγαηηθήο δύλακεο ελώ απνξξίπηεη ηνπο πεξηζζόηεξνπο από ηνπο ππόινηπνπο σο άρξεζηα αληηθείκελα. Δηζέβαιε ζηηο θνηλόηεηεο θαη ππνλόκεπζε ηελ αθεξαηόηεηα ηνπο κέζα από ηε παγθόζκηα θνπιηνύξα ηεο καδηθήο θαηαλάισζεο θαη απνιηηηθνπνίεζεο. Αύμεζε ηηο αληζόηεηεο εηζνδήκαηνο θαη εμνπζίαο όζν πνηέ άιινηε ζηελ αλζξώπηλε ηζηνξία. πλεξγάζηεθε κε έλα δίθηπν δηεθζαξκέλσλ θαη δνπινπξεπώλ Κξαηώλ-πειαηώλ, νη ηνπηθέο ειίη ησλ νπνίσλ επσκίδνληαη ηελ θαηαζηνιή θαη πξνζηαηεύνπλ ην θέληξν από ηελ θαηαθξαπγή. Δπηπιένλ, άξρηζε λα δεκηνπξγεί έλα δίθηπν δηεζληθώλ νξγαλώζεσλ επηηεξνύκελσλ από δπηηθέο δπλάκεηο θαη από ηελ ακεξηθαληθή ππεξδύλακε γηα λα ππνλνκεύζεη ηελ απηνλνκία ηεο πεξηθέξεηαο θαη λα ηελ θαηαδηθάζεη ζην ρξένο ελώ ηαπηόρξνλα δηαηεξεί έλα ηεξάζηην ζηξαηησηηθό κεραληζκό πνπ εμαζθαιίδεη ηελ ππνηαγή ζην θαπηηαιηζηηθό θέληξν. Πηζηεύνπκε όηη ην παξόλ θαπηηαιηζηηθό ζύζηεκα δελ κπνξεί λα ξπζκίζεη, θαη αθόκα πεξηζζόηεξν λα μεπεξάζεη ηηο θξίζεηο πνπ ην ίδην έρεη πξνθαιέζεη. Γελ κπνξεί λα επηιύζεη ηελ νηθνινγηθή θξίζε επεηδή, γηα λα ην θάλεη, ζα έπξεπε λα ζέζεη όξηα ζηε ζπζζώξεπζε -πξάγκα απαξάδεθην γηα έλα ζύζηεκα πνπ βαζίδεηαη ζηελ επηηαγή «απμήζνπ ή πέζαλε»! Καη δελ κπνξεί λα επηιύζεη ηελ θξίζε πνπ πξνθαιεί ν ηξόκνο ή άιιεο κνξθέο βίαηνπ μεζεθσκνύ επεηδή ζα έπξεπε λα εγθαηαιείςεη ηε ινγηθή ηεο απηνθξαηνξίαο θαη άξα λα επηβάιεη απαξάδεθηα όξηα ζηελ νηθνλνκηθή αλάπηπμε θαη ζην «ηξόπν δσήο» πνπ ζηεξίδνληαη από απηή ηελ απηνθξαηνξία. Η κόλε επηινγή πνπ ηνπ απνκέλεη είλαη ε πξνζθπγή ζηε σκή βία, απμάλνληαο κε απηό ην ηξόπν ηελ αιινηξίσζε θαη ζπέξλνληαο ηνπο ζπόξνπο ηεο ηξνκνθξαηίαο… θαη ηεο αληηηξνκνθξαηίαο πνπ ηελ αθνινπζεί, δηνιηζζαίλνληαο έηζη πξνο κηα λέα θαη επηθίλδπλε παξαιιαγή ηνπ θαζηζκνύ. πλνςίδνληαο, ην παγθόζκην θαπηηαιηζηηθό ζύζηεκα βξίζθεηαη ζε ηζηνξηθή ρξενθνπία. Έρεη κεηαηξαπεί ζε κηα απηνθξαηνξία αλίθαλε λα πξνζαξκνζηεί, ν γηγαληηζκόο ηεο νπνίαο απνθαιύπηεη ζην θσο ηεο εκέξαο ηε [81]
ιαλζάλνπζα αδπλακία ηεο. Δίλαη, κε νηθνινγηθνύο όξνπο, βαζύηαηα «κε βηώζηκν» θαη πξέπεη λα αιιάμεη, ή θαιύηεξα, λα αληηθαηαζηαζεί, αλ ζέινπκε έλα κέιινλ πνπ αμίδεη λα ην δήζνπκε. Να γηαηί επηζηξέθεη ην δξακαηηθό δίιεκκα πνπ έζεζε άιινηε ε Ρόδα Λνύμεκπνπξγθ: νζηαιηζκόο ή βαξβαξόηεηα!, ζε κηα επνρή πνπ ην πξόζσπν ηεο βαξβαξόηεηαο αληαλαθιά ηνλ αηώλα πνπ αξρίδεη θαη παίξλεη ηα ραξαθηεξηζηηθά ηεο νηθνθαηαζηξνθήο, ηνπ δηδύκνπ ηξόκνο/αληηηξόκνο, θαη ηνπ θαζηζηηθνύ εθθπιηζκνύ ηνπο. Ωζηόζν, γηαηί ζνζηαιηζκόο; Γηαηί λα αλαβηώζνπκε κηα ιέμε ηάρα θαηαδηθαζκέλε λα ξηρηεί ζην ζθνππηδνηελεθέ ηεο ηζηνξίαο εμαηηίαο ησλ ιαζεκέλσλ εξκελεηώλ ηεο θαηά ηνλ 20ν αηώλα; Γηα έλα θαη κόλν ιόγν: αλ θαη εμαηξεηηθά ηαιαηπσξεκέλε θαη απξαγκαηνπνίεηε, ε έλλνηα ηνπ ζνζηαιηζκνύ εμαθνινπζεί λα εθθξάδεη ηελ ππέξβαζε ηνπ θεθαιαίνπ. Αλ ην δεηνύκελν είλαη λα εηηεζεί ην θεθάιαην, θαζήθνλ πνπ επηβάιιεηαη ζήκεξα θαηεπεηγόλησο από ηελ αλάγθε λα επηβηώζεη ν ίδηνο ν πνιηηηζκόο, ην απνηέιεζκα ζα είλαη αλαγθαζηηθά «ζνζηαιηζηηθό», κηα θαη απηόο είλαη ν όξνο πνπ ζεκαίλεη ην βήκα πξνο κηα κεηαθαπηηαιηζηηθή θνηλσλία. Όηαλ ιέκε όηη ην θεθάιαην είλαη ξηδηθά κε βηώζηκν θαη ηείλεη πξνο ηε βαξβαξόηεηα πνπ ζθηαγξαθήζακε παξαπάλσ, ιέκε επίζεο όηη ρξεηαδόκαζηε λα νηθνδνκήζνπκε έλα «ζνζηαιηζκό» ηθαλό λα ππεξβεί ηηο θξίζεηο πνπ δεκηνύξγεζε ην θεθάιαην. Καη αλ νη «ζνζηαιηζκνί» ηνπ παξειζόληνο απέηπραλ λα ην θάλνπλ, είλαη θαηά ζπλέπεηα δηθή καο ππνρξέσζε, αλ δελ ζέινπκε λα ππνηαγνύκε ζηε βάξβαξε κνίξα καο, λα αγσληζηνύκε γηα έλα ληθεθόξν ζνζηαιηζκό. Καη όπσο, από ηόηε πνπ ε Ρόδα Λνύμεκπνπξγθ δηαηύπσζε ην πξνθεηηθό ηεο δίιεκκα, ε βαξβαξόηεηα άιιαμε ώζηε λα αληαλαθιά ηνλ πεξαζκέλν αηώλα, κε ηνλ ίδην ηξόπν ην όλνκα θαη ε πξαγκαηηθόηεηα ηνπ «ζνζηαιηζκνύ» πξέπεη λα πξνζαξκνζηνύλ ζηελ επνρή καο. Γηα όινπο απηνύο ηνπο ιόγνπο, επηιέμακε λα νλνκάζνπκε νηθνζνζηαιηζκό ηε δηθή καο εξκελεία ηνπ ζνζηαιηζκνύ, θαη λα εξγαζηνύκε γηα ηελ πξαγκάησζή ηεο. Γηαηί ν νηθνζνζηαιηζκόο; Μέζα ζηηο ζπλζήθεο ηεο νηθνινγηθήο θξίζεο, βιέπνπκε ηνλ νηθνζνζηαιηζκό όρη σο ηελ άξλεζε ησλ ζνζηαιηζκώλ «ηεο πξώηεο επνρήο» ηνπ εηθνζηνύ αηώλα αιιά σο ηελ πξαγκάησζή ηνπο. Όπσο θαη εθείλνη, νηθνδνκείηαη πάλσ ζηε βαζηά γλώζε ηνπ γεγνλόηνο όηη ην θεθάιαην είλαη αληηθεηκελνπνηεκέλε παξειζνύζα εξγαζία, θαη εδξάδεηαη ζηελ ειεύζεξε αλάπηπμε όισλ ησλ παξαγσγώλ, ή κε άιια ιόγηα, ζηελ εμάιεηςε ηεο απνμέλσζεο ησλ παξαγσγώλ από ηα κέζα παξαγσγήο. Γλσξίδνπκε όηη νη ζνζηαιηζκνί ηεο πξώηεο επνρήο δελ ζηάζεθαλ ηθαλνί λα πξαγκαηώζνπλ απηό ην ζηόρν, γηα ιόγνπο εμαηξεηηθά πεξίπινθνπο πνπ δελ κπνξνύκε λα εμεγήζνπκε εδώ, θαη γη’απηό πεξηνξηδόκαζηε λα ηνπο ζπλνςίζνπκε ζηηο πνηθίιεο ζπλέπεηεο ηεο ππαλάπηπμεο κέζα ζην ερζξηθό πεξηβάιινλ ησλ ηόηε ππαξρνπζώλ θαπηηαιηζηηθώλ δπλάκεσλ. Απηή ε ζπγθπξία πξνθάιεζε πνιπάξηζκεο βιαβεξέο ζπλέπεηεο ζηνπο ππαξθηνύο ζνζηαιηζκνύο, θπξίσο ηελ άξλεζε ηεο εζσηεξηθήο δεκνθξαηίαο, πνπ ζπλδπαδόκελε κε ηελ άκηιια πξνο ην θαπηηαιηζηηθό παξαγσγηζκό (πξνληνπθηηβηζκό), νδήγεζε ηειηθά ζηε θαηάξξεπζε απηώλ ησλ θνηλσληώλ θαη ζηε θαηαζηξνθή ηνπ πεξηβάιινληόο ηνπο. Ο νηθνζνζηαιηζκόο θξαηάεη ηνπο ρεηξαθεηεηηθνύο ζηόρνπο ηνπ ζνζηαιηζκνύ ηεο πξώηεο επνρήο θαη απνξξίπηεη ηνπο αιινησκέλνπο θαη ξεθνξκηζηηθνύο ζηόρνπο ηεο ζνζηαιδεκνθξαηίαο θαη ηηο παξαγσγίζηηθεο δνκέο ησλ γξαθεηνθξαηηθώλ παξαιιαγώλ ηνπ ζνζηαιηζκνύ. Αληίζεηα, επηκέλεη ζηνλ επαλαθαζνξηζκό ηόζν ησλ δξόκσλ όζν θαη ηνπ ζηόρνπ ηεο ζνζηαιηζηηθήο παξαγσγήο κέζα ζε έλα νηθνινγηθό πιαίζην. Γελ ην θάλεη γηα λα επηβάιεη ειιείςεηο, ζηεξήζεηο θαη θαηαζηνιή αιιά γηα λα ζεβαζηεί εθείλα ηα «αλαπηπμηαθά όξηα» πνπ είλαη ζπκβαηά κε ηε βησζηκόηεηα ηεο θνηλσλίαο. Αληίζεηα, ζηόρνο είλαη ν κεηαζρεκαηηζκόο ησλ αλαγθώλ θαη κηα βαζηά ζηξνθή πξνο ηε πνηνηηθή δηάζηαζε, ζε βάξνο ηεο πνζνηηθήο. Από ηελ άπνςε ηεο παξαγσγήο εκπνξεπκάησλ, απηό κεηαθξάδεηαη ζηε πξνηεξαηόηεηα ησλ αμηώλ ρξήζεο ζε ζρέζε κε ηηο αληαιιαθηηθέο αμίεο, πξάγκα πνπ ζπληζηά έλα ζρέδην κεγάιεο ζεκαζίαο, πνπ εδξάδεηαη ζηελ άκεζε νηθνλνκηθή δξαζηεξηόηεηα. Η γελίθεπζε κηαο νηθνινγηθήο παξαγσγήο ζε ζνζηαιηζηηθέο ζπλζήθεο κπνξεί λα πξνζθέξεη ηε βάζε γηα λα μεπεξάζνπκε ηηο ζεκεξηλέο θξίζεηο. Μηα θνηλσλία ειεύζεξα ζπλεηαηξηζκέλσλ παξαγσγώλ δελ ζηακαηάεη ζην δηθό ηεο εθδεκνθξαηηζκό. Πξέπεη λα επηκείλεη ζηελ απειεπζέξσζε όισλ ησλ αλζξώπσλ, πξάγκα πνπ [82]
ζεσξεί ζεκέιην θαη ζπλάκα ζηόρν ηεο. Έηζη μεπεξλάεη ηηο ηκπεξηαιηζηηθέο νξκέο, ηόζν ππνθεηκεληθά όζν θαη αληηθεηκεληθά. Τινπνηώληαο έλα ηέηνην ζηόρν, αγσλίδεηαη γηα λα μεπεξάζεη θάζε κνξθή θπξηαξρίαο, ζπκπεξηιακβαλνκέλσλ θαη εθείλσλ ηνπ θύινπ θαη ηεο θπιήο, Καη μεπεξλάεη ηηο ζπλζήθεο πνπ εθηξέθνπλ ηηο θνληακεληαιηζηηθέο ζηξεβιώζεηο θαη ηηο ηξνκνθξαηηθέο εθδειώζεηο ηνπο. πλνςίδνληαο, ε αξρή κηαο παγθόζκηαο θνηλσλίαο εγγξάθεηαη ζε κηα πξννπηηθή νηθνινγηθήο αξκνλίαο πνπ είλαη αδηαλόεηε ζηηο παξνύζεο ζπλζήθεο. Μηα πξαθηηθή ζπλέπεηα απηώλ ησλ ηάζεσλ ζα ήηαλ, γηα παξάδεηγκα, ν καξαζκόο ηεο εμάξηεζεο από ηα νξπθηά θαύζηκα πνπ είλαη ζπλπθαζκέλα κε ην βηνκεραληθό θαπηηαιηζκό. Καη απηό κε ηε ζεηξά ηνπ κπνξεί λα πξνζθέξεη ηελ πιηθή βάζε γηα ηελ απειεπζέξσζε ησλ ρσξώλ πνπ θαηαπηέδνληαη από ηνλ ηκπεξηαιηζκό ηνπ πεηξειαίνπ, ελώ ηαπηόρξνλα επηηξέπεη ηε ζπγθξάηεζε ηεο ππεξζέξκαλζεο ηνπ πιαλήηε, θαζώο θαη ησλ άιισλ δεηλώλ ηεο νηθνινγηθήο θξίζεο. Καλείο δελ κπνξεί λα δηαβάζεη απηέο ηηο πξνηάζεηο ρσξίο λα ζθεθηεί, πξώην, ηα πνιπάξηζκα ζεσξεηηθά θαη πξαθηηθά δεηήκαηα πνπ εγείξνπλ θαη, δεύηεξν θαη πην απνθαξδησηηθό, ρσξίο λα λνηώζεη κηα θάπνηα απνζάξξπλζε, θαζώο όιεο απηέο κνηάδνπλ λα είλαη ηόζν καθξηά από ηελ παξνύζα πξαγκαηηθόηεηα ηνπ θόζκνπ, όπσο απηή εκθαλίδεηαη ζηνπο ζεζκνύο θαη απνηππώλεηαη ζηε ζπλείδεζε. Γελ ρξεηάδεηαη λα επεμεξγαζηνύκε απηά ηα ζεκεία πνπ ζα έπξεπε λα είλαη εύθνια αλαγλσξίζηκα από ηνπο πάληεο. Όκσο, ζα ζέιακε λα επηκείλνπκε γηα λα αληηκεησπηζζνύλ κέζα από ηελ θαηάιιειε πξννπηηθή. Γελ είλαη πξόζεζή καο νύηε λα θαζνξίζνπκε ην θάζε βήκα απηήο ηεο πνξείαο νύηε λα ππνρσξήζνπκε κπξνζηά ζηνλ αληίπαιν επεηδή είλαη πνιύ πην ηζρπξόο. Αληίζεηα, πξόζεζή καο είλαη λα αλαπηύμνπκε κηα ινγηθή επαξθνύο θαη αλαγθαίνπ κεηαζρεκαηηζκνύ ηεο παξνύζαο ηάμεο πξαγκάησλ ώζηε λα δηαλύζνπκε ηηο ελδηάκεζεο θάζεηο πξνο ηελ θαηεύζπλζε απηνύ ηνπ ζηόρνπ. Σν θάλνπκε πξνθεηκέλνπ λα ζηνραζηνύκε ζε βάζνο απηέο ηηο δπλαηόηεηεο θαη ηαπηόρξνλα γηα λα αξρίζνπκε ην έξγν ηνπ ζρεδηαζκνύ από θνηλνύ κε εθείλνπο πνπ κνηξάδνληαη ηηο ίδηεο αληηιήςεηο. Αλ απηά ηα επηρεηξήκαηα έρνπλ θάπνηα αμία, ηόηε παξόκνηεο ζθέςεηο θαη πξαθηηθέο πνπ πξαγκαηώλνπλ απηέο ηηο ζθέςεηο, πξέπεη λα βιαζηήζνπλ ζε αλαξίζκεηα ζεκεία ζε όιν ηνλ πιαλήηε. Ο νηθνζνζηαιηζκόο ή ζα είλαη δηεζλήο θαη νηθνπκεληθόο ή δελ ζα ππάξμεη. Οη θξίζεηο ηεο επνρήο καο κπνξνύλ -θαη πξέπεη- λα θαηαλνεζνύλ σο επαλαζηαηηθέο επθαηξίεο, θαη δηθή καο ππνρξέσζε είλαη λα ηηο αληηκεησπίζνπκε σο ηέηνηε θαη λα ηηο θάλνπκε πξαγκαηηθόηεηα. Η ηδέα απηνύ ηνπ καληθέζηνπ ξίρηεθε από θνηλνύ από ηνλ Joel Kovel θαη ηνλ Michael Loewy ζε έλα εξγαζηήξην γηα ηελ νηθνινγία θαη ην ζνζηαιηζκό πνπ έγηλε ζηε Βελζέλ, θνληά ζην Παξίζη, ην επηέκβξε ηνπ 2001. Όινη καο πάζρνπκε από κηα ρξόληα πεξίπησζε ηνπ παξαδόμνπ ηνπ Γθξάκζη, επεηδή δνύκε ζε κηα επνρή ηεο νπνίαο ε ηάμε πξαγκάησλ πεζαίλεη (ζπκπαξαζύξνληαο θαη ηνλ πνιηηηζκό) ελώ ε λέα ηάμε δελ θαίλεηαη ηθαλή λα γελλεζεί. Όκσο, κπνξεί ηνπιάρηζηνλ λα πξναλαγγειζεί. Η πην καύξε ζθηά πνπ πέθηεη πάλσ καο δελ είλαη νύηε ν ηξόκνο, νύηε ε πεξηβαιινληηθή θαηάξξεπζε, νύηε ε παγθόζκηα νηθνλνκηθή ύθεζε ή θξίζε. Δίλαη ε εζσηεξηθεπκέλε κνηξνιαηξία πνπ ηζρπξίδεηαη όηη δελ ππάξρεη εθηθηή ελαιιαθηηθή ιύζε ζηελ παγθόζκηα θαπηηαιηζηηθή ηάμε. Να γηαηί ζέινπκε λα αξζξώζνπκε έλα ππόδεηγκα ιόγνπ πνπ αξλείηαη ζπλεηδεηά ηελ παξνύζα αηκόζθαηξα αγρώδνπο ζπκβηβαζκνύ θαη παζεηηθήο απνδνρήο. Απηό ην καληθέζην δελ έρεη ηελ ηόικε εθείλνπ ηνπ 1848, επεηδή ν νηθνζνζηαιηζκόο δελ είλαη αθόκα νύηε «θάζκα», νύηε ελζαξθώλεηαη ζε θάπνην ζπγθεθξηκέλν θόκκα ή θίλεκα. Δίλαη κόλν κηα ζπιινγηζηηθή βαζηζκέλε ζε κηα αλάγλσζε ηεο παξνύζαο θξίζεο θαη ζηηο ζπλζήθεο πνπ είλαη απαξαίηεηεο γηα λα ηελ μεπεξάζνπκε. Γελ θάλνπκε ηνπο παληνγλώζηεο. Μαθξηά από καο θάηη ηέηνην, ζηόρνο καο είλαη λα πξνζθαιέζνπκε ζε δηάινγν, ζε ζπδήηεζε, ζε βειηηώζεηο, κε θύξην κέιεκα ην πώο κπνξεί απηή ε έλλνηα λα πξαγκαησζεί. Αλαξίζκεηεο εζηίεο αληίζηαζεο εκθαλίδνληαη απζόξκεηα ζε όιε ηε ρανηηθή νηθνπκέλε ηνπ παγθόζκηνπ θεθαιαίνπ. Πνιιέο από απηέο είλαη θαηά βάζνο νηθνζνζηαιηζηηθέο ζε πεξηερόκελν. Πώο κπνξνύλ λα ελσζνύλ; Μπνξνύκε λα νξακαηηζηνύκε κηα «νηθνζνζηαιηζηηθή δηεζλή»; Μπνξεί ην θάζκα λα απνθηήζεη ππόζηαζε; Δίλαη κε απηό ην ζηόρν πνπ αλνίγνπκε ηε ζπδήηεζε.
[83]
solidaritéS Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
solidaritéS est un parti politique de gauche anticapitaliste, socialiste, écologiste et féministe, présent en Suisse romande, dans les cantons de Genève, Vaud et Neuchâtel, ainsi que dans le canton suisse allemand de Bâle.
Histoire[modifier | modifier le code] solidaritéS est fondé en 1992 à Genève à partir du regroupement de deux petites formations de la gauche issue de 68 – le Parti socialiste ouvrier (ex-Ligue marxiste révolutionnaire), d'origine trotskiste, et Pour le communisme, d'origine marxisteléniniste –, ainsi que de plusieurs dizaines de militant-e-s politiquement inorganisés du mouvement syndical et associatif. Sur le plan électoral, il participe à la constitution de l'Alliance de Gauche (AdG) en 1993, avec le Parti du travail et un groupe d'indépendants de gauche. En 2003, solidaritéS réussit à faire élire Pierre Vanek au conseil national. L'AdG se scinde lors des élections cantonales du 13 novembre 2005, le PdT et les indépendants présentant leur propre liste (6,9 %) et le mouvement SolidaritéS présentant la sienne (6,7 %). Du fait de cette division, aucune d'entre elles n'obtient le quorum de 7 % exigé pour obtenir une représentation au Grand Conseil. L'AdG ne s'en relèvera pas. SolidaritéS continuera cependant à promouvoir le regroupement des mêmes forces, auquel s'adjoindra désormais le petit groupe des Communistes, dans le cadre de la nouvelle coalition À gauche toute ! Genève, en septembre 2006, fondée désormais sur les décisions d'assemblées générales communes de l'ensemble des militant-e-s. Cette nouvelle tentative conduira cependant à une nouvelle impasse, sanctionnée par la décision du Parti du travail de présenter une liste séparée aux élections nationales du 21 octobre 2007. Prenant acte de ces évolutions, solidaritéS a annoncé la tenue d'un congrès en mai 2008 à Genève, suivi d'un congrès en novembre au niveau intercantonal, pour débattre de l'évolution du contexte politique et du projet de construction d'une force politique anticapitaliste en Suisse. En octobre 2013, solidaritéS est à nouveau représenté au Grand Conseil genevois, dans le cadre d'une alliance de la gauche radicale dénommée "Ensemble à gauche". Parallèlement au canton de Genève, le parti solidaritéS se développe dans d'autres cantons de Suisse romande, prioritairement Vaud et Neuchâtel. Ainsi, en 2008, SolidaritéS dispose de deux élus au niveau du Grand Conseil vaudois (Jean-Michel Dolivo, Anne Papilloud) et de quatre élus au parlement de la ville de Lausanne, siégeant au sein du groupe À gauche toute!. Dans le canton de Neuchâtel, solidaritéS dispose notamment de trois élus au législatif communal de la ville de Neuchâtel, siégeant au sein du groupe Popvertsol, et d'un élu à l'exécutif de la ville. [84]
En 2008, les sections de Genève et de Vaud participent au lancement d'initiatives cantonales pour le « droit à un salaire minimum » garanti par la constitution1. En 2009, ces initiatives sont jugées non-conformes à la constitution cantonale par les parlements respectifs de Vaud et Genève dominés par une majorité bourgeoise2,3. solidaritéS dépose dans les deux cantons un recours contre ces décisions et dénonce dans ces invalidations une « violation des droits populaires ». Le Tribunal fédéral donne raison à solidaritéS et annule la décision du Grand Conseil genevois car l'initiative n'est pas "manifestement contraire au droit supérieur"4. En mars 2009, solidaritéS tient son premier congrès, durant lequel l'organisation adopte un certain nombre de textes d'orientation politique commune, sur le socialisme du XXIe siècle, l'écologie et le féminisme. Le congrès adopte également une résolution qui vise à se distancer des gestions gouvernementales de la gauche plurielle et qui exclut les accords de gouvernement avec le Parti socialiste et Les Verts.
Doctrine politique[modifier | modifier le code] solidaritéS se réclame de la gauche anticapitaliste, écologiste et féministe. L'organisation prône une transformation révolutionnaire de la société sur des bases socialistes et démocratiques5.
Principales activités[modifier | modifier le code] SolidaritéS s'investit dans les mouvements sociaux ; ses membres militent activement dans les organisations syndicales, dans diverses associations du mouvement ouvrier, dans le mouvement altermondialiste et sont actifs dans bien d'autres activités liées à la lutte des classes (mouvement des sans-papiers, grèves, mouvement anti-guerre, défense des victimes de l'amiante, lutte contre le racisme, mouvements féministes, etc.)6 D'un point de vue international, solidaritéS appartient au réseau de la Gauche anticapitaliste européenne et participe régulièrement à ses conférences, aux côtés du NPA (France), du SWP (Royaume-Uni), de Respect (Royaume-Uni), du Bloc de gauche (Portugal), de l'Alliance rouge et verte (Danemark), etc. solidaritéS possède également le statut d'observateur permanent de la Quatrième Internationale (Secrétariat unifié).
[85]
[86]
[87]
[88]