simplicitĂŠ
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J’ai entrepris la rédaction de mon mémoire comme une ébauche de philosophie, me permettant d’établir une ligne directrice pour mon travail à venir. Je me suis intéressé aux mouvements, groupes et designers indépendents qui ont privilégiés le rationalisme, le fonctionalisme, la sobriété, l’économie, l’accessibilité, l’usage et la démocratisation dans leur approche de la conception de produits. De la révolution industrielle à nos jours, nombreux sont ceux qui ont fait de la simplicité un moteur de création.
De ces recherches, j’en ai déduit que la simplicité n’est pas synonyme de pauvreté, c’est éliminer le superflu dans le but de faire de la place à ce qui fait sens. Souvent associé à la célèbre oxymore de Mies Von Der Rohe “Less is more” ou encore la qualité et non la quantité. Depuis la révolution industrielle puis par la suite, la révolution technologique, le monde dans lequel nous vivons ne réponds plus au rythme de l’homme mais à celui de la machine. L’omniprésence de la technologie, responsable pour la disparition du livre papier, m’a poussé à m’intéresser à la mise en valeur du livre en tant qu’objet au sein du domicile.
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Partant du constat que la bibliothèque est une représentation de soit, c’est un portrait de nous-même que nous dressons lorsque nous constituons notre collection. Mais aussi, la présence de lives rassure et réconforte. Le meuble bibliothèque fait généralement de l’ombre aux livres qu’il contient, la structure ne met pas le contenant en valeur. Dans un premier temps, je me suis intéressé aux endroits inutilisés à la maison, comme le dessus des portes ou près des plafonds et comment rendre ces endroits facilement accessibles grâce à un système d’étagère qui pourrait s’abaisser sans faire bouger les livres. Je me suis également penché sur l’idée d’une bibliothèque qui s’agrandirait au rythme de la collection.
Elle commence petite et étroite et au fur et à mesure, il suffirait de tirer sur les panneaux latéraux et le panneau du dessus afin de l’agrandir petit à petit, sans avoir à retirer tous les livres. Finalement, reprenant les conclusions de mon mémoire et partant du principe qu’il fallait éliminer le superfllu afin de se concentrer sur l’essentiel, je me suis demandé se qu’il se passerait si l’on se débarassait de la structure de la bibliothèque? J’ai estimé que cette piste répondait au mieux aux idées que je voulais véhiculer: la mise en valeur du livre, la disparition du contenant au profit du contenu. Faire place a ce qui fait sens. Privilégier l’essentiel.
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Fig. 1
Fig. 2
Fig. 3
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L’idée de créer un système me paraissait une idée incontournable puisqu’il implique la participation de l’utilisateur ainsi que l’idée de modularité
J’ai donc cherché les moyens de compressions qui suffiront à faire tenir les livres. J’ai envisagé d’installer des sortes de boudins de caoutchouc les uns contre Qu’est ce qui nous intéresse les autres entre lesquelles lorsque nous sommes viendraient se glisser les devant notre bibliothèque à ouvrages. (Fig.1) la recherche d’un ouvrage? Nos livres et non la structure Après avoir réalisé et testé qui les supporte. une maquette, à l’aide de L’aspect spectaculaire feuilles de polyuréthane d’avoir sa collection en et de feutrine (Fig. 2), j’en suspension comme s’ils ai tiré les conclusions que tenaient d’eux mêmes la mousse ne revenait pas donne à ma structure une en place correctement et impression de légèreté avec le temps la mousse puisqu’elle disparaît au fur et se détériore et finit par à mesure que la bibliothèque s’applatir. se remplie et le livre semble Bien que le principe flotter. fonctionnait il fallait trouver Il me fallait donc trouver un un moyen de rendre ce système de pincement dans concept réalisable. lequel on peut faire glisser le Cette idée était livre. techniquement viable mais La compression exercée demandait trop d’éléments devait également supporter et trop de matériaux le poids du livre pour le différents. Devenant ainsi maintenir en place. trop complexe. 9
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Définition : Ressort Un ressort est un organe ou pièce mécanique qui utilise les propriétés élastiques de certains matériaux pour absorber de l’énergie mécanique, produire un mouvement, ou exercer un effort ou un couple. Des peintures rupestres attestent que l’homme a inventé cette pièce depuis plus de 10 000 ans, sous la forme de l’arc, constitué essentiellement d’une pièce courbe flexible formant ressort, il a ainsi joué un rôle déterminant dans l’essor des civilisations. Un ressort idéal est parfaitement élastique et reprend sa forme de repos, après avoir subi une déformation On peut distinguer plusieurs grandes catégories de ressorts en fonction des matériaux utilisés, qui peuvent être des métaux, des élastomères, des matériaux composites ou encore des gaz.
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Différents types de ressorts
Fig. 4
J’ai donc cherché où l’on trouvait le type de compression dont j’avais besoin pour réaliser mon concept. Je me suis rapidement aperçu que le principe du ressort répondait aux critères imposés. Le ressort fait parti de la famille des objets que certains ont appelé le “design anonyme” ce qui s’inscrivait dans ma démarche de simplicité. Le ressort est une pièce d’acier à mémoire de forme, formée selon l’effet désiré. Pour lui donner les caractéristiques du ressort qu’on connaît, il faut lui ajouter la technique du trempage qui consiste a chauffer le métal à rouge puis le tremper dans un bain d’huile. Cela assure que le ressort est souple et résistant, il peut donc être tendu et détendu, il reviendra en place.
L’avantage de ce principe également est qu’il est familier à tout le monde, il est donc simple à appréhender, il répond à un geste qui nous est devenu naturel. L’intuitivité rend une utilisation simplifiée. Suite à mes recherches qui m’ont menés à m’intéresser aux mouvements modernes du XXème siècles, je me suis naturellement intéressé à l’utilisation du métal pour réaliser mon concept. Un ressort peut prendre n’importe quelle forme comme nous pouvons le constater dans les produits de tous les jours. (Fig.4 )
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Fig. 1
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Fig. 5
Fig. 4 Fig. 7
Fig. 8
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Fig. 6
Je me suis donc intéressé de près à la manière dont fonctionne un ressort. Qu’est ce qu’il fait qu’il puisse se tendre et se détendre? Où trouve-t’on un ressort? Dans quel type de produit? Quel est sa forme? Quel est son effet? Chaque application faisait place à une analyse de l’utilisation du ressort. Toujours avec la volonté de reduire au minimum le nombre d’éléments et de matériaux différents, je me suis demandé s’il était possible de créer une forme d’une seule pièce d’acier. Formellement je me suis d’abord penché sur un module reprenant la forme
d’un serpentin dans lequel viendrait se glisser les livres. A l’aide d’un acier d’1/10ème d’épaisseur, ma gazinière et un sceau plein d’huile moteur, j’ai essayé de nombreuses formes de ressort ainsi que de nombreux matériaux.(Fig.2 à 8). Le serpentin avait l’avantage de créer naturellement un effet ressort du fait de sa forme mais le problème rencontré était qu’il ne s’écrasait pas. A chaque fois qu’un livre était inséré, la structure se décalait un peu, rendant l’insertion du dernier livre impossible et la structure bancale.
Fig. 9
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Fig. 1
Fig. 3
Fig. 2
Fig. 5 Fig. 6
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Gardant cette idée de serpentin j’ai essayé de la développer en lui donnant une forme de zig-zag entre chaque partie ressort afin qu’il puisse s’écraser et récupérer la place qu’il perdait à chaque ajout de livre (Fig. 1 & 2). Le résultat n’étant pas concluant j’ai dû réfléchir à un autre moyen de faire tenir les livres en gardant le principe de ressort qui me semblait important. Lors de mes recherches je me suis intéressé aux anciennes cloches accrochées aux portes, montées sur des ressorts en forme d’escargots (Fig. 4) et j’ai décidé de m’en inspirer.
Je me suis également demandé s’il était possible d’utiliser un autre matériau qui aurait les mêmes caractéristiques que je cherchais a atteindre avec l’acier.
Cette forme permet de passer d’un grand rayon à un beaucoup plus petit en s’écrasant, de la meme manière qu’un ressort se tend ou s’ecrase.
Fig. 4
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ProcĂŠdĂŠ de trempage
Former
Chauffer
Tremper
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J’ai donc appliqué ce principe à mes pièces de métal que j’ai formée comme des escargot puis trempé.(Fig.4) Pour avoir un résultat constant j’ai mis au point quelques outils me permettant d’obtenir des spirales identiques.(Fig.3) J’ai pris un baton de bois que j’ai fendu dans la hauteur. Dans cette fente, j’ai glissé la feuille d’acier que j’ai enroulé autour puis déroulée, donnant ainsi une forme de spirale.
Lorsque placé l’un près de l’autre, j’obtenais l’effet désiré : les éléments se touchaient légèrement ce qui évitait de perdre de la place. Puis, une fois le livre inséré entre les deux, les éléments s’écrasaient sans occuper davantage de place. (Fig. 5) Cette forme répondait aux critères que je m’étais imposés : Une seule pièce, un seul matériaux, un procédé de fabrication simple.
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Parallèlement à ces recherches techniques, j’essayais de développer mon concept afin de le rendre plus avantageux pour l’utilisateur. Bien que modulaire, mon concept ne me semblait pas assez flexible, l’usager n’était pas réellement créateur mais davantage un assembleur du produit qui lui était proposé.
Il m’était important d’inclure l’utilisateur à la création offrant à sa biblliothèque une personnalité propre à lui, rendant le lien entre les deux plus important.
La simplicité est aussi synonyme de légèreté et une seule, grande et lourde bibliothèque n’a pas réellement sa place dans le domicile. Il est indispensable de trier, d’organiser et finalement de disperser les livres. Les livres de cuisines ont leur place dans la cuisine, ceux pour les enfants sont dans leur chambres, etc.
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Mon concept se compose donc de deux éléments : Une base qui s’apparente à un peigne qui peut être de la longueur et hauteur voulue selon que l’utilisateur veuille une rangée ou toute une bibliothèque, ainsi qu’un élément en acier trempé en forme de spirale qui vient se glisser dans les fentes du peigne. Cet élément est recouvert de feutrine et d’une bande de polyuréthane, le premier empêche de marquer le livre dû à la pression exercée par le ressort, le second retient le livre sans quoi, il glisserait.
Manière horizontale, verticale ou a un angle rendant cette bibliothèque interactive et originale. Chaque disposition est unique donc chaque bibliothèque est unique, propre à la personne qui la construit. A l’image du ressort mon concept est un principe et non une forme. Il peut donc être employé de plusieurs manières selon la disposition, l’endroit dans la maison, les accessoires....
Grâce à ce système, l’utilisateur peut créer sa propre bibliothèque mais aussi sa propre organisation (date, auteur, couleur, format, sujet...). L’ o r g a n i s a t i o n peut aussi être visuelle puiqu’il est possible de disposer les modules de 23
Theodore Szpindel