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2.4.1 L’appropriation du patrimoine

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2.4.1 L’appropriation du patrimoine

Si initialement, le patrimoine désigne un bien transmis de génération en génération, ″ c’est par une généralisation du terme de patrimoine que nous en sommes venus à y inscrire la notion de propriété commune, née de la conscience d’une collectivité39″ . Mais on assiste de plus en plus, à la dilution de cette notion dans celles de culture et de civilisation pour englober tout ce qu'un groupe social peut construire, acquérir et transmettre. Cela suppose un processus d’adoption qui s’appelle l’appropriation.

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Théoriquement, toute appropriation suppose la mise en œuvre d'une règle, qui est l'expression d'un choix collectif lui-même issue d’une volonté individuelle libre. Elle constitue donc un système, relevant à la fois de l'individuel et du collectif. Mais la construction d’un choix collectif est plus complexe qu’une simple agrégation de décisions individuelles.

La notion d'appropriation est un processus d'activation, de gestion, de renouvellement et, en définitive, et plus précisément d'appropriation collective, qui est une capacité à identifier les ressources collectives, à les définir, à en faire usage, à les transformer, à les aménager, à en tirer bénéfice et à les transmettre. Elle se distingue de l'appropriation individuelle par la diversité de ses formes et modalités, et repose comme l’appropriation individuelle sur le principe de l’exclusion. C’est l’importance de cette appropriation individuelle qui explique le succès de l’appropriation dans une connotation collective40 .

Mais comme il n'y a pas d'appropriation collective sans exclusion, le patrimoine est aussi ″ ce dont la préservation demande des sacrifices et ce dont la perte constitue un sacrifice41

39 Babelon and Chastel. 40 Linck. 41 André Chastel, ‘La Notion de Patrimoine’, in Les Lieux de Mémoire, ed. by P. Nora (Gallimard, 1986), pp. 405–50.

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