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3.5.2. Première Phase : Diagnostic et bilan

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• Projets d’exécution détaillée des actions retenues.

Pour la synagogue, on s’est posés les questions suivantes.,

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• A-t-elle effectivement une valeur patrimoniale ? • Quelles sont ses formes urbaines signifiantes du site ? • Quelles sont les mesures de protection et de mise en valeur adéquates à adopter ?

Les réponses à ces questions nous permettront peut-être de reconcilier ce bâtiment avec la ville dans le cadre d’un projet de mise en valeur.

3.5.2. Première Phase : Diagnostic et bilan :

C’est une étape de connaissance et de maitrise. On a donc essayé de de rechercher et rassembler un maximum de documents historiques afin d’établir son histoire et de comprendre son évolution à travers le temps. C’est un travail d’enquête pour une connaissance approfondie sur le sujet. Pour cela on a pris en considération différentes échelles :

• La première : L’échelle du territoire, • La deuxième, l’échelle de la ville ;

• La troisième : l’échelle du quartier.

Cette connaissance est indispensable, puisque c’est à travers l’observation et la compréhension des différentes composantes urbaines, qu’on a pu plus tard évaluer les potentialités du bâtiment et du site, mais pas avant d’avoir confirmé sa valeur patrimoniale, c'est-à-dire répondre à la fameuse question : en quoi est-ce du

patrimoine ?

L’identification de cette valeur ne s’est pas faite uniquement sur la bases des énoncés de classement cités dans la loi, mais aussi dans les documents consultés.

a) L’échelle du territoire :

La charte de l'urbanisme et de la politique urbaine coloniale, permet de comprendre la logique de l’implantation de la ville de Sétif, dans une perspective de colonisation et de domination française, comme du temps des romains. Selon les sept principes 118 :

• Les villes sont créées à la discrétion de celui qui aménage le territoire ; • L’armature urbaine répond à une stratégie d'aménagement du territoire qui poursuit un nombre très limité d'objectifs, principalement deux : le maintien de l'ordre public et le développement du commerce colonial ; • La hiérarchie des villes est fondée sur leurs fonctions de service et de commerce ; • Les institutions urbaines diffèrent d'une ville à l'autre ; ces différences tiennent compte d'une part de la place de la ville dans la hiérarchie des villes et d'autre part de sa propre dynamique socio-politique ; • Les sites des villes à créer – et les sites de leurs extensions ultérieures – sont

réputés vierges de tout établissement humain, de tout droit foncier et de toute histoire ; • La même autorité prend en charge la totalité des tâches de conception d'implantation, de découpage et d'attribution des sols ; • Ia place de chacun dans la ville résulte de son statut qui grossièrement se ramène à ce qu'il est convenu d’appeler aujourd'hui son “appartenance raciale”.

118 Gustave Massiah and Jean-François Tribillon, Villes En Developpement : Essai Sur Les Politiques Urbaines Dans Le Tiers Monde (La Découverte, 1988).

Figure 29: Réseau routier de la Maurétanie Sétifienne Source : Salama Pierre.

Cela se confirme avec la promulgation du décret de 18/04/1841 et la création d’une armature urbaine dédiée à la colonisation, par l’aménagement des grandes villes du littoral, la Création des centres d’accueil des garnisons de 6000 à 7000 hommes (Bases de ravitaillement) à l’intérieur du pays et à la limite de la région désertique et enfin Compléter le réseau des centres par l’implantation des villages agricoles.

Figure 30: Les village de la colonisation 1830-1847

b) L’échelle de la ville :

À travers la lecture des différents documents, la compréhension de son évolution historique et de ses transformations, nous a permis de comprendre la logique du tracé de la ville par le génie – militaire.

b.1) Le premier tracé de la ville

Il y avait une similitude entre le camp militaire et la ville coloniale. Le premier projet du 1843 intitulé « Village coloniale » avait les mêmes éléments caractéristiques d’un camp : • La fortification (la muraille ou les remparts) • Des règles de symétrie et de proportions [parcelles (ou tente) et les rues] Le projet du 1844 a pris la forme d’une ville et cela se manifeste dans : • La taille de la ville, • La taille des ilots, • La place qui accueille plus d’équipements

Figure 31: Sétif 1843_1844 Source : Malverti

b.2) Le tracé final de la ville

La ville a toujours pris l’Est comme axe principale pour son étalement urbain, le mur byzantin unique obstacle pour l’ordre symétrique de la ville et l’excentricité de la place. La ville a adopté la même logique du tracé de tous les centres coloniaux à cette époque :

• La fortification (l’enceinte bâti en 1844). • La rigueur et la simplicité (les règles du Génie). • La régularité et l’ordre (voies larges et carrefours vastes). • Les axes structurants : Est-Ouest et Nord-Sud.

• La place générale entourée par les équipements (Temple, Mosquée, Ecole, … etc.). • Promenades et jardins bien répartis.

c) L’échelle du quartier :

A travers la description et l’analyse des caractéristiques et spécificités typos morphologiques du quartier et de la ville à l’étude (typologies architecturales, formes urbaines), qui nous a permis de comprendre la logique de l’implantation de la synagogue dans la ville, et toute la situation de malaise qu’elle exprime. C’est un bâtiment public, qui a été construit pour accueillir les fidèles, mais qui ne doit pas être trop visible dans le contexte de l’époque de sa construction (et même plus tard), d’autant plus qu’il est situé dans l’ilot qui a connu le plus grand nombre de morcèlement et de transformation dans le centre coloniale de Sétif.

Figure 32: Le réseau viaire Source : Auteur

Figure 33: Morphologie urbaine de l'ilot Source : Auteur

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