choisir les sciences : un avenir en Franche-Comté
■ Actuellement, on recherche des scientifiques de tous niveaux. L’offre académique en formations scientifiques, large et diversifiée, constitue un atout pour la Franche-Comté. Pour les jeunes, filles et garçons, entreprendre des études scienti-
Manifestation nationale, la Fête de la science s’enracine dans les régions. Universitaires, organismes de recherche et associations coopèrent avec des partenaires industriels et territoriaux pour rapprocher les sciences et la société. Chaque année depuis 12 ans, pendant une semaine en automne, c’est l’occasion d’un foisonnement de manifestations : rencontres entre les jeunes et les chercheurs, ateliers, animations, journées portes ouvertes, conférences, débats, expositions... Des milliers de sites s’ouvrent au public : universités, laboratoires, grandes écoles, établissements scolaires, musées, entreprises… En 2003 en Franche-Comté, des élèves de primaire ont pu participer au jeu concours régional Le grand défi scientifique. Cette manifestation permet aux jeunes de découvrir les sciences sur un mode ludique, de percevoir leur importance au quotidien et leur rôle clé pour comprendre le monde de demain.
les atouts de l’académie ■ une tradition régionale,
un objectif national La Franche-Comté est la première région industrielle française si l’on considère, entre autre, le nombre d’emplois dans l’industrie par rapport à la population active : 29% contre 18% au niveau national. Deux pôles concentrent une part importante de ces emplois, la métallurgie et les microtechniques. L’orientation vers des métiers répondant aux besoins économiques locaux est nécessaire à tous les niveaux de qualifications, y compris les plus élevés. On a besoin de techniciens et d’ingénieurs en électronique, statistiques, physique, chimie…, d’analystes dans la banque et les assurances par exemple, de professeurs et de chercheurs. La maîtrise des nouvelles technologies et le développement de la recherche sont des enjeux nationaux forts. La baisse des effectifs d’étudiants dans les filières scientifiques
depuis 1995 inquiète le ministère de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche qui mène une réflexion de fond sur ce problème. La promotion des filières scientifiques est l’un des objectifs fixés par l’académie dans son contrat signé en 2001 avec l’administration centrale de l’Éducation nationale.
■ un fort potentiel L’académie de Besançon se caractérise par un vivier important de scientifiques et de techniciens dans l’enseignement secondaire : elle possède l’une des plus fortes proportions de potentiel scientifique, grâce notamment à un taux élevé de bacheliers technologiques et professionnels dans le secteur de la production. À la rentrée 2001, les nouvelles inscriptions dans l’enseignement supérieur mettent en évidence le poids des formations scientifiques, en particulier l’importance des sections de techniciens supérieurs (STS) et des instituts universitaires de technologie (IUT)
ORIENTATION
la Fête de la science
■
bout, la réussite professionnelle.
JANVIER 2004 N o 4
d’aujourd’hui et de demain. Avec au
les dossiers de l’académie et de ses partenaires
fiques, c’est s’ouvrir vers les métiers
Évolution des décisions d'orientation en 1re
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de Belfort-Montbéliard et de BesançonVesoul. Souvent, les formations proposées sont directement liées à la structure des bassins d’emploi de la région : nombreuses sont les sections de techniciens supérieurs en microtechnique, optique, maintenance industrielle, mécanique, automatisme, contrôle industriel, productique… Si l’académie de Besançon est bien positionnée dans le domaine des formations scientifiques, les effectifs universitaires y sont en diminution depuis plusieurs années. Le manque d’information sur les voies scientifiques et leur avenir serait-il en cause ?
Source : SAIO - rectorat de Besançon
■ renforcer l’attrait pour les sciences
donner les moyens aux lycéens de réussir dans les filières scientifiques Le lycée Charles Nodier de Dole mène depuis deux ans une action pédagogique innovante
Les évolutions constantes des sciences et des technologies ne sont pas suffisamment connues et sont peu valorisées. Surtout, les filières scientifiques, pendant longtemps présentées comme étant des filières d’excellence, font parfois peur aux élèves. Il importe donc de renforcer l’attrait pour les sciences en mettant en avant les multiples
parcours offerts et en montrant que ces formations sont à la portée de tout élève motivé. Dès le collège, les jeunes sont incités à découvrir les sciences. Il faut d’abord éviter que les élèves se trouvent en situation d’échec face aux disciplines scientifiques. De nombreux établissements de l’académie sont attentifs à cela en offrant aux élèves des soutiens en mathématiques et dans les autres matières scientifiques. Des actions pédagogiques innovantes comme L’enseignement ludique des sciences physiques au collège Les Tâles de Valentigney et au collège J.P. Guyot de Mandeure, ou bien la station météorologique du collège de Scey-sur-Saône, répondent à cet objectif de valorisation des sciences. Il s’agit de dégager les sciences de leur carcan théorique pour favoriser une approche pratique. Des opérations nationales comme les Olympiades de chimie, de physique et celles de mathématiques sont largement relayées au niveau régional. Avec le Rallye mathématique, initiative de l’IREM de Franche-Comté, ces actions développent le raisonnement scientifique chez les collégiens et les lycéens.
Optimiser l’orientation vers la voie scientifique et réussir la première S. Il s’agit d’aider des jeunes ayant un projet scientifique à réussir dans cette voie, quel que soit leur niveau scolaire. Depuis deux ans, l’établissement a ouvert une classe de première S aménagée pour permettre aux lycéens, ayant quelques difficultés, de s’orienter vers les sciences en bénéficiant d’une pédagogie adaptée et d’heures supplémentaires de cours. Cette année, le lycée a mis à disposition des professeurs de sciences de première S une heure hebdomadaire en plus, qu’ils utilisent selon les besoins de chaque classe.
des formations adaptées à tous les profils ■ filières courtes :
une offre académique très riche De nombreux brevets de technicien supérieur (BTS) et diplômes universitaires de technologie (DUT) ont trait aux sciences. Associant théorie et pratique, ces formations conviennent en particulier aux bacheliers technologiques. En première année de formation dans le domaine de la production, l’offre franccomtoise est importante : — près de 900 places en BTS — plus de 700 places en DUT Un tiers des titulaires d’un BTS et près des deux tiers des titulaires d’un DUT poursuivent leurs études. Ils peuvent choisir une licence professionnelle. Conçues en liaison avec le monde professionnel, ces licences accueillent également des étudiants titulaires de DEUG. Elles permettent de déboucher directement sur la vie active avec un niveau de qualification à bac + 3. L’Université de Franche-Comté offre de nombreuses licences professionnelles scientifiques ou technologiques, dont certaines sont conduites en partenariat avec des lycées. Par exemple la licence Analyse et prise en charge du déficit visuel est assurée en partie au lycée Victor Bérard de Morez spécialisé dans la lunetterie. Les classes ATS (année préparatoire spéciale pour techniciens supérieurs) en un an permettent aux titulaires d’un BTS ou d’un DUT
de préparer les concours de la plupart des écoles d’ingénieurs. Dans notre région, le lycée agricole Granvelle de Dannemarie-surCrête propose une ATS biologie préparant aux grandes écoles de l’agriculture et de l’agronomie.
■ filières longues :
une académie à la pointe Pour un grand nombre de jeunes, poursuivre des études longues, c’est choisir l’université. En général, le cap de la licence reste l’étape la plus importante pour les choix d’orientation.
Poids des formations scientifiques dans les nouvelles inscriptions du supérieur en 2001-2002
À la rentrée 2004, le cursus universitaire sera organisé en trois grades, LMD : licence (bac + 3), master (bac + 5) et doctorat (bac + 8). À l’issue de trois années les étudiants pourront : — poursuivre dans une filière d’enseignement et préparer un certificat d’aptitude au professorat dans l’enseignement second degré (CAPES) ou dans de l’enseignement technique (CAPET), voire une agrégation — demander un master en visant plus tard un doctorat afin de se diriger vers la recherche — postuler pour une formation d’ingénieurs, au sein ou hors de l’université Les écoles d’ingénieurs attirent de nombreux jeunes ayant passé un baccalauréat scientifique. Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) sont des voies d’excellence pour y accéder. La Franche-Comté compte de nombreuses classes préparatoires scientifiques. Le lycée Victor Hugo de Besançon et le lycée Condorcet de Belfort présentent l’offre la plus large. Le lycée Jules Haag de Besançon et le lycée Raoul Follereau de Belfort proposent des classes physique et technologie (PT) qui conviennent aux bacheliers S ayant suivi la série S-sciences de l’ingénieur. Quelques classes préparatoires sont réservées aux bacheliers technologiques. Le lycée Viette de Montbéliard possède une classe technologies et sciences industrielles (TSI) qui s’adresse aux bons bacheliers STI. Il existe deux écoles d’ingénieurs accessibles à partir de bac+2 : l’École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques (ENSMM) et l’Institut supérieur d’ingénieurs de Franche-Comté (ISIFC) qui assure une formation dans le domaine de l’instrumentation et des techniques biomédicales à l’université. L’académie possède également une école d’ingénieurs accessible après le baccalauréat : l’ Université technologique de Belfort – Montbéliard (UTBM). Les études y sont organisées en deux cycles : — 1er cycle (cycle préparatoire) de deux ans ; — 2e cycle (cycle d’ingénieur) de trois ans, durant lequel l’étudiant choisit une spécialisation : génie mécanique et conception, génie des systèmes de production, génie informatique, ou génie des systèmes de commande. À ce niveau, l’UTBM recrute aussi des titulaires d’un DEUG, d’un DUT, d’un BTS ou des jeunes sortant de classes préparatoires aux grandes écoles.
Métropole : 37,1 % Antilles - Guyane : 35,1 % Réunion : 22,4 %
42 % et +
de 37,5 à 41,9 %
de 33 à 37,4 %
- de 33 %
Source : Géographie de l’école, MJENR, numéro 8, avril 2003
■ encourager la féminisation Les filles sont encore trop peu présentes dans ces filières. Persévérantes, réussissant aussi bien dans les sciences que les garçons, elles doivent encore trouver leur place dans les milieux scientifiques. Dès la seconde les jeunes filles choisissent massivement les filières littéraires et économiques. Dans l’académie, elles constituent près de 80 % des effectifs de ces filières. Et si à l’Université de Franche-Comté elles représentent 41% des effectifs inscrits en 1ère année de DEUG scientifiques, elles sont essentiellement présentes en sciences de la vie (biologie, biochimie, chimie, médecine ou pharmacie) où elles constituent 60% des effectifs contre 34% en sciences de la matière (physique), 29% en mathématiques, informatique ou sciences de la terre et de l’univers. En s’excluant de certaines formations scientifiques, les femmes se pénalisent car elles se ferment toute une partie du marché du travail. En 2001, un rapport de la Commission européenne estime à moins de 10% les postes scientifiques de haut niveau occupés par des femmes, alors qu’elles représentent la moitié des diplômés. L’académie de Besançon cherche pour sa part à informer le mieux possible les enseignants et leurs élèves sur l’enjeu que représente la féminisation des sciences pour les années à venir.
une initiative en faveur des jeunes filles : le prix de la vocation scientifique et technique Le service
des droits des
femmes et de l’égalité du ministère
des
Affaires
sociales, du Travail et de la Solidarité
attribue
chaque
année le Prix de la vocation scientifique et technique. Ce prix est destiné à encourager les jeunes filles en terminale à poursuivre des études supérieures scientifiques et technologiques dans des domaines où elles sont minoritaires. Les prix sont décernés sur proposition d’un jury régional qui classe les candidatures à partir du projet professionnel des candidates et de critères scolaires et sociaux. En Franche-Comté, la délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité attribue chaque année 14 prix d’une valeur de 800 euros. Le Conseil régional s’associe à ce dispositif en attribuant 10 bourses d’une valeur de 2 286 euros.
Starter : la bonne formule pour réussir à l’université Le dispositif
Starter, unique
en France, a été conçu par l’Université de Franche-Comté pour permettre aux étudiants en sciences de réussir leur première année. L’entrée se fait par un premier semestre d’intégration et d’orientation dans deux domaines : — le starter sciences et techniques — le starter sciences de la vie et de la terre La transition entre le lycée et l’univerSource : SAIO - rectorat de Besançon
sité est facilitée par la constitution de petits groupes de travail, notamment pour les travaux dirigés.
CHOISIR LES SCIENCES : UN AVENIR EN FRANCHE-COMTÉ janvier 2004— n°4
(infos pratiques) documents ■ Le guide des écoles d'ingénieurs, collection Dossiers, Onisep, édition janvier 2004, 190 p. ■ Les sciences de la Terre et de l'Univers, Collection Infosup Onisep, édition Juin 2003, 32 p. ■ Des outils pour les sciences, Les dossiers de l'ingénierie éducative, Scérén, octobre 2002, n°40
textes de références ■ Attrait et qualité des études scientifiques universitaires, rapport de Maurice Porchet, mars 2003, 36 p. ■ Les jeunes et les études scientifiques : les raisons de la désaffection, un plan d'action, rapport de Maurice Porchet, mars 2002, 92 p. ■ Désaffection des étudiants pour les études scientifiques, rapport de Guy Ourisson, mars 2002, 24 p. Ces trois rapports sont consultables sur le site www.education.gouv.fr
services académiques ■ Les IA-IPR de mathématiques, de sciences physiques, de sciences de la vie et de la terre, de sciences et techniques industrielles : ce.ipr@ac-besancon.fr ■ Service académique d’information et d’orientation : ce.saio@ac-besancon.fr ■ Délégation régionale de l’ONISEP drobesancon@onisep.fr
ressources ■ Sites disciplinaires sur le site de l’académie de Besançon : www.ac-besancon.fr - taper disciplines ■ Site national de la recherche : www.recherche.gouv.fr ■ Site de la recherche scientifique dans l’Union européenne : http://europa.eu.int/comm/research ■ Service commun universitaire d’information et d’orientation, SCUIO tél : 03 81 66 50 65 www.univ-fcomte.fr
(chiffres) En Franche-Comté en 2003 ■ 2 793 élèves inscrits en terminale S (48% de jeunes filles) ■ 51 % des effectifs des terminales générales sont en S ■ 1 037 élèves inscrits en terminale STI (10,7% de jeunes filles) ■ 203 élèves inscrits en terminale STL (41,4% de jeunes filles) ■ 2 472 élèves inscrits dans les écoles d’ingénieurs de l’académie (12,4% de jeunes filles) ■ 42 laboratoires de recherche à l'Université de Franche-Comté
des pistes pour l’orientation ■ où s’informer ? Les sources d’information sont multiples : — au sein des établissements scolaires, en particulier dans les centres de documentation et d’information (CDI) — auprès de conseillers d’orientation-psychologues dans les 11 centres d’information et d’orientation (CIO) de l’académie, ou dans les établissements scolaires où ils assurent des permanences — au service commun universitaire d’information et d’orientation (SCUIO) de l’Université de Franche-Comté — à l’occasion des forums organisés dans chaque département à l’attention des élèves scolarisés en classes de 3e et de terminale — dans les établissements lors des Journées portes ouvertes — par la rencontre avec les professionnels pour aborder avec eux leurs parcours de formation, la politique d'embauche de leur société, les filières ou les diplômes qu’ils recherchent, etc.
■ poser les bonnes questions Les questions se bousculent pour tout jeune à la sortie de l’enseignement secondaire. Le dialogue avec un conseiller d’orientation ou avec un professeur reste nécessaire. ■ Combien d’années souhaite-il consacrer à ses études ? En dehors des BTS, DUT et licences professionnelles qui préparent à une insertion professionnelle en deux ou trois ans, les autres cursus nécessitent en moyenne quatre à cinq années d’études. ■ Est-il sûr que la filière qu’il envisage recrute avec le seul bac ? Certaines filières ne sont pas immédiatement accessibles avec le bac en poche. C’est le cas des instituts universitaires professionnalisés (IUP) qui recrutent à bac + 1 ou + 2, de même que la plupart des écoles de commerce ou d’ingénieurs qui recrutent à partir de bac+2.
■ Dans quel type d’établissement étudier ? Université, écoles publiques ou privées, tous les établissements de l’enseignement supérieur ne sont pas gérés de la même manière, n’assurent pas la même qualité d’enseignement, n’organisent pas les cours et les évaluations de la même façon. L’essentiel est de permettre aux jeunes de s’orienter en étant informés le mieux possible pour échapper aux effets de mode et cerner rapidement les voies leur convenant le mieux.
■ la procédure de vœux
et d’inscription La première étape consiste à formuler des vœux (par internet ou minitel), la seconde à constituer un dossier papier. Lorsqu’une candidature est retenue, il est nécessaire de rapidement confirmer son inscription auprès de l’établissement. Le jeune doit pouvoir choisir le plus librement possible son orientation. Cependant, lorsqu’il arrête son choix sur un établissement, il est nécessaire qu’il informe les autres l’ayant éventuellement retenu qu’il n’est plus candidat. Cela permet à d’autres élèves d’accéder rapidement aux places ainsi libérées. ■ CPGE : une première inscription entre le 20 janvier et le 18 mars 2004 se fait par internet www.admission-prepas.org Le dossier papier est à envoyer pour le 2 avril 2004. ■ UTBM : inscription à partir du 20 janvier 2004. ■ BTS et DUT : de mars à mai les vœux seront saisis par les lycées. ■ Les candidats individuels utiliseront www.ac-besancon.fr /pbac pour les BTS et www.univ-fcomte.fr pour les DUT ■ 1ère année à l’Université de Franche-Comté : inscription dès les résultats du bac, jusqu’à la mi-juillet sur le site www.univ-fcomte.fr. ■
■ Directeur de la publication
Anne Sancier-Chateau, Recteur d'académie ■ Chef de publication Élisabeth Baudin, Chargée de communication ■ Responsable de rédaction Charlotte des Gayets ■ Contact ce.communication@ac-besancon.fr ■ Fiche réalisée en collaboration avec
le service académique d’information et d’orientation ■ Conception graphique
Bouteiller communication, Studio Bracco Numéro ISSN 1765-0488