questions D’où vient la notion de socle commun de connaissances et de compétences ? ◗ Origine européenne Se fondant sur la participation des États membres, la Commission et le Conseil de l’Union européenne ont défini un certain nombre d'objectifs communs pour l'avenir ainsi que la manière dont les systèmes d'éducation et de formation devraient contribuer à la réalisation de la mission stratégique définie en 2001 au sommet de Lisbonne. C’est le premier document qui expose une approche globale et cohérente des politiques nationales en matière d'éducation dans le contexte de l'Union européenne. En matière d’acquisition de « compétences clés pour l’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie » le Conseil européen de Lisbonne a focalisé son attention sur trois objectifs : — accroître la qualité des systèmes d'éducation et de formation ; — faciliter l'accès de tous à l'éducation et à la formation ; — ouvrir l'éducation et la formation sur le monde. La méthode préconisée pour atteindre ces objectifs consiste en une stratégie coordonnée pour laquelle les États membres se fixent des objectifs communs et des instruments pour en mesurer la réalisation.
La mise en place du socle commun engage les systèmes éducatifs des états membres dans une approche européenne des savoirs.
S C
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CLE MMUN
La notion même de socle commun relève d’une vision humaniste et émancipatrice de la personne. Il s’agit d’un projet ambitieux, voulu par la nation tout entière. Sa mise en place est un acte refondateur qui engage l’institution scolaire dans son ensemble.
◗ Origine nationale Le 23 mars 2006, le Haut Conseil de l’Éducation rendait ses recommandations à Gilles de Robien, ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ce rapport établit trois constats : — de nombreux élèves sont exclus L’institution des savoirs de du socle figure base ; dans la loi — les enfants de d’orientation et de milieux défavorisés programme pour sont plus souvent l’avenir de l’école en échec ; d’avril 2005. — la violence à l’école, quand elle existe, reste à un niveau jugé inacceptable. Le décret instituant le socle commun de connaissances et de compétences a été publié au Journal Officiel le 11 juillet 2006. Ce texte, qui figure dans la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école d’avril 2005, précise les compétences que doivent
les dossiers de l’académie et de ses partenaires
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PÉDAGOGIE
avoir acquises tous les élèves à l’issue de leur scolarité obligatoire. L’article 9 de la loi précise que « la scolarité obligatoire doit au moins garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l’acquisition d’un socle commun de connaissances et de compétences qu’il est indispensable de maîtriser pour accomplir avec succès sa scolarité, poursuivre sa formation, construire son avenir professionnel et réussir sa vie en société ». Par l’article 2, « la nation fixe comme mission première à l’École de faire partager aux élèves les valeurs de la République ».
Quelle éducation suppose la mise en œuvre du socle ? ◗ Des connaissances, des compétences et des attitudes Le socle est structuré en sept piliers. Chaque pilier est conçu comme un assemblage de « connaissances L’acquisition f o n d a m e n t a l e s des fondamentaux pour notre temps, contribue à de capacités à les l’égalité des chances, mettre en œuvre l’éducation dans des situations à la citoyenneté, variées, mais aussi l’insertion sociale d’attitudes indiset professionnelle. pensables tout au long de la vie, comme l’ouverture aux autres, le goût pour la recherche de la vérité, le respect de soi et d’autrui, la curiosité et la créativité ».
◗ Les sept piliers du socle — la maîtrise de la langue française — la pratique d’une langue vivante étrangère — les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique — la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication — la culture humaniste — les compétences sociales et civiques — l’autonomie et l’initiative.
◗ Le champ pédagogique revisité La mise en place de cette culture commune implique une nécessaire réflexion sur les méthodes de transmission des savoirs et sur la manière de les évaluer. En ce sens, les apports du socle vont offrir une triple opportunité : — réactiver la réflexion sur les pratiques, en particulier sur les interactions entre les disciplines ; — repenser les modalités d’évaluation en intégrant notamment le principe de la continuité ; — revisiter les méthodes pédagogiques afin d’assurer la maîtrise du socle par tous les élèves.