Paul Brandt

Page 1

40 000

Paul Brandt

artiste joaillier et décorateur moderne

Chapitre I

Paul Brandt, une « encyclopédie vivante et pleine de goût » P. 8

L’héritage familial P. 00 Une prestigieuse formation classique et multidisciplinaire P. 00

À la poursuite de l’Art nouveau…

Chapitre II

Les bijoux « pensés » : éloge de la joaillerie moderne selon Paul Brandt (1925-1937) P. 00

Le tournant de l’Exposition internationale de 1925 P. 00

La « palette du peintre » : de l’harmonie des couleurs P. 00 Géométrie, lignes et hymne à la modernité [ P. 00 ] Le bijou comme « architecture » [ P. 00 ] « La splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la beauté de la vitesse » [ P. 00 ] La mode comme « cadre du bijou »

Chapitre III

« La partie pour le tout », l’œuvre globale P. 00 Représentation et reconnaissance P. 00

La mise en scène, un « art véritable » P. 00 Une communication parfaite P. 00 La décoration

[ P. 00 ] Biographie [ P. 00 ] Notes [ P. 00 ] Bibliographie [ P. 00 ] Index [ P. 00 ] Crédits [ P. 00 ]  Remerciements

en cours de réalisation
6
2
« pensés » : Éloge de la joaillerie moderne selon Paul Brandt (1925-1937) Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.
Les bijoux

« LA MIDINETTE A TROUVÉ DANS SA PANTOUFLE DE NOËL UN SAUTOIR DE BRILLANTS, UN BRACELET D’ÉMERAUDE AVEC « BAGUE ASSORTIE » ; LA DACTYLO A FAIT ÉTINCELER, EN TAPANT PRESTEMENT SUR LES TOUCHES DE SA MACHINE, LE GROS BRILLANT DE SA MAIN GAUCHE ET LE RUBIS DE SON ANNUAIRE DROIT. TOUT LE MONDE BRILLE SCINTILLE, ÉTINCELLE,

105

La « folie du toc » favorise la copie des pierres dites « nobles » provoquant par réaction le retour en faveur de pierres « oubliées » : « L’artiste décorateur moderne a voulu se mettre de la partie et puisque le diamant, le saphir, l’émeraude ont été prostitué par la copie, il a trouvé des pierres vieillottes dont il a renouvelé la beauté. Nous revoyons la topaze et son reflet d’or bruni, la somptuosité grave de l’améthyste, l’éclat limpide des aigues-marines. Il les mélange avec goût, les enchâsse dans du cristal mat … La mode du toc nous a valu ce renouveau du beau bijou véritable. » 106 Tout créateur dit « moderne » à la recherche de l’effet harmonieux, choisit ses gemmes comme un peintre le fait avec les couleurs de sa palette : pierres traitées en aplats de couleur stylisés, jeux de lumières des matières, de la transparence à l’opacité, du brillant au mat. Paul Brandt adopte la couleur de façon relativement tempérée en comparaison de la polychromie explosive proposée par d’autres artistes. Lors de l’Exposition de 1925, ses bracelets associent les tons verts de la malachite au bleu lapis-lazuli tandis que certains modèles de broches allient diamants, jade et onyx. Les combinaisons d’aplats chromatiques sont progressivement réservées à une partie plus « sport » de ses créations : « pour le sport, Paul Brandt cherche le bijou robuste, simple de ligne, qui plaît plus par son dessin que par la richesse des pierres. »107 L’usage de la laque est très largement favorisé pour les parures du jour, plus faciles à porter. Ainsi, au Salon d’Automne de 1928, Paul Brandt présente ses premières pièces en laque qui détrônent peu à peu l’utilisation de l’émail. Il a bénéficié au début de sa carrière des recherches sur ce matériau favori de l’Extrême-Orient poursuivies sous l’impulsion de Lucien Gaillard. Les efforts du maître pour importer en Occident les secrets très jalousement gardés du laque asiatique avaient permis une meilleure connaissance et maîtrise des techniques de fabrication. Lucien Gaillard avait été contraint d’interrompre ses recherches pour des raisons de toxicité mais celles-ci furent ensuite reprises pendant la Première guerre mondiale pour être utilisées dans l’aviation militaire. À la fin des

pas d'espace pour les deux images image GN à placer ailleurs si conservée

70
TOUT LE MONDE A L’AIR D’UN LUSTRE ».
71

78

souple113 ». Privilégié pour sa résistance et son inoxydabilité, son éclat évolue des tonalités froides, lorsqu’il est associé au diamant, aux tons chauds lorsqu’il accompagne des pierres de couleurs. À l’Exposition Coloniale de 1931, Paul Brandt, présenté comme l’un des « plus prestigieux décorateurs joailliers »114 , expose un bracelet formé de plans de platine poli, cabochons de calcédoine blanche, et d’incrustations de bâtonnets d’onyx. Ce bracelet est reproduit au poignet d’une élégante dans la revue Les Modes115 accompagnant une bague en hématite et une broche en diamants et onyx. Le dessin préparatoire du bracelet, conservé dans les archives du Goldsmiths’ Hall de Londres, permet d’en saisir la dimension sculpturale.

Cet assagissement de la couleur se fait au profit du dessin, de la construction des lignes et des différents jeux de matières. La couleur en vient à s’effacer complètement grâce à la transparence et la limpidité offertes, entres autres vertus, par le cristal de roche. En 1928, la revue L’Art et la Mode, annonce « l’âge du cristal »116 apprécié pour « sa pureté, sa transparence inaltérable (...) émanation divine de la beauté pure, (…) sécrétion magique de la grâce féminine concrétisée ». Au Salon d’Automne de 1930, quelques bagues faites dans cette unique matière illustrent les récentes recherches de l’artiste qui privilégie l’architecture du bijou et joue avec les différents polis du cristal de roche pour révéler de subtils contrastes inédits.

Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.

Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.

Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.

Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.

Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.

178 et 180 images

manquantes à confirmer selon qualité

pour l'instant, la grande image pass en DP suivante cette solution est à confirmer selon la qualité des sources fond gris comme image à côté dans la DP

image 47 plus de place dans la précédente DP

harmoniser les fonds des images sur cette DP

cette image ne semble pas assez belle en géénrale pour cette maquette

fond gris comme image à côté

détourer, placer sur fond gris avec ombre portée

84 Image manquante

Géométrie, lignes et hymne à la modernité

Le bouillonnement intellectuel et plastique des multiples mouvements culturels et artistiques d’avant-garde du début du XXème siècle provoque également de nombreux bouleversements quant à la perception et la représentation de l’espace. L’expérience cubiste prônant la simplification de la ligne jusqu’à la géométrisation totale des formes a fortement influencé les joailliers décorateurs d’avantgarde. Ces recherches nouvelles se traduisent par une géométrisation et une « abstraction » des bijoux des années 1925-1930 et de ceux de Paul Brandt en particulier. Dans ses créations résonnent les influences du cubisme, du suprématisme, du futurisme mais aussi du rayonnisme et de l’orphisme qui explorent les notions de vitesse et de couleur. Le futurisme et le culte de la vitesse révèlent une société nouvelle qui bouscule la vision et la conception esthétique et dont on trouve écho dans tous les arts de cette époque.

Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.

pour l'instant je me permet un cadre moins large car il tue l'image

Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.

82

prolonger le fond noir de l'image

redressser fond gris maintenit l'ombre portée

donner la même perspective aux deux bijoux fond gris maintenit l'ombre portée

prolonger fond gris neutre harmoniser les deux fonds reconstruire bijoux à droite assez de fond pour mettre éventuellement à fond perdu

plus de netteté

prolonger fond gris neutre harmoniser les deux fonds reconstruire bijoux à droite assez de fond pour mettre éventuellement à fond perdu

« La splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la

beauté de la vitesse. »

126

L’époque Art Déco célèbre aussi le culte de la vitesse et du dynamisme. En tant qu’ « art total », les théories esthétiques de ce mouvement trouvent leurs applications dans tous les domaines de la vie : « Nous sommes dans une période d’évolution intense. (…) Les objets entrevus à 120 à l’heure se déforment et nous apparaissent que par leur volume utile. Les rythmes ultra-rapides ou bien très ralentis des images sur l’écran bouleversent nos perceptions visuelles ; Les travaux utilitaires et monumentaux des ingénieurs nous séduisent. La mécanique est au point d’intersection de la nature et du génie. Une gamme de sensations neuves. Impressions rapides et violentes, oppositions, grands volumes : une esthétique se dégage. (…) Un minimum de lignes détermine rapidement la silhouette contemporaine (…) Pour jouer sa partie dans l’ensemble du costume volontairement sobre, il faut que le Bijou rationnel compte par sa masse, il faut qu’il s’adapte par la simplicité de sa forme et la logique de sa structure à la netteté de l’habillement. L’architecte du bijou doit rendre des effets de légèreté, de lumière, de couleurs, des oppositions de valeurs, de plans, de volumes. Alors, un rythme s’établit, comparable au rythme musical. Le bijou véritablement construit est une œuvre d’art qui restera toujours belle. (…) La valeur marchande ne doit pas intervenir pour déterminer la beauté du bijou. (…) Le créateur, en effet, exécute son œuvre en usant des matériaux dont il peut disposer avec la seule idée de faire beau. » 127 Paul Brandt s’approprie ce vocabulaire esthétique de la modernité en choisissant de belles et audacieuses « ambassadrices » en vue dans la société mondaine qui incarnent « cette génération (…) qui a poussé jusqu’au paroxysme le culte de l’action »128 Ainsi en 1931, une publicité pour les bijoux de Paul Brandt129 représente Lucienne Radisse, « moderne et belle »130, violoniste à la carrière internationale mais également, de façon surprenante, pilote d’avion et de voiture de courses, parée d’« une série de bijoux très curieux et d›un goût très pur et très personnel »131. Cette personnalité singulière incarne parfaitement l’avènement de la silhouette féminine de la « garçonne » au volant de son bolide, vogue dont témoignent les multiples concours d’élégance automobile. Ces manifestations sont relayées

Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.

96

La mode comme « cadre du bijou »

« LE BIJOU, C’EST LA FEMME. IL FALLAIT QUE LE BIJOU SUIVÎT L’ÉVOLUTION DE LA FEMME »143.

Jacques Guérin souligne dans son Rapport de l’Exposition de 1925 que « la mode est tyrannique, les bijoux sont avant tout tributaires de la mode ; ils ont toujours été en harmonie avec les toilettes que portaient les femmes » 144. « Certains bijoutiers négligent de réfléchir à la silhouette de la femme à qui le bijou est destiné. Mais cette femme y réfléchit pour lui, elle y réfléchit même de plus en plus, elle n’achète plus pour l’or du bijou : elle achète pour l’effet décoratif du bijou dans l’ensemble de sa toilette » 145. Cette prise de position se vérifie avec les bijoux des années 1920 qui sont en harmonie parfaite avec la mode vestimentaire de l’époque dans un souci de « synchronisme idéal »146 « Aussi le bijou porté par la femme moderne ne saurait-il demeurer plus indifférent à l’esprit de l’époque que le costume féminin (…). Un bijou digne de ce nom, c’est l’accompagnement nécessaire, le point final d’une toilette d’un de nos grands couturiers ; c’est une manifestation de cet esprit créateur qu’on ne trouve qu’en France »147 Cette citation de l’architecte Éric Bagge met en lumière cette conception qui s’applique à tous les arts de l’époque et notamment la mode. En effet, après la Première guerre mondiale et sous l’impulsion du couturier Paul Poiret, les codes esthétiques de la mode féminine furent profondément renouvelés et la silhouette redessinée : souple et droite, taille abaissée et longueur des robes raccourcie. Cette silhouette subversive favorise l’apparition de nouvelles pièces dans l’écrin à bijoux des élégantes : les pendentifs et broches garnissent les toilettes, les sautoirs plongent plus bas que la taille et soulignent les décolletés, les longs pendants d’oreilles encadrent les coupes « à la garçonne », les boucles ornent les chapeaux-cloche apparus en 1923, les bracelets portés par plusieurs à chaque poignet habillent les bras souvent laissés nus et les boucles de ceinture marquent discrètement la taille. La légèreté des tissus impose aux joailliers des bijoux moins lourds et favorise les montures en platine, plus léger que l’or. Depuis des siècles, les bijoux sont les accessoires emblématiques de la toilette

Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.

il faudra numeriser une image pour avoir une résolution décente de ce logo - on regardera ensemble où le placer ?

Légende de l'image sur plusieurs lignes texte pour la légende de l'image.

108

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.