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SIGMUND FREUD L’AVENIR D’UNE ILLUSION
Avons-nous vraiment besoin de la religion ?
LE LIVRE
Apaiser nos angoisses face à la fragilité de nos existences en offrant la possibilité d’une vie après la mort, dans l’au-delà : telle est la fonction de la religion. Mais, nous dit Freud, c’est un cadeau empoisonné : ce n’est qu’une illusion. Dès lors, comment combattre cette peur sans tomber dans l’illusion de la religion ?
Points Forts
Ҍ Freud et le thème religion vs science sont au programme de philosophie en Terminale.
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Ҍ Près de 40 titres de Freud dans la PBP.
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MOTS-CLEFS
QUELQUES CHIFFRES
Ҍ L’Avenir d’une illusion (Flammarion, 2019) : 6 000 ex.
Traduction inédite de l’allemand par Olivier Mannoni
7 juin 2023
11 × 17 cm
128 pages 5,00 €
ISBN : 978-2-228-93337-7 -:HSMCMI=^XXX\\:
ÉGALEMENT
Ron Mueck
Éditions Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
Version bilingue anglais/français
Relié, 24 × 30 cm, 312 pages
230 reproductions couleur
Textes de Ron Mueck, Justin Paton, Robert Rosenblum, Peter Sloterdijk et Robert Storr
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ISBN : 978-2-86925-180-9
Parution : juin 2023
Prix : 58 €
Exposition présentée de juin à décembre 2023 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris, et de janvier à avril 2024 à Triennale Milano à Milan.
Ron Mueck
De juin à novembre 2023, la Fondation Cartier pour l’art contemporain invite le sculpteur Ron Mueck à exposer un ensemble d’œuvres inédites encore jamais montrées en France.
Cet événement s’inscrit dans la continuité du dialogue initié en 2005 avec cet artiste exceptionnel dont les œuvres sont aussi rares qu’attendues.
L’ exposition
Ron Mueck est connu pour ses figures humaines dont le réalisme saisissant est contredit par leurs dimensions surprenantes. Cette exposition présente pour la première fois en dehors de l’Australie son œuvre monumentale Mass (2017), composée de cent gigantesques crânes humains. Créée pour la National Gallery of Victoria (Melbourne), cette installation ambitieuse par son ampleur et sa singularité dans l’œuvre de Ron Mueck est une véritable expérience visuelle, physique et émotionnelle. L’exposition proposera également une sélection d’œuvres inédites que le public français sera le premier à découvrir.
Ron Mueck
Né à Melbourne en 1958, Ron Mueck vit au Royaume-Uni. Après avoir réalisé des mannequins et des marionnettes pour le cinéma et la télévision, il démarre sa carrière artistique en 1996 lorsqu’il réalise une sculpture de Pinocchio à la demande de l’artiste Paula Rego. L’année suivante, sa sculpture Dead Dad (1996-1997) est une des pièces maîtresses de l’exposition Sensation: Young British Artists from the Saatchi Collection à la Royal Academy of Arts de Londres. En 2001, son œuvre Boy (1999) est présentée à la 49e Biennale de Venise. Plusieurs grandes expositions personnelles lui ont été consacrées à travers le monde, et ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées. La Fondation Cartier a accueilli deux expositions personnelles majeures de Ron Mueck en 2005 et 2013. Cette dernière a donné lieu à la publication d’un catalogue raisonné de son œuvre, dont une nouvelle version actualisée paraîtra en 2023.
L’ouv R age
À l’occasion de l’exposition, la Fondation Cartier publie une version augmentée du catalogue raisonné de l’œuvre de Ron Mueck publié pour la première fois en 2013. Cet ouvrage de référence présente l’ensemble des sculptures créées par l’artiste depuis ses débuts en 1996 à travers de nombreuses photographies et des documents inédits. Il fait également la part belle à l’installation Mass . Des notes de l’artiste, des vues de studio, des dessins préparatoires et des photographies de maquettes permettent au lecteur de découvrir le processus de création de Ron Mueck et d’entrer dans l’intimité de son travail. Des contributions du conservateur Justin Paton et des historiens de l’art Robert Rosenblum et Robert Storr, ainsi que du philosophe Peter Sloterdijk explorent les thèmes majeurs qui sous-tendent son art.
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extR ait de L’ouvR age
L’homme et la femme étaient loin d’être terminés lorsque je les ai vus pour la première fois dans l’atelier de Ron Mueck, dans le Nord de Londres, en 2012. Mais il était évident que quelque chose d’inhabituel était en train de se passer avec ces sculptures. Cela ne tenait pas à la très grande taille des deux personnages ; Mueck est coutumier du fait, il a souvent modelé des corps énormes dans ce petit espace, créant même une fois un nouveauné si imposant qu’il fallut le sortir par la fenêtre à l’aide d’un treuil. Cela ne tenait pas non plus au stupéfiant souci du détail apporté au modelage et au rendu des personnages, car c’est aussi une chose à laquelle les connaisseurs de Mueck ont appris à s’attendre. Cela ne tenait pas même à la somme de travail évidente qu’il leur avait consacrée, l’implication quasi monastique de Mueck, dans ce domaine, étant elle aussi bien connue. Non, ce qui était surprenant et fascinant, pour quiconque était familier des sculptures de Mueck, c’était le fait que ces deux personnages se touchaient et que, de plus, il prévoyait de réaliser deux autres sculptures représentant des personnages également en très proche contact. Dans un autre atelier, la nouvelle n’aurait rien d’original. Beaucoup de sculpteurs créent des personnages solitaires autant que des groupes sans y voir de différence particulière. Mais dans l’atelier de Mueck, cet instant de contact est un événement, aussi bien statistique qu’émotionnel. Dans une œuvre composée de quarante-huit sculptures, trente-huit sont des personnages solitaires. Et la solitude de ces personnages, en outre, est particulièrement forte.
Déambuler dans une grande exposition de Mueck équivaut à se retrouver en compagnie d’une foule de solitaires invétérés. Recroquevillés dans un coin, accroupis sous des draps ou des couvertures, ou encore assis, terrifiés, au milieu d’un espace vide, ces personnages donnent souvent l’impression de vouloir s’enfuir de la salle d’exposition et échapper à l’attention des curieux (voir Big Man, Man in a Sheet et Wild Man). D’autres encore paraissent se retirer ou dériver dans des états intérieurs qui nous sont à peu près inaccessibles – état d’inquiétude (In Bed), de timidité maladive (Ghost), de concentration et de respiration profonde (Pregnant Woman) ou de rêverie mortelle (Drift). On comprend alors que ce ne sont pas seulement des sculptures solitaires, mais des sculptures sur la solitude, sur le décalage entre la façon dont nous nous sentons et celle dont nous apparaissons aux autres.
Né en 1972, Justin Paton est conservateur en chef pour l’art international à l’Art Gallery of New South Wales à Sydney. Il est l’auteur de plusieurs livres et essais consacrés à des artistes néo-zélandais et australiens. Sa chronique « A Longer Look » est régulièrement publiée dans la revue Art News New Zealand.
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Monog R aphie
Notes
extR ait de L’ouvR age
Et qu’en est-il de cette femme robuste mais tout autant diminuée qui ploie vers l’arrière sous le poids d’un fagot de branches – Woman with Sticks ? (Par opposition, comparez ces quelques dernières sculptures avec le gigantesque poulet plumé de Still Life.) Qui est-ce ? Pourquoi est-elle nue ? Que signifient cette ébauche de sourire sur son visage et cette étincelle dans ses yeux ? De plus, étant donné sa petitesse, à quoi doit-elle la force de sa présence parmi nous ? Comment peut-elle dominer la salle alors que sa taille, sa posture et sa charge la mettent dans une position de tel désavantage face au spectateur sans fardeau qui la surplombe ?
Sommes-nous passés de la réalité « réelle » à une sorte d’univers parallèle, onirique et surréel sans être ouvertement hallucinatoire ou bizarre du point de vue du style ? À cet égard, la culture populaire est pleine de fables sur la perméabilité de la conscience, sur ce mouvement quasi imperceptible qui va d’un côté et de l’autre de cette ligne séparant le quotidien du surnaturel. Certes, Mueck, après avoir travaillé comme décorateur de vitrines, a fait son apprentissage chez Jim Henson et son Muppet Show ; certes, il est un homme de son temps – ce temps qui a vu la technologie des effets spéciaux cinématographiques se développer et se sophistiquer de façon époustouflante, et l’art de la marionnette et du modelage se lancer dans une course au coude à coude avec l’animation numérique, pour une illusion de plus en plus forte. Mais Mueck ne fabrique pas d’objets gadgets pour le vaste marché des figurines de science-fiction et de fantastique, même s’il utilise nombre de trucages identiques à ceux de cette industrie. Ses instantanés sculpturaux sortent de scénarios qui n’ont ni début ni fin, mais seulement des milieux incertains. Ce sont des scénarios qui n’ont d’autre existence que leur incarnation singulière en tant qu’objets autonomes, tout comme les tableaux photographiques de Gregory Crewdson, à l’étrangeté similaire, semblent être des films à image unique, dénués d’histoire et de storyboard, sans pour autant l’être complètement. Il s’agit d’un genre d’« art de genre » caractéristique de la fin du xxe et du début du xxie siècle : l’évocation emphatiquement corporelle, visuellement excessive et, dans le cas de Mueck, incroyablement tactile, de choses qui pourraient s’être passées sans avoir jamais vraiment eu lieu, de l’alternance d’un monde vraisemblable et d’un monde marginalement – si ce n’est totalement – invraisemblable, deux mondes qui sont, de manière envoûtante et même oppressante, similaires au nôtre.
Né en 1949, Robert Storr est artiste, critique et commissaire d’exposition. Il a été doyen de l’école d’art de l’université Yale de 2006 à 2016. Il est également l’auteur de nombreuses publications. L’ensemble de ses écrits de 1980 à 2021 ont été réunis dans une anthologie en trois volumes parue sous le titre The Robert Storr Series (Heni Publishing, Londres, 2017-2021).
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