Extrait "Habiter le campement"

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HABITER LE CAMPEMENT

ARCHITECTURES DE NOMADES, DE VOYAGEURS, D’EXILÉS, D’INFORTUNÉS, DE CONQUÉRANTS ET DE CONTESTATAIRES : HABITER LE CAMPEMENT INTERROGE LE RAPPORT ENTRE LA NOTION D’HABITAT, QUI IMPLIQUE UNE PÉRENNITÉ, ET CELLE DE CAMPEMENT, QUI SUPPOSE UN ÉTAT PROVISOIRE. LES CONTEXTES POLITIQUES, ÉCONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX ACTUELS ONT EN EFFET CONDUIT DES MILLIERS DE PERSONNES À S’ÉTABLIR ET À S’ORGANISER DE MANIÈRE DURABLE DANS DES CAMPEMENTS, POUR “HABITER” LES CAMPS ET “FAIRE VILLE”. COMMENT HABITER DANS DES ZONES INSALUBRES, INHOSPITALIÈRES ? COMMENT HABITER EN TOUTE LIBERTÉ, AVEC LES MOYENS DU BORD ? PEUT-ON HABITER AUTREMENT ?

HABITER LE CAMPEMENT NOMADES VOYAGEURS CONTESTATAIRES CONQUÉRANTS INFORTUNÉS EXILÉS

DÉP. LÉG. : AVRIL 2016 ISBN : 978-2-330-06039-8 39 E TTC FRANCE

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ACTES SUD ACTES SUD | CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE

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HABITER LE CAMPEMENT Sous la direction de Fiona Meadows

H OR S

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– I L IMPENSE

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Ce catalogue accompagne l’exposition Habiter le campement présentée à la Cité de l’architecture & du patrimoine du 13 avril au 29 août 2016. Celle-ci s’appuie sur un inventaire relativement exhaustif des différents types de camps observés aujourd’hui à travers le monde, dont le catalogue reflète la diversité. En contrepoint et complément d’une iconographie basée pour l’essentiel sur des reportages récents et d’actualité illustrant les six grandes typologies identifiées, les articles des chercheurs approfondissent des situations spécifiques.

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SOMMAIRE

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HABITER L’INHABITABLE ? , Guy Amsellem HABITER LE MONDE AUTREMENT, Fiona Meadows HABITER LE MOUVEMENT, L’EXCEPTION NOMADE , Michel Agier TANGENTE , Pier Schneider/1024 architecture DE LA POÉSIE APPLIQUÉE AU RÉEL, Jean Bellorini avec Marion Canelas

36 38 58 66

CHAPITRE I. NOMADES 1. POUR UNE TYPOLOGIE LÉGÈRE ET PROVISOIRE DES NOMADES ?, Arnaud Le Marchand 2 . LE NOMADISME PRÉCAIRE ET CONTRARIÉ DES MARINS DE COMMERCE, Claire Flécher 3. ESPACES, CAMPS ET DÉPLACEMENTS DE NOMADES AU SAHARA ET AU SAHEL,

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PLANCHE TYPOLOGIQUE : LES NOMADES

Julien Brachet

78 80 92 102

CHAPITRE II. VOYAGEURS 1 . LE CYCLE DE LA ROULOTTE, Saskia Cousin 2 . LE CAMPING OU L’HABITER TEMPORAIREMENT LA NATURE, Olivier Sirost 3. LES CAMPINGS DE FESTIVALS : TOPOS ET ETHOS DES FESTIVALIERS, Émilie Da Lage et

François Debruyne 122

PLANCHE TYPOLOGIQUE : LA VILLE ÉPHÉMÈRE DES FESTIVALIERS

124 126 138 148

CHAPITRE III. INFORTUNÉS 1. CAMPEMENTS D’INFORTUNÉS, FIGURES, TOPIQUES, POLITIQUES, Marc Bernardot 2. LES CENTRES DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE, Nicolas Fischer 3. LES CENTRES D’HÉBERGEMENT D’URGENCE, OU L’INCLUSION PÉRIPHÉRIQUE DES PARIAS DE

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L’ÉTAT SOCIAL , Patrick Bruneteaux PLANCHE TYPOLOGIQUE : LE CAMPEMENT DES INFORTUNÉS

170 172 188 202 212

CHAPITRE IV. EXILÉS 1 . LES TEMPS DES CAMPS : LA GUERRE, LE REFUGE, LA MÉMOIRE, Clara Lecadet 2. ARCHÉOLOGIE DES CAMPS DE TRAVAIL FORCÉ, Garth Benneyworth 3 . ARCHITECTURE ET INFRASTRUCTURE DE L’EXIL, Anooradha Iyer Siddiqi

214 216 226 236

CHAPITRE V. CONQUÉRANTS 1. EXPLORATEURS, SENTINELLES ET DÉFRICHEURS, Michel Agier 2. À LA GUERRE : LES CAMPEMENTS DE CEUX QUI COMBATTENT, Stéphane Audoin-Rouzeau 3. LES CAMPS DE TRAVAILLEURS : L’ÉTRANGER DEVANT L’ÉTERNEL PROVISOIRE,

246

PLANCHE TYPOLOGIQUE : LE CAMP MILITAIRE

248 250 270 284 292

CHAPITRE VI. CONTESTATAIRES 1. CONTESTATIONS SUR PLACE(S), Michel Lussault 2 . LE MOUVEMENT DES PLACES, Olivier Mongin 3. CONSTRUIRE EN CONTRE-FEU. SUR L’ART DIPLOMATIQUE DU PEROU, Sébastien Thiéry

294 296 302 307

CHAPITRE VII. AR (CHI ) T CAMP 1. LES ARTISTES CONTEMPORAINS ET LES CAMPEMENTS, Alice Laguarda 2. CAMPEMENT ET ARCHITECTURE : L’URBANISME DE L’URGENCE, Anooradha Iyer Siddiqi 3. LE CAMPEMENT DANS LE CINÉMA, Alfonso Pinto

313 315 317

BIBLIOGRAPHIE REMERCIEMENTS CRÉDITS

PLANCHE TYPOLOGIQUE : LE CAMPEMENT DES EXILÉS

Alain Morice

PLANCHE TYPOLOGIQUE : LE CAMPEMENT DES CONTESTATAIRES

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HABITER L’INHABITABLE ? Le drame des réfugiés syriens en Europe montre, une nouvelle fois, l’extension du domaine du campement, reflet d’une expérience du monde qui, pour beaucoup de nos contemporains, s’effectue dans les marges et les frontières. L’“encampement” du monde, qu’observe Michel Agier1 à l’issue d’une enquête menée depuis une quinzaine d’années par une équipe de chercheurs, est un “fait social total2”. Il invite à étudier l’épaisseur anthropologique des lieux, les parcours de ceux qui y vivent, mais aussi leur matérialité et leur spatialité, la façon dont y sont gérés l’urbanisme, les problèmes de voirie ou d’assainissement. Les savoirs et les techniques déployés dans la conception, l’organisation et la gestion des camps, sont devenus complexes. Les modules préfabriqués conçus par des architectes ont remplacé les tentes, et les urbanistes sont sollicités pour gérer les flux de populations. Le camp, au-delà de ses dimensions sociale et spatiale, serait-il devenu un mode de “gouvernementalité3” spécifique des migrations contemporaines, étant ainsi, au gouvernement mondialisé, ce que fut le panoptique de Bentham au gouvernement libéral : un système de surveillance et de gestion des mobilités, qui transforme profondément le rapport entre gouvernants et gouvernés ? Le camp peut-il être considéré comme un laboratoire du devenir du monde contemporain ? Préfigure-t-il notre propre condition d’individus désaffiliés du monde globalisé, “étrangers à nous-mêmes” comme dit joliment Julia Kristeva 4 , ou “enfermés dehors” comme l’écrit Michel Agier5, dans un état de suspension juridique ? N’est-il pas l’expression même de l’espace “hétérotopique” dont parlait Michel Foucault, marqué à la fois par la perte du pays d’origine et la place introuvable dans un pays sans hospitalité. Les camps anticiperaient ainsi l’expérience du monde dans l’épaisseur des frontières, mais aussi la disparition de l’étranger, remplacé par les nouvelles figures du déraciné, du dépaysé, du délocalisé, avatars modernes d’un entre-deux, dont les multiples déclinaisons (entre deux pays, deux cultures, deux langues ou deux situations juridiques) disent le caractère peu hospitalier du hors-lieu qu’elles désignent. L’exposition “Habiter le campement”, conçue par Fiona Meadows pour la Cité de l’architecture & du patrimoine, est attentive au regard critique que portent les sciences sociales sur ce paysage global de camps6 que donne à voir notre monde. Mais elle s’intéresse aussi à l’ambivalence du campement, à son inventivité spatiale, au potentiel de renouvellement qu’il porte : les palettes de manutention s’y muent en planchers, les bouts de moquette en sols, les morceaux de tissu en rideaux, les sacs de riz en portes. Les campements s’urbanisent, interrogeant sans cesse la limite entre la mise à l’écart et l’invention de la ville. L’exposition de la Cité de l’architecture observe avec intérêt le développement, ces dernières années, de manifestations politiques dans l’espace public – des

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“Indignés” de la Puerta del Sol à Madrid à “Occupy Wall Street” à New York – qui se rejoignent dans l’usage du campement, la revendication égalitaire, la capacité à fabriquer un territoire imaginé, soutenu par l’espace de l’occupation et les pratiques de cet espace. Le campement redonne alors, comme l’écrit Michel Lussault, une capacité à “partager spatialement l’expérience sociale7”. Il manifeste l’émergence, à l’ère de l’Anthropocène, d’une autre présence au monde, fondée sur la conviction qu’une certaine frugalité est désormais nécessaire, dans le rapport qu’entretiennent les humains avec des écosystèmes qu’ils ont largement mis à mal. Le campement peut alors exprimer la recherche de nouvelles manières de faire société, de réinventer le partage et la solidarité. Est-il possible, pour autant, d’habiter un campement ? Le camp fut d’abord militaire. Cette même origine martiale se retrouve dans le logement, qui désignait les lieux réquisitionnés pour les troupes de passage, et fut donc l’apanage des armées, avant de devenir l’attribut des civils. Qu’il s’agisse du camp ou du logement, la question de l’habitat se pose avec l’installation de l’homme sur le sol. Habiter, c’est bien plus que s’abriter, observe Bernard Salignon8. Habiter, c’est investir un lieu, le charger de projets, de subjectivité. L’habitat crée des habitudes. L’investir, c’est un peu s’en vêtir : l’habitat renseigne sur celui qui l’occupe autant que l’habit sur celui qui le porte. Il participe de l’habitus dont parle la sociologie. Habiter, c’est se sentir chez soi, c’est partager avec d’autres une histoire intime. Pour qu’il y ait partage, il faut qu’il y ait un autre. Un autre, que l’on accueille. Car accueillir, c’est accueillir des différences. Avec ou sans condition. L’hospitalité absolue, inconditionnelle – “j’invite chez moi qui je veux” – qu’évoque Jacques Derrida9 s’oppose aux lois juridiques de l’hospitalité, qui fixent des conditions, des normes, des droits et des devoirs. Mais l’une est inséparable des autres. L’étranger est aussi un hôte : l’étymologie du mot xenos exprime le caractère indissociable de ces deux facettes. L’hôte ( hostis) est à la fois l’arrivant et l’ennemi, l’invité et l’hostile. Cette ambivalence de l’hospitalité – que Derrida désigne par le néologisme “hostipitalité” – conditionne la possibilité d’habiter le pays d’accueil. Peut-on habiter sans sa langue et sans ses morts ? “Les « personnes déplacées », les exilés, les déportés, les expulsés, les déracinés, les nomades ont en commun deux soupirs, deux nostalgies : leurs morts et leur langue10”, écrit Derrida. La langue résiste à toutes les mobilités, parce qu’elle se déplace avec celui qui la parle. La mort, quant à elle, suppose un lieu de deuil. Sophocle, dans Œdipe à Colone, met en scène son héros éponyme, devenu étranger dans la terre qui l’accueille, demandant à Thésée de ne jamais révéler le lieu de sa tombe. Il empêche ainsi

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ses filles, Antigone et Ismène, de faire leur deuil, ne leur laissant qu’un mort sans tombeau, sans lieu de deuil localisable. Si exister c’est, comme le dit l’étymologie, se tenir hors de soi, alors habiter le campement c’est exister, c’est-à-dire faire l’expérience de la présence en un lieu. GUY AMSELLEM, président de la Cité de l’architecture & du patrimoine.

1. Michel Agier (dir.), Un monde de camps, Paris, La Découverte, 2014. 2. Marcel Mauss, Essai sur le don, Paris, puf, “Quadrige”, 2012. 3. Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, Cours au Collège de France, 1978-1979, Paris, Hautes Études/ Gallimard/Le Seuil, 2004. 4. Julia Kristeva, Étrangers à nous-mêmes, Paris, Fayard, 1988. 5. Michel Agier, Le Couloir des exilés, Bellecombe-en-Bauges, éditions du Croquant, 2011. 6. “Un paysage global de camps”, colloque international, ehess et Cité de l’architecture & du patrimoine, les 22, 23 et 24 octobre 2014. 7. Michel Lussault, L’Avènement du monde, Paris, Le Seuil, 2013. 8. Bernard Salignon, Qu’est-ce qu’habiter ?, Paris, éditions de La Villette, 2010. 9. Jacques Derrida, De l’hospitalité, Paris, Calmann-Lévy, 1997. 10. Ibid.

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Campement de nomades de la tribu Shahsavan, montagnes Sabalan, Iran, 2011.

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Des milliers de tentes Ă Mina, Arabie saoudite, 1992.

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Pèlerinage du Kumbh Mela à Allahabad, Inde, 2013.

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III. INFORTUNÉS

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leur appartenance à la “clientèle” policière : à l’instar des populations colonisées, des vagabonds ou des prostituées, ils faisaient partie des populations qui n’étaient pas, ou pas assez, citoyennes, pour pouvoir évoluer librement dans l’espace public. Quelle que soit leur situation administrative, la police possédait de facto le pouvoir de leur assigner des territoires, de leur en interdire d’autres, et pour finir, de les soustraire à la voie publique par un enfermement plus ou moins long2. Au sein de cette gestion policière informelle des étrangers, la procédure plus officielle de l’expulsion ou de “l’éloignement” du territoire n’a longtemps constitué qu’un destin potentiel pour les étrangers arrêtés. Avant la Seconde Guerre mondiale, l’exécution des arrêtés d’expulsion reste d’ailleurs assez rare. Si les renvois forcés demeurent également limités après la guerre, la reprise des expulsions dès 1972 et l’arrêt officiel de l’immigration en 1974 incitent toutefois à institutionnaliser la procédure, et à prévoir notamment une mesure d’enfermement officielle, dotée d’un cadre juridique nettement défini. Cette “légalisation” de la privation de liberté est d’autant plus urgente que les pratiques informelles sont de plus en plus dénoncées, en référence à quelques thématiques nouvelles à l’époque – l’État de droit et le respect des droits fondamentaux. Au milieu des années 1970, la presse révèle ainsi l’existence d’un lieu d’enfermement policier officieux, installé dans un hangar vétuste du port de Marseille, et destiné aux étrangers qui attendent leur expulsion : pratique ancienne, on l’a vu, mais qui provoque cette fois une campagne de dénonciation et des recours judiciaires contre la pratique des “prisons clandestines” par la police française3. Le souci d’efficacité politique et les pressions militantes expliquent ainsi largement la constitution de la rétention administrative en institution codifiée, mais aussi contrôlée : outre un règlement intérieur type, les centres de rétention administrative sont placés sous la supervision du juge des libertés et de la détention – bien que cette dernière soit de plus en plus limitée juridiquement – et, on l’a dit,

Centre de détention de Gafunda à Benghazi, Libye.

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ARCHITECTURES DE NOMADES, DE VOYAGEURS, D’EXILÉS, D’INFORTUNÉS, DE CONQUÉRANTS ET DE CONTESTATAIRES : HABITER LE CAMPEMENT INTERROGE LE RAPPORT ENTRE LA NOTION D’HABITAT, QUI IMPLIQUE UNE PÉRENNITÉ, ET CELLE DE CAMPEMENT, QUI SUPPOSE UN ÉTAT PROVISOIRE. LES CONTEXTES POLITIQUES, ÉCONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX ACTUELS ONT EN EFFET CONDUIT DES MILLIERS DE PERSONNES À S’ÉTABLIR ET À S’ORGANISER DE MANIÈRE DURABLE DANS DES CAMPEMENTS, POUR “HABITER” LES CAMPS ET “FAIRE VILLE”. COMMENT HABITER DANS DES ZONES INSALUBRES, INHOSPITALIÈRES ? COMMENT HABITER EN TOUTE LIBERTÉ, AVEC LES MOYENS DU BORD ? PEUT-ON HABITER AUTREMENT ?

HABITER LE CAMPEMENT NOMADES VOYAGEURS CONTESTATAIRES CONQUÉRANTS INFORTUNÉS EXILÉS

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