«FIERS D’ÊTRE DE GAUCHE»
GAUCHE Avenir
A
près trois défaites consécutives à l’élection présidentielle, la Gauche n’est pas au mieux de sa forme. Malgré les bons résultats des récentes élections locales et, même si l’image du Président de la République se dégrade, elle doit faire face à une droite dure et déterminée, qui n’hésitera pas à poursuivre pendant 4 ans encore sa politique de régression sociale, culturelle et politique. Fort logiquement, les appels au sursaut fleurissent. Même les plus fervents adeptes de l’immobilisme se sentent, devant l’impuissance actuelle, obligés de plaider en faveur d’une nécessaire «rénovation». Pour autant, on ne peut se satisfaire des discours qui mêlent l’incantation, la complaisance à l’égard de «l’air du temps» et le flou idéologique et stratégique. La rénovation ne doit en aucun cas se traduire pour la Gauche par la liquidation pure et simple de ses valeurs et de ses principes. De même, elle ne doit pas être l’occasion de renoncer à la stratégie d'unité, qui a toujours été la condition de la transformation sociale. Au contraire, il est temps de renouer avec la bataille idéologique et culturelle. La Gauche ne peut pas rester passive face à une droite décomplexée, qui a souvent réussi à imposer son vocabulaire et à légitimer ses problématiques. Tout semble fait par exemple pour disqualifier l’idée même d’alternative politique : affirmation d’une prétendue «droitisation de la société française», acceptation sans nuance du capitalisme sous prétexte de modernisme, soi disant dépassement du clivage entre droite et gauche, disparition supposée des classes sociales… Pour contrer cette offensive conservatrice et retrouver de la vigueur et de la crédibilité, la Gauche doit offrir une vraie perspective politique. Et d’abord, il lui faut se réarmer idéologiquement et réaffirmer la modernité de ses valeurs, en évitant tout à la fois le masochisme sur la prétendue disqualification de ses idées et la nostalgie d'un passé qui n’a pas toujours permis les succès sociaux et politiques espérés. Chacun voit bien que cette démarche ne peut être le résultat d’une réflexion désordonnée, faisant fi de l’exigence qui s’impose aujourd’hui : celle 1