College of europe interview fr new template s2 version 6

Page 1

EU Neighbourhood Info Centre An ENPI project Les personnes derrière les projets

Bruges cité médiévale et porte ouverte sur l’administration publique du XXIe siècle Entretien avec Stéphanie Horel

Des fonctionnaires de 14 pays du voisinage européen retournent sur les bancs de l’école pour trois petites journées. Au Collège d’Europe, à Bruges, ils découvrent les rouages de l’UE, ce qu’elle représente et quelles sont ses relations avec les pays tiers. Forts de ces connaissances, ils rentrent dans leur pays pour mettre en œuvre les décisions politiques prises conjointement par leur pays et l’UE. C’est ce qu’explique Stéphanie Horel, chef d’équipe du projet « Préparation du personnel à l’exercice d’un emploi en rapport avec l’UE-PEV », dans un entretien avec le Centre d’information pour le voisinage européen.

Quels sont les objectifs du projet ? Ce projet entend améliorer les compétences et les connaissances des fonctionnaires de l’administration publique des pays partenaires. Ce sont en effet ces personnes qui mettront en œuvre les décisions politiques prises conjointement par l’UE et leur pays. La mise en réseau est un autre aspect clé. Ce projet interrégional offre une occasion unique de réunir autour d’une même table des représentants de 14 pays et de leur permettre de se pencher sur les mêmes questions. À l’issue de ces quelques jours passés ici au Collège d’Europe, ils auront acquis des connaissances mais auront aussi tissé des liens professionnels avec leurs homologues d’autres pays partenaires.

Cette publication ne représente pas l'opinion officielle de la CE ou les institutions de l'UE. La CE n'assume aucune responsabilité quelle qu'elle soit quant à son contenu.

Comment les candidats sont-ils sélectionnés et par qui ? Dans un premier temps, la Commission européenne demande à l’ambassade de chaque pays partenaire à Bruxelles d’organiser la nomination d’un correspondant au sein de son administration publique. Ce représentant gouvernemental, issu d’un des ministères, est chargé de faire connaître notre projet et de présélectionner les candidats. Lors de la première phase de notre projet, nous avons demandé Ceci est une série d’entretiens aux correspondants d’évaluer les besoins dans leur pays. À cette avec des personnalités imfin, nous avons envoyé des questionnaires et visité toutes les pliquées dans les relations avec capitales pour rencontrer les personnes concernées au sein des le voisinage, élaborée par le ministères et des écoles d’administration publique. Ce travail Centre d’information pour le voisinage européen. © 2014 préliminaire nous a aidés à mettre au point le programme. Nous avons reçu les CV et participé à la sélection des candidats Centre d’information pour le voisinage européen / UE mais la sélection finale a été confiée à la Commission européenne.


Entretien avec Stéphanie Horel EU Neighbourhood Info Centre - An ENPI project

« Se retrouver en-dehors de son propre pays stimule souvent la réflexion. On le voit lorsque nos participants proposent de nouvelles idées et trouvent de nouvelles façons d’interagir. » « Nous observons un taux de rotation élevé du personnel hautement qualifié dans l’administration publique de nos pays partenaires, ce qui met en péril l’impact à long terme du projet. »

Comment choisissez-vous les thèmes des séminaires, sachant qu’ils doivent intéresser les deux régions ? Des thèmes centraux sont abordés, par exemple l’organisation et le fonctionnement de l’UE. En fait, les fonctionnaires de l’administration publique des États membres auraient eux aussi tout à gagner de suivre de temps à autre un cours accéléré sur ces questions. Des thématiques interrégionales, qui intéressent aussi bien le Sud que l’Est, sont également au programme, comme l’agriculture, l’environnement, l’énergie et le changement climatique. Nous devons garder à l’esprit le niveau de relations entre l’UE et le pays partenaire, très variable dans le voisinage. Nous ne pouvons dès lors pas nous permettre d’aborder des thèmes trop spécifiques. Ainsi, lors d’un séminaire sur le rapprochement juridique, nous n’avons pas examiné de manière détaillée la situation dans tel ou tel secteur. L’idée est de mettre l’accent sur une méthodologie susceptible d’intéresser les 14 pays, en expliquant les approches efficaces de mise en œuvre au sein de l’administration publique. Certains des thèmes abordés intéressent davantage le Sud, par exemple l’agriculture, d’autres l’Est, comme l’énergie. Par contre, le thème du commerce est important pour les deux régions. En ce qui concerne l’identification des thèmes, nous travaillons en coordination avec les instruments communautaires de soutien à l’administration publique des pays de l’IEVP, à savoir TAIEX, Jumelage et SIGMA. Notre projet complète ces instruments puisqu’il vise à dispenser des connaissances de base générales. Ces trois instruments permettent quant à eux le transfert d’une expérience spécifique ou de connaissances pratiques susceptibles d’intéresser un pays particulier. Chaque séminaire réunit 3-4 représentants nationaux issus de différentes institutions gouvernementales. Nous nous sommes aperçu que la coordination interministérielle était parfois problématique dans certains pays. Ceux-ci ont dans ce cas besoin d’un acteur extérieur pour les aider. Permettez-moi de vous donner un exemple : lors de notre séminaire sur la recherche, le développement et l’innovation, nous réunissons des représentants des ministères de la recherche, de l’enseignement supérieur, de l’industrie et des affaires étrangères qui ont peu souvent l’occasion de se rassembler pour travailler ensemble sur des questions en rapport avec l’UE. Se retrouver en-dehors de son propre pays stimule souvent la réflexion. On le voit lorsque nos participants proposent de nouvelles idées et trouvent de nouvelles façons d’interagir. Comment vos séminaires sont-ils organisés ? Au total, nous avons organisé seize séminaires de trois jours divisés en dix modules : huit modules théoriques et deux modules pratiques. Un module présente notamment les institutions et les politiques – l’UE, le Partenariat oriental et l’Union pour la Méditerranée. Un autre module est axé sur la gestion d’un projet en rapport avec l’UE et les négociations autour de celui-ci. Le fonctionnement de l’UE est très complexe et c’est donc un avantage de connaître son fonctionnement. Et plus encore de savoir comment faire du lobbying auprès des institutions européennes. Quelles sont à vos yeux vos principales réalisations ? Tout d’abord, nous sommes parvenus à réunir des représentants de tous les pays du voisinage. Ensuite, nous avons fait du très bon travail – avec des réalisations qui n’ont rien à envier à celles de l’année académique au Collège d’Europe. Tout au long de la formation, les participants développent un esprit de corps – ce sentiment d’appartenance à un groupe dont les membres partagent un même enthousiasme et des intérêts communs. Des liens humains et professionnels émergent et une fois rentrés dans leur pays, les « anciens » ne se sentent plus seuls puisqu’ils peuvent prendre contact avec leurs homologues et discuter avec eux d’un éventuel problème. Nous avons également découvert que notre projet participe à l’amélioration de la coopération au sein des administrations publiques des pays partenaires. Dès le début, lorsqu’ils sont informés de la procédure de sélection et qu’ils commencent à rechercher les bons candidats, les fonctionnaires des ministères doivent travailler en équipe, ce qui les aide à développer une vision plus stratégique des objectifs nationaux et de ce que doit faire leur gouvernement. Je vais vous donner un autre exemple. Lors de nos séminaires, les participants soulèvent souvent la question des rapports de suivi nationaux de l’UE. Ils nous disent que l’UE ne leur demande jamais aucune donnée et qu’ils ne sont pas nécessairement d’accord avec les conclusions de ces rapports. Un participant géorgien a ainsi suggéré : « Pourquoi ne pouvonsnous pas élaborer nos propres rapports de suivi ? Les citoyens pourront ainsi comparer les

p. 2


Entretien avec Stéphanie Horel EU Neighbourhood Info Centre - An ENPI project

« Idéalement, nos séminaires devraient faciliter la création de pôles de connaissances au sein des administrations publiques des pays partenaires. »

conclusions de l’UE avec notre propre évaluation. » Cette proposition a été faite lors d’un de nos séminaires et tous les participants ont trouvé l’idée très bonne. Un tel exercice – l’élaboration d’un rapport de suivi – exige une coordination entre différents ministères et une réflexion stratégique, ce qui est exactement ce que l’UE attend de ses partenaires – être capable de faire des propositions, de défendre leurs positions et de négocier. Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans votre projet ? La principale difficulté sera de le pérenniser, d’autant que la situation est instable dans certains pays du voisinage. Nous observons un taux de rotation élevé du personnel hautement qualifié dans l’administration publique de nos pays partenaires, ce qui met en péril l’impact à long terme du projet. Les fonctionnaires quittent souvent l’administration publique pour le secteur privé. Et pour nous, c’est une terrible perte étant donné que nous formons ces fonctionnaires, que nous investissons dans leur formation et que nous aimerions qu’ils continuent à travailler dans les administrations pour mettre en œuvre les idées dont nous parlons lors des séminaires. Idéalement, nos séminaires devraient faciliter la création de pôles de connaissances au sein des administrations publiques des pays partenaires. Mais pour cela, il faut que nos anciens soient en mesure de transférer les compétences acquises ici, au Collège d’Europe, à leurs collègues – par le biais de conférences, de séminaires ou autres organisés dans leur pays. Ils doivent faire passer le message…

Préparation du personnel à l’exercice d’un emploi en rapport avec l’UE-PEV http://www.eu-enprelatedjobs.eu/ Forme des fonctionnaires des pays partenaires préalablement sélectionnés afin d’améliorer leurs compétences professionnelles et leur connaissance de l’UE et de la politique européenne de voisinage (PEV)

Pays participants

Objectifs

Algérie, Arménie, Azerbaïdjan, Belarus, Égypte, Géorgie, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Moldavie, Maroc, Palestine, Syrie*, Tunisie, Ukraine * La coopération de l’UE avec la Syrie est actuellement suspendue en raison de la situation politique dans le pays.

Le projet se propose d’améliorer les compétences professionnelles et les connaissances en rapport avec la PEV du personnel de la fonction publique et des fonctionnaires des administrations publiques des pays partenaires de la PEV. L’objectif est de leur permettre de mieux comprendre et de mieux prendre conscience de la politique européenne de voisinage ainsi que d’autres politiques européennes connexes. Le projet vise ainsi à améliorer l’efficacité des politiques et des relations entre l’UE et les pays du voisinage, et à contribuer à renforcer le dialogue politique et la coopération avec chacun des pays du voisinage.

Durée :

Pour en savoir plus

2011-2014

Centre d’information pour le voisinage européen – fiche-projet http://www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=415&id_type=10&lang_id=469

Budget :

2 millions d’euros

EU Neighbourhood Info Centre An ENPI project Le Centre d’Information pour le Voisinage Européen est financé par l'UE dans le cadre du programme régional d'information et de communication en vue de mettre l’accent sur le partenariat entre l'UE et les pays voisins. Le projet est géré par Action Global Communications.

www.enpi-info.eu

p. 3


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.