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LIBAN > TRANSPORT

Moins de morts et de blessés sur les routes n Les gendarmes écoutent attentivement les instructions des moniteurs de la Croix-Rouge

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Le manque de prévention, d’éducation, mais aussi de coordination entre les différents acteurs de la sécurité routière, fait augmenter considérablement le nombre de victimes sur les routes de la région Euro Méditerranéenne. Pour aider les autorités locales à y remédier, l’UE finance un projet régional qui vise à diminuer les accidents et par conséquent à sauver des vies. Un journaliste du Centre Européen du voisinage au Liban a participé à la formation d’une quarantaine de motards des Forces de sécurité qui opèrent sur une tranche de l’autoroute du Nord de Beyrouth, considérée comme l’une des plus mortelles. Il nous envoie ce reportage. Texte de : Antoine Ajoury Photos par : AFP ©EU/Neighbourhood Info Centre

BEYROUTH – Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 3694 accidents en 2013, 5102 blessés, 580 tués pour un petit pays comme le Liban. « Ces données qui proviennent du Centre de gestion du trafic, souffrent de 30% de sous-déclaration : ce qui signifie que ces chiffres sont en réalité beaucoup plus élevés », affirme Sandra Arbid, spécialiste de la sécurité routière à Global Road Safety Partnership. Un manque d’éducation et de prévention dans ce domaine, conjugué à un manque de coordination entre les différents acteurs sur le terrain, a comme résultat un nombre élevé de sinistres dans le pays.

Cette publication ne représente pas l'opinion officielle de la CE ou les institutions de l'UE. La CE n'assume aucune responsabilité quelle qu'elle soit quant à son contenu.

Des interventions spécifiques Pour tenter d’y remédier, et appuyer les autorités locales dans leurs efforts, l’Union européenne finance un projet régional intitulé "Euromed Road Safety" mise en œuvre par Global Road Safety Partnership' un programme soutenu par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Le projet intègre donc une dimension régionale, mais déploie également des interventions spécifiques. Au niveau régional, EU Neighbourhood Info Centre le projet s’emploie à élaborer une stratégie de sécurité routière qui Reportage no. 140 orientera les actions à moyen terme des acteurs concernés. Au niveau Ceci est une série de reportages sur national, le projet s’emploie à mettre en place ou renforcer des les projets financés par l'UE, élaborée structures multisectorielles ou des partenariats, capables de coordonner par des journalistes et des et de guider le déploiement d’interventions de sécurité routière dans photographes sur le terrain ou par des communautés pilotes. Il dresse des états des lieux en vue l' EU Neighbourhood Info Centre. d’identifier les besoins et aide les communautés pilotes à remédier aux © 2014 EU/Neighbourhood Info Centre facteurs de risque. « Le Liban est un des pays participants de la région


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« On a choisi dans chacun de ces pays un facteur de risque sur lequel on a établi le projet : on se concentre donc sur l’action pratique au niveau local ».

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L’atelier vise essentiellement à améliorer les capacités et les performances des forces de l’ordre

du Sud de la Méditerranée, du Maroc jusqu’en Palestine - explique Samar Abou Raad, team leader à Global Road Safety Partnership - On a choisi dans chacun de ces pays un facteur de risque sur lequel on a établi le projet : on se concentre donc sur l’action pratique au niveau local ».

n La formation prévoit des exercices pratiques impliquant les différents scénarios qui peuvent advenir lors des missions sur le terrain

Former les motards C’est dans ce contexte qu’un atelier de formation a été organisé sur deux jours par la Croix-Rouge avec la collaboration de Global Road Safety Partnership et de Roads for Life. L’activité cible une quarantaine de motards des Forces de sécurité intérieure, qui opèrent sur une tranche de l’autoroute du Nord de Beyrouth, entre Antélias et Byblos, considérée comme l’une des plus mortelles et les plus dangereuses à cause de deux facteurs principaux : la vitesse et l’alcool. Divisés en plusieurs groupes, les gendarmes écoutent attentivement les instructions des moniteurs de la Croix-Rouge avant de se soumettre à des exercices pratiques impliquant les différents scénarios qui peuvent advenir lors de leurs missions sur le terrain. C'est la formation des premiers secours : comment réagir en cas de blessé grave, de feu, de conflit, comment sécuriser le lieu de l’accident, comment gérer la circulation, etc. en sachant que la police est souvent la première sur le lieu de l’accident, avant les secouristes. Cet atelier – qui vise essentiellement à améliorer les capacités et les performances des forces de l’ordre - est appuyé par l’ONG Roads for Life, très active dans les soins post-traumatiques. Selon son secrétaire général, Roni Alpha, « le but essentiel de cette formation est d’aider ceux que l’on appelle les morts non nécessaires, c’est-à-dire les blessés qu’on peut sauver ». Pour Abbas Ghandour, un des instructeurs de la Croix-Rouge, l’intérêt de ces formations est d’apprendre à protéger des vies humaines. Effectivement, les participants sortent en fin de journée avec 90% d’informations en plus que lorsqu’ils ont commencé le matin : « Je suis vraiment très satisfait des résultats » confie Ghandour. Même son de cloche chez les participants : « J’étais un peu réticent avant de venir ce matin. Mais j’ai appris plein de choses aujourd’hui, et je suis très heureux d’avoir pu participer à cet atelier », affirme un des motards. Son collègue renchérit : « Nous travaillons pour aider nos concitoyens. Quoi de mieux que de leur sauver la vie quand nous le pouvons ? » Pour un troisième gendarme qui connait déjà les techniques de sauvetage, l’intérêt de cette formation réside « dans la communication avec les autres partenaires pour une meilleure coordination ». n Formation des premiers secours : comment réagir en cas de blessé grave

« Nous travaillons pour aider nos concitoyens. Quoi de mieux que de leur sauver la vie quand nous le pouvons ? »


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Une culture de coopération avec tous les acteurs Cette formation est une des composantes de ce projet qui a « la particularité d’être multisectoriel et multidisciplinaire », affirme Mme Abou Raad, estimant qu’il s’agit là « d’une condition essentielle pour la réussite d’un tel projet, parce que la sécurité routière est la responsabilité de tout le monde et à tous les niveaux : les citoyens, les forces de l’ordre, les ministères des Transports, des Travaux Publics, le corps médical, les ONGs, etc. Et ce projet essaie de faire bénéficier tous ces acteurs ». Toujours dans le cadre du projet « nous avons revu les formulaires de prises de données des forces de l’ordre, qui ont également eu une formation adéquate », explique Mme Abou Raad, sachant qu’actuellement les statistiques concernant les accidents de la route au Liban ne sont pas très fiables. « On a ainsi élaboré un petit programme dans lequel les informations recueillies peuvent être « La sécurité routière n Un atelier de formation est organisé sur deux jours par la Croix-Rouge avec la collaboration de analysées d’une manière Global Road Safety Partnership et de Roads for Life rationnelle et scientifique », est la responsabilité ajoute-t-elle, espérant qu’un jour une agence responsable de la sécurité routière soit mise en place pour de tout le monde et à prendre en charge tout ce dispositif créé dans le cadre de ce projet « qui a besoin d’être poursuivi même tous les niveaux : les après sa fin». citoyens, les forces de Sur un autre plan, le secteur privé local a été très actif pour soutenir une campagne publicitaire intitulée l’ordre, les ministères « Ensemble pour que la route ne nous sépare pas » et qui sera lancée prochainement. Et pour confirmer l’importance de cet entraînement aux yeux des autorités locales, le général des Transports, des Mohammad el-Ayoubi, Chef de la section du trafic routier, vient personnellement remettre aux Travaux Publics, le participants leur diplôme. « L’intérêt du projet européen est de créer une culture d’échange et coopération avec tous les acteurs sur le terrain – conclut le général corps médical, les - pour être le plus efficace possible ». ONGs, etc ».

Transport ferroviaire, routier et urbain – Programme de sécurité routière http://www.euromedtransport.eu/En/working-group-brinfrastructure-and-regulatory-issues_15_9_59

Contribue à réduire le nombre de morts et de blessés sur les routes dans les pays partenaires méditerranéens Ce projet a pour objectif principal de mettre en place une approche régionale en vue de développer des activités durables de sécurité routière dans la région à travers ces trois secteurs. Il entend à cette fin aider les pays partenaires à renforcer la planification et la gestion de la sécurité sur les routes, coordonner la coopération multisectorielle et multidisciplinaire sur la sécurité routière et la mobilité durable et promouvoir un réseau régional transnational dédié à la sécurité routière partageant une même vision de la sécurité sur les routes et le rail.

Pays participants : Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Syrie, Territoire palestinien occupé, Tunisie Délais : 2011-2014 Budget : 1 million d’euros

Pour en savoir plus EU Neighbourhood Info Centre fiche de projet http://www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=518&id_type=10&lang_id=469 EU Neighbourhood Info Centre – Liban http://www.enpi-info.eu/countrymed.php?country=5 EU Neighbourhood Info Centre page thématique – Transport http://www.enpi-info.eu/thememed.php?subject=8

EU Neighbourhood Info Centre An ENPI project Le Centre d'information pour le voisinage européen est financé par l'UE dans le cadre du programme régional d'information et de communication en vue de mettre l’accent sur le partenariat entre l'UE et les pays voisins. Le projet est géré par Action Global Communications.

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