FEMMES > PALESTINE
Monter mon entreprise ? C'est possible !
n Des jeunes femmes participent à la Journée de l'entrepreneuriat féminin (WED), organisée par le Club BPW (Business and Professional Women) de Ramallah
www.enpi-info.eu
Le pourcentage de femmes dans l'ensemble de la main-d'œuvre palestinienne ne dépasse pas les 14 %. Ce qui n'empêche pas certaines jeunes étudiantes d'avoir un objectif bien précis : devenir de brillantes femmes d'affaires. Pour apprendre à lancer une entreprise, elles ont besoin de formations, d'informations et de motivation. Un journaliste du Centre d'information pour le voisinage européen a participé à une formation soutenue par « Jeunes femmes créatrices d'emploi », un projet financé par l'UE. Voici ce qu'il nous en dit. Texte de: Elias Zananiri Photos: AFP © UE / Centre d'information sur le voisinage RAMALLAH - « Je sais que je n'ai même pas encore 20 ans, mais en termes d'ambition, je n'ai aucune limite », affirme Hiba Usama, une jeune palestinienne en troisième année à l'université. Hiba, 19 ans, vient de Ramallah en Cisjordanie et veut monter sa propre entreprise. Son objectif ? Ouvrir un restaurant et servir des plats sains. « Je trouve que les gens mangent vraiment n'importe quoi et c'est de là qu'est venue mon idée », explique-t-elle. « J'espère qu'à l'avenir, notre société souffrira de moins en moins de maladies liées aux mauvaises habitudes alimentaires. » Hiba fait partie de la centaine de jeunes universitaires – principalement des femmes – qui participent à l'atelier de la Journée de l'entrepreneuriat féminin (WED, Women Entrepreneurship Day), organisé dans le cadre du projet « Jeunes femmes créatrices d'emploi », qui a reçu le label de l'Union pour la Méditerranée. Le projet est promu par l'Association des organisations des femmes d'affaires méditerranéennes (AFAEMME) et mis en œuvre en Palestine par le Club BPW (Business and Professional Women) de Ramallah. Il est financé par l'Union pour la Méditerranée, l'UE, le gouvernement norvégien et l'entreprise espagnole Gas Natural Fenosa. Le but de cette initiative ? Apprendre aux jeunes femmes à créer Cette publication ne une entreprise. « L'atelier est très utile, il m'ouvre les yeux », raconte Hiba. « J'ai appris qu'il ne suffisait pas représente pas d'avoir une idée : il faut un plan bien élaboré, un minimum d'études l'opinion officielle de de marché, des études de faisabilité pour savoir où l'on en sera d'ici la CE ou les EU Neighbourhood Info Centre institutions de l'UE. trois, cinq ou dix ans... » Reportage no. 109 La CE n'assume Ceci est une série de reportages sur aucune responsabilité Seules 14 femmes sur 100 ont un emploi les projets financés par l' EU, quelle qu'elle soit « Jeunes femmes créatrices d'emploi » est un programme d'une durée élaborée par des journalistes et des quant à son contenu. d'un an lancé en avril 2013 pour former 10 000 jeunes étudiantes photographes sur le terrain ou par universitaires au Maroc, en Jordanie, en Espagne et en Palestine et leur l' EU Neighbourhood Info Centre. apprendre comment devenir de brillantes femmes d'affaires et des © 2013 EU/Neighbourhood Info Centre employeurs. Le programme est promu par l'Association des
Monter mon entreprise ? C'est possible !
p.2
EU Neighbourhood Info Centre – Reportage no. 109
n
« Notre rôle est d'identifier les étudiantes qui ont du potentiel et de veiller à ce qu'elles comprennent que le leadership et la créativité dépendent de leur capacité à transformer une idée nouvelle en une réelle réussite professionnelle »
Khalid Abdallah, membre du Club BPW de Ramallah, sur la scène lors du séminaire organisé par les Journées de l'entrepreneuriat féminin à Ramallah
organisations des femmes d'affaires méditerranéennes (AFAEMME) et soutenu par les 43 États membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM). Quelques étudiants masculins ont souhaité participer et le Club BPW de Ramallah a donné son accord. Le projet est axé sur les femmes pour plusieurs raisons. Le pourcentage de femmes dans l'ensemble de la main-d'œuvre palestinienne ne dépasse pas les 14 %. Un effort substantiel est donc nécessaire pour remédier à cette situation. Une autre raison est que le pourcentage de femmes instruites en Palestine est en augmentation ; il atteint actuellement les 89 %. Étonnamment, le taux de chômage est le plus élevé parmi les femmes ayant fréquenté l'école pendant 13 ans ou plus. Or, plus les femmes feront partie de la population active, plus leurs chances d'intégration dans la société seront élevées. C'est ce que pense l'ambassadeur Delphine Borione, secrétaire générale adjointe du département Affaires sociales et protection civile de l'UpM. Elle est venue de Barcelone, où se trouve le Secrétariat de l’UpM, pour participer à l'atelier. Elle se dit très impressionnée par l'enthousiasme des participantes. « La plupart de ces femmes ne savent pas ce qu'elles vont faire après avoir obtenu leur diplôme », indique-t-elle, « mais certaines ont déjà une idée de ce qu'elles veulent faire de leur vie. Pour elles, des ateliers comme celui-ci sont des opportunités précieuses. » Apprendre de celles qui ont réussi L'atelier a lieu à la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Ramallah, qui collabore avec le Club BPW de Ramallah, partenaire du projet. « Notre objectif est de soutenir ces jeunes femmes », explique le directeur de la CCI, Khalil Rizeq. « Nous essayons de leur donner autant de conseils que possible. Nous avons même ouvert nos bureaux pour qu'elles puissent venir y faire des recherches pour leur entreprise. » Il se félicite de l'idée de faire lever des fonds auprès de grandes entreprises pour aider les jeunes à monter leur société. Durant l'atelier, les participants découvrent des success stories, dont celle de Noor Mohammad Taha, qui n'a que 21 ans. « Je suis allée à la CCI, ils m'ont conseillée et m'ont offert un espace qui est devenu mon petit bureau. J'ai commencé à créer un réseau et, finalement, j'ai monté mon entreprise il y a six mois », racontet-elle. Noor est une décoratrice d'intérieur diplômée. Elle semble satisfaite, bien qu'elle admette être encore confrontée à quelques défis. Ses parents voulaient qu'elle devienne avocate, médecin... Tout sauf décoratrice d'intérieur. Elle compte sur son succès pour les convaincre. « Plus j'aurais de succès, moins j'aurais de difficultés à persuader ma famille que j'ai pris la bonne décision et que je suis sur la bonne voie. »
« J'ai appris qu'il ne suffisait pas d'avoir une idée : il faut un plan bien élaboré, un minimum d'études de marché, des études de faisabilité pour savoir où l'on en sera d'ici trois, cinq ou dix ans... »
n À la fin du séminaire, Hilda Awwad, présidente du Club BPW de Ramallah (à droite) remet un certificat à Hiba Usama (à gauche)
Monter mon entreprise ? C'est possible !
p.3
EU Neighbourhood Info Centre – Reportage no. 109
« Mon secret pour réussir, conclut-elle, c'est ma persévérance. » La société doit adapter les talents des étudiants à ses besoins Trois universités locales de Cisjordanie ont rejoint le programme. Hilda Awwad, présidente du Club BPW de Ramallah, espère que, grâce à tout cet intérêt et enthousiasme, le programme pourra être élargi et impliquer davantage d'universités de Cisjordanie. « Réussir à adapter les talents des étudiants aux besoins de la société », déclare-t-elle, « est un bel accomplissement, non seulement pour les nouveaux diplômés, mais pour la société dans son ensemble. » Le Club BPW de Ramallah continuera à conseiller les participantes une fois le projet terminé, afin n Delphine Borione (au centre), secrétaire général adjointe aux affaires sociales et à la protection civile au qu'elles disposent du soutien juridique et Secrétariat de l’Union pour la Méditerranée et Mme Hilda Awwad (à droite), présidente de l'association, administratif nécessaire pour leur future discutent avec des jeunes femmes lors de l'atelier entreprise. Les trois universités en question sont le « Réussir à modeler à les talents des étudiants sur les besoins Women’s Community College, dirigé par de la société est un bel accomplissement, non seulement l'UNRWA, l'Université de Beir Zeit et le pour les nouveaux diplômés, mais pour la société dans son Palestine Technical Girls’ College, qui compte ensemble. » environ 600 étudiantes et dont sortent 200 diplômées chaque année. Fondée en 1952, cette école offre un large éventail de formations professionnelles assorties d'un diplôme : programmation informatique, conception graphique, architecture d'intérieur, etc... « Notre rôle est d'identifier les étudiantes qui ont du potentiel et de veiller à ce qu'elles comprennent que le leadership et la créativité dépendent de leur capacité à transformer une idée nouvelle en une réelle réussite professionnelle », affirme Sahab Zalmout, qui représente l'institut durant l'atelier.
Jeunes femmes créatrices d'emploi http://www.afaemme.org/young-woman-project/content Le projet encourage le travail indépendant et l'entrepreneuriat chez les jeunes étudiantes universitaires qui sont sur le point d'être diplômées et souhaitent créer leur propre entreprise. Calendrier : Αvril 2013 – Αvril 2014 Partenaires de mise en œuvre : Maroc, Jordanie, Espagne et Palestine
Objectif : le projet est axé sur l'organisation des Journées de l'entrepreneuriat féminin (WED), qui consistent en une série de séminaires offrant gratuitement aux participantes des conseils pour créer leur propre entreprise. Les WED auront lieu dans plusieurs universités, facultés, instituts d'enseignement supérieur et agences similaires offrant des formations, des conseils, de la motivation, les bases pour créer une entreprise, des modèles et du soutien, tout en mettant l'accent sur les questions liées à l'égalité hommes-femmes. Pour en savoir plus : Union pour la Méditerranée http://ufmsecretariat.org/fr/ Union pour la Méditerranée - Fiche projet http://ufmsecretariat.org/fr/young-women-as-job-creators-2/ Association des organisations des femmes d'affaires méditerranéennes http://www.afaemme.org/ Page thématique du Centre d'information pour le voisinage : FEMMES http://www.enpi-info.eu/thememed.php?subject=12&lang_id=469
EU Neighbourhood Info Centre An ENPI project L’ENPI Info Centre est financé par l'UE dans le cadre du programme régional d'information et de communication en vue de mettre l’accent sur le partenariat entre l'UE et les pays voisins. Le projet est géré par Action Global Communications.
www.enpi-info.eu