FLEET consulte sa boule de cristal

FLEET a passé les derniers mois dans les couloirs. Non pas pour se promener – comme vous vous pourriez le croire – mais pour écouter et enquêter. Auprès des marques automobiles ou d’autres journalistes, chefs de produits ou observateurs de tendances, avec un seul objectif : tout savoir sur les voitures à venir. Car s’il y a une chose dont vous avez besoin pour électrifier votre flotte, c’est bien de savoir quels produits arriveront demain et après-demain. Nous ne serions donc pas surpris si la « most popular Fleet Car » 2023 ou 2024 se trouve dans cette liste…

Mika Tuyaerts mika.tuyaerts@effectivemedia.be

Commençons par la hatchback. L’électrification de la flotte a aussi pour effet de remettre au goût du jour les carrosseries classiques. En effet, une berline basse ou hatchback est un peu plus économique que les SUV moins aérodynamiques et souvent plus lourds, mais que les consommateurs européens ont adoré garer dans leur allée au cours des dix dernières années. Et puisque l’autonomie est quasiment le mot le plus à la mode dans la vague d’électrification, de nombreux automobilistes sont heureux de sacrifier leur chère position assise surélevée pour un voyage sans stress lié à la charge.

Autre tendance : la quête d’un modèle électrique bon marché. Le nombre de modèles à moins de 30.000 euros se compte sur les doigts d’une main. MG entend changer cela avec la MG 4. En effet, la variante standard avec une batterie de 51 kWh coûterait environ 28.000 euros. En option, une version de 64 kWh, plus chère mais avec une autonomie accrue est disponible. Le lancement est prévu pour la période du salon mais en ce moment, la voiture roule déjà au Royaume-Uni.

Les images de la MG 4 ne manquent pas. Pour d’autres modèles, nous devrons nous contenter de concepts. Renault mise sur le retour des modèles emblématiques Renault R4 et R5. Ils ne sont pas encore programmés, mais trônaient déjà sous forme de concept au Mondial de l’Automobile de Paris. Il est trop tôt pour les spécifications techniques, mais les modèles conceptuels se réfèrent aux voitures emblématiques d’antan, quoique légèrement surélevées.

Volkswagen compte sortir 10 modèles ID électriques supplémentaires d’ici 2026. Cela comprend également un T-Roc électrique, qui s’appellera probablement Volkswagen ID.1 ou ID.2. Nous avons déjà pu en voir un exemple avec le VW ID.Life Concept de 2021. Seul problème : lorsque le modèle arrivera dans quelques années, le design de ce modèle d’étude ne servira pas de base.

Par ailleurs, certains modèles que nous connaissons déjà passent à l’électrique. C’est le cas notamment chez Stellantis, avec une version électrique des Peugeot 308 et Opel Astra (hatchback et break). Les voitures bénéficient d’une batterie de 54 kWh avec une capacité nette de 51 kWh. Cela signifie qu’elles peuvent parcourir plus de 400 km selon la version choisie. La Fiat 500 est une autre silhouette bien connue. Elle existe déjà en version électrique, et sera rejointe dès l’an prochain par une déclinaison sportive Abarth. L’Abarth 595e développerait au moins 160 chevaux. On parle aussi d’une version à deux moteurs électriques - la 695e ? - qui, en plus des quatre roues motrices, délivrerait également une puissance système d’au moins 200 ch. Enfin, Citroën plancherait sur une Citroën C3 électrique. Elle serait lancée en 2024 et reprendrait des éléments stylistiques du concept Citroën Oli exposé au Mondial de l’Automobile de Paris.

Terminons avec un fidèle parmi les fidèles : MINI. Le constructeur travaille sur un nouveau Countryman (EV et PHEV), suivi d’une nouvelle version de l’emblématique MINI, comptez fin 2023 ou 2024. A noter que des rumeurs contradictoires circulent quant à savoir si la variante électrique sera construite au Royaume-Uni ou en Chine...

Nouvelles berlines

On l’a déjà dit : l’électricité c’est un vin nouveau, mais contenu de plus en plus dans de vieilles barriques, dans la mesure où les carrosseries classiques refont surface. La berline connaît aussi un renouveau. Un exemple : le chinois NIO veut prendre d’assaut le marché premium avec 2 berlines et un SUV. Il débarquera probablement dans notre pays au second semestre de cette année (lire plus loin dans ce magazine), avec les berlines NIO ET5 et ET7. De grandes berlines qui atteignent 100 km/h en moins de 4 secondes et dont les batteries peuvent s’échanger comme la télécommande de votre téléviseur. Enfin…, c’est juste un peu plus compliqué, puisque vous avez besoin d'une station d’échange.

Alfa Romeo envisage également une berline électrique. Récemment, les versions à moteur à combustion ont fait peau neuve, mais vous devriez bientôt pouvoir acheter une Alfa Romeo Giulia entièrement électrique. Elle n’est programmée qu’à partir de 2025, mais augure du meilleur avec une architecture de 800 Volts et une version de pointe Quadrifoglio à quatre roues motrices de 900 ch.

Si l’on examine les modèles lancés très récemment, il faut évoquer la Hyundai Ioniq 6 et la Toyota bZ3. La première est un fastback aux lignes fuyantes (614 km d’autonomie !) qui sera commercialisé en Belgique dès le début 2023, le second ne roule actuellement qu’en… Asie ! Comme la Hyundai, la Toyota affiche une autonomie d’environ 600 km grâce à ses formes aérodynamiques et repose sur la technologie de batterie signée BYD. La verra-ton en Europe ? Rien n’est clair pour l’instant…

Maserati opte aussi de plus en plus pour l’électrique. Par exemple, la nouvelle Maserati Quattroporte sera un EV. Et uniquement un EV, pas de V6 ni de V8 sous le capot. Dans une interview accordée à British Autocar, Massimo Capaldi a laissé entendre que la berline serait le premier modèle exclusivement électrique de Maserati. Lancement prévu : 2024.

La BMW i5, la version électrique de la Série 5, est appelée à devenir un modèle fleet très important. Elle a été repérée à plusieurs reprises en tenue de camouflage et est prévue pour 2023.

L’autonomie atteindrait au moins 500 km et la puissance maximale environ 590 ch dans la variante M60 (bien que l’arrivée d’une véritable déclinaison M soit aussi plus que probable). Le modèle est construit comme une berline ou un break, ce qui nous amène sans transition aux…

Nouveaux breaks

Sa future concurrente, l’Audi A6 e-tron, sera également déclinée en berline et en break. On a aussi déjà vu une version concept de cette voiture et le break, surtout, s’annonce très séduisant. Pour souligner la qualité de l’éclairage, les designers d’Audi ont également préparé une petite surprise, spécialement développée pour le concept Audi A6 e-tron. Lorsque la voiture est placée face au mur pour la recharge, le conducteur et les passagers peuvent jouer à un jeu vidéo qui est projeté sur le mur via… les phares. Les joueurs peuvent se placer à côté ou devant le véhicule et contrôler le jeu, créé par Audi, avec leur smartphone sur des décors virtuels au format XXL. Selon Audi, l’autonomie de la voiture est d’environ 700 km. Par ailleurs, nous avons appris que BYD testerait une variante break du BYD Han pour une offensive de charme menée sur le Vieux Continent, bien que cette expérience soit encore à un stade précoce. L’ex-CEO de Skoda, Thomas Schafer, a déclaré dans des interviews que la société envisageait sérieusement une Skoda Octavia électrique pour la seconde moitié de la décennie en cours, tandis que VW travaille sur une Passat électrique. En ce qui concerne l’aspect, il faut se référer au concept ID.Vizzion. Le nom de travail pour le moment est Volkswagen ID.Aero

Nouveaux SUV

Nous avons pu les ignorer un petit moment, mais leur appel devient si fort que nous devons évidemment les évoquer : Les SUV. Les marques automobiles prévoient de nombreux SUV électriques, du petit crossover urbain aux exemplaires plus imposants, avec ou sans aspirations tout-terrain. Certaines marques construisent même leur premier SUV et voiture électrique tout court et voient ainsi un tout nouveau marché s’ouvrir. La preuve ? Le soussigné a vu, sur Linkedin, un poste vacant de Fleet Manager pour la marque britannique Lotus pour la région Europe de l’Ouest (France et Benelux). Le fait est que le SUV électrique Eletre offre un potentiel B2B que n’avaient évidemment pas l’Elise et l’Exige.

La Lotus Eletre sera donc le premier SUV électrique de la marque Norwich avec une autonomie maximale WLTP de 600 km grâce au pack batterie de 112 kWh. La version haut de gamme bénéficie également de plus de 900 ch et d’une boîte de vitesses à deux rapports, selon le principe des Audi e-tron GT et Porsche Taycan.

Alpine se convertit également au SUV électrique. L'Alpine GT X Over (nom provisoire) utilisera probablement une configuration à trois moteurs avec 450 ch maximum et une vectorisation de couple active. Le design est inspiré de l’emblématique A110, avec une ligne de toit basse et quatre phares. Le plan est de construire ce coupé SUV à partir de 2025 mais le constructeur automobile français de Dieppe n’a encore rien dévoilé quant aux spécifications.

Parlant de SUV aux gènes sportifs : Porsche sait depuis longtemps à quel point il est lucratif de construire une voiture plus haute. Bientôt même en livrée électrique, puisque le Porsche Macan va être branché ! En raison de retards dans le développement du logiciel, le lancement n’est pas prévu avant ‘24, mais il promet beaucoup. Le Macan entièrement électrique utilise une architecture 800 volts, comme le Taycan, mais avec une autonomie plus élevée.

Retournons une dernière fois au Mondial de l’Automobile de Paris, pour y entrevoir l’avenir de Dacia et de Jeep. Ce dernier est déjà très clair, car la Jeep Avenger est le premier modèle entièrement électrique du constructeur automobile américain. Il s’appuie sur la technologie déjà vue dans d’autres produits Stellantis : la voiture possède un moteur électrique de 156 ch, pour couple maxi de 260 Nm. Avec une batterie de 54 kWh, il atteint une autonomie WLTP de 400 kilomètres, qui passerait à 550 en cycle urbain pur. Dacia a ensuite exposé le Manifesto. Il ne sera jamais construit, mais stylistiquement il pourrait en partie inspirer un nouveau Dacia Duster (2024). Dacia qui a présenté une nouvelle identité de marque à Paris. Le plastique du Manifesto était recyclé à 70 %, ce dont devront également être capables les futurs modèles de la marque roumaine à bas prix. Il est temps de passer au premium allemand, car c’est ce que nous, les Belges, aimons ! Non seulement ces marques figurent en tête des listes fleet, mais un modèle est construit dans notre pays ! Plus précisément l’Audi e-tron, qui fait peau neuve. Le SUV construit à Bruxelles change de nom - dites désormais Q8 e-tron - et bénéficie de quelques retouches subtiles. Grâce à un aérodynamisme amélioré, des moteurs plus efficaces et, surtout, une batterie plus grande, l’autonomie grimpe à environ 600 km. Bien entendu, les deux styles de carrosserie restent disponibles : l’Audi Q8 e-tron en SUV classique et l’Audi Q8 e-tron Sportback en SUV coupé.

Nous avons vu le concurrent Mercedes à Paris le mois dernier. Non pas au salon de l’automobile, mais dans les jardins de Rodin où la marque allemande a dévoilé au monde, entre les penseurs, le Mercedes EQE SUV. Il y aura bientôt quatre variantes de l’EQE SUV : une avec propulsion arrière et trois qui transmettent la puissance aux quatre roues. La puissance varie de 215 kW dans le modèle d’entrée de gamme à 505 kW dans la version AMG. En termes d’autonomie, celle de l’AMG est bien sûr moindre : la variante sportive vous transportera sur 430 km, contre 590 km pour la version la plus économique de l’EQE SUV. Toutes les versions se recharge rapidement à 170 kW ; avec un chargeur AC ordinaire, vous tirerez un maximum de 11 kW, sauf si vous payez pour la mise à niveau optionnelle à 22 kW.

La dernière du triumvirat allemand est la BMW iX5 dont le nom est complété par le terme « Hydrogen ». En effet, ce SUV robuste ne tire pas son énergie de la borne de recharge, mais de la conversion d’hydrogène en électricité. La BMW iX5 Hydrogen dispose de deux réservoirs de stockage qui, ensemble, peuvent stocker environ 6 kg d'hydrogène. La puissance du système de l’iX5 Hydrogen est de 374 ch, ce qui est à peine moins puissant que l’hybride rechargeable X5 xDrive45e qui atteint 394 ch. Parmi les avantages majeurs d’une voiture à hydrogène, il y a la rapidité avec laquelle vous pouvez redonner de l’énergie à la voiture électrique. Selon BMW, les deux réservoirs peuvent être remplis d’hydrogène en quatre minutes environ, même s’il faut bien sûr pouvoir trouver une station à hydrogène. De plus, l’iX5 ne dispose pas d’une énorme batterie à bord, ce qui permet d’économiser des kilos.

D’un triumvirat à un duo : les Volvo EX90 et Polestar 3 partagent leur plate-forme et leur système d’infodivertissement développé par Android. L’imposante batterie de 111 kWh offre une autonomie de plus de 600 km. De plus, les deux modèles peuvent également charger de manière bidirectionnelle (vehicle to grid). Polestar prévoit également une grande offensive, avec plus tard la Polestar 4 (concurrente de la Tesla Model 3) et la Polestar 5 (concurrente de la Tesla Model S, basée sur le concept-car Polestar Precept).

Dans les deux paragraphes précédents, les marques ciblent le marché premium et cela vaut également pour Land Rover et Lexus. Le premier a déjà levé le voile sur le nouveau Range Rover, mais une variante entièrement électrique suivra en 2024. Nous n’avons pas encore reçu de spécifications, mais attendez-vous à une batterie gigantesque. Les spécifications de la Lexus RZ en revanche sont disponibles. Le modèle, qui se distingue par son cockpit avec « volant de pilote » (le terme correct est « volant Yoke ») est équivalent, d’un point de vue technologique, à la Subaru Solterra et à la

Toyota bZ4X. Le RZ 450e recycle les moteurs électriques de l’UX 300e, et en place un sur l’essieu avant et un sur l’essieu arrière. La puissance totale atteint 313 ch (230 kW). L’énergie provient d’une batterie lithium-ion de 71,4 kWh, offrant plus de 400 km de plaisir de conduite.

Du plaisir, vous en obtiendrez certainement aussi dans ces trois SUV : le Cupra Tavascan (2024), un coupé SUV de plus de 300 ch, le Kia EV9, un vaillant vaisseau amiral de près de 5 m et le Skoda Vision 7S (pas encore de nom de production) qui dépasse même les 5 m.

Pour conclure, trois cas à part : vous connaissez sans doute déjà la Mazda MX 30. Le premier EV de la marque japonaise était surtout perçu comme une seconde voiture, avec une autonomie plutôt restreinte. Mais cela va changer, car vous pourrez bientôt commander la MX 30 avec un prolongateur d'autonomie, plus précisément un moteur Wankel, la chaîne cinématique qui a fait la renommée de Mazda ! Et le nouveau Nissan X-Trail n'est pas non plus un EV complet. Nissan appelle la technologie e-Power : un moteur à combustion est utilisé comme générateur pour la batterie, mais il n’entraîne jamais les roues. Le résultat est une expérience de conduite électrique sans l’angoisse de la prise et une consommation inférieure à celle d’un moteur à combustion normal. Enfin, l’hybride rechargeable le plus populaire d’Europe, le Ford Kuga, fera également bientôt l'objet d’un lifting. En Amérique, il circule déjà sous le nom de Ford Escape, mais sans prise. On parie qu'ils en voudront une dès qu'ils auront vu ce relevé des voitures électrifiées ?