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En piste avec Alain Menu
Essayer une grande sportive sur route ne pourra jamais refléter ses qualités, ni ses éventuels défauts, mais si l’occasion, extrêmement rare il faut le dire, est offerte d’emmener l’objet de l’essai sur un circuit, alors l’analyse prend une tout autre dimension. Plus crédible encore si celui qui se trouve au volant est un pilote du calibre d’Alain Menu. Par Gérard Vallat
On ne présente plus Alain Menu, double champion d’Angleterre de supertourisme, avant de devenir vice-champion du monde WTCC, qui s’est prêté au jeu pour cet essai sur le circuit de Dijon-Prenois. Quel est ton ressenti de cette Porsche ? La première fois que je l’ai vue physiquement, je l’ai trouvée vraiment belle, davantage que sur les photos, surtout de trois quarts arrière. Ensuite, quand j’ai démarré, j’ai entendu tous les bruits mécaniques et tout à coup j’ai cru qu’il y avait un problème. Habitué à des voitures plus «tristes», j’ai failli retourner au garage pour demander si c’était normal. Ensuite, au démarrage, j’ai ressenti que l’embrayage mordait comme celui d’une voiture de course, et cette impression m’a rappelé des souvenirs de pilote. En roulant, on ressent toutes les aspérités de la route et tous ces bruits enivrants que ne délivre jamais une «banale» voiture de série. Il y a de la vie dans cette Porsche. Cela m’a un peu rappelé le genre de feeling que j’avais dans une voiture de compétition. Le message est clair, on est au volant d’une véritable sportive qui reste confortable, ce qui est très fort de la part de ses concepteurs.
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Les sensations au volant ?
Malheureusement, les conditions de circulation actuelles limitent massivement l’exploitation des capacités d’une telle voiture. C’est évidemment frustrant, mais on sait à quoi s’attendre en achetant ce genre de voiture. En contrepartie de ces contraintes, une Porsche GT3 permet à chaque chanceux propriétaire, s’il le veut,
de faire l’expérience du circuit : sa vocation est d’être facilement utilisable sur route, mais également sur piste. Grâce, il faut le mentionner, à l’excellent compromis qu’offre le pneu Michelin Pilot Sport 2. Mais il faut surveiller de près les pressions de ces pneus. Après mes premiers tours de Dijon, j’avais comme une petite déception. Je trouvais que la voiture louvoyait, ce qui était dû à des pressions de pneus trop hautes. En ajustant les pressions, le comportement était complètement transformé. Ce qui signifie que les pressions recommandées par le constructeur sont trop élevées, si l’on voulait tutoyer la limite sur route. Un cas de figure qui ne se présente jamais, puisqu’on sait qu’il est interdit de se faire plaisir au volant sur route ouverte !
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La question de ces pressions étant réglée, j’ai mieux exploité cette Porsche grâce aussi à son train avant hyperdirectionnel, et son grip assez incroyable pour une voiture de série. Je mentirais si je disais avoir tiré tout le jus de cette Porsche, mais je l’ai trouvée saine et plutôt facile à piloter. Casqué, j’avais un peu l’impression de rouler dans une voiture de course, ce qui est incroyable lorsqu’on sait qu’il s’agit d’un véhicule de série. Je me répète, mais je pense que cela explique mieux mon impression. Pour affiner mes explications, je parlerai aussi de la boîte de vitesses, très étonnante entre son usage en mode automatique sur route et aux palettes manuelles sur la piste en mode Track.
Bruits et odeurs !
Une des raisons qui m’ont amené à faire du sport automobile réside dans les sons et les odeurs. Depuis que j’étais tout petit, j’ai été attiré par le son des moteurs et l’odeur de l’essence. Du coup, j’ai retrouvé cette sensation d’une sonorité enivrante dans la montée des régimes de ce fantastique flat 6 Porsche. Le régime moteur s’envole jusqu’à 9000 tours pour délivrer les 510 chevaux, c’est génial. La plage d’utilisation est très large. Au début, j’étais tenté de changer de rapport aux alentours
de 7000 tours, mais il ne faut pas hésiter à tirer vers le haut. Maintenant, si je devais être pointilleux, je trouverais un petit creux entre 4000 et 5000 tours et j’irais trouver les ingénieurs en leur demandant de faire un petit réglage.
Peux-tu comparer cette voiture à la GT3 Carrera Cup que tu as pilotée il y a quelques années ?
Quelques années, ça fait neuf ans, donc la génération actuelle utilisée en Cup Porsche est tout de même différente, et je n’ai pas d’expérience avec cette Porsche Cup actuelle. À l’époque, je n’avais fait que deux courses, et je me souviens que je me plaignais de quelques problèmes de freinage qui avaient été résolus par la suite. Cette GT3 2022 est un fantastique compromis route/piste, pas comparable à une voiture exclusivement conçue pour la compétition. En conclusion, je peux dire qu’il s’agit d’une voiture géniale sur les deux terrains pour lesquels elle est conçue.
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