ACTU’ELLE ISSN:2337-1501
Société
Droits des femmes un bilan nécéssaire
Rencontre Agsila
Chanter les femmes
Mode
100% Sénégal Style
Evasion
Islande De Djilor à Diakhaw
Coup de cœur
David Ndoye
N°28 Mars 2016
DISTRIBUTION GRATUITE
édito
sommaire
En mars, on célèbre le 8, la journée internationale de la Femme, et le 22, la journée mondiale de l’Eau. Celles qui donnent la vie et ce qui la maintient sont liés. Dans beaucoup de pays du Sud, chaque jour est rythmé par le ballet matinal des femmes allant puiser l’eau, parfois à des kilomètres de chez elles, à pied, la rapportant sur leur tête, dans de grandes bassines dont le poids et l’équilibre ne peuvent que forcer l’admiration. Il est sidérant de constater qu’au 21ème siècle, alors que les évolutions technologiques relient ce grand village mondial par des fibres optiques et des réseaux satellitaires, des droits humains vitaux comme l’accès a l’eau, potable de surcroît, ne sont pas généralisés ! Les contrastes de nos sociétés sont nombreux. Au Sénégal, en ville, des femmes actives et autonomes prennent leur vie en main sans problème, ou presque, alors que dans un village de brousse, être une femme est accompagné de tout autres obligations et restrictions. Reines du Wallo et Princesses du Sine sont bien loin dans les mémoires… Mais les Coumba et Mamie Watta veillent toujours sur les villes côtières… Le symbole de la mère, Yaye ou Ndèye, protectrice et garante de l’équilibre de la famille, est toujours présent. Le respect qui lui est dû est « une évidence ». Pourtant, se faire respecter en tant que femme est un combat permanent, que ce soit dans la vie quotidienne, les rapports conjugaux, qu’au travail. Partout dans le monde, des femmes sont victimes de violences. Le viol est une arme de guerre dans certains conflits. La femme est l’avenir de l’homme, dit le poète. Mais pendant combien de temps encore continuera-t-on à sous-estimer plus de la moitié de l’Humanité, tout en négligeant la force qu’elle représente ? Question cruciale, profondément actuelle, qui finalement met en jeu l’humanisme de chacun, autant que la responsabilité de la collectivité. Bien Actu’ellement vôtre Laure Malécot Rédactrice en chef
Photo de couverture : © Hervé Breuil
Mars 2016
Société 12 Droit des femmes au Sénégal 15 La condition de la femme dans le monde 16 Agsila : Chanter les femmes 20 David Ndoye : entraîneur de championnes Santé & bien-être 24 Massage Ayurveda 25 Recettes Natur'elle 26 Sport Coaching / News 27 Natation Initiatives citoyennes Les femmes qui ont marqué l’histoire du Sénégal 8 Soutenir les femmes et les défendre 9 Eco'ranga L’or bleu 10
Beauté 28 Cheveux bouclés 30 Produits naturels
Mode 32 Accessoires beauté 34 Shoothing 41 New Look 42 5 bonnes résolutions Évasion 48 Islande : Sous la glace, le feu 51 Astuces voyageurs 52 De Djilor à Diakhaw 54 Roman : Un autre destin
n°28 Edito
02
Brèves
04
Carnet d’adresses
62
Divers Brèves technologiques 23 Un bureau très déco 44 Recettes du chef 46 Les vertus de la cuisine japonaise 47 Horoscope 61 Culture 1 livre, 1 film, 1 disque 56 Agenda 57 Festival Films Femmes Afrique 60
BREVES
Ce sera la 10e éclipse totale du XXIe siècle, 12e passage de l'ombre de la Lune sur Terre du siècle. L'éclipse totale commencera dans l'Océan Indien, passera au sud de Sumatra ainsi qu'au sud de Bornéo, puis au centre des Célèbes, pour continuer sur les îles mineures d'Indonésie et l'Océan Pacifique.
© Jacinta Iluch Valero
UNE éCLIPSE SOLAIRE TOTALE AURA LIEU CE 9 MARS
La revue française 60 millions de consommateurs a signalé la présence de résidus potentiellement toxiques (pesticides) dans les tampons et protections féminines. L’Institut National de la Consommation a alerté les pouvoirs publics et demandé une réglementation et un contrôle rigoureux, ainsi qu’un étiquetage précis de la composition. Une pétition pour que la composition de ces produits soit indiquée précisément circule sur internet «Rendre visible les compositions des tampons hygiéniques sur leurs emballages». Elle recueille à ce jour 186 530 signatures.
Ce qui représente pour le gouvernement une économie de 69 000 euros par mois rien qu’en logement et frais de bouche. Cette somme sera versée intégralement aux projets sociaux de Podemos, comme le projet Impulsa qui vient en aide aux entrepreneurs…
© Unicef
DES PRODUITS TOXIQUES DANS LES TAMPONS ET SERVIETTES HYGIéNIQUES
ESPAGNE : 69 DéPUTéS RéCEMMENT éLUS DU TOUT JEUNE PARTI PODEMOS ONT RENONCé à LEURS INDEMNITéS
200 MILLIONS DE VICTIMES DE MUTILATIONS GéNITALES DANS LE MONDE… … dont près de la moitié vivent en Égypte, en Éthiopie et en Indonésie. L’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, a établi, jeudi 4 février, ce nouveau bilan des femmes et filles souffrant de mutilations génitales dans le monde. L’ONU s’est fixé pour objectif de faire cesser cette pratique d’ici à 2030, dans le cadre des objectifs de développement adoptés par 193 pays en septembre. Parmi les victimes, 44 millions sont âgées de 14 ans ou moins. Dans les 30 pays où les mutilations sont les plus répandues, la majorité des victimes ont été excisées avant d’avoir 5 ans. La Somalie, la Guinée et Djibouti restent les pays avec le taux de mutilation le plus élevé : 98 % des filles subissent des mutilations génitales dans le premier, 97 % dans le second et 93 % dans le troisième. Faible espoir : le taux régresse dans une trentaine de pays, dont le Liberia et le Burkina Faso. 4
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Au Sénégal L’Enquête démographique et de santé (Eds-Mics) 2014 indique que «la prévalence de l’excision est de 25 % chez les femmes âgées de 15 à 49 ans avec une grande disparité au niveau des régions du Sud/Sud-Est (69 %), du Nord (30 %), de l’Ouest (17 %) et du Centre (6 %). Le Sénégal espère, à travers le Plan d’action national pour l’accélération de l’abandon de l’excision et la synergie des acteurs, arriver à un abandon total de la pratique en 2017.
LA 60EME SESSION DE LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME AURA LIEU AU SIèGE DES NATIONS UNIES à NEW YORK DU 14 AU 24 MARS 2016 Le thème prioritaire sera : Autonomisation des femmes et lien avec le développement durable. Le thème examiné sera : Élimination et prévention de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. Des représentants des États membres, des entités des Nations Unies et des organisations non gouvernementales accréditées par l'ECOSOC (ONG) de toutes les régions du monde participent à la session. Du 17 au 22 mars 2016, le Forum de Crans Montana sur l’Afrique, la Coopération Régionale et l’Avenir du Sud-Sud, se tiendra à Dakhla (Maroc). Consacré à la Femme Africaine, il mettra l’accent sur ces sujets et sur les politiques mises en œuvre en faveur de la promotion de la Femme en Afrique.
SÉNÉGAL : LE PRIX ALLAFRICA LEADERSHIP FEMININ RECOMPENSERA QUATRE LEADERS AFRICAINES... ...ce 8 mars, Le Groupe AllAfrica Global Media, éditeur de www.allafrica.com, en marge d'un panel organisé au King Fahd Palace de Dakar. Les récipiendaires seront Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue à la tête d'un État africain (Libéria), Irène Koki Mutungi, première femme africaine capitaine dans l'histoire du transport aérien (aujourd'hui capitaine sur un Boeing 787 pour la compagnie aérienne Kenya Airways), ainsi que la chanteuse Angélique Kidjo (catégorie du meilleur album de musique du monde pour «Sings»), et le GIE Xaritou Xaleyii, Lauréat du Grand Prix Chef de l'Etat pour la promotion de l'Artisanat au Sénégal. Le thème de cette année est «La réalisation de l'Egalité des Sexes et l'Autonomisation des Filles et des Femmes» qui fait partie des dix-sept Objectifs pour le Développement Durable (ODD) adoptés en septembre 2015 par l'Assemblée générale des Nations Unies. AllAfrica va lancer, en collaboration avec Jjigguene Tech Hub, un atelier sur les femmes dans les technologies. Les panélistes seront appelés également à répondre entre autres questions : « Qu'est ce que l'égalité des sexes ? Qu'en est-il de l'autonomisation des filles et des femmes ? Comment l'égalité des sexes permettrait-elle l'autonomisation des femmes et des filles ?».
SAINT-LOUIS PRESERVÉE Le Gouverneur de la Région de Saint-Louis, Alioune Aidara Niang, a signé, le 19 janvier dernier, un Arrêté interdisant toute opération de démolition de bâtiments anciens sur l’île de Saint-Louis, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en 2000.
UN PLAN DE 22,6 MILLIARDS POUR L’AUTONOMISATION DE LA FEMME SÉNÉGALAISE. Le plan d’action national pour l’autonomisation des femmes du Sénégal a été validé ce 23 février à Dakar pour un budget de 22,6 milliards FCFA. Etalé sur trois ans, sous la supervision du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et de l’Entrepreneuriat féminin, ce plan achève un processus d’étude entamé en 2013 et vise à la promotion socioéconomique, en particulier de la femme rurale. Le secrétaire général du ministère de la Femme, de l’enfance et l’entrepreneuriat féminin, Mr Sidy Guèye, a souligné que « les femmes continuent de vivre dans des situations difficiles et de dépendance en ce 21ème siècle », et qu’il « estime que cette situation est d’autant plus absurde que, démographiquement majoritaires, elles jouent un rôle essentiel dans le soutien à la sécurité alimentaire, contribuent à l’amélioration des moyens de subsistance, génèrent des revenus et effectuent la plus grande partie du travail non rémunéré. En somme, elles assurent le bien-être général. Malgré cette participation appréciable à l’effort collectif, les femmes continuent de subir des discriminations dans l’accès aux terres de bonne qualité ainsi qu’aux autres ressources productives telles que l’énergie, l’eau, les pâturages, les forêts, les intrants agricoles ». - n°28 mars 2016
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BREVES DéCèS DE AMINATA SOPHIE DIèYE, JOURNALISTE ET éCRIVAINE SéNéGALAISE L’Auteur de la célèbre chronique « 40 ans, célibataire, et toujours dans le pétrin », publiée dans le quotidien l’Observateur sous le nom de Ndèye Takhawalou, depuis plusieurs années et de plusieurs romans, Aminata Sophie Dièye est décédée le 17 février dernier des conséquences du diabète. Originaire de Thiès, où elle est née en 1973, elle exerçait comme journaliste chroniqueuse depuis l'âge de 21 ans. Elle est aussi l'auteure de "Consulat Zénéral", pièce de théâtre jouée dans cinq pays d'Afrique, dans lequel elle jouait le rôle d'une vieille femme à moitié folle et analphabète. La Nuit est tombée sur Dakar est son premier roman (2004, Grasset), publié sous le nom de Aminata Zaaria. Comédienne formée au Conservatoire supérieur d'art dramatique de Dakar, elle a joué au cinéma dans La Petite vendeuse de soleil de Djibril Diop Mambety, et avec Moussa Touré, Khady Sylla, Mariama Baldé, ainsi qu’en France avec Laurent Tirard, Chantal Richard (Lili et le Baobab), et Albert Dupontel. Aminata Sophie Dièye a écrit des nouvelles notamment " Destroy system ", publié dans l'anthologie des " Jeunes poètes du Sahel " et dans le recueil intitulé " Saison d'amour et de colère " publié en 1998.
DéCèS DE LA KARATéKA MARIANNE NDIAYE Marianne Ndiaye, de l’équipe nationale de Karaté, sociétaire de Niarry Tally Karaté Club est décédée ce 24 février à l’hôpital principal de Dakar. Elle avait rapporté au Sénégal sa première médaille (argent) en karaté aux Jeux africains de Brazzaville (du 4 au 19 septembre 2015). Membre de l’équipe nationale depuis une dizaine d’années, plusieurs fois championne du Sénégal en kumité comme en kata, deux fois championne d’Afrique en 2004 en Afrique du Sud et 2005 en Angola, elle a aussi remporté deux médailles de bronze aux jeux islamiques. Vice championne d’Italie en 2008, Marianne Ndiaye avait aussi participé au championnat du monde de Karaté en 2008 à Tokyo.
LE SÉNÉGAL, 8EME EN MATIèRE DE CORRUPTION DANS LE CONTINENT AFRICAIN, ET 61EME AU NIVEAU MONDIAL Le pays reste dans la «zone rouge» avec un score de 44/100 selon le rapport de l'Indice de Perception de la Corruption 2015 de Transparency International paru en février 2016. C’est une progression d'un point sur son score par rapport à l'année précédente, mais cela reste en dessous de la moyenne mondiale, « même si l'on peut constater une progression lente, mais continue depuis trois ans», d’après Birahime Seck, membre du Conseil d'Administration du Forum Civil, lors d'une conférence de presse tenue à Dakar à l'occasion de la publication de ce rapport.
SÉNÉGAL : PROCHAINE éLECTION PRÉSIDENTIELLE EN 2019, ET RÉFéRENDUM LE 20 MARS Macky Sall avait promis, pour consolider la démocratie au Sénégal, de réduire le mandat présidentiel à cinq ans et souhaitait appliquer cette mesure au mandat en cours. Consulté sur le sujet, le Conseil Constitutionnel a jugé que son mandat devait, comme prévu, courir jusqu’en 2019. Le président a suivi cet avis et annoncé un référendum le dimanche 20 mars 2016, qui portera également sur les règles électorales et l’élargissement des pouvoirs de l’Assemblée Nationale et du Conseil Constitutionnel. 6
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LES « POCKET » SONT DE RETOUR ! Accessoire essentiel à avoir dans votre sac, à la maison, à offrir à un ami de passage ou à garder dans votre voiture, les plans « Pocket » ont l’avantage de présenter le centre-ville de Dakar et le quartier Ngor/Almadies de manière détaillée. Ces plans, gratuits, bien lisibles une fois dépliés, se glissent facilement dans votre poche. LE PETIT DERNIER : LE NGOR ALMADIES POCKET, VIENT DE SORTIR ! www.dakarpocket.com - www.facebook.com/DakarPocket
UNE NOUVELLE PILULE CONTRACEPTIVE SUR LE MARCHé SéNéGALAIS Le 25 février dernier a eu lieu, au Terou Bi de Dakar, le lancement de la pilule contraceptive Microgynon, produit de la marque Bayer qui fait partie du programme Science for better life (la science pour une vie meilleure). Approuvée par l’OMS et fabriquée en Allemagne sous contrôle, elle est mise en vente à un prix abordable, en partenariat avec le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action Sociale, et l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international). Le Sénégal est le 10ème pays africain à y avoir accès. Le planning familial, donc l’accès aux contraceptifs, est une question de santé publique. Le docteur Mickael Heerde (Bayer) a rappelé que dans le monde, on estime que 200 millions de femmes souhaiteraient utiliser un contraceptif, mais n’y ont pas accès. C’est la cause de grossesses non désirées et de nombreux décès maternels et infantiles, ainsi que de problèmes de santé divers, liés, par exemple, aux avortements clandestins. Il a rappelé que la maîtrise de sa fertilité est un droit de la femme et que le planning familial accompagne forcément le développement des pays émergents. Le gouvernement sénégalais, par l’intermédiaire du représentant du Ministère de la Santé, a précisé qu’à l’horizon 2020, le taux de prévalence contraceptive devrait atteindre 45% et a signalé que, d’après le Service en charge de la planification familiale, 25% de demandes ne sont pas satisfaites. D’après le Dr Abdoulaye Diop, secrétaire général de l’association sénégalaise des gynécologues et obstétriciens, la pilule contraceptive Microgynon a la particularité de contenir du fer, pour lutter contre l’anémie provoquée par les menstrues. Comme tous les contraceptifs oraux, elle est incompatible avec le tabac et l’allaitement. Il a aussi rappelé l’importance d’un suivi gynécologique. Mme Sokhna Diagne Ndiaye, Présidente de l’Union des Pharmaciens, a précisé que la dose d’œstrogène est faible, pour éviter les effets indésirables, et que donc cette pilule doit être prise à horaire fixe. Elle a aussi insisté sur le rôle du pharmacien en tant qu’agent de santé publique pour donner les explications nécessaires aux utilisatrices.
BACK TO AFRICA Le Sud-Africain Femi Adenugame est l'un des hommes d’origine africaine les plus riches de la planète. Il a créé le mouvement "Retour en Afrique" pour encourager les Afro-Américains à quitter les ÉtatsUnis. Il offre 1 million de dollars, une maison et une voiture à toutes les familles afro-américaines qui veulent aller en Afrique du Sud. Du fait de la discrimination envers la communauté afro-américaine, de la brutalité policière et des crimes raciaux, Femi Adenugame a décidé de mettre en jeu sa fortune pour créer le mouvement "Retour en Afrique". Il aurait déjà investi près de 500 millions de dollars dans ce projet, et est propriétaire de 5 Boeings 747 et d'une flotte de navires qu'il prévoit d'utiliser pour rapatrier ceux qui désirent "revenir" en Afrique. Il dit être inspiré par Marcus Garvey qui avait encouragé les descendants africains des États-Unis à revenir sur les terres de leurs ancêtres au début du XXe siècle. Les conditions pour être éligibles sont d’être âgé de 18 ans ou plus, avoir un passeport ou être capable d'en obtenir un légalement, et ne pas avoir un passé criminel. Le mouvement " Retour en Afrique " a officiellement été lancé cette année.
LE PREMIER TRAIN À GRANDE VITESSE (TGV) DE L’AFRIQUE DE L’OUEST Inauguré au Nigéria, en ce mois de mars, ce train atteindra une vitesse de 200 à 240 km à l’heure et reliera Lagos à Kaduna en moins d’une heure. Ce projet a été réalisé par China Civil Engineering Construction Company (CCECC). Les deux plus grandes entreprises chinoises de fabrication de trains à grande vitesse (CNR et CSR) vont exporter leurs technologies en Afrique subsaharienne dans douze pays dont l’Angola, l’Éthiopie, le Nigeria, le Kenya et le Zimbabwe. - n°28 mars 2016
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Initiatives citoyennes
Made in Sénégal
Les femmes
qui ont marqué
l’histoire du Sénégal
Les femmes ont toujours été présentes dans l’espace public du Sénégal, au niveau du pouvoir politique, la science, la culture, l’éducation… Elles ont joué parfois un rôle aussi important que celui d’un chef d’État. En faisant des recherches, nous avons eu l’embarras du choix pour écrire cette chronique. Nous allons donc partager quelques lignes sur celles qui ont le plus marqué les esprits. Les femmes de la région du Waalo, une localité située à une centaine de kilomètres de la région de SaintLouis, sont sans conteste celles qui se sont le plus impliquées dans la sphère politique. Les histoires de Ndatté Yalla, sa sœur Djeumbeut Mbodj et des linguères du Waalo nous enseignent que le statut de la femme dans les civilisations africaines était de loin en avance sur celles des Occidentales. La Reine Ndaté Yalla (1810-1860) sera la première à affronter le pouvoir colonial. Son règne sera marqué par une défiance permanente des Français contre lesquels elle a livré une bataille acharnée. Toujours dans le registre de celles qui ont été des résistantes à la domination coloniale : Aline Sitoé Diatta (1920-1943). Aline est une jeune prêtresse du sud du Sénégal. Elle appelle son peuple à la désobéissance civile face à l’oppression française. Elle demande aux paysans de refuser de vider leur grenier comme exigé par la France pour participer à l’effort de guerre (IIe Guerre Mondiale). Considérée comme dangereuse, elle est alors jugée par l'administration coloniale et déportée à Tombouctou, au Mali, où elle meurt en 1944 à 24 ans.
Dans le domaine de la culture, des classiques de la littérature sénégalaise tels qu’Une si longue lettre, Un chant écarlate ont été écrits par Mariama Ba, écrivaine, (1929-1981). La maison d’Éducation pour jeunes filles de l’île de Gorée porte également son nom. Parmi nos contemporaines, n’oublions pas celles qui se sont battues pendant de longues années pour la parité qui s’est concrétisée par le vote de la Loi n°2010-11 le 28 mai 2010. Nous pouvons également citer Annette Mbaye d’Erneville, première journaliste du pays et une des premières féministes, Fatou Sow Sarr, chercheure à l’Ifan et directrice du laboratoire Genre et recherche scientifique et Bineta DIOP, fondatrice et présidente de l’association Femmes Africa Solidarité. En 2011, le Times magazine l’a classée parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde. Parmi ces célébrités, il y a toutes celles qui sont oubliées, ou dans l’anonymat, et qui œuvrent pour le développement de leur pays. Des modèles existent pour les jeunes générations. Apprenons à les connaitre, à nous en inspirer pour que chacun et chacune contribuent à faire de notre cher pays une grande Nation. Texte de Rokhaya Solange NDIR
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Initiatives citoyennes
Soutenir les femmes et les défendre Association Samaane Sénégal
Présente depuis 10 ans dans des villages de brousse, elle mène le projet intitulé « MIL SOLEILS à Aga Biram », pour soutenir la population féminine de ce village, en permettant aux jeunes filles de poursuivre leur scolarité et aux femmes de se former et de développer des activités génératrices de revenus, selon leur propre choix. Pour cela, l’association donne accès à l’alphabétisation et à la formation aux villageoises en partenariat avec le programme d’alphabétisation fonctionnelle de l’Éducation nationale sénégalaise. Pour alléger la charge quotidienne des femmes, un moulin à mil à énergie solaire sera installé en 2016. Pour réaliser la partie technique du projet MIL SOLEILs, l’association a précédemment conclu des accords de partenariat avec le CEGEP (Collège d’Enseignement Général et Professionnel de Sherbrooke au Québec) et la société sénégalaise STATION ENERGY SENEGAL (DAKAR) pour le développement du moulin à mil à énergie solaire. Cette action a été primée lors de la COP21.
Campagne de sensibilisation contre la violence faite aux femmes et aux enfants par le ministère de la justice
Les dernières statistiques sur les violences faites aux femmes et aux enfants au Sénégal ont provoqué des réactions, et des campagnes de sensibilisation, comme celle qui donne un numéro vert à contacter en cas d’urgence, initiative de l’Association des Juristes Sénégalaises, qui depuis 40 ans travaille pour les droits des femmes et des enfants. Siège de l'Association des Juristes Sénégalaises Cité Sonatel / Face au SAMU Municipal de Grand-Yoff - Tél. : +221 33 867 34 39 / +221 33 867 34 45 - BP 2080 Dakar RP. Boutique de droit de Médina Avenue Blaise Diagne X Rue 25 Médina-Dakar - Tél. : +221 33 821 40 66 - BP 2080 Dakar RP
À l’occasion de la sortie de son nouvel album « Foundation », le groupe Daara J s’engage à soutenir des projets concrets en levant des fonds à travers des concerts et autres activités lucratives, dans trois domaines : - L’éducation (Foundation talk school (Fond’waxtaan) ) : lors de rencontres entre les artistes Faada Freddy et Ndongo D, les étudiants-élèves et la troisième génération, représentée par des conteurs-poètes-écrivains, seront abordés plusieurs thèmes dont l’environnement et les méfaits de la drogue entre autres. - La santé : Daara J Family est déjà connu pour son engagement auprès de certaines associations comme Village Pilote, Epsylon et Lueur d’espoir dont ils sont les parrains. - L’environnement : Daara J Family, acteur engagé de la protection de l’environnement est partenaire de Ecobrique. - n°28 mars 2016
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Ecoranga
L'Or Bleu
L’or bleu
Ce 22 mars est la Journée mondiale de l’eau. Surnommée « l’or bleu » tant elle est de plus en plus rare et précieuse, l’eau, essentielle à la vie sur Terre, n’est toujours pas, en 2016, à la portée de tous. Et l’eau potable encore moins. L’accès à l’eau potable est reconnu par les Nations Unies comme un droit fondamental depuis le 28 juillet 2010. C’est une évidence, pensez-vous ! Pourtant, en 2015, on dénombrait 850 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde, dont plus de 300 millions en Afrique ! Car lorsque les populations disposent d’un point d’accès à l’eau, elle est souvent d’une qualité médiocre. À savoir que l’eau contaminée est le premier vecteur de transmission de maladies dans le monde (ébola, choléra, hépatite A et E, dysenterie, tétanos, amibes, etc.). L'Organisation Mondiale de la Santé considère qu'il y a stress hydrique lorsqu'un être humain dispose de moins de 1 700 m³ d'eau par an, et pénurie lorsqu'il dispose de moins de 1000 m³ par an. Or 1,4 milliard de personnes vivent avec moins de 1000 m³ d'eau par an (source BRGM - 2011).
ECOGESTE Ne pas gaspiller l’eau ! Il suffit de prendre des habitudes simples, et saines : éteindre le robinet pendant que vous vous brossez les dents, ou que vous vous savonnez, vous lavez les cheveux. Idem pour la vaisselle, pas la peine de laisser couler l’eau. Il vaut mieux aussi laver la vaisselle dans une bassine d’eau savonneuse et la rincer ensuite à l’eau courante.
Le niveau des océans monte plus rapidement depuis le siècle dernier que durant les trois derniers millénaires Le changement climatique est visible, selon une étude publiée le 22 février dernier. Entre 1900 et 2000, les océans et les mers de la planète ont monté d'environ 14 centimètres sous l'effet de la fonte des glaces, notamment dans l'Arctique, ont relevé les chercheurs, dont les travaux sont publiés dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS). Les chercheurs ont estimé que le niveau des océans allait "très probablement monter de 51 cm à 1,3 mètre durant ce siècle si le monde continue à dépendre dans une aussi large mesure des énergies fossiles". Le 12 décembre, 195 pays ont approuvé l'accord de Paris qui prévoit notamment de contenir la hausse des températures à deux degrés par rapport à l'ère préindustrielle. Grâce à ces engagements, cette augmentation pourrait peut-être n'atteindre qu'entre 24 et 60 cm, selon cette étude.
ECONEWS LE MAROC A INAUGURÉ LA PLUS GRANDE CENTRALE SOLAIRE DU MONDE, dans la région de Ouarzazate, au sud du pays. Baptisée Noor-1, elle devrait être capable de produire 160 mégawatts grâce à 500 000 panneaux courbes répartis sur plus de 480 hectares, et donc pourrait potentiellement fournir de l’électricité à plus d’un million de foyers marocains. Prévu pour être achevé aux alentours de 2018, ce parc solaire, qui aura nécessité à terme plus de 9 milliards de dollars d’investissements, devrait s’étendre sur plus de 2 500 hectares et générer plus de 580 mégawatts ce qui en ferait la plus puissante centrale solaire au monde. Texte de Leila Jamm 10
- n°28 mars 2016
Publi-reportage
« m-women» Sonatel est engagé pour le développement socioéconomique du Sénégal. Le Groupe Sonatel a ainsi notamment lancé la démarche m-women, au profit des femmes sénégalaises avec l’objectif de leur faciliter l’accès au numérique et de leur faire bénéficier de services adaptés à leurs besoins spécifiques. Comment est née la démarche m-women et comment s’intègre-t-elle dans la politique RSE du Groupe ? Santé, éducation, culture et bonne gouvernance, le groupe Sonatel a toujours œuvré pour le développement économique et social du pays. Les femmes représentant 50% de la population, c’est donc naturellement que la démarche m-women est inscrite dans notre axe croissance et développement économique. Cette orientation s’est concrétisée par le lancement du prix Sonatel de l’entrepreneuriat numérique féminin en septembre 2015, dont l’objectif était de récompenser les trois meilleures entreprises dirigées par des femmes et évoluant dans le secteur des nouvelles technologies. Ce prix, a été développé en partenariat avec des structures telles que ONU Femmes, des incubateurs, et des associations locales évoluant dans les nouvelles technologies. Trois entreprises ont été primées, dont Yaay : une communauté digitale de mamans qui a reçu le premier prix d’une valeur de 10 millions. Rawane services, une plateforme de vente en ligne a reçu un prix d’une valeur de 5 millions et l’entreprise Ciaby qui propose un logiciel de processus d’apprentissage. Nous préparons l’édition 2, qui est prévue pour le mois de septembre 2016. Et quelles sont les autres initiatives ? En septembre 2015, le Directeur Général et tous les hommes du Comité de Direction de Sonatel ont officiellement adhéré à la politique de l’égalité entre les femmes et les hommes à travers l’initiative de OnuFemmes #HeForShe. L’objectif est de recueillir 1 milliard de signatures de la part des hommes dans le monde. L’engagement des hommes du CoDir vient valoriser celui du groupe Sonatel en faveur de l’égalité professionnelle hommes/femmes. Le Directeur Général a fixé l’objectif d’une parité totale au sein des effectifs d’ici 2020.
Sonatel s’engage depuis le début aux côtés du Ministère des Postes et Télécommunications dans l’organisation et la célébration de la Journée des filles dans les TIC (JIFTIC). Cet événement a pour objectif d‘attirer davantage de jeunes filles à emprunter les filières scientifiques leur permettant de déboucher aux métiers des TICs augmentant ainsi le taux de représentativité des femmes dans ce secteur A cette occasion un VCS (Voyage au Cœur de Sonatel) leur est offert. Elles ont ainsi l’occasion visiter les installations techniques de Sonatel, de rencontrer et d’échanger avec les femmes techniciennes, ingénieurs et managers au sein de l’entreprise Sonatel a également signé en Janvier 2016 un partenariat avec la startup Sooretul. Dirigée par une femme, Sooretul est une plateforme web et mobile, fédératrice de l'ensemble des acteurs du secteur agricole et est aussi un marché virtuel des produits locaux transformés. En effet, 90% des G.I.Es ou structures de production et de transformation des produits agricoles en zones rurale et urbaine sont dirigés par des femmes. Quelles sont les prochaines étapes pour m-women ? Les prochaines étapes consistent à continuer la concrétisation de la stratégie m-women de Sonatel qui s’appuie sur trois piliers importants qui sont : La connectivité : connecter les femmes, les équiper de moyens de communication. Donc pour cela nous devons réfléchir à des offres spécifiques pour la cible. Le deuxième pilier, ce sont les services essentiels autour de la santé, de l’éducation. Et le troisième pilier : le développement de l'entrepreneuriat féminin. Sonatel va poursuivre cette démarche par le déploiement et le soutien à des initiatives qui s’inscrivent dans la réalisation de ces 3 piliers. Mme Coumba SANGARE, Directrice du département communication institutionnelle et RSE - n°28 mars 2016
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Société
Droit des femmes au Sénégal
Un bilan nécessaire
La Journée Internationale des droits de la Femme est l’occasion dans le monde entier de faire le bilan sur ses droits et conditions de vie. En ce qui concerne le Sénégal, il reste encore fort à faire… Les lois existent, des protocoles pour l’égalité des genres ont été ratifiés, mais peinent à être appliqués. Le Sénégal a, progressivement, légiféré pour la promotion et la protection des droits humains des femmes et l’égalité de genre. Le Code de la famille a été créé en 1972, dans un contexte où les mouvements féministes locaux unissaient des femmes de toutes obédiences politiques ou situations sociales et géographiques, sous l’impulsion de militantes, dignes héritières de la résistante Aline Sitoé Diatta et des Femmes de Nder. En 1975, la création de l’Association des Juristes sénégalaises marquait un tournant. Peu de temps après, en 1985, le statut de la Fonction publique interdisait toute discrimination de genre, tout comme la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux droits de la Femme, ratifiée par le Sénégal. En 2000, en signant le Protocole facultatif de la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), le Sénégal réaffirmait sa volonté, et en 2001, la nouvelle Constitution prônait l’égalité entre les hommes et les femmes.
ÉDUCATION : Hier : En 1919, était créée la première école des filles à Saint-Louis. Ce n’est qu’en 2004 que la loi a établi la scolarité obligatoire et gratuite pour l’élémentaire, de 6 à 16 ans. En 2000, le taux brut de scolarisation des filles était de 62,3 %, en 2011, il était de 98,6 %. Aujourd’hui, le taux d’analphabétisme (58,2 %) est de 63 % chez les femmes, principalement en milieu rural. L’accès à l’enseignement supérieur ne concerne que 33 % d’entre elles, 25 % de l’effectif des chercheurs. Les abandons scolaires chez les filles, surtout en milieu rural, sont dus à divers facteurs, dont les travaux domestiques, et les abus sexuels, de plus en plus en milieu scolaire. Un nombre croissant de grossesses précoces provoquées par des enseignants a été constaté ces dernières années. Pour 9 % des filles de 9 à 14 ans (13 % en milieu rural), les mariages et grossesses précoces provoquent l’arrêt des études. Même si la législation sénégalaise n'autorise le mariage qu'à partir de 16 ans, ont déjà été mariées 24,3 % des jeunes filles âgées de 15 à 19 ans (36 % en milieu rural et 52 % dans les milieux les plus pauvres). Elles sont mères pour 16 % d'entre elles (20 % en milieu rural contre 11 % en milieu urbain et 31 % dans les régions les plus pauvres).
© Solene Edouard-Binkl
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Il faudra attendre 2013 pour que les Sénégalaises puissent transmettre leur nationalité à leur enfant et à leur époux étranger. Les efforts du Ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille pour la promotion et la protection des droits de la femme, et pour la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, ainsi que ceux des Ministères de la Santé, de l’Éducation, de la Formation professionnelle, et de l’Observatoire National de la Parité, sont visibles. La création de cellules genre dans les ministères, les développements de programmes de prévention et de sensibilisation au niveau communautaire comme les Badianou Gokh (marraine de la communauté/ sage-femme itinérante, lien entre la communauté et le centre/poste de santé) est aussi un progrès notable. Mais au vu des statistiques récentes, les inégalités sont criantes, dans tous les domaines. Manifestement, les cadres légaux de protection des femmes qui existent sont souvent méconnus de celles qui en ont le plus besoin.
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© Olivier Epron
SANTÉ Hier : En 2004, le Sénégal ratifiait l’article 14 du Protocole de Maputo, pour l’accès à l’avortement médicalisé aux
femmes et aux filles enceintes suite à un inceste, un viol ou toute autre forme d’agression sexuelle ou lorsque la santé mentale ou physique de la femme ou de la fille enceinte est en danger. En 2013 était instaurée la Couverture Maladie Universelle, et depuis la gratuité des accouchements et de la césarienne s’est généralisée. Aujourd’hui : En moyenne, chaque jour, cinq femmes meurent en donnant la vie. L’utilisation de contraceptif étant souvent refusée par les maris, en 2014, 16% des jeunes femmes célibataires et sexuellement actives et 6% des femmes mariées avaient recours à l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse). Une femme ne peut solliciter un avortement médicalisé que si sa vie est en danger, avec l’avis de trois médecins. Le taux de VIH/Sida est plus élevé chez les femmes, 61% des adultes infectés. La moyenne nationale de 0,5% s’élève à 18,5% chez les travailleuses du sexe. Les contraintes d’accès à l’eau et surtout à l’eau potable provoquent de mauvaises conditions d’hygiène dommageables pour la santé.
VIOLENCES : Hier : En 1983, le Sénégal adoptait la Convention des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La loi de 1999, qui punit les violences faites aux femmes, l’inceste, le viol, le harcèlement sexuel, l’excision, la pédophilie et les violences conjugales, est renforcée en 2005, année pendant laquelle une loi consacrant le droit pour la femme de décider de sa santé de la reproduction est aussi votée. Aujourd’hui : Parmi les femmes de 15 à 49 ans, 25% ont été victimes d’excision, dont 13% pour les 0-15 ans. Aucune statistique officielle ne recense au niveau national les viols, incestes, harcèlements sexuels, violences domestiques, mais les rares structures d’accueil pour les femmes victimes de violences domestiques signalent une aggravation sensible de la situation. La plupart du temps, il n’y a pas de procédure judiciaire. Dans les prisons sénégalaises, en 2013, on dénombrait 1754 femmes en détention, dont l’infanticide est la cause d’emprisonnement pour 16% d’entre elles (64% chez les 13/18 ans). La plupart du temps, l’infanticide est commis à l’issue de grossesses provoquées par un viol. L’avortement est la cause d’emprisonnement pour 3% des détenues. Certaines sont enceintes ou avec des enfants en bas âge, dans des conditions extrêmement difficiles. Les domestiques, souvent non alphabétisées, sont victimes d’exploitation et de violences sexuelles. - n°28 mars 2016
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© John Atherton
National
POLITIQUE : Hier : En 1945, dans quatre communes, des citoyennes revendiquent le même droit de vote que les Françaises de métropole. Le 7 mai 1946, la loi Lamine Guèye donne le droit de vote aux femmes. En 2001, 19,2 % des députés à l’Assemblée Nationale sont des femmes. En 2010, la Parité absolue homme/femme dans toutes les institutions, totalement ou partiellement électives, est votée, aux élections présidentielles de 2012, pour la première fois, deux femmes sont candidates. Aujourd’hui : Le Sénégal est classé au 7ème rang mondial quant au nombre de femmes parlementaires avec 42,7 % de femmes députées. Sur 34 ministres et ministres délégués, 7 sont des femmes. En comptant les secrétaires d’État, elles constituent 18 % du gouvernement actuel. Au niveau communal, 13 femmes sont maires (sur 557). Deux femmes sont présidentes des conseils départementaux (sur 42).
TRAVAIL : Hier : En 1982, la loi permettait aux femmes l’accès au corps des cadres des fonctionnaires de l’aviation civile, aux corps des commissaires de police, d’officiers ou d’inspecteurs de police. En 1997, le Code du travail établit l’égalité de traitement salarial entre hommes et femmes, et le paiement des congés de maternité. En 2008 est votée la loi de sur l’égalité de traitement fiscal. En 2013, sur une population active de 66 % féminine, 83 % étaient dans le secteur informel. Aujourd’hui : Les femmes assurent plus de 80 % de la production agricole, notamment dans les cultures vivrières, organisées souvent en fédérations. Le taux de pauvreté dans les zones rurales est de 57 % par rapport à un taux de 26 % à Dakar. Même si la Constitution du Sénégal prévoit un égal accès à la terre, moins de 2 % des femmes y accèdent par voie d’achat, moins de 15 % par affectation, 25 % par héritage. Une réforme du foncier est en cours. L’État attribue 34 % des microcrédits aux femmes. Les montants sont jusqu’à 20 % moins élevés que ceux des hommes, alors que les femmes remboursent mieux (15% contre 24% de défauts de paiement pour les hommes). À la Chambre de Commerce de Dakar, seulement 7 % des entreprises enregistrées sont dirigées par des femmes. Le taux de chômage chez les femmes est de 13,3 % contre 7,7 % chez les hommes. Texte de Laure Malécot
Sources : Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche/Déclaration de Emmna Aouij, Présidente-Rapporteur du Groupe de Travail sur la question de la discrimination à l’égard des femmes dans la législation et dans la pratique. Cette structure a été créée par le Conseil de Droits de l’Homme en 2011 pour identifier, promouvoir et échanger des vues, en consultation avec les États et les autres acteurs, sur les bonnes pratiques et les lois liées à l’élimination des lois que la discrimination contre les femmes (17 avril 2015). Les conclusions et recommandations de ce rapport seront présentées au Conseil des Droits de l’Homme en juin 2016.
Plusieurs débats sur ces problématiques sont organisés au Musée de la Femme de Dakar (Place du Souvenir) 5 Mars : La violence faite aux femmes et aux filles, colloque de LA MAISON ROSE (centre d’hébergement pour femmes et filles victimes de violences). Présentation de leur centre d’hébergement, leurs activités, de chiffres, de statistiques concernant ce type de violences, de situations ; des témoignages de certaines victimes ; débat avec le public 12 Mars : « DIMANCHES LITTERAIRES DAKAROIS ». Présentation par Nafissatou Tine du livre de Mame Hulo, Dior le bonheur volontaire qui traite entre autres thèmes de l’oppression de la femme, la détresse enfantine, le mariage interreligieux… Et débat avec le public 26 mars : « Les Géantes Invisibles ». Programme proposé par Coumba Touré qui honore des femmes méritantes, qui habituellement se déroule au Monument de la Renaissance, délocalisé pour le mois de la Femme 14
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Société
International
La condition de la femme dans le monde L’origine de la Journée internationale des droits de la femme remonte aux luttes féministes menées sur les continents européen et américain. À ce jour, les droits des femmes ont progressé, mais la condition des femmes dans le monde est toujours en souffrance. En 1903 s’est créée l'Alliance internationale pour le suffrage des femmes, aux États-Unis. La célébration, le 28 février 1909, de la journée nationale de la femme (National Woman’s Day) fut célébrée pour la première fois aux États-Unis, à l’appel du Parti socialiste d’Amérique. C’est devenu un évènement international de par la loi de 1910 (conférence à Copenhague), votée à l’unanimité lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, le 8 mars. Le 19 mars 1911, en Russie, l’Internationale socialiste célébra la première journée internationale et revendiqua le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail. Le 8 mars 1917 à Petrograd, les femmes russes manifestèrent les premières, lors du déclenchement de la révolution russe. Le 8 mars 1921, Lénine, en Russie, décréta la Journée internationale de la femme ce jour-là en leur honneur. Depuis, progressivement, tous les pays ont accordé le droit de vote aux femmes. En 1977, la journée internationale des droits de la femme a été officialisée par les Nations Unies, parmi les 87 journées internationales. Cette journée du 8 mars, fériée dans certains pays, est l’occasion de manifestations pour revendiquer l’égalité et de faire un bilan sur la situation des femmes. Le dernier pays où les femmes ne pouvaient pas voter, l’Arabie Saoudite, leur en a donné enfin le droit ce 12 décembre 2015. Quarante ans plus tard, les bilans de la condition féminine dans le monde font peur. Le thème 2016 pour la Journée internationale de la femme est Planète 50-50 d'ici 2030 : Franchissons le pas pour l'égalité des sexes. À l’occasion du 8 mars, l’Organisation des Nations Unies mettra l’accent sur les moyens d'accélérer l'Agenda de 2030, sur la création d’un élan pour la mise en œuvre effective de nouveaux objectifs de développement durable, de nouveaux engagements.
Sur 7 milliards d’habitants, 4 milliards sont des femmes. Elles sont touchées par les inégalités de salaire et de retraite, par le temps partiel subi, la précarité. Elles sont majoritairement en charge des tâches domestiques et familiales, et minoritaires dans les postes de responsabilité politique ou économique. Elles sont souvent victimes de multiples formes de violences : viols, violences conjugales, violences sexistes et sexuelles au travail, prostitution, agressions racistes, violences contre des femmes réfugiées. Les femmes sont les premières victimes des guerres. En résumé, plus de la moitié des habitants du globe est discriminée, violentée. Il est peut-être temps de comprendre que le féminisme est simplement un humanisme. Texte de Leila Jamm - n°28 mars 2016
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© Hervé Breuil
Agsila Chanter les femmes
Agsila, auteur, compositrice et interprète, prépare son premier album, Amaï, dont la sortie est prévue en avril prochain. Pour la Journée de la Femme, elle chantera au Bidew (Institut Français), pour un spectacle entièrement consacré aux femmes. Le parcours de cette jeune artiste de 30 ans, née dans le quartier de Pikine à Dakar, est discret, mais son talent certain.
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A la rencontre de Agsila, que signifie ce nom de scène ? Agsil tout court veut dire bienvenue en wolof et agsila pour moi veut dire bienvenue en Afrique, le "a" de la fin symbolise l'Afrique. Donc, j'invite le monde à parcourir l’Afrique positive, la belle et riche, à travers mes mélodies et mes harmonies, et également à travers la nature de tout ce qui nous entoure de vivant. C'est ainsi que je rêve d'unir l’Afrique non pas en comptant sur la politique uniquement, mais à travers la culture et l'art. Voilà pourquoi je chante toutes les langues d’Afrique du peulh du Sénégal au peulh du Niger, du lingala au bulu du Cameroun et même le zoulou et bien évidemment ma langue le wolof. Mon rêve est de faire tous les festivals de tous les pays africains ! Agsila, racontez-nous vos débuts dans la musique… J’aime la musique depuis que j'ai 7 ans, âge auquel je chantais déjà dans les chorales. J’avais l’influence de mon père, professeur de mathématiques, qui écoutait tout le temps du classique et avait gagné des concours de chant à l'école. Ma mère, née dans une famille de créateurs, a ce don inné des tissus et des couleurs, et travaille dans la mercerie avec ses créations. J’ai grandi dans une sphère très sérieuse, dans laquelle les études étaient vraiment obligatoires. Pour moi, ce n’était pas possible de faire la musique avant d’avoir mon diplôme, donc j’ai suivi des études. D’abord, un bac littéraire, parce que c’était ce qui me ressemblait le plus. Je pouvais laisser mon imagination aller, écrire des poèmes, des chansons que je ne chantais pas et que j’offrais à mes amis. Après mon bac, j’ai suivi des études de droit à l’université Gaston Berger, mais cela ne m’allait pas du tout. C’était trop rigide pour moi, je perdais mon intuition, mon imagination, je n’étais pas libre,
et pour moi, il me fallait une liberté de penser, d’écrire, d’imaginer. Donc, j’ai fait ce que je voulais faire avant, c’est-àdire de la gestion touristique (une façon de rencontrer de gens de plusieurs cultures) jusqu’en licence. Puis, j’ai compris qu’il fallait que je fasse ce que j’ai toujours voulu, c’est-à-dire l’art, et être enfin libre d’être moi-même. J’étais une personne vraiment difficile à comprendre, très timide, les jeunes de mon âge ne me comprenaient pas. J’étais un peu distante, c’est parce que j’observais, je réfléchissais beaucoup, j’imaginais, je créais et je ne disais rien. En 2009, nous avons formé avec mes deux sœurs cadettes, jumelles, un groupe qui s’appelait Fiat Lux, on chantait du gospel dans les chorales. J’avais une voix medium et elles étaient plus sopranos aiguës. Elles sont plus « sérieuses » que moi, plus carrées ! L’une était inscrite à la fac de sciences et est aujourd’hui nutritionniste, l’autre faisait des études de marketing, elle est devenue manager. Elles ne pouvaient plus continuer, moi si. C’était mon chemin, et mon père m’a encouragée à le suivre. Mes parents sont vraiment libres d’esprit et m’ont toujours accompagnée. En 2012, je suis entrée dans l’Orchestre National, dans le programme de formation des jeunes. Je jouais déjà un peu de la guitare et chantais. Je ne voulais pas passer beaucoup de temps en théorique, ainsi, en 2012, j’ai pris des cours à Douta Seck, où il y a des cours de renforcement pour jeunes artistes, soutenus par l’Orchestre National. Depuis que j’ai 7 ans, j’écris des chansons, mais je ne pouvais pas les chanter parce que les notes étaient trop hautes pour moi. J’ai travaillé ma voix, et la guitare. En un mois, j’avais beaucoup évolué. Je me suis sacrifiée à ça. Maintenant, cela commence à porter ses fruits. Je joue dans les festivals, et aussi, souvent, je fais des concerts de rue. Les gens viennent, participent et apprécient. - n°28 mars 2016
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Agsila
Amadou Hampaté Bâ, « un vieux qui meurt c’est une bibliothèque qui brûle ». Dans Mam Boy, j’incite les grandsparents à parler aux petits. C’est une forme d’éducation qu’on trouve encore dans les campagnes, mais de moins en moins en ville. Il y a une forme de crise à ce niveau.
© Hervé Breuil
Pour moi, le public est dans la rue. Ces gens ne peuvent pas aller dans certains milieux et ils ont envie d’entendre des chansons. C’est comme cela que je me suis fait un petit nom. Aujourd’hui, j’ai plus d’une centaine de chansons, et cela fait deux ans que j’enregistre.
On peut voir circuler sur internet votre clip Mam Boy, qui parle des anciens. Pourquoi ce thème ? C’est une réflexion en comparaison à la société occidentale et la société sénégalaise. Les anciens, on dirait qu’on leur donne une date de péremption, à partir de laquelle ils ne servent plus à rien ! Mes grands-parents ont participé à mon éducation, m’ont apporté de bonnes valeurs. Avec la modernisation, les choses changent. Les grandsparents ont moins de temps à consacrer à leurs petits-enfants. Ils sont aussi dans la modernisation. Où l’enfant vat-il trouver sa formation ? Les parents n’ont pas toujours le temps. Dans ma chanson, je dis que les vieux servent toujours. Comme disait
Parlons de votre spectacle du 8 mars, sur la Femme … Mes chansons tournent beaucoup autour de la Femme, selon des thèmes différents. Je trouve que la Femme n’a plus la place qu’il faut dans cette société. C’est de là d’où viennent beaucoup de crises sociétales. La femme ne se retrouve pas. Nous venons d’une société matriarcale où la femme avait vraiment une place. On parle de féminisme parce que la Femme l’a perdu. Le féminisme est un extrémisme qui permet de rétablir un équilibre. La femme est le pilier des sociétés. Elle a une influence très positive et très forte dans
l’éducation des enfants. Elle apporte la sensibilité, l’équilibre, l’amour. Pour moi l’équilibre, c’est l’amour. Si on perd cela, on entre dans la violence. Tout ce dont on a besoin comme équilibre, c’est l’amour et ce sont les femmes qui l’apportent. Que pensez-vous de ce contraste, au Sénégal, entre les femmes qui vivent dans la modernité, urbaines, et les femmes des villages ? Les femmes qui sont dans la ville, dans le modernisme, vont vers un système d’émancipation lié au modèle occidental. Les femmes des campagnes ont leur propre système d’émancipation. Je crois qu’elles contrôlent beaucoup plus qu’on ne le pense. Elles éduquent les enfants, et l’éducation c’est tout. Elles sont négligées, mais sont vraiment une force. Dans une de mes chansons, qui s’appelle Amaï, je raconte l’histoire d’une femme de la campagne, qui a été répudiée parce qu’elle a donné cinq filles. Le mari veut un garçon. Je chante Amaï, la force dans la soumission, sa soumission qui n’est qu’un écran. On ne voit que la soumission, mais il faut chercher derrière tout cela ce qu’il y a. C’est une force, qui réside dans ses responsabilités. Est-ce que ce n’est pas une fuite des hommes qui lui permet de rester dans ces responsabilités, de nourrir, d’éduquer, de travailler sans rien dire ? C’est par amour qu’elle fait cela, par amour pour ses enfants. Propos recueillis par Laure Malécot
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Comment êtes-vous devenu entraîneur, et pourquoi êtes-vous connu pour coacher beaucoup des femmes ? Par la force des choses ! J’ai été assistant-coach au centre d’athlétisme de Dakar, et j’ai remplacé le coach, absent pour des raisons familiales pendant presque une saison. Nous avons alors remporté nos premières médailles féminines aux championnats d’Afrique avec Françoise Bango, médaille d’argent pour le triple saut, et Kene Ndoye, médaille de bronze, qui est devenue par la suite championne du monde en salle, au triple saut. Quand je suis parti en France, à 30 ans, en 2000, j’ai entraîné pas mal d’athlètes, dont la Sénégalaise Gnima Faye, qui par la suite est devenue championne d’Afrique sur 100 m haies, et a été plusieurs fois médaillée aux championnats d’Afrique. J’ai aussi travaillé avec Sylvianne Félix, première Française championne du monde junior au sprint. L’année pendant laquelle nous avons travaillé ensemble, elle a été 6ème aux championnats d’Europe, alors que cela faisait dix ans qu’elle n’avait plus eu de médailles dans un grand championnat. Suite à cela, je suis rentré au Sénégal pour accompagner les jeunes sportifs à réussir leurs carrières professionnelles, tant sur le volet technique, sportif que management, ce qui est rare ici et utile. J’en suis venu à coacher des femmes naturellement, car chez les femmes ici, il y a apparemment plus de facilité à atteindre un certain niveau que chez les hommes. Je pense que c’est culturel. Dans la plupart des ethnies, les femmes sont responsabilisées plus tôt que les hommes. Elles savent faire le ménage, la cuisine. Pour certaines, elles vont au puits, alors que chez les hommes, l’amusement dure plus longtemps ! Elles apprennent ainsi à gérer le stress plus tôt que les hommes. Aussi, culturellement chez les hommes, il faut ne pas avoir peur, il faut être un « guerrier », ce qui en fait n’existe pas vraiment, et est très subjectif. Les hommes ont beaucoup de mal à admettre qu’ils ont le trac, à digérer un échec. Dans le sport de haut niveau, il faut gérer tout cela. Ici, j’ai remarqué que c’est plus rare de trouver des athlètes hommes, que des femmes, à très haut niveau, malgré le fait qu’il y ait plus d’hommes qui pratiquent que de femmes. Par exemple, en basket, l‘équipe nationale des femmes a commencé au niveau africain depuis 1974, les hommes depuis 1968. Or, à ce jour les femmes ont eu 11 titres, les hommes 5. Au niveau mondial, en athlétisme, 3 médailles pour le Sénégal ont été gagnées par des femmes (Kene Ndoye médaille d’or aux championnats du monde en salle, et Amy Mbacké Thiam, médaille de bronze et d’or au Championnat du monde), et une par un homme, au niveau olympique. Il est aussi connu que les femmes ici sont souvent premières en
classe, plus disciplinées, et plus facile à gérer, ce qui doit être lié à l’éducation, à l’apprentissage. Ainsi, je me retrouve souvent avec des filles qui arrivent à un niveau élevé. Ensuite, il y a ma propre éducation. J’ai été élevé dans une famille où les femmes avaient réussi professionnellement, et dans leur vie familiale. Ma tante était la première Docteure en pharmacie du pays, et première capitaine de l’équipe nationale de basket, la première titrée, en 1974. Ma mère a été championne du Sénégal d’athlétisme. Ma mère critiquait les féministes qui refusaient de faire la cuisine, car elle pensait que cela faisait partie de ce qu’elle était. En Afrique, les femmes sont le cœur de la famille et ce rôle-là, elle ne le ressentait pas comme inférieur, mais principal, à jouer pleinement, sans que cela n’affecte sa carrière. Mon père la respectait, et même si lui ne savait pas cuisiner, il me poussait à apprendre ! Il savait que le 21ème siècle ne serait pas forcément « la femme à la cuisine et l’homme au travail ». Tout cela a fait que je n’ai aucun problème à entraîner les femmes. D’ailleurs, je ne fais aucune différence entre les genres à l’entraînement. J’utilise souvent une athlète, vice-championne du Sénégal au 100 mètres haies, Fatou Sakho, car elle a une force proche de celle des hommes, pour les provoquer dans leur complexe de supériorité ! Quelles autres particularités ont les femmes athlètes ? Elles ont une façon de se prendre en charge qui est très importante ici, où le sport n’a pas forcément de moyen à mettre à la disposition des athlètes. Elles se battent tous les jours comme le faisaient et le font toujours d’ailleurs les mères qui vivent seules avec des enfants et qui prennent en charge des familles. Elles appliquent cet esprit au sport, ce qui est rare pour les hommes. C’est important dans nos pays de se prendre en charge et de ne pas attendre des fédérations ou de l’état, comme c’est le cas de Léa Buet en judo, qui n’a pas attendu après la fédération pour développer sa carrière. On peut dire un mot sur le fait que Lea Buet ait quitté l’équipe nationale de judo ? Léa mène sa vie comme un combat de judo… Sans porter de jugement sur qui a tort ou raison, je pense qu’elle est victime de la gestion du sport au Sénégal en général. Il est arrivé le même genre de chose à Amy Mbacké Thiam, qui après avoir été championne du monde, a raté ses jeux olympiques parce qu’elle a eu des problèmes avec
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la fédération, puis a été suspendue. Nos fédérations ont du mal à gérer les champions. Un champion, c’est d’abord une personnalité, et ici on préfère les gens discrets. Mais un champion, c’est d’abord un caractère ! La plupart de nos champions ont eu ce genre de problème. On peut citer El Haj Ddiouf, Tyson le lutteur, entre autres. Ils ont un caractère qui va avec la réussite et qui les fait aller plus loin que les autres. C’est difficile à gérer et nos fédérations n’ont pas le savoir-faire pour cela. La condition de la femme dans le monde est toujours un combat. Au Sénégal, les violences faites aux femmes et aux filles sont (trop) fréquentes. Quel est votre avis sur ce phénomène de société qui semble ne pas évoluer ? Il y a une différence culturelle dans la façon dont les femmes et les hommes interagissent ici par rapport à ce que j’ai pu voir à l’étranger en général. On peut se dire beaucoup de choses franchement. Mais effectivement, il y a un problème. J’ai la chance de fréquenter beaucoup de femmes, et me suis rendu compte que j’ai connu ici au moins cinq femmes violées, ce qui est énorme, et choquant, au regard des dégâts que cela fait dans la vie d’une femme. C’est probablement lié à l’éducation sexuelle. Avec les différentes colonisations, religieuses, française, la société des ethnies s’est déstructurée
complètement. Ceux qui, par exemple, avaient en charge l’éducation sexuelle des jeunes ont disparu dans le système, les tabous sont arrivés en plus, et aujourd’hui les enfants sont éduqués par la télévision. Rares sont les familles dans lesquelles ce sujet est abordé. Ceux qui ont vu, dans leur famille, le père respecter sa femme suivent ce chemin, les autres qui malheureusement sont dans des familles victimes de la déstructuration sont éduqués par la télévision, où la pornographie n’est même pas cryptée, ou certaines séries donnent une image déplorable de la femme. Je suis choqué de voir une éducation où souvent on apprend à la femme à utiliser son corps comme un moyen d’ascension sociale. Je ne vais pas dire qu’elles se sentent inférieures ou supérieures, je pense qu’une certaine interprétation de la religion a quelque chose à voir avec, mais certains comportements des femmes facilitent cela. J’ai toujours considéré que la femme a plus de pouvoir qu’un homme. La femme est plus capable de gérer l’homme que l’inverse. En France, j’ai vu une situation différente. Les femmes qui avaient de l’ambition se sentaient obligées d’être des hommes, et celles qui n’en avaient pas avaient tendance à agir comme inférieures aux hommes. Je me suis rendu compte que c’est un problème général. Moi, avec ma mère et mes tantes, je n’avais pas vécu cela ! Elles avaient des problèmes au travail, elles devaient faire plus que les hommes, mais elles ont réussi en restant femmes. La femme a un rôle très important à jouer dans la société. L’énergie qu’elle est capable de mettre dans la famille, un homme n’est pas capable de le faire. Vous avez deux enfants, dont une fille, que lui dites-vous pour la préparer à l’avenir ? Je pense apporter à ma fille ce que ma mère et mes tantes étaient, c’est-à-dire qu’elle ne pensera pas à la supériorité ou à l’infériorité comme un problème, et elle saura gérer la situation. On arme les femmes pour gérer leur destin. J’ai l’habitude de mettre les femmes et les noirs de France dans « le même sac » ! Le destin d’une personne lui appartient, quelle que soit la difficulté, cela peut être un « booster », ou un indicateur pour prendre un meilleur chemin et atteindre son objectif. Propos recueillis par Laure Malécot
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supéri us et à votre o v n e z e y ro «C 22
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brèves technologiques Au Maroc, les appels via les messageries VOIP de type WhatsApp ou Skype sont à nouveau possibles depuis début février. Ce déblocage a été confirmé par la l’ANRT, qui rappelle que ces opérateurs doivent détenir une licence pour pouvoir exercer au Maroc. L’ANRT mettait en avant le manque à gagner de la part des opérateurs télécoms
2e édition du salon de l’informatique et du multimédia du 16 au 18 mars
Consacré à l’innovation en Afrique et à la découverte de talents, ce salon est organisé par Maindes solutions informatique en partenariat avec BNSL Conseils. Centre culturel Blaise Senghor 6, boulevard Dial Diop, Dakar BP 7001 Tél. : +221 33 824 66 00
DOOR DAAN, LE PREMIER JEU MOBILE DE LUTTE SENEGALAISE CONCOURS DE BLOGGEURS La plateforme de vente en ligne Jumia organise un concours pour le meilleur blog/webzine, le meilleur bloggeur, et la meilleure communauté web. Les votes se déroulent jusqu’au 10 mars.
Ce jeu en 2D développé par l’entreprise Impakt Games, permet de se familiariser avec des mots, expressions et techniques employés dans la lutte. Il existe plusieurs modes de ce jeu qui sera accessible en mode online, en version beta dès le mois de mars. L’équipe est constituée de Pierre Pachy, dessinateur, Niassy Zeraful et Mamadou Oury Diallo développeurs, Pape Moussa Kane, designer, interfaces du jeu.
DECI’TÉL - HAPPY MUSIK Nouvelle plateforme de téléchargement légal de musique, initiée par le label des Daara J Family, le Bois Sakré, représenté par Mamadou Lamine Seck. L’application est simple à utiliser, il suffit de se munir d’un smartphone et d’une connexion 3G ou Wi-Fi pour avoir accès aux albums. Le téléchargement quant à lui, s’effectue par l’intermédiaire d’un SMS court.
MUSIKBI.COM Depuis le 26 février, le site www.MusikBi.com permet de télécharger légalement des musiques par SMS au Sénégal. Un morceau est évalué de 300 à 500 FCFA, l’écoute d’extraits en ligne est libre.
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Bien-être MASSAGE AYURVEDA
© Amila Tennakoon/Flikr
Pour femmes enceintes et nouveau-nés
L'Ayurveda, qui signifie '' science de la vie'' en sanskrit, est une forme de médecine douce traditionnelle, originaire d’Inde. Fréquemment pratiquée en Asie du Sud, reconnue par l'Organisation Mondiale de la Santé, elle est considérée en Occident comme une médecine alternative. Dans tous les traités médicaux ayurvédiques, le massage apparaît non seulement en tant que thérapie corporelle, mais surtout en tant que pratique d’hygiène de vie au quotidien. Tout en faisant voyager les sens, il permet de rééquilibrer le corps et ses fonctions. Le massage Ayurveda travaille avec les sept centres énergétiques du corps (ou chakras). Le masseur, avec des huiles végétales, agit sur les nadis, trajets de l’énergie sur lesquels sont répartis des points de pression, pour permettre à l’énergie vitale (prana) de circuler librement et harmonieusement dans le corps. L’objectif est un bien-être général, physique et mental. C’est un soin particulièrement indiqué aux personnes stressées, qui est aussi extrêmement bénéfique pour les femmes enceintes et les nouveau-nés. La femme enceinte : Ce type de massage est conseillé à partir du 4ème mois de grossesse. L'objectif est de mettre la future maman dans un état de détente totale, et de masser bébé à travers la maman. Il peut également traiter des problèmes comme les maux de dos. Dans l’Ayurveda, la période de la grossesse est très importante, en tant que période de métamorphose physique et mentale. Selon cette médecine, la femme enceinte devrait recevoir quotidiennement un massage à l'huile végétale, qui harmonise les trois doshas, forces vitales qui orchestrent le bon développement du fœtus. Pendant la grossesse, il est primordial de maintenir un bon équilibre de ces 3 forces vitales afin de permettre le développement optimal 24
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du fœtus tant au niveau physique (cerveau, organes, membres), mental que spirituel et ainsi favoriser sa bonne santé. Le massage est aussi important afin d'accompagner la femme dans cette période de métamorphose en soulageant les déséquilibres qui peuvent apparaître tout au long de la grossesse : tensions, problèmes circulatoires, fatigue, troubles émotionnels... Il prépare aussi en douceur à un accouchement harmonieux. Bien évidemment, dans les semaines qui suivent l’accouchement ce genre de massage est aussi très bénéfique. Le nouveau-né : Dès la naissance, le massage "shantala" est un rituel doux et rassurant pour favoriser le développement sensoriel du bébé, renforcer son immunité, favoriser l'estime de soi et établir la communication, le lien avec ses parents. Quelle belle façon d’entrer en contact avec le monde, en douceur… Texte de Leila Jamm, en collaboration avec Soumaya Azar Salon de massage Azaya
Recettes Natur'elle Journée de remise en forme
Un petit coup de fatigue ? Voici quelques recommandations pour une journée de remise en forme 100% nature.
Au réveil
Commencez par boire un grand verre d’eau. Ensuite, pourquoi pas une petite marche ou course douce dans le quartier, au lever du soleil ? La douche sera de préférence fraîche, car ce que l’on cherche aujourd’hui, c’est le tonus ! Petite astuce : passer un glaçon sur le visage pour bien réveiller la peau. Puis, avec votre boisson chaude habituelle (avec une nette préférence pour le thé), accompagnez votre petit déjeuner d’un citron pressé. Au lieu du pain, préférez des céréales du type mil, dans le thiakri, ou avoine, muesli, arrosé de lait ou de yaourt. Pour finir, un agrume, orange, mandarine ou pamplemousse (vitamine C).
Dans l’après-midi
Buvez de l’eau ! Quitte à vous forcer un peu ! Au mieux, il vous faudrait avoir bu trois litres d’eau dans la journée, 1,5 litre au minimum. Vous pouvez grignoter autant de mandarines ou d’oranges que vous voulez, ajoutez du jus de citron dans votre eau, mais surtout pas de sucre. Quelques verres de jus locaux, bissap, tamarin, ditakh, gingembre ou bouye, sont bienvenus s’ils ne sont pas trop dosés en sucre. Évitez les sodas gazeux ! N’hésitez pas à marcher au lieu de prendre un transport pour des distances courtes.
Dans la matinée
Buvez le plus d’eau possible. Si vous avez une fringale, n’hésitez pas à manger une orange, ou mandarine, et quelques carrés de chocolat noir (magnésium).
Pour le déjeuner
Viande rouge et lentilles vertes ou épinards, ou sauce aux feuilles de moringa (très riches en fer), et fondioune, mil ou quinoa (léger à digérer). La viande peut être remplacée par une tranche de poisson comme le thon. Une salade verte arrosée d’un jus de citron, d’une gousse d’ail fraîche écrasée (pour la circulation du sang), peut ajouter du tonus au repas. Quelques radis (pour l’apport en zinc) seront bienvenus. Tout cela avec le moins de graisse possible. Là encore, finir le repas avec un agrume, ou une mangue si c’est la saison.
Le soir
Mangez léger, et tôt. Plus le repas est tardif, plus le sommeil est retardé par la digestion. Les soupes ou jardinières de légumes sont parfaites, si vous pouvez éviter la viande, c’est mieux. Achevez le repas avec une pomme, ou une poire, ou encore mieux, un corossol.
Avant de dormir
Une infusion de feuilles de corossol permet de bien nettoyer l’organisme et d’améliorer votre fonctionnement digestif, plutôt que le traditionnel kinkéliba, qui a tendance à faire baisser la tension.
Certaines de ces recommandations peuvent devenir des habitudes, sans danger, leur abus ne nuit pas à la santé ! Texte : Leila Jamm - n°28 mars 2016
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Sport
News
Coaching à deux COUPLE CRUNCHS : Exercice pour les abdos Mettez-vous sur le dos face à votre partenaire. Les pieds restent au sol. Mobilité uniquement au niveau du haut du corps. Descendez et remontez en même temps, une fois en haut, faites-vous un bisou afin de vous encourager.
LE MARATHON EIFFAGE a attiré près de 20.000 participants venus de 65 pays. Vainqueurs du MARATHON 10 km Hommes 1er Mamadou Lamine Sarr (commando à Thiès) 32’22 2ème Mbagnick Niane (ASFA) 3ème Ablaye Mbaye (Dalifort) 10 km Femmes : 1ère Sokhna Sakho (Gambie) 2ème Maimouna Diakhaté (Saltigué) 3ème Coumba Diao (Kolda) 21 km Hommes : 1er Marius Kypserem 2ème Kypto Mark Koskey 3ème Juctice Kypto Konda
COUPLE GAINAGE : Exercice pour les abdos L'homme en position de pompes, les mains sous les épaules, les ados serrés, le dos droit, les talons poussés vers l’arrière. La femme en position de pompe, les mains sous les épaules, les ados serrés, le dos droit, les talons poussés vers l’arrière; les mains de la femme viennent se poser au-dessous des mollets de l’homme. L’objectif est de rester gainés le plus longtemps possible. Attention, mouvement dangereux ;) COUPLE PASSE-PASSE : Exercice pour le dos L’homme et la femme sont dos à dos. Le but est de soulever un ballon lourd (medecine ball), de le passer à votre partenaire par-dessus la tête ; ce dernier vous rendra ce ballon en se courbant et le faisant passer entre les pieds. Les pieds un peu plus larges que les hanches, les genoux dirigés vers l’extérieur. Texte Salim Attye, Coach sportif
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21 km Femmes : 1ère Ananime (Togo) 2ème Francesca (Les furets Eiffage) 3ème Agnès Kaly (Sénégal) 42 km Hommes : 1er Yator Bellor Miningwo (Kenya) 2ème Maina Gilbert Kipkemboi (Kenya) 3ème Kiprono Boaz (Kenya) 42 km Femmes : 1er Béatrice (Kenya) 2ème Gladys Kuwamba (Kenya) 3ème Mariama Diallo (Gambie) La Fédération sénégalaise de natation et de sauvetage a annoncé le calendrier de la saison de natation qui débute le 6 mars. Au plan national, l’ouverture de la saison est prévue le 6 mars. La première compétition aura lieu en eau libre les 26 et 27 mars avec le circuit du Sine (Fatick-Kaolack-Sokone). Parmi les compétitions à venir, le championnat de la Zone 2 prévu à Dakar (27 au 29 mai), les championnats d’Afrique (16-23 octobre) à Bloemfontein en Afrique du Sud.
Bien-être Natation
Un esprit sain dans un corps sain
La natation, déclarée discipline olympique depuis 1896 pour les hommes et 1912 pour les femmes, est un sport complet et, au-delà du plaisir que cela procure d’évoluer dans l’eau, elle est aussi très bénéfique pour notre santé. Quand on nage, la respiration est rythmée en harmonie avec la gestuelle, ainsi la circulation du sang est relancée, améliorée, augmentant puissance et efficacité du cœur, ce qui réduit certains facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires. Tout en étant un sport d’endurance, il s’exécute en douceur, et ses bienfaits concernent toutes les parties de notre corps. Rien qu’en faisant 2 à 3 séances de 30 minutes par semaine, la natation permet de tonifier les muscles des bras, des jambes, du tronc, des fessiers. Dans l’eau, les articulations sentent beaucoup moins le poids de la masse musculaire, ce qui les repose et les renforce. La natation est réputée pour apaiser les douleurs liées à l’arthrite et à l’arthrose, et est recommandée à tous les âges. Pour les femmes, à partir de la préménopause, nager régulièrement peut améliorer la santé des os. De manière générale, pour les douleurs de dos, les sensations de jambes lourdes, la natation est « magique » ! Quand on est en risque de surpoids et de diabète, grâce à la dépense calorique importante, on peut réduire le risque de diabète de type 2, souvent dû à un excès pondéral ou un manque d'exercice physique. Si vous voulez nager longtemps, il est recommandé de varier différents types de nages (brasse, crawl, dos crawlé et papillon), afin d'éviter des lésions musculaires. Chaque nage a ses spécificités :
La brasse : Sollicite principalement les biceps, les pectoraux, les abdominaux et les mollets. Le crawl : Tonifie tous les muscles, bras, épaules, jambes, poitrine et abdos. Le dos crawlé : Travaille efficacement les muscles du dos (à proscrire en cas de lombalgie). Le papillon : Muscle en profondeur les abdominaux. Un esprit sain dans un corps sain… Eh oui, nager c’est bon pour le moral aussi ! L’eau masse et décontracte en profondeur tous les muscles, et le stress fait vite place à un sentiment de bien-être. La sécrétion d’endorphines qui en résulte agit sur le cerveau, la moelle épinière et le système digestif. L’anxiété s’évanouit, et le sommeil vient plus facilement, est plus profond. Il y a peu de contre-indications à l’exercice régulier de la natation. Pour une pratique en club, un certificat médical est obligatoire. Après 40 ans, les risques cardio-vasculaires étant plus élevés, même hors club il vaut mieux consulter avant de « plonger ». Il est recommandé d’éviter la natation en cas d’infection pulmonaire (bronchite, crise d’asthme), une pathologie ORL (angine, pharyngite, sinusite, otite), ou les poussées d'eczéma. Alors, motivée ? À l’eau ! On s’entraîne, on se détend, et on se donne rendez-vous pour la prochaine traversée Dakar-Gorée ! Texte de Leila Jamm, - n°28 mars 2016
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Beauté
Les cheveux au naturel… sous un autre angle
Utilisez des peignes à dents larges et non des brosses ou peignes fins, pour éviter de casser vos cheveux.
Évitez les brushings répétés et laissez vos boucles sécher à l'air libre de temps en temps.
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Faites régulièrement des masques capillaires pour les nourrir et les hydrater.
Evitez le sèche-cheveux, qui casse la courbe du cheveux, préférez le séchage naturel.
Nourrissez vos cheveux ! Une fois par semaine un masque d'huile végétale par exemple leur redonnera du tonus.
La Nappy attitude, c'est un état d'esprit. Etre fière d'être soi-même, c'est la première recette de beauté !
Pour discipliner vos cheveux, dont vous ne cassez pas la frisure d'un coup de brosse, faites fondre entre vos mains une noix de beurre de karité ou quelques gouttes d'huile végétale, et passez les doigts entre vos bouclettes. Soyez légère dans la dose, au soleil l'huile cuit et abime le cheveux.
La nuit, pour éviter que les boucles ne s'emmêlent et ne soient votre cauchemar du matin, faites une natte un peu lâche, qui laisse les cheveux respirer tout en les disciplinant.
Plus vous les attachez, plus vous les étouffez et cassez la frisure. Un petit rendez-vous chez le coiffeur, faites coupez les pointes et rafraîchissez la coupe pour être fière de votre crinière ! Plus que toute De temps autre nature de en temps cheveux, les boucles brossez-les la tête ont besoin d'un aprèsen bas, de la nuque shampoing, qui va vers la pointe, pour naturellement séparer redonner du les mèches et donner volume. souplesse et volume à la chevelure. Jen. GS pour - n°28 mars 2016
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Beauté
Produits cheveux au naturel… PALMER'S Crème hydratante et Nourrissante au Beurre de Karité Il est bien claire que chaque femme mérite un look d'enfer sans dépenser une fortune. Il est important pour vous de pouvoir créer votre propre style et de renforcer votre bien être quotidien. Enrichit au beurre de karité et au beurre de cacao, cette crème hydrate et donne de la brillance aux cheveux. Elle les nourrit sans les alourdir et lutte contre les frisottis.
Hawaiian Silky Après-Shampoing à l'Huile d'Argan L'après-shampoing huile d'Argan de la marque Hawaiian Silky démêle et nourrit en douceur tout en hydratant instantanément les cheveux grâce à l'huile d'Argan marocaine, de la vitamine E, des acides et des protéines essentielles. Cette crème luxueuse protège en laissant les cheveux en bonne santé et soyeux. Les cheveux sont plus forts, plus doux et plus brillants. 30
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Être belle au naturel
Crème Shea Formula Curl Repair de Palmer’s Enrichie au beurre de karité, cette crème nourrit les cheveux et le cuir chevelu, allonge les boucles, permet de les friser.
Shampoing Shea Formula Curl Repair de Palmer’s Enrichi à l'huile d'argan et à la vitamine E, ce shampoing protège les cheveux de la chute, leur apporte brillance et souplesse et les nourrit en profondeur.
Sérum Shea Formula Curl Repair de Palmer’s Enrichi en Vitamines E et au beurre de karité, ce sérum nourrit en profondeur et hydrate les cheveux secs et abîmés. Il crée une barrière de protection pour garder les cheveux lisses et sans frisottis.
Après Shampoing Shea Formula Curl Repair de Palmer’s Enrichi à l'huile d'argan et à la vitamine E, cet après-shampoing combat les frisottis, nourrit les boucles, répare, protège et hydrate les cheveux.
Sérum de Croissance Capillaire « Pravala » Ce sérum de croissance Intense aide à combattre la chute chronique et l’alopécie de traction dont souffrent beaucoup de femmes. La cause de cette chute peut être un des effets secondaires d’un traitement médical trop agressif sur le système immunitaire, ou simplement à cause des coiffures, tresses, défrisages et colorations répétées qui fragilisent, affinent et mènent à la perte des cheveux. Le sérum Pravala est 100% naturel, sans conservateurs et à base de plantes ayurvédiques, connues pour leur effet sur la stimulation de la pousse et le renforcement des longueurs. Jen. GS pour - n°28 mars 2016
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Mode
Green feeling Boucles d’oreilles : Plaqué or et plumes. Marque Caroline Najman - 80 000 F Bague « tigre » : Plaqué or. Marque Osao - 36 000 F Collier : Pierres aventurines. Marque Ambre - 35 000 F Pochette : Papier verni et toile. Fait main (recyclage). Marque Made in Cameroun - 40 000 F Escarpins talon avec petite plateforme en cuir et pierres semi-précieuses Swarowsky. Marque Rodo - 325 000 F
Osons les
Cool & class Bracelet : métal cuivré. Marque Rodo - 50 000 F Lunettes de soleil noires. Marque Chanel - 275 000 F Lunettes de soleil marron. Marque Prada - 250 000 F Sac cabas : Bogolan et cuir. Marque Ambre - 50 000 F Pochettes de téléphone : Tissu alcantara doublé wax et perles. Marque Ambre - 3 000 F
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Accessoires
Kaléidoscope psychédélique Boucles d’oreilles : perles, fait main. Pop up store Sea Plaza - 55 000 F Collier de perles cravate. Marque Ambre - 15 000 F Bague touareg : argent et pierre semi-précieuse. Fait main Marque Ambre - 25 000 F Escarpins style Chanel : vernis intérieur cuir. Marque Loriblu - 290 000 F
looks métis !
Reine de Saba moderne Bracelet : bronze. Marque Ambre - 10 000 F Collier : cuir et bronze. Marque Ambre - 30 000 F Boucles d’oreilles : bronze. Marque Ambre - 20 000 F Bracelet « gladiator » : Plaqué or. Marque Osao - 30 000 F Escarpins / Pochette : Satin et métal doré, intérieur cuir. Marque Rodo - 325 000 F
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100% Sénégal Style Manteau en wax et bazin Marque : Debbo Dakar Mannequin : Magnifique Nibitanga Photo : Delfine Prouhet
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Robe wax et jersey coton / Sac bazin et cuir Marque : Rama Diaw Mannequin : Alima Diop Photo : L.M au Lagon 1
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Robes « modèles urbains », différents wax et jersey coton. Marque : Rama Diaw Mannequins : Fama Mboup et Alima Diop Photo : L.M au Lagon 1
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Robe "trima", coton stretch et wax Marque : Sisters of Afrika Mannequin : Lina Photo : SOA
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Robe wax et coton Marque : Sadio Bee Photo : Georges Alexandre
Smoking Citronnelle Tissu tuile, coton et wax java Marque : JAD Mannequin : Raoula Photo : Billy pro
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Robe wax et coton Marque : Sadio Bee Photo : Didier Teurquetil
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Robe wax Marque : Jackie Di Photo : Yacine Ndiaw
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Mode
New look
New look
S’habiller n’est pas un acte anodin. Choisir, pour vivre la journée au mieux, la bonne couleur, la texture agréable, le vêtement adapté aux circonstances, peut être un casse-tête pour certaines, ou un acte naturel, voire une détente, un amusement, pour d’autres. Sachant l’importance de l’apparence, quand, à tout moment, un ami ou collègue peut être pris de l’envie de « faire un selfie » avec vous, on a intérêt à être impeccable à tout moment, et surtout, à l’aise dans ses baskets ou dans ses escarpins. On peut aimer changer de look fréquemment, au rythme de ses humeurs, comme on peut un jour découvrir le style adéquat et le garder pour un moment. À chacun son « casual » !
C’est là qu’intervient la rencontre avec votre styliste. Ce qui ne manque pas sur la place sénégalaise ! Pour quelques mois ou des années, cette personne va vous tailler sur mesure des vêtements à votre image. Depuis quelques années se développe même une sorte de démarche qui implique de la part du styliste une certaine écoute du client, allant même jusqu’à revendiquer pouvoir aider ceux et celles qui ont des problèmes d’identité, de confiance en soi, par des vêtements adaptés parfaitement à leur caractère… Il y a surtout, plus simplement celui ou celle qui, n’allant pas jusque-là, a juste l’instinct de vous proposer ce qui vous « habille » le mieux. Le tissu qui tombe à merveille sur vos hanches en les mettant en valeur, cette couleur qui illumine votre teint, ce décolleté sur vos épaules que vous aviez fort jolies sans en avoir vraiment conscience. D’un coup de crayon, votre styliste saura dessiner le modèle qui fera ressortir vos atouts et cachera un peu vos défauts. D’un vêtement à l’autre, une cohérence de votre « look » va se construire. Pimentant le tout de quelques accessoires originaux, vous donnerez de vous l’image la plus fidèle à ce que vous souhaitez. Jusqu’à ce moment délicieux où vous débarrassez vos armoires des vieilleries gardées en souvenir de... mais qui ne servent plus à rien ! Et là, vous respirerez
un grand coup, car, d’une certaine façon, vous venez de renaître, du moins de réadapter votre image à ce que vous êtes devenue. OK, vous avez adapté un « new look » qui vous va à merveille, mais certains jours ont besoin d’être allumés d’éclats de couleur, d’autres se suffisent de la douceur d’une cotonnade pastel, et on peut même être animée de l’envie d’arborer un tee-shirt « girl power » ! Petite astuce, on dit souvent que l’élégance se marque par la chaussure. Un ensemble jeans/tee-shirt avec une paire de chaussures très élégantes peut donner un très bel effet. Votre meilleur styliste, en fait, sera toujours vous-même ! Surtout, osez ! Les soirées sont l’occasion de se montrer sous son meilleur jour, d’être un peu extravagante, tout en gardant la classe, bien sûr. Là, tout est permis, c’est un peu comme une représentation exceptionnelle, on peut surprendre, et les autres, et soi-même. C’est une bonne manière de reprendre confiance en soi, si on flanchait, ou simplement se faire plaisir, en tout cas de s’amuser… Texte de Leila Jamm - n°28 mars 2016
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Mode
5 bonnes résolutions mode
5 bonnes résolutions
Mars, le mois de la femme... Car, oui, un seul jour ne suffirait pas pour nous célébrer, et encore moins un mois, vous me direz ! Profitons-en pour recadrer nos objectifs fixés et valoriser nos atouts et compétences, tant sur le plan personnel que professionnel. Ceci dit, notre look étant le reflet par excellence de notre féminité, voici 5 bonnes résolutions qui, nous l’espérons, vont vous inspirer ! On fait le tri dans sa garde-robe
Objectif ? Rafraîchir la penderie pour ne laisser place qu’à l’indispensable et aux achats futurs. Qu’on se le dise, depuis belle lurette, il y a des vêtements qui n’ont pas effleuré notre peau et qui trainent au fond de l’armoire. Et pour cause, ils ne nous vont plus, ils ont déteint ou ont des défauts que l’on a tardé à réparer. Bref, ne cherchez plus quoi faire, débarrassez-vous-en !
On fait des achats malins
Fini les achats compulsifs ! Pour être « in », faites votre lèche-vitrine en ligne via l’application Kaymu afin de repérer les bons plans et les indispensables, puis préparez votre budget mensuel. On dépasse toutes un peu la limite fixée, mais serrer la ceinture ne fera que du bien à notre compte.
On soutient le « Made in Sénégal » On se remet au sport
C’est certainement la résolution qui revient souvent et que l’on peine parfois à tenir. Il est bien de prendre soin de son apparence, mais votre look resplendira encore plus si vous êtes en forme ! Alors, enfilez vos Rosh Run et faites quelques pâtés de maisons ou quelques foulées sur la corniche à défaut de vous inscrire en salle de sport.
Dakar regorge de créateurs dotés de « Talents » ! Et il y en a pour tous les goûts et pour toutes les envies. Du sac à main en wax et cuir, aux boucles d’oreille en vinyle, en passant par les vêtements en Batik et en pagne tissé, voilà de quoi colorer notre dressing et faire preuve d’originalité pour un style unique !
Soyez définitivement vous !
Durant l’année écoulée, nous avons beaucoup parlé de mode morpho. Vous savez, ces petites astuces qui aident à s’habiller en fonction de sa morphologie. Certes, ces techniques doivent nous aider à trouver le bon équilibre pour porter des vêtements qu’on n’aurait jamais oser enfiler, mais le plus important est de rester soi-même et surtout, de porter ce qui vous plait ! Hilda pour Kaymu.sn
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Déco
UN BUREAU TRÈS DÉCO Salut les girls ! Alors cette Saint-Valentin, avez-vous essayé mes dernières astuces déco pour faire plaisir à votre homme ? Ce mois-ci, on se fait plaisir à nous les filles. C’est censé être notre mois. Eh oui ! Le 8 mars, nous célébrons les femmes : mères, épouses, docteurs, professeurs, chercheurs. Toutes ces femmes qui font tant pour notre société, celles qui se battent au quotidien ou tout simplement les mamans à travers le monde qui essaient de conjuguer vie de famille et vie professionnelle. Tout naturellement, je profite de cette célébration pour traiter un espace de votre maison, qui existe ou pas encore, mais nous devrions TOUTES avoir un espace de travail. Je ne parle pas de la cuisine hein ?! © coolouses.ru
Mais d’un bureau. Un espace bureau déco, cosy et sympa rien qu’à nous.
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Un bureau très déco
Petit secret : savez-vous que j’utilise aussi mon propre bureau comme coiffeuse ? Petite astuce, en y ajoutant un petit miroir, faites de cet espace le vôtre, on y crée, on se réinvente.
PERSONNALISER
Voilà le maître-mot ! Et nous ne sommes pas des femmes pour rien, nous savons si bien le faire ! Photos de voyages ou de famille, plantes vertes ou orchidées, dessins de nos enfants, etc. N’en faites pas trop non plus, mais juste ce qu’il faut pour vous sentir « chez vous » dans « votre espace ». Pour vous créer un espace bureau, ne vous inquiétez pas, vous n’avez pas besoin d’une pièce entière, loin de là. Un petit espace perdu suffira : coin d’une chambre, derrière de porte, dessous d’escalier, alcôves inexploitées, renfoncement dans votre séjour. Bref, il peut se mettre n’importe où. L’important est de créer un espace fonctionnel, serein, propice à la production ou à la création.
ON DÉLIMITE l’espace
Je parle ici à celles qui n’ont pas de pièce dédiée au bureau et qui n’ont qu’un petit espace à exploiter. Pour délimiter et matérialiser cet espace : jouez sur les couleurs au mur ! Oui oui, n’ayez pas peur, ça ne fera pas bizarre, au contraire votre espace bureau en sera de suite matérialisé ! La tendance est aux formes géométriques et graphiques aux couleurs pastel ou neutres. Pour les plus affranchies, testez le papier peint tout droit venu de Scandinavie, grosse tendance 2016.
On le meuble, mais très peu
Il faut rester MINIMALISTE et aller à l’essentiel. Un bureau, des étagères flottantes ou cubes, un moodboard (tableau d’inspirations) pour les plus créatives et c’est tout ! On se débarrasse du meuble range-dossiers à roulettes, ou on le donne à son mari pour son bureau de ministre ;) Attention : On aime les fixations murales, elles allègent l’espace, le rendent plus aérien.
On mise tout sur LA CHAISE et LA LAMPE
Elles sont les pièces maîtresses de notre espace, celles par lesquelles tout le caractère sera donné. Chaises de créateurs, ou même fauteuil entre design et glamour, votre cœur balance. Idem pour la lampe, toutes les originalités sont permises !
Bien RANGER et bien ORGANISER
C’est bien beau d’avoir un super espace bureau avec THE chaise design, etc. Mais si vous n’arrivez pas à le ranger quotidiennement, laissez tomber ! Pour ça, il y a des astuces toutes simples. Déjà, préférez un bureau avec rangements intégrés (tiroirs, etc.). Ensuite, sachez que les étagères de rangements sont non-négociables ; attention tout de même à ne pas trop les surcharger. Investissez dans des cartons-classeurs de rangement, ils en font des très chouettes et jouez sur leurs couleurs ou encore des paniers de stockage esthétiques et originaux. Le pot à crayon est un autre essentiel. J’interdis les stylos, crayons de couleur ou autres Stabilo de traîner. Finissez par le dernier détail : un calendrier sur lequel vous organiserez toute votre vie et vous économisera des post-its volants ! Vous avez maintenant toutes les clés en main. À vous de jouer : TOUTES à vos bureaux !
Texte Déco d’Élise
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Recettes du chef Ceviche de lotte au poivre du Sichuan, écrasé de pommes de terre citron coriandre. Pour 4 portions : 4 filets de lotte, 4 belles pommes de terre, 2 càs de sauce soja, 2 citrons verts, 1 g de poivre du Sichuan, une botte de coriandre, 1 gousse d’ail, 1 oignon, 2 càs d’huile d’olive. Plongez les pommes de terre 35 min dans une eau salée et réservez au frais. Taillez de fines lamelles dans les filets de lotte et déposez-les dans un plat. Recouvrez les filets avec l’ail, l’oignon et la moitié de la coriandre hachés. Versez la sauce soja, une cuillère à soupe d’huile d’olive et le jus d’un citron ; mélangez et réservez deux heures au frais. Pelez les pommes de terre, écrasez-les à l’aide d'une fourchette et incorporez une cuillère à soupe d’huile d’olive, le jus d’un citron et le reste de coriandre hachée ; salez et poivrez. Déposez l’écrasé de pommes de terre dans le fond d’un cercle puis la lotte égouttée. Quelques grains de poivre du Sichuan apporteront tout le "peps" et la fraîcheur à cette préparation sud-américaine.
Saltimbocca de veau, polenta crémeuse
Pour 4 portions : 4 escalopes de veau, 100 g de bresaola ou de jambon cru, 200 g de labné (fromage blanc), 250 g de polenta, 1 botte de persil, 1 botte de basilic, 80 g de beurre, 5 cl huile d’olive. De l’italien "salti im la bocca", " qui saute en bouche ", la saltimbocca se prépare traditionnellement avec de la sauge et de la mozzarella. Ici, cette recette est quelque peu revisitée. Mélangez le labné avec le persil et le basilic hachés. À l’aide d’un rouleau à pâtisserie, tapez vos escalopes afin de les attendrir et de les aplanir. Déposez la bresaola de bœuf ou le jambon cru en tranche fine sur toute la surface de l’escalope et nappez avec le labné. Roulez l’escalope dans le sens de la longueur et ficelez-la comme un rôti. Faites revenir les escalopes à la poêle pour marquer toute la surface et terminez la cuisson au four durant 5 min a 180°. Faites bouillir 1 litre d’eau salée et versez-la sur la polenta, ajoutez le beurre et remuez continuellement jusqu'à obtention d'une polenta bien crémeuse. Tranchez les roulés de veau en trois et déposez-les sur un lit de polenta.
Pannacotta au thé vert
Cette recette a été élaborée avec un thé "vert Provence" de grande qualité, mais peut être élaborée avec le thé de votre convenance. Pour 8 portions : 675 cl de crème liquide, 125 cl de lait, 1 feuille et demie de gélatine, 5 g de sucre, un sachet de thé. Plongez la gélatine dans de l’eau froide pour la ramollir, puis essorez-la bien et réservez. Mélangez le lait, le sucre, la crème dans une casserole et montez à ébullition. Coupez le feu et laissez infuser le thé durant 8 min. Sortez le sachet, incorporez la gélatine et fouettez jusqu'à sa dissolution totale. Versez dans le récipient de votre convenance, une tasse à thé par exemple, et réservez au frais jusqu'à ce qu'elle se solidifie. Il est possible de réaliser un coulis de fruits rouges en accompagnement. Mélangez 30 g de sucre et 30 cl d’eau, portez à ébullition. Incorporez 30 gr de fruit rouge, mixez et filtrez. Par Alexandre Smirnoff, chef cuisinier de l’Épicerie
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Cuisine
Les vertus santé des aliments de la cuisine japonaise La cuisine japonaise connaît depuis quelque temps un succès dans toutes les capitales du monde et bien entendu Dakar, métropole tendance, n’est pas en reste, d’autant plus que cuisiner japonais n'a aujourd'hui plus rien d'insurmontable. La cuisine japonaise traditionnelle est également réputée pour être équilibrée et diététique. Ses principaux ingrédients, gingembre, algues, thé vert, riz, poisson gras, soja favorisent la perte de poids et possèdent de multiples vertus sur la santé.
Le gingembre Cette épice facilite la digestion et combat les nausées. Le gingérol, principe actif du gingembre, a des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Le gingembre est utilisé pour diminuer les manifestations inflammatoires des rhumatismes. Le poisson cru Blanc et gras, les Japonais raffolent du poisson cru. Les poissons blancs (colin, cabillaud), très peu caloriques, aident à la perte de poids, les poissons gras (saumon, thon), riches en oméga 3, sont excellents pour le cœur et le cerveau. Les algues Le nori est l’algue utilisée pour les sushis. Très peu calorique et riche en protéines, l’algue nori a un pouvoir de satiété élevé. Elle est donc un vrai aliment allié de la minceur. Riche en fibres, elle permet une bonne digestion. Excellente source d’antioxydants, de vitamines (C et B12) et de minéraux (iode et calcium), elle permet de lutter contre les maladies cardio-vasculaires, le mauvais cholestérol et prévient le cancer du sein. Le riz Très riche en sucre lent, le riz favorise la sensation de satiété et permet donc de limiter le besoin de grignoter. Riche en oryzanol, il permet de lutter contre le cholestérol. Le riz est aussi un aliment anti-diabète. Si les Japonais le savourent blanc et collant, il est préférable de consommer du riz semi-complet ou complet plus riche en magnésium et en substances protectrices.
Le soja Hyper protéiné et riche en fibres, le soja est un végétal très rassasiant qui aide à conserver sa ligne et à perdre du poids. Il est aussi anti-cholestérol, antidiabétique, et il protège le cœur. Le thé vert Le thé vert est composé de catéchines qui « brûlent » les graisses. Ces polyphénols augmentent la combustion des calories et permettent de réduire le surpoids de gras sur le ventre. Mais, ils sont aussi d’une redoutable efficacité pour protéger notre santé et nous aider à vieillir en meilleure santé. Le sésame Les graines de sésame apportent du calcium, bon pour les os, et des omégas 3, excellents pour le cerveau et le cœur. Elles contiennent de la sésamine, qui protège le foie, et beaucoup de cuivre, qui fortifie les vaisseaux sanguins et améliore l’état de la peau et des cheveux. En ce mois de mars qui célèbre la Femme, Mesdames, Hellofood vous a proposé de nouveaux aliments afin de diversifier vos menus. Il faut savoir que la cuisine japonaise est très différente de la cuisine occidentale ou encore africaine. Il n’y a pas d’ordre entre l’apéritif, l’entrée ou encore le plat. Texte de Moustapha Sow www.hellofood.sn
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Evasion
Islande Depuis six ans, l’Islande est, parmi 142 pays, à la tête du classement du Forum économique mondial sur l’égalité femme/homme. Au Parlement islandais, 40% de femmes siègent. Les Islandais ont été les premiers à élire, en 1980, une femme présidente de la République, Vigdis Finnbogadottir (née en1930), réélue quatre fois, jusqu’en 1996. Journée internationale de la Femme oblige, nous vous proposons une visite virtuelle d’une des plus belles et énigmatiques terres d’Europe, et des plus égalitaires aussi. Geyser
réputée pour être à la pointe des modes, tout étant fière de ses traditions, où la vie culturelle est foisonnante et où la vie sociale islandaise est très active. Elle est équipée de nombreuses piscines d’eau chaude naturelle. La nature environnante est propice à des activités variées qui vont du golf à la pêche, aux sports nautiques, en passant par l’escalade, les randonnées à pied, à cheval, et même en traîneaux à chiens ! Si vous rêvez d’observer des baleines, c’est le lieu idéal… Pour se loger, Reykjavik regorge d’hôtels, dont certains de grand standing. Lagon bleu
© Nojhan
© Dirk Heldmaier
Littéralement « Terre de Glace », l’Islande est en plein milieu de l’Océan Atlantique, à cheval au nord-ouest sur la plaque européenne et au sud-ouest sur la plaque eurasiatique, et à mi-chemin des continents européen et américain. L’hiver, les jours y sont très courts, et l’été, ce sont les nuits qui le sont. La température ne dépasse pas souvent zéro degré. Cette terre de glace est parsemée de volcans, plus nombreux que les glaciers, et de geysers, éruptions spontanées d’eau chaude, surgissant de terre fréquemment. Les paysages sublimes de l’Islande sont idéals pour des randonnées équestres, pédestres, ou en 4x4. Dépaysement et relaxation garantis, tant climatique, culturel, qu’environnemental !
De Reikjavik aux Hautes Terres Vous arriverez par l’aéroport international de Keflavík, à 50 km de Reykjavik, la capitale, de 200.000 habitants. Une ville étonnante, entre maisonnettes pittoresques et immeubles d’architecture moderne, voire futuriste, encastrée entre des volcans, des montagnes verdoyantes, et l’océan. Reykjavik, 48
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De là, prenons la direction du centre de l'île, appelé « les hautes terres », qui après une montée à 500 m d’altitude, offre un panoramique fantastique sur les montagnes et les côtes bordées de fjords. Vous avez dit fjords ? Direction l’est de l’île, où sont les plus impressionnants, bordés de charmants villages de pêcheurs, de vallées couvertes de fleurs et de forêts. C’est dans les fjords de l’ouest, à Kögur, que vous verrez les roches les plus anciennes, et dans la vallée de Borgarfjörður, les plus jeunes. Les falaises à pic de Látrabjarg et de Hornbjarg vous couperont assurément le souffle. Ne manquez pas la spectaculaire chute de Dynjandi, et la source thermale de Deildartungu-hver. Le parc national de Snæfellsjökull, à la pointe de la péninsule, est en plein développement du tourisme durable, certifié Green Globe
© Andreas Tille
Sous la glace, le feu
en eau par la centrale géothermique de Svartsengi, et chauffé par l’activité volcanique, est naturellement riche en sels minéraux, silicates et algues bleu-vert. Ces algues, qui lui donnent une teinte bleue électrique, presque turquoise, ont des propriétés curatives pour certaines maladies de la peau... Les sources et rivières d’eau chaudes se retrouvent à Landmannalaugar, et à Kverkfjöll, sous la glace. Le cratère Víti, rempli d’eau chaude, surmonte la vallée verdoyante de Þórsmörk, entre montagnes et glaciers… Imaginez le panorama !
© Tommy Bee
Le feu couve sous la glace L’activité géothermique de l’île est si intense, que les villes de Grindavik et Reykjavik sont chauffées grâce à la chaleur de la terre. Sous le glacier du Vatnajökull , un point chaud provoque une grande activité volcanique et géothermale, là où le magma est proche de la surface. Il y a donc dans la région de nombreuses sources thermales. Le terme de Geyser, islandais, trouve son origine à la zone thermale de Geysir, le geyser le plus fameux dans le monde, qui a donné son nom à ce phénomène. Les villages à proximité des zones thermales exploitent cette eau chaude, douce, et pure, pour la culture de légumes et de fleurs. Une autre curiosité, la péninsule de Reykjanes, située exactement à la rencontre des plaques tectoniques, où elles se séparent de 2 cm par an ! La nature étant le bien faite, le magma comble la faille, ce qui induit une forte activité géothermique. Ainsi, à Reykjanes ont été créées des zones thermales de haute température, dont deux produisent de l’électricité. Dans la région, le Lagon Bleu est inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 2004. Ce lac artificiel, alimenté
© Wikimedia commons
© Erik Christensen
21. Pour les passionnés d’oiseaux, la baie du Breiðafjörður et les fjords de l’ouest, dont Látrabjarg, sont à ne pas manquer, ainsi que la réserve naturelle de Hornstrandir, et les rivages des Hornstrandir.
Des glaciers coulent des rivières très poissonneuses, jusqu’à la mer. Il n’est pas rare de voir des phoques sur les côtes, auxquels un musée est consacré à Selasetur, Hvammstangi, où se trouve aussi un musée des cétacés, nombreux dans la région. Pour celles qui veulent des sensations fortes, les rivières du Skagafjörður offrent des conditions idéales pour la pratique du rafting. Au large, des îles verdoyantes peuvent être rejointes en bateau. Quelques ferries assurent des liaisons régulières pour desservir les petites îles habitées ou pour traverser certains fjords. Une des plus charmantes est la paisible île de Vigur. Les paysages grandioses, les falaises grouillantes d’oiseaux des îles Vestmann sont aussi à voir.
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© Christophe Pinard
ISLANDE
Aurore boréale
Pour les vols intérieurs et des vols régionaux, s’adresser aux compagnies locales, comme Air Iceland ou Eagle Air Iceland, basées à l'aéroport de Reykjavik. La route 1 fait le tour de l'île et relie la plupart des zones habitables. Les bus sont pratiques et proposent pour les touristes des systèmes de forfaits. Certaines routes et pistes (Sprengisandur, Kjölur), à l'intérieur du pays, sont réservées aux véhicules tout terrain. Elles sont souvent fermées l’hiver. Les randonnées pédestres et à cheval sont limitées aux mois d'été.
© Olivier Tétard
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Culture : À Akureyri, un programme varié est proposé tout l’été, rappelant le rôle que jouent la culture et les arts dans la vie des Islandais, ainsi que de nombreuses autres activités. En été, les villages organisent des festivals toutes les semaines, sur des thèmes divers. Vous y trouverez aussi de nombreux musées. L’écomusée de la pêche d’Ósvör près de Bolungarvík et le musée des traditions populaires et de la pêche d’Ísafjörður témoignent de l’attachement du peuple islandais à la mer. Plus à l’est, vers Skógar, vous pourrez visiter un écomusée remarquable.
Pas de représentation directe de l’Islande au Sénégal voir Ambassade de Suède Point E à côté de l’Ambassade de la Guinée Bissau Dakar BP 6087 Tél. : +221 33 824 33 36
Texte de Leïla Jamm
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Transports La compagnie Icelandair assure toute l'année des liaisons directes à partir de la France, et en été à partir de la Belgique et du Canada, et WOW air au départ de la France. Des liaisons internationales régionales sont proposées entre l'aéroport de Reykjavik et le Groenland et les îles Féroé.
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Astuces voyageurs Le jeudi des bonnes affaires Tous les jeudis, Royal Air Maroc vous donne rendez-vous sur son site pour profiter d'offres exceptionnelles « Les Bonnes Affaires du Jeudi », de 00h01 à minuit. Voir www.royalairmaroc.com
Élargissez votre réseau en Afrique
Grâce au Club Africa, communauté internationale en ligne, consacrée aux activités commerciales en Afrique et avec l'Afrique, Air France vous propose de partager vos expériences et d’enrichir votre réseau. C’est un service gratuit, avec lequel vous pouvez facilement vous connecter grâce à votre profil LinkedIn, et grâce auquel vous aurez accès à tous les avantages du Club.
Faire voyager un enfant
Sur ses vols, Turkish Airlines propose un repas spécial pour les enfants de moins de 2 ans. La demande doit être faite au moins 24 heures avant le décollage. Un adulte peut escorter un enfant en bas âge (mineur) seulement. Une autre escorte est exigée pour le deuxième enfant en bas âge (mineur). Les escortes (sauf des parents) doivent être âgées de plus de 18 ans.
Plus de connexions avec l’Afrique
La compagnie Binter Canarias a ouvert un nouveau blog qui propose des articles sur les destinations proposées, en espagnol. www.viajerosyaventureros.com Elle développe aussi plus de connexions avec le continent africain, avec de nouveaux vols directs à Agadir, au sud du Maroc, avec l’archipel des Canaries, chaque semaine à partir de mars.
Visas en Afrique La Banque africaine de développement (BAD) vient de lancer le premier Indice d’ouverture sur les visas en Afrique qui montre à quel point l’Afrique demeure largement fermée aux voyageurs africains, annonce un communiqué (source APA) : en moyenne, les Africains ont besoin d’un visa pour se rendre dans 55 % des autres pays africains, peuvent obtenir un visa à leur arrivée dans seulement 25 % des autres pays et n’ont pas besoin de visa pour se rendre dans à peine 20 % des autres pays du continent. 75 % des vingt pays du continent les plus ouverts en matière de visas se situent en Afrique de l’Ouest ou en Afrique de l’Est. Le rapport recommande aux pays africains d'encourager les blocs régionaux n’exigeant pas de visas et à réclamer davantage de réciprocité, ainsi qu’à mettre en place davantage de politiques de visas à l’arrivée pour les Africains. Les Seychelles se classent au premier rang en Afrique pour sa politique d’ouverture en matière de visas, en offrant un accès sans visa à tous les Africains. L’île Maurice et le Rwanda, parmi les dix pays les plus ouverts en matière de visas, ont adopté des politiques de visas ouvertes pour les visiteurs provenant d’autres pays africains, et ont ainsi observé un impact important sur le tourisme, l’investissement et la compétitivité économique. - n°28 mars 2016
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Sénégal Touristique De Djilor à Diakhaw © Ji-Elle
Sur la route des Reines du Sine
Le 13 février dernier a eu lieu le salon du tourisme et de la culture de Djilor, dans la région de Fatick, localité du Sine-Saloum, au sud de Dakar, et du Delta du Sine Saloum, dit « Réserve Biosphère », remettant en lumière cette région qui fait partie des trésors touristiques et culturels du Sénégal.
Il est aisé de trouver une embarcation, pirogue ou petit bateau à moteur, pour flâner sur le Delta du Saloum, où des espèces rares d’oiseaux y nichent, et où la diversité de la flore et de la faune est remarquable. Les lieux d’hébergement dans la région sont nombreux et variés, avec 35 hôtels, dont neufs classés, et des campements et relais. « Roots » ou « luxe », il y en a pour tous les goûts ! Du côté de Ndangane, Dionewar, Foundiougne et Toubacouta, le long des 65 km de côte qui bordent la région, d’innombrables plages de sable fin n’attendent que vous, et les méandres du delta sont surprenants.
© Wikimedia commons
© Wikimedia commons
Commençons par rendre hommage au président-poète, Léopold Sédar Senghor, en nous rendant à Djilor, où il a passé son enfance, puisque sa famille maternelle y résidait. La maison familiale est ouverte aux visites. Ce village de 1900 habitants aujourd’hui tient son nom du royaume de Djilor, gouverné par la Reine Sira Badiane Mané, mère de Waissa Waly Mané, premier roi de la dynastie Gelwar du Sine, surnommé « Dione », « celui qui est encore là », en raison de son long règne de 44 ans, de 1185 à 1229.
Aujourd’hui, Djilor, où les habitants vivent de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, est une agréable destination touristique empreinte du patrimoine culturel des Sérères, des Gelwar, des Linguères, où l’ombre des Reines plane encore… 52
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Prenez le temps de faire le tour des nombreuses îles du Saloum, dont les îles de Gandoul, Bettenty, et Fathala. En partant vers les terres, vous traverserez de charmants villages sérères traditionnels, entre des plaines de baobabs, où chaque détail des maisons et greniers à mil semble être une œuvre d’art. Les manifestations
De Djilor à Diakhaw
culturelles et religieuses sont fréquentes, et plusieurs sites historiques méritent d’être visités. Direction Diakhao, commune de 3 429 habitants, dernière capitale du royaume du Sine, où sont classés Monuments historiques de la Maison Royale, les tombes du Roi du Sine Maad a Sinig Coumba Ndoffène Famak Diouf, des Gelwar et des Linguères, ainsi que le Baobab Kinger, lieu de libation des rois du Sine.
À l’écomusée de Diakhao, situé à Keur Thioupane, ancienne résidence des Linguères, vous pourrez bien prendre connaissance du patrimoine de la région. La résidence de Thioupane, où se trouvent les tombes des Linguères, a été créée en même temps que la Maison Royale, en 1287, par le roi Wassila Faye. Cette résidence était réservée exclusivement à la Linguère (sœur, tante maternelle ou mère du Roi). La première Linguère à occuper la résidence de Thioupane fut sa mère, Gnilane Faye. La dernière à y être enterrée est Fatou Diène, décédée en janvier 2012.
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À voir aussi dans la région la ferme agroécologique de Kaydara, gérée par l’association panafricaine « Jardins d’Afrique », lieu de formation et ouvert à l’écotourisme, comme beaucoup de villages de la région. Cette ferme expérimentale se situe dans le village de Keur Samba Dia, dans la communauté rurale de Fimela, à l’embranchement des routes de Ndiédieng et de Dioffior, à 500 m du village de Ndiédieng. Le terroir de Samba Dia est d’ailleurs en pleine expansion grâce au développement des infrastructures routières, hôtelières, campements touristiques, résidences secondaires, et de grands vergers. Le projet de fermeécole en agrobiologie de « Kaydara » est une alternative à l’expropriation des terres et l’exode rural, et pour la sauvegarde du patrimoine forestier le plus important de la région (Réserve de la Biosphère de la rôneraie de Keur Samba Dia, classée patrimoine mondial par l’UNESCO). Texte de Leila Jamm - n°28 mars 2016
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Un autre destin En cette fin d’après-midi trop chaude pour l’époque, les élèves qui sortent du lycée se dispersent, à part un petit groupe de trois filles qui discutent avec animation. Un professeur s’arrête non loin, téléphone en main, semblant répondre à un appel, il écoute avec curiosité le bavardage des jeunes filles. L’une d’elles a le regard vaguement effrayé. Elle parle trop vite, ce qui trahit son angoisse. - Allons chez elle, on verra ce qui se passe ! propose-t-elle aux autres, qui se déclarent solidaires.
Le quartier de la Médina est, comme toujours, animé. Les trois jeunes filles descendent précipitamment d’un taxi, et entrent dans une cour où chacun vaque à ses occupations. La plus grande d’entre elles demande après Maïmouna à une femme d’âge mûr qui lui désigne du doigt une des pièces. Maïmouna est assise près de son père, tête baissée. Elle sait ne pas maîtriser son destin. Elle espère qu’elle l’aimera, cet homme. Du moins qu’il ne sera pas méchant. Sa mère n’a pas choisi non plus son époux. C’est ainsi. Le père lui explique doucement que vraiment, il ne veut que son bien. Et ses études ? Cette question fait sourire le père, qui lui dit qu’on apprend tout dans les livres. Elle a appris le principal, maintenant elle doit suivre son destin de femme. Peut-être qu’il la laissera reprendre ses études une fois les noces passées… À elle de savoir parler à son mari. Des éclats de voix font sursauter Maïmouna, lui rappellent ses amies, qui, elles, ne sont pas soumises aux traditions. Elles surgissent dans le salon, souriantes, et s’arrêtent à la vue, et sous le regard réprobateur, du père. Maïmouna leur lance un regard désespéré. Devant elles, sa résignation lui semble une faiblesse. Dans ce moment de silence lourd, pendant lequel Maïmouna a l’impression que sa vie se joue, toute la signification de ce mariage, alors qu’elle a à peine 16 ans, résonne dans la pièce, dans son esprit, la fait frémir. Le père l’autorise d’un regard et d‘un geste à rejoindre ses amies. Maïmouna se lève, et sort avec elles dans la cour, où les va-et-vient ont cessé. Maïmouna chuchote à la plus grande d’entre elles : - Alice, je vais me marier. 54
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La grande Alice écarquille les yeux. Mais Maï ! Tu te laisses faire ? Tu le connais ? T’es d’accord ? Maïmouna hausse les épaules. - J’ai confiance en mon père, il fait ce qui est le mieux pour moi. À ses côtés, l’une d’elles, Héliane, au teint caramel et aux bouclettes éparses sur ses frêles épaules, ajoute : - Alice, tu ne peux rien faire contre cela. Alice la rousse, la grande, la « blanche », n’est pas là depuis très longtemps. Fille de parents divorcés, dont la mère a été mutée à Dakar depuis à peine six mois, elle ne sait pas encore de quelles contraintes sont pétries les vies de ses amies. Elle a les larmes aux yeux, un rictus amer déforme sa bouche mince d’adolescente hésitante. Maïmouna reprend la parole avec douceur : - Alice, ce n’est pas parce que je me marie que je n’ai plus besoin d’amies ! Alice, blême, remarque à voix basse. - Est-ce qu’il va te laisser nous voir ? Khady, la gourmande, la bonne vivante, celle dont les rondeurs dévoilent d’une manière presque provocante la femme séduisante qu’elle se prépare à être et Khady la première de classe et l’ambitieuse, déclarent, d’autorité : - N’exagérons pas, comme dit Maïmouna son père n’est pas méchant. Il ne va pas la mettre en prison non plus ! Un silence lourd s’installe. Les quatre filles regardent la rue, par la porte ouverte de la cour, et l’incessant mouvement des citoyens préoccupés par leur devenir. C’est alors que le grand frère de Maïmouna, Karim, les rejoint. Son visage est soucieux. Il pose un bras rassurant sur les épaules de sa petite sœur, jette un œil inquiet vers les amies silencieuses. Khady le regarde droit dans les yeux, et crie presque : - Tu sais qui est le mari, toi, Karim ? - Oui. Il est gentil, répond-il d’une voix sourde, en baissant les yeux. Héliane hasarde d’une voix timide : - Il a quel âge ? - Trente ans. Alice soupire.
roman - Je ne sais pas comment raisonne un type de trente ans qui marie une adolescente qu’il ne connaît pas ! Ça me dégoûte. Karim ajoute, avec un brin de colère dans la voix. - Ce n’est pas le pire. Il vit en Europe. Au mieux, Maï le verra une fois par an. La vie de femme d’émigré n’est pas bien, je ne souhaite pas ça à ma petite sœur. Maïmouna tente de voir l’avenir au mieux en lançant, comme une prière, un souhait évident : - Il peut aussi me ramener en Europe ! - Tu rêves… Tu vas attendre ça toute ta vie ! J’ai pas envie de te voir malheureuse, affirme Karim dont la colère monte à mesure qu’il s’exprime. Khady saisit l’occasion : - Tu vas faire quoi, alors, Karim ? Tu peux affronter ton père, toi ? Karim a beau être bâti pour la lutte, il n’a jamais contredit le Père, que tous respectent dans la maison. Lui, fils aîné de la première épouse, a toujours senti une complicité forte avec Maïmouna, arrivée dans le foyer avec la troisième épouse, une femme pacifique qui sait éviter et désamorcer les conflits. Il sait bien que cette décision ne plaît à personne dans la famille, mais que tous et toutes sont élevés, et ont grandi, dans le respect des traditions, et sous la coupe autoritaire du Père. Plus il regarde Maïmouna et ses trois amies, plus son cœur est lourd. Son intuition lui dit que c’est peut-être le moment pour lui d’avoir du courage. Il prend une inspiration profonde, et se détache de sa petite sœur pour se diriger résolument vers le salon. Les éclats de voix qui parviennent du salon dans les minutes qui suivent ont d’abord l’air de terroriser Maïmouna, qui n’a, elle non plus, jamais contredit son père. Alice lui prend la main, Khady émet un long « tchip » triste qui en dit long sur ce qu’elle pense de la situation, Héliane se dirige vers la boutique où elle achète des canettes de soda qu’elle distribue à ses amies. Maïmouna refuse, elle a la gorge nouée. Le ton monte du côté du salon, Karim ressort toutes les rancœurs accumulées, les excès d’autorité du père, et Maïmouna se sent à mesure comme emplie d’une force nouvelle. Brusquement, elle laisse ses amies et entre dans l’arène du salon où l’ambiance est électrique. À son entrée, Karim se tait, gêné de déballer des conflits desquelles Maïmouna a toujours été tenue à l’écart. Le père regarde à peine sa fille, il est un peu ébranlé, mais ne veut pas le laisser paraître. Oui, c’est vrai, il a toujours tenu les dix personnes de la maisonnée d’une main de fer, mais c’était pour éviter les querelles, pour que tous vivent en harmonie. Il croyait y être parvenu. Ce que lui dit Karim
le surprend, même si au fond, il s’en doutait. Il arrive au crépuscule de sa vie et se sait malade. Il a désespérément besoin de cet argent que lui apporte cet homme, le mari, l’émigré. Quand Maïmouna se place bien en face de lui et plante ses yeux dans les siens, et d‘une voix ferme lui dit : - Père, je ne conteste pas que tu veuilles mon bien. Mais regarde-moi ! Regarde-moi ! Je n’ai que 16 ans. Même si ma mère s’est mariée avec toi à peu près à cet âge, ce n’est pas une raison pour que mon destin soit le même. Père, je peux travailler si tu as besoin d’argent, mais laisse-moi continuer d’aller à l’école. Laisse-moi choisir avec qui je vais fonder une famille. Tu sais bien que je ne ferai rien sans te demander ton avis. Maïmouna lui prend la main, ce qui est rare entre eux. La dernière fois que c’est arrivé, elle était encore une enfant. Maintenant, ce n’est pas encore une femme, mais c’est vraiment une belle jeune fille. Maïmouna ajoute - Père, je t’en prie. Ne fais pas ça ! Et Maïmouna pleure, pour la première fois depuis qu’il lui a annoncé ce mariage. Jusque-là, elle était enfermée dans une froideur résignée. Là, elle sait qu’elle joue sa vie. Toutes ses émotions sont à cet instant des armes, pour émouvoir celui qu’elle sait ne pas être un dictateur, juste un homme qui ne reproduit que ce qu’il connaît. Alice n’a plus rien à ronger sur ses ongles quand Maïmouna ressort du salon, traverse la cour en courant et se précipite dans leurs bras à toutes trois ouverts. Maïmouna pleure de bonheur : sur le pas de la porte, Karim sourit, satisfait. Il est rejoint par le Père, dont les yeux sont humides. Maïmouna sera brillante dans ses études, tout en travaillant dans une boulangerie du quartier le week-end. Avec le soutien de ses amies qui le resteront jusqu’à la fin de sa vie, elle va devenir médecin. Karim va prendre soin du père, qui décèdera quelques années plus tard en ayant auparavant lâché du lest dans le fonctionnement de la maisonnée. La mère de Maïmouna reprendra entre-temps les études, et ouvrira un petit commerce de prêt-à-porter où les amies, adultes, seront de fidèles clientes. Maïmouna va rencontrer un charmant chirurgien, et voyagera quelques fois en Europe, en Asie, en Amérique. Maïmouna verra le monde et construira sa vie dans son pays, auprès de ses proches. Maïmouna, fière pour toujours d’avoir été, ce jour-là, courageuse, sera heureuse. Texte de Laure Malécot
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Culture
1 livre, 1 film, 3 disques À cloche-pied
Auteur : Raky et Dedy Mbepongo Bilamba Editions Michalon, octobre 2015 De parents sénégalais, Raky est née à Paris où elle passe toute son adolescence avant de s'installer au Québec en 2003 pour y poursuivre ses études universitaires. En 2004, à 23 ans, elle se rend à l'hôpital pour y faire retirer un abcès au bas du dos, et y restera huit mois. Une infection provoquée par l’opération, tardivement diagnostiquée par l'équipe médicale, va être soldée par l’amputation d’une jambe. Un coup de tonnerre dans la vie de cette jeune femme, passionnée de basketball et qui a débuté une carrière de mannequin. Raky passe par l'incompréhension, la colère et le désespoir avant de parvenir à puiser au fond d'elle une énergie dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Malgré les difficultés de ce parcours "à cloche-pied" Raky a su trouver le courage d'obtenir justice, accepter sa nouvelle féminité, retrouver sa place dans la société et nourrir de beaux projets.
Our brand is crisis
Réalisé par David Gordon Green Avec Sandra Bullock, Billy Bob Thornton, Joaquim de Almeid 2015 Une experte en stratégie politique est envoyée dans un pays d’Amérique Latine pour aider un candidat à la présidentielle à gagner les élections. Elle va faire face aux réalités d’un pays qu’elle ne connaît pas, et aux contradictions de son métier, au cynisme de ses stratégies. Elle prendra finalement un parti-pris inattendu. Malgré quelques lenteurs et clichés « à l’américaine », l’actrice principale, Sandra Bullock, est convaincante et le film instructif sur l’arrière de certaines scènes politiques.
Foundation Daara J
Lancement 19 mars Disponible en digital au Sénégal via #décitél Foundation, « parce que l’Homme est toujours «en chantier» sans oublier les expériences auxquelles il fait face de la naissance à la mort, il doit toujours apprendre, mais aussi avancer, créer, faire des erreurs, se rattraper et enfin trouver sa voix. Avec la perte des valeurs, le Daaraj Family s’engage dans cet opus sur le chemin de la refonte des comportements ». Avec des titres comme «Déf lu nice, Sénégal, African Mousso, The Real Revolution, BAAG, Call my name, ARDO, etc», Faada Freddy et Ndongo D appellent la jeunesse à retourner à la source pour être plus forte face à son avenir. 56
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Culture MUSIQUE
Ablaye Cissoko a ouvert une école de kora à Saint-Louis Le Koriste sénégalais Abdoulaye Cissoko a fondé l’école Kordaba à Saint-Louis, dans le quartier de Sor, depuis décembre dernier. Les cours y sont dispensés les mardis, mercredis, vendredis et samedis, à la 6e rue Leybar du quartier Ndiolofène (Sor). Résolument engagé à promouvoir les métiers de l'art, Ablaye Cissoko encadre et assiste, aidé par plusieurs enseignants, les jeunes musiciens qui désirent découvrir son instrument et apprendre à le jouer avec dextérité. Avec le soutien de la Fondation BNP Paribas et de la BICIS, Abdoulaye Cissoko sera en concert au Festival de Jazz de Marseille en France le 18 mars.
© Tomas Dörn
© Tomas Dörn
Le clip vidéo du single Dakal Excision, produit par Coumba Gawlo, avec Adiouza, Fatou Guewel, Jeliba Kuyateh et Khadafi, est visible sur YouTube. Cette belle initiative de sensibilisation est réalisée à Dakar par le label SABAR, avec le soutien de l’UNFPA Sénégal. On retrouve Adiouza avec le chanteur congolais Saintrick dans le single Ngai na yow, (Moi et Toi) mélange de Lingala et de Wolof. Les deux artistes y racontent la force d’un amour de jeunesse intact malgré la destinée différente de chacun des anciens amoureux. "Nagi Na Yow" est le premier titre du nouvel album de Saintrick. Le vidéo-clip est en ligne depuis février.
DANSE Germaine Acogny, inaltérable étoile
En ce début d’année, à 71 ans, la chorégraphe et danseuse Germaine Acogny enchaîne les représentations avec plusieurs soli différents, ce qui est une prouesse artistique. Après avoir présenté en janvier « A un endroit du début », en région parisienne, et en février le spectacle « Songo Yakaar » (affronter l’espoir) à Neuchâtel en Suisse, et au Festival à Sahel ouvert au Sénégal, Germaine Acogny jouera son solo « A un endroit du début à Paris », au Théâtre de la Ville des Abesses, à Paris, les 16, 17, 18 et 19 mars. Germaine est aussi en tournée avec « Mon Élue noire », qu’elle dansera à Marseille le 23 mars et à Toulouse le 25 mars. Dans ses soli Songok Yakaar et A un endroit du début, le théâtre se mêle à la danse pour évoquer des thèmes d’actualité comme l’exil, l’émigration, l’identité… « Mon élue noire », sur la musique du Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky, est une vraie performance, autour des affres de la colonisation. La direction de l’École des Sables de Toubab Dialaw, qu’elle a fondée avec son époux Helmut Vögt, et qui forme de nombreux danseurs et chorégraphes, est confiée désormais à Patrick Acogny, chorégraphe. - n°28 mars 2016
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Culture musique AGSILA
Institut Français de Dakar (Bideww) 8 mars à 19h00 Entrée libre Avec sa voix mezzo-soprano, pleine de douceur et de tensions atypiques, Agsila nous invite à pénétrer dans un ailleurs, un paysage sonore propre à sa création. Une autre dimension qu’elle nous fait découvrir de par l’évolution d’un nouveau style musical aux sonorités métissées, tout en restant fidèle à ses textes poétiques crées dans l’étrange passion qu’enferme sa nature spontanée, pure, vivante et humaine.
EXPOSITION « Force & Fierté »
30 années de photographie de la femme africaine Jusqu’au 30 mars Musée Théodore Monod, rue Émile Zola, Dakar
Avec Daara J 8 mars Place du Souvenir, Dakar Dans le nouvel album de Daara J, Foundation, le titre African Mousso (femme africaine), est dédié aux femmes. Cet évènement comprend un concert, une exposition et d’autres activités. Le groupe Daara J rendra également hommage aux cinq femmes jugées être les plus engagées durant l’année 2015 au Sénégal. L’entrée sera gratuite pour les femmes et payante pour les hommes. Une partie des recettes sera reversée à une association de lutte contre le cancer du sein.
Une rétrospective photographique consacrée à l’artiste Angèle Etoundi Essamba, sur le thème de la femme africaine.
Cinéma Pour la première fois, un film sénégalais a été sélectionné au Festival international de Berlin. Il s’agit du documentaire « The révolution won’t be televised » de la réalisatrice Rama Thiaw, projeté en ouverture de la Berlinale. Ce documentaire revient sur l’histoire de la révolution pacifique de 2012 avec, au centre, le groupe de rap Keur-Gui, membre du mouvement Y’en a marre. A l’issu de cette Berlinale, Rama Thiaw a reçu le prix des critiques internationales, le FIPRESCI du Forum, ainsi qu'une Mention Spéciale CALIGARI (les cinémas d'Arts et d'Essais d'Allemagne) . 58
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Le 19 mars, le groupe Darra J propose aussi une "RELEASE PARTY" à la Place du Souvenir.
AGENDA FESTIVAL ITINéRANT DE CINéMA AFRIKABOK
Du 25 février au 11 mars 2016 De Agnam Lidoubé à Saint-Louis (Fouta)
CINÉMA CONGO, UN MéDECIN POUR SAUVER LES FEMMES
Afrikabok est une association spécialisée dans les projections de films en plein air. Depuis 2009, elle organise des séances de cinéma pour les populations isolées de la région du fleuve Sénégal. Le festival AFRIKABOK, premier festival itinérant de cinéma en plein air au Sénégal, sillonne la vallée du fleuve Sénégal de Agnam Lidoubé à Saint-Louis. Les objectifs sont d’apporter le cinéma dans les campagnes, de diffuser un message éducatif relatif au paludisme, au diabète et au VIH Sida, valoriser les arts et les traditions populaires, sensibiliser les enseignants et les élèves au cinéma, au patrimoine culturel. (4 mars - Thioubalel, 5 mars - Aéré Lao, 7 mars - Podor, 8 et 9 mars - Richard Toll, 11 mars - Clôture - Saint Louis).
Documentaire réalisé par Angèle Diabang (2014) Institut français de Saint-Louis 8 mars à 17h00
Le Docteur Denis Mukwege, gynécologue et chirurgien de 58 ans, pasteur et fils de pasteur, avocat "infatigable" de la cause des femmes, a créé, il y a une quinzaine d’années, l’Hôpital Moderne de Panzi, dans le Sud Kivu, près de Bukavu, en RD Congo. Il a déjà accueilli et opéré plus de 40 000 femmes violées et mutilées de sa région. Mukwege enrage contre une situation qu’il refuse de considérer comme une fatalité. Il est devenu "militant" et alerte sans répit la communauté internationale qu’il trouve bien peu réactive malgré les millions dépensés pour la Monusco, le contingent de l’ONU pour la protection des civils et la consolidation de la paix, présente en RDC et stationnée au Kivu. En octobre 2012, on tente d’assassiner le médecin pour la 3e fois. Pourquoi veut-on faire taire celui qui, depuis des années, se révèle l’infatigable défenseur des femmes violées du Congo, celui qui redonne la vie à ces femmes meurtries ? Récompensé par le prix Sakharov 2014, ce film lui donne la parole, ainsi qu’aux soignants et à leurs patientes. C’est un cri à la face du monde.
APPEL à PROJET
FESTIVAL DE L’UNION
25, 26 et 27 mars Tambacounda
Au programme de ce festival international de la culture urbaine, moderne et traditionnelle : musique, danse, théâtre, DJ, graffiti, peinture, exposition, caravane avec des masques... Artistes invités : Negger Dou Tamba, Bamar Ndoye, Myna DZ et Simon Kouka Info au : +221 77 979 38 90
Avis aux musiciens. Un professionnel du secteur musical, organisation culturelle, association, lieu de diffusion, festival. Africa Art Lines propose des fonds aux artistes et opérateurs culturels porteurs de projets artistiques entre le Maroc et les pays d’Afrique de bénéficier de bourses pour leurs frais de voyage. Africa Art Lines est ouvert aux artistes et opérateurs vivant et travaillant à l’intérieur du continent africain et aux projets en lien avec le Maroc. ENVOYEZ VOS CANDIDATURES AVANT LE 11 MARS via le site www.africaartlines.com
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Culture Festival Films Femmes Afrique La 2e édition du Festival Films Femmes Afrique, qui s’est déroulée du 19 au 27 février, organisée par l’association Trait d’Union, a présenté, lors de projections gratuites, une trentaine de films, fictions et documentaires, courts et longs métrages, dans vingt lieux différents situés dans divers quartiers de Dakar. Ces films ont soulevé des problématiques diverses, et montré tout le courage et la persévérance de femmes africaines qui prennent en main leur destin et celui de leur communauté dans les contextes les plus divers, sur le thème « femmes et travail, femmes et migrations ». Les films qui y ont été présentés sont des odes au courage des femmes simples, qui nourrissent leur famille à la sueur de leur front, depuis les balayeuses des rues de Ouagadougou, dans Poussières de Femmes de Lucie Thierry, au Burkina Faso, dont la condition féminine a été décrite par les Paroles de Burkinabés d’Aurélie Bozzelli, au travail harassant des femmes dans les champs de sel (Le goût du sel de Ndèye Souna Dièye), à la Petite vendeuse de Soleil de Djibril Diop Mambety, en passant par le quotidien d’une vendeuse de poisson (Guenaw rails de Kady Diedhiou), pour le Sénégal, aux teinturières maliennes de Dames de couleur de Patricia Gérimont. Des histoires de femmes simples et courageuses qui tournent parfois au drame, comme dans Les Inséparables, réalisé par Christiane Chabi Kao, qui relate la souffrance d’une vendeuse de légumes dont les enfants sont vendus et mis dans la rue par leur père, au Bénin. Des femmes qui, pour améliorer leur condition et celle de leur famille, forment des associations, comme dans le petit village pulhaar, au Sénégal, dans La vie n’est pas immobile d’Alassane Diago. Des femmes capables de parcourir 1500 kilomètres dans le désert du Niger, dans Vent de sable, femmes de roc, à celles qui colorent les murs de leur village mauritanien d’arabesques fantastiques, En attendant les hommes, sous le regard de Katy Léna Ndiaye… Plusieurs films ont évoqué les vies étouffées de celles qui sont asservies, jusqu’à l’esclavage, depuis les « petites bonnes » au Mali, de Barakeden de Adeline Gonin, au Monologue de la Muette de la réalisatrice sénégalaise Khady Sylla, avec un flash-back dans les années 60 avec La Noire De, incontournable chef-d’œuvre de Sembène Ousmane, dont le film Faat Kiné, sur le combat d’une mère célibataire, a aussi été présenté. La lutte pour la condition féminine concerne toutes les classes sociales, comme en témoigne l’histoire de cette directrice de société, mère, et épouse, dans Le Fauteuil, de Missa Hébié (Burkina Faso), et, dans les médias, par Les Femmes du Caire de Yousry Nasrallah. Confrontées à des 60
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sociétés patriarcales, ces femmes obtiennent gain de cause envers et contre tout, comme l’avocate idéaliste jouée par Maïmouna Ndiaye dans l’Œil du Cyclone, de Sékou Touré (Burkina Faso) qui lui a valu divers prix d’interprétation. Elle défend un criminel, ancien enfant-soldat, malgré ses traumatismes, et va enquêter sur ses commanditaires, bravant ceux qui finalement, lui interdiront d’exercer. Il y a aussi celles qui partent, et, sur le chemin de l’exil parfois rencontrent l’amour, comme dans Hope, de Boris Loijkine, risquent leur vie en traversant l’océan dans La pirogue de Moussa Touré, suivent la trace du mari émigré dans Des étoiles de Dyana Guèye, au lieu de rester l’attendre, et finalement adressent une lettre filmée depuis la France dans Correspondances de Laurence Petit Jouvet. Le Festival a aussi montré comment la féminité, innée, peut être renforcée par l’éducation, par exemple au Sénégal, comme le montre Aïcha Macky dans Savoir faire le lit, et a permis aussi de voir comment cette même féminité peut être brisée par le harcèlement sexuel, dans Linguère du collectif Ciné banlieue (Sénégal), violée, en RDC, et soignée par le Docteur Mukwégué dans Un Médecin pour sauver les femmes de la réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang. Résilience et espoir au programme, à l’image des combatives boxeuses de RDC de Victoire Terminus de Renaud Barret et Florent de la Tullaye. Ces films, de grande qualité, ont été vus par plus de 7000 spectateurs, et donné lieu à des débats, échanges d’impressions, de réflexions et d’expériences, enrichissants tant pour le public que pour les réalisateurs, et acteurs, venus pour l’occasion. L’association Trait d’Union, constituée de Françaises et de Sénégalaises, qui existe depuis 25 ans, avait organisé la première édition en 2003. Souhaitons que la réussite de celle-ci aide à ce que la troisième puisse exister prochainement, avec tous les soutiens que cette belle initiative mérite. Texte de Laure Malécot
Horoscope Bélier
Taureau
Gémeaux
On vous sent tranquille, en harmonie. Les tensions s’apaisent, vous pouvez vous permettre d’être audacieuse dans votre travail. Vous pourriez bien rassembler de belles énergies autour de vous. L’audace est de mise, en tous points.
Des avis contraires s’affrontent, ce qui ne vous fait pas peur. Au contraire, cela vous aide à construire le futur pour le meilleur. Vous êtes « en amour », dans la plénitude, ou avez des chances de commencer une belle histoire.
Tout bouge autour de vous, et en vous. Vous risquez de frôler le surmenage, prenez soin de votre corps. Certaines querelles avec votre entourage affectif et professionnel sont à craindre. Restez zen ! Faites du sport, gardez du temps pour vous. C’est nécessaire.
Cancer
Lion
Vierge
Si vous devez éclaircir une situation, une relation, c’est le moment idéal ! Votre sensibilité est un atout cette fois. Vous êtes performante dans votre travail, car vous devancez les attentes. Écoutez votre instinct, il est bon ! Vous êtes confortée par un entourage affectif sincère.
Séduction au programme, dans tous les domaines ! Alliée à des prises d’initiatives intelligentes, cela vous amène bien sur le chemin du succès, ou le consolide. Rien ne vous arrête. Profitez-en pour résoudre tout ce qui vous gêne, que vous traînez depuis longtemps derrière vous comme un poids. Allez de l’avant !
Vos atouts sont basés sur une ferme joie de vivre, et un esprit de détachement des soucis quotidiens, qui vont vous permettre de développer vos capacités pleinement. Vos sentiments sont plus proches de la passion, vous êtes un peu « à fleur de peau ». Donc, évitez de prendre de graves décisions, réfléchissez avant d’engager des démarches, ou relations. Du recul, de la patience !
Balance
Scorpion
Sagittaire
Vous voulez être hors des turbulences, mais autour de vous l’agitation est déstabilisante. N’écoutez pas les ragots, avancez, vous serez appréciée par votre sagesse. Une promotion professionnelle est possible. Les relations affectives se consolident ou se projettent avec le même recul.
En avant, si vous avez de vastes chantiers à attaquer, ou un projet ambitieux à enclencher, voire une personne inaccessible d’apparence en ligne de mire. Osez, tout vous est favorable ! Et possible.
Quelle énergie ! Vous abattez un travail colossal, ce qui induit qu’il va falloir aménager des pauses dans votre emploi du temps. Affectivement, vous avez envie de calme, de relations paisibles, et si on vous met la pression, vous risquez de fuir…
Capricorne
Verseau
Poissons
Vous êtes en paix avec vous-même et votre entourage. Le temps est venu de penser à l’avenir, de projeter, de voir loin. N’oubliez pas cependant de porter attention à ceux qui vous aiment, et à vos collaborateurs.
Quel rythme soutenu ! Respirez ! Regardez bien autour de vous, la chance est dans chaque rencontre. Baissez un peu le curseur de votre caractère vif, vous n’avez pas grand-chose à craindre. Avec votre entourage, vous partagez des idées, pouvez vous associer pour des projets importants, mais la solitude vous est aussi nécessaire. Gare à ceux qui ne la respectent pas !
Vous êtes animée par un esprit de dialogue, d’échange, qui fait tout avancer positivement dans votre vie. On peut même vous demander d’intervenir pour apaiser une situation. Vous êtes aussi passionnée, presque fusionnelle dans vos relations affectives, ce qui n’est pas sans danger.
21 mars - 19 avril
22 juin - 22 juillet
23 sept. - 23 oct.
22 déc. - 19 janv.
20 avril - 20 mai
23 juillet - 22 août
24 oct. - 22 nov.
20 janv. - 18 fév.
21 mai - 21 juin
23 août - 22 sept.
23 nov. - 21 déc.
19 fév. - 20 mars
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