Spécial Automne La myrtille du Simplon avec la recette du chef Thierry
A la rencontre Les jardiniers du Château Mercier
Activités La yoga thérapie vue par les yeux d'une praticienne et de ses participants
Interview Thomas Urben Directeur d'Addiction Valais
MAGAZINE
#1
INDEX
EDITORIAL Au commencement, il y a un centre de jour d'addiction Valais et son atelier informatique. Un lieu convivial qui permet aux personnes autant de prendre un premier contact avec un ordinateur, un smartphone ou alors d’aller un peu plus loin en apprenant à créer un CV, une lettre de motivation ou encore de mettre en place un site internet simple. Un beau jour de l’été 2021, tous les participants ont été invités à réfléchir à donner une valeur ajoutée aux apprentissages et de donner une finalité aux exercices effectués. Après une journée de brainstorming est née l’idée de créer le Magazine que vous tenez entre vos mains, MOZAIK. Ce nom n’est pas le fruit du hasard… Reprenons la définition de MOZAIK : Assemblage de petits cubes ou parallélépipèdes multicolores, en différents matériaux, juxtaposés de façon à former un dessin, et retenus par un ciment. Tout d’abord le contenu de ce magazine est une mosaïque. Chaque participant peut amener son histoire, ses envies, ses passions et en faire un article. Le contenu évoluera donc avec le temps en fonction de ses rédacteurs… Les rédacteurs du magazine sont une mosaïque. Leur composition évolue régulièrement de par les arrivées et départs. De par sa nature, chaque journal sera unique et donc à chaque fois une vraie découverte pour le lecteur. Et pour finir, le point le plus important de ce projet, le ciment. Il est essentiel pour que la mosaïque tienne et ne soit pas seulement une œuvre éphémère. Le ciment de notre magazine est LE LIEN. C’est seulement à travers un travail d’équipe, d’échange de connaissances, de mise à disposition des compétences de chacun que ce magazine peut exister. Le petit prince de St-Exupery ne dira pas le contraire. Alors bonne lecture.
2
MOZAÏKMAG
1. Balade au Simplon
04
Petite poésie écrite par notre envoyé spécial qui a courageusement gravi les pentes du Simplon pour nous parler de la myrtille sauvage et de sa récolte
2. Tarte à la myrtille
06
Recette de la tarte au myrtilles et présentation de ces différents bienfaits et utilités
4. Les jardiniers du château Mercier
08
Rencontre avec les travailleurs et un MSP des ateliers St-Hubert
3. Le yoga, ça vous parle ?
12
Présentation de l'atelier yoga thérapie de la Villa-Flora à travers les yeux de son animatrice et de participants
14
5. L'entretien du mois Rencontre avec Thomas Urben, nouveau directeur d’Addiction Valais
MOZAÏKMAG
3
AUTOMNE
Balade au Simplon Dimanche 5 septembre 5h30, la maison se réveille au chant du coq. J’ai dormi longuement et profondément, comme une marmotte. D’ailleurs, il y en a, des marmottes, là-haut au Simplon. Ainsi qu’une myriade de myrtilles. Départ 6h30 de Gasenried, depuis ce nid d’aigle situé à 1650m d’altitude. Je décolle pour ce col au rapace emblématique. Arrivée à Viège, la ville est vierge de toute circulation. Au sommet, l’été est court. Il court et l’automne arrive au grand galop. Vers 7h30, je vois la statue de ce fier aigle à l’honneur des soldats tombés à l’époque Napoléonienne. Arrivée au Simplon à 2006 mètres,je tourne à droite, suis le chemin menant dans un hameau à la rencontre d’un personnage ressemblant au grand-père d’Heidi. À vue d’œil j'étais entouré de bruyère et des myrtilles. Il s’approche tranquillement, sans se presser, à la plan plan, puis me dit le visage resplendissant de joie : « Ici tout le monde me connait, je suis une personnalité. » En arrière-plan, il y a le Fletschhorn, un superbe ruisseau y prend sa source. Je n'avais pas de plan, mais il me divulgua le sien, m'indiquant qu’il faut suivre le cours d’eau pour trouver des myrtilles.
La myrtille sauvage
4
MOZAÏKMAG
Je suis alors l’itinéraire que l'ancien m'a recommandé et arrive sur place en une vingtaine de minutes. Là, le sifflement d’une marmotte me fais savoir que j'ai été repéré. Je trouve alors cette perle bleuâtre, noirâtre, couronnée de vitamines et de fibres. Ce ne peut être que le roi des antioxydants, celui que tout le monde connaissait auparavant. J'attend sagement le soleil avant de commencer ma récolte, afin que les premiers rayons fassent sécher mon butin. Un boy accroché à la ceinture, tel un équilibriste, je commence à cueillir les baies, à la main et avec doigté, afin de ne pas abimer les plantes. En effet, la cueillette au peigne abime les arbustes et est donc à proscrire. Je croise alors un photographe qui capture en un instant mon moment de labeur. À 10h30, mes récipients dûment remplis, je retourne voir le grand père qui m'invite à partager un café.
Il m'explique comment nettoyer les myrtilles en utilisant une boite de polystyrène tapissée de feuilles de journal froissées ainsi qu’avec l’aide de la force du vent. Mon breuvage terminé, je remercie mon hôte et regagne ma maison aux alentours de midi. Je me presse alors de nettoyer mes fruits en suivant les conseils de l’ancien. N’ayant malheureusement pas la chance de profiter du petit vent du Simplon, je fais une concession à la modernité et le remplace par un ventilateur. Je finis ma journée par un repas bien mérité avant de sublimer ces fruits dans une recette de tarte aux myrtilles. Les mains tachées, couleur encre, je me rince à l’aide d’un citron et me presse d’écrire cette page…
1. L’aigle Ce majestueux animal fût posé au sommet du col en 1940 en l’honneur des soldats napoléoniens
2. Le Fletschhorn Auparavant coté 3993 m, le sommet a été "abaissé" à 3982 m en 2008, en raison de la fonte de la calotte neigeuse. Pourtant il faisait parti des 4000m jusqu’en 1950
3. Fleur de bruyère Autrement appelée “Rose des bois” Elle est reconnue pour ces propriétés curatives, notamment ses capacités diurétiques ainsi que pour ses qualités d’antiseptique
MOZAÏKMAG
5
AUTOMNE
La tarte aux myrtilles
Ingrédients pour 4-6 personnes - 200gr de farine de blé complet - 70gr sucre fin - 150gr d'amandes ou de noisettes moulues - 1 cuillère à café de poudre de pain d'épice ou de cannelle
Préparation de la pâte Étape 1 Mélanger la farine, le sucre fin, les amandes, la poudre de pain d'épices, les graines de votre choix, le sel et le sucre vanillé dans un saladier
Étape 2 Ajouter le beurre tempéré puis mélanger rapidement jusqu’à obtention d’une pâte homogène
Étape 3 Laisser reposer la pâte 30 minutes minimum, au frais
- 1 cuillère a soupe de graines de lin ou de chia ou de sésame - 1 pincée de sel - 1 sachet de sucre vanillé - 170gr de beurre - Sucre glace - 800gr de myrtilles
Thierry Clauss Poète cuisinier et cueilleur
6
MOZAÏKMAG
Les bienfaits de la myrtille La myrtille, riche en vitamine C et en antioxydants, est un fruit excellent pour lutter contre le vieillissement.
Préparation de la tarte Étape 1 Recouvrir le fond du moule de papier sulfurisé
Étape 2 Étaler la pâte dans le moule à gâteau
Étape 3 Saupoudrer le fond de tarte avec de la poudre d’amande
Étape 4 Garnir avec les myrtilles
Étape 5 Saupoudrer le tout de sucre glace
Étape 6 Cuisson 50 minutes au four à 180°
Elle agirait également sur différents troubles notamment ceux liés à la digestion, les infections urinaires et les problèmes de peau comme l’eczéma. Elle est également connue pour renforcer le système immunitaire grâce au ptérostilbène qu’elle renferme, un stimulant naturel très utile pour lutter contre les infections. Certaines études estiment aussi que les myrtilles auraient un impact sur le diabète, l’apprentissage, la mémoire et la maladie d’Alzheimer, mais des travaux supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces dires.
Étape 7 Laisser refroidir quelques minutes et déguster tiède MOZAÏKMAG
7
DÉCOUVERTE
Les jardiniers du Château Mercier Ils entretiennent avec amour le magnifique domaine du Château Mercier depuis près de 30 ans. Mais qui sont ces travailleurs qui œuvrent pour rendre ce lieu féérique pour les visiteurs ? Mozaik est allé à leur rencontre…
Entretien avec José, MSP en atelier éclaté
8
MOZAÏKMAG
“ Cette activité est une reconnaissance pour les travailleurs” Je m’appelle José Bruttin, j’habite Grône, je fonctionne ici en tant que MSP pour la Fondation St-Hubert. Cela fait 11 ans que je suis ici au Château Mercier. Nous sommes un atelier « éclaté » et dépendons des ateliers mécaniques de Granges où nous accompagnons une septantaine de travailleurs. Nous nous occupons de tous les entretiens extérieurs du domaine qui comprend 4 hectares. Nous avons également un verger, un potager des animaux, une volière. Nous travaillons au rythme des saisons. Les travailleurs que j'accompagne souffrent de différents handicaps tels que troubles psychiques, handicap mental ou encore handicap physique. Pour travailler, il faut être bénéficiaire de l’AI et avoir un taux d'occupation minimum de 50 %. Il est important d’avoir une bonne condition physique. Comme nous suivons les saisons, nous pouvons autant travailler au froid l’hiver que sous les grandes chaleurs en plein été. Nous travaillons de 7h30 à 12h00 et de 13h00 à 16h30 et le vendredi jusqu’à 15h30. Depuis le COVID et la fermeture des restaurants nous venons manger chez nos voisins de la Villa Flora.
Ils sont tous très fiers de leur Château Mercier. A prendre exemple pour les entreprises, c’est rare qu’ils soient absents. Ils viendraient même travailler s’ils sont malades. C’est parfois moi qui dois leur dire « Vous n’êtes pas bien, rentrez à la maison ou au foyer. » Chaque travailleur rencontre des difficultés qui lui sont propres. Certains ont besoins que le travail soit une routine avec des tâches répétitives, d’autres ont besoin de changement régulier. Tout le monde n’apprécie pas les mêmes tâches. Pour une personne, de faire du désherbage s’apparente à une punition alors qu’un collègue le fera avec fierté et intérêt. Chacun a également des limitations physiques ou de compréhension. Mon travail est de les prendre en compte et de confier les tâches qui conviennent le mieux avec le cadre le plus approprié possible à chacun. Cela fait de puis 1992 que les ateliers St-Hubert s’occupent du domaine. Quand l’état du Valais en a hérité, la famille Mercier a souhaité que ce dernier soit destiné à des projets sociaux et culturels. C’est à ce moment qu’a été créée la Fondation du Château Mercier.
La Fonda�on SaintHubert a été fondée en 1974. Son nom est un hommage à M. Marcel Hubert, pionnier de l’intégra�on des personnes handicapées en Valais. Sa mission est l’inser�on de son public cible au moyen d’une ac�vité professionnelle et de structures d’accompagnement diverses. La Fonda�on propose 305 places de travail répar�es dans les ateliers de Granges, Sierre, Sion, Mar�gny et Monthey ainsi que des places de travail en entreprise.
Plus d’informations sur www.asth.ch
Ce travail est une reconnaissance pour les travailleurs. Il se sentent valorisés par leur activité. MOZAÏKMAG
9
“Je suis fier de se que je fais ici au Château Mercier”
Je m’appelle Vincent, j’ai 42 ans et travaille au Château Mercier depuis 2001 où j’y ai fait mon apprentissage. J’apprécie la variété de mon travail qui comprend entre autres la taille des arbres, l’entretien du parc, l’intendance du Château pour les évènements. Mais ce que j’aime le plus est utiliser la tondeuse et la débroussailleuse. J’aime travailler et je suis fier de ce que je fais ici au Château Mercier
“ On rigole bien mais sans oublier de travailler”
Je m’appelle Laurent, j’ai 51 ans et cela fait depuis 1996 que je travaille au Château Mercier. J’apprécie mon travail car il est très varié. Je m’occupe de l’entretien du parc, des nettoyage, du balayage mais également de déplacer des meubles dans le Château pour les évènements qui sont organisés ici. J’apprécie de pouvoir croiser les personnes qui viennent se promener dans le parc. Pour moi c’est extraordinaire, magnifique de pouvoir travailler. Je suis toujours content d’être avec mes collègues car il y a une bonne ambiance. On rigole bien mais sans oublier de bien travailler. Je suis très fier du résultat de mon travail !
10
MOZAÏKMAG
“ Je suis heureux et fier du travail que nous effectuons” Je m’appelle Eddy et j’ai 54 ans. Je travaille depuis de nombreuses années au Château Mercier. J’aime mon activité en extérieur et en équipe. J’apprécie également de croiser les personnes qui viennent se promener dans le parc. Mon travail est très varié. Je m’occupe des jardins mais aussi des poules et autres oiseaux du parc. Je suis heureux et fier du travail que nous effectuons avec notre équipe.
“Après toutes ces années de travail, j'ai toujours autrant de plaisir et de fierté”
Je m’appelle Léonard, je viens de Fully et j’ai 46 ans. Je suis la première personne qui a travaillé au Château Mercier. J’y travaille depuis 28 ans. Je m’occupe des entretiens du parc, de déplacer les meubles pour les différentes manifestations qui y ont lieu. Je suis également responsable du poulailler. Je suis content d’aller au travail. Je bénéficie d’horaires adaptés à ma fatigue. En effet, cela me demande beaucoup de concentration pour me déplacer jusqu'ici. J’y viens tout seul en transport publics bien que je ne sache ni lire et écrire. Après toutes ces années de travail, j’ai toujours autant de plaisir et de fierté pour ce que je fais.
MOZAÏKMAG
11
Découverte
Le yoga ça vous parle?
Interview Bonjour Laetitia, pour commencer pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Qu’est-ce qui vous a amené à la pratique du yoga et comment avez vous acquis vos compétences ?
Je suis une personne simple, naturelle, curieuse qui apprécie la vie dans sa pure simplicité. J'aime le contact avec la nature, le partage de musique, avec des amis, des enfants, des collègues,
C'est avant tout un besoin de me reconnecter avec mon corps qui était lié à des circonstances particulières.
Passionnée par mon travail, j'apprécie tout particulièrement d'observer les chemins très divers et pourtant subtilement semblable que chacun découvre, emprunte dans la recherche de son propre bien être. Quelles formations avez-vous suivies ? J'ai une formation de musicothérapie. Cette dernière aborde le mouvement corporel en lien avec l’émotionnel ainsi que toute la partie anatomique du corps humain. J'ai également un formation en kinésiologie. C'est une pratique destinée à favoriser un état d’équilibre et de bien-être physique, mental et social. Elle regroupe un ensemble de techniques de gestion du stress et des émotions. J'ai également suivi une formation de yogathérapeute. 12
MOZAÏKMAG
J'ai acquis mes connaissances et des outils à travers différentes formations mais aussi de manière autodidacte. Selon moi il est indispensable de pratiquer personnellement, pour expérimenter avant de transmettre et d'enseigner. Qu’est ce que le yoga a changé pour vous ? Une rémission de problèmes musculo-squelettiques, une reconnexion à mon corps et prendre conscience de toutes les tensions internes. Le yoga m'a également permis de me diriger vers le chemin de la méditation. Ces deux pratiques, ensemble, m'ont permis d'accueillir les difficultés de la vie de manière plus calme et sereine. La méditation, la pleine présence dans les petits gestes du quotidien m'ont permis de prendre conscience de schémas destructeurs, et de percevoir petit à petit, la manière dont
ceux-ci m'enferment, me, limitent... Mais cela m'a aussi permis de trouver du bonheur, de la joie dans les choses les plus simples de la vie. Pour vous, le yoga serait-il plutôt un sport, une pratique de soins ou un art de vivre ? Un art de vivre clairement ! Le yoga est-il forcément lié à la méditation selon vous ou ces deux pratiques complémentaires peuvent-elle être dissociées l’une de l’autre ? Si par méditation on entend «être en présence » alors non on ne peut pas dissocier yoga et méditation. Le Yoga est bien plus qu'une série de postures. C'est une philosophie de vie, un art de vivre, une étincelle intérieure qui aspire à la complétude. Le mot Yoga peut être traduit de différentes manières mais la plus commune est «union». Union entre le corps et I ‘esprit entre autres. Les postures de Yoga ne deviennent du Yoga que si elles sont faites en présence, en conscience. Sinon il ne s'agit que d'une forme exotique de stretching ou sport.
Tout le monde peut-il entrer dans un état méditatif, a-t-on besoin de matériel spécifique ou tout un chacun peut y accéder ? L'assise méditative n'a besoin que d'une intention et, selon les situations, d'une bonne dose de volonté. II n'y a aucun état spécial à rechercher ou à atteindre bien au contraire. II s'agit plutôt de laisser les tourbillons intérieurs de désirs et répulsion là où ils sont et de ne pas leur donner trop d'importance et d'observer les jeux de pouvoir intérieur. C'est un peu comme les pubs et certains « services » technologiques. Chacun essaie de gagner un maximum d'instant, de minutes, d'heures d'attention de notre part. Si on laisse faire, notre esprit devient très vite très agité, dans une forme de stress permanent. Donc, plutôt que de chercher un état méditatif, il s'agit simplement d'enlever I'emprise de ces tourbillons intérieurs sur nous en mettant de la conscience dans ces phénomènes en prenant un peu de recul, en étant le spectateur ébahi, en admiration par la richesse de notre jeu. De quelle manière préparezvous cet atelier ? II est essentiel d'avoir une base de cours, des outils et une ligne de conduite. Ensuite I'important est de faire avec l’énergie de groupe. Cela peut changer en fonction du nombre de participants et du vécu de chacun. L'idée est de pouvoir être en résonance avec l’énergie des personnes présentes et bien sûr de leurs besoins. Donner ce cours vous demande-t il beaucoup d’énergie? Vous sentez vous plutôt fatiguée ou au contraire énergisée à la fin de la journée ?
Non, aucune énergie, la vérité c'est que je vous vampirise à chaque session et ressors plein d'énergie (rires...). Pour moi, la vision de thérapie est un échange où on donne et on reçoit. Bien sûr il y a une présence et une posture à garder et à transmettre. Mais l’énergie véhiculée n'est pas à sens unique. De voir un processus s'opérer à travers les personnes présentes entre le début et la fin de la journée est porteur pour moi et génère de la gratitude intérieure. Selon vous, quels sont les bienfaits que cet atelier apporte aux participants? La liste est longue. Je dirai, prendre conscience de son corps, retrouver son centre, sa place ou encore gérer ses émotions. Changer ses mécanismes automatiques négatifs, se relaxer, respirer profondément et en conscience. Développer des outils pour I‘autogestion, maintenir le corps en bonne santé, apaiser le mental, diminuer le stress, discerner les influences nuisibles et s'en détacher. Trouver un équilibre, retrouver l'harmonie « corps-âme-esprit » Renforcer les compétences de vie... Mais avant tout, les bienfaits sont ceux que les participants pourront prendre eux-mêmes... Quel conseil donneriez-vous aux personnes désireuses de se lancer dans la pratique du yoga ou de la méditation? Allez-y ! Essayez différents professeurs de Yoga et choisissez selon votre préférence et vos affinités. Lisez 1 ou 2 livres sur la
Laetitia Schmid méditation. Et même sans livre et aucune connaissance. Prenez simplement quelques minutes dans la journée, asseyez-vous et soyez curieux : observez la respiration, les pensées, il n'y a pas de meilleur livre que votre intériorité. Soyez présents à vos sensations corporelles, votre corps ne ment pas. II y a une boussole intuitive en chacun de nous... Prenez contact avec une personne qui peut vous accompagner. Mais avant tout posez une intention de trouver une harmonie intérieure. Sa première maison, c'est soimême, son corps et son esprit. Un petit mot pour conclure cette interview ? Le yoga et la méditation sont une philosophie qui se pratique à chaque instant de la vie. MOZAÏKMAG
13
Témoignages de deux participants Que faites-vous concrètement durant l’atelier ? Il y a des phases de relaxation qui se rapprochent de l’hypnose ou de la méditation. Il y a également des phases un peu plus sportives avec des positions de yoga et des étirements. C’est toujours assez soft, afin que tout le monde puisse participer selon ses capacités mais il y a tout de même certaines postures qui sont un peu plus compliquées et qui demandent un peu de souplesse.
Pourquoi avoir choisi la yoga thérapie comme atelier ? J’ai toujours été attiré par les soins alternatifs tels que l'acupuncture, l’acupressure ainsi que par le mode de vie qui va avec. Le yoga m’a donc semblé une bonne alternative pour faire un travail sur mes dépendances afin de les remplacer par quelque chose de plus sain. Que vous amène la yoga thérapie, lors de l’atelier et en dehors ? A l’atelier cela m’aide beaucoup. Si j’ai eu des soucis durant la semaine, pouvoir en parler en toute liberté et faire une mise au point est souvent salvateur. Laetitia a souvent des conseils qui font du bien et elle a une posture très rassurante. En dehors, les techniques apprises m’aident à rester calme dans certaines situations où normalement je serai plus explosif. Quel est votre ressenti en séance ? La plupart du temps je me sens vraiment apaisé durant les séances. Quelquefois c’est un peu plus difficile car beaucoup de pensées peuvent arriver en même temps. Dans ce cas, être dans un état méditatif est nettement plus compliqué.
14
MOZAÏKMAG
Pratiquez-vous les exercices à la maison ? Oui. Les exercices de respiration m’aident souvent lors de moments où je pourrai perdre facilement le contrôle. Aujourd’hui j’ai appris à m’éloigner du conflit, à pratiquer un exercice de respiration et à laisser retomber la tension. Cela me fait beaucoup de bien. Je pratique également la médiation pour retrouver mon médiateur intérieur. Cela m’arrive quand je dois choisir quelle posture adopter dans certaines situations. Quels sont les point négatifs et positifs de l’atelier ? Le seul point négatif que je peux trouver est que j’aimerai avoir la possibilité d’y venir plus souvent. Le positif est clairement que j’y ai acquis des outils qui me sont utiles tous les jours pour m’aider à me contrôler, à me recentrer sur moi. Cela m’aide particulièrement à l’acceptation de moi-même et de mon chemin de vie.
“Je me sens vraiment apaisé durant les séances”
Pourquoi avoir choisi la yoga thérapie comme atelier ? Je ne connaissais pas du tout la yoga thérapie. C’est un participant qui m’a conseillé d’y participer pour la détente que cela peut amener. J’étais un peu sur la défensive, un peu antisocial et un peu en retrait. Je restais pas mal à la maison. A l’atelier j’y ai découvert la relaxation, la méditation et la respiration. J’y ai appris à être beaucoup plus en phase avec moi-même. Reprenez-vous des exercices de la yoga thérapie à la maison ? Oui, j’utilise les exercices de respiration chez moi. Je les fais lorsque j’en ai besoin pour me détendre et faire baisser les tensions. Je l’utilise notamment lorsque j’ai des tensions avec des personnes proches. Je pratique la respiration pour me calmer et pas péter un câble. Cela me détend et me remet les pied sur terre. Toutefois je ne refais pas tous les exercices tout seul. Il me manque Laetitia qui me guide, l’atmosphère de la salle, son odeur, les participants. Je ne retrouve pas cet ensemble de choses qui donne une énergie si particulière. Que ressentez-vous lorsque vous êtes en pleine séance et que vous effectuez les exercices ? Cela commence déjà quand je rentre dans la salle, je me mets en situation de yoga et je laisse mes soucis sur le pas de la porte. Durant la séance je me concentre sur ma respiration et les paroles de Laetitia qui me guident et qui me permettent de me recentrer sur moi. Je ressens un grand soulagement. Pour moi c’est une journée dont je me réjouis et qui me manque quand elle n’a pas lieu. Quel est votre ressenti en pleine séance ? Je me sens comme une éponge et j’absorbe les paroles de Laetitia. Je ressens l’énergie positive des personnes qui m’entourent et j’ai le sentiment que cela apporte un bien-être à tout le groupe. J’ai le sentiment que nous sommes tous en communion. Au début, on s’allonge par terre, on entend la musique de fond, on commence à respirer, à écouter ce qu’elle nous dit et c’est là que la magie opère. On commence à se laisser aller, à se sentir bien.
Quels sont les points positifs et négatifs de l’atelier ? Le seul point négatif est que je ne peux y aller qu’une seule fois par semaine. Quand j’en ressort j’ai le cœur léger. Si j'y viens stressé le matin, en étant agacé, je ressors de là détendu, ZEN. J’oublie un peu les douleurs, les soucis. Cette sensation de bien-être dure chez moi 2 à 3 jours. J’aimerai avoir la possibilité de faire le cours en fin de semaine pour en ressentir les bienfaits le weekend. Ce serait bénéfique pour moi.
“Je ressens l'énergie positive des personnes qui m'entourent”
MOZAÏKMAG
15
intéressantes. On ne rencontre jamais deux fois la même prise en charge, le même accompagnement. Ce sont chaque fois des rencontres qui sont différentes et qui nous amènent en tant que professionnel à avoir une grande forme d’humilité.
L'ENTRETIEN
Rencontre
L’addiction prend aujourd’hui énormément de place dans notre société et personne n’en est à l’abri. On peut tous y être confronté. La société est dans des jugements moraux sur la question des addictions et on doit faire évoluer ces regards. Pourquoi Addiction Valais ? Parce-que c’est l’endroit principal qui traite des addictions en Valais. Nous y accompagnons des personnes souffrant de tout type d’addiction et de tout âge qui ont un long parcours tout comme des jeunes qui sont au début de leurs consommations. Je trouve cela riche, complexe et passionnant. Qu’est-ce qui vous a amené à relever le défi de prendre le poste de directeur ? J’ai d’abord eu une grande réflexion pour savoir si j’avais les compétences nécessaires et de savoir ce que je pouvais amener. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je m’appelle Thomas Urben, je travaille à Addiction Valais depuis près de 10 ans. J’y ai commencé comme stagiaire, je suis parti ensuite travailler ailleurs quelque temps puis je suis revenu comme intervenant en addiction. En 2018, je suis devenu responsable du secteur ambulatoire , puis directeur depuis le mois de septembre 2021. J’ai une petite famille qui a grandi récemment. J’habite en Valais depuis toujours et je suis fondamentalement attaché à ces terres. Nous avons un environnement magnifique qui me permet d’avoir un bon équilibre de vie entre le travail, la famille et la nature ou je passe beaucoup de temps pour me ressourcer. Pourquoi avez-vous orienté votre carrière vers le domaine des addictions et particulièrement Addiction Valais ? Je trouve la thématique de l’addiction passionnante. Ce sont des rencontres avec des personnes qui sont passionnantes et
16
MOZAÏKMAG
Je suis convaincu qu’ Addiction Valais a une place fondamentale et nécessaire pour un grand nombre de personnes. Certaines viennent nous voir un peu sur les pattes arrière, mais il y a surtout des gens qui ont une nécessité de venir, pour qui notre présence est utile dans leur parcours de vie. C’est pour toutes ces personnes que j’ai postulé en tant que directeur. Je l’ai aussi fait car sur le terrain il y a des équipes qui sont de grande qualité. Ceci est fondamental car le rôle d’un directeur est de permettre aux personnes de travailler ensemble en donnant des lignes de conduite. Sans des collaborateurs compétents et motivés à donner le meilleur d’eux même la mission serait difficile. C’est aussi rassurant de venir de l’interne, de connaître les équipes, de savoir avec qui je vais collaborer et de savoir que les personnes arrivées dernièrement s’inscrivent dans cette même philosophie.
En tant que directeur j'ai l'avantage d'avoir la visibilité nécessaire pour donner mon avis sur la thématique des addictions. Cela me tient à cœur car la société et les instances ont tendance à faire comme si la problématique des addictions n’existait pas. Ma fonction me permet de rappeler, régulièrement, à qui de droit l’importance de toujours garder cette thématique dans un coin de leur tête. Que pensez-vous pouvoir amener à addiction valais à travers votre expérience et vos compétences ? Je pense que ma chance est de très bien connaître la problématique des addictions pour avoir accompagné des personnes durant de nombreuses années. J’ai beaucoup échangé avec elles et expérimenté ce qui marche bien et moins bien. Aujourd'hui, mon souhait est de répondre à cette question : "Que peut-on développer et mettre en place comme prestations pour répondre aux besoins des personnes accompagnées ?" Le but aujourd’hui dans le traitement des addictions et d’être suffisamment souple en tant qu’institution pour permettre de répondre aux spécificités et singularités de chaque individu. Que peut amener addiction Valais aux personnes accompagnées par ses différentes prestations ? Pour commencer, je souhaite rappeler que de venir chez Addiction Valais ce n’est pas quelque chose de simple. Cela demande beaucoup de courage. Les personnes doivent prendre conscience qu’elles ont déjà essayé beaucoup de choses sans obtenir le succès escompté. Les gens qui viennent nous rencontrer ont beaucoup de ressources auxquelles ils n’arrivent plus à faire appel en raison de leurs
consommations. Notre rôle, que ce soit dans l’ambulatoire, le résidentiel ou en centre de jour, est de les remettre en lumière. Mais le travail c’est toujours la personne qui devra le faire. En ambulatoire, c’est un accompagnement individuel et par la même intervenant du début à la fin. En centre de jour, un des axes sera le fait de cultiver du lien social qui est fondamental dans le domaine des addictions. Le résidentiel a une autre volonté. Celle de pouvoir couper par rapport à l’environnement pour se retaper, se reconstruire. Parfois l’accompagnement en centre de jour et en ambulatoire ne sont pas suffisants. La personne a besoin de se retrouver dans un cadre un peu plus protégé pour réapprendre certaines choses car l’addiction a pris trop de place, trop d’importance. La perte de contrôle est trop prononcée et les conséquences négatives trop importantes. En quoi l’addiction est-elle utile dans notre société ? Nous sommes dans une société addictogène. Ce n’est pas vraiment l’addiction qui est utile à la société mais la société qui crée de l’addiction par la surconsommation, l’immédiateté, la précarisation et le plaisir immédiat. Il y a plein de critères qui font qu’à un moment donné tout est réuni pour développer des addictions. Et aujourd’hui il y a une intolérance terrible, dans la société, que ce soit pour ceux qui ne consomment pas ou ceux qui perdent le contrôle. Il suffit de voir le regard qu’a la société par rapport à la consommation d’alcool. Les personnes abstinentes sont stigmatisées par des « Pourquoi tu ne bois pas ? ». La surconsommation entraîne également une stigmatisation. Je pencherai plutôt pour dire que c’est la société qui crée un modèle d’addiction.
Quels sont les défis à venir pour Addiction Valais ? Un premier défi c’est la crise COVID et de ses effets sur le long terme sur la société. Je suis tout de même très inquiet de voir qu’aujourd’hui nous sommes dans un champ de tension assez important où beaucoup de personnes ne vont pas bien ou sont isolées Un autre défi est la question des addictions comportementales. Nous n’avons que très peu de recul sur les conséquences d’un enfant qui utilise régulièrement une tablette dès l’âge de 5 ans, sur un jeune de 14 ans exposé à des images ou des jeux violents… Le marché est de plus en plus libéral et le domaine de la prévention a de moins en moins de place. Tout repose sur la responsabilité de l’individu... Le défi est donc de faire remonter ces questions-là et de ne pas tomber dans l’oubli politique. A quelle question que nous n’avons pas posées souhaitezvous encore répondre ? Etant donné que c'est vous qui interviewez et fréquentez le centre de jour, la question que j’aurai souhaité entendre est : « C’est quoi pour vous le but du centre de jour ». Pour moi ça doit être une bulle, un moment dans vos semaines. C’està-dire que ça doit être un endroit où vous vous sentez bien, où vous êtes en tranquillité et où vous développez des compétences. Le but n’est pas de travailler forcément sur des questions d’addiction mais de développer et prendre goût à d’autres choses qui sont transférables à domicile avec votre budget, votre réalité et votre environnement.
MOZAÏKMAG
17
18
MOZAÏKMAG
MAGAZINE
#1 Rédaction Le Magazine MOZAIK est entièrement imaginé, écrit et réalisé par l’équipe de l’atelier informatique du centre de jour de la Villa Flora. Si vous souhaitez y participer, alors n’hésitez pas à vous inscrire à l’atelier informatique ou à nous soumettre vos articles, photographies et autre envies en nous contactant.
Centre de jour Villa Flora Atelier informatique / MOZAIK MAG Chemin des Cyprès 4 3960 Sierre 027 / 455 75 51 MOZAÏKMAG
19
20
MOZAÏKMAG