Martinique 10 20pages

Page 1

N°10 – Février 2018

Prévention Santé au Travail

ÉMISSIONS DES MOTEURS DIESEL�: DE SÉRIEUSES CONSÉQUENCES POUR LA SANTÉ ! SANTÉ ET PRODUCTIVITÉ : FAITES LE CHOIX DE L'ERGONOMIE ! RESTAURATION ET HYGIÈNE SANITAIRE : OÙ SE CACHE LE DANGER ?

Prévention Santé Vie Pratique CAPITAL CANCER DU COL DE L’UTÉRUS�: NE PAS RETARDER LE DÉPISTAGE�! PRÉVENTION FAMILLE MOBILISATION DES VILLES POUR RÉDUIRE L’OBÉSITÉ CHEZ LES ENFANTS EN MARTINIQUE�!

À LA UNE

Développement Durable RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES

QUELS ENJEUX POUR LA PRÉVENTION ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE�?

QUAND ET COMMENT UTILISER UN DÉFIBRILLATEUR ?

ORDONNANCES MACRON : LA RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL EST LANCÉE ! ISSN 2266-9280 – 5.00 €

Avec la collaboration de : DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI DE MARTINIQUE

DIECCTE

CGSS

CTM

SDIS

ARS

CROIX-ROUGE

9 772266 928008



édito

PRÉVENTION MARTINIQUE

AGNÈS BUZYN

Ministre des Solidarités et de la Santé

"Lutter contre les inégalités sociales et territoriales" Chers lectrices, chers lecteurs,

N

otre système de santé est l’un des plus efficaces au monde. Nous pouvons être fiers de ce modèle performant que le monde nous envie, mais nous devons aussi être ambitieux pour l’avenir, pour que ce bien commun reste une force pour notre pays. Le gouvernement fait de la santé un objectif de toutes ses politiques, qu’elles soient éducatives, environnementales, agricoles, sportives ou judiciaires. La santé n’est pas l’affaire du seul ministère de la santé : elle nous concerne tous. C’est tout le sens de la stratégie nationale de santé, dont j’ai lancé les travaux le 18 septembre dernier, et qui mobilise l’ensemble du gouvernement. Nous le savons, notre système de santé est confronté à des enjeux immenses, tels que le vieillissement de la population et le développement des maladies chroniques et émergentes. Il nous faut anticiper ces changements, en particulier dans les Départements d’outremer, dont les indicateurs de santé révèlent certaines spécificités. En matière de périnatalité, les taux de prématurité, mortinatalité, mortalité périnatale et mortalité néonatale sont supérieurs à ceux de la France métropolitaine pour tous les Départements et régions d’outremer (DROM). Le surpoids et l’obésité en Martinique et en Guadeloupe sont plus élevés qu’en Métropole et progressent rapidement, notamment chez les femmes et les enfants. Les taux d’hospitalisation et la mortalité par AVC sont beaucoup plus élevés en Guadeloupe et en Guyane qu’en Métropole. La fréquence des complications – et donc la gravité du diabète – semble également beaucoup plus importante dans les DROM. Les taux d’amputations chez les diabétiques et surtout les taux d’insuffisance rénale chronique terminale y sont particulièrement élevés en comparaison avec la France métropolitaine. De plus, ces complications semblent se produire à un âge plus jeune : les personnes souffrant d’insuffisance

rénale chronique terminale sont, selon le DROM considéré, de 2 à 7 années plus jeunes que celles traitées en Métropole, en considérant l’âge médian. Nos actions de prévention nutritionnelle et notre lutte contre l’obésité retiennent tout autant mon attention. Je veille à ce que les actions de promotion des repères nutritionnels soient poursuivies auprès des femmes enceintes, du couple et de leur jeune enfant – et ce avec les professionnels de santé libéraux, la protection maternelle infantile et les structures d'accueil des enfants. Je pense par exemple à l’inscription de la thématique nutrition dans les politiques locales de santé, comme dans le volet santé des contrats de ville. Enfin, je m’engage à lutter contre les risques sanitaires liés à la sexualité : rapports non protégés, violences, grossesses précoces, prostitution – et ce, souvent, chez les plus jeunes. A cet égard, nous encourageons l’accès à la contraception et au préservatif, en développant des programmes ciblés de promotion de la santé sexuelle, et de prévention des grossesses précoces et non désirées. Nous construisons également une offre de soins, d’information et de dépistage, qui doit inclure tous ces enjeux. Je m’engage à ce que notre système de protection sociale bénéficie toujours plus à nos concitoyens dans les outremer, qu’il permette à vous toutes, à vous tous, de bénéficier de bonnes conditions de santé et de vie – et ce, quelle que soit votre condition, quel que soit le territoire qui est le vôtre. Je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année 2018.

L’IREPS Martinique, Structure d’expertise et d’appui de l’ARS Martinique pour le développement régional de la politique de prévention et de Promotion de la Santé qui vise à lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé et à favoriser le bien-être pour tous, vous propose ses différents services : Formation

Plaidoyer en Éducation et Promotion de la Santé

Conseil Méthodologique et Évaluation

Contribution aux politiques de Santé Publique

Documentation

Appui à la Politique de la Ville

Communication

Coordination de programmes de santé

Appui au transfert de connaissances en SP

Avec EPS MAR l’IR de la

TION OMO

PR

dans

vos

UE,

TINIQ

NTÉ

A SA

DE L

s!

projet

Lotissement Evasion - 91/109 Impasse Romarin - Quartier Acajou - 97232 LAMENTIN Tél. : 0596 63 82 62 - Fax : 0596 60 59 77 - Email : contact@ireps-martinique.fr

1


édito éditos

PRÉVENTION PRÉVENTION MARTINIQUE RÉUNION

CGSS MARTINIQUE

INRS

De nouveaux Programmes de Prévention 2018-2021

L’INRS : 70 ans au service de la prévention des maladies et accidents du Travail

Depuis plusieurs mois, des

L’INRS vient de fêter ses 70 ans.

échanges au sein de notre réseau Prévention et avec les partenaires sociaux membres de nos instances de gouvernance paritaires, au niveau national et régional, permettent d’identifier des orientations qui pourraient être retenues pour élaborer les programmes de prévention 2018-2021 à venir. Ces programmes s’inscriront dans la continuité de ceux mis en œuvre depuis 4 ans. En effet, l’expérience montre que l’action de prévention engagée avec les entreprises demande du temps et nécessite très souvent plusieurs années avant de porter ses fruits. Ils respecteront également plusieurs principes arrêtés avec nos partenaires : contribuer à la politique de santé au travail, cibler des secteurs professionnels à forte sinistralité d’où la nécessité de bien analyser nos statistiques annuelles d’accidents du travail et de maladies professionnelles, réaffirmer les nécessaires coopérations avec les autres acteurs de la prévention, déployer vers le plus grand nombre d’entreprises des démarches et des bonnes pratiques permettant de prévenir des risques prioritaires (comme les TMS, le risque chimique…), ou visant des thématiques particulières (comme la formation initiale, l’accueil des nouveaux salariés, le maintien en emploi, les RPS, l’incitation des TPE à intégrer la santésécurité dans l’exercice de leurs métiers…). Le choix de ces actions pourra tenir compte de l’existence de projets économiques régionaux pouvant générer à l’avenir une augmentation d’une activité ou le développement de nouvelles formes de travail engendrant potentiellement des risques professionnels (projets de construction régionaux importants, développement de nouveaux secteurs d’activités, …). Enfin, une démarche d’évaluation devra être mise en œuvre dès la phase conception de ces nouveaux programmes de prévention, afin de renforcer notre expertise, la qualité et l’efficience de nos actions.

Né en 1947, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail est une association loi 1901, créée sous l’égide de la CNAMTS et administrée par un Conseil d’administration paritaire (employeurs et salariés). L’INRS fait partie intégrante de la Branche Accidents du Travail/ Maladies professionnels de la CNAMTS. Il apporte notamment un soutien scientifique et technique aux CARSAT et CGSS dans leur rôle de prévention auprès des entreprises. L’INRS, c’est aujourd’hui 580 personnes. De l’acquisition de connaissances à leur diffusion en passant par leur transformation en solutions pratiques, l’Institut met à profit ses ressources pluridisciplinaires (médecins, ingénieurs, formateurs,…) pour diffuser le plus largement possible une culture de prévention et proposer des outils utiles pour les entreprises dans leur démarche de prévention. L’action de l’INRS s’articule autour de missions transversales : Savoir, informer, former et accompagner. Le périmètre de l’INRS est très large, recouvrant la grande majorité des risques professionnels : risques chimiques (CMR, nanoparticules, amiante, perturbateurs endocriniens, EPI,…), risques physiques et mécaniques (électricité, rayonnements, incendie, bruit, vibrations, champs électromagnétiques, équipements de travail, chutes,…), risques biologiques (agents pathogènes, agents allergisants, biotechnologies,…), risques organisationnels (RPS, TMS, vieillissement, horaires atypiques, maintenance, sous-traitance, intérim,…). Pour tous ces sujets l’INRS a 4 modes d’action complémentaires : les Etudes et Recherche, l’Assistance, la Formation et l’Information. L’activité de l’INRS, chaque année, sur tous ces sujets, c’est une centaine d’études, plus de 30 000 réponses par nos experts aux sollicitations extérieures (entreprises, médecins,…), près de 200 sessions de formation, un site web qui reçoit près de 30 000 visites par jour, etc. Pour en savoir plus : www.inrs.fr STÉPHANE PIMBERT Directeur Général de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité)

EVELYNE PARA Directrice des Risques Professionnels de la CGSS Martinique

Ensemble, préservons la santé et la sécurité des salariés ! Contactez-nous ! Direction des Risques Professionnels Aides financières : 0596 66.74.37 Formation : 0596 66.51.33 Conseil-Expertise : 0596 66.53.35 Secrétariat général : 05 96 66.76.19 Email : prevention972@cgss-martinique.fr

www.cgss-martinique.fr

Notre travail, rendre le vôtre plus sûr !

2


édito

Nos Rédacteurs Ont collaboré à ce numéro :

De grâce, ne parlez plus de pénibilité !

C

oncilier vie professionnelle et vie privée, encourager le dialogue social et la négociation, doper le recours au télétravail (désormais doté d’un véritable arsenal juridique), avaliser le droit à la déconnexion, renforcer le principe d’égalité hommes-femmes, lutter contre les agissements sexistes…, autant dire que le concept de "Qualité de vie au travail (QVT)" a le vent en poupe ces derniers temps ! Le législateur n’a jamais été aussi bienveillant avec les travailleurs sommés, du coup, d’éliminer de leur vocabulaire le terme de "pénibilité", reconnu par la nouvelle mandature comme un "agent pathogène infectieux" susceptible de provoquer une pandémie incontrôlable dans le monde du travail à moyen terme. Cette fameuse "pénibilité au travail" qui a fait l’objet, ces dernières années, de tant de débats, de négociations, de consensus puis de lois, serait finalement devenue l’ennemi numéro 1 à abattre dans la jungle du droit du travail aujourd’hui. Oui mais voilà, que va-t-on faire à présent de toutes ces souches épidémiques indissociables du "virus pénibilité" ? Va-t-on rebaptiser, par exemple, les TMS (troubles musculo-squelettiques) ou encore les RPS (risques psychosociaux) aujourd’hui responsables de taux inquiétants d’arrêts de travail, d’absentéisme, de désinsertion et de maladies professionnelles ? Va-t-on revoir une nouvelle fois les caractéristiques des dits risques particuliers à considérer pour alimenter le compte de prévention et la surveillance (médicale) individuelle renforcée ? Le Document unique sera-t-il lui aussi remis en question à un moment donné compte tenu du trop-plein de pénibilité qu’il renferme, par ricochet ? On a beau exagérer parfois le tableau du mal-être au travail de nos jours et monter au créneau dès la moindre incartade sur la protection stricto-sensu de la santé physique et mentale des travailleurs, il n’est pas dit qu’en jouant sur les mots nous parviendrons à étouffer les maux d’une nouvelle génération devenue bien plus inflexible après des années d’amiante, de cancers et de suicides professionnels, de harcèlement et d’atteintes en tout genre à la condition humaine. Il y a manifestement encore beaucoup de chemin à parcourir sur le terrain de la Prévention au travail avant que le Larousse ne soit invité à supprimer de ses colonnes cette "pénibilité" qui nous colle tant à la peau…

ALBERT DAVID BENABOU - RÉDACTEUR EN CHEF

Agnès BUZYN (Ministre des Solidarités et de la Santé), Alfred MARIE-JEANNE (Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique), Colonel Patrick TYBURN (Directeur du SDIS de la Martinique), Stéphane PIMBERT (Directeur Général INRS), Evelyne PARA (Directrice des Risques Professionnels, CGSS Martinique), Odile SAINT-PRIX MARAJO (DRP, CGSS Martinique), Pascal GHUNAIM (DRP, CGSS Martinique), Alick MARVEAUX (Chambre de Métiers, Martinique), Professeur André CABIE (CHU Martinique), Dr Mareme THIOUNE (CHU Martinique), Christophe CERLAND (CHU Martinique), Hélène JACOB (Infirmière Collège CARBET Martinique, Formatrice), Dr Anne DE BRUN-CABIE (Médecin de l’Education nationale, Académie de la Martinique), Commandant Eddy CLERENCE (SDIS 972), Protection Civile Martinique, IREPS Martinique, E2C Martinique Sud, Stéphanie MARIE-LOUISE (Altitude QHSE), Kathleen MALIALIN (ARACT Guyane), Laurent SALINIER (CMCK, CLIN), Kim-Anh DINH-VAN (CMCK, CLIN), Sylvie JANTOT (CMCK), Marie-Laure GERUSSI (STKOG), Johara NADRI (ORSG-CRISM), Camille ALLOUARD (Président de la Délégation Territoriale de la Croix-Rouge française en Guyane), Charles MARTEL, (CGSS Guadeloupe), Johanna MATHEAU (CGSS Guadeloupe), Adjudant-Chef Ernesto SAINT-PHOR (SDIS 971), Protection Civile Guadeloupe, Corinne DUBOIS (Chambre de Métiers, Réunion), Chloé LASSERRE (Chambre de Métiers Réunion), Nicolas MENARD (ARVISE-ARACT Réunion), Maud ARMENGAUD (ARVISE-ARACT Réunion), Sophie THOMAS (DPRP, CGSS Réunion), David LALLEMAND (DPRP, CGSS Réunion), Pascal LAPORTE (La Santé au Travail, SISTBI Réunion, ASSER), Jérôme FRIBOURG (La Santé au Travail – SISTBI Réunion), Geneviève RATO (SISTBI Réunion), Olivier MARIN (SISTBI Réunion), Lieutenant-Colonel Paul BOUCHERON (SDIS 974), Lieutenant-Colonel Dominique FONTAINE (SDIS 974), Dr Katia SLAMA (Run Dépistages, Réunion), Dr Hélène ANDRE (CHU Réunion-GHSR), Dr Elise BISMUTH (CHU Réunion-GHSR), Dr Jan-Dirk HARMS (Médecin consultant, ex-CHU Réunion-GHSR), David CURVEUR (Diététicien), Laura HUSCENOT (Diététicienne), Pédro DO MONTE (Zone de Défense Civile Sud OI, CHU Réunion-CHD Félix Guyon, SAMU 974), Office de l’Eau Réunion, Guy LEBERRE (Responsable du Centre Interrégional de Mesures Physiques de l'Ouest, CIMPO), Dr Pascal CASSAN (Croix-Rouge Française), Corinne BORLET (Croix-Rouge Française, Délégation Guadeloupe), A. DAVID (Journaliste), Jean-Charles ARDIN, Indrani MORAZIN, ADEME, Institut national du cancer, Inserm, Santé Publique France, ANSES. Merci à tous de votre contribution et de vos nombreuses marques de soutien et de fidélité.

Prévention Martinique est publié aux Éditions Prévention Rédaction – Abonnements – Publicité : • 11 Rue des Arts et Métiers – Imm. Avantage – Lot. Dillon 97200 Fort-de-France Tel : 0596 42.13.43 – Fax : 09.70.62.09.35 • 16 Rue Claude Chappe – Zac 2000 – 97420 Le Port – Tel : 0262 55.15.05 E-mail : contact@preventionmartinique.com

www.preventionmartinique.com

Dépôt légal à parution © Copyright Février 2018 – N°10 Crédit Photos :Crédit Photos : Prévention Réunion©, SDIS 971, ASSER Réunion Maquette : Hanna Baranes - La Pâtisserie graphique Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal et L.335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle (loi du 11 mars 1957).

Le Comité d’Ethique Prévention Martinique PARTENAIRES OFFICIELS Le Comité d'Ethique Prévention Martinique est constitué de nombreux organismes officiels et personnalités locales qui contribuent chaque année à l’élaboration et à la validation des principaux axes rédactionnels du magazine. Ces acteurs-clés de la prévention et de la santé en Martinique ont accepté de partager leur expertise, leur savoir-faire et leur expérience pour mieux vous informer et rendre accessibles des problématiques qui relèvent de leurs compétences. Nous tenons à remercier l’ensemble de ces partenaires pour leur disponibilité, leur soutien et leur engagement admirable pour faire vivre la Prévention en Martinique.

DIECCTE MARTINIQUE − DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI Directeur de la DIECCTE : Mme Monique GRIMALDI Directrice-adjointe, Responsable du Pôle Travail : Mme Marie-Claude RAQUIL 0596 71.15.00 – www.martinique.dieccte.gouv.fr CAISSE GÉNÉRALE DE SÉCURITÉ SOCIALE (CGSS) Directrice des Risques Professionnels, Ingénieur-Conseil Régional : Mme Evelyne PARA 0596 66.51.31 – www.cgss-martinique.fr

SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DE LA MARTINIQUE (SDIS) Directeur : Colonel Patrick TYBURN Chef du Pôle Secours : Lieutenant-Colonel Jean-Paul LEVIF 0596 59.05.81 AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ MARTINIQUE (ARS) Directeur Général : M. Patrick HOUSSEL 0596 39.42.43 – www.ars.martinique.sante.fr

CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE Président : M. Justin PAMPHILE Directrice Générale des Services : Mme Josiane JOURDAIN AURORE 0596 70.08.86 – www.cdg-martinique.fr

Région Matinique

COLLECTIVITÉ TERRITORIALE DE MARTINIQUE (CTM) Président du Conseil Exécutif de la CTM : M. Alfred MARIE-JEANNE 0596 59.63.00 – www.collectivitedemartinique.mq

CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE Président : M. Philippe JOCK 0596 55.28.00 – www.martinique.cci.fr CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION MARTINIQUE Président : M. Henri SALOMON Secrétaire Générale : Mme France-Lise LABAN-BASSETTE 0596 71.32.22 – www.cma-martinique.com

OBSERVATOIRE DE LA SANTÉ DE LA MARTINIQUE (OSM) Présidente : Mme Hélène NOL -- Directrice : Dr Sylvie MERLE 0596 61.04.82 – www.ors-martinique.org IREPS MARTINIQUE INSTANCE RÉGIONALE D’ÉDUCATION ET DE PROMOTION DE LA SANTÉ Directrice : Mme Karyne PIERRE-LOUIS 0596 63.82.62 – http://ireps.martinique.fnes.fr

ARACT − ASSOCIATION RÉGIONALE POUR L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL - Directeur : M. Patrice LEMUS 0596 66.67.60 – www.martinique.aract.fr

ACADÉMIE DE MARTINIQUE – RECTORAT Rectrice : Mme Béatrice CORMIER Inspectrice Santé et Sécurité au Travail : Mme Virginie WALOSZEK 0596 59.99.48 – www.ac-martinique.fr

AIMTM − ASSOCIATION INTERPROFESSIONNELLE DE MÉDECINE DU TRAVAIL DE LA MARTINIQUE - Directrice : Mme Hikilja DETONNE 0596 71.84.38

CROIX-ROUGE FRANÇAISE − DÉLÉGATION TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE Présidente : Mme Olympe FRANCIL 0596 73.85.13 – martinique.croix-rouge.fr

SIST 972 − SERVICE INTERPROFESSIONNEL DE SANTÉ AU TRAVAIL Directrice : Mme Claude SOREL 0596 50.51.71

PROTECTION CIVILE MARTINIQUE Présidente : Mme Line-Rose ARROUVEL 0596 75.08.67

MARTINIQUE MÉDECINE DU TRAVAIL (2MT) Directeur Général : M. Jocelyn MARRON 0596 42 08 88 – www.2mt.fr

AGEFIPH Délégué Régional Antilles-Guyane : M. Alexis TURPIN 0596 71 24 66 – www.agefiph.fr

3


Sommaire

À la Une

27 RISQUES ÉLECTRIQUES 27 Risque électrique en entreprise : une prévention de tous les instants !

Éditos – Billet 1 2

Agnès BUZYN – Ministre des Solidarités et de la Santé Evelyne PARA – Directrice des Risques Professionnels de la CGSS Martinique 2 Stéphane PIMBERT – Directeur Général INRS 41 Alfred MARIE-JEANNE – Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique 80 Colonel Patrick TYBURN (Billet) – Directeur Départemental des Services d’Incendie et de Secours de la Martinique

28 RISQUES INCENDIE – EXPLOSION 28 Utilisation et stockage des aérosols : où se situent les risques ? 29 Prenez garde à la manipulation de bouteilles d’oxygène ! 30 RISQUES PHYSIQUES 30 Que sait-on des risques liés aux expositions à des champs électromagnétiques ? 31 RISQUES PSYCHOSOCIAUX 31 Violences externes, incivilités au travail : Pourquoi vous devez agir immédiatement !

À la Une 6 7

32 RISQUE ROUTIER AU TRAVAIL 32 Comment s’y prendre pour former et informer les travailleurs ? 33 Quels sont les équipements de sécurité pour vos salariés ?

Ordonnances Macron : La réforme du code du travail lancée ! Ordonnances Macron : Télétravail, du nouveau !

34 PRÉVENTION ET SANTÉ EN MILIEU AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE 34 Les travailleurs du secteur agricole soumis à des risques multiples 35 La pratique du brûlis peut avoir des conséquences désastreuses ! 36 Restauration et hygiène sanitaire : Où se cache le danger ? 37 Améliorer les conditions de travail dans la restauration 38 L’impact des pratiques de boucanage sur la qualité sanitaire des produits fumés et la santé des professionnels

Actualité 8 Les accidents du travail et maladies professionnelles en Martinique 10 Médecine du Travail : Des nouveaux modèles d’avis d’aptitude, d’inaptitude et d’attestation de suivi des salariés

Prévention Santé

Prévention § Santé au Travail

44 A LA UNE 44 L’E2C Martinique Sud mobilisée : Chaque jeune en capacité de réussir son entrée dans la vie active !

9 RÉFLEXION 9 Les clés de la réussite d’un projet de conception

46 GRAND ANGLE 46 Les Ecoles Carambole : Mobilisation des Villes pour réduire l’obésité chez les enfants en Martinique ! 47 De moins en moins d’activité physique dans la population : l’usage massif des écrans pointé du doigt !

10 LA PRÉVENTION EN ACTION 10 L'essentiel de la prévention des risques professionnels dans le secteur de la fleuristerie 12 GROS PLAN 12 Emissions des moteurs Diesel : de sérieuses conséquences pour la santé !

48 PANORAMA 48 Le CeGIDD en action au CHUM

13 DECRYPTAGE 13 Visite de pré-reprise : Comment ça marche ? Quel est son but ? Qui contacter ?

49 VIE PRATIQUE 49 Cancer du col de l’utérus : Ne pas retarder le dépistage !

14 UN MÉTIER À LA LOUPE 14 Recommandation CNAMTS : Prévenir les risques de renversement des chariots automoteurs frontaux 15 Quelles mesures adopter face aux risques liés au métier de boulanger ?

50 MIEUX VIVRE 50 Enquête Périnatale : La santé des mères et des nouveau-nés passée au crible 51 La consommation d’antioxydants : bénéfique contre le diabète de type 2 ?

16 PRATIQUE 16 La formation indispensable pour la bonne santé de votre entreprise 17 Comment se déroule la formation Sauveteur Secouriste du Travail ?

52 A LA LOUPE 52 Quelle approche thérapeutique pour les hépatites aujourd’hui ? 53 Agir en amont pour diminuer de 80% le risque d’AVC

18 RISQUES LIÉS À L’ACTIVITÉ PHYSIQUE 18 Quels sont les bénéfices de l’ergonomie au travail ? 19 Comment réduire ou éliminer les expositions de vos travailleurs au formaldéhyde ? 20 Pourquoi le lavage des mains est-il si important pour lutter contre le risque infectieux ?

54 ZONE ROUGE 54 Baromètre santé DOM : De nouvelles données sur l’usage de drogues illicites dans les départements d'outremer 55 Soin et décoration de l’ongle : Votre manucure n’est pas sans danger !

21 RISQUES LIÉS AUX CHANTIERS DE BTP 21 Quelles sont les règles d'hygiène indispensables sur un chantier ? 22 Recommandation Cnamts : Améliorer les conditions de travail dans les grues à tour 23 Les mesures de prévention adopter pour les opérations de soudage a l’arc

Prévention Famille

24 RISQUES CHIMIQUES 24 Les garagistes exposés quotidiennement au risque chimique 25 Agents chimiques : Quels sont les dangers pour la fertilité ?

56 PROTECTION ENFANTS-ADOS 56 Focus Guyane : L’obésité, les connaissances et les pratiques des recommandations du PNNS

26 RISQUES LIÉS À LA CO-ACTIVITÉ 26 L’intervention d’une entreprise extérieure n’est pas sans danger !

57 PROTECTION SENIORS 57 Aide à domicile : L’apport capital de l’Auxiliaire de Vie Sociale (AVS)

4


Prévention des Risques Majeurs

Prévention Société 58 PRÉVENTION ÉCOLE 58 Les troubles spécifiques d’apprentissage

70 ALERTE POLLUTION 70 Comment s’organisent les secours en cas d’émanations toxiques ?

59 PRÉVENTION AU QUOTIDIEN 58 Addiction aux écrans : que faire pour prévenir les risques ?

71 ALERTE MÉTÉO 71 Que faire en cas de pluies torrentielles et d’inondations ? 72 GESTION DE CRISE 72 Catastrophes d’hier… Catastrophes de demain… : Sommes-nous prêts ?

Prévention & Sécurité Routière 60 SÉCURITÉ ROUTIÈRE 60 Chauffeur ou Chauffard ? Faites le test !

Prévention & Développement Durable

61 PRÉVENTION ROUTIÈRE 61 Attention au danger des mini-motos et des quads !

74 RÉFLEXION 74 Comprendre l'économie circulaire 75 FOCUS 75 Lutte contre le gaspillage alimentaire : comment jeter moins ?

Prévention & Santé Animale 62 PRÉVENTION DOMESTIQUE 62 Assurez-vous du bien-être et de la santé de votre animal de compagnie !

76 PRÉVENTION DURABLE 76 Responsabilité sociétale des entreprises : quels enjeux pour la prévention et le développement durable ?

63 HYGIÈNE ET SANTÉ 63 Quel entretien offrir à son chien ?

77 GESTION DES DÉCHETS 77 L’importance capitale du tri des déchets ! 78 GESTION DE L’EAU 78 Vous pouvez contribuer au maintien d’une bonne qualité de l’eau au quotidien ! 78 Des gestes simples pour éviter le gaspillage de l’eau !

Prévention Sports & Loisirs 64 PLEIN AIR 64 Tout ce qu’il faut savoir sur la prévention des risques liés à la baignade 65 La pratique sportive en milieu chaud peut s’avérer dangereuse !

79 ENVIRONNEMENT 79 En quoi consiste le diagnostic de sols potentiellement pollues ?

Prévention & Secourisme 66 PRÉVENTION MAISON 66 Accidents Domestiques : Avez-vous pensé à sécuriser votre maison ? 67 PRÉVENTION ENFANTS 67 Risques d’ingestion de piles bouton par les jeunes enfants : adoptez les bons réflexes ! 68 68 69 69

PREMIERS SECOURS Initiation aux gestes qui sauvent : devenez acteurs ! Quand et comment utiliser un défibrillateur (DAE) ? Les bases du secourisme : Apprenez la Position Latérale de Sécurité (PLS) !

5


À la Une

À la Une

Ordonnances Macron

La réforme du code du travail est lancée !

Cette réforme vise à renforcer le dialogue social dans l’entreprise et les branches, à simplifier le dialogue social dans les entreprises et à sécuriser les relations du travail. SOURCES Service Public – INRS – Viepublique.fr

De quoi s’agit-il ? Peu après l’élection présidentielle, le Président de la République Emmanuel Macron a décidé de lancer un chantier d’envergure en réformant le code du travail par le biais d’ordonnances. Cinq ordonnances ont été publiées au Journal Officiel le 23 septembre 2017 (les décrets d’application sont parus à la fin 2017 après ratification par le Parlement).

Le contenu des ordonnances Les ordonnances contiennent 36 mesures. Parmi celles-ci, figurent notamment : ^ De nouvelles règles de négociation dans les entreprises de moins de 20 et 50 salariés (possibilité de négocier avec les salariés ou directement avec un élu du personnel sur tous les sujets). ^ La barémisation des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, avec un plancher et un plafond (inapplicable toutefois en cas d’atteinte aux droits fondamentaux du salarié, de harcèlement ou de discrimination). Jusque-là, ces indemnités étaient librement fixées par le juge. ^ La faculté pour toute entreprise de conclure un accord majoritaire simplifié sur le temps de travail, la rémunération et la mobilité pour anticiper les évolutions du marché. ^ De nouveaux champs de négociation ouverts à l’entreprise. ^ La fusion des instances représentatives du personnel en un "comité social et économique" (CSE). ^ La faculté pour les branches de favoriser les contrats de chantier et d’adapter les règles

U

encadrant les contrats courts. ^ Le passage au périmètre national, et non plus international, pour apprécier les difficultés des multinationales qui licencient en France. ^ La rénovation du droit au télétravail (voir cicontre). ^ L’augmentation de 25% des indemnités légales de licenciement. ^ De nouvelles compétences pour les branches en matière de gestion et de qualité de l’emploi. ^ De nouvelles garanties pour les syndicats et les élus du personnel. ^ La transformation du compte prévention pénibilité en un compte professionnel de prévention. aLa fin du "compte pénibilité" : L'ordonnance relative à la prise en compte des effets de l'exposition à certains facteurs de risques professionnels remanie le compte personnel de prévention de la pénibilité. Celui-ci devient « compte professionnel de prévention ». La déclaration des expositions, au-delà de certains seuils, par le biais du compte à points n'est maintenue que pour les facteurs de pénibilité liés aux activités en milieu hyperbare, travail de nuit, travail répétitif, travail en équipes successives alternantes, bruit et températures extrêmes. Les autres facteurs de risques (manutentions de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et risques chimiques) feront l'objet d'un traitement spécifique au sein du dispositif de départ en retraite anticipée pour pénibilité issu de la loi portant réforme des retraites du 9 novembre 2010. Une série de décrets viendront préciser les modalités de mise en œuvre de

certains points clés du dispositif. aInstances représentatives du personnel concourant à la prévention : L'ordonnance relative à la nouvelle organisation du dialogue social et économique crée une nouvelle instance représentative du personnel, le Comité social et économique (CSE), qui devient obligatoire dans les entreprises d'au moins 11 salariés et pourra avoir les attributions jusque-là dévolues aux délégués du personnel, CHSCT et comité d'entreprise. L'ordonnance détaille les attributions du CSE en ce qui concerne la santé, la sécurité et les conditions de travail (consultations obligatoires, inspections régulières, réalisation d'enquêtes en matière d'accidents du travail ou de maladies professionnelles, droit d'alerte...), ainsi que le mode de désignation de ses membres et son fonctionnement (durée du mandat de 4 ans, fréquence des réunions et réunions extraordinaires, formation des représentants du personnel, mise en place obligatoire d'une commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) dans les entreprises à partir de 300 salariés, demandes d'expertises...). En pratique, la date de création des CSE dans les entreprises dépendra de la date d'expiration des mandats en cours des représentants du personnel, pour aboutir à une mise en place généralisée au 1er janvier 2020.

Enquête Santé Société

Gare à l'hyper connexion des cadres !

Selon une enquête Ifop menée au mois de juillet 2017, plus des 3/4 des cadres (78 %) consultent leurs communications professionnelles telles que leurs emails, SMS ou appels pendant leur temps de loisirs, c'est-à-dire pendant les week-ends et les vacances. La fréquence des consultations est en hausse : 37 % des personnes interrogées les consultent en effet « souvent », soit une progression de 6 points en un an. Les écarts les plus importants sont constatés sur le type de profession. Les professions libérales les consultent davantage (89%) que les cadres de la fonction publique (80%), eux-mêmes les consultant plus que les cadres d’entreprise (76%). Ce type de consultation croit avec les responsabilités d’encadrement pour culminer à 90% chez les cadres encadrant plus de 10 personnes (contre 70% chez ceux n’exerçant pas de responsabilités d’encadrement). Enfin, cette consultation en dehors des périodes de travail s’élève à 86% chez les cadres du secteur «Commerce et Transport». Cette habitude est par ailleurs désormais considérée comme un facteur de stress par une majorité (51 %). 80 % estiment que les conséquences sont négatives et 29 % mentionnent des « dommages collatéraux », évoquant « une source d'agacement pour les proches ». Si la reconnaissance officielle du droit à la déconnexion (loi travail du 8 août 2016) devait permettre de limiter les situations de stress, une majorité des cadres (52 %) affirme que leur entreprise ne s'est pas engagée dans l'application du droit à la déconnexion. Ce chiffre atteint même 63 % dans les entreprises de moins de 50 salariés. Autant l’accès à ces outils dans une optique professionnelle est perçu comme une source de stress, autant leur utilisation dans le cadre du temps de travail a un impact positif sur la qualité de vie au travail. 64% des cadres considèrent en effet qu’elles permettent d’améliorer la qualité de vie au travail. Plus la taille de l’entreprise est réduite, plus cette perception d’un impact bénéfique est partagée, de 60% pour les entreprises de 1000 salariés et plus à 73% pour les entreprises de 1 à 19 salariés. Ce n’est donc pas le principe d’un usage des nouvelles technologies dans l’environnement professionnel qui est remis en question mais le fait qu’elles contribuent à prendre poreuse la frontière séparant vie privée et vie professionnelle.

Source : IFOP

6


À la Une

Ordonnances Macron

Télétravail, du nouveau !

L'ordonnance relative à la prévisibilité et à la sécurisation des relations de travail introduit une série de dispositions encadrant le télétravail. SOURCES Service Public – INRS – Viepublique.fr

De quoi s’agit-il ?

Recours au télétravail, prise en charge des coûts, droits du télétravailleur... L'article 21 de l'ordonnance sur la prévisibilité et la sécurisation des relations au travail publié au Journal officiel du 23 septembre 2017 apporte un certain nombre de précisions sur la question du télétravail. Pour rappel, le télétravail consiste à travailler hors des locaux de l'entreprise en utilisant les technologies de l'information et de la communication. Parmi les principales dispositions : • Nouvelle définition englobant le télétravail occasionnel ou régulier. • Mise en place dans le cadre d'un accord collectif ou d'une charte élaborée par l'employeur prévoyant également les conditions de passage ou de retour en télétravail et les modalités de contrôle du temps de travail ou de régulation de la charge de travail. • Présomption d'imputabilité au travail de l'accident survenu sur le lieu où est exercé le télétravail, pendant l'exercice de l'activité professionnelle du télétravailleur.

Mise en place du télétravail

La mise en place du télétravail passe

désormais par un accord collectif ou une charte élaborée par l'employeur après avis du comité social économique (s'il existe) qui précise : – les conditions de passage en télétravail et les conditions de retour à une exécution du contrat de travail sans télétravail ; – les modalités d'acceptation par le salarié des conditions de mise en œuvre du télétravail ; – les modalités de contrôle du temps de travail ou de régulation de la charge de travail ; – la détermination des plages horaires durant lesquelles l'employeur peut habituellement contacter le salarié en télétravail. En l'absence de charte ou d'accord collectif, lorsque le salarié et l'employeur conviennent de recourir de manière occasionnelle au télétravail, ils sont dans l'obligation de formaliser leur accord par tout moyen (courriels par exemple). À noter : l'employeur qui refuse le télétravail à un salarié occupant un poste éligible à ce type de travail doit dorénavant préciser au salarié les raisons de son refus.

Prise en charge des coûts

L'article L.1222-10 du code du travail est également modifié : l'employeur n'est plus dans l'obligation (vis-à-vis de son salarié en télétravail) de prendre en charge tous les coûts découlant directement de l'exercice du télétravail (coût des matériels, logiciels, abonnements, communications et outils, maintenance...).

Droits du télétravailleur

Le salarié en télétravail a les mêmes droits que le salarié présent dans les locaux de l'entreprise, en particulier en ce qui concerne l'accès aux informations syndicales, la participation aux élections professionnelles et l'accès à la formation. Enfin, autre précision apportée par l'ordonnance, si le télétravailleur subit un accident sur son lieu de télétravail (pendant l'exercice de son activité professionnelle), cet accident est présumé être un accident de travail.

Ensemble, préservons la santé et la sécurité des salariés ! Contactez-nous ! Direction des Risques Professionnels Aides financières : 0596 66.74.37 Formation : 0596 66.51.33 Conseil-Expertise : 0596 66.53.35 Secrétariat général : 05 96 66.76.19 Email : prevention972@cgss-martinique.fr

www.cgss-martinique.fr

Notre travail, rendre le vôtre plus sûr !

7


Actualité

Actualité

Les accidents du travail et maladies professionnelles en Martinique

Alors que les accidents du travail se stabilisent à un niveau national historiquement bas de 33,8 pour 1000 salariés, la CGSS Martinique fait le point sur la sinistralité régionale. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX MARAJO, Responsable du Service Diffusion et Etudes Clientèle – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE

Le contexte

La Direction des Risques Professionnels (DRP) de la CGSS a pour mission de gérer les accidents du travail (AT) et les maladies professionnelles (MP), de développer et de coordonner la prévention de ces risques auprès des 14 000 établissements de notre région et de leurs 92 000 salariés. Elle élabore et suit également, chaque année, les chiffres de la sinistralité dans les entreprises martiniquaises. En Martinique, les très petites entreprises de 1 à 9 salariés représentent 83 % des établissements, et 25 % des salariés. 68 entreprises ont plus de 150 salariés et concentrent 26 % des salariés. 36 % des salariés travaillent dans 1 entreprise ayant entre 20 et 149 salariés.

Les dernières statistiques

a Une augmentation en nombre, mais

un résultat stable, rapporté au nombre de salariés : En 2016, il y a eu 2 509 accidents du travail (AT) avec arrêt en Martinique, soit une

U

augmentation de 7%. Ces accidents ont entraîné 124 000 journées d’arrêt de travail. En revanche l’indice de fréquence régional (nombre d’accidents pour 1000 salariés), reste stable. Il est de 27 AT pour 1000 salariés, soit 7 points de moins que la moyenne des régions. Les accidents de trajet (domicile/travail ou travail/lieu de déjeuner) étaient de 313 (+8%). Le nombre d’AT graves (laissant des séquelles aux victimes) a baissé de 31%, 45 salariés ont été concernés en 2016, contre 65 en 2015. Les secteurs à forte sinistralité : Agriculture (IF 69), Alimentation (IF49), BTP (IF33), le Transport (IF31) …font partie des secteurs dans lesquels il est nécessaire de poursuivre une politique active de prévention, pour obtenir des résultats tangibles, de façon effective et durable. La DRP aide les entreprises concernées à s’approprier des démarches et outils leur permettant d’intégrer la prévention des risques professionnels dans leur gestion, et de maîtriser leurs indicateurs de sécurité.

a

Un fort pourcentage de TMS : 144 maladies professionnelles ont été reconnues en 2016, ce qui représente une dimunition de 12% par rapport à 2015. Les affections périarticulaires, encore appelées Troubles Musculosquelettiques (TMS), occupent toujours une part écrasante (90%) de ces MP, en particulier dans les activités de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et des Services.

a

Le dépliant et le rapport Statistiques 2016 de Martinique sont téléchargeables sur www. drp.cgss-martinique.fr, rubrique « actualités ». Pour en savoir plus sur les données nationales de la santé au travail en 2016, consultez risquesprofessionnels2016.fr

Signalisation pratique

Une nouvelle brochure de l’'INRS sur la signalisation de santé et sécurité au travail

Publiée en septembre 2017, cette nouvelle brochure est destinée aux maîtres d'ouvrages et aux employeurs. La signalisation (panneaux, couleurs de sécurité et signaux lumineux ou acoustiques) concerne d'abord les maîtres d'ouvrages car, dans de nombreux cas, elle doit être prévue dès la conception des lieux de travail. Elle concerne ensuite les employeurs qui sont, quant à eux, tenus de mettre en œuvre les mesures de prévention adaptées, impliquant notamment d'informer les salariés sur les risques pour leur santé et leur sécurité, propres à certains objets, activités ou situations déterminés. La signalisation peut être un des moyens pour répondre à cette obligation a À quoi sert cette signalisation ? La signalisation de santé et de sécurité au travail sert avant tout à donner aux travailleurs des instructions appropriées relatives aux risques auxquels ils peuvent être exposés sur le lieu de travail et aux consignes à respecter. Elle s'inscrit pleinement dans la démarche de prévention que l'employeur doit mettre en œuvre : elle est donc rendue nécessaire à la suite de l'évaluation des risques professionnels. Par exemple, si un local contient une machine bruyante, l'employeur peut signaler le danger ou l'obligation de porter un casque de protection par l'apposition d'un panneau à l'entrée du local ou à proximité de la machine. La signalisation mise en œuvre doit être appropriée et répondre aux exigences prévues notamment par l'arrêté du 4 novembre 1993 modifié relatif à la signalisation de sécurité et de santé au travail. a Les « codes » de couleurs : Pour schématiser, il y a quatre couleurs de sécurité. Le rouge, le jaune (ou jaune-orangé), le bleu et le vert. Le rouge indique un danger, un arrêt, une attitude dangereuse ou permet d'identifier le matériel et l'équipement de lutte contre l'incendie ; le jaune une attention, une précaution, une vérification ; le bleu un comportement ou une action spécifique, ou un EPI à porter. Enfin, le vert signifie le retour à la normale ou identifie les matériels et lieux de secours ou de sauvetage. Il y a ensuite tout un tas de déclinaisons de formes autour de ces couleurs, chaque forme là encore ayant une signification. a Comment s'assurer de l'efficacité de sa signalisation ? Il y a quelques règles simples à respecter pour ne pas mettre en cause son efficacité : • Eviter d'apposer un nombre excessif de panneaux à proximité immédiate les uns des autres. • Ne pas utiliser en même temps deux signaux lumineux qui peuvent être confondus. • Ne pas utiliser un signal lumineux à proximité d'une autre émission lumineuse peu distincte. • Ne pas utiliser en même temps deux signaux sonores. • Ne pas utiliser un signal sonore si le bruit environnant est trop fort. Par ailleurs, une mauvaise conception, un nombre insuffisant, un mauvais emplacement, un mauvais état... sont autant de situations qui nuisent à l'efficacité de la signalisation de santé au travail.

Source : INRS

8


Réflexion

Les clés de la réussite d’un projet de conception

Un projet de conception concerne tous les changements qui auront un impact sur l’activité des salariés. NOTRE RÉDACTEUR NICOLAS MENARD, Chargé de Mission – ARVISE-ARACT RÉUNION

De quoi parlons-nous ?

Un projet de conception peut concerner par exemple la construction de nouveaux espaces de travail ou la mise en place d’organisations nouvelles des services ou de la production. La finalité recherchée de ces changements est l’adaptation de la structure au contexte économique et social en fonction de ses nouvelles possibilités de développement.

Quels objectifs ?

Les objectifs consistent à saisir l’opportunité offerte par le projet de prendre en compte les conditions de travail dans les orientations stratégiques de l’entreprise. On parlera dans cet objectif, d’ergonomie de conception. Il s’agit de prévenir les risques professionnels (TMS, RPS) en créant un milieu favorable à la santé des salariés au regard de trois dimensions fondamentales du travail. ^ La dimension physique qui concerne notamment les postures dites contraignantes, les déplacements ou les risques d’accidents. ^ La dimension cognitive qui relève du champ des perceptions et du traitement des informations pour mener à bien les tâches. ^ La dimension sociale qui renvoie à l’efficacité de la coopération entre les équipes, les services et la hiérarchie.

Les principes sous-jacents à l’ergonomie de conception

L’analyse ergonomique se fonde sur la reconnaissance d’un écart entre le travail prescrit et le travail réel. Il s’agit à partir de ce principe premier de ne pas bâtir un projet sur une idée a priori du travail des salariés mais bien d’établir au préalable une analyse des situations réelles du travail. C’est à partir de la perception des salariés, des points positifs et des points négatifs sur les différentes dimensions de l’activité que les problématiques pourront être mieux comprises et résolues dans la mise en œuvre du changement. Le débat sur le travail, ses conditions de réalisation et ses critères de qualité est indispensable. L’issue de ces réflexions déterminera les exigences ergonomiques que portera le projet. Par exemple, une connaissance des informations nécessaires aux salariés pour être efficace dans leur travail permettra de construire les flux et les supports de communication adaptés. Pour se faire, l’ensemble des acteurs de l’entreprise doivent être impliqués dans la démarche de transformation.

La méthodologie

Il est important d’identifier et de respecter des phases précises. La première étape consiste à interroger

les raisons du changement. Quels sont les intérêts et les objectifs recherchés, quels sont les conséquences de ce qu’il y a à gagner et à perdre pour l’entreprise ? Il n’est pas rare d’observer des structures qui se lancent dans des opérations de transformation à partir d’une analyse vague et partielle des implications. C’est seulement lorsque des réponses concrètes à ces questions sont obtenues que le changement peut être envisagé. Il est conseillé de s’appuyer sur des situations de référence, c’est-à-dire de s’inspirer de projets aboutis et développés ailleurs, dotés de qualités pertinentes et qu’il sera possible d’adapter aux besoins et au contexte. Des visites devront être effectuées afin d’avoir connaissances de l’ensemble des avantages et des inconvénients et d’établir des comparaisons. Une phase de diagnostic de l’existant est centrale puisqu’elle émane des principes que nous venons d’évoquer ci-dessus. L’ensemble des situations de travail doivent être comprises afin d’éviter les écueils dans la conception du projet et au contraire de saisir l’opportunité du changement pour atteindre le double objectif d’amélioration de la santé des salariés et de la performance de l’entreprise. Il est indispensable d’avoir une approche globale, c’est-à-dire de considérer l’ensemble des aspects techniques, organisationnels et relationnels du travail. Pour se faire, la réalisation d’entretiens, d’espaces de discussion, de groupes de travail ainsi que des observations donneront vie au diagnostic qui dessinera le projet. Enfin, il est primordial lorsque le projet est lancé, d’articuler les actions des acteurs du projet, porteurs de logiques et d’injonctions différentes qui combinées, détermineront le résultat final. Par exemple et pour ne citer que les principaux, le maître d’ouvrage cherchera à limiter les coûts, l’architecte obéira au respect des normes de construction et à l’esthétique, le chef de projet veillera au respect des exigences ergonomiques des situations de travail. Dans cette perspective, il est indispensable de définir un échéancier afin d’anticiper les contradictions et de coordonner les possibilités et les volontés des uns et des autres. Des jalons délimiteront des phases intermédiaires au-delà desquelles, il ne sera plus possible de revenir en arrière. La constitution d’une maquette du projet

permettra aux salariés avec les acteurs impliqués dans l’élaboration du projet, de visualiser les situations futures de travail et de repérer en amont les points à améliorer. L’objet intermédiaire donnera lieu à des échanges et facilitera la compréhension des

9

points de vue de chacun. Les différences entre les représentations des uns et des autres seront annihilées et le langage commun harmonisé.

Les points-clés

Il s’agit, de définir les champs d’élaboration du projet en prenant en compte l’ensemble des points de vue et des enjeux portés par les acteurs internes et externes en fonction des rôles, des métiers, des services, etc. Audelà de la conception d’un nouvel espace de travail, c’est donc la construction d’un système d’acteur et la possibilité de débattre sur le travail qui est en jeu. Initier une démarche participative favorise l’engagement des salariés dans l’entreprise, fort du sentiment d’avoir un rôle à jouer dans la conception de leurs futures situations de travail. Nourrir les réflexions à partir du vécu des travailleurs permettra l’expression du réel à chaque instant de la mise en œuvre du projet et d’éviter les dysfonctionnements liés à des changements élaborés sur une représentation isolée des décideurs.

A retenir

Le projet se dessine sur la base de multiples concertations. Ce sont les situations existantes qui sont interrogées. Trop souvent, des plans sont élaborés sur de simples a priori sans concertations sérieuses avec l’ensemble des acteurs de l’entreprise. Les écarts entre ces idées et le réel sont à l’origine de difficultés qui surviennent alors même qu’il est trop tard pour revenir en arrière. Des changements opérés sans une véritable compréhension des travailleurs en situation sont à l’origine de la survenue de troubles musculo-squelettiques voire d’un climat social délétère et des risques psycho-sociaux inhérents. Des investissements supplémentaires sont parfois inévitables et mettent en difficulté la santé économique de l’entreprise.


Prévention § Santé au Travail

La Prévention en Action

L'essentiel de la prévention des risques professionnels dans le secteur de la fleuristerie

Pour un mariage ou un enterrement, pour offrir un bouquet ou décorer une salle, votre fleuriste est votre artisan de proximité. Chaque journée est remplie de demandes variées qui accompagnent les clients dans les petits et les grands moments de leur vie. Entre passion pour les fleurs et envie d’égayer le quotidien des gens, la profession a de quoi faire rêver mais n’est pas sans dangers… NOTRE RÉDACTRICE CORINNE DUBOIS, Chargée de Mission Qualité et Prévention – CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION ÎLE DE LA RÉUNION

De quoi s’agit-il ?

Le travail du fleuriste comprend la confection de bouquets, gerbes, couronnes et de compositions florales dans un atelier, la vente en magasin (boutique de ville, en grande surface ou jardinerie) ou sur des marchés, de fleurs, plantes en pot, décorations et produits phytosanitaires. Les fleuristes travaillent dans des lieux à risques et, si ces risques sont loin d’avoir la gravité que l’on peut rencontrer dans certains secteurs industriels ou du BTP, ils sont par contre très fréquents. Par des mesures de prévention appropriées, collectives et individuelles, on peut réduire toutes ces expositions et diminuer fortement les risques professionnels des fleuristes.

Quels sont les risques professionnels ? a Aïe, ça pique !

L’utilisation d’accessoires coupant est à l’origine de coupures. Les piqûres et griffures sont très fréquentes qui entrainent des lésions cutanées sur les doigts ou sur la main qui peuvent persister longtemps. Attention également aux bactéries et mycobactéries présentes dans les eaux stagnantes des soucoupes et mousses.

a Des produits chimiques adaptés aux plantes, pas aux Hommes :

i

L’utilisation de produits phytosanitaires (insecticides, fongicides), d’engrais liquide, de lustrants en bombe aérosol ont un risque d'effet allergisant mais aussi toxique.

a Des risques de chutes de plain-pied et de hauteur :

Les chutes de hauteur depuis un escabeau pour attraper des objets sur une étagère ou décorer une vitrine, des glissades entraînant une chute de plain-pied sur un sol défectueux, mouillé, rempli de débris végétaux ou encombré sont très fréquentes. Par ailleurs, des objets mal empilés sur de grandes hauteurs, en équilibre précaire, des fixations de suspensions florales peu sûres, peuvent entrainer des chutes d’objets sur la tête.

aLes Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) :

La manutention manuelle des plantes et accessoires (pots, arrosoirs plein d’eau, matériel de décoration, rouleaux de papier d’emballage, présentoirs, sacs de terreau, cartons de bidons …), le rangement des fleurs en chambres froides, la confection de bouquets, de gerbes, de couronnes surtout en cas de fabrication à la chaîne, provoquent des troubles musculo-squelettiques. La posture debout prolongée, le piétinement dans un espace restreint, le dos cambré et la tête penchée, le coude levé bras tendu, entraînent diverses

pathologies ostéoarticulaires et circulatoires de type veineux.

a Le chaud et le froid :

Le fleuriste travaille dans des locaux humides et frais ou accède à des chambres froides. L’exposition au froid puis à la chaleur, aux courants d’air, à l’humidité, génère des conséquences pulmonaires ou ORL, des dermatoses (gerçures des mains humides).

Médecine du Travail

Des nouveaux modèles d’avis d’aptitude, d’inaptitude et d’attestation de suivi des salariés

La réforme de la médecine du travail portée par l’article 102 de la loi n°2016-1088 du 8 août 2016 et son décret d’application n°2016-1908 du 27 décembre 2016 modifient en profondeur les modalités du suivi individuel de l’état de santé des travailleurs et l’architecture des visites dont bénéficie le travailleur ainsi que les documents délivrés à l’issue de celles-ci. Dès lors, de nouveaux modèles d’avis d’aptitude, d’inaptitude, d’attestation de suivi des salariés ont été fixés par un arrêté du 16 octobre 2017 (paru au JO du 21.10.2017). A l’issue de toutes les visites, réalisées par un professionnel de santé du service de santé au travail (à l’exception de la visite de pré-reprise), une attestation de suivi est remise au travailleur et à l’employeur. Toutefois, si le travailleur bénéficie d’un suivi individuel renforcé en raison de son affectation à un poste mentionné à l’article R. 4624-23, un avis d’aptitude ou un avis d’inaptitude lui est remis ainsi qu’à l’employeur à l’issue de toute visite réalisée par le médecin du travail (à l’exception de la visite de pré-reprise). Par ailleurs, en application de l’article L. 4624-4, à l’issue de toute visite (à l’exception de la visite de pré-reprise) réalisée par le médecin du travail, celui-ci peut, s’il l’estime nécessaire, délivrer au travailleur et à l’employeur un avis d’inaptitude, qui se substitue à l’attestation de suivi. Enfin, en application de l’article L. 4624-3, à l’issue de toute visite réalisée par le médecin du travail (à l’exception de la visite de pré-reprise), celui-ci peut remettre au travailleur un document préconisant des mesures d’aménagement de poste, qui accompagnera selon les cas soit l’attestation de suivi, soit l’avis d’aptitude remis à l’issue de la même visite. Il peut enfin être délivré par le médecin du travail après une première visite, dans l’attente de l’émission d’un avis d’inaptitude. Le texte est entré en vigueur le 1er novembre 2017.

Sources : Journal Officiel ; Alerte HST – editionsprevention.com

10


La Prévention en Action ou par utilisation d’outillage mal entretenu ou de prises défectueuses.

a Les risques psychologiques :

Le contact avec un client violent implique un risque psychologique, aggravé du fait de l’isolement du travailleur seul en activité, avec présence d’argent en caisse. Par ailleurs, il peut y avoir une grande fluctuation hebdomadaire et saisonnière : périodes d’affluence avec surcharge de travail pour certaines fêtes, travail le week-end…, avec des horaires irréguliers, perturbant la vie sociale et familiale et générant du stress.

• Soigner l’installation de l’atelier et du magasin. • Aérer pour renouveler l’air, utiliser un système d’extraction d’air. Utiliser des revêtements de sols antidérapants. Les maintenir propres, secs et rangés aidera à prévenir les chutes. • L’installation électrique doit être conforme aux normes de sécurité électrique. • Se doter d’équipements adéquats : les postes de travail doivent être équipés d’aide à la manutention, les présentoirs de roulettes. Les sièges et les plans de travail doivent être réglables en hauteur pour être appropriés ergonomiquement à la tâche à réaliser. Les outils doivent être sécurisés (cutter à lame rétractable, ciseaux), les sécateurs régulièrement affilés et affutés. • Choisir les produits chimiques : en général, il convient d’utiliser les produits les moins volatils et les moins inflammables. • Protéger les mains : le travail des fleuristes doit se faire dans de bonnes conditions pour éviter les phytodermatoses. La lutte contre l’irritation est essentielle. • Protéger le corps : porter un vêtement de travail, des chaussures avec semelle antidérapante.

Une passion pour les fleurs et les plantes est un réel atout mais il est conseillé de suivre une formation. Le diplôme de référence est le CAP fleuriste. Il se prépare souvent en apprentissage sur deux ans car c'est sur le terrain que le fleuriste pourra pratiquer son art et se préparer à la vie professionnelle.

Ils sont créés par la livraison dans des délais contraints, avec quelques fois des difficultés à se garer.

Quelques mesures de prévention collective et individuelle indispensables a La prévention collective :

a La prévention individuelle : Ils sont engendrés par l’utilisation d’une installation électrique dans une atmosphère humide : électrisation/électrocution par contact avec un conducteur sous tension (décorations lumineuses, rallonge…)

Feriez-vous un bon fleuriste ? aLes qualités exigées pour ce métier :

• Le fleuriste doit à la fois être vendeur, gestionnaire, artiste et conseiller. • Le sens esthétique : on demande de façon croissante aux fleuristes d’intégrer dans leurs compositions des éléments de design extérieur. C’est un art qui s’apprend et se perfectionne avec l’expérience, et qu’il faut impérativement savoir adapter aux différents événements – mariage, enterrement, baptême… • Le sens du contact : avec les clients, mais également avec les fournisseurs. Il est primordial pour assurer des ventes et pouvoir comprendre les envies des clients. Le fleuriste doit également pouvoir conseiller ses clients sur l’entretien des plantes. • La gestion : les fleurs sont des biens fragiles et éphémères, qui demandent une gestion particulièrement rigoureuse et efficace, donc des capacités de gestion développées. • Les connaissances horticoles : le fleuriste doit être incollable sur les plantes qu’il commercialise – origine, mode de culture – mais également sur leur signification – symbolique des couleurs et des types de fleurs. • La motivation : les fleuristes assument des heures de travail conséquentes, avec des horaires d’ouverture longues et des ouvertures systématiques pendant les jours de fête et les jours fériés.

a Les risques routiers :

a Les risques électriques :

• Respecter les règles d’hygiène : lavage des mains fréquent, douches oculaires pour ôter les projections de poussières ou autres corps étrangers dans les yeux, vaccination contre Diphtérie Tétanos Polio doit être à jour. • Se former : à la Prévention des Risques liés à l'Activité Physique (PRAP) : gestes et postures de travail pour améliorer l’ergonomie des mouvements, aux risques chimiques et aux premiers secours.

a Accès au métier :

FAITES LA PROMOTION DE VOTRE ACTIVITÉ DANS LE PROCHAIN NUMÉRO�!

AUCUN MÉDIA ÉQUIVALENT�DANS LA ZONE ANTILLES-GUYANE ! ■ Valeur Forte auprès des Dirigeants ! ■ Très large diffusion sur tout le Département ! Chefs d’entreprise, DRH/CHSCT, Artisans, Administrations, Collectivités, Points d’accueil Institutionnels, Etablissements de santé, Salles d’attente Hôpitaux et Médecins spécialistes/généralistes, Pharmacies, etc. ■ Cibles Stratégiques Prioritaires Privilégiées ! CSP+/CSP++/Ménagère… ■ Meilleurs Taux de Lecture, de Circulation, de Reprise en main et d’Archivage (Etude AEPM) !

REMISE IMMÉDIATE DE BIENVENUE AUX NOUVEAUX ANNONCEURS ! Mentionnez le CODE DFA777

Appelez dès maintenant le 0596 42.13.43 ou envoyez votre demande par Email : presse@editionsprevention.com

www.editionsprevention.com 11


Prévention § Santé au Travail

Gros Plan

Emissions des moteurs Diesel : de sérieuses conséquences pour la santé !

L'exposition aux particules de diesel augmenterait les risques de survenue de cancers. NOTRE RÉDACTEUR PASCAL GHUNAIM, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE

De quoi s’agit-il ?

Les moteurs thermiques sont utilisés pour des véhicules routiers et non routiers (comme des chariots ou des engins de chantier). Il existe deux types de moteurs thermiques. Les moteurs à allumage commandé (moteurs à essence, gaz liquéfié ou comprimé) sont généralement utilisés pour des chariots automoteurs. Les moteurs à allumage par compression (moteurs diesel) équipent une grande majorité des véhicules routiers et non routiers (engins de chantier, tracteurs agricoles). Les salariés peuvent être exposés aux différents polluants émis par ces moteurs car ils sont amenés à travailler à proximité ou à les utiliser en espace confiné.

Quels sont les composants des émissions des moteurs diesel ?

Les émissions des moteurs thermiques sont des produits issus de la combustion du carburant qui n’est jamais complète, de petites quantités de lubrifiants du moteur, de produits de l’oxydation de l’azote de l’air et de produits de l’usure du moteur. De ce fait, la nature des gaz d’échappements est complexe et variable. Toutefois, deux phases sont identifiables : ^ La phase gazeuse qui comprend du monoxyde de carbone, des oxydes d’azote (monoxyde d’azote et dioxyde d’azote), des composés organiques volatils (benzène ; formaldéhyde, etc.). ^ La phase solide, sous forme de particules, se compose de carbone, de cendres, de sulfates, de métaux et molécules organiques. La molécule HAP (hydrocarbure aromatique polycycliques) peut être présente dans ces deux phases. Selon certains paramètres (type de moteur, qualité du carburant, réglage et entretien du moteur, le régime moteur, présence d’un dispositif de dépollution), la composition des gaz d’échappement varie. A noter que le seul régime moteur influe de manière importante sur la composition des rejets de l’échappement. En effet, un moteur qui n’a pas atteint sa

température de fonctionnement émet davantage de polluants.

Quels sont les risques pour la santé des travailleurs ?

Les moteurs diesels émettent essentiellement des oxydes d’azote et des particules. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les émissions des moteurs diesels comme cancérogènes pour l’homme depuis Juin 2012. Elles sont aussi soupçonnées de favoriser les maladies cardiovasculaires et les allergies respiratoires.

Etes-vous concerné ?

Sont principalement exposés aux émissions des moteurs diesel : ^ Les salariés travaillant dans des espaces confinés qui utilisent des engins à moteurs diesel pour la réalisation de travaux souterrains. ^Les conducteurs de chariots automoteurs diesel passant un temps notoire à l’intérieur d’entrepôts. ^ Les travailleurs chargés de l’entretien ou du contrôle technique des véhicules à moteur. ^ Les conducteurs d’engins (chantiers, industrie extractive…), de tracteurs agricoles, de poids lourds ou même de véhicules légers. ^ Le personnel travaillant à proximité de ces véhicules et engins (travail sur la voie publique, dans les cabines de péage ou les parkings). ^ Les utilisateurs de petits moteurs à essence (petits groupes électrogènes, disqueuses, tronçonneuses…), exposés à des gaz d’échappement particulièrement riches en monoxyde de carbone.

Les mesures de prévention à mettre en œuvre

Les mesures de prévention sont fondées sur les 9 principes généraux de prévention (voir www.inrs.fr). En effet, une analyse détaillée des procédés de travail et des modes opératoires permet de définir les risques prévisibles et de définir les mesures de prévention

12

techniques et organisationnelles. Pour les utilisateurs des engins et véhicules à moteur diesel, la première mesure viserait à privilégier le choix des moteurs électriques. Pour réduire les émissions à la source, il conviendrait d’orienter le choix de véhicules et engins disposant de moteurs peu polluants (équipés de dispositifs de filtration des particules et/ou d’épurateur catalytique avec gestion électronique, etc.), et de mettre en place une maintenance préventive de ces moteurs. Lors de l’entretien et de la maintenance des moteurs diesel, certaines mesures permettent de limiter l’exposition. Dans un premier temps, il faut améliorer l’assainissement de l’atmosphère de travail par une bonne ventilation mécanique. Pour cela, il convient de mettre en place : ^ Un captage à la source des émissions des moteurs diesel par une ventilation locale par aspiration au plus près de la source d’émission avant que les gaz d’échappement ne soient dispersés dans l’atmosphère et inhalés par les salariés. Une attention particulière doit être portée sur le débit d’aspiration. De manière générale, le débit doit être de 1000 m3/h pour les moteurs des véhicules afin d’assurer une couverture de l’ensemble des cylindrés (VL à PL). Ce débit de 1000 m3/h, est à respecter pour les centres de contrôle technique ou le dispositif de captage ne peut être directement connecté à la sortie de l’échappement (au moins à 30 cm de la sortie de l’échappement). ^ Une ventilation générale consister à diluer les polluants par un apport air neuf et par un balayage de l’ensemble du volume du local ou de l’atelier.


Décryptage

Visite de pré-reprise :

Comment ça marche ? Quel est son but ? Qui contacter ? Un outil du retour et du maintien dans l’emploi, encore trop méconnu des salariés et insuffisamment mobilisé par les médecins. NOS RÉDACTEURS Groupe Maintien dans l’emploi du Plan Régional d’Insertion des Travailleurs Handicapés de Guadeloupe (PRITH) : AGEFIPH – CGSS – CIST – DIECCTE – SAMETH

De quoi s'agit-il ?

C’est un rendez-vous confidentiel entre le salarié et le médecin des services de santé au travail afin de préparer le retour à l’emploi dans les meilleures conditions. La visite de pré reprise est prévue par les articles R. 4624-29 et R. 4624-30 du Code du travail. La visite de pré-reprise est destinée aux salariés ayant eu un arrêt de travail de plus de 3 mois. Elle ne dispense pas de la visite de reprise et ne donne lieu à l’établissement d’aucune fiche d’aptitude

Qui peut la demander ?

Elle peut être à l’initiative : – du salarié ; – du médecin traitant ; – et/ou du médecin conseil des organismes de sécurité sociale. Il est important de noter que l’employeur ne peut pas demander la visite de pré-reprise

Quel est son but ?

^ Elle permet de favoriser le maintien dans l’emploi du salarié. ^ Elle permet d’envisager et prévoir les aménagements et adaptations nécessaires au retour en emploi. ^ Elle permet de réfléchir aux solutions possibles pour la reprise du travail. ^ Le médecin du travail, avec l’accord du salarié, peut recommander à l’employeur soit des aménagements et des adaptations du poste de travail, soit un reclassement.

^ Le médecin du travail peut s’appuyer sur le service social du service de santé au travail ou celui de l’entreprise du salarié, lorsqu’il existe.

Les modalités pratiques

^ La visite peut être demandée sur un document libre par le salarié. ^ Le rendez-vous peut être réalisé de façon anonyme ; ^ Lors de la visite de pré-reprise, le salarié doit se munir : – de son dossier médical (radiographies, derniers comptes rendus médicaux ou chirurgicaux...) ; – du courrier de son médecin traitant. Attention ! La visite de pré reprise ne préjuge pas d’une reprise d’emploi dans un proche délai du salarié. Elle peut par ailleurs être sollicitée plusieurs fois pendant l’arrêt de travail.

Qui contacter ?

aCGSS Direction Régionale du Service Médical – Médecin conseil / Tel : 05 96 59 68 82 Cellule Accompagnement dans le Maintien dans l’emploi / Tel : 05 96 66 76 20 Courriel : pdp@cgss-martinique.fr aSIST Tel : 05 96 50 51 71 / Fax : 05 96 50 95 26 / Courrie l : contact@sist-972.fr a2MT Tel : 05 96 42 08 88 / Fax : 05 96 61 33 28 / Courriel : 2mt972@orange.fr a AIMTM

Tel : 0596 71 84 38 / Fax : 0596 70 18 05 / Courriel : accueil@aimtm.fr a SAMETH (Service d’Appui au Maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés) : Tel : 05 96 50 43 01 / Fax : 05 96 50 40 88 / Courriel : y.coursil@sameth972.fr a Les médecins, acteurs clés des dispositifs de prévention de la désinsertion professionnelle : • Médecin traitant : Généraliste ou spécialiste, vous êtes souvent le premier intervenant en matière de prévention de la désinsertion professionnelle, et votre interlocuteur privilégié est le médecin du travail : détection précoce, anticipation… • Médecin du travail : Vous êtes l’acteur pivot des dispositifs de prévention de la désinsertion professionnelle. Vos interventions sont prévues et définies par le Code du Travail : Prévention ; Conseil, préconisations, mise en œuvre de solutions…, suivi et accompagnement des salariés et des entreprises. • Médecin conseil : En cas d’arrêt de travail supérieur à 3 mois, parfois avant ce délai, vous pouvez mobiliser et solliciter le médecin du travail afin de préparer les conditions de la reprise au travail. Vous devez en informer le salarié et le médecin traitant, en amont. En cas de risque de désinsertion professionnelle, vous pouvez également saisir le Service social de la CGSS.

MAINTENIR DANS L’EMPLOI LES SALARIÉS en risque de désinsertion professionnelle Le maintien dans l’emploi des personnes handicapées constitue une priorité de l’Agefiph (1) . C’est un axe majeur de sa stratégie en matière de sécurisation des parcours professionnels des salariés. Ainsi, lorsque survient une inadéquation entre la situation de travail et le handicap du salarié, l’Agefiph propose à l’entreprise un panel d’aides et de services : Interventions d’experts : Sameth, ergonomes, spécialistes du handicap Subventions forfaitaires au maintien dans l’emploi Prestations d’orientation professionnelle Aides à la formation Aides à l’aménagement de la situation de travail Aides à la compensation du handicap Les résultats de l’Agefiph Antilles-Guyane en 2016 sont en progression : 79 salariés ont été maintenus dans l’entreprise, soit + 23 % par rapport à l’année précédente. L’Agefiph articule son action avec celle de ses partenaires, notamment dans le cadre des Plans Régionaux d’Insertion des Travailleurs Handicapés. En 2016, l'Agefiph a engagé 212 570 interventions en faveur des personnes handicapées et 110 390 interventions en direction des entreprises. (1) L'Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), instituée par la loi du 10 juillet 1987. Elle élabore et finance un panel d’aides et de services en direction des personnes handicapées, des employeurs et des professionnels de l’insertion.

13

0596.71.24.66

Courriel : antilles-guyane@agefiph.asso.fr


Prévention § Santé au Travail

Un Métier à la Loupe

Recommandation CNAMTS

Prévenir les risques de renversement des chariots automoteurs frontaux

Une démarche de prévention appropriée s’impose pour ce risque qui génère de nombreux accidents chaque année. NOTRE RÉDACTRICE SOPHIE THOMAS, Contrôleur de sécurité – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION

De quoi s’agit-il ?

La sinistralité liée à l’utilisation des chariots de manutention automoteurs reste constante depuis de nombreuses années, notamment en raison de nombreux accidents graves et mortels liés à leur renversement latéral. La gravité de ces accidents s’explique par le fait que, lors du renversement du chariot, le conducteur est généralement éjecté de son siège et écrasé entre un élément du chariot et le sol.

La recommandation R492

Les partenaires sociaux du Comité technique national des industries de la métallurgie (CTN A) et du Comité technique national du commerce non alimentaire (CTN G) ont rédigé une recommandation, la R492, destiné aux entreprises dont tout ou partie du personnel relève du régime général de la Sécurité Sociale et utilise, même à titre secondaire ou occasionnel, des chariots automoteurs frontaux à conducteur porté. Ce texte a pour objectif de recenser les principales situations dangereuses conduisant au renversement des chariots et de proposer les mesures de prévention et de protection à mettre en œuvre pour éviter les risques qui en découlent et réduire leurs conséquences.

Les mesures de prévention

a Mesures générales : Les équipements de travail mis à la disposition des salariés doivent être appropriés et adaptés au travail à réaliser et à son environnement. ^Règles générales : Il est recommandé au chef d’entreprise de privilégier l’achat ou la location de chariots équipés d’un système automatique d’assistance à la conduite permettant un gain de stabilité lors des déplacements en courbe (exemple : réduction automatique de la vitesse lors

des virages). Il est également recommandé de faire appliquer les règles suivantes lors de l’utilisation d’un chariot élévateur : – Mettre à disposition la notice d’instructions du chariot sur celui-ci afin que le cariste puisse en prendre connaissance ; – Ne jamais porter sur les chariots des charges dépassant la capacité spécifiée par le constructeur ; – Transporter une charge sans occulter la visibilité du cariste ; – Equilibrer et immobiliser, avant leur manutention, les charges susceptibles de basculer ; – Même à vide, faire circuler les chariots avec le tablier porte-fourche près du sol ; – En charge, monter ou descendre une pente la fourche dirigée vers le haut de la pente ; – Faire réaliser une vérification journalière à la prise de poste par l’utilisateur. ^Examen d’adéquation : Tous les chariots de manutention élévateurs ainsi que leurs équipements interchangeables doivent faire l’objet d’un examen d’adéquation, à la mise en service et lors de chaque remise en service. ^Formation : Le chef d’entreprise s’assure que les salariés ont reçu les formations adaptées, renouvelées aussi souvent que nécessaire, et possèdent une autorisation de conduite appropriée aux catégories d’engins qu’ils sont susceptibles d’utiliser. ^ Vérifications périodiques générales : Les vérifications générales périodiques semestrielles du chariot et de son éventuel équipement interchangeable sont réalisées conformément à la réglementation en vigueur. Les observations mentionnées dans les rapports doivent être levées. ^Environnement de circulation : Le chef d’entreprise établit les règles de circulation adéquates et veille à leur

14

bonne application. Le plan de circulation doit être adapté afin de supprimer le passage sur des plans inclinés et tout risque de heurt avec un obstacle en hauteur (linteau de porte, pont roulant, gaine de chauffage ou de ventilation…). Un dispositif de gestion de la vitesse des chariots en fonction de leur localisation doit également être mis en place. aDes mesures spécifiques sont également définies pour : • Le déplacement des chariots « fourche basse ». • Le déplacement des chariots « fourche haute ». • La circulation sur un plan incliné. • La circulation sur des sols non stabilisés, irréguliers ou présentant des obstacles bas. • La circulation avec visibilité réduite par la charge ou les équipements. • L’utilisation sur l’engin d’un équipement interchangeable. • L’entretien et la maintenance du chariot. • L’équipement sur le chariot d’un système de retenue pour le cariste Pour aller plus loin le texte complet de la recommandation est consultable et/ou téléchargeable en ligne sur le site http:// www.ameli.fr


Un Métier à la Loupe

Quelle démarche adopter face aux risques liés au métier de boulanger ? Des moyens de prévention permettent de réduire les nombreux risques auxquels les travailleurs sont exposés. NOTRE RÉDACTRICE GENEVIÈVE RATO, IPRP – LA SANTÉ AU TRAVAIL (SISTBI RÉUNION)

De quoi parlons-nous ?

Le métier de boulanger expose les salariés à différents risques, tels que : ^ L’inhalation des poussières de farine (Tableau des maladies professionnelles N°66) responsable d’allergie, et d’eczéma (MP N°65). ^Le port, la manipulation de charges lourdes et les contraintes posturales qui entrainent des troubles musculo-squelettiques (MP N°57 et 98). ^ Les risques physiques accidentels dus à l’utilisation des machines pouvant provoquer des blessures et brulures. ^Les risques organisationnels ; les exigences horaires avant 6 heures du matin, les week-ends et les jours fériés entrainant les facteurs de stress. A ces risques, viennent s’ajouter les risques dentaires. Le document unique est l’outil d’évaluation des risques professionnels. Il permet de recenser, lister et hiérarchiser tous les risques au sein d’une entreprise et d’informer le personnel des mesures de prévention existantes.

Risque et prévention

LES RISQUES ALLERGIQUES

a Diminuer les émissions et l’exposition aux poussières de farines : ^ Adopter une prévention primaire par l’installation de captages et des ventilations adaptées afin de réduire la présence de poussières de farine. ^ Prévoir des machines et des équipements adaptés : – préférer un pétrin équipé de couvercle de protection ; – une diviseuse anti-projection de farine avec un bac collecteur évitant la chute de farine sur le sol ; – une façonneuse à fariner automatique. ^ Faire les bons choix des farines : utiliser des farines qui émettent peu de poussières fines ^ Adopter les bons gestes professionnels : – ne pas secouer un sac pour vider la farine, ni le plier ou le rouler sans précaution ; – démarrer le pétrin à petite vitesse et ne pas

saupoudrer à la volée ; – proscrire balayette, soufflette et balai ; – pour nettoyer le plan de travail ou le sol, préférer des chiffons humides et / ou un aspirateur professionnel adapté à la boulangerie et équipé de filtre absolu. – procéder au nettoyage régulier des locaux pour limiter la présence de farine, de microorganismes et de parasites. ^ S’équiper des équipements de protection individuels (chaussures de sécurité, vêtements de travail et gants de sécurité adaptés) et lors des opérations les plus génératrices de poussières de farine utiliser les masques de protection anti-poussière de type FFP2 ou FFP3 si nécessaire.

a Utilisation des machines et installations électriques : ^ Veiller à la conformité des machines ainsi que de l’installation électrique et procéder à une vérification régulière des conformités.

LES RISQUES DENTAIRES

a Respecter de bonnes conditions d’hy-

a Utiliser des postes de travail ergono-

giène : ^Se rincer la bouche régulièrement et gouter les préparations sucrées avec parcimonie ^ Eviter le grignotage et boire régulièrement de l’eau ^ Les vêtements de travail doivent être lavés souvent et rangés à part des habits privés : – prévoir des vestiaires à deux casiers séparés. ^ Ne pas secouer les vêtements de travail pour ôter la farine.

LES RISQUES PHYSIQUES ACCIDENTELS

a Adopter des mesures individuelles et orgnisationnelles ^ Mesures individuelles : – faire une sieste en fin de journée de travail ; – éviter la surconsommation de thé ou de café ; – éviter les somnifères ; – faire des pauses régulières. ^ Mesures organisationnelles : – respecter la durée de travail quotidienne (Les surcroits d’activité doivent être gérés par des renforts ponctuels) ; – organiser le travail afin de réduire ou d’éliminer le travail isolé ; – prévoir un DATI (Dispositif d’Alarme pour Travailleurs Isolés) appareil comportant un émetteur / récepteur et qui permet la détection de l’état physique du salarié ainsi que sa localisation.

LES RISQUES MUSCULO-SQUELETTIQUES

mique et des aides à la manutention : ^ Adapter la hauteur du plan de travail à l’opérateur pour lui permettre de maintenir le dos droit : – opter pour les pétrins basculants. ^ Utiliser les aides à la manutention lors des déplacements des charges (diables, chariots, transpalette) : – un chariot porte-cuves à hauteur ajustable et à roulettes permettrait de travailler à bonne hauteur et de déplacer la cuve avec moins d’effort. ^ Prévoir une balancelle, de préférence montée sur roues pour réduire la manipulation des planches ^ Organiser l’implantation des machines en fonction des procédés de fabrication pour réduire ou supprimer les distances de port de charge. a Chute de plain-pied :

^ Privilégier des sols antidérapants. ^Veiller à l’entretien des sols (réparer les trous ou les carreaux manquants). ^ Nettoyer les sols régulièrement et enlever toutes présences de farines ou de produits répandus accidentellement. ^ Désencombrer les lieux de passage et éliminer les obstacles. ^ Prévoir des chaussures de sécurité antidérapantes.

15

LES FACTEURS DE STRESS

L’importance de la formation du personnel

a Objectifs de la Formation-Action P.R.A.P : ^ Diminuer les risques d’accidents du travail de maladies professionnelles liés aux activités physiques. ^Participer à l’amélioration des conditions de travail


Prévention § Santé au Travail

Pratique

La formation indispensable pour la bonne santé de votre entreprise !

Un salarié bien formé est aussi un salarié en bonne santé, et par voie de conséquence un salarié qui participe à la bonne santé de l’entreprise ! NOTRE RÉDACTRICE KATHLEEN MALIALIN, Chargée d'Administration et de Communication – ARACT GUYANE

De quoi s’agit-il ? Il existe dans le Code du Travail neuf principes généraux de la prévention des risques professionnels (Art. L4141-1 et L4141-2 en vigueur au 24 mai 2016) : la formation en fait partie. C’est à la fois un droit et un levier indispensable au développement de l’entreprise. La formation est un outil immatériel qui permet d’acquérir de nouvelles compétences ou d’actualiser ses connaissances. Cette formation peut être qualifiante ou diplômante. Selon l’article L4141-1 du Code du Travail, l’employeur a le devoir de former et informer les salariés. Il existe différents types de formations professionnelles mais les plus adaptées et les plus utilisées sont les suivantes : ^ La formation collective est souvent proposée en interne, aux salariés de l’entreprise. On utilise ce type de formation pour faire des sensibilisations sur un sujet précis. ^ La formation continue (courte ou longue). Ce type de formation consiste à enseigner des savoir-faire et/ ou des savoir-être aux dirigeants et aux salariés.

Pour quoi faire ? Pour les salariés, la formation permet de donner une nouvelle orientation ou un nouvel élan à sa carrière en renforçant ses compétences ; mais aussi à l’informer des risques et de la conduite à tenir en fonction de son poste de travail. Pour l’entreprise, l’objectif est d’impliquer les salariés dans une démarche de prévention qui fera office de contribution à la bonne santé de l’entreprise. Elle

U

permet également de développer une culture de formation (enjeu fort pour toute l’entreprise). Cela amène l’entreprise à s’adapter aux mutations technologiques et économiques des secteurs professionnels, à augmenter la performance du travail, à améliorer la motivation et la satisfaction des salariés.

Qui est concerné ? Que vous soyez salarié, ouvrier, cadre, jeune, moins jeune, apprenti ou non : tout le monde est concerné par la formation professionnelle. Plus concrètement, la formation professionnelle s’adresse aux nouveaux salariés, à ceux qui changent de poste et de technique, à ceux qui reprennent le travail après un arrêt de travail d’au moins 21 jours. Les membres du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) ont également droit une formation théorique et pratique dédiée à leurs rôles et missions : c’est une obligation légale car selon l’Art. L4143-1 (en vigueur au 24 mai 2016), le Comité d’entreprise et le CHSCT sont consultés sur les programmes de formation et veillent à leur mise en œuvre effective. Pour ce faire, ils apprennent toutes les méthodes nécessaires à l’analyse des risques, à l’application des procédés pour la mise en œuvre de la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail (essentielles au bon fonctionnement d’une entreprise).

Comment y accéder ? Il y a différents types de formation professionnelle :

^ La formation continue. ^ La formation en alternance (professionnalisation ou apprentissage). ^ La formation initiale. Le financement de la formation professionnelle dépend du type de formation choisi mais est a minima, financé par l’employeur et les OPCA (Art. L3341-3). Il est possible d’utiliser le CIF et le CPF afin de mener à bien son apprentissage. ^ Le Congé Individuel de Formation (CIF) est utilisé hors du cadre du plan de formation de l’entreprise. ^ Le Compte Personnel de Formation (CPF) – qui remplace le DIF – est au contraire utilisé dans ce cadre. Dans le cadre de sa stratégie de développement, chaque entreprise doit mettre en place un plan de formation annuel.

Qui finance ? Dans le cadre d’un CIF ou d’un CPF, l’employeur et le salarié paient une cotisation sur les charges sociales. Dans tous les cas, pour avoir accès à la formation, il faut établir une demande de prise en charge à l’Organisme Paritaire Collecteur Agréé (OPCA) de votre branche, à condition qu’elle soit inscrite dans le plan de formation de l’entreprise. Dans ce cadre, il est possible de demander une prise en charge du coût salarial (pour le maintien du salaire), des coûts pédagogiques et/ou des coûts de déplacement et d’hébergement. Afin d’en savoir plus sur les financements, vous pouvez vous adresser au Fongecif de votre région.

Formations Santé Sécurité au Travail

Un principe de démultiplication pour former un maximum de salariés

De nombreuses formations relatives à la sécurité au travail sont recommandées par la Sécurité Sociale ou imposées par le code du travail. Afin de garantir la qualité et l’homogénéité des formations délivrées par des organismes de formation, l’Assurance Maladie Risques Professionnels et l’INRS certifient les formateurs et habilitent les organismes de formation. Ce principe de démultiplication permet de former un plus grand nombre de salariés. a Plusieurs secteurs sont couverts par ce dispositif : • Sauvetage secourisme du travail (SST). • Prévention des risques liés à l’activité physique (PRAP). • Prévention des risques pour les personnels du secteur de l’aide et soin à domicile (ASD). • Initiation à la prévention des risques psychosociaux (RPS). • Evaluation des risques professionnels et salariés désignés compétents (EvRP SDC). • Personnes ressources du projet de prévention TMS. • Prévention des risques pour les personnels du secteur de l'hébergement et accueil des personnes âgées (HAPA). • Prévention des risques dans le transport routier de voyageurs (TRV) et le transport routier de marchandises (TRM). • Prévention des risques liés aux interventions en espace confiné – CATEC. • Prévention des risques liés à l'amiante sous-section 4. • Prévention des risques liés au montage, au démontage et à l'utilisation des échafaudages de pied et des échafaudages roulants (ces formations sont à destination des utilisateurs et monteurs occasionnels. Pour la formation des monteurs professionnels, il faut consulter les adhérents du SFECE, Syndicat français de l'échafaudage, du coffrage et de l'étaiement). Retrouvez la liste des organismes de formation habilités pour chacune des formations ci-dessus aurpès de votre CGSS (Direction des risques professionnels)

XAVIER FAREL, Ingénieur-Conseil Régional – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION

16


Pratique

Comment se déroule la formation Sauveteur Secouriste du Travail ? Le SST est un acteur important de la prévention et de la gestion des dangers en entreprise. NOTRE RÉDACTEUR JÉRÔME FRIBOURG, IPRP – LA SANTÉ AU TRAVAIL (SISTBI RÉUNION)

Qui est le SST ?

Le Sauveteur Secouriste du Travail (SST) est membre du personnel d’une entreprise. Il est capable de réaliser les premiers gestes de secours en cas d’accident du travail dans le respect de l’organisation de l’entreprise et des procédures spécifiques. Il est un témoin et une source d’informations utiles concernant les postes de travail et de leurs environnements, où sont notamment effectués des travaux dangereux. Par son comportement, le SST est un acteur important de la prévention des accidents du travail ou des maladies professionnelles. Il est capable de repérer les dangers d’une situation de travail et de définir les actions de prévention à mettre en place. En cas d’accident, son action s’articule avec celle des secours spécialisés. Son intervention s’arrête à l’arrivée des secours.

Ce que dit la loi

^Article R.4224-15 du Code du travail : Un membre du personnel reçoit la formation de secouriste nécessaire pour donner les premiers secours en cas d’urgence dans : 1/ Chaque atelier ou sont accomplis des travaux dangereux ; 2/ Chaque chantier employant 20 travailleurs au moins pendant plus de 15 jours où sont réalisés des travaux dangereux. Les travailleurs ainsi formés ne peuvent remplacer les infirmiers.

Comment devenir SST ?

Le salarié peut faire la demande auprès

de son employeur (aucun prérequis n’est exigé). Le cout de la formation peut être pris en charge dans le cadre de la formation continue. La formation est dispensée en 12 heures de face à face pour un groupe de 4 à 10 personnes avec un formateur certifié (et habilité par l’INRS) de l’entreprise ou par un formateur certifié d’un organisme de formation habilité. A la fin des 12 heures de formation, un certificat qui sera valable 24 mois sera remis au salarié après avoir réussi l’épreuve certificative. Un « maintien et actualisation des compétences » (MAC) sera proposé au salariés avant la date de fin de validité du certificat. La formation MAC est dispensée en 7 heures de face à face pour un groupe de 4 à 10 personnes avec un formateur certifié (et habilité par l’INRS) de l’entreprise ou par un formateur certifié d’un organisme de formation habilité. a PSC 1 vers SST : Les titulaires d’une unité d’enseignement PSC 1 (Prévention et secours civiques de niveau 1) de moins de 2 ans peuvent obtenir le certificat de SST. Pour cela, l’entité qui souhaite proposer la formation SST à celui-ci mettra en place, contractuellement avec le stagiaire, un protocole d’allègement de la formation. L’allègement portera sur des compétences clairement identifiées, déjà détenues par le stagiaire. Il permettra de limiter le temps de formation aux seules compétences que le stagiaire ne possède pas pour devenir SST.

17

Le stagiaire ainsi allégé devra néanmoins être validé sur l’ensemble des compétences visées du SST et passer dans son intégralité les épreuves certificatives.

Contenu de la formation aL’objectif de la formation :

Le SST devra être capable de porter secours, dans son entreprise, à la victime d’un accident ou d’un malaise en attendant les secours spécialisés et devra devenir acteur de la prévention des risques dans l’entreprise. aDOMAINE DE COMPETENCE 1 : ^ Etre capable de situer le cadre juridique de son intervention. ^Etre capable de réaliser une protection adaptée. ^Etre capable d’examiner la ou les victimes, avant et pour la mise en œuvre de l’action choisie en vue du résultat à obtenir. ^ Etre capable de faire alerter ou alerter en fonction de l’organisation des secours dans l’entreprise. ^Etre capable de secourir la ou les victimes de manière appropriée. aDOMAINE DE COMPETENCE 2 : ^Etre capable de situer son rôle de SST dans l’organisation de la prévention de l’entreprise. ^Etre capable de contribuer à la mise en œuvre d’actions de prévention. ^Etre capable d’informer les personnes désignées dans le plan d’organisation de la prévention de l’entreprise de la ou des situations dangereuses repérées.


Prévention § Santé au Travail

Risques liés à l'Activité Physique

Santé et Productivité

Faites le choix de l'ergonomie ! Plus l’ergonomie est intégrée tôt dans un projet d’entreprise, plus ses bénéfices seront grands. NOTRE RÉDACTRICE MAUD ARMENGAUD, Chargée de Mission – ARVISE-ARACT RÉUNION

De quoi s’agit-il ?

L’objectif de l’ergonomie est de mieux adapter le travail (tâche, dispositif technique, environnement, organisation du travail) aux personnes. Une meilleure adaptation du travail à l'homme aura pour résultat la satisfaction des opérateurs, leur confort, leur santé mais aussi l'efficacité de leurs conduites opératoires. L'ergonomie s'intéresse à deux grands types de problématiques : • L'adaptation de l’outil aux caractéristiques physiologiques et morphologiques de l’être humain ou d’une certaine population, c'est l'ergonomie physique. • L'adaptation des outils au fonctionnement cognitif des utilisateurs, c'est l'ergonomie cognitive. Absentéisme, augmentation des accidents du travail, TMS, baisse de productivité, problèmes de qualité… Autant de difficultés, qui impactent à la fois la santé des travailleurs et la performance de l’entreprise (toutes deux étant étroitement liées), qui peuvent inciter une entreprise à faire appel à l’intervention d’un ergonome.

L’ergonomie basée l’expertise des salariés

sur

D’un point de vue pratique, l’ergonomie vise à étudier le travail réel pour le placer au centre des débats dans l’entreprise. Schématiquement, la première étape est de repérer ce qui dans l’activité de travail, le quotidien des opérateurs, peut engendrer les effets identifiés sur leur santé ou sur la performance. L’ergonome tient les opérateurs pour experts de leur travail. C’est ainsi grâce à des observations et des verbalisations avec les salariés que l’analyse de l’activité de travail sera faite en prenant en compte les aspects suivants : physiques (postures, manutention de charges, mouvements répétitifs…), cognitifs (charge mentale, prise de décision, interaction homme-machine…) ou encore organisationnels (communication, conception du travail, travail en équipe, télétravail…). La seconde étape consiste ensuite à trouver ce qui est à l’origine de l’activité, identifier ce qui fait que l’activité de travail se déroule de cette manière. Ces éléments peuvent être relatifs à l’environnement (espaces mais aussi bruit, température…), aux outils de travail (dispositifs techniques, machines, logiciels…) ou encore à l’organisation du travail (procédures à respecter, répartition des tâches, critères de qualité, horaires…) et aux objectifs à atteindre (fixés par l’entreprise ou que se donnent les opérateurs eux-mêmes)… A partir de l’analyse du travail réel, les problématiques propres à l’entreprise pourront alors être dégagées, puis mises en discussion.

La nécessaire co-construction des solutions

Ce sont les salariés qui connaissent les difficultés réelles auxquelles ils sont confrontés et ils développent "naturellement" ou intuitivement au cours de leur activité de travail des "stratégies" pour surmonter ces difficultés. Ils peuvent également avoir réfléchi et imaginé certaines solutions qui leur procurent du "confort" dans le travail et leur permettent d’obtenir de meilleurs résultats. La valorisation de ces contributions (identifiées lors de l’analyse de l’activité de travail) servira de base de travail. C’est ensuite une réflexion collective sur les solutions à apporter qui doit être engagée avec les différents acteurs de l’entreprise (en fonction du sujet traité). En effet, responsable QHSE, RH, maintenance, production, chefs de service..., avec leur vision particulière et leurs compétences et connaissances propres, viendront évidemment enrichir, améliorer et optimiser les solutions afin qu’elles correspondent au mieux aux besoins des salariés et aux possibilités de l’entreprise. On parlera ainsi de co-construction des solutions. La situation suivante illustre l’importance d’une démarche participative intégrant l’ensemble des acteurs de l’entreprise, dont les opérateurs. Qui n’a pas déjà constaté au sein de son entreprise un outil censé "aider" les salariés mais qui reste inutilisé ? Si l’outil n’est pas pensé en fonction de la réalité du travail, il y a de fortes chances qu’il reste dans un coin… Ainsi, plus les acteurs concernés seront impliqués dans la détermination des solutions techniques ou organisationnelles, plus ces solutions correspondront aux besoins liés à l’activité de travail et satisferont l’ensemble.

Des bénéfices multiples

Une intervention en ergonomie, car elle est basée sur l’expertise des salariés et la co-construction de solutions, offre de multiples avantages. L’ergonomie contribue à trouver des solutions adaptées aux besoins réels et donc utilisées ou mises en application. Des solutions adaptées aux contraintes de l’activité de travail induisent une amélioration des conditions de travail et de la santé mais également une meilleure productivité. Ressortent alors des bénéfices économiques liés à l’amélioration de la productivité mais également à l’évitement de dépenses dans des dispositifs inadaptés et inutilisés. Grâce à la contribution de chacun à la réflexion collective, l’intervention de l’ergonome va favoriser le renforcement du dialogue social. Cette possibilité de s’exprimer donnée à l’ensemble des salariés contribue à une reconnaissance de leur travail et ainsi un meilleur engagement de leur part, cet engagement se répercutant de manière

18

positive sur la performance de l’entreprise. En résumé, l’intervention en ergonomie peut engendrer de nombreux bénéfices pour l’entreprise et ses salariés : • Identification des problématiques propres à l’entreprise afin de savoir précisément sur quoi agir. • Meilleure adaptation du travail à l’Homme grâce à une co-construction des solutions. • Amélioration de la santé des travailleurs. • Amélioration de la performance de l’entreprise. • Renforcement du dialogue social. • Amélioration de la rentabilité (diminution des coûts directs des AT et MP mais aussi des coûts indirects tels que ceux liés à l’absentéisme…).

Une démarche plus amont : l’ergonomie conception

en de

L’ergonomie de conception vise quant à elle à anticiper dès la conception les aspects relatifs aux conditions de travail. L’intégration des exigences ergonomiques dans les projets d’entreprise tels qu’un déménagement, une réorganisation de la production ou des services, est un facteur d’anticipation des conséquences de choix de conception sur l’activité, en termes de performances comme de “confort”. La démarche consiste à se projeter dans la situation future afin de repérer les difficultés qui pourraient y être rencontrées, pour bien sur les éviter ensuite.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.