N°16 – Janvier 2020
Prévention Santé au Travail
À QUELS RISQUES LE TÉLÉTRAVAILLEUR PEUT-IL BIEN ÊTRE EXPOSÉ�? COMMENT ENCADRER LE TRAVAIL DES JEUNES DANS VOTRE ENTREPRISE�? TRAVAUX EN HAUTEUR�: ANTICIPEZ LES RISQUES�!
Prévention Santé Vie Pratique LE DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER DU SEIN� EN QUESTIONS… PRÉVENTION SOCIÉTÉ LA MOBILISATION EN FAVEUR DES AIDANTS EST LANCÉE�!
Développement Durable COMMENT JARDINER SANS PESTICIDES ?
À LA UNE
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édito
PRÉVENTION RÉUNION
AGNÈS BUZYN
Ministre des Solidarités et de la Santé
"Le Grand âge et l’autonomie, notre défi !" Chères lectrices, chers lecteurs, ace au défi démographique qui se dresse devant nous, la question du « bien vieillir » se pose à la société tout entière. A La Réunion, comme aux Antilles et en Guyane, des réponses doivent être apportées et c’est tout le sens de la grande concertation qui a précédé le rapport de Dominique Libault et des propositions qui sont nées de ce rapport. Les difficultés auxquelles sont confrontés les personnels travaillant dans les EHPAD ou à domicile sont réelles. Il nous faut y répondre dans le cadre du projet de loi sur le Grand âge et l’autonomie. Pour répondre à ce défi, nous devons recruter des agents dont les formations et les perspectives de carrière doivent être revues. C’est tout l’enjeu de la mission que j’ai confiée en juillet dernier à Myriam El Khomri et du rapport précieux qu’elle m’a remis au mois d’octobre 2019. Nous devons aussi tenir compte et développer autant que possible le maintien à domicile, qui est plébiscité par les Français aussi bien dans l’hexagone que dans les Outre-mer. La réforme que j’ai présentée à la fin 2019 devra donc être à la hauteur de cette attente d’une meilleure prise en charge des personnes âgées mais aussi des personnes vivant avec un handicap à domicile. Cette réforme de la prise en charge des personnes en perte d’autonomie vivant à domicile, à laquelle Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées est pleinement associée, devra répondre à trois grands enjeux. Le premier enjeu concerne les services d’aide à domicile auxquels nous devons, avec les Départements en charge de leur tarification et du financement de l’Allocation personnalisée à l’autonomie (APA), apporter plus de garanties sur l’exercice même de leurs missions auprès de 760 000 personnes quotidiennement. Le deuxième enjeu est de permettre de mieux prendre en charge les temps de coordination avec les services prodiguant des soins à domicile qu’il s’agisse des soins infirmiers ou de l’hospitalisation à domicile. De ce point de vue, les Services Polyvalents d’Aide et de Soins à Domicile constituent une réponse qu’il nous faudra regarder et évaluer très prochainement. Le troisième enjeu concerne l’évolution de l’habitat lui-même. La réforme
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du Grand âge et de l’autonomie devra faciliter l’adaptation du logement à la perte d’autonomie de la personne qu’il nous faut mieux anticiper. Les solutions de financement des travaux d’adaptation du logement doivent pouvoir être mobilisées. Nous y travaillons actuellement avec Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement. Si la société tout entière doit se mobiliser, il y en a qui se mobilisent déjà, un peu par « la force des choses », ce sont les aidants, et il faut aider les 8 à 11 millions d’aidants que compte notre pays. Les aidants ne peuvent être les « oubliés » de notre système de protection sociale et plus largement de nos politiques de solidarité, comme l’a souligné le Président de la République, dans son allocution du 25 avril 2019. Le Premier Ministre, dans son discours de politique générale du 12 juin 2019, a réaffirmé le besoin de mieux accompagner les aidants de personnes âgées, de personnes en situation de handicap ou de malades chroniques. Le Gouvernement s’est donc engagé, dans le cadre de la Stratégie de solidarité des proches aidants annoncée le 23 octobre 2019, à indemniser le congé de proche aidant. Cette mesure matérialise l’engagement fort du Gouvernement en faveur d’une reconnaissance de la solidarité familiale et permet d’apporter un soutien aux aidants de personnes âgées ou handicapées les plus dépendantes, tout en limitant les conséquences négatives de ce choix sur leurs revenus et en garantissant une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle. Cette mesure est autant la traduction d’un changement de regard sur le grand âge, que la marque d’une société qui sait s’adapter aux défis immenses qui se présentent devant elle. Je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année 2020.
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PRÉVENTION RÉUNION
BENOIT SERIO
Directeur Général, CGSS de La Réunion
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Nos Rédacteurs
Le syndrome aigu du Travail
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isques biologiques, chimiques, cancérogènes, physiques, psychosociaux, etc., les travailleurs de France et de Navarre n’ont jamais été autant exposés à des risques professionnels que ces dernières années selon la toute dernière enquête Sumer (Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels) de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES, sept. 2019). Réalisée avec le concours de plus de 1200 médecins du travail volontaires et les témoignages de plus de 26000 salariés, cette étude passe en revue une série de facteurs accidentogènes, anxiogènes et pathogènes qui mettent sérieusement à mal la valeur Travail. Dans le box des accusés, on croise pêle-mêle les produits toxiques, les nuisances sonores, les contraintes marquées et l’intensité du travail, la tension, les violences, et j’en passe. Les employeurs négligents sont naturellement sur la sellette compte tenu de leurs manquements à l’"obligation de sécurité de résultat" vis-à-vis des salariés. Pour leur défense, cette obligation serait en grande partie assurée grâce à l’élaboration du fameux Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER), en vigueur depuis 2001. Sauf que, objection votre honneur (!), le « procureur Dares », le même que plus haut, lance un autre pavé dans la marre avec une autre étude, publiée le 25 juin 2019, révélant que seuls 45% des employeurs disposeraient à vrai dire d’un DUER. Le chiffre tombe à 38 % pour les entreprises de moins de 10 salariés, soit l’écrasante majorité des entreprises dans les départements d’Outre-mer. Objection retenue, un bon point pour la police de la Prévention ! Pour la plaidoirie patronale, on soutient comme à l’accoutumée, sur le dos de la globalisation et de la course effrénée à la compétitivité, la cause des petits employeurs qui tentent de survivre au quotidien sans jamais vouloir arracher ne serait-ce qu’un cheveu de la législation Hygiène Sécurité du Travail à laquelle ils sont tenus. Déjà-vu, me direz-vous, objection rejetée, on frôle la faute inexcusable ! Car, avouons-le, aucune étude n’a jamais prouvé que les gros risques n’appartenaient qu’aux gros employeurs ! Et depuis quand les salariés évoluant dans des petites structures précaires avec des conditions de travail précaires seraient-ils immunisés contre les maladies et accidents du travail ? Les risques professionnels, en l’occurrence, ne choisissent pas leurs victimes à l’avance. Il faut bien se rendre à l’évidence, si la majorité des études qui sont actuellement menées pointent du doigt la souffrance et le mal-être des salariés, c’est bien parce qu’à force d’avoir négligé la Prévention et de l’avoir reléguée au dernier rang dans l’organisation de l’entreprise, on a fini par faire du Travail un syndrome aigu dont on n’a pas fini de maitriser les effets.
Ont collaboré à ce numéro : Agnès BUZYN (Ministre des Solidarités et de la Santé), Pr Frédéric MIRANVILLE (Président de l’Université de La Réunion), Benoit SERIO (Directeur Général CGSS Réunion), Xavier FAREL (Directeur de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS Réunion), Christian BENARD (DPRP, CGSS Réunion), Françoise FONTAINE (DPRP, CGSS Réunion), Dévy ARMOURDOM (DPRP, CGSS Réunion), David LALLEMAND (DPRP, CGSS Réunion), Sophie THOMAS (DPRP, CGSS Réunion), Bernard PICARDO (Président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de région Ile de la Réunion), Chloé PICHARD (Chambre de Métiers), Leila TAILEE (Chambre de Métiers), Claire-Marie SAINT ANGE (Chambre de Métiers), Corinne DUBOIS (Directrice ARACT Réunion, Déléguée Régionale de l'ANACT), Anaïs HOARAU (ARACT Réunion), Christine ADELSON (Centre de Gestion de La Réunion), Toiliha ANLI NOUROUDINE (Centre de Gestion de La Réunion), Jean-Yves COLLET (Centre de Gestion de La Réunion), Ivan HOAREAU (Centre de Gestion de La Réunion), Pascal LAPORTE (Directeur Prévention SISTBI, La Santé au Travail), Docteur Sandrine CARTEGNIE (SISTBI, La Santé au Travail), Olivier MARIN (SISTBI, La Santé au Travail), Jérôme FRIBOURG (SISTBI, La Santé au Travail), Lieutenant-Colonel Yann LE GALL (SDIS Réunion), Pedro DO MONTE (CHU Réunion), Docteur Yanis CARO (IUT de La Réunion, Université de La Réunion), Professeur Thomas PETIT (IUT de La Réunion, Université de La Réunion), Christian LANG (IUT, Université de La Réunion), Anne-Sophie PETIT BOUILLON (Académie de La Réunion), Docteur Katia SLAMA (Centre régional de coordination des dépistages des cancers La Réunion), Camélia LOUACHENI (ORS OI), Monique RICQUEBOURG (ORS OI), Mathilde CARRARA (IREPS Guadeloupe, SaintMartin, Saint-Barthélemy), Colonel Jean-Paul LEVIF (SDIS 971), Commandante Gisèle GRANDCHAMP (SDIS 971), Florence ADELSON (Centre de Gestion de Guyane), Adjudant Frédéric OUSTRY (SDIS 973), Odile SAINT-PRIX MARAJO (CGSS 972), Julien JACQUES (CGSS 972), Nadine CAUBIT (SIST 972), Loren GALLONDE (Chambre de Métiers 972), ARS-OI, Institut national du cancer, Inserm, ANSES, Santé Publique France, Sécurité Routière, ADEME. Merci à tous de votre contribution et de vos nombreuses marques de soutien et de fidélité.
Prévention Réunion est publié aux Éditions Prévention 16, Rue Claude Chappe – Zac 2000 – 97420 Le Port Rédaction – Abonnements – Publicité : Tels. : 0262 55.15.05 – 0262 55.15.15 – Email : contact@preventionreunion.com
www.preventionreunion.com
Dépôt légal à parution © Copyright Janvier 2020 – N°16 Crédit Photos : Prévention Réunion©, ASSER, SRPP, CGSS 972 Maquette : Hanna Baranes - La Pâtisserie graphique Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal et L.335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle (loi du 11 mars 1957).
ALBERT DAVID BENABOU - RÉDACTEUR EN CHEF
Le Comité d'Ethique Prévention Réunion PARTENAIRES OFFICIELS
Le Comité d’Ethique Prévention Réunion est constitué de nombreux organismes officiels, experts, préventeurs, médecins, personnalités locales..., qui contribuent chaque année à l’élaboration et à la validation des principaux axes rédactionnels du magazine. Ces acteurs-clés de la prévention et de la santé à La Réunion ont accepté de partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur expérience pour mieux vous informer et rendre accessibles des problématiques qui relèvent de leurs compétences. Nous tenons à remercier l’ensemble de ces partenaires pour leur disponibilité, leur soutien et leur engagement admirable pour faire vivre la Prévention à la Réunion. CAISSE GÉNÉRALE DE SÉCURITÉ SOCIALE (CGSS) Directeur Général : M. Benoit SERIO Directeur de la Prévention des Risques Professionnels, Ingénieur-conseil Régional : M. Xavier FAREL 0262 90.47.00 – www.cgss.re
CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE
La Réunion
CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA RÉUNION (CDGFPT 974) Président : M. Léonus THEMOT Directeur Général Adjoint : M. Gérald DENAGE 0262 42.57.57 – www.cdgreunion.fr AGENCE DE SANTÉ OCÉAN INDIEN (ARS – OI) Directrice Générale : Mme Martine LADOUCETTE 0262 93.94.95 – www.ocean-indien.ars.sante.fr INSTANCE RÉGIONALE D’ÉDUCATION ET DE PROMOTION DE LA SANTÉ (IREPS) Directeur : M. Cédric PEDRE 0262 71.10.88 – www.irepsreunion.org
CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT DE RÉGION Président : M. Bernard PICARDO Mission Environnement : Mme Chloé PICHARD 0262 21.04.35 – www.artisanat974.re CHAMBRE D’AGRICULTURE DE LA RÉUNION Président : M. Frédéric VIENNE 0262 94.25.94 – www.reunion.chambagri.fr SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS (SDIS) Directeur : Colonel Hervé BERTHOUIN Chef du Groupement Prévention : Lt-Colonel Yann LE GALL Chef du Groupement Opérations : Lt-Colonel Paul BOUCHERON 0262 90.76.00 – www.sdis974.re INTERMETRA-METRAG Présidente : Mme Geneviève-Sophie CAILLÉ Directeur Général : M. Marc NEXHIP 0262 41.42.27 LA SANTÉ AU TRAVAIL (SISTBI) Président : M. François LARNAUDIE Directeur Général : M. Claude MILLASSEAU Directeur du Département Prévention : M. Pascal LAPORTE 0262 572 572 – www.sistbi.re OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA SANTÉ OCÉAN INDIEN (ORSOI) Présidente : Mme Irène STOJCIC Directrice : Dr Emmanuelle RACHOU 0262 94.38.13 – www.ors-ocean-indien.org
ARACT RÉUNION Directrice, Déléguée Régionale ANACT : Mme Corinne DUBOIS 0262 41.52.32 – www.arvise.aract.fr
UNIVERSITÉ DE LA RÉUNION Président : Professeur Frédéric MIRANVILLE 0262 93.80.80 – www.univ-reunion.fr
AGEFIPH RÉUNION-MAYOTTE Délégué Régional : M. Christophe CASTAGNET 0262 20.98.11 – www.agefiph.fr
CROIX-ROUGE FRANÇAISE Délégation Territoriale – Président : M. Robert-Michel MOUTALOU 0262 90.96.67 - htpp://reunion.croix-rouge.fr
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Sommaire
À la Une
Éditos – Billet 1 Agnès BUZYN – Ministre des Solidarités et de la Santé 2 Benoit SERIO – Directeur Général CGSS Réunion 41 Professeur Frédéric MIRANVILLE – Président de l’Université de La Réunion 80 Bernard PICARDO – Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de région Ile de la Réunion
À la Une 8 La transformation de la fonction publique est lancée 9 Le comité social et économique désormais en vigueur !
Actualité
32 RISQUES PSYCHOSOCIAUX 32 Violences internes-externes au travail : Comment agir et réagir en cas d’agression physique ? 33 L’hyperconnexion est-elle compatible avec le bien-être des travailleurs ? 34 RISQUE ROUTIER AU TRAVAIL 34 La CGSS et la Préfecture mobilisées contre le risque routier professionnel 35 Zéro tolérance pour l’alcool au volant 36 PRÉVENTION SANTÉ EN MILIEUX AGRICOLE § AGROALIMENTAIRE 36 Tous unis contre le gaspillage alimentaire ! 37 Supprimer les risques en milieu agroalimentaire : un défi majeur pour les entreprises du secteur 38 TMS en milieu agricole : à quels risques êtes-vous exposés ? 39 Eleveurs, manipulez et contenez les bovins en toute sécurité !
Prévention § Santé Vie Pratique
10 Prévention et lutte contre les troubles musculo-squelettiques : TMS Pros séduit les entreprises locales ! 29 Etude Santé Sécurité au Travail : Moins de la moitié des employeurs disposent d’un Document unique ! 33 Job Strain : Un tiers des salariés souffrent de tension au travail
42 A LA UNE 42 La mobilisation en faveur des aidants est lancée ! 44 ACTUALITÉ 44 Expertise nutrition : L’Anses alerte sur l’apport excessif de sucres chez les enfants !
Prévention § Santé au Travail
46 PANORAMA 46 Diabète de type 1 : Où en est la recherche à ce jour ? 47 Diabète à La Réunion : Une feuille de route 2020-2023 pour une mobilisation collective contre le diabète
12 PRÉVENTION RÉUNION 12 Santé, Sécurité et Qualité de vie au travail : les bonnes pratiques de PREFABETON 13 Sac Magik : Holcim Réunion offre une solution pour diminuer les TMS liés à la manipulation des sacs de ciment sur les chantiers
48 GRAND ANGLE 48 Alcool pendant la grossesse : de graves troubles à prévoir chez votre enfant ! 49 Le 4ème Programme national nutrition santé 2019-2023 sur les rails !
14 RÉFLEXION 14 Egalité professionnelle, Qualité de vie au travail, Santé-sécurité : La négociation contribue à la bonne marche de l’entreprise 15 intégrez l’approche ergonomique dans la prévention des risques professionnels !
50 DOSSIER 50 Le dépistage organisé du cancer du sein en questions… 52 Certains polluants organiques persistants pourraient augmenter l’agressivité du cancer du sein 53 Prévention du cancer du col de l'utérus : de nouvelles données disponibles
16 LA PRÉVENTION EN ACTION 16 Faire progresser la prévention en ayant recours à des partenaires extérieurs à votre entreprise.
54 MIEUX VIVRE 54 Agir sur le système immunitaire avant même qu’un cancer ne survienne serait possible ! 55 Cancers pédiatriques : Pourquoi certaines leucémies touchent uniquement les enfants ?
18 GROS PLAN 18 Comment encadrer le travail des jeunes dans votre entreprise ? 19 Priorité formation : Le sauveteur secouriste du travail incontournable aujourd’hui
56 SANTÉ PLUS 56 Comment expliquer les récidives et la chronicité de l’eczéma ? 56 Cryothérapie : très peu d’effets bénéfiques prouvés mais des effets secondaires réels ! 57 La nocivité de la lumière bleue confirmée
20 DÉCRYPTAGE 20 Etes-vous concernés par les risques particuliers ? 21 Veillons à protéger les salariés contre les allergies professionnelles 22 PRATIQUE 22 A quels risques le télétravailleur peut-il bien être exposé ?
58 SANTÉ PRO 58 Prévenir les risques dans les laboratoires de biologie médicale 59 Toute activité physique est-elle bonne pour le cœur ?
23 UN MÉTIER À LA LOUPE 23 S’organiser contre les risques chimiques dans les salons de coiffure 24 RISQUES LIÉS AUX ADDICTIONS 24 Conduites addictives et maladies chroniques au travail : l’approche innovante de l’Anact 25 Les dangers d’une addiction aux médicaments psychotropes pour le travailleur et pour l’entreprise
Prévention Famille 60 PROTECTION ENFANTS-ADOS 60 Tableau de bord ORS OI : De nouveaux indicateurs sur la petite enfance, l’enfance et l’adolescence à La Réunion 62 Une stratégie nationale pour garantir à chaque enfant les mêmes chances et les mêmes droits
26 RISQUES LIÉS AUX CHANTIERS DE BTP 26 Comment faire face aux risques occasionnés par les véhicules et engins circulant ou manœuvrant sur les chantiers du BTP ? 27 Travaux en hauteur : anticipez les risques ! 28 Une cabine d’engin bien conçue, des risques en moins !
63 PROTECTION SENIORS 63 Une nouvelle méthode plus efficace pour diagnostiquer Alzheimer
29 RISQUES LIÉS AUX ÉQUIPEMENTS DE TRAVAIL 29 Quelles vérifications périodiques devez-vous mener dans votre entreprise ?
Prévention Société
30 RISQUES INCENDIE-EXPLOSION 30 Sur quoi repose la maitrise du risque incendie dans un ERP ? 31 Ne sous-estimez pas les risques liés aux fumées froides !
64 PRÉVENTION AU QUOTIDIEN 64 Penser la prévention des violences conjugales… 65 Un Grenelle et des mesures fortes pour lutter contre les violences conjugales
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Prévention § Développement Durable
Prévention § Sécurité Routière 66 PRÉVENTION ROUTIÈRE 66 Prendre en compte les multiples dangers pour les piétons
74 ACTUALITÉ 74 Améliorer rapidement et durablement la qualité de l’air pour votre santé !
67 SÉCURITÉ ROUTIÈRE 67 Prudence absolue quand vous roulez à deux à moto !
75 MAITRISE DE L’ÉNERGIE 75 Etude ADEME : Martinique, Guadeloupe, Réunion : l’autonomie énergétique en 2030 est-elle possible ? 76 ENVIRONNEMENT 76 Comment jardiner sans pesticides ? 77 Protection des abeilles : L’Anses émet des recommandations afin de renforcer le cadre réglementaire
Prévention § Santé Animale 68 SANTÉ § BIEN-ÊTRE 68 Identifier les risques associés aux animaux de compagnie
78 PRÉVENTION DURABLE 78 Exposition au cadmium : L’Anses propose des valeurs limites pour mieux protéger les consommateurs et les travailleurs
Prévention § Secourisme 70 PREMIERS SECOURS 70 Etes-vous préparés à affronter un départ de feu dans votre habitation ?
79 GESTION DES DÉCHETS 79 Des conseils pratiques pour réduire les déchets au bureau
71 PRÉVENTION LOISIRS 71 Des précautions indispensables en cas de sortie au volcan !
Prévention des Risques Majeurs 72 FOCUS 72 La santé de nos pompiers en danger ! 73 GESTION DES RISQUES 73 Une réponse adaptée des secours en cas d’émanations toxiques
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À la Une
À la Une
La transformation de la fonction publique est lancée
Une nouvelle loi entame une refonte majeure qui va s'étaler jusqu'à 2022.
SOURCES Service Public ; Alerte HST – www.editionsprevention.com
De quoi parlons-nous ?
La loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique vise à moderniser le statut et les conditions de travail dans la fonction publique en introduisant des changements majeurs, dont la création d’une instance unique de dialogue social (le comité social) à l’image du comité social et économique dans le privé.
Les mesures essentielles
a La refonte des instances du dialogue social : • Le comité technique (CT) et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sont remplacés par une instance unique : le comité social. Le « comité social d’établissement » dans la fonction publique hospitalière, le « comité social territorial » dans la fonction publique territoriale et le « comité social d’administration » dans la fonction publique de l’État seront institués lors du prochain renouvellement général des instances prévu en décembre 2022. La nouvelle instance traite des questions relatives : – à l’organisation, au fonctionnement des services et aux évolutions des administrations ; – à l’accessibilité des services et à la qualité des services rendus ; – aux orientations stratégiques sur les politiques de ressources humaines ; – aux lignes directrices de gestion en matière de promotion et valorisation des parcours professionnels. La mise en œuvre des lignes directrices de gestion fait l’objet d’un bilan, sur la base des décisions individuelles, devant le comité social ; – aux enjeux et aux politiques d’égalité professionnelle et de lutte contre les discriminations ; – aux orientations stratégiques en matière de politique indemnitaire et d’action sociale ainsi qu’aux aides à la protection sociale complémentaire ; – à la protection de la santé physique et mentale, à l’hygiène, à la sécurité des agents dans leur travail, à l’organisation du travail, au télétravail, aux enjeux liés à la déconnexion et aux dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques, à l’amélioration des conditions de travail et aux prescriptions légales y afférentes ;
– aux autres questions prévues par décret en Conseil d’Etat. Dans les collectivités territoriales et les établissements publics employant deux cents agents au moins (à partir de 300 agents dans les fonctions publiques d’État et hospitalière), une formation spécialisée en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail est instituée au sein du comité social territorial. Cette formation est créée dans chaque service départemental d’incendie et de secours par décision de l’organe délibérant, sans condition d’effectifs. • Les missions des commissions administratives paritaires sont recentrées sur le champ disciplinaire. Elles ne sont plus consultées pour les questions liées aux mutations, aux détachements et à l’avancement. a La suppression des régimes dérogatoires à la durée légale du travail (1607
heures par an) en vigueur dans certaines collectivités territoriales. Les régimes de travail spécifiques (travail de nuit, travail pénible ou dangereux, etc.) ne sont pas concernés.
a Parmi les autres mesures :
– l’élaboration d’un rapport social unique (RSU), remplaçant le bilan social, intégrant notamment la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences, les parcours professionnels, les recrutements, la rémunération, la lutte contre les discriminations, l'état de la situation comparée des femmes et des hommes. Cet état comporte des données sexuées relatives au recrutement, à la formation, au temps de travail, à la promotion professionnelle, aux conditions de travail, aux actes de violence, de harcèlement sexuel ou moral et aux agissements sexistes, à la rémunération et à l'articulation entre l'activité professionnelle et la vie personnelle et familiale. Les données recueillies sont renseignées dans une base de données sociales (BDS) accessible aux membres des comités sociaux ; – la possibilité de signer une rupture conventionnelle ; – la création du contrat projet ; – la garantie d'un service minimum en cas de grève ; – la possibilité de disposer d’un congé de proche aidant d'une durée de trois mois renouvelable et dans la limite d'un an sur l'ensemble de la carrière, congé fractionné ou pris sous la forme d'un temps partiel.
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En outre, les agents qui occupent des emplois présentant des risques d'usure professionnelle vont bénéficier d'un entretien de carrière, dans les conditions fixées par décret en Conseil d'Etat. • La loi autorise, enfin, le Gouvernement à prendre (dans les 12 à 15 mois après sa publication) par ordonnances toute mesure relevant du domaine de la loi visant à : 1° Redéfinir la participation des employeurs portant droits et obligations des fonctionnaires au financement des garanties de protection sociale complémentaire de leurs personnels ainsi que les conditions d'adhésion ou de souscription de ces derniers, pour favoriser leur couverture sociale complémentaire ; 2° Faciliter la prise en charge des personnels des employeurs mentionnés en simplifiant l'organisation et le fonctionnement des instances médicales et de la médecine agréée ainsi que des services de médecine de prévention et de médecine préventive, et en rationalisant leurs moyens d'action ; 3° Simplifier les règles applicables aux agents publics relatives à l'aptitude physique à l'entrée dans la fonction publique, aux différents congés et positions statutaires pour maladies d'origine non professionnelle ou professionnelle ainsi qu'aux prérogatives et obligations professionnelles des agents publics intervenant dans les dossiers d'accidents du travail et de maladies professionnelles ; 4° Etendre les possibilités de recours au temps partiel pour raison thérapeutique et au reclassement par suite d'une altération de l'état de santé pour favoriser le maintien dans l'emploi des agents publics ou leur retour à l'emploi ; 5° Clarifier, harmoniser et compléter, en transposant et en adaptant les évolutions intervenues en faveur des salariés relevant du code du travail et du régime général de sécurité sociale, les dispositions applicables aux agents publics relatives au congé de maternité, au congé pour adoption, au congé supplémentaire à l'occasion de chaque naissance survenue au foyer de l'agent, au congé de paternité et d'accueil de l'enfant et au congé de proche aidant. L’entrée en vigueur de ces dispositions s’étalera entre 2020 et 2022 (conformément aux décrets d’applications).
À la Une
Le comité social et économique désormais en vigueur !
Depuis le 1er janvier 2020, toutes les entreprises d’au moins 11 salariés sont censées avoir mis en place le Comité social et économique (CSE), nouvelle instance de dialogue entre employeur et salariés au sein de l’entreprise. SOURCES MINISTÈRE DU TRAVAIL, DIRECTION GÉNÉRALE DU TRAVAIL
De quoi parlons-nous ?
Le CSE fusionne et se substitue à toutes les autres instances représentatives du personnel : délégués du personnel, comité d’entreprise, et comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Cette nouvelle instance de dialogue entre salariés et employeurs, dont le rôle est également important en matière de santé et sécurité des salariés, est obligatoire dans les entreprises de 11 salariés et plus.
A quoi sert le CSE ?
Le CSE porte les réclamations individuelles ou collectives sur les salaires et l’application de la règlementation du travail. Les membres du comité peuvent saisir l’inspection du travail de toutes les plaintes et observations sur l’application de la réglementation du travail. Le CSE promeut la santé, la sécurité et l’amélioration des conditions de travail. Il réalise des enquêtes sur les accidents du travail ou les maladies professionnelles. Il exerce le droit d’alerte en cas d’atteinte aux droits des personnes et en cas de danger grave et imminent. Le CSE peut comprendre une commission santé sécurité et conditions de travail (CSSCT).
Qui compose le CSE ?
• L’employeur. • Une délégation du personnel composée d’un titulaire et un suppléant pour les entreprises de 11 à 24 salariés, et de deux titulaires et deux suppléants pour les entreprises de 25 à 49 salariés. Ce nombre peut être modifié par le protocole d’accord préélectoral. Le mandat est de 4 ans sauf si sa durée est réduite par accord collectif. Les élus du CSE ont le statut de salariés protégés. • Le délégué syndical est membre de droit du CSE. • Le médecin du travail et le responsable interne du service de sécurité participent aux réunions consacrées aux conditions de travail. •L’inspection du travail est invitée à certaines des réunions, notamment sur les questions de santé et sécurité.
Comment fonctionne le CSE ?
• Les membres titulaires de la délégation du personnel bénéficient d’heures de délégation : 10 heures par mois dans les entreprises de 11 à 24 salariés ; 20 heures dans celles de 25 à 49 salariés. Ce crédit d’heures peut être modifié par
le protocole d’accord préélectoral. Ils peuvent circuler librement dans l’entreprise et y prendre tous contacts nécessaires à l’accomplissement de leur mission. •L’employeur met à la disposition des membres de la délégation du personnel du CSE un local de réunion. •Les membres du CSE (titulaires ou suppléants) sont reçus collectivement par l’employeur (ou son représentant) au moins une fois par mois.
Comment mettre en place votre CSE ?
Le CSE est mis en place à l’issue d’une élection dont les modalités sont prévues par un protocole d’accord préélectoral conclu entre l’employeur et les organisations syndicales. Quand procéder aux élections ? • Les élections des membres du CSE doivent être organisées dès lors que l’effectif de l’entreprise a atteint 11 salariés pendant 12 mois consécutifs. • L’employeur les organise tous les 4 ans (sauf si un accord collectif a prévu une durée de mandat de 2 ou 3 ans). • Dans les entreprises pourvues de délégués du personnel ou d’un comité d’entreprise et d’un CHSCT, le CSE doit avoir été mis en place au terme de leurs mandats et au plus tard au 1er janvier 2020. Pour pouvoir s’organiser ou faire coïncider la fin des mandats des différents représentants, l’entreprise peut réduire ou prolonger les mandats en cours.
Comment organiser l’élection du CSE ?
• L’employeur informe les salariés de la date du scrutin. Dans les entreprises de 11 à 20 salariés, si aucun salarié ne se porte candidat dans un délai de 30 jours à compter de l’information, l’employeur n’est pas tenu d’organiser les élections. • Il invite les syndicats à négocier un protocole d’accord préélectoral (PAP) pour organiser les élections et en définir les modalités. Si aucune organisation syndicale n’a pris part à la négociation du PAP, les modalités de l’élection, sont fixées par l’employeur.
Qui peut être candidat au CSE ? Les salariés âgés de 18 ans révolus, travaillant dans l’entreprise depuis un 1 an au moins, sont éligibles à l’exception des conjoint,
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partenaire de Pacs, concubin, ascendants, descendants, frères, sœurs et alliés au même degré de l’employeur. Les salariés travaillant à temps partiel dans plusieurs entreprises ne sont éligibles que dans une. Ce sont les OS qui composent les listes de candidats. Celles-ci doivent refléter la proportion de femmes et d’hommes au sein des différents collèges.
Comment se déroule le scrutin ?
• Le scrutin est organisé dans les 90 jours qui suivent l’information des salariés. • Le scrutin est un scrutin de listes à deux tours avec représentation proportionnelle à la plus forte moyenne. - Au premier tour, seules des listes établies par les organisations syndicales peuvent être présentées. - Si le nombre des votants est inférieur à la moitié des électeurs, ou en cas de carence ou d’insuffisance de candidatures, un second tour doit être organisé dans un délai de 15 jours. Des listes de candidatures non établies par une organisation syndicale peuvent alors être présentées. • L’élection a lieu au scrutin secret sous enveloppe ou par vote électronique ou par correspondance selon les dispositions du PAP.
Qui peut voter ?
Tous les salariés âgés de 16 ans révolus, travaillant depuis trois mois au moins dans l’entreprise quelle que soit leur nationalité. L’inspecteur du travail peut autoriser des dérogations aux conditions d’éligibilité ou pour être électeur, après avoir consulté les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise. Pour être conseillé ou accompagné dans la mise en place de votre CSE : Contactez le service des renseignements de votre unité départementale de la Dieccte ou votre agent de contrôle de l’inspection du travail. Contactez votre organisation professionnelle, syndicale ou patronale.
Actualité
Actualité
Prévention et lutte contre les troubles musculo-squelettiques
TMS Pros séduit les entreprises locales !
Le programme de l’Assurance Maladie – Risques Professionnels revient en saison 2 après avoir fait ses preuves à La Réunion et dans l’hexagone. NOTRE RÉDACTRICE Dévy ARMOURDOM, Contrôleur sécurité référent – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
De quoi parlons-nous ? La grande distribution, la métallurgie, la construction automobile, le BTP, la coiffure, la bureautique, le service à la personne… Aucun secteur d'activité n'est épargné. Les TMS sont, de très loin, la première cause de maladies professionnelles en France. En effet, selon l’Assurance Maladie – Risques professionnels (AM-RP), 87% des maladies professionnelles sont des TMS. Par ailleurs, leur traitement coûte 1 milliard d’euros à l’AM-RP et, indirectement, aux entreprises. Du fait de ces enjeux humains et financiers, l’AM-RP a développé depuis quatre ans auprès des entreprises le programme d’accompagnement TMS Pros qui vise à réduire ces risques professionnels.
Le bilan de la première saison de TMS Pros 8000 entreprises avaient été ciblées, soit un tiers des TMS en France. A la Réunion, ceux sont 36 établissements qui ont bénéficiés d’un accompagnement par la Caisse Générale de Sécurité sociale. Fin 2017, près de 7000 (30 à la Réunion) s‘étaient concrètement engagées et près de la moitié d’entre elles avaient concrétisé un plan d’actions. De plus, deux dispositifs d’aide ont été accordés pour une enveloppe de 11,1 millions d’euros afin d’accompagner les entreprises sur deux volets. Le premier volet porte sur la formation d’une personne
ressource ou sur une prestation ergonomique pour la réalisation d’un diagnostic destiné à identifier les situations concrètes présentant des problèmes de TMS, dans chaque entreprise. Le second volet concerne l’aide au financement d’un plan d’actions à mettre en œuvre afin de réduire ces risques. Ces aides financières sont encore disponibles jusqu’en 2020. Pour en bénéficier, les entreprises peuvent prendre contact avec la CGSS à l’adresse suivante : prevention@cgss.re
TMS Pros : un programme très apprécié Globalement TMS pros a été apprécié par les entreprises. En particulier, par celles qui étaient les plus novices en matière de prévention des TMS. Ce programme s’est appuyé sur le site tmspros.fr, qui constitue un guide méthodologique aidant les entreprises à identifier les quatre principales étapes nécessaires à la mise en place d’un programme de prévention des TMS. A savoir : identifier les postes où réside le risque de TMS, prioriser les actions à mettre en œuvre, définir le plan d’actions adéquat, évaluer les actions mises en place et relancer la démarche dans le cadre d’un processus d’amélioration continue de la réduction des risques de TMS. Pour chaque chacune de ces étapes, le site indique l’offre élaborée et proposées aux entreprises pour les aider à agir.
Par ailleurs, les entreprises ont également apprécié l’accompagnement des contrôleurs sécurité des caisses d’assurance retraite et santé au travail (CARSAT, CRAMIF et CGSS). L’accompagnement en présentiel reste essentiel.
TMS Pros Saison 2 La seconde saison du programme TMS Pros va cibler à nouveau 8000 entreprises (67 à la Réunion) qui ne seront pas forcément les mêmes que celles de la première saison, avec au moins 500 établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). En effet, une approche sectorielle sera proposée dans cette nouvelle version de TMS Pros et, notamment, pour les métiers de l’aide et du soin à la personne, en proposant des formations et des guides adaptés à cette profession. Un focus sera également proposé sur la prévention des lombalgies, qui représentent 30% des arrêts de travail de plus de 6 mois en maladie. Pour accueillir ces évolutions, l’AM-RP travaille sur la refonte du site tmspros.fr qui sera hébergé sur le site ameli.fr/entreprise et devrait être disponible dès le début 2020.
SUBVENTIONS PRÉVENTION TPE de l’Assurance Maladie Risques Professionels Vous investissez dans la Prévention ? La CGSS de la Réunion vous accompagne !
Avec la nouvelle Convention d’Objectif et de Gestion 2018-2022, un ambitieux programme d’accompagnement et d’incitations financières est lancé cette année.
Retrouvez tous les dossiers de ces dispositifs d’aide à destination des TPE-PME sur le site de l’Assurance Maladie : https://www.ameli.fr/entreprise rubrique Santé au Travail. Puis transmettez votre demande par mail à : prevention@cgss.re
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Prévention des Troubles musculo-squelettiques (TMS) : Une entreprise réunionnaise propose des systèmes innovants aux Entreprises de l'Océan Indien pour réduire la Pénibilité au Travail ! Les TMS ont vu leur nombre augmenter de 60% en l’espace de 10 ans, avec les incidences que nous connaissons sur les dépenses de santé et la productivité des entreprises. D'où la nécessité de trouver des solutions qui permettent à la fois de maintenir les personnes dans l'emploi mais également de prévenir les maladies. Pour répondre à cette problématique grandissante, l’entreprise Réunionnaise 2B INNOVATION propose des solutions innovantes, telles que les EXOSQUELETTES et les REMORQUES À ASSISTANCE ELECTRIQUE. Sont concernés bon nombre de secteurs d’activités: BTP, Industries, Logistique/Manutention, Espaces verts, Santé, etc…
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Exosquelettes de Travail
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Le français EXHAUSS, spécialisé dans les stabilisateurs d'images (Steadicam®) pour caméras de tournage cinématographique depuis plusieurs décennies, est devenu le 1er fabricant au monde et propose aujourd’hui une gamme d'exosquelettes destinés à tous les secteurs de l’entreprise. Ces exosquelettes sont conçus pour soulager et protéger les opérateurs des contraintes posées par la manutention et le portage de charges ou d'outils. Ces systèmes se présentent sous la forme d’un harnais équipé de bras mécaniques iso-élastiques – sans batterie – qui transfert l’essentiel de la charge sur la puissante ceinture pelvienne, soulageant ainsi les épaules, bras, dos et lombaires (réduction des TMS). Ils permettent ainsi à l’opérateur de manipuler une charge ou un outil de plusieurs dizaines de kg, avec un ressenti de quelques kg à peine. Parce que l’exosquelette n’est pas un système polyvalent, deux gammes sont actuellement disponibles selon la nature des tâches à réaliser et les charges à soulager : la gamme SXSTEM et la gamme PICKER. Les modèles sont par ailleurs modulables et peuvent être adaptés aux besoins. 2B INNOVATION a fait le choix de la marque Exhauss, car elle est de loin la plus aboutie sur le marché, tant techniquement qu’esthétiquement.
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Remorques à Assistance Électrique
Lauréat 2018 du grand prix de l'Innovation de la Ville de Paris, la société française K-RYOLE a déjà convaincu une dizaine de grands groupes, dont Franprix, Bouygues et La Poste, d'utiliser sa remorque « intelligente » pour vélo ou à traction manuelle. Grâce à e un système de capteurs couplés à deux moteurs électriques, le cycliste ou le u q » or c manutentionnaire ne ressent pas la charge transportée, ni la pente. Lorsqu'il avance ou monte m se ou e « une côte avec sa marchandise, les moteurs de la remorque se mettent en route R e lo p é automatiquement. Une assistance électrique qui gère également le freinage et l’arrêt. Cette ty n v ied e p à remorque permet de transporter jusqu’à 250 kg sans effort. La gamme de remorques est large pour répondre aux besoins de chaque secteur (livraison, BTP, industrie, artisans, logistique urbaine, …)
Ciblez les postes ou les tâches pénibles au sein de votre organisation et faites-nous en part ! En favorisant le bien-être de vos collaborateurs, vous gagnerez en efficacité et moderniserez l’image de votre entreprise. 2B INNOVATION vous accompagne dans le déploiement de ces technologies innovantes, dont elle est le distributeur exclusif dans la zone OI, au travers de l’analyse de vos besoins et de son SAV. Les matériels sont visibles sur son show-room et sont également disponibles à l’essai et à la location.
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7 rue du Cap Rond - 97410 St Pierre
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Pour tous renseignements : 2B INNOVATION
Prévention § Santé au Travail
Prévention Réunion
Santé, Sécurité et Qualité de vie au travail : les bonnes pratiques de PREFABETON PREFABETON, une entreprise qui se préoccupe de ses 50 collaborateurs et de leur bienêtre, mais également de celui de ses clients. SOURCE PREFABETON
De quoi parlons-nous ? La qualité de vie au travail (QVT) correspond à un sentiment de bien-être sur les lieux d’activité perçu collectivement et individuellement. Cette notion englobe l’ambiance, l’intérêt, le sentiment d’implication, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation des tâches effectuées et également les conditions de travail. Bien que le chiffre d’affaires, la qualité de services et la production soient des éléments nécessaires à la bonne santé d’une entreprise, PREFABETON n’en oublie pas moins ses collaborateurs et ne cesse de trouver des solutions innovantes afin que ces derniers puissent travailler dans les meilleures conditions possibles.
Priorité Prévention Afin de maximiser la priorité de l’entreprise, à savoir la sécurité et la qualité de vie du personnel, l’entreprise a tout d’abord observé les différents postes et différentes postures de travail, puis elle a été à l’écoute du personnel et des problématiques spécifiques à leur poste afin de trouver les multiples améliorations adaptées. Ce diagnostic s’est donc opéré en équipe, juste avant de mettre en place les solutions adéquates. Premièrement, PREFABETON a récemment investi dans un robot appelé « KUKA », qui permet de laisser le temps aux mécaniciens, aux pilotes et aux caristes de faire un changement
de palettisation. Autrement dit, ce robot permet aux travailleurs d’avoir un temps de travail plus confortable et ainsi une pression moindre. Ce robot a également permis une amélioration de la qualité du tri des produits, une plus grande régularité dans la production, ainsi qu’une sécurité accrue. Grâce à cette robotisation, certains travaux qui duraient plus d’une heure peuvent s’effectuer en dix minutes. Un deuxième robot, appelé « CERCLEUSE » a également permis d’avoir des produits plus stables sur les palettes et ainsi garantir toutes les manipulations sur parc et sur chantiers. Aussi, afin de réduire les difficultés et les efforts des travailleurs, la société a aussi pris l’initiative de fractionner les postes de travail pouvant être pénibles afin que ce soit plus agréable. Des matériaux plus légers ont remplacé les anciens, plus lourds grâce à des perforations, ou encore des changements de matières. De plus, PREFABETON forme son personnel aux règles de sécurité dans le but d’obtenir une meilleure ergonomie à chaque poste. Derniers embellissements en date, la salle de repos ainsi que les vestiaires équipés de climatisation ont était remplacés, de quoi rendre le cadre de travail quotidien agréable et d’avoir envie de venir travailler chaque jour. Sur initiative de l’Inspecteur du Travail, un Comité d’Hygiène et de Sécurité des Conditions de Travail s’est organisé sans obligation dans notre structure et en complément des réunions proposées régulièrement aux Représentants du Personnel. Ce
travail a valu plusieurs récompenses à l’entreprise et aux membres de son CHSCT intégré aujourd’hui au Comité Social et Economique.
Des initiatives primées PREFABETON a été nominée en 2013 lors du premier Salon ELOISE (Prévention des Risques Professionnels de l’Océan Indien) pour la poutrelle en béton armé la plus légère du marché et en 2016, les membres du CHSCT ont reçu un prix Prévention de la CGSS Réunion pour avoir contribué à la réduction du nombre d’accidents et pour leur aptitude remarquable lors de la mise en œuvre de solutions d’améliorations des conditions de travail depuis fin 2010. La qualité de vie au travail peut engendrer un certain coût, cependant c’est un investissement à long terme qui permet de produire moins de déchets, d’avoir un minimum de pénibilité au travail et qui permet en parallèle d’améliorer sécurité, productivité et efficacité. Cet investissement bénéfique est donc très vite rentabilisé par un travail de qualité.
Gamme TP Voirie Assainissement EU-EP Réseaux Secs Soutènement Gamme Bâtiment Gros oeuvre Aménagement
UNITE 1 29 avenue Michel Debré ZI Les Sables 97427 ETANG SALE Tel : 02 62 26 59 89
UNITE 2 14 avenue Michel Debré ZI Les Sables 97427 ETANG SALE Tel : 02 62 91 46 46
DEPOTS OUEST (Cambaie) Tel : 02 62 32 27 27 NORD-EST (Ste Marie) Tel : 02 62 30 32 34
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Prévention Réunion
Sac Magik
Holcim Réunion offre une solution pour diminuer les TMS liés à la manipulation des sacs de ciment sur les chantiers La technologie innovante du sac de ciment Magik de Holcim Réunion permet de réduire considérablement les risques pour l’opérateur. SOURCE HOLCIM RÉUNION
Qu’est-ce qu’un TMS ? Les troubles musculo-squelettiques (TMS) des membres supérieurs et inférieurs sont des troubles de l'appareil locomoteur pour lesquels l'activité professionnelle peut jouer un rôle dans la genèse, le maintien ou l'aggravation. Les TMS sont la première cause de maladies professionnelles dans le bâtiment et les travaux publics. En effet, les TMS représentent plus de 90 % des maladies d’origine professionnelle dans ce secteur. Les lésions de la colonne vertébrale, les douleurs des poignets, des épaules, etc., ainsi que les traumatismes aux genoux et aux chevilles sont particulièrement fréquents chez les maçons. Les TMS dans le BTP peuvent non seulement, affecter tous les membres du corps mais ils sont souvent diagnostiqués tardivement laissant le temps aux pathologies de bien s’installer. Les TMS peuvent donc entraîner des reclassements professionnels inévitables, des incapacités permanentes voire un handicap obligeant les personnes concernées à restreindre ou à cesser définitivement leurs activités professionnelles. Outre la santé des maçons, ce qui est en jeu également c’est l’impact organisationnel et financier pour les entreprises : absentéisme, arrêts de travail
prolongés, voire arrêts en longue maladie. Ainsi, on estime entre 100 et 500 € par an et par salarié les coûts qui leur sont directement imputables.
Pourquoi les maçons sont particulièrement touchés par cette maladie professionnelle ? On constate que pour le maçon sur le chantier les situations de travail à risque sont très fréquentes et inhérentes au métier. Les postures de travail contraignantes (torsions, position accroupie, bras en l’air…), des charges lourdes manutentionnées toute la journée, des gestes répétitifs, entrainent des troubles musculosquelettiques très fréquents. De plus, les vibrations transmises par l’outillage portatif aux bras et aux mains viennent aggraver l’exposition à ces risques. Dans ces conditions, l’apparition de sciatiques, hernies discales, tendinites ou lombalgies est hélas très courante. En termes de prévention des risques TMS, la Réunion est en avance par rapport à la métropole avec notamment la disposition générale « sacs » de la CGSS en date du 09 Février 1999. Dans une volonté de réduire les risques professionnels, cette
disposition vise à « interdire », pour l’ensemble des entreprises du régime général de la Réunion, la manutention manuelle des sacs d’une masse unitaire supérieure à 25 kg.
Le Magik : un révolutionnaire
produit
Holcim Réunion a souhaité aller plus loin dans la prévention des TMS en mettant sur le marché en Janvier 2017 son sac Magik, un emballage entièrement délitable qui disparaît dans la bétonnière¬ sans altération de la qualité du mélange. La technologie innovante du sac de ciment Magik permet de l’introduire sans l’ouvrir dans la bétonnière. Il est donc plus pratique, plus facile d’utilisation et permet à l’utilisateur de diminuer les étapes lors de la manipulation du sac mais aussi d’adopter plus facilement les bonnes pratiques en matière de manutention de charges lourdes. Le sac Magik produit également moins de déchets sur les chantiers et limite le contact direct avec le ciment et par conséquent le risque de développer des allergies est amoindri.
SUBVENTIONS PRÉVENTION TPE de l’Assurance Maladie Risques Professionels Vous investissez dans la Prévention ? La CGSS de la Réunion vous accompagne !
Avec la nouvelle Convention d’Objectif et de Gestion 2018-2022, un ambitieux programme d’accompagnement et d’incitations financières est lancé cette année.
Retrouvez tous les dossiers de ces dispositifs d’aide à destination des TPE-PME sur le site de l’Assurance Maladie : https://www.ameli.fr/entreprise rubrique Santé au Travail. Puis transmettez votre demande par mail à : prevention@cgss.re
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Prévention § Santé au Travail
Réflexion
Egalité professionnelle, Qualité de vie au travail, Santé-sécurité
La négociation contribue à la bonne marche de l’entreprise La négociation annuelle obligatoire, une solution pour construire ensemble l’évolution de son entreprise.
NOTRE RÉDACTRICE Anaïs HOARAU, Chargée de Mission – ARACT RÉUNION
De quoi parlons-nous ?
La négociation obligatoire est imposée par le code du travail (article L2242-1) à toutes les entreprises où une ou plusieurs organisations syndicales sont représentées. La dernière réforme du Code du travail a modifié le régime juridique de la négociation obligatoire. Désormais, il est possible par accord d’entreprise de définir les thèmes, la périodicité, les modalités de négociation et de suivi. En l’absence d’accord, l’employeur doit appliquer les règles traditionnelles relatives à la négociation annuelle obligatoire (NAO).
Quels thèmes aborder ?
Conformément aux règles de la NAO, l’employeur s’engage à mener chaque année : 1 a Une négociation sur la rémunération, le temps de travail et le partage de la valeur ajoutée dans l’entreprise. Ainsi les négociations portent sur les salaires effectifs, la durée effective du temps de travail (réduction de temps de travail, temps partiel…). Basées sur le rapport de situation comparé (RSC), elle doit également définir le suivi de la mise en œuvre des mesures visant à supprimer les écarts de rémunération et les différences de déroulement de carrière entre les femmes et les hommes. 2 a Une négociation sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la qualité de vie au travail. Cette section prend en compte l’individu dans sa globalité et rappelle l’importance de mener une réflexion sur la qualité de vie au travail des employés. Ainsi, les négociations sont orientées sur l’articulation entre la vie personnelle et professionnelle, les mesures permettant d’atteindre l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans différents domaines
(suppression de l’écart de rémunération, accès à l’emploi, formation professionnelle, conditions de travail et d’emploi, mixité dans les emplois). Cette section porte également le dialogue sur la lutte contre toutes discriminations dans le recrutement, l’emploi et l’accès à la formation. De même, les mesures relatives à l’insertion professionnelle et au maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés sont à négocier. Depuis le 1er Janvier 2017, l’ajout d’une négociation sur le droit à la déconnexion et la mise en place d’actions (formation / sensibilisation) pour l’usage modéré des outils numériques permet de rejoindre l’objectif de concilier vie privée et vie professionnelle tout en luttant contre l’épuisement professionnel. 3 a Tous les 3 ans, une négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans les entreprises de plus de 300 salariés sur la base du dispositif de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).
Comment mener des négociations ?
Les négociations sont à l’initiative de l’employeur ou à la demande d’une organisation syndicale de salariés représentative. La première réunion entre les parties permet de poser le cadre et de préparer les négociations. Les participants définissent les informations à fournir, les thèmes qu’ils souhaiteraient aborder et le calendrier des réunions à venir. L’employeur doit remettre aux syndicats les éléments nécessaires au bon déroulement des négociations, comme par exemple le rapport de situations comparées (RSC) ou la base de données économiques et sociales (BDES). L’objectif étant d’offrir aux syndicats une grille
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de lecture de l’organisation afin que les négociations puissent porter sur des sujets concrets.
Quelles sont les issues ?
La négociation obligatoire annuelle n’est pas assujettie d’une obligation de résultat. Au terme des discussions, deux situations peuvent donc se présenter : 1 - Soit l’accord d’entreprise est conclu : l’accord est déposé par la partie la plus diligente auprès de la DIECCTE compétente pour le lieu où les parties ont conclu leur accord. Un exemplaire est également adressé au greffe du conseil de prud’hommes du lieu de conclusion de l’accord ; 2 - Soit aucun accord n’a été conclu : il est établi un procès-verbal de désaccord, qui fait état des propositions respectives, des parties et des mesures que l’employeur souhaite appliquer unilatéralement. Le procès-verbal est soumis à la formalité de dépôt à la DIECCTE et au conseil de prud'hommes.
Quels impacts pour l’entreprise ?
La négociation obligatoire pose l’opportunité d’engager le dialogue sur des sujets essentiels de l’organisation de l’entreprise. L’instauration des négociations obligatoires visent à faire avancer le dialogue social en amenant les parties prenantes à parvenir au consensus. Lorsqu’elle est menée de façon efficace, la négociation permet de renforcer la confiance et le respect mutuel entre les employeurs, les employés et l’organisation. Dans ce cas, elle se révèle bénéfique pour les deux parties, en répondant à la fois aux besoins des salariés et aux besoins de performance de l’organisation tout en contribuant à instaurer des relations de travail stables.
Réflexion
Intégrez l’approche ergonomique dans la prévention des risques professionnels ! Bien souvent encore confondue ou réduite à des notions d’aménagement des postes de travail, ce qu’est l’ergonomie et ce qu’elle peut apporter en matière de prévention des risques reste encore aujourd’hui assez flou. NOTRE RÉDACTRICE Christine ADELSON, Ergonome – CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA RÉUNION
De quoi parlons-nous ?
Alors que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à rencontrer d’importantes difficultés notamment liées au vieillissement de la population active, à l’usure professionnelle et à l’augmentation des besoins d’adaptation de postes et de reclassement, l’intégration des principes ergonomiques dans les situations de travail devient un enjeu majeur de santé et de maintien de la qualité de service. Basée sur l’analyse du travail réel à travers une approche systémique et participative, l’étude ergonomique vise à concevoir ou corriger les situations de travail de manière à en améliorer les conditions d’exécution et à les optimiser afin de limiter la pénibilité du travail, la survenue d’accidents ou de maladies professionnelles.
Santé et efficacité, des objectifs liés
Faire de l’ergonomie, ce n’est pas seulement répondre à la réglementation, améliorer les conditions de travail et augmenter la productivité, mais c’est aussi redonner une image positive, de la motivation et permettre d’accroître la performance. Ainsi santé et efficacité ne sont pas nécessairement opposées, bien au contraire. La performance est aussi un objectif individuel. Qui souhaite être « mauvais » ou « moyen » ? Personne ! Chacun aspire à réussir, à être efficace, pertinent, à produire un travail de qualité. Ainsi, la performance peut aussi être source de satisfaction au travail. L’ergonomie ne répond pas uniquement à une démarche de prévention des risques physiques, mais plutôt à une démarche d’amélioration globale des conditions de travail, et, par conséquent, elle intègre aussi les facteurs socio-organisationnels du travail.
Une expertise basée sur la méthodologie d’intervention
L’ergonomie n’est pas vraiment une discipline à part entière. Elle se situe au carrefour des disciplines qui concernent les sciences de l’homme et du travail (physiologie, psychologie, psychodynamique, sociologie, gestion, ingénierie,…). La démarche ergonomique repose donc sur la mise en œuvre d’un ensemble d’expertises touchant au domaine des conditions de travail. Sa spécificité n’est pas basée sur un champ disciplinaire particulier, mais sur son approche méthodologique.
Pourquoi analyser les situations de travail ? Qu'apporte la connaissance de l'activité réelle de travail ?
La place incontournable de l’homme dans le système de production est trop souvent négligée. La plupart des situations d’aménagement, de transformation ou de conception de systèmes de production sont encore aujourd’hui, élaborées à partir de logiques financières, technique ou juridiques et malheureusement assez peu à partir de l'activité réelle de travail, ou le réel de l'activité... Et pourtant, la connaissance de la réalité du travail est essentielle. Qui n’a jamais été confronté à des situations telles que : une aide à la manutention qui n'est pas utilisée, un carter qui reste ouvert ou qui est ouvert pendant l'intervention, des protections individuelles qui ne sont pas portées, des commandes qui sont shuntées, des procédures non respectées, des opérations non réalisées ou rajoutées par rapport au référentiel de tâches. Ces situations sont souvent classées dans les cases de « la résistance au changement », « la prise de risque
inutile », ou encore de « l'incompétence ». Le métier de l’ergonome consiste à analyser ces comportements et vise à découvrir l’écart entre le prescrit et le réel (l’opérateur fait toujours différemment), les adaptations (régulations) nécessaires pour atteindre les objectifs, les « ruses » pour faire face à la variabilité du travail. En bref, les ressources insoupçonnées mais également les risques de l’activité humaine à travers l'analyse de ce que font réellement les personnes. Ces interventions permettent de comprendre les relations entre santé et performance, sans oublier le vécu (qui fait partie de la santé et se mesure en Risques Psycho Sociaux) parfois tragique de la personne qui souhaite bien faire son travail mais qui n’en a ni les moyens, ni la possibilité de l’exprimer ! L’approche de l’ergonome est celle qui aborde les situations dans leur globalité et non par tranche. En effet, il ne s’agit pas de découper des situations de pénibilité par facteur de risque et d’en faire la mesure, en référence à des seuils. L’ergonome s’intéressera aux circonstances qui sont à l'origine de la pénibilité et qui constituent la diversité, et non la moyenne et les seuils. « L’analyse du travail est la chose la plus longue et la plus difficile, car c’est elle qui pose avec précision le problème scientifique [ou de l’intervention]. Prétendre résoudre un problème de cet ordre sans analyse préalable du travail reviendrait à prescrire des médicaments à un malade sans l’avoir examiné ou encore vouloir perfectionner une machine sans connaître ni sa construction, ni son fonctionnement. » (LAHY, 1948)
Aménagements ergonomiques des postes de conduite VL - PL - ENGINS de chantier et de manutention Sièges - Coussin d’assise / anti-vibrations - Soutien lombaire - Marche-pieds – Radar de recul
19 Rue Bois de Nèfles - 97400 Saint-Denis 0262
0262 20 16 12
19 rue Bois de Nèfles 97400 SAINT DENIS – mail : info@autoconfort.re - site : www.autoconfort-reunion.re
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Prévention § Santé au Travail
La Prévention en Action
Faire progresser la prévention en ayant recours à des partenaires extérieurs à votre entreprise Le recours à des partenaires externes présente de nombreux avantages pour accompagner le bon fonctionnement de l’entreprise. NOTRE RÉDACTEUR PASCAL LAPORTE, Directeur du Département Prévention – SISTBI (La Santé au Travail)
De quoi parlons-nous ?
Formateur, sociologue, psychologue du travail, psychologue clinicien, ingénieur et technicien hygiène et sécurité, toxicologue, expert Qualité de Vie au Travail, ergonome, chargé de mission maintien dans l’emploi, hygiéniste, intervenant en prévention, référent Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), diagnostiqueur, etc. Difficile d’avoir le temps et toutes les compétences au sein de son entreprise mais pour vous aider dans vos obligations de prévention vous pouvez également solliciter les partenaires extérieurs à votre entreprise
Que dit la loi ?
L’employeur désigne un ou plusieurs salariés compétents pour s'occuper des activités de protection et de prévention des risques professionnels de l'entreprise (Article L4644-1 du Code du Travail). Le ou les salariés ainsi désignés par l'employeur bénéficient, à leur demande, d'une formation en matière de santé au travail dans les conditions prévues aux articles L.461414 à L.4614-16. A défaut, si les compétences dans l'entreprise ne permettent pas d'organiser ces activités, l'employeur peut faire appel, après avis du comité social et économique, aux Intervenants en Prévention des Risques Professionnels appartenant au service de santé au travail interentreprises auquel il adhère ou dûment enregistrés auprès de l'autorité administrative disposant de compétences dans le domaine de la prévention des risques professionnels et de l'amélioration des conditions de travail. L'employeur peut aussi faire appel aux services de prévention des caisses de sécurité sociale avec l'appui de l'Institut national de recherche et de sécurité dans le cadre des programmes de prévention mentionnés à l'article L.422-5 du code de la sécurité sociale, à l'organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics et à l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail et son réseau.
Les partenaires institutionnels
a Les Services de Santé au Travail : ils
conseillent l’employeur, les salariés et leurs représentants en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail à travers leurs 4 missions principales : • L’action de santé en entreprise : toutes les
démarches de prévention démarrent par un diagnostic avec un repérage sur le terrain des situations à risques qui peuvent porter atteinte à la santé. Cette première intervention permet d’évaluer les risques et d’envisager les actions de prévention. • La surveillance de l’état de santé. • Le conseil aux employeurs et aux salariés : sous l’autorité du médecin du travail, une réflexion s’engage avec une équipe pluridisciplinaire pour proposer des solutions adaptées à l’entreprise et à ses salariés. Cette équipe est composée de spécialistes à la prévention des différents risques professionnels (assistant, technicien en hygiène et sécurité, infirmière, toxicologue, ergonome, psychologue et assistante de service social). • La traçabilité des informations et la veille sanitaire.
a Le Service Prévention des Risques Professionnels de la CGSS : il a pour mission de
développer et de coordonner la prévention des risques d’accidents du travail, d’accidents de trajet et de maladies professionnelles dans les entreprises. Pour mener à bien cette mission, il dispose des moyens suivants : – la formation ; – l’analyse des risques ; – le conseil ; – l’information, la communication ; – les aides financières ; – le contrôle. a La DIECCTE de La Réunion regroupe les services de l’Etat mettant en œuvre les politiques publiques en direction des entreprises et du monde du travail. Le pôle « politique du travail » de la DIECCTE intervient à plusieurs niveaux pour l’amélioration des conditions de travail et la préservation de la santé et la sécurité des salariés : • Programmation et coordination des actions partenariales dans le cadre du plan régional de santé au travail ; • Animation du dialogue social et des instances paritaires, notamment le comité régional d’orientation des conditions de travail (CROCT) ; • Conseil aux entreprises ; • Contrôle de l’application du droit du travail ; • Régulation et surveillance d’intervenants en santé et sécurité. a L’ARACT Réunion inscrit son action dans une logique d’amélioration simultanée de la situation des salariés (conditions de travail,
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conditions d’emploi, parcours professionnels) et de la performance des entreprises. Elle vise à favoriser l’appropriation des méthodes correspondantes par tous les acteurs concernés, notamment les partenaires sociaux. Elle aide les entreprises et les autres organisations sectorielles ou de branches à développer des projets innovants touchant au travail et développement économique et social du territoire réunionnais.
a Les autres partenaires :
• Les IPRP (https://www.preventionpro974.re/ conseils-outils/conseils) : Ils participent, dans un objectif exclusif de prévention, à la préservation de la santé et de la sécurité des travailleurs et à l’amélioration des conditions de travail. Dans ce cadre ils assurent des missions de diagnostic, de conseil, d’accompagnement et d’appui et communique les résultats de ses études au médecin du travail : – Pour le salarié : une protection globale et élargie, ainsi qu’une information et une sensibilisation sur les risques au travail ; – Pour l’employeur : une aide à l’évaluation des risques (globale ou ciblée) ; • Les organismes de formations (https://www. preventionpro974.re/conseils-outils/conseils) • Les diagnostiqueurs (http://diagnostiqueurs. din.developpement-durable.gouv.fr/index. action) Pour plus d’informations sur les partenaires : https://www.preventionpro974.re
Géolocalisation des réseaux enterrés : la prévention pour éviter les dommages corporels et matériels lors des chantiers Le plan anti-endommagement appelé aussi réforme DT-DICT répond à un besoin crucial : la France compte 18200 exploitants pour 4,5 millions de km de réseaux dont 2/3 de réseaux enterrés et l’on recensait 100000 accidents par an jusqu’en 2012. La réforme, initiée par la loi Grenelle 2 de 2010, démarre avec l’application de l’arrêté principal DT-DICT en 2012 puis la mise en place d’un guichet unique permettant la dématérialisation des DT-DICT. Les responsabilités des différents acteurs sont rééquilibrées. Rédacteur : Florian DURAND (Ingénieur, STRATAGEM974)
Le maître d’ouvrage a de nouvelles obligations : ‐ information de l ’exécutant sur les réseaux dans le DCE ou la commande ; ‐ localisation précise des réseaux pendant le projet (classe A pour les réseaux sensibles) ; ‐ Intégration de clauses tec niques et nanci res dans le marché ; ‐ réalisation du marquage piquetage en début de chantier ; ‐ réalisation de plans de récolement géoréférencés (xyz) des réseaux existants avec la précision de la classe A pour les réseaux neufs. Les exploitants de réseaux sont tenus de : ‐ s’enregistrer auprès du guichet unique ; ‐ fournir des réponses à toutes les déclarations de travaux ; ‐ fournir des plans de récolement mentionnant la classe de précision. Les exécutants de travaux doivent : ‐ se conformer aux recommandations du guide technique et des exploitants (récépissés) ; ‐ adapter les techniques à l’approche des réseaux selon les classes de précision. L'AIPR (Autorisation d'Intervention à Proximité des Réseaux) est obligatoire depuis le 01/01/2018 pour tous les acteurs : concepteurs, encadrants et opérateurs.
Des investigations complémentaires sont souvent nécessaires a n d’assurer la fourniture de plans de récolement ayant une précision conforme à la nouvelle réglementation. La détection et la géolocalisation des réseaux enterrés sont encadrées par la norme NFS70-003-1. E , la premi re entreprise réunionnaise à être certi ée comme Prestataire en détection et géolocalisation de réseau enterrés ! A La Réunion, le bureau d’études STRATAGEM974 assure depuis 2007 des prestations de détection et géolocalisation et a contribué à la cartographie de plusieurs centaines de km de réseaux enterrés.
Liens utiles : éléservice éseau et canalisations http://www.reseaux‐et‐canalisations.ineris.fr FNEDRE http://www.fnedre.org Bureau d’études STRATAGEM974 http://www.stratagem974.com
Photo: René Carayol Vous souhaitez détecter et géolocaliser des réseaux enterrés : STRATAGEM974 62 bvd du Chaudron 97490 Sainte Clotilde Tel : 0262218469 / 0692478668 contact@stratagem974.com
Prévention § Santé au Travail
Gros Plan
Comment encadrer le travail des jeunes dans votre entreprise ? Le tutorat, réponse adaptée, présente des avantages multiples pour l’entreprise. NOTRE RÉDACTEUR Christian BENARD, Responsable de Formation – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
De quoi parlons-nous ? La fonction tutorial est définie de la façon suivante : « accueillir en toute sécurité en lui apprenant un métier ». Ce concept voit le jour suite aux différents constats : une sinistralité accrue chez les jeunes, un manque d’expérience et une méconnaissance de l’environnement professionnel au travail. Jeunes et nouveaux sont 2,5 fois plus victimes d’accidents du travail et 14 % des accidents mortels surviennent après 3 mois d’embauche (source CNAMTS). La notion de « jeunes » et de « nouveaux » regroupe toute « personne nouvellement embauchée arrivant dans l’entreprise sur une nouvelle situation de travail : stagiaires, intérimaires, apprentis… ». Quelques explications suite à ces constats, les caractéristiques des « nouveaux » : manque d’information sur les dangers et risques, le manque d’expérience, de repères. L’ignorance sur l’environnement de travail (procédures, locaux, collègues…). Initiation insuffisante à la prévention des risques professionnels en milieu « scolaire »et un déficit d’accueil et d’accompagnement dans l’entreprise.
Du côté de la loi La réglementation précise dans son article L4141-1 cette obligation qu’incombe à l’employeur « d’organiser et de dispenser une information des travailleurs sur les risques pour la santé et les mesures pour y remédier ». Le cadre réglementaire pour la formation est précisé dans l’article L 4141-2 « L'employeur organise une formation pratique et appropriée à la sécurité au bénéfice : des travailleurs qu'il embauche, des travailleurs qui changent de poste de travail ou de technique, des salariés temporaires, à l'exception de ceux auxquels il est fait appel en vue de l'exécution de travaux urgents nécessités par des mesures de sécurité et déjà dotés de la qualification nécessaire à cette intervention, et à la demande du médecin du travail, des travailleurs qui reprennent leur activité après un arrêt de travail d'une durée d'au moins vingt et un jours. Cette formation est répétée périodiquement dans des conditions déterminées par voie réglementaire ou par convention ou accord collectif de travail. »
Les principes généraux de prévention Pour élaborer une politique de santé au travail dans l’entreprise, ces principes s’appliquent indépendamment du statut des salariés affectés au poste de travail : • Eviter les risques ;
• Evaluer les risques qui ne peuvent être évités ; • Combattre les risques à la source ; • Adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui
concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé ; • Tenir compte de l’état d’évolution de la technique ; • Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ; • Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants ; • Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ; • Donner les instructions appropriées aux travailleurs.
Le rôle du tuteur L’employeur confiera à un de ses salariés cette mission d’accueillir les nouveaux arrivants en matière de Santé Sécurité au Travail. Maitres de stage ou d’apprentissage peuvent assurer cette fonction sous conditions que euxmêmes soient former à cette mission.
a Le processus d’accueil doit être réalisé de la façon suivante en plusieurs étapes :
• Étape 1 : accueil de l’apprenant. • Étape 2 : présentation globale de la structure : activité et organisation en interne, organigramme : qui fait quoi ?
• Étape 3 : visite du site : locaux sociaux, réfectoire, poste de travail…
• Étape 4 : formation générale à la sécurité : les principaux
risques identifiés dans la structure : – exemple : explication des règles d’hygiène et de sécurité (circulation dans l’entreprise, organisation des secours, incendie, évacuation) ; • Étape 5 : formation spécifique au poste de travail sans risques particuliers : – exemple : informer et former les « nouveaux » sur les précautions à prendre pour assurer leur propre sécurité et le cas échéant celles des autres (modes opératoires, risques, dispositifs de sécurité à utiliser, EPI, les produits chimiques, environnement de travail, bruit, incendie…). Les postes présentant des risques particuliers pour la santé ou la sécurité : la formation renforcée à la sécurité est obligatoire : le programme, la durée et les modalités sont soumis pour avis au CHSCT et au médecin du travail. Cette formation renforcée est tracée dans l’entreprise
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et elle doit s’assurer de la bonne compréhension des risques et des mesures afférentes par le « nouveau ». Elle valide ainsi de réelles compétences nécessaires à sa prise de poste. • Étape 6 : fourniture d’équipements de protection individuels ou collectifs : – exemple : chaussures, gants, masques….nacelles, échafaudages… Le « Document Unique » contient le résultat de l’évaluation des risques au poste de travail, le poste de travail concerné servira de base bien évidemment à cette formation à l’accueil.
Gros Plan
Priorité formation
Le sauveteur secouriste du travail incontournable aujourd’hui
Plus de 600 000 accidents du travail se produisent chaque année. Bien qu’en baisse régulière depuis 10 ans ces accidents demeurent impactants. NOTRE RÉDACTEUR Jean-Yves COLLET, Préventeur Santé Sécurité au Travail et Formateur SST – CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA RÉUNION
De quoi parlons-nous ? La formation de sauveteur secouriste du travail (SST), délivrée par de nombreux centres et organismes de formation, permet au salarié d’acquérir les compétences académiques lui permettant de porter aide et assistance aux personnes en détresse en appliquant les gestes qui sauvent. Elle est accessible à tout le monde, sans prérequis et relativement peu onéreuse. L’entreprise peut, par ce biais, élever le niveau de compétence de son personnel tout en étayant son effectif d’acteurs internes de la prévention.
Quelques repères réglementaires
a Article R4224-15 du code du travail :
Un membre du personnel reçoit la formation de secouriste nécessaire pour donner les premiers secours en cas d'urgence dans : 1° Chaque atelier où sont accomplis des travaux dangereux ; 2° Chaque chantier employant vingt travailleurs au moins pendant plus de quinze jours où sont réalisés des travaux dangereux […].
a Article 223-6 du code pénal :
Sera puni […] quiconque s'abstient volontairement de porter à une personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours […]. La formation suit un référentiel pédagogique national émanant de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS). Elle ne peut être délivrée que par un établissement dûment habilité et animée par
des formateurs certifiés INRS. Tous les 24 mois, il est prévu un dispositif de maintien et d’actualisation des compétences (MAC) qui assure la pérennité et la pertinence du savoir initialement acquis. Une session type de la formation SST dure 14 heures pour un effectif maximum de 10 stagiaires. Le MAC dure 7 heures pour le même effectif. Les sessions se programment toute l’année et peuvent se découper en séquences espacées de plusieurs jours afin de faire face aux contraintes particulières des entreprises. En cas d’évaluation satisfaisante par le formateur, il est valablement délivré au stagiaire le certificat lui reconnaissant le titre de Sauveteur Secouriste du Travail (SST).
Le rôle du SST dans l’entreprise
a Article R4224-15 du code du travail :
Le sauveteur secouriste du travail est capable de situer le cadre juridique de son intervention. De reconnaître le mécanisme d’apparition du dommage dans une situation dangereuse et d’être force de propositions dans la démarche d’amélioration des situations de travail et notamment effectuer un signalement pertinent à même de pouvoir déclencher des mesures correctives adaptées.
a Le secours :
En situation d’accident, le secouriste suit le plan national d’intervention qui se décline en quatre points : protéger, examiner, alerter et secourir. Ainsi, il sait mettre en œuvre une protection adaptée des
témoins et de la victime sans s’exposer lui-même au danger en supprimant ou isolant ce dernier. Le
cas échéant, il peut soustraire la victime du danger
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(pratiquer un dégagement d’urgence). Ce faisant il brise la chaîne causale de survenue de l’accident à l’origine du dommage et évite ainsi le sur-accident. Lors de l’examen de la victime, le secouriste évalue le niveau de gravité de son état. Il dispose ainsi des éléments nécessaires et suffisant pour déclencher l’alerte des secours spécialisés et mettre en œuvre les gestes appropriés. Le secouriste fera alerter (à défaut, alertera lui-même) les secours spécialisés par la composition du numéro d’urgence « 15 ». Il disposera alors d’un avis médical et le cas échéant accueillera sur les lieux des secours spécialisés (pompier, Service médicalisé d’urgence et de réanimation (SMUR), …). L’alerte ne se limite pas aux seules instances officielles mais s’articule également avec la procédure d’alerte interne de l’entreprise. Les compétences du secouriste s’exercent sur tout type d’accident d’origine mécanique (chute, écrasement, coupure, …), électrique, incendie ou asphyxie. Les situations académiques sur lesquelles peuvent s’exercer les compétences du secouriste vont du saignement peu abondant à la pratique du massage cardiaque avec défibrillateur en passant par l’intervention en cas de malaise. Le SST est capable d’utiliser le matériel de première urgence disponible dans l’entreprise (trousses de secours, défibrillateur,…). Il devient dès lors un des acteurs de prévention de l’entreprise. Pour devenir Sauveteur Secouriste du Travail, faites savoir à votre entreprise que vous êtes volontaire.
Prévention § Santé au Travail
Décryptage
Etes-vous concernés par les risques particuliers ? Les risques professionnels particuliers peuvent être définis selon les postes de travail présentant des risques particuliers. NOTRE RÉDACTREUR Toiliha ANLI NOUROUDINE, Responsable Service Prévention Hygiène et Sécurité – CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA RÉUNION
Que dit la loi ?
L’article L4154-2 du code du travail stipule que les salariés titulaires d'un contrat de travail à durée déterminée et les salariés temporaires affectés à des postes de travail présentant des risques particuliers pour leur santé ou leur sécurité bénéficient d'une formation renforcée à la sécurité ainsi que d'un accueil et d'une information adaptés dans l'entreprise dans laquelle ils sont employés. De même, l’article 21 du décret n° 85-603 du 10 juin 1985 modifié relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu'à la médecine professionnelle et préventive dans la fonction publique territoriale précise que le médecin du service de médecine professionnelle et préventive exerce une surveillance médicale particulière à l'égard des agents occupant des postes dans des services comportant des risques spéciaux. La liste de ces postes de travail est établie par l'employeur, après avis du médecin du travail et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Elle est tenue à la disposition de l’agent chargé de la fonction d’inspection ou de l’inspection du travail.
Quels types de postes ?
Deux catégories de postes de travail doivent figurer sur la liste établie par l’employeur : 1 a Les travaux dangereux et qui nécessitent une certaine qualification : travaux de maintenance, travaux sur machines dangereuses, travaux en hauteur, exposition à des nuisances sonores supérieures au seuil d’alerte, travaux exposant à des substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR), exposition à des vibrations,… ; parmi ces travaux figurent certains soumis à une surveillance médicale particulière (SMP) selon le décret 85-303 modifié ou à suivi individuel renforcé (SIR) selon l’Art. R. 4624-18 du code du travail. Trois catégories de postes peuvent-être concernés : • Les postes présentant des risques particuliers mentionnés au premier alinéa de l’article L. 4624-2 ainsi que les postes nécessitant une
surveillance médicale particulière : – les travailleurs âgés de moins de dix-huit ans ; – les femmes enceintes ; – les personnes reconnues travailleurs handicapés ; – les agents réintégrés après un congé de longue maladie ou de longue durée ; – les agents souffrant de pathologies particulières ; – les salariés exposés : à l‘amiante ; aux rayonnements ionisants ; au plomb; au risque hyperbare ; au bruit; aux vibrations; aux agents biologiques des groupes 3 et 4 ; aux agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) de catégories 1 et 2 ; aux expositions au benzène, exposition à des substances susceptibles de provoquer des lésions malignes de la vessie (HAP : hydrocarbures aromatiques polycycliques, certaines amines aromatiques), exposition à la silice, aux postes de travail qui exige le recours à la manutention manuelle de charges, au risque de chute de hauteur lors des opérations de montage et de démontage d’échafaudages et au travail de nuit. • Présente également des risques particuliers tout poste pour lequel l’affectation sur celuici est conditionnée à un examen d’aptitude spécifique prévu par le présent code. • S’il le juge nécessaire, l’employeur complète la liste des postes entrant dans les catégories mentionnées au I. par des postes présentant des risques particuliers pour la santé ou la sécurité du travailleur après avis du ou des médecins concernés et du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ou, en cohérence avec l’évaluation des risques (EvRP) et, le cas échéant, les fiches d’entreprises, les fiches de prévention des expositions aux facteurs de risques professionnels (pénibilité), La sinistralité (AT/MP), le RASSCT,… 2 a Les travaux pour lesquels une formation particulière est prévue par la réglementation : C.A.C.E.S., habilitation électrique, et les postes de travail ayant été
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à l’origine d’un accident du travail grave ou d’une maladie professionnelle ou d’incidents répétés. Cette liste peut-être complété par l'arrêté du 19 mars 1993 fixant la liste des travaux dangereux pour lesquels il est établi par écrit un plan de prévention (PPR) mais aussi avec l'arrêté du 25 février 2003 pris pour l'application de l'article L. 4532-8 du code du travail fixant une liste de travaux comportant des risques particuliers pour lesquels un plan général simplifié de coordination (PGSC) en matière de sécurité et de protection de la santé est requis même si la plupart des postes y figurent déjà. Au vu de l’ensemble de ces éléments, il conviendrait d’analyser les situations de travail et établir en collaboration avec le médecin du travail, la liste des postes de travail présentant un risque particulier. Cette liste sera ensuite validée en CHSCT. Cette information est communiquée aux agents concernés.
Décryptage
Veillons à protéger les salariés contre les allergies professionnelles L’exposition à des substances sensibilisantes en milieu de travail provoque de nombreuses maladies professionnelles chaque année. NOTRE RÉDACTEUR Olivier MARIN, Ingénieur Hygiène Sécurité – SISTBI (La Santé au Travail) (Source : INRS)
Le contexte
Les allergies professionnelles comptent parmi les maladies professionnelles les plus fréquentes bien que sous déclarées selon le RNV3P (Réseau National de Vigilance et de Prévention des Pathologies Professionnelles). De nombreuses substances et organismes sensibilisants présents en milieu de travail peuvent, en effet, provoquer des pathologies invalidantes pouvant conduire à une réorientation voire une désinsertion professionnelle.
Qu’est-ce qu’une allergie professionnelle ?
C’est une manifestation clinique due à une réponse non contrôlée du système immunitaire provoquée par l’exposition à des substances sensibilisantes en milieu de travail. Les signes cliniques les plus courants sont respiratoires (rhinite, asthme, pneumopathie d’hypersensibilité) ou cutanés (dermatite allergique de contact, urticaire de contact…). Plusieurs tableaux de maladie professionnelle concernent les allergies mais les principaux sont les tableaux 65 (eczéma), 66 et 66 bis (rhinite, asthme et pneumopathie).
Quelles sont les pathologies et les secteurs d’activités concernés ?
de coiffure, les résines et colles (construction), les additifs du caoutchouc (industrie chimique), les cosmétiques (esthétique), les huiles et graisses (mécanique), les produits de nettoyage et le béton (BTP).
Comment protéger les salariés ?
Les salariés peuvent être exposés aux agents sensibilisants par inhalation ou contact cutané. La prévention repose donc sur l’application des mesures suivantes : • Recenser de manière exhaustive les produits utilisés, les procédés émetteurs de poussières / fumées / vapeurs. • Analyser les Fiches de Données de Sécurité (FDS) et / ou Fiches Toxicologiques (la FDS n’est pas obligatoire pour les cosmétiques par exemple) correspondant aux produits utilisés afin de déceler les substances sensibilisantes présentes. Quelques exemples : Ce pictogramme associé à la mention de danger H334 signifie que le produit contient une substance pouvant provoquer une allergie respiratoire (ex : asthme).
a Les allergies respiratoires :
La rhinite constitue la première manifestation d’une maladie respiratoire qui peut conduire à l’apparition d’un asthme. Près de 400 produits utilisés en milieu professionnel pourraient être à l’origine d’un asthme professionnel. Les principaux allergènes sont la farine (boulangerie), les résines polyuréthanes (BTP), le latex (port de gants dans le secteur médical, la restauration, les entreprises de nettoyage…) les persulfates alcalins (coiffure) et le bois (travailleurs du bois). Une exposition intense ou prolongée à des poussières organiques (animales ou végétales dans le milieu agricole) ou à des substances chimiques (industrie chimique) peut conduire à une pneumopathie d’hypersensibilité. a Les allergies cutanées : La dermatite (ou eczéma) de contact, souvent localisée aux mains, représente près de 90% des dermatoses professionnelles. Les allergènes les plus souvent en cause sont les métaux (métallurgie, électronique), les biocides (agroalimentaire, nettoyage, secteur de la santé, agriculture), les produits
Ce pictogramme associé à la mention de danger H317 signifie que le produit contient une substance pouvant provoquer une allergie cutanée (ex : eczéma).
•
Stocker, manipuler et éliminer les produits conformément aux recommandations délivrées dans les FDS et Fiches Techniques. • Substituer les produits si présence d’agents allergisants ; Se rapprocher de votre fournisseur pour définir si des produits moins nocifs existent (ex : la diminution de quantité de chrome dans les sacs de ciments a permis de diminuer les allergies cutanées). • Travailler sous système clos quand cela est possible / automatiser les tâches pour éviter le contact
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avec le produit.
• Eviter d’utiliser des sprays qui génèrent des aérosols (ex : coiffure).
• Privilégier la mise en place d’une prévention
collective quand cela est possible ; Aspirer à la source les vapeurs / fumées / poussières émises (ex : poussières de farine), ventiler correctement les locaux et contrôler si nécessaire les Valeurs Limites d’Exposition Professionnelle. • Mettre en place une prévention individuelle lorsque la prévention collective n’est pas possible ou insuffisante : porter des Equipements de Protection Individuelle adaptés (proscrire l’utilisation de gants en latex), appliquer des mesures d’hygiène : interdiction de boire, manger et fumer au poste de travail, se nettoyer régulièrement les mains et le visage, se mettre en tenue de travail avant le début du poste et se déshabiller en fin de poste, prendre une douche ou au moins se nettoyer les mains, les avants bras et le visage avant de se rhabiller. • Mettre en place des mesures organisationnelles afin de limiter les expositions aux produits : ne pas exposer d’autres salariés que l’opérateur ayant pris les mesures de protection nécessaire ; Baliser les zones à risque si nécessaire. • Informer les travailleurs aux risques des produits qu’ils utilisent. Rappel : une attention particulière doit être portée aux femmes enceintes car l’exposition prénatale à certaines substances chimiques, en particulier durant les premières phases de la grossesse, peut avoir un impact sur le risque que court l’enfant de développer des allergies (mécanisme épigénétique).
Prévention § Santé au Travail
Pratique
À quels risques le télétravailleur peut-il bien être exposé ? Le télétravailleur est un agent comme les autres et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce dernier peut lui aussi être confronté à des difficultés dans la réalisation de ses missions de travail. NOTRE RÉDACTRICE Florence ADELSON, Assistante de missions, Service Prévention des Risques Professionnels – CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA GUYANE
De quoi s’agit-il ?
Le télétravail fait référence à une organisation du travail particulière. En effet, il s’agit de l’exercice d’une activité professionnelle réalisée en dehors des locaux de son employeur de manière permanente ou en partie. Mais le télétravail n’est pas uniquement synonyme de travail à domicile, ce dernier peut aussi s’effectuer au sein de télécentres, d’espaces de coworking ou encore dans des lieux de travail différents selon l’activité à réaliser (appelé : le télétravail mobile ou nomade). Le télétravail se fait sous la forme du double volontariat avec un avenant au contrat, et il se réalise grâce aux technologies notamment l’informatique et la communication (internet, téléphonie mobile, fax, etc.). De nos jours, bon nombre d’entreprises du secteur privé permettent à leurs employés de pratiquer le télétravail à domicile ou nomade. Mais depuis peu, cette pratique commence à toucher le secteur de la fonction publique.
Qui est le télétravailleur ?
C’est un salarié d’une entreprise, d’une association ou d’une collectivité dont l’organisation permet de travailler à distance de manière continue ou partielle, ou encore lors de déplacements professionnels. Habituellement, le profil du télétravailleur est celui des actifs qualifiés (cadres) dont les missions peuvent être réalisées aussi bien en présentiel qu’à distance. Les secteurs de l’informatique, de l’administratif sont généralement les plus concernés.
Quels risques pour le télétravailleur ?
Toute situation de travail doit être évaluée que ce soit dans les locaux de l’employeur ou au domicile de l’agent... Le télétravail s’il n’est pas régi par une organisation particulière et bien définie, il n’est pas rare de constater que le télétravailleur finit par souffrir d’une situation de travail dégradée pourtant bénéfique au départ et dans son ensemble. Il est possible d’identifier différents types de risques
qui peuvent concerner le télétravailleur.
•L’inadaptation du matériel de télétravail ou
du bureau à domicile qui à la longue peuvent engendrer des troubles physiques (musculo-squelettiques, TMS), auditifs ou bien visuels, souvent liés à une mauvaise ergonomie ou à une installation défectueuse. •Des conditions de travail négligées qui peuvent conduire à des accidents domestiques tels que les chutes de hauteur et de plain-pied, des blessures (du type coupures, plaies ouvertes), des risques électriques, etc. • Des risques liés aux champs électromagnétiques causés par une trop grande exposition aux rayonnements de ces derniers. Ces risques éventuels sont encore peu et mal connus mais l’utilisation intensive du téléphone portable peut être cancérogène pour l’homme à long terme, selon le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). •Des risques psychosociaux peuvent s’expliquer par le sentiment d’isolement qui peut se faire ressentir dans la pratique du télétravail et l’éloignement dû au fait de travailler sur un fuseau horaire différent de celui de l’employeur. •L’empiètement du travail professionnel sur la sphère privée et familiale, dû à la disponibilité constante du télétravailleur qui peut l’amener à travailler, avec des plages horaires excessives, parfois inconscientes, au détriment de sa vie privé ainsi que de son temps de repos. •La plus grande disponibilité peut être source de stress en raison de la mise en place d’objectifs inatteignables ou flous ou arbitraires et d’éventuels contrôles ou d’actes de surveillance excessifs ou tatillons de la part de l’employeur, pouvant être considérés comme des actions malsaines envers le télétravailleur. •L’affaiblissement de la vie sociale car les communications se font principalement par écran interposé et le réel contact humain s’en retrouve fortement diminué. Il n’est pas rare de constater, aussi, que le
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télétravailleur puisse ressentir une inégalité dans ses conditions de travail (absence d’intégration, d’encadrement, d’évaluation, de reconnaissance, manque de soutiens et de moyens…) et de ses droits en matière de formation et de promotion en n’ayant pas accès aux mêmes informations et opportunités de carrières que ses collègues.
Un enjeu organisationnel
Le télétravail est présenté comme une nouvelle méthode de travail offrant des nombreux avantages tant à l’employé en termes d’économie de temps (diminution fatigue et transports) et de souplesse d’organisation de travail, qu’à l’employeur en termes d’économie financière (réduction d’investissement immobilier et de frais locatifs) et permettant aussi l’accès au travail pour des personnes en situation de handicap ou atteinte de maladie chronique. Il est, néanmoins, important de garder à l’esprit que le télétravail reste un acte nécessitant une organisation personnelle-professionnelle de qualité et un accompagnement suivi de l’employeur, pour le bénéfice des deux parties.
Un Metier à la Loupe
S’organiser contre les risques chimiques dans les salons de coiffure Plus de 70% des coiffeurs cessant leur activité professionnelle le font suite à des pathologies liées au travail. NOS RÉDACTEURS Olivier MARIN, Ingénieur Hygiène Sécurité – SISTBI (La Santé au Travail) ; Chloé PICHARD, Chargée de Mission Environnement – CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT DE LA RÉUNION
Le contexte
On dénombrait en 2018 à la Réunion 955 entreprises de coiffure regroupant près de 1000 salariés dont le quart étaient des apprentis (plus de 100 000 salariés en France). Le risque chimique est la 2ème cause de Maladie Professionnelle (MP) après le risque de Troubles musculo-squelettiques (TMS).
Où se situent les risques ?
La manipulation de shampoings, de produits de coloration, de décoloration, de permanente ou de défrisage expose les professionnels de la coiffure à des substances irritantes (ex : colorants nitrés), allergisantes (ex : ammoniaque, persulfates alcalins décolorants, conservateurs à base d’isothiazolinones) voire cancérogènes pour certaines (ex : colorations renfermant des amines aromatiques). Ainsi les cas d’allergies sont importants (20% des MP) et se manifestent par des eczémas (en général dans les 5 premières années d’activités) et/ ou une affection respiratoire (asthme, rhinite). Le risque CMR (Cancérogène, Mutagène, toxique pour la Reproduction) est d’autant plus important à considérer qu’une grande partie des salariés sont des femmes en âge d’avoir des enfants. Une attention particulière devra donc être portée pour ne pas exposer l’enfant à naitre dès les premiers jours de grossesse (risque d’avortement, fausse couche, faible poids à la naissance…) : la difficulté étant qu’il y a toujours un délai d’attente où la personne enceinte ne le sait pas. Les clients sont également concernés par les risques chimiques : la plupart du temps aucun test cutané n’est effectué avant une coloration et l’utilisation de produits tels que le henné noir renfermant du paraphénylènediamine sensibilisant est notamment répandue à la Réunion.
Quelle prévention ?
La prévention repose sur les recommandations générales suivantes : • Lire attentivement la composition et les conseils d’utilisation notés sur les emballages des produits cosmétiques : entre 2 produits identiques, choisir celui qui ne provoque pas d’allergie (Il est tout à fait possible aujourd’hui d’assurer des colorations avec des teintures jusqu’à 100% végétales). • Eviter au maximum les produits solvantés. • Travailler dans un salon bien ventilé : isoler les postes de travail de préparation des produits avec les postes d’application ; Veiller à ce qu’il y ait une fenêtre à proximité pour aérer et/ ou une Ventilation Mécanique Contrôlée ; A la Réunion se pose
le problème du manque de ventilation des salons climatisés afin de conserver la fraîcheur. • Porter des gants de protection en vinyle ou nitrile (proscrire les gants en latex car allergisants). • Utiliser des flacons applicateurs, des éponges avec manches ; Eviter d’utiliser des produits sous forme d’aérosol mettant en suspension des produits irritants / allergisants (ex : laques) : préférer l’utilisation de mousses, crèmes. • Laver les mains au savon surgras, sécher sans frotter. • Eviter le port de bijoux qui empêche le nettoyage et l’essuyage correct des mains. • Ne pas utiliser le shampoing comme savon. • Protéger les mains avant le travail avec une crème barrière, puis toutes les 2 heures. • Après le travail, utiliser une crème hydratante afin de favoriser la réparation de la peau et éviter la pénétration des produits chimiques qui se fait plus facilement sur une peau lésée. • Favoriser l’alternance des tâches ; Ex : limiter le nombre de shampoings par jour pour un apprenti. • Ne pas faire réaliser aux femmes enceintes d’actes techniques nécessitant la préparation et l’utilisation de substances chimiques (coloration, décoloration, permanente) notamment durant le premier trimestre de la grossesse ; Informer votre médecin traitant / du travail lorsqu’un projet d’enfant est défini. • Sensibiliser les salariés aux risques des produits utilisés. • Pour le client : réaliser un test cutané au moins 48 h avant de faire une coloration.
Focus sur les labels
Les labels pour les cosmétiques sont des outils permettant d’éviter un grand nombre de produits allergisants et / ou CMR parmi lesquels nous pouvons citer : • Le label ECOCERT garantissant un seuil minimum d’ingrédients naturels issus de l’agriculture biologique (sans pesticides, herbicides chimiques, fertilisants artificiels ou hormones de croissance), l’absence d’OGM, parabènes, phénoxyéthanol, nanoparticules, silicone, Poly Ethylène Glycol, parfums et colorants de synthèse, ingrédients provenant d’animaux. • Le label Nature et progrès garantissant des ingrédients 100% biologiques, l’absence de produits contenant des OGM, de produits chimiques de synthèse (huiles essentielles, colorants, parfums, émollients, conservateurs tels que les parabènes et phénoxyéthanol) ou issus de la pétrochimie
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(paraffine, silicone, PEG…) ainsi que l’absence de traitements ionisants ou le recours aux nanotechnologies. • Le BDIH ayant un cahier des charges prévoyant d’utiliser autant que possible des matières premières végétales (huiles, plantes) provenant de l’agriculture biologique et exclure notamment les huiles minérales (paraffine), les huiles de synthèse (silicone), les bases lavantes ou émulsifiantes éthoxylées, les colorants et parfums de synthèse. Limiter les conservateurs de synthèse aux plus doux (acide benzoïque, acide salicylique, acide sorbique et alcool benzylique) et dont l’éventuelle utilisation doit être mentionnée sur l’emballage (conservé avec…). Exclure une désinfection par rayonnement radioactif. • L'Ecolabel européen prévoyant un usage limité de substances dangereuses dans les produits cosmétiques à rincer (savons, gels douche, shampoings, produits de rasage...). Tout ingrédient (substance ou préparation) dont la concentration dépasse 0,010 % en poids du produit final est pris en considération. Le produit ne doit répondre à aucun des critères entraînant une classification par certaines mentions de danger et de phrases de risque tel que défini par le règlement européen REACH. Les substances parfumantes sont conformes au code de bonnes pratiques de l’Association internationale des matières premières pour la parfumerie. Les conservateurs et agents colorants ne peuvent pas être bioaccumulables. A l’exception des tensioactifs à fonction biocide, les produits ne peuvent contenir des biocides qu’à des fins de conservation, à des doses limitées. Les alkyl-phénol-éthoxylates (APEO) et autres dérivés d’alkyl-phénols, le NTA (acide nitrilo-triacétique), l’acide borique, les borates et perborates, les nitromuscs et muscs polycycliques, octaméthylcyclotétrasiloxane (D4), hydroxytoluène butylé (BHI), éthylènediaminetétraacétate (EDTA) sont interdits. De même que les conservateurs (triclosan, parabènes, formaldéhyde), certains parfums (hydroxyisohéxyl cyclohexène carboxaldéhyde / HICC, atranol et chloroatranol), les microplastiques et les nanoparticules d’argent. Plus d’informations sur les labels : https://www. labelinfo.be/fr Sources : ecocert.com ; natureetprogres.org ; kontrollierte-naturkosmetik.de ; cdn.afnor.org
Prévention § Santé au Travail
Risques liés aux Addictions
Conduites addictives et maladies chroniques au travail : l’approche innovante de l’Anact Les maladies chroniques tout comme les pratiques addictives constituent aujourd'hui des enjeux en Ressources Humaines pour les entreprises. Les unes comme les autres posent la question du maintien en emploi des professionnels mais également celle de la performance des entreprises, de la santé au travail et de la prévention des risques professionnels. NOTRE RÉDACTRICE Corinne DUBOIS, Directrice de l’Aract Réunion
De quoi parlons-nous ?
Une Maladie Chronique Evolutive ou MCE est un état pathologique appelé à durer ayant un retentissement sur la vie quotidienne et comportant au moins l’un des trois éléments suivants : • Nécessité de s’inscrire dans un parcours de soin médico-social ; • Dépendance vis-à-vis d’un médicament, d’un régime, d’une assistance… sur une longue durée, souvent à vie ; • Limitation fonctionnelle des activités ou de la participation sociale, souvent par « épisodes ». Les MCE couvrent de nombreuses pathologies différentes avec dans l’ordre d’importance à la Réunion : affections cardio-vasculaires, cancer, diabète, psychose, affections psychiques, polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaque, SIDA. L’addiction est prise en compte comme une maladie, au même titre qu’une MCE. « D’un point de vue scientifique et médical, les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance, une activité, avec des conséquences délétères » (définition de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites Addictives, MIDELCA).
des grands projets et délégué au pilotage des partenariats et projets réseaux de l’ANACT, a donné une conférence sur le thème du maintien en emploi des personnes fragilisées, en particulier par les addictions et les maladies chroniques évolutives. Traditionnellement, les démarches partent d’une approche individuelle, orientée sur des aménagements. Au vu du nombre de personnes concernées, il est désormais essentiel de passer à une approche collective qui s’appuie sur les impacts des MCE dans le travail. En effet, les MCE peuvent engendrer des retentissements importants dans les collectifs. Ce sont tous les acteurs de l’entreprise qui doivent s’associer pour construire efficacement le maintien dans l’emploi. Partant du principe que toute activité, aussi isolée qu’elle paraisse, s’inscrit dans un collectif de travail, l’approche de l’ANACT est originale car elle ne s’appuie pas sur l’individu, mais sur le collectif. L’objectif pour l’entreprise, est d’intégrer dans ses organisations, les impacts de la maladie dans le travail, tout en atteignant la performance attendue.
Le saviez-vous ?
• 80% des MCE ont des effets invisibles. • 20% de la population française est concernée. • 80% ont un emploi au moment du diagnostic de la maladie. • 2 ans plus tard, 1/3 des personnes ont perdu leur emploi, quitté leur emploi ou sont en arrêt maladie. • 15% de la population active est concernée.
Diabète et alcool en tête à La Réunion
En 2014, 134 660 Réunionnais bénéficiaient de prestations au titre d’une Affection de Longue Durée (ALD). C’est le diabète qui contribue le plus à l’augmentation du nombre d’ALD à La Réunion (à hauteur de 50%). Au niveau des addictions, l’alcool est le produit psychoactif le plus consommé. 5% des réunionnais de 15 à 75 ans consomment de l’alcool quotidiennement (Baromètre santé DOM -ARS – janvier 2017). Le tabac est le produit psychoactif dont l’usage régulier est le plus fréquent : un réunionnais sur 4 fume tous les jours. 35% des réunionnais ont déjà expérimenté le zamal, cannabis local, en 2014.
Une approche collective originale
Le 20 septembre 2019, Patrick Issartelle, responsable
Les déterminants qui contribuent aux conduites addictives et aux addictions • La charge de travail. • Ennui, compétences non mobilisées. • L’absence de marge de manœuvre. • Horaire de travail supérieur à 48h. • Le sur-engagement. • Le manque de soutien-reconnaissance. • Les horaires décalés-irréguliers. • La pénibilité. • Le collectif. • Prise en compte des variabilités.
Un appel à candidatures pour participer à ce projet à La Réunion
Cette méthodologie tout à fait nouvelle et innovante est en cours d’expérimentation sur le plan national. 4 régions ont été sélectionnées par
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l’Anact pour mettre en place cette démarche et la Réunion en fait partie. 7 entreprises, du secteur privé ou public seront donc identifiées pour intégrer ce premier groupe expérimental. L’action se déroulera en 2020 et sera réalisée en partenariat avec l’ANPAA : Association Nationale Prévention en Alcoologie et Addictologie. Les personnes intéressées peuvent contacter l’Aract Réunion : arvise@arvise.net L’objectif de ce projet est de mettre en place une démarche globale de prévention favorisant un environnement de travail protecteur et inclusif, ayant pour objectifs : – d’agir sur les facteurs de risques professionnels des conduites addictives ; – de réduire les consommations à risques ; – de mettre en place un repérage précoce ; – de favoriser le maintien en emploi des professionnels en s’appuyant sur le travail et son organisation du travail comme ressources permettant la prévention des conduites addictives. Pour en savoir plus • Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 : https://www.drogues.gouv.fr/ la-mildeca/le-plan-gouvernemental/mobilisation-2018-2022 • A télécharger sur le site de l’Anact : https:// www.anact.fr/themes/maladies-chroniquesevolutives - «Travail et Cancer ou maladies chroniques évolutives» -Bilan du partenariat INCa-Anact - «10 questions sur les maladies chroniques et les cancers au travail» -Anact - «Travail et Maladies chroniques évolutives» - Enquêtes auprès des indépendants et des dirigeants de TPE – Aract Nouvelle Aquitaine
Risques liés aux Addictions
Les dangers d’une addiction aux médicaments psychotropes pour le travailleur et pour l’entreprise Les pratiques addictives peuvent constituer un danger pour le travailleur, ses collègues et des tiers. NOTRE RÉDACTRICE Docteur Sandrine CARTEGNIE, Médecin du Travail – SISTBI (La Santé au Travail)
De quoi parlons-nous ?
Un psychotrope est une substance chimique, d’origine naturelle ou artificielle, agissant sur le système nerveux central susceptible de modifier l’activité mentale (modifications de la perception, des sensations, de l’humeur ou de la conscience). Les produits psychotropes existent à l’état naturel dans divers plantes, champignons, venins… Tout au long de l’histoire de l’humanité, la plupart des civilisations humaines ont utilisé des substances psychotropes dans des buts spirituels, divinatoires, médicinaux ou récréatifs. Un médicament psychotrope est une substance modifiant le psychisme et le comportement. Les médicaments psychotropes englobent des agents divers et sont notamment utilisés dans le traitement de la douleur, de l’anxiété ou de l’insomnie : les anxiolytiques, les somnifères ou les hypnotiques, les neuroleptiques, les antidépresseurs, les psychostimulants, les antalgiques à base d’opiacés (morphine, codéine) et les traitements de substitution aux opiacés (méthadone, buprénorphine haut dosage). Consommer un psychotrope ne signifie pas être systématiquement dépendant. Il existe plusieurs types de comportements : l’usage simple, l’abus ou usage nocif, la dépendance (addiction) où le sujet ressent un désir puissant de continuer sa consommation malgré toutes les complications. Ainsi, ces substances psychoactives peuvent, dans le cadre d’un usage détourné (non conforme à la prescription médicale), faire l’objet de pharmacodépendance ou d’abus caractérisé par l’utilisation excessive et volontaire, permanente ou intermittente ayant des conséquences préjudiciables sur la santé physique ou psychique.
Quelques chiffres
Les médicaments psychotropes (somnifères, anxiolytiques, antidépresseurs) sont consommés par une partie de la population française. Il existe très peu de données quantitatives en France permettant de mesurer les situations d’addiction
aux médicaments psychotropes ou leur mésusage, notamment en raison de la difficulté à établir une frontière claire entre usage et mésusage. En France, il y aurait 3,8 millions de consommateurs réguliers de médicaments psychotropes et 8,9 millions de consommateurs occasionnels (OFDT, 2015).
Quelles conséquences ?
Les médicaments psychotropes sont avant tout des médicaments et toute consommation n’est pas problématique. Lorsque leur utilisation se fait en dehors d’une prescription médicale, leurs effets ne sont plus contrôlés et peuvent être dangereux. Des situations à risques peuvent survenir chez les consommateurs. Il s’agit en premier lieu de la baisse de vigilance facilitant la survenue d’accidents, notamment lors de la conduite automobile. Parmi les médicaments les plus largement consommés, ces risques relèvent principalement des benzodiazépines. Il existe en outre des mésusages des médicaments. Les situations en cause sont l’abus (doses ou durée de traitement trop élevées) ou le cumul (association de médicaments aux principes actifs identiques), la dépendance, et l’usage pour un autre effet que thérapeutique (se « défoncer », se doper, altérer sa conscience, etc.). Au travail, la dépendance secondaire à leur consommation peut être à l’origine d’accidents du travail ou de trajet, d’autres risques professionnels et/ou de décisions erronées, d’un « surrisque » par rapport à un risque professionnel existant. Les pratiques addictives peuvent donc constituer un danger pour le travailleur, ses collègues et des tiers. De façon générale, les répercussions d’une addiction à des psychotropes sur le travail et le travailleur peuvent se traduire par : – une modification de la perception du risque (altération du jugement) ; – une diminution de la vigilance, une somnolence ; – des capacités de décision, de raisonnement modifiées ;
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– des troubles de la concentration, de l’attention, de la mémoire (pouvant entrainer des erreurs dans le traitement et l’exécution de tâches) ; – des capacités de réaction amoindries, des réflexes lents, trouble de l’équilibre (altération de la fonction motrice) ; – une prise de risque inutile, une mise en danger du consommateur et de ses collègues ; – stress, anxiété, dépression, comportement suicidaire ; – un climat de travail déstabilisé (conflits interpersonnels) ; – une perte d’efficacité et d’intérêt, une baisse de la productivité ; – absentéisme, retards ; – une perturbation des capacités de conduite automobile. Les données épidémiologiques montrent que les médicaments psychotropes augmentent le risque d’accident routier. Lorsque la prise de médicaments psychotropes est associée à une consommation d’autres substances psychoactives licites ou non (alcool etc.) les effets et le risque de complications sont accrus. Il est à noter que les effets d’une même molécule sont dépendants de l’objectif de la prise (thérapeutique ou non), de son dosage, de son mode d’administration (orale, intraveineuse, sous-cutané etc.), de son association éventuelle avec d’autres molécules, du moment de la consommation, du moment de la prise, de l’habitude de consommation (première prise ou consommation chronique) et de l’état physique et mental de la personne. Il est conseillé à chaque travailleur de signaler à son médecin traitant le poste de travail occupé lors de la prescription de médicaments psychotropes et d’en parler au médecin du travail pour évaluer la nécessité d’une adaptation du poste de travail.
Prévention § Santé au Travail
Risques liés aux Chantiers de BTP
Comment faire face aux risques occasionnés par les véhicules et engins circulant ou manœuvrant sur les chantiers du BTP ? Une recommandation CNAM (R434) propose des mesures de prévention appropriées. NOTRE RÉDACTEUR David LALLEMAND, Contrôleur de Sécurité – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
De quoi parlons-nous ?
Les véhicules et engins circulant sur les chantiers peuvent représenter des risques majeurs pour la sécurité des travailleurs et des usagers sur ces mêmes opérations. Les Partenaires Sociaux ont adopté un texte afin d’aider les chefs d’entreprises des industries du bâtiment et des travaux publics dont le personnel utilise des véhicules ou engins de chantier, en la mise œuvre efficace des mesures législatives ou réglementaires en vigueur. Cette recommandation, adoptée le 26 novembre 2007, a pour objet d’énoncer les mesures de prévention à mettre en œuvre lors des manœuvres ou de la circulation des véhicules et engins, pour éviter notamment les risques de heurts de piétons ou de collisions entre véhicules.
Quels types de risques ?
Les risques principaux liés à la circulation des véhicules et des engins concernent : – les heurts entre les engins et les piétons ; – les collisions entre véhicules et engins ; – les renversements ou retournements ; – le bruit ; – la pollution ; – le contact avec les réseaux enterrés et aériens. L’analyse des accidents et des incidents liés aux heurts et collisions a mis en évidence les facteurs de risque suivants : • Présence de piétons ; • Croisement des flux de circulation ; • Visibilité insuffisante ; • Manœuvre ou circulation en marche arrière ; • Conditions environnementales défavorables, par exemple mauvaise qualité des pistes, entretien des pistes insuffisant,
exiguïté des lieux, densité du trafic, multiplication des intervenants, présence d’obstacles. • Perte de vigilance des conducteurs.
Les mesures de prévention à mettre en œuvre
a Des mesures organisationnelles à prendre, tout d’abord en préparant son chantier de la manière suivante : • Établir, un plan de circulation et de signalisation en privilégiant la spécialisation des différentes voies (engins, véhicules de service, piétons) ; • Proposer, avant le démarrage des travaux, un phasage des tâches permettant de supprimer les interférences entre les flux de circulation ; • Tenir compte, pour les chantiers soumis à coordination, des différentes informations contenues dans le PGC (plan général de coordination) afin de pouvoir rédiger le PPSPS (plan particulier de sécurité et de protection de la santé). a L’étude des accès doit prendre en compte les points suivants : • Le gabarit des véhicules qui interviendront sur le site y compris ceux des fournisseurs et des soustraitants ; • Les charges maximales des véhicules et engins ; • Le nombre approximatif de véhicules ; • La fréquence des entrées ; • La réalisation des rampes d’accès en tenant compte des capacités de franchissement des engins ou des véhicules devant les emprunter et de façon qu’elles présentent une structure et un état de surface compatibles avec l’usage auquel elles sont destinées (qualité du compactage, revêtement…) ; • L’aménagement des voies et chemins d’accès reliant le cantonnement, le parking du personnel, les postes de travail et le réseau routier ainsi que leur entretien pendant la durée des travaux. Réaliser les
voies et chemins d’accès avant le début des travaux et éviter de leur faire traverser les zones de travail et de circulation des véhicules et engins. a Les pistes de circulation doivent être adaptées et dimensionnées à la circulation du chantier notamment. Il convient donc de : • Prévoir l’assainissement des voies de circulation et d’accès : profils adaptés, fossés, exutoires… ; • Privilégier, dans l’organisation, les circulations en marche avant. A défaut, prévoir des aires de retournement pour limiter les marches arrière des véhicules et engins ; • Adopter, pour les largeurs et les devers, des valeurs compatibles avec les caractéristiques des engins et les conditions de circulation ; • Disposer d’une signalisation de chantier, respectant les règles du code de la route pour indiquer les croisements, points dangereux, sens de circulation, interdictions diverses… ; • Définir des règles de priorité à la fois entre les voies de circulation et entre les différents engins ou véhicules ; • Limiter la vitesse en fonction des caractéristiques des voies (type, pente, largeur…), des engins (type, gabarit…) et du parcours (ouvrages, croisements…).
a Des mesures de prévention techniques complémentaires :
Les mesures organisationnelles peuvent s’avérer insuffisantes. Dans ce cas, il est nécessaire de recourir à des mesures de prévention complémentaires. Ces mesures peuvent porter sur : • L’amélioration de la visibilité depuis le poste de conduite (visibilité directe et indirecte) ; • Les dispositifs d’aide à la conduite ou d’assistances à la conduite permettant la détection d’obstacles (Les dispositifs d’assistance à la conduite ne peuvent être installés qu’avec l’accord du constructeur de l’engin).
Risque Amiante L’obligation de repérage amiante avant travaux est entrée en vigueur !
Depuis le 19 juillet 2019, tous donneurs d’ordre, maîtres d’ouvrage ou propriétaires d’immeubles bâtis (avant 1997) doivent faire rechercher la présence d’amiante préalablement à toute opération comportant des risques d’exposition des travailleurs à l’amiante. Cette obligation prescrite par l’arrêté du 16 juillet 2019 (en application des articles des articles R. 4412-97 à R. 4412-97-6 du code du travail issus du décret n° 2017-899 du 9 mai 2017) vise également à permettre au donneur d’ordre de réaliser le marquage réglementaire des matériaux et produits contenant de l’amiante et à permettre à l’entreprise appelée à réaliser l’opération de procéder à son évaluation des risques professionnels et d’ajuster les mesures à mettre en œuvre pour assurer la protection collective et individuelle de ses travailleurs tout en prévenant la dispersion environnementale des fibres d’amiante. L’arrêté précise les situations ou conditions dans lesquelles il peut être constaté l’impossibilité de réaliser tout ou partie du repérage amiante, ainsi que les mesures que l’entreprise appelée à réaliser l’opération doit prévoir dans ce cas pour assurer la protection des travailleurs et des populations résidant ou travaillant dans l’immeuble bâti concerné.
Sources : Journal Officiel ; Alerte HST : www.editionsprevention.com
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Risques liés aux Chantiers de BTP
Travaux en hauteur : anticipez les risques ! Les travaux en hauteur dans le BTP à La Réunion, c’est 8 morts ces 6 dernières années et 42 Accidents du Travail en 2017. NOTRE RÉDACTEUR Pascal LAPORTE, Directeur du Département Prévention – SISTBI (La Santé au Travail)
Quels enjeux ?
• Enjeu Humain : Les conséquences sur le salarié ayant subi un Accident du Travail ou une Maladie Professionnelle sont dramatiques, douleurs et fragilités, baisse des performances, handicap, réadaptation, perte de l’emploi, problèmes familiaux, etc. • Enjeu Economique avec : – Coût direct qui correspond aux taux de cotisation AT/MP, aux Indemnités Journalières, aux dépenses en soins, aux rentes, aux indemnités en capital, etc. ; – Coût indirect fonction de l’entreprise avec les coûts répressifs, les coûts des mesures de prévention, la baisse de la productivité et de la qualité, le temps passé pour les formalités (enquête, réunion, administratif…), le remplacement, reclassement ou licenciement du salarié, les secours à la victime, les éventuels arrêts de chantier avec délais allongés, etc. • Enjeu Juridique : – Responsabilité civile : réparation du préjudice et faute inexcusable (Code de la Sécurité Sociale) ; – Responsabilité pénale : pour non-application des règles d’hygiène et de sécurité (Code du Travail) et pour mise en danger de la vie d’autrui, délits de blessures et d’homicide involontaire (Code Pénal).
Les dispositions réglementaires
• Obligation de sécurité : Art. L4121-1 du CT « L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent des actions : – De prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail ; – De formations et d’informations ;
– De mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. » • Obligation de sécurité sur les chantiers du Bâtiment et des Travaux Publics : Art. L4531-1 du CT « Responsabilité en matière de sécurité et de protection de la santé des personnes intervenant sur le chantier du Maitre d’Ouvrage ; du Maitre d’Œuvre et du Coordonnateur en matière de Sécurité et de Protection de la Santé ». • Prescriptions techniques chantiers BTP du CT : – Art. R4534-3 à R4534-6 ; R4534-21 et R4534-71 : Chute de personnes ; – Art. R4534-74 à R4534-84 : Utilisation de platesformes de travail, passerelles et escaliers ; – Art. R 4534-85 à R 4534-94 : Travaux sur toiture ; – Art. R4534-95 à R4534-102 : Montage, démontage et levage de charpentes et ossatures. • Décret 2004-924 Travaux temporaire en hauteur : – Art. R4323-58 à R4323-61 Sous-section 1 : travaux réalisés à partir d’un plan de travail sécurisé ; – Art. R4323-62 à R4323-64 Sous-section 2 : travaux réalisés au moyen d’équipements de travail ; – Art. R4323-65 à R4323-68 Sous-section 3 : conditions générales de travail, d’accès et de circulation en hauteur et Sous-section 4 : différents équipements de travail ; – Art. R4323-69 à R4323-80 Échafaudages ; – Art. R4323-81 à 88 Échelles, escabeaux et marchepied ; – Art. R4323-89 à 90 Travaux sur cordes. • Equipements de Protection Individuelle antichute : – Art. R4323-61 : Lorsque les Equipements de Protection Collective ne peuvent pas être mis en
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œuvre à partir d’un plan de travail, la protection individuelle est assurée au moyen d’un système d’arrêt de chute approprié… Obligation de préciser les points d’ancrage et conditions d’utilisation dans une notice ; – Art. R4323-62 : « Lorsque les travaux temporaires en hauteur ne peuvent être exécutés à partir du plan de travail tel que mentionné à l’article R4323-58, les équipements de travail appropriés sont choisis pour assurer et maintenir des conditions de travail sûres ». La priorité est donnée aux EPC... ; – Annexe II Paragraphe 3.1.2.2. prévu par art. R43126 : caractéristiques de conception d’un EPI antichute ; – Art. R4323-91 à R4323-106 : Utilisation des EPI ; vérification périodique ; formation et information des travailleurs.
Anticipez les risques
Face aux risques de chutes de hauteur, j’agis en respectant les Principes Généraux de Prévention : • Eviter les risques de chutes de hauteur : modifier l’équipement ou l’ouvrage pour supprimer le travail en hauteur. • Si techniquement impossible : Prévoir des installations permanentes pour l’accès et pour la zone de travail : Escaliers définitifs, gardes corps définitifs, acrotères etc. • Si techniquement impossible : Utiliser des équipements temporaires (protection collective) et des moyens d’accès temporaires : échafaudages, gardes corps provisoires, plate-forme de travail en encorbellement, PEMP (nacelle), tours d’escaliers, podium pour cage d’ascenseur, etc. ; • Si techniquement impossible : Utilisation d’Equipements de protection individuelle (EPI).
Une cabine d’engin bien conçue, des risques en moins !
Les cabines d’engins doivent respecter un certain nombre d’exigences pour la protection et la sécurité des travailleurs. NOTRE RÉDACTEUR David LALLEMAND, Contrôleur de Sécurité – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
Parmi ces exigences réglementaires figure avant tout la protection du conducteur contre les risques dit mécanique, comme les risques de retournement et/ ou de basculement de machine ainsi que de chute (et parfois de projection) d’objets sur l’habitacle, notamment pour les engins de levage et de manutention ou encore les engins de démolition comme les pelles à longs bras. On parle alors respectivement de structure de protection ROPS (Roll Over Protective Structure), TOPS (Tip Over Protective Structure) et FOPS (Falling Object Protective Structure). C’est le rôle fondamental de la cabine et tout particulièrement de la structure métallique qui en constitue l’armature. En fonction des usages prévus, il peut être nécessaire de prévoir des structures capables de prévenir une combinaison de plusieurs de ces risques. Les concepteurs-constructeurs doivent alors
Les nuisances de l’environnement Une autre des exigences réglementaires concerne la protection du conducteur contre tous les risques dus à un environnement dangereux, dans toutes les conditions d’utilisation prévu et prévisible de la machine. Est en particulier concernée l’exposition aux ambiances de travail chaudes et/ou froides, aux conditions atmosphériques défavorables, aux poussières, à des atmosphères polluées par des substances dangereuses, aux vibrations, à l’humidité et au bruit.
Les vibrations Les fabricants travail sur la conception d’engins moins vibrant et plus ergonomique, qui doivent permettre de réduire le risque de douleurs lombaires et cervicales en utilisation normale. L’employeur-utilisateur doit s’assurer que les sièges soient les plus performants quant à l’absorption des vibrations transmises à l’opérateur afin qu’ils soient adaptés au mieux aux engins sur lesquels ils sont installés et à leurs conditions d’utilisation. La nature des sols sur lesquels ils circulent, et des chocs éventuels en lien avec le travail effectué doit notamment être pris en compte dans l’aide à la décision.
Travailler en sécurité • Le poste de conduite en cabine doit permettre à un opérateur de travailler et déplacer sa machine en sécurité : • En garantissant des performances minimal de visibilité (directe et/ou indirecte) autour de de la machine ;
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Prévenir les risques mécaniques
garantir la robustesse des structures de protection en fonction des scénarios possibles envisagés par l’analyse de risques.
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Présente sur la plupart des machines mobiles, la cabine est un constituant essentiel qui doit permettre à l’opérateur de travailler en toute sécurité et de préserver sa santé. Elle doit en particulier le protéger contre les vibrations, les risques de retournement et de basculement, les risques de chutes et de collisions avec les piétons ou encore les nuisances de l’environnement. Si le respect des normes harmonisées garantit un niveau minimum de sécurité, l’employeurutilisateur ne peut s’en contenter : il doit fournir à ses salariés des machines équipées en fonction des tâches à réaliser et de l’environnement de travail.
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De quoi parlons-nous ?
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Prévention § Santé au Travail
Risques liés aux Chantiers de BTP
• En fournissant des constituants (portes, fenêtres, pare-brise) qui répondent aux prescriptions techniques résultant de l’analyse des risques : dispositif contre les ouvertures ou fermeture intempestive, qualité des vitrages adapté en fonction des risques de projection, équipement en essuie-glaces et lave-glaces, cabine équipée d’un éclairage intérieur fixe… ; • En fournissant un espace de travail de l’opérateur ne présentant pas de risque : la cabine ne doit présenter ni arêtes vives ni angles saillants
Un poste de travail La cabine est aussi un poste de travail, auquel il n’est pas rare que le conducteur accède très fréquemment au cours de sa journée et qu’il occupe pendant de nombreuses heures. Elle doit donc offrir : • Un espace et un lieu approprié pour loger les organes de commande et éventuels écrans, de manière ergonomique pour le conducteur de l’engin ; • Des accès (moyen d’accès, ouverture) en sécurité pour les phases de monter et descente des engins. Enfin, pour être complet, il ne faut pas oublier qu’une machine, fût-elle conforme est approprié à la tâche à réaliser, n’est sûr que si elle est maintenue en bon état et conduit par un opérateur compétent. C’est pourquoi : • Les équipements de travail mobile sont, pour la plupart, soumis à des vérifications périodiques de leur état de conservation, afin que soient décelées en temps utile toutes détériorations susceptibles de créer les dangers ; • Les équipements de travail mobile automoteur et les appareils de levage ne peuvent être utilisés que par des opérateurs correctement formé, voir titulaire d’une autorisation de conduite. Source : inrs.fr
13, rue Pierre Aubert - Z.I. du Chaudron 97490 Sainte-Clotilde Tél. 02 62 29 15 05 Fax 02 62 97 32 74
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Risques liés aux Équipements de Travail
Quelles vérifications périodiques devez-vous mener dans votre entreprise ?
La maîtrise du risque passe tout d’abord par l’évaluation des risques, ensuite tout est mis en œuvre pour supprimer les risques ou, à défaut, les maîtriser. Ceci implique un contrôle initial d’évaluation prolongé par des contrôles périodiques adaptés. NOTRE RÉDACTEUR Jérôme FRIBOURG, Technicien Hygiène Sécurité, IPRP – SISTBI (La Santé au Travail)
De quoi parlons-nous ?
Selon l’Article L.4321-1 du Code du Travail : « les équipements de travail et les moyens de protection mis en service ou utilisés dans les établissements doivent être équipés, installés, utilisés, réglés et maintenus de manière à préserver la sécurité et la santé des travailleurs ». Quel que soit le secteur d’activité et les équipements de travail mis à disposition des salariés, l’employeur doit procéder à des vérifications périodiques. Cela signifie que le chef d’entreprise doit prendre des dispositions afin de mettre en application les textes réglementaires, normatifs ou les recommandations. L’employeur doit réaliser des vérifications techniques obligatoires ou recommandées ; elles vont concerner les installations industrielles et commerciales, ainsi que les ambiances physiques et chimiques (bruit, poussières, agents chimiques dangereux,…).
En quoi consistent les vérifications ? Le terme « vérification » est un terme générique ; il peut s’agir d’une épreuve, d’un examen, d’un contrôle visuel, d’une visite, d’une inspection, d’une mesure ou d’un entretien préventif. Le type d’opération (nature et périodicité) à réaliser est précisé par la réglementation. On distingue plusieurs types de vérifications : Les installations et dispositifs techniques et de sécurités des lieux de travail.
• La vérification initiale : Elle fait partie de l’opération de réception d’une installation. • Les essais fonctionnels : Ils permettent de s’assurer qu’une installation fonctionne correctement et que les dispositifs de sécurité remplissent bien leur fonction. • Les vérifications périodiques : Elles permettent d’apprécier l’état des éléments de l’installation et des dispositifs de sécurité dont la détérioration pourrait entraîner un danger. Une vérification périodique sert à déterminer : – si une intervention s’impose : réparation, échange ou encore mise à niveau lors d’une évolution du matériel ou de la réglementation ; – ou si les dispositifs de sécurité peuvent remplir correctement leur fonction jusqu’à la prochaine vérification.
Qui effectue les vérifications ?
Les vérifications techniques sont effectuées par un technicien possédant une connaissance approfondie de la prévention des risques dus à l’installation, connaissant bien le matériel, les techniques de construction et disposant des appareils de contrôle adéquats. Il appartient à l’établissement ou à une entreprise spécialisée. Dans le cas ou la vérification est demandée par l’inspecteur du travail, celle-ci devra être faite par
une entreprise ou un organisme accrédité ou agréé, selon les cas, par le ministère du travail.
La tenue d’un registre Les résultats des vérifications et contrôles sont inscrits sur un registre spécial (registre de contrôle technique, rapport de vérification) tenu sous la responsabilité du chef d’établissement. Ces registres ne comprennent pas obligatoirement de données techniques, mais la date des vérifications, l’identité des vérificateurs et la liste des installations vérifiées. Quelques exemples : Installations électriques, extincteur, équipement sous pression, ascenseurs, monte charges, appareils et accessoires de levage, engins de chantier, échelles, échafaudage, systèmes de sécurité incendie, etc. Les vérifications obligatoires et la vérification du bon état d’entretien des matériels ne suffisent pas, les remises en état doivent suivre dans un délai raisonnable. La vérification des installations, équipements et bâtiments est un gage important de la santé et la sécurité de l’entreprise. NB : dans le cas des équipements ne faisant pas l’objet d’un arrêté spécifique, il appartient au chef d’établissement de déterminer, en l’absence de textes réglementaires précis, la périodicité et le contenu des vérifications, en fonction des recommandations du constructeur et des conditions d’utilisation des installations. Pour plus d’informations, vous pouvez télécharger la publication « Principales vérifications périodiques », ref. ED 828, sur www.inrs.fr
Etude Santé Sécurité au Travail Moins de la moitié des employeurs disposent d’un Document unique !
Selon une étude de la DARES publiée à la fin juin 2019, seuls 45 % des employeurs, tous secteurs confondus y compris la fonction publique, ont élaboré ou actualisé un DUER (Document unique d’évaluation des risques obligatoire depuis le décret du 5 novembre 2001) au cours des 12 derniers mois. Les établissements de moins de dix salariés du secteur privé, qui représentent les trois quarts des établissements et emploient 17 % des salariés, sont seulement 38 % à disposer d’un DUER actualisé. En revanche, dans les établissements de 50 salariés ou plus du secteur privé, où les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sont obligatoires, en 2016, plus de 90 % des établissements ont actualisé un DUER, signale l’étude. L’étude souligne, en outre, que les entreprises ayant déclaré des accidents indiquent beaucoup plus souvent disposer de ce document et l’avoir porté à la connaissance de leur personnel. S’agissant du contenu du DUER, l’intégration de la question des risques psychosociaux (RPS) progresse puisqu’ils sont présents en 2016 dans près de 40 % des cas, contre 30 % en 2013, dans tous les secteurs et tailles d’établissements. Parmi les autres enseignements de l’étude : • En 2016, un peu moins de la moitié des employeurs (48 %) ont mis en œuvre des mesures de prévention des risques physiques au cours des 12 derniers mois, soit neuf points de moins qu’en 2013. Moins d’établissements ont engagé des actions nouvelles de prévention (37 % en 2016 contre 43 % en 2013) ou même poursuivi les actions antérieures (11 % en 2016 contre 14 % en 2013). Cette baisse s’observe surtout dans les établissements privés de petite taille et dans la fonction publique d’État. Selon la Dares, la prévention est, au contraire, plutôt active dans les établissements privés de 50 salariés ou plus et dans la fonction publique hospitalière et les cliniques privées. • Quand les établissements prennent des mesures nouvelles, il s’agit le plus souvent de mise à disposition de nouveaux équipements de protection individuelle (EPI), de formation à la sécurité du personnel (près de 17 % chacune) ou de la modification des locaux, des produits utilisés ou des équipements de travail (15 %). Moins d’un établissement sur dix a modifié l’organisation du travail ou élaboré un nouveau plan de prévention des risques professionnels en 2016. • Les substitutions de produits ou d’équipements dangereux par des équipements ou produits moins dangereux ont été plus de quatre fois plus fréquentes dans les établissements privés déclarant plus de 10 % de salariés exposés à des risques physiques, et encore deux fois plus fréquentes quand il y a eu des accidents du travail dans l’établissement l’année précédant l’enquête.
Sources : DARES, Prévention BTP
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Prévention § Santé au Travail
Risques Incendie - Explosion
Sur quoi repose la maitrise du risque incendie dans un ERP ?
La règlementation de plus en plus contraignante et l’obligation de résultat pour la sécurité imposent aux employeurs de prendre les mesures nécessaires afin que tout début d’incendie soit rapidement et efficacement maîtrisé. NOTRE RÉDACTEUR Ivan HOAREAU, Préventeur Santé Sécurité au Travail – CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA RÉUNION
De quoi parlons-nous ?
Des incendies ont lieu chaque année dans les entreprises et les établissements recevant du Public (ERP), causant de nombreuses victimes et des dégâts matériels importants. La maitrise du risque incendie dès lors devient un élément incontournable de la gestion des ERP.
Quelle réglementation pour les ERP ?
Les établissements recevant du public (ERP) sont des bâtiments dans lesquels des personnes extérieures sont admises. Peu importe que l'accès soit payant ou gratuit, libre, restreint ou sur invitation. Une entreprise non ouverte au public, mais seulement aux salariés, n'est pas un ERP. Pour ces entreprises recevant des travailleurs, c’est principalement le code du travail qui s’applique alors que pour les ERP, ce sont en plus, d’autres réglementations comme le code de la construction et de l’habitation et l’arrêté du 25 juin 1980 portant dispositions relatives au règlement de sécurité contre les risques d'incendie et de panique dans les établissements recevant du public (ERP). Cette réglementation spécifique définit des types d’établissement et des catégories qui sont fonctions du nombre de personnes maximum que le site peut accueillir mais également de l’activité exercée. Les exigences et les règles spécifiques s’appliqueront alors selon le type et la destination de l’établissement.
Se préparer contre l’incendie pour mieux s’en prémunir
L’incendie peut survenir de manière accidentelle, souvent causée par des problèmes techniques (une défaillance électrique par exemple), par négligence (un mégot de cigarette mal éteint) mais également par pure malveillance, autrement dit des actes de vandalisme en direction des bâtiments publics. On dit qu’il faut un verre d’eau à la première minute pour éteindre un feu. A la deuxième minute un seau d’eau, à la troisième minute une tonne d’eau et après on fait ce que l’on peut. L’exploitant d’un ERP est tenu de s’assurer que les installations ou équipements sont établis, maintenus ou entretenus en conformité avec les dispositions de la réglementation. A ce titre, il doit notamment solliciter du maire l’ouverture de l’établissement dont il a la charge, assister aux visites de la commission de sécurité et tenir un registre de
sécurité incendie, mettre en place et faire appliquer toutes les consignes visant à éviter l’incendie ou à en limiter sa propagation s’il survient.
Des moyens de secours adaptés
Le système de sécurité incendie ainsi que les moyens d’extinctions doivent être adaptés à la nature des risques. Le Système de Sécurité Incendie (SSI) d’un ERP se compose "de l’ensemble des matériels servant à collecter et traiter toutes les informations liées à la seule sécurité incendie", puis d’effectuer les fonctions nécessaires à la mise en sécurité de l’établissement : détection, compartimentage, désenfumage, extinction automatique (sprinklage), éclairage de sécurité, évacuation,… Cette installation a pour objectif de déceler et signaler tout début d’incendie, d’identifier le(s) secteur(s) géographique(s) concerné(s) et de déclencher les éventuels équipements asservis. Des détecteurs automatiques d’incendie peuvent être mis en place, l’objectif étant de pouvoir agir le plus rapidement possible. Aussi des extincteurs doivent être en nombres suffisants et maintenus en bon état de conformité. La formation du personnel sur la manipulation des moyens d’extinction mais également sur l’évacuation est obligatoire.
Une maîtrise du risque dès la conception et la construction des locaux.
Cela passe par le nombre suffisant d’issus d’évacuation qui tient compte du nombre de personnes maximum, des éclairages de sécurité, des différents cheminements possibles, et même du potentiel calorifique du futur mobilier à installer. La maintenance et les vérifications périodiques obligatoires de l’ensemble du matériel de sécurité incendie doivent être consignées dans le registre de sécurité incendie. Les contrôles effectués par les commissions de sécurité permettent de relever tous les manquements à la réglementation. Parmi ceux qui attirent fréquemment leur attention il y a : le nombre insuffisant ou l’obstruction des issues de secours, la mauvaise évacuation des fumées, la difficulté d’accès des engins de secours ou encore le manque de formation du personnel. Enfin l’analyse des risques doit permettre de mettre l’accent sur, la formation, la vérification périodique et en continue, l’information
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du public des consignes de sécurité, l’évacuation des personnes à mobilité réduite, leurs mises en sécurité dans un espace d’attente sécurisé, les consignes diverses à respecter, … Au vue des différents incidents survenus dans le passé aux conséquences dramatiques, il est nécessaire de traiter le sujet de la maitrise du risque incendie avec la plus grande vigilance. Cela va de la conception du bâtiment à l’évaluation du risque et à la mise en place de moyens de prévention appropriés et une surveillance quotidienne.
Risques Incendie - Explosion
Ne sous-estimez pas les risques liés aux fumées froides !
Invisibles et très nocives, les fumées froides retiennent l’attention des instances internationales et nationales. Un seul objectif : protéger les citoyens ! NOTRE RÉDACTEUR ADJUDANT FREDERIC OUSTRY, Service Santé Sécurité au Travail – SDIS 971
De quoi s’agit-il ?
Les incendies, quels qu’ils soient engendrent des fumées. Ces fumées peuvent propager le sinistre, obscurcissent l’environnement mais surtout sont toxiques. Même lorsque la combustion a cessé les matériaux dégradés produisent une multitude d’agents extrêmement toxiques pour le corps humain : produits cyanurés, soufrés, dioxyde de carbone, monoxyde de carbone, fluorure d’hydrogène, chlorure d’hydrogène ... et produisent des particules en suspension. Ces particules sont présentes dans les fumées froides que l’on rencontre dans l’air après la combustion ou le feu.
Qui est concerné ?
En premier lieu, les sapeurs-pompiers qui interviennent au plus près des fumées, mais pas que. Sont aussi concernés les forces de l’ordre, les agents ERDF, GRDF, les badauds… En France, une récente étude liée à l’impact et à la prévention des risques relatifs aux fumées d’incendie pour les pompiers menée par la Caisse de retraite des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers a proposé des mesures très intéressantes pour la protection des agents. La Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises prend très au sérieux ces risques collatéraux liés aux incendies. De nombreuses organisations professionnelles étrangères (USA, Canada, Suède, Belgique…) étudient ce problème d’exposition et de santé au travail.
Quels sont les risques ?
Les substances ainsi émises ont un caractère cancérigène que nul ne peut ignorer. Les particules fines sont absorbées par l’organisme par les voies respiratoires mais aussi en pénétrant par les pores de la peau, les muqueuses. Certaines sont si fines quelles passent dans le sang et sont acheminées dans tout le corps ! Il existe d’autres risques avérés liés à ces substances chimiques : – le risque cardiaque : exposition à des substances cardio-toxiques associée à un niveau d’activité cardiaque élevé lors de
certaines interventions ; – les pneumopathies : défenses immunitaires atténuées, développement de maladies pulmonaires chroniques.
Quelle prévention ?
Toutes ces mesures, non exhaustives, visent la protection des sapeurs-pompiers mais aussi des divers intervenants. • Renforcement de la connaissance des risques et de l’impact sur la santé pour tous les personnels. • Mettre à jour les fiches de relevé d’exposition pour chaque agent, après chaque intervention. – Rappel et mise en œuvre des mesures de prévention : – port des Equipements de Protection Individuelle (EPI) ; – port de l’Appareil Respiratoire Isolant (ARI) lors des phases d’extinction mais aussi lors des phases de déblaiements, de surveillance ; – mise en place d’une procédure concernant le conditionnement et le nettoyage des habits, des matériels, des véhicules et des locaux après contamination. – laver les véhicules avant le retour en centre, enlever sa tenue et la déposer dans un sac hermétique pour décontamination ; – prévoir des affaires de rechange sur le site ; – le personnel chargé du nettoyage doit porter un équipement de protection adapté et être identifié ; – etc. • Un EPI porté lors d’un incendie est un équipement contaminé à ne pas transporter dans son véhicule personnel ni stocker chez soi. • Sur place, établir le Soutien Sanitaire Opérationnel (SSO) : – rappel des gestes d’hygiène de base ; – se laver les mains et le visage avant de boire ou manger ; – mise à disposition d’eau, lingettes, serviettes, liquides hydro alcooliques, pour les sapeurspompiers. • Prévoir très tôt lors d’un incendie un zonage pour éviter l’exposition de personnes non équipées. • La cagoule portée sous le casque n’assure pas
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une protection contre les particules fines • Les sapeurs-pompiers doivent être rasés de près juste avant la prise de garde : pour assurer l’étanchéité de leur masque facial mais aussi pour éviter aux particules fines de s’accrocher en masse aux poils présents. • Privilégier des tenues de couleurs claires afin de visualiser le niveau de salissure. • Le risque doit être identifié dans le Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels (DUERP). Les effets nocifs n’apparaissent pas immédiatement, hors irritations de la gorge, toux, picotement des yeux, maux de têtes… L’accumulation des toxines dans le corps ne provoque des dommages sur l’organisme qu’après des années d’exposition. Les sapeurspompiers, les autres intervenants, la population doivent avoir conscience que certaines substances, invisibles sont très dangereuses. Il appartient à tous de se prémunir de façon correcte. La prévention reste la meilleure des protections.
Prévention § Santé au Travail
Risques Psychosociaux
Violences internes-externes au travail
Comment agir et réagir en cas d’agression physique ?
L'ampleur actuelle du phénomène est préoccupante pour certains salariés qui ont le sentiment de travailler dans un climat d’insécurité et pour les employeurs qui peuvent voir leur responsabilité civile et pénale mise en cause. NOS RÉDACTEURS Julien JACQUES, Responsable du Service Prévention – Direction des Risques Professionnels, CGSS 972 ; Nadine CAUBIT, Infirmière en Santé au Travail – SIST 972
Le contexte
Dans le contexte économique actuel, la violence au travail est à la hausse depuis ces dernières années. Plusieurs secteurs professionnels sont de plus en plus concernés : police, pompiers, administrations, transports, santé, social, enseignement, services...
Quels types de violences ?
La violence au travail se définit : « comme étant toutes actions, incidents ou comportements qui s’écartent d’une attitude raisonnable par lesquels une personne est attaquée, menacée, lésée ou blessée dans le cadre du travail ou du fait de son travail et impliquant une atteinte implicite ou explicite à sa sécurité, son bien être ou sa santé ». Il peut s’agir à titre d’exemple de : – comportement social tel qu’une manifestation objectivement observable ou une réponse émotionnelle liée à la colère… ; – acte dirigé intentionnellement ou volontairement contre une cible qui peut être un salarié. Ce phénomène peut prendre la forme d’agressions verbales ou écrites, des incivilités numériques, d’intimidations, notamment sexiste, d’agressions physiques… jusqu’à des dégradations… • Sur le lieu de travail on distingue : – violence externe entre les salariés et des tiers ; – violence interne entre les salariés d’une même entreprise. Les dommages physiques mais aussi psychologiques occasionnés ont des conséquences perçues comme étant aversives par la victime, ce qui implique pour elle, le plus souvent, le besoin d’évitement. Le processus d’agression implique une scénarisation de plusieurs acteurs en plusieurs temps : – un agresseur, une victime et éventuellement des témoins de la scène ; – les secours, les représentants des forces de l’ordre ; – le personnel soignant pour les atteintes physiques et/ou psychologiques ; – la Justice pour réparation des dommages physiques, esthétiques, psychologiques, financiers, sociaux.
Comment anticiper potentielle agression ?
une
Un salarié en contact avec le public doit appliquer
rapidement les règles lui permettant de désamorcer une situation tendue, à condition que son employeur l’ait formé, par exemple : • Garder son calme et son sang-froid face à l’agresseur ; • Agir avec courtoisie en respectant des règles de civilité ; • Faire preuve de constance et d’exactitude dans les informations communiquées… Toutefois, indépendamment de la formation, l’employeur doit obligatoirement mettre à disposition de son personnel, tous les moyens de prévention adaptés à leur poste de travail et surtout prévoir une organisation du travail permettant à tout moment de désamorcer une situation tendue ou de développer un mécanisme de désescalade de la violence au travail : – dès la réception d’un mail ; – suite à tous contacts téléphoniques ; – à chaque accueil dans l’entreprise ; – lors du traitement et du suivi effectif d’une demande ou d’une réclamation…
Comment agir et réagir en cas d’agression physique ?
En plus des moyens de prévention, l’employeur doit aussi mettre des dispositifs permettant aux salariés d’agir en fonction du niveau d’une agression :
a Pendant l’agression :
• Connaitre l’importance et le rôle de chaque acteur ; • Savoir exercer son droit de retrait ; • Être en capacité de se protéger (particulièrement
les zones vitales) ; • Alerter un collègue et directement la police (qui établira une main courante avec la victime et les témoins), les secours : ex par le biais de dispositif dissimulés et discret à disposition ; • Être formé pour adopter une attitude « non opposante » jusqu’à ce que l’on ne soit plus face à l’agresseur et attendre l’arrivée des forces de l’ordre et des secours s’il a lieu.
a Après l’agression :
• Vous n’êtes pas victime : – Soutenez et rassurez les victimes et apportez les gestes de premiers secours si vous êtes formé. • Vous êtes victime : – Faites établir un certificat médical initial pour coups et blessures, prendre des photos, par un
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médecin urgentiste ou traitant ; – Proposez au salarié d’être dirigé vers un spécialiste en post-traumatique (psychiatre, psychologue par exemple en EMDR) ; – L’employeur doit établir une déclaration d’accident du travail pour le salarié ; – Le salarié doit porter plainte ; – L’employeur informera : le médecin du travail de l’évènement ; le salarié de la possibilité de rencontrer le médecin du travail s’il le souhaite.
A retenir
a Des personnes ressources extérieures peuvent vous aider :
• Les Personnes Ressources Référencées en EvRP et/ ou RPS pour votre Document Unique (DU) et dans votre évaluation des Risques Psychosociaux (RPS) qui doit prendre en compte la violence au travail ; • Une aide financière est aussi proposée : Prèv + : Pour bénéficier d’un accompagnement méthodologique référencé par le réseau. • Certains outils peuvent vous aidez : – ARR-VEXT (Anticipation Régulation Réparation de la Violence Externe) pour permettre de connaitre le niveau de maitrise du risque de violence externe ; – RTH (Relation Humaine au Travail) pour progresser en vue d’un meilleur traitement des relations humaines en entreprise. • Des formations sont aussi proposées : – RTH01 Prévenir les risques liés aux relations humaines en milieu professionnel ; – RPS01-01 S'initier à la prévention des risques psychosociaux ; – RPS01-02 Participer à une démarche de prévention des risques psychosociaux ; – VEX01 S'engager dans une démarche de prévention des risques professionnels liés aux incivilités et à la violence externe ; – VEX02 Acquérir les bases permettant de désamorcer une situation tendue avec un client.
Risques Psychosociaux
L'hyperconnexion est-elle compatible avec le bien-être des travailleurs ? L’hyperconnexion est considérée comme un facteur psychosocial, qui correspond à des effets psychologiques indésirables. NOTRE RÉDACTEUR Cédric SINECOINDIN, Ingénieur Conseil, Service Prévention des Risques Professionnels – CGSS GUYANE
De quoi parlons-nous ? L’hyperconnexion est le moyen pour certains salariés de s’émanciper de leurs horaires de travail. Les avantages sont nombreux : pouvoir travailler de chez soi, comme on le souhaite (au lit, dans la cuisine, dans la salle, sur la terrasse…) et à tout moment (en pleine nuit pour les insomniaques, à peine le soleil levé et l’œil ouvert) ; être autonome et aspirer à une certaine liberté ; gagner du temps sur la journée. Ce phénomène s’est intensifié depuis la démocratisation des smartphones et des tablettes et se transforme peu à peu en hyper-mobilité ; c’est là qu’on compte un nouvel invité dans la famille ou dans la vie privée : l’entreprise ! Selon le Baromètre Edenred-Ipsos « Bien-être et motivation des salariés » de 2015, le salarié d’aujourd’hui est « souvent sollicité par son travail en dehors de ses horaires professionnels, mais aussi amené à régler des problèmes privés au bureau ». La frontière entre la vie privée et la vie professionnelle est donc de plus en plus fine. Ces connexions régulières peuvent rapidement être assimilées à de l’assiduité et être considérées comme quelque chose de « normal ».
Des effets multiples La messagerie est, en entreprise, le vecteur principal d’infobésité. Elle est toujours ouverte et brasse une quantité d’informations importantes, parfois inutiles pour le salarié. Cette ultra-connexion peut également conduire, paradoxalement, à un repli sur soi. Dépersonnalisation des relations, opacité des échanges, jeux de pouvoirs et d’exclusion dans les « cc » et les « cci ». En somme, des interruptions répétitives qui amenuisent la concentration et la créativité du salarié
lui faisant perdre jusqu’à 28% de productivité. L’hyperconnexion est considérée comme un facteur psychosocial, qui correspond à des effets psychologiques indésirables. Les Ressources Humaines doivent être proactives dans le traitement de cette dernière. Elle peut très rapidement découler sur des problématiques de risques psychosociaux et impacter négativement la Qualité de Vie au Travail (QVT). En effet, l’hyperconnexion produit parfois des effets psychologiques indésirables tels qu’un sentiment de fatigue, un épuisement mental, l’addiction suscitée par les notifications ou la réception d’un e-mail. On peut donc aisément comprendre que cette surcharge informationnelle puisse provoquer un sentiment de stress lié à la sensation de travail inachevé, et conduise de fait au burn-out.
Un droit à la déconnexion Voilà pourquoi le droit à la déconnexion a fait son entrée dans le code du travail. Mesure emblématique de la loi controversée du 8 août 2016, dite “Loi Travail”, inscrit à l’article 55. Celui-ci favorise le respect du temps de repos et du temps de la vie personnelle. Cela donne le droit d’être déconnecté de ses outils numériques professionnels pendant les temps de repos et de congés. C’est une protection de la part de l’employeur pour ses salariés. Les entreprises auront le devoir de mettre en place des instruments de régulation de l’outil numérique. Ces mesures viseront à assurer le respect des temps de repos et de congés, ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et familiale. Des exemples sont observables dans de grandes entreprises comme Volkswagen ou Alticap qui veille
à la régulation et la limitation de la distribution des e-mails dans Office 365. Pour cela, les Directions des Infrastructure et des systèmes d’information ont mis en place une déconnexion des e-mails le soir et le week-end. L’objectif de cette démarche : participer à la diminution du stress des salariés. Cela doit contribuer à leur bien-être sans affecter leur efficacité. Dans la pratique, les collaborateurs ne reçoivent plus aucun e-mail entre 20 heures le soir et 6 heures le matin. De même, Intel, Nestlé, Sodexo ou encore Orange organisent ponctuellement des journées sans e-mail. Ces entreprises s’inscrivent dans une politique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) en tentant d’améliorer la qualité de vie au travail de leurs salariés. Plus poussé encore, des cabinets de conseil, comme Into The Tribe, proposent des programmes de digital detox permettant aux salariés de se désaccoutumer des nouvelles technologies.
Maitriser les limites Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont un réel potentiel pour améliorer notre quotidien au travail. Il est cependant difficile d’en mesurer les effets. Il convient toutefois de rappeler que la technologie doit être au service de l’humain, et non asservir celui-ci dans une quête infinie de performance. En l’absence de législation suffisante pour cause de transformation digitale soudaine et mal maîtrisée, chacun doit prendre ses responsabilités et agir de manière éthique dans la mesure du possible. Reste à espérer que les pouvoirs public sauront accompagner cette transition numérique dans les 10 prochaines années, d’un point de vue législatif, afin que les dérives ne puissent s’installer.
Job Strain Un tiers des salariés souffrent de tension au travail
En 20 ans, l'exposition des salariés du privé aux risques physiques et chimiques a baissé, mais l'intensité du travail a augmenté, avec près d'un tiers des salariés qui souffrent de tension ou "job strain", selon une étude de la Dares (le service statistique du ministère du travail) publiée au mois de septembre 2019. L'étude Sumer réalisée en 2016 et 2017 par 1.200 médecins du travail auprès de 26.500 salariés vient compléter les 3 précédentes éditions (1994, 2003 et 2010). La Dares observe prudemment "une légère diminution des risques psycho-sociaux" sur la période la plus récente (2010-2017) après une forte hausse constatée entre 1994 et 2010. Moins de salariés déclarent subir des comportements hostiles au travail et un manque de reconnaissance. En revanche, la tension au travail reste forte. La proportion de salariés subissant une tension au travail a grimpé de 27% en 2003 à 32% en 2010 avant de se stabiliser. La tension au travail ou "job strain" fait peser un risque accru de maladies cardiovasculaires, troubles musculo-squelettiques et dépression sur le salarié, selon des études de cohorte portant sur plusieurs dizaines de milliers de salariés depuis les années 2000. L'intensité du travail, un des facteurs essentiels des risques psychosociaux, est déterminée par les contraintes de rythme de travail, qui ont légèrement diminué depuis 2010 mais qui restent à un niveau élevé, note la Dares. Environ un tiers des salariés subissent toujours au moins 3 contraintes de rythme. Les cadences imposées par le travail à la chaîne et le contrôle exercé par la hiérarchie ont baissé mais le suivi automatisé (les algorithmes qui mesurent la vitesse du salarié) a augmenté. Les salariés, interrogés par auto-questionnaires, ont pour 66% le sentiment qu'on "leur demande de travailler très vite" (3 points de plus entre 2003 et 2017), pour 35% qu'on "leur demande une quantité excessive de travail" (4 points de plus) et pour 30% qu'ils "n'ont pas le temps de faire correctement leur travail" (stable).
Sources : DARES ; AFP
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Prévention § Santé au Travail
Risque Routier au Travail
La CGSS et la Préfecture mobilisées contre le risque routier professionnel Les déplacements routiers en lien avec l’activité professionnelle, que ce soit dans le cadre de son activité professionnelle ou pour se rendre sur son lieu de travail, constituent une part importante des accidents du travail et du trajet indemnisés par la Sécurité Sociale. Ces déplacements sont également ciblés par l’Etat dans ses priorités en termes de Sécurité Routière. NOTRE RÉDACTEUR Xavier FAREL, Ingénieur-Conseil Régional, – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
Le contexte La CGSS Réunion est assureur des Risques Professionnels. A ce titre, sa branche AT/MP remplit trois missions : indemniser les salariés victimes d’accidents du travail, d’accidents du trajet et de maladies professionnelles ; déterminer les taux de cotisation des entreprises ; et mettre en œuvre un programme d’actions de prévention. Les statistiques AT/MP montrent qu’une part des sinistres est constituée d’accidents de la route, c’est-à-dire impliquant au moins un véhicule sur une voie de circulation publique. Il peut s’agir d’accidents de trajet, survenus entre la résidence et le lieu de travail, ou bien d’accidents du travail si la conduite du véhicule a lieu dans le cadre de l’activité professionnelle.
Quelques repères Au plan national, les accidents de la route sont à l’origine de plus de 20% des accidents mortels du travail et en constituent ainsi la première cause. En 2017, 480 personnes sont décédées dans le cadre d’un trajet domicile-travail ou d’une mission. Sur la route, un accident corporel sur trois implique un usager en déplacement professionnel. A La Réunion, toujours en 2017, nous dénombrons plus d’une centaine d’accidents de la route comme accident de travail avec arrêt et 245 accidents de la route dits de trajet, avec arrêt. Ces accidents de la route ont occasionné ensemble près de 16 000 jours d’arrêt de travail, soit l’équivalent de 75 personnes à temps plein.
La démarche de prévention Le risque routier constitue donc un risque professionnel important et surtout un risque professionnel à part entière. Il doit ainsi être évalué par l’employeur dans le cadre de son obligation générale d’évaluation des risques professionnels. Les résultats de cette évaluation doivent être consignés dans le Document Unique de l’entreprise et servir de base à la mise en place d’actions de prévention. L’obligation du Document Unique date de 2001 et rapidement, les partenaires sociaux se sont emparés de la question du risque routier pour établir des bonnes pratiques de prévention, afin d’aider les entreprises à engager des démarches sur le sujet. En effet, à la différence de certaines situations de travail où la mise en place de protections collectives
constitue la réponse principale à la réduction des risques, la prévention du risque routier est une démarche qui s’appuie fortement sur l’organisation du travail (gestion des déplacements et des communications), le choix et la gestion des véhicules, et enfin la formation et la responsabilisation des salariés. Ainsi, fin 2003 et début 2004, des textes de bonnes pratiques ont été adoptés par la Commission des AT/MP pour prévenir respectivement le risque routier au travail et le risque routier de trajet. Le texte sur le risque routier au travail propose une déclinaison des principes généraux de prévention. Le texte sur le risque routier de trajet inscrit la démarche de prévention dans un aspect de gestion du territoire par les acteurs publics, que ce soit pour ce qui concerne le réseau routier ou les transports collectifs. Ces textes ont servi de base à l’élaboration de guides d’évaluation du risque routier réalisés par l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) afin d’aider les entreprises à travailler à la réduction de ce risque.
Incitation financière Afin de motiver les entreprises à s’engager dans la démarche de prévention du risque routier, la CGSS a lancé en 2018 un dispositif d’incitation financière. Il s’agit d’octroyer aux entreprises qui s’engagent, une minoration de leur taux de cotisation AT/MP, dite minoration trajet. Afin d’évaluer de manière objective l’engagement de l’entreprise, 14 critères ont été définis et validés par les partenaires sociaux régionaux. Selon le nombre de critères remplis, la minoration varie de 25% à 87% de la composante « trajet » du taux de cotisation. On retrouve ainsi des critères tels que la gestion des véhicules, des communications, la sensibilisation des salariés, la prévention de l’alcool au volant etc. Parmi ces critères, un est essentiel : il s’agit de l’engagement du chef d’entreprise. C’est en effet de l’engagement du chef d’entreprise que démarre tout projet d’entreprise. Et une démarche de prévention des risques professionnels est un projet qui mobilise tous les acteurs de l’entreprise. Afin de formaliser cet engagement, nous proposons aux entreprises de signer une charte de prévention du risque routier.
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L’Etat partenaire Le risque routier n’est pas uniquement une préoccupation de la Sécurité Sociale, c’est aussi une priorité de l’Etat qui se traduit par les actions de la Sécurité Routière. La charte de prévention du risque routier est donc tripartite entre l’entreprise, la CGSS et la Préfecture. Celle-ci décline la mobilisation des entreprises en 3 volets :
a L’adhésion à l’appel national des entre-
prises en faveur de la sécurité routière, composé de 7 engagements, qui concernent : • Les conversations téléphoniques au volant ; • La sobriété sur la route ; • Le port de la ceinture de sécurité ; • Le respect des limitations de vitesse ; • Les temps de repos ; • La formation à la sécurité routière des salariés ; • L’équipement des conducteurs de deux-roues.
a L’engagement d’une démarche d’évalua-
tion et de prévention du risque routier professionnel auquel sont exposés les salariés. Une démarche qui s’articulera autour des 4 axes suivants : • L’organisation des déplacements ; • La gestion du parc des véhicules ; • La gestion des communications avec le salarié en déplacement ; • La gestion des compétences.
a L’engagement d’une amélioration de la connaissance du risque routier auquel sont expo-
sés les salariés lors de leurs trajets domicile-travail : Ce volet comporte les engagements réciproques de l’entreprise, de la CGSS et de la Préfecture. On peut y retrouver notamment l’assistance technique et financière de la CGSS via les minorations trajet et l’appui de la délégation sécurité routière de la Préfecture pour l’organisation d’actions collectives
Risque Routier au Travail
Zéro tolérance pour l’alcool au volant ! La consommation d’alcool, considéré trop souvent comme un produit de consommation ordinaire, est un risque responsable de près de 40% des accidents de la circulation, 28 % des accidents mortels sur les routes et environ 15% des accidents du travail. NOS RÉDACTRICES Loren GALLONDE, Directrice Service Développement et Animation Economique – Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Région 972 ; Nadine CAUBIT, Infirmière en Santé au Travail , Médecin du Travail – SIST 972
De quoi parlons-nous ? L’alcool, au volant, est une préoccupation dans le monde du travail car l’alcoolisme constitue un facteur aggravant du risque professionnel, la banalisation de la consommation de produits alcooliques et alcoolisés ayant des conséquences au travail mais aussi sur le trajet effectué par le salarié (domicile, déplacements professionnels). L’alcoolisation n'épargne aucun type d’entreprise, aucune classe socioprofessionnelle. S’il est vrai que des prédispositions individuelles sont admises, les conditions de travail, le management, le stress, la surcharge de travail peuvent provoquer des risques d’alcoolisation. Les consommations occasionnelles ou répétées représentent un danger pour la santé et la sécurité même à faible dose pour l’individu. Les conséquences sur la sécurité, la qualité de vie personnelle, professionnelle sont indéniables.
Quels sont les principaux effets de l’alcool ? L’alcool altère le fonctionnement des neurones, la perception de l’environnement avec mauvaise appréciation des distances, perturbe le raisonnement, diminue la concentration, champ visuel, mauvaise perception de la vitesse, mauvaise coordination des gestes, des réflexes, allongement des temps de réaction, somnolence, modifie le comportement état d’agressivité, état euphorisant avec mauvaise appréciation du danger. Le risque d'accidents devient plus important. L'incidence du taux d'alcool sur le risque d'accident est définie : – à 0,5g/l : multiplié par 2 ;
– à 0,8g/l : multiplié par 10 ; – à 1,2g/l : multiplié par 35. Mélanger alcool et cannabis multiplie le risque d’accident mortel.
Que dit la loi ?
• Quelques dispositions du Code du Travail : – Article R4228-20 : Seul le vin, « la bière », le cidre et le poiré sont autorisés sur le lieu de travail ; – Article R4228-21 : « Il est interdit de laisser entrer ou séjourner dans les lieux de travail des personnes en état d'ivresse » ; – Article L122-40 : « L’employeur peut prendre toute mesure pour sanctionner un salarié qui serait en état d’ébriété ». • Le contrôle d’alcoolémie : En se référant à l'article R4228-21, dans le cas d'une ivresse, le chef d'entreprise ou son représentant peut pratiquer un dépistage par alcootest ou éthylomètre à condition que cette disposition soit prévue dans le règlement intérieur en cas de situation dangereuse, pour des salariés affectés à des postes à risque. C’est pourquoi l’état d’ébriété est sévèrement sanctionné : – Contravention pour Conduite avec : 0,25mg/l ≤ Alcool < 0,4mg/l d’air inspiré ; 0,5g/l ≤ Alcool < 0,8g/l dans le sang. Pour un jeune conducteur (permis probatoire) 0,2g/l ≤ Alcool < 0,8g/l. Sanctions : amende maximale de 750€, retrait de 6 points sur le permis, risque de suspension de permis possible pour une durée maximale de 3 ans. Sanctions pour Conduite avec un Taux d’alcoolémie délictuel ≥ 0,8g/l dans le sang, soit Alcool ≥ 0,4mg/l d’air inspiré : avec retrait de 6 points sur le permis, immobilisation du véhicule. Sanctions judiciaires : une peine de prison pouvant aller jusqu’à 2 ans, amende maximale de 4500€, stage obligatoire de sensibilisation à la sécurité routière, suspension de permis jusqu’à 3 ans maximum voire une annulation avec alternative prévue, à condition, d’équiper à ses frais son véhicule d’un Ethylotest Anti-Démarrage.
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Comment prévenir l’alcoolisme en entreprise ? L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Le Code du travail prévoit une obligation de sécurité à la charge du salarié. • Inscrire le risque dans le document unique ; • Noter dans le règlement intérieur des mesures d’interdiction totale de l’alcool sur le lieu du travail en établissant la liste des postes à risque, l’alcootest ; • Mettre en place un protocole « que faire face à un trouble du comportement ? » ; • Sensibiliser tous les salariés sur le risque Addictions (actions de prévention) ; • Former l’encadrement à la détection et la prise en compte de l’alcoolisme (méthodes de management) ; • Informer en mettant à disposition de la documentation INRS, sur « la prise en charge du réseau Addictions en Martinique » ; • Améliorer les conditions de travail… Attention aux idées reçues : « la bière n’est pas de l’alcool »... 1 verre d’alcool = 10g d’alcool pur !
Prévention § Santé au Travail
Prévention Santé en Milieux Agricole & Agroalimentaire
Tous unis contre le gaspillage alimentaire ! Des moyens simples peuvent être mis en place pour prévenir et lutter contre le phénomène. NOS RÉDACTRICES Leila TAILEE et Claire-Marie SAINT ANGE, Chargées de Développement Economique du Service Alimentation – CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT DE LA RÉUNION
De quoi parlons-nous ?
821 millions : c’est le nombre de personnes souffrant de faim dans le monde (selon le rapport sur l’Etat de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2018), soit 1 personnes sur 9… Dans le même temps, chaque année, près de 1,3 milliards de tonnes de nourritures sont jetées ou perdues sur l’ensemble du globe ! Au-delà du paradoxe de ces chiffres et des questions éthiques, il s’agit de penser à l’avenir et aux conséquences de ce gaspillage aberrant sur notre planète.
Moyens de prévention et de lutte
En France, c’est l’équivalent d’un repas par semaine et par personne qui est mis à la poubelle (cela représente 10 millions de tonnes d’aliments). A la Réunion, ce sont 16000 tonnes de nourriture qui sont jetées par an et par foyer (Source : CIVIS). Ces chiffres comprennent tous les aliments jetés depuis le champ jusqu’à l’assiette. Ainsi, la question du gaspillage alimentaire concerne l'ensemble des acteurs et filières de l'alimentation. Mais en y regardant de plus près, 33% du gaspillage a lieu durant la consommation : en restauration commerciale, collective et consommation à domicile. Des moyens simples peuvent pourtant être mis en place: a Réduire les quantités servies : En restauration commerciale ou collective, servir moins ou proposer des portions en fonction de l’appétit du client est une solution pour jeter moins à la poubelle. a Proposer de ramener le reste du repas chez soi : En restauration commerciale, un client qui a payé son repas peut ramener ce qu’il n’a pas terminé chez lui : en France le « Gourmet Bag » encourage cette alternative (http://gourmetbag.fr/). Des outils de communication sont à disposition des restaura-
teurs et l’idée fait petit à petit son chemin du côté du client qui n’osait pas toujours, par le passé, demander à repartir avec ses « restes »… a Donner les invendus à des associations caritatives : Le don des invendus encore consommables mais dont la date de péremption est proche est devenu obligatoire pour les commerces de détail alimentaire, dont la surface de vente est supérieure à 400m2 (loi du 11 février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire). Les petites structures peuvent également réduire leurs déchets de cette façon. Une convention peut être passée entre l’entreprise et l’association qui peut ensuite récupérer, stocker et redistribuer aux personnes qui sont dans le besoin. a Vendre ses invendus à prix réduits : En fin de service ou en fermeture de magasin, la règlementation impose des restrictions en matière d’hygiène alimentaire qui ne permettent pas toujours aux professionnels de réutiliser les invendus pour une utilisation ultérieure. 3 options sont alors possibles : jeter, donner ou vendre à très bas prix pour écouler sans perte financière importante. Cette option peut être proposée de vive voix aux consommateurs ou bien par le biais d’applications mobiles (ex : TooGoodToGo ou encore Phenix). a N’acheter que la quantité nécessaire : Prévoir ses menus à l’avance, prendre des réservations en restauration commerciale, définir le nombre de convives en restauration collective, établir un suivi des ventes… autant de possibilités qui permettent à l’achat des matières premières de ne prendre que ce dont on a réellement besoin.
Les actions de lutte à La Réunion
• Regal Réunion (www.regal-reunion.re) : Lancé depuis le 16 octobre 2019, le REGAL - Réseau pour Eviter le Gaspillage Alimentaire - Réunion est une communauté de travail permettant aux acteurs
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et actrices de la chaîne alimentaire de se rencontrer, d'interagir et de coopérer dans un but partagé : soutenir la lutte contre le gaspillage alimentaire et la promotion d’une alimentation saine et durable sur notre territoire. • Zéro déchets Réunion (Page Facebook : Zéro Déchet La Réunion) : Zéro Déchet La Réunion est le groupe local de Zéro Waste France. A l'initiative d'un collectif de citoyens réunionnais qui souhaite voir appliquer des solutions zéro déchet sur le territoire, l'association communique avec la population (dans l'esprit d'éducation populaire) pour faire connaitre les projets du territoire liés à la gestion des déchets. Elle propose son expertise dans le zéro déchet pour faire respecter la pyramide de traitement des déchets (refuser, réduire, réutiliser, réparer, recycler et composter). Elle voit l'incinération (UVE/CSR) comme un échec et s'active à montrer qu'il existe des alternatives respectueuses de l'environnement et des humains, créatrices d'emplois et viable économiquement. • Phenix (https://wearephenix.com) : Créée en 2014 par deux Français, Phenix, Start Up de l’Economie Sociale et Solidaire, est un acteur global de l'Anti-Gaspi. Elle récupère les produits invendus, alimentaires ou non, afin de les revaloriser et les donner notamment à des associations. C’est ainsi que chaque jour, près de 50 tonnes de produits sont sauvées en France. Depuis Juillet, l'application Phenix est présente à La Réunion. Le concept est plutôt basique et facile d’utilisation. Le commerçant propose un panier composé de ses invendus. De son côté, le consommateur crée un profil et voit les paniers disponibles dans sa zone géographique. S’il est intéressé, il sélectionne le produit, le paye par carte bancaire et le récupère directement chez le commerçant dans la plage horaire annoncée
Prévention Santé en Milieux Agricole & Agroalimentaire
Supprimer les risques en milieu agroalimentaire : un défi majeur pour les entreprises du secteur Une gestion rigoureuse de la prévention s’impose compte tenu de la diversité des risques impliqués. NOTRE RÉDACTRICE Sophie THOMAS, Contrôleur de sécurité – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
De quoi parlons-nous ? Après le BTP et les métiers du bois, les industries agroalimentaires sont l’un des secteurs d’activités occasionnant le plus d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Les activités les plus à risque se trouvent dans la filière viande (notamment l’abattage, la découpe de viande), le commerce de gros de viande ou de poisson, ou à la fabrication industrielle du pain.
Spécificités du secteur de l’agroalimentaire
Les manutentions manuelles répétitives, les ports de charges et les postures de travail contraignantes restent très fréquents malgré l’automatisation, ce qui peut participer à l’apparition de troubles musculo-squelettiques et entraîner des accidents du travail. Les TMS peuvent également être favorisés par le travail au froid et le stress. 25 % des TMS reconnus comme maladies professionnelles concerne le secteur. Les déchets gras liquides et des sols humides ou mal entretenus peuvent provoquer des chutes de plain-pied (première cause d’accident). Pour assurer la sécurité sanitaire des produits, les équipements de travail et l’aménagement des locaux doivent être choisis pour être facilement nettoyables, adaptés à un contact alimentaire et compatibles avec des ambiances humides voire corrosives. Le travail au froid peut créer des inconforts et favoriser des accidents du travail (perte de dextérité…).
Logique générale de prévention
L’évaluation des risques doit permettre d’identifier les risques propres à l’entreprise depuis la réception des matières premières jusqu’à la livraison des produits finis en
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passant par le nettoyage et la maintenance. Les mesures de prévention adaptées sont intégrées, si possible, dès la conception des lieux et situations de travail. La priorité est donnée aux équipements de protection collective. Une attention particulière doit être portée sur l’aménagement des lieux et des postes de travail, l’accueil des nouveaux embauchés, des intérimaires et des entreprises extérieures.
Quelques exemples de prévention adaptée à l’agroalimentaire
a Risques liés aux manutentions manuelles :
• Supprimer le risque en s’équipant d’aides à la manutention (chariots, transpalettes, convoyeurs…), les entretenant, formant le personnel à leur utilisant, limitant le poids des charges. Il existe notamment 2 recommandations de la CNAM (Caisse nationale d’Assurance Maladie) qui précisent des mesures de prévention pour réduire les risques de TMS : – la recommandation R393 pour l’aide à la manutention des carcasses de viande, avec l’utilisation de chariots spécifiques tels que le Transbeef®, ou la mise en place de rails depuis le quai de chargement jusqu’au chambres froides ; – la recommandation R454 qui incite à limiter le poids des sacs de farine à 25 kg et mettre en place le stockage des farines en silos afin de supprimer les manutentions. • Adapter le travail à l’homme, avec par exemple des tables de découpe à hauteur variable, la possibilité de mettre en place des postes assis-debout… • Réduire les risques en favorisant et organisant la rotation des postes de travail afin d’éviter les gestes répétitifs. a Risques de glissades et chutes de plain-pied :
• Poser des revêtements de sols adaptés (antidérapants et facilement nettoyable). Une recommandation CNAM R462 définit les critères de choix d’un sol antidérapant. • Organiser les circulations, avec notamment l’établissement d’un plan de circulation dans l’établissement et la mise en place de voies séparées pour les piétons et les engins. • Faciliter les déplacements en évitant les dénivellations, les escaliers et l’encombrement des locaux. L’éclairage doit être suffisant dans les lieux de circulation. • Fournir aux salariés des chaussures antidérapantes. a Risques liés aux équipements de travail : • S’assurer de la conformité des équipements à travers la rédaction d’un cahier des charges avant l’acquisition de matériel précisant les exigences en termes de sécurité (protection, implantation, niveau sonore…), la vérification de la conformité à la réception des équipements, la définition d’un calendrier de maintenance préventive (audit, entretien, vérification de conformité). • Former et informer les salariés : tout nouvel arrivant doit être formé à l’utilisation des équipements de travail (scie à os, affûtage des couteaux…). a Risques liés au froid : • Limiter les courants d’air : diffusion homogène d’air à basse vitesse, positionner les postes de travail hors des flux d’air générés par les diffuseurs. • Protéger les opérateurs du froid : vêtements de travail et gants adaptés, tenue de rechange, installation de tapis d’isolation spécifique. • Equiper les chambres froides de dispositifs de sécurité : ouverture des portes de l’intérieur, alarme sonore et visuelle, dégivrage régulier des sols et systèmes de guidage des portes.
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Prévention § Santé au Travail
Prévention Santé en Milieux Agricole & Agroalimentaire
TMS en milieu agricole : à quels risques êtes-vous exposés ? Mal de dos, douleur aux épaules, entorse lombaire, tendinite, bursite, épicondylite : voilà quelques-uns des troubles Musculo-Squelettiques (TMS) qui peuvent être liés au travail. Dans le secteur de l’agriculture, un grand nombre des lésions est attribuable aux TMS. NOTRE RÉDACTRICE Françoise FONTAINE, Contrôleur de Sécurité – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
De quoi parlons-nous ?
Les TMS se développent souvent progressivement. Se manifestant d’abord par des malaises, de l’inconfort et des douleurs, ils peuvent s’aggraver si la situation de travail reste la même. Sans pour autant être spectaculaires, les conséquences sont néanmoins importantes autant pour le travailleur que pour l’employeur. Souffrances physiques et morales, traitements médicaux à suivre, limitation des activités et des loisirs et détérioration de la qualité de vie sont parmi les conséquences que le travailleur peut subir. Pour l’employeur, il peut s’agir de l’embauche et de la formation d’un remplaçant, du retard dans la production et de la gestion du dossier d’accident du travail.
Les TMS dans le secteur de l’agriculture
En milieu agricole, plusieurs facteurs sont susceptibles d’être à l’origine des TMS. Il s’agit de : • La répétition des mêmes gestes : cueillette et emballage de fruits et de légumes, tri aux tables de triage, classement des œufs, … ; • Les efforts musculaires importants ou continus : attelage d’une remorque au tracteur, manutention d’animaux, soulèvement de balles de foin, … ; • Les postures fatigantes, contraignantes ou inconfortables : traite des vaches, émondage d’arbres fruitiers, palissage, effeuillage… ; • L’exposition à des vibrations, à des chocs ou à des impacts : conduite du tracteur, installation de clôtures à l’aide d’une masse, maniement d’une scie à chaîne, … ; • La compression d’une région du corps comme par exemple la paume de la main en utilisant un sécateur ; • Le travail intensif et le manque de temps pour récupérer. La plupart du temps, les TMS résultent de plusieurs causes agissant en interaction. Et compte tenu des enjeux forts liés à leur développement, il est important d’agir en prévention pour limiter, voire supprimer, leur apparition.
Comment les prévenir ?
Pour prévenir les TMS, il faut d’abord en comprendre les causes et, ensuite, agir en conséquence. En agriculture, comme dans bien d’autres secteurs d’activité, il n’existe pas de solutions miracles permettant d’éviter que surviennent des maux de dos ou d’autres TMS causés par les tâches à accomplir. Cependant, il est souvent possible de remédier à différentes situations en adoptant une démarche
de prévention qui se résume en trois étapes fondamentales : 1a Identification : Il s’agit ici d’identifier les causes des TMS. Pour bien cerner le problème à régler, il importe : – de reconnaître les signaux que le corps envoie (raideur, douleur, engourdissements, fréquence et intensité des symptômes, etc.) ; – d’associer les malaises au travail (quelle tâche suscite la douleur, qu’est-ce qui peut causer le malaise ressenti) ; – de déterminer les contraintes que la tâche impose (charge lourde, cadence rapide, vibrations, etc.) ; – de cerner les éléments sur lesquels on peut agir (répartir le travail pour diminuer l’intensité, alléger les charges et les poids de l’équipement, aménager les lieux de travail, etc.). Afin de l’aider dans cette étape l’employeur doit se poser un certain nombre de questions autour des situations de travail et des tâches associées, comme par exemple : – La tâche présente-t-elle des exigences élevées ? – Les tâches sont-elles conçues en fonction des capacités et des caractéristiques physiques des travailleurs ? – La manipulation des produits présente-t-elle des difficultés ? – L’aménagement est-il approprié ? – Le milieu de travail est-il approprié ? – L’organisation du travail accentue-t-elle les problèmes soulevés ? – Les outils, les machines et le matériel sont-ils adaptés aux travailleurs et à la tâche ? – Le milieu de travail constitue-t-il une source de stress et de difficultés ? 2 a Correction : Cette deuxième étape consiste à corriger, par des mesures concrètes, les situations présentant des risques. Ces solutions à proposer peuvent être d’ordre : • Technique : Salle de traite avec plancher à hauteur ajustable ; Aménagement ergonomique du poste de tri avec mécanisation ou automatisation d’une partie du tri ; Accessoires de transport tels que tables ou chariots sur roues adaptés à la récolte au champ… • Organisationnel : Faire une seule traite par jour par personne ; Réduction du temps de travail (pauses, alternance avec d’autres tâches)… • Humain : Formation à la Prévention des Risques liés à l’Activité Physique (PRAP) ; Formation à la contention des animaux… Pour mettre en place des mesures de prévention, il faut :
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– définir des priorités ; – tester une ou plusieurs pistes de solution en déterminant les coûts et les avantages ; – planifier la réalisation du projet, établir un calendrier et désigner un responsable ; – évaluer les résultats obtenus et effectuer des ajustements, le cas échéant. Il faut avoir à l’esprit qu’une solution technique (par exemple, un aménagement ergonomique) peut se doubler de mesures organisationnelles (par exemple, une alternance appropriée des tâches) pour atteindre l’objectif visé. 3 a Contrôle / Suivi : Enfin, il est nécessaire de contrôler pour empêcher que le risque réapparaisse. En effet, une fois le risque éliminé ou la situation corrigée, les mesures de contrôle visent à vérifier périodiquement si les moyens utilisés pour corriger une situation donnent les résultats escomptés et ne génèrent pas de nouveaux risques.
Prévention Santé en Milieux Agricole & Agroalimentaire
Eleveurs, manipulez et contenez les bovins en toute sécurité !
Les tâches liées à la contention, au tri et à la manipulation des bovins peuvent être dangereuses, et elles sont fréquentes dans le secteur de l’élevage. Cette activité nécessite prudence et installations adéquates. NOTRE RÉDACTRICE OdileSAINT-PRIX MARAJO, Responsable du Service Diffusion et Etudes Clientèle – Direction des Risques Professionnels, CGSS MARTINIQUE (Adaptation : Xavier FAREL, Ingénieur-Conseil Régional – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION)
De quoi parlons-nous ?
Chez les éleveurs, le contact « homme-animal » peut être une source d’accidents du travail, parfois très graves. Il peut s’agir de morsures, blessures occasionnées lors de la manipulation des animaux. Dans le cadre de la prévention des risques professionnels, des formations existent pour apprendre au personnel à effectuer leurs tâches en sécurité.
Quels sont les risques ?
Chaque année, la manipulation et la contention des bovins, provoquent des accidents du travail chez les éleveurs ou leurs salariés. Les principales causes sont : – coups de pied ; – coups de tête ; – bousculades des bêtes ; – piétinements… Les accidents se produisent au moment de leur approche, de leur tri, de leur pesée ou de leur chargement pour le transport, mais on observe
aussi des chutes sur des sols glissants ou lors du franchissement des barrières.
Une formation dédiée a été mise en place
La CGSS Réunion, en collaboration avec le Groupement de Défense Sanitaire (GDS974) et la Caisse de Mutualité Sociale Agricole de Lorraine (MSA), organise régulièrement à La Réunion une formation à la « manipulation et contention des bovins ». Elle a pour objectif d’apprendre aux éleveurs et à leurs salariés des techniques pour réduire le risque d’accidents liés aux animaux : quels sont les gestes et les comportements sûrs à adopter lors de la manipulation des animaux, et en particulier dans les installations de contention. Lors de cette jounée de formation, une mise en pratique est réalisée sur une exploitation. Les stagiaires acquièrent de nouvelles compétences, ou les approfondissent, sur : • Le comportement animal : Savoir comment
approcher et manipuler en sécurité un bovin en fonction de ses perceptions sensorielles et de son comportement. • La relation homme/animal. • Les techniques de manipulation des bovins. • Les diverses techniques d’amarrage, de licols, de noeuds anti étranglement… : maîtriser la pose et l’utilisation, mieux connaître l’éventail des équipements de contention disponibles sur le marché. • Le diagnostic : savoir ce qui caractérise une installation de contention et d’embarquement, pour qu'elle soit sûre et efficace. Par exemple, certains couloirs de contention répondent mal au comportement animal, notamment lorsqu'ils sont trop larges et avec des parois insuffisamment pleines. Des aménagements doivent être réalisés. • L’observation des animaux. • La pédagogie.
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Avec la nouvelle Convention d’Objectif et de Gestion 2018-2022, un ambitieux programme d’accompagnement et d’incitations financières est lancé cette année.
Retrouvez tous les dossiers de ces dispositifs d’aide à destination des TPE-PME sur le site de l’Assurance Maladie : https://www.ameli.fr/entreprise rubrique Santé au Travail. Puis transmettez votre demande par mail à : prevention@cgss.re
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&
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Pour améliorer le bien-être de vos collaborateurs et la santé de votre entreprise, l’Assurance Maladie peut vous aider à mettre au point un plan de prévention adapté à votre activité. Plus d’infos sur
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édito
PRÉVENTION SANTÉ SOCIÉTÉ
PROFESSEUR FRÉDÉRIC MIRANVILLE
Président de l'Université de La Réunion
"L'Université de La Réunion continuera de s'engager auprès de tous les acteurs du secteur de la santé" de La Réunion a été créée en 1982. Elle n’a cessé de croître Lau'Université fil des années, tant en termes de population étudiante, de sites
géographiques occupés que de formations proposées, de partenariats tissés avec les institutions locales, nationales et internationales. Cette nécessité de s’implanter au sein de nouveaux espaces et de créer du lien fait écho à une ambition forte : s’ouvrir au(x) monde(s). Établissement de formation pluridisciplinaire, véritable pilier de l’écosystème de formation et de recherche local, l’Université de La Réunion accueille près de 17 000 étudiants par an, soit les trois quarts des étudiants du supérieur de La Réunion. Elle occupe une place unique : il s'agit de la seule université réunionnaise, française et européenne de l'Indianocéanie. Ce positionnement au cœur de l’axe Afrique-Asie lui confère un rôle majeur d’ambassadrice de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche français dans la zone. Engagée dans une nouvelle dynamique territoriale et désireuse de valoriser sa situation insulaire comme un atout, notre université offre pour les années 2020 à 2024 une carte des formations élargie et rénovée, structurée en deux grands champs. Le premier, intitulé "Cultures, territoires et sociétés plurielles dans l’océan indien", inclut toutes les formations en arts, lettres, langues, en sciences humaines et sociales, en droit, économie et en gestion, soit 3 DUT, 1 DEUST, 12 licences générales, 12 licences professionnelles et 21 masters. Le deuxième champ, "Sciences, technologies, santé en
environnement tropical", regroupe quant à lui les formations éponymes déclinées au sein de 6 DUT, 12 licences générales, 10 licences professionnelles, 11 masters et 3 diplômes d’ingénieur qui prennent appui sur un cycle préparatoire intégré. Dans le domaine de la santé, nous dispensons nos formations via l'unité de formation et de recherche (UFR) Santé, l'institut universitaire de technologie (IUT) de Saint-Pierre et les nombreux diplômes médicaux offerts en formation continue proposé par le service universitaire de formation permanente (SUFP). Ces formations sont pour la plupart adossées à des laboratoires reconnus nationalement et internationalement, bénéficiant de plateformes techniques de pointe et qui placent l'établissement comme l'un des référents pour le secteur de la santé du territoire et plus généralement, de l'océan Indien. Je vous invite à retrouver toutes les informations relatives à nos filières et nos laboratoires sur le site www.univ-reunion.fr. Soyez certains que l'Université de La Réunion continuera de s'engager auprès de tous les acteurs du secteur de la santé désireux de faire avancer notre territoire.
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Prévention § Santé Vie Pratique
À la Une
La mobilisation en faveur des aidants est lancée !
Le gouvernement a engagé, le mercredi 23 octobre 2019, une stratégie de soutien pour les aidants pour la période 2020-2022. SOURCE Ministère des Solidarités et de la Santé
Agir pour les aidants
En France, 8 à 11 millions de personnes soutiennent un proche en perte d’autonomie pour des raisons liées à l’âge, un handicap, une maladie chronique ou invalidante. Leur nombre ira croissant dans les années à venir : sur le seul champ des personnes âgées, il y aura trois fois plus de personnes de plus de 85 ans en 2050.
Qu’est-ce qu’un aidant ?
L’article 51 de la loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement définit ainsi un aidant : « Personne qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne d’une personne en perte d’autonomie, du fait de l’âge, de la maladie ou d’un handicap. »
Quelques repères
• 90 % aident un membre de leur famille, dont 52 % un de leurs parents (Baromètre 2019, Fondation April et BVA). • 57 % sont des femmes (Baromètre 2019, Fondation April et BVA). • 8 aidants sur 10 ont le sentiment de ne pas être suffisamment aidés et considérés par les pouvoirs publics (Baromètre 2017, Drees et BVA). • 61 % des aidants travaillent (Baromètre 2019, Fondation April et BVA). • Les aidants font part de difficultés à concilier leur rôle avec leur vie professionnelle pour 44 % (Baromètre 2017, Carac et Opinion Way). • 31 % des aidants délaissent leur propre santé (Baromètre BVA APRIL 2018).
Les priorités d’action
6 priorités et 17 mesures clés sont engagées pour les proches aidants :
a Priorité 1 : rompre l’isolement des
proches aidants et les soutenir au quotidien. • Mise en place d’un numéro téléphonique national de soutien des proches aidants dès 2020 ; • Création d’un réseau de lieux d’accueil labellisés « Je réponds aux aidants » dès 2020 ; • Création d’une plate-forme numérique « Je réponds aux aidants » d’ici à 2022 ; • Diversification et déploiement des offres d’accompagnement par des professionnels et des pairs dans tous les territoires. a Priorité 2 : ouvrir de nouveaux droits sociaux aux proches aidants et faciliter leurs démarches administratives. • Le congé de proche aidant indemnisé pour les salariés, les travailleurs indépendants, les fonctionnaires et les chômeurs indemnisés, mis en place depuis octobre 2020 ; • Depuis janvier 2020, un congé de proche aidant pourra être pris dès l’arrivée en entreprise, sans attendre 1 an comme auparavant ; • Depuis novembre 2019, des périodes de congé proche aidant ne compteront plus dans le calcul des droits au chômage pour éviter une baisse des allocations ; • Depuis octobre 2020, le congé de proche aidant indemnisé au titre des droits à la retraite sera pris en compte automatiquement, sans formalités à accomplir. a Priorité 3 : permettre aux aidants de concilier vie personnelle et vie professionnelle. • L’assouplissement du congé de présence parentale et de l’allocation journalière de présence parentale pourront être pris de façon fractionnée, par demi-journées, depuis janvier 2020 ; • Le retour à l’emploi des aidants qui ont dû arrêter de travailler pendant longtemps pour
accompagner un proche sera facilité ; • Le soutien aux proches aidants sera inscrit en 2020 parmi les thèmes de la négociation obligatoire dans les entreprises et parmi les critères de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. a Priorité 4 : accroître et diversifier les solutions de répit. • Lancement d’un plan national de renforcement et de diversification des solutions de répit, adossé à un financement supplémentaire de 100 M € sur la période 2020-2022. a Priorité 5 : agir pour la santé des proches aidants, 31 % des aidants délaissant leur propre santé. • Mieux comprendre les risques qui pèsent sur la santé des proches aidants, à travers une enquête de Santé publique France en 2020 ; • Instauration d’un « réflexe proches aidants » chez les professionnels de santé ou d’accompagnement à compter de 2020 ; • Identification du rôle de proche aidant dans le dossier médical partagé (DMP) en 2020. a Priorité 6 : épauler les jeunes aidants. • Sensibilisation des personnels de l’Éducation nationale ; • Aménagement des rythmes d’études pour les étudiants aidants depuis la fin 2019.
Mise en œuvre de la stratégie
• Financement prévu pour 3 ans à hauteur de 400 M€ dont 105 M € pour le répit ; • Déploiement de l’ensemble des mesures à partir de 2020 ; • Comité de suivi réuni deux fois par an présidé par Agnès Buzyn, Ministre de la santé, et Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées.
Prévention et lutte contre la pauvreté Une complémentaire santé solidaire depuis le 1 er novembre 2019
Prévue par la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté et votée dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2019, la complémentaire santé solidaire donne accès à une offre complémentaire de grande qualité, avec une large gamme de soins sans reste à charge. Elle concerne plus de 10 millions de personnes, parmi lesquels les 7,5 millions de bénéficiaires de l’actuelle CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) et de l’ACS (aide à une complémentaire santé). La Complémentaire santé solidaire remplace la CMU-C, qui reste inchangée, et s’étend à d’autres bénéficiaires : ceux aujourd’hui éligibles à l’ACS. La complémentaire santé solidaire est entièrement sans frais pour les personnes éligibles à la CMU-C, qui disposent de revenus inférieurs à 746€/mois, soit à moins d’1€ par jour pour les personnes disposant de revenus inférieurs à 1007€/mois, et constituera un gain de pouvoir d’achat important pour les ménages qui n’auront plus de reste à charge sur certains soins optiques, auditifs ou dentaires. Source : Ministère des Solidarités et de la Santé
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VOUS ÊTES AIDANT FAMILIAL ?
Découvrez le “RÉPIT-REPOS” LES AIDANTS ET LES AIDANTS FAMILIAUX JOUENT UN RÔLE PRIMORDIAL dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes et/ou handicapées. Pour leur permettre de prendre un peu de repos, le Département a mis en place le dispositif « Répit-Repos ».
En quoi consiste ce dispositif ? 2 possibilités s’offrent à nos aidants : le Séjour Vacances « Grand R » est une offre d’accueil dans les centres de loisirs et d’hébergement : soit le Village de Corail à Saint- Gilles-les-Bains : séjour détente loisirs de trois jours en pension complète ; soit le Village des Sources à Cilaos : séjour détente relaxation de trois jours en pension complète avec une offre de soins aux Thermes de Cilaos. la bourse d’heures Ce crédit d’heures se concrétise sous deux formes : l’aide et l’accompagnement de l’aidant à son domicile par un professionnel formé pour lui permettre d’acquérir ou de retrouver une certaine autonomie individuelle et sociétale ; le remplacement à son domicile par des professionnels formés pour que l’aidant puisse prendre un répit et s’occuper de lui.
Comment en bénéficier ? L’accès à ces offres de services passe par le Groupement d’Intérêt Public « Services A la Personne », (GIPSAP). Les inscriptions s’effectuent par téléphone (appel gratuit depuis un poste fixe). Une évaluation est ensuite réalisée au domicile de l’aidant par une infirmière évaluatrice du service « Répit-Repos ».
Prévention § Santé Vie Pratique
Actualité
Expertise nutrition
L’Anses alerte sur l’apport excessif de sucres chez les enfants !
Dans le cadre du Programme national nutrition santé, l’Anses est chargée d’élaborer les repères alimentaires pour la population adulte et les populations spécifiques. SOURCE Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)
De quoi parlons-nous ?
Les nourrissons, les enfants et adolescents, les femmes enceintes et allaitantes, les femmes ménopausées et les personnes âgées présentent des spécificités physiologiques qui justifient une alimentation adaptée. L’Anses a publié en 2019 quatre avis d’expertise sur la nutrition de ces populations et propose des repères alimentaires adaptés à leurs spécificités en complément des repères de 2017 élaborés pour la population générale adulte. Ces repères constituent les bases scientifiques qui permettront la mise en place de mesures de santé publique afin de garantir une nutrition de qualité pour prévenir certaines maladies chroniques.
Les avis de l’ANSES
En 2017, l’Anses a élaboré, pour les principaux groupes d’aliments, de nouveaux repères permettant de couvrir les besoins nutritionnels de la population adulte générale tout en prévenant les risques de maladies chroniques et en limitant l’exposition à certains contaminants chimiques présents dans l’alimentation. En complément, l’Agence a publié en 2019 quatre nouveaux avis relatifs aux repères alimentaires de populations spécifiques, à savoir les enfants de 0 à 3 ans, de 4 à 17 ans, les personnes âgées et les femmes enceintes ou allaitantes. Les experts de l’Anses ont pris en compte les spécificités et les besoins nutritionnels de chacune de ces populations, et, pour les plus de 3 ans, les données épidémiologiques ainsi que les données des apports nutritionnels actuellement observés en France. Les résultats de l’expertise soulignent d’une part que les risques sanitaires liés à la nutrition sont spécifiques à chacune des populations étudiées et d’autre part que ces risques peuvent être limités grâce à une alimentation saine et variée. L’Agence conclut que, d’un point de vue qualitatif, dès l’âge de 4 ans, les repères alimentaires définis pour les adultes permettent de couvrir les besoins nutritionnels des populations spécifiques moyennant des ajustements, souvent simples. L’Anses propose donc des repères spécifiques afin de couvrir les besoins de toutes ces populations.
La diversification alimentaire du nourrisson : une étape essentielle
L’alimentation des nouveau-nés et des tout-petits comprend différentes étapes de transition : une alimentation ombilicale qui passe à une alimentation orale à base uniquement de lait, puis l’introduction d’aliments variés et notamment solides (1re phase de diversification) et enfin le passage aux aliments de la table familiale (2e phase de diversification). Dans son avis sur les enfants de 0 à 3 ans, l’Anses précise les pratiques de diversification permettant de favoriser l’acceptation de nouveaux aliments : • Un début de la diversification entre 4 mois révolus et pas après 6 mois ; • L’offre d’un maximum d’aliments variés entre 5 et 18 mois, fenêtre favorable d’acceptation de nouveaux aliments ; • La présentation répétée d’un aliment initialement refusé ; • L’importance accordée au moment des repas. Par ailleurs, de nombreux produits ciblant les jeunes enfants peuvent contribuer à leur apporter des quantités excessives de sucres totaux. Ainsi, l’Anses souligne l’importance d’établir des critères de teneur en sucres pour que ces produits soient adaptés aux jeunes enfants.
Enfants de 4 à 17 ans : alerte sur la consommation excessive de sucres
Chez les enfants à partir de 4 ans, l’Anses alerte sur les apports excessifs en sucres en particulier chez les plus petits et appelle les pouvoirs publics à mettre d’urgence en place des mesures afin de réduire les risques encourus. L’Agence met notamment l’accent sur deux leviers prioritaires : les boissons sucrées et les pâtisseries-biscuits-gâteaux, fréquemment proposés au moment du goûter. En effet, ces aliments sont riches en sucres et présentent un faible intérêt nutritionnel. Il convient de les substituer par d’autres aliments plus intéressants qualitativement tels que les produits laitiers sans sucres ou d’autres aliments riches en calcium ainsi que des fruits frais (c’est-à-dire non transformés) et des fruits à coque. L’Anses attire également l’attention sur la nécessité de réduire les « sucres ajoutés » présents dans de nombreux produits transformés et souligne l’intérêt des préparations faites « maison » qui permettent
de mieux prendre conscience des apports en sucres et de les contrôler.
Femmes enceintes et allaitantes : des aliments bénéfiques pour la santé de la mère et de l’enfant
Dans son avis, l’Anses met en évidence des groupes d’aliments présentant des bénéfices spécifiques pour la santé de la mère et de l’enfant pendant la grossesse ou l’allaitement maternel : produits laitiers, fruits et légumes et poissons. Consommer ces aliments permet également de couvrir les besoins en certains nutriments indispensables pour ces populations tels que le fer, l’iode, la vitamine B9 c’est-à-dire l’acide folique, et, uniquement pour les femmes allaitantes, les vitamines A et C. L’Anses recommande aux femmes en âge de procréer de veiller à leur équilibre alimentaire sans attendre d’être enceintes afin d’assurer dès la conception un statut nutritionnel satisfaisant et compatible avec les besoins du fœtus et de la mère.
L’activité physique protège des maladies liées au vieillissement
L’Anses souligne des bénéfices liés à la pratique d’une activité physique pour assurer l’équilibre alimentaire des personnes âgées et prévenir certaines maladies liées au vieillissement. Au regard de la diminution des besoins énergétiques avec l’âge, maintenir les quantités habituellement consommées pour couvrir les besoins nutritionnels est possible en augmentant légèrement l’activité physique. Cela contribue, de plus, à la protection contre un grand nombre de maladies non transmissibles et, plus spécifiquement, contre les effets physiopathologiques du vieillissement tels que la sarcopénie, l’ostéoporose et le déclin cognitif. Si, toutefois, il n’est pas possible d’augmenter l’activité physique et de diminuer les temps de sédentarité pour certaines de ces personnes, il est alors recommandé de diminuer légèrement les portions pour certains aliments sauf les fruits, légumes, poissons, mollusques, crustacés et féculents complets afin de couvrir les besoins nutritionnels.
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N° P
L’AFPAR,
Partenaire de votre réussite
prendre soin de soi et des autres dans une démarche synergique.
La SPL AFPAR ne se contente pas d’œuvrer à la mise en place et au développement des compétences ; elle opère aussi de manière active et engagée sur le volet de la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). Ainsi, la sensibilisation aux grandes problématiques de santé fait partie des sujets de société particulièrement saillants sur lesquels nous nous sommes positionné.e.s. Rappelons que la prévalence du diabète à La Réunion est deux fois plus élevée qu’en France hexagonale. C’est ainsi que le CESER dans son rapport du 27 mai 2014 a pu qualifier le diabète à La Réunion, selon la terminologie de l’OMS, d’épidémie silencieuse. Élaborer des mets avec un index glycémique faible tout en préservant le goût sucré. Si l’objectif premier est de favoriser l’accès à une alimentation saine et d’encourager les changements de comportement, notre participation à la Journée Famille Solidaire Diabète sur l’invitation de l’Association des Diabétiques Juniors et en collaboration avec la Mutualité de la RÉUNION s’accompagne également de la volonté de valoriser le patrimoine culinaire ainsi que d’un souci de démocratisation sanitaire. Á cette fin, nous avons mobilisé nos stagiaires en Boulangerie – Pâtisserie mais aussi les Assistant.e.s de Vie aux Familles (Titre Professionnel de Niveau V) qui seront demain, au domicile des réunionnais.e.s les plus fragiles, confronté.e.s à la problématique qui lie le diabète à l’alimentation.
Visite des plateaux techniques AFPAR St André - David ARNAUD (ADJ974), Bernard CRESCENCE (Manageur de Formation), Serge MEURGUES (Directeur d’Explotation Nord Est) et Fabien COCHETEUX (Chef Pâtissier).
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Ce projet est cofinancé par l’Union Européenne et la Région Réunion. L’Europe s’engage à La Réunion avec les Fonds Social Européen.
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Prévention § Santé Vie Pratique
Panorama
Diabète de type 1 : où en est la recherche à ce jour ?
L’Inserm fait le point sur la recherche et ses avancées dans une étude publiée en novembre 2019. SOURCE INSERM (INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE)
Le contexte
De la découverte de l’insuline en 1921 jusqu’aux premières greffes de pancréas à la fin des années 60, l’histoire récente de la recherche sur le diabète de type 1 a été jalonnée de succès. Ces avancées scientifiques et médicales ont transformé le pronostic et la qualité de vie des malades. En France et à l’étranger, les chercheurs continuent d’œuvrer pour améliorer la prise en charge des patients. À l’Inserm, onze équipes réparties dans neuf unités travaillent sur le sujet. Leurs activités portent principalement sur la caractérisation des cellules du pancréas et tentent de parvenir à une meilleure compréhension de la maladie (facteurs de risque, susceptibilité génétique, mécanismes physiopathologiques) et de ses complications. L’une de ces équipes explore à Lille la transplantation d’îlots, technique prometteuse qui fait l’objet d’une nouvelle publication dans la revue Diabetes Care1 et d’une mise au point dans The Lancet2. D’autres pistes très intéressantes sont aujourd’hui également à l’étude, notamment l’immunothérapie ou le développement de pancréas artificiels.
La recherche sur le diabète de type 1 à l’Inserm
Les équipes Inserm sont impliquées dans de nombreux projets collaboratifs pour faire avancer les traitements sur le diabète de type 1. Quelques-uns ont d’ores et déjà donné des résultats prometteurs. • Le projet EXALT (2014-2019)3, auquel a participé l’équipe Inserm de Christian Boitard à l’Institut Cochin, visait à évaluer les effets d’une immunothérapie innovante sur des patients atteints de diabète de type 1. Fondée sur l’administration d’un peptide, l’objectif de cette immunothérapie était de modifier la réaction auto-immune dirigée spécifiquement contre les cellules bêta du pancréas. La première partie du projet a montré dans des modèles expérimentaux qu’il y a bien un effet sur la réaction auto-immune du diabète. Les résultats de l’étude clinique de phase 1b sont en cours d’analyse. • Le projet européen Hypo-RESOLVE, mené sur la période 2018-2022 par Éric Renard à Montpellier (Inserm 1191/UMR 5203), vise à consolider les connaissances scientifiques au sujet de l’hypoglycémie. L’idée est de créer une base de données cliniques pérenne, de mener des études pour mieux comprendre les mécanismes sousjacents de l'hypoglycémie et de réaliser une série d'analyses statistiques pour en définir les facteurs de prédiction et les conséquences. Par ailleurs, les chercheurs souhaitent aussi calculer le coût financier de l’hypoglycémie dans les pays européens. • « Pancréas artificiel » : Éric Renard et ses collègues ont mené des travaux en collaboration
avec l'Université de Virginie (Charlottesville, VA, USA) pour créer un pancréas artificiel. Le système algorithmique développé a été intégré dans le dispositif Tandem Control-IQ, en vue de commercialisation (voir la photo ci-dessous). Testé actuellement en France chez 120 enfants atteints de diabète de type 1 dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique national, les données de l'analyse intermédiaire indiquent un maintien à un taux normal de glycémie 71% du temps sur 24h, avec une réduction significative du temps passé en hypo- et en hyperglycémie. Si le nom peut porter à confusion, il faut savoir que le pancréas artificiel n’est pas un faux organe qui serait greffé au patient. Il s’agit plutôt d'une technologie externe, constitué de trois éléments clés : un capteur, une pompe et un algorithme. Le capteur sous-cutané mesure la glycémie du patient en continu. La pompe perfuse l'insuline par l’intermédiaire d’une fine tubulure positionnée sous la peau. L'enjeu du pancréas artificiel réside aujourd'hui dans la troisième partie du système : l’algorithme capable de faire le lien entre le capteur et la pompe de façon automatique. • L’équipe Inserm de Raphaël Scharfmann à l’Institut Cochin a apporté au cours des dix dernières années de nouveaux modèles cellulaires du diabète de type 1, sous forme de lignées de cellules bêta humaines. Elle cherche aujourd’hui à développer des thérapies innovantes fondées sur l’usage des cellules souches.
Alternative à l’insulinothérapie a Îlots producteurs d’insuline :
Dans ce contexte d’innovations permanentes, l’allogreffe d’îlots de Langerhans, ces cellules spécialisées du pancréas qui produisent l’insuline, s’est aussi imposée comme une piste thérapeutique particulièrement séduisante. Depuis une vingtaine d’années, François Pattou, Marie-Christine Vantyghem et Julie Kerr-Conte au sein de l’unité Inserm 1190 « Recherche translationnelle sur le diabète » et leurs collègues des services de chirurgie et d’endocrino-diabétologie du CHU de Lille ont développé cette approche et greffé plus de cinquante personnes. Au-delà du bénéfice incontestable pour les patients, leurs travaux illustrent parfaitement l’apport de la recherche translationnelle et des échanges entre laboratoire et services hospitaliers pour faire progresser les connaissances et les traitements de la maladie. En France, 3,9 millions de personnes sont diabétiques. Parmi elles, environ 5 % sont atteintes d’un diabète de type 1. Cette forme de la maladie est due au déficit d’une hormone appelée insuline, qui entraîne une élévation prolongée de la concentration de glucose dans le sang
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(l’hyperglycémie).5 Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune, puisqu’elle est causée par un dysfonctionnement des cellules immunitaires, qui identifient les îlots de Langerhans du pancréas comme des cellules étrangères à l'organisme, et les éliminent. Ces îlots ne peuvent donc plus assurer leur fonction normale de production de l’insuline.
a Principe de la greffe :
À l’heure actuelle, le traitement de référence du diabète de type 1 repose sur l’administration d’insuline, soit en injections sous-cutanées plusieurs fois par jour, soit par pompe. Les patients ont recours à des analogues d’insuline humaine qui permettent de rétablir et maintenir les taux de glycémie à un niveau normal. Néanmoins, chez certains patients, le diabète n’est pas parfaitement régulé par ce traitement, malgré un suivi strict des conseils alimentaires et thérapeutiques. Des complications sévères peuvent alors survenir. Un contrôle glycémique insuffisant peut en effet être délétère pour les organes, affectant en premier lieu le cœur et les vaisseaux, mais aussi les petites artères qui alimentent les reins, les nerfs des membres inférieurs et la rétine. À côté des approches technologiques (pompe à insuline, capteurs de glucose et bientôt pompe en boucle fermée), l’approche biologique par la greffe d’îlots a constitué une étape essentielle pour la recherche sur le diabète. En permettant de restaurer une sécrétion d’insuline quasi physiologique, la greffe de cellules insulino-sécrétrices transforme la vie des patients, qui se trouvaient jusqu’ici en impasse thérapeutique. Le principe de la greffe d’îlots ou thérapie cellulaire du diabète est de remplacer les cellules détruites du pancréas afin de rétablir une production régulée d’insuline. Se faisant, elle permet de normaliser le contrôle glycémique des malades, voire d’interrompre l’insulinothérapie. « La greffe d’îlots est proposée à deux profils de patients : d’une part ceux qui ont un diabète de type 1 très instable, souvent ancien, avec notamment la survenue d’hypoglycémies sévères et/ou
Panorama
non ressenties, d’autre part les patients greffés d’un rein, qui prennent déjà des médicaments immunosuppresseurs qu’il suffit alors d’ajuster », souligne Marie-Christine Vantyghem.
Deux décennies de greffes a Les débuts de la greffe d’îlots : Pendant
longtemps,
pour
les
patients
diabétiques de type 1 dont les complications rénales justifiaient une greffe de rein, la greffe simultanée de pancréas entier a représenté l’alternative thérapeutique la plus efficace à l’insulinothérapie. Cette tendance pourrait néanmoins s’inverser au cours des prochaines années, car cette procédure comporte des risques non négligeables. Il s’agit en effet d’un organe fragile et difficile à prélever chez les donneurs. L’injection des îlots, c’est-à-dire seulement des cellules utiles, sécrétrices d’insuline, constitue une intervention moins lourde et tout aussi efficace. « La greffe de pancréas est une intervention efficace mais au prix d’un risque élevé de complications parfois sévères. Tant que la greffe d’îlots ne fonctionnait pas bien, et qu’elle ne rétablissait pas un contrôle glycémique adapté, la greffe du pancréas permettait de meilleurs résultats. Mais la greffe d’îlots, moins risquée, a beaucoup progressé et peut être proposée aujourd’hui chez des patients qui ne supporteraient pas une greffe de pancréas », précise François Pattou. Les premiers essais expérimentaux puis cliniques de cette technique remontent à la fin des années 60. Toutefois, c’est l’année 2000 qui est considérée comme un tournant majeur dans l’histoire de l’allogreffe d’îlots. Cette année-là, des chercheurs canadiens publient les résultats d’un essai clinique dans le New England Journal of Medicine6. Grâce à une greffe d’îlots pancréatiques, sept patients atteints d’un diabète de type 1 sont devenus entièrement insulino-indépendants. Ils n’avaient plus besoin d’avoir recours aux injections d’insuline depuis un an. « Après 2000, les travaux autour de cette procédure ont explosé, et d’autres succès ont été rapportés dans le monde, notamment par notre groupe. Le problème, c’est que très peu d’études se sont ensuite intéressées aux patients sur la durée, et nous sommes les premiers à présenter
les résultats d’une étude à 10 ans », soulignent François Pattou et Marie-Christine Vantyghem.
a Suivi sur 10 ans :
La nouvelle étude publiée dans Diabetes Care de François Pattou, Marie-Christine Vantyghem et leurs équipes, retrace en effet la trajectoire de 28 patients ayant bénéficié d’une greffe d’îlots entre 2003 et 2012. Souffrant d’insuffisance rénale, la moitié d’entre eux avaient en outre déjà été greffés du rein. Avant ces travaux, plusieurs groupes avaient déjà publié des résultats sur l’évolution de patients greffés avec des îlots pancréatiques, mais aucun n’était allé au-delà d’un suivi à cinq ans. Tous soulignaient des bénéfices cliniques pour les patients et une amélioration de leur qualité de vie. Toutefois, en l’absence d’un suivi rigoureux à plus long terme, des questions demeuraient en suspens : les bénéfices de la greffe d’îlots déclinaient-ils au-delà de cinq ans ? Qu’en était-il des complications associées à la prise d’immunosuppresseurs ? Le protocole opératoire pour réaliser la greffe d’îlots pancréatiques a été mis en place au cours des deux dernières décennies par l’équipe lilloise, en mettant l’accent non seulement sur la qualité, mais aussi sur la quantité des îlots greffés. « Nous avons choisi de greffer initialement un nombre important d’îlots. S’ils proviennent d’un pancréas particulièrement robuste, et contenant beaucoup d’îlots, une seule greffe peut suffire. Cette situation est cependant l’exception et une ou deux greffes supplémentaires sont le plus souvent nécessaires. La particularité de notre programme est de planifier les nouvelles greffes rapidement, sans les conditionner aux résultats de la première, pour donner toutes les chances aux patients de retrouver une production d’insuline normale », explique François Pattou.
Diabète à La Réunion Une feuille de route 2020-2023 pour une mobilisation collective contre le diabète Trois ans après les conclusions de la conférence régionale de consensus, un séminaire réunissant 90 personnes (institutions, professionnels, représentants de patients, associations …) a été organisé par l’Agence régionale de santé (ARS OI) le 3 octobre 2019 pour faire le bilan des actions engagées et définir une nouvelle feuille de route opérationnelle sur la prévention, le dépistage, les parcours de soins, l’observation et la communication. Cette feuille de route (arrêtée début 2020) appelle à l’engagement de tous pour faire émerger sur le département un engagement collectif et une action résolue à la hauteur de l’enjeu.
a Les derniers chiffres du diabète à La Réunion :
A La Réunion, près de 70 000 Réunionnais bénéficient d’une prise en charge pour le diabète (56% de femmes et 44% d’hommes). L’ampleur du problème de santé représenté par le diabète sur le territoire nécessitera une mobilisation collective, pour améliorer la situation « épidémique » de cette maladie. L’Observatoire Régional de la Santé (ORS) a publié le 14 novembre 2019, une sélection d’indicateurs clés. Avec 69 800 patients pris en charge pour un diabète et une augmentation de 4% chaque année, La Réunion constitue un territoire particulièrement touché par cette maladie. Les dernières données mettent en évidence : – une plus forte exposition des femmes (55% des patients) ; – une entrée dans la maladie plus précoce à la Réunion ; – 2 500 personnes diabétiques âgées de moins de 35 ans, dont 200 enfants de moins de 15 ans ; – 1 diabétique sur 3 ignore sa maladie ; – 2 500 femmes hospitalisées pour diabète pendant leur grossesse en 2018 (soit 2 femmes enceintes sur 10 concernées), avec une prédisposition acquise au développement d’un diabète après leur accouchement. L’analyse du parcours de soins de patients diabétiques à La Réunion rend compte d’une insuffisance du suivi médical et paramédical au regard des recommandations de la Haute Autorité de Santé : – des examens biologiques pas suffisamment réalisés : 1 patient sur 2 ne fait pas les 3 dosages d’hémoglobine glyquée et 1 patient sur 2 n’a pas de dosage de micro albuminurie dans l’année, élément pourtant essentiel du dépistage d’une dysfonction rénale ; – 1 sur 2 n’a pas de suivi cardiologique dans l’année ; – 1 sur 3 n’a pas de consultation ophtalmologique dans les 2 ans (examen permettant de dépister précocement les atteintes rétiniennes liées au diabète). Cette forte prévalence de la maladie, associée à une prise en charge insuffisante, se traduit par des complications sévères et nombreuses pour les patients diabétiques (données 2016) : – 420 accidents vasculaires cérébraux ; – 150 infarctus du myocarde ; – 145 mises en dialyse pour insuffisance rénale chronique terminale ; – 160 amputations. Par ailleurs, on enregistre près de 250 décès par an, directement dus au diabète, soit le triple de la mortalité métropolitaine.
Sources : ARS OI, ORS OI
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Prévention § Santé Vie Pratique
Grand Angle
Alcool pendant la grossesse : de graves troubles à prévoir chez votre enfant ! Consommer de l’alcool pendant la grossesse n’est pas sans conséquences pour le bébé à naitre et pour le développement de l’enfant. NOTRE RÉDACTEUR Christian LANG, Enseignant du Département Carrières Sociales à l’IUT de La Réunion – Université de La Réunion
Le Syndrome d’alcoolisation fœtale
Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) se caractérise par des troubles causés par l’alcoolisation du fœtus pendant la durée de la grossesse. Selon une enquête réalisée par l’agence nationale de santé publique, Santé Publique France, (Baromètre SPF santé 2017, «Consommations d’alcool et de tabac durant la grossesse »), 1 femme sur 10 déclare consommer ou avoir consommé, même occasionnellement, de l’alcool pendant sa grossesse. Quels sont les troubles liés à ce syndrome ? Comment se manifestent-ils ? Peuton les prévenir ?
L’alcoolisation pendant la grossesse
• L’alcool passe la barrière du placenta : L’exposition prénatale à l’alcool représente un facteur de risque d’anomalies à tous les stades de la grossesse. Ce risque est commun à toutes les variétés de boissons alcoolisées (apéritif, vin, bière, cidre, spiritueux, etc.) et existe même lors de consommations ponctuelles. Le fœtus en développement ne peut pas métaboliser l'alcool aussi rapidement que l'adulte. Il est ainsi exposé plus longtemps que sa mère à ses effets. Son organisme en construction en pâti d’autant plus.
Source : ANPAA 59 Comité Départemental de Prévention
Les principales manifestations du SAF
Les troubles causés par l’alcoolisation fœtale regroupent les manifestations qui peuvent survenir chez un individu dont la mère a consommé de l’alcool durant la grossesse. L'alcool perturbe le développement des organes de l'enfant à naître. En effet, si une femme enceinte boit de l'alcool à n'importe quel moment durant sa grossesse, celui-ci peut ainsi atteindre le fœtus et avoir de graves conséquences sur les cellules en développement. Le cerveau et le système nerveux central, particulièrement sensibles à l'alcool, sont alors susceptibles de subir comme d’autres organes, des dommages permanents.
Les organes impactés
L’alcool, substance psychoactive la plus toxique pour le fœtus, est tératogène pour celui-ci. Tout au long de la grossesse, l’ensemble les organes du fœtus sont susceptibles de voir leur
développement perturbé par l’alcool. Cependant, les cibles principales de l’alcool sont le cerveau, le cœur et les reins. Au début de la grossesse, le cœur est touché avec des communications anormales entre les cavités cardiaques. Les reins, trop petits, présentent notamment un rétrécissement des voies excrétrices. La tête et le visage présentent de nombreuses anomalies (yeux, nez, oreilles…). Durant toute la grossesse, le cerveau, globalement plus petit que la normale, présente des anomalies de structures. Un retard de croissance, souvent global, se produit à la fois pour la taille, le poids et le périmètre crânien. Lors de l’allaitement, des troubles de comportement, liés aux dommages cérébraux, apparaissent.
De graves troubles
Ces troubles forment un ensemble allant de la forme la plus caractéristique et la plus sévère, le syndrome d’alcoolisation fœtale, à des formes incomplètes se traduisant par des difficultés dans les apprentissages et/ou un trouble des facultés d’adaptation sociale.
a Le syndrome d’alcoolisation fœtale peut comporter :
• Une dysmorphie faciale parfois difficile à mettre en évidence (comprenant des fentes palpébrales raccourcies, un sillon naso-labial lisse, allongé, effacé et une lèvre supérieure mince) ; • Un retard de croissance non spécifique (taille ou poids ou périmètre crânien) prénatal ou postnatal ou les deux ; • Des troubles du développement neurologique pouvant s’exprimer parfois par un retard mental, mais plus souvent par des difficultés d’apprentissage (troubles de l’attention, de la mémoire, du raisonnement abstrait), des troubles du calcul, des troubles du langage, une déficience sensorielle (surtout visuelle), des troubles du comportement, des troubles des facultés d’adaptation et des conduites sociales, source de difficultés d’insertion sociale. La forme clinique la plus fréquente est la forme partielle qui est responsable de troubles neurodéveloppementaux, d’échec scolaire, de troubles des conduites, de délinquance et d’incarcération, de consommation de produits à l’adolescence.
Agressivité et ment destructif
comporte-
Un rapport de l'académie nationale de médecine, publié en mars 2016, met en évidence les symptômes spécifiques de ce syndrome tel que le déficit de l'attention avec hyperactivité, les attitudes oppositionnelles avec provocation, l’intolérance avec frustration, la défiance de l'autorité,
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l’agressivité voire violence, le comportement destructif, les troubles du comportement et du jugement qui peuvent conduire à la délinquance et à la prostitution comme à une tendance accrue aux dépendances vis-à-vis de l'alcool et/ou des drogues. Denis Lamblin, pédiatre à la Réunion et président de SAF France, investit depuis de nombreuses années sur cette problématique, souligne qu’à la Réunion, un délinquant sur deux est porteur du syndrome d’alcoolisation fœtale.
Données épidémiologiques
Santé Publique France, a publié en 2018 des données d’hospitalisation portant sur la période 2006-2013. Ce syndrome apparait comme étant la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France. Son incidence en France serait de l’ordre de 1,3 ‰ naissances vivantes par an. Celle de l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale dans les pays occidentaux serait de 9 ‰ naissances vivantes par an. Denis Lamblin précise que l’on estime à environ 10 000 le nombre de mères réunionnaises concernées et à 150-200 le nombre de bébés nés chaque année avec des troubles causées par le syndrome d’alcoolisation fœtale dans notre département.
La solution Prévention
Une femme enceinte peut prévenir la survenue d’un Syndrome d’alcoolisation fœtale en ne buvant pas d'alcool du tout durant toute la durée de sa grossesse. En France, l’Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé (INPES) conseille « Zéro alcool » pendant la grossesse. Si une femme découvre qu'elle est enceinte et qu'elle a déjà bu de l'alcool durant sa grossesse, la meilleure solution est de s'abstenir d'en boire davantage. Ainsi, elle évitera la possibilité de soumettre son enfant à des dommages plus importants.
Prise en charge
Le devenir des enfants porteurs du syndrome d’alcoolisation fœtale dépend en grande partie de l’offre de soins dont ils pourront bénéficier. Il est déterminant qu’ils soient rapidement diagnostiqués et orientés vers un Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMPS). Les CAMPS accompagnent les enfants porteurs d’handicaps âgés de moins de 6 ans présentant des difficultés de développement. Les enfants et leurs mères, si elles le souhaitent, peuvent être suivis par des équipes pluridisciplinaires composées de pédiatres, orthophonistes, kinésithérapeutes, pédopsychiatres, psychomotriciennes, psychologues ou éducateurs.
Grand Angle
Le 4ème Programme national nutrition santé 2019-2023 sur les rails !
La ministre de la santé Agnès Buzyn a lancé, le 20 septembre 2019, le 4ème Programme national nutrition santé (PNNS) destiné à permettre aux Français de rester en bonne santé tout au long de leur vie grâce à de bons réflexes pour mieux manger et bouger. SOURCE Ministère des Solidarités et de la Santé
Les grands axes du 4ème PNNS
a Améliorer pour tous l’environnement alimentaire et physique pour le rendre plus favorable à la santé et pour réduire les inégalités sociales de santé : • Cela passe notamment par le déploiement de Nutri-Score, y compris en restauration collective afin de permettre à chacun de faire un choix éclairé. Son développement au niveau européen est soutenu et encouragé par la France ; • Un travail avec les acteurs économiques sera entrepris en 2020 pour réduire les teneurs en sel, en graisses et en sucre des aliments, tout en augmentant les quantités de fibres. La France s’est engagée auprès de l’OMS à réduire de 30% la consommation de sel des Français d’ici 2025. a Encourager les comportements favorables à la santé : • Le site manger-bouger.fr sera mis à jour avec les nouvelles recommandations nutritionnelles. La prochaine campagne grand-public pour les faire connaître est prévue à partir du 22 octobre prochain pour 3 semaines ; • L’éducation à l’alimentation sera étendue de la maternelle au lycée, avec une mise à disposition d’outils pédagogiques. a Mieux prendre en charge les personnes en surpoids, dénutries ou atteintes de maladies chroniques : • En renforçant la prescription d’activité physique adaptée par les médecins et développer la pratique d’activité physique adaptée pour les personnes atteintes de maladies chroniques ; • En installant une « semaine nationale de la dénutrition » qui visera, chaque année, à sensibiliser le grand public, les professionnels de santé et du secteur social, à cette maladie qui touche notamment nos aînés. a Impulser une dynamique territoriale : d’ici 2023, dans chaque département, les initiatives locales innovantes seront valorisées
et un colloque annuel sera organisé pour partager les bonnes idées. a Développer la recherche, l’expertise et la surveillance en appui de la politique nutritionnelle.
Des objectifs chiffrés pour réduire le surpoids et la dénutrition
Près de la moitié des adultes est en surpoids, dont 17% obèses et les inégalités sociales et territoriales restent très marquées : 4 fois plus d’enfants d’ouvriers que d’enfants de cadres sont obèses. Pour répondre à cet enjeu d’aujourd’hui, les 55 actions du PNNS visent à atteindre en 5 ans les objectifs de santé définis par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) portant notamment sur le statut nutritionnel des enfants et des adultes et les recommandations en matière d’alimentation et d’activité physique. En particulier : • Diminuer de 15% l’obésité et stabiliser le surpoids chez les adultes ; • Diminuer de 20% le surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents ; • Réduire le pourcentage de personnes âgées dénutries vivant à domicile ou en institution de 30 % au moins pour les plus de 80 ans.
Nutri-Score : une installation de plus en plus visible
Le logo Nutri-Score répond à un besoin exprimé de la part des Français d’obtenir des informations nutritionnelles claires. NutriScore est de plus en plus utilisé mais aussi mieux identifié par les utilisateurs, révèle la 3e vague d’enquête de Santé publique France sur la connaissance et la perception des Français à l’égard du logo Nutri-Score. a Les Français en recherche d’informations nutritionnelles claires : De plus en plus attentifs à leur alimentation, les Français considèrent la qualité nutritionnelle comme faisant partie des critères dans leur choix de produit (85 %). Ils sont 13 % à
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déclarer avoir recours à un outil d’évaluation (applications, logos…) pour la mesurer, une utilisation en augmentation de 11 points par rapport à avril 2018. a Une installation du Nutri-Score de plus en plus visible dans les rayons : Fondée sur l’engagement volontaire des industriels et des distributeurs, l’utilisation du Nutri-Score et sa visibilité sur les lieux d’achat sont passées de 36 % en avril 2018 à 65 % en mai 2019. Plus de 180 industriels et distributeurs utilisent Nutriscore. a Une réelle influence sur les comportements d’achat : Créé pour informer et guider le consommateur de manière simple et accessible, le NutriScore a un impact sur les choix de produits alimentaires pour plus de 4 personnes sur 10 connaissant le logo alors qu’ils étaient à peine 3 sur 10 en avril 2018. Deux ans après son lancement officiel, la notoriété de cet étiquetage nutritionnel a fortement progressé, passant de 58 % en avril 2018 à 81 % en mai 2019. Les Français l’intègrent de mieux en mieux dans leur quotidien. Ils sont trois fois plus nombreux aujourd’hui qu’il y a un an à avoir acheté un produit alimentaire sur lequel figurait le NutriScore (41 % en mai 2019 versus 13 % en avril 2018). Enfin, près de 9 Français sur 10 se disent favorables à ce qu’il devienne obligatoire.
Prévention § Santé Vie Pratique
Dossier
Le dépistage organisé du cancer du sein en questions... Le diagnostic précoce augmente de manière significative les chances de guérison d’un cancer.
NOTRE RÉDACTRICE Docteur Katia SLAMA, Médecin Coordonnateur CENTRE RÉGIONAL DE COORDINATION DES DÉPISTAGES DES CANCERS LA RÉUNION
Suis-je concernée ?
• Si vous avez entre 50 et 74 ans et que vous ne présentez ni symptôme, ni facteur de risque particulier de cancer du sein, vous êtes concernée. • Si vous avez moins de 50 ans, sans facteur de risque particulier, un dépistage systématique n'est pas recommandé. • Après 74 ans, vous ne recevez plus d'invitation à faire une mammographie : le dépistage du cancer du sein fait l'objet d'une discussion au cas par cas avec votre médecin.
Comment tée ?
suis-je
contac-
A 50 ans, puis tous les deux ans, vous recevez à votre domicile un courrier vous invitant à réaliser une mammographie de dépistage. Une liste de médecins radiologues agréés est jointe à cette invitation ; vous choisissez librement celui que vous souhaitez consulter. Vous pouvez aussi prendre rendez-vous chez un radiologue agréé hors de votre département de résidence.
Je n’ai pas reçu mon invitation, à qui dois-je m’adresser ?
Vous pouvez contacter votre médecin ou le Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC) de la Réunion au 02 62 30 90 90.
J’ai eu un cancer du sein, vais-je recevoir une invitation ?
Non : vous bénéficiez d'un suivi spécifique et n'êtes donc plus concernée par le dépistage organisé.
Je viens de recevoir mon invitation et ma précédente mammographie date de moins de 2 ans, que dois-je faire ? Vous n'avez pas à réaliser de nouvel examen. Il
vous suffit d'indiquer la date de cette mammographie sur le coupon réponse joint au courrier. Ainsi, la prochaine invitation vous sera envoyée deux ans après cette date.
J’ai des prothèses mammaires, est-ce un problème ?
Non : le port de prothèses mammaires n’est pas une contre-indication au dépistage.
Dois-je payer l’examen ?
Non : il est pris en charge à 100% par l'assurance maladie. En revanche, les examens complémentaires qui pourraient vous être prescrits pour aider le radiologue dans son interprétation sont remboursés.
La mammographie fait-elle mal ?
La mammographie peut être désagréable; c’est très variable d’une femme à une autre. La pression exercée par les deux plaques qui compriment le sein est nécessaire pour garantir la qualité des clichés en étalant le mieux possible le sein. Elle ne dure que quelques secondes et est sans risque pour votre poitrine.
Comment suis-je informée des résultats ?
Le radiologue vous communique ses conclusions dès la fin de votre consultation. Les résultats définitifs vous sont communiqués par courrier, dans un délai d'environ 2 semaines. En effet, les clichés jugés normaux sont adressés à un deuxième radiologue qui procède à une seconde lecture. Les résultats sont également transmis au praticien de votre choix (médecin traitant et/ou gynécologue) si vous avez indiqué leurs coordonnées.
La mammographie détectet-elle tous les cancers qui seraient présents ? Certains cancers peuvent ne pas être repérés par
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la mammographie : la répétition de l’examen tous les deux ans permet d'en améliorer la détection. Il est important de rester attentive aux changements au niveau de vos seins. En effet, un cancer peut se déclarer avant que la mammographie suivante ne soit réalisée. Les signes suivants doivent être signalés à votre médecin, mais ils ne signifient pas nécessairement que vous ayez un cancer : – l’apparition d’une boule dans le sein ou sous un bras ; – une modification de la peau ; – une modification du mamelon ou de l’aréole ; – des changements de forme de vos seins.
Et si une détectée ?
anomalie
est
La détection d'une anomalie concerne 90 femmes sur 1000. Généralement, il s’agit d’une anomalie pour laquelle une surveillance à court terme pourra être proposée. Il peut aussi s’agir d’une anomalie indéterminée ou suspecte. Dans ce cas, la poursuite d’examens pourra être nécessaire. Ils sont remboursés par votre caisse d’assurance maladie. A l’issue de ces examens, la conclusion la plus fréquente est qu’il n’y a pas de cancer. Plus rarement, un cancer peut être diagnostiqué : cela concernera 7 femmes sur 1000.
Et si je décide de ne pas me faire dépister ? Vous pouvez en discuter avec votre médecin. A partir de 50 ans, le risque de cancer du sein augmente franchement. Si vous développez un cancer du sein et si vous n’avez pas réalisé régulièrement un dépistage, il sera diagnostiqué à un stade plus avancé. Cela réduira les chances de guérison.
a Quelle que soit votre décision :
• Faites réaliser un examen clinique de vos seins par un médecin ou sage-femme au moins une fois par an ; • Observez vos seins régulièrement : tout changement inhabituel doit être signalé à votre médecin.
Prévention § Santé Vie Pratique
Dossier
Certains polluants organiques persistants pourraient augmenter l’agressivité du cancer du sein Une équipe de recherche de l’Inserma testé pour la première fois l’hypothèse que l’exposition aux POPs pourrait avoir un impact sur le stade de développement des métastases dans le cancer du sein. SOURCE INSERM (INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE)
De quoi parlons-nous ?
Si les polluants organiques persistants (ou POPs) sont déjà soupçonnés de favoriser le cancer du sein, leur impact sur son agressivité demeure peu étudié. Une équipe de recherche de l’Inserm et d’Université de Paris, au sein du laboratoire « Toxicité environnementale, cibles thérapeutiques, signalisation cellulaire et biomarqueurs » a réalisé une étude préliminaire pour explorer l’hypothèse selon laquelle les POPs pourraient favoriser le développement des métastases dans le cancer du sein. Leurs résultats suggèrent une association entre l’agressivité du cancer du sein et la concentration de certains POPs dans le tissu adipeux, en particulier chez les femmes en surpoids. Ces travaux publiés au mois d’octobre 2019 dans Environment International ouvrent des pistes inédites pour l’étude de l’impact des POPs sur le cancer du sein.
Un enjeu de taille
Le cancer du sein est un enjeu majeur de santé publique avec plus de 2 millions de nouveaux cas diagnostiqués et plus de 600 000 décès dans le monde en 2018. La présence de métastases à distance de la tumeur d’origine est un marqueur d’agressivité de ce cancer. En effet, lorsque des métastases distantes sont retrouvées, le taux de survie à 5 ans est de seulement 26 %, contre 99 % si le cancer est uniquement localisé au niveau du sein, et 85 % si seuls les ganglions lymphatiques sont également touchés. De récentes études ont suggéré que l’exposition à des polluants organiques persistants ou POPs (polluants environnementaux perturbateurs endocriniens et/ou carcinogènes que l’organisme ne peut éliminer), qui s’accumulent dans la chaîne alimentaire, serait un facteur de risque du cancer du sein. Cependant, l’influence de ces POPs sur le niveau d’agressivité du cancer reste peu étudiée.
Les enseignements l’étude
de
Une équipe de recherche dirigée par Xavier Coumoul, au sein du laboratoire « Toxicité environnementale, cibles thérapeutiques, signalisation cellulaire et biomarqueurs » (Inserm/Université de Paris) a testé pour la première fois l’hypothèse que l’exposition
aux POPs pourrait avoir un impact sur le stade de développement des métastases dans le cancer du sein. Les POPs sont très lipophiles et se stockent par conséquent dans le tissu adipeux. Les chercheurs ont donc mesuré la concentration de 49 POPs – dont la dioxine de Seveso (un déchet des procédés d’incinération) et plusieurs PCB (générés par divers procédés industriels) – dans des échantillons de tissu adipeux environnant les tumeurs de 91 femmes atteintes de cancer du sein (les hommes ont été exclus de l’étude pour limiter les biais statistiques dus aux différences biologiques spécifiques à chaque sexe). Enfin, le surpoids (indice de masse corporelle > 25) étant connu pour être un facteur favorisant et aggravant le cancer du sein, une attention particulière a été portée sur les femmes concernées. L’analyse biologique et statistique de ces échantillons a permis aux chercheurs de mettre en évidence une association entre la présence de métastases distantes et la concentration en dioxine dans le tissu adipeux chez les femmes en surpoids. De plus, chez toutes les patientes, la concentration en dioxine et en deux des PCB mesurés apparaissait associée à la taille de la tumeur ainsi qu’au niveau d’invasion et au stade métastatique des ganglions lymphatiques. Les femmes présentant de plus grandes concentrations de PCB présentaient également un plus grand risque de récidive. Ces résultats suggèrent donc que plus la concentration en POPs dans le tissu adipeux est élevée, plus le cancer du sein est agressif, en particulier chez les femmes en surpoids. Plusieurs hypothèses, fondées sur des travaux antérieurs, ont été émises par l’équipe de recherche pour expliquer cette association. Notamment, la dioxine et certains PCB enverraient un signal qui favoriserait la migration des cellules tumorales (mécanisme essentiel dans le processus métastatique) et renforcerait ainsi l’agressivité du cancer. Selon Xavier Coumoul qui a dirigé ces travaux, « les adipocytes, les cellules du tissu adipeux qui stockent les graisses, jouent un rôle important en tant que cellules associées dans le développement du cancer du sein. En effet, le tissu adipeux fonctionne comme une glande "endocrine" (sécrétant des hormones dans la circulation sanguine) et nous
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avions précédemment montré que les POPs étaient responsables d’une inflammation de ce tissu adipeux changeant la nature et le comportement des adipocytes. La sécrétion excessive de molécules inflammatoires et le relargage des POPs stockés par ces adipocytes, pourraient alors favoriser la formation de métastases. » Cependant, le chercheur insiste sur le fait que cette étude n’est que préliminaire et que ses résultats doivent être considérés avec précaution ; la méthodologie utilisée présente en effet certaines limites. Elle comprend notamment un nombre limité d’individus, ce qui favorise les biais statistiques et rend certaines sous-catégories de population étudiées peu représentatives. « Si elle ne permet donc pas de tirer des conclusions fermes sur le lien entre POPs et agressivité du cancer du sein, elle propose en revanche une piste inédite, en particulier chez les patientes en surpoids. Cette piste devrait être explorée par de futures études impliquant un plus grand nombre de patientes pour offrir des résultats statistiques plus représentatifs », conclut Xavier Coumoul.
Dossier
Prévention du cancer du col de l'utérus : de nouvelles données disponibles
A l’occasion de la mise en place du programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, Santé publique France a publié à la fin 2019 les dernières données disponibles sur la prévention de ce cancer. SOURCE SANTÉ PUBLIQUE FRANCE
De quoi parlons-nous ?
Le cancer du col de l’utérus, attribuable dans presque 100% des cas à une infection à papillomavirus humains transmise par voie sexuelle, peut être évité grâce à la vaccination contre le HPV et le dépistage. Il existe 12 génotypes de HPV pour lesquels la carcinogénèse est établie et un 13e génotype considéré comme carcinogène probable. Les génotypes les plus fréquemment associés au cancer du col de l’utérus sont les HPV 16 et 18.
8 femmes sur 10 exposées au cours de leur vie
L’infection par un HPV est très fréquente et la majorité des hommes et des femmes sexuellement actifs rencontrent au moins une fois un papillomavirus au cours de leur vie. Ainsi, on estime qu’environ 8 femmes sur 10 sont exposées à ces virus au cours de leur vie. Dans 60% des cas, l’infection a lieu au début de la vie sexuelle. Une infection persistante par un HPV à haut-risque est une condition nécessaire mais non suffisante au développement du cancer du col. D’autres facteurs de risque peuvent agir de concert avec le HPV : tabac, infection par le VIH, utilisation à long terme de contraceptifs oraux, multiparité.
Un cancer évitable
Le cancer du col de l'utérus peut être évité grâce à deux interventions très efficaces : la vaccination contre le HPV et le dépistage qui permet de détecter des lésions précancéreuses et de les traiter avant qu’elles ne se transforment en cancer.
Seules 60% des femmes de 25 à 65 ans se font dépister régulièrement Alors qu’on dispose maintenant de deux moyens
de préventions efficaces contre le cancer du col de l’utérus, à savoir le dépistage et la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), près de 3000 femmes développent ce cancer et 1200 femmes en meurent encore chaque année en France. Aujourd’hui seules 60% des femmes de 25 à 65 ans se font dépister régulièrement et le recours au dépistage diminue fortement avec l’âge à partir de 50 ans.
La couverture vaccinale contre le HPV est très insuffisante...
En 2018, la couverture vaccinale des adolescentes, ciblées par la vaccination contre le HPV, reste inférieure à 30%, même si une amélioration est observée depuis trois ans. Cette couverture est très insuffisante et une des plus faibles d’Europe. L’enquête du Baromètre santé de Santé publique France 2016 montre que les freins à cette vaccination sont liés à un défaut d’information et à des réticences vis-à-vis du vaccin. Parmi la population interrogée (jeunes femmes de 15 à 25 ans et parents de filles de 11 à 19 ans), 15% n’avait jamais entendu parler du vaccin HPV. La moitié des jeunes femmes et trois parents sur cinq ne se sont pas vus proposer le vaccin par leur médecin.
…. Il existe des stratégies d’interventions efficaces pour augmenter cette couverture
Ces résultats soulignent la nécessité de renforcer la communication sur ce vaccin auprès de la population et auprès des professionnels de santé, à l’instar des campagnes de communication réalisées dans d’autres pays. Une revue de la littérature des interventions mises en place à l’étranger pour augmenter la couverture vaccinale montre que
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les stratégies multi-composantes et multi-cibles sont les plus efficaces. Ces stratégies reposent sur une meilleure information (communication, envoi de rappels) et un accès simplifié à la vaccination comme les programmes de vaccination scolaire, mis en place dans de nombreux pays.
De fortes disparités géographiques
Les DOM apparaissent particulièrement vulnérables : ils présentent des taux d’incidence du col de l’utérus les plus élevés et les couvertures de dépistage et de vaccination les plus faibles. Le Baromètre sante DOM 2014 a interrogé 939 femmes âgées de 25 à 65 ans en Martinique, 947 en Guadeloupe, 849 en Guyane et 976 à La Réunion. Le taux de couverture déclaré du dépistage du col de l’utérus sur trois ans était de 77,2 % en Martinique, 78,9 % en Guadeloupe, 79,7 % en Guyane et 79,1 % à La Réunion. En comparaison, le taux de couverture déclaré en France métropolitaine en 2010 était de 81,4 %. Autrement dit, 22,8 % des femmes de 25 a 65 ans en Martinique, 21,1 % en Guadeloupe, 20,3 % en Guyane, 20,9 % à La Réunion et 18,6 % en France métropolitaine déclaraient ne pas avoir réalisé de frottis dans les trois ans. Aucun de ces taux n’était statistiquement différent l’un de l’autre. La proportion de femmes âgées de 25 à 65 ans déclarant n’avoir jamais réalisé de frottis au cours de leur vie était quant à elle sensiblement plus faible en Martinique (6,7 % ; p = 0,02) et en France métropolitaine (5,1% ; p < 0,0001) qu’en Guadeloupe (10,8 %), en Guyane (11,9 %) et a La Réunion (10,6 %). Les taux de couverture déclarés par âge variaient entre les différents DOM et entre les DOM et la France métropolitaine mais globalement, à partir de 50 ans, les femmes déclaraient moins fréquemment un frottis récent.
Prévention § Santé Vie Pratique
Mieux Vivre
Agir sur le système immunitaire avant même qu’un cancer ne survienne serait possible ! Les connaissances sur le fonctionnement du système immunitaire en cas de cancer ne cessent de progresser.
SOURCE INSERM (INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE)
De quoi parlons-nous ?
La réponse immunitaire s’active dès l’apparition de cellules précancéreuses à des stades très précoces. Malheureusement, cette réponse s’accompagne simultanément de la mise en place de mécanismes chargés de la bloquer, permettant la progression du cancer. C’est la première fois que la réponse immunitaire est décrite avec cette précision à des stades précancéreux, ici dans le cancer du poumon. Ces travaux de l’équipe de Jérôme Galon, directeur de recherche Inserm au sein du Centre de recherche des Cordeliers (Inserm/Université de Paris/Sorbonne Université) à Paris, montrent que l’utilisation d’immunothérapies à des stades très précoces pourrait peut-être favoriser la prévention du cancer. Ces travaux sont parus dans Nature.
Des progrès constants
Les connaissances sur le fonctionnement du système immunitaire en cas de cancer ne cessent de progresser. Jérôme Galon et son équipe de l’Inserm contribuent largement à ces avancées. Après avoir montré que la progression du cancer dépend entre autres de la présence et de la fonctionnalité des lymphocytes T dans le microenvironnement tumoral et de l’Immunoscore, les chercheurs prouvent que la réponse immunitaire et ses blocages surviennent à des stades très précoces, pré cancéreux. Autant dire que quand le cancer survient, une bonne partie de la surveillance immunitaire mais aussi les mécanismes qui permettent de lui échapper sont déjà déroulés. Actuellement, la surveillance de lésions pré
cancéreuses dans le cancer du poumon permet de les retirer si les médecins ont le moindre soupçon qu’elles soient à risque de donner un cancer. Mais les cliniciens étaient probablement loin d’imaginer qu’il est à priori, à ce stade, déjà possible de cibler le système immunitaire pour lutter contre l’aggravation de ces lésions. C’est ce que montrent les travaux de Jérôme Galon et son équipe. Les chercheurs ont eu accès à 122 biopsies pulmonaires provenant de personnes fumeuses à risque de cancer. Ils y ont retrouvé tous les stades des lésions pré cancéreuses à cancéreuses. Pour chaque biopsie, ils ont étudié le système immunitaire dans le microenvironnement tumoral. Ils ont procédé à une étude génomique des cellules présentes et à l’observation de ces dernières par fluorescence multispectrale, une technique d’imagerie fondée sur l’utilisation d’anticorps spécifiques ciblant différents types de cellules immunitaires. Ce travail leur a permis de caractériser la nature, la quantité et la disposition des différents acteurs immunitaires dans le microenvironnement tumoral à chaque stade pré cancéreux et cancéreux.
La réponse immunitaire précède le cancer
Ils ont ainsi pu comparer les trajectoires évolutives du cancer et de la réponse immunitaire. Au stade de la dysplasie de bas grade, soit à un stade extrêmement précoce, lorsque les cellules présentent simplement quelques anomalies morphologiques, des défauts de réparation de l’ADN et une plus grande capacité à se diviser, les chercheurs constatent
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l’activation des cellules immunitaires locales et l’arrivée de lymphocytes T naïfs, c’est-à-dire non éduqués pour détruire spécifiquement les cellules anormales. Ensuite, au stade de la dysplasie de haut grade correspondant à des anomalies morphologiques et moléculaires plus importantes, les chercheurs observent un recrutement massif de l’immunité innée et adaptative avec la présence de lymphocytes B et T spécifiques des cellules anormales et une mise en place de la réponse immunitaire mémoire. Mais cette activation s’accompagne déjà à ce stade de l’apparition de points de blocage du système immunitaire appelés checkpoints et de cytokines suppressives, des molécules destinées également à bloquer la réponse immunitaire. Cela signifie que le fonctionnement du système immunitaire est déjà altéré avant l’apparition du cancer à proprement parler. Cette découverte effectuée dans le cancer du poumon doit encore être confirmée dans les autres types de cancers. Jérôme Galon y travaille déjà dans le cancer du côlon. Pour les chercheurs, ces travaux auront certainement à terme des retombées sur la prise en charge des patients. D’une part, ils soulignent l’importance de découvrir des biomarqueurs immunitaires pour mieux prédire les risques d’évolution des lésions pré cancéreuses vers des cancers. D’autre part, il semblerait que l’utilisation des immunothérapies destinées à lever les points de blocage immunitaire, les fameux checkpoints, pourrait être bénéfique aux patients à des stades précoces en prévention du cancer.
Mieux Vivre
Cancers pédiatriques
Pourquoi certaines leucémies touchent uniquement les enfants ? De nouveaux travaux des cherchent révèlent des résultats surprenants. SOURCE INSERM (INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE)
De quoi parlons-nous ?
Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) touchent principalement les enfants. Le pronostic est souvent mauvais malgré plusieurs décennies de recherches pour développer des traitements plus efficaces. De nouveaux travaux (publié à la fin 2019) menés par Thomas Mercher, directeur de recherche de l’équipe « Génétique et modélisation des leucémies de l’enfant » au sein de l’unité 1170 « Hématopoïèse normale et pathologique » (Inserm/Gustave Roussy/Université Paris-Sud-Paris Saclay) expliquent pourquoi certaines leucémies se développent chez les très jeunes enfants. Réalisée en collaboration avec Jürg Schwaller (UKBB, Departement Biomedizin, Universität Basel), l’étude dévoile également de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles. Elle est publiée dans la revue Cancer Discovery, journal de l’Association Américaine de Recherche sur le cancer.
Le contexte
Chaque année, 2500 cancers pédiatriques sont diagnostiqués en France. Il s’agit pour un tiers des cas de leucémies, communément appelées cancers du sang. Au cours des dernières décennies, la recherche sur le cancer des enfants s’est intensifiée et les traitements se sont améliorés, mais le pronostic reste encore particulièrement défavorable pour ces jeunes patients. Parmi les leucémies diagnostiquées chez les enfants et les adolescents, 15 % sont des leucémies aiguës myéloïdes (LAM). La survie globale demeure autour de 60 % à cinq ans et la rechute est la cause la plus fréquente de décès.
Fusion de protéines
Il existe plusieurs sous-types de LAM. L’une des plus agressives, associée à une résistance aux traitements et à un pronostic particulièrement défavorable, est la leucémie aiguë mégacaryoblastique (LAM7). C’est sur ce type de leucémie aiguë myéloïde que l'équipe de Thomas Mercher a concentré ses efforts, dans sa nouvelle étude publiée dans Cancer Discovery. Ces travaux sont cofinancés par La Ligue Contre le Cancer. A travers le réseau collaboratif CONECT-AML (réseau qui regroupe plusieurs équipes de chercheurs, de médecins biologistes et de pédiatres hématologues sur le territoire français), les scientifiques ont obtenu les échantillons de jeunes patients atteints de LAM7. En 2012, leurs analyses de ces échantillons avaient déjà révélé que les LAM7 présentaient fréquemment des altérations génétiques conduisant à l’expression d’une protéine anormale résultant de la fusion des deux protéines normalement indépendantes dans la cellule. Cette fusion, appelée ETO2-GLIS2, est identifiée dans 30 % des LAM7. Néanmoins, les chercheurs n’étaient pas parvenus à expliquer cette anomalie. Par ailleurs, ils voulaient aussi comprendre pourquoi les LAM7 sont diagnostiquées chez des enfants en moyenne beaucoup plus jeunes (moins de 2 ans) que les enfants diagnostiqués pour les autres sous-types de LAM pédiatriques (en moyenne vers 6 ans). « Un des objectifs de notre nouvelle étude était d’étudier le fonctionnement de la fusion ETO2-GLIS2, et de mieux en caractériser les
conséquences. Nous voulions répondre à deux questions majeures : tout d’abord pourquoi cette maladie est spécifique aux enfants, la fusion n’étant jamais retrouvée chez les adultes, et ensuite quelles sont les pistes thérapeutiques potentielles envisageables », explique Thomas Mercher. Pour réaliser ces travaux, les chercheurs ont analysé les caractéristiques de cellules leucémiques humaines et développé un modèle murin permettant d’étudier l’expression de la fusion ETO2-GLIS2.
Vers des pistes de traitements nouvelles
Dans ce modèle, les chercheurs ont montré que cette fusion est suffisante pour induire rapidement des leucémies agressives, si elle est activée dans des cellules hématopoïétiques du fœtus. En revanche, son activation dans des cellules adultes est faiblement associée au développement de leucémie. Par ailleurs, lorsque la fusion ETO2-GLIS2 est bloquée dans le modèle in-vivo, la prolifération tumorale est stoppée. Les cellules sanguines anormales peuvent à nouveau se différencier en cellules du sang normales. Ces résultats suggèrent que certaines leucémies se développent spécifiquement chez les enfants car les cellules fœtales présentent des propriétés différentes par rapport aux cellules adultes. Ils permettent également de proposer de nouveaux mécanismes à cibler dans les cellules fœtales et dans les leucémies de l’enfant afin d’améliorer les traitements chez ces patients.
Stratégie nationale "Ma Santé 2022" La déclinaison régionale engagée à La Réunion et à Mayotte
La stratégie nationale « Ma Santé 2022 », lancée par le gouvernement en septembre 2018, propose une vision d’ensemble et des réponses aux défis auxquels est confronté le système de santé : inégalités et difficultés d’accès aux soins, augmentation des pathologies chroniques, vieillissement de la population, souhait des professionnels de mieux coopérer et de disposer de plus temps pour soigner leurs patients. a Trois grands axes de transformation : • Préparer les futurs soignants aux besoins du système de santé de demain ; • Créer, dans tous les territoires, un collectif de soins au service des patients ; • Faire du numérique un atout pour le partage de l’information en santé et l’évolution des pratiques. a Des actions et projets en multi-partenariat : L’ARS OI est chargée de décliner la stratégie à La Réunion et à Mayotte, en lien avec les partenaires. Plusieurs actions ont déjà été menées : formation des professionnels et futurs professionnels de santé (mise en place du service sanitaire, création du Diplôme Universitaire en santé communautaire sanitaire), création de Maisons de Santé Pluri-professionnelles (MSP), télémédecine et numérique en santé (OSMOSE, GECOPLAIES, portails grands publics : OIIS masante.re / Sante.fr). Par ailleurs, divers projets sont programmés pour 2020, notamment : • Le développement de l’attractivité médicale et de la pluridisciplinarité : « dispositif 400 médecins généralistes », libérer du temps médical ; • Le développement de l’exercice coordonné : équipes de soins primaires, MSP, CPTS (collectif de professionnels de santé volontaires) ; • La télémédecine et le numérique en santé ; • Une réponse aux spécificités de Cilaos par la labellisation d’un hôpital de proximité. Source : Agence de Santé Océan Indien (ARS-OI)
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Prévention § Santé Vie Pratique
Santé Plus
Comment expliquer les récidives et la chronicité de l’eczéma ?
Une équipe de l’Inserm apporte des réponses précises dans une étude récemment menée. SOURCE INSERM (INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE)
De quoi parlons-nous ?
Pourquoi les plaques d’eczéma provoquées par le contact de la peau avec un allergène réapparaissent-elles aux mêmes endroits alors que la lésion a eu le temps de guérir ? C’est sur cette question que s’est penchée une équipe de recherche associant l’Inserm, l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Ecole normale supérieure de Lyon et le CNRS au sein du Centre international de recherche en infectiologie. Les chercheurs ont découvert que non seulement les allergènes persistaient dans la peau pendant plusieurs semaines mais qu’ils n’étaient pas les seuls. Des cellules immunitaires appelées lymphocytes T mémoire résidents prolifèrent en effet sur les sites de lésion et y persistent pendant de longues périodes, réactivant l’apparition de plaques d’eczéma lors d’un nouveau contact avec l’allergène. Ces travaux parus dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology ouvrent de nouvelles perspectives dans la compréhension du fonctionnement et le traitement de l’eczéma de contact allergique.
Quelques définitions
L’eczéma de contact (ou dermite de contact) allergique est une réaction cutanée provoquée par l’exposition à des substances allergènes. L’inflammation des couches supérieures de la peau qu’elle provoque peut perdurer pendant plusieurs jours, ne disparaît pas tant que la peau reste en contact avec l’allergène responsable et peut même devenir chronique. Elle se manifeste par des éruptions cutanées (plaques d’eczéma) locales, accompagnées de
brûlures et de démangeaisons, et réapparaît lorsque les zones guéries sont à nouveau en contact avec l’allergène. Les lymphocytes T mémoire résidents (TRM) sont des cellules de l’immunité qui persistent à long terme dans les tissus périphériques, comme la peau. Ils participent à la réponse immunitaire secondaire, particulièrement rapide et efficace contre les pathogènes déjà rencontrés mais qui peut être responsable de l’aggravation de certaines maladies inflammatoires comme la dermite de contact. Dans les plaques d’eczéma causées par cette dernière, on observe en effet une accumulation de TRM.
Les enseignements des travaux
Une équipe de recherche associant l’Inserm, l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Ecole normale supérieure de Lyon et le CNRS, au sein du Centre international de recherche en infectiologie (CIRI) s’est intéressée, chez la souris, à la contribution de ces TRM à la sévérité et à la chronicité de l’eczéma de contact et a observé qu’ils proliféraient localement au niveau des zones cutanées en contact avec un allergène. Les TRM s’accumulent progressivement dans l’épiderme lorsque l’inflammation due à l’allergie de contact se résorbe et y persistent plusieurs semaines. Ils sont ensuite à l’origine de l’apparition de plaques d’eczéma dès que l’allergène entre à nouveau en contact avec la lésion eczémateuse et ce, même si elle semble guérie. L’équipe de recherche a donc essayé de comprendre les causes de la persistance de ces TRM
dans la peau. Elle a ainsi constaté que les allergènes pouvaient rester dans l’épiderme pour une période bien supérieure à celle estimée jusqu’à présent (au minimum un mois). Cette persistance des allergènes dans les zones guéries pourrait expliquer la stimulation durant plusieurs semaines de la prolifération des TRM qui leur sont spécifiques, ainsi que leur persistance dans la lésion eczémateuse. Enfin les chercheurs ont pu observer que la réactivation des TRM responsables des plaques d’eczéma était soumise à un rétrocontrôle permis par un ensemble spécifique de récepteurs inhibiteurs porté par les TRM eux-mêmes. Lors d’une réexposition à une faible dose d’allergène, ces récepteurs sont activés et répriment l’activité des TRM en empêchant ainsi une réaction immunitaire excessive. Ces travaux permettent de mieux comprendre comment les TRM sont impliqués dans la réapparition locale des plaques d’eczéma. Ils montrent également que le développement de stratégies thérapeutiques empêchant la réactivation locale des TRM à travers leurs récepteurs inhibiteurs pourrait ouvrir de nouvelles perspectives dans le traitement de la dermite de contact allergique.
Santé et recherche Cryothérapie : très peu d’effets bénéfiques prouvés mais des effets secondaires réels ! En 2010, l’Inserm et la Direction générale de la santé (DGS) ont signé une convention de partenariat dont le cadre vise à évaluer l’intérêt pour la santé des médecines dites non conventionnelles pratiquées en France. Dans un nouveau rapport publié le 4 septembre 2019, les chercheurs de l’Inserm se sont penchés sur la cryothérapie, une technique exposant l’organisme pendant 2 à 3 minutes à un froid intense allant de -110 à -170°C. A l’origine destinée aux sportifs de de haut niveau, afin de prévenir ou traiter les douleurs musculaires après l’exercice, cette pratique est désormais proposée dans le cadre de maladies inflammatoires ou neurologiques, voire en dehors de tout contexte pathologique. Après analyse de la littérature scientifique publiée sur ce sujet et des témoignages d’experts ou de patients, le rapport de l’Inserm conclut que les résultats en faveur d’un effet positif de la cryothérapie sont modestes et mesurés et uniquement à très court terme. D’autre part, la qualité méthodologique des études existantes est insuffisante, ce qui doit amener « à relativiser d’autant plus les effets positifs rapportés » estiment les chercheurs qui alertent également sur le fait « qu’en tout état de cause, la cryothérapie ne peut en aucune façon revendiquer de traiter efficacement des cancers ou d’autres pathologies somatiques sévères ». D’après les chercheurs, la cryothérapie corps entier pose par ailleurs d’authentiques problèmes de sécurité. Des effets secondaires bien réels ont été rapportés (brulures, maux de tête, urticaire chronique au froid…). Enfin, le rapport conclut qu’il est indispensable de mieux étudier et évaluer la cryothérapie du corps entier en rendant possible les conditions de ces évaluations. Source : Inserm
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Santé Plus
Danger des LED
La nocivité de la lumière bleue confirmée
Alors que l’usage des LED se généralise pour l’éclairage et que les objets à LED se multiplient, l’Anses a publié une mise à jour de son expertise de 2010 relative aux effets sanitaires des LED au regard des nouvelles connaissances scientifiques disponibles. SOURCE ANSES (AGENCE NATIONALE DE SÉCURITÉ SANITAIRE DE L’ALIMENTATION, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TRAVAIL)
De quoi parlons-nous ?
Dans un contexte de politiques d’économie d’énergie et de retrait des lampes traditionnelles (lampes à incandescence et lampes halogènes classiques) du marché de l’éclairage, les LED connaissent une expansion considérable en raison de leurs performances énergétiques efficaces. Ainsi, en quelques décennies, l‘exposition de la population à la lumière bleue a fortement augmenté, notamment le soir avec des éclairages artificiels ou des écrans riches en lumière bleue. En effet, les LED, de par leur spécificité technologique, peuvent émettre une lumière riche en courtes longueurs d’onde, dite « riche en bleu », et un éclairage plus intense que d’autres sources lumineuses, ce qui peut induire des effets sur la santé de l’Homme comme sur l’environnement. Au tout début du déploiement de cette technologie, la première expertise de l’Anses soulignait la toxicité pour la rétine de la lumière bleue présente dans les éclairages à LED et recommandait donc d’adapter le cadre réglementaire et normatif. En conséquence, actuellement pour l’éclairage domestique, seules les lampes à LED de groupes de risques 0 ou 1 (conformément à la norme de sécurité photobiologique NF-EN-62471) sont accessibles au grand public. Les éclairages les plus à risque (groupes 2 et 3) sont, quant à eux, réservés à des utilisations professionnelles dans des conditions garantissant la sécurité des travailleurs. A présent, l’Anses publie une nouvelle expertise englobant tous les systèmes à LED et prenant en compte l’ensemble des données scientifiques acquises depuis 2010.
De nouveaux effets mis en évidence
Les nouvelles données scientifiques, publiées au mois de mai 2019, confortent le résultat de 2010 sur la toxicité de la lumière bleue pour l’œil qui peut conduire à une baisse de la vue. Elles montrent des effets phototoxiques à court terme liés à une exposition aiguë et des effets à long terme liés à
une exposition chronique, qui augmentent le risque de survenue d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Les éclairages domestiques à LED de type « blanc chaud » ne se distinguent pas des éclairages traditionnels et présentent un faible risque de phototoxicité. En revanche, d’autres types d’éclairage à LED tels que des lampes torches, des phares automobiles, des décorations ou des jouets, peuvent émettre des lumières particulièrement riches en bleu et appartenir au groupe de risque 2, mais ils ne sont pas couverts par la réglementation actuelle. Par ailleurs, l’expertise met en évidence qu’une exposition, même très faible, à de la lumière riche en bleu le soir ou la nuit, perturbe les rythmes biologiques et donc le sommeil. L’Anses souligne que les écrans notamment d’ordinateurs, de smartphones et de tablettes constituent des sources importantes de lumière riche en bleu et les enfants et adolescents, dont les yeux ne filtrent pas pleinement la lumière bleue, constituent une population particulièrement sensible. L’expertise montre également qu’une forte proportion de lampes à LED présente des variations importantes de l’intensité lumineuse. Certaines populations telles que les enfants, adolescents et des professionnels, pourraient être plus sensibles aux effets potentiels induits par cette modulation de la lumière : maux de tête, fatigue visuelle, risque accidentel, etc.
Les recommandations l’ANSES
de
Au vu des résultats de son expertise, l’Anses émet une série de recommandations afin de limiter l’exposition de la population à la lumière riche en bleu. L’Agence rappelle l’importance de privilégier des éclairages domestiques de type « blanc chaud » (température de couleur inférieure à 3 000K). Afin de prévenir les effets de perturbation des rythmes biologiques, elle recommande de limiter l’exposition des populations, et en particulier les enfants, à la lumière riche en bleu des écrans à LED (téléphones
mobiles, tablettes, ordinateurs, …) avant le coucher et pendant la nuit. Par ailleurs, l’Anses recommande de faire évoluer le cadre réglementaire s’appliquant à tous les systèmes à LED et en particulier de : • Restreindre la mise à disposition des objets à LED auprès du grand public à ceux de groupe de risque photobiologique 0 ou 1 ; • Limiter l’intensité lumineuse des phares des véhicules automobiles, tout en garantissant la sécurité routière ; • Réduire au minimum le niveau de modulation temporelle de la lumière émise par toutes les sources lumineuses (éclairages, écrans, objets à LED). D’autre part, concernant les moyens de protection disponibles pour le grand public tels que les verres traités, les lunettes de protection ou les écrans spécifiques, l’Agence souligne que leur efficacité contre les effets sur la rétine de la lumière bleue est très variable. Par ailleurs, leur efficacité pour la préservation des rythmes circadiens n’est pas prouvée aujourd’hui. L’Anses encourage l’établissement de normes définissant les critères de performance des équipements de protection vis-à-vis de la lumière bleue.
Un impact sur la biodiversité et l’environnement
Concernant l’environnement, les études disponibles portent principalement sur la lumière artificielle la nuit de façon générale et non spécifiquement sur les LED. Quel que soit l’écosystème étudié, les connaissances scientifiques montrent de façon convergente une augmentation de la mortalité et un appauvrissement de la diversité des espèces animales et végétales étudiées dans les milieux éclairés la nuit, y compris par des éclairages à LED. L’Agence recommande de renforcer la réglementation afin de limiter la pollution lumineuse, tout en veillant à assurer la sécurité des personnes. Centre Privé Conventionné Agréé par la Sécurité Sociale
Chirurgie Ambulatoire
Accessible aux handicapés Clinique accréditée par la HAS (Haute Autorité de la Santé)
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Prévention § Santé Vie Pratique
Santé Pro
Prévenir les risques dans les laboratoires d'analyses de biologie médicale En 2016, ce sont un peu plus de 1 275 800 000 examens qui ont réalisés dans les 4000 laboratoires qui existent en France (Source : BioMed), soit une moyenne d’environ 20 examens par personne et par an. NOS RÉDACTEURS Yanis CARO, Maître de Conférence – Université de La Réunion, Département HSE ; Anne-Sophie PETIT BOUILLON, Infirmière de l’Education Nationale – Académie de La Réunion ; Thomas PETIT, Professeur des Universités – Université de La Réunion, Département HSE.
De quoi parlons-nous ?
Les laboratoires sont des milieux assez fermés afin d’assurer le respect des règles d’hygiène et de sécurité, d’une part, et le respect de la confidentialité des résultats de nos analyses, d’autre part. Ce sont des espaces où les dangers sont partout, à la fois par l’utilisation de produits chimiques dangereux, par le risque de contamination biologique, par l’utilisation de matériels coupants et piquants, et bien d’autres encore…
Accréditation obligatoire
Selon l’ordonnance n° 2010-49 du 13 janvier 2010 relative à la biologie médicale ratifiée par la loi n° 2013-442 du 30 mai 2013 portant réforme de la biologie médicale, l’accréditation est obligatoire pour tous les laboratoires d’analyses biologiques et médicales selon la norme NF-EN-ISO 15189. Cette norme est reconnue en France (NF), en Europe (EN) et à l’international (ISO). Cela permet d’uniformiser les pratiques pour qu’elles soient les mêmes partout dans le monde. Cette réforme a permis une meilleure reconnaissance de la compétence et du savoirfaire des laboratoires accrédités par le COFRAC (Comité Français d’Accréditation). Bien que le référentiel NF-EN-ISO 15189 traite des ressources humaines, des infrastructures et de l’environnement de travail, il ne mentionne pas d’exigences spécifiques en matière de santé et sécurité au travail. La question de la prévention des risques professionnels demeure une question centrale dans ce type de laboratoire où les dangers sont multiples. Il s’avère crucial de mettre en œuvre des pratiques et des techniques sécuritaires relatives à l’utilisation des matières dangereuses pour la protection de la santé des laborantins.
La typologie des risques
Les risques que l’on peut identifier dans un LABM peuvent être regroupés en plusieurs catégories : a Les risques biologiques : L’un des principaux évènements redoutés est l’exposition au sang contaminé ou la contamination accidentelle par un agent biologique de nature connue ou non (bactéries, protozoaires, virus, prions, etc.). Il est important de bien savoir identifier les agents infectieux pour
évaluer précisément le risque biologique en fonction des micro-organismes pathogènes rencontrés lors des analyses. A partir de cette évaluation du risque, il sera possible d’organiser l’aménagement des locaux et des postes de travail ainsi que l’organisation du travail. Les agents biologiques sont classés en 4 groupes en fonction du risque infectieux (le groupe 1 inclus les agents non infectieux alors que le groupe 4 concerne les agents infectieux provoquant des maladies graves et pour lesquelles il n’existe ni prophylaxie, ni traitement efficace), ce qui permet d’évaluer un niveau de confinement approprié pour le laboratoire. Il existe 3 niveaux de confinement pour les risques infectieux allant de 2 à 4. a Les risques chimiques : Il ne faut pas les oublier car de nombreux produits chimiques sont utilisés pour l’analyse d’échantillons biologiques ou encore pour la désinfection des locaux et des équipements du laboratoire. On peut y retrouver des acides forts, des bases fortes, des solvants toxiques, des substances chimiques cancérogènes et/ou mutagènes et/ou toxiques pour la reproduction (CMR) et bien d’autres produits irritants, corrosifs ou sensibilisants pouvant provoquer des brûlures, des réactions allergiques (dermatoses, rhinites, asthme), etc. a D’autres risques… Il existe d’autres risques professionnels, souvent sous-estimés qu’il ne faut en aucun cas oublier pour une démarche de prévention efficace comme : • Les risques de chutes de plain-pied et de glissades (locaux encombrés, sols glissants…) ; • Les risques de brûlures (bain-marie, bec bunsen, autoclave, autoclave…) et de coupures (piqûres, verreries cassées…) ; • Les risques électriques liés aux équipements de travail ; • Les risques de lombalgies ou troubles musculo-squelettiques (TMS) liés au travail sur écran, sur microscope, le port de charges… ; • Les risques psychosociaux (RPS) (travail sous contrainte de temps, peur de l’erreur...) ; • Le risque routier lors des déplacements pour transporter les prélèvements…
Quelle prévention ?
La prévention des risques professionnels se
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traduit souvent par l’élaboration du document unique d’évaluation des risques (DUER) qui permet de répertorier les situations dangereuses possibles et d’évaluer le niveau de risque. Cela permet in fine de mettre en place des moyens adaptés de prévention et de protection, conformément aux neuf principes généraux de prévention. Les mesures de protection comprennent : a La protection individuelle avec l’utilisation de gants, de lunettes et de masques de protection, sans oublier la blouse en coton. Cette protection se fait également par l’usage des bonnes pratiques comme l’interdiction du pipetage à la bouche, du recapuchonnage des aiguilles, le nettoyage des plans de travail et équipements avec respect du temps d’action des désinfectants... a L’utilisation d’équipements de prévention collective tels que des postes de sécurité microbiologique (PSM), une ventilation correcte des locaux, des conteneurs adaptés pour les produits souillés, l’utilisation de sorbonnes pour éviter le risque chimique, des lavabos et distributeurs de savon à commande non manuelle… En conclusion, les dangers peuvent être évités ou limités si ces règles élémentaires de sécurité sont respectées. Dans un laboratoire il faut donc avoir une attitude réfléchie pour ne pas mettre sa vie ou celle de ses collègues en danger !
Santé Pro
Toute activité physique est-elle bonne pour le cœur ? Certaines activités physiques au travail pourraient être délétères pour la santé cardiovasculaire, et notamment être associées à des maladies rythmiques. SOURCE INSERM (INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE)
De quoi parlons-nous ?
Contre les maladies cardiovasculaires, l’activité physique serait notre meilleure alliée. Mais entre la pratique régulière d’un sport, le port de charges lourdes sur notre lieu de travail ou la marche entre amis, ces effets protecteurs pourraient bien varier. C’est ce que montre une nouvelle étude (publiée en novembre 2019) coordonnée par le chercheur Inserm Jean-Philippe Empana (U970 PARCC, Inserm/ Université de Paris), en collaboration avec une équipe australienne. Les résultats sont publiés dans la revue Hypertension.
Le contexte
Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité dans le monde, et la tendance n’est pas près de s’inverser. Néanmoins, de nombreux décès prématurés pourraient être évités grâce à des mesures de prévention adaptées. Parmi celles-ci, l’activité physique est souvent présentée comme particulièrement bénéfique, et les recommandations internationales insistent sur la nécessité de bouger pour lutter contre la mortalité cardiovasculaire. Cependant, le concept d’activité physique est large, et peu de travaux scientifiques se sont penchés sur les effets de différents types d’exercices physiques sur la santé. Ceux-ci pourraient pourtant être variables. C’est l’objet de la nouvelle étude publiée dans Hypertension, et menée par les équipes de Jean-Philippe Empana et Xavier Jouven, Pierre Boutouyrie (Inserm/Université de Paris), en collaboration avec Rachel Climie du Baker Heart and Diabetes Institute, Melbourne, Australie.
« Notre idée était de regarder si toute activité physique est bénéfique, ou si dans certains cas, elle peut être délétère. Nous voulions notamment explorer les conséquences de l’activité physique réalisée dans le cadre du travail, en particulier les activités physiques pénibles comme le port répété de charges lourdes, qui pourraient avoir un impact négatif », explique Jean-Philippe Empana.
Sport, travail ou loisirs
Jean-Philippe Empana et ses collègues se sont appuyés sur les données des participants de l’Enquête Prospective Parisienne III. Cette grande étude française suit depuis dix ans l’état de santé de plus de 10 000 volontaires, âgés de 50 à 75 ans et recrutés au cours d’un bilan de santé au Centre d’examen de santé de Paris (Investigations Précliniques de Paris, IPC). Les participants ont été invités à remplir un questionnaire portant sur la fréquence, la durée et l’intensité de leur activité physique réalisée dans 3 contextes différents : l’activité physique sportive, l’activité physique au travail (par exemple le port de charges lourdes), et l’activité physique de loisirs (par exemple le jardinage). La santé cardiovasculaire des participants a par ailleurs été évaluée par la santé de leurs artères grâce à une échographie ultra sophistiquée de l’artère carotide (artère superficielle du cou). Cet examen, l’« echo-tracking », permet notamment de quantifier la sensibilité du baroréflexe, mécanisme d’adaptation automatique aux variations brutales de pression artérielle. Une altération de ce système
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peut engendrer d’importants problèmes de santé, et est associée à un risque élevé d’arrêt cardiaque.
Etudier la pénibilité au travail
Dans leurs analyses, les chercheurs ont distingué deux composantes du baroréflexe : le baroréflexe mécanique qui correspond à une mesure de la rigidité de l’artère, et le baroréflexe neural, qui correspond à une mesure des signaux nerveux envoyés par les récepteurs présents sur les parois de l’artère, en réponse à une distension de celleci. Une anomalie de la composante mécanique est plutôt associée à des pathologies cardiovasculaires du vieillissement, alors qu’une anomalie de la composante neurale est plutôt liée à des pathologies rythmiques pouvant aboutir à un arrêt cardiaque. L’étude montre que l’activité physique sportive de haute intensité est associée à un meilleur baroréflexe neural. A l’inverse, l’activité physique au travail (de type port répété de charges lourdes) serait plutôt associée à un baroréflexe neural anormal et à une plus grande rigidité artérielle. Elle pourrait donc être délétère pour la santé cardiovasculaire, et notamment être associée à des maladies rythmiques. « Nos résultats constituent une piste de recherche intéressante pour mieux comprendre les associations entre activité physique et maladies cardiovasculaires. Bien sûr, toute activité physique au travail n’est pas mauvaise pour la santé, mais certaines activités physiques répétées comme le port de charges lourdes peuvent l’être », souligne Jean-Philippe Empana
Prévention Famille
Protection Enfants-Ados
Tableau de bord ORS OI
De nouveaux indicateurs sur la petite enfance, l’enfance et l’adolescence à La Réunion
L’objectif final du tableau de bord, établi dans le cadre de la convention entre l’ARS OI et l’ORS OI, est de mettre en place des indicateurs de suivi afin de guider les actions de prévention et de prise en charge. NOS RÉDACTRICES Camélia LOUACHENI, Monique RICQUEBOURG – OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA SANTÉ DE L'OCÉAN INDIEN
Le contexte démographique
Selon le recensement de la population de 2015, La Réunion compte 850 727 habitants. La densité régionale est proche de 340 habitants au km2, soit plus de 3 fois supérieure à la densité nationale. La population réunionnaise est nettement plus jeune que celle de la Métropole, en particulier chez les femmes, avec une surreprésentation des moins de 50 ans ; chez les hommes ce sont surtout les moins de 20 ans. La Réunion n’échappe pas au phénomène de vieillissement de la population. La part des 60 ans et plus, de 15% en 2015 (25% en Métropole) devrait quasiment doubler à l’horizon 2040 (26% de la population).
Une fécondité précoce
Les données de l’Insee montrent que l’indice conjoncturel de fécondité est de 2,43 enfants par femme en 2016 ; il est bien plus élevé qu’en Métropole (1,89). La fécondité à La Réunion est même la plus élevée des régions françaises, après Mayotte et la Guyane. Elle reste stable depuis le début des années 1990. Les Réunionnaises ont leurs enfants plus tôt qu’en Métropole : 28 % des naissances concernent des femmes de moins de 25 ans, contre 12 % en Métropole. Les accouchements de mères mineures restent aussi bien plus fréquents sur l’île : 2,7 % des naissances en 2016. Cette part est presque dix fois plus élevée qu’en Métropole. Cependant, le phénomène recule à La Réunion : au début des années 2000, 4,5 % des bébés étaient mis au monde par des mineures.
Le contexte social
La Réunion est l’une des régions françaises dont la situation sociale est la moins favorable. • Des indicateurs de précarité financière élevés :
En 2015, 40 % des Réunionnais vivent sous le seuil métropolitain de pauvreté. La pauvreté est ainsi beaucoup plus importante qu’en Métropole (14 %). Les revenus des Réunionnais sont plus faibles et sont fortement dépendants de l’aide sociale. Les prestations sociales constituent la ressource monétaire principale. En effet, la région présente des taux d’allocataires de prestations sociales parmi les plus élevées observés en France. Au 31/12/2017, 30% de la population réunionnaise sont couverts par au moins un minimum social (RSO, RSA, AAH). Les allocataires d’au moins un minimum social représentent 37% des ménages de l’île, ce qui est près de 4 fois supérieur au taux national (< 10%). Le taux de couverture par la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) est également élevé : 36% des Réunionnais sont couverts par la CMUC ; ce taux est près de 5 fois supérieur au taux national (8%). La part des foyers fiscaux non imposés s’élève à 70% à La Réunion en 2015, ce qui est nettement supérieur à la moyenne métropolitaine (45%). • Une plus grande fragilité professionnelle : Une autre caractéristique sociale de l’île se situe au niveau de la fragilité professionnelle de la population : le taux de chômage (au sens du BIT) en 2017 est de 22,8 % des actifs, contre 9,4% au niveau national. De plus, la part des inactifs parmi les 25-54 ans, c’est-àdire des personnes déclarant, lors du recensement n’être ni en emploi ni au chômage est supérieure à la Réunion par rapport à la moyenne métropolitaine : 14,9% contre 9,3%. Par ailleurs, la part des personnes de 15 ans ou plus peu ou pas diplômées s’élève à 48% sur l’île, contre 30% en Métropole. • Un taux d’illettrisme qui se maintient à un niveau élevé : L'illettrisme touche une part importante de
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la population réunionnaise : 23 % des personnes de 16 à 65 ans sont concernées en 2011, soit 116 000 personnes. L'illettrisme est 3 fois plus fréquent à La Réunion qu'en Métropole (7 %).
Espérance de vie et mortalité
• 1 décès sur 3 est prématuré : Près de 4 400 décès annuels ont été enregistrés en moyenne annuelle à La Réunion entre 2013 et 2015 selon l’Inserm CépiDc : 2 400 chez les hommes et 2 000 chez les femmes. Sur la même période, 1 400 décès prématurés (survenus avant 65 ans) ont été enregistrés en moyenne chaque année, soit un tiers de l’ensemble des décès. Sur ces 1 400 décès prématurés annuels, 360 sont considérés comme "évitables" par une action sur les facteurs de risques individuels. • Une espérance de vie qui augmente : Au 1er janvier 2016, l'Insee estime l'espérance de vie à La Réunion à 83,8 ans pour les femmes et 77,3 ans pour les hommes. Les femmes ont une espérance de vie plus longue que les hommes, à la naissance comme à 60 ans. Sur les dix dernières années, les gains d’espérance de vie ont été plus élevés pour les hommes (+ 4,2 ans) que pour les femmes (+ 3,0 ans). L’espérance de vie régionale est inférieure à celle observée en Métropole : 85,4 ans pour les femmes et 79,3 ans pour les hommes. L’écart d’espérance de vie entre La Réunion
Protection Enfants-Ados a Scolarité :
et la Métropole reste stable depuis cinq ans, après un fort rattrapage entamé au début des années 1950. Le rattrapage marque ainsi le pas.
Les faits marquants a Naissances :
• 13 700 naissances en 2017, légère baisse observée par rapport à 2015 (-2%) ; • Une naissance sur trois concerne une mère de moins de 25 ans ; • 300 naissances chez les mineures en 2017. a Mineurs : • 244 000 mineurs à La Réunion en 2015, avec des proportions de mineurs plus élevées dans le Nord et l’Est. • 30% de mineurs à La Réunion : diminution de la part des mineurs dans la population. a Famille : • 1 enfant sur 3 vit dans une famille monoparentale. • Des familles réunionnaises plus fréquemment sans emploi : 39% des enfants vivant dans une famille dont aucun parent n’a d’emploi contre 12% en Métropole. • Une famille (avec enfants) sur 2 concernée par l’allocation de rentrée scolaire. a Garde d’enfants : • Plus de 10 000 places pour la garde d’enfants à La Réunion en 2015. • Accueil des enfants d’âge pré-scolaire : majoritairement en crèches collectives. • Près de 36 000 allocataires de la PAJE (Prestation d’Accueil du Jeune Enfant) en 2018.
• Plus de 650 établissements scolaires, publics et privés, répartis sur l’île pour la rentrée 2017-2018. • Plus de 220 000 élèves pour la rentrée scolaire 2017-2018 à La Réunion. • 1 567 enfants de moins de 3 ans scolarisés dans les établissements de l’île, soit 1% des élèves scolarisés dans le 1er degré à la rentrée scolaire 2017-2018. • 45 réseaux d'éducation prioritaire présents sur l’île et près de 47 500 élèves en éducation prioritaire sur l’île à la rentrée 2015-2016. • Plus de 5 400 enfants handicapés scolarisés dans les établissements scolaires de l’île en 2018-2019. • Près de 6 400 enfants porteurs de handicaps bénéficiaires d’une intégration scolaire en établissements scolaires ou en établissements médico-éducatifs. • Des classes principalement pour la scolarisation des enfants avec des troubles cognitifs : 208 classes sur les 224 dédiées à la scolarisation des enfants porteurs de handicaps. a PMI : • Plus d’une centaine de professionnels en PMI en 2015. • Une vingtaine de médecins en PMI. v Plus de 450 enfants pris en charge en moyenne par un médecin de PMI en 2015 sur l’île. • Près de 10 000 consultations médicales et 19 500 actes de puéricultrices/infirmières recensés en 2015. • 10 700 enfants ont bénéficié d’un bilan de santé en 2015. • Des mineurs également concernés par les actions de planification et d’éducation familiale des PMI : 20% à 30% du public accueilli pour ces actions. • 36 événements traumatiques gérés pendant l’année scolaire 2017-2018 : les suicides et tentatives de suicide représentant le quart des situations. a Service académique Santé/Social : • 180 professionnels de santé pour le suivi de la santé en faveur des élèves sur l’île. • Plus de 30 000 dépistages infirmiers en 2016-2017. • La vaccination : problème de santé le plus identifié chez les élèves réunionnais lors des dépistages infirmiers. • Plus de 8 100 bilans de santé de la 6ème année réalisés en 2015-2016 : affections buccodentaires, troubles de la vision et vaccination, les problèmes de santé les plus identifiés. • Plus de 4 100 élèves avec un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) en 2015-2016 : la moitié pour asthme (53%). • 1 850 demandes d’examen de dépistage des troubles des apprentissages en 2015/2016. • Plus de 2 100 élèves avec une dyslexie connue en 2015-2016, 470 avec une dyspraxie. a Offre de soins : • Près de 124 700 enfants de 0-19 ans bénéficiaires de la CMU complémentaire sur l’île au 31/12/2018. • Plus de 300 lits d’obstétrique sur l’île en 2016. • Une capacité d'hospitalisation en psychiatrie infanto-juvénile en légère baisse à La Réunion : 150 places et lits installés en 2016. • Environ 140 pédiatres et plus de 1 200 médecins généralistes sur l’île au 01/01/2018.
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• Hausse des capacités d’accompagnement médico-social des enfants handicapés en 2017. • Augmentation des places pour les enfants avec des déficiences intellectuelles en 2017. • Plus de 600 places pour la protection de l’enfance à La Réunion en 2017. • Plus de 2 500 enfants accueillis à l’aide sociale à l’enfance en 2016 à La Réunion. a Santé globale : • Près d’une centaine de décès d’enfants de moins de 1 an en moyenne par an à La Réunion. • Un taux de mortalité infantile plus élevé sur l’île : 6,7 décès pour 1 000 naissances vivantes à La Réunion sur la période 2015-2017 contre 3,7 pour la Métropole. • Des décès infantiles majoritairement liés aux affections périnatales. • Des taux de prématurité (7%) et de faible poids de naissance (11%) stables à La Réunion. • Une cinquantaine de décès annuels d’enfants âgés entre 1 et 19 ans à La Réunion (2013-2015). • Causes extérieures de traumatismes et d’empoisonnements : principales causes de décès chez les enfants et adolescents. • Près de 27 200 hospitalisations annuelles pour les moins de 20 ans à La Réunion (2015-2017), les maladies respiratoires et les traumatismes, motifs les plus fréquents chez les moins de 20 ans. • Près de 900 admissions en ALD pour les moins de 20 ans à La Réunion sur la période 2012-2014. • Plus de 6 500 enfants et jeunes de moins de 20 ans inscrits en ALD à La Réunion au 31/12/2017, avec une prédominance des ALD pour retard mental. a Problématiques de santé : • Plus de 300 hospitalisations pour tentatives de suicide en moyenne chez les jeunes de moins de 20 ans, les mineures particulièrement concernées. • Moins de 5 suicides chez les moins de 20 ans en moyenne chaque année à La Réunion (2013-2015). • Les lycéens réunionnais fument moins que ceux de Métropole. • Plus de 300 naissances chez des mères mineures en 2017 (2% des naissances de l’île). • Des taux d’IVG supérieurs à ceux observés en Métropole : 14‰ à La Réunion contre 6‰ en Métropole en 2017. • Environ 160 mineurs victimes d’accidents de la route en moyenne par an à La Réunion en 2017. • Une cinquantaine de décès par accidents de la vie courante chez les enfants de moins de 20 ans à La Réunion entre 2011 et 2015. • Plus de 2 faits constatés pour des violences faites aux enfants par jour en 2015. • Près de 4 500 informations préoccupantes en 2017. • Près de 300 appels au 119 en 2017 à La Réunion. • Plus de 8 300 enfants porteurs de handicaps à La Réunion en 2018. • Des déficiences intellectuelles pour plus de la moitié des enfants handicapés en 2014. • Près de 6 000 enfants bénéficiaires de l’AEEH en 2018 à La Réunion.
Prévention Famille
Protection Enfants-Ados
Une stratégie nationale pour garantir à chaque enfant les mêmes chances et les mêmes droits Le secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, Adrien Taquet, a dévoilé le 14 octobre 2019 la stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance 2020-2022, fondée sur un nouveau partenariat avec les départements. SOURCE Ministère des Solidarités et de la Santé
Les principales mesures
En France, il existe encore des inégalités sociales et de santé au sein de la population, et plus particulièrement entre les jeunes enfants : • 500 000 enfants de moins de 3 ans vivent sous le seuil de pauvreté ; • La prématurité est deux fois plus importante pour les enfants de salariés de services aux particuliers que pour ceux des cadres ; • Seulement 5% d’enfants issus de milieux défavorisés sont accueillis en crèche, contre 22% des enfants issus de milieux favorisés. Il y a donc urgence à agir : « Tous les enfants de la République doivent avoir la même protection et les mêmes droits », a rappelé le Secrétaire d’Etat, Adrien Taquet. 80 millions d’euros sont consacrés par l’Etat dès 2020 à cette stratégie globale. Elle s’accompagnera d’une réforme de la gouvernance et du pilotage de la politique de protection de l’enfance.
Accélérer le virage de la prévention en protection de l’enfance Le système de protection de l’enfance de demain passe par l’amélioration de la prise en charge des enfants protégés par l’aide sociale à l’enfance (ASE) mais aussi par la prévention : protéger les enfants commence bien souvent par soutenir les parents.
Quelques gestes d'urgence
• Inscription de l’entretien prénatal précoce parmi les consultations obligatoires à partir de 2020 ; • Réaliser 100% des bilans de santé en école maternelle en 2022 ; • Doubler d’ici à 2022 le nombre de visites infantiles à domicile par des infirmières puéricultrices juste après l’accouchement ;
• Créer 20 nouveaux relais parentaux (ou l’équivalent de 500 nouvelles places) sur le territoire d’ici à 2022 pour soutenir les parents en difficulté.
Faire des enfants protégés des enfants comme les autres
Les enfants « placés », qui ont besoin de protection au quotidien, n’ont qu’une envie : être considérés comme des enfants comme les autres. Cela passe par la garantie de leurs droits fondamentaux, comme le droit à la santé et à l’éducation. Il faut lutter contre les ruptures de parcours et reconnaître leur besoin de sécurité affective. Parmi les mesures phares : • Mettre en place un bilan de santé obligatoire pris en charge par l’Assurance maladie pour chaque enfant entrant dans le dispositif de protection de l’enfance ; • Créer des dispositifs d’intervention adaptés aux problématiques croisées de protection de l’enfance et de handicap : 1 équipe mobile par département et 50 nouveaux dispositifs ou structure correspondant à cette approche d’ici à 2022 ; • Créer d’ici à 2022, 600 nouvelles places d’accueil pour répondre aux besoins spécifiques des enfants placés et notamment permettre aux fratries de rester ensemble ; • Développer les centres parentaux afin d’aboutir à un centre parental par département d’ici à 2022 pour soutenir et accompagner les parents d’enfants protégés.
Ecouter davantage les enfants protégés pour changer le regard de la société
Les enfants de l’aide sociale à l’enfance ne doivent plus être considérés comme des « accidentés de la vie ». L’ambition
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transversale de cette stratégie est de changer le regard sur ces enfants, leur donner une place à part entière dans la société et permettre au plus grand nombre de s’engager pour les soutenir et les parrainer. Il faut tirer un trait définitif sur l’imaginaire collectif des « enfants de la DDASS ». Parmi les mesures phares : • Mobiliser la société civile autour de l’enfance protégée notamment sur le parrainage, le soutien scolaire ou l’accès à la culture, aux sports et aux loisirs ; • Permettre aux mineurs de l’ASE d’en sortir plus facilement par la voie de l’adoption simple quand les conditions sont réunies ; • Etendre le dispositif « Devoirs faits » pour les enfants de l’ASE en 2020 ; • Garantir la continuité du parcours et de l’accès aux soins des mineurs non accompagnés à leur arrivée à la majorité.
Protection Seniors
Une nouvelle méthode plus efficace pour diagnostiquer Alzheimer Une équipe de l’Inserm a révélé le 18 septembre 2019 des avancées notables pour le diagnostic de la maladie. SOURCE INSERM (INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE)
De quoi parlons-nous ?
Actuellement, l’analyse anatomique du cortex cérébral par IRM, permet d’appuyer le diagnostic de la maladie d’Alzheimer dans 80 % des cas. Et si l’analyse d’une autre structure cérébrale, pouvait donner de meilleurs résultats ? C’est ce que montre l’équipe de chercheurs associant l’Inserm, l’Université de Paris et le CEA sous la direction de Maxime Bertoux désormais chercheur Inserm au sein de l’unité 1171 Troubles cognitifs dégénératifs et vasculaires (Inserm / Université de Lille / CHU de Lille). Selon son étude publiée dans Neurobiology of Aging, l'analyse de la morphologie des sillons corticaux permettrait de reconnaître la maladie d'Alzheimer dans 91 % des cas. En outre, la taille de ces sillons apparaît associée au stade d’évolution de la maladie et du déclin cognitif. Ces travaux suggèrent l’intérêt de cette méthode dans le diagnostic et le suivi des patients.
Une technique prometteuse
L’analyse anatomique du cerveau par IRM (imagerie par résonnance magnétique) consiste habituellement à mesurer l’épaisseur du cortex cérébral (le tissu aussi appelé « substance grise », qui recouvre les deux hémisphères du cerveau) ou le volume de plusieurs régions du cerveau comme l’hippocampe, dont l’atrophie est un des premiers signes de la maladie d’Alzheimer. Cette méthode permet de détecter la maladie correctement dans environ 80% des cas. L’équipe de Maxime Bertoux, chercheur Inserm montre que l’analyse des sillons corticaux par IRM fait mieux.
Les sillons sont des circonvolutions du cerveau qui ont tendance, au cours du vieillissement, à s’élargir. Cette évolution des sillons s’accompagne d’une diminution de l’épaisseur du cortex qui les borde. L’accélération de ce phénomène dans la maladie d’Alzheimer avait été mis en évidence par la même équipe dans de précédents travaux. L’équipe a cette fois cherché à vérifier si l’analyse morphologique des sillons pouvait constituer un marqueur diagnostic de la maladie et de son stade d’évolution. Les chercheurs ont effectué une IRM cérébrale chez 51 patients atteints de la maladie d’Alzheimer dont certains à un stade précoce et d’autres à un stade avancé, ainsi que chez 29 participants contrôles non atteints par la maladie. Le diagnostic était effectué à l’issue d’un bilan biologique, reposant à la fois sur une ponction lombaire pour rechercher la présence des biomarqueurs de la maladie et sur une imagerie par émission de positron (PET-scan), montrant les dépôts amyloïdes, des accumulations d’agrégats protéiques sous forme de plaques caractéristiques de certaines maladies neurodégénératives. Les chercheurs ont ensuite utilisé le logiciel Morphologist récemment développé à NeuroSpin (Centre de neuroimagerie du CEA), qui permet de recréer informatiquement à partir d’une IRM un « moule » en négatif du cerveau. Le logiciel a ensuite extrait dans 18 régions de chaque hémisphère cérébral, une valeur moyenne de la largeur de chaque sillon et de l’épaisseur du cortex les
bordant. En parallèle, les chercheurs ont effectué les mesures usuelles du volume de plusieurs régions cérébrales et de l’épaisseur du cortex, afin de comparer ces techniques. Un algorithme a ensuite permis de corréler l’état de santé de chaque participant (contrôle ou malade) aux mesures obtenues. Les chercheurs ont alors constaté que la largeur d’un groupe de quelques sillons, appartenant notamment aux lobes frontaux et temporaux, était associée à la maladie d’Alzheimer. Il permettait de déterminer l’état de santé des participants dans 91% des cas, contre seulement 80% pour les mesures anatomiques usuelles. En outre, la morphologie des sillons semble évoluer avec les stades de la maladie : ils étaient plus larges chez les patients présentant les déclins cognitifs les plus poussés. « Ces mesures reflétant l’évolution de la maladie apparaissent corrélées à la performance cognitive, explique Maxime Bertoux, ce qui peut être très utile lors d’essais cliniques évaluant l’efficacité d’un potentiel médicament. De plus, ces mesures ne nécessitent qu’une IRM et une analyse largement automatisée qui peuvent être réalisées dans de nombreux centres de soin. Cette technique doit encore être validée sur de plus grands échantillons de patients, mais elle pourrait avoir un grand intérêt sur le plan clinique », conclut-il. Le chercheur exploite déjà cette nouvelle approche pour détecter des signatures spécifiques d’autres maladies neurodégénératives, en particulier la démence fronto-temporale.
Établissement de soins de suite et de réadaptation polyvalent
Restauration et/ou consolidation de l’autonomie
Accueil des patients adultes en hospitalisation complète : ·Soit au terme d’un séjour en hospitalisation ·Ou en provenance du domicile
Réorientation / réinsertion Retour à domicile
88 lits, 1 équipe pluridisciplinaire, 1 plateau technique (espace multisensoriel, salles d’activités, cuisine thérapeutique…) 42, chemin Cachalot – Pierrefonds – 97410 Saint-Pierre admission@bethesda.re 63
Prévention Société
Prévention au Quotidien
Penser la prévention des violences conjugales... Toute une chaine de responsabilités et d’engagements doit être mobilisée, depuis la cellule familiale jusqu’aux représentations dans le grand public à travers les médias en passant par les choix politiques éclairés. NOTRE RÉDACTRICE Mathilde CARRARA, Directrice IREPS GUADELOUPE, SAINT-MARTIN, SAINT-BARTHELEMY
Le contexte
Alors que les chiffres résonnent sur les violences conjugales, une des principales causes de mortalité et d’invalidité chez les femmes, que s’est achevé le grenelle, et qu’un grenelle spécifique pour les DOM va être organisé, rappelons qu’en raison de leur ampleur, de leur fréquence, et de leur conséquence sur les victimes, la famille, la société, les violences conjugales doivent être considérées comme une question de santé publique.
Quelles conséquences ?
Les victimes de violence perdent 1 à 4 ans de leur vie en bonne santé et sont sujettes à de nombreuses maladies physiques, psychiques. Elles sont à l’origine de consommations élevées de psychotropes, de consultations, d’hospitalisations et d’arrêt maladie. Les enfants témoins de violences intra familiales sont les victimes collatérales. Un grand nombre d’enfants victimes de violences conjugales présente un état de stress post traumatique. Au fur et à mesure du développement jusqu’à l’âge adulte on retrouvera 2 grands types de troubles dans son développement : ceux relatifs à l’atteinte à soi-même et les troubles relatifs à l’atteinte à autrui. Alors, penser la prise en charge des traumatismes et l’accompagnement des victimes est un axe phare du grenelle qui s’est déroulé le 3 Septembre 2019.
Comment penser la prévention ?
Le dépistage est une étape essentielle. Dans le cadre d’une activité professionnelle nous avions élaboré un protocole d’entretien clinique avec les médecins pour la première consultation médicale : faire du médecin généraliste le premier recours de ces personnes victimes. Au même titre que le questionnaire clinique inclut des questions sur les antécédents médicaux, ou autres données de santé, la question « avezvous subi des violences ? » était systématiquement posée. Le questionnement systématique offre ainsi l’espace d’expression d’un vécu alors rarement évoqué par les patients au regard du traumatisme généré et de la difficulté d’en parler. Sans surprise, la prévention primaire reste un enjeu majeur pour endiguer les violences. Sensibiliser dès le plus jeune âge à des valeurs essentielles comme le respect des différences et de l’altérité et poser le cadre d’un vivre ensemble apaisé constituent les bases de cette prévention. Les différents programmes et dispositifs tels que l’éducation à la vie affective et sexuelle, le développement des compétences psychosociales (CPS), l’éducation aux médias, sont également des atouts essentiels pour la prévention des violences.
Numéros utiles pour trouver de l’aide et du soutien : 3919 - Ligne d’écoute anonyme et gratuite. Le site portail signalement Stop-violence-femmes : http://www.stop-violences-femmes.gouv.fr/
Les violences conjugales à La Réunion 15 femmes tuées depuis 2016
Les derniers chiffres relatifs aux violences au sein du couple en 2018 révèlent une situation inquiétante. A savoir : 5 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire en 2018, 15 femmes ont été tuées depuis 2016. aDépôt de plainte : 2 016 faits de violences conjugales ont été constatés et enregistrés en 2018 par les services de police et de gendarmerie : soit une augmentation de 4,2 % par rapport à 2017 ; soit plus de 5 plaintes déposées par jour ; 90 % des faits concernent les femmes. a Protection des victimes : Plus de 3 affaires liées aux violences conjugales ont été enregistrées en 2018 aux tribunaux de grande instance de Saint-Denis et de SaintPierre, en majorité pour des violences à l’égard des femmes. De 2015 à 2018, 46 femmes ont bénéficié du téléphone grave danger et ont ainsi été sauvées. Dans le cadre de l’aide aux victimes, l’Association Réunionnaise pour l’Aide Juridique aux Familles et aux victimes (ARAJUFA) a reçu 2 608 victimes en 2018 dont 421 victimes de violences conjugales. aÉcoute et prise en charge des femmes victimes : 2 230 personnes ont été accueillies en 2018 par les 4 intervenantes sociales placées auprès des commissariats de police et des brigades de gendarmerie (ISCG). Plus de 1 000 femmes ont été accueillies en 2018 par les associations (lieux d’écoute et accueils de jour) et y ont trouvé plusieurs soutiens et accompagnements d’ordre administratif, juridique, psychologique et social. aMise à l’abri d’urgence : Les 4 centres d’hébergement et d’accueil d’urgence avec une capacité totale de 133 places accueillent les femmes avec ou sans enfants, victimes de violences conjugales ou en rupture familiale, sans leur être cependant dédiés. Il existe 3 structures d’accueil et d’hébergement d’urgence temporaire (SAUT) exclusivement dédiées aux femmes, avec ou sans enfants, victimes de violences conjugales ou intrafamiliales, elles disposent au total de 22 places. En cas d’indisponibilités de places, des nuitées hôtelières leur sont proposées (dispositif PGH- pensions gîtes hôtels). Le transport en taxi est assuré en cas de difficultés pour se mettre à l’abri. • Enquête VIRAGE (violences et rapports de genre) sur les violences envers les femmes dans les espaces publics, au travail et dans les couples, réalisée par l'INED : en 2016, en métropole ; en 2018, à La Réunion, en Guadeloupe et Martinique. A La Réunion : 3 069 personnes de 20 à 69 ans (2 209 femmes et 860 hommes) ont été interrogées.
Source : ORViFF (Observatoire réunionnais des violences faites aux femmes)
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Prévention au Quotidien
Un Grenelle et des mesures fortes pour lutter contre les violences conjugales Aujourd’hui, une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint. Cela ne peut plus durer. C’est pourquoi le Gouvernement a lancé le 3 septembre 2019 le premier Grenelle contre les violences conjugales dont les mesures sont déclinées dans les départements et régions d’Outre-mer. SOURCE Gouvernement.fr
De quoi parlons-nous ?
Le Grenelle contre les violences conjugales s’est ouvert le mardi 3 septembre 2019, en écho au 39 19, le numéro d’écoute anonyme et gratuit destiné aux femmes victimes de violence, à leur entourage, aux témoins ainsi qu’aux professionnels concernés. Ce grand dispositif s’est conclu le 25 novembre 2019, journée internationale contre la violence à l’égard des femmes. Durant cette période, une centaine de Grenelle locaux ont été organisés un peu partout sur le territoire national. Le Grenelle a réuni autour de la table de nombreux acteurs : ministres, parlementaires, élus locaux, administrations, associations, familles et proches de victimes, avocats, médias, professionnels de la santé, du logement, forces de l’ordre… Avec un objectif : prendre des engagements concrets et collectifs visant à lutter toujours plus efficacement contre les violences conjugales. Cet objectif implique différents ministères, et s’articule autour de trois grands axes : Prévenir ; Protéger et prendre en charge ; Punir pour mieux protéger.
10 mesures phares
Dès le 3 septembre 2019, sans attendre la fin du Grenelle, 10 mesures d'urgence ont déjà été annoncées pour lutter contre ce fléau : a Protéger les femmes victimes de violences en les mettant à l’abri : • 1 000 nouvelles places d’hébergement et de logement temporaires à partir du 1er janvier 2020. Pour faire face aux situations d’urgence, 250 nouvelles places seront créées en 2020 dans les centres d’hébergement d’urgence pour des mises en sécurité immédiates. La priorité donnée au Logement d’abord est affirmée avec la création de 750 places bénéficiant de
l’allocation de logement temporaire (ALT1). • Accès des femmes victimes de violences à la garantie Visale (garantie locative). Faciliter l'accès à Visale pour que les victimes puissent bénéficier d’une caution locative gratuite et trouver un logement plus facilement. • Lancement d’une plateforme de géolocalisation à destination des professionnels afin d’identifier rapidement les places d’hébergement réservé disponibles à proximité. L’outil sera totalement sécurisé et à destination des plateformes 115. Il ne présentera que des lieux d’hébergement, il ne contiendra pas de données nominatives.
a Protéger les femmes victimes de violences en les éloignant réellement de leurs agresseurs : • Mise en place d’un dispositif électronique anti-rapprochement dans les 48 heures après le prononcé de la mesure dans le cadre d’une ordonnance de protection ou d’un contrôle judiciaire. Le bracelet électronique est posé sur la personne de l’auteur qui se voit aussi attribuer un appareil de localisation GPS ; la victime est dotée d’un récepteur. En cas de rapprochement de l’auteur trop près de la victime, les forces de l’ordre sont alertées pour intervenir. aGarantir aux femmes victimes de violences une protection tout au long de la chaîne pénale : • Lancement d’un audit de 400 commissariats et gendarmeries. Portant sur l’accueil de plus de 500 femmes victimes de violences, il permettra de détecter des dysfonctionnements qui existeraient à certains endroits et d'y remédier, avec un focus particulier sur les difficultés rencontrées
par les personnes en situation de handicap. • Mise en place d’une grille d’évaluation du danger dans tous les services de police et de gendarmerie. Cette grille permettra d'éviter les mains courantes et d'encourager au dépôt de plainte. Elle aidera également les forces de l’ordre à mieux identifier les femmes victimes de violences et le danger qu’elles encourent. • Généralisation de la possibilité de déposer plainte dans les hôpitaux. • Mise en place d’un « retex » au niveau local suite à un féminicide. Ce retex (pour retour d'expérience), qui permettra de tirer les leçons de ce qui n'a pas fonctionné et d'améliorer les dispositifs en place, associera l’ensemble des professionnels concernés (police ou gendarmerie, justice, travailleurs sociaux, médecins, professionnels de l’Éducation nationale etc.). L’inspection déjà lancée sur les homicides conjugaux permettra d’en préciser la méthode. a Protéger la mère et ses enfants en limitant l’exercice de son autorité parentale par le père violent : • Possibilité pour le juge pénal de suspendre ou d’aménager l’exercice de l’autorité parentale. • Suspension de plein droit de l’autorité parentale en cas de féminicide dès la phase d’enquête ou d’instruction. Lorsque l’un des deux parents est décédé des suites d’un homicide volontaire, dont les faits font l’objet d’une enquête pénale mettant en cause l’autre parent, ou d’une information judiciaire ouverte à l’encontre de celui-ci, l’exercice de l’autorité parentale sera suspendu de plein droit à l’encontre de ce dernier.
Les violences conjugales sur le plan national Les violences au sein du couple à l’origine de 231 décès en 2018
Les derniers chiffres démontrent que les femmes sont les premières victimes des violences au sein du couple en France. En 2018 : • 121 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire. En moyenne, une femme décède tous les 3 jours. • 28 hommes ont été tués par leur partenaire ou ex-partenaire. En moyenne, un homme décède tous les 13 jours. • 21 enfants ont été tués par l'un de leurs parents dans un contexte de violence au sein du couple. • 10 victimes collatérales ou rivaux. Au total, on dénombre 180 victimes tuées dans le cadre de violences au sein du couple (51 auteurs se sont suicidés). Les violences au sein du couple sont donc à l’origine de 231 décès en 2018. a L’impact des homicides au sein du couple sur les enfants : • Enfants témoins : 57 enfants étaient présents sur la scène de l’homicide ou au domicile. • Enfants orphelins : 82 enfants sont devenus orphelins suite aux homicides au sein du couple.
Source : Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple, Délégation aux victimes, Ministère de l’Intérieur
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Prévention § Sécurité Routière
Prévention Routière
Prendre en compte les multiples dangers pour les piétons Les piétons représentent une part importante de la mortalité sur les routes. SOURCE Sécurité Routière
De quoi s’agit-il ?
Si vous êtes considérés comme prioritaires sur un certain nombre de voies, dans différentes situations, vous n’avez pas tous les droits. Restez vigilant et ne prenez pas de risque inconscient, notamment en traversant la chaussée n’importe où sans vous assurer qu’il n’y a aucun danger pour vous ou un autre usager de la route.
Conseils pour circuler
En 2017, les piétons représentaient 14 % de la mortalité routière avec 484 décès. Ces accidents mortels sont notamment survenus sur la chaussée, à moins de 50 mètres d’un passage piéton, ou sur l’un de ces passages. a Sur le trottoir : • Circulez sur les trottoirs et sur les accotements s’ils sont praticables. • Si vous devez circuler sur une chaussée qui ne dispose pas de trottoirs, déplacez-vous du côté gauche, de manière à voir les voitures qui arrivent en face de vous. Si vous pressentez un danger ou pensez que le conducteur ne vous a pas vu, vous pourrez réagir plus vite. • Hors agglomération, il est fortement conseillé de porter un gilet rétro-réfléchissant afin de vous rendre visible aux conducteurs de véhicules motorisés • Si vous utilisez des rollers ou une trottinette, vous devez circuler sur les trottoirs et respecter les piétons. a Pour traverser : • Si un passage piéton est situé à moins de 50 mètres, empruntez-le pour traverser. • Il est toujours préférable de rallonger de quelques secondes son itinéraire plutôt que de prendre le risque de provoquer un accident. • Aux intersections à proximité desquelles il n’existe pas de passage piétons, empruntez la chaussée dans le prolongement du trottoir et ne traversez pas en diagonale. Il en est de même hors des intersections. • Pour traverser, assurez-vous que les feux de signalisation, la visibilité et la distance des véhicules le permettent. Soyez prudent : traverser n’est jamais sans risque. a À la descente du bus : • Regardez bien autour de vous pour veiller à être bien visible des autres usagers. • Ne traversez jamais derrière un bus. Attendez
qu’il redémarre et assurez-vous d’avoir une bonne visibilité des véhicules qui arrivent de l’autre côté de la route. Vous êtes prioritaire dans les zones de rencontre et les aires piétonnes. Attention, vous êtes susceptible de rencontrer des véhicules motorisés à l’intérieur de ces périmètres. Restez prudents !
Ce que dit le code de la route
Un piéton peut-il traverser au rouge ? Un piéton peut-il traverser en dehors d’un passage clouté ? Prioritaires dans les zones de rencontre et les aires piétonnes, les piétons ne peuvent pas circuler partout de la même manière. La Sécurité routière décrypte pour vous les droits et les devoirs des piétons.
Qu’est-ce qu’un piéton ?
Un piéton est un usager à pied, sur un trottoir ou sur la chaussée. Les usagers qui poussent un vélo ou un cyclo avec leurs mains sont donc considérés comme des piétons. Les usagers handicapés en chaise roulante, les skateboards et les trottinettes sont également considérés comme des piétons.
Quels sont les droits du piéton ?
Le piéton est l’usager le plus protégé par le code de la route : il a, quoiqu’il arrive, toujours la priorité sur la chaussée. Ne pas céder le passage à un piéton est une infraction entraînant la perte de 6 points sur le permis de conduire ainsi qu’une amende de 135 euros. De plus, il est précisé dans l’article R415-11 du code de la route qu’il est obligatoire de céder le passage à un piéton engagé sur la chaussée, même si le feu piéton est rouge.
Quels sont les risques ?
L’usage du téléphone au volant est particulièrement répandu, et pourtant il multiplie par trois le risque d’accident. Quels sont les risques sur la conduite, pour vous et pour les autres ? La Sécurité routière vous informe sur les dangers de l’utilisation du téléphone au volant. Le décret n°2018-795 du 17 septembre 2018 relatif à la sécurité routière a renforcé les sanctions an cas d'infraction du non-respect des priorités accordées aux piétons: désormais 6 points seront retirés sur le permis de
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conduire au lieu de 4 auparavant. Cette mesure est effective depuis le 18 septembre 2018.
Quels sont les devoirs du piéton ?
Si le code de la route est très protecteur envers les piétons, ceux-ci ne sont pas exemptés de devoirs : • Si des trottoirs sont aménagés et praticables, ils doivent les emprunter. En l’absence de ces aménagements sur les bords de la route, ou si le piéton transporte un objet encombrant – un vélo par exemple – il peut circuler sur la chaussée, mais doit rester extrêmement vigilant. Il en va de même pour les personnes se déplaçant avec une chaise roulante. • Pour traverser les voies, il est réglementaire d’utiliser les passages piétons indiqués, sauf, exceptionnellement, s’il n’en existe pas à moins de 50 mètres. • De même, si des feux de signalisation sont présents, vous êtes tenus d’attendre que le petit bonhomme lumineux soit vert, indiquant que les autres usagers de la route sont à l’arrêt. • Il est interdit aux piétons de traverser une voie ferrée lorsque le signal lumineux rouge clignotant est en marche. • Celui-ci indique le passage imminent d’un train ! Contrevenir à ces dispositions peut être sanctionné d’une amende de première classe.
Sécurité Routière
Prudence absolue quand vous roulez à deux à moto ! Prendre à sa charge le transport d’un passager, c’est être deux et non plus seul devant les risques. Vous devez être en règle pour cela et être conscient des incidences physiques. SOURCE Sécurité Routière
Être conscient des incidences physiques
A deux, le comportement de la moto est modifié : le poids est plus important et le centre de gravité est déplacé vers le haut. Cela peut surprendre, surtout à faible vitesse et en courbe. Il est donc important d’être vigilant aux modifications de comportement du véhicule et d'adapter sa conduite en conséquence. Avant de prendre la route à deux, n'oubliez pas de vérifier la pression de ses pneus et de régler la suspension arrière de manière à compenser l’effet d’écrasement.
Un passager sous votre responsabilité
Prendre à sa charge le transport d’un passager, c’est être deux et non plus seul devant les risques. a Avant de partir : • Vérifiez l'équipement du passager (casque, gants et vêtements appropriés) ; • Aidez le passager à s’installer : le plus près possible de vous pour minimiser le déport du centre de gravité, pieds sur les reposepieds, genoux serrés, posture dans l’axe du deux-roues, mains sur la sangle ou les poignées de maintien. a Sur la route : Que le passager soit habitué ou non, rappelez-lui les grands principes de prudence suivants : • Ajuster sa position en ligne droite mais jamais dans un virage ; • Eviter tout geste brusque ; • Epouser vos mouvements, sans exagération, dans les courbes ; • Après avoir établi avec lui un code de communication (signaux d’urgence), circulez lentement au début pour le mettre en confiance.
Ce que dit le code de la route
Pour envisager de transporter un passager, il faut d’abord vérifier que la moto utilisée
est bien homologuée (réceptionnée) pour cela. Cette autorisation est mentionnée sur le certificat d’immatriculation, autrement appelée la carte grise (voir case S1 sur le certificat d’immatriculation). La mention solo interdit le transport d’un passager. La mention 2 l’autorise. Elle sous-entend que votre véhicule est bien équipé d’une deuxième place, de repose-pieds, d’une sangle ou de poignées de maintien pour le passager (art. R431-5 du code de la route). Aussi, un enfant de moins de cinq ans doit obligatoirement être installé dans un siège adapté muni d’une ceinture de sécurité et d’un repose-pied.
Le transport d’un enfant
Le transport d’un enfant de moins de 8 ans est fortement déconseillé sur un deux-roues motorisé, quel qu’il soit. En effet, les casques de moto sont conçus pour des têtes d’adulte et ne sont pas prévus pour absorber des chocs sur des têtes d’enfant, dont le crâne n’est pas encore totalement formé. Néanmoins, le code de la route admet la possibilité de transporter un enfant de moins de 5 ans, sous réserve qu’il soit installé sur un siège muni d’une ceinture et qu’il porte un casque de moto et des gants certifiés CE. Les enfants de plus de 5 ans, et tous les passagers en général, doivent pouvoir poser les pieds sur les repose-pieds et se tenir à l'aide de la sangle de maintien ou des poignées latérales.
Rouler avec un side-car
Un side-car est une moto pourvue d’une troisième roue sur le côté, permettant de transporter un ou plusieurs passagers. Le port du casque et de la ceinture de sécurité sont obligatoires.
Être un bon passager
Si vous vous apprêtez à monter à l’arrière d’une moto, ou d’un scooter, voici quelques conseils pour être un bon passager : a Avant de partir :
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• Ayez un bon équipement : en cas de chute, vous risquez autant que le conducteur ; • Evitez les sac-à-dos ; • Etablissez un code de communication corporel simple avec le conducteur : le bruit rend impossible la communication verbale en moto, sauf si vous disposez d’un équipement de type intercom. a Sur la moto : • Attendez que le conducteur soit installé et stabilisé et enfourchez la moto par la gauche (côté de la béquille) ; • Observez une position droite et dans les virages : suivez légèrement la courbe de la moto, sans exagération ; • Tenez-vous au conducteur, aux poignées de maintien ou bien une main accrochée au conducteur et une main derrière ; • Evitez de faire des mouvements brusques, surtout quand la vitesse est faible : c’est là que vous risquez le plus de déstabiliser la moto ; • Regardez ce que le pilote regarde : être vigilant permet de mieux anticiper les dangers.
Prévention § Santé Animale
Santé § Bien-Être
Identifier les risques associés aux animaux de compagnie
Connaitre les risques liés à nos fidèles compagnons permet certainement de les limiter. NOTRE RÉDACTRICE Commandante Gisèle GRANDCHAMP, Vétérinaire – SDIS 971
De quoi parlons-nous ?
Les animaux de compagnies sont des animaux dont l'homme a la garde, notamment dans son foyer, et qui sont détenus pour son agrément. Aujourd'hui, les propriétaires d'animaux entretiennent avec ces derniers une relation qui peut être fusionnelle, et bien que les bienfaits des animaux de compagnie ne soient plus à démontrer, vivre à leur côté n'est pas toujours sans risque.
Quelques chiffres (source FACCO/SOFRES)
En France, il y a plus de 63 millions d'animaux de compagnie, plus d'un ménage sur deux possède un petit compagnon, c'est le poisson qui arrive sur la plus haute place du podium. Ils sont ainsi 37,2 millions à nager dans les aquariums des foyers. On retrouve ensuite les chats (13,5 millions), suivi des chiens (7,3 millions). Certains se tournent vers des animaux plus insolites comme les rongeurs, les reptiles, les oiseaux, les araignées, les iguanes...C'est ainsi que la France compte plus de six millions de nouveaux animaux de compagnies (Les NAC).
Le cadre réglementaire
Les espèces, races ou variétés d'animaux domestiques sont inscrites dans une liste fixée par un arrêté daté du 11 août 2006. Pour ceux-ci, la détention est libre (sous réserve du bien-être de ces animaux et de leur santé).
Quels types de risques ?
• Par contact direct avec l'animal, soit du fait de leur état infectieux avec transmission possible d'une zoonose, soit du fait d'une sensibilisation allergique aux poils ou aux plumes, soit du fait des coups et blessures (morsures, griffures, coup de sabot...) avec surinfection éventuelle. • Par contact indirect, lors de contamination par l'animal de l'environnement (litière, bac à sable, aquarium...).
a Le risque traumatique :
Il s'agit des morsures, des griffures, des coups de sabot, des coups de cornes, d'étouffement. Chaque année, en France, on recense plusieurs centaines de milliers de morsures. Dans 75% des cas, il s'agit d'une morsure par un chien, dans 10% des cas un chat, les cas restants concernent essentiellement les rongeurs (rats, hamsters, lapins...). La plupart des morsures, griffures... peuvent être évitée en adoptant un comportement approprié envers l'animal. Un animal qui a peur, à qui on fait mal, que l'on dérange sur son territoire, dont on ne respecte pas sa tranquillité peut mordre, griffer, bousculer..., même s'il s'agit de votre animal avec lequel vous viviez depuis des années. Il faut toujours être attentif au comportement de l'animal et ne jamais laisser les enfants sans surveillance avec eux (ce dernier ne connaitra pas les gestes à éviter, et ne saura pas toujours reconnaitre les signes d'agressivité). a Le risque infectieux : Un certain nombre de maladies pourra être transmis à l'Homme qui vit avec un animal de compagnie. On distinguera les maladies transmissibles par contact cutané (caresses, léchage), par griffure et morsure, par inhalation et par ingestion d'éléments souillés (ou par les mains qui ont été en contact avec des éléments souillés). a Par contact : • La teigne (dermatophytose), provoquée par un champignon microscopique du genre Microsporum sp ou Trichophyton sp, peut être rencontrée chez tous les mammifères domestiques. Les symptômes sont variables chez l’animal, beaucoup sont porteurs sains sans aucun symptôme, surtout les chats (40%). La contamination se fera soit par contact direct avec l'animal, soit par les poils infestés présent dans le milieu de vie. • La gale sarcoptique et la cheylettiellose (chiens, chats, rongeurs, furets, lapins) sont des acariens responsables de démangeaisons, croûtes et pellicules chez l’animal, et
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de pseudo-gales chez l’enfant, chez qui elles se manifestent par des démangeaisons et des petits boutons. Il convient de ne pas les confondre avec l’agent de la gale humaine (Sarcoptes scabiei hominis), bien plus grave et contagieux mais qui n’est pas une maladie animale. L’enfant se contamine par contact direct avec un animal atteint, qui n’est que très rarement porteur sain. Les gales des animaux ne peuvent pas se transmettre directement d’un humain à un autre. a Par griffure et morsure : • La rage : Une des premières maladies à laquelle on va penser est la rage. La France (hormis la Guyane) est officiellement indemne de rage canine depuis 2001. Le seul risque pour un animal français d’être porteur de la rage est d’avoir séjourné dans un pays non indemne de rage ou d’avoir été mordu par un animal d’origine étrangère. La contamination, chez l’homme comme chez l’animal se fait par morsure ou plus rarement par griffure profonde. Tout chien ou chat ayant mordu un
Santé § Bien-Être
humain (même s'il s'agit du chien de la famille) doit rentrer dans le protocole de « surveillance mordeurs » qui consiste en 3 visites chez un vétérinaire puis une évaluation par un vétérinaire expert, afin de s'assurer de la possible transmission ou non du virus de la rage lors de la morsure. • La maladie des griffes du chat ou bartonellose : Le réservoir de cette bactérie est le chat. Les puces s'avèrent être un moyen de transmission et de dissémination de la bactérie sur le corps du chat via les crottes de puces riches en bactéries. Les chats sont souvent des porteurs sains. La transmission de la Bartonellose se fait par des griffures ou des morsures du chat sur l'Homme. Une personne peut également se contaminer par frottement oculaire avec des mains souillées. La première manifestation symptomatique de la maladie est l'apparition de ganglions lymphatiques, apparaissant entre 1 et 3 semaines après l'exposition à l'agent infectieux. Un traitement contre les parasites externes de votre animal
ainsi qu'un comportement adapté en sa présence permettront de limiter ce risque. • La pasteurellose et les infections à germes anaérobies chez le chien, le chat et le lapin : Chez le chat et le chien, les Pasteurelloses sont le plus souvent asymptomatiques (75% des chats sont porteurs). Chez le lapin, le portage sain, très fréquent, peut néanmoins aboutir à des symptômes variés (respiratoires, oculaires, nerveux) à l’occasion d’un stress ou d’une maladie intercurrente. La contamination chez l'homme se fera lors de morsure ou griffure par un animal porteur de cette bactérie. En cas de douleur, chaleur, rougeur au lieu de morsure ou de griffure, il est important de contacter rapidement un médecin afin de mettre en place une antibiothérapie. a Par inhalation : Les oiseaux d’agrément (perroquets, perruches, canaris…), mais aussi les pigeons, peuvent être vecteurs de Chlamydophila psitacci agent de l’ornithose-psittaccose de l’homme. Le plus souvent, l'animal contaminé ne présente pas de symptômes, donc l'infection ne sera pas connue du propriétaire. Le mode habituel de contagion par ces animaux est essentiellement aérien (poussières virulentes), plus rarement direct, lors des manipulations des oiseaux ou des cages. La désinfection des locaux, par aérosols, la diminution du nombre des oiseaux, sont des mesures possibles à envisager dans la prévention de cette maladie. a Par ingestion d'éléments souillés : • La toxocariose : Elle est consécutive à l’ingestion accidentelle, par l’humain, d’œufs d’ascarides du chat et surtout du chien. Les ascarides de nos animaux domestiques ne peuvent pas se reproduire chez l’humain, et les larves résultant des œufs ingérés vont migrer jusqu’à des endroits variés. Chez l’adulte en bonne santé, les conséquences sont peu importantes, mais chez l’enfant, les signes sont parfois plus marqués, et les larves peuvent migrer jusqu’à des organes très sensibles comme l’œil ou le cerveau. L’homme s’infecte en ingérant des œufs microscopiques présents sur le sol (ceux présents sur le pelage ne sont pas directement contaminants) : ingestion de terre ou de sable, port à la bouche de mains sales, ou consommation de végétaux souillés (légumes mal lavés), voire plus rarement consommation de viande mal cuite. Une vermifugation régulière de votre animal et des règles d'hygiène élémentaire (surtout du lavage des mains) limiteront les risques. • La toxoplasmose : Cette maladie est due à l’infection par un parasite (Toxoplasma gondii). Elle est habituellement transmise à l’homme par les animaux domestiques, en particulier les chats, ou par l’ingestion de viande mal cuite. C’est une maladie bénigne pour la plupart des êtres humains, mais elle sera dangereuse pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli ou pour les femmes enceintes, car elle peut affecter le développement du fœtus (toxoplasmose congénitale). La contamination se fera au contact d’excréments de chat qui contiennent le parasite. et qui auront souillé le milieu extérieur (contamination possible lors du jar-
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dinage, du nettoyage de la litière, en mangeant des fruits et légumes non lavés) et par l’ingestion d’eau ou de viande contaminée saignante (plus fréquemment l’agneau, le porc ou le gibier). • Le taenia à Dipylidium : Il vit dans l’intestin des chiens et des chats. Son corps aplati est composé de segments qui se détachent au fur et à mesure de sa croissance. Facilement visibles dans les selles, mobiles, ils sont capables de sortir tout seul par l’anus de votre animal et de ramper sur les surfaces ! Avec le temps, ces segments se dessèchent et ressemblent alors à des grains de riz crus. Ces grains de riz contiennent les œufs du parasite, mais ne peuvent être infestants que par l’intermédiaire de larves de puces qui les avalent. Une fois adultes, les puces gagnent le pelage des animaux, qui se contaminent en avalant des puces adultes lorsqu’ils se toilettent ou se mordillent. Les enfants peuvent se contaminer en avalant par inadvertance une puce porteuse du Dipylidium, ou en se laissant lécher le visage par un chien ou un chat dont la salive a été contaminée par une puce écrasée. • Les entérites transmises par les reptiles (tortues, iguanes, autres reptiles) : Les reptiles sont très souvent porteurs sains de bactéries telle que les salmonelles. L’homme se contamine par contact direct ou indirect (nettoyage du vivarium, mains portées à la bouche après contact, contamination du sol ou des surfaces de préparation des aliments, baignoires). Il est indispensable de respecter les précautions d’hygiène élémentaires lors des manipulations de ces animaux. On aura intérêt ainsi à éviter leur présence dans la cuisine, à porter de préférence des gants pendant les soins et, dans tous les cas, à se laver soigneusement les mains après la manipulation, si possible avec des solutions antiseptiques. • La leptospirose : La leptospirose est une maladie en progression en France, surtout dans les DOM. L'homme se contamine de la même manière que les animaux par contact des muqueuses ou de la peau, surtout quand celles-ci présentent des lésions, avec des eaux douces ou un environnement souillés par les urines de rongeurs, ou directement par les urines des animaux contaminés. Le réservoir de cette maladie est les rongeurs. Une gestion des rongeurs ainsi que des règles d'hygiène élémentaire a Le risque allergique : Près de 2,5 % de la population présente une allergie aux animaux domestiques, la plus fréquente est l'allergie aux poils de chats. On retrouvera également des allergies aux poils de chiens, chevaux, bovins, lapins, aux déjections d'oiseaux...
La prévention
Il s'agit essentiellement de : • Respecter des règles d'hygiène élémentaires surtout en matière de lavage des mains après avoir manipulé les animaux ou après toute activité à l'extérieur ou avant de manger ; • Traiter les animaux de compagnie par un suivi de vaccination adéquat et ainsi que des traitements antiparasitaires internes et externes réguliers ; • Nettoyer les litières, les niches... au moins une fois par semaine
Prévention § Secourisme
Premiers Secours
Etes-vous préparés à affronter un départ de feu dans votre habitation ? La prise en charge d’un incendie aussi mineur qu’il puisse paraitre ne peut laisser place à aucune espèce d’improvisation. NOTRE RÉDACTEUR Lieutenant-Colonel Yann LE GALL, Chef de Groupement Prévention – SDIS RÉUNION
De quoi parlons-nous ?
Quel lieu vous est plus familier que votre « case » ? Vous l’avez décorée, parfois construite et vous y tenez car elle protège des êtres chers mais aussi les souvenirs d’une vie. Après chaque incendie, nous avons tous en mémoire les témoignages poignants des occupants qui crient leur désespoir en prononçant ces mots glaçants, « j’ai tout perdu » ! En France, un incendie d’habitation se déclare toutes les 2 minutes. En 2018, 225 personnes sont décédées et 3550 ont été blessées lors d'un incendie domestique (Source : Ministère de l’Intérieur, Chiffres 2018) 70% des incendies meurtriers surviennent la nuit, la fumée surprenant les habitants dans leur sommeil. L'intoxication par la fumée est en effet la première cause de décès. Les fumées toxiques et les gaz chauds qui se dégagent peuvent tuer en quelques bouffés.
minute ». Ce récit est très proche de la réalité, le temps de réaction est donc extrêmement court ! Concomitamment tandis que le feu se développe, les fumées envahissent les espaces figure 1. De nos jours, les meubles, décorations, revêtements de toutes sortes, issues des transformations de la pétrochimie sont de véritables « usines » à produire de la fumée toxique. Il est communément admis que 10 kilogrammes de bois produisent entre 5 000 et 10 000 m3 de fumées et 10 kilogrammes de matériaux synthétiques plus de 20 000…
Quelques repères
L’actualité locale nous rappelle que nos habitations, bien qu’adaptées aux climats chauds et donc ventilées, ne nous épargnent pas : le 31 mai 2019 à St Denis, un homme de 50 ans, qui avait des difficultés à se déplacer, est décédé, en pleine journée, dans une case à terre ; le 3 aout 2019 à St Benoit, 2 femmes et 2 enfants de 4 et 6 ans d’une même famille ont trouvé la mort dans la nuit toujours dans une case à terre, pour ne citer que ces derniers drames. Sur le plan national, un propriétaire a été condamné le 9 mai 2019 à la suite de la mort tragique d'un de ses locataires dans l'incendie d'un immeuble survenu à Vayrac dans le Lot en juillet 2017. Il a été condamné par le tribunal de Cahors à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et 3000 € de dommages et intérêts. Il n'avait pas posé de détecteur de fumée dans le logement.
Le temps de réaction est capital
Comprendre ce qu’il se passe dans l’intervalle de temps qui sépare un départ de feu d’une issue fatale est d’une grande importance. Pour illustrer le développement du feu, les formateurs Sapeurs-pompiers racontent aux jeunes recrus « qu’un feu s’éteint dans la 1ère minute avec un simple verre d’eau ; un sceau d’eau est nécessaire lors de la 2ème minute. Cependant, il faudra une citerne d’eau entière afin de venir à bout des flammes à la 3ème
libre » qui a fait 14 morts le 5 aout 2016, qui expliquent « s’être s’échappés en bravant les flammes ».
Figure 1 : Fumée noire, épaisse, chaude, chargée de particules et irrespirable. Reconstitution d’un feu de salon réalisé par le SDIS 44. Etat de la pièce après mise à feu T = 2’43
Les conséquences d’un feu en développement
Alors que les flammes commencent « à grignoter » le combustible qui se trouve autour d’elles, la chaleur au plafond va atteindre une température de 200°C à hauteur d’homme en quelques minutes et 500°C la minute suivante. L’électricité va se mettre en sécurité est condamnée toutes les ouvertures automatiques (volets roulants, portes de garages ou portails automatiques). Les flammes qui arriveront au plafond redescendront de chaque côté de la pièce emprisonnant les occupants (figure 2). Quant à la couche de fumée, elle ne mettra guère plus d’une minute à toucher le sol refermant définitivement les chances de salut. Cette situation est parfaitement illustrée par les témoignages des 3 rescapés de l’incendie du bar aménagé en discothèque sans autorisation « Le Cuba
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Figure 2 : Dans les incendies intéressant des appartements de petit volume, les courants de convection, guidés par les murs et les plafonds, enflamment les objets
Que faut-il faire pour se préparer ?
Comme nous venons de le voir, le temps est le facteur déterminant dans un incendie, c’est pour cette raison que l’installation de
Premiers Secours DAAF (détecteurs autonomes avertisseurs de fumée) est obligatoire dans tous les logements depuis le 8 mars 2015 (Loi n°2014-366 du 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un urbanisme rénové). Mon conseil est de vous équiper d’appareils interconnectables et qui possèdent des piles lithium pour une autonomie et une fiabilité de 10 ans. En outre, il est primordial de disposer, à porter de main, d’un extincteur ou une boule extinctrice. A ne pas faire ! Installer des grilles fixes aux fenêtres. C’est malheureusement très répandu à la Réunion, les occupants des habitations veulent lutter contre les effractions en installant des dispositifs condamnant les issues. C’est ce qui explique, que même de plainpied, des personnes se retrouvent prisonnière de leur habitation.
Que faire si le feu se déclare ?...
Les principales règles en cas d'incendie sont : • Alertez les secours (18). • RESTEZ CALME ! Essayez d'éteindre l'incendie avec les moyens en votre possession ; • Rampez sous la fumée et rester près du sol ; • Alertez les occupants de la maison ou de l’immeuble ; • Evacuez lorsque c’est possible et fermez les portes derrière vous SANS LES VEROUILLER. • Si l’évacuation n’est pas possible : mettez du linge mouillé autour de la porte, signalez votre présence aux secours. • Regroupez-vous dans un lieu sûr.
…Et ne pas faire !
• Ne pas ouvrir une porte avant d'avoir vérifié si elle est chaude. • Ne pas retourner à l’intérieur d’un bâtiment en feu. • Ne pas prendre l’ascenseur.
Risques majeurs Des précautions indispensables en cas de sortie au volcan ! Comme face à tout risque naturel, les éruptions volcaniques nous imposent une extrême vigilance et le respect des consignes de sécurité édictées par les pouvoirs publics, les services et organisations spécialisés. Il est nécessaire de se rappeler que comme ailleurs dans les hauts de La Réunion, le Piton de la Fournaise appartient au domaine de la moyenne montagne. Le temps et la température varient parfois brutalement en raison de l’altitude (plus de 2500 mètres). On peut passer de la chaleur au froid vif (pluie et vent, températures proches de 0° durant l’hiver austral). Il faut donc toujours prévoir un habit chaud et un vêtement de pluie ainsi qu’un vêtement de rechange en voiture, des chaussures de marche sont indispensables. Pour les enfants, prévoir un pantalon, qui leur évitera des écorchures aux genoux en cas de chute. Il est déconseillé d’emmener des chiens, les laves abrasives abîment et coupent leurs pattes. Dans l’enclos du volcan, ne jamais s’éloigner des sentiers balisés : l’apparition et la montée des nuages est souvent très rapide et il devient alors difficile de se repérer. Il est conseillé de regarder la météo la veille de l'excursion et d'arriver tôt pour profiter d'un ciel dégagé. Quelles que soient les conditions météorologiques, il faut se protéger des méfaits du soleil car la réverbération sur le sol volcanique est intense. Il est également impératif d’emporter une quantité d’eau suffisante, un en-cas et de quoi ramener ses déchets. En effet, il faut préserver le site du volcan et empêcher toute prolifération des rongeurs. Il est nécessaire de préparer sa randonnée en consultant le site de la préfecture ou les sites spécialisés afin de s’assurer de l’accessibilité à l’enclos, de prendre connaissance des numéros utiles... Prévenir quelqu’un de sa sortie au volcan. • En cas d'urgence avérée, c'est le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne qui est habilité à intervenir sur le massif du Piton de la Fournaise, en collaboration avec le SAMU 974. • En cas de coulées, ne pas franchir les barrières de sécurité, partir latéralement sans courir. • En cas d’éruption pour les populations avoisinantes, il faut se mettre à l’abri, se tenir informé et se préparer à évacuer sur ordre des autorités préfectorales : rassembler papiers d’identité, eau potable, médicaments… • Respirer à travers un linge humide si l'air est trop chargé en gaz ou en cendres. Pedro DO MONTE, Cadre de santé référent NRBC et Situations Sanitaires Exceptionnelles – CHU Réunion
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Prévention des Risques Majeurs
Focus
La santé de nos pompiers en danger ! L’ANSES a publié à la fin 2019 une étude sur les risques sanitaires associée à l’activité des pompiers et à émis des recommandations en matière de prévention. SOURCE Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)
De quoi parlons-nous ?
Au quotidien, les pompiers sont exposés à une multitude de facteurs de risque : exposition à des substances chimiques généralement issues des produits de combustion lors des feux, à des agents biologiques ou encore physiques. Ils sont également confrontés à des contraintes organisationnelles, comme le travail en horaires décalés, et psychosociales, incluant une exposition aux violences. L’Anses dresse un état des lieux sur la question des risques sanitaires liés aux activités des sapeurs-pompiers et fait le point sur les mesures de prévention. L’Agence souligne l’intérêt de centraliser les données de surveillance de santé et de poursuivre le suivi médical des sapeurs-pompiers après la cessation de leur activité professionnelle afin d’améliorer les connaissances sur leur santé, leurs expositions et identifier les activités les plus à risques. Elle pointe par ailleurs la nécessité de mieux prendre en compte les risques chroniques encourus par les sapeurs-pompiers suite à une exposition pendant et après les interventions de lutte contre l’incendie. Dans une approche de prévention globale des risques encourus par les pompiers, l’Anses a réalisé une synthèse des mesures de prévention préconisées dans les rapports issus de différents organismes de sécurité sanitaire au niveau national et international. Une consultation internationale et un ensemble d’auditions de parties prenantes, d’acteurs de santé et de la prévention chez les sapeurs-pompiers ont également été réalisées dans le cadre de ces travaux.
Une profession multiples
à
risques
En France, les 248 000 sapeurs-pompiers sont en majorité des volontaires, puis des professionnels et des militaires. Leurs activités concernent très majoritairement le secours aux victimes, puis la lutte contre les incendies, les accidents de circulation, etc. Les interventions contre l’incendie ne représentaient en 2017 que 7 % de leurs interventions. Au-delà des risques liés à l’inhalation de fumées toxiques lors des incendies et de la pénibilité physique du métier, les pompiers sont également confrontés à d’autres expositions : les virus, les bactéries, les moisissures, ou
encore le bruit, des températures et pressions extrêmes. Ils sont également soumis à des contraintes organisationnelles comme le travail de nuit ou en horaires décalés, à des contraintes psychosociales et doivent parfois faire face à des violences. La multiplicité de ces expositions peut contribuer à l’augmentation des accidents et au développement de pathologies.
Mieux prendre en compte les risques chimiques et les contraintes organisationnelles et psychosociales
Les mesures de prévention actuelles concernant le risque chimique sont essentiellement centrées sur la phase active de la lutte contre l’incendie. Or le risque d’exposition à des émanations toxiques est toujours présent même lorsque l’incendie est éteint, pendant les phases de surveillance, d’enquête, de déblai et y compris lors du retour en caserne, par la contamination des équipements, du matériel ou des véhicules, par les suies et les eaux d’extinction. La prise en compte des risques chroniques encourus par les sapeurs-pompiers pendant et après les interventions de lutte contre l’incendie doit ainsi être renforcée. Les risques liés aux contraintes organisationnelles, parmi lesquelles le travail de nuit ou en horaires décalés ainsi que les risques psychosociaux ne doivent pas être négligés. L’Anses a publié en 2016 une évaluation des risques sanitaires liés à ces contraintes de travail où elle recommandait l’optimisation des modes d’organisation du travail de nuit, afin d’en minimiser les impacts sur la vie professionnelle et personnelle. S’agissant plus spécifiquement des risques psychosociaux, l’Agence constate que certains pompiers s’engagent pour une activité principalement liée à la lutte contre l’incendie et vivent mal la réalité du métier, où la majorité des interventions correspond à du secours d’urgence aux personnes. Ce décalage dans la perception du métier peut conduire à une certaine souffrance au travail. Plusieurs pistes de réflexion ont été évoquées comme l’amélioration de l’information lors du recrutement ou l’instauration d’une réflexion sur l’organisation des métiers au sein des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS), établissements où séjournent les pompiers.
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Renforcer le suivi épidémiologique, la traçabilité des expositions et adapter les organisations
Il existe peu d’études épidémiologiques sur la santé des sapeurs-pompiers. Les données issues des dossiers médicaux disponibles notamment dans les SDIS indiquent principalement des atteintes ostéo-articulaires et/ou musculaires, des contusions ou hématomes. Par ailleurs, les données du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P) font état notamment de pathologies respiratoires et des atteintes psychiques telles que des épisodes dépressifs ou anxieux. L’Agence recommande la mise en place d’une base de données permettant de centraliser les données de surveillance médicale des sapeurs-pompiers professionnels, militaires et volontaires, ainsi que le suivi de leurs activités, qui permettrait d’améliorer les connaissances sur la santé des sapeurs-pompiers français, la traçabilité des expositions et d’identifier les activités les plus « à risques ». Il est important que cette base de données puisse intégrer le cumul des différentes activités des sapeurspompiers professionnels exerçant également des activités de sapeurs-pompiers volontaires lorsque c’est le cas. Enfin, l’Agence recommande également de s’assurer de la mise en place effective d’un suivi médical post-professionnel des sapeurs-pompiers afin de mieux prévenir les risques à plus long terme après la cessation de leurs activités.
Gestion des Risques
Une réponse adaptée des secours en cas d’émanations toxiques Les procédures d’intervention des secours en cas d’émanations toxiques sont particulièrement exigeantes au vu des risques multiples. NOTRE RÉDACTEUR Colonel Jean-Paul LEVIF, Directeur Adjoint SDIS 971
De quoi s’agit-il ?
Lors d’un d’incendie, ce ne sont pas les flammes qui représentent le plus grand danger, mais bien les fumées toxiques en raison de leur propagation rapide et de leur nocivité pour l’organisme. Il est donc important que les services de secours puissent effectuer les sauvetages ainsi que les opérations d’extinction en évitant que leurs agents ne soient eux-mêmes exposés aux fumées. Pour cela, une organisation particulière est mise en place, valable pour tout accident occasionnant des émanations toxiques, avec ou sans incendie. Les risques étant multiples pour les populations, les victimes, les sauveteurs, l’environnement (intoxication, asphyxie, feu, explosion, pollution), procédures d’intervention supposent des compétences et de la maitrise, qualités qui s’acquièrent grâce à des entrainements permanents chez les sapeurs-pompiers.
Les émanations toxiques : un danger de la vie courante !
Les émanations de gaz, de vapeurs ou de fumées toxiques ont des origines variées. En premier lieu, l’incendie qui génère toujours des fumées issues de la combustion de matériaux. Outre leur effet toxique, elles privent l’organisme de l’oxygène indispensable à la vie (anoxie). Les émanations toxiques proviennent également du rejet dans l’atmosphère de gaz d’échappement des moteurs thermiques ainsi que de la décomposition naturelle de produits végétaux (sargasses), des déchets (décharges), des eaux usées (égouts, fosses septiques). Enfin, des émanations toxiques proviennent de fuites de gaz et de vapeurs issues de réservoirs ou de conduites (rupture de confinement), de réserves d’hydrocarbures liquides ou gazeux, de récipients de peintures, de solvants, de détergents, de produits ménagers.
A dangers spécifiques, réponse spécifique
Les émanations toxiques, puisqu’elles menacent la fonction vitale de la respiration, appellent une réaction rapide et adaptée des services de secours pour protéger les populations tout en garantissant la sécurité
les sauveteurs. Le temps est compté car tout début d’asphyxie non traité rapidement peut être fatal. Quand ils s’engagent, les secours commencent par rechercher et extraire en urgence les victimes du nuage toxique en protégeant leurs voies respiratoires au moyen de masques respiratoire ou filtrants. Cette phase réflexe de « reconnaissance – sauvetages » est suivie d’une phase réfléchie comportant deux volets : le traitement des victimes extraites et la protection des populations.
Une priorité absolue : traiter les victimes
Avant d’acheminer les victimes à l’hôpital, les secours s’emploient à stopper les effets de l’intoxication grâce notamment à l’oxygénothérapie qui libère les voies respiratoires et oxygène le sang pour maintenir ou restaurer les fonctions vitales (conscience, respiration, circulation sanguine). A cet effet, le corps médical (SAMU, médecin sapeur-pompier, etc.) est systématiquement engagé dans cette phase de médicalisation (intubations, administration de drogues, pose de perfusion, etc.).
Une nécessité absolue : protéger les populations pour éviter l’aggravation de la situation
Il s’agit de supprimer le risque qui menace les habitants d’une part. Cela consiste abattre les fumées et à éteindre le feu s’il s’agit d’un incendie. Les sapeurs-pompiers s’engagent en portant des appareils respiratoires isolants (ARI), qui isolent leurs voies respiratoires de l’air ambiant pendant une durée maximale de 30 à 35 minutes. Ils établissent, en tenant compte de la direction du vent (garder le vent dans le dos), un périmètre de sécurité qui délimite la zone de danger. Si les émanations proviennent d’une autre cause que l’incendie, les secours vont identifier la nature du produit par lecture de l’étiquetage ou par questionnement du propriétaire ou de l’exploitant. Toujours sous protection respiratoire, ils tentent de supprimer l’émanation de manière temporaire ou définitive afin d’éviter la survenue de nouvelles victimes ou une aggravation du
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sinistre (par inflammation, explosion, réactions avec d’autres composants, pollution, etc.). Souvent, la simple fermeture d’un robinet ou d’une vanne, la remise en place d’un bouchon ou d’un couvercle, voire l’obturation d’une fuite par un moyen improvisé suffisent à éliminer le danger en attendant l’intervention des spécialistes de la Cellule Mobile d’Intervention pour Risques Chimiques (CMIR), unité de sapeurs-pompiers spécialisés équipés de scaphandres. Les sauveteurs prendront soin de ne provoquer aucune étincelle susceptible de déclencher une inflammation ou une explosion à cause d’une atmosphère saturée en gaz toxiques. Les populations situées à l’intérieur du périmètre de sécurité sont soit évacuées soit confinées à l’intérieur des bâtiments (habitations, entreprises, établissements recevant du public).
Prévention § Développement Durable
Actualité
Améliorer rapidement et durablement la qualité de l’air pour protéger votre santé ! Le Gouvernement est déterminé à améliorer rapidement et durablement la qualité de l’air, qui constitue un impératif de santé publique et environnemental. Le principal émetteur de NO2 est le trafic routier. SOURCE Ministère de la Transition écologique et solidaire
De quoi parlons-nous ?
Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, a pris acte de l’arrêt du 24 octobre 2019 de la Cour de justice de l’Union européenne relatif au non-respect des normes de qualité de l’air pour le dioxyde d’azote (NO2). Actuellement, le dépassement des normes européennes de ce polluant fait l’objet de contentieux à l’encontre de plusieurs autres États membres. La France rappelle que sur la période 2000-2018, les émissions d’oxydes d’azote ont baissé de 54 % dans notre pays et que le nombre d’agglomérations concernées par les dépassements de la valeur limite pour le NO2 a été divisé par deux (il était de 11 agglomérations en 2018 contre 24 en 2000). Les limites réglementaires sont respectées pour une large partie du territoire et de la population, mais des dépassements subsistent en zone urbaine, à proximité du trafic routier.
Des actions structurantes
La mobilisation du Gouvernement pour améliorer la qualité de l’air passe par une série d’actions structurantes déjà engagées, parmi lesquelles : • Un effort sans précédent pour l’accompagnement du renouvellement du parc automobile via d’une part le bonus de 6 000 € pour l’achat d’une voiture ou d’une camionnette électrique ou hydrogène neuve (avec l’objectif de 100 000 pour l’année 2020), et d’autre part la prime à la
conversion d’un montant compris entre 1 500 € et 5 000 € pour l’achat d’un véhicule plus propre accompagné de la mise au rebut d’un véhicule ancien (avec l’objectif d’un million de primes dans le quinquennat) ; • Le plan de développement du réseau des bornes d’alimentation électrique pour les véhicules particuliers grâce à une subvention de l’Etat à la fois : aux collectivités territoriales s’engageant à installer un point de charge, et aux 3 000 premières copropriétés de France qui vont s’équiper de bornes ; • Le soutien à la rénovation énergétique des logements, via l'isolation ou le remplacement des chaudières au fioul ; • L’accompagnement financier des collectivités locales via le Fonds Air-mobilité de l'ADEME pour un montant total de 35M€. De nouvelles actions, inscrites en particulier dans la loi d’orientation sur les mobilités, permettront d’accélérer et d’amplifier l’action du Gouvernement avec notamment : • Le déploiement de zones à faibles émissions (ZFE) dans les métropoles, zones dont l’accès est réservé aux véhicules les moins polluants selon les modalités définies par les collectivités locales. À ce jour, ce sont 23 territoires qui se sont engagés dans la création d’une ZFE d’ici la fin 2020, représentant 17M d’habitants ; • L’obligation pour les collectivités territoriales
dépassant régulièrement les valeurs limites, de mettre en œuvre une telle ZFE ; • La mise en œuvre du Plan vélo, pour en tripler d’ici 2024 la part dans les déplacements du quotidien (stationnement, infrastructures, apprentissage, lutte contre le vol, etc.) ; • La création du Forfait mobilités durables pour inciter les employés à recourir au vélo ou au covoiturage pour leurs trajets domicile-travail (allant jusqu’à 400 € / an) ; • Le contrôle renforcé du marché des véhicules et des engins mobiles non routiers ; • La réduction des émissions des navires à quai par le plan escales zéro fumée, qui commence à se déployer dans le sud du pays.
Transition écologique La loi Energie-climat adoptée !
La loi Energie-climat adoptée par le Parlement décrète à la fin septembre 2019 a été promulguée le 8 novembre 2019 (JO du 9/11/2019). Selon la Ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne, cette loi fait figure de « nouveau pilier » de la transition écologique, elle actualise les objectifs de la politique énergétique de la France, notamment en prévoyant d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, une baisse de 40% de la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2030, contre 30% précédemment, et la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022. Elle décale de 2025 à 2035 la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique. La loi prévoit un dispositif progressif de rénovation énergétique des logements « passoires thermiques » (avec pour objectif la fin de ce type de logements en 2028). Elle prévoit un dispositif en trois temps : « incitation, obligation et en dernier recours sanctions. La loi crée une vigie scientifique : le « Haut Conseil pour le Climat », qui, à l’image du « Committee on Climate Change » britannique, évaluera en toute indépendance la stratégie climatique de la France et l’efficacité des politiques mises en œuvre pour atteindre ses ambitions. La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) est confirmée comme étant l’outil de pilotage de notre action, qui sera révisée tous les 5 ans et pourra ainsi être ajustée et affutée à la réalité de l’évolution de nos émissions. « Avec le projet de loi Energie-Climat, nous nous donnons à la fois un cap clair vers la neutralité carbone et les moyens pour l’atteindre. C’est un progrès concret à la fois pour le climat et les Français », a indiqué Elisabeth Borne.
Source : Ministère de la Transition écologique et solidaire
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Maitrise de l’Energie
Etude ADEME
Martinique, Guadeloupe, Réunion : l’autonomie énergétique en 2030 est-elle possible ? Selon la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte, les Zones Non Interconnectées au réseau électrique continental doivent atteindre l’autonomie énergétique d’ici 2030. SOURCE ADEME (AGENCE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA MAITRISE DE L’ENERGIE)
De quoi parlons-nous ?
A l’heure où les territoires d’outre-mer œuvrent à la révision de leurs Programmations Pluriannuelles de l’Energie, l’ADEME a mené des études en Guadeloupe, Martinique et à la Réunion afin d’évaluer la faisabilité de cette autonomie à l’horizon 2030. L’agence a publié, au mois de juin 2019, une synthèse comparative de ces 3 premiers territoires, et mène des travaux comparables en Corse, Guyane et à Mayotte. Ces études se veulent un outil d’aide à la décision pour les instances locales, notamment pour lever les freins techniques au développement des énergies renouvelables (EnR) électriques.
Des potentiels d’EnR locaux suffisants pour assurer un mix électrique 100% renouvelable
L’ADEME a étudié le potentiel d’énergies renouvelables (EnR) disponibles et mobilisables. Un mix électrique 100% EnR adapté aux particularités de chaque territoire est techniquement possible que ce soit à la Réunion, en Martinique ou en Guadeloupe. Cela nécessitera une politique volontariste de maîtrise de la demande d’énergie et le recours à d’importantes capacités de stockage permettant le maintien de l’équilibre entre l’offre et la demande. Selon les estimations de l’ADEME, la production annuelle d’électricité à partir d’énergies renouvelables variables représenterait entre 35 et 53% de la production totale en 2030 pour la Guadeloupe et la Réunion. En Martinique, les gisements renouvelables pilotables étant moins importants, elle serait comprise entre 58 et 73% en 2030.
Une autonomie énergétique atteignable après 2030 sous conditions
Suite à l’évaluation précise des besoins de développement des différentes filières
renouvelables et de stockage, l’ADEME estime néanmoins que l’atteinte de l’autonomie énergétique est possible moyennant un effort supplémentaire de maîtrise de la demande d’énergie et une accélération du déploiement des EnR. Par exemple, la Réunion devrait déployer environ 1000 MW de photovoltaïque en 15 ans, alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie en cours porte un objectif de 120 MW supplémentaire pour 2023. En conséquence, pour atteindre un niveau d’autonomie important (incluant une électrification forte du parc automobile) il sera nécessaire de solliciter de manière très significative les potentiels EnR et de maintenir une politique ambitieuse de maitrise de la demande énergétique notamment dans les secteurs du transport et du tertiaire, comme l’ont montré d’autres études récentes (MDE et transports) conduites sur l’ensemble des Outre-Mer.
La transition vers les EnR permet une baisse des coûts de production
Quel que soit le scénario étudié, le rôle des centrales diesel est fortement réduit dès que l’on développe significativement les EnR (à partir de 2025 dans le modèle). Le recours important à cette production carbonée est aujourd’hui responsable des coûts de production très importants sur ces territoires. Les études montrent que l’augmentation du taux d’EnR dans le mix électrique s’accompagne d’une baisse des coûts de l’énergie produite, malgré les investissements nécessaires dans des actifs de stockage. Si cet exercice s’est focalisé sur la faisabilité technique et sur les coûts, ces modifications du mix énergétique nécessiteront un accompagnement pour faciliter les changements des comportements des consommateurs et également l'évolution de certains emplois et métiers liés à l’énergie.
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Prévention § Développement Durable
Environnement
Comment jardiner sans pesticides ?
Acheter, utiliser ou stocker des pesticides chimiques pour jardiner ou désherber est interdit depuis le 1er janvier 2019. Issue de la loi Labbé, cette mesure vise à protéger votre santé et l’environnement. SOURCES Ministère de la transition écologique et solidaire ; Jardiner autrement
Les alternatives aux pesticides
Chaque année, pour le retour du printemps du 20 au 30 mars, la Semaine Pour les Alternatives aux Pesticides (SPAP) met à l’honneur de nombreuses alternatives pour se passer des pesticides chimiques de synthèse dans notre consommation et notre production. Plus de 1000 évènements en France et à l’étranger sont organisés chaque année par les citoyens, les associations, les entreprises ou encore les collectivités territoriales lors de cet évènement. Au programme : conférences, ciné-débats, portes ouvertes de fermes, de moulins, de jardins, dégustations, ateliers, démonstrations… L’objectif de la SPAP est d’informer les citoyens sur les risques de l’exposition aux pesticides et de promouvoir des solutions alternatives pour vivre, consommer et produire plus durablement pour notre santé et pour notre planète. Pour sa 14ème édition, la Semaine pour les alternatives aux pesticides est organisée autour du thème de la biodiversité.
Le cadre règlementaire
Depuis le 1er janvier 2019, la réglementation contre l’utilisation les pesticides chimiques pour les jardiniers amateurs évolue. Vous ne pouvez plus les acheter, les utiliser et les stocker pour jardiner ou désherber. Pour rappel, les pesticides, aussi appelés produits phytopharmaceutiques, servent à protéger les plantes. Il s’agit d’herbicides, fongicides, acaricides, anti-limaces… Les pesticides de biocontrôle, à faible risque ou utilisables en agriculture biologique restent autorisés. Cette interdiction concerne aussi les collectivités qui n’ont plus le droit, depuis janvier 2017, d’utiliser ces pesticides sur les espaces verts, les forêts, les voiries ou les promenades accessibles ou ouverts au public.
Le danger des pesticides
Les produits utilisés pour lutter contre les pucerons ou les limaces, pour détruire les mauvaises herbes ou pour combattre les maladies, ne sont pas des traitements anodins. Ce sont des pesticides. Ces produits ont des conséquences sur l’environnement, les nappes phréatiques, la biodiversité, la santé. C’est pourquoi, il est important d’apprendre à jardiner autrement pour en limiter les usages. On entend par pesticide dans le cadre du plan Ecophyto, les produits phytopharmaceutiques également appelés
phytosanitaires, relevant du L253-1 du code rural. Les produits de protection des plantes utilisables en Agriculture Biologique et les produits naturels font partie aussi des pesticides. a La biodiversité en danger : La plupart des pesticides ne sont pas sélectifs et ont des conséquences sur la biodiversité. Autrement dit, en utilisant des produits chimiques, on porte atteinte au bon fonctionnement de l’ensemble du jardin en : – éliminant des insectes utiles pour la pollinisation des fleurs et des plantes ou des insectes auxiliaires naturels de culture ; – dégradant la qualité des sols ; – fragilisant la plante elle-même, etc. C’est tout l’équilibre de la nature qui est bousculé. a La pollution des eaux : Par ruissellement et par infiltration, les produits de traitement se retrouvent dans les eaux de surface et souterraines. Par conséquent, sans en avoir conscience, beaucoup de jardiniers amateurs sont responsables d’une part de la pollution des eaux. a Un risque pour la santé : Si l’usage des produits pesticides ne présente pas de risque inacceptable dans les conditions normales d’utilisation, le risque peut toutefois augmenter (et devenir inacceptable) en cas de non-respect des doses prescrites, d’usages inadaptés, d’usages à un mauvais moment. Les pesticides utilisés pour traiter un potager peuvent se retrouver dans les récoltes sous forme de résidus. Ces résidus même en très faible quantité, ingérés quotidiennement peuvent se révéler dangereux pour la santé. Traiter régulièrement son jardin avec des pesticides, c’est risqué de mettre en contact les enfants ou les animaux domestiques avec des produits potentiellement dangereux. De nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui pour encourager un jardinage qui fasse moins appel aux produits chimiques. Face aux discours parfois partisans entre tenants du chimique et tenants du bio, les jardiniers se posent au quotidien de nombreuses questions : • Quels sont les moyens efficaces alternatifs à l’usage des pesticides pour protéger mes cultures ? • Comment réduire l’usage des engrais en préservant le bon développement des végétaux ? • Que penser des préparations et produits
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naturels pour la protection des végétaux ?
Quelles tives ?
solutions
alterna-
Vous êtes jardinier amateur ? Pour remplacer les pesticides chimiques, il vous est par exemple possible de : • Planter des plantes locales, au bon endroit selon l’exposition et la nature du sol ; • Cultiver à proximité les unes des autres des plantes qui s’apportent des bénéfices mutuels ; • Utiliser les plantes et les animaux auxiliaires pour lutter contre les maladies et les ravageurs ; • Favoriser la biodiversité, alterner les cultures, adopter le paillage pour protéger vos végétaux des herbes indésirables et de la sécheresse.
Jardiner autrement
Bouteilles, bidons, flacons, sprays… pensez à rapporter vos pesticides en déchetterie ou dans des points de collecte temporaire, si possible dans leur emballage d’origine. Cela permet de bénéficier d’une prise en charge et d’un traitement sécurisés, dans des conditions respectueuses de l’environnement. Ne jetez pas ces produits à la poubelle ou dans les canalisations.
7 principes simples pour jardiner sans pesticides
Au lieu de combattre les parasites et les maladies une fois qu’ils menacent les plantes du jardin, le bon sens consiste à agir en amont pour éviter leur installation et leur développement. Observer, comprendre, respecter des règles simples et efficaces sont les principes de base pour jardiner dans le bon sens. Ces sept règles de prévention vous seront utiles, tant pour créer un nouveau jardin que pour faire évoluer le vôtre vers un lieu respectueux des équilibres naturels. Donc,
Environnement
la meilleure façon de jardiner sans pesticides est de cultiver la bonne santé de son jardin ! 1 a Connaître l’environnement de son jardin : Deux éléments sont importants à connaitre pour la bonne réussite des cultures : d’une part, le climat de la région et plus encore le microclimat du jardin ; d’autre part l’exposition du jardin. Ces éléments peuvent varier en fonction des endroits du jardin : zones très ensoleillées ou à l’ombre, zones ventées ou abritées. 2 a Connaître la nature de son sol : Le sol est à la fois le support physique dans
lequel s’enracinent les plantes et leur source d’éléments nutritifs, d’eau et d’air. Le sol de votre jardin est-il lourd ou léger, riche ou pauvre en matière organique et éléments minéraux, acide ou calcaire ? Ainsi, la qualité du sol influe considérablement sur le comportement des plantes, leur capacité à se nourrir et à respirer. 3 a Choisir les plantes adaptées : Toutes les plantes ont besoin de lumière, d’eau et d’éléments nutritifs mais de grandes différences existent selon les genres et les stades de croissance. Vous avez pris le temps d’analyser le climat, l’exposition et le type de sol de
votre jardin, il vous suffit maintenant de choisir les plantes qui apprécieront ces conditions. Que cela soit dans la littérature ou sur les étiquettes en jardinerie, les besoins de chaque variété sont toujours décrits selon ces 3 caractéristiques. 4 a Accepter et favoriser la biodiversité : Le jardin est un véritable écosystème. Encourager la biodiversité favorise le développement d’un équilibre entre les espèces. Les auxiliaires biologiques (araignée, coccinelle, chrysope, hérisson, oiseaux…) sont nos alliés contre les nuisibles. Plusieurs solutions sont possibles pour attirer ces auxiliaires, comme la constitution de haies champêtres diversifiées, de massifs d’arbustes, la culture de plantes vivaces et mellifères, ou la réalisation d’abris. 5 a Adopter des méthodes de lutte préventive : Varier les plantes cultivées dans l’espace et d’une année sur l’autre permet de rompre le cycle de développement des parasites. Rotation des cultures, compagnonnage, plantes amies et plantes répulsives font partie des techniques préventives efficaces tout comme les protections physiques contre les ravageurs (filet, glue, …). Nos fiches techniques peuvent vous apporter des réponses au cas par cas, selon le ravageur qui vous préoccupe. 6 a Bien entretenir son sol et nourrir ses plantes : La croissance des plantes dépend de la manière dont elles vont pouvoir mobiliser les éléments nutritifs présents dans le sol. Parler de nutrition des plantes, c’est donc parler de la relation entre la plante et le sol. Le sol n’est pas un support de culture inerte. C’est un milieu vivant qu’il faut entretenir. Nourrir son sol c’est nourrir ses plantes. 7 a Mieux arroser : Un jardin adapté aux conditions naturelles est un jardin économe en eau. Les excès d’eau peuvent favoriser le développement de maladies et être tout autant nocifs à la bonne santé des plantes qu’une sécheresse.
Protection des abeilles L’Anses émet des recommandations afin de renforcer le cadre réglementaire Dans le cadre du plan d’action gouvernemental sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides, l’Anses a publié en 2019 le résultat de son expertise et ses recommandations visant à renforcer le cadre réglementaire relatif à la protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs. L’objectif de ces recommandations est de réduire encore l’exposition des abeilles aux produits phytopharmaceutiques. Les abeilles et autres insectes pollinisateurs jouent un rôle crucial dans la biodiversité et l’agriculture. La santé des abeilles est impactée par de nombreux facteurs, dont les produits phytopharmaceutiques. Leur protection vis-à-vis de l’exposition à ces produits est donc une priorité. Dans ce contexte, le plan d’action gouvernemental sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides prévoit de renforcer le dispositif réglementaire de protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs. L’Anses a été saisie par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et le ministère de la Transition écologique et solidaire afin de formuler des recommandations pour renforcer ce cadre réglementaire. L’Anses a pris en compte l’ensemble des données disponibles, dont ses propres travaux sur la co-exposition des abeilles, ainsi que les observations réalisées notamment dans le cadre de la phytopharmacovigilance. Elle recommande d’élargir l’interdiction d’appliquer des produits insecticides et acaricides en pulvérisation pendant les périodes de floraison et/ou périodes de production d’exsudats : à l’ensemble des produits phytopharmaceutiques utilisés en pulvérisation pendant ces périodes ; à tous les produits contenant des substances actives systémiques utilisés en pulvérisation et traitements de semence avant floraison, y compris les produits à base de micro-organismes. L’Anses recommande que l’octroi des dérogations à l’interdiction d’application soit soumis à la réalisation de nouveaux essais, dès lors que les méthodes le permettant sont disponibles : – sur le développement du couvain, les effets chroniques d’une intoxication aigüe et, pour tout produit contenant un insecticide neurotoxique, sur le comportement des abeilles (test de retour à la ruche) ; – sur la toxicité aigüe orale et par contact sur bourdon. L’Agence recommande également que, quelle que soit la culture concernée, les traitements phytopharmaceutiques bénéficiant d’une telle dérogation ne puissent être appliqués qu’après l’heure de coucher du soleil (telle que définie par l’éphéméride) et dans les trois heures suivantes, dans des conditions permettant d’assurer la sécurité et la santé des opérateurs. Enfin, afin de réduire l’exposition des abeilles et autres insectes pollinisateurs aux produits phytopharmaceutiques, l’Anses recommande dans son avis publié le 28 octobre 2019, une evolution des méthodes d’évaluation des risques dans le cadre des demandes d’autorisation de mise sur le marché de ces produits. Elle recommande ainsi de s’appuyer sur le document guide de l’EFSA qui permet notamment de mieux évaluer les risques à long terme pour les abeilles et pour les autres pollinisateurs. Par ailleurs, l’Agence souligne la nécessité de fixer des valeurs seuils réglementaires au niveau européen pour les risques chroniques afin d’harmoniser les critères relatifs à la décision de mise sur le marché des produits.
Source : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)
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Prévention § Développement Durable
Prévention Durable
Exposition au cadmium
L’Anses propose des valeurs limites pour mieux protéger les consommateurs et les travailleurs Le cadmium, substance omniprésente dans notre environnement, peut entraîner des risques pour la santé de l’Homme, exposé principalement via l’alimentation. SOURCE Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)
De quoi parlons-nous ?
Afin de limiter l’exposition de la population, il apparait indispensable de maîtriser l’apport en cadmium par les activités agricoles, et en particulier lors de l’épandage de matières fertilisantes dont les engrais minéraux phosphatés. L’Anses a publié, le 26 septembre 2019, ses travaux d’expertise dont les résultats visent à renforcer la protection des consommateurs, ainsi que celle des travailleurs. A cette fin, l’Agence établit une nouvelle valeur toxicologique de référence (VTR) par ingestion et recommande d’abaisser les niveaux de cadmium dans les matières fertilisantes afin de limiter l’accumulation dans les sols, le transfert vers les végétaux et in fine l’exposition des consommateurs au cadmium par la voie alimentaire. L’Anses rappelle que certaines populations sont surexposées au cadmium par l’alimentation et souligne donc la nécessité de mettre en œuvre des mesures de protection visant à réduire les apports en cadmium.
Le cadmium, une substance à surveiller
Le cadmium est un élément trace métallique très répandu dans l’environnement à l’état naturel et en raison de l’activité humaine, notamment agricole et industrielle. Il pénètre facilement dans les végétaux par leurs racines et entre ainsi dans la chaîne alimentaire. Reconnu cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction, le cadmium entraîne chez l’Homme des atteintes rénales et une fragilité osseuse lors d’une exposition prolongée, notamment par voie orale via l’alimentation et l’eau de boisson. La source principale d’exposition de la population générale au cadmium est l’alimentation et le tabac pour les fumeurs. En 2011, suite à la seconde Etude de l’alimentation totale française (EAT2), l’Anses avait mis en évidence des dépassements de la VTR du cadmium pour certaines populations pouvant entraîner un risque sanitaire et recommandait de réduire l’exposition alimentaire. A cette fin, l’Agence avait recommandé d’agir à la source, en particulier au niveau des matières fertilisantes en partie à l’origine de l’augmentation de la concentration en cadmium dans les sols et, in fine de sa teneur dans les aliments.
Trois rapports d’expertise pour mieux appréhender l’exposition de la population
Dans ses travaux d’expertise, l’Anses a évalué le cycle de contamination en cadmium en lien avec les matières fertilisantes et propose de nouvelles valeurs seuils afin de d‘éviter la survenue d’effets sanitaires et de mieux protéger les consommateurs comme les travailleurs : • Établit une nouvelle VTR par ingestion pour la population générale au regard des études scientifiques récentes ; • Recommande d’abaisser au maximum les niveaux de contamination en cadmium depuis l’épandage des matières fertilisantes sur le sol jusqu’à l’aliment consommé : une concentration limite en cadmium dans les engrais minéraux phosphatés et, surtout, un flux annuel d’apport en cadmium pour l’ensemble des matières fertilisantes ; • Evalue l’exposition professionnelle au cadmium des travailleurs de la filière matières fertilisantes. Les recommandations de l’Anses s’inscrivent dans le cadre de l’harmonisation de la mise sur le marché de toutes les matières fertilisantes tant au niveau national qu’européen.
Contrôler l’exposition de la population au cadmium par voie alimentaire
Au terme de ses expertises, l’Anses a retenu le risque d’ostéoporose ou de fractures osseuses comme effet critique du cadmium sur la santé humaine. La Valeur Toxicologique de Référence proposée est une Dose Journalière Tolérable par voie orale fixée à 0,35 microgramme de cadmium par kilogramme de poids corporel par jour. De plus, une concentration de 0,5 microgramme de cadmium par gramme de créatinine dans les urines est proposée comme concentration critique pour un adulte de 60 ans, en supposant que l’ingestion soit la seule source d’exposition au cadmium. D’autre part, l’Anses recommande que l’apport en cadmium par les matières fertilisantes, qu’il s’agisse d’engrais industriels ou de déchets utilisés pour fertiliser les cultures comme le
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fumier, n’excède pas un flux de 2 grammes de cadmium par hectare et par an. En outre, lorsque des engrais minéraux phosphatés sont utilisés, l’Agence recommande que leur concentration en cadmium dans le produit soit inférieure à 20 milligrammes de cadmium par kilogramme d’anhydride phosphorique (P2O5, composant majoritaire des engrais minéraux phosphatés contenant du cadmium). Ces seuils apparaissent indispensables pour réduire l’accumulation du cadmium dans les sols et son transfert vers les cultures et les eaux superficielles et souterraines. L’application de ces seuils permettrait d’accroître la protection des populations exposées au cadmium par l’alimentation. A cet égard, l’Anses encourage la poursuite des efforts au niveau national et européen pour réduire les expositions de la population au cadmium.
Des données insuffisantes pour évaluer l’exposition professionnelle liée à la filière des matières fertilisantes
Peu de données de surveillance biologique ou d’exposition par inhalation au cadmium des travailleurs de la filière des matières fertilisantes, depuis la production à l’utilisation, sont disponibles. L’étude de filière a mis en évidence, sur la base de données très parcellaires, des dépassements des Valeurs Limites d’Exposition Professionnelle (VLEP) recommandées par l’Anses (3 microgrammes par mètre cube d’air), notamment pour les travailleurs de la filière de production d’engrais phosphatés. En dehors de deux secteurs ciblés où quelques rares données sont disponibles, l’absence de mesures biologiques sur les travailleurs ne permet pas d’évaluer rigoureusement les expositions professionnelles au cadmium. Enfin, les recommandations visant à abaisser les niveaux de cadmium dans l’ensemble des matières fertilisantes épandues sur les sols agricoles français permettraient également de diminuer de façon indirecte l’exposition au cadmium des travailleurs de la filière.
Gestion des Déchets
Des conseils pratiques pour réduire les déchets au bureau Les activités de bureau produisent chaque année 2,4 millions de tonnes de déchets, dont une bonne partie peut être recyclée. Un salarié du tertiaire produit en moyenne chaque année 120 à 140 kg de déchets, dont 70 à 85 % de papiers et cartons. SOURCE AGENCE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA MAITRISE DE L’ENERGIE (ADEME)
Que jette-t-on au bureau ?
– des imprimés et des papiers de bureau ; – des déchets d’emballage ; – des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) dont certains sont classés comme dangereux (lampes basse consommation, tubes fluorescents, matériel informatique, téléphones, piles, accumulateurs…) ; – des déchets dangereux (toners…) ; – d’autres déchets non dangereux (fournitures de bureau, gobelets de machine à café, mobilier de bureau…).
Moins jeter de papier et mieux le trier
900 000 tonnes de papiers et cartons sont jetées par an dans les bureaux dont 35 % seulement sont recyclées. Pour moins jeter de papier, vous pouvez : • Eviter de tout imprimer : les courriels, les documents de travail en intégralité, les présentations numériques… Sélectionnez seulement ce qu’il est indispensable de conserver, ce qui nécessite d’être lu quand on n’est pas à son poste de travail, etc. • Configurer votre photocopieur et imprimante en mode recto-verso. • Imprimer les documents en 2 pages par feuille. • Imprimer uniquement le nombre d’exemplaires nécessaires, pas plus. • Utiliser des enveloppes à utilisation multiple pour le courrier interne. • Réutiliser comme brouillon les versos blancs des documents imprimés ou photocopiés. • Annuler les abonnements inutiles aux journaux et aux revues même s’ils sont gratuits. • Respectez bien les consignes de tri de
l’entreprise pour permettre le recyclage… Vous pouvez laisser les agrafes, les reliures, les fenêtres des enveloppes, le système de traitement s’en chargera.
Choisir des toners réutilisables et des cartouches d’encre rechargeables
81 millions de cartouches d’impression pour imprimantes, photocopieurs et fax sont utilisées chaque année (entreprises et particuliers confondus) ce qui représente environ 19 400 t de déchets dont les 2/3 sont collectés séparément. La moitié est réutilisée (remplissage des cartouches vides) ou recyclée. Pour améliorer le réemploi de ces produits, il est important de se fournir en cartouches d’encre rechargeables ou toners d’imprimante réutilisables et/ou réutilisés. Ensuite, suivez bien la procédure indiquée : les cartouches et les toners peuvent être restitués aux fournisseurs (revendeurs, en magasins, renvoi aux fabricants dans des colis prépayés), etc.
Certains déchets peuvent être facilement évités
Moment quasi universel au bureau, la pause-café produit aussi pas mal de déchets qui pourraient être évités : emballages de sucre, dosettes diverses, couverts en plastique, et surtout gobelets de carton ou de plastique. Préférez un mug, de la vaisselle lavable et réutilisable. Pensez aux grands conditionnements (café, sucre, biscuits…). C’est moins cher et source de moins de déchets.
Certains déchets doivent être traités avec précaution
Les piles et accumulateurs sont des déchets
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dangereux dont une grande partie peut être récupérée et recyclée comme matière première : oxyde de zinc, manganèse, ferraille essentiellement. Leur taux de collecte est aujourd’hui d’environ 33 % seulement. Ces déchets doivent être jetés dans des bacs de récupération (en magasins, en mairie…) ou déposés en déchèterie. Les lampes basse consommation et les tubes fluorescents contiennent du mercure et sont à ce titre classés dans les déchets dangereux. Ils sont recyclables en quasi-totalité. Pour en savoir plus sur la collecte des lampes et tubes fluorescents, consultez le site de Recylum. Ne jetez jamais de produits toxiques, de peintures... dans les sanitaires.
Billet
PRÉVENTION RÉUNION
BERNARD PICARDO
Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Région Ile de la Réunion
Deux plateformes régionales à destination des professionnels L'URMA BTP se positionne comme l’outil de formation aux métiers du BTP
0 à 20 salariés. Le site spécifique et unique de l’URMA BTP permet de développer une offre de formation complète mettant l’opérateur dans 7 situations, les plus proches des situations réelles de chantier : Toiture Terrasse et Inclinée, Structures métalliques, Poteau, Corde, Banche, Echafaudages. Elle s’adresse aux professionnels de la maintenance industrielle, la construction BTP, la charpente, la couverture, les télécoms, l’éolien, le photovoltaïque... Autre plateforme technique, celle dédiée à l’amiante formation SS4 qui apporte une formation indispensable aux entreprises réunionnaises de réhabilitation/rénovation intervenant sur des bâtiments d’avant juillet 1997 potentiellement amiantés. Conforme au Document de Référence INRS OPP BTP et inaugurée en avril 2017, la plateforme permet aux professionnels de tous corps d’état de se former pour mener des travaux en milieu amianté en respectant les étapes réglementaires de formation des salariés, élaboration d’un mode opératoire spécifique, utilisation du matériel de prévention et de protection. Deux plateformes régionales au service des entreprises et opérateurs du territoire pour un secteur BTP responsable !
tant en formation initiale qu’en formation continue pour les salariés et chefs d’entreprises en intégrant la dimension sécurité sur deux volets stratégiques que sont les risques travaux en hauteur et l’amiante à travers deux nouveaux plateaux techniques dédiés. Forte de l’idée que l’apprenti est vecteur de bonnes pratiques en entreprise, l’URMA BTP de Saint André s’est de longue date engagée dans la formation de ses apprenants à la prévention des risques professionnels. Les 400 apprentis formés annuellement, bénéficient de la formation au Brevet Sauveteur Secouriste du Travail et d’une journée annuelle dédiée au risque routier. Si depuis 2005, des formations Echafaudage sont délivrées, une étape nouvelle est franchie avec la plateforme travaux en hauteur et la convention avec la CGSS Réunion (Service Prévention), habilitant l’établissement à dispenser et valider ces formations. En effet malgré les progrès réalisés ces vingt dernières années, l’accidentologie des travaux en hauteur reste importante. C’est la troisième cause d’accident du travail mais la première en termes de gravité avec des victimes d’accidents et décès majoritairement dans les entreprises de petites tailles :
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SUBVENTIONS PRÉVENTION TPE de l’Assurance Maladie Risques Professionels Vous investissez dans la Prévention ? La CGSS de la Réunion vous accompagne !
Avec la nouvelle Convention d’Objectif et de Gestion 2018-2022, un ambitieux programme d’accompagnement et d’incitations financières est lancé cette année.
Vous êtes une entreprise de MOINS DE 50 SALARIÉS ?
La Caisse Générale de Sécurité Sociale a une mission de développement et de coordination de la prévention des risques professionnels sur son territoire. Elle met en oeuvre la politique nationale de prévention et élabore une stratégie régionale pour diminuer les accidents du travail et les maladies professionnelles. En appui de cette mission, la CGSS peut aider financièrement les entreprises qui investissent dans la prévention
Aides destinées à certains secteurs d’activité Hôtel + (Hôtellerie - Hébergement) : TMS*, risques chimiques Garage plus sûr (Réparation automobile) : TMS, risques chimiques Préciséo (Coiffure) : TMS, risques chimiques Airbonus (Garages, Transport et Centres de contrôle technique) : Risques chimiques Stop Essuyage (Hôtellerie - Restauration) : TMS, coupures Stop Amiante (BTP - Nettoyage - Maintenance) : Risque d’exposition aux fibres d’amiante Bâtir + (BTP) : Chutes, TMS et hygiène sur les chantiers du BTP Propreté + (Entreprises de nettoyage) : TMS, chutes, risques chimiques Aides et soins à la personne (au domicile) : TMS, chutes Aides et soins à la personne (en établissement) : TMS, chutes
des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail de leurs salariés. Un ensemble de dispositifs d’aides financières est ainsi proposé aux entreprises de moins de 50 salariés. Certains dispositifs visent à accompagner des secteurs d’activité ciblés par l’Assurance Maladie Risques Professionnels, d’autres visent à réduire des risques ciblés pour leurs conséquences socio-économiques importantes.
Subvention Prévention TPE tous secteurs Equip’mobile + : Risques liés au déplacement de charge Filmeuse + : TMS, chutes TMS Pros Diagnostic : Une aide pour financer la formation, l’évaluation et la mise en place d’un plan d’actions contre les risques de troubles musculo-squelettiques TMS Pros Action : Une aide qui permet d’acheter du matériel et/ou des équipements pour réduire les contraintes physiques et pour réaliser des formations adaptées Soudage plus sûr : Fumées et soudage Echafaudage + : Chutes de hauteur Couteau + : TMS, coupure *TMS : Troubles Musculo-squelettiques
CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ Entreprises de moins de 50 salariés employant du personnel au Régime Général, Attestation de régularité URSSAF de moins de 3 mois, Attestation d’adhésion à un service de santé au travail, Preuve de la réalisation du Document Unique d’Evaluation des Risques, Devis/factures des investissements prévus au projet, Avis de l’Instance Représentative du Personnel (le cas échéant). Retrouvez tous les dossiers de ces dispositifs d’aide à destination des TPE-PME sur le site de l’Assurance Maladie : https://www.ameli.fr/entreprise rubrique Santé au Travail. Puis transmettez votre demande par mail à : prevention@cgss.re
RCS 314 635 483 00014 CGSS REUNION - Juillet 2019 - Agence Communication - Marketing
De quoi s’agit-il ?
Voirie Assainissement / Réseaux EP Réseaux secs Soutènement Gros-Oeuvre Aménagement
Unité 1 : 29 avenue Michel DEBRE Z.I les sables 97427 Etang-Salé / Tél : 0262 26 59 89 Unité 2 : 14 avenue Michel DEBRE Z.I les sables 97427 Etang-Salé / Tél : 0262 91 46 46 Dépôt Nord-Est : ZI Coco ROBERT 97438 Ste Marie / Tél : 0262 30 32 34 Dépôt Ouest : Rue Henri Cornu 97460 St Paul / Tél : 0262 32 27 27
www.prefabeton.com In