N°12 – Février 2019
N°12 – Février 2019
Prévention Santé au Travail
www.preventionmartinique.com
LES BONNES PRATIQUES POUR AMÉLIORER LA SÉCURITÉ DANS LES ENTREPÔTS LOGISTIQUES QUELLES VÉRIFICATIONS PÉRIODIQUES DEVEZ-VOUS MENER DANS VOTRE ENTREPRISE�? RESTAURATION TRADITIONNELLE�: LA SÉCURITÉ AU MENU�!
Prévention Santé Vie Pratique LES CANCERS DE L’ŒSOPHAGE MULTIPLIÉS PAR 7 EN 20 ANS ! URGENCE SOCIALE VOUS ÊTES VICTIME DE VIOLENCES CONJUGALES�? COMMENT RÉAGIR�?
À LA UNE
contact@preventionmartinique.com
Développement Durable QUALITÉ DE L’AIR�: QUE FAIRE EN CAS D’ÉPISODE DE BRUME DE SABLE DENSE ?
GAZ HILARANT�:� NOS ADOS EN DANGER�!
PRÉVENTION DES TMS DANS LE SECTEUR DU BTP�: QUELLE EST LA MARCHE À SUIVRE�?
ISSN 2266-9280 – 6.00 €
Avec la collaboration de : DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI DE MARTINIQUE
DIECCTE
CGSS
CTM
SDIS
ARS
CROIX-ROUGE
9 772266 928008
VOTRE SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL
Missions du service Conduire des actions de santé au travail, dans le but de préserver la santé physique et mentale des travailleurs tout au long de leur parcours professionnel ; Conseiller les employeurs, les travailleurs et leurs représentants sur les dispositions et mesures nécessaires afin d’éviter ou de diminuer les risques professionnels, d’améliorer les conditions de travail, de prévenir la consommation d’alcool et de drogue sur le lieu de travail, de prévenir le harcèlement sexuel ou moral, de prévenir ou de réduire la pénibilité au travail et la désinsertion professionnelle et de contribuer au maintien dans l’emploi des travailleurs ; Assurer la surveillance de l’état de santé des travailleurs en fonction des risques concernant leur sécurité et leur santé au travail, de la pénibilité au travail et de leur âge ; Participer au suivi et contribuer à la traçabilité des expositions professionnelles et à la veille sanitaire.
Équipe pluridisciplinaire mposée de Médecins du travail, Infirmières, ASST Secrétaires médicales, Intervenants en Prévention des Risques Professionnels – IPRP (Ergonome, Technicien Hygiène Sécurité), Psychologues, Assistante sociale. Suivi individuel de l’état de santé des salariés (VIP, reprise, à la demande…) assuré par les Médecins du travail et les Infirmiers en santé travail ; campagnes d’information…).
Plateau technique Métrologie.
0596 42 08 88
ZI JAMBETTE – 97232 LE LAMENTIN
édito
PRÉVENTION MARTINIQUE
ANNICK GIRARDIN Ministre des Outre-mer
Prévenir pour mieux vivre : la prévention à l’heure du développement durable
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révenir c’est anticiper, c’est revenir à l’essence même de nos politiques publiques de santé et de prévention des risques naturels. Cela implique un regard pragmatique sur les réalités démographiques, sociales, géographiques et climatiques ultramarines, qui divergent d’un territoire à un autre et qui ne sont pas celles de l’hexagone. Être pragmatique, c’est d’abord faire confiance à tous les acteurs institutionnels de terrain qui sont au plus près des attentes et des besoins des populations. Être pragmatique, c’est aussi ne pas fermer les yeux sur les éventuelles adaptations législatives à apporter dans les territoires. C’est cela le droit à la différenciation et il sera porté en concertation avec les collectivités locales. Le plan national de prévention santé prévoit des mesures spécifiques et innovantes pour les outre-mer : l’information au plus près du public sur les maladies sexuellement transmissibles, expérimenter un programme de dépistage du diabète à La Réunion, permettre aux pharmaciens de délivrer des kits de dépistage des cancers colorectaux et du col de l’utérus. Seront créés 100 postes d’assistants spécialistes outre-mer ainsi qu’un fonds dédié aux actions de santé publique outre-mer. La santé des personnes âgées et des personnes handicapées, l’accompagnement des femmes enceintes, la santé des jeunes, la prévention des maladies chroniques et l’engagement pour une alimentation saine et constituent les actions prioritaires de prévention menées par les agences régionales de santé (ARS), qui verront leurs moyens renforcés. Un plan spécifique ORSAN DOM (Organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles), pour renforcer la résilience des DOM face aux catastrophes naturelles et aux épidémies, est en cours d’élaboration. Si les outre-mer sont les territoires français les plus exposés aux risques naturels majeurs, ils sont aussi des terrains d’expérimentation de solutions innovantes. Défi majeur de notre siècle,
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le développement durable et ses 17 objectifs (ODD) sont au cœur de la transformation des territoires ultramarins. La gestion de la crise sans précédent provoquée par la succession de trois ouragans majeurs dans les Antilles en septembre 2017 a confirmé la capacité de l’Etat, des collectivités, du tissu associatif et de la population à faire face à un événement de haute intensité. Concernant La Réunion, une revue de la doctrine d’alerte est engagée ainsi que le renouvellement du radar météorologique. Dans le cadre du Plan de prévention des risques naturels majeurs outre-mer, l’Etat s’engage aussi sur le déploiement du Système d’alerte et d’information des populations (SAIP) aux Antilles tout en accélérant les réalisations du Plan séisme Antilles. Conformément aux engagements du président de la République, un délégué interministériel à la prévention des risques naturels majeurs sera bientôt nommé. Nous n’avons jamais été aussi conscients des enjeux liés à la prévention. C’est la marque de ce gouvernement qui a pris des engagements clairs dans le Livre bleu outre-mer, la feuille de route interministérielle des politiques publiques ultramarines sur le quinquennat. Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne et heureuse année 2019.
édito
PRÉVENTION PRÉVENTION MARTINIQUE RÉUNION
ALFRED MARIE-JEANNE
Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique
"Mettre l’accent sur la prévention en milieu scolaire"
ans un précédent numéro, j’ai eu l’occasion d’évoquer le large spectre couvert par la Collectivité Territoriale de D Martinique dans le domaine de la prévention : la santé, la prévention des risques naturels ou technologiques, la protection de l’environnement et de notre biodiversité.
Je souhaite maintenant mettre l’accent sur un volet de la prévention qui me tient particulièrement à cœur : la prévention en milieu scolaire. Cela passe bien évidemment par les investissements portés par la CTM pour assurer la sécurité des élèves dans les bâtiments dont nous avons la charge, et plus particulièrement par nos actions de réduction de la vulnérabilité sismique.
Ces actions ont été inscrites dans les orientations budgétaires de la CTM pour cette année. Car tout le monde connait l’attention constante que je porte à notre jeunesse.
Cela se traduit également par la politique volontariste que la Collectivité entend mener à partir de 2019 sur les thèmes tels le harcèlement, la violence, les conduites addictives, la sensibilisation à la sécurité routière, la tolérance, l’incivilité, le développement de l’estime de soi, la lutte contre le décrochage scolaire.
Je suis convaincu que c’est en créant les conditions de leur développement harmonieux que l’on forge l’avenir de notre territoire.
Ensemble, préservons la santé et la sécurité des salariés !
Contactez-nous ! Direction des Risques Professionnels Aides financières : 0596 66.74.37 Formation : 0596 66.51.33 Conseil-Expertise : 0596 66.53.35 Secrétariat général : 05 96 66.76.19 Email : prevention972@cgss-martinique.fr
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Notre travail, rendre le vôtre plus sûr !
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édito
Nos Rédacteurs
Tous ensemble contre les TMS !
Ont collaboré à ce numéro :
U
ne campagne de l’Assurance maladie, lancée au mois de novembre 2018, cible les entreprises dans la lutte contre le mal de dos. Plus généralement, ce sont les troubles musculo-squelettiques ou TMS, qui représentent plus de 87% des maladies professionnelles en France (95% en moyenne dans les DOM !), qui sont visés. On peut aisément admettre que ces fameux TMS font un peu tâche dans la partition du retour à l’équilibre de la sécurité sociale et qu’ils constituent un danger conjoncturel pour les finances publiques. Au-delà de leur influence purement économique, une chose est sure, les TMS agissent comme une véritable épidémie capable de mettre à terre la productivité d’une entreprise tant on sait leurs conséquences immédiates et durables sur le travail et sur la santé des salariés (rupture de la chaine de production, perte de compétitivité, désorganisation, maladie, absentéisme…). Ainsi, selon les dernières statistiques de la CNAM (nov. 2018) : 51 % des accidents du travail en 2017 sont causés par des manutentions manuelles (de loin la première cause) ; 28 % sont dus à des chutes de hauteur ou de plain-pied. Depuis 2015, l’Assurance maladie compte 165 000 accidents de travail liés à des lombalgies. En 2017, les arrêts de travail liés aux lombalgies ont engendré une dépense d’un milliard d’euros ! Autant dire que, de l’artisan maçon au soudeur, de l’opératrice de saisie au réparateur automobile, de l’aide à domicile au livreur, aucun travailleur n’y échappe ! On est tout de même en droit de se demander pour quelle raison ces satanés TMS seraientils plus pernicieux et plus invalidants aujourd’hui qu’ils ne l’étaient autrefois, lorsque leur comptabilité était quasiment inexistante dans les déclarations des médecins du travail. Les mauvaises postures, les efforts musculaires excessifs et répétitifs, les vibrations des membres, les coups de boutoirs sur les tendons…, n’ont pas vu le jour lors du passage à l’euro... La résilience et la robustesse de nos vaillants travailleurs ne se sont pas effritées du jour où le législateur a introduit la pénibilité dans le code du travail... Que s’est-il donc passé qu’on en soit arrivé à cette situation alarmante à présent ? Si les acteurs publics tentent, aujourd’hui, de contenir le sinistre à coup de campagnes, de plans d’action et d’aides financières incitant à la prévention, les employeurs et les travailleurs eux-mêmes ne sont pas exempts de tout reproche. Non pas qu’ils soient directement responsables d’un tour de rein venu de nulle part entre deux classements de registres dans le local des archives, mais sans doute doit-on mettre dans la balance, d’une part, l’inflation galopante des exigences de performance individuelle dans la société actuelle et, d’autre part, le manque manifeste de recours à des outils, équipements et services qui feraient le plus grand bien à tout le monde : formation aux gestes surs ; ralliement au tout-ergonomique ; automatisation des tâches ; aménagements de postes ; ajustement des délais d'exécution du travail ; maitrise des facteurs de risques psychosociaux, avec réduction du stress notamment ; révision de la politique managériale… Pour ainsi dire, les leviers d’amélioration des conditions de travail sont connus, l’arsenal de lutte contre les TMS ne demande qu’à être exploité. Reste à mobiliser pleinement les ressources disponibles pour aider chacun des acteurs de l’entreprise à traquer et à repousser les assauts quotidiens de ce mal épidémique.
Annick GIRARDIN (Ministre des Outre-mer), Alfred MARIE-JEANNE (Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique), Pascal JAN (Recteur de l’Académie de Martinique), Odile SAINT-PRIX MARAJO (Direction des Risques Professionnels, CGSS Martinique), Véronique SON (DRP, CGSS Martinique), Sandie CHENARD (DRP, CGSS Martinique), Eric CAPGRAS (DRP, CGSS Martinique), Docteur Irène RUIZ SANJUAN (2MT), Thomas DA FONSECA (2MT), Doctor Sylvie MERLE, Docteur Jean-Marie BOLIVARD (Réseau Addictions Martinique), Colette CORDE-ALPHONSINE (Réseau Addictions Martinique), Gaëlle GRATALOUP (Madininair), Colonel Jean-Paul LEVIF (SDIS Guadeloupe), Commandant Gisèle GRANDCHAMP (SDIS Guadeloupe), Lieutenant-Colonel Jacques ZENON (SDIS 971), Capitaine Frantz PORIER (SDIS 971), Capitaine Max GERION (SDIS 971), Lieutenant Gilles TASSIUS (SDIS 971), Jean-Christophe DULIN (CGSS Guyane), Kader RAVIN (CGSS Guyane), Marie-Laure GERUSSI (STKOG), Maria AMADOU (Guyane Gestion Déchets, Groupe CLIKECO), Xavier FAREL (CGSS Réunion), Christian BENARD (CGSS Réunion), Françoise FONTAINE (CGSS Réunion), David LALLEMAND (CGSS Réunion), Dévy ARMOURDOM (CGSS Réunion), Béatrice DE LOUISE (CGSS Réunion), David LAVIGNY (CGSS Réunion), Véronique FRADIN (CGSS Réunion), Chloé PICHARD (Chambre de Métiers Réunion), Pascal LAPORTE (ASSER, SISTBI Réunion), Geneviève RATO (SISTBI Réunion), Olivier MARIN (SISTBI Réunion), Ivan HOAREAU (Centre de Gestion 974), Docteur Yanis CARO (IUT de La Réunion, Université de La Réunion), Professeur Thomas PETIT (IUT de La Réunion, Université de La Réunion), Docteur Katia SLAMA (Centre régional de coordination des dépistages des cancers La Réunion), Docteur Jan-Dirk HARMS (Médecin Consultant), Docteur Hélène ANDRÉ (CHU Réunion), Fleur BRIGNANO (Sauveteur Secouriste du Travail), Jean-Pierre FOLIO (Conseiller en Prévention des Risques Professionnels), Bruno GAVARRI (IPRP), A. DAVID (Journaliste Prévention Santé), Association Française de Chirurgie (AFC), Institut national du cancer, Inserm, INRS, ANSES, Santé Publique France. Merci à tous de votre contribution et de vos nombreuses marques de soutien et de fidélité.
Prévention Martinique est publié aux Éditions Prévention Rédaction – Abonnements – Publicité : • 11 Rue des Arts et Métiers – Imm. Avantage – Lot. Dillon 97200 Fort-de-France Tel : 0596 42.13.43 – Fax : 09.70.62.09.35 • 16 Rue Claude Chappe – Zac 2000 – 97420 Le Port – Tel : 0262 55.15.05 E-mail : contact@preventionmartinique.com
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Dépôt légal à parution © Copyright Février 2019 – N°12 Crédit Photos : Prévention Réunion©, SDIS 971 Maquette : Hanna Baranes - La Pâtisserie graphique Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal et L.335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle (loi du 11 mars 1957).
ALBERT DAVID BENABOU - RÉDACTEUR EN CHEF
Le Comité d’Ethique Prévention Martinique PARTENAIRES OFFICIELS Le Comité d'Ethique Prévention Martinique est constitué de nombreux organismes officiels et personnalités locales qui contribuent chaque année à l’élaboration et à la validation des principaux axes rédactionnels du magazine. Ces acteurs-clés de la prévention et de la santé en Martinique ont accepté de partager leur expertise, leur savoir-faire et leur expérience pour mieux vous informer et rendre accessibles des problématiques qui relèvent de leurs compétences. Nous tenons à remercier l’ensemble de ces partenaires pour leur disponibilité, leur soutien et leur engagement admirable pour faire vivre la Prévention en Martinique.
DIECCTE MARTINIQUE − DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI Directeur de la DIECCTE : Mme Monique GRIMALDI Directrice-adjointe, Responsable du Pôle Travail : Mme Véronique MARTINE 0596 71.15.00 – www.martinique.dieccte.gouv.fr
CAISSE GÉNÉRALE DE SÉCURITÉ SOCIALE (CGSS) Directeur des Risques Professionnels, Directeur Adjoint par intérim : M. Benjamin-Emmanuel BORDE 0596 66.51.31 – www.cgss-martinique.fr CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE Président : M. Justin PAMPHILE Directrice Générale des Services : Mme Josiane JOURDAIN AURORE 0596 70.08.86 – www.cdg-martinique.fr
SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DE LA MARTINIQUE (SDIS) Directeur : Colonel Patrick TYBURN Chef du Pôle Secours : Lieutenant-Colonel Max MAURIOL 0596 59.05.81 AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ MARTINIQUE (ARS) Directeur Général : M. Jérôme VIGUIER 0596 39.42.43 – www.ars.martinique.sante.fr OBSERVATOIRE DE LA SANTÉ DE LA MARTINIQUE (OSM) Présidente : Mme Hélène NOL -- Directrice : Dr Sylvie MERLE 0596 61.04.82 – www.ors-martinique.org
CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE LA MARTINIQUE Président : M. Philippe JOCK 0596 55.28.00 – www.martinique.cci.fr
Région Matinique
COLLECTIVITÉ TERRITORIALE DE MARTINIQUE (CTM) Président du Conseil Exécutif de la CTM : M. Alfred MARIE-JEANNE 0596 59.63.00 – www.collectivitedemartinique.mq
CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION MARTINIQUE Président : M. Henri SALOMON Secrétaire Générale : Mme Anne-Catherine BRUNET 0596 71.32.22 – www.cma-martinique.com SÉCURITÉ SOCIALE DES INDÉPENDANTS (SSI ANTILLES-GUYANE) Directeur : M. Alain JEANVILLE Responsable de l’Action Sanitaire et Sociale : Mme Nathalie GERVINET 3648 – ww.secu-independants.fr AIMTM − ASSOCIATION INTERENTREPRISES DE SANTÉ AU TRAVAIL DE MARTINIQUE - Directrice : Mme Hikilja DETONNE 0596 71.84.38 – www.aistm.fr
IREPS MARTINIQUE INSTANCE RÉGIONALE D’ÉDUCATION ET DE PROMOTION DE LA SANTÉ Directrice : Mme Karyne PIERRE-LOUIS 0596 63.82.62 – http://ireps.martinique.fnes.fr ACADÉMIE DE MARTINIQUE – RECTORAT Recteur : M. Pascal JAN 0596 59.99.48 – www.ac-martinique.fr CROIX-ROUGE FRANÇAISE − DÉLÉGATION TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE Présidente : Mme Olympe FRANCIL 0596 73.85.13 – martinique.croix-rouge.fr
SIST 972 − SERVICE INTERPROFESSIONNEL DE SANTÉ AU TRAVAIL Directrice : Mme Claude SOREL 0596 50.51.71
PROTECTION CIVILE MARTINIQUE Présidente : Mme Line-Rose ARROUVEL 0596 75.08.67
MARTINIQUE MÉDECINE DU TRAVAIL (2MT) Directeur Général : M. Jocelyn MARRON 0596 42 08 88 – www.2mt.fr
AGEFIPH Délégué Régional Antilles-Guyane : M. Alexis TURPIN 0596 71 24 66 – www.agefiph.fr
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Sommaire
À la Une
31 RISQUES INCENDIE – EXPLOSION 31 L’organisation des secours en entreprise à travers des questions-clés
Éditos – Billet Annick GIRARDIN – Ministre des Outre-mer Alfred MARIE-JEANNE – Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique 41 Pascal JAN – Recteur de l’Académie de Martinique 80 Direction des Risques Professionnels – GSS Martinique 1 2
32 RISQUES LIÉS À L’INTERVENTION D’UNE ENTREPRISE EXTÉRIEURE 32 Comment préparer au mieux l’intervention d’une entreprise sur votre site pour éviter un accident ? 33 RISQUES PHYSIQUES 33 Que faire pour protéger vos travailleurs contre les risques associés aux nuisances sonores ? 34 RISQUES PSYCHOCOIAUX 34 Lutter contre le sexisme et le harcèlement au travail, c’est possible ! 35 Les atouts de la médiation pour prévenir les risques psychosociaux 36 RISQUE ROUTIER AU TRAVAIL 36 Sensibiliser les travailleurs au risque routier, toujours et encore ! 37 Métiers du transport routier : Réduire les risques pour l’entreprise et pour les travailleurs 38 PRÉVENTION ET SANTÉ EN MILIEU AGRICOLE § AGROALIMENTAIRE 38 Prévention et santé au travail : Les éleveurs exposés quotidiennement au danger 39 Restauration traditionnelle : la sécurité au menu !
À la Une 6
La mobilisation de l’Assurance Maladie - Risques Professionnels pour la prévention du risque CMR porte ses fruits
Actualité 6
Liberté de choisir son avenir professionnel : La nouvelle loi promulguée !
Prévention § Santé au Travail 8 RÉFLEXION 8 Prévention primaire : La conception des lieux et des situations de travail : un enjeu majeur en matière de santé et de sécurité
Prévention Santé
10 LA PRÉVENTION EN ACTION 10 Vous pouvez agir sur le risque TMS dans le secteur entretien-propreté ! 11 Neutraliser les chutes de plain-pied à partir d’une démarche globale de prévention
44 À LA UNE 44 Pollution à la Chlordécone : de nouveaux résultats sur les conséquences des expositions aux Antilles
12 GROS PLAN 12 Elaguez en toute sécurité !
45 ACTUALITÉ 45 "Ma santé 2022" : 10 mesures stratégiques majeures pour transformer le système de santé
14 DÉCRYPTAGE 14 Accident du Travail, Maladie professionnelle… Quelles formalités pour les employeurs et les employés ?
46 PANORAMA 46 Prévention des IST : Ce que vous devez savoir sur les Infections Sexuellement Transmissibles !
16 PRATIQUE 16 Les bonnes pratiques pour améliorer la sécurité dans les entrepôts logistiques
47 GRAND ANGLE 47 Nouvelle Etude AFC : Les cancers de l’œsophage multipliés par 7 en 20 ans !
17 UN MÉTIER À LA LOUPE 17 Des solutions existent pour réduire les nombreux risques liés au travail isolé
48 DOSSIER 48 Vacciner les jeunes filles dès 11 ans contre les papillomavirus humains (HPV), pour les protéger du cancer du col de l'utérus 49 Des avancées dans le dépistage du cancer du col de l’utérus
18 RISQUES LIÉS À L’ACTIVITÉ PHYSIQUE 18 Prévention des TMS : Adoptez les bonnes postures lors du travail sur écran ! 19 Objectif zéro port de charge dans les EHPAD ! 20 RISQUES LIÉS AUX ADDICTIONS 20 Alcool et drogues au travail : quels recours en tant qu’employeur ?
50 MIEUX VIVRE 50 De nouvelles cibles antivirales identifiées pour combattre le virus de la dengue 51 Des liens entre les troubles du sommeil et le diabète de type 2
21 RISQUES LIÉS AUX AMBIANCES THERMIQUES 21 Ne négligez pas les risques liés au travail en chambre froide !
52 SANTÉ ALIMENTAIRE 52 Consommation d’algues : Attention à l’excès d’apport en iode ! 52 Facteurs alimentaires et dépression : Améliorer son alimentation pourrait protéger de la dépression
22 RISQUES LIÉS À L'AMIANTE 22 L’habilitation des organismes de formation au risque amiante 23 RISQUES BIOLOGIQUES ET INFECTIEUX 23 Des mesures de précautions capitales pour gérer les risques dans les EHPAD
53 ZONE ROUGE 53 Réduire les conséquences du stress aux urgences
24 RISQUES LIÉS AUX CHANTIERS DE BTP 24 Prévention des TMS dans le secteur du BTP : Quelle est la marche à suivre ? 26 Des règles de sécurité incontournables pour les échafaudages et plates-formes individuelles
Prévention Famille 54 PROTECTION ENFANTS-ADOS 54 Application du calendrier vaccinal : Un quart des décès et des cas de séquelles graves liés aux méningites de l’enfant sont évitables 55 Gaz hilarant : Nos ados en danger !
28 RISQUES CHIMIQUES 28 L’étiquetage des substances chimiques essentiel pour votre sécurité 29 RISQUES ÉLECTRIQUES 29 Prévention du risque électrique : une organisation de la sécurité en amont
56 PROTECTION SENIORS 56 La DMLA véritable problème de santé publique : Quels sont les signes qui doivent vous pousser consulter ?
30 RISQUES LIÉS AUX ÉQUIPEMENTS DE TRAVAIL 30 Quelles vérifications périodiques devez-vous mener dans votre entreprise ?
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Prévention Société
Prévention des Risques Majeurs
58 PRÉVENTION AU QUOTIDIEN 58 Viol sur mineur, Harcèlement de rue, Cyberharcèlement... : une nouvelle loi pour renforcer la lutte ! 59 Vous êtes victime de violences conjugales ? Comment réagir ?
72 ALERTE MÉTÉO 72 Inondation, Crue, Mouvement de terrain : Sur quoi repose le Plan Fortes Précipitations ?
Prévention & Développement Durable
Prévention & Sécurité Routière 60 PRÉVENTION ROUTIÈRE 60 Les piétons dans la circulation : Se déplacer en toute sécurité !
74 ENVIRONNEMENT 74 Les récifs coralliens, des écosystèmes menacés à préserver 75 Qualité de l’air : Que faire en cas d’épisode de brume de sable dense ?
61 SÉCURITÉ ROUTIÈRE 61 Diabète et conduite : une prise de risque à considérer sérieusement
76 FOCUS 76 Les additifs alimentaires, du poison dans nos assiettes ? 78 GESTION DES DÉCHETS 78 Entreprises du secteur réparation automobile : Comment gérer vos déchets ? 79 Risques sanitaires, environnementaux, incendies… : Stockage de véhicules hors d’usage : respectez les règles !
Prévention & Santé Animale 62 SANTÉ § BIEN-ÊTRE 62 Quelle alimentation devez-vous privilégier pour vos chiens et chats ?
Prévention Sports & Loisirs 64 PLEIN AIR 64 Pique-nique, Randonnée, Promenade… : Attention aux tiques ! 65 Vélo, Marche à pied, Jogging… : Comment éviter un coup de chaleur ?
Prévention & Secourisme 66 GESTION DES RISQUES 66 Comment s'organise la sécurité du public lors de grands rassemblements ? 68 URGENCE DOMESTIQUE 68 Brûlures accidentelles : Les enfants de moins de 5 ans les plus touchés ! 69 URGENCE AU TRAVAIL 69 Accidents de Chantiers : Que faire dans l’attente des secours ?
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Contact : 0596 68 02 51
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À la Une
À la Une La mobilisation de l’Assurance Maladie - Risques Professionnels pour la prévention du risque CMR porte ses fruits
Le bilan du programme national CMR (cancérogène, mutagène, ou reprotoxique) 2014-2017, publié récemment, offre des résultats encourageants. NOTRE RÉDACTRICE BEATRICE DE LOUISE, Contrôleur de Sécurité – CGSS RÉUNION
Le Contexte La dernière enquête SUMER datant de 2010 estime que plus de 10 % des salariés sont exposés à au moins un produit chimique cancérogène, mutagène, ou reprotoxique (CMR). Les effets différés sur la santé des salariés exposés à ceux-ci, ainsi que la sous déclaration des pathologies associées ont conduit la Commission des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles (CATMP) de la CNAM (Caisse Nationale D’Assurance Maladie), à décider de poursuivre les travaux initiés en 2009. Ce programme avait pour objet de suivre 5000 établissements appartenant à des secteurs d’activité très divers sur quatre ans et d’estimer les effectifs soustraits au risque CMR du fait des actions de prévention. L’objectif était de faire le point sur les situations professionnelles à risque CMR et la façon dont les entreprises les éliminent ou les gèrent. Les enjeux du programme CMR 2014-2017 ont été de pouvoir mesurer l’impact des actions de prévention dans des secteurs d’activité ciblés, d’harmoniser les approches et la démarche de prévention du risque CMR. Ainsi, les actions se sont concentrées sur quatre polluants rencontrés dans quatre secteurs d’activité sélectionnés selon plusieurs critères des solutions de prévention techniques existantes, un nombre suffisant d’entreprises et de salariés exposés et des évolutions réglementaires. Soit 5000 entreprises représentant plus de 100 000 salariés concernés.
Bilan des actions mises en œuvre Les CMR et secteurs d’activité ciblés : a Les fumées de soudage en chaudronnerie
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industrielle : 59% des établissements ciblés « fumées de soudage » sont estimés maîtriser le risque. Cette action a permis de confirmer que de nombreux fournisseurs d’installations de ventilation ne mesurent pas les performances aérauliques de leurs réalisations, et que peu d’entreprises se sont organisées pour assurer la maintenance des torches aspirantes et des réseaux de ventilation. Des progrès ont été constatés au cours de ces 4 années sur ces deux points essentiels pour pérenniser une protection efficace des voies respiratoires des soudeurs. Mais une vigilance est à maintenir. a L’utilisation du perchloroéthylène dans les pressings : 61% des pressings ciblés ont substitués le perchloethylène par de l’aquanettoyage. En 2018, un courrier a été envoyé aux pressings utilisant toujours du perchloroéthylène expliquant les dangers de ce solvant, les contraintes réglementaires et les mesures de prévention à prendre en joignant la recommandation. Les pressings qui ont fait l’objet de préconisations sont suivis pour s’assurer de leur mise en œuvre. a Les émissions de moteurs diesel (EMD) dans les centres de contrôle technique : 68% des centres de contrôle technique ciblés sont estimés maîtriser le risque EMD. D’un point de vue purement technique, il demeure dans de nombreux cas l’impossibilité de capter correctement à la source les EMD sur les poids lourds notamment à cause de l’emplacement variable du pot d’échappement. Une réflexion très en amont auprès du ministère des transports et des fabricants de poids lourds semble être une piste de progrès sur le sujet. D’un point de vue réglementaire, une évolution des conditions d’agrément des CCT VL qui rendrait obligatoire la mise en place d’un système de captage
à la source permettrait de généraliser les solutions préconisées. a L’exposition au styrène dans la plasturgie et le nautisme : 73% des établissements ciblés styrène sont estimés maîtriser le risque sur le poste de travail le plus polluant. Globalement, les entreprises suivies ont bien progressé dans la maitrise de ce risque et l’implication significative de celles-ci, notamment sur la deuxième partie de l’action est à noter. Les discussions actives avec la profession ont contribué à l’efficacité du programme : la formation des salariés sur les risques et les mesures de prévention en est un exemple. Globalement il est constaté une bonne perception des outils mis à disposition des entreprises, et des organisations professionnelles.
Quelles perspectives ? L’implication de l’ensemble des acteurs de la prévention, et notamment de l’Assurance Maladie – Risques Professionnels mais aussi des secteurs professionnels visés par l’action 2014-2017 a permis une progression significative du niveau de maîtrise du risque chimique et en particulier de l’exposition à certains CMR dans de nombreuses situations. Dans plus de 50 % des établissements suivis, les préconisations de l’Assurance Maladie – Risques professionnels sont aujourd’hui effectives. En lien avec les plans nationaux en cours (Plan cancer 2014-2019, PNSE3, PST3), les enjeux résident dans la poursuite des actions de prévention des expositions des salariés aux produits chimiques dont les agents cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques et d’explorer des situations potentiellement exposantes encore mal connues.
Liberté de choisir son avenir professionnel
La nouvelle loi promulguée !
Définitivement adopté par le Parlement le mercredi 1er aout 2018, le projet de loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" introduit de nouvelles dispositions visant, notamment, à réformer la formation professionnelle. La loi n°2018-771 du 5 septembre 2018 promulguée le 5 septembre 2018 et publiée au JO du 06/09/2018, consacre un volet majeur au compte personnel de formation (CPF) désormais comptabilisé en euros (mise en place courant 2019) : 500 € par an, avec un plafond de 5 000 €, 800 € pour les non-diplômés, avec un plafond à 8000 €. Toutefois, jusqu’à l’activation définitive de cette mesure, le compte reste alimenté en « heures », à hauteur de 24 heures par année de travail à temps complet jusqu'à l'acquisition d'un crédit de 120 heures, puis de 12 heures par année de travail à temps complet, dans la limite d'un plafond total de 150 heures. Les droits inscrits sur le compte personnel de formation demeurent acquis en cas de changement de situation professionnelle ou de perte d'emploi de son titulaire. Chaque titulaire a connaissance du montant des droits inscrits sur son compte et des abondements dont il peut bénéficier en accédant à un service dématérialisé gratuit. Ce service dématérialisé donne également les informations sur les formations éligibles. • Parmi les autres dispositions de la loi : l'apprentissage (désormais ouvert jusqu'à 30 ans au lieu de 26 ans) ; des aides à l’embauche (disponibles en 2019) pour les entreprises de moins de 250 salariés qui engagent des apprentis ; les contributions des entreprises au titre de l'apprentissage collectées à partir de 2021 par les Urssaf et reversées en majorité à France compétences, nouvelle instance de gestion de la formation professionnelle, pour financer les CFA. • Une autre mesure phare de la nouvelle loi porte sur l’obligation pour toute entreprise employant au moins 250 salariés de désigner un référent chargé d’orienter, d’informer et d’accompagner les salariés en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes (Art. L.1153-5-1 CT). Le texte prévoir également la désignation d’un référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes par le comité social et économique parmi ses membres pour une durée qui prend fin avec celle du mandat des membres élus du comité (Art. L.2314-1 CT).
Source : Service Public
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Ensemble, préservons la santé et la sécurité des salariés !
CHEFS D’ENTREPRISE, MANAGERS, ACTEURS DE PRÉVENTION, REPRÉSENTANTS DU PERSONNEL… La Direction des Risques Professionnels est à votre écoute : Pour vous conseiller dans votre démarche de prévention, Pour vous former à la prévention des risques professionnels, afin que vous soyez en capacité d’agir, Pour vous proposer une large documentation technique et informative sur tous les risques rencontrés en milieu de travail, Pour vous aider financièrement à réaliser vos projets d’amélioration des conditions de travail.
Soyons partenaires dans l’amélioration des conditions de travail !
Contactez-nous ! Direction des Risques Professionnels Aides financières : 0596 66.74.37 Formation : 0596 66.51.33 Conseil-Expertise : 0596 66.53.35 Secrétariat général : 05 96 66.76.19 Email : prevention972@cgss-martinique.fr
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Notre travail, rendre le vôtre plus sûr !
Prévention § Santé au Travail
Réflexion
Prévention primaire
La conception des lieux et des situations de travail : un enjeu majeur en matière de santé et de sécurité
Intégrer la prévention des risques professionnels en amont est toujours plus efficace et plus économique. NOTRE RÉDACTEUR DAVID LALLEMAND, Contrôleur de Sécurité – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
De quoi s’agit-il ? Qu’il s’agisse de la construction d’un nouveau bâtiment, du réaménagement d’un local ou d’un espace de bureaux, de l’implantation d’une nouvelle machine ou encore de la réorganisation d’une ligne de production, la conception des lieux ou des situations de travail (CLST) revêt une importance capitale en matière de santé et de sécurité. Intégrer la prévention des risques professionnels lors de ces phases en amont est toujours plus efficace et plus économique. Cela permet d’éviter l’apparition de problèmes difficilement réversibles qui ne pourront être atténués qu’au prix d’actions correctives, coûteuses et d’une efficacité limitée.
Une démarche en amont Les actions correctives étant souvent d’une efficacité limitée et coûteuses, il est souhaitable de ne pas attendre l’apparition de situations irréversibles (éclairage naturel insuffisant, implantation équipements ou organisation des flux inadaptés à l’activité, sol glissant, moyens de protection non prévus ou inadaptés, accès difficile aux installations pour leur maintenance,…) pour essayer de les rectifier. La conception de nouveaux lieux ou situations de travail en amont représente ainsi un enjeu majeur en matière de prévention des risques professionnels. Par « Conception des Lieux et des Situations de Travail » (CLST), il faut entendre un projet comprenant la construction d’un bâtiment ou son réaménagement partiel ou global. Les projets perçus comme de plus « petites dimensions » tels que l’implantation d’une machine, la réorganisation d’une ligne de production,… entrent également dans ce cadre. La démarche de conception des lieux et des situations de travail proposée par le réseau prévention (INRS, CNAMTS, CGSS) est une action a priori, cherchant à prévenir la survenue de risques professionnels (prévention primaire) et à améliorer les conditions de travail avant la mise en place de nouvelles situations de travail.
Des objectifs et des moyens Cette démarche vise à amener les responsables des projets et les concepteurs à intégrer la question de la qualité d’usage des espaces de travail lors de leur conception (création, aménagement ou réaménagement). Elle cherche, en particulier, à ce que les projets de conception prennent mieux en compte les besoins réels des utilisateurs vis-à-vis de leurs futures situations de travail. Elle s’appuie
sur différentes méthodes qui permettent de mieux cerner les exigences de l’activité future « probable » de travail et de s’assurer que ces exigences soient prises en compte lors des différentes étapes de la conception (analyse des situations de travail de référence, simulation des futures conditions d’exécution…). Par ailleurs, l’intégration de la prévention des risques professionnels repose également sur le respect des exigences dans les domaines techniques et réglementaires, l’application des normes existantes pouvant notamment contribuer à y répondre. Concevoir un lieu de travail, c’est donc savoir adapter au mieux le projet à l’usage futur qui en sera fait. a 3 principes fondamentaux : La démarche de conception des lieux et des situations de travail s’appuie sur trois principes : • Pluridisciplinarité et participation : Faire collaborer, dès la phase de programmation du projet, différentes disciplines : architecture, ingénierie, ergonomie, hygiène et sécurité, etc. Chercher à adapter le travail à l’homme en mettant en perspective les activités de travail futures probables implique par ailleurs d’associer les personnels concernés tout au long du projet. • Globalité : Prendre en compte simultanément l’ensemble des composantes du projet (technique, réglementaire, économique, humaine, sociale, etc.) ainsi que les différentes phases de vies du local (construction, exploitation, maintenance, démantèlement,…) et les activités associées. • Itérations : Procéder par itérations, c’est s’autoriser à revenir sur des choix antérieurs afin de les enrichir et de s’assurer de l’adaptation des solutions proposées aux usages réels (adaptation du travail à l’homme).
Des points clés incontournables Lors de toute démarche de conception, certains points clés, listés ci-dessous, sont incontournables. S’ils ne sont pas pris en compte dès les premières phases du projet de conception, ils peuvent entraîner des conséquences souvent irréversibles. • Optimiser les circulations de personnes et des produits afin de limiter les risques de collisions entre piétons, VL, PL, engins de manutention (voies de circulations dédiées, éviter les croisements de flux, éviter les dénivelés, choisir des revêtements de sol antidérapants, etc.). • Organiser les espaces de travail afin de mettre en
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cohérence les exigences du travail avec l’organisation globale. • Mettre en place des protections collectives contre les chutes de hauteur pour pouvoir intervenir en sécurité sur les toitures, sur les équipements en hauteur lors de leur entretien (acrotères, rambardes, escaliers, passerelles, plateformes, etc.) et sans avoir recours à des équipements de protection individuels. • Privilégier l’éclairage naturel et compléter par un éclairage artificiel si besoin pour assurer un éclairage uniforme et adapté au travail et aux circulations. • Réduire les nuisances dues au bruit à la source, isoler les secteurs bruyant, créer des locaux non réverbérants. • Prévoir un système d’aération et d’assainissement permettant d’assurer la qualité de l’air dans les locaux (captage à la source, ventilation, filtration, limiter les vitesses d’air dans les zones de travail, éviter les courants d’air etc.). • Prévoir des aides mécaniques adaptées pour la manutention et le levage des produits (ponts roulants, niveleurs de quai, zones dédiées au stockage des produits et au stationnement des engins de manutention, etc.). • Prévoir le stockage des produits dangereux et des déchets (bacs de rétention, hotte aspirante, zones séparées, espace de préparation, bennes de déchets accessibles, etc.). • Mettre à disposition des salariés des installations sanitaires, des espaces de restauration et de repos adaptés. Mettre à disposition des visiteurs et des clients des installations sanitaires. Pour plus d’informations et/ou un accompagnement dans vos projets de conception vous pouvez contacter le service Prévention des Risques Professionnels de la CGSS.
COMMUNIQUÉ
PRÉVENTION PRO INDÉPENDANTS
PRÉVENTION PRO INDÉPENDANTS LE PROGRAMME DE PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS DE LA SÉCURITE SOCIALE DES INDÉPENDANTS
LA SANTÉ D’UNE ENTREPRISE DÉPEND DE CELLE DE SON CHEF D’ENTREPRISE
Depuis septembre 2018 et jusqu’à fin 2019, la Sécurité sociale pour les indépendants invite près de 95 000 coiffeurs et garagistes indépendants à participer au programme Prévention Pro Indépendants, un programme complet de prévention des risques professionnels qui leur permet de bénéficier : EDe conseils de prévention adaptés à leur métier ED’une consultation médicale dédiée à la prévention des risques professionnels, prise en charge à 100 % et sans avance de frais ED’un accompagnement personnalisé en cas de difficultés sociales, économiques ou liées à leur état de santé ED’une aide financière pour améliorer leurs conditions de travail Ces deux secteurs d’activité ont déjà bénéficié du programme en 2012 et 2013. C’est donc l’occasion de les sensibiliser à nouveau en leur proposant une offre de prévention plus complète (offres d’accompagnement personnalisées), mais également, de constater de potentielles évolutions relatives à leur pratique professionnelle et leur exposition aux risques. En pratique : Les assurés concernés reçoivent par courrier à leur domicile tous les documents relatifs au programme, dont le bon de prise en charge pour la consultation médicale. Ils prennent rendez-vous avec leur médecin et apportent les documents nécessaires, joints au courrier. Deux aides financières nationales disponibles du 1er septembre 2018 au 31 juillet 2019 : Coiff’Pro Indépendants et Auto’Pro Indépendants, respectivement à destination des coiffeurs et des garagistes carrossiers non employeurs. La mise en œuvre de ces aides financières doit permettre aux travailleurs indépendants exerçant leur activité seul d’acquérir des équipements de travail dont les caractéristiques techniques réduisent significativement l’exposition à un ou plusieurs risques professionnels. Pour en savoir plus sur le programme Prévention Pro Indépendants, rendez-vous sur www.secu-independants.fr/prevention-pro. * aide financière disponible uniquement pour les coiffeurs indépendants non employeurs
Tél. : 36 48 (service gratuit + coût d’un appel)
Site Internet : www.secu-independants.fr
Agence de Sécurité Sociale pour les Indépendants Antilles Guyane (Siège) Four à chaux, ZAC de Manhity, CS 30101 – 97282 Lamentin Cedex 2
Prévention § Santé au Travail
La Prévention en Action
Vous pouvez agir sur le risque TMS dans le secteur entretien-propreté ! Les nombreux facteurs de risque dans ce secteur sont à l'origine de troubles musculo-squelettiques. NOTRE RÉDACTRICE FRANÇOISE FONTAINE, Contrôleur de Sécurité – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION (Source INRS)
Le constat Avec 98% des maladies professionnelles reconnues qui sont des TMS, les métiers de la propreté comptent parmi les activités les plus touchées par ce risque. Au regard des conséquences humaines graves qu’il entraîne pour les salariés et des coûts directs et indirects importants qu’il génère pour les entreprises, la prévention de ce risque professionnel constitue un enjeu social et économique fort. Les activités de propreté se réalisent chez le client et s’exercent dans tous les milieux (immeubles, bureaux, industries, hôtels, établissements de soins, gares, aéroports...), ce qui conduit les salariés de ce secteur à s’adapter en permanence et à intervenir dans des lieux diversifiés.
Des manutentions manuelles et des postures de travail à l’origine de nombreux risques La plupart des situations de travail dans ce secteur comportent des opérations de manutention : transport manuel de produits (bidons, seaux…) et de matériels (escabeaux, aspirateurs…), manipulation de charges lourdes (poubelles, sacs de déchets…), efforts de poussée d’engins de nettoyage, déplacements de meubles et d’objets. Ces diverses manutentions manuelles sont à l’origine de nombreux accidents et peuvent, à force de répétition, et de sur sollicitations musculaires, entraîner l’apparition de maladies professionnelles des articulations, des muscles et tendons au niveau de l’épaule, du coude et du poignet. Elles peuvent également conduire à des inaptitudes à certains travaux et à des problèmes de reclassement. Elles ont ainsi des conséquences tant pour le salarié, en termes de douleurs et de perte
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d’emploi, que pour l’entreprise, en termes de perte de temps et de qualité.
Des moyens pour prévenir et agir Pour prévenir ces risques, différents moyens peuvent être utilisés. Certains dépendent essentiellement de la configuration des locaux et installations à nettoyer et sont à prendre en compte dès la phase de contractualisation avec le client, et dans l’établissement du plan de prévention : • Prévoir des locaux de stockage en nombre suffisant et à niveau. • Permettre l’utilisation des équipements en place (ascenseur, monte-charge,...). • Limiter les différences de niveaux et les obstacles (marches, câbles...) par l’intermédiaire de plans inclinés, de portes automatiques... • Identifier, dans les locaux, les contraintes d’aménagement (points d’eau, prises de courant, lieux de stockage) dans l’optique d’améliorer la situation. D’autres moyens sont davantage du ressort de l’entreprise de propreté et portent sur :
1 a La préparation et l’organisation du travail :
• Préparer le chantier : vérifier le matériel nécessaire et adapté à l’agencement, la nature des sols, l’accessibilité, l’encombrement des locaux et organiser son rangement dans les locaux et les véhicules. • Favoriser la polyvalence afin de pallier les absences et diversifier la gestuelle. • Alterner les chantiers difficiles (aux contraintes fortes) et les plus faciles, les chantiers longs (pour lesquels les salariés ont le temps de prendre leurs repères) et les plus courts.
• Éviter le travail isolé et privilégier le travail en équipe. • Privilégier, dans la mesure du possible, le travail en journée. • Veiller à équilibrer la charge de travail, le délai de réalisation et les effectifs. • Prévoir des pauses permettant aux salariés de récupérer, sachant que les courtes pauses fréquentes sont préférables à de longues pauses plus rares. • Intégrer le temps suffisant dans les plannings pour les déplacements professionnels entre deux clients.
2 a La mise à disposition en nombre suffisant des matériels et outils de travail : • Privilégier des outils légers et maniables, des outils électriques. • Fournir des chariots adaptés au travail (avec possibilité d’y installer tout le matériel nécessaire). • Prévoir, sur les chariots, des roulettes pivotantes adaptées aux caractéristiques des sols. • Prévoir des accessoires adaptés (manches télescopiques, buses particulières...) sur les matériels pour éliminer, en particulier, le travail bras en l’air et limiter les postures contraignantes. • Prendre garde à l’encombrement des outils, au bruit, aux difficultés de déplacement... et privilégier des matériels facilitant leur utilisation et la prise manuelle (longueur, forme et taille de la poignée).
3 aLa formation des acteurs :
• Sensibiliser le personnel au risque TMS et aux points clés du geste professionnel. • Prévoir, pour tout nouvel équipement, un temps suffisant de formation avec mise en pratique. • Designer et former un ou plusieurs animateurs prévention capable(s) d’aider l’employeur dans l'évaluation du risque TMS et la mise en place d’actions de prévention.
Risques liés au bruit en milieu professionnel
L’INRS met en garde contre les systèmes de masquage sonore dans les open-space
Le bruit constitue une nuisance majeure dans le milieu professionnel. Il peut provoquer des surdités mais aussi stress et fatigue qui, à la longue, ont des conséquences sur la santé du salarié et la qualité de son travail. Pour réduire les nuisances sonores notamment dans les bureaux collectifs, certains fabricants font actuellement la promotion de nouveaux systèmes de masquage sonore. L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) met en garde les entreprises et les salariés contre ces dispositifs qui ne réduisent pas le volume sonore mais au contraire, diffusent un bruit supplémentaire. Une récente étude de l’INRS (publiée en septembre 2018) dans un bureau ouvert d’une grande entreprise du secteur bancaire a montré que, suite à l’installation d’un système de masquage, les salariés ressentaient une augmentation de la gêne sonore occasionnée par des bruits d’équipement (ordinateurs, imprimantes, ventilations). En outre, aucune baisse de la gêne liée aux bruits des conversations n’a été constatée. Si la publicité réalisée autour de ces systèmes de masquage parle de « bulle de silence », « contre-son » ou « contre-bruit » pour décrire leur effet, ce ne sont que des arguments commerciaux. a Ne pas confondre système de masquage sonore et casques « à contrôle de bruit » : Les systèmes de masquage sonore installés dans les bureaux ouverts diffusent généralement un bruit blanc qui est comparable à un bruit de ventilation. Ce bruit supplémentaire « masque » les conversations voisines et vise donc à diminuer l’intelligibilité de ces conversations qui sont une source de gêne pour les salariés. Ce type de système émet donc un bruit additionnel dans l’espace de travail, qui n’entraine aucune diminution du volume sonore déjà existant. Le principe de fonctionnement de ces systèmes est fondamentalement différent de celui des casques (et écouteurs) dits « à contrôle actif de bruit » qui, eux, génèrent en temps réel un signal sonore qui annule une grande partie du bruit de fond. Il ne faut pas confondre ces deux technologies. a Des moyens de prévention existent : Du traitement acoustique des locaux au confinement des équipements bruyants en passant par l’aménagement de l’espace, les mesures collectives de lutte contre le bruit sont les plus efficaces. La recommandation de l’INRS, en matière de réduction des nuisances sonores dans les bureaux ouverts, est de s’appuyer sur la norme NF S31-199, 2016 (« Acoustique – Performances acoustiques des espaces ouverts de bureaux ») avant de prévoir toute démarche d’amélioration de l’acoustique des locaux.
Source : INRS
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La Prévention en Action
Neutraliser les chutes de plain-pied à partir d’une démarche globale de prévention Considérés à tort comme inévitables, il est possible de prévenir ces accidents en mettant en place une démarche de prévention adaptée à leurs spécificités. NOTRE RÉDACTEUR KADER RAVIN, Contrôleur de Sécurité – CGSS GUYANE
Un risque sous-estimé Deuxième cause nationale d’accident du travail comprenant au moins 4 jours d’arrêt, les chutes de plain-pied sont caractérisées par des glissades, trébuchements, faux pas et autres pertes d’équilibre sur une surface plane, et ce même si elles n’aboutissent pas à une « chute » à proprement parler. En 2016 elles représentaient 15% des accidents du travail avec plus de 94 000 cas. Beaucoup trop souvent attribués à de l’inattention ou de la maladresse, ces accidents sont considérés comme bénins et exceptionnels. Ils touchent pourtant tous les secteurs d’activité ainsi que tous les métiers et peuvent avoir des conséquences graves allant jusqu’à des incapacités permanentes, voire même des décès. On comptabilise ainsi plus 8 millions de journées de travail perdues et 42 décès sur l’année 2016.
Des causes multifactorielles… Car à la différence de la plupart des autres risques, l’une des particularités des chutes de plain-pied est qu’elles sont bien souvent la résultante d’une combinaison d’éléments qui ne présentent pas de danger manifeste et paraissent inoffensifs aux yeux des salariés. Bien que nombreux, ces facteurs sont généralement de type : – matériels (nature du sol, nature des chaussures, usures ou encore présence de polluants diminuant l’adhérence au sol comme du gras, de l’eau ou de la farine…) ; – biomécaniques (vitesse de l’individu, marche attentive ou non…) ; – environnementaux (luminosité, température…) ;
– organisationnels (implantation du poste de travail, contrainte de temps…). Face à cette multiplicité de facteurs, il est difficilement envisageable d’établir une démarche de prévention qui soit uniquement basée sur l’identification et la neutralisation de la source du danger.
… qui nécessitent une démarche de prévention globale Pour être optimale dans le cadre des chutes de plain-pied, la démarche de prévention doit porter sur une analyse globale des situations de travail dans l’entreprise et mettre en place des mesures combinant des actions agissant à la fois sur l’organisation du travail, les sols, les espaces de travail, les ambiances physiques et enfin la sensibilisation des salariés à ces risques difficilement perceptibles. Mener des actions sur un seul de ces critères, comme c’est souvent le cas avec la seule mise en place de revêtements de sols, s’avère bien souvent insuffisant, plus encore lorsque le choix de ces derniers n’a pas fait l’objet d’une réflexion suffisamment aboutie.
Revêtement des sols : l’importance du bon choix Si la mise en place d’un revêtement de sols antidérapant s’avère nécessaire dans des zones où persistent des polluants comme le gras ou l’humidité, la réflexion quant à ses caractéristiques doit être menée le plus en amont possible, idéalement à la conception des locaux. Pour l’employeur qui investit, il est important de
s’assurer de son efficacité et de sa longévité. Pour le garantir, il est ainsi essentiel que le choix du revêtement des sols réponde à plusieurs critères incontournables : – s’assurer qu’il soit adapté à l’activité ; – éviter la juxtaposition de revêtements dont les niveaux d’adhérence sont très différents sous peine de surprendre les salariés et créer des situations de risque de chute ; – se renseigner sur les consignes de pose et choisir un poseur référencé par le fabricant si possible ; – définir un protocole de nettoyage tenant compte des produits, procédures et matériels préconisés et proscrits par le fabricant.
Des accompagnements techniques et financiers Comme pour tout risque professionnel, le réseau Prévention des CGSS accompagne les entreprises dans leurs démarches de prévention sur la thématique de chutes de plain-pied à plusieurs niveaux : • Techniquement : sous forme de conseils, de réalisation de mesures de glissance des sols, d’aide à la conception et d’apport en documentation gratuite. Pour le secteur agroalimentaire, une recommandation R462 sur le choix des revêtements de sol, ainsi qu’un guide et une liste de revêtements recommandés sont disponibles et téléchargeables sur les sites www.ameli.fr et www.inrs.fr ; • Financièrement : sur l’acquisition de matériels ou la réalisation de prestations (formations, diagnostics, plans d’action visant à améliorer les conditions de travail, de santé et de sécurité des salariés).
VOTRE SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL Nouvelle Adresse�: ZI JAMBETTE – 97232 LE LAMENTIN 0596 42 08 88 - Email�: 2mt972@orange.fr - www.st2mt.fr 11
Prévention § Santé au Travail
Gros Plan
Élaguez en toute sécurité !
Que ce soit dans le cadre de travaux d’entretien ou avant l’arrivée d’un cyclone, les interventions dans le domaine de l’élagage doivent être entourées de la plus grande prudence, notamment lorsque les travailleurs évoluent à proximité de réseaux électriques. NOTRE RÉDACTEUR JEAN-PIERRE FOLIO, Conseiller en Prévention des Risques Professionnels
Le contexte général
Les interventions dans le domaine de l’élagage renferment de nombreux risques dont les conséquences peuvent être dramatiques en cas d’accident. a Un métier difficile : Grimper aux arbres, supporter les outils (tronçonneuse), faire face à des variations climatiques est difficile. De plus, ce métier d’élagueur est dangereux et accidentogène. L’élagueur fera attention lors du maniement de ses équipements (tronçonneuse). a Des risques du métier connus : Parmi les accidents les plus courants : – coupures dus aux matériels tranchants ; – accidents survenant lors de chantiers sur la voie publique ; – chutes à l’occasion de travaux en hauteur ; – électrocution, électrisation. a Des risques à effets différés : – troubles musculo-squelettiques (TMS) ; – risques chimiques ; – infections dues aux risques biologiques ; – allergies respiratoires ; – surdité et pertes auditives dues au bruit excessif.
Les mesures de prévention
En plus d’être en bonne forme, un élagueur doit maîtriser les techniques et savoir travailler prudemment. Il devra aussi rechercher toutes les solutions pour utiliser en priorité les équipements de protection collective. Quand celles-ci seront impossibles ou plus dangereuses, alors il utilisera les protections individuelles ci-après (règles de sécurité, article R4323-89, code du travail) : • Les travailleurs sont munis d'un harnais antichute approprié, et sont reliés par ce harnais à la corde de sécurité et à la corde de travail. • Les 2 points d’ancrage font l’objet d’une note de calcul. • La corde de travail est équipée d'un mécanisme sûr de descente et de remontée avec système autobloquant empêchant la chute de l'utilisateur. • La corde de sécurité est équipée d'un dispositif antichute mobile accompagnant les déplacements. • Les outils accessoires utilisés sont attachés par un moyen approprié, de manière à éviter leur chute. • Le travail est programmé et supervisé de sorte qu'un secours soit immédiatement
porté au travailleur si urgence. Une dérogation est accordée par l’article R4323-90 du code du travail : dans des circonstances spécifiques, lorsque l’évaluation des risques fait apparaitre l’utilisation d’une deuxième corde plus dangereuse, le recours à une seule corde peut être autorisé à condition que l’agent ne travaille jamais seul. a La formation Tout élagueur doit suivre obligatoirement une formation adéquate et spécifique. • Formation initiale : – le certificat d’aptitude aux travaux sur corde (CATSC) s’obtient après une expérience professionnelle de plusieurs mois et une formation continue organisée par certains Greta ; – le certificat de qualification professionnelle de cordiste (CQP) se prépare en continu après une formation du bâtiment ou d’alpiniste. • Formations continues complémentaires : – habilitation pour les travaux au voisinage des lignes électriques ; – formation adaptée au sauvetage pour cette activité… a Les Equipements de Protection Individuelle (EPI) – un casque forestier de sécurité avec protection auditive ; – une veste de couleur vive, manchettes anti-coupures. Proscrire les vêtements amples ; – des gants anti-coupures, anti-perforations ; – un pantalon anti-coupure ; – des chaussures sécurité robustes résistant à la perforation et à l’écrasement avec semelles rugueuses antidérapantes. a La vérification des EPI – avant utilisation : contrôler visuellement que le matériel semble correct ; – tous les 12 mois : un agent désigné par l’Autorité Territoriale, le fournisseur, des organismes de contrôlent examinent l’état général, la solidité des coutures… Cette vérification est consignée sur un registre de sécurité ; – après une chute les EPI doivent être retournés au fournisseur pour contrôle et remise en état. a Suivi médical Lors de la visite médicale, le médecin du travail appréciera les contre-indications éventuelles : – des troubles ostéo-articulaires ; – des troubles sensoriels : vision, audition
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(afin de diagnostiquer précocement toutes pertes auditive due au bruit) ; – des troubles neurologiques : épilepsie, troubles de l'équilibre, vertiges ; – des troubles cardio-vasculaires : hypertension artérielle, coronaropathie, artériopathie ; – des troubles métaboliques, un diabète ; – la prise de médicaments altérant la vigilance ; – des conduites addictives.
Les procédures à respecter avant un chantier • Procéder à la déclaration d’intention de
commencement de travaux (DICT) pour travaux à proximité des réseaux. • Faire réaliser l’élagage à proximité des lignes électriques par des entreprises spécialisées et habilitées formées au risque électrique. • Faire couper la ligne EDF le cas échéant. • Ne pas commencer l’élagage avant d’avoir reçu la réponse d’EDF suite à votre déclaration de travaux. • Effectuer le balisage du chantier. • Elaborer la fiche d’intervention après reconnaissance du chantier. • Elaborer un plan de prévention si interférence avec une entreprise extérieure.
Les règles de sécurité
• Ne jamais toucher une ligne électrique même à terre. • Ne jamais toucher une branche ou tout autre objet en contact avec une ligne électrique même isolée. • Ne pas s’approcher ni approcher d’objet à moins de 3 mètres d’une ligne électrique car même sans toucher une ligne on risque l’électrisation à sa proximité. • Toute personne constatant un arbre qui menace de tomber sur une ligne doit prévenir le plus rapidement possible EDF.
CONTRE LES COUPURES, COUPEZ !
ARBRES ÉLAGUÉS, COUPURES ÉVITÉES
PROPRIÉTAIRES RESPONSABLES
ÉLAGUEZ SANS RISQUE
50% : c’est le pourcentage de coupures électriques dues aux arbres non élagués, un chiffre important qui augmente encore pendant les intempéries !
Chaque citoyen est responsable de l’élagage des arbres sur son terrain, afin d’éviter des coupures d’électricité chez lui et dans son quartier.
Avant la saison cyclonique, élaguez sans risque ou faites réaliser par une entreprise spécialisée l’élagage de vos arbres situés à proximité des lignes électriques.
Si les travaux d’élagage sont à la charge des collectivités et d’EDF sur la voie publique, ils sont à la charge de chaque propriétaire sur leur terrain privé.
Respectez les distances de sécurité, ne réalisez pas de travaux d’élagage à moins de 4 mètres d’une ligne électrique: seules les entreprises spécialisées d’élagage sont habilitées à ces travaux : une liste est disponible auprès de votre mairie. Pour votre sécurité et celle des autres, élaguez vos arbres régulièrement, en respectant les distances de sécurité.
INFOS ÉLAGAGE www.edf.mq L’énergie est notre avenir. Economisons-la.
Prévention § Santé au Travail
Décryptage
Accident du Travail, Maladie professionnelle
Quelles formalités pour les employeurs et les employés ? Chute sur un chantier ou dans un bureau, blessure sur le lieu de travail… La déclaration d'un accident du travail et la reconnaissance de son caractère professionnel sont cadrées par des règles et textes, dont le respect garantit les droits des salariés. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX MARAJO, Responsable du Service Diffusion et Etudes Clientèle – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Quelle est la définition d’un accident du travail ?
Selon les articles L411-1 et L411-2 du Code de la sécurité sociale, est considéré comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise. En moyenne chaque année, la CGSS Martinique reconnaît 2 500 accidents du travail avec arrêt de travail. a Plusieurs conditions sont nécessaires
pour la qualification d’accident du travail :
• Il faut donc qu’il s’agisse d’un accident, c’est-à-dire d’un événement d’apparition soudaine et brutale. • Il doit exister une lésion corporelle ou psychique, quelle que soit son importance.
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• L’accident doit survenir par le fait ou à l’occasion du travail. La victime doit être placée sous la subordination juridique de l’employeur et l’accident survient soit au cours de la réalisation de son travail soit à l’occasion de celui-ci (accident lors d’un déplacement professionnel ou d’une mission). • En revanche, ne sont pas considérés comme des accidents du travail, ceux qui se produisent pendant la suspension du contrat de travail (grève, congés, mise à pied, etc.) ou lorsque le salarié s’est soustrait à l’autorité de l’employeur (pour accomplir des activités personnelles par exemple).
Formalités à accomplir par la victime
• Le salarié, après son accident, a 24 heures pour prévenir ou faire prévenir son employeur, en précisant les circonstances de l’accident, et l’identité du
ou des témoin(s) éventuel(s). • Suite à la consultation d’un médecin (médecin traitant, hospitalier…) qui constatera les lésions immédiates consécutives à l’accident du travail, la victime doit ensuite envoyer immédiatement à la Sécurité Sociale, le certificat médical initial (CMI) remis par ce médecin. Le CMI doit mentionner clairement les informations nominatives, le numéro de sécurité sociale du salarié, ainsi que les lésions constatées. Si nécessaire, le médecin prescrit un arrêt de travail.
Une formalité obligatoire pour l'employeur
De son côté, l'employeur est tenu de déclarer auprès de la CGSS, tout accident de travail ou de trajet 48 heures au plus tard après en avoir pris connaissance. Il s'agit d'une obligation et l'employeur doit donc
Déclaration d’accident du travail en ligne
La CGSS vous facilite la tâche
Une déclaration par internet, gratuite, fiable et complète, est aujourd’hui possible. Bien rempli, vite envoyé, votre dossier sera vite traité. Un service offert par la CGSS rend ceci possible. C’est la Déclaration des Accidents du Travail (DAT) en ligne sur le site www.net-entreprises.fr. a 70% des DAT se font aujourd’hui par internet : Ce service gratuit sur le site www.net-entreprises.fr, permet à l’employeur ou à son représentant d’être guidé tout au long de la déclaration. Les risques d’erreurs sont ainsi minimisés, et le dossier transmis est complet, d’où un traitement beaucoup plus rapide. Ce service offre aussi la possibilité d’apporter des pièces jointes : pièces justificatives (exemple : photos de l’accident), informations de gestion du dossier, réserves motivées de l’employeur si celui-ci conteste le caractère professionnel de l’accident, etc. La feuille d'accident de travail est imprimable directement et pré-remplie si la déclaration se fait par internet, ce qui constitue un gain de temps pour le salarié et pour l’entreprise. L’employeur reçoit immédiatement en retour un accusé de dépôt par mail. Cet accusé de dépôt permet d’assurer la traçabilité de l’envoi de sa déclaration à la CGSS. L’employeur peut déclarer en ligne, mais pas le salarié, qui devra utiliser le formulaire papier en cas de non-déclaration par son employeur. a L’attestation de salaire : Elle se fait via la DSN – Déclaration Sociale Nominative. C’est un fichier mensuel produit à partir de la paie destiné à communiquer les informations nécessaires, entre autres, au paiement des indemnités journalières. Les informations pour savoir comment émettre la DSN sont disponibles sur www.net-entreprises.fr a Pour un traitement et une indemnisation plus rapide : Les indemnités journalières ne peuvent être versées à la victime que lorsque 3 documents ont été traités et reçus par la CGSS Martinique : • La déclaration d’accident du travail : elle est transmise par l’employeur. • L’attestation de salaire : elle est transmise par l’employeur. • Le certificat médical initial : il est envoyé par la victime ou transmis par le médecin via un service en ligne. Sur ces 3 documents, la victime doit être parfaitement identifiée : n° de sécurité sociale et nom. Il faut également les envoyer dans l’immédiat : une transmission rapide, pour une indemnisation rapide. Direction des Risques Professionnels, CGSS Martinique
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Décryptage effectuer cette formalité, quand bien même il estime que l'accident n'est pas d'origine professionnelle. Dans cette hypothèse et à cette étape, il peut assortir sa déclaration de réserves. En présence de réserves motivées ou si elle l’estime nécessaire, la CGSS procédera à des investigations sur les circonstances ou la cause de l’accident, par questionnaire ou enquête administrative auprès de l’employeur, de la victime et des éventuels témoins. En tout état de cause, les réserves ne seront plus recevables à compter du moment où la Caisse aura notifié sa décision. Il peut arriver néanmoins que l'employeur refuse de déclarer l'accident du travail. La victime doit alors le déclarer elle-même à la CGSS. Elle peut le faire, au plus tard, dans un délai de deux ans suivant l'accident. Lorsqu’un employeur déclare un accident du travail (AT), la victime bénéficie d’une prise en charge à 100% de ses frais médicaux, pharmaceutiques, hospitaliers,…, et est indemnisé par la Sécurité Sociale pendant son arrêt de travail (60% du salaire les 28 premiers jours, 80% ensuite), à condition que l’attestation de salaire de la victime soit envoyée le plus rapidement possible par l’employeur, à la Sécurité Sociale. Le rôle de l’employeur est donc essentiel. Il doit s’assurer que les informations portées sur la déclaration sont claires et justes. Attention : le dossier de l’accident du travail ne pourra être traité par la CGSS qu’après réception de la DAT, du CMI et de l’attestation de salaire.
^ DÉCLARER UNE MALADIE PROFESSIONNELLE
En moyenne chaque année, 150 maladies professionnelles sont reconnues et indemnisées par la CGSS Martinique. La majorité des maladies professionnelles (90%) sont les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS - mouvements répétitifs, postures contraignantes, etc.).
Quelle est la définition d’une maladie professionnelle ? La maladie professionnelle est la conséquence de l'exposition plus ou moins prolongée à un risque lors de l'exercice d'une activité professionnelle. Les maladies professionnelles indemnisables sont celles qui figurent sur des tableaux spécifiques de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Chacun de ces tableaux précise les conditions à
remplir : délai de prise en charge, durée d'exposition au risque le cas échéant et liste de travaux effectués. Vous pouvez consulter ces tableaux sur le site de l'Institut national de la recherche et de sécurité – INRS : www.inrs.fr Selon l’article L. 461.1 du Code de la Sécurité Sociale “Est présumée d’origine professionnelle toute maladie désignée dans un tableau de maladies professionnelles et contractée dans les conditions mentionnées à ce tableau. Si une ou plusieurs conditions tenant au délai de prise en charge, à la durée d’exposition ou à la liste limitative des travaux ne sont pas remplies, la maladie telle qu’elle est désignée dans un tableau de maladies professionnelles peut être reconnue d’origine professionnelle lorsqu’il est établi qu’elle est directement causée par le travail habituel de la victime”. Depuis août 2015, les pathologies psychiques peuvent être reconnues en tant que maladies d’origine professionnelle. Bien qu’elles ne soient pas désignées dans les tableaux de maladies professionnelles, elles entrent dans le cadre dans le cadre du système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles.
Comment faire une demande de reconnaissance d’une maladie professionnelle ?
a La déclaration se fait par le salarié : Votre médecin traitant ou du travail doit vous fournir un certificat médical initial qui précise la nature de votre maladie. Ce certificat doit montrer le lien qui existe entre votre maladie et votre travail. Vous devez envoyer à la CGSS : – le formulaire "déclaration de maladie professionnelle" disponible dans nos centres et antennes et également téléchargeable sur www.ameli.fr ; – le certificat médical initial, en 2 exemplaires ; – l'attestation de salaire remplie par l’employeur (elle peut être directement envoyée par l'employeur), si le médecin vous a prescrit un arrêt de travail. Vous devez envoyer ces documents au plus tard dans les deux ans qui suivent la date du certificat médical initial qui établit le lien entre votre activité et votre maladie. a Instruction du dossier : Une fois que la CGSS a reçu la déclaration de maladie professionnelle et le certificat médical initial, votre
dossier est étudié dans un délai de trois mois. Un questionnaire vous est envoyé ou une enquête administrative est déclenchée, selon la maladie que vous déclarez. Ce délai de 3 mois peut être renouvelé si le dossier est complexe. Certains justificatifs pourront alors être demandés en complément. La CGSS, dès réception de votre déclaration et de votre certificat médical, vous transmet une feuille d’accident du travail et de maladie professionnelle, avec laquelle vous pourrez être soigné sans avance de frais. La CGSS prend en charge à 100 % les frais de santé liés à la maladie professionnelle reconnue. a Si votre maladie n'est pas inscrite aux
tableaux des maladies professionnelles :
Si le taux d’incapacité prévisible est égal ou supérieur à 25%, la maladie peut être reconnue après appréciation du lien de causalité entre la maladie et le travail habituel de la victime par le Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), composé d'experts médicaux, dont l'avis s'impose à la CGSS. Ce comité est saisi soit par la victime soit par la CGSS. Le dossier, constitué par la CGSS, doit comprendre (entre autres) un avis motivé du médecin du travail de l'entreprise de la victime et un rapport de son employeur permettant d'apprécier les conditions d'exposition au risque professionnel.
Prévenir les maladies professionnelles et les accidents du travail
Les salariés doivent évités d’être exposés aux risques professionnels liés à leur activité. La responsabilité de l’employeur est de recenser tous les risques encourus dans son entreprise par ses salariés, dans le « Document Unique » (DU). Pour chacun des risques identifiés, une ou plusieurs actions correctives ou préventives doivent être définies, en concertation avec le personnel, planifiées et mises en œuvre par l’employeur. L’objectif est de permettre une amélioration continue des conditions de travail, et de réduire les risques d’accident du travail et de maladie professionnelle. La Direction des Risques Professionnels de la CGSS, accompagne les entreprises dans cette démarche de prévention. Plus d’informations sur www.drp.cgss-martinique.fr
Ensemble, préservons la santé et la sécurité des salariés ! Contactez-nous ! Direction des Risques Professionnels Aides financières : 0596 66.74.37 Formation : 0596 66.51.33 Conseil-Expertise : 0596 66.53.35 Secrétariat général : 05 96 66.76.19 Email : prevention972@cgss-martinique.fr
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Notre travail, rendre le vôtre plus sûr !
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Prévention § Santé au Travail
Pratique
Les bonnes pratiques pour améliorer la sécurité dans les entrepôts logistiques Le secteur de la logistique est un secteur à risques. Il présente une fréquence des accidents du travail et des maladies professionnelles très supérieure à la moyenne nationale, toutes activités confondues. NOTRE RÉDACTRICE SANDIE CHENARD, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Quels types de risques ? Dans les entrepôts logistiques, les principaux risques professionnels rencontrés sont : • Les risques liés aux manutentions manuelles (50% des AT, 75% des inaptitudes, 100% des MP). • Les risques liés à la conduite et la circulation des engins/chariots. • Les risques liés aux rayonnages métalliques. • Les risques liés à la circulation intérieure et extérieure. • Les risques liés aux quais et aires de manœuvre. • Les risques liés aux ambiances physiques La prévention des risques s’impose comme la priorité dans ce secteur. Au-delà du simple stockage, l’activité s’est diversifiée en intégrant la préparation des commandes, développant les risques liés à la manutention manuelle. Des contraintes de manutention supplémentaires liées à l’augmentation du nombre de références et à la diminution du délai séparant la commande de la livraison sont apparues, provoquant entre autre une forte sinistralité du secteur.
Les manutentions manuelles et le type de rayonnage La tâche principale dans la préparation de commande est la manutention manuelle des articles, des produits ou colis. Le nombre de références est en croissance pour une surface de stockage au sol constante, par conséquent les responsables d’entrepôt superposent un
ou deux niveaux supplémentaires de stockage pour des produits à faible rotation. Lors du prélèvement des articles, produits ou colis, ces implantations en double ou triple niveaux exposent les salariés aux : • Postures contraignantes notamment lors des prélèvements en fond de palette. • Risques de chute de hauteur. • Risques de heurt de la tête. Situation dangereuse
Exemple de mesure de prévention
• Filmage manuel des palettes
• Filmeuse automatique
• Manutention des colis > 1.80m de haut
• Chariot de préparation à levée complémentaire
Les actions de prévention Voici quelques exemples de mesures de prévention qui permettent d’améliorer la sécurité dans les entrepôts : • Réorganiser la logistique. • Aménager le stockage des palettes au sol : – situer la 1ère lisse à une hauteur de 2m au minimum au-dessus du sol ; – Pour des références à faibles rotations, conditionnées sur palettes de hauteur intermédiaire (~1.10m), effectuer la prise d’articles à plus de
40cm du sol (en utilisant des rehausses par exemple) afin de réduire les flexions du tronc. • Utiliser des mobiliers de stockage permettant une meilleure accessibilité : – dynamique à colis : étagères inclinées munies de galets, permettant un prélèvement en façade ; – étagères ; – tiroirs. a D’autres situations liées aux manutentions manuelles sont identifiées comme dangereuses et devant donner lieu à des mesures de prévention dès que possible :
Une démarche pensée en amont Afin de pouvoir préserver les salariés travaillant dans des entrepôts ou plateformes logistique, la démarche doit être intégrée dès le processus de conception du bâtiment, du choix et de l’implantation des équipements. Pour ce faire, il est indispensable de connaitre l’activité réelle et les besoins des salariés afin de concevoir, réaliser et exploiter un bâtiment en tenant compte de la sécurité, de la santé et des conditions de travail des personnes qui vont y travailler.
Les bonnes pratiques Les bonnes pratiques de prévention sont basées sur une évaluation des risques issue de l’analyse de l’activité réelle du travail et mise en œuvre dès la phase conception. À titre d’exemple, les solutions proposées ci-après pourront être appliquées par l’employeur :
EXEMPLES DE SOLUTIONS PROPOSÉES Prévention des risques liés aux circulations extérieures
• Des places de stationnements dédiées aux véhicules utilitaires légers de livraison des bureaux ou du restaurant d’entreprises sont aménagées au plus près du lieu de livraison et sont matérialisées. • Un plan de circulation est affiché à l’entrée de la plate-forme, les flux de circulation des véhicules légers et poids lourds sont dissociés, et le flux poids lourds est organisé en sens unique. • Un chemin piétonnier est aménagé.
Prévention des risques liés aux quais et aires de manœuvres
• Des cheminements piétonniers sont prévus. • L’aire de manœuvre est éclairée. • Les quais disposent d’un espace libre pour l’encastrement du hayon rabattable sous le niveleur, ils prévoient la mise en place des guide-roues et du marquage au sol pour les manœuvres d’accostage des poids lourds, la mise en place des dispositifs de sécurité réduisant le risque d’écrasement lors de la mise à quai, etc.
Prévention des risques liés aux manutentions manuelles.
• Les postes de travail sont équipés de matériels de mise à hauteur tels que des tables élévatrices, des transpalettes à fourches élevables, etc. • Des ventouses de préhension reliée à une potence peuvent être mises à disposition des salariés.
Prévention des risques liés aux circulations intérieures
• Les escaliers doivent être munis de rambardes, • Un plan de circulation doit être affiché à l’entrée du bâtiment, • Les zones de travail affectées au conditionnement, au marquage, au traitement des retours, au contrôle des produits, etc., sont séparées des flux chariots par des protections fixées au sol, etc. • Les flux piétons/véhicules sont séparés et matérialisés.
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Un Métier à la Loupe
Des solutions existent pour réduire les nombreux risques liés au travail isolé Le travail isolé n’est pas un risque en soi, mais par rapport à une situation de travail standard, l’isolement peut entraîner des risques supplémentaires. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX MARAJO, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Qu’est-ce isolé ?
qu’un
travailleur
C’est un salarié, qui réalise une tâche seul, dans un lieu de travail où il ne peut être vu ou entendu directement par d’autres personnes, et où il y a peu de passages ou de visites. Les cas de travailleurs isolés se retrouvent plus fréquemment dans les activités de nettoyage, maintenance, gardiennage, transports terrestres, sur les exploitations agricoles, etc. Peuvent être également confrontés à l’isolement, les personnes travaillant de nuit : réceptionnistes, infirmier(e)s...
Quels risques ?
Le travail isolé n’est pas un risque en soi, mais par rapport à une situation de travail standard, l’isolement peut entraîner des risques supplémentaires dus : – au manque d’information ou de moyen d’action ; – à l’impossibilité de se faire aider ; – à l’angoisse due à l’isolement ou encore la difficulté de déclencher les secours. Ainsi en cas d’incident (dysfonctionnement ou aléas), un opérateur isolé ne peut compter que sur ses seules ressources personnelles. C’est à lui de trouver des solutions et prendre les mesures nécessaires. Mais si ses connaissances ou ses ressources sont insuffisantes, il peut aggraver la situation. Dans une situation non isolée, le salarié peut demander une aide physique ou technique. Si le salarié est blessé gravement et n’est pas capable de donner l’alerte, l’isolement entraîne une nouvelle aggravation des risques. Enfin le travailleur isolé est une proie plus facile pour une agression extérieure (commerce, transport de fonds).
Des solutions existent pour réduire les risques
Lors de l’évaluation des risques professionnels engagée par l’employeur, il faut déterminer les conséquences de l’isolement, sur les salariés
concernés. Les situations d’isolement peuvent être prolongées ou ponctuelles, habituelles ou fortuites. Les risques qui y sont associés, varient également. Il revient ensuite à l’employeur de déterminer l’organisation des secours et les mesures appropriées à leur prévention. L’employeur devra mettre en place en priorité des mesures organisationnelles, pour permettre par exemple la réduction de la durée d’isolement ou l’utilisation de moyens de communication adaptés. Des mesures de formation et d’information des travailleurs spécifiques aux risques liés à l’isolement, doivent également être prioritaires. La mise à disposition d’un dispositif d’alarme peut être également une mesure complémentaire, il s’agit par exemple du DATI (dispositif d’alarme pour travailleurs isolés), qui permet, lorsqu’un travailleur isolé se trouve dans une situation jugée critique, de faire déclencher les secours par une tierce personne ou par une structure habilitée.
Cas particuliers
Certaines tâches considérées comme dangereuses, ne peuvent pas être exécutées par un travailleur seul, l’isolement étant alors un facteur d’aggravation manifeste. Différents textes de loi prescrivent des obligations de moyens de sécurité pour des situations précises. Par exemple, pour les travaux temporaires en hauteur, la réglementation (art. R4323-58 à 61 du code du travail) prévoit que lorsque la protection d’un travailleur ne peut être assurée qu’au moyen d’un dispositif de protection individuelle d’arrêt de chute, ce salarié ne doit pas travailler seul, afin de pouvoir être secouru rapidement. D’autre part dans le cadre d’intervention d’entreprises extérieures dans un établissement, si l’opération est exécutée de nuit ou dans un lieu isolé, mais également lorsque l’activité de l’entreprise utilisatrice est interrompue (hors de ses horaires de travail), le chef de l’entreprise extérieure concernée doit prendre des mesures nécessaires pour qu’aucun salarié ne travaille
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isolément dans un lieu où il ne pourrait pas être secouru rapidement (art. R4512-13 à 14 du code du travail). Les informations et l’ensemble des obligations des employeurs sur le travail isolé figure dans un guide, téléchargeable sur www.inrs.fr, référence ED985.
Prévention § Santé au Travail
Risques liés à l'Activité Physique
Prévention des TMS
Adoptez les bonnes postures lors du travail sur écran !
Travailler sur écran de façon continue et sur un poste mal aménagé, peut avoir des conséquences sur la santé. NOS RÉDACTRICES GENEVIÈVE RATO, IPRP, Département Prévention – LA SANTÉ AU TRAVAIL (SISTBI RÉUNION) ; DÉVY ARMOURDOM, Contrôleur Sécurité Référent – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
Les effets sur la santé des travailleurs
Si un opérateur constate des reflets sur l’écran, un éclairement inapproprié, une mauvaise qualité de l’image, si l’écran est mal placé,…, cela peut entrainer des fatigues visuelles, qui se traduisent par des lourdeurs des globes oculaires, des rougeurs, des picotements, des éblouissements, une myopie temporaire et des maux de tête. De même, l’apparition des troubles musculo-squelettiques (TMS) au niveau des articulations peut survenir lorsque des postures mal adaptées restent maintenues (Réf. Maladie Professionnelle N°57, Tableau des Maladies Professionnels).
Des solutions existent pour éliminer ces risques
• D’abord l’aménagement d’un poste de travail est effectué avec le concours de l’opérateur, et le choix du matériel est déterminant. Le mobilier doit être choisi et réglé en fonction des caractéristiques physiques de l’opérateur. • L’écran doit être positionné perpendiculaire aux fenêtres, et maintenu à une distance d’au moins 1.5 m de celles-ci pour éviter des reflets. En cas de reflets persistants, modifier la position de l’écran et régler les stores qui doivent être à lamelles horizontales. Les gadgets visant à atténuer les contrastes (filtres, lunettes) sont à bannir. Il vaut mieux régler le contraste et la luminosité de l’écran en fonction des variations d’éclairage au cours de la journée. Il est conseillé de favoriser l’éclairage naturel et d’utiliser une lampe d’appoint si nécessaire. • L’opérateur, le clavier et l’écran restent sur le même alignement pour éviter toutes torsions du cou ou la sollicitation excessive des
muscles oculaires. D’ailleurs, le haut de l’écran doit être à hauteur des yeux. • La distance de l’œil à l’écran est égale à celle du bras tendu pour éviter les fatigues visuelles et le regard doit pouvoir aller jusqu’à 6 mètres pour pouvoir reposer les yeux. Le clavier placé droit devant soi permet de respecter l’angle du coude entre 90 et 110 degrés et les poignets restent dans le prolongement de l’avant-bras et détendus. • Afin de réduire les mouvements et éviter les allers-retours avec la main, il est conseillé d’utiliser le plus fréquemment possible les raccourcis clavier, de placer la souris juste à proximité et d’utiliser un porte-copie pour la lecture des documents. • En ce qui concerne le siège, celui-ci doit être pivotant, réglable en hauteur et en profondeur, avoir un appui lombaire permettant à la colonne vertébrale de se porter aisément à l’arrière. Il doit être monté sur cinq branches munies de roulettes et son réglage doit être facile à effectuer, simple, rapide et sans efforts.
3 • Assis, les fesses au fond du siège. Régler la hauteur de l’appui lombaire. 4 • L’angle du coude est de 90° à 110°. Les épaules détendues.
Conseil pratiques
• Alterner les tâches entre le travail sur écran et le travail de bureau (Fax, photocopie, etc.) et quitter votre poste lors des pauses en faisant quelques exercices de détente. A savoir que la meilleure des postures de travail est celle qui permet à l’opérateur d’en changer souvent. • Si vous ressentez de l’inconfort, des douleurs ou fourmillements au niveau du cou et des membres supérieurs, des picotements des yeux et des maux de tête, alerter le médecin du travail.
Quelques astuces pour le réglage du siège 1 • Face au siège : Les genoux en contact avec le siège. Régler en hauteur au même niveau que les rotules.
2 • Pieds bien à plat sur le sol ou sur un repose-pied, à plus de 100° avec la jambe (un reposepied sera mis à la disposition des travailleurs qui en font la demande). Genoux de 95° à 120 °, les cuisses horizontales.
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Rappel
L’évaluation des risques constitue le point de départ de la démarche de prévention qui incombe à tout employeur. Elle doit être menée dans chaque unité de travail et associer tous les salariés concernés. En fonction de ses résultats, des pistes d’amélioration peuvent être recherchées.
Risques liés à l'Activité Physique
Objectif zéro port de charge dans les EHPAD ! Les TMS liés à la manutention manuelle des charges sont la première cause d’arrêt de travail dans les EHPAD. NOTRE RÉDACTRICE DÉVY ARMOURDOM, Contrôleur Sécurité Référent – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
Le contexte
Dans un contexte marqué, par un besoin accru de soutien et d’accompagnement des plus anciens face au vieillissement de la population, la santé des aidants et des soignants est un véritable enjeu de société. Les conditions de travail ne sont pas toujours idéales et certaines données de sinistralité viennent confirmer ce constat. Les AT dans ce secteur sont souvent liés à la manutention, aux chutes, sans oublier l’importance des troubles musculo-squelettiques (TMS) et des risques psychosociaux (RPS). Cependant, des solutions de prévention existent, des acteurs se mobilisent. Le développement d’une culture de prévention dans ce secteur (action de formation…), l’amélioration de l’évaluation des risques professionnels (EvRP), la promotion du recours aux aides techniques vers un objectif « zéro port de charge » sont les axes à privilégier.
La démarche de prévention en EHPAD
En EHPAD, les TMS liés à la manutention manuelle des charges sont la première cause d’arrêt de travail, les soignants étant la première profession touchée. La mobilisation des personnes dépendantes engendre 80% des TMS, le risque étant maximal lorsqu’il faut soulever des personnes sans appui sur les jambes. Les conséquences pour les EHPAD sont l’absentéisme, le turnover du personnel et des difficultés importantes de recrutement. Par ailleurs les EHPAD sont sous équipés en aides techniques et leur taux d’utilisation, lorsqu’elles sont présentes n’est pas optimal. Le changement des habitudes des soignants ainsi que la sensibilisation des bénéficiaires et de leur famille à l’utilisation des aides techniques aux soins demeurent prioritaires.
La recommandation R471 de la CNAM décrit les axes de prévention des EHPAD : accroître les taux d’équipement et d’utilisation des aides techniques, mettre en place une organisation de prévention et former les acteurs de l’établissement, intégrer la prévention dès la conception (création ou rénovation), évaluer et prévenir les risques psychosociaux.
Zéro portage
Une des mesures de prévention des TMS est de mettre à disposition des aides techniques visant à supprimer ou à réduire au minimum les efforts et postures contraignantes lors des manutentions de personne. Culturellement, les soignants n’ont aucune croyance en la prévention. Ils sont prêts à se faire mal pour le résident. En outre, la bientraitance promeut les soins valorisant le contact. Des freins sont à lever pour supprimer tout portage de personnes. Ainsi, au Groupe Hospitalier Saint-Joseph à Paris, depuis 10 ans, suite à l’augmentation du taux d’utilisation des aides techniques, le nombre de jours d’arrêts de travail a massivement diminué (de 2000 jours en 2003 à 150 jours en 2017). Le soin comprend aujourd’hui zéro portage.
Formation des professionnels
La formation initiale actuelle des personnels paramédicaux n’intègre pas le transfert dans le soin. Le soignant invente son poste de travail tous les jours en fonction des réalités du terrain. Ses remarques et suggestions sur l’utilisation des aides techniques sont très précieuses. Il est nécessaire d’accorder plus de temps aux échanges entre soignants ainsi qu’entre les soignants et les personnes qui les encadrent. La prévention est,
et doit demeurer une occasion d’échanger sur les difficultés rencontrées et les améliorations à apporter. Les formateurs en prévention des risques liés à l’activité physique dans le secteur sanitaire et social (PRAP2S) accompagnent les établissements pour faire diminuer le risque AT/MP, aider les salariés à élaborer et proposer des solutions. Finalement, avec l’objectif « zéro port de charge » dans la manutention des personnes, un changement de paradigme pointe à l’horizon, vecteur d’une meilleure santé des professionnels et d’une meilleure qualité des services délivrés aux résidents des EPHAD. Pour cela, il est important : – de mettre à disposition des soignants des aides techniques destinés aux aides et soins à la personne qui soient adaptées aux situations de travail rencontrées et en nombre suffisant ; – de faire évoluer la formation initiale et continue des soignants, dans le but d’intégrer le « non porter » dans les habitudes de travail, d’assurer des soins de qualité et de prévenir les risques professionnels.
un collaborateur handicapé Quelles démarches ? Prenez contact avec le médecin du travail. Premier de vos interlocuteurs, le médecin du travail donne un avis sur l’aptitude du salarié à occuper son poste. Il donne des indications sur les aptitudes restantes et peut formuler des propositions au regard de l’état de santé physique et mental du salarié. Il doit être présent tout au long de la démarche. vos besoins, identifie les aides de droit commun La reconnaissance du handicap existantes et/ou les aides de l’Agefiph les mieux C’est une démarche volontaire et individuelle de adaptées à votre projet. votre salarié. Elle permet de mobiliser l’ensemble des aides et services de l’Agefiph pour lui-même Le collectif de travail et les représentants du comme pour l’entreprise. Votre salarié pourra personnel solliciter la Maison départementale des personnes Ils peuvent jouer un rôle précieux dans la démarche, handicapées (MDPH) afin d’obtenir la reconnaistant dans la communication avec le salarié concerné sance de la qualité de travailleur handicapé. que dans la recherche et la mise en oeuvre de la Prenez contact avec le Sameth Le Service d'Appui au Maintien dans l'Emploi des Travailleurs Handicapés, financé par l’Agefiph, est présent sur chaque département.
Mobilisez les aides de l’Agefiph Le conseiller Sameth vous aide à faire le point sur
solution de maintien.
Si vous être travailleur indépendant, il convient de demander un avis médical indiquant vos difficultés à poursuivre votre activité du fait de votre handicap. Le Sameth et le RSI (Régime Social des Indépendants) peuvent vous accompagner.
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AGEFIPH Antilles-Guyane
Centre Delgrès Esc E - Hauts De Dillon 97200 Fort-de-France Tél : 05 96 71 24 66 Email : antilles-guyane@agefiph.asso.fr Sameth 971 : 05 90 32 57 91 Sameth 972 : 05 96 50 43 01 Sameth 973 : 05 94 28 98 26
Prévention § Santé au Travail
Risques liés aux Addictions
Alcool et drogues au travail : quels recours en tant qu’employeur ? Une consommation excessive de drogues et/ou d’alcool ne provoque pas uniquement des difficultés dans la vie privée, mais peut également causer des problèmes dans la situation de travail. NOS RÉDACTEURS DR JEAN-MARIE BOLIVARD, Coordonnateur médical ; COLETTE CORDE-ALPHONSINE, Coordinatrice administrative – RÉSEAU ADDICTIONS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
Lorsque l’on consomme de l’alcool ou des drogues au travail ou lorsque leurs effets se prolongent sur le lieu de travail, la co-responsabilité de l’employeur est mise en cause étant donné qu’une de ses obligations est d’assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés qu’il emploie. Le salarié lui-même est responsable de sa santé et de sa sécurité, mais aussi de celle de ses collègues.
Causes et conséquences
Être sous l’emprise d’alcool ou de drogues au travail peut être à l’origine d’accidents du travail ou d’autres risques professionnels. Car la consommation d’alcool ou de drogues entraîne la plupart du temps une baisse de la vigilance, de la concentration et donc de la performance en plus d’une augmentation de l’absentéisme. Ce qui désorganise le travail et constitue une source de stress pour les collègues du fait de l’augmentation de leur charge de travail. Toutefois, la consommation d’alcool ou de drogues peut être aussi la conséquence d’une situation de harcèlement ou de stress prolongé sur le lieu de travail.
Que faire si l’on découvre un salarié alcoolisé ou drogué sur le lieu de travail ?
a Conduite à tenir par les cadres face à un agent alcoolisé ou sous l’effet de drogue : • Situation : agent se trouvant dans l’incapacité partielle ou totale d’assurer son travail, avec ou sans troubles du comportement, et avec un déni quasi constant de la prise de toxique. • Problèmes à résoudre et conduite à adopter : – Assurer la continuité du service en toute sécurité ; – Assurer la sécurité de l’agent, en lui demandant d’interrompre son travail ; – Contacter le médecin du travail (qui
évaluera l’état de l’agent) ; – Si le médecin du travail n’est pas présent sur les lieux et qu’une urgence s’impose, contacter le 15 ; – S’il n’y a pas d’urgence mais en cas de doute, contacter un médecin généraliste ; – A défaut, mettre l’agent au repos et le raccompagner à son domicile en s’assurant de la suite de la prise en charge. Dans tous les cas, le service social du personnel peut être contacté pour contribuer au versant social de la prise en charge.
Répression ou Prévention : Quelle option pour l’employeur ?
• Des précautions particulières seront envisagées lors de la reprise du travail des personnes ayant des difficultés par rapport aux toxiques : – Eviter à la fois une surveillance excessive et une surprotection inappropriée ; – Eviter les comportements de sanction. • A sa reprise de travail, l’agent sera reçu par son employeur en vue de faire le point sur l’évènement, les conséquences sur le travail et sur ses collègues, mais également ce sera l’occasion de lui rappeler ses missions, la réglementation et la responsabilité de l’employeur. Il sera ensuite orienté vers le médecin du travail. • En cas de risque d’échec de réintégration dans le service, il est indispensable d’envisager un aménagement du poste ou un changement de service. Une politique préventive en matière d’alcool et de drogues est le moyen par excellence, de réduire voire de supprimer les consommations de substances psychoactives au travail ainsi que les risques encourus. Mener une démarche de prévention collective en la matière est extrêmement important. En effet, elle agit avant le stade d’une éventuelle dépendance, dans un esprit d’accompagnement et de soutien. Son effet est durable dans le temps.
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