Adventist World French - May 2021

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Persévérance

05/2021

Persévérance

« Lâchez pas ! » Page 14 La quête Page 20 La présence de Dieu Page 22

Persévérance

Persévérance

Persévérance


12 Développer la résilience des enfants et des jeunes Alina Baltazar

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14 « Lâchez pas ! »

Martin G. Klingbeil

Randy Fishell

17 Esprit de prophétie Ne désespérez de rien, mais espérez tout Ellen G. White 18 Perspective mondiale Veiller et attendre Ted. N. C. Wilson 20 Place aux jeunes La quête Beersheba Jacob 21 Foi en action Le ministère envers les Maasaïs Cepha Angira 22 Ce que nous croyons La présence de Dieu Adelina Alexe 24 Rétrospective Kenneth et Dorothy Gray Milton Hook

26 La Bible répond Votre conscience 27 Santé & bien-être Le cancer du côlon 28 « Je vais vous raconter… » Le camionneur 30 Foi en herbe – Le coin des enfants Le sabbat, un serpent, et quelques loups – 1ère partie

En attendant la beauté BILL KNOTT

L

à, dans sa cour, elle plante le plus petit brin de vigne à côté du poteau de clôture. Et son esprit s’enflamme pour les magnifiques fleurs de couleur magenta qu’elle a admirées dans le catalogue de semences. Elle désherbe le sol à la main, enlève soigneusement les pierres, et élimine les vers gris qui pourraient anéantir sa foi en des fleurs qu’elle ne peut oublier. Chaque matin, peu après 8 heures, elle remplit son petit arrosoir vert contenant un demi-litre d’eau et arrose avec précaution son petit plant, lequel ne semble pas bien prometteur. Dans des moments de doute, elle consulte de nouveau le catalogue qu’elle a pourtant bien lu, histoire de se rassurer : Croissance garantie. Il est trop tard pour que son plant produise cette année. Cet été, il lui faudra se contenter de feuilles – et ces feuilles, elle les protège comme si le destin du monde en dépendait. Pas question que les lapins lui arrachent son prix. Taupes et campagnols ne rongeront pas les racines à la recherche de combustible pour l’hiver. Un bouclier en plastique le protégera de la neige. Au retour du printemps qu’elle a attendu, et avec chaque bourgeon, son espoir ne cesse de grandir. Une fleur – promesse d’autres fleurs – est sur le point de s’épanouir. Elle l’observe avec tout l’amour qu’elle pourrait donner à un petit-enfant, si elle en avait un. Et par un chaud matin de printemps, alors qu’elle a à peine dormi, la première de ces fleurs magenta s’ouvre – plus belle à ses yeux que toutes les roses de ses voisins ou qu’un champ de lavande. Elle a vu le travail de son âme, et elle en est satisfaite. Dans ce numéro de Adventist World, nous nous focalisons sur une qualité profondément centrale à notre foi adventiste et chrétienne : la persévérance. Nous attendons des réalités glorieuses, aux couleurs magenta – les vêtements royaux de notre Seigneur qui vient, le lever de soleil du matin éternel. Notre persévérance s’accompagne de l’attente de choses meilleures, voire glorieuses, ce qui rend notre attente plus déterminée encore. La ténacité seule n’est pas la qualité que nous recherchons, sinon tous les parasites et toutes les mousses pourraient être vertueux. C’est l’attente pleine d’espoir et de prière de réalités bien plus grandes que celles que nous avons déjà connues qui rend notre persévérance moralement incontournable. Nous attendons dans un but précis – nous attendons de façon ciblée. Nous consacrons notre attente à une beauté encore à venir. Les Écritures décrivent la persévérance qui nous est possible en citant notre étonnant précurseur : « Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu » (He 12.2). Ce n’était pas, et ce n’est pas seulement l’endurance douloureuse des choses difficiles qui cède en beauté pour le royaume, mais le fait de surmonter délibérément des choses difficiles pour satisfaire une joie que, parfois, seule la foi peut voir. Il y a 700 ans av. J.C., Ésaïe a écrit : « L’œuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains. À cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards » (Es 53.10,11). La vigne poussera… Les fleurs s’épanouiront encore… Le royaume de Dieu, aujourd’hui d’apparence parfois fragile, vulnérable, deviendra « une grande foule, que personne ne [pourra] compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se [tiendront] devant le trône et devant l’agneau » (Ap 7.9). Attendez donc avec détermination. La beauté, indubitablement, suivra.

Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.

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Sur le vif

Dans un village du Kenya, des femmes rigolent alors qu’elles remplissent leurs récipients d’eau. Dans le monde entier, des millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. Heureusement, l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) s’efforce de répondre à cette nécessité en sponsorisant des projets de forage dans de nombreux pays. Photo : Arjay Arellano/ADRA

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En bref

« Atteindre son objectif sans une relation spirituelle avec Christ est inutile […] On doit compter sur Dieu à cent pour cent. Ni plus, ni moins. » – Vanda Charrise Costillas Dejolde, étudiante de la faculté de médecine de l’Université adventiste des Philippines. Vanda a réussi l’examen d’obtention de la licence de médecine par le Conseil des médecins des Philippines. Elle s’est classée sixième sur les 1 927 étudiants qui ont fait cet examen.

Relations de confiance clés Dans le cadre du sondage 2017-2018 auprès des membres de l’Église mondiale, les membres du monde entier ont été interrogés sur leurs relations avec leurs parents. Les chercheurs ont demandé aux participants du sondage s’ils étaient en mesure de parler librement à un ou à leurs deux parents. Voici la réponse de 55 554 membres.

30 % Tout à fait d’accord 41 % D’accord 9 % Je ne suis pas sûr 6 % Pas d’accord 3 % Pas du tout d’accord 11 % Ne s’applique pas

Source : Équipe de recherche et d’évaluation ASTR, en collaboration avec l’équipe de recherche de l’Université Andrews, n = 55,554.

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En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le nombre d’étudiants qui ont obtenu leur diplôme en novembre 2020 dans le cadre du programme d’alphabétisation des adultes. Dirigé par l’Église adventiste, ce programme est le fruit d’une collaboration entre le Ministère des femmes, le Département de l’éducation adventiste, et l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) de la Mission de la Nouvelle-Bretagne•NouvelleIrlande. Il aide ceux qui ont abandonné l’école primaire (quatrième année ou en dessous) à combler le fossé entre l’éducation informelle et formelle.

« Il s’agit d’un marathon, pas d’un sprint ! C’est pourquoi il importe de garder le rythme du marathon. Il importe aussi de vous rappeler toutes les mesures que vous avez prises au cours de l’année dernière pour rester en bonne santé, et de vous féliciter de les avoir respectées. Ceci dit, restez sur vos gardes encore un peu, car la ligne d’arrivée n’est plus très loin. » – Luis Allen, psychiatre et directeur médical du Centre de santé comportementale d’AdventHealth, au sujet de l’introduction du vaccin contre la COVID-19. Alors que de plus en plus de pays distribuent le vaccin, l’envie de revenir à la normale comporte des risques.


En bref

« Toute personne a besoin de nourriture, quelle que soit la foi à laquelle elle adhère. […] Nous croyons qu’à travers [le magasin], beaucoup apprendront à connaître notre tendre créateur. » – Anna Sheplyakova, membre d’église et boulangère, à propos du magasin d’alimentation saine Orange Tree, à Lomonosov, en Russie. Ce magasin a été ouvert dans le but de sensibiliser la population à une saine alimentation.

Résolution n° 4074 Le 30 novembre 2020, le gouvernement du Panama a voté la résolution n° 4074, laquelle stipule que 2 millions de dollars US seront consacrés à l’aide aux parents qui n’ont pas pu s’acquitter des frais de scolarité de leurs enfants. Seules les écoles répondant aux exigences du ministère de l’Éducation ont pu bénéficier de cet avantage. Les 36 écoles adventistes au Panama se sont toutes qualifiées et ont répondu aux stipulations gouvernementales.

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Le nombre de participants au récent congrès « Through My Zoom » [« Par le biais de mon Zoom »] organisé par Adventist Deaf Ministries International de la Division intereuropéenne. Ce congrès, lequel se tient normalement en présentiel, a permis aux participants de se voir et de se connecter malgré la pandémie.

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La profondeur en mètres qu’il a fallu pour forer un puits dans le village kenyan de Kwa’ Luma. Ce puits est au nombre des 40 puits d’eau prévus dans les plans 2021 de Maranatha Volunteers International. Œuvrant au Kenya depuis 2016, Maranatha a réalisé plus de 650 structures dans ce pays. Photo : Maranatha Volunteers International AdventistWorld.org Mai 2021

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Actualités

L’Église adventiste lance un jeu-questionnaire sur la Bible

Heroes 2 propulse les utilisateurs dans un voyage à travers les Écritures

Adventist News Network et Adventist Review

Le 25 mars 2021, un jeu-questionnaire propulsant les utilisateurs dans un voyage à travers les Écritures a été lancé. Heroes 2 – une version actualisée du jeu original sorti en 2013 – est une initiative conjointe de l’Église adventiste et de Hope Channel, sa chaîne de télévision officielle. Selon des sources officielles de l’Église, ce jeu offre la possibilité de découvrir les plus grands héros de Dieu de tous les temps dans un langage que les joueurs peuvent comprendre et auquel ils peuvent se rattacher. « L’Église adventiste se propose d’utiliser ce jeu pour aider chaque joueur à mieux comprendre la Bible et à trouver la délivrance, la guérison, et l’espoir en Jésus », ont dit les dirigeants. UN INTÉRÊT POUR LES THÈMES BIBLIQUES

En 2017, une étude commandée par les responsables adventistes des communications sur les termes les plus recherchés sur Google en rapport avec la Bible a montré que tous les 30 jours, il se faisait plus de 250 000 recherches Google dans le monde entier pour des questions, jeux et quiz bibliques. Selon cette étude, les gens recherchent des questions sur la Bible plus que pour tout autre type de jeu.

Sam Neves, directeur adjoint des communications de l’Église adventiste : « Bien que la Bible soit le document fondateur de la civilisation occidentale, les jeunes d’aujourd’hui connaissent mieux les bandes dessinées que les histoires bibliques. Heroes est un projet qui parle ce nouveau langage visuel à travers un jeu-questionnaire qui donne vie à ces histoires anciennes. » À PROPOS DE HEROES 2

Ce nouveau jeu-questionnaire biblique suit les traces de Heroes the Game, lequel a généré en 2013 plus de 10 millions de minutes d’échanges et ouvert les portes à d’autres jeux produits par les adventistes. Cette version remaniée propose un jeu entièrement revu, ont expliqué les dirigeants. Dans Heroes 2, les joueurs commencent leur voyage avec Adam et Ève, les premiers héros de la Bible. Au fur et à mesure que les héros posent des questions sur leur vie, les joueurs commencent à accumuler des « points d’expérience ». Plus un joueur a de points d’expérience, plus il peut libérer de héros. Chaque jeu comporte 12 questions, et le score s’inscrit selon la rapidité avec laquelle le joueur y répond. Au début, les questions sont faciles,

Le jeu Heroes 2 Bible Trivia, sponsorisé par l’Église adventiste, a été lancé le 25 mars 2021. Photo : Église adventiste du septième jour 6

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mais au fur et à mesure que le jeu se déroule, elles se corsent, ont dit les responsables de l’initiative. « Avec Heroes 2, les joueurs pourront mettre leur famille et leurs amis au défi en partageant un simple lien, ont-ils expliqué. Ils devront jouer et répondre aux mêmes 12 questions pour tenter d’obtenir un meilleur score. » Heroes 2 est disponible en quatre langues – anglais, espagnol, portugais, et français. On compte ajouter bientôt de nouvelles langues. On peut télécharger Heroes 2 sur Google Play et sur App Store d’Apple. DES ÉTUDES BIBLIQUES ET UNE ÉMISSION DE TÉLÉVISION

Parallèlement au jeu, Hope Channel prévoit aussi des études bibliques. « Tous les joueurs seront inspirés par les études bibliques de Heroes », a dit Vyacheslav Demyan, vice-président de Hope Channel International. « Lors de leur visite sur le site hopebiblestudy.org, les héros de la Bible leur apporteront des réponses à des questions telles que “Que se passe-t-il quand on meurt ?”, “Dieu est-il réel ?”, et “Si Dieu est bon, pourquoi souffrons-nous ?”, a-t-il expliqué. Nous prévoyons également un jeu télévisé, lequel encouragera les équipes de toute église ou école chrétienne à tester ses connaissances bibliques. » Les dirigeants de l’Église et les créateurs du jeu espèrent que Heroes 2 aidera enfants, jeunes et adultes à se familiariser davantage avec la Bible. « Nous voulons que tous comprennent qu’ils sont appelés à être des héros aujourd’hui, tout comme ces personnages du passé. Nous espérons que Heroes 2 inspirera chaque joueur à donner sa vie à Jésus », a conclu Sam Neves.


Actualités

Au Guatemala, un voyage missionnaire virtuel est porteur d’espoir

Les étudiants de l’Université La Sierra collectent des fonds et envoient des dizaines de kits de soins

Darla Martin Tucker, Université La Sierra, et Adventist Review

L’automne dernier, la Pre-Medical Society de l’Université La Sierra s’est heurtée à un défi de taille : reproduire en ligne un voyage missionnaire annuel au Guatemala, lequel apporte une aide indispensable, une connexion spirituelle, et une intervention empreinte de compassion sur le terrain. Depuis 16 ans, cette société – un club d’étudiants de l’Université La Sierra à Riverside, en Californie (États-Unis) – dirigée par Eugene Joseph, professeur adjoint de biologie, répand l’amour du Christ au Guatemala à chaque congé de Noël en distribuant de la nourriture et des chaussures aux démunis, en offrant des jouets aux enfants malades et en se liant d’amitié avec eux, en priant avec les familles. Elle fournit aussi de l’aide pratique, entre autres en vaccinant le bétail des agriculteurs, et en aidant les professionnels de la santé et les dentistes à soigner des centaines de patients dans les zones rurales. En raison de la pandémie de COVID-19, le voyage de cette année a dû être annulé. Les voyages à l’étranger ayant été suspendus, la Pre-Medical Society a décidé de réfléchir aux moyens de poursuivre son œuvre en Amérique centrale, où l’impact de la COVID-19 a aggravé la souffrance. En octobre 2020, lors d’une conférence téléphonique, il a été décidé que le club irait de l’avant avec une activité missionnaire virtuelle – un exploit qui nécessiterait une coordination et une planification importantes. Les dirigeants du club ont envoyé par courriel un formulaire d’invitation au campus et se sont retrouvés avec une équipe de 25 étudiants dirigés par neuf dirigeants du club. En janvier 2021, ces étudiants ont organisé une collecte de fonds en ligne, laquelle a rapporté, avec les

Au Guatemala, des bénévoles achètent des chaussures pour les distribuer ensuite aux familles locales et à un hospice pour enfants atteints du SIDA. Photo : Service des nouvelles de l’Université La Sierra

fonds du club, 3 800 dollars. Leurs contacts au Guatemala ont utilisé cet argent pour acheter 48 paires de chaussures pour enfants, ainsi que 950 kilos de nourriture répartis en 60 grands sacs contenant les vivres suivants : haricots noirs, haricots rouges, riz, sucre, farine de maïs, huile à cuisson, soupes, nouilles. Ils ont également acheté des articles pour les enfants atteints du SIDA qui habitent à l’hospice Casa de San Jose. Ils en ont fait 40 paquets-cadeaux composés de couvertures aux couleurs vives, de lingettes pour bébé, de shampoing pour bébé, de savon. Ils ont aussi acheté d’autres articles pour les kits de soins destinés aux résidents des maisons de retraite. Habituellement, les étudiants et les professeurs de La Sierra livrent euxmêmes la nourriture et les chaussures aux familles reconnaissantes. Ils jouent avec les enfants de l’hospice, et forgent des amitiés avec des Guatémaltèques de différentes communautés. Cette année, les étudiants ont dû trouver un moyen de renouveler cette expérience malgré la distance de près de 4 400 kilomètres. Ils ont organisé un « voyage » missionnaire virtuel, lequel s’est déroulé le sabbat 13 février 2021 en trois sessions diffusées en direct en ligne par vidéoconférence Zoom. Cette diffusion a permis à des auditoires aux ÉtatsUnis et au Guatemala d’être témoins de

la distribution des sacs de nourriture et des boîtes de chaussures aux membres de trois églises adventistes, ainsi qu’à des étudiants missionnaires, le tout dans le respect du protocole de sécurité relatif à la pandémie. Ce programme virtuel de distribution des dons a été précédé d’un service religieux le matin, et suivi d’activités en ligne pour les enfants en après-midi. Au nombre des activités, il y a eu des chants de louange en espagnol, des présentations sur la vie des étudiants en Californie, des chansons pour enfants en espagnol, une expérience scientifique, des activités artistiques et du bricolage, et en soirée, une courte leçon suivie de jeux. Eugene Joseph organise les voyages missionnaires annuels au Guatemala depuis 2004. « En comparant les voyages “en présentiel” des années précédentes au voyage virtuel de cette année, j’ai constaté que les gens étaient animés du même esprit de gratitude, a-t-il dit. L’accueil virtuel que nous avons reçu et la façon dont nous avons pu être réellement les mains et les pieds de Jésus, même pendant la pandémie, ont aussi eu un impact sur les étudiants. » Pour Kay Kim, présidente de la Pre-Medical Society, la réalisation de ce voyage missionnaire en ligne – une expérience unique – a eu un impact au-delà de toute attente. AdventistWorld.org Mai 2021

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Coup d’œil sur… la Division transeuropéenne (TED)

88 583 Effectif de la Division transeuropéenne au 31 décembre 2020

« Il faut nourrir ceux qui sont au cœur, et ne pas chercher à divertir ceux qui sont en marge. » – Paul Tompkins, président de la mission écossaise, lors d’un webinaire de la TED focalisé sur le bienêtre et la jeunesse. D’après ses échanges et ses sondages auprès des jeunes, il est évident pour lui qu’une expérience significative au sein de l’église et une foi personnelle profonde sont les raisons pour lesquelles les jeunes restent engagés dans l’église.

« Le plus grand atout de notre église est interne : ce sont nos gens. Le plus grand facteur de risque est, lui aussi, interne : ce sont aussi nos gens. Nous avons besoin du Saint-Esprit pour transformer quotidiennement nos cœurs et nos esprits, pour être des ambassadeurs de confiance et de bonne volonté en esprit, en paroles, et en actes. » – Raafat Kamal, président de la Division transeuropéenne, lors d’une présentation à Génération Jeunesse pour Christ Europe, en octobre 2020.

570 000 dollars US La somme recueillie pendant la pandémie pour des projets dans les pays en développement, lors de la collecte annuelle en Norvège. Les églises ont proposé des plans créatifs pour la collecte de cette année. Leurs membres ont utilisé les médias sociaux pour lancer des activités de collecte de fonds publiques ; certains ont eu recours à des collectes de fonds d’anniversaires ; d’autres ont annoncé un service d’installation de pneus d’hiver pour les voitures. (^-)

« En voyant tant de morts, j’ai remarqué que ce qui compte, c’est d’être proche des gens. Beaucoup d’entre eux se sentent très seuls. Si par mon engagement j’ai réussi à protéger au moins certains d’entre eux, ce prix leur est dédié. » – Tomasz Karauda, médecin adventiste à Łódź, en Pologne, à propos de la réception d’un prix du ministre polonais de la Santé. Tomasz a aidé la Fondation Dominika Kulczyk à acheter et à livrer près de 60 tonnes d’équipement de protection individuelle.

Photo : Tor Tjeransen/Adventist Media Exchange (CC BY 4.0) 8

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Point de vue

Kevin McGill, Gleaner, Union des fédérations du Pacifique Nord

Photo : Mihajlo Maricic / iStock / Getty Images Plus / Getty Images

Le prix de la liberté d’expression Dieu a la solution parfaite pour les discours mensongers et leurs conséquences La liberté d’expression et de religion constitue le pilier de toute grande société. Non que toutes les religions soient bonnes, et tous les discours, dignes d’éloges. Mais dès que nous décidons de censurer les opinions religieuses ou politiques différentes des nôtres, nous nous engageons sur une voie dangereuse. La liberté d’expression protège tous les discours. Que nous partagions ou non le point de vue de quelqu’un d’autre, là n’est pas la question. Vrai : Si quelqu’un utilise sa liberté d’expression pour dire des choses racistes, sectaires et nuisibles, il fera bien de comprendre que son discours peut entraîner des conséquences. Son employeur peut décider de le mettre à la porte. Il se peut que Twitter ou Facebook le signalent et l’empêchent désormais de publier des propos haineux. Censure arbitraire ? Non. C’est une conséquence, point final. LES LIMITES DE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION

Il existe des limites importantes à la liberté d’expression. Les personnes qui disent des mensonges sur le compte d’autres personnes peuvent être traînées en justice pour diffamation (si ces mensonges sont publiés) ou calomnie (s’ils sont prononcés). Dans les cas où l’on peut démontrer qu’un discours a

une corrélation directe avec la violence, celui qui l’a prononcé peut et doit être poursuivi en justice. La liberté d’expression ne signifie certainement pas l’absence de conséquences ! Enseignons aux enfants, dès leur plus jeune âge, qu’ils ne peuvent pas intimider verbalement les autres. S’ils n’apprennent pas cette leçon à la maison ou à l’école, alors ils apprendront que leur employeur a parfaitement le droit de les licencier pour des propos injurieux. Retenons, cependant, qu’il est impossible, et peut-être même imprudent, de pourchasser et d’arrêter chaque intimidation. Le meilleur antidote au mauvais discours, c’est le bon discours. À l’ère des médias sociaux, les bons discours peuvent souvent se retrouver submergés par les discours haineux et les théories du complot. Mais ne renonçons pas pour autant à la conviction que les meilleurs discours et idées l’emporteront. Cette liberté continue d’être le chemin vers une union plus parfaite. En protégeant les discours que nous détestons, nous protégeons aussi ceux que nous aimons. PARLER AVEC MODÉRATION

Dans nos échanges à travers les médias sociaux, rappelons-nous qu’il est préférable de parler avec modération, et dans le cadre de nos différences, de nous engager à nous traiter mutuellement avec respect. À cet égard, deux choses peuvent nous aider. Tout d’abord, nous pouvons nous engager intentionnellement dans l’humanité des autres et traiter les personnes en ligne comme s’il s’agissait d’amis et non de trolls d’Internet. Deuxièmement, nous pouvons

nous montrer curieux des opinions différentes des nôtres. Pourquoi ne pas essayer de comprendre les opinions divergentes sous le meilleur jour possible ? Pourquoi ne pas faire de la place pour permettre aux gens d’avoir des opinions différentes ? Il s’agit là d’un pluralisme confiant et sain. LA SOLUTION DE DIEU AUX DISCOURS MENSONGERS

Dans son commentaire sur l’Apocalypse, Sigve Tonstad déclare : « La Bible commence par un cas de “discours mensonger” (Gn 3.1). Elle se termine par un affrontement soutenu avec le serpent ancien, également décrit en tant que séducteur du monde entier (Ap 12.9)*. » Dieu aurait pu faire taire Satan immédiatement, mais il a choisi de ne pas le faire. Il ne fait pas taire les discours mensongers par la force, mais révèle son caractère. Le remède de Dieu aux « discours mensongers », c’est « davantage de discours ». Dieu contrecarre ce qui est faux par la révélation. Les mots ont une puissance… La Bible donne, à cet égard, des conseils judicieux. Considérez la sagesse de l’apôtre Paul : « Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ. » (Ep 4.31,32) Le meilleur discours est rédempteur. Au lieu d’essayer de faire taire les gens, il inclut autant de personnes que possible sous la bannière de l’amour. * Sigve Tonstad, Revelation, Grand Rapids, Baker Academic, 2019.

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Feature

Sous les projecteurs

Persévérance /pərsə’vırəns/

J

’aime les sports d’endurance, surtout les triathlons – nage, vélo, course à pied. Je dois dire, en toute honnêteté, que la natation n’est pas mon sport préféré ! Mais dans un triathlon, il faut survivre à l’épreuve de la nage pour pouvoir passer aux deux autres épreuves. La persévérance est un élément important de cette discipline. Imaginez des athlètes couverts de sueur franchissant la ligne d’arrivée en boitant, après des mois d’entraînement intense – courses matinales dès l’aube, vélo par mauvais temps, plans d’entraînement, muscles endoloris, pensées motivantes tandis qu’on fait des longueurs dans une piscine où il n’y a personne. Lors de ces entraînements, on peut se sentir très seul… Pourquoi une personne saine d’esprit s’infligerait-elle une telle épreuve ? Il y a, bien sûr, des récompenses : le sentiment extraordinaire d’avoir persévéré et franchi la ligne d’arrivée ; la camaraderie tout au long du parcours (à mon niveau, il n’y a aucune compétitivité) ; les cris d’encouragement de la foule pour les athlètes fatigués ; ma femme qui attend mon arrivée avec enthousiasme ; et, oh oui, peut-être une médaille commémorative que mon plus jeune fils aime bien chiper pour jouer avec ! LA PERSÉVÉRANCE CHRÉTIENNE

Quand il n’y a pas de réponses rapides

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La persévérance fait également partie de notre vocabulaire chrétien. Dans les moments d’adversité, nous nous encourageons mutuellement à persévérer : « Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation ; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment. » (Jc 1.12) Nous parlons, à juste titre, de tenir bon. Mais je me demande s’il nous arrive parfois de nous focaliser un peu trop sur nos propres efforts. Se pourrait-il que nous souscrivions au concept discutable selon lequel le christianisme serait la version religieuse d’un sport d’endurance, quelque chose de semblable à la survie, spirituellement parlant, du plus apte ? Si Paul utilise l’analogie d’une course qui doit être courue avec persévérance (1 Co 9.24-27 ; He 12.1), en revanche, il équilibre cette image en décrivant Christ en tant que précurseur, lequel nous a précédés (He 6.19,20), et une nuée de témoins qui nous entourent (He 12.1). Après tout, la course spirituelle n’est peut-être pas si solitaire que ça…

Photo : Paul Green


Dans la Bible, le livre des Psaumes représente un échantillon de la foi publique et personnelle, couvrant une période d’environ 1 000 ans, exprimée par des cantiques et des prières en réponse aux actes divins. Ce livre raconte l’histoire de la persévérance de leurs auteurs au cours de leur marche avec Dieu, de manière très intime et personnelle, alors qu’ils se débattent à travers les joies et les peines, qu’ils font l’expérience des bénédictions et des malédictions, qu’ils jouissent de la prospérité, et se heurtent à l’adversité. Aucun autre livre de la Bible n’ouvre aux lecteurs modernes une fenêtre aussi large sur la foi d’antan. Penchons-nous maintenant sur trois luttes pour la persévérance dans les Psaumes. NE T’IRRITE PAS

Le psaume 37 se concentre sur la persévérance dans le contexte où le juste est la cible des méchants – un sujet fréquent dans les Psaumes et peut-être aussi dans nos vies. Les versets 1, 7 et 8 répètent l’exhortation « Ne t’irrite pas ». L’expression hébraïque ‘al titkhar se traduit par « ne manifeste pas ta colère » ou « ne laisse pas ta colère te consumer ». Elle comporte des connotations réflexives indiquant une colère corrosive, tournée vers l’intérieur qui, au bout du compte, peut devenir autodestructrice. La persévérance au cœur de l’adversité ou au milieu d’adversaires menaçants peut conduire à la colère et à la frustration, mais le lecteur est plutôt encouragé en ces termes : « Confietoi en l’Éternel » (v. 3), « Fais de l’Éternel tes délices » (v. 4), « Recommande ton sort à l’Éternel » (v. 5), « Garde le silence devant l’Éternel, et espère en lui » (v. 7) – autant de bons conseils pour remplacer les frustrations tournées vers l’intérieur par des actions positives dirigées par Dieu. JUSQUES À QUAND ?

Mais qu’en est-il de nos luttes les plus intimes, lorsque, par exemple, nous doutons de la simple existence de Dieu, sans parler de son intérêt pour nous et de son intervention dans nos vies ? Les psalmistes connaissent ces moments où, par exemple, une maladie mortelle nous étouffe, et où nous ne pouvons que murmurer un rauque « Éternel ! jusques à quand ? » (Ps 6.3) Cette question revient 20 fois dans le psautier et reflète la protestation des psalmistes face à l’absence perçue de Dieu alors qu’ils essaient de s’accrocher1. Cependant, l’absence que l’on ressent n’est pas forcément une absence réelle. Alors que Jésus prononçait les mots du psalmiste (Ps 42.6,7 ; 43.5) dans le jardin de Gethsémané (Mt 26.38) – sans doute le moment ultime de persévérance dans l’adversité – son Père ainsi que l’armée angélique étaient à ses côtés même s’il ressentait la séparation totale imputable au péché : « Mais Dieu partageait les souffrances de son Fils. Les anges contemplaient l’agonie du Sauveur »2. Notre persévérance s’accompagne de la présence de Dieu (Ps 73.17).

ESPÈRE EN L’ÉTERNEL !

L’absence que l’on ressent n’est pas forcément une absence réelle.

Dans les Psaumes, on trouve une phrase résumant sans doute la quête de persévérance : « Espère en l’Éternel ». Cette exhortation et des expressions similaires apparaissent 15 fois dans les Psaumes3. Le verbe hébreu qawah, « attendre, regarder avec impatience, espérer », est principalement lié à Yahvé en tant qu’objet de notre espérance (Ps 71.5, par exemple). L’hymne national de l’Israël moderne s’appelle Hatikva (L’Espoir) – il exprime un espoir ancien pour une nation moderne. Ainsi, « Espère en l’Éternel » signifie mettre notre espérance en Dieu, « tout laisser entre les mains de Yahvé, tout espérer de lui, et ne se confier qu’en lui seul »4. Un autre aperçu du mot hébreu qawah est son sens secondaire : « rassembler, lier » et, en tant que nom, « ligne, corde », transmettant l’idée qu’espérer en l’Éternel consiste à nous lier à ses promesses comme on lie une branche plus faible à une plus forte avec une corde, afin de renforcer la plus faible. Psaumes 27.14 exprime ce lien étroit : « Espère en l’Éternel ! Fortifie-toi et que ton cœur s’affermisse ! » Ces neuf dernières années, j’ai couru le marathon des 7 ponts à Chattanooga – une magnifique course de 42 kilomètres qui traverse sept fois la rivière Tennessee. Comme Thandi, ma femme, court le semi-marathon, elle termine bien avant moi. Normalement, ma persévérance est mise à rude épreuve entre le 33e et le 38e kilomètre – un tronçon solitaire le long de la promenade Tennessee. J’ai mal aux jambes et sens une baisse d’énergie. Mais je sais que je dois simplement « espérer voir Thandi », laquelle est revenue sur le parcours et m’attend au 39e kilomètre. Elle se met à courir avec moi jusqu’à la ligne d’arrivée, m’encourageant à chaque pas. Et alors, je lie mes forces déclinantes à celles qu’il lui reste encore, et ensemble, nous persévérons ! Les psalmistes ont trouvé le secret de « Espère en l’Éternel » alors qu’ils fixaient les yeux sur lui, qu’ils liaient leur faiblesse à sa force en s’appuyant sur ses bras éternels (Dt 33.27). Psaumes 4.3 ; 6.4 ; 13.2,3 ; 35.17 ; 62.4 ; 74.9,10 ; 79.5 ; 80.5 ; 82.2 ; 89.47 ; 90.13 ; 94.3 ; 119.84. Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 694. Psaumes 9.19 ; 25.3,5,21 ; 27.14 ; 37.9,34 ; 39.8 ; 40.2 ; 52.11 ; 62.6 ; 69.7,21 ; 71.5 ; 130.5. 4 G. Waschke, « qwh », Theological Dictionary of the Old Testament, éd. G. J. Botterweck et al., Grand Rapids, Eerdmans, 2003, vol. 12, p. 571. 1 2 3

Martin G. Klingbeil est professeur d’Ancien Testament et des études de l’ancien Proche-Orient à l’Université adventiste Southern. Il habite avec sa famille à Ooltewah, au Tennessee (États-Unis).

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Sous les projecteurs

Développer la résilience des enfants et des P jeunes : Feature

nous avons tous un rôle à jouer

ersonne n’est à l’abri des défis de la vie. La pandémie de COVID-19 l’a bien fait comprendre à tous les sceptiques et a propulsé la question de la « résilience » au premier rang des sujets d’actualité populaires. La résilience, c’est la capacité à maintenir un fonctionnement compétent face aux principaux facteurs de stress de la vie. Puisque les problèmes sociaux subsistent, comment créer une culture dans laquelle les enfants peuvent réussir malgré des expériences de vie défavorables ? La résilience n’est pas un trait de personnalité avec lequel on naît, mais plutôt une capacité qui se développe avec le temps. Imaginez que la résilience est une balance à plateaux : sur un plateau, il y a les expériences de vie négatives, et sur l’autre, les facteurs de résilience. Plus un enfant possède de facteurs de résilience, plus il sera en mesure de faire face aux difficultés qui se présenteront inévitablement à lui. La résilience se manifeste aux niveaux individuel, interpersonnel, et communautaire. RECONNAÎTRE LES LIMITES

Avant d’examiner comment développer la résilience, nous devons d’abord en reconnaître les limites. Les expériences négatives vécues dans l’enfance ont un effet cumulatif. Plus une personne subit de traumatismes dans son enfance, plus les conséquences émotionnelles et physiques sont malheureuses. C’est pourquoi une intervention précoce est essentielle pour en limiter l’impact négatif. Nous ne voulons pas dire ici que ce dont nous discuterons dans cet article ne peut pas aider un enfant qui a vécu une grave adversité, mais simplement que l’amélioration peut être limitée. Sur le plan individuel, on détecte chez les enfants plus résilients, en matière de personnalité, certaines caractéristiques. Ceux qui ont confiance de pouvoir bien se maîtriser, qui sont capables de s’adapter aux changements de la vie, d’établir des liens avec les autres, qui ont un sens de la foi et de l’espérance, qui sont extravertis et dotés de bonnes compétences en matière de gestion du stress affrontent généralement mieux les stresseurs de la vie. Si certains enfants sont plus susceptibles de naître avec de telles forces, en revanche, celles-ci peuvent se développer également dans le cadre de relations. DÉVELOPPER L’ESTIME DE SOI

La résilience commence par le développement de l’estime de soi, mais cela ne se fait pas tout seul. L’estime de soi se développe par la réaction des autres à ce que nous faisons et à ce que nous sommes Photo : Conner Baker


en tant que personne. Un tel développement se produit donc par les relations et commence, idéalement, à la maison. Chaque enfant a ses points forts. Soyez précis et honnête dans vos encouragements afin que votre enfant ait davantage de chances de croire vos déclarations positives et de les intérioriser. Cela contribuera à établir un lien positif entre vous et lui. Selon l’Étude longitudinale nationale américaine sur la santé des adolescents et des adultes1, les enfants – indépendamment de la race, de l’origine ethnique, ou du statut socio-économique – qui ont déclaré se sentir liés à un parent sont protégés contre de nombreux types de risques : détresse émotionnelle, pensées suicidaires, tentatives de suicide, tabac, alcool, marijuana, comportements violents, activité sexuelle précoce, etc. REPAS EN FAMILLE

Un autre excellent moyen de développer la résilience à la maison est de dîner régulièrement en famille. Dans presque toutes les cultures, le partage de la nourriture est un élément important de la création de liens. Des recherches ont montré que plus il y a de repas en famille (jusqu’à cinq fois par semaine), plus l’enfant en profite. Selon ces recherches, voici les conséquences des repas pris en famille : amélioration des résultats scolaires, taux d’obésité plus faible, pensées suicidaires et tentatives de suicide moins fréquentes ; diminution du taux de consommation de drogues, d’activité sexuelle, de suspensions scolaires, d’intimidation ; probabilité accrue du port de la ceinture de sécurité et du casque de vélo2. Les repas pris en famille, lesquels peuvent avoir lieu à n’importe quel moment de la journée, doivent être agréables et positifs. Ils permettent aux parents de mieux savoir ce qui se passe dans la vie de leur enfant, renforcent les émotions positives grâce aux échanges, améliorent la communication familiale, et permettent de tenir le rôle de modèle positif. DES ADULTES ATTENTIONNÉS

Malheureusement, ce ne sont pas tous les enfants qui reçoivent le soutien d’un parent ou qui ont un foyer stable. Même les jeunes qui entretiennent une

relation chaleureuse avec leurs parents peuvent bénéficier de la présence d’un autre adulte bienveillant dans leur vie. Les chercheurs ont toujours constaté que l’un des facteurs qui favorise la résilience est la présence dans la vie d’un enfant d’un adulte attentionné auquel il peut s’identifier et par lequel il se sent soutenu. Une telle présence contribue également à la réussite scolaire. On a découvert qu’en matière de réussite scolaire, le développement d’une relation étroite entre l’étudiant et au moins un adulte bienveillant constitue l’élément le plus déterminant. Selon une étude de la California Mentor Foundation Research3, 98 pour cent des jeunes qui ont été encadrés ont poursuivi leurs études, 85 pour cent n’ont pas consommé de drogues, 98 pour cent ne sont pas devenus parents pendant leur adolescence, et 98 pour cent ne sont pas entrés dans un gang4. La communauté ecclésiale offre une merveilleuse occasion de développer ces relations de mentorat par le biais de l’École du sabbat, du club des Explorateurs, et d’autres activités pour les jeunes. Parfois, ces relations sont établies avec des enseignants dans le cadre d’activités parascolaires telles que les voyages éducatifs, les sports, la musique. Cela peut également se produire au sein de la communauté par des programmes tels que Big Brothers Big Sisters of America5. Bien entendu, il faut fixer des limites sûres pour prévenir les relations sexuelles inappropriées. Certains adultes, en effet, s’attaquent intentionnellement à des jeunes vulnérables, ou encore, établissent au fil du temps des relations inappropriées avec une intimité accrue. VIVRE EN COMMUNAUTÉ

Bien que les relations individuelles soient importantes, nous vivons aussi en communauté. Ici, l’église n’est pas seulement utile pour établir des relations de mentorat, mais aussi pour offrir à nos jeunes une communauté de foi. Bien qu’une bonne partie du développement de la foi puisse se faire de façon individuelle, celle-ci peut également se développer dans le contexte d’une communauté

chrétienne. Les jeunes d’aujourd’hui se débattent avec le sentiment d’appartenance à une communauté, car ils sont de plus en plus dépendants des médias sociaux et se sentent de plus en plus seuls. Les églises doivent donc se connecter intentionnellement à leurs jeunes et les encourager à se connecter les uns aux autres. Les enfants passent plus de temps à l’école que dans toute autre communauté. Les écoles qui encouragent un comportement positif et coopératif, ainsi qu’une culture de l’apprentissage, sont au cœur même de la prévention. Pour commencer, les enseignants peuvent aider leurs étudiants à interagir les uns avec les autres – par exemple, dans des discussions en petits groupes pour encourager les étudiants à mieux se connaître. Ils peuvent aussi les aider en les appelant par leur nom, en établissant des règles et des limites claires dans la classe, puis en les appliquant eux-mêmes et en servant de modèles. On constate que les étudiants pour qui leur école est une communauté ont de meilleurs résultats en matière d’apprentissage, de comportement, et jouissent même d’une meilleure santé. Bref, dans ce monde de péché, la résilience est essentielle ! Elle se développe par les relations avec les parents et les mentors, dans les églises et les écoles. Et dans notre sphère d’influence, nous jouons tous un rôle dans le développement de ces relations. https://www.icpsr.umich.edu/web/DSDR/studies/21600. Voir, par exemple, https://www.apa.org/pi/families/resources/ develop.pdf. 3 https://www.camentoringpartnership.org/research. 4 https://www.atlantacaresmentors.org/become-a-mentor. 5 https://www.bbbs.org. 1 2

Alina Baltazar, titulaire d’un doctorat ainsi que d’une maîtrise en sciences sociales, est directrice du programme de maîtrise en travail social, professeur adjoint de travail social pour la faculté des sciences sociales, et co-directrice adjointe pour l’Institut de prévention des dépendances (IPA) à l’Université Andrews, à Berrien Springs au Michigan (États-Unis). Gary Hopkins, M.D., titulaire d’un doctorat, est professeur de recherche à l’Université Andrews. Il codirige l’IPA, et dirige le Centre de recherche en prévention. AdventistWorld.org Mai 2021

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Sous les projecteurs

« Lâchez pas ! » Pourquoi renoncer à ce que Dieu a de meilleur pour votre vie ?

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J

’agrippe le volant et serre les dents. Si j’arrive à conduire un peu plus loin qu’hier, je finirai par conduire partout où je veux aller. Non, ce n’est pas un étudiant en conduite automobile qui tente de maîtriser l’art de la conduite. Malheureusement, c’est moi – un adulte d’une trentaine d’années aux prises avec un trouble anxieux appelé agoraphobie. J’essaie de vaincre ce trouble par la « désensibilisation systématique » ou « thérapie d’exposition ». L’idée, c’est d’affronter ma peur, soit conduire au-delà de ma « zone de sûreté ». Les autoroutes qui n’ont que peu de sorties sont particulièrement problématiques. C’est que ma première véritable crise de panique s’est produite sur la Dan Ryan Expressway de Chicago, aux États-Unis. Mon cerveau m’a fait croire que si j’évite de voyager dans certaines conditions, notamment en conduisant seul sur une autoroute, tout ira bien. Mais aujourd’hui, après des années Photo : Jackson David


Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 3,6 pour cent des personnes dans le monde souffrent d’un trouble anxieux. Cela représente environ 264 millions de personnes.

d’évitement qui m’ont rendu parfois incapable de conduire seul, même à quelques rues de chez moi, j’essaie désespérément de désapprendre mes comportements d’évitement. Si vous cherchez le mot « agoraphobie » sur Internet, vous découvrirez qu’il s’agit d’une « peur des espaces ouverts » ou de quelque chose du genre. À mon avis, ce n’est pas une bonne définition. Pour la plupart des gens, l’agoraphobie consiste à éviter une situation qui déclenche une crise de panique. Et, vous pouvez me croire, j’en sais quelque chose ! Pendant des décennies, j’ai

lutté contre l’agoraphobie, le trouble obsessionnel-compulsif, et le trouble panique. Vous n’avez jamais fait de crise de panique ? Alors, soyez-en reconnaissant ! La transpiration, l’essoufflement, les battements de cœur et autres symptômes qui s’ensuivent donnent à la plupart des victimes l’impression qu’elles sont en train de mourir. Ce n’est évidemment pas le cas, mais un cerveau convaincu contre sa volonté est toujours du même avis. Je peux vous dire que si les attaques de panique ne sont pas dangereuses, en revanche, elles sont terrifiantes au plus haut point. Ainsi, je n’ai qu’à affronter ma peur pour qu’elle disparaisse. Ça semble parfaitement logique, non ? Par conséquent, je persévère jour après jour, semaine après semaine, avec peu de choses pour compenser ma misère. Oh, je fais bien sûr quelques progrès – enfin, quelques kilomètres de conduite sans panique, durement gagnés. Mais en repensant à ces jours de jeunesse où je faisais de l’auto-stop, où je faisais des voyages en solitaire et prenais l’avion, la « victoire » de partir de chez moi et de rouler pendant 13 km me semble soudain bien insignifiante… Et pourtant, j’essaie très fort ! Et je prie avec ferveur ! Je deviens même pasteur, cachant du mieux possible mon dysfonctionnement honteux à la congrégation. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les visites aux membres d’église ne sont pas mon point fort. Finalement, je démissionne du ministère pastoral surtout à cause de

mon problème de santé mentale. Je range mon diplôme de maîtrise en pastorale dans une boîte et retourne dans la vente au détail. Mais, chose étrange, je ne perds jamais espoir ; je n’abandonne pas mon rêve d’être libéré des chaînes du trouble anxieux. Et il se trouve que Dieu partage mon rêve ! Mes problèmes de santé mentale ne l’aveuglent pas. « Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient ; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux existât. » (Ps 139.16, NIV) Mon Père céleste sait ce que je devrai affronter un jour. Quant à moi, ce que je ne sais pas encore, c’est à quel point il sera à mes côtés, à quel point il me donnera les moyens d’agir en son temps, tandis que j’entretiens ma foi et ma confiance en lui. Moins d’un an après avoir quitté le ministère pastoral, j’accepte un poste à la rédaction de la Review and Herald Publishing Association. Je confie à mon interlocutrice (et future patronne) ma situation, y compris mes difficultés de déplacement. Jamais je n’oublierai sa réponse pleine de grâce : « Randy, au fil des ans, j’ai appris une chose : la douleur d’une personne nous rend beaucoup plus sensibles aux difficultés d’autrui. » Puis elle sourit et ajoute : « Ta situation ne pose pas problème. » Je finis par occuper son poste de rédacteur en chef. Et je m’efforce de transmettre, comme elle, la tradition de la compréhension et de la grâce. AdventistWorld.org Mai 2021

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Quand on pense que les choses se passent trop lentement, il est bon de se rappeler ces paroles pleines d’espoir tirées des Écritures : « Il fait toute chose bonne en son temps » (Ec 3.11).

Les années filent. Je fais peu de progrès dans ma capacité à conduire et à voyager, mais l’espoir est pour moi un compagnon constant. Et même s’il m’arrive de flirter avec l’abandon, il y a Quelqu’un qui ne me laisse pas faire. Cependant, je pécherais par omission si je n’admettais pas que le désespoir se pointait de temps en temps. Curieusement, c’est au cours de cette période que ma délivrance se produit. UNE SOLUTION À L’HORIZON

Jusqu’à présent, je me suis dit que je peux me désensibiliser ou simplement me frayer un chemin pour sortir du gouffre du trouble anxieux. La dure vérité, c’est que rien n’a encore marché pour moi. En désespoir de cause, je prends rendez-vous avec un psychiatre. J’aurais dû faire ça beaucoup, beaucoup plus tôt. Après avoir écouté attentivement mon histoire, y compris mes antécédents génétiques, le Dr Wagner prononce sept mots que j’ai espéré entendre pendant plus de 20 ans : « Je pense que je peux vous aider. » Son protocole comprend une médication – ce à quoi j’ai longtemps résisté – et une psychothérapie avec un conseiller qualifié. Six mois plus tard, je parcours seul près de 105 kilomètres de chez moi à l’Aéroport international de Dulles. Je prends ensuite l’avion pour Orlando,

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en Floride. Après un merveilleux week-end dans l’État du soleil, je reprends l’avion pour Dulles, et à mon arrivée, me glisse derrière le volant de ma voiture. Sur le chemin du retour, je ralentis pour savourer à nouveau le plaisir de conduire. En son temps, Dieu a utilisé un psychiatre compatissant pour m’aider à résoudre mon problème. Voici une chose à retenir au sujet de la persévérance : même si on a parfois envie d’abandonner, on ne doit jamais oublier ceci : « Notre Père céleste dispose de mille moyens de nous venir en aide, dont nous n’avons aucune idée*. » Il y a une place pour la thérapie d’exposition et de nombreuses autres solutions aux troubles de l’anxiété. Mais si je n’avais pas persévéré malgré mon découragement occasionnel, les choses auraient pu se passer différemment – très différemment. Avec Dieu dans le décor, même dans les moments les plus sombres, nous pouvons faire nôtres ces paroles des Écritures : « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus » (2 Co 4.8,9). Avec du recul, aurais-je voulu que Dieu arrange les choses plus tôt ? Non. J’ai confiance que ses voies et son timing sont les meilleurs.

À l’époque où le trouble anxieux commençait à s’imposer dans ma vie, il y avait une émission de télévision américaine intitulée Then Came Bronson. Bronson était un motard qui parcourait le pays juste pour l’expérience. Au début de chaque épisode, il s’arrête à un feu rouge à côté d’un banlieusard épuisé, à bord de son break. Par la vitre du côté conducteur, l’homme regarde avec nostalgie la moto, puis son conducteur. « Qu’est-ce que j’aimerais être à votre place ! » dit le conducteur à Bronson. Et chaque semaine, Bronson regarde l’homme avec sympathie et lui répond : « Eh bien, lâchez pas ! » Et alors, le feu tourne au vert, et les deux hommes poursuivent leur chemin. « Lâchez pas ! », c’est la façon d’antan de dire « Persévérez ! » Dieu, à vos côtés, vous aidera à passer à travers les périodes difficiles. Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 321.

*

Randy Fishell est un ancien rédacteur en chef de la revue Guide. On peut lire le récit de son expérience des troubles anxieux dans le livre An Anxious Kind of Mind, que l’on peut se procurer sur les sites suivants : adventistbookcenter.com et amazon. com. Randy est membre de l’Alliance nationale pour la santé mentale.

Photo : Marek Piwnicki


Esprit de prophétie

Ne désespérez de rien, mais espérez tout Ellen White et la persévérance « La persévérance dans la prière est une autre condition de l’exaucement. Il faut prier sans cesse pour croître dans la foi. “Persévérez dans la prière, est-il écrit. Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces.” » Vers Jésus, p. 149.

« Il leur [les disciples] faut du courage, de l’énergie et de la persévérance pour s’avancer coûte que coûte, par sa grâce, même si des obstacles infranchissables paraissent leur barrer la route ; pour surmonter les difficultés, au lieu de les déplorer ; pour espérer contre toute espérance. » Jésus-Christ, p. 685.

« La vie chrétienne est bien plus que beaucoup ne se l’imaginent. Elle ne comprend pas seulement la bonté, la patience et la douceur, qui sont des grâces essentielles, mais encore le courage, la force, l’énergie et la persévérance. Le sentier que nous trace le Christ est étroit et exige de l’abnégation. Pour le suivre, pour affronter les difficultés et les découragements, il faut des hommes, et non des êtres débiles. »

« Chacun devrait cultiver avec zèle l’intégrité, la fermeté et la persévérance ; ces qualités assurent à leur possesseur une puissance irrésistible qui le rend fort pour le bien, fort pour résister au mal, pour supporter l’adversité. » Messages à la jeunesse, p. 413.

« Généralement, ceux qui n’ont pas appris à travailler manquent d’initiative, de persévérance, d’économie et de renoncement. Ils ne savent pas se tirer d’embarras. Par manque de soin et de jugement, ils gaspillent souvent ce qui suffirait à leur assurer le confort. » Le ministère de la guérison, p. 164.

« […] Christ devait fortifier son humanité par la prière. Afin d’être une bénédiction pour les hommes, il communiait avec Dieu en le suppliant de lui accorder de l’énergie, de la persévérance et de la constance. Il montrait ainsi aux disciples d’où il tirait sa force. Sans une communion quotidienne avec Dieu, aucun être humain n’a assez de puissance pour servir. » Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants, p. 259.

Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public. Ces citations sont tirées de certains de ses ouvrages publiés.

Le ministère de la guérison, p. 430.

Photo : John Towner

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Perspective mondiale

Veiller et attendre « Le Patron peut revenir aujourd’hui ! »

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e projet était audacieux : être le premier à traverser le continent glacé de l’Antarctique et à revenir vivant de l’expédition pour la raconter. Le 5 décembre 1914, alors que Sir Ernest Shackleton et son équipage – 27 hommes, 69 chiens, 1 chat, et 1 passager clandestin – mettaient le cap sur les confins de l’Antarctique, personne ne savait à quel point leur voyage serait éprouvant1. À bord du H.M.S. Endurance – un nom des plus appropriés pour ce navire – la progression se fit lente en raison des premières glaces de la mer arctique de Weddell. Les conditions s’aggravèrent à un point tel que le 19 janvier 1915, le navire resta figé dans une mer de glace, « gelé comme une amande au milieu d’une barre de chocolat », a écrit Thomas Orde-Lees, un membre de l’équipage2. Pendant huit mois, les membres de l’équipage se blottirent les uns contre les autres à bord de l’Endurance toujours piégé, espérant pouvoir libérer le navire dès la fonte des glaces. Malheureusement, lorsque la fonte commença en septembre, la pression devint si forte que le navire, complètement écrasé, finit par couler. Le groupe fut contraint d’établir un camp sur la glace. Mais comme la fonte se poursuivait, ils durent transférer leurs provisions et leur équipement sur une banquise plus grande, laquelle finit par se briser en deux. À ce moment-là, ils n’eurent d’autre choix que de prendre ce qu’ils pouvaient dans trois canots de sauvetage et se diriger vers la terre la plus proche. Après six jours horribles sur la mer arctique glaciale, sans eau douce à boire et avec la moitié de l’équipage souffrant de mal de mer et de dysenterie, le groupe épuisé débarqua finalement sur l’île de l’Éléphant, à 556 kilomètres de l’endroit où l’Endurance avait sombré. Pour la première fois depuis plus d’un an, ils se retrouvèrent sur la terre ferme. Ayant débarqué à la pointe de l’île, le groupe se déplaça vers l’ouest jusqu’à un endroit plus approprié. Ils installèrent leur campement en utilisant deux des canots de sauvetage pour construire des huttes de fortune, et donnèrent à ce site le nom de « Point Wild »3. EN QUÊTE D’AIDE

Conscient que les chances d’être retrouvés sur cette petite île arctique inhabitée étaient minces, Shackleton décida que lui et cinq hommes de confiance prendraient un canot de sauvetage et se rendraient à une station baleinière sur l’île de la Géorgie du Sud, à plus de 1287 kilomètres de là, pour y chercher de l’aide. Assurant au reste de l’équipage qu’il reviendrait, Shackleton confia à Frank Wild, son second, le commandement du groupe et partit pour un autre 18

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Photo : IBG/Royal Geographical Society


horrible voyage en haute mer, affrontant pendant 16 longs jours des vagues monstrueuses et des vents mugissants poussant les glaces. Lorsque ces hommes arrivèrent enfin sur l’île de la Géorgie du Sud, ils découvrirent que le vent les avait poussés de l’autre côté de l’île, et que pour atteindre la station baleinière, ils devraient soit braver à nouveau la mer au risque d’être écrasés contre les rochers, soit escalader des montagnes glacées et risquer de glisser. Shackleton choisit cette dernière solution, et « après 36 heures de marche désespérée, ils arrivèrent en titubant à la station [baleinière] »4. Il fallut attendre plus de quatre mois avant qu’un navire de sauvetage n’atteigne enfin le groupe resté sur l’île de l’Éléphant. « LE PATRON PEUT REVENIR AUJOURD’HUI »

À Point Wild, tandis que certains guettaient le retour de leur capitaine, d’autres perdirent courage. Vivant dans l’obscurité perpétuelle de l’hiver arctique, ils « fabriquaient des lampes avec des boîtes de sardines, utilisaient des pansements chirurgicaux en guise de mèches, et brûlaient de l’huile de graisse de phoque »5. L’un d’eux a écrit : « Ils guettent avec impatience l’arrivée du navire de secours.” » « Certains membres du groupe ont abandonné tout espoir de le voir arriver, a écrit un autre. Il n’y a rien de bon à continuer de se bercer d’illusion6. » Néanmoins, chaque matin, Frank Wild, que Shackleton avait laissé en charge, donnait l’ordre à chacun de « sangler et de ranger » ses affaires, disant : « Le patron peut revenir aujourd’hui7 ! » Enfin, le 30 août 1916, alors que les hommes s’asseyaient pour manger leur déjeuner composé d’épines dorsales de phoque bouillies, un petit navire pointa à l’horizon. C’était Shackleton qui revenait pour les ramener chez eux ! Tous les membres de l’équipage de l’Endurance furent sauvés.

ATTENDRE AVEC PERSÉVÉRANCE

Mes amis, êtes-vous las d’attendre le retour du Seigneur ? Les tempêtes de la vie vous ont-elles assaillis ? Êtes-vous tentés de perdre espoir parce que l’attente, semble-t-il, n’en finit pas ? Eh bien, sachez que vous n’êtes pas les seuls ! La Bible nous dit : « Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas elle seulement ; mais nous aussi, […] nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. » (Rm 8.22-25) En outre, il ne nous est pas demandé d’attendre dans les ténèbres ! « Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux », écrit l’apôtre Pierre (2 P 1.16). Mais plus encore, poursuit-il, « nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs » (v. 19). Ainsi, aujourd’hui, alors que le monde s’assombrit, la lumière de la prophétie brille encore plus fort qu’auparavant ! Des signes se produisent ; les prophéties s’accomplissent rapidement. Jésus revient très bientôt ! « N’ABANDONNEZ PAS VOTRE ASSURANCE »

Imaginez la vie sur cette île sombre, glaciale, alors que les hommes guettaient et attendaient le retour de leur capitaine. Chaque jour devait leur sembler être une éternité, et pourtant,

ils entretenaient l’espoir alors que chaque matin, on leur disait de faire leurs bagages : « Le patron peut revenir aujourd’hui ! » Et à l’un de ces « aujourd’hui », il revint enfin ! Jésus nous invite à nous préparer chaque jour à sa venue. Il nous est dit : « Par l’exercice d’une foi vivante, il nous faut aujourd’hui vaincre l’ennemi, rechercher Dieu, bien décidés à ne pas nous déclarer satisfaits avant de l’avoir trouvé. Nous devons veiller, agir et prier comme si aujourd’hui était le dernier jour qui doive nous être accordé8. » « Si vous êtes en accord avec Dieu aujourd’hui, et si Christ revient aujourd’hui, alors, vous serez prêts9. » Mes amis, je crois qu’un de ces jours, très bientôt, ce sera le jour J. Veillez donc et priez. Demandez au Saint-Esprit d’entretenir la flamme de l’espérance dans votre cœur et de vous aider à partager cette lumière avec vos semblables ! « N’abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération. Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore un peu, un peu de temps : celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. » (He 10.35-37) Maranatha ! Jésus revient bientôt ! Une bonne partie de l’information historique contenue dans cet article est tirée de « The Stunning Survival Story of Ernest Shackleton and His Endurance Crew », de Kieran Mulvaney, The History Channel, sur le site suivant : https://www.history.com/news/shackleton-endurance-survival. 2 Ibid. 3 « Elephant Island », Earth Observatory, NASA, en ligne sur le site suivant : https://earthobservatory.nasa.gov/images/147696/ elephant-island. 4 Kieran Mulvaney. 5 « Elephant Island ». 6 Kieran Mulvaney. 7 Ibid. 8 Ellen G. White, Conseils à l’Église, p. 236. 9 Idem., The Faith I Live By, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1958, p. 249. 1

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

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Place aux jeunes

La quête

Q

uelle est l’expérience la plus gratifiante pour un chrétien ? C’est, à mon avis, d’être un témoin de première main d’une personne qui choisit de suivre Jésus-Christ. Lorsqu’on voit quelqu’un faire ces petits pas avec Dieu, et finalement grandir dans une compréhension plus complète de la personne de Dieu, on a de nouveau l’assurance du plan du salut de Dieu. Il n’y a rien de tel pour renouveler notre marche spirituelle avec Dieu que le partage de l’Évangile. Chacun d’entre nous, à un moment donné de sa vie, se lance à la recherche d’un sens, d’un but, et de l’amour. Le plus souvent, une telle quête débouche sur le désir de connaître Dieu et de connaître sa Parole. Andrew, mon mari, et moi avons eu le privilège d’accompagner deux personnes spéciales dans leur quête de Dieu au milieu de la pandémie. Mon frère Nathan – le plus jeune de la fratrie – se met à chercher Dieu à un très jeune âge. Sa passion pour son créateur n’a aucune limite. Au cours des quatre dernières années, il consacre beaucoup de temps à la prière et à l’étude de la Bible. Il lui arrive souvent de se lever le premier le matin pour passer un peu plus de temps avec Dieu avant de commencer sa routine quotidienne. Cet engagement de sa part – faire de son temps passé avec Dieu une priorité – a de quoi inspirer. Que ce soit autour de la table ou sur le chemin de l’église, il nous pose toujours des questions et nous dit combien il désire appliquer les principes bibliques dans sa vie. Nathan décide de se faire baptiser à l’âge de 15 ans. Mais à cause de la pandémie, la cérémonie est retardée. Ce délai n’étouffe en rien son désir passionné de poursuivre son instruction spirituelle ! Pendant le confinement, il demande à Andrew et à moi d’étudier avec lui les croyances et les doctrines adventistes. Après ces études bibliques, il continue d’étudier les Écritures. De leur côté, notre père et un pasteur lui transmettent quelques compétences homilétiques. Le désir inébranlable de Nathan de faire une expérience personnelle avec Dieu se poursuit et se traduit par une marche plus étroite avec lui. Parfois, ses questions incessantes peuvent être épuisantes ; cependant, elles me rappellent que je dois poursuivre ma quête de Dieu avec passion. Lalnunthari, une amie du Myanmar, a récemment développé une passion pour la Parole de Dieu. Pendant nos études, nous avons chanté ensemble dans la chorale de l’Institut d’enseignement supérieur Spicer. En 2016, 20

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nous avons obtenu toutes deux notre diplôme. En 2019, nous avons le bonheur de nous revoir à Bangalore. Alors que nous repassons avec plaisir nos souvenirs de campus, Lalnunthari me dit qu’elle désire ardemment étudier la Bible. Elle souhaite en découvrir davantage sur Dieu et sur la foi adventiste. Nous commençons donc à étudier la Bible ensemble. Élevée en tant que méthodiste, Lalnunthari va à l’église avec sa famille. Mais maintenant, cela ne lui suffit plus. Elle étudie la Bible et la compare aux croyances qu’on lui a enseignées. Et elle pose des tas de questions ! Chaque fois qu’elle découvre des vérités bibliques, elle est impatiente de les partager avec nous. Nous sommes émus de l’entendre exprimer en termes simples des concepts théologiques profonds, et comprenons que c’est uniquement grâce à l’œuvre du Saint-Esprit dans son cœur. Au cours de nos nombreuses conversations, Dieu continue de l’aider à grandir. Quand on découvre la vérité, on ressent une telle énergie, une telle joie ! Alors que Lalnunthari relie les points et donne un sens à tout ce qu’elle découvre, elle esquisse un sourire qui en dit long. Nous la voyons se transformer sous nos propres yeux ! Cette transformation n’est rien d’autre qu’un miracle. Son désir de connaître Dieu et la vérité est réel et émouvant. Cette quête de Dieu, cette faim de Dieu, cette soif d’une compréhension plus profonde de Dieu aboutissent à un amour plus profond pour lui. Nathan et Lalnunthari ont décidé de donner leur vie à Jésus et ont été baptisés l’année dernière. Ça a été un moment de grande joie pour tous. La Bible nous dit que le ciel se réjouit chaque fois que quelqu’un décide de donner sa vie à Dieu. Dieu désire que nous développions une passion profonde pour lui et que nous persévérions dans la foi. Pour certains, la quête ne fait que commencer ; pour d’autres, elle est appelée à se poursuivre.

Beersheba Jacob est coordinatrice des ressources humaines et assistante auprès du vice-président de l’Institut d’enseignement supérieur Lowry Memorial, à Bangalore, en Inde.


Foi en action

Le ministère envers les Maasaïs La force de la collaboration

U

n matin de 2009, Lemareka Kibasisi, un étudiant maasaï tanzanien de l’Université adventiste de Friedensau, en Allemagne, entre dans le bureau du professeur László Szabó. Il a une demande urgente à lui faire. « Dr Szabó, je vous en prie, retournez en Tanzanie et aidez mon peuple ! » László Szabó, vice-doyen de la faculté de théologie de Friedensau et ancien missionnaire en Tanzanie, est frappé de voir à quel point Lemareka Kibasisi a à cœur de partager l’Évangile avec les Massaïs et de satisfaire leurs besoins physiques et sociaux. « Les Maasaïs étant un groupe souvent oublié et négligé par les agences gouvernementales et l’Église, explique László Szabó, j’ai décidé de faire ce que je pouvais pour leur venir en aide. » Les Maasaïs sont traditionnellement un peuple nomade et pastoral – des éleveurs de bétail qui occupent de vastes territoires au Kenya et en Tanzanie. Ils ont, en général, de grandes familles et beaucoup d’enfants. Les parents marient souvent leurs jeunes filles à des hommes âgés, lesquels donnent aux pères de nombreuses vaches en guise de dot. À leur mort, ces hommes âgés laissent derrière eux de jeunes veuves qui, maintenant pauvres, s’efforcent de faire vivre leurs enfants. Au nombre des difficultés auxquelles les familles sont confrontées, il y a le manque d’installations médicales adéquates, les infections infantiles endémiques, et un taux de mortalité infantile élevé. DES CIRCONSTANCES CHANGEANTES

Les défis politiques, environnementaux et sociaux ont progressivement Photo : courtoisie de László Szabó

transformé la vie des Maasaïs. À cause du manque d’eau potable pour leurs familles et leur bétail, des sécheresses fréquentes et des maladies endémiques, il leur est difficile de gagner leur vie par l’agriculture ; leur mode de vie nomade devient plus sédentaire. Les autres options pour gagner un revenu stable sont rares, et la scolarisation n’est pas facilement accessible. L’appel que Lemareka Kibasisi a lancé à son professeur ce jour-là a incité l’Université adventiste de Friedensau à organiser des projets d’évangélisation et de développement dans le nord de la Tanzanie. À cet effet, l’Université a établi un partenariat avec Restore a Child – une organisation adventiste offrant protection, nutrition, scolarisation, et soins de santé aux orphelins et aux enfants défavorisés. Les efforts combinés des deux groupes se concentrent sur les régions de Longido et de Karao, dans le Maasaïland. Ils conçoivent et développent des programmes pour répondre aux besoins en matière d’eau, de scolarisation, de soins médicaux, et de croissance spirituelle. L’Université adventiste de Friedensau et Restore a Child fournissent toutes deux des fonds, du personnel, et d’autres ressources pour les projets. UNE COLLABORATION QUI PORTE FRUIT

Jusqu’à présent, la collaboration entre les deux entités a permis d’établir l’École primaire adventiste maasaïe à Karao, ainsi que huit écoles maternelles à Karao et à Longido. Plus de 700 élèves fréquentent ces écoles. En 2020, l’école de Karao s’est classée dans les premiers 15 pour cent aux examens nationaux des écoles primaires de la Tanzanie.

Le programme envers les Maasaïs comprend la distribution de repas quotidiens aux écoliers. À Karao, avec le soutien de partenaires internationaux tels que la Banque mondiale, l’équipe a construit une conduite d’eau pour doter la collectivité d’une source d’eau. Elle donne également des chèvres aux veuves afin que ces dernières disposent d’une réserve de lait et d’un moyen de générer des revenus. Cette réponse aux besoins physiques de la population crée des occasions de partager l’Évangile. Des centaines d’adventistes rendent actuellement un culte à Dieu dans 13 églises adventistes situées à Karao et à Longido. L’HISTOIRE DE MONIKA

Monika, une élève de l’école maasaïe, doit parcourir une longue distance à travers la jungle pour aller à l’école. Comme elle a peur des animaux sauvages, elle mémorise des textes bibliques et les répète tout au long de son trajet quotidien. Ces textes bibliques la réconfortent et lui apprennent à faire confiance à Dieu. Au lieu de se marier très jeune, Monika fréquente maintenant une école secondaire adventiste à Arusha et espère étudier en médecine. CROISSANCE FUTURE

L’Université adventiste de Friedensau et Restore a Child continuent de pourvoir aux besoins croissants des Maasaïs. Ces organisations collectent actuellement des fonds pour construire un dortoir pour l’école de Karao, pour ouvrir une clinique médicale, et pour développer des entreprises agroalimentaires structurées pour la collectivité. Pour en découvrir davantage sur ces projets, consultez le site https:// www.thh-friedensau.de/en/ ou https:// restoreachild.org.

Cepha Angira, pasteur adventiste, sert au Kenya.

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C

haque commencement est unique ! Tous les commencements trouvent leur racine dans le passé, pour ensuite fournir de nouvelles impulsions. La vie est pleine de commencements – premiers pas, premiers mots, premiers jours d’école, premier petit ami ou première petite amie, premier diplôme, mariage, naissance d’un enfant, déménagement, nouvel emploi, nouvelle église… Nos vies sont comme un pendule, oscillant entre les fins et les commencements, car l’un ne peut exister sans l’autre. DEUX COMMENCEMENTS LIÉS

Ce que nous croyons

Le Père

La présence de Dieu Un commencement qui n’a pas de fin

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La Bible mentionne de nombreux commencements. Mais dans l’ensemble des grands commencements, il y en a deux qui se ressemblent d’une façon spéciale, car ils témoignent d’une caractéristique fondamentale de notre existence, à savoir la présence même de Dieu. Prenons l’exemple de l’inauguration du sabbat, telle que décrite dans Genèse 1.31-2.3, et le commencement du service du sanctuaire, tel que décrit dans Exode 39.32-42 et 40.9. Ces deux commencements suivent l’achèvement d’une œuvre créatrice. Ceci est évident dans l’utilisation d’une terminologie similaire, indiquant dans les deux épisodes : 1) une évaluation de l’œuvre créée ; 2) une déclaration d’achèvement ; et 3) une bénédiction et une sanctification. Un examen plus approfondi devrait rendre les choses encore plus claires : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour. Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite : et il se reposa au septième

Photo : Isaac Sloman


jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant. » (Gn 1.31-2.3) « […] Ainsi furent achevés tous les ouvrages du tabernacle, de la tente d’assignation. Les enfants d’Israël firent tout ce que l’Éternel avait ordonné à Moïse ; ils firent ainsi. Les enfants d’Israël firent tous ces ouvrages, en se conformant à tous les ordres que l’Éternel avait donnés à Moïse. Moïse examina tout le travail ; et voici, ils l’avaient fait comme l’Éternel l’avait ordonné, ils l’avaient fait ainsi. Et Moïse les bénit. » (Ex 39.32-43) « Tu prendras l’huile d’onction, tu en oindras le tabernacle et tout ce qu’il renferme, et tu le sanctifieras, avec tous ses ustensiles ; et il sera saint. » (Ex 40.9) Dans Genèse, Dieu contemple sa création. Après l’avoir déclarée très bonne et complète, il institue le sabbat. Dans Exode, Moïse regarde le tabernacle, le déclare achevé et bien fait (c’est-à-dire conforme aux instructions divines), bénit le peuple, et oint le tabernacle1. Tout comme la création du monde est un acte créateur, la construction du tabernacle est une œuvre créatrice. Chose intéressante, la première fois que l’évocation d’une création artistique apparaît dans la Bible, c’est dans le contexte de la construction du sanctuaire2. Dieu a créé un monde magnifique pour que nous puissions y habiter et, en retour, la connaissance artistique de l’humanité devait être utilisée pour construire un lieu où le Créateur pourrait habiter. DIEU EST PRÉSENT EN TANT QUE CRÉATEUR ET SAUVEUR

Le sabbat est la présence spéciale de Dieu avec nous dans le temps. Le sanctuaire est la présence spéciale de Dieu avec nous dans l’espace.

Ensemble, le sabbat et le sanctuaire dépeignent Dieu comme étant celui qui est constamment présent auprès de l’humanité : d’abord en tant que Créateur, avant que le péché n’entre dans le monde, puis en tant que Sauveur, après que le péché ait commencé son œuvre destructrice en nous. En tant que mémorial de la création, le sabbat nous renvoie à Dieu en tant que Créateur et nous rappelle constamment notre origine : nous sommes enfants de Dieu, créés à son image, et censés refléter son caractère dans toutes nos relations (Gn 1.27 ; Ex 20.8 ; 31.13-17). Le service du sanctuaire, devenu nécessaire après la chute, indiquait le sacrifice à venir du Christ par lequel il expierait les péchés du monde. Ce sacrifice nous offre un moyen de nous réconcilier avec Dieu et de nous brancher sur notre créateur dans une relation face à face. LA PRÉSENCE PERMANENTE DE DIEU

Établi avant le péché, le sabbat devait être un service permanent. Ésaïe fait allusion à sa continuité dans l’éternité : « À chaque nouvelle lune et à chaque sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi, dit l’Éternel. » (Es 66.23) Alors que le service du sanctuaire terrestre a trouvé son accomplissement à la croix, le tabernacle céleste, lui, descendra sur la terre lors de la troisième venue de Dieu pour inaugurer sa résidence au milieu de nous. « Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. » (Ap 21.1-3)

Le sabbat est la présence spéciale de Dieu avec nous dans le temps. Le sanctuaire est la présence spéciale de Dieu avec nous dans l’espace. Les commencements et les fins font partie intégrante de notre vie. Si nous chérissons la nouveauté, celle-ci, en revanche, s’accompagne toujours de gains et de pertes, étant donné notre contexte de péché. Cependant, il y a un commencement prévu dans la Bible qui n’apporte aucune perte, car il n’a pas de fin. C’est le début d’une éternité dans la présence de Dieu, sans besoin de médiation, où Dieu est pour toujours au milieu de nous en tant que Créateur et Sauveur. Le plus étonnant, c’est que nous pouvons déjà vivre cette présence avec confiance – avec la gratitude de ce que nous pouvons, dès à présent, avoir un avant-goût de la bonté de Dieu et de l’intérêt intime de celui-ci pour chacun d’entre nous. Le fait que le service du sanctuaire marque un nouveau départ est également suggéré par les instructions de Dieu de le dresser le premier jour du premier mois. Voir Exode 40.2,17. 2 Dans Exode 35.30,31, Moïse dit à Israël : « Sachez que l’Éternel a choisi Betsaleel, fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda. Il l’a rempli de l’Esprit de Dieu, de sagesse, d’intelligence, et de savoir pour toutes sortes d’ouvrages » et pour diriger la construction du sanctuaire. De même, Dieu remplit Oholiab, et tous les hommes habiles, de « sagesse et [d’intelligence] pour savoir et pour faire, [pour exécuter] les ouvrages destinés au service du sanctuaire, selon tout ce que l’Éternel avait ordonné » (Ex 36.1). 1

Adelina Alexe, originaire de la Roumanie, est candidate au doctorat en théologie systématique au Séminaire adventiste de théologie, à l’Université Andrews, au Michigan (États-Unis).

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Rétrospective

Kenneth et Dorothy Gray K

enneth Gray voit le jour à Bexhill-on-Sea, dans le Sussex, en Angleterre, le 7 juillet 1912. John, son père, est maître tailleur et exploite son commerce dans une boutique située devant leur maison. Lorsque John disparaît en 1922, Mary, mère de Kenneth, se retrouve dans la misère et en mauvaise santé. Kenneth et Thomas, son frère, sont confiés à contrecœur à l’orphelinat du Dr Barnardo, à Londres. Lorsqu’on leur propose de se rendre en Australie, ils acceptent avec empressement, pensant qu’ils pourront vivre avec Leslie, leur frère aîné, lequel a quitté la maison des années auparavant. Mais ils atterrissent plutôt à Sydney, loin de Leslie et du sud de l’Australie. UN FOYER D’ACCUEIL ADVENTISTE

Thomas et Kenneth sont placés chez la famille Tempest – des adventistes habitant à Cooranbong, en Nouvelle-Galles du Sud. Thomas vit avec eux pendant deux ans avant de rejoindre Leslie en Australie-Méridionale. Kenneth, lui, reste avec sa famille d’accueil et fait ses études secondaires à l’Australasian Missionary College (AMC). Il est baptisé en 1926. Alors qu’il poursuit un diplôme d’enseignant, Kenneth travaille dans le département de forge et d’ingénierie de la Sanitarium Health Food Company (SHF), située sur le campus de l’AMC. À l’obtention de son diplôme en 1933, il a le choix entre l’enseignement et une carrière d’ingénieur au sein de la SHF – cette dernière étant plus lucrative. Il choisit tout de même l’enseignement et accepte un poste à l’école primaire de l’AMC. Kenneth commence à enseigner aux enfants de 3e et de e 4 année. L’année suivante, il enseigne à ceux de la 5e et 24

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Missionnaires dans le Pacifique Sud*

de la 6e année. Pendant cette période, il se lie fortement d’amitié avec Dorothy Smith, elle aussi enseignante. Leur histoire d’amour s’épanouit et, la veille du nouvel an 1937, ils se marient à Newcastle, en Nouvelle-Galles du Sud. SERVICE MISSIONNAIRE À L’ÉTRANGER

En 1935, alors que Kenneth enseigne à l’école primaire de l’AMC, il fait la connaissance de William Lock, un missionnaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée. William, qui est alors en congé, est en quête de candidats prêts à se joindre à lui. Il parle à Kenneth, en termes élogieux, de l’École de formation de Mirigeda (ce qui signifie « tapis de sable ») qu’il est en train d’établir. Kenneth est fasciné ! Qui sait ? Peut-être pourrait-il un jour être missionnaire comme William ! Son rêve de service missionnaire se réalise alors que Dorothy et lui sont affectés à Mirigeda, juste avant leur mariage. Leur congé de pré-embarquement et leur lune de miel comprennent un voyage précipité à Adélaïde pour dire au revoir à la mère et aux frères et sœurs de Kenneth, ainsi qu’un cours accéléré de médecine tropicale au Sanatorium et hôpital de Sydney. Le 4 février 1937, ils montent à bord du Macdhui à destination de la Papouasie. La mission de la Papouasie, dont le siège se trouve à Mirigeda, en est à ses débuts. Bien que près de 30 ans se soient écoulés depuis sa création, elle ne compte que 144 membres baptisés. William a acheté quelques maisons abandonnées par une société minière non loin de là, à Bootless Bay. Après les avoir démolies, il a les transportées à Mirigeda, pièce par pièce, pour les y reconstruire. Photo : courtoisie de la famille Gray


Les installations scolaires sont primitives. Kenneth et Dorothy ne disposent que d’une seule grande salle pour enseigner des gens de tous âges, y compris des mères qui apportent leurs bébés et les suspendent au plafond dans des sacs en filet. Elles effacent leurs ardoises simplement avec leurs cheveux. Kenneth et Dorothy enseignent donc pendant cinq ans dans ces conditions. Dorothy ne reçoit aucune rémunération. En plus des matières habituelles, les filles apprennent la couture et l’art de faire du pain. Les garçons, eux, apprennent la peinture en bâtiment, la mécanique automobile, et l’agriculture. Kenneth et Dorothy commencent à apprendre le hiri motu, la langue de la côte papoue. Kenneth met au point une recette de fabrication de savon à partir d’huile de noix de coco. Il y ajoute de la citronnelle comme répulsif antimoustique. Cette petite industrie permet à la mission de gagner de l’argent. Outre ses responsabilités d’enseignant, Kenneth occupe le poste de secrétaire-trésorier de la mission de la Papouasie au cours des deux premières années. LA GUERRE ÉCLATE

La seule véritable communication que Mirigeda a avec le monde extérieur est une ligne téléphonique privée faite de fil de clôture tendu d’arbre en arbre. Un jour de décembre 1941, on transmet par cette ligne la nouvelle que les troupes japonaises avancent dans les montagnes en direction de Port Moresby. Femmes et enfants expatriés reçoivent l’ordre de se rassembler sur le quai de Port Moresby, où un bateau les attend pour les emmener en Australie. Dorothy et leur petite fille, Joséphine, rejoignent 1 100 autres passagers sur le S.S. Katoomba – un bateau conçu pour n’en transporter que 300. Ils arrivent sains et saufs à Sydney. Quelques semaines plus tard, alors que les troupes japonaises avancent, on conseille à Kenneth de fuir vers l’Australie par tous les moyens possibles. Il rejoint un petit groupe de missionnaires et se rend immédiatement à Cairns à bord du petit bateau missionnaire Diari. RETOUR AU SERVICE MISSIONNAIRE OUTRE-MER

En 1942, les batailles navales qui se déroulent dans le Pacifique Sud donnent l’avantage aux Alliés, de sorte que l’on considère comme raisonnablement sûr pour certains missionnaires de reprendre le service. En 1943, Kenneth est affecté à l’École missionnaire de Fulton, aux Fidji. Il monte à bord du bateau avant sa famille. On y prend toutes les précautions possibles contre les attaques : on réduit l’éclairage (black-out) pendant le voyage. Dorothy et Joséphine suivent plus tard. Les Gray passent quatre ans aux Fidji. En mars 1945, un deuxième enfant, Anthony Jon Lamont, naît à Suva. À la fin de chaque année aux Fidji, les Gray emballent leurs affaires en prévision d’un transfert en Papouasie ; mais comme le transport maritime n’est pas fiable, ils les déballent à nouveau. En 1947, Kenneth retourne en Papouasie, ayant pour instruction de relancer l’école missionnaire. À son arrivée, il découvre que les bombardements ont détruit tous les bâtiments et leurs effets

personnels à Mirigeda. Il achète donc un grand terrain à Bautama, une ville plus proche de Port Moresby. Avec l’aide de George Johnson, un charpentier d’Australie occidentale, il récupère des matériaux provenant de bâtiments datant de la guerre et s’en sert pour construire l’École de formation de Bautama (plus tard l’École missionnaire papoue). Après l’établissement de cette école, Kenneth occupe le poste de secrétaire de l’éducation et des missionnaires bénévoles pour l’Union des missions Coral Sea, à Lae. Pendant trois ans, il voyage dans toutes les régions de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et rétablit les écoles de la mission qui ont souffert pendant la guerre. Un deuxième fils, Kenneth John Jr, naît en novembre 1949. À la fin de 1953, on demande à Kenneth de lancer une école centrale de formation pour l’Union des missions Coral Sea. On choisit un site à Kabiufa, dans les hautes terres froides de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle est d’abord nommée l’École de formation de l’Union des missions Coral Sea. Lors d’un congé, Kenneth se rend chez les membres d’église pour récupérer des bicyclettes inutilisées et en mauvais état. Avec des pièces de rechange données, il en restaure 30 dans son ancien atelier d’ingénierie SHF. Le directeur paie le transport jusqu’à Kabiufa, et les étudiants, absolument ravis, les utilisent pour se rendre à vélo à l’École du sabbat annexe du district. De 1956 à 1961, Kenneth est secrétaire de l’éducation et des missionnaires bénévoles pour l’Union des missions Coral Sea. Dorothy enseigne la littérature anglaise à l’institut gouvernemental de formation des enseignants. En 1962, ils sont transférés à Suva, aux Fidji, afin que Kenneth puisse servir à l’Union des missions Pacifique-centre en tant que secrétaire de l’éducation, des missionnaires bénévoles, de la santé, et de la tempérance. Il occupe ces postes jusqu’en septembre 1970, date à laquelle on le nomme président de la Mission des îles Cook. RETRAITE

En 1972, Kenneth et Dorothy retournent définitivement en Australie pour se rapprocher de leurs enfants et petits-enfants. Kenneth s’éteint le 17 juillet 1986. On l’inhume sur le campus du College d’Avondale, où il a été formé pour son long service missionnaire. Dorothy s’éteint à son tour le 19 avril 1999, et est enterrée auprès de son mari. Ensemble, ils ont consacré leur vie l’un à l’autre et au programme éducatif de l’Église, formant de nombreux insulaires du Pacifique Sud à devenir des enseignants et des ouvriers du ministère évangélique. Cet article est une adaptation d’un article tiré de Encyclopedia of Seventh-day Adventists (Encyclopédie des adventistes du septième jour), disponible en ligne sur encyclopedia.adventist.org.

Milton Hook, maintenant à la retraite, a été éducateur adventiste en religion, auteur, et historien de l’Église.

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La Bible répond

Votre conscience Q

Qu’est-ce que la conscience ? Et quel est son but ?

R

La conscience, considère-t-on en général, c’est la capacité humaine de porter des jugements moraux personnels en distinguant ce qui est bien ou mal. Penchons-nous sur quelques passages bibliques qui peuvent nous aider à mieux comprendre ce sujet. 1. CONSCIENCE ET JUGEMENTS MORAUX

La capacité humaine de prendre des décisions morales est universelle et suppose l’existence de normes et de principes moraux que l’individu, en tant que membre d’un groupe, a acceptés. La conscience ne formule pas les principes moraux ; elle les utilise plutôt dans la prise de décisions. Ces principes proviennent de la culture, de la religion, de la famille, ou de nombreuses autres sources. L’universalité du phénomène indique que les êtres humains sont, de par la création, des agents moraux, et que des traces de la loi de Dieu se retrouvent dans toutes les sociétés (voir Rm 2.14-16). Cependant, le péché a déformé les perceptions morales des êtres humains – d’où la nécessité de les éclairer sur la vie morale (2 Co 4.1-4 ; Tt 1.15 ; voir 1 Co 10.25,26). Pour les chrétiens, les valeurs morales les plus élevées se trouvent dans la volonté révélée de Dieu, ainsi que dans la loi de Dieu et son expression dans la vie, les enseignements et l’amour de Jésus (1 Tm 1.5 ; voir 1 Co 2.16 ; 1 P 2.18). Ces éléments fournissent les fondements moraux et religieux dont la conscience a besoin pour porter des jugements moraux justes, lesquels s’expriment par une bonne conduite « en toutes choses » (He 13.18 ; voir 1 Tm 3.9). La tendance universelle de la conscience à choisir ce qui est juste fait allusion à l’œuvre de l’Esprit dans le cœur humain – l’Esprit nous incite à opter pour ce qui est bien (Rm 9.1).

la désapprouve ou l’approuve. Lorsque nous agissons contre notre conscience, nous la souillons (1 Co 8.7) – ce qui crée un sentiment d’impureté spirituelle et de culpabilité. Si, après l’évaluation du jugement moral, la conscience ne nous réprimande pas, c’est qu’elle est bonne ou pure (Ac 23.1 ; 24.16 ; 1 Tm 1.5). Dans ce cas, la conscience témoigne, de concert avec le Saint-Esprit, que ce que nous avons énoncé est vrai (Rm 9.1). Des expressions telles que servir Dieu « avec une conscience pure » (2 Tm 1.3) et « conserver le mystère de la foi dans une conscience pure » (1 Tm 3.9, NBS) signifient que l’intégrité des décisions religieuses et morales qui ont été prises est ensuite confirmée par le tribunal de la conscience. Autrement dit, la conscience ne condamne pas ces décisions. Paul exprime très clairement cette idée : « Car ce qui fait notre gloire, c’est ce témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, avec sainteté et pureté devant Dieu » (2 Co 1.12). 3. LA PURIFICATION DE LA CONSCIENCE

Faire le contraire de ce que l’on sait être bien laisse l’âme dans un état d’agitation et de souffrance intérieure parfois insupportable. Avec le temps, et en tant que mécanisme de défense psychologique, la conscience finit par devenir indifférente et se tait (2 Tm 1.15 ; 1 Tm 1.19). Le bon côté des choses, c’est que la conscience qui nous accuse peut être nettoyée ou purifiée. Les sacrifices d’animaux ne pouvaient, à l’évidence, purifier les pécheurs, sinon ils « n’auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés » (He 10.2) ; ils étaient « incapables de donner une conscience parfaitement nette » (He 9.9, SEM). Mais le sang du Christ, lui, purifie « notre conscience des œuvres mortes, pour que nous rendions un culte au Dieu vivant » (v. 14, NBS ; 2 Co 10.29). Cela s’exprime pleinement par le baptême, et c’est le don de la grâce de Dieu qui pardonne (He 10.22 ; 1 P 3.21).

2. LA CONSCIENCE – BONNE OU MAUVAISE

Dès que la décision morale est prise, la conscience exerce une autre fonction. Elle évalue la décision et 26

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Ángel Manuel Rodríguez est un ancien directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.


Santé & bien-être

Le cancer du côlon Comment peut-on le prévenir ? J’ai 30 ans. Mon oncle, lequel est âgé de 53 ans, lutte contre un cancer du côlon de stade 4. Il a toujours été en forme et mange sainement – il est végétarien, en fait. Le cancer du côlon est-il héréditaire ? Peut-on le prévenir ?

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l n’est pas facile d’affronter la fragilité à laquelle nous sommes confrontés et que nous subissons sur cette planète déchue. Oui, les familles peuvent contracter le cancer colorectal (CCR). Dans cet article, nous aborderons brièvement les facteurs de risque immuables et les facteurs de risque réversibles, puis nous nous pencherons sur les options de dépistage1. FACTEURS DE RISQUE IMMUABLES

Âge – Le risque de CCR augmente avec l’âge, surtout après l’âge de 50 ans. Cependant, on constate avec inquiétude que le risque de CCR augmente chez les gens en dessous de 50 ans pour des raisons qui ne sont pas encore claires. Polypes – Antécédents personnels de polypes colorectaux (petites excroissances de l’intestin) ou diagnostic de CCR lui-même (récidive), même en cas d’ablation chirurgicale complète. Autres problèmes de santé – Diagnostic personnel de maladie inflammatoire de l’intestin (MII), de maladie de Crohn, et de colite ulcéreuse. Antécédents familiaux – Membres de la famille au premier degré (parents, enfants, frères et sœurs) ayant des antécédents de CCR ou de polypes adénomateux. Génétique – Certains syndromes héréditaires (génétiques) (environ 5 pour cent seulement des cas de CCR). Race – L’origine raciale et ethnique peut jouer un rôle dans l’augmentation du risque – par exemple, les Afro-Américains et les Juifs ashkénazes (Juifs d’origine est-européenne). FACTEURS DE RISQUE RÉVERSIBLES

Surpoids – Le surpoids ou l’obésité augmente le risque de CCR chez les hommes et les femmes, mais surtout chez les hommes. Inactivité physique – Environ 150 à 300 minutes d’activité d’intensité modérée par semaine peuvent diminuer le risque de CCR et d’autres cancers. Régime alimentaire – Conformément à l’Étude sur la santé des adventistes-2, d’autres analyses d’études rétrospectives confirment l’importance d’éliminer la viande rouge et l’alcool, ainsi que les bienfaits des fibres alimentaires et des céréales complètes2. Photo : Institut national du cancer

Tabac – Les fumeurs sont plus susceptibles de mourir du CCR que les non-fumeurs. Alcool – Le CCR a été lié à la consommation d’alcool – même légère à modérée. La science montre clairement que l’alcool étant un carcinogène (agent cancérigène), il n’existe aucun niveau de consommation d’alcool qui soit sans danger pour les cancers suivants : bouche, gorge, larynx, œsophage, colorectal, et sein. Diabète de type 2 – Un facteur de risque largement modifiable et même réversible. Le dépistage et la détection précoce permettent de prévenir un CCR avancé et non traitable. Les kits de dépistage de sang invisible (occulte) dans les selles sont utiles ; on peut faire le dépistage chez soi. Pour les personnes de plus de 50 ans, une coloscopie flexible à fibres optiques (visualisation) devrait être pratiquée systématiquement tous les cinq à dix ans. Pour les patients plus jeunes présentant des facteurs de risque immuables, une coloscopie devrait être effectuée à des intervalles appropriés déterminés par leur médecin. Comme cela s’est produit dans de nombreux cas concernant le message adventiste de la santé, la science et l’épidémiologie atteignent le sommet de la montagne en matière de recherche et d’étude… seulement pour découvrir que les conseils du Seigneur tels que donnés dans sa Parole et mis en évidence par les écrits d’Ellen White étaient déjà là ! Nous avons le grand privilège d’avoir cette connaissance. Malgré notre fragilité, la qualité de vie et même la longévité peuvent être améliorées de façon puissante et positive alors que nous mettons en pratique et vivons ce que nous avons appris ! « Confiez-vous en l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez. » (2 Ch 20.20) Les informations fournies dans cette rubrique sont basées sur la ressource suivante : Sajesh K. Veettil, Tse Yee Wong Yee Shen Loo, et al., « Role of Diet in Colorectal Cancer Incidence », JAMA Network Open 4, n° 2, 2021, e2037341, doi: 10.1001/jamanetworkopen.2020.37341. 2 Ibid. Voir aussi https://adventisthealthstudy.org/studies/AHS-2. 1

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale. AdventistWorld.org Mai 2021

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K « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

en, un pasteur, écoute son interlocuteur – un très bon ami – tout en feuilletant son calendrier de rendez-vous. Ce serait sympa de passer une semaine avec lui à l’école dont il est le directeur. Mais le calendrier est déjà complet – impossible d’y ajouter une semaine entière de sermons dans un pensionnat éloigné. « Ken, je sais que tu es occupé, mais Dieu ne cesse de me ramener à toi. Je sens qu’il veut que tu acceptes d’être notre orateur invité lors de notre Semaine de prière ce printemps. Nos jeunes ont besoin d’entendre parler de Dieu directement de ton cœur. » Interpelé par cet appel convaincant, Ken décide de déplacer trois réunions de comité et accepte l’invitation. Même s’il sait que d’autres choses vont se présenter, il écrit le rendez-vous à l’encre et dit à son ami qu’il peut compter sur lui. Maintenant, il doit en informer sa femme et préparer 12 nouveaux sermons. Les semaines de prière de l’académie sont ses missions les plus difficiles. C’est comme monter sur un cheval sauvage pour la première fois. Tout peut arriver. Il choisit de parler du caractère de Dieu. « Dieu vous aime, griffonne-t-il sur la première page. Tout le reste est secondaire. » Petit à petit, les sermons s’enchaînent – la plupart reprenant des histoires bibliques en tant que moyens d’apprendre à connaître Dieu. Certaines de ces histoires parlent de filles et de femmes, d’autres, d’hommes ; de

prêtres, de soldats, de juges ; de gagnants et de perdants ; de personnes réelles qui ont trébuché et sont tombées ; de bons à rien qui ont senti les bras bienveillants de Dieu les entourer ; de pécheurs qui ont entendu Dieu leur parler de pardon. Ken cite des exemples de ce que Dieu aimerait faire pour les étudiants qui, assis sur leurs sièges assignés à la chapelle, écouteront ses prédications. Au cours de la semaine, Ken prie beaucoup – pendant les réunions du comité ; au déjeuner ; avec sa femme ; souvent. *** La première réunion est la plus difficile. Être l’ami du directeur, c’est un atout – mais pas un ami trop proche s’il veut que les étudiants lui fassent confiance. Étant trop vieux pour faire du sport avec eux, Ken doit donc se fier aux conversations pendant les repas, sur le campus, dans le hall des dortoirs, et après les cours. Il prie constamment et parle avec prudence. Les étudiants écoutent, se détendent, et répondent chaleureusement. Jeudi soir, il lance un appel : « Chers jeunes, donnez votre cœur à Jésus, acceptez son amour, et réjouissez-vous de son pardon. » Après le service, les conversations vont bon train… et les jeunes vident une boîte entière de papiers mouchoirs. Dans le hall du dortoir des garçons, au moment où Ken s’apprête à se retirer dans la chambre d’amis, Mike lui demande une minute de son temps. Ken sait qui est ce jeune.

Le camionneur Photo : Nick Brookenheimer


Le directeur l’a déjà mis au courant. Mike est en terminale cette année. C’est un fauteur de troubles. Nous sommes sûrs qu’il a fait quelque chose de mal, mais nous n’avons jamais pu le pincer. « Avec plaisir, Mike », répond Ken, en priant pour que Dieu libère son esprit épuisé. « Ce soir, quand vous m’avez demandé si je voulais donner mon cœur à Dieu, je me suis senti très mal à l’aise. » Mike se tait. Une longue pause pendant laquelle il cherche les bons mots. « Je veux faire ça, mais avant, il y a des choses que je dois régler. Je veux dire, j’ai fait des choses qui sont vraiment mauvaises. Ça ne sera pas évident à réparer. » Ken écoute, mais ne dit rien. Il ne cherche pas à briser la tension qui s’intensifie dans le cœur de Mike. « Je peux vous raconter une histoire ? » demande Mike. « Bien sûr », répond le pasteur Ken. « J’habite dans un grand ranch. Nous avons beaucoup d’équipement lourd – des gros camions, des tracteurs, des moissonneuses, etc. Ça fait des années que Papa me les laisse conduire. Je sais conduire la plupart d’entre eux aussi bien que papa et les hommes qui travaillent pour lui. Ça me manque vraiment à l’école. » Mike se penche en avant dans le grand fauteuil du hall, se tordant les mains comme s’il était en train d’attacher un bouvillon. « Y a un type à quelques kilomètres du pensionnat. Cet homme a une gravière et des tonnes d’équipement lourd – d’énormes camions à benne, des niveleuses, des camions-remorques, des excavatrices, des chargeurs à godets. Vous savez, tous les camions qu’il faut pour gérer une entreprise de gravier. » Soudain, au souvenir de cette histoire, Mike sent les larmes lui monter aux yeux. « Eh bien, une nuit, je suis sorti du dortoir. Je me suis rendu à la gravière de ce type. J’ai franchi la clôture et j’ai démarré l’un de ses gros camions. J’ai conduit ce truc de haut en bas de la carrière et sur tous les gros tas de gravier. Sur un des plus gros tas, j’ai perdu le contrôle – pas beaucoup, vous savez, mais juste assez pour qu’avant que je puisse changer de vitesse, le tracteur glisse, perde l’équilibre, bascule sur le

côté, et dérape jusqu’au sol. » Mike regarde intensément le visage horrifié du pasteur. « Je sais. J’étais terrifié, moi aussi. Heureusement, je n’ai pas été blessé. Je me suis glissé dehors et j’ai trouvé un tracteur muni d’un treuil. Je m’en suis servi pour remettre le premier camion sur ses roues. Ensuite, j’ai nettoyé les deux camions du mieux que j’ai pu, puis je les ai remis à leur place. » « Tu es ensuite retourné au dortoir ? » « Oui. Je n’ai rien dit de cette histoire à personne. Personne ! Mais maintenant je sais que je dois aller à la gravière pour dire au propriétaire ce que j’ai fait, et que je dois payer pour les dégâts. Pourriez-vous venir avec moi demain ? *** Vendredi matin, alors que le pasteur Ken écoute Mike raconter l’histoire au propriétaire de l’entreprise, il prie en silence. L’homme devient de plus en plus en colère. Finalement, il éclate de fureur. « T’as volé un de mes camions et tu l’as endommagé ! Maintenant tu viens ici en espérant que tout ira bien parce que, tout d’un coup, comme ça, t’es désolé ? » Le propriétaire prend une respiration longue et bruyante. « Pourquoi est-ce que tu fais ça, hein ? » « Ben, hier soir, j’ai décidé de donner ma vie à Jésus et je lui ai demandé d’être mon sauveur personnel. En même temps, je savais que je devais venir ici et arranger les choses avec vous, parce que ça fait partie de ma décision d’accepter Jésus. Je suis vraiment désolé, Monsieur. Je me charge de tous les frais de réparation. » Le propriétaire s’enfonce lentement dans sa chaise, les yeux fixés sur Mike. « T’es sérieux ? » dit-il en pesant soigneusement ses prochains mots. « Tu sais que je n’aurais jamais compris ce qui est arrivé à ce camion. Mais tu es ici pour avouer tes torts et payer les dommages. Ça alors ! Un homme honnête ! Écoute-moi bien : je t’offre un emploi de chauffeur. Dans mon équipe, j’ai drôlement besoin d’un camionneur honnête et chrétien ! »

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Joel Tompkins ; Hong, Myung Kwan ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Wilona Karimabadi, Enno Müller, Dixil Rodríguez Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Hong, Myung Kwan; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 17, n° 5

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis.

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Le sabbat, un serpent, et quelques loups – 1ère partie L’histoire suivante a été publiée dans KidsView, en été 2011. Tu devras attendre le numéro de juin de Growing Faith pour découvrir la fin de l’histoire. En attendant, si tu as une idée de la façon dont l’histoire se termine, écris-la et envoie-la à l’adresse suivante : kidsview@adventistreview.org. Il se peut que nous te donnions un indice sur ce qui se passe ensuite. – La rédaction

L

’histoire se passe en 1859. Merritt Kellogg, 27 ans, a vécu toute sa vie dans l’État du Michigan, aux États-Unis. Mais comme les temps sont durs et que les emplois sont rares, il vend sa maison et ses biens – à l’exception de deux chevaux, d’un chariot, d’un peu de vaisselle, de quelques casseroles, et d’outils. Il part ensuite vers l’Ouest avec sa femme et leurs trois enfants. 30

Mai 2021 AdventistWorld.org

La ruée vers l’or a commencé, et de nombreuses personnes se rendent à la nouvelle frontière pour faire fortune. Merritt rencontre le capitaine Parks, un homme qui a aussi décidé de tenter sa chance. Cet homme doit louer un chariot pour transporter ses affaires et ses provisions. Merritt accepte le travail, mais à une condition. Il y a sept ans, il a accepté la foi adventiste. Il est donc bien déterminé

à ne jamais travailler le jour du sabbat. Il rédige un contrat, puis demande au capitaine Parks et aux autres membres du convoi de le signer. Ils le signent, acceptant ainsi de ne jamais voyager le jour du sabbat. Malheureusement, le capitaine Parks oublie vite ce contrat. Quand le sabbat arrive, il veut poursuivre la route. Merritt lui rappelle l’entente, mais le capitaine fait la sourde oreille. Il dit à la femme de Merritt que dans ce coin du pays, les chariots isolés ne sont pas en sécurité. La femme de Merritt a si peur qu’elle ne veut pas rester. Elle supplie Merritt de Illustration : Xuan Le


MERLE POIRIER

Perle biblique « C’est moi qui suis le Seigneur votre Dieu ! Conduisezvous selon mes règles et acceptez d’obéir à mes lois. Consacrez-moi le jour du sabbat pour manifester la relation qui vous unit à moi et vous rappeler que je suis le Seigneur, votre Dieu. » (Ézékiel 20.19,20, BFC)

partir avec le convoi de chariots, mais il refuse. Il considère que le sabbat est plus important. Le convoi s’éloigne donc, laissant Merritt et les siens seuls avec un repas, une arme, et la Bible. Merritt lève les bras et s’étire à fond. Comme c’est paisible ici ! À quelques mètres seulement, l’eau du ruisseau glougloute joyeusement. Le soleil brille, et une brise fraîche fait bruisser les hautes herbes à proximité. Merritt prend sa Bible, la dépose sur le sol en guise d’oreiller, se couche par terre et ferme les yeux. C’est un sabbat parfait, parfait pour méditer dans le calme, pour lire

la Bible, et pour faire une bonne sieste. Quelques instants plus tard, il s’endort. Ssssss. Bien qu’il dorme, Merritt entend ce son bizarre. Ssssss. Encore tout ensommeillé, il essaie de se rappeler où il est. Ssssss. Irrité d’être dérangé alors qu’il dort si bien, il ouvre les yeux à contrecœur. Et soudain, il aperçoit, à seulement 7 centimètres de son visage, un grand serpent qui le regarde ! Sa tête fait 7 centimètres de large et 12 centimètres de long. C’est la chose la plus effrayante qu’il ait jamais vue ! Le cœur battant la chamade, Merritt saute d’un mètre cinquante

dans les airs. Attrapant un bâton, il tue rapidement le serpent. Quand ses jambes cessent de trembler, il examine le reptile inanimé. Il fait 1,8 mètre de long et 7 centimètres d’épaisseur. Merritt n’a plus du tout envie de dormir ! Il est seul maintenant, avec un serpent mort à ses pieds. Son cœur tambourine dans sa poitrine. À suivre ! [Ou encore, scanne le code avec ton smartphone pour visiter le site www.adventistworld. org/sabbathsnake-wolves]

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Réveil & RÉFORME

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