7-8/2021 Le Maître conteur Page 12 Des histoires à raconter Page 24 Ma place Page 28
L’appel des histoires
12 Le Maître conteur Sylvia Renz
15 À suivre… Gerald A. Klingbeil
16 Les premières « réunions sociales » adventistes Merlin D. Burt
18 Histoires et prédication : qu’en dit Jésus ? Entrevue Couverture : EvgeniyShkolenko / iStock / Getty Images Plus / Getty Images
11 Place aux jeunes La paix qui surpasse toute intelligence Carolina Ramos 20 Dieu se charge d’ouvrir des portes Hannele Ottschofski 21 Là où il m’envoie, j’irai ! Kili Silafau 22 Deux appels de Dieu Cristina Escudero 23 Nous servons un grand guérisseur Jeevan Babu Palivela 24 Des histoires à raconter Dixil L. Rodríguez
26 Perspective mondiale Entourés d’une muraille de feu Ted. N. C. Wilson 28 « Je vais vous raconter… » Ma place 30 Foi en herbe – Le coin des enfants Vivent les casse-têtes !
« Prenez-les… par les oreilles » BILL KNOTT
Ils ont la réputation bien méritée de manger tout cru les orateurs d’assemblée. Le directeur de l’école me présente aux 250 ados entassés dans la chapelle. Il semble nerveux, pour ne pas dire terrifié. Il y va au plus court, puis se précipite vers l’arrière pour mieux voir comment les lions vont démanteler un autre chrétien. L’énergie brute et contenue devant moi est palpable, prête à porter un coup, à trouver une faille, une ouverture qui mettra fin à mes occasions en tant qu’orateur d’assemblée. En entendant les sarcasmes que ces jeunes murmurent, mes mains deviennent moites. Dans l’attente de ma mort, certains d’entre eux se lèchent les lèvres. Je puise donc dans la bibliothèque de toutes les histoires que j’ai racontées aux enfants, aux ados, aux adultes, et aux bêtes sauvages. Et je trouve celle qui a le plus de chance de me garder en vie. « Quatre en bas, trois en haut », dis-je pour commencer, dans l’espoir que le mystère de ces mots me permettra de gagner quelques minutes supplémentaires d’existence. « Quatre en bas, trois en haut… Il compta les briques dans le vieux foyer massif, cherchant celle derrière laquelle le trésor était caché… » Étonnamment, ça marche, et pas parce que l’ouverture semble astucieuse. Au fond, c’est une histoire de l’Évangile – une histoire de tromperie, de trahison, de conversion, et de pardon. Vingt-cinq minutes plus tard, les ados applaudissent à tout rompre. C’est ainsi qu’a commencé mon rôle de conteur d’histoires à leur époque. Les invitations aux services d’assemblée se sont multipliées, et se sont ensuivies d’une demande de prendre la parole lors de la Semaine de prière de l’hiver, tant que je raconte des histoires – c’était implicite. Et lorsqu’ils ont obtenu leur diplôme de l’académie trois ou quatre ans plus tard, les diplômés ont voté pour que je prêche lors de la cérémonie de remise de diplôme, tant que je raconte une histoire – c’était implicite. Cinq ans plus tard, j’ai rencontré des jeunes adultes à l’épicerie, au gymnase, à l’église. Vous savez quoi ? Ils ont entamé la conversation par « “Quatre en bas, trois en haut…” Cette histoire que vous avez racontée est toujours ma préférée. » Il n’y a pas de mystère dans cette histoire, car depuis la nuit des temps, c’est en racontant et en écoutant des histoires que les êtres humains ont appris. À partir d’un récit de rédemption et de renouveau, l’oreille détecte, l’esprit sélectionne un appel personnel qui pourrait bien ne jamais jaillir d’une page. Une histoire, c’est une alliance temporaire entre un conteur et un auditeur pour passer quelques minutes à voyager ensemble vers un moment autre que celui-ci, et vers un endroit plus intéressant qu’ici. Le conteur et son auditeur font semblant que le voyage ne mène pas au présent – que l’histoire ne concerne pas vraiment le présent – ce lieu, ce moment, nos défis. Mais ça le concerne toujours, et ça devrait toujours être ainsi ! C’est indirectement que nous apprenons le mieux, par le test de nouvelles vérités dans l’histoire de « quelqu’un d’autre », lesquelles sont vraiment les choses que nous devons connaître. Alors, pourquoi ne pas considérer votre vocation en tant que conteur de la grâce qui vous a sauvé et racheté ? Vous la raconterez bien, assurément, car vous savez plus que quiconque ce qu’elle signifie. Et croyezmoi : vous verrez le monde réagir avec attention, intérêt, et même, joie.
Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.
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Juillet/Août 2021 AdventistWorld.org
Sur le vif
Des bénévoles de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) au Mexique chargent un réservoir d’eau pour une famille affectée par les feux de forêt qui ont balayé les montagnes de la Sierra Madre orientale en mars dernier. Les 8 et 9 mai, dans le cadre d’un projet de distribution, ADRA Mexique a fourni des réservoirs d’eau, des pompes et des tuyaux à 165 familles des collectivités municipales des États de Nuevo León et de Coahuila. Photo : Daniel Gallardo/ADRA Mexique
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En bref
« Pendant des mois, les bâtiments d’église sont restés fermés dans la majeure partie du pays. Cependant, le Seigneur a maintenu son église grâce aux efforts de tous ceux qui sont engagés dans la mission et le discipulat. » — Gabriel Cevasco, secrétaire de l’Union des fédérations de l’Argentine, en réponse à l’état pandémique de l’Église lors de la réunion du comité exécutif de l’union. Les effets persistants de la pandémie de COVID-19 n’ont pas empêché l’Église en Argentine d’aller de l’avant. Depuis le début de cette pandémie, près d’un cinquième des pasteurs adventistes du pays ont été infectés par la COVID-19.
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Le nombre de finalistes qui se sont affrontés le dernier jour du championnat du monde de Heroes 2 – un jeu-questionnaire biblique. Ian (14 ans), originaire des Philippines, en est le tout premier champion. Il a remporté la série des trois matchs en finale contre David, le finaliste canadien. Du 19 au 22 mai, lors du camp-meeting virtuel mondial de la Conférence générale, des épreuves de qualification ont été lancées à quatre reprises pour déterminer qui se qualifierait pour la finale. Après quatre jours d’épreuves de qualification, 16 noms sont sortis en tête.
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L’impact des histoires sur les offrandes Dans le cadre d’une étude sur l’Offrande missionnaire, on a fait un sondage dans le territoire de la Division nord-américaine (NAD) en mars 2016. On a demandé aux membres de la NAD quel était l’impact des histoires personnelles racontées par des membres d’église ou par des anciens missionnaires sur les offrandes missionnaires. Voici la réponse de 780 membres.
Plus de 2 300 Le nombre de nouveaux croyants qui se sont joints à l’Église adventiste à la fin d’une campagne d’évangélisation récente de quatre semaines, diffusée en direct sur des dizaines d’îles de l’Union des fédérations des Caraïbes. Cet événement virtuel a attiré des milliers de téléspectateurs chaque soir et a généré le plus grand nombre de baptêmes jamais consignés au cours des efforts d’évangélisation annuels sur ce territoire. Diffusée cinq jours par semaine à raison d’une réunion par soir, cette campagne d’évangélisation a eu au programme de la musique jouée par des jeunes de tout le territoire, ainsi que des prières et des études sur des sujets bibliques. Plus de 25 000 téléspectateurs se sont connectés chaque soir, et plus de 50 000 pendant le service de culte du sabbat.
24 mai 2021 43 % Très efficace 37 % Assez efficace 11 % Pas sûr 3 % Peu efficace 6 % Pas efficace Vous voulez en savoir plus ? Utilisez le code QR pour accéder à l’étude complète de l’Offrande missionnaire (Mission Offering). Source : Petr Činčala, René Drumm et Duane McBride, chercheurs mandatés par la Conférence générale, et supervisés par ASTR, n = 780 Mission Offering : Giving in the North American Division, mars 2016, p. 16, 17.
Le jour où Nasr-Eddin Mofarah, ministre des Affaires religieuses et des fondations de la République du Soudan, a visité le siège de l’Église adventiste. Nasr-Eddin Mofarah a été rejoint par Amira Agarib, assistante du chef de mission à l’ambassade de la République du Soudan aux États-Unis, et par Putrus Komi, conseiller pour les Affaires chrétiennes auprès du ministre des Affaires religieuses et des fondations. Outre Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale (GC), étaient présents des représentants de la GC de divers départements, du système de santé adventiste, et de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA).
En bref
« C’est vraiment merveilleux de voir tant de jeunes travailler en équipe pour partager “le message le plus solennel jamais donné à des mortels”. La Voix des jeunes – une initiative dirigée par l’Esprit – propulse la génération plus jeune comme des flèches dans le monde avec le message d’avertissement, de réconfort et d’espérance de Dieu. » — Gary Blanchard, directeur du Ministère de la jeunesse de la Conférence générale, en réponse à l’initiative des jeunes de la Division AsiePacifique Sud. Plus de 200 équipes de La voix des jeunes ont organisé des réunions d’évangélisation en ligne et en présentiel, lesquelles ont jusqu’à présent généré 4 015 nouveaux disciples baptisés.
« L’Australie a besoin de jeunes gens qui font passer les autres et le bien commun devant leurs intérêts égoïstes, de jeunes qui s’engagent à changer le monde en améliorant d’abord leur coin d’existence. Je crois fermement que l’éducation chrétienne joue un rôle vital dans l’application de cette stabilité au tissu social. » — Kristian Stefani, diplômé en éducation adventiste, lors du Dîner du Forum sur la politique des écoles chrétiennes, lequel s’est tenu le 24 mai dans le Grand Hall du Parlement à Canberra, sur le Territoire de la capitale australienne, en Australie. Il était l’un des quatre milléniaux choisis pour parler, lors de cet événement, de l’impact de l’éducation chrétienne sur sa vie.
600 litres La quantité d’oxygène de qualité médicale produite par minute dans le nouveau système de production d’oxygène à l’Hôpital adventiste Metas, à Surat, en Inde. L’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) a livré ce système afin d’augmenter la production d’oxygène indispensable à l’un des plus grands hôpitaux adventistes traitant les patients atteints de la COVID-19. Le système, connu sous le nom de Pressure Swing Absorption Generation Plant, a été acheminé par avion depuis l’Italie en mai dernier, et a été installé dans cet établissement de 300 lits situé dans l’État du Gujarat, dans l’ouest de l’Inde. Photo : ADRA Inde AdventistWorld.org Juillet/Août 2021
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Actualités
De la nourriture entièrement saine… et délicieuse !
En Nouvelle-Zélande, l’église adventiste samoane complète le programme CHIP
Adventist Record
L’église adventiste samoane de la banlieue d’Addington, en Nouvelle-Zélande, est devenue la première église du Pacifique à compléter le Programme global d’amélioration de la santé (CHIP). Vingttrois familles – soit 44 participants – ont complété ce programme de 10 semaines fondé sur des données probantes, lequel vise à mettre en œuvre un mode de vie sain pour prévenir les maladies courantes liées au mode de vie, et pour en faciliter l’inversion. Les participants ont dit qu’ils espèrent maintenant que leur exemple influencera d’autres personnes. Fa’afetai Matai, le pasteur local, a lancé le programme CHIP pour son église de Christchurch grâce à un financement provenant du Ministère néo-zélandais des peuples du Pacifique (MPP), dans le cadre de son fonds de rétablissement de la COVID-19 intitulé « Resilient and Healthy Pacific Peoples », et aussi grâce au soutien du Ministère adventiste de la santé en Nouvelle-Zélande. Fa’afetai Matai a commenté l’impact et les avantages du programme CHIP : « En ce qui concerne les maladies non transmissibles, notre famille ecclésiale est confrontée à un véritable défi.
L’éducation est, à mon avis, un outil vital qui peut contribuer à atténuer les problèmes [de santé] en mettant le doigt sur certaines des causes et en présentant de vraies solutions que les gens devront appliquer. « Pour la plupart de ces gens – peutêtre même pour tous – les avantages de CHIP iront loin. Pour changer la culture de l’église en termes de régime alimentaire, nous devons nous attaquer au problème en reconnaissant que chacun d’entre nous est responsable de sa propre santé. » Suite au programme CHIP, on a immédiatement constaté des résultats positifs chez les participants : perte de poids, baisse de la tension artérielle, baisse de la glycémie. Les médecins de certains participants se sont dits étonnés de ce changement et ont félicité leurs patients de leurs efforts. L’un des participants a vu sa médication réduite en raison d’une forte baisse de sa tension artérielle. Darren Folau, responsable des initiatives communautaires de Regional Partnerships pour le MPP, a assisté à la cérémonie de remise de diplômes de l’église. Darren Folau : « J’ai trouvé l’ensemble du programme CHIP donné à l’église samoane d’Addington
Lors de la cérémonie de remise de diplômes du Programme global d’amélioration de la santé (CHIP), le dîner était composé de mets à base de végétaux. Photo : Adventist Record 6
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entièrement nécessaire et des plus stimulants ! Le fait qu’il ait été dirigé par Vincent et Fono a fait la plus grande différence en termes d’assimilation, d’intérêt réel et de participation. » Selon Darren, la formation des facilitateurs au sein de l’organisation apporte un élément de durabilité à la conception du programme. En outre, le fait de s’assurer que l’enseignement est dispensé en langue samoane signifie que les nuances spécifiques du programme et les messages clés sont entendus d’une manière appropriée sur le plan culturel. « L’éducation sur les choix alimentaires sains, et en particulier la capacité à préparer les aliments du Pacifique de façon saine – et délicieuse – est la manière dont nos tupunas [ancêtres] percevaient la nourriture. Et quelque part, avec le temps, notre génération a oublié ça. » On estime que l’une des principales raisons pour lesquelles le programme a connu une telle participation, c’est le soutien total de l’église. Adrielle Carrasco, directrice de la santé de l’Union des fédérations du Pacifique, en Nouvelle-Zélande : « Lorsqu’on veut provoquer un changement culturel, il est essentiel d’obtenir l’adhésion du plus grand nombre de personnes possible. Le soutien total du leadership de l’église – pasteur, anciens, équipes de santé, agences gouvernementales – présage qu’on sera témoin d’un véritable changement alors que tous travaillent de concert et font des changements dans l’ensemble de leur mode de vie. Je prie pour que les habitudes de santé positives que l’église a mises en place au cours de ces dernières semaines soient là pour durer. »
Actualités
Des jeunes missionnaires adventistes passeront une année en Amazonie
Au Brésil, les participants à « Un année en mission » ont terminé leur formation
Tatiane Lopes, Division sud-américaine, et Adventist Review
Lors de la première étape du programme « Un année en mission », des jeunes bénévoles ont été formés à l’Institut missionnaire du Nord-Ouest, près de Manaus, dans l’État d’Amazonas, au Brésil. Photo : Jonatas Correa, Service des nouvelles de la Division sud-américaine
Poussée par le désir d’être utile pour ses semblables et de participer à une évangélisation pratique, Luana Collen, 22 ans, a quitté ses études en travail social dans une université brésilienne pour passer une année en mission. Luana Collen : « En 2018, alors que j’avais 19 ans, j’ai participé pour la première fois à un projet d’évangélisation près de chez moi [dans le sud du Brésil]. Maintenant, j’ai décidé de quitter ma région et de vivre cette expérience en Amazonie. » Luana est au nombre des 36 jeunes qui participent au projet « Une année en mission » (OYiM) de 2021, dans le nord-ouest du Brésil. Chacun a quitté son foyer, son travail, ou son université pour vivre l’expérience de missionnaire à plein temps dans la région. Le programme de formation initiale dure habituellement neuf semaines. Mais cette fois, il s’est déroulé en cinq semaines seulement, en raison de la pandémie de COVID-19. Cette formation intensive a commencé tôt avec, entre autres activités, le nettoyage des installations de formation, l’aide à la cuisine, et les cours de Bible, a expliqué la psychologue scolaire Eunice Bertoso, laquelle est aussi bénévole et coordinatrice de la première étape du projet. Eunice Bertoso a expliqué qu’elle avait toujours rêvé d’être missionnaire dans la forêt amazonienne – enfin, depuis
l’époque où, enfant, elle entendait des histoires missionnaires à l’église. Dès qu’Eunice et son mari ont pris leur retraite, ils ont décidé de faire du bénévolat dans la région. DES PRÉPARATIONS STRATÉGIQUES
La formation des missionnaires d’OYiM a eu lieu à l’Institut missionnaire du Nord-Ouest (IMN), lequel est situé près de la ville amazonienne de Manaus. L’environnement naturel des installations favorise la communion avec Dieu. En outre, ces installations offrent aux bénévoles une première occasion d’entrer en contact avec les habitants de la région et de faire l’expérience de certains des défis inhérents au travail missionnaire. Ronivon Santos, pasteur et directeur d’IMN, a expliqué que les installations accueillent également d’autres groupes de missionnaires. « Comme l’Amazonie est une région où le besoin de missionnaires se fait grandement sentir, nous coordonnons simultanément plusieurs projets missionnaires à court et à long terme », a-t-il déclaré. La formation intensive que les jeunes bénévoles reçoivent dès leur arrivée vise à les préparer à continuer à servir au sein d’une communauté spécifique dans les États brésiliens suivants : Amazonas, Acre, Roraima, et
Rondônia, ont spécifié les dirigeants. Anderson Carneiro, directeur de la jeunesse de la région et coordinateur d’OYiM : « C’est passionnant de voir des jeunes renoncer à tant de choses pour devenir missionnaires ! À la fin de la période de formation, la cérémonie de remise de diplômes annonce, pour chacun d’entre eux, le début de la réalisation d’un rêve. » UNE ÉCOLE MISSIONNAIRE
Elane Cavalcante, 18 ans : « Les mots me manquent pour décrire la joie de tenir ce diplôme entre mes mains ! » Elane servira dans la collectivité de Canumã, dans l’État d’Amazonas. « C’est peut-être l’une des cérémonies de diplômes les plus importantes de ma vie », a-t-elle ajouté, visiblement émue. Plusieurs dirigeants des églises régionales ont assisté à la cérémonie de remise de diplômes, dont Sérgio Alan Caxeta, président de l’Église adventiste du Nord-Ouest du Brésil. « Notre région comprend des endroits inhospitaliers que nous n’avons pas encore atteints », a-t-il dit. Ces jeunes bénévoles font maintenant partie d’une armée d’évangélistes. » Le 31 mai dernier, ils ont quitté les lieux pour se rendre dans leurs collectivités amazoniennes, où ils appliqueront tout ce qu’ils ont appris pour atteindre leurs semblables pour Jésus. AdventistWorld.org Juillet/Août 2021
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Reportage
« Nous sommes tous passés en première ligne » Photo : AdventHealth
Les hôpitaux, les cliniques et les systèmes de santé adventistes du monde entier se sont dépensés sans compter pour affronter l’énorme crise sanitaire internationale de la pandémie de COVID-19. Bill Knott, éditeur de Adventist World, s’est entretenu récemment avec Terry Shaw, président-directeur général de AdventHealth – le plus grand système de santé adventiste et le plus grand système de santé protestant au monde – pour parler des soins de santé uniquement adventistes prodigués dans des circonstances d’urgence. –– La rédaction BILL KNOTT : Contrairement à l’histoire biblique de Joseph et des famines annoncées pour l’Égypte, votre système de santé ne pouvait pas savoir il y a 18 mois qu’une grande crise se préparait. Quelles dispositions de AdventHealth déjà en place vous ont permis de naviguer à travers la pandémie ?
TERRY SHAW : Comme toutes les organisations de soins de santé, nous nous préparons à affronter l’inconnu. Nous disposons de procédures en cas d’un afflux massif de patients. Nous sommes habitués à nous préparer pour l’immédiat et l’émergent. Par contre, aucun système de santé ne peut être prêt pour une pandémie mondiale. Je suis particulièrement fier de notre équipe clinique et des épidémiologistes qui ont fait des heures supplémentaires et ont joué un rôle essentiel dans notre planification. Sans eux, cette pandémie aurait été une expérience plus difficile encore. Dès mars 2020, alors que nous observions le déroulement de la crise en Italie puis à New York, alors que le 8
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monde s’efforçait de comprendre cette nouvelle maladie, ils ont contacté des médecins de ces deux pays pour savoir ce qui fonctionnait. Ils ont préparé un processus très global des meilleures pratiques relatives à la COVID-19 que nous avons ensuite diffusé dans toute l’entreprise – médicaments, soins aux patients, ressources. Cet étonnant travail de nos cliniciens a permis de réduire le taux de mortalité dans l’ensemble de notre système. La pandémie de COVID-19 a été une urgence mondiale colossale, mais aussi une histoire très personnelle. Parlez-moi un peu de ce que c’est que de diriger une équipe de santé nombreuse, mais aussi de vivre directement les effets de la pandémie.
Perdre plus de 3,7 millions de personnes dans le monde, dont 600 000 dans le pays où AdventHealth est établi, est une réalité qui non seulement donne à réfléchir, mais qui est aussi extrêmement difficile. Tout le monde connaît quelqu’un qui a été terriblement frappé par cette pandémie. Tout
au long de l’histoire, les gens ont traversé de nombreuses périodes difficiles. Je me souviens de mes arrière-grands-parents et de mes grands-parents parlant de la grippe de 1918-1919 et du traumatisme lié aux deux guerres mondiales. Cette pandémie est la période de test de notre génération, et ça, on s’en souviendra à tout jamais en raison des immenses pertes de vie, du confinement et de la solitude qu’elle a entraînés, et des règles sanitaires avec lesquelles nous avons tous dû composer pour nous en sortir. Quand je songe aux 16 derniers mois, ça me semble presque surréaliste. Récemment, un grand journal a cité un médecin des urgences : « Nous n’avons jamais été formés pour voir aussi fréquemment la mort. » Que faites-vous devant une telle ampleur de la mortalité ?
Les membres de notre équipe sont formés pour soigner les patients en vue de leur rétablissement. On choisit de faire carrière dans les soins de santé pour pouvoir aider les autres à se rétablir, n’est-ce pas ? Mais personne n’est formé à voir autant de morts et de décès tous les jours ! C’est une chose terrible de voir ceux dont on s’occupe succomber à la maladie jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. Nous avons des centaines – voire des milliers – de travailleurs des unités de COVID qui
Reportage
font de leur mieux pour prodiguer d’excellents soins aux patients très malades. Mais ces travailleurs de première ligne doivent aussi s’assurer que leur propre famille est en sécurité et qu’ils ne transmettent pas le coronavirus à leurs êtres chers. Les membres de notre équipe ont subi une énorme pression mentale et émotionnelle. Si l’on ajoute à ça une société qui n’apprécie pas nécessairement les sacrifices auxquels ces travailleurs de la santé consentent, on peut dire que ces derniers sont en proie à un véritable épuisement émotionnel. De nombreux experts ont parlé de la pandémie en termes militaires. Après des mois de lutte contre cette maladie et de soins aux blessés, ce langage résonne-t-il encore en vous ?
Les membres de notre équipe ne sont pas appelés « travailleurs de première ligne » pour rien. Qu’il s’agisse de soins aux patients hospitalisés, de soins ambulatoires, ou de l’un de nos multiples sites de vaccination, c’est une guerre que nous menons sur plusieurs fronts. Pour gagner la guerre, on ne se limite pas à une seule chose. On planifie, on fournit des ressources, on déploie, on exécute sa mission dans des dizaines, voire des centaines, d’endroits. Dans un sens, notre système de santé tout entier est devenu une « ligne de front ». J’imagine que vous avez entendu de nombreuses histoires passionnantes de la part des 85 000 employés de AdventHealth. Quelles sont celles qui vous ont le plus touché ?
Dans plusieurs de nos sites de soins aigus, des couples âgés – l’un des conjoints étant à l’hôpital et l’autre non – n’ont pu célébrer leur soixantième anniversaire ensemble. Les employés ont donc amené l’un des conjoints, et à travers une vitre, il a pu « toucher » l’être aimé en ce jour spécial. Des employés ont acheté des iPads pour que les patients
hospitalisés ne disposant pas d’appareil puissent parler à leur famille. D’autres employés de AdventHealth se sont rendus au domicile des patients après leur congé de l’hôpital pour s’assurer qu’ils allaient bien, car ils savaient qu’ils vivaient seuls. Lorsque vous êtes devenu président de AdventHealth en 2016, vous avez déclaré dans votre premier grand discours qu’« aucun patient n’est jamais exclu de nos soins ». C’était – et c’est – une approche des soins de santé remarquablement adventiste. Qu’est-ce que cela signifie dans le contexte de la COVID-19 ?
Cet engagement envers le soin de la personne dans son intégralité nous a poussés à innover pendant cette crise. Entre autres choses, nous avons mis en place une ligne d’assistance téléphonique COVID et y avons assigné des personnes qui comprennent cet engagement. Vous ne pouvez pas imaginer les contacts que nous avons reçus – des personnes du monde entier demandant de l’aide pour comprendre la COVID-19 ou la traiter. La technologie nous a permis de poursuivre le processus de soins pour les personnes que nous avons renvoyées chez elles, avec un lien vers le domicile : quelqu’un s’occuperait toujours d’elles après leur départ de notre établissement. Lorsque nos hôpitaux dans certaines régions étaient engorgés, nous avons mis en place un système de surveillance à domicile des patients atteints de la COVID-19, grâce auquel on pouvait surveiller électroniquement jusqu’à 800 patients à la fois à leur domicile. Bien des gens pensent que les grands systèmes de santé ne s’intéressent qu’au volume de patients, qu’au chiffre d’affaires, et qu’aux résultats financiers. Comment AdventHealth a-t-il respecté sa promesse de rester engagé auprès de
ceux qui vous consultent ?
Tout d’abord, si nous voulons prendre soin des gens – corps, âme et esprit – nous devons nous efforcer de faire mieux qu’hier. Pour nous, ça signifie mettre en place des programmes qui répondent aux besoins mentaux, émotionnels et spirituels des patients. Deuxièmement, nous devons voir les membres de notre personnel sous le bon angle et prendre soin d’eux en conséquence. Chez AdventHealth, nous les considérons comme des membres de l’équipe, et pas seulement comme des « employés ». Nous nous appuyons sur nos normes de service – Keep Me Safe, Love Me, Make It Easy, Own It [Protège-moi, aime-moi, simplifie les choses, et imprègne-toi de cette mission] – pour guider nos décisions en matière de soutien envers les membres de notre équipe et nos patients. Vous dites que le fait de prendre soin de la personne dans son intégralité implique tout autant de prendre soin des membres de votre équipe. Quelles mesures votre système a-t-il prises pour veiller à leur santé mentale et émotionnelle pendant cette pandémie ?
L’une des premières choses que nous avons faites a été de transformer notre processus de rétroaction des employés, laquelle a lieu deux fois par an, en un processus continu et quotidien. Les membres de l’équipe peuvent nous dire n’importe quand ce dont ils ont besoin, ce qu’ils ressentent quant à leur travail. Nous procédons également à des révisions mensuelles pour savoir comment ils s’en sortent, quels sont leurs besoins, et ce que nous pouvons mieux faire pour les soutenir. En outre, nous avons élaboré des programmes visant à garantir l’emploi des membres de notre équipe pendant les pires moments de la pandémie, et plus particulièrement pendant les périodes de fermeture de certains de nos services. Nos équipes des ressources humaines AdventistWorld.org Juillet/Août 2021
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Reportage
Photo: AdventHealth
et d’informatique ont créé une appli de redéploiement permettant aux membres de l’équipe de trouver d’autres secteurs de travail au sein de l’organisation. Nous avons également investi dans des chambres d’hôtel mises à la disposition de ceux qui travaillaient dans des unités exposées à la COVID ; nous avons fourni des services de garde et élargi nos avantages sociaux, notamment des services de santé mentale supplémentaires. Tout cela a procuré de la stabilité aux membres de notre équipe et aux collectivités que nous servons. J’ai entendu parler d’une campagne interne destinée à « s’introduire derrière le masque » de la santé mentale des employés pendant la pandémie. De quoi s’agit-il ?
Nous avons lancé une campagne appelée « Bien ne veut pas forcément dire bien ». Quand on me dit : « Comment ça va, Terry ? », en général, je réponds : « Bien ! » Pour nous, cependant, ce mot « bien » cache beaucoup de réalités problématiques dans la vie de nombreux employés. Qu’ils le reconnaissent ou non, les employés qui travaillent pendant cette pandémie prolongée ne vont sans doute pas « bien ». Le mot « bien » peut couvrir une foule d’émotions qui se dissimulent sous la surface. Nous avons donc encouragé les employés à veiller les uns sur les autres, à s’assurer que leurs collègues tiennent le coup. Tous les employés de notre système peuvent avoir accès à des soins de santé mentale gratuits s’ils en ressentent le besoin – si le stress de leur vie professionnelle et personnelle l’exige. La logistique nécessaire pour coordonner le personnel et les
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ressources de 50 hôpitaux, ainsi que de centaines d’établissements de soins ambulatoires et de soins pour personnes âgées dans 10 États américains a dû mettre à l’épreuve tous les systèmes dont vous disposez. Qu’avez-vous appris sur le redéploiement des ressources humaines et matérielles pendant cette crise ?
Nous avons observé, à différents moments et en différents lieux, l’évolution de la pandémie de COVID-19 dans le monde et aux États-Unis. En certaines circonstances, nous avons eu besoin de 50 personnes devant se déplacer temporairement dans une collectivité pour y installer une tente de vaccination, et nous les avons trouvées ! Nous avons contacté nos employés ; nombre d’entre eux ont consulté nos sites Web internes et ont dit « présent » pour aller là où l’on avait besoin d’eux. Ils se sont redéployés eux-mêmes de façon efficace et organisée. Vous avez sans doute entendu dire que nous avons transformé entièrement l’aréna de basket du centre-ville d’Orlando en entrepôt national centralisé. Il a fallu des centaines de personnes pour que ça marche. Nous avons transféré des membres du personnel infirmier provenant de 10 États américains vers les points chauds où l’on avait besoin d’eux. C’est notre centre de commande de la COVID-19 qui a tout organisé. Les lignes directrices provenant de ce centre de commande étaient très bien comprises, très bien définies. S’il fallait que je porte des jeans aujourd’hui et que je me serve de mon camion pour transporter des fournitures d’un lieu à un autre, je le faisais.
Vous avez vraiment fait des choses comme ça ?
Absolument, et tous les autres ici. Quand on a des membres de l’équipe comme ça, on demeure loyal envers eux. Nous n’avons licencié personne dans le processus. Nous avons perdu 700 millions de dollars au cours des deux premiers mois et demi de la pandémie, mais heureusement, nous avions emprunté 1 milliard de dollars un mois seulement avant que la crise nous frappe. Une fois que nous avons pu reprendre le travail, nous avons pu tout rembourser. L’année dernière n’a certes pas été ce qu’un PDG aurait voulu qu’elle soit, mais, par la grâce de Dieu, elle n’a pas été insurmontable. En pleine pandémie, le Seigneur nous a accordé une grande bénédiction, soit une équipe formidable et un bilan solide. En fin de compte, c’est vous, Terry, qui définissez la vision du plus grand système de santé protestant au monde. Quel message tentez-vous de communiquer alors que nous voyons cette crise internationale commencer à s’essouffler dans de nombreux lieux ?
Bill, peu importe qui on est ou le type de soins dont on a besoin, notre responsabilité est la suivante : être prêt à soigner le patient en tant que personne à part entière – corps, âme et esprit. Notre mot d’ordre chaque jour est simple : « Seigneur, accorde-nous la sagesse, la compassion et les ressources nécessaires pour prendre soin de chaque personne comme si elle était la seule que nous ayons à traiter. »
Place aux jeunes
La paix qui surpasse toute intelligence
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lors que j’avais environ 7 ans, ma famille et moi avons pris le bateau depuis Buenos Aires, en Argentine, jusqu’à Montevideo, en Uruguay. Soudain, une tempête s’est abattue sur nous. J’étais loin de me douter qu’elle ne serait que la première de nombreuses autres ! Les vagues fouettaient notre grand bateau. J’avais l’impression qu’il tanguait comme une chaise berçante. Je me suis allongée, puis ai fermé les yeux. Dans un effort pour imaginer les disciples dans la tempête sur le lac de Galilée, je me suis dit : « Ça devait ressembler à Lorsque nous ça. » Et alors, j’ai prié pour que Jésus calme soumettons aussi cette tempête. Le fait de connaître histoire et de m’en souvenir m’a à Jésus nos cette procuré, en pleine tempête, la paix. Ça fait plus d’un an maintenant que craintes et notre nous avons commencé à vivre ensemble personne, il la tempête actuelle – probablement l’une promet de nous des nombreuses que nous aurons à subir. avons sans doute ressenti la perte de sauver et de nous Nous contrôle de nos vies, ce qui nous a remplis donner sa paix. d’un sentiment d’impuissance semblable à celui éprouvé par les disciples cette nuit-là. Pour plusieurs d’entre eux, la mer était leur champ d’expertise, peut-être même une seconde maison. Se pourrait-il que l’endroit qu’ils pensaient contrôler se soit transformé en leur pire cauchemar ? Cette tempête n’était pas seulement un défi physique. Elle ébranla leur force, leur foi, et leur espérance. En voyant Jésus dormir si paisiblement, ils s’interrogèrent en silence. Puis ils lui crièrent leurs craintes. Ne se souciait-il pas d’eux ? Nous sommes plongés, nous aussi, dans une grande tempête. Jésus est
avec nous, tout comme il l’était avec ses disciples. Il nous montre que nous sommes totalement impuissants, même face aux choses que nous pensions pouvoir contrôler. S’il n’est pas à bord du bateau, tous nos efforts seront vains. L’obscurité semblait le cacher à ses disciples. Mais lorsqu’il se réveilla, ils eurent un aperçu de ce qui allait arriver. Des éclairs révélèrent son visage empreint de la paix du ciel. Ils s’écrièrent : « Seigneur, sauve-nous, nous périssons ! » (Mt 8.25) « Jamais un tel cri n’est resté sans réponse* », écrit Ellen G. White. Jamais un tel cri n’est resté sans réponse… Quelle déclaration puissante ! Lorsque nous soumettons à Jésus nos craintes et notre personne, il promet de nous sauver et de nous donner sa paix. Nos cœurs peuvent se reposer en lui, quelles que soient les circonstances. Dans Marc 4.36, nous lisons que d’autres bateaux avaient suivi Jésus. Ils ont souffert, eux aussi, dans la tempête. Ils ont aussi été bénis par sa paix. De même, les gens qui nous entourent seront bénis par la paix que Jésus nous donne lorsque nous le cherchons de tout notre cœur. Où nous trouvons-nous pendant cette tempête ? Pouvons-nous nous identifier à Jésus et à sa paix céleste ? Avons-nous l’impression d’être l’un des disciples qui crient vers lui ? Sommes-nous comme ceux qui rament désespérément pour atteindre le rivage ? Comme ceux qui, voulant simplement passer un peu plus de temps avec Jésus, l’ont suivi de loin dans une autre barque ? Quelle que soit notre situation actuelle, Jésus nous promet sa présence et sa paix. Il est prêt à entrer dans notre tempête et à lui dire : « Silence ! Tais-toi ! » En ce qui me concerne, cela me suffit. * Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 326.
Carolina Ramos étudie la traduction, l’enseignement de l’anglais, et l’éducation musicale à l’Université adventiste de la Plata, en Argentine.
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Pleins feux sur les histoires
Le Maître conteur
Connaissezvous la fin de l’histoire ? S Y LV I A R E N Z
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amie, raconte-moi une histoire ! » Cette supplication jaillit de ma bouche d’enfant alors que je me glisse dans le lit tout chaud de Mamie. Elle soupire. Elle préférerait sans doute dormir un peu plus longtemps ! Je me blottis contre son dos et j’écoute attentivement pour ne pas manquer un mot. Mamie me raconte toutes sortes d’histoire doucement, lentement : le petit Samuel dans le tabernacle, le brave David avec sa fronde, Jésus qui aime tous les petits enfants… Les enfants aiment les histoires. Et Jésus aime les enfants et les histoires ! Comment est-ce que je le sais ? Eh bien, je le sais parce qu’il n’a pas inspiré les auteurs de la Bible à écrire une série de formules chimiques. De même, les Écritures ne sont pas une compilation de calculs astronomiques, de formules d’ingénierie, et ne disent rien sur les quarks et les photons. Ce qu’il nous faut savoir sur Dieu et sur son amour pour ce monde, c’est ce que le Créateur nous a dit – d’abord à Adam et Ève, et plus tard, aux auteurs bibliques inspirés du Saint-Esprit. De nombreuses personnes ont contribué à la rédaction de sa grande histoire, ajoutant une pièce du puzzle après l’autre. Certaines de ces pièces font partie du cadre de l’image ou même de ses coins. Le tableau d’ensemble n’est pas encore complété – à certains endroits, il manque encore quelques pièces. Nous pouvons laisser ces pièces de côté ou combler soigneusement les vides avec notre imagination. DES MOTS IMAGÉS
L’imagination est un merveilleux don du Créateur car elle crée de nouveaux coins dans notre esprit, nous rappelant l’Inventeur ingénieux dont le nom humain est « Jésus ». Jésus nous raconte des histoires à travers les animaux fascinants qu’il a créés. Il suffit de penser au poisson-lanterne, lequel allume sa propre lampe pour attirer ses proies. Malheureusement, il veut aussi manger le petit poisson curieux – ce que nous pourrions moins apprécier. Cela illustre toutefois le côté sombre de la grande histoire : manger et être mangé. Ce monde a été pris en otage par l’ennemi de Dieu – c’est ce que l’histoire tragique qui s’est déroulée en Éden et les histoires subséquentes nous apprennent. Comment l’auteur de la Genèse l’a-t-il découvert ? A-t-il regardé une vidéo ? Reçu une vision ? Le Fils de Dieu lui a-t-il dit personnellement ce qu’il en était à la création ou à la chute ? Après tout, Moïse avait le privilège de communiquer intimement avec Dieu, comme un ami parle à son meilleur ami (voir Ex 33.11). Il n’avait peut-être pas du tout besoin d’images animées. Le Maître conteur choisissait ses mots de manière telle que ses auditeurs devenaient partie intégrante de l’histoire. C’était comme s’ils avaient regardé le Créateur planter un jardin luxuriant et, à sa parole, avaient vu le buisson de jasmin sortir de terre, et la surface du sol se revêtir soudain d’un tapis vert tendre. Moïse a vu des bancs de harengs scintillants traverser des mers cristallines et non polluées. Il a entendu le chant d’amour des baleines, et son cœur a battu au rythme des sabots des chevaux arabes qui tonnaient dans les plaines. Avec quelle habileté le Créateur façonna Adam, insufflant en lui le souffle vivifiant comme par un baiser ! Adam fut ensuite envoyé vers l’éléphant, le zèbre et le singe capucin pour leur donner leur nom. Tout à coup, au cœur même de cette ménagerie, Adam se sent très seul. Alors que le Créateur observe sa première créature humaine et lit dans ses yeux son ardent désir, il l’allonge doucement sur le sol et lui ferme les yeux. Pendant qu’Adam dort, Dieu prend une côte de son flanc et ferme l’espace au-dessus de son cœur (où il y avait auparavant des os) avec des tissus mous et vivants. Dieu façonne ce « matériau » pour en faire une femme qui, avec son mari, devient « l’image de Dieu ».
Image : LDS Media
Cette histoire est racontée avec une telle attention aux détails qu’elle me réchauffe le cœur chaque fois que je la lis. Adam reconnaît Ève comme son homologue parfait, comme étant « os de mes os et chair de ma chair » (Gn 2.23). Nous sommes indivisibles ! Dans ces quelques mots et phrases, nous pouvons déjà percevoir le « mode d’emploi » des mariages heureux et harmonieux. Tout cela est raconté avec des mots intemporels qui peuvent être compris aussi bien par les jeunes que par les vieux, par les gens instruits que par les gens ordinaires. THRILLERS, DRAMES, HISTOIRES D’AMOUR
Même les généalogies peuvent nous raconter des « histoires ». « Juda engendra de Thamar Pharès et Zara » ; « Salmon engendra Boaz de Rahab ; Boaz engendra Obed de Ruth » (Mt 1.3,5). Chaque nom représente une histoire, un drame familial, une espérance. « Le roi David engendra Salomon de la femme d’Urie » (v. 6) – moments d’angoisse qui nous dévoilent une tragédie désastreuse, mais nous montrent en même temps la grande miséricorde de Dieu qui peut écrire droit sur des lignes courbes. Avec les auteurs du Nouveau Testament, nous croyons que toute la Bible a été écrite pour notre correction et notre instruction (2 Tm 3.16). Toutes ces histoires d’échecs et de victoires sont destinées à renforcer notre confiance en un Dieu tout-puissant, lequel ne se sentait pas trop puissant pour utiliser des « scribes » humains imparfaits. SUSPENSE ET AIDE-MÉMOIRE
Lors de son séjour terrestre, le Maître conteur savait comment capter l’attention de ses auditeurs. Mille comparaisons de la vie quotidienne servaient d’aide-mémoire – le levain, l’écharde dans l’œil, le manteau rapiécé, la vigne, le figuier, les corbeaux et les lis, une ville sur une mon-
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Lors de son séjour terrestre, le Maître conteur savait comment capter l’attention de ses auditeurs. Mille comparaisons de la vie quotidienne servaient d’aide-mémoire. tagne. Avec toutes ces images, Jésus illustrait ses valeurs et la façon dont Dieu nous traite. Il présentait souvent ses idées sur le royaume de Dieu sous forme d’histoires passionnantes. Ses comparaisons dépeignaient des situations quotidiennes pour ses auditeurs : la femme cherchant désespérément une pièce d’argent perdue qui fait partie de sa dot de mariage ; le berger pour qui une seule brebis est importante au point que, faisant fi de ses pieds fatigués, il entreprend le long chemin vers les montagnes, tout en l’appelant et en la cherchant jusqu’à ce qu’il retrouve ce qui était perdu. Les enfants aimaient écouter Jésus parce qu’il était capable de se connecter à eux par des histoires. J’ai trouvé plus de 50 histoires dans le Nouveau Testament, dont certaines très détaillées. Par exemple, l’histoire d’un homme qui fut attaqué par des voleurs et laissé là, à demi mort (Lc 10.30-37). Nous pouvons littéralement « voir » la façon dont le prêtre, dégoûté, serre sa tunique propre contre lui et passe outre la victime qui saigne. C’est qu’il ne veut surtout pas se souiller ! Le lévite, lui aussi, passe outre. Mais ensuite s’approche un être méprisé par les gens pieux : un Samaritain. Nous penchons-nous avec lui sur l’homme inconscient ? Fouillons-nous avec lui dans son 14
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sac pour trouver l’outre à vin pour désinfecter les plaies, et l’huile pour les bander ? Entendons-nous le Samaritain gémir d’effort tandis qu’il soulève l’homme blessé et l’installe sur son âne ? La prochaine auberge est loin, mais rien ne peut détourner l’homme de son service d’amour. Ignorant sa propre fatigue, il s’occupe toute la nuit du blessé dans la chambre qu’il a louée, puis paie un supplément au propriétaire pour les soins prodigués au malade. Même si nous, lecteurs modernes, ne saisissons pas pleinement les dangers de la route, ou encore, toutes les circonstances de l’opération de sauvetage, nous pouvons tous nous imaginer dans cette scène. Et nous sommes, nous aussi, troublés par la question : Qui a été le « prochain » de la victime ? C’est pourquoi l’appel de Jésus, « Va, et toi, fais de même », peut aussi toucher notre cœur. DES OBSTACLES
Jésus ne parlait jamais de manière compliquée. Malgré tout, même ses meilleurs amis ne le comprenaient pas toujours. Lorsque Jésus prépara les disciples à la souffrance qui l’attendait, ils ne purent saisir ses paroles : « [C’]était pour eux un langage caché » (Lc 18.34). Pourquoi ne comprenaient-ils pas ? Était-ce en raison de leurs attentes ? Après tout, Pierre, se rebellant intérieurement contre le plan de salut de Dieu, avait vivement critiqué son Seigneur (voir Mt 16.21-23), parce que ce chemin ne coïncidait pas avec son propre programme. Et il n’était pas le seul. Nos convictions et nos attitudes qui nous sont chères peuvent nous empêcher de comprendre correctement les histoires magistrales de notre Seigneur. Dans Matthieu 13.11-13, Jésus ajoute une autre raison pour laquelle il transmet ses pensées par le biais d’histoires. Ces histoires sont racontées pour que nous puissions mettre notre confiance en Dieu, nous souvenir de ses actes, et obéir à ses commandements. Mais nous ne les comprendrons correctement que si nous ouvrons notre cœur et notre
esprit au Maître conteur – ce qui ne peut se produire que si nous permettons au Maître enseignant, le Saint-Esprit, de faire ce dans quoi il excelle (Jn 16.13). DE PRÉCIEUX JOYAUX
Ces histoires sont aussi précieuses que des joyaux. Alors que Jean est exilé sur l’île de Patmos, l’ange de Dieu lui montre la nouvelle Jérusalem dans une histoire foisonnant d’images animées. L’ange mesure les murs et les portes avec un mètre d’or. Ces mesures suggèrent les dimensions parfaites de Jérusalem : rues d’or, fondements des murs en jaspe, saphir, calcédoine, émeraude, sardonyx, sardoine, chrysolithe, béryl, topaze, chrysoprase, hyacinthe, et améthyste. Chaque souverain sacrificateur israélite avait porté ces pierres précieuses sur sa poitrine. Elles étaient censées montrer qu’il avait le peuple de Dieu – chacune de ses tribus – à cœur (voir Ex 28 ; Ap 21.19,20). Leurs noms étaient également gravés sur des pierres d’onyx sur les épaulettes de l’éphod du prêtre. Quelles histoires racontent donc ces pierres précieuses qui brillent et scintillent aujourd’hui à la lumière de la grâce de Dieu ? Je suis particulièrement émue par une « mini-histoire » que l’on trouve dans le dernier chapitre de la Bible. Cette « mini-histoire » communique un « maxi-contenu ». En quelques mots seulement, elle décrit les critères de notre bonheur éternel. Les habitants de la nouvelle Jérusalem sont les serviteurs de Dieu dont le nom a été inscrit dans le livre de vie. Ils aiment Dieu et le « servent ». Les mots suivants nous en donnent un grand résumé : « [Ils] verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts » (Ap 22.3,4). Son nom, sur mon front. Il n’y a pas de meilleure façon de décrire notre transformation et notre connexion à celui qui aspire à passer l’éternité avec nous.
Sylvia Renz est un auteur largement publié et profite de sa retraite active avec Werner, son mari, à AlsbachHähnlein, en Allemagne.
Pleins feux sur les histoires
À suivre…
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ille et une voix nous assaillent de toutes parts. On peut les entendre dans tous les médias imaginables – imprimés traditionnels, médias sociaux en pleine effervescence, vidéos palpitantes, enregistrements audios stimulants. Certaines de ces voix crient ; d’autres, chuchotent. Toutes cherchent à attirer notre attention, car elles veulent nous raconter une histoire. Les Écritures ne sont qu’une voix parmi cette pléthore de voix – et cependant, une voix complètement différente. Elles racontent des interventions divines impressionnantes et quelques grands exploits humains. Elles nous laissent entrevoir les hauts et les bas de l’histoire humaine et font preuve d’une honnêteté et d’une transparence sans faille alors qu’elles nous montrent la trame constante de l’histoire de Dieu. Voici comment ça se passe : Dieu est amour – et cet amour veut se faire connaître à nous ! Nous appelons souvent cette histoire le « conflit cosmique » ou la « grande controverse », car elle passe de la perfection de la salle du trône céleste à un jardin parfait sur une planète bleue nouvellement créée, puis à la ruine de la chute et du monde qui suivit le Déluge. Au cœur même du récit de Dieu, une croix se dresse sur une colline située à l’extérieur des portes de Jérusalem. Nous y voyons l’Homme-Dieu Jésus suspendu, les bras étendus. En considérant la mort et la résurrection de Jésus, il nous faut rééquilibrer nos émotions mitigées. Nous entendons le Sauveur dire à l’ancien démoniaque sur une rive du lac de Galilée : « Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait, et comment il a eu pitié de toi. » (Mc 5.19) Nous entendons aussi le psalmiste s’exclamer : « Ma bouche publiera ta justice, ton salut, chaque jour, car j’ignore quelles en sont les bornes. » (Ps 71.15) Et soudain, nous pigeons ! L’histoire de Dieu ne s’est pas terminée sur la croix, ni lorsque Martin Luther a placardé ses 95 thèses sur la porte de l’église de Wittenberg, ni lorsque William Miller et des milliers de croyants adventistes ont fixé les yeux au ciel avec ferveur le 22 octobre 1844. L’histoire de Dieu, c’est aussi notre histoire. La mention « À suivre » ne fait pas seulement partie du générique à la fin d’une série télévisée. Elle ne figure pas à la dernière page d’un livre qui nous tient à cœur. Nos vies et notre témoignage offrent la continuation du conflit cosmique, ajoutant une petite pièce au puzzle. C’est la raison pour laquelle nous sommes appelés à raconter nos histoires à nos enfants dans le contexte plus large de l’histoire de Image : Etienne Boulanger
Nos vies et notre témoignage offrent la continuation du conflit cosmique, ajoutant une petite pièce au puzzle. Dieu. Même si mon histoire ou la vôtre est différente de celle de Moïse ou de Daniel, elle fait partie intégrante de la poursuite du plan de Dieu pour sauver ce monde. Écoutez la façon dont Ellen White l’a exprimé : « [T]ous ont un rôle dans le plan éternel de Dieu, tous sont appelés à collaborer avec le Christ au salut des âmes. Notre champ d’activité ici-bas est prévu de façon aussi certaine que la place préparée pour nous dans les parvis célestes*. » Oui, votre histoire – mon histoire – est unique et nécessaire. Quelqu’un, quelque part, a besoin de voir, d’entendre ou même simplement d’observer cette histoire, et d’être encouragé à entrer dans le scénario de l’histoire qui se poursuivra dans l’éternité. * Ellen G. White, Les paraboles de Jésus, p. 282.
Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint de Adventist World. AdventistWorld.org Juillet/Août 2021
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Pleins feux sur les histoires
Rétrospective
Les premières « réunions sociales » adventistes Un appel au réveil du témoignage
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ans ses débuts, le culte adventiste comportait différents éléments essentiels qui reliaient les gens à Dieu et les uns aux autres. L’étude de la Bible lors de l’École du sabbat et la prédication de la Parole par le biais d’un message fondé sur la Bible étaient complétées par la « réunion sociale » – ou moment de partage planifié. Ce moment de partage pouvait avoir lieu dans le cadre de l’École du sabbat, suivre le sermon du matin, ou se produire lors d’une réunion en après-midi. Au sein de l’Église, il y avait une culture de la parole par des témoignages sincères d’encouragement, d’expériences, de providence, de prières exaucées, de louanges, de confessions, et même d’exhortations. Dans sa jeunesse, Ellen Harmon était introvertie et timide. En 1843 ou au début de 1844, elle trouva le courage de prier à voix haute pour la première fois lors d’une réunion chez son oncle à Portland, dans le Maine, aux États-Unis. Alors qu’elle avait lutté contre des doutes sur sa conversion, cette prière transforma son expérience chrétienne. Voici son témoignage : « Pendant ma prière, je fus déchargée du lourd fardeau que j’avais porté si longtemps, et la bénédiction divine descendit sur moi comme une rosée rafraîchissante. Je louai le Seigneur pour ce que je ressentais […] Ce soir-là, l’Esprit de Dieu reposa sur moi avec une puissance telle que je ne pus rentrer chez moi1. » Peu de temps après, lors d’une réunion millérite à Portland, elle témoigna de nouveau : « Le simple récit de l’amour de Jésus pour moi tombait de mes lèvres dans une liberté parfaite. Mon cœur était si heureux d’être libéré du sombre désespoir qui le maintenait captif que je perdis de vue les gens qui m’entouraient et qu’il me sembla être seule avec Dieu. Je n’eus aucune difficulté à exprimer ma paix et mon
bonheur ; seules mes larmes de reconnaissance étouffaient mes paroles alors que je racontais l’amour merveilleux que Jésus avait manifesté envers moi2. » Levi Stockman, un pasteur adventiste qui s’était entretenu en privé avec la jeune Ellen au sujet de ses combats spirituels, était présent à cette réunion. Il fut si touché qu’il « pleura à voix haute », louant Dieu pour la bénédiction accordée à cette jeune fille qu’il avait récemment vue si anéantie par le découragement et la peur. Ellen, qui serait plus tard appelée au ministère prophétique en tant que messagère du Seigneur, fut bientôt invitée à partager de nouveau son témoignage dans une chapelle chrétienne voisine. Alors qu’elle exprimait son amour pour Jésus, le cœur serré et les yeux pleins de larmes, la « puissance du Seigneur se déversa sur l’assemblée. Beaucoup pleuraient et d’autres louaient Dieu. » Un appel aux pécheurs à se lever pour la prière fut lancé et eut un merveilleux impact3. DES MOMENTS DE TÉMOIGNAGE AU PROGRAMME
Ces expressions dynamiques de foi vivante et de réveil étaient, telles qu’illustrées par la première expérience d’Ellen White, caractéristiques du culte adventiste tout au début. Tout au long du 19e siècle et du début du 20 e siècle, le culte adventiste comprenait des moments de témoignage au programme. Les croyants étaient invités à répondre au message donné et à partager leur propre expérience avec Dieu. La « réunion sociale » fut une caractéristique importante lors de l’organisation de la Fédération du Michigan en 1861 et de la Conférence générale en 1863. « Nos pasteurs avaient une liberté inhabituelle dans la prédication de la Parole, et les réunions sociales étaient excellentes, en particulier celle de la Conférence générale le dimanche soir. […] Ce moment fut rempli de brefs témoignages de nombreux frères et sœurs. Un esprit calme, doux et chaleureux imprégnait la réunion, ce qui en fit la meilleure de ce genre dont nous ayons jamais été témoins4. » Les dirigeants de l’Église présents à ces conférences placèrent les réunions sociales au cœur même de l’évangélisation et de l’organisation de l’Église. Ils recommandèrent que lorsqu’un évangéliste organisait des réunions dans de nouvelles régions, « un responsable soit nommé et que les réunions sociales se poursuivent jusqu’à ce que les individus se connaissent parfaitement, découvrent avec qui ils pourraient avoir une communion fraternelle, et identifient ceux qui seraient qualifiés pour occuper les importantes fonctions d’officiers de l’église5. » Ensuite, la congrégation serait organisée.
Image : Review and Herald Publishing
En 1894, Ellen White confirma cette approche en Australie. J. O. Corliss introduisit le moment de partage personnel à la petite congrégation « Seven Hills » après un message émouvant d’Ellen White. «Nous eûmes ensuite une réunion sociale. C’était un exercice nouveau pour ceux qui venaient d’accéder à la foi. Mais le pasteur Corliss appela les uns après les autres à être des témoins du Seigneur Jésus jusqu’à ce que tous les croyants, sauf un, rendent leur témoignage. » Ellen White observe : « Nous leur avons rappelé que la réunion sociale serait la meilleure réunion au cours de laquelle ils pourraient être formés et éduqués à devenir des témoins du Christ6. » LES MOMENTS DE PARTAGE : BREFS ET VARIÉS
Ellen donna des conseils pratiques pour que ces moments de partage ne soient pas dominés par une ou deux personnes. « Il faut qu’il y ait un esprit de confession envers Dieu, une reconnaissance des bénédictions divines, ainsi que des actions de grâces7. » « En conclusion, je dirais : le sabbat, alors que le peuple s’assemble pour le culte, que les interventions soient brèves pour que chacun ait l’occasion de témoigner8. » Le partage d’expériences personnelles avec d’autres personnes nous aide à comprendre notre besoin de la bénédiction de Dieu et forge des relations entre les gens. Il constitue un moyen vivant pour le Saint-Esprit d’impressionner les cœurs et de brancher les gens sur Dieu. La Bible foisonne de récits de luttes et de foi personnelle. Le Saint-Esprit utilise ces histoires, ainsi que les nôtres, pour apporter un réveil individuel et collectif. Si nous aimons les Psaumes, c’est en partie parce qu’ils expriment honnêtement les besoins du cœur, la confession, les requêtes, les promesses, les louanges, et les actes puissants de Dieu. En ces derniers jours, la merveilleuse promesse qui nous est faite est claire : « Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort. » (Ap 12.11) Que se passera-t-il si chaque église a des réunions de partage et de témoignage ? Satan sera vaincu par le sang rédempteur de Jésus et par la parole de notre témoignage. Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 1, p. 31. 2 Ibid., p. 32. 3 Idem., Life Sketches, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn, 1915, p. 41. 4 James White, « Michigan General Conference », Review and Herald, 8 octobre 1861, p. 148 ; voir aussi James White, « The Conference », Review and Herald, 26 mai 1863, p. 204. 5 J. N. Loughborough, Moses Hull, M. E. Cornell, « Conference Address », Review and Herald, 15 octobre 1861, p. 156 ; voir aussi Report of the General Conference of Seventh-day Adventists, 1863, p. 8, 9. 6 Ellen G. White, « Meeting at Seven Hills », manuscrit 32, 1894. 7 Ellen G. White letter 279, 1905, dans Ellen G. White, Manuscript Releases, Silver Spring, Md., Ellen G. White Estate, 1990, vol. 9, p. 97. 8 Ibid., lettre187, 1904. 1
Merlin D. Burt est directeur du Ellen G. White Estate, à Silver Spring, au Maryland.
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Pleins feux sur les histoires
Entrevue
Histoires et prédication : Qu’en dit Jésus ? Lael Caesar, rédacteur adjoint, s’est entretenu avec Noah Washington, pasteur adjoint de l’église adventiste Emmanuel-Brinklow, à Ashton, au Maryland, au sujet d’histoires et de prédication. À l’occasion, un mot ou une phrase entre parenthèses rend explicites les sous-entendus percutants du pasteur Washington. –– La rédaction
Qu’est-ce qui vous a amené au ministère évangélique ?
J’avais 7 ou 8 ans. Alors que le pasteur C. D. Brooks prêchait son sermon intitulé « Restez dans le bateau ! », j’ai entendu une voix me dire : « Fais ce qu’il dit. » Et je me suis mis à regarder autour de moi pour voir qui avait bien pu me dire ça. Tous les auditeurs, remués à fond par le sermon, pleuraient. C’est à ce moment-là, à cet âge-là, que j’ai senti que Dieu m’appelait au ministère. À l’Académie Pine Forge, Dieu s’est occupé de moi et a affûté certaines compétences ; j’étais comme-ci, comme-ça 18
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– certaines choses n’étaient guère plus que des nouvelles bricoles pour moi. Quand je suis arrivé à Oakwood, je me suis, en quelque sorte, adapté. Sur le plan physique, vous avez été éprouvé, n’est-ce pas ?
Oui. En été 2009, j’ai contracté la maladie de Lyme. Le chemin vers la guérison a été difficile. Mais un jour, alors que je pleurais dans mon coin – je ne voulais surtout pas que ma famille me voie – j’ai allumé la télévision. Et j’y ai entendu Wayman Tisdale1 dire : « Je suis là pour vous dire qu’avec l’aide de Dieu, on peut tout surmonter dans la vie. »
Et ça a fait tilt ! J’ai décidé sur-lechamp que, même si je passais par des moments très sombres et des épreuves extrêmement pénibles, j’essaierais de ne pas lâcher et de persévérer. Parlons un peu de votre prédication. Comment préparez-vous un sermon ?
En fait, je ne pense pas que je puisse bien prêcher. Je m’en tiens simplement à la philosophie suivante : si ce que je vais dire n’a pas de sens pour moi, ça n’en aura pour personne. Donc, pendant que je planche sur un sermon, Dieu y met son grain de sel. Et comme la plupart des êtres humains, je n’aime pas ça. Mais l’Esprit de Dieu m’a dit : « Noah, prêche l’Évangile tout entier. Prêche des choses qui sont encore en chantier dans ta propre vie. » Je vois ! Comme vous vous en souvenez peut-être, lorsque j’ai
que Jésus utilisait – un homme avait deux fils ; il y avait 10 vierges, cinq sages et cinq folles, etc. Deuxièmement, il n’est aucune personne en vie – et si elle est en vie, je vérifierai son pouls ! – il n’est aucune personne en vie qui n’apprécie pas une bonne histoire. C’est tout ?
cherché quelqu’un pour réaliser cette entrevue – quelqu’un qui excelle dans la prédication narrative, je ne vous connaissais pas. C’est à ma demande qu’on m’a donné votre nom. Qu’est-ce que les histoires ont à voir avec la prédication ? Et qu’apportent-elles à la vôtre ?
Réflexion faite, je pense que les histoires ont totalement rapport avec la prédication, et ce, pour deux raisons. Premièrement, c’était la méthode d’enseignement du Christ. Le Seigneur utilisait des choses communes pour les gens de l’époque – les lys des champs, etc. – des choses extrêmement familières de la vie de tous les jours, pour communiquer la vérité de l’Évangile, n’est-ce pas ? Ainsi, en premier lieu, les histoires sont importantes parce que c’est cette méthode d’enseignement Image : Nycholas Benaia
Des gens deviennent millionnaires parce qu’ils tiennent un rôle dans une histoire, ou parce qu’ils écrivent une histoire qui fait un carton au cinéma ! Depuis le début de la pandémie actuelle, les gens regardent beaucoup plus de films. Comme ma femme a pris des vacances, nous avons regardé un bon film il y a deux jours. Le scénario m’a captivé dès le tout début. Je suis le genre de gars dont les sens sont exacerbés dès qu’on me dit : « Noah, il faut que tu voies ça, c’est une bonne histoire ! » Ainsi, alors que je m’apprête à regarder le film en question, tous mes sens sont en éveil. S’il n’est pas à la hauteur de la critique élogieuse, eh bien, compte tenu de ma déception, alors, mieux vaut ne pas m’en recommander un autre, n’est-ce pas ? Chaque semaine, un homme ou une femme de Dieu prêche la Parole depuis la chaire. Son auditoire s’attend à une prédication édifiante. Il faut qu’il y ait une telle attente – une attente renforcée parce que quelqu’un a dit que l’histoire de Jésus est une bonne histoire ! Je pense donc que les histoires sont importantes non seulement parce qu’elles faisaient partie de la méthode du Christ, mais aussi parce que tout le monde aime une bonne histoire. Quel que soit l’âge, l’ethnie, la culture, tout le monde aime écouter une bonne histoire. Les histoires sont, à mon avis, un excellent moyen de communiquer l’Évangile. Alors que vous cherchiez à vous définir, quels étaient vos héros ? Et que recommandez-vous à ceux qui lisent cette entrevue ? Des livres, ou autres sources du genre ?
Au cours de ma jeunesse, il était clair pour moi que C. D. Brooks était le cadeau de Dieu le plus extraordinaire
sur terre. J’étais très heureux d’avoir une relation avec lui, d’avoir le privilège de lui demander son avis. Et puis, je ne sais pas s’il existait un meilleur prédicateur narratif, un meilleur conteur d’histoire que Walter Pearson Jr. Cet homme avait le don de faire d’une histoire toute simple un produit pour le grand écran ! Qu’est-ce qu’il racontait bien les histoires ! Chaque fois que je regardais son émission Breath of Life, j’étais rempli d’admiration2. Il y a eu aussi E. E. Cleveland – un grand homme spirituel. Et plus tard, le Dr John Trustee ; ses prédications m’ont vraiment interpelé. Enfin, un dernier nom : dans ma jeunesse, je suppose que la culture pastorale voulait que le pasteur qui prêchait soit distant de ses auditeurs. Et pour moi, le premier pasteur que j’ai connu qui m’a permis d’entrer dans sa vie, dans son cercle, c’est le pasteur Ronald Edmonds. Quand il prêchait, je me disais : « Ouah ! Ce type-là croit vraiment ce qu’il prêche ! » Je pense donc que c’est de l’oncle Ron – c’est comme ça que j’appelle le pasteur Edmonds – que j’ai acquis le dynamisme et la maîtrise de soi, la conviction et la passion. Et les sources ?
Certain Sound of a Trumpet, de Samuel Proctor ; The Witness of Preaching, de Thomas Long. Dans le Sud [des États-Unis], on dit : « Il y a plusieurs façons de plumer un canard ». Je ne sais pas pourquoi ils plumaient les canards, mais The Witness of Preaching parle des différentes façons de concevoir un sermon pour atteindre davantage d’auditeurs. C’est un excellent livre ! Pasteur, pouvez-vous résumer tout ça pour nous ?
Quand on se tient devant le peuple, Dieu nous utilise littéralement pour communiquer sa volonté. Il utilise la prédication. Et c’est sans doute l’une des choses les plus humbles qu’un être humain puisse faire. Un ancien joueur de basket-ball professionnel qui a été amputé d’une jambe en raison d’un cancer des os. 2 Breath of Life est un ministère télévisé en Amérique du Nord. C. D. Brooks en a été le premier orateur. Walter Pearson Jr lui a succédé, et Carlton Byrd anime actuellement cette émission. 1
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Histoires de sa bonté
Ce que Dieu a fait pour d’autres, il peut certainement le faire pour vous
Dieu se charge d’ouvrir des portes
Q
uand je repense à ma vie, je me rends compte qu’une grande partie de mes actions et de mes expériences sont dues aux portes que Dieu m’a ouvertes. À ma naissance, il m’a offert une grosse « boîte » remplie de cadeaux. Mais ces cadeaux n’étaient pas emballés dans du papier coloré ni décorés d’un ruban ! Dieu les a plutôt déposés directement dans mon cœur. Dès que je lui ai donné ma vie, il a commencé à les déballer un par un. Il les avait préparés pour que je puisse réaliser mes rêves – avant même que je sache que j’en avais ! Ainsi, Dieu a ouvert des portes pour le servir de façons que je n’aurais jamais cru possibles, et m’a encouragée à utiliser les « cadeaux » qu’il m’avait faits. Il m’a aidée à développer mes talents et à relever des défis. Ma vie, c’est, en quelque sorte, un patchwork d’expériences rassemblées par mon Dieu, lequel m’a montré le chemin et ouvert des possibilités. Il m’a invitée à servir et à exercer mon ministère de diverses manières – une expérience menant à une autre tandis qu’il plaçait les bons défis et les bonnes personnes dans ma vie, juste au bon moment. Les carrés du Ma vie, c’est, en patchwork de ma vie sont un témoiquelque sorte, gnage riche en couleurs et en variété de ce que Dieu peut faire de nous si un patchwork nous lui permettons de nous utiliser. d’expériences Il m’a donné une famille à élever et a invités à servir en tant que rassemblées par nous missionnaires en Afrique, élargissant mon Dieu, lequel ainsi mon horizon. Dieu m’a mis à m’a montré cœur d’aider d’autres femmes de pasteurs ! Il m’a ensuite donné une le chemin et vision pour le ministère des femmes ouvert des et ouvert la porte de conférencière et d’enseignante. Il m’a encore ouvert
une autre porte : celle d’ancien de l’église. De nombreux carrés du patchwork de ma vie proviennent d’expériences faites lors de nos multiples séminaires d’évangélisation en Ukraine. Dieu m’a même fait franchir les portes d’un studio de télévision pour y enregistrer une série de méditations matinales. Lorsque j’ai finalement commencé à écrire des livres, il m’a envoyé exactement l’aide dont j’avais besoin avant même que je ne la lui demande. C’était comme s’il me disait : « Fonce, je suis avec toi. Écris ! » Il y a tant de choses que Dieu a faites pour moi ! Je suis reconnaissante pour toutes ces expériences. Il m’a remplie de courage et accordé un esprit imperturbable, un esprit disposé à s’acquitter de tout ce qu’il me demande. Il m’est arrivé de me demander pourquoi j’avais tant de mal à dire non. Mais avec le temps, j’ai compris qu’avec Dieu, rien n’est impossible, et qu’il me donnera la force et l’inspiration nécessaires. Savoir que Dieu est là, qu’il prend soin de moi, c’est comme m’envelopper de la couverture en patchwork de la tendre direction divine avec la certitude que chaque expérience rendra ma vie plus riche, plus heureuse, même si certains carrés sont de couleurs sombres. Bref, Dieu m’a ouvert de nombreuses portes, et m’a dit : « Quand tu devras aller à droite ou à gauche, tu entendras ces mots prononcés derrière toi : “Voici le chemin à prendre.” » (Es 30.21, BFC)
Hannele Ottschofski est originaire de la Finlande. Elle a passé la plus grande partie de sa vie en Allemagne et est l’épouse d’un pasteur. Elle a servi l’Église en tant qu’auteur, éducatrice, rédactrice, conférencière, ancien d’église, et traductrice.
possibilités. 20
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Image : Pedro Ramos
Là où il m’envoie, j’irai !
N
ovembre 2016. On m’invite à prendre la parole lors du camp-meeting des jeunes aux Samoa américaines qui se tiendra en décembre. J’habite à Sacramento, en Californie. La perspective d’un voyage d’évangélisation/vacances m’électrise ! Je suis impatient de gagner des âmes pour Jésus. J’ai voyagé tout au long de l’année pour diriger des réunions de réveil. Il s’agira donc de mon dernier voyage de l’année. Comme ce sera bientôt l’hiver, il me tarde de profiter du climat tropical du Pacifique Sud. Mes attentes pour ce voyage se résument simplement à accomplir la mission pour Jésus, à me détendre un peu, puis à rentrer chez moi pour planifier la nouvelle année. Mais Dieu a d’autres plans pour moi ! Après m’être acquitté de mon engagement d’orateur pour le camp-meeting aux côtés de trois de mes frères dans le ministère, et après avoir gagné plus de 60 âmes pour Jésus, on me demande si je pourrais être l’orateur principal pour les 10 jours de prière qui se tiendront dans la plus grande église adventiste des Samoa américaines. J’accepte, et dans un esprit de prière, je prêche chaque soir pour gagner un plus grand nombre d’âmes. Lors de la troisième réunion, le directeur du district est présent. Il a aussi assisté aux deux premières réunions. Après la réunion, il m’approche et me demande si j’envisagerais de m’installer aux Samoa américaines pour y soutenir l’œuvre. Sa question me décontenance à un point tel que je ne réponds pas. Je ne fais que penser intérieurement : C’est un non catégorique ! Mais je reste détendu et courtois. Devant mon silence, il poursuit : « Pourquoi ne pas y réfléchir et prier là-dessus ? Je reviendrai plus tard pour connaître votre réponse. » J’accepte poliment puis retourne dans ma chambre. Pour moi, c’est décidé ! Même si je suis originaire des Samoa sur le plan ethnique, je me sens complètement américain. Je ne crois pas pouvoir m’intégrer. Je ne serai pas à ma place, et je devrai subir un changement culturel important. Quitter mon chez moi en Californie pour m’établir dans ce tout petit point sur la carte ? C’est absolument hors de question ! Dieu a déjà beaucoup de pasteurs ici ; pourquoi aurait-on besoin de moi ? Je suis sûr que je vais décliner l’offre. Mais vers la fin des réunions, après avoir prié le Saint-Esprit de travailler dans mon cœur, j’accepte l’invitation. Étrange, non ? Qui quitterait les États-Unis pour venir sur une île située à des milliers de kilomètres de distance et où il ne connaît personne, simplement parce que Dieu l’a appelé ? Moi, je le fais. Ainsi, le 22 septembre 2017, je déménage aux Samoa américaines. Au cours de ma première année, je me sens misérable, mais je me compose un visage serein. Je déteste
Image : Ibrahim Shabil
Je me pose souvent des questions sur Abraham. Comment a-t-il fait pour quitter son pays et tous ceux qu’il connaissait pour aller dans un pays étranger où Dieu l’appelait à aller ?
ces îles. J’ai le mal du pays et suis tenté à plusieurs reprises de rentrer chez moi. Mais quelque chose me pousse à continuer de prier et à travailler dans la foi pour que mes sentiments changent. Je prêche et j’enseigne, certes, mais après coup, tout ce que j’ai à l’esprit, c’est : « Je veux rentrer chez moi ! » Je me pose souvent des questions sur Abraham. Comment a-t-il fait pour quitter son pays et tous ceux qu’il connaissait pour aller dans un pays étranger où Dieu l’appelait à aller ? Abraham devient soudain ma source d’inspiration, et Dieu me fortifie à travers son expérience. Ça fait maintenant quatre ans que je suis ici. Mes sentiments ont complètement changé. J’aime beaucoup cet endroit ! Dieu savait que ça finirait comme ça. J’apprécie sa prescience qui m’appelle pour que je puisse continuer à croître dans sa grâce. Bien qu’il y ait encore beaucoup de défis à relever et que le souvenir de mon chez moi m’habite encore, Dieu me montre clairement que c’est là qu’il m’a appelé à aller.
Kili Silafau est né et a grandi à San Francisco, en Californie, dans une famille de sept enfants. Il sert le Seigneur aux Samoa américaines en tant que pasteur de l’église adventiste anglaise Maranatha. AdventistWorld.org Juillet/Août 2021
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Histoires de sa bonté
Deux appels de Dieu
À
tout juste 12 ans, j’ai su avec certitude que je voulais être psychologue. Avec la bénédiction de Dieu, le soutien de mes parents, et plus tard, celui de mon mari, j’ai obtenu un diplôme dans ce domaine. Après quelques années de formation supplémentaire, mon mari et moi décidons de devenir parents. Après avoir beaucoup prié et marché dans la foi, nous prenons une décision difficile : pendant au moins quelques années, je vais mettre mes rêves professionnels de côté pour me lancer à plein temps dans l’aventure de la maternité. Nous sommes convaincus, en effet, que des bases solides pendant les premières années de Thiago et de Maia sont essentielles pour la réussite de leur vie future. Ces années sont pleines de défis et d’apprentissage continu. Par contre, je me sens privilégiée d’être là pour entendre les premiers mots de mes enfants et pour guider leurs premiers pas. Lorsqu’ils tombent malades, je suis là pour les apaiser et les soigner du mieux que je peux. Je suis émerveillée d’entendre l’un d’eux dire « Maman ! » juste pour le plaisir d’ajouter, après que j’aie répondu, « Bah, rien ! Je voulais juste être sûr que tu étais près de moi ! » Maintenant que enfants sont des ados, je ne sais Dieu agit ! mes pas jusqu’à quel point ils apprécient Il ouvre des ma présence… Mais je suis reconportes qui me naissante d’avoir été présente pour eux pendant leurs premières années. permettent Pour moi, c’est comme le premier d’évoluer aussi maillon d’une chaîne d’événements et d’expériences pour lesquels je sur le plan peux remercier Dieu. Après six ans de maternité à plein professionnel. 22
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temps, je me dis que ce sera un défi de trouver à nouveau ma place dans ma profession. Mais Dieu agit ! Il ouvre des portes qui me permettent d’évoluer aussi sur le plan professionnel. Pour une raison inexpliquée, je me sens appelée à devenir psycho-oncologue. Les deux options de formation disponibles se trouvent dans une grande ville située à plusieurs heures de route. Il faut également suivre des cours toute la journée le vendredi et le samedi matin. Mon mari peut s’organiser pour rester avec les enfants la plupart de ces heures. C’est là une grande bénédiction ! Je reçois une autre bénédiction inestimable : ma prof accepte de donner son cours du samedi le jeudi après-midi, juste pour moi. Elle me dit également que je suis libre de quitter son cours avant le coucher du soleil le vendredi. Maintenant que Dieu a ouvert toutes les portes, je n’ai d’autre choix que d’aller de l’avant. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai le bonheur de me joindre à une équipe multidisciplinaire dans un établissement de santé adventiste en tant que première psycho-oncologue du département de santé mentale. À ce titre, je soutiens et réconforte des personnes souvent désespérées et leur apporte l’espérance ultime. J’ai l’assurance que c’est là la mission que Dieu m’a confiée. Et pour ça, je ne peux m’empêcher de louer son nom !
\Cristina Escudero est psychooncologue à l’Hôpital adventiste de la Plata, en Argentine.
Image : Pixabay
Nous servons un grand guérisseur
I
ci, en Inde, Dieu a fait des tas de choses pour nous et pour beaucoup de personnes de notre entourage ! Si nous sommes en vie aujourd’hui, c’est uniquement à cause de sa grâce et de son amour pour ses enfants qui vivent conformément à ses principes. Malgré la situation horrible dans laquelle se trouve l’Inde en raison de la pandémie de COVID-19, notre famille est restée en bonne santé. Je suis infiniment reconnaissant d’avoir été témoin de la puissance de guérison de Dieu dans la vie de Sheila, l’une de nos précieuses parentes. En Je suis infiniment octobre 2020, Sheila s’est retrouvée d’urreconnaissant gence à l’Hôpital de Vijayawada, dans l’Andhra Pradesh. Elle avait tellement d’avoir été témoin de mal à respirer qu’il ne restait qu’une de la puissance seule solution : l’hospitalisation. Selon les médecins, ses chances de survie de guérison de étaient minimes, car elle était âgée de plus Dieu dans la vie de 90 ans. Les membres de notre famille et de Sheila, l’une de nos amis ont appris la nouvelle. Cependant, ils savaient qu’il y a un maître guérisseur nos précieuses qui pouvait aider Sheila. Nous avons donc parentes. prié en sa faveur pour que, malgré son âge avancé, elle guérisse et puisse retourner chez elle, auprès des siens. Et c’est exactement ce qui s’est produit. L’une des nièces de Sheila habite à l’étranger. Lorsqu’elle a appris que sa tante était malade, elle a tenu absolument à la voir. Toutefois, les nombreuses restrictions de voyage imposées par la COVID-19 semblaient rendre la chose impossible. Mais Dieu a ouvert les portes de sorte qu’en février 2021, Sheila a pu retrouver sa nièce qui désirait tant être avec elle. Malheureusement, les problèmes respiratoires de Sheila se sont aggravés à un point tel qu’on s’apprêtait à l’envoyer de nouveau à l’hôpital. Finalement, on a réussi à la stabiliser jusqu’à l’arrivée de sa nièce à Vijayawada. Sur place, celle-ci a évalué la situation en un clin d’œil. Elle a demandé de faire bouillir de l’eau dans une grande casserole, puis y a ajouté quelques gouttes d’huile d’eucalyptus. Avec douceur, elle a aidé Sheila à couvrir sa tête d’une serviette, juste au-dessus de la casserole d’eau bouillante, et lui a dit d’inhaler les vapeurs d’eucalyptus pendant 10 minutes. En peu de temps, la respiration de la malade s’est légèrement améliorée. Sa nièce l’a aidée à prendre des boissons chaudes et nourrissantes au moins quatre fois par jour. Quelques jours plus tard, une autre nièce est venue rendre visite à Sheila, au grand bonheur de cette gentille dame âgée. Sheila va mieux maintenant et parle beaucoup plus facilement qu’avant. Notre famille est très reconnaissante envers Dieu, car il a entendu nos prières et guéri Sheila !
Jeevan Babu Palivela dirige sa propre entreprise de solutions informatiques et vit avec sa famille à Vijayawada, en Inde.
Image : Muskan Anand
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D Au premier plan
Des histoires à raconter Pourquoi raconter des histoires ?
e loin, la scène peut sembler chaotique : autour d’une table, des femmes avec des tabliers colorés et saupoudrés de farine pétrissent de la pâte pour en faire des pâtisseries et des quenelles. Elles passent d’une marmite de légumes à la vapeur assaisonnés à celle du riz. Elles remuent au passage les haricots et les pommes de terre qui bouillent, puis jettent un coup d’œil dans le four sur le plat principal – celui avec l’ingrédient secret que seule tante Carmen connaît. Les fruits frais, mijotés et enrobés de miel sont placés sur une grille de refroidissement. On ouvre des placards et on y prend des épices pour assaisonner le ragoût. On ajoute une petite pincée de sucre pour les pâtisseries ainsi qu’un peu de copeaux de noix de coco. Quant aux oignons, qu’il est doux leur grésillement alors qu’on les fait sauter comme un chef ! Rires et conversations remplissent la cuisine. Cependant, la tâche de chaque femme n’est pas ignorée. Trois conversations se déroulent en même temps. Tout le monde peut suivre le rythme de l’évolution de chaque histoire en pétrissant les commentaires, en mélangeant les mots joyeux. Enfant, j’imaginais que tous les plats préparés contenaient des « morceaux » d’histoires cuites au four ou délicatement remuées en utilisant l’observation, la perspicacité, une blague, une pensée profonde, voire un avertissement. Une fois la table mise et le bénédicité fait, je me régalais de ces histoires comme si chaque mot avait été préparé, cuisiné, et servi juste pour moi. Un vrai banquet d’histoires ! Pourquoi raconter des histoires ? Simplement parce qu’elles nous aident à donner un sens à nos vies1. Elles nous engagent dans une communication à un niveau personnel, plus profond, où l’empathie et la compréhension prennent place ; où l’humanité rencontre les fils fins et fragiles des émotions et de la logique ; où l’improbable devient tangible à travers des expériences personnelles partagées2. Je crois que les histoires peuvent combler un fossé et raccourcir la courbe de l’apprentissage ; nous tirons des leçons précieuses des histoires qui ne nous appartiennent pas mais que quelqu’un nous raconte. Dans mon esprit, je repasse ce banquet d’histoires de mon enfance.
UNE INSPIRATION
Dimanche matin, je mets la table pour un brunch en l’honneur d’Erin, une nouvelle amie. Les propos et les rires de mes amies me parviennent depuis ma cuisine. Ces amies font partie de la famille, en quelque sorte, parce que nous avons raconté des histoires, partagé un cheminement spirituel – parce que nous nous sommes rappelées les unes les autres des histoires significatives, honnêtes et vraies auxquelles nous nous accrochons pendant les périodes plus pénibles de nos vies. Ce matin, nous préparons le repas ensemble. Cindy, la mère d’Erin, est décédée il y a six semaines. Erin, sa seule enfant, est restée en ville pour s’occuper des détails douloureux de la fermeture de ce chapitre de sa vie. Mes amies et moi avons toutes pris soin de Cindy. Dans la dernière année d’une longue et douloureuse maladie, nous lui avons rendu visite et avons passé du temps avec elle. Erin et Cindy ne s’étaient pas adressé la parole depuis 10 ans. Pour honorer les souhaits de Cindy, on m’a chargée, en tant qu’aumônière du groupe, de passer « ce coup de fil » qui change la vie de quelqu’un – un coup de fil dont on se souvient souvent en raison de l’heure, de la date et du lieu exacts où l’on se trouvait lorsqu’une perte, des circonstances inconnues, et un chagrin ont frappé à notre porte et sont entrés chez nous.
Écrire avec le cœur
Pour tenir la promesse que nous avons faite, je place soigneusement une petite boîte en cèdre à côté du couvert d’Erin. La voici enfin qui arrive ! Alors que mes amies l’accueillent toutes en même temps, une scène familière se déroule. On l’emmène dans la cuisine, on lui confie une tâche, et la voilà immédiatement incluse dans la narration en cours. En voyant Erin troquer bientôt son expression bouleversée contre des éclats de rire, je souris. C’est peut-être pour ça que la narration d’histoires est si importante : être ensemble, comme Dieu nous a invités à l’être. Parfois, j’oublie qu’il nous donne l’occasion de partager notre cheminement spirituel et nos liens émotionnels avec les autres. Pourtant, nous avons, en tant que chrétiens, l’histoire la plus extraordinaire à raconter ! J’ai terminé de mettre la table. Après une prière d’action de grâces pour le repas, Erin ouvre la petite boîte en cèdre et en sort lentement six fiches. Des fiches de recettes de cuisine. Soudain, elle se rend compte que les aliments qu’elle a aidé à préparer sont des recettes de sa mère. Sous les fiches de recettes se trouve une photo de Cindy tenant la petite Erin dans ses bras. Sans voix, Erin secoue la tête, comme pour dire : Elle a laissé ça pour moi ? Du regard, elle fait le tour de la table. Les convives ont tous pris soin de sa mère : les infirmières, la
kinésithérapeute, l’aumônière. En cet instant, les titres officiels tombent ; à table, il n’y a que des amies. Je lui dis que nous avons toutes écouté les histoires de Cindy sur sa magnifique fille qui avait six plats préférés. Je lui rappelle les belles prières que Cindy a déposées aux pieds du Créateur, humblement, demandant de tout son cœur qu’Erin « revienne à la maison ». « Elle a prié pour moi ? » murmure Erin. Elle soupire. Il y a tant de choses à raconter !… Le silence est lourd, bref, mais la morale de l’histoire, elle, est bien comprise. Et c’est ainsi que les histoires commencent. Pour Erin, c’est un festin émouvant de souvenirs précieux au lieu des larmes. Cindy a laissé plus que des recettes de cuisine. Elle a laissé à Erin le rappel de la prière, l’aliment spirituel de l’âme, bien plus solide que les fils fins allant de l’émotionnel à la logique. Elle a jeté un pont pour réparer un gouffre de 10 ans grâce à un repas qui nourrit le corps. Les rires ne seront pas épargnés, car Erin se régale vraiment de mots préparés, cuits, et servis juste pour elle. Joseph Campbell, The Hero With a Thousand Faces, 3e éd., Novato, Calif., New World Library, 2008, p. 25-29. 2 Ibid. 1
Dixil L. Rodríguez est rédactrice adjointe de Adventist World.
Les histoires constituent un puissant ministère ! Raconter des histoires nous oblige à les écrire avec notre cœur, à nous rendre vulnérables. Pensez à des histoires que vous avez entendues. Quel impact ont-elles eu sur vous ? Que racontent-elles sur notre foi ? Comment révèlent-elles notre cheminement spirituel, nos liens émotionnels avec nos semblables ? L’écriture d’une histoire permet d’élaborer un message significatif et inspirant. Les trois types d’écriture les plus courants commencent par le rappel d’une expérience comportant une morale (ces mots de sagesse et d’inspiration qu’on désire laisser aux lecteurs)*.
Ancien moi/nouveau moi. On perçoit et on met par écrit les changements survenus en soi suite à un moment ou à événement transformateur. Ancienne vision/nouvelle vision qu’on a d’une personne. Écrivez sur une personne (quelqu’un de spécial dans votre vie) et sur la façon dont votre perception d’elle a changé après un moment révélateur. Ce « changement » chez elle peut également refléter un changement en vous. Anciennes valeurs/nouvelles valeurs qui menacent, remettent en question ou perturbent d’une certaine façon les anciennes valeurs. Avez-vous vécu une expérience qui a remis en question vos valeurs ? Qui a créé un changement dans votre vision du monde ?
Image : Sabrina Bracher / iStock / Getty Images Plus / Getty Images
HONORONS NOS HISTOIRES ! Pensez à l’avance aux questions que les lecteurs pourraient se poser. 1. Qu’est-ce qui rend tel ou tel événement aussi mémorable ? Quels détails physiques vous viennent à l’esprit lorsque vous repensez à cet événement ? 2. Y a-t-il un moment dans l’histoire où ça a fait clic, et qui vous a fait « grandir » spirituellement ? Intellectuellement ?
3. Quelle est la signification de l’histoire ? 4. Comment votre histoire aborde-t-elle des questions et des préoccupations humaines plus larges ? 5. En quoi est-elle utile aux autres ? 6. Qu’est-ce qui en fait un sujet auquel votre lecteur s’identifiera ? 7. Quel est le thème de l’histoire ? * Adaptation de The Allyn & Bacon Guide to Writing, de John D. Ramage, John C. Bean et June Johnson, Londres, Pearson, 2016.
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Perspective mondiale
Entourés d’une muraille de feu Dieu protège ses enfants de façons étonnantes
L
es histoires sont puissantes, mémorables. Elles nous inspirent, nous touchent, et sont faites pour être partagées. Dans la rubrique Perspective mondiale de ce mois-ci, j’aimerais partager avec vous une histoire incroyable que m’a racontée le pasteur Geoffrey Mbwana, l’un des vice-présidents de la Conférence générale. Il s’agit d’un petit groupe de jeunes adventistes qui ont entendu l’appel de Dieu à atteindre des personnes habitant dans une région difficile et très dangereuse. Malgré les risques impliqués, ces précieux jeunes ont mis leur confiance dans le Seigneur et ont dit : « J’irai ! » Mais avant de se lancer, ils ont passé beaucoup de temps en prière, suppliant Dieu de les guider. Je crois que vous serez étonné et inspiré en voyant comment Dieu a répondu à leurs prières. UNE MISSION RISQUÉE
Le long de la côte tanzanienne de l’océan Indien se trouve une ville de plus de 8 000 habitants, dont plus de 99 pour cent appartiennent à une confession non chrétienne. Bien des gens ont peur d’eux car ils ont la réputation d’être très superstitieux. Au fil des ans, on a tenté à plusieurs reprises de présenter le message des trois anges aux habitants de cette ville, mais sans succès. Cependant, en l’an 2000, un groupe de jeunes des églises adventistes d’une ville située à quelques kilomètres de là ont décidé de tenir une campagne d’évangélisation dans cette ville. Après une préparation toute simple, ils se rendent dans la ville et louent un appartement. Sachant que le travail qui les attend est délicat et risqué, ils décident de se consacrer à la prière pendant deux semaines, pendant lesquelles ils implorent Dieu d’intervenir pour sauver ces gens. Quelques jours plus tard, à leur étonnement, ils reçoivent l’autorisation des dirigeants de la ville de tenir leur campagne d’évangélisation. Il n’en faut pas plus pour que la nouvelle fasse le tour de la ville ! Les jeunes adventistes continuent à prier sincèrement. Chaque matin, ils s’adonnent très tôt à un moment de prière spécial au bord de la mer, alors que les habitants de la ville dorment encore. DU FEU AU BORD DE LA MER
Ainsi, ces jeunes adventistes se réunissent fidèlement au bord de la mer chaque jour, avant l’aube, présentant au Seigneur leurs requêtes pour les habitants de la ville et pour la campagne d’évangélisation. Bientôt, les anciens de la ville découvrent que ces jeunes commencent leur journée par des prières au bord de la mer à 5 heures du matin. C’est le meilleur moment et le meilleur endroit pour en finir avec eux ! Ils chargent quelques jeunes gens de s’y rendre et de les tuer avant que la campagne ne commence. Un matin, les tueurs se rendent au bord de la mer et aperçoivent effectivement les jeunes adventistes à genoux, en train de prier avec ferveur. Alors qu’ils s’apprêtent à s’acquitter de leur mission criminelle, ils aperçoivent soudain une muraille de feu entourer les jeunes adventistes. Stupéfiés, terrifiés, ils prennent la poudre d’escampette. UNE ÉPÉE FLAMBOYANTE
Les jeunes adventistes sont enfin prêts ! La campagne d’évangélisation commence. Mais les anciens de la ville sont bien déter-
minés à les arrêter. Ils chargent d’autres jeunes de voler l’équipement et les meubles servant aux réunions, lesquelles ont lieu dans un espace ouvert. Mais une nuit, alors qu’ils s’approchent du lieu où l’on garde le matériel, ces voleurs en herbe voient un homme très grand, vêtu d’une robe blanche, ayant une épée flamboyante à la main et marchant autour du matériel. Une fois de plus, le plan diabolique des anciens échoue. Excédés, ils réprimandent leurs jeunes : « Vous n’êtes que des lâches, des bons à rien ! Nous allons prendre nous-mêmes les choses en main et nous débarrasser de ces adventistes ! » « NOUS BRÛLONS ! »
Peu après, alors que les réunions vont bon train, deux des anciens de la ville, vêtus d’un costume traditionnel, traversent la foule et se dirigent vers l’estrade, où l’un des jeunes adventistes prêche. Mais avant même d’atteindre l’estrade, ils se mettent soudain à courir et à sauter en hurlant : « Nous brûlons ! Nous brûlons ! » Ils se précipitent vers le prédicateur, mais sortent ensuite derrière lui. Chose intéressante, alors que personne ne voit de flammes, les assaillants, eux, agissent comme si leurs vêtements étaient en feu. Plus tard, ils racontent qu’alors qu’ils étaient sur le point d’attaquer le prédicateur, ils ont vu une muraille de feu l’entourer ! UNE PUISSANCE MAGIQUE ?
Abasourdis, les jeunes hommes qui ont tentés de tuer les jeunes adventistes au bord de la mer décident de parler à ces derniers. « De quels pouvoirs magiques vous êtes-vous servis pour vous protéger ? » « Nous ne croyons pas aux superstitions de la ville ! répondent-ils. Pourquoi pensez-vous que nous nous servons de la magie ? » Les jeunes de la ville leur racontent alors ce qu’ils ont vu Image : Allec Gomes
alors qu’ils s’apprêtaient à les tuer. Les adventistes leur expliquent avec joie qu’ils servent le Dieu vivant du ciel et que celui-ci envoie ses anges pour les protéger. Cette histoire extraordinaire se répand comme une traînée de poudre dans la ville et les villes voisines, si bien qu’à la fin de la campagne, beaucoup de personnes sont baptisées. Lorsque la nouvelle de ces miracles se répand dans les régions environnantes, un journaliste se présente et rapporte cette histoire dans un journal national. Même si le travail dans cette région est toujours difficile, on compte maintenant trois églises organisées dans la ville et près de 200 membres adventistes. Plusieurs des jeunes baptisés sont devenus de puissants évangélistes laïques, et deux d’entre eux, des pasteurs. UNE MURAILLE DE FEU
Mes amis, il nous est dit que le Seigneur est, à vrai dire, comme une muraille de feu. Dans Zacharie 2.5, nous lisons cette belle description de la façon dont le Seigneur prend soin des siens : « [J]e serai pour elle, dit l’Éternel, une muraille de feu tout autour, et je serai sa gloire au milieu d’elle. » Dans le livre Conseils à l’Église, on trouve une confirmation de cette muraille protectrice : « Dieu sourit aux humbles et aux modestes qui suivent les traces du Maître. Les anges sont attirés vers eux et aiment s’attarder sur leur sentier. Ils peuvent passer inaperçus par ceux qui prétendent avoir réalisé des choses exaltantes et aiment rendre publiques leurs bonnes œuvres, mais les anges célestes se penchent [vers eux avec amour] et constituent une muraille de feu autour d’eux1. » Et ailleurs, Ellen White nous en donne ce bel aperçu : « Cherchons à nous séparer du péché en nous appuyant sur les mérites du sang du Christ. Et quand viendra le jour de l’affliction, quand l’ennemi nous pressera de toutes parts, nous
Quand viendra le jour de l’affliction, quand l’ennemi nous pressera de toutes parts, nous marcherons parmi les anges. marcherons parmi les anges. Ils seront comme une muraille de feu autour de nous, et un jour, nous marcherons à leurs côtés dans la cité de Dieu2. » Puissions-nous, comme l’ont fait ces chers jeunes gens au bord de la mer, mettre toute notre confiance dans le Seigneur, et être prêts à dire « J’irai » partout où il nous conduit ! Ellen G. White, Conseils à l’Église, p. 38. Idem., In Heavenly Places, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1967, p. 30. 1 2
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.
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Ma place Un ancien de l’église adventiste m’a raconté cette histoire alors que nous nous trouvions dans le jardin à côté de sa maison. –– Dick Duerksen
« Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN
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oici l’histoire d’un paysan. D’un paysan qui a une vache. Une bonne vache, une vache aux pattes solides et au dos large. Une vache qui connaît le chemin entre son jardin et la route principale. Une vache prête à l’y conduire le jour du marché. Le jour du marché, c’est mardi ! La veille, le paysan cueille les tomates les plus mûres, déterre quelques pommes de terre, récolte quelques légumes-feuilles, et place des œufs d’oie dans son vieux panier, là où il n’y a pas de trous. Ce panier a besoin de nouveaux roseaux, mais il est bien trop occupé à sarcler les mauvaises herbes pour se soucier du tressage. Sa
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femme est une bonne tresseuse. Il sait qu’elle va bientôt le réparer. Mardi matin, il traie la vache avant le lever du soleil. Il recouvre ensuite d’un tissu le seau en plastique contenant le lait mousseux et l’apporte jusqu’au feu où sa femme prépare un repas simple pour lui et leurs deux enfants chéris. Là, assis à même le sol à l’extérieur de la minuscule hutte d’une pièce qui leur sert de maison, ils mangent et rient ensemble. Après le repas, le paysan prend le panier, monte sur la vache et la guide du jardin vers la route. *** C’est à une bonne distance. Mais s’il part tôt, il arrivera à temps au magasin abandonné au bord de la route goudronnée pour monter dans une petite camionnette qui l’emmènera au marché de légumes de la ville. Il peut toujours échanger ses tomates et ses œufs avec ses voisins, mais pas contre de l’argent. Et même les quelques pièces qu’il gagnera au marché ne lui permettront pas d’acheter le kérosène et l’huile de cuisson dont sa femme a besoin. En plus, ce voyage est son seul moyen d’aller aux nouvelles et de jouer aux dames avec de vieux amis. Ce mardi-là donc, la vache ne traîne pas en cours de route, de sorte que le paysan arrive avant la camionnette. Il attache sa bête à un arbre poussiéreux, lui dit d’être une « bonne vache », et se cale sur un siège. Une heure plus tard, il se faufile avec précaution à travers le marché. Un vieillard essaie de lui vendre une chèvre galeuse. D’autres crient que le meilleur poisson du marché, c’est le leur ! Des femmes sont assises en silence derrière des piles de choux, d’oignons, d’avocats et de tomates. Des enfants courent partout, jouant à des jeux que seuls les jeunes comprennent. Le paysan se rend à sa place habituelle : près d’un arbre de l’autre côté du marché. C’est ce qu’un propriétaire rusé lui a réservé en échange de quelques œufs frais. Il paie le loyer, étend sa nappe par terre, et dispose rapidement ses tomates en pyramides triangulaires. Avec ses pommes de terre, il forme un cercle sinueux, montrant leurs yeux soigneusement nettoyés. Les légumesfeuilles ? Il les laisse pendre sur le bord du panier. Tout est prêt. Il s’adosse à l’arbre et attend ses clients, lesquels ne manquent Image : Raissa Lara Lutolf Fasel
« À mon tour maintenant, dit l’étranger. Je vais vous montrer Jésus. » Il s’agenouille à côté du damier, sort un livre de son sac, l’ouvre et en lit un passage. jamais de venir. Ils savent qu’ils peuvent lui faire confiance : ses produits sont les meilleurs. Et ils lui apportent des nouvelles – des nouvelles de la ville. À midi, le paysan n’a plus que quelques pommes de terre et quelques betteraves. Il les rassemble et s’en va charger son cellulaire. Les garçons qui fournissent les fils électriques fixent leur prix : deux pommes de terre pour une charge de téléphone. S’il fait attention, elle tiendra une semaine entière. Le paysan rejoint ensuite trois de ses amis sous l’arbre, prêts à jouer aux dames. Ça va être un bon après-midi, pense-t-il. *** Soudain, un homme arrive – un voyageur qu’il ne connaît pas. Cet homme semble pressé de trouver quelque chose qu’il a perdu. Il s’arrête, observe le déroulement de la partie de dames, puis pose sa question aux joueurs. « Connaissez-vous Jésus ? » Les quatre hommes cessent de jouer. Ils regardent tranquillement l’étranger en souhaitant qu’il parte. « Non. J’connais pas Jésus », répond l’un d’eux. « Connais pas moi non plus, dit un autre. Mais me semble que dans un village près de la côte, y a quelqu’un qui s’appelle comme ça. »
« Non, non. » L’homme parle rapidement, avec assurance, avec la voix, dirait-on, d’un vieil ami. « Jésus n’est pas une personne, mais Dieu lui-même ! Connaissez-vous Dieu ? » Cette question entraîne alors une merveilleuse discussion. Chaque homme décrit le Dieu qu’il connaît, puis argumente : son Dieu est meilleur que tous les autres. « À mon tour maintenant, dit l’étranger. Je vais vous montrer Jésus. » Il s’agenouille à côté du damier, sort un livre de son sac, l’ouvre et en lit un passage. Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. [Jn 14.1-3] « J’aimerais vous en dire plus, dit l’étranger, mais je n’ai pas le temps aujourd’hui et je n’ai pas de livres que je peux vous vendre. Mais je vous offre cette page de ma Bible. Vous y trouverez Jésus. » L’étranger déchire la page dont il vient de lire un passage et la place dans la main la plus proche. Puis il ferme les yeux, dit quelque chose à quelqu’un dans le ciel, et fait un rapide signe d’adieu aux quatre hommes assis sous l’arbre. Une fois la partie de dames terminée, le paysan met la page déchirée dans son panier tout usé et traverse le marché en direction de la camionnette qui doit le ramener là où il a laissé sa vache. De retour chez lui, il montre le papier à sa femme et à ses enfants, et leur raconte l’histoire du « Dieu Jésus » qui prépare pour chacun d’eux une place dans sa maison. « Faut que j’apprenne à connaître ce Jésus, dit-il aux siens. Imaginez ! Une place où chacun de nous aura sa propre chambre. Peut-être même avec une porte, et avec notre nom écrit dessus. Vivre avec un Dieu qui nous aime ! Ahh ! Ça ressemblerait au paradis ! »
Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Joel Tompkins ; Hong, Myung Kwan ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Wilona Karimabadi, Enno Müller, Dixil Rodríguez Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Hong, Myung Kwan; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Paul Douglas ; Erton Köhler ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 17, n° 7-8
Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis. AdventistWorld.org Juillet/Août 2021
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Foi en herbe
Pages amusantes pour les plus jeunes
Vivent les casse-têtes ! A imes-tu faire des cassetêtes ? J’ai remarqué que ce n’est pas tout le monde qui aime ça ! Certains raffolent des casse-têtes, mais d’autres, non. L’année dernière, alors que nous étions confinés chez nous à cause de la pandémie, ma famille et moi avons cherché des activités intérieures à faire ensemble. Comme nous n’avons jamais été des « mordus de casse-tête », nous avons décidé de tenter l’expérience. Ma fille en a déniché un de 3 000 pièces. L’image était magnifique, mais très compliquée. Nous avons entrepris de la reconstituer. Tout d’abord, nous avons trouvé 30
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Une activité de sabbat amusante qui fait travailler ton cerveau
toutes les pièces formant le « cadre » de l’image et les avons emboîtées les unes dans les autres. Puis, à l’aide de l’image sur la boîte, nous avons regroupé les autres pièces par couleur et par dessins semblables. Enfin, nous avons commencé à examiner les formes des pièces et avons essayé de trouver les pièces qui vont ensemble. Eh bien, environ six jours plus tard, à raison de quelques heures chaque soir, nous l’avons complété ! Mon fils a détesté l’expérience. Ma fille et mon mari, eux, étaient déterminés à le réussir. De mon côté, c’était un mélange des deux sentiments ! Mais quand nous avons placé la dernière pièce
du casse-tête, nous avons trouvé l’image tellement belle qu’un grand sentiment d’accomplissement nous a envahis. Nous l’avons même encadrée et l’avons accrochée au mur comme une œuvre d’art – et pour nous rappeler une période très étrange de notre vie. Savais-tu que les casse-têtes sont excellents pour augmenter les capacités de ton cerveau ? Faire un casse-tête est une forme de résolution de problèmes – une compétence très importante à développer pendant ta croissance. On peut faire un casse-tête seul ou avec des amis et la famille. Certains sont faciles à faire, mais d’autres, Illustration : Xuan Le
WILONA KARIMABADI
Perle biblique « Le Seigneur est une forteresse. L’homme juste accourt près de lui et il est en sécurité. » (Pr 18.10, BFC)
extrêmement difficiles. À toi de décider quel défi tu vas relever ! Et c’est pareil dans la vie : nous sommes tous confrontés à des choses difficiles à comprendre, un peu comme un casse-tête difficile. Mais rappelons-nous que nous ne sommes jamais seuls pour les résoudre. Jésus est toujours là pour nous aider à rassembler les pièces, à les aligner et à les emboîter les unes dans les autres. Il est l’ultime Solutionneur de casse-têtes ! Tout ce que nous avons à faire pour obtenir son aide, c’est de la lui demander.
Fabrique ton propre casse-tête IL TE FAUT : ■ du
papier épais ou du papier cartonné mince ■ des crayons de couleur ou des feutres ■ des ciseaux C’EST PARTI !
Choisis un verset biblique préféré (tu peux utiliser celui ci-dessus si tu veux) et écris-le sur ton papier avec tes crayons de couleur ou
tes feutres. Colorie ta feuille selon ton inspiration. Ensuite, dessine toutes sortes de petites formes et d’images et colorie-les à ton goût. Découpe ensuite ta feuille entière en petites formes – certaines avec des bords droits, d’autres avec des pointes, des creux, ou des courbes. Si tu es plus jeune, demande à un adulte de découper ton papier pour toi. Et voilà, tu as les pièces de ton casse-tête ! Mets-les dans un bocal ou un petit sac, secoue-le, puis jette-les sur la table. Tu peux maintenant faire ton propre casse-tête. Amuse-toi bien !
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Nouvelle plateforme. Nouveau contenu.
artvnow.com