Des écosystèmes en santé: milieux humides

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MILIEUX HUMIDES FICHE 2-02 Pour définir les milieux humides, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) considère trois éléments, soit : 

l’hydrologie, par le degré d’inondation ou de saturation du substrat,

la végétation, par la présence de plantes semi-aquatiques, et

les sols, par leur nature et leur développement.

La définition donnée est la suivante : « Les milieux humides regroupent l’ensemble des sites saturés d’eau ou inondés pendant une période suffisamment longue pour influencer, dans la mesure où elles sont présentes, les composantes sol ou végétation ». (MDDELCC, 2014) 1

La cartographie détaillée des milieux humides du territoire de la CMQ, réalisée en 2013 , établit la localisation et l’étendue de ces milieux selon sept différentes classes (tableau 1).

Tableau 1 : Système de classification utilisé pour les milieux humides CLASSES DE MILIEUX HUMIDES

CARACTÉRISATION > >

1. Eau peu profonde >

1

Niveau d’eau en étiage est inférieur à deux mètres. Consiste en des étangs isolés, de même que des bordures des zones fluviales, riveraines et lacustres. Zone de transition entre les milieux humides saturés d’eau de manière saisonnière et les zones d’eau plus profondes.

2. Marais

> > >

Rattaché aux zones fluviales, riveraines et lacustres. Dominé par une végétation herbacée (couvrant plus de 25 %). Arbustes et arbres, lorsque présents, couvrent moins de 25 %.

3. Prairie humide (sous-classe de marais)

> > >

Marais exondé la majeure partie de la saison de croissance. Végétation de type graminoïde (en colonies denses ou continues). Végétation arbustive et arborescente peut être présente.

Cartographie réalisée par Canards illimités, en collaboration avec la CMQ et le MDDEFP.

1


2-02 CLASSES DE MILIEUX HUMIDES

CARACTÉRISATION >

4. Marécage

> > >

TOURBIÈRES

5. Tourbière ombrotrophe (bog) 6. Tourbière minérotrophe (fen)

Souvent riverain et inondé de manière saisonnière (crues) ou caractérisé par une nappe phréatique élevée. Marécages isolés humides en raison de leur situation topographique ou alimentés par des résurgences de la nappe phréatique. Végétation ligneuse, arbustive et arborescente dont le couvert est supérieur à 25 % de la superficie totale.

> >

Lieux où la production de matière organique prévaut sur sa décomposition, ce qui entraîne une accumulation naturelle de tourbe (sol organique). Sols d’une épaisseur d’au moins 30 cm, mal drainés. Nappe phréatique au même niveau ou près de la surface du sol.

> > >

Alimentée principalement par les précipitations. Faible en éléments nutritifs et plutôt acide. Dominée par des sphaignes et des éricacées.

>

Généralement ouverte et alimentée par les eaux de précipitations et par les eaux d’écoulement (de surface et souterraines). Plus riche en éléments nutritifs et moins acide qu’un bog. Se retrouve dans le bas des pentes et dans les dépressions, longeant les cours d’eau (bonne circulation d’eau et de nutriments).

> > >

7. Tourbière boisée >

Se distingue par une végétation arborescente (hauteur supérieure à 4 m) dont le couvert fait plus de 25 % de la superficie totale. Se trouve souvent en périphérie des bogs ou des fens.

Un regroupement de milieux humides adjacents ou séparés par une distance égale ou inférieure à 30 m, sans égard à leur classe, forme un complexe de milieux humides. Selon l’Atlas des milieux humides de la CMQ, la majorité des complexes de ce territoire font de 1 à 25 hectares (ha), tandis que seulement 10 complexes font plus de 500 ha. Ces complexes regroupent donc une diversité de différents milieux humides et sont composés d’un assemblage d’étangs, de marais, de marécages ou encore de tourbières bordées de marécages. Les milieux humides sont des écosystèmes dynamiques; par conséquent, ils sont parfois difficiles à identifier. Ils évoluent dans le temps et peuvent varier en superficie, en degré d’humidité et en composition végétale selon des facteurs externes, des facteurs propres au milieu et les activités humaines qui se développent à proximité (Beaulieu et coll., 2014). Les milieux humides sont des écosystèmes d’une grande biodiversité, où l’on retrouve notamment des espèces reconnues comme menacées ou vulnérables. Conservation de la nature, dans son Plan de conservation de l’aire naturelle de l’estuaire d’eau douce, souligne toutefois les marécages et zones intertidales comme étant des cibles de biodiversité à protéger particulièrement parce que : MARÉCAGES

ZONES INTERTIDALES

>

ils constituent une zone de transition entre le milieu terrestre et aquatique et qu’ils sont d’une grande valeur écologique;

>

elles constituent un milieu ouvert dominé par des espèces de plantes aquatiques et herbacées hygrophiles, en particulier le scirpe piquant;

>

on y trouve généralement des communautés végétales rares telles que l’érablière argentée et la frênaie rouge à orme d’Amérique ainsi que plusieurs espèces floristiques en situation précaire;

>

elles sont considérées comme des écosystèmes de haute valeur écologique et l’estuaire d’eau douce du SaintLaurent est reconnu comme un point chaud de rareté à l’échelle mondiale;

>

plusieurs espèces fauniques en dépendent pour se déplacer, s’alimenter, hiberner et pour la ponte;

>

elles procurent des aires d’alimentation, d’élevage ou d’alevinage ainsi que des abris pour de multiples espèces fauniques. Sa biomasse végétale contribue à la chaîne alimentaire;

>

ils constituent des sites importants pour le frai chez plusieurs espèces de poissons et servent aussi de lieux de prédilection pour la nidification de la sauvagine.

>

Près d’une cinquantaine d’espèces de poissons dépendent de cette portion du fleuve pour accomplir les migrations essentielles de leur cycle de vie.

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2-02 Outre leur importance pour la protection de la biodiversité, les milieux humides procurent à la population une quantité importante des services écologiques hautement profitables, tant écologiquement qu’économiquement (MDDEFP, 2012) (voir tableau 2). Grâce à leurs fonctions et aux ressources qu’ils abritent, ils contribuent au bon état général de l’eau et à la qualité de l’environnement (Chevassus-auLouis et coll., 2009). Le tableau suivant présente les principaux services écologiques fournis par les milieux humides.

Tableau 2 : Biens et services écologiques fournis par les milieux humides SERVICES

SERVICES FOURNIS

Régulation des phénomènes naturels

> > > > >

Alimentation des nappes d’eau souterraines et des cours d’eau. Régularisation des effets des précipitations. Stabilisation des sols et frein aux effets érosifs du vent. Dissipation de la force des vagues et des marées et de l’érosion des rives. Réduction des gaz à effet de serre par la séquestration du carbone.

Filtration de l’eau

> > >

Alimentation en eau de qualité pour la population. Maintien des activités aquatiques (baignade, navigation de plaisance, etc.). Limite de l’apport de nutriments (azote et phosphore).

>

Habitats caractéristiques qui assurent la sauvegarde des populations animales et végétales qui y vivent. Maintien des mécanismes naturels permettant aux écosystèmes de fonctionner.

Biodiversité > > Production de ressources naturelles et fauniques

Activités récréatives et touristiques

Activités éducatives et scientifiques

> > > >

Ces écosystèmes sont à la base d’importantes activités récréatives et touristiques : observation de la nature, randonnée pédestre, canotage, chasse, pêche ou photographie.

>

Matériel pédagogique essentiel pour sensibiliser la population à la préservation de l’environnement. Ceux qui ont conservé leur intégrité écologique présentent un grand intérêt puisqu’ils servent de milieux de référence sur un territoire donné. Les dépôts tourbeux peuvent constituer des archives végétales pendant des milliers d’années.

> > >

Qualité des paysages et du patrimoine culturel

Sources de nourriture, de fibre végétale, de ressources génétiques, de produits biochimiques, de médecines naturelles et de produits pharmaceutiques. Associés à la production d’une eau de qualité. Habitats de qualité pour la faune et les aires de reproduction, d’élevage ou d’alevinage. Exploitation des tourbières, qui fournissent de la tourbe, une ressource économique importante.

>

Font partie des composantes naturelles et géographiques qui marquent le paysage et participent à leur caractère. Peuvent être étroitement associés à des croyances religieuses ou spirituelles ou peuvent contenir des vestiges archéologiques. Source : MDDEFP, 2012

LES MILIEUX HUMIDES SUR LE TERRITOIRE À L’ÉTUDE Depuis le début de la colonisation, les Basses-terres du Saint-Laurent ont subi des pertes importantes de superficies de milieux humides. À titre d’exemple, 12 % de la superficie des marais et marécages de la région de Québec est disparue entre 1966 et 1981. Cette perte s’est ensuite amplifiée, alors que 19 % de la superficie totale des milieux humides des Basses-terres du Saint-Laurent a été affectée (Gouvernement du Québec, 2014).

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2-02 Les milieux humides du territoire d’étude s’étendent aujourd’hui sur une superficie totale de 23 850 ha 2 (carte 1), en incluant ceux se trouvant dans le fleuve . Ils sont majoritairement situés sur les territoires des villes de Lévis (45 %) et de Québec (20 %), et en second lieu dans les MRC de La Côte-de-Beaupré et de L’Île-d’Orléans (17 % chacun). La MRC de Bellechasse en détient peu, soit environ 1 % du territoire 3 d’étude . Ces proportions diffèrent lorsqu’on ne considère que les milieux humides situés dans le fleuve et dans une bande terrestre de 1 km à partir de la limite du fleuve (voir figure 1). La Côte-de-Beaupré devient alors le territoire possédant les plus grandes proportions de ces milieux humides, soit 40 %, suivie de près par le territoire occupé par L’Île-d’Orléans, qui en compte 38 %. Malgré le fait que Lévis compte de très grandes superficies de milieux humides, peu d’entre elles sont situées en bordure du fleuve. Finalement, les municipalités de la MRC de Bellechasse (Beaumont, Saint-Michel et Saint-Vallier) comptent très peu de milieux humides sur leur territoire, et de très faibles superficies en bordure du fleuve. Les types de milieux humides présents sur le territoire diffèrent selon la zone dans laquelle ils se situent (voir tableau 3). C’est particulièrement le cas pour ceux qui sont situés dans le fleuve, où l’on retrouve surtout de l’eau peu profonde et des marais. La bande terrestre de 1 km du territoire à l’étude regroupe quant à elle près de la moitié des prairies humides du territoire. De façon générale, les tourbières sont peu présentes à proximité du fleuve.

Figure 1 : Proportion de milieux humides dans une zone incluant le fleuve et une bordure terrestre de 1 km, territoire de la TCR

Côte-deBeaupré 40%

Lévis 7%

L'Île-d'Orléans 38% Québec 15%

2 3

Bellechasse 0%

La superficie terrestre des milieux humides du territoire d’étude est de 19 883 hectares. La cartographie des milieux humides de la MRC de Bellechasse est antérieure à celle du reste du territoire; elle a été effectuée en 2006, et ce, avec une méthodologie différente considérant les milieux humides d’un hectare et plus. Ce chiffre est donc susceptible d’augmenter avec une nouvelle cartographie.

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2-02 Tableau 3 : Superficie des milieux humides selon leur type, territoire de la TCR Superficie dans le fleuve Types de milieux humides

En hectares

% (par rapport à la superficie totale)

Superficie dans une bande terrestre de 1 km En hectares

% (par rapport à la superficie totale)

Superficie totale % En hectares

(par rapport à la superficie totale gén.)

Eau peu profonde

1 601,5

98,6 %

6,5

0,4 %

1 624,5

6,8 %

Marais

2 238,3

94,1 %

74,7

3,1 %

2 379,9

10,0 %

Marécage

90,4

1,0 %

1 208,6

13,9 %

8 670,5

36,4 %

Prairie humide

36,8

5,4 %

331,4

49,0 %

675,9

2,8 %

Tourbière bog

N/A

N/A

2,2

0,1 %

2 174,4

9,1 %

Tourbière boisée

N/A

N/A

37,9

0,5 %

7 988,8

33,5 %

Tourbière fen

N/A

N/A

1,1

0,4 %

292,0

1,2 %

Non classé

N/A

N/A

4,7

10,8 %

43,6

0,2 %

3 967,0

16,6 %

1 667,0

7,0 %

23 849,6

100,0 %

Total général

LES MILIEUX HUMIDES DE LA RIVE NORD La rive nord de l’aire d’étude comprend la portion du fleuve qui va de Saint-Augustin-de-Desmaures jusqu’à la limite est du TNO de Sault-au-Cochon. Elle se caractérise par une présence de milieux très riches sur le plan de la biodiversité, tant pour la flore que pour la faune qu’elle abrite. Selon Canards Illimités Canada, ce secteur compte une proportion importante de marais intertidaux à scirpe du SaintLaurent et est primordial pour de nombreuses espèces d’oiseaux empruntant la voie migratoire de l’Atlantique, en particulier pour l’oie des neiges. Sur la rive nord, le secteur, s’étendant de Saint-Augustin-de-Desmaures jusqu’au pont Pierre-Laporte, est considéré comme particulièrement riche en milieux humides. On y retrouve d’ailleurs un vaste complexe dominé par des marais et marécages et s’étendant sur 505 ha de rives fluviales de Neuville au lac SaintAugustin. Sur le plan de la faune, ce territoire est une importante aire de concentration et d’observation d’oiseaux aquatiques. Au printemps et à l’automne, des canards et des oiseaux limicoles (oiseaux qui se nourrissent sur l'estran à marée basse) occupent cette zone. Les battures de Saint-Augustin-deDesmaures et de Beauport sont reconnues pour abriter un groupe de plantes uniques en Amérique du Nord (caractérisé par la cicutaire de Victorin et la gentiane de Victorin), ainsi que des espèces de poissons, mollusques, oiseaux et invertébrés dont quelques-unes sont menacées ou vulnérables (FQPPN, 2012). La section qui s’étend entre le pont Pierre-Laporte et le cap Tourmente est également représentée par des marais et marécages disposant d’une riche biodiversité. On y retrouve notamment les battures de Beauport, un complexe de 270 ha composé de marais et d’eau peu profonde. Deux vastes complexes de 400 et 467 ha occupent également les battures de la Côte-de-Beaupré qui s’étendent entre Boischatel et l’embouchure de la rivière Sainte-Anne. On y retrouve de larges zones de sédimentation naturelles (vasières), qui s’étendent sur 800 m dans les parties plus longues. La partie plus élevée de cette portion est occupée par de vastes marais à scirpes, un habitat important pour la faune. On y retrouve notamment les espèces suivantes : la salamandre sombre du nord, la tortue géographique, la couleuvre verte, le petit blongios, le troglodyte à bec court et hibou de marais, toutes ayant en statut précaire (FQPPN, 2012).

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2-02 LES MILIEUX HUMIDES DE LA RIVE SUD Sur la rive sud de l’aire d’étude, qui comprend le territoire compris entre Lévis et Saint-Vallier, les milieux humides occupent des superficies moins importantes que sur la rive nord. Ce secteur détient toutefois plusieurs lieux d’intérêt présentant des indices de biodiversité élevés et servant d’habitats à plusieurs espèces à statut précaire, dont celui de la gentiane de Victorin. Du côté de Lévis, bien que la ville dispose de 45 % des milieux humides du territoire total de la TCR, elle ne compte que 7 % de ceux qui se trouvent dans le fleuve et sa bordure terrestre (1 km). Toutefois, ils y sont présents de façon constante le long de la bordure fluviale. La portion ouest entre Lévis et le pont Pierre-Laporte est surtout dominée par des eaux peu profondes et des marais. On y observe une succession de grands complexes en bordure du fleuve, dont les plus grands occupent des superficies de 322, 70 et 43 ha. Le tronçon de Lévis s’étendant à l’est des ponts se démarque par une zone d’intérêt centrée sur l’embouchure de la rivière Etchemin. Les rives de cette dernière, situées dans les derniers cinq kilomètres avant son embouchure, sont occupées par de multiples complexes de marécages et de prairies humides de superficies de 2 à 10 ha. À l’est de son embouchure et dans la bordure fluviale, deux vastes complexes de 61 et 23 ha, composés de marais et d’eau peu profonde, sont entrecoupés par le terminal portuaire de Valero. Située à 4 km de la rive sud du Saint-Laurent, la tourbière de la Grande Plée Bleue, est l’un des plus vastes milieux humides se situant au sud du centre-ville de Lévis, mais aussi, de tout l’est du Québec. Cette tourbière se caractérise par sa grande diversité végétale et par son réseau de plus de 600 mares, propice comme habitat de diverses espèces d’oiseaux et de la faune. De plus, elle pourrait bientôt recevoir le statut de réserve écologique. La portion du territoire comprise dans la MRC de Bellechasse dispose de plus faibles superficies de milieux humides que dans le reste du territoire. On y retrouve tout de même des marais intertidaux à scirpe possédant un indice élevé de biodiversité. Ces mêmes milieux, souvent reconnus comme aires de concentration d’oiseaux aquatiques, abritent de nombreuses espèces à statut précaire, comme la gentiane de Victorin, la cicutaire de Victorin et l’ériocolon de Parker. Deux sites se distinguent particulièrement : la pointe de La Durantaye, d’une superficie de 14,30 ha, est située sur les terres du domaine hydrique de l’État et se trouve en partie dans l’aire de concentration d’oiseaux aquatiques de Saint-Michel-de-Bellechasse. Un estran rocheux, un bas marais dominé par le scirpe piquant et une bande étroite de haut marais forment l’essentiel de cet habitat floristique désigné, constitué pour protéger deux espèces menacées de l’estuaire d’eau douce et saumâtre du Saint-Laurent, soit l’ériocaulon de Parker et la cicutaire de Victorin, qui y est endémique. Soulignons également la présence d’un marais à scirpe d’Amérique dans la zone intertidale de Saint-Vallier. Ce dernier, fréquenté à différents moments de l’année par un bon nombre de poissons et d’oiseaux qui y trouvent abri, nourriture et lieu de reproduction, est d’une importance capitale pour la biodiversité locale. Sur le plan de la faune aviaire, la portion des milieux humides à l’est de la rivière Etchemin et jusqu’à la limite avec Beaumont est un lieu de concentration de plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs. Vers l’est, la zone comprise entre Beaumont et Saint-Vallier est aussi une aire de concentration de divers oiseaux aquatiques ayant colonisé les milieux humides du secteur.

LES MILIEUX HUMIDES DE L’ÎLE D’ORLÉANS L’île d’Orléans est reconnue comme l’un des sites ornithologiques d’importance de la région de Québec en raison de ses milieux humides (Saint-Laurent vision, 2000). Les marécages constituent les types de milieux humides les plus souvent répertoriés sur l’île, suivis par les marais, les tourbières boisées, l’eau peu profonde, les prairies humides et finalement les tourbières ombrotrophes (Beaulieu et coll., 2014). Ces derniers se concentrent surtout en bordure du fleuve et sur le plateau du Mitan.

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2-02 La zone occupée par les battures du côté nord de l’île, de la pointe de Sainte-Pétronille à celle de SaintFrançois forme un vaste complexe de milieux humides d’une superficie de 1532 ha. Marais, marécages et prairies humides s’y retrouvent en alternance et occasionnent la présence de l’un des plus grands marais à scirpe d’Amérique de la région, fortement fréquenté par des oiseaux migrateurs. Plusieurs espèces d’oiseaux peuvent y être observées entre avril et mai sur la rive nord de l’île, dont les fuligules, les garrots, les harles, les bernaches, les eiders à duvet, les canards pilets, les canards noirs et les autres canards barboteurs. Les pourtours des îles Madame et au Ruau sont occupés par des eaux peu profondes et des marais qui forment des complexes de grandes superficies (respectivement, 234 et 193 ha).

RÉFÉRENCES Bazoge, A., D. Lachance et C. Villeneuve. (2014). Identification et délimitation des milieux humides du Québec méridional, ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Direction de l’écologie et de la conservation et Direction des politiques de l’eau, 64 p. + annexes. Beaulieu, J., P. Dulude, I. Falardeau, S. Murray et C. Villeneuve, 2014. Cartographie détaillée des milieux humides du territoire de la Communauté métropolitaine de Québec (mise à jour 2013) – Rapport technique. Canards Illimités Canada et le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Direction du patrimoine écologique et des parcs. Québec, 54 p. Canards Illimités Canada. 2006. Plan de conservation des milieux humides et de leurs hautes terres adjacentes de la région administrative de la Chaudière-Appalaches [en ligne], [http://www.canardsquebec.ca], 90 p. Canards Illimités Canada. 2008. Plan de conservation des milieux humides et de leurs hautes terres adjacentes de la région administrative de la Capitale-Nationale [en ligne], [http://www.canardsquebec.ca], 88 p. Chevassus-au-Louis, Bernard, Jean-Michel Salles, Sabine Bielsa, Dominique Richard, Gilles Martin et Jean-Luc Pujol, 2009. Approche économique de la biodiversité et des services liés aux écosystèmes : contribution à la décision publique, Centre d’analyse stratégique, premier ministre de la République française, avril, 376 p., [en ligne], [http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=980]. Conservation de la nature Canada, 2013. Plan de conservation de l’aire naturelle de l’Estuaire d’eau douce II – Région de Québec. 120 p. Environnement Canada, 2013. Les milieux humides riverains du Saint-Laurent : des écosystèmes au contact de la terre et de l'eau. [en ligne], [http://www.ec.gc.ca/stl/default.asp?lang=Fr&n=4710F858-1]. FQPPN, 2012. Milieux naturels d'intérêt de l'estuaire d'eau douce à saumâtre du Saint-Laurent : Cartes pour la conservation. Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel. 57 p. Gouvernement du Québec. 2014. Rapport sur l’état de l’eau et des écosystèmes aquatiques du Québec. [En ligne]. Adresse URL : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/rapportsurleau/Etat-eau-ecosysteme-aquatique.htm Joly, Martin, S. Primeau, M. Sager et A. Bazoge, Guide d’élaboration d’un plan de conservation des milieux humides, Première édition, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Direction du patrimoine écologique et des parcs, 2008, ISBN 978-2-550-53636-9, 68 p. MDDEFP, 2012. Les milieux humides et l’autorisation environnementale, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Direction du patrimoine écologique et des parcs, Direction des politiques de l’eau et Pôle d’expertise hydrique et naturel. 41 pages + annexes. Nature Québec, 2011. ZICO de Saint-Vallier : une aire de repos sur la route des migrateurs. Plan de conservation. 51 p. Pellerin, S., Poulin, M., 2013. Analyse de la situation des milieux humides au Québec et recommandations à des fins de conservation et de gestion durable- Rapport final pour le Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs. 104 p. Saint-Laurent vision 2000. Le fleuve. Bulletin d’information. Volume 11 — numéro 6 — octobre 2000. Tiner, R.W., 1999. Wetland indicators: a guide to wetland identification, delineation, classification, and mapping. Lewis Publishers. 392 p. Mars 2015

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