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Un outil pour booster les échanges intrarégionaux

Le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) vise à fluidifier les transactions transfrontalières et à alléger les contraintes pesant sur elles.

Son acronyme ne vend pas du rêve. Et pourtant. Annoncé en juillet 2019, le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), désormais opérationnel, est l’un des outils majeurs pour la réussite de la Zone de libreéchange continentale africaine (Zlecaf), lancée en janvier 2021.

Élaboré en collaboration avec le secrétariat de la Zlecaf et avec l’aval de l’Union africaine (UA), le PAPSS est un passe qui ouvre en grand la porte aux échanges en fluidifiant les transactions grâce à des paiements transfrontaliers instantanés en devises locales entre les marchés africains. Un sacré défi sur un continent qui compte 42 devises. « C’est une infrastructure de marché financier révolutionnaire », s’est enflammée la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), actrice du projet, et plutôt mesurée d’habitude. Un outil qui doit générer une économie de plus de 5 milliards de dollars en coûts de transaction de paiement chaque année.

Concrètement, le PAPSS est une plateforme à l’échelle du continent pour le traitement, la compensation et le règlement des paiements dans le cadre du commerce intra-africain, tirant parti d’un système de règlement net multilatéral. La plateforme a été développée par Afreximbank, qui agit également en tant qu’agent de règlement principal en partenariat avec les banques centrales africaines.

Le PAPSS a été annoncé en juillet 2019, lors du sommet de l’Union africaine à Niamey.

Résultat ? Des transactions transfrontalières simplifiées et traitées le jour même (alors que cela prend jusqu’à cinq jours actuellement), l’arrêt du recours à une banque intermédiaire, la réduction de la dépendance aux devises fortes, un contrôle renforcé des banques centrales… Tout cela devrait booster les économies et tirer vers le formel le commerce transfrontalier informel, estimé à 50 milliards de dollars par an.

« Le PAPSS n’est pas conçu pour remplacer les systèmes de paiement régionaux et nationaux existants, mais pour collaborer et travailler avec ceux-ci afin de mieux intégrer les économies africaines dans l’intérêt de tous », précise Benedict Oramah, le président d’Afreximbank. En avril, un test grandeur nature avait été mené avec succès dans les six pays (Gambie, Ghana, Guinée, Liberia, Nigeria et Sierra Leone) de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMOA), avec des transactions effectuées en temps réel. Afreximbank a dégagé 500 millions de dollars pour soutenir la compensation et le règlement dans les pays de la zone. Trois autres milliards de dollars seront mis à disposition pour soutenir la mise en œuvre du système à l’échelle continentale.

« Le PAPSS donnera un nouvel élan aux entreprises pour qu’elles se développent plus facilement à travers l’Afrique, éliminant essentiellement les frontières qui nous ont divisés et nous ont volé notre prospérité économique pendant trop longtemps », s’enthousiasme Mike Ogbalu, son président. ■

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