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BAYA, BEAUTÉ BRUTE

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FAITES LA FÊTE !

FAITES LA FÊTE !

Un HOMMAGE À L’ARTISTE ALGÉRIENNE la plus singulière du xxe siècle, dont les créations résistent à toutes les étiquettes et lectures.

IL Y A DANS L’ŒUVRE chimérique de Baya des parfums et des envolées, l’innocence de l’enfance et l’affirmation de soi. Rose fuchsia, vert amande, bleu lavande… Comme une valse des couleurs et de l’ingénuité, qui porterait en elle la toute-puissance de l’imaginaire. Ici, un clin d’œil à Chagall, là une allusion à Matisse ou à Picasso. Juste un effleurement. Mais qui est cette virtuose de l’émotion, chez qui les oiseaux et les femmes, les instruments de musique et les feuillages s’interpénètrent dans des mondes merveilleux ? Par quel trait de crayon, quel souffle créatif la plasticienne, née Fatma Haddad en 1931 dans la banlieue d’Alger, non scolarisée, orpheline à 5 ans, propulsée dès l’âge de 16 ans au sommet de la notoriété, mariée à 22 à un homme de trente ans son aîné, a-t-elle pu toucher l’âme des plus grands artistes et galeristes de son époque ? Faisant d’elle « un personnage mythique, mi-fille, mi-oiseau, échappé de l’une de ses gouaches ou de l’un de ces contes dont elle avait le secret », comme l’écrit la femme de lettres et journaliste Edmonde Charles-Roux dans Vogue, en 1948. Peut-être parce que sa sensibilité à fleur de peau est une ode à la vie. ■ Catherine Faye

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