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DE GRANDES DAMES

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FAITES LA FÊTE !

FAITES LA FÊTE !

À Washington, une sélection des plus beaux portraits de BRIAN LANKER met en lumière les Afro-Américaines qui ont changé les États-Unis.

ROSA PARKS, Leontyne Price, Alice Walker, Angela Davis… Chacune des figures immortalisées par le photojournaliste américain illustre le combat pour la reconnaissance des droits civiques des femmes noires aux États-Unis. Lauréat du prix Pulitzer en 1973, à seulement 26 ans, pour ses photographies d’accouchements naturels, Brian Lanker (1947-2011) ne se contente pas de saisir l’instant. Il scrute, fouille, décèle une ombre dans le regard, une inclinaison de la nuque, un froncement de la bouche, la position d’une main. Présentée en deux parties dans le musée d’art américain emblématique de la capitale américaine, sa série sur les artistes, écrivaines, athlètes, activistes ou politiciennes noires inspirantes percute. Chaque visage raconte une histoire. À la limite du vivant. « Ces femmes nous regardent, nous comprennent, regardent à travers chacune de nous, dans un au-delà », écrit la charismatique Maya Angelou dans l’ouvrage éponyme I Dream A World, que le photographe avait consacré, en 1989, à ces femmes révolutionnaires et talentueuses, dont le parcours, le défi et l’engagement ont laissé une marque indélébile. ■ C.F.

« I DREAM A WORLD : SELECTIONS FROM BRIAN LANKER’S PORTRAITS OF REMARKABLE BLACK WOMEN », National Portrait Gallery, Washington (États-Unis), jusqu’au 29 janvier pour la partie 1 (la seconde se déroulera entre février et septembre). npg.si.edu

Le Commencement De La Fin

Traduit en huit langues, un roman poétique et âpre sur la liberté et notre place dans le monde.

LORSQUE Michael Kabongo, un enseignant anglo-congolais, arrive à l’aéroport de Londres Heathrow, il lui reste moins de 1 heure pour s’enregistrer, passer les contrôles de sécurité et monter à bord. Ce vol, il ne peut pas le rater. Il a décidé que les États-Unis, le mythique « pays de la liberté », accueilleraient son dernier voyage. Celui par lequel, d’un océan à l’autre, le sentiment de solitude, d'exclusion et d’injustice qui l’accable se métamorphoserait, peut-être, en une respiration rédemptrice. Une mise entre parenthèses des fractures de l’âme. De New York à San Francisco, le voilà en chemin, avec l’intention de vivre quelques rêves jusqu'à ce qu’il n’ait plus un sou. On retrouve dans la prose magnétique de JJ Bola les thèmes qu’il ne cesse d’explorer : la force destructrice de la masculinité et du racisme, versus la puissance de restauration de l’amour. ■ C.F.

JJ BOLA, Le Chemin du retour, Mercure de France, 250 pages, 24 €.

Premier Roman

VOYAGE YIN ET YANG DE L’INCONSCIENT

Un récit singulier, qui explore les richesses, les écueils et la magie de la transculturalité.

DJINNS, faunes, génies ou démons, comment démêler le vrai du faux, le clair de l’obscur, le sensé du fou ? De ces variations, de ce flou, entre mondes visible et invisible, Seynabou Soko, écrivaine et musicienne franco-sénégalaise de 29 ans, tire un récit habité et questionnant. Car qu’est-ce qui détermine, ou non, une pathologie psychique, une maladie de l’âme ou une hypersensibilité au tout et au rien, au rationnel et au surnaturel ? Ce n’est pas un hasard si Naboo (son pseudo de compositrice-interprète) cite le groupe de rap français PNL en exergue : « J’t’abîme, m’abîme, j’dois t’oublier / J’suis le djinn de mon djinn, j’suis bousillé. » Parce que les états de conscience ou les phénomènes surréels nous disent la dissemblance des sociétés et des cultures, la peur de la différence, la force des croyances et des représentations. Mais aussi, le lien et le pouvoir de l’imaginaire. Et surtout, la liberté d’être et l’acceptation de l’autre. ■ C.F.

SEYNABOU SONKO, Djinns, Grasset, 180 pages, 18 €.

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