Changement climatique :Un appel à l’action adresséaux leaders africains

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Commission économique pour l’Afrique

Changement climatique : Un appel à l’action adressé aux leaders africains

Africa Progress Panel Banque africaine de développement Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique Programme des Nations-Unies pour l’environnement JUIN 2009


Salima, Malawi

Ce rapport de stratégie a été préparé par le Secrétariat de l’APP sous la direction de son conseiller sur le changement climatique, Guido Schmidt-Traub, et en partenariat avec la Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique et le Programme des Nations-Unies pour l’environnement. Des versions préliminaires antérieures ont été présentées à la troisième Conférence sur le financement du développement en Afrique « Changement climatique : Opportunités de financement et les défis à relever en vue d’atteindre les OMD en Afrique » et à la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE). Les auteurs souhaitent exprimer leur reconnaissance pour les commentaires approfondis reçus des gouvernements africains et des nombreux relecteurs des versions préliminaires précédentes. Une version plus complète de ce rapport est disponible sur www.africaprogresspanel.org. Le document peut être librement reproduit,reproduit, en partie ouen dans sa totalité, à condition d’en à mentionner source. Le document peut être librement partie ou dans sa totalité, conditionlad’en

mentionner la source.


Le constat est clair. Le changement climatique est une réalité qui affecte déjà la vie de millions d’Africains et il aura un profond impact sur la programmation des dépenses publiques et des recettes publiques dans chaque pays d’Afrique. Si l’on n’intervient pas, il menace de détruire une partie des progrès réalisés ces dernières années et il compromettra la capacité des pays à générer une croissance économique soutenue, à créer des emplois, et à remplir les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Le changement climatique ne peut donc pas être géré uniquement par les ministres de l’Environnement. Les ministres des Finances et de la Planification ainsi que les chefs d’État africains doivent en prendre note. En décembre 2009, les leaders mondiaux vont se réunir à

Copenhague pour négocier le cadre mondial visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à accélérer les efforts d’adaptation aux changements climatiques de la planète que l’on ne peut plus maintenant éviter. Pour que Copenhague aborde comme il se doit les besoins particuliers des pays les moins avancés (PMA) du monde, dont la plupart se trouve en Afrique, les dirigeants africains doivent mettre au point une stratégie de négociation claire qui réponde aux besoins spécifiques de l’Afrique et ils doivent la défendre avec force. Ce document d’information présente dans ses grandes lignes ce qu’implique le changement climatique pour les gouvernements africains. Son but est de contribuer au débat engagé entre les dirigeants africains sur la manière de déterminer une position de négociation en préparation de Copenhague.

La base scientifique Les preuves scientifiques montrent que l’Afrique risque fort d’être particulièrement durement touchée par les bouleversements engendrés par le changement climatique. Parmi les principales tendances qui pourraient affecter une grande partie du continent, on notera : une baisse des rendements agricoles pouvant aller jusqu’à 50% d’ici 2020 ; le risque qu’entre 70 et 200 millions d’Africains supplémentaires soient confrontés à un déficit hydrique dû au changement climatique ; une hausse de 2°C de la température qui pourrait exposer entre 40 et 60 millions d’Africains de plus au paludisme ; et enfin l’élévation du niveau des mers qui est susceptible d’accroître les risques d’inondation et d’affecter gravement la mangrove ainsi que les pêcheries côtières. Les villes côtières basses en particulier, là où habite une proportion croissante d’Africains, risquent d’être sérieusement touchées par le changement climatique. Alors que c’est en Afrique que les conséquences du changement climatique sont les plus apparentes et les plus sérieuses, c’est de loin le continent qui a le moins contribué au problème. L’Afrique représente seulement 2,3% de la consommation de carburants fossiles pour un pourcentage de population de 13,8%. 1


Encadré 1 : Feuille de route pour Copenhague Mai : Première version préparatoire du texte de négociation pour Copenhague communiquée par le président du groupe de travail ad hoc sur l’Action coopérative de long terme. 21-22 mai : Troisième édition de la conférence sur le financement du développement « Changement climatique : Opportunités de financements et défis à relever en vue d’atteindre les OMD en Afrique » organisée par le gouvernement du Rwanda. 26-27 mai : Réunion du Forum des principales puissances économiques (MEF) à Paris. 25-29 mai : Session Spéciale de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) à Nairobi en vue d’arrêter une position de négociation commune pour l’Afrique. 1-12 juin : Réunion à Bonn de l’organe subsidiaire de la CCNUCC pour débattre de la version préparatoire du texte de négociation, préparer la COP15 de décembre et créer une opportunité pour réduire les différences (AWG-LCA groupe de travail ad hoc sur les engagements futurs des parties de l’Annexe I au titre du Protocole de Kyoto et de l’AWG-KP – Groupe de travail ad hoc sur l’Action coopérative de long terme au titre de la Convention). 22-23 juin : Forum des principales puissances économiques (MEF) au Mexique. 24 juin-3 juillet : Sommet de l’Union Africaine à Sirte en Lybie. 8-10 juillet : Sommet du G8 à L’Aquila, en Italie avec, en marge, réunion du Forum des principales puissances économiques (MEF). 10-14 août : Réunion AWG-LCA et AWG-KP à Bonn pour débattre de la version préparatoire du texte de négociation. 31 août- Troisième Conférence mondiale sur le climat (WWC3) à Genève. 4 septembre : Septembre : Ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies, Sommet des Nations Unies sur le changement climatique à New York et réunion du G20 à Pittsburgh. 28 septembre - Réunion AWG-LCA et AWG-KP à Bangkok, Thaïlande. 9 octobre : 2-6 novembre : Réunion AWG-LCA et AWG-KP dans un lieu encore indéterminé pour finaliser le texte préparatoire. 7-18 décembre: CCNUCC COP15 à Copenhague. Les gouvernements se réuniront pour négocier le traité qui succédera au Protocole de Kyoto lequel arrive à échéance fin 2012. Ce traité sera une étape critique pour mettre le monde sur la voie de la réduction des émissions mondiales de carbone.

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des prochaines réunions de négociation et de leur calendrier. La responsabilité de la réduction des émissions de gaz à effet de serre repose principalement entre les mains des pays développés qui ont causé le problème en premier lieu. Au bout du compte, si l’on veut atteindre l’objectif de stabilisation du climat de 2°C, il faudra que toutes les parties finissent par s’engager sur des plafonnements à long terme des émissions dans le cadre de principes de responsabilités communes mais différenciées. Par conséquent, les pays les moins développés et les autres pays vulnérables d’Afrique ont besoin du soutien entier de leurs partenaires du G77 pour s’assurer que leurs besoins particuliers seront abordés au sein du groupe. Il faut que les voix de l’Afrique s’expriment clairement et se fassent entendre si l’on veut que Copenhague aborde comme il se doit les besoins des PMA en termes de financement, de transfert des technologies et d’assistance technique nécessaires pour s’adapter au changement climatique et saisir les opportunités d’atténuation.

L’analyse du Panel intergouvernemental sur le changement climatique montre que l’augmentation moyenne des températures dans le monde doit être limitée à 2°C afin d’éviter des conséquences potentiellement catastrophiques. Pour remplir cet objectif, il faudra réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le monde de 50 à 85% d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 2000. Des réductions d’émissions aussi drastiques ne peuvent être réalisées que si tous les gouvernements prennent des mesures décisives et immédiates.

La politique internationale vis-à-vis du changement climatique Le changement climatique représente peut-être le plus grand défi politique auquel le monde a dû faire face jusqu’à aujourd’hui. C‘est un problème véritablement mondial qui demande une solution à l’échelle mondiale, laquelle doit être soutenue et mise en œuvre par quelque 192 pays pour éviter que certains parasitent un bien commun. Les coûts et les bénéfices de la réduction des émissions de gaz à effet de serre sont distribués de façon inégale à travers le globe et, selon les projections, certaines régions tireront profit d’une hausse des températures tandis que de nombreuses autres seront perdantes. Réaliser un tel consensus à l’échelle mondiale et trouver une vraie volonté d’agir est donc une entreprise extrêmement complexe qui demandera un leadership à toute épreuve de la part des gouvernements du monde entier.

Pourquoi les ministres des Finances et de la Planification doivent-ils porter une attention particulière au changement climatique ? Le changement climatique va affecter les recettes et les dépenses des budgets africains, même si le monde atteint l’objectif ambitieux de réduction des gaz à effet de serre fixé par les scénarios du PICC. Les recettes fiscales risquent de diminuer fortement en raison de la baisse prévue de la production agricole qui représente quelque 60% des emplois et 50% du PIB dans de nombreux pays. Et il est notable que les pays qui sont largement dépendants de l’agriculture auront à supporter des chocs macroéconomiques à la fois plus graves et plus fréquents.

Les décisions clés relatives au régime qui devra succéder au Protocole de Kyoto et aux engagements qui lui sont associés, lesquels arrivent à échéance en 2012, seront prises lors de la réunion de la Conférence des Parties (COP 15) à Copenhague en décembre 2009. Cet événement absolument décisif donnera la priorité au financement, au développement et au transfert des technologies ainsi qu’à l’assistance technique requise pour atténuer les effets du changement climatique et s’y adapter. Il devra en particulier trouver des mécanismes efficaces pour aider les pays les plus pauvres et les plus vulnérables à s’adapter au changement climatique. L’encadré 1 présente un résumé

Du côté positif, la réponse planétaire au changement climatique offre de nouvelles opportunités aux gouvernements pour exploiter de nouvelles sources de financement et avoir 3


accès à de meilleures technologies, y compris le Mécanisme de développement propre (MDP) du Protocole de Kyoto, des mécanismes planifiés pour des approches sectorielles ainsi qu’une réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, l’investissement privé dans les énergies renouvelables et autres moyens d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que de nouveaux fonds d’adaptation au changement climatique. À ce jour, ces mécanismes de mobilisation de ressources supplémentaires n’ont pas été mis en place, mais cette situation peut, et doit, changer, comme expliqué ci-dessous.

réponse efficace au changement climatique portera à la fois sur l’adaptation et sur la mobilisation du financement et du transfert de technologie afin de saisir les opportunités d’atténuation des effets, lesquelles créent une situation « gagnant-gagnant » en encourageant les technologies à faibles émissions de carbone et en faisant progresser les objectifs de développement de l’Afrique. Dans certains domaines comme le transport urbain et l’énergie, cela pourra permettre aux pays africains de faire tout de suite un bond vers des technologies plus efficaces en évitant certaines des erreurs commises par d’autres pays.

En liaison avec un relatif affaiblissement de l’agriculture et de l’élevage, il faudra accélérer le glissement structurel vers une économie citadine. Simultanément, le changement climatique va probablement entraîner pour longtemps une fluctuation des prix des matières premières et autres biens marchands et affecter ainsi les termes des échanges de l’Afrique. Il est notoire que les prévisions relatives au prix des matières premières ne sont guère fiables, mais beaucoup s’attendent à ce que les prix des denrées alimentaires subissent une hausse prolongée. Dans le même temps, le coût des transports internationaux risque fort d’augmenter pour répondre au besoin de réduction des émissions de gaz à effet de serre des transports aériens et maritimes, accroissant ainsi le coût du commerce international. Il faut que les gouverneurs des Banques centrales et les ministres des Finances intègrent ces changements dans leurs prévisions de la balance des paiements.

Par son caractère universel et durable, le changement climatique exigera des gouvernements qu’ils renforcent leurs processus de planification financière pour apporter une réponse efficace aux défis posés à long terme par le changement climatique. L’adaptation a été fort justement décrite comme « un développement dans des circonstances beaucoup plus difficiles » et une réponse doit donc être intégrée aux stratégies de développement existantes. Le défi n’est par conséquent pas d’opter pour de nouveaux processus mais d’aborder le défi du changement climatique de manière efficace dans le cadre des processus budgétaires et de planification déjà en place au niveau national. Pourtant, un coup d’œil rapide à un DSRP type en Afrique révèle que, là où le changement climatique est abordé à travers des stratégies de développement, jusqu’à maintenant il est surtout resté au niveau de la rhétorique sans que l’on prête une grande attention à la manière dont la programmation des dépenses à long terme et la gestion des recettes publiques doivent être modifiées pour aider les pays à s’adapter au changement climatique.

Préparer au niveau national une réponse opérationnelle pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets

Malheureusement il règne une grande confusion sur ce que signifie « l’adaptation » dans la pratique, et en corrélation, les estimations de financement varient énormément. Le groupe de pilotage des OMD pour l’Afrique réuni en 2007 par le Secrétaire général des Nations-Unies a élaboré un cadre pratique permettant d’atteindre les OMD. Le tableau 1 va plus loin que ce cadre en soulignant les mesures clés que les gouvernements africains peuvent envisager dans le cadre d’une stratégie intégrée de croissance économique qui peut

Puisque la plupart des pays africains ne contribue que pour une infime partie aux émissions globales de gaz à effet de serre, ils ne doivent pas être soumis à des plafonds d’émissions astreignants qui pourraient freiner leurs perspectives de croissance. Une 4


hydroélectrique. La toute première priorité c’est de s’assurer que l’adduction d’eau dans les villes et les infrastructures énergétiques et de transport sont parfaitement en mesure de résister à l’épreuve du climat.

satisfaire aux OMD, contribuer à l’adaptation au changement climatique et saisir les opportunités d’atténuation. Ce tableau ne décrit pas toutes les interventions qui peuvent s’avérer nécessaires, il ne vise pas non plus à résumer les problèmes de politiques publiques que les gouvernements doivent attaquer de front. Il ne prétend pas non plus rendre toute la diversité des défis rencontrés à travers le continent. Comme le montre le tableau, les priorités associées à l’adaptation au changement climatique dans la plupart des pays africains sont axées autour de :

• La gestion des maladies et les systèmes de santé : Pour éviter une expansion possible des maladies infectieuses, il faut améliorer les systèmes de santé et il faut investir dans le contrôle des maladies infectieuses par le biais de vaccinations, de la vaporisation résiduelle à l’intérieur des bâtiments et d’autres moyens de contrôle des vecteurs de maladies, sans oublier l’extension de l’accès à des traitements efficaces.

• L’agriculture et l’élevage : En mettant en œuvre la Révolution verte en Afrique, les pays peuvent multiplier par deux leur production alimentaire grâce à l’utilisation de meilleures semences et de meilleurs engrais, accroître les revenus ruraux et renforcer la résilience des communautés au changement climatique. Le Malawi ainsi que d’autres pays ont montré combien on peut réaliser en peu de temps, par le biais de programmes qui améliorent l’accès aux principaux intrants agricoles. Pourtant, il ne sera pas suffisant d’investir dans les intrants car pour répondre à l’instabilité accrue du climat et au changement des tendances des précipitations il faudra des investissements substantiels dans l’irrigation et les infrastructures de stockage de l’eau, la recherche et le développement agronomique et le personnel de vulgarisation pour éviter une éventuelle baisse dramatique de la production agricole. Il est important que quelque 43% de l’Afrique soient constitués de terres sèches où l’élevage du bétail est la principale source de subsistance. Ces communautés risquent fort d’être particulièrement touchées par le changement climatique et auront besoin de davantage d’investissements en infrastructure de gestion de l’eau et en production de forages.

• La gestion des ressources naturelles : Des écosystèmes essentiels comme les terres humides, les terres sèches, les mangroves, les forêts et les lacs devront endurer des conditions très difficiles en raison du changement climatique. Seule une gestion prudente pourra éviter les conséquences les plus désastreuses et garantir la survie à long terme des services critiques apportés par l’écosystème, lesquels sont essentiels au développement économique et au bien-être des populations. Pour ne citer qu’un seul exemple, une meilleure gestion de la ligne de partage des eaux, y compris une réduction substantielle de l’érosion et de la dégradation des sols en amont, est nécessaire dans la majeure partie de l’Afrique pour récolter le plus de bénéfices possibles à partir des investissements dans les ressources d’énergie hydraulique. Il est capital de noter que le FMI et les autres membres du Groupe de pilotage des OMD en Afrique ont conclu que l’accroissement des dépenses publiques nécessaires pour financer ces investissements est viable sur le plan macroéconomique et budgétaire si les dépenses et le financement venant de sources nationales et étrangères sont tous ancrés dans un cadre de dépenses prévisibles à moyen terme. Les promesses de financement déjà faites par les gouvernements africains et leurs partenaires de développement, si elles sont totalement respectées, contribueront pour une grande partie à la satisfaction des besoins. Les négociations en préparation de Copenhague créent une occasion appréciable pour rappeler le besoin d’honorer les engagements qui ont déjà été pris. Il

• L’eau et autres infrastructures : Des investissements sont nécessaires de toute urgence pour améliorer la gestion des ressources en eau et pour éviter les menaces pesant sur l’approvisionnement en eau des ménages, de l’agriculture et aussi de l’industrie. De même, les investissements dans l’infrastructure énergétique doivent tenir compte des possibles conséquences que les changements de tendance des précipitations pourraient avoir sur le potentiel d’énergie 5


Mesures pratiques pour une réponse internationale à la crise climatique satisfaisant aux besoins particuliers de l’Afrique

faut résister à la tentation de négocier de nouvelles promesses aux dépens des engagements pris par le passé et qui n’ont pas encore été réalisés. L’atténuation du changement climatique ressort d’abord et avant tout de la responsabilité des pays développés et marchés émergents qui dominent les émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Il existe cependant en Afrique un important potentiel d’investissement dans les opportunités à faible émission de carbone, celles-ci sont abordables et en parfaite cohérence avec les besoins de développement à long terme. En particulier, les pays d’Afrique ont de fortes chances d’attirer des financements internationaux par le biais de la Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD). Les investissements dans les technologies à faible émission de carbone peuvent également attirer des fonds supplémentaires. Toutefois, pour que cela se produise à grande échelle, il faut améliorer les politiques publiques, en particulier dans le secteur énergétique, ainsi que les pratiques de gestion des sols.

African governments need to define the specific steps they expect the international community and development partners to agree to during 2009. Urgent action is required across three areas over the course of the next nine months to launch an effective international response to climate change.

1. S’assurer que les négociations internationales sur le climat s’intéressent aux besoins de l’Afrique L’année 2009 est une année cruciale pour les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique. Jusqu’au milieu de 2009, les négociations internationales ont avancé tout doucement, mais il est probable que la convergence actuelle des grands pays autour d’un ensemble d’objectifs communs va faire changer cette situation. Dans ces négociations, l’Afrique risque d’être mise sur la touche parce que de nombreux accords seront conclus de manière bilatérale entre pays développés et grands pays en voie de développement. L’Afrique doit par conséquent utiliser toute la force de ses 54 voix à la CCNUCC et faire appel au tribunal de l’opinion publique mondiale pour insister sur cinq points clés :

Les pays qui ne l’ont pas encore fait doivent instaurer des tarifs d’achat concurrentiels pour l’énergie renouvelable comme l’énergie hydraulique, éolienne, solaire et biomasse ainsi qu’une législation visant à aider les Producteurs d’énergie indépendants (IPP/PEI). Ces programmes sont particulièrement importants si l’on considère l’infrastructure relativement inadéquate du transport de l’énergie sur le continent. Ils peuvent aider au développement d’installations de production d’énergie décentralisées ayant le potentiel d’accélérer considérablement l’électrification et la disponibilité de l’énergie dans les régions rurales.

• Objectifs d’émission clairs : Les pays développés et les grands pays à revenu moyen doivent signer des engagements sur les objectifs d’émission se basant sur le principe des responsabilités communes mais différenciées. Les pays développés de l’Annexe I doivent réduire leurs émissions de 80 à 95% par rapport aux taux de l’année 2000 d’ici 2050, ce qui signifie une réduction de 25 à 40% d’ici 2020. Il faut rappeler aux pays développés qui manquent à leurs engagements qu’ils ont la responsabilité d’agir. En outre, les pays à revenu moyen doivent ralentir la croissance de leurs émissions de gaz à effet de

De nombreux pays doivent également faire face à un défi qui englobe tous les autres : le besoin d’améliorer la transparence et l’obligation de rendre compte en ce qui concerne l’utilisation des ressources domestiques et extérieures. Dans le cas de ces dernières, il s’agit bien sûr d’une condition essentielle pour accroître l’accès à davantage de fonds de développement.

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réalisation des OMD et autres objectifs de développement. Le groupe de pilotage pour les OMD en Afrique fait état des besoins d’investissement les plus pressants et montre comment les engagements existants peuvent être mis en œuvre. Les pays développés ont promis une aide annuelle de 72 milliards de dollars US pour l’Afrique d’ici 2010, mais ils ne sont pas encore sur la bonne voie pour respecter cet engagement. Les pays doivent insister tout au long de 2009 pour que l’attention tout à fait justifiée portée au changement climatique et aux effets de la crise ne détourne pas les ressources qui sont nécessaires pour poser les fondations d’une croissance économique durable en Afrique, laquelle en retour améliorera la résilience au changement climatique.

serre de quelque 15 à 30% par rapport à la situation habituelle, peut-être par le biais de Mesures d’atténuation appropriées au niveau national (NAMA). En raison du faible rôle qu’ils ont joué jusqu’à maintenant dans le changement climatique, la plupart des pays africains ne devraient pas être soumis à des plafonds d’émissions astreignants ou à des objectifs d’efficacité.

• Recevabilité des compensations carbone de l’Afrique pour satisfaire aux obligations des pays riches : Les compensations carbone des pays d’Afrique, par exemple les crédits générés dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP) ou d’un autre mécanisme de Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD), doivent être déclarées en conformité pour tous les plans d’échange de crédits d’émissions mis en place par les pays développés. Lorsqu’une politique discrétionnaire est adoptée pour autoriser les compensations de pays spécifiques, comme cela semble être le cas aux États-Unis, les ambassades africaines doivent faire pression pour que toutes les compensations carbone africaines soient jugées recevables sans aucun escompte.

Tout aussi importants que les engagements financiers, il ne faut pas oublier les mécanismes à travers lesquels ces engagements sont réalisés. Au lieu de négocier des programmes à court terme avec un grand nombre de partenaires bilatéraux et de fonds, les gouvernements africains doivent accéder à un nombre limité de mécanismes de financement axés sur un thème ou un secteur qui (i) réduisent ce qui autrement seraient des frais de transaction coûteux occasionnés par des opérations avec un grand nombre de partenaires de développement, (ii) sont véritablement évolutifs pour mobiliser les ressources nécessaires et apporter le financement promis, (iii) consolident les leçons apprises et l’expertise sectorielle pour soutenir les ministères de tutelle dans l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies d’augmentation d’échelle, et enfin (iv) font pression non seulement sur les gouvernements mais aussi sur les partenaires de développement pour qu’ils honorent les engagements qu’ils ont pris.

• Fonds d’adaptation : Les pays développés doivent être à la hauteur de leurs engagements et apporter un nouveau financement supplémentaire pour l’adaptation au changement climatique. Un grand nombre de fonds ont été mis en place, mais la plupart d’entre eux ne disposent pas de ressources suffisantes. L’une des priorités essentielles est que l’accord auquel on parviendra à Copenhague fournisse suffisamment de fonds pour permettre l’adaptation des pays les moins développés. En particulier, le Fonds d’adaptation, qui a été créé en 2002 et est administré par le Fonds pour l’environnement mondial mais n’a encore débloqué aucun financement, doit enfin devenir opérationnel et apporter un financement prioritaire pour les infrastructures et l’agriculture sur le continent, avec une attention particulière aux besoins de l’infrastructure régionale.

• Période d’engagement de 8 ans minimum après Kyoto: La transition vers une économie à faible émission de carbone demande des incitations financières prévisibles à long terme tant pour les investisseurs publics que privés. Pour soutenir les investissements à long terme de manière efficace, la période d’engagement de l’après-Kyoto doit correspondre à de longs cycles de financement de projets et durer aussi longtemps que possible – au moins jusqu’en 2020, de préférence jusque dans les années 2030.

• Mise en œuvre des engagements financiers de développement existants : Les pays développés doivent honorer les engagements qu’ils ont pris pour soutenir la 7


2. Lancer un New Deal Vert mondial et élaborer des projets d’atténuation à haute visibilité

mondiale ou de la Banque africaine de développement, à investir dans de petites installations d’énergie renouvelable et de mettre en place des installations capables de reproduire ces projets à grande échelle.

Pour subvenir à la demande mondiale en dépit de la douloureuse crise financière, les gouvernements du monde entier sont en train de lancer des programmes massifs de relance économique pour un montant prodigieux de 5 000 milliards de Dollars US, selon le communiqué du G20 en date du 2 avril 2009. Ces fonds doivent être investis de manière judicieuse pour soutenir le New Deal Vert mondial qui, luimême, apporte un soutien au glissement des pays riches vers une économie à faible émission de carbone et encourage l’adoption à grande échelle de technologies permettant des économies d’énergie dans le monde entier. Les pays africains doivent faire pression sur la communauté internationale pour financer des projets d’énergie renouvelable à grande échelle à travers tout le continent. Parmi les technologies clés qui peuvent être déployées sur une échelle importante, et pour lesquelles il existe déjà des projets « prêts à démarrer », il faut noter :

• L’énergie éolienne : En cofinançant des projets d’énergie éolienne en Afrique, les pays développés contribueront à réduire les émissions de gaz à effet de serre et apporteront un soutien indirect aux fabricants de turbines et aux prestataires de services techniques qui sont en général basés en Europe. • L’énergie thermique solaire : L’Afrique du Nord, le Sahel et certaines régions de l’Afrique australe ont un important potentiel d’énergie thermique solaire. Dans le cadre de l’initiative européenne sur les énergies vertes dans l’espace méditerranéen, deux centrales thermiques solaires, avec une capacité d’au moins 50MW chacune, doivent être mises en route dans le Sahel dans les quatre prochaines années afin de prouver la faisabilité de cette technologie en Afrique et poser les fondations d’installations similaires à grande échelle.

• L’énergie géothermique : La Vallée du Rift et certaines

• L’énergie hydroélectrique : Dans le cadre du New Deal

parties de l’Afrique centrale peuvent générer des quantités substantielles d’énergie géothermique en s’appuyant sur des technologies déjà bien établies. L’un des objectifs clés des négociations internationales sur le changement climatique devrait être d’encourager le développement de l’énergie géothermique en Afrique en suivant le modèle des programmes actuellement menés à bien en Indonésie et dans les Philippines.

Vert mondial, les pays développés devraient accorder des fonds supplémentaires aux gouvernements africains pour construire une capacité de plusieurs centaines de MW d’énergie hydraulique d’ici 2015. Les projets hydroélectriques situés sur des lignes de partage des eaux communes, et qui peuvent être mis en route par le biais d’un financement international, revêtent une importance particulière. Ce financement peut être canalisé par l’intermédiaire de la Banque africaine de développement ou de l’Association de développement international (ADI) de la Banque mondiale.

Les gouvernements ont déjà préparé et calculé les coûts de plans d’infrastructure qui recouvrent des projets d’énergie renouvelable et autres projets d’infrastructure essentiels « prêts à démarrer ». En outre, la Banque africaine de développement, les Commissions économiques régionales et la Banque mondiale ont élaboré des propositions de projets détaillées pour répondre aux besoins d’infrastructure régionale comme des centrales électriques à grande échelle, des lignes de transmission internationales et des réseaux routiers et ferroviaires. Tous ces projets peuvent être mis en route dès que les fonds seront disponibles et ils peuvent constituer un

• La biomasse à petite échelle : L’Afrique possède de la biomasse en abondance, laquelle peut être convertie en énergie, transformée en engrais ou encore en chaleur industrielle pour permettre le fonctionnement d’équipements de la chaîne du froid ou d’autres applications. Un accord global sur le climat à Copenhague devrait donc inclure l’engagement d’attribuer quelque 500 millions d’euros, par l’intermédiaire de la Banque 8


élément clé dans les efforts internationaux visant à stimuler la demande mondiale pour répondre à la crise financière.

les jardins forestiers, et des projets d’amélioration de jachères forestières ; et (iii) faire entrer les biocarburants produits à partir d’algues, de biomasse cellulosique et d’autres sources qui ne sont pas en concurrence avec la production alimentaire.

3. Mettre le MDP au point, opérationnaliser la REDD, et s’orienter vers des programmes à grande échelle

• MDP programmatique ou approches sectorielles : La réforme la plus importante pour le MDP c’est de s’écarter de la tendance à soumettre chaque projet individuel à un long processus d’approbation pour s’orienter vers un MDP sectoriel ou « programmatique ». Cette approche promet de diminuer sérieusement les frais de transaction, de réduire l’incertitude et de raccourcir le temps que prend chaque projet pour générer des crédits carbone. Toutefois, les règles en vigueur pour ces Programmes d’activités (PoA) doivent être simplifiées si l’on veut que les PoA soient largement appliqués, en particulier en Afrique.

Le MDP a évolué en un marché d’environ 6,5 milliards de dollars, mais il n’a pas réalisé son potentiel de mobilisation de fonds de développement et de transfert de technologie pour l’Afrique. En particulier, le MDP ne réussit pas à promouvoir les projets d’occupation des sols, y compris la foresterie et l’agriculture. Plusieurs mesures pratiques peuvent et doivent être prises afin que le MDP et la REDD réussissent pour l’Afrique.

• Efficacité des institutions nationales en charge du MDP: Les Autorités nationales désignées (AND) en Afrique ont souvent des capacités limitées par rapport à leurs homologues d’Asie ou d’Amérique du Sud. S’appuyant sur l’expertise et les finances disponibles auprès du PNUD, du PNUE, de la CCNUCC, des fonds carbone de la Banque mondiale et d’autres partenaires de développement, la capacité des AND africaines doit être renforcée.

• Cadres MDP et REDD cohérents à long terme pour les compensations des pays africains : Les investisseurs publics et privés de l’infrastructure et des projets à faible émission de carbone veulent des incitations claires sur le long terme. Il faut par conséquent prolonger le MDP et le mécanisme de la REDD pour une période d’au moins 8 ans, jusqu’en 2020. Étant données les contraintes particulières auxquelles les pays doivent faire face, ils sont en droit de demander que les crédits MDP et REDD générés par les projets africains enregistrés avant 2020 se qualifient pour des Réductions d’émissions certifiées dans le cadre du MDP ou de crédits REDD équivalents au moins jusqu’en 2030.

• Simplification des règles du MDP et suppression de la discrimination envers les projets africains : Pour mobiliser davantage de fonds MDP pour l’Afrique, le MDP doit (i) établir des bases d’émissions sectorielles génériques et transparentes, qui sont simples à utiliser et ne pénalisent pas l’Afrique pour ses faibles émissions ; et (ii) passer à des critères de complémentarité technologique et sectorielle qui obvient le besoin de tests de complémentarité menés, au niveau du projet, par le directoire du MDP.

• Paiements anticipés des crédits carbone par le biais de garanties dédiées : Il est possible que les recettes MDP et REDD générées par un projet africain ne soient comptabilisées que 12 à 24 mois après le début de la construction et par conséquent ne contribuent pas au coût du capital du projet. Avec le soutien de la Banque mondiale ou de la Banque africaine de développement, des paiements anticipés sur les futurs crédits carbone devraient être mis à la disposition des promoteurs de projets africains. Dans ce but, les gouvernements africains pourraient demander à ces institutions financières internationales et à d’autres partenaires de développement

• Efficacité du mécanisme REDD et expansion de la gamme de projets entrant dans le cadre du MDP : Un MDP de l’après-2012 devra (i) inclure la Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD), peut-être dans un cadre autonome. (ii) élargir la définition de boisement et reboisement pour y inclure la sylviculture, la régénération naturelle assistée, la réhabilitation de la forêt, 9


pour la deuxième moitié de 2009 constitueront des occasions idéales pour générer un maximum d’adhésion à cette position de la part des autres pays. Tout au long de cette période, les dirigeants africains pourront faire usage de leur influence pour attirer l’attention du monde sur ces questions.

d’aménager des créneaux financiers dédiés pour permettre les paiements anticipés des projets MDP et REDD qui ont vu le jour en Afrique.

Une feuille de route pour que Copenhague soit un succès pour l’Afrique

Un haut niveau de leadership de la part de l’exécutif politique sera requis pour assurer la coordination nécessaire non seulement au sein des gouvernements africains mais également entre les différents gouvernements, pour formuler une position claire, et pour utiliser tous les leviers disponibles afin de susciter un maximum de soutien international pour cette position. Le succès demandera des efforts considérables qui devront être soutenus pendant de nombreux mois. Les enjeux sont importants et la nécessité d’avoir un leadership africain avec des idées pragmatiques est plus impérative que jamais. Sans cela, les résultats de Copenhague seront déterminés dans les capitales hors de l’Afrique et ne réussiront par conséquent pas à traiter les besoins spécifiques du continent.

Le succès à Copenhague exige que les besoins particuliers des PMA soient reconnus et que ces pays mettent au point et promeuvent une position de négociation concertée et soutenue par l’Afrique tout entière. Dans chaque pays, le chef d’État ou de gouvernement et les ministres des Finances, de la Planification et de l’Environnement doivent collaborer pour formuler et adopter une position stratégique pragmatique pour Copenhague. Les problèmes auxquels sont confrontés les pays africains dans la lutte contre le changement climatique sont trop vastes et trop importants pour être laissés aux seuls ministres de l’Environnement qui se sont récemment réunis sous l’égide de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) à Nairobi pour convenir d’une position de négociation à Copenhague. Lors du Sommet de l’UA en juillet, les chefs d’État et de gouvernement auront la possibilité d’adopter une position sur Copenhague avec des objectifs clairs pour la suite des négociations. La date du Sommet est propice puisqu’elle permettra aux délibérations d’être informées grâce aux résultats préliminaires des négociations de la CCNUCC et des politiques internationales concernant le changement climatique avant que les négociations n’entrent dans leur phase critique finale. Une déclaration claire du Sommet de l’UA sur Copenhague contribuera à faire entendre la position de l’Afrique dans le monde. Après le Sommet de l’UA, les gouvernements devront s’assurer que la position du G77 et de la Chine reflète les besoins spécifiques aux PMA. Les réunions à haut niveau programmées

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Oscillation Nord-Atlantique, un facteur clé de la vulnérabilité du climat au niveau international, avec impact sur l’industrie de la pêche.

Egypte/le Caire/Nil : zones côtières menacées par l’élévation du niveau des eaux. Le bassin du Nil est une région sensible au climat et tout changement a des implications régionales.

Variabilité des précipitations modulée par la dynamique de la végétation, les propriétés du sol au Sahel ; preuve empirique de changements sur les espèces.

Corne de l’Afrique fortement touchée par les sècheresses récurrentes.

Grande proportion de la population concentrée sur les zones côtières des villes ouest-africaines comme Lagos et Banjul, et donc vulnérables à la montée des eaux. Des expériences de modélisation sur le climat au niveau régional montrent que la déforestation en Afrique centrale a un impact sur le climat dans le lointain sud du continent (téléconnections). Les changements du courant Bangwuela risquent d’avoir des conséquences négatives sur la pêche marine côtière.

Importance de l’agriculture commerciale adaptée aux précipitations bimodales ; la modification des tendances des chutes de pluies aurait de considérables impacts. Les grands lacs est-africains et les réservoirs répondent aux changements du climat par de forts variations dans les stocks d’eau.

Impacts à long terme de la sècheresse sur les économies nationales de la région de la SADC. Possible perte complète ou déplacement du biome Succulent Karoo ainsi que de nombreuses espèces dans d’autres biomes à cause du changement climatique.

Les inondations de 1999 ont fortement affecté la population côtière et les infrastructures avec un impact économique et de développement de long terme ; adaptation et reconstruction très chères, bien au-delà des moyens des pays africains. Intensité accrue d’événements extrêmes en Afrique du Sud ; les changements de biomes vont favoriser l’horticulture au détriment des plantations de forêts ; prévision : extension des zones à risque du paludisme vers le sud. Source: UNEP/GRID


8,3 Md US$/an

10 Md US$/an

Initiative d’accélération de l’Éducation pour tous

Global Fund to Fight AIDS, TB and Malaria, health systems window & GAVI Alliance health systems window

Établir des systèmes de soins de santé primaire efficaces : * Systèmes de santé primaire complets qui répondent à la demande et aux contraintes d’approvisionnement * Ressources humaines adéquates dans le domaine de la santé, y compris des agents communautaires de santé rémunérés * Accès universel à l’immunisation et aux interventions cruciales pour la survie des enfants * Accès universel aux soins obstétriques d’urgence, sages femmes diplômées & autres services de santé génésique

Systèmes de santé, Survie de l’enfant, Santé maternelle

4 Md US$/an

(Les investissements dans le stockage de l’eau et autres infrastructures sont traités ci-dessous. Aucune estimation sûre concernant les ressources supplémentaires nécessaires pour ralentir la déforestation en Afrique)

8 Md US$/an

Estimation des besoins en financement public externe d’ici 2010 (2)

Atteindre les objectifs d’Éducation pour tous et mettre en œuvre le Plan d’action de la seconde décennie de l’éducation : * Vaste système de soins à la petite enfance * Éducation primaire pour tous * Amélioration de 50% de l’alphabétisation des adultes * Égalité des sexes dans l’éducation * Éducation de haute qualité * Elargissement de l’enseignement secondaire, professionnel et supérieur

UNICEF, Programme alimentaire mondial

MDP et un mécanisme et REDD (Programme de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts) éventuellement Fonds pour l’environnement mondial (FEM)

Tous les mécanismes de financement bilatéraux et multilatéraux disponibles

Mécanismes principaux de financement multilatéral

Éducation

Adaptation: * Prioriser les programmes d’alimentation scolaire dans les zones marginales touchées par le changement climatique pour éviter les carences alimentaires et créer une demande à long terme pour la production agricole en provenance de fermiers locaux

Atténuation : * Promouvoir l’agroforesterie, les pratiques aratoires antiérosives et autres moyens d’accroître la teneur en carbone des sols * Ralentir la déforestation grâce à une meilleure gestion des forêts (REDD), l’intensification de l’agriculture

Adaptation: * Encourager la récupération des eaux de pluie et développer le stockage de l’eau pour répondre à la plus grande variabilité inter et intra-annuelle des précipitations * Investir dans la recherche agricole pour développer des techniques agricoles et des cultures résistantes à la sécheresse/ aux variations de température * Renforcer la vulgarisation de l’agriculture pour encourager la transition

Mesures supplémentaires critiques pour répondre au changement climatique

Éliminer les retards de croissance et la malnutrition chronique : * Accès universel aux micronutriments essentiels * Alimentation scolaire complète * Vermifugation

* Doublement des rendements alimentaires d’ici 2012 * Transformation de l’agriculture en agriculture industrielle * Recherche renforcée sur l’agriculture en Afrique

Lancement de la Révolution verte africaine par le biais du programme CAADP (Programme de Développement Agricole pour l’Afrique) : (Programme de Développement Agricole pour l’Afrique) :

Résumé des principaux résultats des OMD identifiés par le groupe de pilotage pour la réalisation des OMD en Afrique

Programmes de nutrition & d’alimentation scolaire

Productivité agricole & Préservation de la biodiversité

Opportunité pouvant être saisie

Tableau 1 : Les possibilités africaines pour pouvoir accroître les interventions effectives visant à réaliser les OMD et à répondre au changement climatique (d’après Ki-moon et al. 2008 (1))


Env. 0,25 Md US$/an

Quelque 72 Md US$/an, dont 62 Md US$ (base 2007) des membres du CAD (conformément au sommet de Gleneagles et, entre autres, au Consensus de Monterrey et aux objectifs de l’AOD-UE) ; avec un financement supplémentaire de donateurs hors CAD; collaboration Sud-Sud; fondations privées et cofinancements privés innovants.

PARIS21 peut se regrouper

Tous les mécanismes privés, bilatéraux et multilatéraux apportant un financement prévisible de haute qualité

Mise en œuvre des Stratégies nationales pour le développement des statistiques (SNDS) : * Succès de la tournée de recensement 2010 * Enregistrement d’état civil complet * Harmonisation des statistiques sur l’ensemble de l’Afrique

Vastes programmes intersectoriels de dépenses publiques en fonction d’objectifs quantitatifs clairs

Statistiques

Atteindre les OMD en Afrique et répondre au changement climatique

(1) Ki-moon et al. (2008) fournit une description détaillée des interventions et investissements requis pour réaliser ces résultats clés. (2) Comme estimé par le groupe de pilotage pour la réalisation des OMD en Afrique (Ki-moon et al. 2008). Là où des ressources supplémentaires conséquentes sont requises, elles sont identifiées dans cette colonne.

Intégration totale des mesures d’adaptation et d’atténuation du changement climatique dans les stratégies nationales de développement.

Initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural de l’AfDB

Consortium de la Banque mondiale, l’AfDB-CE facilité par le Consortium pour les infra-structures en Afrique (CIA)

Adaptation: * Promouvoir la récupération des eaux de pluie et développer les infrastructures d’irrigation et de stockage de l’eau pour l’agriculture et la consommation humaine * Améliorer les infrastructures de défense contre les inondations et d’évacuation des eaux après les fortes pluies dans les zones côtières basses Atténuation * Développer des capacités de production d’énergie renouvelable (éolienne, hydraulique, biomasse, géothermique, solaire), y compris des applications à petite échelle bien réparties * Introduire des systèmes à cycles combinés et d’autres mesures d’économie d’énergie * Encourager la transition vers des cuisinières efficaces fonctionnant avec des sources d’énergie renouvelables * Promouvoir des systèmes de bus rapide et autres systèmes de transports publics à bas prix

Connectivité et infrastructure adéquates pour accroître la productivité, garantir une prestation de services à bas prix et intégrer les pays d’Afrique dans l‘économie mondiale, par ex. : * Réseaux régionaux efficaces pour les routes, les chemins de fer, les canaux, la production d’énergie en commun, l’informatique * Réduction de moitié de la proportion de la population n’ayant pas accès à un approvisionnement en eau et à un système d’assainissement adéquats * Électrification rurale et urbaine adéquate et accès aux autres services énergétiques modernes * Réseaux de transport adéquats, y compris une expansion majeure des routes de dessertes rurales * Institutions adéquates pour promouvoir la facilitation des échanges dans l’ensemble de l’Afrique

Total 23,7 Md US$/an, dont : * Énergie : 11,5 Md US$/an * Transport : 5,4 Md US$/an * Eau & Assainissement 5,8 Md US$/an * Irrigation : 0,8 Md US$/an * Informatique : Aucun besoin de financement public externe * Facilitation des échanges : au moins 0,2 Md US$/an

(Dans certaines régions, les dépenses publiques pour le contrôle et le traitement des maladies émergentes devront être accrues au sein de l’enveloppe budgétaire globale)

Total 17 Md US$, dont : * VIH/SIDA : 12 Md US$/an * Paludisme : 2,4 Md US$/an * Tuberculose : 2 Md US$/an * MTN : 0,5-1 Md US$/an

Infrastructure et facilitation des échanges

Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme

Adaptation: * En anticipation de la propagation des maladies transmises par vecteur, accroître les mesures de contrôle (par ex. vaccination, moustiquaires, vaporisation intérieure résiduelle)

Connectivité et infrastructure adéquates pour accroître la productivité, garantir une prestation de services à bas prix et intégrer les pays d’Afrique dans l‘économie mondiale, par ex. : * Réseaux régionaux efficaces pour les routes, les chemins de fer, les canaux, la production d’énergie en commun, l’informatique * Réduction de moitié de la proportion de la population n’ayant pas accès à un approvisionnement en eau et à un système d’assainissement adéquats * Électrification rurale et urbaine adéquate et accès aux autres services énergétiques modernes

1 Md US$/an

Programmes verticaux de contrôle des maladies

FNUAP

Accès universel au planning familial

Planning familial


L’Africa Progress Panel cherche à promouvoir le développement de l’Afrique en évaluant ses progrès, en soulignant les opportunités présentes sur le continent et en participant à la définition d’une position africaine dans les débats internationaux.

Membres du Panel M. Kofi Annan Président M. Tony Blair Ancien Premier ministre du Royaume-Uni M. Michel Camdessus Ancien Directeur général du Fonds monétaire international M. Peter Eigen Fondateur et Président du Conseil consultatif, Transparency International, Président de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE)

Mme Graça Machel Militante pour les droits des femmes et des enfants, Présidente de la Fondation pour le développement communautaire General Olusegun Obasanjo Ancien Président du Nigéria M. Robert E. Rubin Ancien Secrétaire au Trésor des États-Unis

M. Bob Geldof KBE Musicien, homme d’affaires, fondateur et coordinateur du groupe Band Aid et des concerts Live Aid et Live 8, co-fondateur de DATA

M. Tidjane Thiam Directeur exécutif (nommé) du groupe Prudential Plc.

Mme Linah Kelebogile Mohohlo Gouverneur de la Banque du Botswana

Professeur Muhammad Yunus Économiste, fondateur de la banque Grameen et lauréat du prix Nobel de la paix

Secrétariat Michael Keating Directeur Guido Schmidt-Traub Conseiller sur le changement climatique Violaine Beix Benedikt Franke Dawda Jobarteh Temitayo Omotola Carolina Rodriguez

Africa Progress Panel

Rue de Varembé 9-11 1202 Geneva Suisse www.africaprogresspanel.org

Ce document a été imprimé sur du papier recyclé.


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