Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale: Un appel au leadership africain

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Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale Un appel au leadership africain

Rapport annuel de l'Africa Progress Panel 2009


Conclusions et recommandations principales NOUS CONNAISSONS ACTUELLEMENT UNE CRISE DU DÉVELOPPEMENT

IL FAUT MAINTENIR LA PRUDENCE ÉCONOMIQUE ET FISCALE

L'AFRIQUE A BESOIN D'UNE AIDE ET D'UN ACCÈS AUX RESSOURCES IMMÉDIATEMENT

La fusion financière qui a évolué en récession économique est désormais devenue une crise de développement. Associée à la crise alimentaire, à la volatilité des prix du pétrole et au changement climatique, elle menace d'inverser le récent progrès de l'Afrique et de mettre en danger la vie de sa population. Constituant déjà une cause de préoccupation sérieuse, l'espoir de réaliser les OMD avant 2015 semble désormais très loin. Selon nous, ces moments extraordinaires appellent à une action concertée sur la base des responsabilités partagées entre les dirigeants africains et internationaux afin d'atténuer l'impact de la crise sur l'économie et la population du continent, de protéger le progrès et de garantir que l'Afrique a la possibilité de contribuer à la reprise mondiale et au développement propre.

Ce sont les circonstances propres au pays qui déterminent la réponse appropriée de la politique. Comme les ministres africains des Finances et les gouverneurs de la banque centrale l'ont souligné avant le Sommet du G20 à Londres, tous les pays d'Afrique subsaharienne ont comme priorité de maîtriser l'impact négatif de la crise sur la croissance économique et la pauvreté, tout en protégeant les gains durement gagnés des années précédentes, y compris la stabilité macro-économique et la soutenabilité de la dette. Nous appelons les dirigeants africains à résister aux tentations de répondre à l'affaiblissement des positions de la balance des paiements à l'aide de mesures protectionnistes ou en revenant aux contrôles administratifs.

Au même moment, une seule réforme institutionnelle ne vaincra pas la récession actuelle. La nature de la crise est telle que les pays africains ont besoin d'un soutien immédiat afin de maintenir l'activité économique et de protéger ceux qui ont le plus de mal à endurer cette situation. Nous appelons le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement à faciliter l'accès au crédit et à fournir les fonds nécessaires en urgence, de préférence sous la forme de subventions plutôt que de prêts, afin de compenser la perte des recettes nationales, les transferts de fonds et l'IDE et de répondre aux besoins sociaux urgents. Nous appelons également les pays du G8 et de l'OCDE à repousser la date limite du Programme des pays pauvres très endettés de fin 2004 à fin 2008 afin de donner une marge de manœuvre plus économique aux pays africains les plus pauvres.

LA PRINCIPALE RESPONSABILITÉ D'AGIR INCOMBE AUX DIRIGEANTS AFRICAINS Nous pensons que les dirigeants africains ont la principale responsabilité de protéger leur population des effets de la crise. Leur défi consiste à maintenir la stabilité et la croissance économique, dans le but de soutenir une approche participative dans la mise en place et l'application des stratégies de développement nationales, de tenir leurs engagements en termes de gouvernance, de comptabilité et de transparence ainsi que de trouver des moyens de renforcer la capacité à agir de l'Afrique et de communiquer ses besoins de manière plus claire sur la scène mondiale.

L'AFRIQUE A BESOIN DE DAVANTAGE FAIRE ENTENDRE SA VOIX DANS L'ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE INTERNATIONALE Il est clair que des dynamiques mondiales plus importantes, telles que la récession économique et le changement climatique, affectent profondément l'Afrique. Il apparaît également clairement, qu'en tant que continent comptant près d'un milliard de personnes, l'Afrique est sous-représentée dans de nombreux processus internationaux officiels et officieux. En outre, lorsque l'Afrique a une représentation adéquate, sa capacité de négociation est très limitée. Nous appelons les dirigeants africains à saisir cette opportunité pour appuyer les réformes importantes des structures de gouvernance mondiales afin qu'elles soient plus représentatives, qu'elles soutiennent et représentent mieux les peuples et les nations et qu'elle soit plus efficace, mais aussi qu'elles se concentrent davantage sur le renforcement des capacités de négociation, notamment avant le Sommet de Copenhague sur le changement climatique.

LES DONATEURS DOIVENT RESPECTER LEURS ENGAGEMENTS D'AIDE Alors que l'aide officielle des membres du CAD de l'OCDE à l'Afrique subsaharienne a augmenté de 11 % en 2008, une augmentation plus qu'appréciée suite aux baisses de 2006 et de 2007, la réalisation de l'objectif mondial de Gleneagles de 130 milliards de dollars par an d'ici 2010 reste incertaine. La somme supplémentaire nécessaire pour atteindre cet objectif représente une partie du soutien donné pour sauver les établissements financiers des pays riches et une infirme partie de leurs programmes de relance budgétaire. Nous pensons que la crise nécessite un dépassement des engagements de Gleneagles afin d'aider les pays à répondre à l'augmentation des besoins.


IL FAUT MAINTENIR L'ENGAGEMENT POLITIQUE INTERNATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE AU-DELÀ DE LA CRISE Les effets économiques et politiques de la crise actuelle mettent de plus en plus de pression sur les pays donateurs. Étant donné que les préoccupations nationales grandissent et que les finances publiques deviennent de plus en plus tendues, leur engagement pour le développement africain sera testé, en particulier une fois que la récession économique dans son ensemble devient apparente. Nous avons besoin de nouvelles coalitions afin de maintenir l'engagement politique autour de la réalisation des objectifs de développement ; les voix africaines recommandant qu'une aide et un investissement plus importants et meilleurs doivent être forts, clairs et au centre de cet effort.

L'AIDE DOIT SERVIR À RÉDUIRE LA DÉPENDANCE DE L'AIDE L'aide ne peut pas constituer la base du financement de la croissance durable. Cependant, comme l'expérience mondiale l'a démontré, à l'exception de l'Asie et de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale, l'aide peut servir à créer des capacités en termes de croissance et de développement. Nous appelons les dirigeants africains à soutenir et à approfondir leurs efforts visant à augmenter la mobilisation nationale des ressources et le flux d'investissement, tout en réduisant la dépendance de l'aide internationale. Nous appelons également les partenaires du développement à diriger davantage d'APD sur la création de la capacité du gouvernement à promouvoir le commerce, l'entrepreneuriat et la mobilisation nationale des ressources.

L'AFRIQUE A BESOIN D'UNE RÉVOLUTION VERTE Plus de 70 % des Africains dépendent de l'agriculture pour gagner leur vie. Pourtant le potentiel de l'agriculture n'est exploité ni en tant que vecteur de croissance économique ni afin de garantir

la sécurité alimentaire pour tous. La crise alimentaire n'est pas terminée et le changement climatique accélère et menace de diminuer davantage la productivité agricole en Afrique. Nous appelons les dirigeants africains, leurs partenaires internationaux et le secteur privé à augmenter leurs efforts visant à exploiter le vaste potentiel agricole du continent.

il est essentiel de maîtriser les déficits de l'infrastructure au moyen de partenariats publics et privés et de l'investissement ciblé. En outre, cela permet de saisir des opportunités pour la croissance économique, l'emploi et un secteur privé florissant.

L'AFRIQUE A BESOIN D'UNE POSITION COMMUNE FORTE CONCERNANT LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Les partenaires émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil se développent de jour en jour. Comme certains des plus grands partenaires commerciaux et sources d'investissement du continent, ils ont contribué à encourager les taux de croissance et à inciter les améliorations nécessaires de l'infrastructure en Afrique pendant de nombreuses années. Cependant, ils ont beaucoup plus à offrir au continent qu'un simple partenariat économique. Nous pensons que leur expérience unique en matière de développement, en particulier en ce qui concerne la sécurité alimentaire et la santé, positionne de manière exclusive les partenaires du Sud pour soutenir la réalisation des OMD en Afrique.

L'Afrique est la région qui contribue le moins au changement climatique mais qui sera incontestablement la plus touchée. Son agriculture, son approvisionnement en eau, son fardeau de maladies et ses ressources naturelles sont déjà profondément affectés. En outre, les implications humanitaires, économiques et financières du changement climatique ne cessent d'augmenter. Lors des prochaines négociations, l'Afrique doit faire face à un enjeu important au sujet d'un nouveau cadre post-Kyoto, qui implique de garantir une affaire équitable lui permettant de saisir des opportunités de développement propre. Nous pensons que l'Afrique doit développer et formuler clairement une position commune, soutenue par les chefs d'État, avant la Conférence sur le changement climatique qui aura lieu en décembre 2009 à Copenhague. Cela vise à garantir que les besoins spéciaux des pays les moins développés, majoritairement des pays africains, sont pris en considération.

LA PORTÉE DE L'INVESTISSEMENT DANS LES ÉNERGIES PROPRES ET L'INFRASTRUCTURE EST VASTE L'infrastructure africaine dans le secteur du transport et de l'énergie est insuffisante, ce qui réduit non seulement l'efficacité commerciale mais limite également le volume des échanges. Cela contraint la sécurité alimentaire et entrave l'intégration régionale. Selon nous,

LES PARTENAIRES ÉMERGENTS PEUVENT DEVENIR DES CHAMPIONS DU DÉVELOPPEMENT

L'AFRIQUE PEUT CONTRIBUER À LA REPRISE MONDIALE Le potentiel d'investissement dans la vraie économie de l'Afrique est vaste, en particulier dans les secteurs de l'infrastructure, de l'énergie renouvelable, de l'agriculture et des télécommunications. Une augmentation de l'investissement dans ces secteurs créera non seulement de l'emploi en Afrique, mais également des marchés pour les pays développés. Si on lui en donne l'occasion, l'Afrique peut fournir une plate-forme de croissance importante pour l'économie mondiale et ouvrir la voie aux modèles de développement propre qui contribuent aux efforts mondiaux visant à maîtriser le changement climatique.


L'Africa Progress Panel Membres du panel M. Kofi Annan Président et lauréat du prix Nobel de la paix M. Tony Blair Ancien premier ministre du Royaume-Uni M. Michel Camdessus Ancien directeur général du Fonds monétaire international M. Peter Eigen Fondateur et président du conseil consultatif, de la transparence internationale, président de l'Initiative pour la transparence des industries extractives M. Bob Geldof KBE Musicien, homme d'affaires, fondateur et président de Band Aid, Live Aid et Live8, co-fondateur de DATA

Secrétariat APP Mme Graça Machel Activiste pour les Droits de la femme et de l'enfant, président de la Fondation pour le développement de la communauté Mme Linah Kelebogile Mohohlo Gouverneur, Banque du Botswana Général Olusegun Obasanjo Ancien président du Nigéria M. Robert E. Rubin Ancien Secrétaire au Trésor des États-Unis M. Tidjane Thiam Président directeur général (désigné), Prudential Plc. Professeur Muhammad Yunus Économiste, fondateur de la Banque Grameen et lauréat du prix Nobel de la paix

Michael Keating Directeur Violaine Beix Benedikt Franke Dawda Jobarteh Temitayo Omotola Carolina Rodriguez

Africa Progress Panel

Rue de Varembé 9-11 1202 Genève Suisse www.africaprogresspanel.org

Remerciements L'Africa Progress Panel remercie, pour leurs contributions importantes, M. Charles Dan, directeur régional de l'Afrique, Organisation internationale du travail (OIT) ; Professeur Franklyn Lisk, Centre d'études sur la mondialisation, Université de Warwick ; Melle Julie Mandoyan, Institut de hautes études internationales et du développement ; M. Brian Ngo, Unité de soutien du Forum pour le partenariat

avec l'Afrique ; Dr. Funmi Olonisakin, directeur, Groupe du conflit, de la sécurité et du développement, King’s College de Londres ; Dr. Patrick Osakwe, Commission économique pour l'Afrique des Nations unies (CEA) ; Dr. Vijaya Ramachandran, confrère, Centre pour le développement mondial ; M. Guido Schmidt-Traub, South Pole Carbon Asset Management ; Professeur Alyson Warhurst, directeur

fondateur, Maplecroft et les collègues d'Exclusive Analysis and Monitor Group. Enfin, nous souhaitons remercier pour leur soutien le Ministère du développement international du Royaume-Uni et la Fondation Bill-et-Melinda-Gates.


Table des matières

Avant-propos : Une époque pour le leadership

6

Introduction

8

Partie I : Une année de progrès inégal

10

Partie II : L'impact de la crise mondiale

27

Partie III : Les prévisions

33

Conclusion : Le partage des responsabilités pour le progrès

40

Matrice des responsabilités partagées

44


Une époque pour le leadership

L

’année dernière, notre rapport traitait principalement de l’inquiétude liée à l’impact des crises alimentaire et pétrolière et du changement climatique sur les populations africaines. Ces inquiétudes persistent, mais elles ont été éclipsées par une menace potentiellement plus dangereuse. La récession économique mondiale est susceptible d’avoir un impact particulièrement important sur l’Afrique, non seulement à cause des effets directs d’une baisse des échanges commerciaux, de l’investissement direct étranger, des transferts de fonds et potentiellement des niveaux d’aide, mais également suite aux mesures correctives mises en commun par les pays développés. Ces mesures visent à encourager le capital à fuir de la périphérie économique vers la sécurité perçue dans l’Ouest.

La responsabilité envers la population constitue la base la plus solide du leadership pour garantir que les précieuses ressources financières, qu'elles proviennent de sources nationales ou de donateurs, soient mieux utilisées pour atteindre des résultats tangibles et pour convaincre les citoyens, même en période de difficulté économique, que les dirigeants prennent leurs intérêts à cœur.

Ce nouveau déclin arrive à un moment où de nombreux pays africains avaient réalisé un progrès économique, social et politique remarquable. La croissance économique à deux chiffres, le développement du secteur privé, le système bancaire innovant, l’utilisation de la téléphonie mobile, les élections libres et justes, le recul du paludisme, l’augmentation des taux de scolarisation ainsi que la société

Africa Progress Panel 2009

civile et l’engagement croissant des femmes dans la prise de décision constituent de nombreux exemples de succès. Il existe de nombreuses preuves incontestables que l’amélioration rapide du développement humain est possible même dans les environnements les plus difficiles et qui possèdent les ressources les plus limitées. Malgré ces exemples de succès, on évite la question de savoir pourquoi des centaines de millions d’Africains manquent toujours d’opportunités et de moyens de base qui leur permettraient de mener une vie saine et productive. L’Afrique fait face à des obstacles uniques pour les circonstances, dont des déficits dans la fragmentation politique, l’infrastructure et la communication, et la vulnérabilité face aux maladies infectieuses et aux autres maladies. Bien qu’ils soient les plus touchés, les pays du continent sont les moins responsables des nombreux problèmes auxquels le monde est confronté, comme le changement climatique, l’instabilité financière et le ralentissement économique. Par conséquent, la responsabilité du progrès en Afrique doit être partagée. Les dirigeants africains et leurs partenaires internationaux, que ce soit les pays industrialisés ou les économies émergentes, les donateurs ou les entreprises, ont chacun un rôle à jouer dans le progrès économique, social et politique du continent. Des partenariats forts permettront à l’Afrique de contribuer à résoudre les problèmes mondiaux, dont les modèles de croissance économique à faible teneur en carbone et les opportunités d’investissement visant à stimuler l’économie mondiale. À un moment où d’autres flux financiers diminuent, les pays du G8 et les pays donateurs ont une responsabilité encore plus importante d’honorer leurs engagements internationaux en termes d’aide et de s’assurer que les accords mondiaux relatifs commerce, au changement climatique, à la propriété intellectuelle, aux drogues illicites, au crime ou à la migration,

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répondent aux besoins de développement de l’Afrique. Utilisée de manière efficace, l’aide peut réaliser un effet de levier sur d’autres flux financiers, renforcer les capacités et répondre aux besoins sociaux et humanitaires urgents. Comme le rapport d’ONE de cette année le souligne, malgré la récession économique, de nombreux donateurs honorent leurs engagements d’aide, reconnaissent la valeur pratique de l’investissement dans le développement de l’Afrique ainsi que l’impératif moral et politique de tenir leurs promesses. Malheureusement ce n’est pas le cas des autres, dont certains pays du G8 ; ce qui nous préoccupe profondément. Parallèlement, ce sont les dirigeants africains ont sont principalement tenus pour responsables des progrès en Afrique. Ils ont pour défi de formuler clairement et de revendiquer les besoins de l’Afrique et le programme sur la scène mondiale, insistant sur les valeurs et les normes garanties dans l’acte constitutif de l’Union africaine et d’autres accords importants en tant que base du partenariat et du soutien des pays du Sud et de l’OCDE. Cela constitue également une base pour attirer les investissements et garantir que les ressources nécessaires d’urgence pour l’aide sont utilisées de manière aussi efficace que possible. Les dirigeants africains doivent également relever d’autres défis. Les exemples de succès prouvent qu’il est possible d’améliorer rapidement la qualité de vie de la population, les opportunités à sa disposition ainsi que sa sécurité économique grâce à la bonne association de leadership, de ressources et de responsabilité. Malheureusement, ces succès ne se répètent pas assez souvent ou ne sont pas pris à la bonne échelle. La richesse ou la disponibilité des ressources n’est pas suffisante pour faire avancer le développement humain que ce soit à un


niveau national ou de projet. Les dirigeants nationaux et locaux sont plus déterminés que jamais à utiliser ces ressources pour atteindre des résultats et répondre aux besoins des citoyens, notamment dans les domaines de la sécurité, de l’emploi, de l’alimentation, de l’accès aux soins de santé et à l’éducation. Le fait d’impliquer les populations dans les décisions relatives à la manière dont les ressources sont utilisées est une manière efficace de générer la confiance et l’utilisation optimale des fonds.

population africaine, dont la plus grande ressource est constituée par ses femmes, forme la base la plus solide du leadership pour garantir que les ressources financières précieuses à l’Afrique, qu’elles proviennent de sources nationales ou de donateurs, soient mieux utilisées pour atteindre des résultats tangibles.

Kofi A. Annan Président

Plus il y a d’obstacles au progrès, plus la qualité du leadership politique est importante, et l’Afrique n’est pas une exception. Les dirigeants ont la principale responsabilité de mettre en place et de mener un programme de développement national qui réponde aux besoins et aux aspirations des populations, dont les dirigeants sont responsables. La qualité du dialogue entre les citoyens et leurs dirigeants est une condition essentielle au progrès et également la meilleure manière de gérer les tensions et, par conséquent, de prévenir les conflits. La responsabilité des dirigeants est une tradition et une pratique dont les origines sont ancrées dans la culture africaine. Mais dans de nombreuses parties du continent, elle a tendance à disparaître. Il y a trop d’exemples de la captation des ressources par les élites, de l’inégalité croissante en termes de richesse et d’opportunité, et de l’abus des processus électoraux visant à légaliser des négociations exclusives en faveur des plus puissants. Beaucoup plus de choses peuvent et doivent être faites pour impliquer les Africains dans la croissance de leur continent ainsi que dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, que ce soit dans les villes ou dans les villages, dans les écoles ou les centres de santé, dans les assemblées de district ou les assemblées législatives. La responsabilité envers la

Les dirigeants politiques africains sont les principaux responsables du progrès. 7

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Introduction

L

'histoire de l'Afrique reste celle d'un progrès instable

Cependant, ces tendances sont désormais menacées. La crise

Dans ce contexte, nous commencerons ce rapport en regardant

mais remarquable, ponctué de déclins et de problèmes

financière et la récession économique qui s'ensuit constituent

en arrière afin d'évaluer le progrès que l'Afrique a fait au cours de

chroniques. D'une part, le continent n'a jamais connu une

les défis majeurs de la politique auxquels fait déjà face la région,

l'année dernière avant de présenter en détails la manière dont la

meilleure position qu'aujourd'hui. Il y a non seulement des pays

étant donné qu'ils commencent à éroder le progrès, diminuer

récession mondiale menace de le renverser. Nous penserons alors

plus démocratiques qu'auparavant (presque trente comparés aux

la croissance par habitant et entraîner de graves problèmes

à l'avenir et identifierons la manière dont les dirigeants africains

cinq de la fin de la Guerre Froide) et moins de guerres civiles (trois

budgétaires. Suite à la mise en garde de la Banque mondiale

et leurs partenaires internationaux peuvent atténuer l'impact de

comparées aux treize d'il y a une décennie et demie), mais au

selon laquelle 43 états africains sur 53 sont fortement exposés

la crise sur leurs économies et populations. Nous nous assurerons

cours de la dernière décennie, la plupart des pays ont également

et vulnérables aux effets de la crise, le continent fait face au

également que l'Afrique puisse exploiter son potentiel afin de

pu réaliser un réel progrès, que ce soit en termes de croissance

vrai danger du découplage, du déraillement et de l'abandon

contribuer à la reprise mondiale. Étant donné la diversité des

économique et de développement du secteur privé, d'éducation

malveillants. Cela affectera les efforts visant à atteindre les

53 états du continent et la structure disparate de leurs économies,

primaire, de droits des femmes ou de lutte contre la pauvreté

Objectifs du millénaire pour le développement, et il faudra peut-

il n'existe pas une seule et unique solution de politique. Il est

et la maladie. Trop de pays sont gouvernés par des dirigeants

être réécrire les exemples de succès. La capacité des pays africains

impossible qu'une seule solution soit adaptée à tous. Cependant,

autoritaires et corrompus, trop de résultats d'élections restent

à soutenir des services de base tels que l'éducation et les soins

il existe de nombreuses mesures générales qui, nous le pensons,

contestés et des problèmes majeurs persistent, tels que les guerres

de santé sera fortement altérée. Il pourrait y avoir d'importantes

aideront les dirigeants africains à tirer le meilleur parti de leurs

au Darfour et en République Démocratique du Congo. En outre, on

conséquences humaines, sociales et politiques.

circonstances et qui permettront de soutenir de manière optimale la communauté internationale.

assiste à l'augmentation de la piraterie sur les côtes somaliennes et des coups d'État, notamment en Guinée, en Guinée-Bissau, en

Associée aux défis du changement climatique, de l'extension

Mauritanie et à Madagascar. Néanmoins, des tendances positives

de la pauvreté et de la marginalisation économique, la crise

Parallèlement, nous aborderons également des questions

apparaissent clairement vers moins de conflits, plus de démocratie

économique mondiale menace désormais les prévisions en

critiques telles que la réforme de l'architecture institutionnelle

et un développement plus important.

termes de développement de l'Afrique et la vie de sa population.

internationale, la nécessité que les partenaires honorent leurs

Cependant, un autre aspect plus positif subsiste. La crise pourrait

engagements d'aide, à la fois en termes de quantité et de qualité,

servir de signal pour les Africains comme pour leurs partenaires

la responsabilité du secteur privé de contribuer à la réalisation

internationaux. Cela peut faire comprendre l'impératif de

des objectifs basés sur les OMD et la bonne gouvernance, et

prudence économique et de bonne gouvernance aux dirigeants

le rôle de plus en plus important des partenaires émergents

africains et les encourager à utiliser de manière plus efficace les

comme la Chine, l'Inde et le Brésil dans le dialogue au sujet du

pauvreté et de la marginalisation

ressources de leurs pays. Cela peut également encourager leurs

développement africain. De manière plus importante, cependant,

économique,

partenaires à reconnaître et à exploiter l'énorme potentiel et la

nous insisterons sur l'impératif pour les dirigeants africains

vaste possibilité du continent pour l'investissement dans sa vraie

d'assumer la responsabilité de répondre aux aspirations de leurs

économie. Comme tel, cela présente une opportunité unique de

populations et d'exploiter le potentiel de ces dernières.

Associée aux défis du changement climatique,

menace

de

l'extension la

crise

désormais

les

de

la

mondiale prévisions

en termes de développement de l'Afrique et la vie de sa population.

Africa Progress Panel 2009

traiter certains des blocages qui avaient freiné la croissance et le développement de l'Afrique pendant des décennies.

8


Partie I Une année de progrès inégal

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Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Investissement direct étranger de l'Afrique subsaharienne (en milliards de dollars)

E

n considérant l'année dernière en Afrique, nous

du pétrole font désormais face à d'énormes déficits en termes de

remarquons que de nombreux résultats positifs qui ont été

revenu, alors que ceux qui devaient l'importer ont vu leur pouvoir

réalisés sont souvent menacés d'être négligés. Cependant,

d'achat augmenter. Les dynamiques de second tour liées à la crise,

il reste d'énormes défis à relever si les pays africains souhaitent

telles que la chute soudaine des prix des matières premières,

atteindre leurs objectifs basés sur les OMD, en particulier à la

commencent à affecter le revenu national, les termes de l'échange,

lumière de la récession économique mondiale. Cette section

l'inflation et les prévisions générales de développement, dont

résumera brièvement les principaux développements dans les

certaines positivement et beaucoup négativement.

domaines de (1) la croissance économique, (2) la gouvernance, (3) l'éducation, (4) la santé, (5) la paix et la sécurité, (6) la sécurité

Ces développements proviennent des pays en dehors du continent

alimentaire et nutritionnelle, (7) l'adaptation et l'atténuation du

africain et masquent les améliorations structurelles importantes

changement climatique et (8) le financement du développement

apportées au cours de l'année dernière. De nombreux pays

depuis la publication du rapport de l'année dernière.

africains ont travaillé dur pour parvenir à la stabilité macroSource : IMF 2009c

CROISSANCE ÉCONOMIQUE L'année dernière, une consolidation des tendances économiques

semestre 2008. Cependant, depuis le début 2009, les entrées de

positives a été observée dans tout le continent. De nombreux

capitaux subissent une pression croissante alors que la liquidité

pays africains ont enregistré des taux élevés de croissance dans

mondiale s'est renforcée, que les taux de change et les marchés de

le revenu par habitant, et les investissements sur le continent ont

capitaux sont devenus plus instables (augmentant ainsi le risque

continué à abonder, même lorsque la turbulence économique a

perçu d'investir dans des actifs libellés en devise locale), et que

commencé à faire baisser la croissance mondiale et la demande

les investisseurs sont devenus plus préoccupés par l'augmentation

d'exportations de l'Afrique subsaharienne au cours du deuxième

des risques politiques et macro-économiques et par la liquidité de

économique, en maîtrisant l'inflation et la soutenabilité de la

Afrique subsaharienne : Croissance du PIB (en %)

leurs actifs. La turbulence mondiale du marché financier a encore plus augmenté la préférence des investisseurs pour les actifs

De nombreux pays africains ont travaillé dur pour parvenir à la stabilité macro-

perçus comme étant à forte liquidité et de haute qualité, ce qui a commencé à ébranler les marchés boursiers émergents africains.

économique, en maîtrisant l'inflation et la

La crise a également inversé l'augmentation spectaculaire des

soutenabilité de la dette, pour poursuivre

prix de l'énergie et des denrées alimentaires qui a eu un impact

des politiques économiques solides et pour

profond et varié sur de nombreux pays africains au cours de

renforcer leurs institutions.

l'année dernière. Avec, par exemple, la diminution de moitié du prix d'un baril de pétrole depuis fin 2008, ces pays qui exportaient Source : IMF 2009b

Africa Progress Panel 2009

10


Les entrepreneurs en Afrique font face à des contraintes réglementaires et administratives plus importantes, et les droits de propriété et des investisseurs sont moins protégés que ceux des entrepreneurs des autres régions. dette, pour poursuivre des politiques économiques solides et pour renforcer leurs institutions. Ils ont entrepris d'intégrer le commerce dans des stratégies nationales de développement, d'encourager les exportations, d'augmenter la compétitivité et

La Banque mondiale signale que les gouvernements africains ont mis en œuvre des réformes plus favorables au commerce au cours de l'année dernière par rapport à celles de l'année précédente. Quatre pays africains apparaissent parmi les dix premiers réformateurs.

d'encourager le commerce interrégional. Ils ont mis en place des stratégies pour le développement de l'infrastructure qui couvre l'eau, l'énergie, le transport et les technologies de l'information et de la communication. Ils ont appelé à la promotion du secteur privé, y compris à l'établissement des marchés financiers et à

Réforme des pays africains et PROGRESSION dans le Classement DE la facilité de faire des affaires

Classement pour la facilité de faire des affaires par région

l'amélioration des cadres réglementaires. Ils ont augmenté la mobilisation de leur revenu et ont élargi leur assiette fiscale en réalisant un excédent global du solde de la balance des paiements courants de 2,7 % en 2007 et en 2008. Enfin, ils ont travaillé dur pour améliorer la conjoncture sur le continent. Selon le rapport Doing Business (faire des affaires) de 2009 de la Banque mondiale, les gouvernements africains ont mis en œuvre des réformes plus favorables au commerce au cours de l'année dernière par rapport à celles de l'année précédente. Quatre pays africains apparaissent parmi les dix premiers réformateurs dans le rapport, qui a également constaté que vingt-huit pays avaient mis en œuvre un total de cinquante-huit réformes facilitant la création d'entreprise. Des améliorations ont également été apportées dans le droit commercial, les droits de propriété et la protection des investisseurs. Les partenaires du développement ont contribué à ce succès en encourageant l'investissement, en améliorant l'environnement des entreprises et en développant les marchés financiers au moyen d'initiatives telles que le Soutien renforcé du secteur privé (EPSA) pour l'Afrique, le Service-Conseil pour l'investissement étranger de la Société financière internationale, l'Initiative d'investissement en Afrique du NEPAD/ de l'OCDE, le Fonds pour

Source : World Bank 2009a

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Source : World Bank 2009a

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Afrique subsaharienne : retard EN MATIèRE D'infrastructure le climat d'investissement et le Partenariat pour le développement

Cependant, certaines avancées importantes ont également

du secteur financier en Afrique (CEA/ OCDE, 2009).

été faites l'année dernière. L'UA, par exemple, a consacré son

Densité de routes pavées Kilomètres par kilomètre carrés

sommet de janvier 2009 au développement de l'infrastructure et Tandis que le climat des affaires en Afrique s'est amélioré de

aux donateurs, y compris les donateurs qui ne font pas partie du

manière considérable au cours de l'année dernière, le coût

CAD tels que l'Inde et la Chine, dont le soutien avait augmenté.

de faire des affaires en Afrique est toujours le plus élevé au

La Banque mondiale a récemment créé un Programme d'appui

monde. Les entrepreneurs en Afrique font face à des contraintes

aux infrastructures existantes et nouvelles (INFRA) qui prêtera

réglementaires et administratives de plus en plus importantes, et

45 milliards de dollars en infrastructure sur les trois prochaines

les droits de propriété et des investisseurs sont moins protégés

années, et plus de 1,2 milliards de dollars ont été garantis pour

que ceux des entrepreneurs des autres régions. Ils luttent

le Couloir Nord-Sud lors d'une conférence à Lusaka en avril 2009.

également continuellement contre l'infrastructure inappropriée

En allant de l'avant, l'infrastructure continuera à recevoir de plus

qui, dans de nombreuses régions du continent, limite leur

en plus de soutien affirmé de la part des principaux multilatéraux,

potentiel entrepreneurial au strict minimum (Centre pour le

suite aux reconstitutions réussies de l'Aide au développement

développement mondial, mars 2009). La Banque mondiale, par

international (15), du Fonds africain de développement (11) et du

exemple, estime que la contrainte de l'infrastructure sur le fait de

Fonds européen de développement (10). Le Fonds fiduciaire du

faire des affaires réduit la productivité des entreprises africaines

partenariat euro-africain pour les infrastructures, lancé en 2007,

de 40 %.

reçoit également des gages financiers importants de plus en plus

Densité de lignes téléphoniques principales Lignes par millier de personnes

Capacité de production électrique Mégawatts par million de personnes

d'États membres de l'UE (Commission européenne, avril 2009). L'infrastructure africaine dans le secteur du transport et de l'énergie est insuffisante, ce qui réduit non seulement l'efficacité

Il est plus difficile de relever le défi lié à l'infrastructure en

commerciale mais limite également le volume des échanges

raison de la crise économique actuelle. Les crises précédentes

régionaux et internationaux. Cela entrave l'intégration régionale.

ont prouvé que l'infrastructure fait partie des catégories de

L'Étude diagnostique des infrastructures nationales en Afrique

dépenses les plus sévèrement réduites par les gouvernements

signale que, pour la plupart des pays, l'impact négatif de

connaissant des problèmes financiers. De telles réactions

l'infrastructure défaillante est au moins aussi important que celui

répondent au coût élevé du développement étant donné que la

associé au crime, à la lourdeur administrative, à la corruption et

réadaptation ultérieure des installations est exponentiellement

aux contraintes du marché financier (AICD, 2009). Malgré le besoin

plus coûteuse que l'entretien régulier, alors que l'infrastructure

évident de progrès dans ce secteur, les contraintes financières

inadéquate ralentit la reprise économique et la réduction de

continuelles ont pour conséquence que l'Afrique continue à être

la pauvreté. L'un des plus grands défis que doivent relever les

à la traîne par rapport aux autres régions, en particulier dans le

décideurs africains pendant l'année à venir est de s'assurer

domaine de l'assainissement, de l'électricité et de l'accès aux

que les dépenses essentielles sont maintenues sans sacrifier la

routes rurales (BAfD, 2009).

prudence macro-économique et fiscale.

Amélioration de l'eau Pourcentage de population

Source : Foster 2008

Africa Progress Panel 2009

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Lors

du

soixantième

Déclaration

anniversaire

universelle

des

de

droits

la de

l'homme, on remarque que les plus grandes

GOUVERNANCE

améliorations ont été apportées dans les

L'année a été très mitigée pour la gouvernance en Afrique.

des droits de l'homme. Dans certains pays tels

D'une part, un progrès a été observé en ce qui concerne la

que le Libéria, avec la première femme chef

Les scores de la gouvernance se sont améliorés entre 2005 et 2008

catégories de la participation politique et

responsabilité globale, la libéralisation politique et la gestion économique. Les élections multipartites sont devenues plus régulières, encourageant en particulier des processus

d'État du continent, le changement a été transformationnel.

électoraux en Ghana, en Afrique du Sud et en Zambie. À ce jour, vingt-neuf pays ont volontairement accédé au Mécanisme africain d'évaluation par les pairs du NEPAD (MAEP), quinze ont lancé des revues et cinq pays mettent activement en œuvre

on remarque que les plus grandes améliorations ont été

l'Initiative pour la transparence des industries extractives (EITI)

apportées dans les catégories de la participation politique et des

dont le but est de contrôler l'utilisation des fonds générés

droits de l'homme. Dans certains pays tels que le Libéria, avec la

grâce au pétrole et à d'autres ressources naturelles. La portée

première femme chef d'État du continent, le changement a été

de la représentation politique s'est élargie et des efforts ont

transformationnel.

été faits au moyen de dispositions constitutionnelles afin de refléter la diversité des sociétés africaines dans les organes

D'autre part, il y a eu des déclins importants tels que les

du gouvernement, en particulier dans l'exécutif et le législatif.

coups d'État en Guinée, en Guinée-Bissau, en Mauritanie et

Le rôle croissant de la société civile dans de nombreux pays

à Madagascar, ou le refus de la plupart des états africains de

est également un grand signe de progrès étant donné que

soutenir la mise en accusation du Président du Soudan, Omar

les organisations non gouvernementales et d'autres groupes

al-Bashir, par la Cour pénale internationale (CPI). Les accords

de citoyens tiennent de plus en plus les gouvernements pour

de partage du pouvoir au Zimbabwe et au Kenya sont fragiles,

responsables de leurs actions.

la qualité des élections reste suspecte dans de nombreux pays

(0-100)

(avec une tendance continue consistant à réélire le titulaire), indicateurs

et l'adhésion au constitutionnalisme et l'État de droit ne sont

de gouvernance de la Banque mondiale, du Rapport de

pas encore renforcés partout. 18 états africains sur 53 restent

gouvernance de l'Afrique de 2008 de la CEA, de Freedom House

dirigés par des gouverneurs aux origines militaires et, même si

et de la Transparence internationale prouvent ce progrès. Les

des progrès remarquables ont été faits dans les enquêtes et les

scores moyens de l'Index Ibrahim pour la gouvernance africaine,

condamnations anti-corruption dans plusieurs pays, la corruption

la capacité des gouvernements africains à financer les services

par exemple, sont passés de 52,7 en 2002 à 55,8 en 2008, avec

reste un défi important à relever. L'UA estime que la corruption

publics et sociaux vitaux.

31 pays subsahariens sur 48 qui ont amélioré leur performance

coûte au continent presque 150 milliards de dollars par an, et

de gouvernance au cours de cette période. Lors du soixantième

la BAfD estime que cela entraîne une perte d'environ 50 % des

anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme,

recettes fiscales nationales, ce qui réduit de manière significative

Les

informations

provenant

du

Projet

des

13

Source : UNECA 2005 and 2008

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Les indicateurs d'éducation montrent les progrès mais beaucoup de choses restent à faire

ÉDUCATION

et en atteignant la parité au niveau primaire d'ici 2015. Les quinze pays suivants avaient déjà réalisé la parité avant 2008.

L'image de l'éducation est également mitigée. Au cours de la Seconde décennie de l'éducation pour l'Afrique, de nombreux pays

Cependant, d'énormes défis sont encore à relever. Le taux

se sont consacrés à un programme de grande envergure, y compris

net de scolarisation primaire est toujours le plus bas du

l'enseignement supérieur et professionnel et ont augmenté les

monde. 49 millions d'enfants ne vont pas à l'école, le taux

ressources nationales allouées à l'éducation. Près de la moitié des

d'analphabétisme des femmes est le plus élevé par rapport aux

pays africains (23) ont développé des programmes d'éducation

autres régions, les taux d'achèvement sont largement inférieurs

nationaux approuvés par l'Initiative de financement accéléré (FTI)

aux taux de scolarisation et les taux d'inscription à l'enseignement

de la Banque mondiale, et environ un tiers (17) ont déjà établi des

secondaire et tertiaire en Afrique subsaharienne restent bas, 32 %

programmes à long terme afin de réaliser l'Éducation pour tous,

et 5 % respectivement. Malgré la mise en place de fiducies telles

en exposant les ressources nationales disponibles et les besoins

que le Fonds de développement de programmes d'éducation et

de financement externe tels que convenus lors de la Conférence

le Fonds catalytique étendu, les investissements publics et privés

sur le financement du développement de 2006 à Abuja. Les pays

dans l'éducation sont encore largement inférieurs aux niveaux

africains ont accompli des progrès considérables en améliorant

requis, le manque de financement pour la FTI seule étant estimé

l'accès à l'éducation - le taux net de scolarisation primaire, par

dans la région à 2 milliards de dollars (CEA/ OCDE, 2009).

Source : World Bank 2009b

exemple, a augmenté plus rapidement que dans les autres régions -

Les pays africains ont accompli des progrès considérables en améliorant l'accès à l'éducation - le taux net de scolarisation primaire, par exemple, a augmenté plus rapidement que les autres régions. Les quinze pays suivants avaient déjà réalisé la parité au niveau primaire avant 2008 : Botswana

Maurice

São Tomé-et-Príncipe

Gabon

Namibie

Sénégal

Ghana

Ouganda

Seychelles

Kenya

République unie de Tanzanie

Zambie

Lesotho

Rwanda

Zimbabwe

Source : UNICEF Global database

Africa Progress Panel 2009

14


VIH/SIDA EN AFRIQUE

SANTÉ L'année dernière, certains développements très positifs ont été effectués dans le secteur de la santé en Afrique. Par exemple, les

Répartition des nouvelles infections en 2007

Taux de prévalence du VIH/SIDA chez les adultes (15 - 49 ans)

0,8 million

chefs d'État et de gouvernement ont approuvé une Stratégie de santé africaine pour la période 2007-2015 qui vise à renforcer la qualité et la couverture des systèmes de santé du continent. L'OMS a fait un effort afin de maximiser les synergies positives entre les initiatives de santé mondiales telles que l'Alliance mondiale pour la vaccination et l'immunisation (GAVI) et les systèmes de santé nationaux. Le financement de la santé a également augmenté de manière considérable grâce à une contribution particulièrement importante des États-Unis au moyen de son Plan d'urgence du

1,9 millions

président américain pour la lutte contre le SIDA (PEPFAR). Des mécanismes de financement innovants tels que les Garanties de marché, la Taxe de solidarité sur les billets d'avion d'UNITAID et la

Source : UNAIDS 2008

Facilité de financement internationale pour la vaccination (IFFIm) ont été lancés afin de combler les insuffisances de financement existantes et prévues.

Pourcentage de population atteinte du VIH/SIDA

Plusieurs pays africains semblent avoir réduit de manière considérable leur taux de prévalence du SIDA, et un nombre de plus en plus important d'Africains vivant avec le virus et nécessitant des antirétroviraux suivent un traitement. Trois pays ont atteint l'objectif de traiter au moins 50 % de leur population atteinte du SIDA. Deux-tiers des pays africains ont adopté des politiques qui incluent l'usage de médicaments qui sont efficaces contre le paludisme. Grâce à cela, les taux de mortalité liés au paludisme ont diminué de manière impressionnante en Éthiopie, au Rwanda, en Tanzanie et en Zambie.

Source : OECD/UNECA 2009

15

Source : UNICEF SOWC Database 2009

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Publication de l'APP sur la mortalité maternelle (À venir) Aucun mystère n'est fait autour des mesures nécessaires pour lutter contre la mortalité maternelle. Il y a de nombreux exemples d'améliorations spectaculaires de la santé maternelle, y compris dans les environnements

Malgré ce progrès, il sera difficile de réaliser les objectifs basés sur les OMD en termes de santé d'ici 2015. De nombreux systèmes de santé africains restent sous-financés, manquent de personnel

La couverture médiatique des guerres, des rébellions et des

et sont mal équipés. Les indicateurs de santé africains sont les

contre-rébellions dans la région des Grands Lacs, des conflits

plus bas du monde. Plus de deux-tiers des personnes atteintes du

interminables au Darfour, en Somalie et en République

SIDA se trouvent en Afrique, et plus d'un million de personnes,

démocratique du Congo (et la réponse insatisfaisante de l'UA à

majoritairement des femmes et des enfants, meurent chaque

cela), des coups d'État récents en Guinée, en Guinée-Bissau, en

année des suites du paludisme. Les améliorations de la mortalité

Mauritanie et à Madagascar, de l'augmentation soudaine de la

pour les enfants de moins de 5 ans et de la mortalité maternelle

piraterie autour de la Corne de l'Afrique, de l'insurrection dans le

ont été très faibles, laissant de manière significative la plupart

Delta central du Niger et des trêves difficiles au Zimbabwe et au

des pays africains de côté pour la réalisation des OMD en termes

dans lesquels les ressources sont très limitées

de santé : une femme enceinte en Afrique a 180 fois plus de

en Afrique et ailleurs. L'Africa Progress Panel

probabilité de mourir suite à des complications liées à la grossesse

prépare une synthèse destinée aux dirigeants

qu'une femme européenne. Au rythme actuel, l'objectif de

et aux décideurs africains dans les secteurs public et privé sur ce qui peut et doit être fait pour accélérer le progrès lié à l'OMD 5. Cela défendra le fait que la santé maternelle n'est

PAIX ET SÉCURITÉ

mortalité infantile ne sera pas réalisé avant 2045, notre promesse faite sur la santé maternelle ne sera pas tenue du tout, et dans

LES PAYS en CRISE SONT DE LOIN LES PLUS VISIBLES DANS LES MÉDIAS INTERNATIONAUX Base : 3 024 nouveaux rapports télévisés sur l'Afrique sur 38 médias internationaux du 1er janvier au 25 mai 2009

certaines régions, les taux de mortalité maternelle empireront réellement (Campagne mondiale pour les OMD dans le secteur de la santé, 2008).

pas simplement un enjeu lié au domaine de la santé publique et qu'il faut quantifier le coût des échecs et évaluer les bénéfices dûs aux succès, qu'il faut fournir des exemples pertinents de progrès, identifier les blocages et encourager la formation de nouvelles coalitions pour les surmonter.

Avant 2008, très peu de pays, dont le Botswana, la Tanzanie et l'Ouganda, avaient atteint l'objectif d'Abuja d'allouer 15 % de leur budget au secteur de la santé, et plus que la moitié avaient alloué moins de 10 % (CEA - OCDE, 2009). Le résultat très contrasté qui en résulte par rapport aux autres régions dans différents domaines tels que le nombre de personnel soignant pour 10 000 personnes (13 par rapport à une moyenne de 115 dans les pays à revenu élevé), l'accès aux soins de santé et la couverture de vaccination, reste un signe évident de progrès insuffisant en ce qui concerne les objectifs basés sur les OMD. Malheureusement, le Fonds mondial, qui a prouvé pouvoir relever certains de ces défis, fait actuellement face à un déficit de financement d'environ 4 milliards de dollars pour la période 2008-2010.

Africa Progress Panel 2009

16

Nombre de rapports Source : Media Tenor 2009


Même s'il est vrai que l'Afrique continue à compter le plus grand nombre de conflits Kenya suggérerait qu'il n'y a eu aucune amélioration de la situation

accompli un réel progrès en mettant en œuvre l'Architecture

armés

de la sécurité au cours de l'année dernière. En fait, elle donne trop

africaine de paix et de sécurité (AAPS) comme cadre unique pour

la

souvent l'impression que l'Afrique est inextricablement empêtrée

une action commune. Plusieurs des cinq brigades régionales

dans le conflit.

composant la Force africaine en attente (FAA) sont sur le point

dans des zones de conflit, de nombreux

d'être achevées en avance, le Système continental d’alerte rapide

et

qu'environ

population

du

un

cinquième

continent

vit

de

toujours

développements positifs ont été faits au cours

Même s'il est vrai que l'Afrique continue à compter le plus grand

(CEWS) est presque opérationnel, le Groupe des sages se réunit

de l'année dernière. Les États membres de

nombre de conflits armés et qu'environ un cinquième de la

régulièrement, et le soutien pour le renforcement des capacités

l'UA ont accompli un réel progrès en mettant

population du continent vit toujours dans des zones de conflit,

des acteurs internationaux comme l'UE et l'ONU a augmenté

de nombreux développements positifs ont été faits au cours de

(Franke, 2009). Les communautés économiques régionales ont

en œuvre l'Architecture africaine de paix et

l'année dernière. Les États membres de l'UA, par exemple, ont

également continué à harmoniser leurs mécanismes de sécurité dans un effort de compléter les initiatives continentales de l'UA, et

de sécurité (AAPS) comme cadre unique pour une action commune.

la coopération intergouvernementale a augmenté afin de relever les défis partagés tels que la criminalité transfrontalière, le trafic de stupéfiants et le terrorisme international. Nous pouvons citer Classements positifs et négatifs Base : 3 024 nouveaux rapports télévisés sur l'Afrique sur 38 médias internationaux du 1er janvier au 25 mai 2009

comme exemple la coopération sans précédent entre les armées du Rwanda et de la RDC afin de lutter contre l'insécurité qui a caractérisé la frontière entre eux depuis le génocide au Rwanda il y a 15 ans.

%

Pourcentages

Source : Media Tenor 2009

17

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Publication de l'APP sur les subventions stratégiques (À venir)

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE

La crise alimentaire n'est pas terminée, tout comme la demande

Les prix de denrées alimentaires internationales ont brusquement

Tandis que les prix élevés des denrées alimentaires peuvent servir

des pays émergents et des populations dans le monde ne cessera d'augmenter implacablement au cours des prochaines décennies.

chuté suite à la récession économique de l'année dernière, à

Le pic qu'ont connu les prix des engrais et des

l'augmentation des approvisionnements et à la révision des prévisions. Cependant, les informations et l'analyse récentes

denrées alimentaires au niveau international

de l'OAA prouvent que les prix des denrées alimentaires sur

l’année dernière, a souligné la vulnérabilité des

les marchés nationaux ont baissé moins, voire pas du tout,

ménages pauvres urbains et ruraux dans les

dans plusieurs pays en voie de développement et que les crises

pays en voie de développement, en particulier en Afrique. Des subventions stratégiques aux

alimentaires persistent dans au moins 32 pays dans le monde, dont 20 sont des pays africains.

de motivation pour certains, ils sont une mauvaise nouvelle pour les pauvres en Afrique. À long terme, il est impossible de garantir leur sécurité alimentaire en augmentant simplement la production, mais il faut baser la sécurité alimentaire sur des revenus de ménages plus élevés afin de faciliter l'accès à la nourriture. On n'accorde toujours pas assez d'attention aux besoins nutritionnels des personnes pauvres. Les anciens problèmes comme les règles commerciales déloyales, le sous-investissement

intrants sont perçues comme une manière de réduire cette vulnérabilité, bien que

TERRES ALLOUÉES AUX INVESTISSEURS ÉTRANGERS 2004 - 2009

les subventions restent controversées. Des subventions intelligentes sont conçues pour avoir un impact important sur la production

(EN POURCENTAGE DE TERRES ARABLES DISPONIBLES) Hectares

et la disponibilité des denrées alimentaires à court terme tout en stimulant la croissance et le développement rural et en augmentant (ou tout au moins en ne supprimant pas) la demande et la répartition des intrants à plus long terme. L'APP prépare une synthèse sur la nécessité de telles subventions en partenariat avec l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et un réseau d'experts africains en matière de politique.

Source : Cotula et al. 2009

Africa Progress Panel 2009

18


dans l'agriculture et l'influence de la demande de biocarburant

aux secteurs agricole et rural (CEA/OCDE, 2009). Au niveau

Les donateurs augmentent également leur soutien. La Banque

pour les cultures vivrières s'ajoutent désormais aux effets de la

intergouvernemental, ils ont continué à développer des initiatives

mondiale, par exemple, a annoncé une augmentation considérable

crise économique et du changement climatique pour menacer

telles que le Programme détaillé pour le développement de

de son soutien à l'agriculture africaine de 250 millions de dollars

encore plus de personnes sur le continent touchées par la famine et

l'agriculture africaine (PPDAA) et son Cadre pour la productivité

à 400 millions de dollars. Cependant, il reste d'énormes défis à

la dénutrition. Lors de la conférence en avril 2009, les ministres de

agricole en Afrique (FAAP), le Mécanisme africain de financement

relever. Le rendement de l'Afrique par hectare pour les cultures

l'Agriculture du G8 ont reconnu qu'il est de plus en plus improbable

du développement des engrais (AFFM) et un nouveau Fonds

vivrières est inférieur à la moitié du niveau des pays en voie de

que le monde atteigne l'objectif de réduire de moitié le nombre de

d'investissement pour l'agriculture sous les auspices de la Banque

développement, ses sols restent les plus épuisés, moins de 10 %

personnes touchées par la famine chronique d'ici 2015.

africaine de développement. Étant donné l'urgence incessante des

de ses terres arables sont irriguées, et l'engrais reste rare (8 kg par

problèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle, le prochain

hectare par rapport à une moyenne mondiale de plus de 100 kg

Au cours de l'année dernière, les pays africains ont lentement

sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UA sera consacré

par hectare).

avancé au moyen de réformes dans leurs secteurs agricoles. Les

à « L'augmentation de l'investissement dans l'agriculture pour la

informations récentes prouvent que seuls huit pays ont atteint

croissance économique et la sécurité alimentaire ».

l'objectif de Maputo de 10 % des dépenses publiques allouées

L'augmentation soudaine récente des acquisitions à grande échelle des terres agricoles africaines par les investisseurs internationaux représente encore un autre défi pour les décideurs africains.

RÉPARTITION DE L'INVESTISSEMENT ÉTRANGER ET NATIONAL DANS L'IMMOBILIER (TERRAINS) ÉTHIOPIE ET MALI 2004 - 2009 (COMBINÉS)

Tandis que les affaires atteignant jusqu'à des tailles individuelles de plus de 400 000 hectares peuvent promettre des emplois et des investissements dans l'infrastructure et la technologie, les informations récemment compilées dans un rapport commun de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, du Fonds international de développement agricole et de l'Institut international pour l'environnement et le développement, insistent sur les risques potentiels. Non seulement ces acquisitions de terres à grande échelle peuvent entraîner le déplacement des populations locales et des troubles civils comme cela était le cas à Madagascar, mais la forte proportion de produits destinés à l'exportation, ainsi que la longue durée des baux, suggère également que ces affaires peuvent réellement aggraver l'insécurité alimentaire en Afrique. Comme pour d'autres situations extractives, les gouvernements africains doivent trouver le bon équilibre entre les avantages au niveau macro et la protection de leur population.

Source : Cotula et al. 2009

19

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Publication de l'APP sur le changement climatique mai 2009

Cette publication de l'APP a été préparée en

CHANGEMENT CLIMATIQUE

Au niveau intergouvernemental, la Conférence ministérielle

La preuve est incontestable. Le changement climatique est une

Johannesburg (juin 2008), à Alger (novembre 2008) et à Nairobi (mai

réalité qui affecte déjà la vie de millions d'Africains en réduisant

2009) afin de formuler une position africaine commune au sujet du

la production agricole et la sécurité alimentaire, en augmentant

changement climatique dans la perspective de la Conférence de

le stress hydrique, en facilitant la propagation des maladies,

Copenhague qui aura lieu en décembre 2009. Le corps a également

en augmentant le risque de sécheresses, d'inondation et de

décidé de créer un Centre africain des politiques relatives au climat à

partenariat avec le Programme des Nations

migration en masse, ainsi qu'en érodant les habitats côtiers et

Unies pour l'environnement (PNUE), la Banque

l'espace agricole disponible suite à l'élévation des niveaux de la

africaine de développement (BAfD) et la

mer. Cette réalité menace d'accabler les communautés fragiles

Commission économique pour l'Afrique des Nations unies (CEA) en consultation avec la Commission économique pour l'Afrique et la Banque africaine de développement. Elle se veut document de réflexion pour les réunions des ministres africains des Finances, et de l'Environnement ainsi que des chefs d'État de l'UA en juillet. La publication vise à soutenir les dirigeants africains dans le développement

et d'enfoncer des millions d'Africains encore plus profondément dans la pauvreté. La recherche menée par Oxfam projette que, d'ici 2015, davantage de personnes peuvent être affectées par les catastrophes naturelles en raison du changement climatique (Oxfam, avril 2009), et davantage de personnes seront vulnérables à celles-ci en raison de leur pauvreté ou de leur emplacement. Selon International Alert, 23 pays africains feront face à « un risque élevé de conflit violent » lorsque le changement climatique aggravera les menaces de sécurité traditionnelles. 14 autres pays africains feront face à « un risque élevé d'instabilité politique ».

d'une position africaine commune forte au sujet

Le changement climatique affecte le revenu et l'optique des

du changement climatique dans la perspective

dépenses des budgets nationaux. Il ne peut pas être traité

de la Conférence de Copenhague qui aura

uniquement comme un problème environnemental mais doit

lieu en décembre 2009. Une telle position

être considéré comme intrinsèque aux stratégies de croissance et

commune est nécessaire afin de garantir que les besoins particuliers de l'Afrique en termes de financement, de transfert de technologie et de soutien technique, indispensables pour

de développement, afin de s'assurer que les risques sont gérés et que les opportunités, telles que les investissements dans l'énergie renouvelable et la croissance à faible teneur en carbone, sont saisies. Alors que 22 pays ont terminé leurs Programmes d'action nationaux d'adaptation (PANA) et que beaucoup poursuivent des réformes

s'adapter au changement climatique et saisir

afin d'encourager la gestion durable des terres et de lutter contre la

les opportunités de l'atténuer, sont reconnus et

déforestation, peu de pays ont revu leurs plans de développement

respectés. Africa Progress Panel 2009

nationaux dans la perspective du changement climatique.

20

africaine sur l'environnement (CMAE) a organisé des réunions à


la CEA ainsi qu'un cadre englobant les programmes africains relatifs

et le financement des projets relatifs à l'inversion des tendances

à faible émission dans les pays en voie de développement qui,

au changement climatique, rassemblant les décisions existantes et

de la dégradation des terres et des eaux, et la mise en place

par exemple, ont jusqu'ici complètement évité l'Afrique (moins

nouvelles, les initiatives et les programmes intergouvernementaux

d'observatoires pour contrôler l'environnement au moyen du Fonds

de 30 projets sur 1 400 soutenus étaient en Afrique), et le

de manière consolidée. D'autres développements remarquables

pour l'environnement mondial.

programme de Réduction des émissions dues à la déforestation et

incluent le lancement du Fonds pour les forêts du bassin du Congo,

à la dégradation des forêts (REDD) est sur le point de produire des

le Programme pilote de la Banque mondiale pour la résistance

Beaucoup de choses restent à faire. Les ressources du Mécanisme

aux chocs climatiques au Mozambique, au Niger et en Zambie,

pour un développement propre (MDP) encouragent les projets

résultats notables.

Les pays africains n'ont cessé de s'adapter au défi du changement climatique. Ils ont mis en œuvre des réformes visant à encourager la gestion durable des terres et ont développé des programmes régionaux afin de lutter contre la désertification. Vingt-deux pays ont terminé leurs Programmes d'action

nationaux

d'adaptation

(PANA) et beaucoup d'entre eux ont mis en place des organismes nationaux de gestion des catastrophes.

21

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT

engagements faits en termes de développement, et la Conférence

des chiffres officiels de l'augmentation du don privé s'élevant à

sur le financement du développement de Doha en novembre

18,6 milliards de dollars. Les approches innovantes de financement

L'année dernière était une année chargée pour le financement du

2008 représentait une autre occasion importante de renforcer

et l'endettement ont généré un financement supplémentaire.

développement en Afrique. En juillet 2008, les recommandations

l'engagement des pays, des agences intergouvernementales et du

du Groupe de pilotage pour la réalisation des OMD en Afrique ont

secteur privé afin d'éradiquer la pauvreté et d'accélérer le progrès

été lancées lors du sommet de l'UA en Égypte. Celui-ci a été suivi de

sur les OMD.

près par le sommet du G8 à Hokkaïdo, au Japon, où les dirigeants ont renouvelé leurs engagements de l'APD de Gleneagles de 2005

Tandis que le G8 dans son ensemble n'a pas encore atteint ses

d'augmenter l'aide au développement en Afrique de 25 milliards

engagements d'aide en Afrique, l'augmentation de 11 % de l'aide à

de dollars par an d'ici 2010. Un Forum sur l'efficacité de l'aide a

l'Afrique subsaharienne aux 36,7 milliards de dollars annoncée par

eu lieu à Accra fin août. En septembre 2008, une réunion à haut

le Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE en mars 2009

niveau sur les besoins en développement de l'Afrique a eu lieu,

a inversé les déclins de 2006 et de 2007. En même temps, l'aide

suivie de près par la réunion des OMD de l'ONU lors de laquelle

des donateurs qui ne font pas partie du CAD tels que la Chine,

environ 16 milliards de dollars d'engagements ont été annoncés.

l'Inde et le Brésil et les acteurs privés, en particulier les fondations

Le sommet du G20 à Washington en novembre 2008 a réaffirmé les

et les entreprises, devient de plus en plus importante, avec

ÉCARTS DE FINANCEMENT PAR RAPPORT AUX GAGES D'AIDE POUR L'AFRIQUE

APD NETTE DES MEMBRES DU CAD 1990-2008

(EN MILLIARDS DE DOLLARS)

Source : Committee of African Finance Ministers and Central Bank Governors March 2009

Africa Progress Panel 2009

Source : World Bank 2009b

22


Tandis que le G8 continue dans son ensemble à être considérablement mis de côté en ce

Don privé

qui

Au cours des dernières années, les dons de bienfaisance destinés aux pays en voie de développement

concerne

ses

engagements

d'aide

en

Afrique, l'augmentation de 11 % de l'aide à

effectués par les personnes, les fondations, les entreprises et d'autres organismes, ont augmenté rapidement

l'Afrique subsaharienne aux 36,7 milliards de

dans certains pays à tel point que les États-Unis ont réduit leur aide publique au développement. Selon

dollars annoncée par le Comité d'aide au

l'Indice mondial de la bienfaisance et des transferts de fonds de 2009 (Centre pour la prospérité mondiale, 2009), l'Afrique continue à être le plus grand bénéficiaire de cette augmentation soudaine. Malgré la récession mondiale et une perte moyenne de 30 % d'actifs de base, on ne prévoit pas que le don privé

développement (CAD) de l'OCDE en mars 2009 a inversé les déclins de 2006 et de 2007.

diminue de manière significative en 2009. La diffusion des modèles innovants de bienfaisance tels que les transferts de technologie et le déclin prévu de l'aide publique au développement et des transferts de fonds peut vraiment signifier que la part des entrées de capitaux totales augmentera encore plus.

FLUX DE DONS PRIVÉS, DE BIENFAISANCE ET DE TRANSFERTS DE FONDS PROVENANT DES PAYS DE L'OCDE 1991-2007

LE DON PRIVÉ AMÉRICAIN EST SUPÉRIEUR À L'AIDE PUBLIQUE AMÉRICAINE

Source : Center for Global Prosperity, Hudson Institute, 2009

23

BAISSE DE LA charge de la DETTE Des PAYS AFRICAINS FORTEMENT ENDETTÉS

UNECA 2009

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Allègement de la dette La baisse de la charge de la dette extérieure a également généré

Malgré les avantages significatifs que les programmes des PPTE et de l'IADM pour l'annulation de la

un progrès significatif. Sur 27 pays africains qui ont été acceptés

dette ont apportés, beaucoup de pays empruntent davantage, souvent pour des investissements

pour l'allégement de la dette dans le cadre du programme des Pays

sociaux, créant ainsi la possibilité d'une autre crise d'endettement cumulée à l'avenir. Parmi les 20 pays

pauvres très endettés (PPTE), 19 ont atteint le point d'achèvement

qui ont atteint le point d'achèvement dans le processus des PPTE, onze font désormais face à un risque

avant début 2009 et se qualifient donc pour l'allègement de la

qui va de modéré à élevé de détresse liée aux dettes en raison de la réaccumulation (rapport d'ONE/

dette irrévocablement.

DATA, 2009). Étant donné que les effets de la crise financière mondiale se déploient en Afrique, ce chiffre est susceptible d'accroître encore. Il faut empêcher cela en augmentant le montant de l'aide

Malgré ces développements positifs, les perspectives d'atteindre

au développement donnée sous la forme de subventions plutôt que de prêts, en repoussant la date

l'objectif de Gleneagles (130 milliards de dollars par an d'ici 2010)

limite de l'allègement de la dette des PPTE de fin 2004 à fin 2008, en encourageant les programmes de

restent incertaines. En fait, la crise financière et ses retombées

conversion tels que l'initiative Debt2Health du Fonds mondial, en créant un cadre de normes juridiques

risquent d'inverser certains gains récents. Plusieurs pays, dont

afin de garantir que la nouvelle dette sert à provoquer la croissance économique, et en établissant

l'Italie et l'Irlande, ont déjà annoncé des réductions significatives

un processus juste et transparent pour des restructurations de la dette d'entraînement méthodiques.

de leur APD suite aux pressions budgétaires. Les effets liés à la

En même temps, les gouvernements africains doivent limiter leur emprunt et maintenir la prudence

crise tels que les variations du taux de change et la baisse des

macro-économique afin d'assurer la soutenabilité de la dette.

revenus nationaux bruts (sur lesquels se basent les calculs de l'APD) doivent exercer moins de pression sur les engagements

PAYS QUI SE SONT QUALIFIÉS OU SONT POTENTIELLEMENT ÉLIGIBLES ET QUI PEUVENT SOUHAITER RECEVOIR UNE AIDE DE L'INITIATIVE DES PPTE

d'aide mondiaux.

(en mars 2009)

En ce qui concerne la qualité de l'aide, la mise en œuvre des engagements de la déclaration de Paris et d'Accra a été lente. La dernière étude de surveillance de l'OCDE prouve qu'en moyenne seuls 45 % de l'aide sont délivrés dans les délais, et qu'il reste des problèmes dans les principaux domaines d'efficacité de l'aide, y compris l'imprévisibilité significative à moyen terme, le manque d'alignement aux systèmes du pays, l'architecture fragmentée de

Pays qui ont dépassé le point d'achèvement

Éthiopie

Gambie

Cameroun

Mauritanie

Mali

l'aide et la conditionnalité de l'aide.

Malawi Madagascar Tanzanie

Burundi

Burkina Faso

Bénin

Niger Sénégal Ouganda

Ghana

Mozambique Rwanda

São Tomé-et-Príncipe Sierra Leone Zambie

Pays intérimaires (entre le point de décision et le point d'achèvement) République démocratique du Congo Côte d’Ivoire Tchad Guinée République centrafricaine Guinée-Bissau

Togo

Libéria

Pays qui se trouvent avant le point de décision Comores

Érythrée

Somalie

Soudan

Source : IMF 2009a

Africa Progress Panel 2009

24


Les Objectifs du millénaire pour le développement en Afrique Objectif 1 : Éradiquer la pauvreté et la famine extrêmes Afrique du Nord Réduction de la pauvreté extrême de moitié Emplois productifs et décents

Réduction de la famine de moitié

Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle

pauvreté faible

pauvreté très élevée

déficit important du travail décent (jeunes et femmes) productivité modérée

déficit important du travail décent (jeunes et femmes) productivité très faible

famine très faible

famine très élevée

Réduction de la mortalité maternelle de trois quarts

Accès à la santé en matière de procréation

scolarisation élevée

Arrêt et inversion de la propagation du VIH/ SIDA scolarisation faible

Arrêt et inversion de la propagation de la tuberculose

Scolarisation égale des filles à l'école primaire

proche de la parité

quasi proche de la parité

Proportion de femmes ayant un emploi payé

proportion faible

proportion moyenne

représentation très faible

représentation faible

Taux de vaccination contre la rougeole

mortalité très élevée

accès modéré

accès faible

mortalité faible

mortalité très élevée

couverture élevée

couverture modérée

Objectif déjà atteint ou presque atteint Progrès suffisant pour atteindre l'objectif si les tendances dominantes persistent

prévalence faible

prévalence élevée

mortalité faible

mortalité élevée

Inversion de la perte de forêts

protection de forêts faible

protection de forêts moyenne

Réduction de moitié de la proportion de personnes sans amélioration de l'eau potable

couverture élevée

couverture faible

couverture modérée

couverture très faible

Réduction de moitié de la proportion de personnes sans assainissement Amélioration de la vie des habitants des bidonvilles

Objectif 4 : Diminuer la mortalité infantile Réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans de deux tiers

mortalité modérée

Objectif 7 : Garantir une durabilité environnementale

Objectif 3 : Encourager l'égalité des sexes et donner plus de pouvoir aux femmes

Représentation égale des femmes dans les parlements nationaux

ASS

Objectif 6 : Lutter contre le VIH/ SIDA, le paludisme et les autres maladies

Objectif 2 : Réaliser l'éducation primaire universelle Scolarisation primaire universelle

Afrique du Nord

ASS

proportion modérée d'habitants des bidonvilles

proportion très élevée d'habitants des bidonvilles

Objectif 8 : Développer un partenariat mondial pour le développement Utilisateurs d'Internet

usage modéré

usage très faible

Progrès insuffisant pour atteindre l'objectif si les tendances dominantes persistent Aucun progrès ou dégradation Sources : United Nations Statitstics Division, 2008.

25

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Partie II L'impact de la crise mondiale

Africa Progress Panel 2009

26


Les apports financiers, ainsi que le niveau de l'aide internationale et celui des transferts de

L

fonds, chutent de même que les budgets des orsque la débâcle mondiale a été considérée comme

Les prévisions dépeignent un tableau de plus en plus sombre.

partenaires internationaux diminuent et les

principalement financière, beaucoup ont pensé que

Suite à la crise, le FMI a revu à la baisse sa prévision en termes de

capitaux fuient la périphérie économique en destination de la sécurité perçue dans l'ouest.

l'Afrique pourrait être épargnée. Mais cela révèle un

croissance pour l'Afrique subsaharienne de 5,5 % en 2008 à 1,7 %

manque de vision quant à ce que «mondialisation» signifie, et

en 2009. Il prévoit également qu'un déclin continu de l'activité

comment nos économies, pays et fortunes sont liés entre eux.

économique pourrait avoir comme conséquence que plus de

L'Afrique est désormais en première ligne. Ses pays connaissent

53 millions de personnes s'ajoutent à celles vivant avec moins de

à une augmentation des pertes d'emploi, à

déjà une baisse de l'activité commerciale et économique, le retrait

2 dollars par jour. La Banque mondiale estime que vers la fin de

un ralentissement de la création d'emploi et

des investisseurs et un manque profond de crédit. Les réservations

cette année, les pays de l'Afrique subsaharienne connaîtront une perte de revenus d'au moins 50 milliards de dollars, et l'Institut

à une augmentation considérable du nombre

effectuées par les touristes baissent et les projets essentiels en matière d'infrastructure sont reportés voire annulés. Les apports

de finance internationale prévoit une baisse de 82 % des flux de

financiers chutent, y compris les transferts de fonds et les niveaux

capitaux nets aux pays en voie de développement, passant de

potentiels d'aide internationale tout comme les budgets des

929 milliards de dollars à 165 milliards de dollars, avec la part de

partenaires internationaux et le rétrécissement de la Diaspora et

l'Afrique pour cette chute prévue comme étant particulièrement

les fuites de capitaux de la périphérie économique vers la sécurité

grave. La CNUCED prévoit que, suite à la faible performance

perçue dans l'Ouest. Dans presque tous les pays africains, on

prévue des économies africaines, la création d'emploi s'affaiblira,

assiste à l'augmentation des pertes d'emploi, au ralentissement de

ce qui entraînera une augmentation des taux de chômage et

la création d'emploi et à l'augmentation considérable du nombre

poussera davantage de travailleurs dans l'économie informelle

de travailleurs pauvres.

déjà importante.

ENTRÉES DE CAPITAUX EN ASS

Dans presque tous les pays africains, on assiste

de travailleurs pauvres.

Ce sont plus que de simples statistiques. Chaque baisse de pourcentage dans la croissance signifie une réduction de l'enveloppe budgétaire pour les services publics et une baisse des revenus des ménages, entraînant des impacts sociaux immédiats, par exemple sur les niveaux de nutrition, la mortalité infantile et la scolarisation. Chaque personne repoussée dans la pauvreté

CROISSANCE DU PIB CHEZ LES BÉNÉFICIAIRES DES EXPORTATIONS EN ASS

Source : IMF, 2009

Source : IMF, 2009

27

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


L'IMPACT DE LA CRISE FINANCIÈRE MONDIALE SUR L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE signifie un pas en arrière quant à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement. Les progrès durement achevés dans la lutte contre la pauvreté, la santé, l'éducation et la sécurité alimentaire risquent désormais d'être inversés. L'impact de la crise, ses symptômes et la capacité à faire face varieront considérablement à travers le continent, ses pays, ses régions et ses groupes de populations. Tandis que la réduction du volume des échanges mondiaux, la variation considérable des prix des matières premières et la chute des apports financiers auront de fortes conséquences dans la majeure partie de l'Afrique, certains pays seront frappés plus fortement que les autres. Le degré de vulnérabilité et de résistance d'un pays est ainsi lié à sa dépendance aux recettes d'exportation et à son degré d'intégration dans le commerce mondial, à sa dépendance aux flux et transferts financiers externes et à sa capacité à réagir. Cette dernière dépend à son tour de la qualité globale du gouvernement, de la disponibilité des réserves externes, de la dette externe et de la marge pour adopter des mesures de relance budgétaire. Concernant le commerce, les pays les plus pauvres du continent seront particulièrement frappés puisqu’ils dépendent le plus du revenu commercial. Les pays comme le Lesotho, le Swaziland et la Côte d'Ivoire, où les revenus commerciaux représentent entre 40 et 50 % des revenus fiscaux, trouveront difficile non

7% 3 pays

seulement de maintenir leurs services de base tels que les soins de santé et l'éducation, mais également de lutter pour maîtriser

Faible Moyen

Élevé

l'augmentation de l'agitation sociale et de l'instabilité politique qui en résulte. En ce qui concerne la baisse des prix des matières premières, les exportateurs nets des produits primaires comme le pétrole et

42 % 19 pays

51 % 23 pays Source : IMF 2009b

le métal seront ceux qui seront les plus touchés. La Zambie, par

Africa Progress Panel 2009

28


exemple, lutte avec une baisse de 40 % des prix du cuivre qui a

que la part d'IDE dans son budget annuel passera de 10 à 4 % en

Étant donné que les pays africains font face à la baisse prévue des

déjà entraîné la perte de 8 100 emplois dans le domaine de

2009/ 2010. Plusieurs pays, dont le Nigeria et le Kenya, ont déjà dû

recettes d'exportation, des flux financiers privés, des transferts de

l'extraction, ce qui représente plus de 25 % des 30 000 emplois

annuler des programmes visant à augmenter les financements sur

fonds et à la diminution de l'accès au crédit, l'aide publique au

dans le domaine de l'extraction perdus dans le monde en 2008.

les marchés financiers mondiaux en raison de l'augmentation des

développement est plus importante que jamais afin d'atténuer l’

Les ministres des Finances africains et les gouverneurs de la

primes de risque et du gel des crédits.

impact de la crise et de réaliser les objectifs basés sur les OMD. Tandis que les flux d'aide destinés à l'Afrique subsaharienne ont

banque centrale estiment que le déficit des recettes d'exportation s'élèvera à 251 milliards de dollars en 2009 et à 277 milliards de

Pendant que les marchés du travail s'affaiblissent dans les pays

atteint 36,7 milliards de dollars en 2008, les effets du taux de

dollars en 2010 pour tout le continent, les exportateurs de pétrole

riches, les transferts de fonds estimés à 40 milliards de dollars en

change, le calcul de l'aide en tant que pourcentage de la baisse

subissant les pertes les plus importantes.

2008 diminuent également à travers le continent, entraînant des

des revenus nationaux bruts, et les compressions budgétaires

conséquences particulièrement néfastes sur des pays comme le

récemment annoncées par certains pays, exercent moins de

Après avoir atteint des taux record en 2007, les flux financiers

Lesotho où les transferts de fonds représentent 27 % minimum

pression sur les engagements d'aide mondiaux. La Banque

mondiaux à destination de l'Afrique chuteront de manière

du PIB. Selon le dernier Rapport de contrôle international de la

mondiale estime que le volume d'APD en 2009 peut chuter de

significative au cours de l'année à venir, présentant peut-être

Banque mondiale, on prévoit que les transferts de fonds chutent

5 milliards de dollars en raison des mouvements des devises seuls.

même des valeurs négatives (FMI, 2009a). Les pays les plus touchés

de 8 % cette année.

par cette chute sont ceux présentant la plus grande exposition aux courroies de transmission que sont l'investissement direct étranger, les transferts de fonds et l'aide publique au développement, qui montrent déjà des tendances à la baisse claires. L'investissement

25 PREMIERS BÉNÉFICIAIRES DES TRANSFERTS DE FONDS Pourcentage du PIB

direct étranger en Afrique, par exemple, a déjà diminué de manière considérable au cours du premier trimestre 2009 par rapport à l'année dernière avec l'Ouganda, par exemple, estimant

L'investissement direct étranger en Afrique a déjà diminué de manière considérable au cours du premier trimestre 2009 par rapport à l'année dernière avec, par exemple, l'Ouganda qui estime que la part d'IDE dans son budget annuel passera de 10 à 4 % en 2009/ 2010.

Source : World Bank 2009b

29

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


CRITÈRES DE VULNÉRABILITÉ

EXPOSITION À LA CRISE ÉCONOMIQUE MONDIALE EN AFRIQUE

Plusieurs gouvernements africains ont déjà pris des mesures visant à réduire au minimum l'impact de la crise. Elles concernent la mise en place d'unités de surveillance spéciales, la création de programmes de relance budgétaire, la révision des dépenses budgétaires, le ciblage de l'aide sur les secteurs principaux et le renforcement de la réglementation du secteur bancaire et des marchés, mais aussi une politique monétaire expansionniste et des contrôles des devises étrangères afin de protéger le taux de change (Rapport du Comité des ministres des Finances africains et des gouverneurs de la banque centrale, mars 2009). Les ministres des Finances du continent et les gouverneurs de la banque centrale ont organisé plusieurs réunions afin de discuter de l'impact de la crise et de formuler clairement des solutions potentielles pour les pays africains. Les pressions inflationnistes continuelles, les budgets tendus, la dégradation des soldes extérieurs, l'effet continu de l'augmentation soudaine des prix Source : Commission of the European Communities, 2009

Source : IMF 2009b

du pétrole et des denrées alimentaires en 2008 et les pressions à la baisse sur leurs taux de change limitent fortement leur possibilité de réponse monétaire et fiscale indépendante.

À court terme, la diminution des entrées de capitaux réduit la

de crédit nationaux élevés dans le secteur privé ces dernières

capacité des pays à importer ce dont ils ont besoin. À plus long

années, comme le Nigéria, la Guinée-Bissau et l'Angola, sont

Quelles que soient les mesures correctives que les pays africains

terme, les économies faibles faisant face à une diminution des

particulièrement menacés. Comme pour l'impact du changement

ont mises en place, l'activisme sans précédent à l'échelle

flux de capitaux dans un contexte de contraintes de financement,

climatique, les pays les plus vulnérables sont ceux qui sont les moins

internationale les a éclipsées. La première réunion officielle de la

de baisse des prix et d'affaiblissement de la croissance mondiale

responsables de la crise économique et les moins capables de

Commission d'experts sur les réformes du système monétaire et

peuvent être moins capables de faire face aux faiblesses

résister à ses conséquences. Ce qui est vrai pour les pays l'est aussi

financier international de l'ONU, présidée par le Professeur Stiglitz,

structurelles internes et aux besoins de développement à l'avenir,

pour les personnes. En 2008, l'augmentation des prix des denrées

a eu lieu début janvier 2009, et a généré onze recommandations

notamment dans les secteurs de l'infrastructure et du réseau

alimentaires et du pétrole a durement touché de nombreux Africains.

pour une action immédiate. Le 15 janvier, le Forum économique

(Commission européenne, avril 2009).

La crise économique a désormais rendu les plus pauvres d'entre eux

mondial a élaboré son propre rapport sur l'avenir du système

encore plus vulnérables aux chocs soudains, a réduit les opportunités

financier mondial, alors que le jour-même, le ministre des

La crise financière mondiale risque également d'entraîner des crises

qui se présentaient à eux et a détruit leurs espoirs. Leur frustration

Finances italien dévoilait les programmes de présidence du G8

financières nationales dans certains pays en voie de développement si

pourrait transformer les divergences politiques latentes en conflits

de son pays pour une « norme juridique » mondiale des règles

elle révèle des faiblesses structurelles existantes dans leurs systèmes

profonds et les combats politiques en guerres civiles étant donné que

ambitieuses pour régir l'avenir de la mondialisation. Depuis, la

financiers nationaux. Les pays qui présentent des taux de croissance

les parties se battent pour le pouvoir total ou l'accès aux ressources.

Commission de Stiglitz a présenté son rapport de suivi et le G20

Africa Progress Panel 2009

30


Plusieurs gouvernements africains ont déjà pris des mesures visant à réduire au minimum l'impact de la crise. Elles concernent la mise en place d'unités de a organisé son important sommet à Londres où il a annoncé un

surveillance spéciales, la création de programmes de

programme de relance sans précédent de 1,1 billions de dollars.

relance budgétaire, la révision des dépenses budgétaires, le ciblage de l'aide sur les secteurs principaux et le

Tandis que des références occasionnelles ont été faites aux pays

renforcement de la réglementation du secteur bancaire

à faible revenu dans les documents du sommet, et même s'il y a de plus en plus de rapports sur l'impact dévastateur de la crise

et des marchés, mais aussi une politique monétaire

sur ceux-ci, les politiciens des pays développés s'empressent tout

expansionniste et des contrôles des devises étrangères

naturellement de protéger en priorité leurs propres économies.

afin de protéger le taux de change (Rapport du Comité

Par conséquent, les préoccupations légitimes des pays à faible

des ministres des Finances africains et des gouverneurs de

revenu en général et de l'Afrique en particulier n'ont pas été

la banque centrale, mars 2009).

traduites par des efforts internationaux en termes d'aide. Alors que nous attendons de voir ce que le G20 et les autres programmes de relance signifient pour l'Afrique, il y a un consensus fort sur les besoins du continent pour pouvoir surmonter la crise, maintenir le progrès déjà accompli et participer à la reprise mondiale. En pensant à l'avenir, nous identifions le leadership politique, la responsabilité et les systèmes de gouvernance efficaces ainsi que l'accès aux ressources et aux marchés comme les conditions essentielles pour la croissance et la reprise en Afrique et ailleurs.

Alors que nous attendons de voir ce que le G20 et les autres programmes de relance signifient pour l'Afrique, il y a un consensus fort sur les besoins du continent pour pouvoir surmonter la crise, maintenir le progrès déjà accompli et participer à la reprise mondiale. En pensant à l'avenir, nous identifions le leadership politique, les systèmes de gouvernance efficaces ainsi que l'accès aux ressources et aux marchés comme les conditions essentielles pour que l'Afrique puisse contribuer à la résolution des problèmes et à la reprise mondiale.

31

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Partie III Les prévisions

Africa Progress Panel 2009

32


L

es défis de l'Afrique semblent décourageants. Étant donné

au processus de développement et à renforcer les contrôles

Au niveau régional, l'Afrique doit trouver des moyens coopératifs

la nature et la structure disparate des pays africains et

institutionnels et les soldes afin d'augmenter la responsabilité du

de relever le défi structurel que présente la petite taille du marché.

de leurs économies, il n'existe pas une seule et unique

pouvoir exécutif. En même temps, il faut fournir le double d'efforts

L'économie totale de la région subsaharienne est équivalente

solution de politique. Il est impossible qu'une seule solution soit

pour lutter contre l'augmentation de la corruption. Le fait d'insister

à celle de la ville de Chicago, sauf qu'elle s'étend sur une vaste

adaptée à tous. Mais nous pensons que ces défis sont réalisables

sur tout ce qui précède est important pour rendre les systèmes

région et est fragmentée sur 48 pays différents. Il sera important

grâce à la bonne association de leadership, de ressources et de

de gouvernances plus accessibles et sensibles à l'augmentation

d'accélérer trois processus : Le premier est la rationalisation des

responsabilité.

rapide de la jeune population sur le continent.

accords de chevauchement actuels ; le deuxième approfondit le processus d'intégration dans les sous-régions ; et le troisième

RESPONSABILITÉ

améliore le processus de coordination dans les différentes

La crise a clairement montré la nécessité d'avoir une responsabilité

ADHÉSION(S) AUX PRINCIPAUX ARRANGEMENTS RELATIFS À L'INTÉGRATION DE L'AFRIQUE

et des systèmes de gouvernance efficaces à tous les niveaux politiques. Au niveau national, les pays africains doivent consolider la tendance vers l'amélioration de la gouvernance politique, y compris en s'attaquant aux questions intersectorielles importantes qui ressortent du Rapport de gouvernance de l'Afrique de la CEA et du processus du MAEP. Ils doivent continuer à améliorer la qualité des élections, à encourager la participation à grande échelle

Les dirigeants africains doivent faire le meilleur usage de cette opportunité pour faire pression en

faveur

d'un

nouveau

multilatéralisme

qui

présente le continent plus fermement dans les processus décisionnels et les institutions à l'échelle internationale.

CAE : Communauté de l’Afrique de l’Est CDAA : Communauté de développement de l’Afrique australe CEDEAO : Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEEAC : Communauté économique des États de l’Afrique centrale CEN-SAD : Communauté des États sahélo-sahariens COI : Commission de l’océan indien

COMESA : Marché commun d’Afrique orientale et australe IGAD : Autorité intergouvernementale pour le développement UDAA : Union douanière d’Afrique australe UEMOA : Union économique et monétaire ouest-africaine UFM : Union du fleuve Mano UMA : Union du Maghreb arabe Source : Franke, 2009

33

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Disque des G

Publication de l'APP sur le nouveau multilatéralisme Avril 2009

L'APP a lancé une publication sur la nécessité d'un

nouveau

multilatéralisme

quelques

jours avant le sommet du G20 à Londres. Michel Camdessus, Goodall Gondwe, Gilbert Houngbo, Trevor Manuel, Simon Maxwell, Festus Mogae, Linah Mohohlo, Todd Moss, Benno Ndulu, Ngaire Woods affirment qu'une nouvelle

forme

de

multilatéralisme

est

(ONU)

nécessaire. Les contributeurs appellent les

Source : APP 2009

dirigeants africains à saisir les opportunités fournies par le contexte actuel et à faire pression en faveur de réformes importantes de la structure de gouvernance mondiale afin qu'elle soit plus représentative, qu'elle soutienne et représente mieux les peuples et les nations et qu'elle soit plus efficace.

sous-régions. Tandis que les gouvernements africains et

internationales. Ils ont un argument convaincant à discuter. Il est

l'Union Africaine doivent diriger ces processus, il est également

clair que des développements mondiaux plus importants, tels

important que les politiques des partenaires du développement,

que le changement climatique et la crise économique, affectent

par exemple dans le commerce et l'investissement, encouragent

profondément l'Afrique. Il est également clair, qu'en tant que

leurs efforts.

continent comptant près d'un milliard de personnes, l'Afrique est extrêmement sous-représentée dans presque tous les forums

Au niveau mondial, de plus en plus de questions systémiques,

internationaux qui traitent de ces défis. Malheureusement,

telles que l'efficacité des accords institutionnels internationaux

lorsque l'Afrique a une représentation adéquate, sa capacité de

pour le dialogue, la coordination et l'action en matière de

négociation est très limitée ; il faut également corriger cela.

politique, ont été réétudiées suite à la crise financière. Les

Africa Progress Panel 2009

dirigeants africains doivent faire le meilleur usage de cette

Il faut réformer les institutions de Bretton Woods à plusieurs

opportunité pour faire pression en faveur d'un nouveau

niveaux afin qu'elles soient plus inclusives, plus appropriées à

multilatéralisme qui inclue le continent plus justement dans les

la réalité et à la diversité de la communauté mondiale actuelle,

processus internationaux de prise de décisions et les institutions

et enfin, plus efficaces pour traiter les problèmes mondiaux.

34


Démographie La population africaine compte presque un milliard de personnes, dont plus de 43 % de personnes de moins de 15 ans et 62 % de moins de 25 ans. Ces tendances démographiques représentent les défis de politique auxquels font face les dirigeants africains, en particulier ceux relatifs à l'urbanisation, au chômage des jeunes, à la prestation des services publics tels que l'éducation, la santé et la sécurité alimentaire. Afin de s'adapter aux pressions de l'augmentation de la population, les pays africains doivent augmenter les alternatives en termes d'emploi et d'éducation dans les zones rurales, encourager et soutenir l'entrepreneuriat, améliorer l'accès et la qualité de la formation de compétences et adapter leurs systèmes de gouvernance afin de maximiser la représentativité et la responsabilité, tout en maîtrisant le risque de dégradation de l'environnement et des troubles civils.

AFRIQUE SUBSAHARIENNE ET G8 : LES DÉCIDEURS ET LES SUIVEURS

STRUCTURE DE LA POPULATION EN AFRIQUE : PLUS DE JEUNES QUE DE PERSONNES ÂGÉES

Source : APP using CIA Country Data

35

Source : Population Reference Bureau 2008

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


RESSOURCES

créer de l'emploi et d'éviter des crises humanitaires potentielles.

bonne direction, mais il faut également faire d'autres pas comme

Au même moment, une seule réforme institutionnelle ne

de 11 % de l'APD pour l'Afrique subsaharienne annoncée par

celui-ci afin de garantir une répartition plus équitable et plus juste

vaincra pas la crise actuelle. Confrontés à d'énormes déficits de

les membres du CAD de l'OCDE, en mars 2009, a inversé les

du droit de vote. De même, il faut revoir les manières dont les

financement, les pays africains ont également besoin d'avoir un

déclins de 2006 et de 2007. Nous souhaiterions notamment

dirigeants et le personnel de ces institutions sont choisis. C'est

accès plus important aux autres ressources. Celles-ci comprennent

recommander des partenaires pour cela, en particulier l'Australie

dans ce contexte que nous réservons un bon accueil et soutenons

plusieurs catégories, à savoir l'aide d'urgence, le soutien pour le

(275 % d'augmentation), le Japon (56 %), le Canada (52 %) et les

les conclusions principales du groupe éminent convoqué par

maintien des services sociaux de base et l'activité économique

États-Unis (26 %). Cependant, même si les flux d'aide destinés à

Trevor Manuel au sujet de la réforme de la structure de la

ainsi que l'aide au développement pour financer les multiplicateurs

l'Afrique subsaharienne ont désormais atteint 36,7 milliards de

gouvernance du FMI, en particulier en ce qui concerne l'expansion

de croissance à long terme tels que l'infrastructure et l'agriculture.

dollars, le rapport d'ONE de cette année prouve que les donateurs

du mandat de surveillance du financement à la sphère financière

Ceux-ci doivent être accompagnés de changements systémiques

sont toujours écartés de manière considérable en ce qui concerne

entière, l'activation d'un Conseil des ministres et des gouverneurs,

apportés aux règles commerciales biaisées, aux régimes de

leurs engagements d'aide au continent. En fait, le G8 dans son

un processus accéléré de révision des quotas, l'élimination des

subvention gonflés et à d'autres formes de déformation du marché

ensemble a seulement accompli un tiers de ce qui est nécessaire

sièges désignés et du pouvoir de fait de veto des principaux

freinant actuellement le potentiel économique de l'Afrique.

pour assurer son engagement d'APD pour 2010 en Afrique

L'allocation par la Banque mondiale d'un troisième siège à son Conseil exécutif pour l'Afrique subsaharienne est un pas dans la

En ce qui concerne l'aide au développement, l'augmentation

(Rapport d'One/ DATA, 2009).

pays et l'introduction d'un système ouvert et transparent pour la nomination des principaux fonctionnaires.

Lors du sommet du G20 à Londres, on a reconnu que l'aide d'urgence était nécessaire pour atténuer l'impact de la crise

La crise économique menace d'inverser les progrès récents à

économique sur les pays en voie de développement. Bien que ce

cause des variations du taux de change et des baisses des revenus

soit déjà un pas important, sa signification réelle pour l'Afrique est

nationaux bruts sur la base desquels l'APD est calculée. Oxfam,

encore confuse. Les questions ouvertes traitent de quelle partie

par exemple, estime que la récession mondiale pourrait réduire

des 1,1 billions de dollars est vraiment nouvelle, quelle partie

de plus de 8 milliards de dollars la promesse de 50 milliards de

sera destinée à l'Afrique, et comment et quand les fonds seront

dollars que les pays du G8 ont faite lors du sommet de Gleneagles

disponibles.

en 2005. Tandis que certains pays comme le Royaume-Uni ont déjà annoncé leur intention de respecter le chiffre promis pour 2010

Dans l'attente des réponses à ces questions, il faut encourager

malgré la chute du RNB, beaucoup d'autres pays du G8 et de l'OCDE

le FMI et la Banque mondiale à prendre des mesures d'urgence

semblent se défiler face à leurs engagements en les redéfinissant,

afin de faciliter l'accès au crédit et de soutenir une réponse

en les recyclant ou en les abandonnant complètement.

anticyclique forte sur le continent. Nous soutenons également

Africa Progress Panel 2009

l'appel du président de la Banque mondiale, M. Robert Zoellick,

Dans le contexte des importants programmes de relance, nous

pour un Fonds de vulnérabilité d'un montant de 15 milliards de

sommes convaincus que la crise mondiale ne doit pas servir de

dollars (0,7 % de l'impulsion des pays développés) ayant pour but

prétexte pour modérer les engagements d'APD. L'aide peut

de protéger l'Afrique des pires effets de la crise. Le Fonds dirigerait

représenter un investissement essentiel dans la croissance et le

les dépenses vers les projets qui présentent un besoin urgent de

renforcement des capacités ; utilisée de manière efficace, elle peut

36


Le G8 dans son ensemble a seulement accompli un tiers de ce qui est nécessaire pour assurer son engagement d'APD pour 2010 en Afrique (Rapport d'One/ DATA, 2009). servir de vecteur de reprise et réaliser d'autres flux financiers. Sa prévisibilité est inestimable et doit être garantie. Afin d'augmenter

Cependant, l'APD seule ne suffira pas. Les partenaires

l'efficacité de l'aide, il faut affaiblir la conditionnalité et augmenter

internationaux doivent également accroître leurs efforts afin de

la vitesse de versement. En même temps, il faut réduire la

réaliser un effet de levier sur l'aide visant à stimuler la croissance,

dépendance de l'aide, par exemple, en améliorant le rôle de l'APD

l'investissement et la création d'emploi au moyen d'autres canaux.

dans le renforcement des capacités du gouvernement pour la

Comme la Commission européenne, nous espérons que chaque

mobilisation nationale des ressources.

euro dépensé dans l'aide doit réaliser un effet de levier de cinq euros dans les aides autres que les APD telles que dans les secteurs des transferts de technologie, de la finance commerciale et de l'investissement privé.

Publication de l'APP Le maintien du progrès dans un contexte de crise mondiale janvier 2009

Cette publication a été lancée lors du Forum économique mondial de Davos et aborde le fait que la communauté internationale doit tenir ses engagements financiers et d'aide au continent malgré

POURCENTAGE DES AUGMENTATIONS DE L'APD DESTINÉE À L'ASS DEPUIS LES PROMESSES DE GLENEAGLES

l'effondrement des crédits. Elle appelle également le secteur privé à saisir les nombreuses opportunités intéressantes que l'Afrique doit offrir, en particulier dans les secteurs de l'infrastructure, de l'énergie et des communications. Elle conclut en abordant le fait que, sans efforts soutenus et fiables, ceux qui ont le plus de mal à endurer cette situation devront subir tout le poids de la crise économique mondiale. Une version italienne du document (Africa : proteggere il progresso in un clima di crisi globale) a été publiée dans le cadre des réunions pour préparer le Sommet du G8.

Source : ONE DATA Report 2009

37

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Publication de l'APP L'augmentation du rôle des affaires dans la réalisation des OMD (À venir)

Le secteur privé joue aussi certainement un rôle important dans la mobilisation des ressources supplémentaires pour l'Afrique. Nous

LEADERSHIP

appelons les institutions internationales et les gouvernements

Nous reconnaissons que de nombreuses mesures exposées dans ce

des pays sources à fournir des outils financiers spécifiques

rapport - en particulier celles concernant la réforme institutionnelle,

axés sur le développement tels que les facilités de crédit et les

le changement climatique et les réponses économiques face à la

garanties contre le risque afin d'augmenter les encouragements

en Afrique dans le contexte actuel. Cette

crise - nécessitent des décisions et des compromis difficiles, voire

pour l'investissement du secteur privé sur le continent. Les

des sacrifices importants, de la part des dirigeants africains et de

initiative, présidée par Richard Harvey, ex-PDG

pays africains doivent s'efforcer d'attirer les capitaux privés afin

leurs partenaires internationaux. Ces derniers doivent résister à

de financer les projets de développement essentiels dans les

l'augmentation des pressions nationales, maintenir la prudence

secteurs de l'infrastructure et de l'agriculture. Il faudra également

macro-économique et fiscale, et respecter les engagements mutuels

améliorer la réforme de la réglementation et des prix, ainsi que les

qu'ils ont conclus dans le cadre du Consensus de Monterrey.

L'APP a mis en place un Groupe consultatif des affaires afin de déterminer quelle est la valeur ajoutée du secteur privé au niveau social

d'Aviva et volontaire pour Concern Universal, est composée de quinze dirigeants africains et internationaux importants, dont trois membres de l'APP. Le groupe a identifié plusieurs

mécanismes de surveillance visant à empêcher la corruption afin d'atteindre cet objectif.

Les effets économiques et politiques de la crise actuelle ont mis de

recommandations selon lesquelles les affaires

plus en plus de pression des deux côtés pour qu'ils reconsidèrent

peuvent ajouter une valeur sociale - Renforcer

Cependant, les entreprises peuvent contribuer beaucoup plus

leurs engagements. Dans les pays donateurs, l'aide au

les chaînes d'approvisionnement et les chaînes

que faire des investissements requis en urgence. Elles peuvent

développement risque de moins en moins d'être une préoccupation

également ajouter une valeur sociale. Au minimum, cela implique

prioritaire à l'échelle nationale et les finances publiques deviennent

de ne causer aucun dommage, de payer les impôts, de ne pas

de plus en plus tendues. À court terme, il faudra une détermination

participer à la corruption et de mettre en œuvre des codes de

politique forte pour restructurer les dépenses budgétaires afin de

bonne pratique, comme l'Initiative pour la transparence des

pouvoir respecter les engagements d'APD et de ne pas les réduire

industries extractives. Mais, il est possible de faire beaucoup

aux capitaux pour les PME, et à la mise à

à un moment où les partenaires du développement ont le plus

plus. Les entreprises peuvent s'associer aux autorités et à la

besoin de ce soutien. À plus long terme, il faut trouver des moyens

disposition de prêts au niveau communautaire) ;

société civile afin de renforcer l'accès aux produits, de réaliser

et créer de nouvelles coalitions afin de maintenir l'engagement

des résultats de développement spécifiques et de garantir

politique autour de l'aide au développement qui a caractérisé la

que des normes progressives sont mises en œuvre. Après tout,

dernière décennie.

de valeur agricoles ; Mobiliser l'investissement (à plusieurs niveaux, en identifiant et en facilitant l'infrastructure « shovel ready » et les projets relatifs à l'énergie, à l'accroissement de l'accès

Renforcer les forums de la société commerciale/ gouvernementale/civile au niveau national afin d'offrir un meilleur environnement commercial ; Intensifier les efforts existants visant à renforcer

les personnes en bonne santé, éduquées et connectées sont essentielles à la croissance du marché et à la stabilité politique.

Du côté africain, les dirigeants ont pour responsabilité principale

Cela est, par conséquent, dans le propre intérêt des entreprises.

de mettre en place et de mener un programme de développement

la gouvernance d'entreprise et à éliminer la

national sensible aux besoins et aux aspirations des populations,

corruption ; et explorer la possibilité de créer

et envers lesquelles les dirigeants sont responsables. Sans un tel

des entreprises sociales en Afrique tout en

leadership, les opportunités d'établir des positions communes

s'appuyant

nationales et d'encourager la croissance économique seront

sur

les

leçons

Africa Progress Panel 2009

internationales.

manquées.

38


Conclusion Le partage des responsabilitÊs pour le progrès et la reprise

39

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


L

es différents exemples de succès en Afrique prouvent

pour le progrès : le leadership pour fournir la vision, les valeurs

mondiaux. Son vaste potentiel humain et économique, ses

que même dans les conditions les plus difficiles, il est

et la motivation ; les ressources financières, utilisées de manière

ressources naturelles et ses sources d'énergie propre offrent

possible de réaliser des progrès extraordinaires. Les pays

responsable ; et la responsabilité, afin que les dirigeants restent

des opportunités d'investissement fortement attractives qui

peuvent se relever du conflit, les entrepreneurs peuvent être

responsables envers les personnes qu'ils sont censés servir. Cette

peuvent être exploitées non seulement au profit de l'Afrique mais

motivés pour délivrer des biens et des services qui améliorent

combinaison sert de base à la stabilité politique, à la croissance et

aussi du monde entier. Afin de réaliser cela, l'Afrique a besoin

les vie des plus pauvres, les terres appauvries peuvent être

à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement.

de davantage faire entendre sa voix sur la scène internationale,

régénérées, les personnes atteintes du VIH et de la tuberculose

dans l'architecture multilatérale et lors de forums importants sur

peuvent être aidées pour vivre une vie productive, les enfants

De nombreux problèmes de l'Afrique ont été importés,

la prise de décision, que ce soit les négociations du G8, du G20,

des villages les plus éloignés peuvent devenir des professeurs,

notamment l'instabilité financière et le changement climatique.

relatives au commerce et au changement climatique, pour attirer

et les femmes peuvent devenir des chefs d'État. Ce n'est pas un

Ses partenaires partagent la responsabilité avec les dirigeants

le soutien politique, financier et technique nécessaire.

rêve ; c'est la réalité.

africains de protéger la population de l'impact négatif de la crise économique, d'encourager la stabilité, la croissance et

Le progrès en Afrique dépend du partenariat et de la responsabilité

En reconnaissant la diversité culturelle, économique et sociale de

le développement humain. En même temps, l'Afrique peut

mutuelle entre les dirigeants africains et leurs partenaires

l'Afrique, nous pensons qu'il existe une combinaison gagnante

également contribuer à trouver des solutions aux problèmes

donateurs et commerciaux, que ce soit les gouvernements ou les entreprises. Les donateurs doivent honorer leurs engagements ; les partenaires commerciaux et les entreprises doivent respecter les normes internationales en matière de droits de l'homme, d'environnement et de transparence ; et les gouvernements

Partenaires émergents

africains doivent en œuvre leurs propres engagements en termes

Les économies émergentes comme la Chine, l'Inde et le Brésil se développent de jour en jour. Comme certains des plus grands partenaires commerciaux et sources d'investissement du continent, ils ont contribué à encourager les taux de croissance et à inciter les améliorations nécessaires de l'infrastructure en Afrique pendant de nombreuses années. Cependant, ils ont beaucoup plus à offrir au continent qu'un simple partenariat économique. Les expériences uniques de développement des économies émergentes, en particulier en ce qui concerne la sécurité alimentaire et la santé (Chine), les programmes de transferts d'argent (Brésil) et l'éducation (Inde) sont souvent plus appropriées à la situation des pays africains qu'à celles des États Occidentaux post-modernes et, par conséquent, elles se positionnent exclusivement pour soutenir la réalisation des OMD en Afrique.

Africa Progress Panel 2009

40

de bonne gouvernance. Finalement, ce sont les dirigeants africains qui ont la responsabilité d'encourager le progrès. Les contraintes de capacité et les nombreux défis présentés dans ce rapport rendent la tâche difficile. Mais ils peuvent simplement donner la direction qui peut attirer et maintenir l'investissement, répondre aux besoins des Africains et garantir que les revenus servent à réaliser des résultats de développement. Gagner la confiance de leurs propres citoyens est la meilleure base du succès.


Investissement dans les télécommunications Sur tout le continent africain, la montée des télécommunications rapidement,

mobiles

principalement

se parce

poursuit que

les

réseaux de télécommunications à ligne fixe

ABONNÉS À LA TÉLÉPHONIE MOBILE EN AFRIQUE (nombre d'utilisateurs)

UTILISATEURS D'INTERNET (Par population de 100 personnes)

traditionnels en Afrique progressent par bonds. La

pénétration

des

téléphones

portables,

par exemple, est passée de 2 % en 2000 à plus de 30 % en 2008, et on prévoit qu'elle passe à plus de 50 % en 2012, ce qui signifie qu'il y aura plus de 500 millions d'abonnés africains.

Ces

développements

présentent

des opportunités d'investissement à travers le continent, non seulement pour les entreprises de télécommunications, mais également pour les entreprises qui bénéficient de coûts de communications plus bas et d'environnements commerciaux plus sophistiqués. De nombreux pays africains, dont l'Égypte et le Kenya, cherchent

déjà

à

s'établir

comme

des

alternatives au traitement et l'externalisation des technologies de l'information asiatiques, profitant des avantages en termes de langue et des fuseaux horaires favorables (Analyse exclusive, 2009). La Banque mondiale s'est engagée à fournir un financement de 2 milliards de dollars jusqu'en 2012 afin d'encourager l'investissement du secteur privé dans les télécommunications africaines.

Source : United Nations Statistics Division, MDG Database, 2008

41

Source : UNICEF, SOWC 2009

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Investissement renouvelable

dans

l'énergie

Confiance dans les gouvernements nationaux Pourcentages moyens des pays par région

L'Afrique a un énorme potentiel pour la production d'énergie à partir des sources renouvelables - solaire, hydraulique, éolienne et géothermique. Presque tous les pays africains subsahariens disposent de ressources renouvelables suffisantes, exploitables avec les technologies actuelles, pour satisfaire à de nombreuses reprises leur demande actuelle en énergie. Le secteur privé est de plus en plus conscient des énormes opportunités que cela représente. Le Kenya, par exemple, voit la construction de la première usine géothermique d'Afrique financée de manière privée, et un programme commun de la Banque mondiale et du PNUE espère renouveler ce succès

Source : Gallup World Poll surveys in Africa conducted in 2008 and 2007

à travers la Vallée du grand rift. L'année dernière, la Société de production d'électricité éthiopienne a signé un contrat de 284 millions de dollars pour l'installation de 120 éoliennes, l'Ouganda a installé sa première centrale hydro-électrique et l'Afrique du Sud a annoncé un tarif de rachat qui peut propulser le pays au premier rang du développement des énergies renouvelables sur le continent. Aider l'Afrique à progresser sur le chemin de la production électrique sans carbone représente à la fois une opportunité commerciale et un impératif de développement.

Investissement dans l'agriculture Le potentiel agricole de l'Afrique est vaste. Le marché des produits d'origine animale et des cultures vivrières des aliments de base en Afrique seule vaut 150 milliards de dollars par an et l'OAA estime qu'il y a presque 800 millions d'hectares de terre cultivables inexploitées. L'investissement dans le secteur agricole visant à augmenter la production, notamment au moyen de contrat d'exploitation agricole ou du développement de l'infrastructure nécessaire en urgence telle que les routes de desserte et les installations de stockage, promet non seulement d'importants retours sur investissement, mais réduira également la pauvreté, augmentera la sécurité alimentaire et stimulera la croissance économique. L'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), par exemple, soutient qu'une croissance de 1 % dans l'agriculture produit une croissance de 1% dans l'économie (AGRA, 2009). En restant motivés pour encourager les investissements du secteur privé dans le secteur agricole, la Banque africaine de développement, les Fonds international de développement agricole et d'autres organismes ont récemment créé un Fonds d'investissement pour l'agriculture en Afrique.

Africa Progress Panel 2009

42


Investissement dans l'infrastructure

RÉSEAU À LARGE BANDE DE L'AFRIQUE

PRINCIPAUX AXES ROUTIERS DE L'AFRIQUE

Les investissements dans l'infrastructure sont au centre de la création d'une solution durable face aux crises actuelles et futures. Comme cela a été dit tout au long de ce rapport, le manque de routes, de chemins de fer et de capacité de production électrique de l'Afrique limite le potentiel économique du continent, entrave l'efficacité commerciale et

contraint

la

sécurité

alimentaire.

La

maîtrise du déficit de cette infrastructure encouragera

considérablement

la

croissance africaine, ouvrira de nouveaux marchés et améliorera la conjoncture sur tout le continent. En tant que tel, le secteur privé doit augmenter ses investissements dans ce secteur essentiel de croissance non seulement au profit des avantages à court terme mais également des avantages à plus long terme de l'augmentation de l'accès au marché, de la baisse des coûts des affaires et du transport ainsi que de l'augmentation de la productivité. Réseau existant ou en construction Manquant

Réseau existant ou en construction Manquant

Source : African Development Bank, 2009a

43

Source : African Development Bank, 2009a

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


Leadership

La matrice des responsabilités partagées

GOUVERNEMENTS •

Afrique

• • • •

Défendre les stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté centrées sur les personnes afin de réaliser les OMD Mettre en œuvre le programme du NEPAD pour la réforme politique et économique Souscrire au processus du MAEP et agir selon les engagements relatifs à la responsabilité, la bonne gouvernance et la transparence Maintenir une discipline macroéconomique et fiscale Rechercher et soutenir les positions communes africaines sur les questions importantes telles que le commerce, l'intégration régionale, le changement climatique et la réforme de l'ONU et des IFI. S'engager à mettre en place l'architecture de paix et de sécurité africaine

Acteurs non gouvernementaux

Partenaires internationaux

GOUVERNEMENTS

• •

• • •

Défendre le soutien du développement africain Encourager le respect des politiques afin de garantir qu'elles soutiennent le développement africain, et augmenter les volumes et la qualité de l'aide conformément aux engagements de Gleneagles et au programme pour l’action d'Accra Soutenir l'augmentation de la représentation de l'Afrique dans l'architecture internationale comprenant le G8, le G20, et les IFI Encourager une plus grande coopération Sud-Sud et le partage de l'expérience de développement autour de la réalisation des OMD Soutenir la réforme institutionnelle de l'ONU et des IFI afin de la rendre plus sensible aux besoins de l'Afrique, en particulier en faisant face à l'impact de la crise économique mondiale

ENTREPRISES

• • •

Aligner les opérations et les stratégies par rapport aux normes et pratiques exposées dans le Pacte global Adhérer et agir sur les activités de transparence et anti-corruption telles que l'EITI et les mettre en œuvre Être pionnières pour ajouter une valeur sociale et environnementale à l'Afrique par le biais des affaires S'engager avec d'autres leaders commerciaux afin d'identifier les manières dont les affaires peuvent contribuer à la croissance et au développement de l'Afrique

Africa Progress Panel 2009

Ressources ORGANISATIONS RÉGIONALES

Faire pression en faveur d'une diminution du chevauchement institutionnel des dispositions régionales d'intégration, augmenter la cohérence et déterminer les responsabilités Soutenir l'UA en remboursant les frais d'impayés

• • •

Encourager la coordination et les projets régionaux afin de saisir les opportunités et les économies d'échelle supranationales Faciliter l'accord sur les positions communes africaines au sujet des questions importantes et soutenir la capacité de négociation africaine Recommander et chercher à soutenir le rôle de l'Afrique dans la délivrance et l'accès aux biens publics mondiaux Développer et mettre en œuvre les plans stratégiques organisationnels à court, moyen et long terme

GOUVERNEMENTS

• •

• •

• •

Parvenir à un accord sur les négociations commerciales multilatérales - destinées en particulier aux besoins de l'Afrique - comprenant l'élimination accélérée des subventions pour les cultures que l'Afrique produit Soutenir la position, les besoins et la capacité de négociation de l'Afrique sur les questions importantes en particulier concernant un cadre de protocole postKyoto et des dispositions commerciales multilatérales Encourager un plus grand investissement du secteur privé en Afrique Fournir un soutien financier et technique pour la mise en place de l'architecture de paix et de sécurité africaine

ORGANISATIONS MULTILATÉRALES

Revoir et réformer les procédures visant à améliorer la réponse aux besoins de soutien technique et financier des pays africains Soutenir la réalisation des scénarios de Gleneagles en incluant plus de pays africains et en se servant d'eux comme base pour combler les écarts de capacité et soutenir la mobilisation des ressources pour la réalisation des OMD Faciliter un engagement plus grand du secteur privé en Afrique, notamment en encourageant les reformes de facilité de faire des affaires, les opportunités d'investissement et les partenariats publics et privés

GOUVERNEMENTS

• • • •

• • •

Chercher des partenariats avec les autorités et la société civile autour de l'investissement et de la gouvernance Engager les parties prenantes dans les activités relatives à la réalisation des OMD Augmenter les activités de bienfaisance et découvrir de nouveaux moyens de soutien de bienfaisance tels que le transfert de la connaissance et de la technologie

SOCIÉTÉ CIVILE

• •

44

Élaborer un modèle de normes professionnelles et éthiques les plus élevées qu'elles soient liées à l'établissement de rapports, aux conseils, à l'appel de fonds, au recrutement, à la gestion des ressources humaines et à la comptabilité financière Engager les autorités locales et nationales pour qu'elles fournissent un intrant constructif, suivre la prise de décision et contrôler l'utilisation des ressources Recommander la croissance axée sur les personnes et la hiérarchisation de la réalisation des OMD

Renforcer la mobilisation des revenus, notamment en améliorant la gestion fiscale, la transparence et les actions de la politique fiscale Mobiliser l'investissement dans des secteurs avantageux et compétitifs au niveau national et encourager l'investissement du secteur privé en favorisant un bon environnement pour les entreprises, en réduisant les coûts de transaction, en luttant contre la corruption et en encourageant des réformes réglementaires Démontrer les résultats de l'aide et adhérer aux coalitions pour la mobilisation des ressources supplémentaires Encourager l'accès au crédit et à l'épargne par le biais d'institutions de microfinancement, de systèmes financiers plus profonds et variés, et de l'intégration régionale des marchés financiers

Parvenir à un accord dans le cadre de négociations commerciales multilatérales et garantir l'accès aux marchés de l'Afrique Favoriser et fournir les instruments et les techniques d'atténuation des risques afin de faciliter l'IDE en Afrique Réduire les coûts des transferts de fonds Traiter le problème de la fraude fiscale ainsi que des pratiques fiscales préjudiciables et rapatrier les actifs acquis illégalement, notamment par le biais de l'initiative commune StAR de l'ONU/ la Banque mondiale Soutenir la capacité des gouvernements africains à accéder à des flux financiers supplémentaires, notamment ceux relatifs au changement climatique et au développement propre Augmenter la prévisibilité et simplifier l'aide conformément à la Déclaration de Paris et au Programme d'action d'Accra

ENTREPRISES

• • • • •

Payer les taxes et impôts Renforcer les chaînes d'approvisionnement et de valeur afin d'avantager les communautés locales et les producteurs Identifier les manières dont les biens et services essentiels peuvent devenir accessibles aux personnes pauvres Partager la connaissance afin d'améliorer l'accès de la population aux informations, aux services, aux marchés, au crédit, etc. Donner la priorité à la population locale et soutenir les initiatives relatives à la formation et à l'éducation


Responsabilité

Mobilisation

• • •

Utiliser l'aide pour stimuler le commerce, augmenter la capacité des gouvernements africains à mobiliser les revenus nationaux, l'IDE et les transferts de fonds Soutenir les capacités de gestion de l'endettement public des gouvernements africains Aider les gouvernements africains à éviter une nouvelle crise d'endettement en accordant des prêts de manière responsable, en étendant l'allègement de la dette aux pays qui sont pas encore couverts et en repoussant la date limite le jour de l'arrêté comptable des PPTE de 2004 à 2008 Augmenter les sources de financement innovant, y compris la génération de revenus supplémentaires provenant du marché du carbone

• • •

ORGANISATIONS MULTILATÉRALES

• • • • •

Augmenter le capital de la BMD mis à disposition des pays africains les moins développés, notamment au moyen du Fonds de vulnérabilité, en supprimant les limites d'accès et en augmentant les ventes d'or potentielles Simplifier les procédures de prêt Approfondir et élargir le concept d’une ONU unifiée au sein d’«un seul processus» Soutenir les stratégies de croissance et de développement basées sur les OMD, y compris les scénarios de Gleneagles Renforcer les capacités de gestion gouvernementale Renforcer la capacité à mesurer et communiquer des résultats de développement

GOUVERNEMENTS

Respecter l'Acte constitutif de l'Union Africaine et mettre en œuvre les traités, conventions et autres accords internationaux de l'ONU, de l'UA Respecter les normes constitutionnelles Adhérer à la position commune africaine et recommander la réforme de l'architecture financière internationale Traiter les questions identifiées dans le Rapport de gouvernance de l'Afrique de la CEA et du processus du MAEP Soutenir et mettre en œuvre les recommandations à partir d'évaluations électorales indépendantes Encourager la participation systématique de la société civile à la planification, la favorisation et la revue des stratégies et des budgets nationaux en matière de développement

• • • • •

GOUVERNEMENTS

Respecter les normes et standards internationaux et gouverner par l’exemple Faire respecter les normes nationales et internationales du comportement d'entreprise relatives à la transparence, à l'imposition et aux procédures d'exploitation, notamment dans les industries extractives Publier les engagements internationaux en termes de développement, notamment les programmes d'aide, et soutenir l'audit indépendant de leur mise en œuvre Revoir la cohérence des politiques sectorielles dans les secteurs tels que le règlement financier, la migration, la propriété intellectuelle, le crime international, la sécurité, la santé et l'environnement dans la perspective d'encourager le développement africain Engager les parlementaires et la société civile pour évaluer l'efficacité du développement

• •

SOCIÉTÉ CIVILE

• •

Identifier les opportunités d'investissement en Afrique, notamment dans l'infrastructure et l'énergie propre, les projets qui relient les producteurs aux marchés, améliorer la productivité agricole et augmenter l'accès aux services financiers Découvrir et former des partenariats privés et publics afin de poursuivre les opportunités d'investissement Mettre à disposition la distribution et la capacité logistique afin de soutenir les campagnes relatives à la santé, à l'éducation et les autres campagnes de développement

• • • •

Recommander des résultats de développement, en insistant sur les meilleures pratiques, en utilisant les réseaux médiatiques, professionnels, religieux, commerciaux, universitaires, gouvernementaux et les autres réseaux Mobiliser la Diaspora et encourager le retour ou le partage des compétences Contrôler et encourager l'intégrité fiscale en vue d'augmenter les revenus nationaux Collaborer avec les autorités et le secteur privé afin d'augmenter la capacité à fournir des services sociaux essentiels Faire pression pour obtenir une aide internationale de plus en plus efficace

ENTREPRISES

Entreprendre des audits sociaux et environnementaux réguliers Publier les comptes Faire respecter ou développer, si nécessaire, les codes de conduite afin d'augmenter la responsabilité

• •

45

• • • •

Accéder à et mettre en œuvre l'EITI et la Convention de l'ONU contre la corruption Encourager la bonne gouvernance d'entreprise Renforcer les systèmes de gestion et d'approvisionnement financiers publics et la gestion des ressources humaines S'engager dans des efforts afin de renforcer les systèmes de gouvernance régionaux

ORGANISATIONS RÉGIONALES

• •

Prendre une mesure appropriée avec les membres violant les traités et les accords Renforcer l'établissement de rapports aux États membres basé sur les résultats

Soutenir le renforcement des systèmes de gestion et d'approvisionnement financiers des pays africains Soutenir le renforcement de la politique et de la capacité pratique des législateurs et de la société civile à prendre part aux processus de prise de décision

ORGANISATIONS MULTILATÉRALES

Faciliter les mécanismes mutuels de responsabilité entre les gouvernements africains et leurs partenaires internationaux en se basant sur la Déclaration de Paris et le Programme d'action d'Accra Entreprendre des évaluations de rendement indépendantes et des résultats dans les secteurs prioritaires tels que l'agriculture, la santé et l'éducation et les divulguer publiquement comme la base de l'engagement avec les États membres et la société civile

SOCIÉTÉ CIVILE

Afrique

Mettre en place un programme africain afin de traiter l'impact de la crise économique mondiale Donner la priorité et mobiliser le financement de l'infrastructure intrarégionale et les projets de développement propre Soutenir les États membres grâce à des stratégies de mobilisation régionales et au partage des meilleurs pratiques Encourager les positions communes africaines sur les efforts de traiter les flux financiers illicites Augmenter le soutien pour renforcer les capacités de gestion financières et gouvernementales

Recommander le respect des droits constitutionnels, humains et des autres normes Tenir les gouvernements et les entreprises comme responsables d'eux-mêmes ainsi que des normes et pratiques internationalement convenues, en particulier concernant les droits de l'homme, le travail, la protection sociale et l'environnement

Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale

Partenaires internationaux

• •

ORGANISATIONS RÉGIONALES

Acteurs non gouvernementaux

Garantir une gestion de la dette prudente Encourager l'intégration économique régionale et le commerce intrarégional Encourager la coopération Sud-Sud Améliorer la gestion et l'extraction responsable des ressources naturelles Identifier les flux de rentrées de la protection des actifs de carbone, y compris les forêts et les terres sèches Identifier les opportunités d'attirer l'investissement, notamment au moyen de partenariats publics/ privés, dans les domaines du développement propre, de la croissance à faible teneur en carbone et des émissions réduites

• •


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46


Le présent document a été imprimé sur du papier recyclé

Le présent rapport peut être librement reproduit, en totalité ou en partie, à condition que la source originale soit mentionnée.

Africa Progress Panel Rue de Varembé 9-11 1202 Genève www.africaprogresspanel.org

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Un programme pour le progrès dans un contexte de crise mondiale


L'Africa Progress Panel encourage le dÊveloppement de l'Afrique en suivant le progrès, en attirant l'attention sur les opportunitÊs et en catalysant les mesures.


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