Recherche AFS by stephanie girouard

AFS INTERCULTURE CANADA

ÉTUDE DE CAS SUR LES BIENFAITS DE L’EXPÉRIENCE AFS

ÉTUDE DE CAS RÉALISÉE POUR AFS CANADA

PAR Kim Dugas 15 janvier 2013

Table des matières Étude de cas sur les bienfaits de l’expérience AFS Introduction 2 AFS et ses participants

Prendre son futur en main

Apprendre une nouvelle langue

Faire un cheminement personnel

Développer une sensibilité culturelle

AFS : Leader en expériences interculturelles

ANNEXE 1 7 Bibliographie 8

Étude de cas sur les bienfaits de l’expérience AFS Dans un contexte de mondialisation où les relations internationales politiques, sociales et économiques sont interdépendantes, les États sont en perte d’autonomie et donc en recherche constante de partenaires. Par conséquent, l’émergence de nouveaux besoins créée sur le marché du travail une demande de travailleurs hautement qualifiés scolairement, mais aussi linguistiquement et culturellement. En effet, coopérer et entretenir des relations avec des pays étrangers requiert énormément de compétences qui sont rarement réunies chez un seul individu. La popularité des organismes faisant la promotion d’échanges internationaux, permettant d’acquérir ce genre d’habiletés, s’est donc accrue avec le temps. Les gens prennent en effet graduellement conscience des conséquences du phénomène de cette globalisation, et voient l’opportunité qu’offre ce genre d’expérience : un moyen rapide, efficace, et agréable de partager, d’apprendre, et de comprendre les autres cultures, tout en développant des habiletés linguistiques et sociales.

AFS et ses participants Le profil type du jeune qui s’inscrit au programme scolaire d’AFS est assez simple, notamment en ce qui concerne ses motivations. Au départ, les adolescents ont généralement en tête des objectifs précis. L’étude a démontré qu’ils s’inscrivent surtout à un programme AFS pour apprendre une nouvelle langue (83%), pour découvrir une nouvelle culture (74%), et pour vivre une expérience différente (71%). En effet, ces objectifs sont les plus communs, mais il n’en demeure pas moins que plusieurs autres surviennent au cours de l’année AFS.

AFS Interculture est un organisme à but non lucratif qui fait la promotion de l’interculturalisme par le biais d’échanges étudiants et de programmes de services communautaires à travers le monde. Présent dans plus de 50 pays, AFS est un leader parmi les organismes offrant des programmes d’échange interculturel. Il se base sur un solide réseau de 42 000 bénévoles et profite d’une expérience du domaine international qui remonte jusqu’à sa fondation en 1947. Experts en échanges culturels, plus de 400 000 personnes ont participé à leurs programmes jusqu’à présent, et l’organisme a même été reconnu d’intérêt public par l’UNESCO. «AFS encourage le respect des droits de la personne et des libertés individuelles sans distinction de race, de sexe, de langue, de religion ou de classe sociale» .

Il existe par contre plusieurs variables en ce qui concerne la personnalité du participant type. Le genre d’adolescent généralement enclin à se lancer dans cette aventure est très difficile à cerner, étant donné la diversité d’étudiants qui participent à nos programmes. Toutefois, certains traits de personnalité sont récurrents chez nos participants. Le prototype du candidat AFS traditionnel est donc un jeune énergique , studieux , et leader . Nous avons toutefois noté que 31% des anciens participants avaient une personnalité tranquille, et que 34% étaient réservés. Le jeune type est généralement motivé à partir, et même prêt à financer une partie, ou le total des frais (les jeunes partent en général à 16 ou 17 ans) du programme. On a en effet constaté un taux élevé de participation au défraiement des frais, soit 71% des participants, dont la moitié d’entre eux l’ont fait sous forme de levées de fonds.

Au-delà des compétences linguistiques, de nombreux bienfaits sont généralement retirés de l’expérience AFS. Une solide étude des anciens participants AFS québécois menée par AFS Canada en 2012 a permis de cibler les principaux bénéfices et impacts reliés à la participation à un échange étudiant avec l’organisme. Avec un taux impressionnant de réponse de 22%, les anciens participants ont témoigné du changement que l’expérience AFS leur a inculqué. Ces transformations se sont avérées similaires pour la majorité des participants, et c’est pourquoi ils sont divisés dans ce document en quatre axes d’apprentissage d’ordre scolaire, linguistique, personnel, et culturel.

Prendre son futur en main

Bref, notre recherche démontre que l’expérience AFS a été positive pour les anciens participants en ce qui concerne le niveau d’études complété, le choix de carrière, et la performance scolaire. Il est donc intéressant d’y participer, car les programmes d’échange d’AFS permettent la poursuite des études secondaires dans un pays étranger, mais enseignent surtout au jeune l’école de la vie.

Notre étude a été menée en mettant l’emphase sur l’éducation scolaire des anciens participants. Nous avons donc examiné de plus près leur niveau d’études scolaires complété, et avons constaté l’existence d’une corrélation entre l’expérience AFS et la poursuite des études, ainsi que le choix du domaine.

Apprendre une nouvelle langue

En questionnant cette fois seulement les étudiants qui ont vécu leur expérience AFS entre 1984 et 2007, nous avons découvert avec enchantement le taux de réussite scolaire de nos anciens participants, ainsi que leur plus haut niveau d’études complétées. Nos résultats sont stupéfiants : 42% des anciens participants ont poursuivi leurs études jusqu’à la maîtrise, et 12% jusqu’au doctorat. En comparant cela avec les données les plus récentes de l’Institut québécois de la statistique, on se rend compte que les étudiants AFS ont poursuivi des études nettement supérieures à la moyenne québécoise. Dans la même tranche d’âge au Québec , seulement près de 6% de la population ont obtenu une maîtrise, et 1% ont étudié jusqu’au doctorat.

Le deuxième constat de notre évaluation des anciens participants québécois concerne l’apprentissage de la langue étrangère par ces derniers. En effet, l’expérience d’immersion dans une culture, qu’offre AFS, rend les jeunes rapidement à l’aise à converser dans leur nouvelle langue, et entraîne donc l’intégration profonde des participants dans leur nouvel environnement.

À l’opposé de ce que certains pourraient penser, partir en échange pendant un semestre ou une année n’engendre pas un ‘’retard’’ dans le cheminement scolaire, bien qu’il soit possible que les cours ne puissent être crédités. Ces chiffres démontrent bien au contraire que cette expérience motive parfois davantage les jeunes à leur retour. 86% de nos participants ont justement souligné le fait que leur expérience n’a pas eu d’impact négatif sur leurs résultats scolaires à leur retour. Ces derniers ayant ressenti un impact positif ou bien encore aucune différence. De plus, 83% de nos anciens participants considèrent aujourd’hui l’éducation comme étant une de leurs valeurs, ce qui justifie les chiffres présentés plus haut. Dans un autre ordre d’idées, le fait d’aller vivre dans un autre environnement permet d’apprendre à se connaître, mais surtout de vivre des situations nouvelles qui ont parfois une influence considérable sur notre choix de carrière. C’est en effet le cas de 3 anciens participants sur 5 qui confirment que leur expérience a influencé leur choix d’études ou de carrière.

En conversant dans cette langue couramment à l’école comme à la maison, son apprentissage atteint souvent un niveau d’aisance étonnant, le contexte favorisant en plus l’acquisition de l’accent et de la fluidité. Une autre étude menée cette fois-ci par AFS International sur les impacts à long terme de l’expérience AFS a justement démontré qu’en général, 70% des participants AFS maîtrisent la langue après leur échange à l’étranger . En joignant l’utile à l’agréable, les anciens participants québécois préfèrent souvent se rendre dans les destinations anglophones (30%), hispanophones (32%), et germanophones (12%) où ils apprendront à parler des langues qui sont aujourd’hui en demande. L’apprentissage d’une nouvelle langue se révèle souvent très utile. 87% des anciens participants québécois affirment que la connaissance de la langue apprise lors de leur expérience leur est aujourd’hui indispensable. Cette connaissance a en effet permis à 64% des participants de se qualifier pour une activité, un emploi, ou un stage. Dans la même lignée, plusieurs anciens participants ont développé un intérêt et une facilité pour l’apprentissage des langues, et parlent aujourd’hui au moins une langue étrangère en plus de leur langue maternelle. Le fait d’être en mesure de converser dans une langue étrangère est aujourd’hui très avantageux pour qui que ce soit, tant au niveau professionnel que personnel, et c’est exactement ce que le programme scolaire d’AFS rend possible.

Mais au-delà des habiletés linguistiques acquises viennent les habiletés de communication, qui se développent lorsque le jeune est en processus d’apprentissage de la langue. À ce moment, il découvre que la communication ne se limite pas aux mots, et développe d’autres moyens de transmettre de l’information. Échanger avec des gens provenant d’une autre culture est très enrichissant et fait comprendre la complexité des langages. Ainsi, les participants améliorent généralement, lors de leur immersion, leur écoute active et leur aisance à s’exprimer.

taines valeurs, de les définir, ou encore de les acquérir. Plusieurs anciens participants ont admis avoir développé de manière importante la valeur de la famille grâce au séjour vécu en famille d’accueil. Puisqu’il est important, lors de l’échange, de partager des moments avec la famille qui nous reçoit, les jeunes s’aperçoivent souvent à quel point ils aimeraient en faire autant avec leur famille naturelle. Les liens entre la famille d’accueil sont tellement forts que 55% des anciens participants considèrent ces personnes comme étant des membres de leur famille naturelle. 89% des anciens participants ont donc dit que la famille fait dorénavant partie de leurs valeurs les plus importantes. L’étude a fait ressortir les cinq valeurs les plus importantes pour nos anciens participants. Il s’agit en ordre décroissant de l’ouverture d’esprit (94%), de la famille (89%), de l’ouverture sur le monde (87%), de l’éducation (83%), et de la liberté (77%). Bref, les anciens participants s’entendent généralement pour dire que l’expérience AFS les a aidés à devenir de meilleures personnes. Plusieurs (77%) ont même noté un sentiment d’implication naissant, qui leur donne envie de participer activement aux activités de leur communauté.

L’apprentissage d’une langue étrangère par le biais d’un programme AFS est donc assuré de se faire naturellement et agréablement, en plus d’être efficace et rapide. C’est vraiment le meilleur moyen d’atteindre cette qualité de connaissance d’une langue étrangère.

Faire un cheminement personnel L’étude qu’AFS Canada a menée s’est penchée sur un autre aspect important du programme AFS; le développement personnel des jeunes. Si c’est au final un résultat important des échanges étudiants, ce n’est généralement pas un objectif qui motive les jeunes à partir à la base. Il est pourtant une conséquence qui est grandement appréciée des participants à leur retour lorsqu’ils prennent du recul. Un des premiers aspects du développement personnel du jeune se fait au niveau de sa maturité. En étant projeté dans un nouvel environnement, l’étudiant grandit, s’ouvre au monde et prend conscience des enjeux mondiaux. Il apprend à se connaître en découvrant une nouvelle culture, et développe un sens critique et une perception objective de lui-même, de sa culture, et des autres. Une modification s’effectue aussi au niveau émotionnel, car étant positionné parfois en situation de stress, le jeune apprend à canaliser ses émotions et à se débrouiller. La confiance en soi, l’autonomie et la maturité sont donc les résultats de ces situations nouvelles. Ensuite, les anciens participants québécois ont avoué avoir des valeurs différentes de celles qu’ils avaient avant leur immersion. L’expérience interculturelle d’AFS permet souvent aux jeunes de renforcer cer-

En ce qui concerne les relations interpersonnelles, 74% de nos anciens participants affirment que leur expérience a modifié cet aspect de leur vie. Le fait d’arriver seul dans un nouvel endroit pousse le jeune à sociabiliser, à développer des compétences sociales, et à adapter son comportement à l’environnement dans lequel il se trouve. Il crée ainsi des amitiés interculturelles qui lui permettent de mieux comprendre ses différences, mais aussi de connaître les valeurs du peuple en question pour mieux s’adapter à celles-ci. À travers cela, les jeunes développent aussi de l’empathie, du respect, et de la compréhension pour les autres cultures en général, en plus de découvrir de nouvelles choses qui font parfois naître de nouveaux intérêts (65% des anciens participants ont développé de nouveaux intérêts lors de leur échange avec AFS). Les liens tissés au cours de cette expérience sont souvent significatifs. Si plusieurs anciens participants se sont même mariés avec une personne qu’ils ont rencontrée lors de leur expérience, la plupart maintiennent d’excellents contacts avec les gens qu’ils ont rencontrés. En effet, 81% des anciens participants québécois maintiennent toujours un contact avec leur famille d’accueil, et 71% avec leurs amis AFS rencontrés lors de leur échange.

L’étude montre en plus que 62% des anciens participants AFS ont aujourd’hui des cercles sociaux plus culturellement diversifiés, et aiment être en interaction avec des gens provenant d’autres cultures.

AFS répètent l’expérience de la vie à l’étranger : «35% of the AFS alumni have at some point lived abroad for at least a year because of their own work or that of their spouse» . Les anciens participants se révèlent donc plus ouverts sur le monde et surtout intéressés par celui-ci. Ils détiennent un savoir culturel généralement riche, et comprennent souvent mieux les différences socioculturelles et les enjeux interétatiques.

L’expérience AFS permet donc d’élargir les horizons, et de faire un cheminement personnel important. Elle a changé la vision du monde de 90% répondants, et 85% des anciens participants ont même admis qu’elle a modifié leur personnalité. Le développement personnel du participant est donc un impact à long terme important du programme d’AFS.

Enfin, les participants AFS ont considérablement augmenté leur capacité d’adaptation aux différents environnements. En effet, 99% d’entre eux croient que leur expérience AFS en est la cause. Ils se sentent beaucoup plus à l’aise en présence d’êtres provenant d’autres cultures, et savent mieux réagir aux comportements culturellement différents que peuvent avoir certains individus. Ils jugent aussi beaucoup moins puisqu’ils sont capables d’accepter les différences et de vivre avec ces dernières.

Développer une sensibilité culturelle Le développement de compétences culturelles est le quatrième type d’impact que nous avons observé chez nos anciens participants québécois lors de notre étude. Le terme compétence culturelle réfère à la capacité de s’adapter et de réagir à différents contextes culturels . Dans un premier temps, cet impact s’est fait ressentir au niveau de la manière de gérer des situations interculturelles conflictuelles. 90% des répondants voient aujourd’hui le monde différemment, et c’est pourquoi les anciens participants AFS sont plus portés à voir les êtres humains comme étant similaires, et cessent donc généralement l’emploi des termes nous et eux, qui font référence à une distinction basée sur la culture ou l’ethnie (ethnocentrisme) . Une étude menée par AFS International évaluant l’impact des programmes AFS a d’ailleurs démontré que les participants AFS développent une vision ethnorelativiste des humains, car ils évaluent les personnes en fonction de leurs valeurs . Ainsi, les anciens participants AFS ont la chance de voir le monde d’une manière beaucoup plus sage et peuvent mieux gérer leurs relations avec les personnes issues de différentes cultures. Ensuite, la sensibilité culturelle des anciens participants les rend souvent curieux et avides de connaître d’autres cultures. C’est pourquoi 61% des anciens participants admettent avoir des cercles sociaux plus culturellement diversifiés depuis leur expérience, et que plusieurs d’entre eux désirent vivre et/ou travailler dans un environnement multiethnique. D’ailleurs, l’étude sur les impacts à long terme, mentionnée plus haut, démontre qu’en général, les anciens participants

AFS : Leader en expériences interculturelles Les quatre axes d’apprentissage d’ordre scolaire, linguistique, personnel, et culturel qui furent analysés ci-dessus suite à l’étude qui fut menée sont des conséquences de l’expérience AFS vécue par les anciens participants. Nous avons d’abord remarqué un lien direct entre la poursuite des études aux niveaux supérieurs et les anciens participants. Ensuite, nous avons constaté la qualité d’apprentissage des langues étrangères, et leur utilité pour ces personnes depuis leur retour au Canada. Nous avons aussi perçu chez les anciens participants un important travail qui s’est effectué au niveau personnel, et dont les anciens participants sont particulièrement fiers. Enfin, le développement d’une sensibilité, mais aussi de compétences culturelles ont été remarquées chez les participants AFS. Bref, ces impacts sont permanents, et sont généralement difficiles à acquérir chez soi, dans son environnement. Il faut plonger dans l’inconnu, découvrir de nouvelles choses, et vivre des émotions intenses pour grandir et prendre de la sagesse. Les quatre éléments ressortissants de cette analyse constituent une solide formation permettant à quiconque prenant part à l’expérience AFS de devenir un meilleur citoyen. Les gens ressortent majoritairement satisfaits de leur expérience: 99,3% des anciens participants AFS ont affirmé que leur expérience a eu un impact positif dans leur vie. C’est toutefois pour le plaisir et l’intérêt qu’on se lance dans ce genre d’aventure. Après tout, AFS, c’est l’expérience d’une vie!

Niveau de scolarité comparé entre la population québécoise et les anciens participants AFS (%)

Groupe Source Cegep Baccalauréat Maitrise Doctorat

Population québécoise (24-44 ans) Inst. Stat. Qc, 2006 70% 30% 6% 1%

Source: Institut québécois de la statistique, 2006.

Anciens participants AFS (23-44) Sondage interne 2012 99% 91% 42% 12%

Bibliographie Statistiques - Institut québécois de la statistique, «Population de 25 ans et plus, selon le plus haut degré de scolarité atteint, le sexe et le groupe d'âge, Québec», 16 février 2010, en ligne, http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/education/etat_scolr/tab1_niv_sco_2006.htm. -Sondage interne effectué auprès des anciens participants AFS québécois de 1984 à 2011 en octobre 2012.

Site internet - AFS Interculture Canada, «Qui sommes-nous ?», en ligne, http://www.afs.org.

Autres recherches - Bettina Hansel et Zhishun Chen, «AFS Long Term Impact Study», AFS International, avril 2008, en ligne, http://www.afscanada.org/apprentissages-en-interculturel/Recherches-AFS/, 13p. - Mitchell R. Hammer, «Assessment of the Impact of the AFS Study Abroad Experience: Overall Findings», AFS International, en ligne, http://www.afscanada.org/apprentissages-en-interculturel/Recherches-AFS/, 8p.