HENRY WANTON JONES sleeping beauty
Moon watchers, oil on masonite, 24 x 30, 1996
couverture / cover Monumental Unveiling (Monument), oil on masonite, 30 x 28, 2005
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prĂŠsente/presents
HENRY WANTON JONES du 29 septembre au 15 octobre 2011 September 29th to october 15th 2011 Reception Samedi le 1er octobre de 14h Ă 17h saturday october 1st 2 to 5
« La meilleure façon de commencer est de dire, Balthus est un peintre dont on ne sait rien. Et maintenant, regardons les peintures. Merci. B. » - Balthus
Comb, oil on masonite, 48 x 32, 1998
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Zig Zag Flip Flop, oil on masonite, 30 x 36, 2004
“NO BIOGRAPHICAL DETAILS. BEGIN: BALTHUS IS A PAINTER OF WHOM NOTHING IS KNOWN. NOW LET US LOOK AT THE PICTURES. REGARDS. B.” - Balthus
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Where are the Pearls, oil on masonite, 20 x 24, 1996
HENRY WANTON JONES
Sleeping Beauty Texte : Dorota Kozinska Traduction : Manel Benchabane
Pour un artiste du calibre d’Henry Wanton Jones, la pénurie d’information à son sujet est stupéfiante, et même consternante. Une grande partie du blâme appartient à l’artiste lui-même, un homme chimérique et plein d’esprit, froid à l’idée d’apparaître en public et même d’accorder des entrevues. Certains affirment que le mystère consolide la popularité de « Jimmy », nom sous lequel ses amis le connaissent. Ses œuvres se retrouvent dans de nombreuses collections, tant privées que publiques, notamment celles du Musée du Québec, du ministère des Affaires Etrangères et de la Collection McMichael d’art canadien. Malgré sa consécration, Jones n’est pas enclin à être regroupé et il refuse donc d’être honoré par l’Académie Royale des Arts du Canada. De ce fait, il rejoint un groupe d’artistes, qui, comme le défunt Luis Muhlstock, étaient fermement indépendants. Le mystère se poursuit, mais ce n’est pas la raison pour laquelle les œuvres d’Henry Wanton Jones sont magiques. Son art en est l’unique cause. Né en 1925 à Waterloo, Québec, l’artiste passe plusieurs années à enseigner dans différentes universités de Montréal, alors qu’il travaille sur ses peintures et sculptures. Élève du remarquable artiste Arthur Lismer, Jones a rapidement développé son propre style et continue à le perfectionner. Depuis 1976, son occupation principale étant la peinture, Jones et ses personnages familiers, convient à une formidable odyssée visuelle les amateurs d’art qui en espèrent encore et encore. Son art, telle une friandise crée une dangereuse dépendance ; l’envie augmente avec la consommation. Partageant son temps entre le Québec et le Mexique, Jones ne se lasse pas de les satisfaire mêlant couleur et narration avec brio. Les œuvres présentées à la Galerie d’Avignon de Montréal, chevauchent les décennies de 1980 à aujourd’hui. Elles sont destinées à éveiller le frisson du plaisir sensuel de tous ceux qui les contemplent.
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L’alanguissement de ses nus en plein abandon sur des chevaux ou des lits, la fluidité des corps, qu’ils soient humains ou équins, et l’incessante et constante séduc tion des sens engendrée par les formes et les couleurs débordent des cadres. Malgré sa palette rappelant parfois les Nabis et leur style de peinture –un des autoportraits de Jones s’apparente au portrait octogonal d’Edouard Vuillard composé uniquement de plans de couleurs – l’art de Jones reste totalement unique et original. Parfois aussi comparé à Balthus, grand peintre français polonais, Jones partage avec ce dernier bien plus que l’amour du corps de la femme et l’arrière-plan statique. Tout comme Jones, Balthus a rejeté, tout au long de sa carrière, les conventions et les demandes habituelles du monde de l’art. Il a insisté pour que les gens voient ses peintures plutôt que de lire à leur sujet, et a contré toutes les tentatives d’écriture biographique à son sujet. Le télégramme caustique qu’il a envoyé à la galerie Tate, à Londres, dans le cadre de l’exposition rétros pective de son travail en 1968 cité en début d’article, pourrait avoir été écrit par « Jimmy ». Il ne pourrait y avoir de meilleurs conseils. Des mots aux images, un bond géant, réjouissant, de la réalité au fantastique, l’univers irrésistible d’Henry Wanton Jones est le monde qu’il a inventé avec une maîtrise
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remarquable de la peinture; un monde à couper le souffle, qui resplendit dans ses lunes, ses étalons, ses nus, ses masques, ses jambières, ses chevalets… la concrétion classique de l’atelier pictural de Jones. L’œuvre Alabaster, (page 37) une huile sur panneau, hypnotique comme la plupart de ses œuvres, représente un nu dans une position de contorsion impossible, le teint albâtre éponyme de sa peau contrastant avec les objets ocre l’entourant. ZigZag Flip Flop (page 6) est le titre désopilant de la peinture magnifique et colorée d’une femme nue sur un sofa turquoise, de dos, occupée à jouer avec un chat. Contrairement à la composition de l’œuvre précédente, relativement sim ple, celle-ci est encombrée d’objets et de formes, dont le contour ondulé d’un sofa ainsi qu’une guitare dont les courbes rappellent le dos arqué de la femme. Dans Comb, (page 5) Jones a couvert la table d’un drapeau mexicain. Une femme recroquevillée, vêtue modes tement de noir y dort. Une fenêtre ouverte laisse voir la nuit, et la femme, dont un soulier vert est tombé, semble évadée dans un rêve. Un portrait accroché au mur la surveille; un visage masqué, l’alter ego de l’artiste. Cherchez encore... Dorota Kozinska est une rédactrice, éditrice et critique établie à Montréal. Montréal, Septembre 2011
Gold Monument, oil on masonite, 18 x 16, 2005
TV & Guitar Case, oil on masonite, 20 x 24, 1981
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My 2 loves, oil on masonite, 36 x 24, 2000
HENRY WANTON JONES
Sleeping Beauty By Dorota Kozinska
For an artist of the calibre of Henry Wanton Jones, the paucity of material on him is astounding, and most distressing. Part of the blame lays with the elusive painter himself, a quixotic man of great wit, who is loath to appear in public, never mind give interviews. One could say that the mystery adds to the enormous popularity of “Jimmy”, as he is fondly known to his friends. He has fervent collectors, and his works are part of such prestigious collections as the Musée du Québec, the McMichael Canadian Collection, and the Ministry of External Affairs, to mention some. Despite the accolades, not keen on being grouped, Jones refuses to be honoured by the Royal Canadian Academy of Arts. In that, he is in the company of other staunchly independent artists, the late Luis Muhlstock among them. And so the mystery continues, but no, it is not the reason behind the magic of Henry Wanton Jones. That has to do purely and simply with his art. Born in 1925 in Waterloo, Quebec, he spent many years teaching at different universities in Montreal, while working on his paintings and sculptures. Himself the pupil of the great Arthur Lismer, Jones has developed his own style early on, and continues to hone it. Since 1976, painting has taken centre stage and the result is the continuation of the visual odyssey with familiar players that has viewers longing for more and more. His art is like dangerously addictive candy, the more you taste it, the more you get the taste for it.
Gentlemen Please with Monument, oil on masonite, 12 x 10, 2005
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Dividing his time between Quebec and Mexico, Jones continues to satisfy this una bashed demand with paintings that brim with colour and narrative. At Montreal’s Galerie d’Avignon, his works spanning the decades between 1980’s and now, are bound to provoke that frisson of sensual pleasure one experiences when looking at his art. The languor of his nudes, reclining on horses or beds in complete abandon, the smooth ness of the bodies, whether human or equine, the constant, relentless seduction of the senses by the shapes and colours that spill from the frames. With a palette at times reminiscent of Les Nabis and their style of painting – there is a self-portrait by Jones with echoes of Edouard Vuillard’s octagonal self image composed entirely of colour planes -; Jones remains entirely unique and original. Compared at times to another great FrenchPolish painter, Balthus, he shares with him more than the love of the female body and a static background. Like Jones, Balthus throughout his career rejected the usual conventions and de mands of the art world. He insisted that his paintings should be seen and not read about, and he resisted any attempts made to build a biographical profile on him. His caustic telegram sent to the Tate Gallery in London as it prepared for its 1968 retros pective of his works is quoted at the beginning of this essay, and has an indis putable “Jimmy” ring to it.
After the Ride, oil on masonite, 30 x 24, 1996
There could not be better advice. From words to images is a giant, joyful leap from reality to a fantastical, irresistible universe of Henry Wanton Jones. A world created with painterly mastery to take one’s breath away, and resplendent in moons, stallions, nudes, masks, chaps, easels… the classical accre tion of Jones’ pictorial workshop. There is the mesmerizing Alabaster (page 37), an oil on masonite (as are most of his works) of a nude in an impossible, sensuous contortion, the eponymous alabaster hue of her skin in contrast to the earthy objects around her. ZigZag Flip Flop (page 6) is a hilarious title for a beautiful, colourful painting of a nude on a turquoise sofa, her back to us as she reaches to grab a playful cat. Unlike the relative simplicity of the previous compo sition, this one is busy with objects and shapes, from the wavy outline of the sofa to a guitar echoing the woman’s arched back. In Comb (page 5), Jones drapes the Mexi can flag on a table and places a curled up, sleeping woman on it, modestly dressed from head to toe in black, the black of the night seen through an open window. She has dropped one of her green shoes, and seems lost in a dream. Watching over her is a portrait on the wall, a masked face, the artist’s pictorial alter ego. Keep looking.
Dorota Kozinska is a Montreal-based writer, editor and art critic. Montreal, September 2011
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Vapour Trail, oil on masonite, 32 x 48, 1988
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Blue Chair, Cowgirl, oil on masonite, 30 x 22, 1988
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 Fountain, oil on masonite, 37 x 40, 1984
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Pugilista, oil on masonite, 10 x 10, 2011
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Cheryl’s Blue Balloon, oil on masonite, 12 x 16, 2011
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Two Religious Competitors, oil on masonite, 30 x 24, 1987
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The Departure, oil on masonite, 36 x 30, 1991
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Cardenas, oil on masonite, 40 x 48, 1992
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Guitar Man and Mask, oil on masonite, 7 x 5, 2005
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Sketch for Blackhat, oil on masonite, 6 x 7, 1983
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Petit Soldat, oil on masonite, 8 x 8, 2011
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Libro Romanitco, oil on masonite, 18 x 20, 2005
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Alabaster, oil on masonite, 24 x 30, 1995
Kiting – Late, oil on masonite, 7 x 6, 2007
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Artist & Model, oil on masonite, 30 x 24, 1989
Nude on Striped Blanket Guitar Reflection, oil on masonite, 8 x 10, 2011
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