Agriculture du Maghreb, n°70 Octobre2013

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Agriculture du Maghreb N째 70 Octobre 2013

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Agriculture du Maghreb N째 70 Octobre 2013


EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 Groupe DERHEM - PUECH 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Berger 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr. Ezzahiri Brahim Pr. K Houmy Dr Abbès Tanji Dr Abdelkrim Aidi Nadif Abdelamjid

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Conception Graphique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr

Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Edito Et de quatre pour le Salon International des Dattes

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our renforcer la Foire Nationale de Dattes d’Erfoud, instituée par dahir en 1940, et lui donner une portée internationale, le Salon International des Dattes du Maroc a été mis en place en 2010 en tant qu’événement annuel. Le secteur phœnicicole avait, en effet, besoin d’un coup de pouce pour l’amener au niveau souhaité aussi bien par les autorités que par les consommateurs et les producteurs. Dès sa première édition, le jeune salon a confirmé son positionnement et aujourd’hui, pour l’ensemble des professionnels, il apporte une poussée formidable à la filière. Dans ce sillage, il convient de relever que depuis le lancement du Plan Maroc Vert, le palmier dattier bénéficie d’une grande attention. De même, les nombreuses visites de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la région, traduisent l’intérêt particulier qu’il porte à la préservation des zones oasiennes, ainsi que sa volonté d’améliorer la productivité et la compétitivité du palmier dattier et le développement régional. Ainsi, la province d’Errachidia connait la réalisation de nombreux projets et les travaux de plantation se sont intensifiés ces dernières années. Même son de cloche pour la production qui a connu une augmentation significative. De plus, le ministère a réalisé d’importants aménagements hydro-agricoles pour l’irrigation des oasis, à travers la réhabilitation des khettaras et la construction de canaux, de seuils de dérivation et de bassins de stockage. Les aides accordées aux producteurs de dattes et aux coopératives sont exceptionnelles (goutte à goutte, creusement de puits, plants certifiés, unités frigorifiques…) et comme l’expliquait le président

d’une association de producteurs « Aujourd’hui, l’agriculteur qui ne profiterait pas des conditions actuelles aura tout raté ». Ces conditions favorables ont d’ailleurs attiré de nombreux investisseurs qui ont implanté de grandes exploitations, en variétés nobles, ce qui a contribué à l’extension des superficies. De nombreux professionnels estiment que la filière est promise à un bel avenir et qu’on est en droit d’espérer améliorer la production pour atteindre l’autosuffisance et éventuellement envisager l’export. Cependant, les agriculteurs et leurs groupements ont besoin de plus d’aides pour l’amélioration de l’industrie de transformation et de conditionnement, ainsi que le recours aux énergies renouvelables (solaire). En même temps, et afin de développer la technicité des producteurs, l’encadrement par les agents du ministère s’avère insuffisant. Et malgré toute leur bonne volonté, ils sont souvent dépassés et ne peuvent toucher l’ensemble des agriculteurs. Grâce aux efforts cumulés de tous les intervenants, l’avenir de la Phœniciculture et de la population, dont les femmes et les jeunes, parait encourageant et tous les espoirs sont permis.

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication

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Sommaire Sommaire Nos annonceurs • Actualités • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

AFEPSA 62 AGRIMATCO 9 AGRIMATCO 23 ATLANTICA AGRICOLA 20 BASF 61 BAYER CS 2 BAYER CS 59 BEILLARD 18 BELGIAN BLUE 96 CARRE SAS 74 CLAUSE 51 CMGP 100 CNH 69 CNH 71 COMICOM 7 ECAT 92 EXAFAN 89/93 FANDY COPRAGRI 5 FERTIKAL 78 FIBERWEB 56 FOOD MAGAZINE 39 FRUIT LOGISTICA salon 13 GAUTIER Semences 55 Grupo CHAMARTIN 16 HI-TECH Seed 33 IRRISYS 19 IRRITEC 15 ITHEC 21 CAS 65 KEKKILA 56 LAFOND Pép. 21 LINDSAY 79 Mafex Salon 67 MAMDA 11 MASSO 42 NUTRISTAR 91 NUTRSITAR 95 OTECH 77 PROMAGRI 81 RODA Maroc 47 SAOAS Groupe 45 SEMINIS 53/57 SETOP 54 SIFEL Salon 35 SILOS Cordoba 76 SIPCAM 43 SIPCAM 63 SONAMIA 73 STAR EXPORT Pép. 17 STORTI 97 TECNIDEX 31/49 TIMAC 99 TODOLIVO 37 TVH 18 URBINATI 52 VALAGRO 41 YARA 12 YUNQUE 71 4

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• Oignon

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• Oléiculture

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• Clémentine de Berkane

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• Maladies de post récolte

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• Melon export

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• Tomate

58

• Betterave à sucre

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• TRACTEURS

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• Economies en pesticides

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• Betterave à sucre

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• Canne à sucre

85

• Dossier Elevage

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• Petites annonces

98

• Voyage de presse Limagrain en Hollande • La transformation ne suit pas les extensions • Une campagne exceptionnelle jamais connue depuis plus de 20 ans • Stratégie de lutte dans les stations • Bilan de la campagne 2013

• Principales maladies fongiques

• Système de surveillance pour l’avertissement • phytosanitaire dans le périmètre des Doukkala • Quelques pistes d’amélioration des performances • L’expérience française

• Lutte contre les adventices

• deux agent de jaunisse affectant la production dans le Gharb • Dawajine 2013 • Aviculture traditionnelle dans la province d’Ifrane • Salon SIDETA 1ère édition


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Actu Actu Nationale

Lancement à Agadir du projet PAMPAT Le lancement du Projet d’Accès aux Marchés pour les Produits Agroalimentaires et de Terroir (PAMPAT), un programme dédié à la promotion du développement économique durable, a eu lieu le 23 septembre à Agadir en présence de plusieurs partenaires nationaux et étrangers. Le lancement officiel de ce projet a été marqué par la signature d’une convention entre les partenaires de ce programme, en l’occurrence l’ambassade suisse au Maroc, l’Agence de développement agricole (ADA), l’Agence de développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), l’ONUDI et la direction régionale d’agriculture d’Agadir. Financé par le Secrétariat d’Etat à l’économie de la Confédération Suisse, à hauteur de presque 32.6 millions de dh pour une durée de quatre ans, ce projet s’aligne sur la stratégie de développement des produits de terroir du Plan Maroc Vert (PMV), mise en œuvre par l’ADA, et suit une approche globale de chaîne de valeur. Le projet PAMPAT vise à améliorer la performance, l’accès aux marchés et les conditions socioéconomiques des chaînes de valeur de l’argan et du cactus/figue de barbarie d’Ait Bâamrane, dans la région Souss-MassaDrâa. Ces deux chaînes ont été choisies selon une approche participative, en coopération avec le ministère de l’Agriculture et l’ADA, car elles offrent des perspectives prometteuses en termes de contribution au développement de la région, à la création d’emplois, 6

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à l’autonomisation des femmes et à la réduction de la pauvreté. Le directeur général de l’ANDZOA Brahim Hafidi a signalé que la région SoussMassa-Drâa a été la première à initier la réflexion et la mise en œuvre de projets de développement spécialement orientés vers les produits de terroir, précisant que l’huile d’argan et la figue de barbarie, objet du projet PAMPAT, étaient parmi les six produits sélectionnés.

de ce projet, émettant l’espoir de voir se créer des synergies entre le PAMPAT et le projet que son pays vient de lancer dans le domaine du renforcement institutionnel des associations professionnelles agricoles et qui vise à augmenter durablement la compétitivité des micros, petites et moyennes entre-

Il a rappelé la signature, en 2011, d’un contrat programme pour le développement de la filière arganière pour un montant de 2,8 milliards de dh et l’allocation de 85 millions de dh pour le développement de la filière de la figue de barbarie, évoquant les efforts accomplis dans l’organisation des opérateurs, la labellisation des produits, la mise à niveau des unités de production, la valorisation et la commercialisation. L’ambassadeur de Suisse au Maroc Bertrand Louis a, pour sa part, salué la conclusion

prises dans le cadre des stratégies du PMV. Il s’est aussi félicité de la participation à nouveau d’une délégation marocaine les 28 et 29 courant au 5ème Concours suisse des produits du terroir dans le canton de Jura, assurant que «grâce au projet PAMPAT, un tel concours national des produits du terroir sera reproduit pour la première fois au Maroc en 2015». Le représentant de l’ONUDI au Maroc Jaime Moll De Alba Cabot a, de son côté, rappelé l’engagement de cet organisme dans le renforce-

ment des capacités nationales dans les domaines des bonnes pratiques de fabrication et d’hygiène, la qualité et la traçabilité, la gestion et la commercialisation, l’innovation technologique au profit de plusieurs groupements et de coopératives, surtout des femmes en milieu rural, pour améliorer la qualité et le processus de fabrication de plusieurs produits agricoles, tels que le couscous, l’huile d’olive, le miel ou les fruits séchés. Afin d’assurer la durabilité des résultats du projet PAMPAT, un axe stratégique du projet concernera le renforcement des capacités nationales et des pays de la région (Maroc, Tunisie, Egypte et Afrique de l’Ouest) en matière de valorisation et promotion des produits du terroir. Dans ce contexte, les activités prévues porteront sur la formation des institutions d’appui, l’organisation d’un concours national des produits du terroir, des échanges d’expériences et de bonnes pratiques au niveau régional et la dissémination, dans le cadre de la promotion de la coopération Sud-Sud, de l’expérience marocaine dans d’autres pays d’Afrique.


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Actu Actu Nationale

Programme national d’élimination du bromure de méthyle

Cérémonie de clôture à Agadir La cérémonie de clôture du programme national d’élimination du bromure de méthyle, puissant destructeur de couche d’ozone, s’est déroulée le 23 septembre à Agadir, en présence de plusieurs partenaires nationaux et étrangers. Cette cérémonie qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée de l’ozone (16 septembre), a été l’occasion de présenter et d’évaluer les différents projets réalisés par le royaume en matière d’élimination du bromure de méthyle, depuis son adhésion, en 1995, au Protocole de Montréal y afférent. Les travaux de la première journée se sont déclinés en une série d’exposés traitant notamment du : - «rôle de l’ONUDI dans l’élimination du bromure de méthyle et la protection de la couche d’ozone», - «le rôle de l’APEFEL dans l’élimination du bromure de méthyle dans le secteur des légumes (tomates, cucurbitacées et haricots verts)», - «le compost comme alternative au bromure de méthyle : l’expérience marocaine, italienne et internationale» - «les alternatives commerciales au bromure de méthyle pour la production des légumes dans différentes régions géographiques et en particulier dans la région méditerranéenne». Depuis 1996, dix projets ont été approuvés et financés par le Fonds multilatéral pour l’élimination du bromure de méthyle au 8

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Maroc pour un montant de plus de 9.35 millions USD. Les projets, mis en œuvre avec l’appui de l’ONUDI et d’autres donateurs bilatéraux (France, Allemagne et Italie), ont permis l’élimination de 1.124 tonne de bromure de méthyle utilisé dans le traitement du sol pour plusieurs cultures (fraise, banane, fleurs, tomates, haricots verts et cucurbitacées). Le dernier projet financé par le Fonds multilatéral et géré par l’ONUDI, qui se focalise sur le melon et la production des haricots verts, a permis l’élimination de 177 tonnes de bromure de méthyle utilisé dans ces deux cultures. Avec l’achèvement du projet d’élimination de ce produit pour la production des haricots verts et de cucurbitacées en 2012, le Maroc a interdit l’importation de bromure de méthyle pour des utilisations contrôlées.

A noter que dans le cadre du projet un Centre de Transfert des Technologies (CTT) a été créé à Agadir. Il s’agit d’un espace proche des producteurs qui a permis de démontrer l’efficacité des alternatives existantes susceptibles de remplacer le bromure de méthyle (Solarisation, biofumigation, greffage, hors sol, substances chimiques …) et de sensibiliser les producteurs aux nouvelles pratiques agricoles et nouvelles structures des serres.

A noter qu’avec l’assistance de l’ONUDI, le Maroc a également lancé le Plan de gestion de l’élimination des HCFC qui permettra de fournir de nouvelles technologies respectueuses de l’environnement, en réduisant considérablement les émissions de gaz à effet de serre (GES). Jusqu’à présent, le Maroc a réussi à geler la consommation des HCFC en 2013, tandis que l’élimination complète est prévue pour 2040.

Centre de transfert de technologies CTT


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Actu

Actu Environnement

Abeilles

Les dernières données sur le syndrome des abeilles aux maladies d’effondrement des colonies Le Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, qui se caractérise par une soudaine disparition de toutes les abeilles adultes d’une colonie est observé aux Etats-Unis depuis 2006. Un rapport du Département américain de l’Agriculture (USDA), paru en 2010, avait conclu, sur la base de travaux de recherche, que de multiples facteurs seraient à l’origine de ce phénomène et agiraient individuellement ou en combinaison. En mai 2013, l’USDA et l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) ont publié un nouveau rapport scientifique sur l’état de santé des colonies d’abeilles aux Etats-Unis. Ce rapport répertorie les facteurs qui seraient impliqués dans la diminution des colonies d’abeilles, parmi ceux-ci l’alimentation inadéquate, l’exposition aux pesticides, les parasites et les maladies, ainsi que les facteurs génétiques. 
Ce sont d’une part la population (densité) et d’autre part la bonne santé des abeilles qui permettent d’assurer la pérennisation de la productivité agricole à long terme aux EtatsUnis. Près de 130 types de cultures aux Etats-Unis sont dépendantes de la pollinisation, ainsi que 30% des aliments et des boissons produits. L’intervention des abeilles apporterait une valeur ajoutée estimée à 25 milliards de dollars dans la production agricole chaque année. Une réunion a rassemblé des apiculteurs, des 10

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scientifiques issus de milieux industriels, universitaires ou gouvernementaux, des fabricants de matériels apicoles, des groupements de producteurs, des fabricants de pesticides, et des représentants des gouvernements des Etats-Unis, du Canada et de l’Europe. Les objectifs étaient de faire le point sur les connaissances actuelles relatives aux colonies d’abeilles, de favoriser le développement et la mise en place de bonnes pratiques de gestion agricole, et d’identifier les sujets prioritaires de recherche et de formation des parties prenantes. Les principales recommandations sont les suivantes : => Diminuer les risques sanitaires liés aux parasites et aux maladies : Le parasite nommé “le varroa” (Varroa destructor), est reconnu comme le principal facteur lié à la perte de colonies d’abeilles aux Etats-Unis et dans d’autres pays. Ce parasite résiste également aux produits chimiques utilisés par les apiculteurs afin de lutter contre les acariens dans les ruches. => Augmenter la diversité génétique pour assurer la survie : Du côté des colonies d’abeilles domestiques, la consanguinité a affaibli la résistance

et a réduit leur productivité dans les ruches. Il serait profitable d’accroître la diversité génétique de ces abeilles afin d’améliorer leur capacité de thermorégulation par exemple (capacité à maintenir la température corporelle constante en fonction de l’environnement), leur résistance aux maladies ou encore leur productivité.
Pour les abeilles d’élevage, les caractères génétiques à modifier concerneraient principalement le comportement hygiénique des abeilles (entretien du couvain qui présenterait des symptômes associés à une infection) qui leur confère une meilleure résistance au varroa et aux maladies (telle que la loque américaine, causée par la bactérie de l’espèce Paenibacillus larvae, et qui provoque la destruction du couvain). => Optimiser l’alimentation des abeilles : L’alimentation de l’abeille et son état nutritionnel ont un impact majeur sur sa santé ainsi que sur la longévité de la colonie. Une alimentation non appropriée pourrait la rendre plus vulnérable en raison de l’absence du

renouvellement des bactéries intestinales qui jouent un rôle clé dans la détoxification des produits chimiques au sein de l’organisme et plus généralement pour la protection contre les maladies. D’après le rapport, c’est aux partenaires fédéraux et aux états d’envisager des actions relatives à la gestion des terres afin, premièrement, de protéger les abeilles en les éloignant d’une distance suffisante des cultures traitées avec des pesticides et, deuxièmement, d’apporter une alimentation (miel, pollen et eau) de bonne qualité nutritionnelle permettant de renforcer la santé des abeilles. => Améliorer la collaboration et le partage d’informations : Une communication claire et coordonnée entre les agriculteurs et les apiculteurs est nécessaire afin de mettre en place une collaboration efficace pour protéger les abeilles contre les pesticides notamment. => Poursuivre les recherches afin d’évaluer les risques liés aux pesticides : détermination de la durée d’exposition et des effets produits sur les abeilles présentes aux alentours du champ de culture, ainsi que l’impact sur la santé et la productivité des colonies d’abeilles. 
Ce rapport va donner lieu à un nouveau plan d’actions qui sera établi par l’USDA et l’EPA d’ici le début de l’année 2014. Une mise à jour de ce rapport est prévue dans les 5 à 10 ans à venir.

Bulletins electroniques


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Actu

Des « plantes à traire »

Actu Recherche

Méthodes de culture in vitro

Les multiples technologies de culture in vitro : culture de méristèmes, culture d’embryons, fusion de protoplastes, haplodiploïdisation, multiplication in vitro, sauvetage d’embryons... sont basées sur une propriété propre au règne végétal : la totipotence des cellules végétales. C’est-à-dire la capacité d’une cellule prélevée sur un organe quelconque d’une plante  de régénérer un individu complet identique à la plante mère.

A l’origine de nombreuses productions végétales

Dans les années 50, des chercheurs de l’Inra ont montré que la culture de méristèmes permet d’obtenir des plantes indemnes de virus. Cette technique a été appliquée à de nombreuses espèces à multiplication végétative ornementales (dahlia, orchidée…), maraîchères (pomme de terre…), fruitières (framboisier…) dont le développement était très affecté par les maladies virales. Aujourd’hui encore, la culture de méristèmes est la seule technique qui permet de maintenir des productions saines de canne à

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sucre, de manioc, d’igname ou de bananier dans les zones tropicales particulièrement sensibles aux épidémies. De la culture de méristèmes, les chercheurs sont passés à la culture de microboutures, beaucoup plus rapide. C’est ainsi qu’est née la multiplication végétative in vitro, en France, à l’Inra. Depuis 1988, plus de 450 espèces peuvent être ainsi micro-propagées. L’une de ses dernières retombées, la greffe-bouture herbacée, mise au point sur la vigne et brevetée en 1986 est en cours d’application à diverses espèces fruitières (dont les agrumes), et ornementales (dont le mimosa et le rosier).

Une découverte historique basée sur la fusion de protoplastes

En 1994, l’Inra et Serasem inscrivent au catalogue français la première variété hybride : Synergy. La production d’hybrides permet d’obtenir des plantes plus productives pour de nombreux usages. Mais le colza étant une plante hermaphrodite, l’obtention d’hybrides à grande échelle n’a été possible que grâce à une innovation majeure : la production de lignées mâle-stériles, par introduction dans le colza d’une stérilité mâle présente chez le radis. Le transfert de ce caractère d’origine cytoplasmique s’est fait grâce à la technique de fusion de protoplastes. Les chercheurs de l’Inra ont ensuite isolé le gène de stérilité cytoplasmique, donnant lieu à l’un des brevets les plus exploités de l’Inra (brevet Ogu-Inra, 1990). Plus récemment, les chercheurs de l’Inra ont isolé un autre gène, qui restaure la fertilité.

A Nancy, des chercheurs de l’unité mixte de recherche «Agronomie et environnement» INPL(ENSAIA)-Inra ont mis au point une technologie innovante de culture hors-sol, à mi-chemin entre la culture in vitro en réacteur et le champ. Elle repose sur la propriété de certaines plantes de sécréter des molécules d’intérêt par les racines. Les plantes sont cultivées en serre, dans des pots qui laissent sortir les racines et qui sont placés audessus d’un liquide nutritif : ainsi nourries, les racines, font plusieurs cycles de production successifs, permettant d’obtenir entre trois et huit récoltes par an sur une même plante, d’où le nom de « plantes à traire ». Exemples de substances produites: alcaloïdes tropaniques d’intérêt pharmaceutique (hyoscyamine et scopolamine, neurosédatifs), taxol, furocoumarines, utilisées dans le traitement du psoriasis et de certains cancers, shikonine (colorant cosmétique). Le croisement d’une lignée mâle stérile et d’une lignée restauratrice de fertilité permet d’obtenir des hybrides fertiles,  qui donnent des graines, donc  de l’huile (brevet R2000, 2003).


Les drones au service des agriculteurs De loin, on dirait un jouet télécommandé. De près aussi: une aile orange bricolée avec son hélice sur le nez. Ce drone, mis au point par la start-up Airinov, est en passe de devenir un allié incontournable pour l’agriculteur. Avec ses 2,20 m d’envergure et ses deux petits kilos, l’appareil d’Airinov est capable de livrer un diagnostic agronomique pointu et de guider le cultivateur vers une utilisation optimale, ni trop, ni trop peu, des intrants. «On fait l’état des lieux d’une culture à l’instant T: on est capable de descendre jusqu’à 1,5 cm de résolution», explique le PDG, Florent Mainfroy. Comme ceux utilisés à des fins militaires, le drone entièrement automatique et guidé par GPS est lâché au-dessus de la parcelle, à 150 m de hauteur environ: muni de capteurs et d’une caméra ventrale, il effectue ses clichés en un seul passage.

Déterminer le dosage d’azote A ce stade, il mesure l’état du couvert végétal d’après le taux de chlorophylle de la plante. En réalité ce qu’il cherche à capter, c’est la lumière réfléchie par la plante qui renseigne sur l’état de la photosynthèse et l’hygrométrie. Ce qui permet aussi de mesurer les différences singulières d’une terre à l’autre en cas de remembrement. De ces relevés, les agronomes déterminent quel est l’exact dosage d’azote à apporter à la culture.

Souplesse et précision

Pour leur première saison de récoltes et leurs 200 premiers clients, les drones d’Airinov se sont concentrés sur les cultures de colza. Mais on peut choisir de mesurer d’autres variables agronomiques, relève Romain Faroux le directeur commercial de cette entreprise dont le siège est à Paris. Les parents de M Faroux sont céréaliers dans la Vienne, et grâce à eux, Airinov a pu mener ses expérimentations en plein champ, sur l’exploitation familiale. «Les satellites étaient déjà largement utilisés en agriculture de précision. Le drone apporte un surcroît de souplesse» souligne Romain Faroux.

Une heure pour 15 hectares

Il lui faut moins d’une heure pour photographier une centaine d’hectares (facturés 15 euros l’ha). Et contrairement aux satellites, les nuages ne le gênent pas. «Seule la pluie l’empêche de voler» précise le jeune homme. On est loin du tracteur de son père. Le clivage est pourtant beaucoup moins générationnel qu’attendu: «Beaucoup d’agriculteurs qui comptent passer bientôt la main au fils s’équipent en outils informatiques et électroniques. Ca correspond aussi à une démarche constructive par rapport à l’environnement».

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Actu Actu Recherche

L’eau

Un enjeu planétaire

Les effets du changement climatique ainsi que les défis posés par l’accès à l’eau dans les grandes villes, déjà évoqués durant le 6ème forum mondial de l’eau en mars 2012 à Marseille, étaient également au cœur des sujets traités durant la semaine mondiale de l’eau à Stockholm (Suède), durant la première semaine du mois de septembre. Objectif: une réflexion mondiale sur la problématique de l’eau et l’approvisionnement en eau dans le futur.

La population humaine est en croissance permanente, alors que la quantité d’eau disponible apparaît relativement stable. Cependant, l’utilisation industrielle et domestique, sans épuration, les inondations et diverses formes de pollution rendent indisponibles des quantités énormes d’eau, surtout pour la consommation humaine. A Stockholm, le congrès international de l’eau a pointé du doigt l’agriculture à propos de l’eau de consommation. Au niveau mondial,

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l’agriculture «accapare» 70% de la consommation d’eau. Une des solutions proposées consiste à adopter des techniques culturales et à établir des rations consommant moins d’eau. L’autre reproche concerne les pertes et gaspillages de nourriture. Environ un tiers de la nourriture destinée à la consommation humaine est perdu ou gaspillé. Aux Etats-Unis, on estime que 40% de la nourriture achetée est jetée à la poubelle, que ce soit au magasin ou chez le consommateur. Le

gaspillage de nourriture est également important en Europe. Selon les cultures, on estime par ailleurs que les pertes au champ peuvent atteindre 30%. C’est surtout le cas dans les pays en développement où le manque d’infrastructures de stockage et routières est criant. Dans les pays développés, la production, la récolte, la conservation, le transport sont nettement plus efficaces, grâce à l’emploi d’une énergie principalement fossile, mais les pertes et le gaspillage ont lieu après tous les

efforts accomplis pour récupérer le maximum des cultures. Réduire les pertes et gaspillages de moitié serait suffisant pour résoudre le problème de la faim dans le monde. Voilà une des conclusions de la Semaine Internationale de l’Eau. Un citadin sur quatre (soit près de 800 millions de personnes), vit actuellement sans avoir accès à des installations sanitaires. En 2030, 60% des habitants de la planète pourraient vivre en ville et cette


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Actu Actu Recherche

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proportion dépasserait 70% en 2050. Et selon un intervenant du Forum : « dans les décennies à venir, l’augmentation de la population mondiale se fera à 90% dans les villes et dans moins de 30 ans, les demandes en eau seront largement supérieures à l’offre. Il faut agir maintenant ». On peut évidemment citer des exemples de bonnes pratiques d’économie d’eau

dans le monde, mais la prévention de la sur-urbanisation s’est avérée également efficace, notamment à San Paolo où l’on prévoyait 26 millions d’habitants en 2000. Heureusement, des mesures comme les « Bolsa familia », programme social visant à scolariser les enfants dans les écoles du Nordeste, ont permis de maintenir la population à 18 millions actuels.

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L’agriculture irriguée au Maroc

Bien qu’elle n’occupe que 15% des superficies cultivées, l’agriculture irriguée au Maroc contribue à environ 45% en moyenne de la valeur ajoutée agricole et intervient pour 75% des exportations agricoles. Cette contribution est plus importante pendant les années de sècheresse où la production des zones Bour est sévèrement affectée. Par ailleurs, le secteur irrigué contribue en moyenne à hauteur de 99% à la production sucrière, 82% aux cultures maraîchères, 100% aux agrumes, 75% aux fourrages et 75% à la production laitière. Il assure également près de 120 millions de journées de travail par an, soit environ 1,65 million d’emplois, dont 250 000 permanents. En outre, l’irrigation a permis au Maroc l’amélioration des revenus des agriculteurs qui ont été multipliés par 5 et jusqu’à 13 fois dans certains cas.


Actu Produit Les pommes Fuji et le changement climatique Le goût et la texture des pommes Fuji s’est modifié et le changement climatique en serait le responsable. Une équipe de scientifiques japonais a comparé chimiquement des pommes Fuji actuelles aux échantillons conservés depuis les années 1970. Ils ont constaté que leur fermeté et la concentration de l’acide malique, qui correspond à l’intensité du goût d’une pomme, avaient lentement diminué au cours des décennies. Les chercheurs ont aussi analysé les températures dans les 2 régions (Nagano, Aomori) où les pommes étaient cultivées. Ils

ont constaté que pendant ces 40 ans, les températures ont progressivement augmenté d’environ 2°C dans les 2 régions. Les dates de floraison des pommiers ont régulièrement avancé d’1 ou 2 jours par décennie. En conclusion, les scientifiques estiment que c’est bien le changement climatique, provoquant une floraison de plus en plus précoce et une exposition des pommes à des températures plus élevées, qui est responsable de la modification du goût et de la texture des pommes Fuji.

Des robots pour récolter les pommes ! Dans l’état de Washington, l’état américain N°1 de la production de pommes, une équipe de scientifiques de la WSA (Washington State University) travaille sur les systèmes agricoles automatisés. L’équipe a reçu une subvention de 548 000 $ pour développer une technologie de récoltes de pommes où les robots pourront travailler côte à côte avec les humains ! De nombreux problèmes sont à résoudre : d’abord, l’identification des fruits sur un

arbre, simple pour un humain, extrêmement complexe pour un robot. Toute une série d’algorithmes compliqués pour positionner et identifier les fruits, les fruits seuls, les fruits en grappes et ceux masqués par des feuilles. Ensuite pour la cueillette, quelle pression exercer ? comment déterminer la meilleure façon de détacher le fruit : le tirer ? le tourner et tirer ? tirer en tournant? Les scientifiques de la WSA espérent présenter un prototype d’ici 3 à 5 ans.

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Actu Actu Salon

Interview de Samir Tazi, Directeur général du salon

Agriculture du Maghreb : Comment et pourquoi est née l’idée d’un salon itinérant, Agri Expo Maroc ? Samir Tazi : L’idée même d’AGRIEXPO MAROC a commencé quand j’accueillais les délégations des producteurs des autres régions du Maroc lors du salon d’Agadir. J’ai constaté qu’il y avait des régions qui venaient avec un autocar, ou un minibus et souvent des régions ne faisaient pas ou ne pouvaient pas faire le déplacement, malgré le soutien des ORMVA. Il m’a été difficile d’accepter cette exclusion de la plus grande partie des producteurs agricoles, j’entends par là les petits qui représentent plus de 70% des agriculteurs du Maroc. Etant militants associatifs du secteur agricole dans sa globalité, nous avons, au sein des différentes associations sectorielles, accompagné les petits producteurs en leurs rapprochant le savoir-faire et la technologie moderne pour faire émerger des structures de productions viables adaptées aux exigences des consommateurs autant nationaux qu’internationaux. Mieux encore, l’idée fut un outil pouvant s’appuyer sur la déclinaison

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régionale du Plan Maroc Vert. C’est de là que m’est venue l’idée d’aller vers ces producteurs qui ne pouvaient pas venir à nous. C’est dans un travail de proximité, avec les caractéristiques spécifiques à chacune des régions qu’il m’est paru opportun de promouvoir un salon itinérant accompagné de toutes les compétences et les bonnes volontés qui pourraient contribuer à l’émancipation des petits producteurs des différentes régions du pays. Certes, ce n’est pas de la part des participants à ce challenge une opération caritative, mais plutôt une opportunité d’ouverture de nouvelles zones d’actions tout en contribuant à la mise en valeur des potentialités de chacune des régions.

ADM : Quelles difficulté avezvous rencontrées dans la préparation du salon ? S. T. : Il faut reconnaitre que toutes les idées nouvelles rencontrent certaines réticences, certains obstacles, mais quand l’intérêt national prime, la machine finit par suivre. Ce fut le cas lors de notre première étape qui s’est tenue à Berkane. La Direction Régionale de l’Agriculture de l’Orientale a accueilli cette première édition, dans une région qui a été

De gauche à droite : Mr Samir TAZI, Directeur général du salon Agri-Expo, Mr Aziz AKHANNOUCH Ministre de l’Agriculture, Mr Mostafa HASSANI, Directeur Régional de l’Agriculture de TangerTétouan et Mr Mohamed ALAMOURI, Producteur exportateur de la région de Larache.

pendant longtemps enclavée, comme un outil pouvant booster leur travail du terrain. Avant l’inauguration, en dehors de la DRA, on nous regardait d’un air « pour qui se prennent-ils ? Que viennent-ils faire chez nous ? ». Même certain grands producteurs ont prétexté des réunions en dehors de la région pour ne pas être contraint de participer ou visiter le salon. Il a fallu convaincre de l’objectif noble de notre action. Que nous avons eu une expérience réussie dans la région du SOUSS. Qu’il est possible de transposer ce travail tout en l’adaptant au caractère social, climatique et environnemental des autres régions du royaume. Ce n’est qu’au deuxième jour du salon que l’affluence était plus importante. C’est à ce moment que nous avons compris que le pari était gagné.

ADM : Pourquoi le choix de Larache et de la date S. T. : Aujourd’hui nous nous préparons à rééditer cette

expérience. Le bilan positif de l’édition de Berkane a contribué à un accueil plus facile de la part des opérateurs et des autorités locales. Nous avons opté pour cette période de l’année où un certain nombre de productions se croisent dans leurs calendriers de récolte. Beaucoup de nos partenaires font partie du voyage, grâce aux opportunités d’affaires palpables. Et si Larache a été choisie comme seconde étape de notre salon itinérant, c’est parce qu’elle possède une des plus grandes richesses très enviée : l’abondance de l’eau. Et avec l’eau, la nature s’épanouit. Il n’y a qu’à se promener dans le périmètre irrigué du LOUKKOS pour comprendre que la modernisation ne s’est pas fait attendre. Il est vrai qu’en Europe quand on parle de Larache, tout de suite on nous parle des « fraises du Maroc ». Mais il n’y a pas que ça. L’avocatier, le kaki, l’arachide, la pomme de terre, la tomate industrielle, la canne à sucre, la betterave sucrière et maintenant les baies rouges garnissent les terres de cette belle région, sans


oublier les produits du terroir et les herbes aromatiques (je ne peux pas citer toutes les productions). Il existe également des unités agroindustrielles pour mieux valoriser les sous-produits et assurer un prolongement des cycles de production motivant nos producteurs. A cet effet, dans cet environnement, on a assisté à des regroupements de petits agriculteurs en coopératives, qui ont pris leur avenir en main. Plus de 1000 producteurs se sont ainsi regroupés en treize coopératives. Il faut rendre hommage aux pionniers, grands entrepreneurs, qui ont donné cette impulsion de modernité, mais aussi à l’effort quotidien de l’ORMVA du LOUKKOS. Cependant, cette région possède d’autres avantages comparatifs par rapport à d’autres régions du Maroc. C’est toute l’infrastructure autoroutière, portuaire et bientôt ferroviaire qui font d’elle une région tournée vers l’exportation, tout en restant enracinée sur les terres marocaines, avec une logistique profitant de la proximité du port Tanger - Med et bénéficiant des autoroutes de la mer que ce port lui procure et donc une plus grande ouverture sur toutes les régions mondiales du commerce des fruits et légumes. Il faut saluer à cet effet l’Agence pour le développement du nord qui a érigé la région de TANGERTETOUAN au rang et aux

conditions des normes des pays les plus avancés. Comme il a été dit précédemment, nos objectifs sont simples et clairs. Nous nous devons de conjuguer notre agriculture avec un même temps de modernité permettant aux agriculteurs du Maroc de vivre décemment de leur labeur. Il n’est pas fortuit que l’ONCA ait choisi que sa première réunion régionale avec les cadres de terrain de la DRA se déroule au LOUKKOS. Ainsi, pour notre seconde étape, nous nous efforcerons d’appuyer les efforts déjà accomplis dans l’avancée technologique. Nous souhaitons apporter de nouvelles variétés de production, surtout dans le prochain périmètre irrigué qui s’étalera sur prés de 21.000 hectares.

ADM : Que pourrait apporter le salon aux professionnels de la région et à son environnement régional ? S. T. : AGRI-EXPO MAROC n’est pas seulement un espace de production. Avant, la mise en place du programme d’action, nous faisons une analyse de la situation agricole et nous orientons l’action à mener. En termes de valeur ajoutée, au niveau de l’équipe scientifique d’AGRI-EXPO MAROC, il nous a paru intéressant d’aborder des sujets comme l’efficacité énergétique, la réduction du recours aux énergies fossiles en termes d’économie mais surtout

dans le cadre du plan carbone. De la même manière, rassurer toute la communauté autant professionnelle, institutionnelle que scientifique de l’impact de l’intensification des cultures sur la nappe phréatique. Il y a également un point d’ordre à faire pour rassurer sur le niveau de l’hygiène et de l’impact sur la santé de nos productions. Si AGRI-EXPO MAROC se différencie des autres salons à caractère agricole, c’est avant tout par son caractère de proximité. En dehors de mettre en valeur les potentialités de chacune des régions, c’est dans ce carrefour d’échanges que nous nous devons d’initier de nouveaux leviers de croissance et permettre la réalisation des objectifs de la seule et unique stratégie nationale agricole qu’a connue notre royaume depuis l’indépendance : le Plan Maroc Vert. Notre souhait est qu’après notre passage, des énergies prennent le relais que nous leur transmettons dans chacune des régions afin de pérenniser cet évènement unique en son genre. Nous répondrons toujours présents quant à assister ces personnes dans le cas de besoins. Nous vous donnons rendez vous du 19 au 21 Novembre 2013 à Larache, en 2014 à EL JADIDA et en 2015 à Marrakech. Et si nous constatons une baisse d’énergie dans une région ou une autre, nous sommes prêts à intervenir, de la même manière, dans l’intérêt du monde agricole.

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Actu Actu Salon

Agrumes, Perspectives pour

les marchés mondiaux En avril 2013, le Secrétariat de l’Association européenne pour les produits frais (Freshfel) et la Southern Hemisphere Association of Fresh Fruit Exporters (SHAFFE) ont organisé une téléconférence sur les prévisions de production pour les agrumes frais dans les pays de l’hémisphère sud. Elle a, entre autres, fait apparaître que la nouvelle base pour l’application de la réglementation européenne sur la maladie des taches noires des agrumes pourrait potentiellement affecter la position d’exportation de tous les exportateurs d’agrumes de l’hémisphère Sud. D’après le département américain de l’Agriculture (USDA), ceci est source de préoccupations particulières en Afrique du Sud, des consultations de haut niveau entre responsables européens et sud-africains ayant été organisées en juin 2013. Ces consultations se sont avérées peu concluantes. La téléconférence FreshfelSHAFFE a également souligné que les « actions de la Chine visant à mettre un terme à l’émission de certificats phytosanitaires basés sur les interceptions de pourriture brune pourraient détourner des volumes importants de fruits destinés a priori à l’exportation vers les marchés intérieurs », certains craignant des effets sur les prix sur les marchés affectés. D’après l’USDA, l’introduction de nouvelles variétés, une meilleure

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gestion et une qualité améliorée des fruits permettent à l’Afrique du Sud de maintenir sa position de marché malgré une concurrence accrue, en particulier vis-àvis des oranges fraîches d’Égypte, qui bénéficient d’avantages en termes de coûts de transport vers les marchés de l’UE (dus à la proximité géographique). Des efforts sont donc en cours pour diversifier les marchés d’exportation sud-africains : en 2012, la Russie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis comptaient pour 315 229 tonnes dans les exportations d’agrumes d’Afrique du Sud (dont 28,7 % des exportations d’oranges fraîches d’Afrique du Sud, soit 50 % de plus que les exportations vers le marché néerlandais traditionnel). Une stratégie similaire est déployée dans le sous-secteur des mandarines, même si en 2012/13 les marchés de la Russie et du Moyen-Orient ne représentaient qu’un septième des exportations d’Afrique du Sud vers le Royaume-Uni et les Pays-Bas. L’Afrique du Sud est également en pourparlers avec les autorités américaines concernant la durée requise pour la stérilisation à froid (afin de contrôler le faux carpocapse). Selon l’USDA, les responsables locaux affirment que le délai actuel de 24 jours entraîne des pertes de 6 à 15 %, alors que 22 jours de traitement réduiraient ces pertes à 3 % seulement.


Actu Salon

Macfrut 2013

Innovation, internationalisation La 30ème édition de Macfrut, le salon international de la Méditerranée dédié au secteur des fruits et légumes, s’est tenue du 25 au 27 septembre à Cesena (Italie). Le salon se propose d’être un lieu de rencontres et d’affaires pour la filière fruitière et maraîchère et un moment de réflexion sur les perspectives du secteur. Cette année, aux rencontres entre les différents opérateurs du secteur (producteurs et acheteurs, constructeurs et chercheurs) et au grand nombre des visites aux stands, s’est ajoutée la présentation de plusieurs innovations qui intéressent tous les segments de la filière.

S

itué dans la région d’Emilie Romagne, au cœur même de la production et de la transformation de fruits et légumes en Italie, MACFRUT est le rendez-vous de toute la filière, de la production à la distribution. Cette année, le salon a connu la participation de 819 exposants, dont des entreprises leaders dans les différents domaines, avec une hausse significative de la part des entreprises et des visiteurs étrangers, surtout du Bassin de la Méditerranée. La grande variété de services et produits exposés ainsi que le riche calendrier de congrès, conférences et visites guidées contribuent au succès de cette manifestation. Selon les organisateurs, tant les exposants que les opérateurs ont exprimé leur satisfaction de la qualité de l’exposition, de la variété des thèmes abordés et surtout du nombre de

propositions présentées pour le moyen et le long terme, comme la nouvelle PAC 2014/2020. Tout cela a permis de démontrer qu’il existe encore des potentialités, des compétences et, surtout, des opportunités à saisir pour permettre au secteur des fruits et légumes de maintenir un haut niveau de performance. A noter qu’au cours de l’édition 2013, le projet du «salon diffusé», avec les visites techniques aux entreprises de la région et les rencontres B2B, a été très apprécié par les participants, comme l’a d’ailleurs été le cours de formation pour les dirigeants d’entreprise de la Méditerranée et de l’Amérique du Sud.

filière fruitière et maraîchère. La vaste participation des entreprises à ce concours souligne bien leur engagement permanent sur le front de l’innovation. Les produits en compétition ont été jugés par une commission d’experts et d’autorités dans le secteur agro-alimentaire. Les gagnants de l’édition 2013 ont été: - Ishida, dans la catégorie Machines et Technologies pour la sélection et l’emballage;

- Carton Pack dans la catégorie Packaging et matériaux d’emballage; - OrtoRomi dans la catégorie Semences et fruits et légumes frais; - PolymerLogistics a reçu l’Oscar pour la logistique; - L’Oscar général a été attribué à l’Université Alma Mater Studiorum de Bologne. Contact et informations: www.macfrut.com

Les oscars Macfrut pour l’innovation L’édition 2013 a connu encore une fois l’organisation de l’Oscar Macfrut, le prix consacré aux meilleures innovations dans la

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Actu Actu Produit

Tomate, fruit d’avenir

La consommation mondiale de tomates fraîches ou transformées dépasse 120 millions de tonnes par an, ce qui en fait le fruit le plus consommé au monde. Autant de données qui expliquent l’attention particulière que les chercheurs lui portent. Récemment un consortium mondial de chercheurs a d’ailleurs livré ses secrets en décryptant le génome de la tomate domestique et de son parent sauvage, Solanum pimpinellifolium. Une petite révolution qui

Espagne

Nouveau record pour Almería

Le ministère espagnol de l’Agriculture signale que la région d’Almería a établi un nouveau record pour la campagne 2012-13 : la valeur de commercialisation est supérieure à 2,380 millions d’euros, ce qui représente une augmentation de +13,6%

Espagne

Evolution des exportations de tomates Pour le 1er semestre de 2013, les exportations espagnoles de tomates ont atteint 640.960 tonnes vers les marchés européens. Soit une augmentation de 9,5% par rapport à la même période l’an dernier. Sur ces 640 960 tonnes exportées, les pays de l’UE ont reçu 602 425 tonnes (94% du total), soit une augmentation de 7% par rapport à 2012. L’Allemagne 22

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a notamment révélé les origines de la tomate. Elle se serait développée il y a 60 millions d’années tandis que les dinosaures et autres espèces disparaissaient. Quelques gènes ont subsisté jusqu’à aujourd’hui, et joueraient encore un rôle important dans l’accumulation de pigments et d’antioxydants au cours de la maturation du fruit.
 Mais ce décryptage va surtout permettre de concevoir les tomates du futur. Car il fournit une connaissance précise des 35.000 gènes constitutifs du fruit. Une aide de taille aux yeux des scientifiques, pour comprendre

comment l’interaction des facteurs génétiques et environnementaux détermine la santé et la viabilité des cultures. Ils pourront alors créer de nouvelles variétés plus résistantes aux maladies et au changement climatique, et correspondant aux goûts des consommateurs. Car les différentes études publiées sur ce sujet font ressortir que les

consommateurs recherchent une grande diversité en termes d’aspect et de goût. Ils sont souvent lassés par les produits standardisés. Les dernières découvertes sont donc une aubaine pour nos papilles, mais aussi pour les sociétés semencières. Déjà source d’importants bénéfices, la création de nouvelles variétés de tomates offre de belles perspectives financières.

par rapport à la campagne 2011-12. Les plus fortes hausses sont enregistrées avec les concombres +28%, les courgettes + 23%, les aubergines +17% et les poivrons +15%. Les produits les plus vendus, les tomates (566 millions d’euros) et les poivrons (393 millions d’euros), ont enregistré une augmentation de leur production +3,5%

pour les tomates (962.663 tonnes), +5,6% pour les poivrons (541.870 tonnes). La production totale atteint 3.139.863 tonnes, soit +1,6% par rapport à la saison précédente. A l’exception de l’aubergine tous les produits ont progressé en volume. L’augmentation de la production a en fait suivi la croissance des superficies cultivées : 53.075

hectares, soit une hausse de +9% par rapport à la saison précédente. La tomate a ainsi gagné 1.234 ha, le poivron 1.073 ha, la pastèque 735 ha et la courgette 659 ha. La culture de plein air totalise 11.593 ha tandis que la culture sous serre est toujours prépondérante avec 41.482 ha. Source : el plural com

est le principal pays de destination avec 132 888 tonnes (+11% par rapport à 2012), suivie par la France avec 95 471 tonnes (+5%) et le Royaume-Uni avec 87 781 tonnes (+3%). Une évolution a également été notée sur les marchés extérieurs à l’UE. La Russie est devenue la principale destination non-UE, avec 24 059 tonnes, soit le double de 2012. La Biélorussie a reçu 5 622 tonnes cette année contre 543 tonnes l’an dernier. Source : Fepex


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Actu Actu Entreprise

Caravane OCP Une initiative dont les producteurs avaient grand besoin Abdelmoumen Guennouni

Répondant à un besoin pressant d’encadrement de proximité exprimé par tous les professionnels de l’agriculture, le Groupe et la Fondation OCP se sont rendus au chevet de l’agriculteur marocain pour lui apporter aide et assistance dans la conduite de son activité, l’une des plus difficiles au monde. Ainsi, après les trois caravanes organisées la campagne précédente (céréales, fruits et légumes et olivier), une journée de présentation de la caravane céréales 2013 s’est tenue à Souk Sebt Ouled Nemma, région de Béni Mellal le 1 octobre 2013 et a rassemblé les producteurs de l’une des régions les plus importantes de l’agriculture marocaine. Dans son allocution de lancement de la journée, M. Mohamed Benzekri, Directeur des ventes au Marché local de l’OCP, a expliqué l’importance et le contexte de l’intervention de l’OCP, aussi bien au Maroc que dans le monde, dans le but d’assurer l’autosuffisance alimentaire. De même, dans le point de presse que M. Benzekri a tenu en commun avec M. Nawfal Roudies, adjoint du Directeur, programme de Développement Agricole, des explications ont été apportées sur l’intérêt de la fertilisation raisonnée, les résultats obtenus dans la précédente édition et le programme prévu pour cette campagne. Ils ont aussi répondu aux questions des journalistes sur le pourquoi de l’intervention de l’OCP dans ce domaine, le choix des régions et des cultures, la collaboration publicprivé avec les distributeurs, … Les intervenants ont expliqué que la politique de l’OCP tendait à réduire les prix des engrais phosphatés dont il est le premier producteur mondial, 24

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alors que pour la fabrication des engrais composés les distributeurs utilisent des engrais azotés ou potassiques d’importation qui obéissent aux prix du marché mondial.

Déjà des résultats prometteurs

Après seulement 1 an d’existence, la caravane OCP a obtenu des résultats hautement significatifs qu’on peut résumer comme suit :

CARAVANE OCP CEREALES 2012 Lancée lors du démarrage de la Campagne Agricole 2012-2013, la Caravane OCP Céréales 2012 a permis : • Des rencontres avec 5 000 agriculteurs • 130 échantillons récoltés et analysés pour la fertilisation du sol • Des prises en charge jusqu’à la récolte de 49 parcelles, soit 100 hectares • Plus de 37 tonnes d’engrais offerts • 36 heures de formation et 7 films pédagogiques de vulgarisation

• 1 800 entretiens avec les agriculteurs

CARAVANE OCP FRUITS ET LÉGUMES 2013 : • 1 200 agriculteurs ciblés • 25 experts agronomes mobilisés • 4 films pédagogiques • 2 parcelles de démonstration par étape, prises en charge jusqu’à la récolte • 12 tonnes d’engrais NPK offertes

CARAVANE OCP OLIVIERS 2013 : • 1 800 agriculteurs ciblés • 25 experts agronomes mobilisés • 6 films pédagogiques • 12 parcelles prises en charge jusqu’à la récolte • 18 tonnes d’engrais NPK offerts

Des explications dont les producteurs avaient bien besoin

Le programme organisé à l’intention des agriculteurs s’est déroulé comme suit : - visite des stands des exposants, des produits

proposés par les distributeurs et visite guidée avec démonstration du laboratoire mobile d’analyses du sol, des plantes et de l’eau - allocution d’ouverture par le groupe et la fondation OCP, exposé du MAPM et présentation des résultats de la caravane OCP céréales 2012, le tout animé par My Hachem Alaoui, l’homme le plus écouté de la campagne marocaine - exposés techniques par des experts en langage compréhensible par les agriculteurs. Ils ont porté sur les itinéraires techniques des céréales et des légumineuses alimentaires détaillant toutes les étapes de leur production depuis la préparation du sol jusqu’à la récolte. Ont été abordés aussi les aspects concernant la fertilisation : son intérêt, le sol, prélèvement et analyses des échantillons, types et formulation des engrais, techniques de programmation et d’utilisation des engrais chimiques. Un autre projet a été expliqué aux agriculteurs : la fertilité des sols et les méthodes d’utilisation de ‘‘Fertimap’’, la carte de fertilité des sols et le logiciel permettant d’obtenir des conseils de fertilisation selon la localité, la culture, les rendements escomptés, etc. - remise d’un dossier avec différents documents dont le ‘‘guide de l’agriculteur’’ (en arabe) comprenant les fiches techniques pour la production de différentes céréales et légumineuses.


Univers Horticole Kaïser 10SC :

nouveau fongicide anti oïdium Afin d’être toujours à la hauteur des attentes des producteurs et mettre à leur disposition des solutions innovantes, respectant l’environnement et les aider à protéger efficacement leurs cultures contre la redoutable maladie d’oïdium, la société Univers Horticole vient d’introduire un nouveau fongicide: Kaïser 10SC. Il s’agit d’un fongicide de nouvelle génération basé sur une nouvelle matière active unique qui est la seule représentante de la famille des Amidoximes. Le lancement de Kaïser 10SC a fait l’objet d’une importante journée organisée le 19 septembre et a connu une participation massive des grands producteurs de la région du Souss.

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our mieux cerner cette maladie, Univers Horticole a fait appel au Dr Serrhini, spécialiste en maladies fongiques. L’Oïdium est un parasite obligatoire à large spectre d’hôtes, notamment les solanacées, et toujours présent dans l’environnement des exploitations maraîchères. Leveillula Taurica est le champignon responsable de l’oïdium du poivron. La maladie provoque des tâches jaunes sur la face supérieure des feuilles adultes et un feutrage blanc poudreux à la face inférieure. Les parties atteintes brunissent ultérieurement, se dessèchent et se déchirent facilement. Les feuilles attaquées perdent de leur consistance et le limbe se replie. Afin de minimiser les risques de cette maladie, certaines mesures doivent être mises en place par les producteurs : - désinfection avant plantation, - variétés tolérantes, - éviter les précédents culturaux favorables,

- gestion de la circulation des vecteurs, - aération des serres, - traitements phytosanitaires préventifs, usage de fongicides spécifiques, en ciblant les faces inférieures des feuilles. Lors de leurs exposés, Dr. Heiko Thomas de la société NISSO en Allemagne et M. Attaoui d’Univers Horticole, ont expliqué les caractéristiques de l’anti-oïdium de nouvelle génération KAISER 10SC et le mode d’action de la nouvelle molécule Cyflufénamide. Ce dernier agit en inhibant la formation et le développement du mycélium. Il empêche également la croissance des hyphes secondaires et arrête la formation des conidiospores. Son application doit donc être faite avant ou au début d’une infection. KAISER 10SC possède des propriétés translaminaires qui lui permettent d’être mis rapidement à l’abri du lessivage, et doté d’une action par effet de vapeur. Son efficacité se voit à trois niveaux :

De gauche vers la droite: Mr SOUDA Mustapha, co-gérant, Univers Horticole Pr SERRHINI Mohamed Najib Dr Heiko Thomas, Business Manager for Europe and North Africa, NISSO Mr Benoit De SCHEPPER, Responsable Technique Afrique du Nord et de l’Ouest, AAKO Mr EL Houssin ATTAOUI, Directeur Technique Homologation, Univers Horticole

- La matière active protège le côté traité de la feuille, ensuite elle pénètre dans la feuille et protège l’autre côté de la feuille - La matière active se répartit dans la feuille et la protège entièrement - Une partie de la matière active s’évapore et protège les parties végétales avoisinantes ou difficilement atteignables De plus, il n’y a actuellement pas de résistance du champignon au cyflufénamide du fait qu’il est issus d’une nouvelle famille chimique et grâce à son mode d’action unique, contrairement à d’autres familles chimiques. Ce produit présente également l’avantage d’un D.A.R réduit, 1 jour pour le poivron et 3 jours pour le melon. Par ailleurs, les nombreux essais menés dans plusieurs pays et au Maroc ont tous prouvé l’efficacité de Kaïser 10SC appli-

qué en préventif et en curatif, avec une persistance d’action de 3 à 4 semaines et un bon profil éco-toxicologique. Cette journée était aussi l’occasion pour promouvoir deux autres produits de la société : - Companion, nouveau fongicide biologique à base de Bacillus subtilis pour lutter contre le Botrytis sur la tomate et la vigne et les maladies du sol sur tomate (rhizoctonia, pythium, fusarium) avec des modes d’action multiples. - Héliosol, nouvel adjuvant pour améliorer l’efficacité des traitements phytosanitaires. Il a pour fonctions principales : rétenteur, étalant, antidérive, fixant, pénétrant, anti-mousse et agent de compatibilité. Il permet l’adhésion instantanée de la bouillie sur le végétal traité tout en optimisant sa couverture. Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

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Actu Actu Entreprise

FERTIKAL

Spécialiste des solutions organiques

FERTIKAL concentre son activité sur la fabrication d’engrais organiques N-P-K (azote, phosphore et potassium). Elle apporte une solution durable avec une large gamme de produits homogènes et bien compactés, avec un dosage en azote, phosphore et potassium suivant la demande du client. La nécessité de développer durablement la qualité du sol passe par l’emploi d’engrais organiques qui présentent l’avantage de procurer des macroéléments N-P-K aux sols pauvres, mais aussi de l’humus nécessaire

à la restauration de leur biodiversité. Les engrais Fertikal sont fabriqués à partir de matières premières naturelles d’origine végétale et/ou animale, de composition pure et

Usine Fertikal

exempte de tout additif chimique, conformément aux sévères normes belges. Ces engrais présentent de nombreux avantages : pas de lessivage, protection de l’environnement libération progressive des substances nutritives, effet prolongé utilisation facile sans brûlures croissance équilibrée des plantes, sans stress les substances organiques sont converties en humus, qui améliore et conserve la structure du sol stimulation de la vie du sol pas d’additifs, utilisation sans danger pour l’être humain, les animaux et l’environnement produit homogène et stable

satisfont à toutes les normes actuelles relatives aux fertilisants en termes d’homogénéité, de précision d’épandage, d’efficacité, d’hygiénisation et de traçabilité, de garantie de la source à l’utilisateur. Le produit fini subit un traitement thermique (hygiénisation) pendant une durée d’au moins 60 minutes à une température de 70°C au minimum. Ce traitement permet de neutraliser la formation de bactéries et de toxines, et la germination de mauvaises herbes. Fertikal désirant élargir sa clientèle en Asie, en Afrique et dans le reste du monde, elle recherche de nouveaux partenaires, agents et distributeurs dans divers pays.

Grâce à un site de production moderne, les granulés de fumier organique de Fertikal

Pour de plus amples informations contacter : lieven.wouters@fertikal.be

A noter que le titre de joueur d’honneur a été attribué à

M. Hassan Housni, Directeur technique Casem-Horte

ANIPHOP

Tournois de football de salle La première édition du Tournoi de l’amitié a été organisée par le comité sportif de l’ANIPHOP à la salle omnisport de Dchira. Ce tournoi a connu la participation de 8 équipes représentant des sociétés d’intrants agricoles et des groupes de production, à savoir : - Soprofel - Duroc - Qualiprim - Maraissa - Casem - Syngenta - Golden Plant - CAS - ‘’Old Stars’’ regroupant des 26

Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

représentants de plusieurs entreprises. Les matchs disputés se sont déroulés dans une atmosphère conviviale. La demi-finale a opposé les équipes de Golden plant à Qualiprim et C.A.S à SOPROFEL, tandis que la finale s’est jouée entre Golden plant et SOPROFEL.

Résultats : 1er Trophée Golden Plant 2e Soprofel 3e Qualiprim 4e CAS


HIJOS DE PERDO LOPEZ, S.L. (YUNQUE) Une gamme diversifiée et des solutions sur mesure Cette société espagnole basée à Murcia (Espagne) fabrique des remorques agricoles et de tourisme. Elle conçoit également une large gamme de broyeurs pour tous types de bois de taille. Elle s’est récemment renforcée par l’acquisition de la gamme de produits de SOVEMA, une importante société italienne. YUNQUE travaille en Espagne mais également à l’export, avec l’Italie, la France, les

Pays Bas, et s’oriente vers le Panama, le Maroc, etc. En Avril 2013, YUNQUE était présente au SIAM de Meknès où elle a renforcé ses relations avec d’importants clients. La société se diversifie également en fabriquant une large gamme de matériels de construction. A titre d’exemple, elle fabrique des brouettes et des chariots pour l’agriculture et la construction, des chariots

élévateurs en entrepôt pour l’emballage, des tréteaux pliables, des échafaudages, des clôtures métalliques ainsi que différents modèles de mélangeurs. Aujourd’hui, grâce à son entrepôt de 6000 m², une main d’œuvre hautement qualifiée et un désir de se surpasser, Hijos de Pedro Lopez propose plus de 60 modèles de qualité. De plus, consciente des

besoins spécifiques de certains de ses clients, l’entreprise dispose d’un département de recherche capable de proposer des solutions sur mesure à tous les problèmes de chargements aussi complexes soient-ils.

Pour plus d’informations : comercial@yunque.com.es

CARRÉ, Développe sa présence en Afrique du nord CARRÉ est une entreprise fondée en 1938 qui conçoit et réalise une gamme complète de matériels agricoles, répartie en 3 familles, destinées à la préparation du sol, au semis et à la fertilisation, ainsi qu’à l’entretien des cultures et des prairies. Sa gamme de

matériel est reconnue pour être de construction solide, esthétique, facile à entretenir, à utiliser et à régler. La société est certifiée ISO 9001 pour la qualité et ISO 14001 pour l’environnement. L’entreprise emploie 75 personnes réparties dans différents services

(production, administratif, commercial et études). Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 11,8 millions d’euros sur l’année 20122013 dont 10% à l’export. Sur le sol marocain, CARRÉ souhaiterait se positionner sur le marché des vibroculteurs et des bineuses ou un

large choix d’équipements tels que le semis, la fertilisation localisée et le guidage permettent à la machine d’augmenter sa polyvalence. En termes d’objectifs, CARRÉ souhaiterait augmenter ses ventes à l’étranger afin que le chiffre d’affaires à l’export représente 15% de son chiffre d’affaires total en 2015. Pour cela, l’entreprise entend bien développer ses relations commerciales avec les pays de l’Est de l’Europe et l’Afrique du Nord. Pour plus de renseignements : Coordonnées du contact sur place au Maroc : Jules Hatier, j.hatier@carre.fr Tél : +21217651158 Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

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Actu Actu Entreprise

KEKKILÄ invite ses

principaux partenaires aux KEKKILÄ DAYS 2013

Participants aux KEKKILÄ DAY 2013

Du lundi 2 au mercredi 4 septembre 2013, KEKKILÄ a fêté ses deuxièmes KEKKILÄ DAYS, en collaboration avec ses partenaires internationaux de l’horticulture professionnelle. Cette fois, l’événement fut organisé à Tallinn, Estonie et plus de 77 invités originaires de 28 pays étaient présents. Pour le Maroc, la societé AGRIN MAROC fut représentée par Messieurs Ali ELMESSELLEK, Rachid ELMANSOURI et Mostafa BERICHI. Une visite sur l’une des nouvelles tourbières de KEKKILÄ ainsi que la visite d’une usine moderne de KEKKILÄ pour la fabrication de substrats professionnels

furent organisées. Sur le champ, les participants ont pu apprécier l’engagement de KEKKILÄ pour une utilisation responsable de ses tourbières. Le dernier jour de l’évènement, le PDG de KEKKILÄ, Mr. Petri ALAVA, a présenté les performances globales de KEKKILÄ GROUP. Différentes conférences ont également eu lieu, sur les produits et leur développement, sur le contrôle et l’assurance

L’équipe de TECNIDEX MAR FRUIT et le Directeur de l’IVIA (Institut Valencien de Recherches Agricoles), Eduardo PRIMO L’équipe de TECNIDEX MAR FRUIT a rencontré le Directeur de l’Institut Valencien de Recherches Agricoles (IVIA), Eduardo PRIMO, qui a clôturé la Journée de Formation d’Eté de TECNIDEX organisée en Espagne, en présence du Président de la société, Manuel GARCIAPORTILLO. Lors de son discours, Eduardo Primo a exposé les grandes lignes de l’IVIA et a expliqué comment la recherche pouvait aider l’agrumiculture, l’arboriculture et le maraîchage. « Ce fut un exposé très intéressant lors duquel nous avons pris connaissance de la situation actuelle de la recherche dans notre secteur et échangé nos impressions avec Eduardo 28

Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

Mr. Ali Elmessellek, Mr. Rachid Elmansouri et Mr. Mostafa Berichi (AGRIN MAROC) visitant la tourbière KEKKILÄ

qualité et également sur la façon dont KEKKILÄ sera en mesure de fournir des supports de culture de première qualité à l’avenir. Ces journées ont été clôturées avec une

Primo », a déclaré le directeur de TECNIDEX MAR FRUIT, Mohammed Chekrad. La conférence d’Eduardo Primo fut la touche finale de la Journée de Formation Interne et RSE d’été qu’organise TECNIDEX. Une action visant à améliorer la communication et la participation de l’équipe au développement de son entreprise. Pendant l’événement, le Directeur de TECNIDEX MAR FRUIT, Mohammed Chekrad, a présenté à tous les employés de la société les détails de la création de la filiale marocaine ainsi que

exposition KEKKILÄ, présentant la gamme complète que KEKKILÄ propose aux professionnels de l’horticulture et de la sylviculture.

les plans et les objectifs futurs qui sont fixés. « Ces actions de formation nous aident à unir et à établir des liens entre l’entreprise et les employés. Pour TECNIDEX, il est essentiel que l’équipe connaisse, comprenne et assume le projet et la culture d’entreprise, et qu’elle contribue largement à son évolution», a déclaré Manuel Garcia-Portillo.

L’équipe de TECNIDEX MAR FRUIT avec le Directeur de l’IVIA .


New Holland

Renouvelle son soutien à l’organisation « Kids of Africa » New Holland Agriculture et son distributeur officiel en Ouganda Cooper Motor Corporation Ltd (CMC) se sont unis pour offrir un deuxième tracteur à « Kids of Africa », une organisation ougandaise à but non lucratif. Son objectif : éduquer les enfants orphelins et les aider à atteindre un niveau d’autonomie alimentaire suffisant par la mécanisation des activités agricoles. La société CMC fournira également gracieusement la formation et le support technique requis. Le don a été effectué lors d’une cérémonie à laquelle ont participé de nombreuses personnalités ougandaises, M. Marco Raimondo, directeur commercial New Holland Agriculture pour la région Afrique, mais également les enfants de l’organisation « Kids of Africa », leurs encadrants et le personnel de l’organisation. New Holland et CMC n’en sont pas à leur premier don. En effet, ils s’étaient déjà unis en août 2009 pour offrir à l’organisation un tracteur modèle 3030 NX dans le cadre des programmes de responsabilité sociale des entreprises, destinés à soutenir le développement économique et social du pays. Cette machine a permis à l’organisation « Kids of Africa » d’instaurer des systèmes agricoles mixtes sur ses terres. Grâce au développement d’une production maraîchère intensive, le village de l’organisation, accueillant 93 enfants et

50 membres du personnel, a réussi à atteindre un niveau d’autonomie alimentaire élevé. Depuis 2009, l’organisation « Kids of Africa » a défriché 10 hectares de terrain communal sur lesquels elle a développé une culture maraîchère biologique grâce à un système d’irrigation goutte à goutte. Quninze hectares supplémentaires ont été loués à une organisation religieuse locale, en vue de développer la production de haricots, de maïs et de tournesol. Leur maîtrise du tracteur est telle qu’ils réalisent désormais des travaux de labour et de hersage pour de plus en plus d’agriculteurs voisins, ce qui illustre leur implication dans la communauté locale.

Intensification des activités grâce au nouveau tracteur TT55 L’arrivée du nouveau tracteur TT55 va permettre à

Maroc Taswiq

l’organisation « Kids of Africa » d’accroître considérablement ses activités agricoles. Ces modèles de tracteur d’utilisation générale offrent une puissance et une efficacité énergétique exceptionnelles. Ils ont été conçus pour répondre à des besoins très variés et se distinguent par un accès simplifié au siège de conduite et par le confort de la cabine. Extrêmement fiables, ces tracteurs offrent un entretien simple et rapide grâce à leur capot arrière monobloc articulé simplifiant l’accès à tous les composants depuis le sol. Ce nouveau tracteur va permettre à l’organisation « Kids of Africa » de cultiver les 2 hectares supplémentaires qu’elle vient d’acquérir et de louer davantage de terres. En outre, « Kids of Africa » pourra élargir son soutien au fermiers locaux en proposant, contre rémunération, des travaux de labour et de préparation des terres à une plus large communauté alentours. Cette démarche contribuera grandement à accroître la production locale

qui, jusqu’à l’arrivée des machines New Holland, reposait uniquement sur le binage manuel du sol. L’ensemencement était donc souvent trop faible et trop tardif pour générer des récoltes fructueuses.

Apprentissage de pratiques agricoles écologiques

Les enfants de l’organisation « Kids of Africa » suivent un apprentissage direct des pratiques d’agriculture mécanisée et durable. Ils apprennent notamment comment obtenir des rendements optimaux tout en préservant la qualité du sol, notamment en préparant convenablement la terre (travaux de labour et de hersage), puis en la mélangeant à des matières biologiques telles que du compost et du fumier provenant de la production animale du village. L’adoption de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement favorise le développement durable en Ouganda.

Sur la photo, de droite à gauche: M. Craig MILLER président du QC100, Mme Rajae AKESBI Responsable Stratégie et Développement, M. José E.PRIETO président du B.ID - Mlle Samah DEHMANE Responsable Marketing et Veille Commerciale.

Reçoit le Prix «International Star For Quality» Maroc Taswiq, organisme public nouvellement positionné comme intervenant dans l’agrégation, la valorisation et la commercialisation des produits des coopératives de l’Economie Solidaire, a eu le plaisir de recevoir le Prix «International Star For Quality» dans la catégorie ‘’Or’’, décerné par la Business Initiative Directions» (BID) à Genève. La cérémonie s’est déroulée dimanche 29 septembre 2013 à l’hôtel

Intercontinental, en présence des personnalités du corps diplomatique et du monde des affaires de 74 pays. Ce prix, basé sur les principes du Total Quality Management (TQM), est une distinction internationale à ‘’l’originalité, au caractère innovant et à la grande portée économique et sociale du modèle économique et des prestations de Maroc Taswiq pour les coopératives

Marocaines de l’Economie Solidaire’’. A noter que depuis sa création en 1986, la BID a décerné son prix à de grandes entreprises de référence dans leurs secteurs telles que Kaspersky Lab, Abu

Dhabi Airports Company, TATA, Indian Oil Corporation, Arab Constructers, Royal Jordanian Airlines...

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Actu Actu Entreprise

ECAT

Des solutions sur mesure

Ecat conçoit et fabrique des systèmes automatisés ou semi automatisés, pour l’industrie de l’œuf et du poussin. C’est la seule entreprise à fabriquer et à proposer une gamme complète d’équipements automatisés pour le couvoir. Spécialisé dans la manipulation automatisée des œufs, des poussins, des plateaux, des boîtes et des déchets pour toute taille de couvoirs

et laboratoires pharmaceutiques, Ecat propose une large gamme de machines pour : Ligne de transfert (avec mirage) manuelle, semi-automatique ou tout-automatique ; Différents systèmes de transferts des œufs du plus simple au plus rapide ; Systèmes de dépilage et d’empilage automatiques de tous types de plateaux, alvéoles, paniers et boites ; Les technologies les plus modernes de vaccination dans l’œuf, incluant des modèles pour petits couvoirs ; Différents systèmes de vaccination dont les

STORTI

Solutions pour l’élevage Né en 1956, STORTI est un fabricant proposant une gamme complète de mélangeuses pour l’alimentation du bétail : mélangeuses horizontales et verticales, tractées par tracteur ou camion, automotrices et en poste fixe, avec des volumes de 8 à 60 m³. Concernant la gamme de mélangeuses horizontales, le bureau technique de STORTI a développé une technologie, couverte par brevet international, pour le mélange et la fixation des couteaux sur la/les vis. Pour les mélangeuses verticales, STORTI a développé une vis de mélange avec des angles spécifiques inclinés vers l’intérieur qui permettent une meilleure circulation du produit et qui, en association avec la 30

Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

nouvelle série de couteaux, permettent aux opérations de coupe et de mélange d’être vraiment très rapides. La gamme d’automotrices est la solution idéale qui réunit le travail de trois machines (tracteur, remorque mélangeuse et télescopique) en une seule. Le temps de travail est donc beaucoup plus réduit, avec un besoin plus faible en main d’œuvre. A noter que l’alimentation à ration unique (ou T.M.R. – Total Mixed Ration) avec mélangeuse trouve son application pour tous les bovins à lait ou à viande. Ce type d’alimentation permet d’augmenter la production de lait et de viande de façon significative et possède des avantages pour la santé et le bien-être animal. La mélangeuse peut être également utilisée pour

systèmes par Spray ; Sexage en ligne ou sur carrousel ; Systèmes automatiques de comptage et mise en boîtes de poussins ; Convoyage de poussins, plateaux, boîtes ; Traitement des déchets ; Laveuses industrielles pour toutes tailles de couvoir Enfin, ECAT est une société à dimension internationale avec un réseau d’agents couvrant une grande partie du monde. Ainsi, Ecat met à disposition de ses clients son expertise et son savoir faire en proposant des solutions adaptées à chaque client, dans le res-

d’autres types d’élevage : l’élevage des ovins, des chèvres, des chameaux/dromadaires et parfois des chevaux. STORTI ne veut pas être seulement un fournisseur de matériel, mais un vrai partenaire pour l’éleveur en lui fournissant, en plus de la vaste gamme de mélangeuses, d’autres solutions impliquant l’analyse de l’alimentation de précision, des machines pour le bien-être animal comme la pailleuse, les machines pour préparer les couchettes et aussi des outils pour le nettoyage, la désinfection et le nettoyage des étables, le logiciel de gestion de l’alimentation qui s’interface avec les mélangeuses STORTI pour garantir une rentabilité

pect des règles sanitaires et des normes de sécurité, afin d’optimiser la rentabilité et la capacité de production du couvoir ou du laboratoire. Les accouveurs Maghrébins trouveront un interlocuteur de pointe et ouvert, pour tout type de création, développement/ optimisation, ou rénovation de couvoir, quelque soit la taille du projet et avec une politique de prix très abordable pour ce marché. Prévoyez de visiter le stand Ecat (stand N°39), lors du prochain salon Dawajine. www.ecat-com.fr

globale à l’agriculteur. STORTI est aujourd’hui présent en Egypte, mais ces dernières années, l’entreprise est à la recherche de nouveaux partenaires au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye.


TECNIDEX MAR FRUIT installe une technologie de pointe pour éliminer l’astringence des kakis à Agadir Dans la région agricole d’Agadir, TECNIDEX MAR FRUIT a récemment installé la première chambre d’élimination de l’astringence des kakis, CONTROL TEC® CAM KAKI. Cet équipement leader du marché, rend le traitement de ces fruits possible au Maroc. Cette technique a été développée pour la première fois par TECNIDEX, ce qui lui permet aujourd’hui de se placer comme une entreprise de référence mondiale dans le domaine de l’élimination de l’astringence du kaki. CONTROL TEC® CAM KAKI est une technologie permettant d’éliminer l’astringence des kakis en un temps très court, grâce à l’atmosphère contrôlée de CO2. L’installation de CONTROL TEC® CAM KAKI permet d’optimiser la qualité du fruit post-récolte afin qu’il arrive dans de parfaites conditions organoleptiques jusqu’au consommateur final. Les substances causant le caractère astringent du kaki sont les tanins solubles (polyphénols). L’action de manger le fruit provoque la lyse des cellules qui les contiennent et leur libération, ce qui crée une forte sensation d’astringence. Le contenu élevé en tanins solubles diminue à mesure que le fruit mûrit. Avec CONTROL-TEC CAM® KAKI on obtient un kaki ferme et sans astringence, avec une qualité organoleptique optimale. De la même manière, avec cette technologie il est possible d’augmenter la vie commerciale

des fruits, les laissant sains et d’une qualité optimale pour tous les marchés. Parmi les avantages de cet équipement, on soulignera la programmation et la régulation automatique de tout le procédé, facilitant ainsi le contrôle de ce dernier. De plus, la visualisation du processus est très facile car elle se réalise à travers un écran tactile couleur. Cette technologie s’adapte à toute taille de chambre d’atmosphère contrôlée. CONTROL TEC® CAM KAKI dispose d’alarmes et de systèmes de sécurité qui détectent n’importe quelle

anomalie, si elle se produit durant le processus. Il dispose également d’un système d’analyse de sécurité à l’intérieur de la chambre pendant son remplissage et la vidange, intégrant un système spécifique permettant de contrôler les surpressions. Cette technologie commercialisée au Maroc par TECNIDEX MAR FRUIT crée une stratification parfaite du CO2 à l’intérieur de la chambre et permet également une optimisation de la consommation de ce gaz, grâce à la régulation automatique de la vitesse d’injection de CO2 en fonction de la concentra-

tion de gaz à l’intérieur de la chambre. En plus d’éliminer l’astringence, il est possible de faire mûrir le fruit en adaptant l’équipement afin de réguler la concentration de CO2 à de faibles niveaux et dans le même temps, de réguler l’injection d’éthylène, permettant ainsi d’obtenir le niveau de maturation souhaité. Ce nouvel équipement permet également la lecture de la température et de l’humidité relative à l’intérieur de la chambre, ainsi que la température interne des fruits et de l’injection de gaz. CONTROL TEC® CAM Kaki possède également des capteurs de gaz et des sondes de température et d’humidité relative avec une traçabilité ENAC. A tout ceci s’ajoute son logiciel informatique permettant la programmation et la gestion de l’équipement avec l’enregistrement des paramètres environnementaux de la chambre, l’édition de graphiques, d’historiques et le contrôle à distance via Internet. TECNIDEX, des fruits sains sans frontières.

Pour plus d’informations : TECNIDEX MAR FRUIT tecnidexmarfruit@tecnidex.com

Agriculture du Maghreb Publi-reportage N° 70 Octobre 2013 31


Reportage

Limagrain Voyage de presse oignon en Hollande

L’oignon (Allium cepa) fait partie des espèces potagères les plus consommées au monde. Ses vertus nutritionnelles et sa saveur l’ont imposé sur toutes les tables. Cru ou cuit, ingrédient principal ou exhausteur de goût, l’oignon est omniprésent dans nos cuisines, toujours à portée de main. Il existe une multitude de variétés d’oignons, qui se différencient par leur forme, leur taille, leur couleur, leur parfum… Du blanc au rouge le plus intense, en passant par le jaune doré, l’oignon offre une farandole de couleurs. Il est apprécié en fonction des différentes cultures pour sa douceur ou son piquant. En 2011, la consommation mondiale d’oignons par personne représentait en moyenne 6,2 kg/an et devrait atteindre en 2050 près de 10 kg par an.

L

e groupe Limagrain, deuxième plus grand producteur de semences potagères dans le monde, et sa business unit Hazera-Nickerson ont organisé du 05 au 08 juillet un voyage de presse orienté sur la biodiversité de l’oignon. La participation de journalistes et de spécialistes représentant les principaux marchés mondiaux poten-

tiels ou confirmés a donné à ce voyage une dimension internationale. Pour Hazera-Nickerson, l’oignon arrive en première place en nombre d’ha et en seconde place dans le chiffre d’affaires de l’entreprise, après la tomate. L’oignon est même la seconde espèce légumière en importance pour le groupe Limagrain. Un programme riche en visites du site de recherche du groupe à Rilland a été l’occasion pour les invités de découvrir les travaux menés autour de cette espèce phare du groupe pour répondre aux attentes de l’ensemble de la filière. Spécialisé dans la sélection de l’oignon, le centre de Rilland est situé dans la province de Zelande, au sudouest des Pays-Bas, une région connue pour la production, le conditionnement et l’exportation des oignons vers le monde entier. Créé en 2010, ce centre totalement intégré, est dédié à la sélection de l’oignon et dispose de laboratoires, d’un ensemble de serres sophistiquées de plus de 10.000 m2, de parcelles expérimentales, de machines adaptées au semis et à la récolte de précision, et de nouvelles infrastructures de traitement, séchage et stockage de semences. Et pour donner aux invités un panorama complet de la filière oignon dans la région, des visites ont également été programmées chez l’un des plus grands producteurs et un distributeur exportateur d’oignon.

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Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

Marché mondial de l’oignon

Les interventions des spécialistes de Hazera-Nickerson ont apporté leur lot d’informations, entre autres sur les tendances du marché mondial de l’oignon. Ce marché qui représente aujourd’hui plus de 3,5 millions d’hectares et 65 millions de tonnes devrait atteindre 87 millions de tonnes en 2050, soit une augmentation de 33%. Les principaux producteurs à savoir la Chine (10%), l’Inde, les Etats-Unis, le Pakistan et la Turquie, représentent à eux seuls plus de 30% de la production mondiale. L’oignon jaune domine avec 75 % des oignons consommés, le reste étant réparti entre les oignons rouges (15 %), blancs (6 %) et roses (4 %). Avec une moyenne de 6,2 kg par personne et par an, la consommation d’oignons à travers le globe varie en fonction des habitudes alimentaires et culinaires. Pour donner quelques exemples, la Libye est le premier pays consommateur d’oignon avec 30 kg/ personne/an, suivie des Emirats arabes unis avec 25 kg et du Maroc avec 21 kg. La Chine affiche la consommation la plus basse, alors qu’aux Etats-Unis, on enregistre une consommation de seulement 10 kg/personne/an, en France 8 kg et aux Pays-Bas 6 kg.

Marché de la semence

Dans plusieurs régions du monde, la production reste encore dominée par les variétés population (OP), mais le marché s’oriente de plus en plus vers


Des semences de qualité et des variétés hautement performantes Variétés hybrides d’oignon de jours courts

NEPTUNE

Variété hybride de couleur rouge et rosâtre • Couleur des écailles rouge • Bulbe dont le cœur est plein et très ferme • Maturité plus tardive • Rendement très élevé • Très bonne conservation • Hybride à semer en précoce

NOAM

Hybride de couleur Rouge • Excellente durée de conservation après récolte (6 à 7 mois) • Forme du bulbe arrondie à aplatie • Couleur de la chair foncée • Très savoureux, légèrement piquant

SHAHAR

Hybride Jaune de type Grano • Hybride précoce • Pelure de couleur jaune • Bonne conservation après récolte (3 à 4 mois) • Rendement élevé • Bulbe de forme arrondie

Variété hybride d’oignon de jours longs

ORLANDO

Hybride Jaune foncé • Haut potentiel de rendement • Bulbe de forme arrondie • Excellente qualité du bulbe • Excellente durée de conservation après récolte: 6 mois • Légèrement piquant

Pour toute information contactez notre siège à Casablanca : 1 Rue Mohamed Sedki, 4ème étage. Tél. : 05 22 47 38 52 / 53 – 05 22 22 92 87 – Fax : 05 22 22 92 86 E-mail : hitech@menara.ma Nos responsables régionaux à votre disposition : Marrakech-Béni Mellal Mr Abderrahim HARTITI, Tél. : 06 61 12 08 95

Agadir Mr Abdellatif SRIDI, Tél. : 06 61 22 92 31 Mr Omar MOUNAZ, Tél. : 06 61 19 24 28

Chaouia-Doukala-Abda Mme Nadia ZERRAD Tél. : 06 61 19 24 69

Gharb-Oriental-Saïss Mr AMAR KAMAL Agriculture du Maghreb 06 61 2013 23 663387 N° 70 Octobre


Limagrain, Voyage de pressede

les avantages procurés par les variétés hybrides. Il s’agit d’un marché à grand potentiel stimulé par l’importance des échanges commerciaux internationaux et surtout une consommation mondiale qui devrait passer à près de 10 kg par personne en 2050. Le marché de la semence devrait ainsi passer de 100 à 150 millions dans les dix prochaines années, avec une forte progression de pays émergents comme le Brésil. Dans ce contexte très porteur et pour répondre à cette forte demande, Hazera-Nickerson et le groupe Limagrain développent une stratégie de sélection globale pour le marché mondial de semences hybrides. Pour cela, ils peuvent compter sur leur importante banque de gènes qui s’est enrichie au fil des acquisitions et le regroupement des programmes de différentes sociétés. Aujourd’hui, le groupe propose des variétés couvrant les durées de jour les plus importantes (voir encadré) et l’intégralité de la gamme de couleurs, grâce à

L’oignon au Maroc

Au Maroc, l’oignon couvre chaque année une superficie estimée à près de 100.000ha, majoritairement dominés par les variétés OP qui présentent de nombreux inconvénients tels : le faible taux de germination, la forte hétérogénéité des bulbes, la différence de précocité sur la même parcelle… le mode de conduite reste traditionnel pour la plupart des exploitations. Ce type de conduite ne favorise pas la mécanisation de la culture (semis, irrigation, récolte) sachant que le problème de la main d’œuvre se pose avec de plus en plus d’acuité. Comparativement, les variétés hybrides d’oignon assurent de nombreux avantages :

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Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

une équipe de sélectionneurs déployés dans les principales zones de production et à l’écoute attentive des clients. A l’image du groupe Limagrain qui consacre 20% de son CA à la recherche et développement, Hazera-­Nickerson accorde une attention particulière à la recherche oignon et lui consacre 3,5 millions d’euros. Ceci se traduit par des moyens humains et matériels très importants avec 4 centres de recherches (3 en Hollande, 1 en Israël avec différentes spécialisations), dotés d’abrisserres, de parcelles expérimentales, de laboratoires de phytopathologie, biochimie, marquage moléculaire, physiologie et technologie des semences, etc. Les efforts de recherche sur l’oignon concernent plusieurs axes : - les performances agronomiques : pour créer des variétés hautement productives (économes en eau et en engrais, tolérantes au froid et à la sécheresse, résistantes aux maladies). A noter dans ce sens qu’en 2007, HazeraNickerson a été le premier semencier à - Important taux de germination assuré - Taux de conformité supérieur à 90% - Résistances aux maladies - Meilleure conservation - rendement commercial important - possibilité de mise en place par semoir avec une densité de 400 à 600 milles plants/ha Ces variétés performantes ouvrent de nouveaux horizons aux agriculteurs marocains. En effet, à l’exemple de l’Espagne, pays grand exportateur d’oignon, le Maroc qui bénéficie d’une meilleure précocité pourrait bien développer cette activité vu la forte demande sur le marché international en bulbes frais de calibre bien défini.

développer des variétés dotées d’une nouvelle résistance au mildiou (gène PdR). Cette maladie est capable de provoquer des pertes qui peuvent atteindre 40% de la production. Ce type de variétés présente un intérêt certain pour la production en Bio. - allongement des durées de stockage, - amélioration du niveau de dormance (moins de repousse) - adaptation à la récolte mécanique (plus particulièrement pour les oignons de jour court). - réponse aux attentes des consommateurs finaux en termes de gout (doux, piquant…), de qualités nutrition­nelles et d’utilisations culinaires. A noter que la sélection de variétés hybrides d’oignon est très complexe et nécessite beaucoup de temps d’évaluation. Cependant, le recours aux techniques d’assistance moléculaire améliore considérablement les chances de réussite.

L’oignon et la longueur du jour Il existe plusieurs types physiologiques d’oignons destinés aux différentes zones de production du monde en fonction de la longitude et de la latitude. Les variétés développées sont ainsi principalement adaptées à la longueur du jour, puis aux températures. On distingue ainsi les variétés de : - jour extra long (pour le nord de l’Europe), - jour long (pour l’Europe centrale et du sud, Etats-Unis, Asie du nord et centrale), - jour moyen (pour les Etats-Unis, Europe du sud, Asie centrale, Chine, Australie, Nouvelle-Zelande) - jour court (pour I’ Afrique, Amérique centrale et du sud, Inde, Pakistan et Asie du sud).


Limagrain Voyage de presse oignon en Hollande

Agriculture du Maghreb N째 70 Octobre 2013

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Campagne

Oléiculture

La transformation ne suit pas les extensions Abdelmoumen Guennouni

La récolte des nouvelles olives, cru 2013-14 a déjà commencé dans plusieurs régions du pays pour satisfaire les consommateurs d’huile d’olive précoce, connue par ses caractéristiques organoleptiques particulières, appréciées par une catégorie de marocains ‘’traditionnalistes’’.

Production en dents de scie

La production oléicole prévue pour 2013-14 promet d’être meilleure avec, selon certaines estimations, 30% d’olives en plus par rapport à la campagne précédente, vu que les conditions climatiques étaient favorable tout au long du cycle de l’olivier en 2013. En effet, la conjonction des variations climatiques interannuelles avec le phénomène d’alternance, bien connu chez la picholine marocaine, qui constitue l’essentiel de notre oliveraie, fait que la campagne 2012-13 a connu une baisse sensible par rapport à la précédente, estimée à 15% (1,15 contre 1,36 Mt) due aux deux phénomènes précités. En effet l’année 2012 a été marquée par un retard des pluies au mois de mars (période d’initiation florale), et par les fortes chaleurs de mai et juin (période de nouaison) et qui ont directement impacté la production de 2012-13. Il faut rappeler qu’en arboriculture les conditions climatiques d’une campagne ne se reflètent que la campagne suivante aussi bien sur les rendements que sur la qualité (teneur en huile, …). D’après les données du ministère, le secteur oléicole a connu une

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Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

nette croissance de sa production équivalant à 70% sur 5 ans, passant de 765 377 tonnes en 2007-08 à 1,36 million de tonnes en 2012-13. L’année 2010-11 avait même connu un pic de production avec un record de plus de 1,5 million de tonnes. A noter que cette filière, représentant la principale culture fruitière du pays, participe à hauteur de 5% au PIB agricole et de 15% aux exportations agroalimentaires.

Extension de l’oliveraie et diversité variétale

En termes de superficies, services du ministère de l’agriculture rapportent, depuis le lancement du PMV, une augmentation constante des nouvelles plantations. Ainsi l’oliveraie nationale, qui était de 763.000 ha en 2007-08, au-

les

rait atteint 933.475 ha en 2012-13 (soit +22% en 5 ans) avec des prévisions de 1,2 Mha à l’horizon 2020. Cet objectif parait réalisable si la cadence des nouvelles extensions (plus de 38.000 ha/ an sur 7 ans) se maintient à un niveau légèrement supérieur à ce qu’il a été au cours des 5 dernières campagnes (34.000 ha/an). Il faut signaler que des efforts de diversification sont entrepris dans le cadre des grands projets oléicoles par la plantation de variétés autres que la picholine marocaine. Plusieurs variétés sont disponibles (marocaines ou étrangères), mais contrairement à la picholine marocaine, elles ne sont pas toutes à double fin (huile d’olive et olives de table). A l’exemple des variétés comme Haouzia, Menara, etc. (obtentions de l’INRA à partir de la variété population Picholine marocaine) assurant une meilleure production de meilleure qualité et une moindre alternance, entre autres. Par ailleurs, l’Inra dispose d’autres variétés (Michkate, Dalia, Baraka, Agdal et Tassaout) qui devraient être proposées incessamment à une plantation à grande échelle. Des variétés étrangères, plus productives, sont aussi proposées dont la Picholine du Languedoc, Picual, Arbrquine, … Cependant, de nombreux professionnels se posent des questions sur l’intérêt à long terme de ces variétés importées par rapport aux obtentions nationales.

Améliorer la qualité pour mieux se positionner

La production nationale d’huile d’olive reste dominée par une production traditionnelle avec une majorité d’unités de trituration du type artisanal produisant de l’huile lampante, impropre à la consommation, selon le classement du Conseil Oléicole International. Les raisons sont dues au processus même de fabrication, au non respect des normes de préparation, au manque d’hygiène, à l’absence de contrôle de la qualité, etc. Au contraire, la production d’huile extra vierge, la plus demandée à l’export, tout en restant assez limitée (1/3 des exportations),


Agriculture du Maghreb N째 70 Octobre 2013

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Oléiculture, la transformation ne suit pas les extensions Cette amélioration a un coût que les producteurs marocains peinent à supporter sans aide publique, ce qui les rend peu concurrentiels par rapport aux producteurs des pays bénéficiant d’incitations conséquentes et de politiques commerciales adéquates.

Un marché local peu encourageant

prend de plus en plus d’importance grâce à des efforts de la part de tous les intervenants dans la filière. Cependant, les exportations marocaines restent très réduites en raison, selon les producteurs-exportateurs d’huile d’olive, de coûts de production élevées et de la faiblesse de l’aide étatique dans ce domaine. Ceci rend l’huile marocaine peu concurrentielle sur le marché mondial, d’autant plus que les exportations sont dominées par le vrac, peu valorisant pour le produit Maroc. Ainsi, les exportations marocaines d’huile d’olive, concentrées sur l’UE et les USA, ont chuté de près de 60% au cours de 2012 (15.640 t dont 1/3 seulement d’extra vierge) par rapport à l’année précédente (38.172) et le Maroc recourt même, depuis quelques années, à des importations qui se sont élevées en 2012 à 3.500 t d’Europe et de Tunisie. Conscients de la nécessité d’améliorer la qualité de l’huile d’olive marocaine, aussi bien pour hausser les exportations que dans l’intérêt du consommateur marocain, tous les acteurs de la filière (INRA, ENAM, Agropole olivier de Meknès, etc.) mènent des actions d’envergure pour augmenter le taux d’extra vierge et mettre en valeur les qualités organoleptique de notre production. Les principaux axes de ces actions sont orientés vers la recherche variétale (INRA), l’encadrement et la sensibilisation des producteurs et groupements (organisation de concours de qualité), mise en place d’AOP (appellation d’origine protégée) et autres signes distinctifs d’origine et de qualité concernant les huiles de certains terroirs du pays, etc. 38

Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

Le principal débouché pour la production oléicole est le marché intérieur, sachant que 75% des olives produites sont destinées à la trituration. Cependant, la consommation des marocains en huile d’olive reste très faible par rapport aux autres pays producteurs (pourtour méditerranéen). Ainsi, un marocain consomme 2,5 kg d’huile d’olive par an alors qu’en Syrie elle est du double (5 kgs), en Italie de 12,8 en Espagne de 15,8 et de 26,4 en Grèce Parmi les raisons de cette faible consommation deux facteurs principaux : le prix et la concurrence des huiles alimentaires. Ainsi, les achats des marocains en huile d’olive sont inversement proportionnels au prix. Plus le prix est élevé, plus la consommation intérieure baisse et les ménagères se rabattent sur les huiles alimentaires (représentant environ 84% de la consommation en huiles) et ce d’autant plus que le différentiel des prix est élevé. Ceci est d’autant plus regrettable que les huiles alimentaires sont presqu’entièrement importées et qu’elles sont en augmentation constante. Il faut signaler que, sur les deux dernières années, le prix de l’huile d’olive a fortement augmenté pour passer d’une moyenne comprise entre 25 et 30 DH à plus de 40 dirhams en moyenne et a même atteint 50 dirhams dans certaines régions. De l’avis même du département de l’agriculture, ce sont là les prix les plus élevés au niveau international. Par ailleurs, le prix de 30-35 dirhams le litre est un seuil psychologique au-delà duquel les consommateurs marocains réduisent fortement leurs achats en huile d’olive.

L’export d’olives de table s’essouffle

Indépendantes des variations interannuelles de la production d’olives, les exportations d’olives de table dépendent surtout des marchés, de la compétitivité et de l’agressivité commer-

ciale. Les tonnages exportés au cours des dernières années stagnent à leur niveau le plus bas, soit 60.000 t/an. Il faut rappeler qu’avec une fabrication de 120 000 tonnes dont les 2/3 (80 000 T) exportés, le Maroc occupait il y a une dizaine d’années, le 2ème rang mondial des pays exportateurs d’olives de conserve. Depuis il n’a cessé de reculer devant l’Espagne, 1er exportateur mondial qui exportait alors trois fois le tonnage marocain alors que une dizaine d’années auparavant les deux pays étaient au même niveau d’export. Notre pays risque donc d’être rattrapé par la concurrence d’autres pays comme la Grèce, la Turquie ou d’Amérique latine. Au niveau local aussi, et à l’instar de l’huile d’olive la consommation reste faible, surtout d’olives de qualité. Evaluée actuellement à 1,5 kg/personne/ an, elle ne représente que 3% de la demande mondiale.

Production mondiale

Sur le plan international, la production oléicole mondiale a doublé en l’espace de 15 ans puisqu’elle est passée d’à peu près 1,5 million de tonnes dans les années 90 à trois millions aujourd’hui avec, entre autres l’arrivée durant les cinq dernières années, de nouveaux pays producteurs dans le secteur. Cette production a atteint un pic historique de 3,377 millions de tonnes en 2011-2012, mais pour la campagne 2012-2013 elle a accusé une baisse à un niveau comparable à 2002-2003. Cette baisse de la production globale est principalement due à une diminution de 1,006 million de tonnes de la production espagnole, en baisse de 62% par rapport à la campagne précédente due à la succession d’une gelée sévère d’hiver et des fortes chaleurs de l’été. Parmi les pays producteurs l’U E constitue le principal producteur et exportateur d’huile d’olive avec 75% de la production mondiale en 2012, la Tunisie, la Syrie, le Maroc, … arrivant loin derrière.


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Agrumiculture

Clémentine de Berkane Bilan 2012 / 2013

Une campagne exceptionnelle jamais connue depuis plus de 20 ans

F

Abdelmoumen Guennouni

aisant le bilan de la campagne écoulée de clémentines, M Abdelkader Nougaoui, président de la coopérative Sidi Bouzid (zone de Berkane) parle de campagne exceptionnelle à plus d’un titre. En effet la production a bénéficié des meilleures conditions climatiques, avec des précipitations satisfaisantes en quantité et en répartition sur le cycle. Ainsi les exportations ont atteint 55.000 t, record jamais enregistré depuis plus de 20 ans avec une prédominance de gros calibre (60% de calibre 1-2 et 3), de faibles écarts de triage et une très bonne qualité du fruit qui lui a permis de supporter le transport sans dégâts vers des destinations très éloignées comme la

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Russie. La clémentine de Berkane a même été achetée par des exportateurs d’Agadir pour satisfaire la demande de leurs clients, suite à une faible production dans la région et une production insuffisante à l’échelle nationale. Pour l’anecdote il faut signaler que certains vergers ont été vendus sur pieds jusqu’à 7 fois d’un acheteur à l’autre. Concernant le prix de vente, le marché a été favorable tout au long de la période aussi bien à l’export que sur le marché local. Ainsi à l’export, les prix ont atteint 8-9 dh/kg, soit 4,50-5,00 dh/kg payés aux producteurs alors qu’en année normale le net ne dépassait pas 3 à 3,50 dh. Le marché local aussi a été dem a n - deur avec

des prix qui se sont maintenus tout au long de la période de production devant la faiblesse de l’offre. Commercialisation et encadrement centralisés A propos de la commercialisation M. Nougaoui signale qu’elle est assurée par le groupe Kantari pour l’ensemble des coopératives qui en font partie (une dizaine). De même, et pour la deuxième année consécutive, le groupe a assuré sa propre commercialisation et les résultats ont été très satisfaisants. Cette satisfaction s’est reflétée par la rémunération des agriculteurs ce qui incite à


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Agrumiculture, clémentine de Berkane tachée au groupe Kantari, et qui conseille les producteurs sur les bonnes pratiques en agrumiculture ce qui donne de bons résultats au niveau des vergers. Dans ce cadre il faut signaler que le groupe Kantari a instauré auprès de ses membres, une politique de contrôle très stricte et un respect drastique des normes export qui a conduit à l’amélioration de la qualité produite. Ainsi, entre autres, l’utilisation de nouveaux produits de traitement a contribué à l’amélioration de l’état sanitaire des vergers.

poursuivre dans cette voie. Sur le plan technique, l’encadrement des producteurs est assuré par une équipe d’ingénieurs et techniciens rat-

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Des marchés plus demandeurs La clémentine de Berkane, qui bénéficie d’une IGP depuis peu, a gagné en renommée et sa réputation fait qu’ elle est très demandée sur le marché international (Russie, Canada, Europe) grâce à la bonne image que les clients

en gardent et au faible taux de chutes enregistré à l’arrivée … Ainsi, sur le marché russe, qui est l’un des plus importants, et n’est plus ce qu’il était il y a quelque temps puisqu’il a connu des mutations profondes. En effet, M Nougaoui confirme que les importateurs de ce grand marché sont devenus très exigeants (peut être même plus que ceux de l’UE) et sont prêts à payer le prix. Le problème rencontré dans ce sens est l’absence de ligne directe et régulière à l’instar de celle d’Agadir-Saint Petersburg. Les expéditions sont compliquées par la nécessité d’affréter des bateaux spécialement pour l’opération et la nécessité d’assurer les tonnages nécessaires dans des délais très courts, ce qui n’est pas toujours possible sans risquer d’affecter la qualité du produit et d’augmenter le taux d’avaries. Dans certains cas


les bateaux partent avec un cargaison moindre payée le prix de la capacité totale, augmentant d’autant les charges du kilo transporté. Prévisions pour la campagne 2013-14 Suite au phénomène d’alternance bien connu de tous les arboriculteurs et professionnels de la filière, la campagne prochaine devrait donner un rendement inférieur à celui de la campagne écoulée. Ainsi, la floraison qui vient de se terminer était plus faible malgré les bonnes conditions climatiques qu’a connues la région cette année. Cette baisse de la floraison risque d’être accentuée par le phénomène habituel de chute physiologique. Cette baisse de production prévisible sera accentuée par la probable bonne production qui serait obtenue (alternance) par

les autres régions qui ont connu de faibles rendements la campagne écoulée. Par ailleurs, et pour amortir leur matériel et équipements et diversifier leur offre, les stations de la région avaient l’habitude de procéder à des achats de Maroc late des autres régions de production (Gharb, Béni Mellal). Cependant ces dernières années (depuis 2-3 ans) cette pratique commence à être abandonnée en raison de la difficulté de l’écouler à l’export. En plus de la clémentine, produit phare, faisant la renommée de l’Oriental, la région produit aussi des Navel et autres variétés qui sont destinées au marché local. En conclusion, M Nougaoui, déplore que les producteurs de la région continuent à utiliser les anciennes variétés cultivées depuis longtemps et que, après la disparition progressive des

anciens producteurs, leurs enfants ne prennent pas toujours la relève (manque d’incitations, problèmes fonciers, …). Cependant, il reste confiant quand à l’avenir de la clémentine de Berkane, d’autant plus que des superficies conséquentes ont été plantées dans le cadre du Partenariat Public-Privé et promettent de renforcer encore plus le potentiel productif de la région.

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Agrumiculture,

Maladies de post récolte

Stratégie de lutte dans les stations Le Maroc est incontestablement l’un des principaux producteurs exportateurs d’agrumes, avec une qualité reconnue mondialement. Ces résultats positifs sont le fruit des efforts déployés par les opérateurs afin d’améliorer la compétitivité de cette filière et répondre aux attentes de leurs clients. L’un des principaux aspects à maitriser reste la conservation des agrumes, une technique obligatoire pour gérer la production et la com­mercialisation, et réduire les pertes en post récolte. En effet, une at­tention particulière est nécessaire pour maintenir la qualité des fruits au cours du stockage, du transport et de la commercialisation. par des germes pathogènes, notamment les Péniciliums et le Geotrichum.

Les Péniciliums

L

’éloignement de nos marchés d’ex­portations à savoir l’Europe, l’Amérique du nord et la Russie, et le nombre limité de matières actives autorisées actuellement imposent des mesures appro­priées de protection des fruits. En effet, un mauvais contrôle des pourritures de post récolte se traduit inévitablement par des avaries coû­teuses et une dépréciation de l’image de l’origine Maroc. Lors de la conservation, les fruits peuvent subir des dégradations 44

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plus ou moins importantes entraînant des pertes. Les causes de ces dégradations peuvent être physiologiques ou mécaniques, mais ce sont surtout les altérations d’origine parasitaire qui sont les plus nombreuses. En effet, en raison de l’importance des volumes à traiter chaque jour, les risques d’attaque sont permanents. Que ce soit lors des opérations de déverdissage, de conditionne­ment ou de conservation, la station constitue un milieu favorable pour la multiplication, la dissémina­tion et la contamination

Présents en permanence et tout au long de la chaîne (verger, stations d’emballage, entrepôts, véhicules de transports, magasins, réfrigérateurs domestiques), les Penicillium sont responsables de plus de 80 % des pourritures des agrumes. Toutes les espèces et variétés y sont sensibles. Il en existe deux espèces : P. digitatum à moisissure verte et P. italicum à moisissure bleue. - Penicillium Italicum : est responsable de «la pourriture bleue» des agrumes, ainsi nommée à cause de la couleur de ses spores. Ce champignon se développe sur les fruits chutés au niveau de verger à n’importe quelle saison. Il infecte les fruits par contact via des blessures peu profondes. - Penicillium digitatum : est responsable de «la pourriture verte « des agrumes, ainsi nommée à cause de la couleur de ses spores qui, en fin d’évolution, couvrent la totalité des fruits atteints. La pourriture verte est la plus redoutable particu­lièrement en années pluvieuses. Toutefois, ces deux champignons, dits passifs, ne se dé­veloppent


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Agrumiculture, Maladies de post récolte pas sur des fruits sains mais sur des fruits blessés. Ce qui nécessite une grande attention, lors de la cueillette, du trans­port ou du conditionnement afin d’éviter au maximum la contamination des fruits. Les premiers symptômes se mani­ festent par une tache foncée et le fruit perd de sa consistance. Le traitement contre le développement de ce champignon se basait sur deux molécules dites ‘’classiques’’ à savoir l’Imazalil et le Thiabendazole. Or, l’apparition de souches résistantes au thiabendazole, au cours de traitement post-récolte, a poussé les conditionneurs à se baser de plus en plus sur l’Imazalil dans les postes de traitements et surtout au niveau du poste de cirage. Au niveau de drencher, une nouvelle molécule est introduite à savoir l’essence d’orange pour lutter contre ces deux pathogènes.

Geotrichum citri-auranti

Précédemment nommé Geotrichum candidium, ce parasite est responsable de la pourriture amère. Les fruits pourris dégagent une odeur caractéristique de levure. Geotrichum est à redouter quand les condi­tions favorables à son développement sont réunies, à savoir : - une humidité élevée ou pluie et une température supérieure à 15°C - des fruits blessés à cause des manipulations ou par des attaques de la mouche méditer-

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ranéenne des fruits (Cératite). Dans les stations, cette maladie peut occasionner de lourdes pertes, en particulier dans les chambres de déverdissage, où les conditions d’humidité et de tem­ pérature sont très favorables à sa prolifération. Dans ce sens, la Guazatine, utilisée à 1000 ou à 1500 ppm, permet de prévenir et de contenir la maladie. Cependant, la profession se pose des questions sur le devenir de cette molécule, surtout que cette année promet d’être exceptionnelle en termes de tonnage. A noter que la communication de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) souligne le maintien de la LMR actuelle qui est de 5 mg/kg, dans l’attente de voter ‘’une tolérance import’’ pour cette matière active vers les premiers mois de 2014. Une autre molécule s’ajoute à la panoplie de lutte contre le redoutable Geotrichum, qui est à base d’essence d’orange, homologuée sur Geotrichum citri-auranti et Penicillium digitatum. Selon certains professionnels, ce produit présenté comme étant naturel et biologique, aurait montré une excellente efficacité de contrôle contre ces deux pathogènes.

Perspectives

Dans les années à venir, l’on devrait assister à l’introduction de nouvelles techniques à même d’augmenter l’efficacité de protection contre ces champignons. L’utilisation de l’eau chaude s’avère

intéressante et efficace surtout que cette technique garantit une économie dans la quantité utilisée de pesticides en augmentant l’efficience de traitement. Sur la même voie de développement, et au vu des exigences des certifications agro-alimentaires, les stations s’engagent aussi dans des procédures de traitements des eaux usées et des eaux de la bouillie qui sont récupérées après traitement. Des procédures associant la minéralisation et la température sont en cours d’étude afin de garantir une meilleure évacuation de ces eaux tout en limitant la pollution de la nappe phréatique.

Protection et conservation

Solutions disponibles

Une fois récoltés, les fruits né­ cessitent un prétraitement dans un délai n’excédant idéalement pas les 24 heures, correspondant au temps d’infection des fruits blessés. Le choix des produits préventifs varie en fonction : - des fruits et de leur destination, - des conditions cli­matiques - de la nature des pathogènes à craindre. Le prétraitement, fait généralement par drencher ou par bassin d’immersion, repose sur l’utilisation de la Guazatine ou l’essence d’orange pour lutter contre la pourriture amère et la pourriture


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Agrumiculture, Maladies de post récolte verte et bleue. A titre exceptionnel, on peut ajouter l’Imazalil ou le Thiabendazole pour lutter contre le pénicillium sp.

L’efficacité du contrôle des mala­dies de post récolte repose essentiel­lement sur les mesures prophylacti­ques adoptées au niveau du verger et de la station de conditionnement, de la protection des fruits par un prétraitement ainsi que le traitement des chaînes. En cas de récolte sous des conditions humides, l’ajout d’ions phosphites à une concentration de 100% ou de 50% est conseillé, afin d’arrêter le développement des spores de Phytophtora sp. sur la surface du fruit au niveau de la station. Dans une station de conditionnement d’agrumes, le cirage constitue le dernier poste de traitement. L’utilisation de la cire mélangée avec l’Imazalil est un traitement de référence qui constitue la dernière barrière contre les attaques de Penicillium sp. La particularité antisporulation de cette matière active donne une protection maximale au fruit traité empêchant les spores

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existantes d’évoluer en mycélium. Cependant, la nature chimique de la cire, son pH élevé et sa densité agissent négativement sur les propriétés de l’Imazalil pré-mélangé. Il est donc vivement conseillé de préparer les mélanges (cire plus Imazalil) juste avant de lustrer les fruits, et de s’assurer de l’utilisation de la bonne concentration d’Imazalil dans la cire en fonction des marchés : - 3000 ppm pour les destinations lointaines (Canada et Russie) - 2000 ppm pour les destinations proches. Une autre technique est en train de gagner en notoriété, il s’agit de la séparation entre l’Imazalil et la cire. Cette technique vise à assurer une meilleure protection à base d’imazalil mélangé avec de l’eau et la cire appliquée seule sur le fruit. Certes cette technique augmente l’efficacité de traitement, cependant, son application exige l’ajout d’un nouveau tunnel de séchage ou d’un système de ventilation pour sécher les fruits avant l’enrobage.

Recommandations, pour une bonne conservation

• S’assurer de la qualité des fruits à la récolte

• Noter l’origine de la production, la période et les conditions de récolte • Contrôler rigoureusement les conditions de transport et de récep­tion • Procéder à un échantillonnage pour juger la qualité des fruits et par conséquent suivre l’évolution de leur maturité ou de leur sénescence • Procéder aux prétraitements (trai­tements préventifs) dans les 24 heures suivant la récolte • Surveiller la qualité de l’eau du Drencher • Prendre la température du cœur des fruits avant et durant le stoc­ kage • S’assurer de la désinfection des locaux et du matériel de stockage par l’utilisation des produits de désinfection homologués. • Contrôler et vérifier les paramè­ tres de conservation (température, HR, vitesse de l’air….) • Choisir une bonne disposition et un gerbage adéquat des caisses dans la chambre • Remplir la chambre dans un temps court (pas plus de 5 jours) • Eviter de mélanger les fruits de différentes variétés et si possible d’exploitations différentes • Contrôler quotidiennement la température et l’humidité de la chambre (utilisation des lecteurs de température et d’humidité) • Vérifier la distribution de l’air, de la température, de l’humidité dans différentes parties de la chambre (utili­sation des anémomètres) • Faire attention à l’odeur dans la chambre (ex : éthanol signe de fermentation) • Suivi de la qualité des fruits à intervalle régulier (1 fois par semaine ou tous les 10 jours) • Adopter la procédure FIFO si le temps entre les premières entrées et les dernières est long (plus d’une semaine) • Procéder à un bon ressuyage des fruits à la sortie de la chambre.


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Export

Melon export

Bilan de la campagne 2013 Hind Elouafi

Le melon, toutes typologies confondues, est certainement l’une des cultures les plus importantes au Maroc. Elle revêt un double intérêt puisqu’elle permet d’approvisionner le marché local d’un côté, et de l’autre contribue à l’équilibre commercial du pays à travers l’export. Tour d’horizon du secteur et échos de la dernière campagne telle qu’elle a été perçue par les opérateurs.

A

u Maroc, les surfaces consacrées au melon, estimées à près de 10.000 ha, sont réparties comme suit : - type charentais (1800 ha) : 100 % destiné au marché européen avec Magenta comme variété de référence suivie de : Alonso, Sultan, Tezac, Bosito, Eureka, Gandalf. - type Galia (1700 ha) : destiné essentiellement au marché local, les

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variétés dominantes sont Gal52, Monteseny, Ideal, Excelor, Najah et Raja. - type Jaune Canari (4200 ha en hybride F1) : écoulé à 95% sur le marché local avec comme variétés références Starplus , Gilad, Mayor. - type Ananas (2200 ha), sa production est également destinée au marché local, les variétés phares étant Raymond, Summer et Ahlam. - type Piel de Sapo (70 ha) destiné

à 90 % à l’export (Espagne).

Le melon charentais La production 2013 de melon cha-


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Melon export, Bilan de la campagne 2013

rentais s’est étalée sur trois mois. La campagne a débuté, comme d’habitude, vers le 15 février dans la région de Dakhla (la plus précoce), avec une montée en puissance fin février-début mars, et s’est terminée avec les dernières récoltes de la zone de Marrakech vers fin mai, en passant par les productions intermédiaires de la région du Souss. Cette campagne, dans la région de Dakhla, le potentiel a significativement progressé, tandis que sur

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Agadir les surfaces se sont effritées et baissées sur Marrakech (15 à 20%). A noter qu’à Marrakech, la récolte a débuté le 25 mars avec un pic de production entre fin avril et mi-mai. En termes de précocité, la production marocaine de melon charentais est arrivée la première sur le marché européen grâce à la production de Dakhla que les consommateurs du vieux continent ont trouvé sur les étalages depuis mi-

février 2013. Les pays concurrents qui visent le même créneau sont le Sénégal et l’Amérique centrale. Les productions d’Espagne (Almeria) et d’Italie (Sicile) ont été plus tardives que les productions sous serre d’Agadir et de Marrakech. Au Maroc, la superficie totale du melon charentais est d’environ 1800 Ha, répartie entre Marrakech (1085 Ha entre serres et plein champs), Agadir (285 Ha dont 220 ha sous serre et 65 ha plein champs), Dakhla (295 Ha sous serre) et Kénitra (146 Ha en plein champs). L’augmentation des surfaces à Dakhla s’explique par les extensions opérées par certains opérateurs installés dans la région. Quant à la diminution des surfaces qu’ont connues les régions d’Agadir et de Marrakech, elle est due essentiellement aux mauvais prix de vente de l’année précédente. Certains producteurs de Marrakech ont carrément disparu du paysage.


Selon les professionnels interrogés, la campagne 2013 du melon charentais a été plutôt normale dans l’ensemble des régions de production, contrairement à celle de 2012, sérieusement perturbée par les aléas climatiques (froid, gel). Concernant les débouchés, la France reste le plus grand marché pour les charentais marocains avec plus de 80% du volume total. Cependant, cette campagne, les conditions météo durant les mois

de mars et avril ont connu la succession, en Europe, de plusieurs épisodes de neige et de froid, qui ont influencé négativement la consommation de melon et ont fait chuter les prix de vente. Vers fin avril et début mai, les cours se sont redressés culminant à 2 euros/ kg (production de Marrakech).

Difficultés de conduite du melon Le melon est une culture qui se

joue sur deux vagues et pour réussir sa campagne, le producteur doit impérativement réussir sa culture dès le départ et ne rater aucune des deux. En effet, même compensée par de bons prix, une faible production ou une qualité médiocre auront des répercussions négatives sur le bilan économique final. L’exposition de la culture aux aléas climatiques, notamment les coups de vent, les pluies excessives et

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Melon export, Bilan de la campagne 2013 évènement doit entrainer systématiquement des mécanismes de réponse et d’aide à la culture. Au niveau production, l’apport en eau et en engrais, ainsi que la maitrise de la récolte restent les plus gros problèmes à surmonter. En voulant entrer en production le plus précocement possible, certains producteurs prennent le risque de planter avant les dates préconisées, ce qui induit plusieurs problèmes de qualité et de calibre.

les températures trop élevées, etc. rend sa conduite plus difficile du fait que la majorité des surfaces cultivées ne sont pas protégées (conduites en plein champs et/ou sous chenilles). M. Chajia explique que la conduite du melon nécessite plus de réactivité de la part du producteur face aux conditions climatiques changeantes et chaque

Palissage du melon Dans la plupart des régions de production au Maroc, la culture de melon est conduite à plat. Elle ne se prête au palissage que lorsqu’elle est conduite sous serre, et c’est le cas des régions de Dakhla, d’Agadir et rarement la région de Marrakech. Généralement, la technique utilisée est celle du palissage sur ficelle.

SETOP

MELPACK, système novateur pour l’emballage de melons

il n’est pas obligatoire, lorsqu’elle est raccordée MELPACK, l’une des dernières créations de SETOP, est à une calibreuse, de un système novateur qui permet l’emballage de melons modifier le circuit pour calibrés en plateaux alvéolés, de façon totalement les emballages vides automatisée, à une cadence de 8 à 10 tonnes par heure, existants. selon les calibres, soit environ 900 plateaux par heure. MELPACK permet de travailler sur 6 calibres utilisée en pré-calibrage, Fonctionnant avec tous différents : 9, 11, 12Q, en atelier indépendant de types de plateaux (carton, 12L, 15Q, 15L. L’opérateur la ligne de calibrage. La bois et caisses plastique), pouvant facilement passer conditionneuse peut être Melpack offre deux modes d’un calibre à l’autre alimentée directement par d’utilisation: en moins de 2 minutes. un vide-palox. - Melpack peut facilement Facile d’utilisation, elle Melpack présente s’insérer en sortie d’une ne nécessite pas de également l’avantage de ligne de conditionnement, formation importante s’ajouter facilement à toute pour l’opérateur, les permettant l’évacuation automatique des plateaux installation existante car fonctions permettant de remplis vers la zone de l’alimentation en emballages configurer la machine palettisation. vides se fait à l’opposé de étant accessibles par un - Melpack peut aussi être l’arrivée des fruits. De ce fait, écran tactile.

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Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

Par ailleurs, la mise en carton des melons est complètement automatique, soit une économie en main d’œuvre de 7 à 8 personnes. Seule une éventuelle orientation des melons dans leur emballage peut être réalisée manuellement pour plus d’esthétique. A noter enfin que l’espace occupé par cette machine est équivalent à l’espace d’un tapis accumulateur traditionnel, poste de travail compris. Pour plus d’informations : www.setop.fr


Sous les serres d’Agadir et de Dakhla, les plants sont maintenus en position verticale et sont tuteurés autour d’une ficelle agricole dont l’extrémité supérieure est attachée à un fil de fer de palissage, et autour de laquelle on entoure la tige au fur et à mesure de sa croissance. D’après M. Hassan Nait Nadir d’Enza Zaden, cette technique présente les avantages suivants: - une densité élevée 16.000 plants contre 9000 plants en plat et donc plus de rendement par hectare - évite le contact du fruit avec le sol d’où une meilleure qualité - grâce à la conduite sous serre, peu de risques liés au froid, grêle, pluie, - plus de précocité Ses inconvénients sont principalement le coût, notamment sur la région de Marrakech où on ne pratique qu’une seule culture par an.

Greffage du Melon Ces dernières années, la culture de melon a connu un essor important, que ce soit au niveau de la diversification variétale ou des techniques

culturales. La plus grande partie, sinon la totalité, des plants de melon charentais provient des pépinières spécialisées. La majorité des producteurs utilise encore des plants francs, mais de plus en plus de producteurs s’orientent vers les plants greffés pour bénéficier de plantes dotées de plus de résistances aux maladies du sol qui s’accroissent d’année en année (surexploitation des sols et absence de rotation), mais aussi pour leur rendement supérieur. A noter que le temps nécessaire pour qu’un plant franc (normal) soit prêt à la transplantation varie de 17 à 25 jours, suivant le climat. « Les producteurs marocains sont à l’affût de nouvelles techniques de production. Ils raisonnent ainsi de plus en plus les apports en eau et en fertilisants grâce à des capteurs et instruments modernes. La récolte est aussi une phase à améliorer en facilitant le repérage des fruits murs et en mobilisant des machines et tracteurs adaptés pour acheminer le plus rapidement possible les fruits aux stations de conditionneAgriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

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Melon export, Bilan de la campagne 2013

Choix variétal en melon charentais

Le choix de la bonne variété de ce type de melon est très important du fait que la production est destinée à des marchés très exigeants mais aussi et que les prix de vente des semences sont plus élevés que ceux des autres types de melon. Les variétés les plus utilisées actuellement au Maroc sont: Magenta (Nunhems), Sultan (Clause), Eureka (Monsanto), etc. Magenta, avec 72 % des surfaces cultivées, reste la variété dominante vu sa grande flexibilité d’utilisation en palissé et à plat, sous serre et en plein champs, du sud au nord du pays. En charentais jaune, Gandalf et Chubaka sont les préférées de

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Campagne melon Marrakech 2013

En ce qui concerne la région de Marrakech, M. Yves Andorin de la société Soldive, spécialisée dans la production de charentais jaunissant a évoqué une campagne moyenne en ce qui concerne l’ensemble de la région, en soulignant

toutefois, un retard en production de 5-6 jours mais surtout, une diminution importante des surfaces, qui sont passées de 1.400 ha en 2012 à 1085 en 2013. Parallèlement à cette baisse, les volumes de production sont passés de 24.000 tonnes en 2012 à 16.000 tonnes cette année. A souligner également, une campagne tardive pour les producteurs de melon charentais vert et aussi avec des problèmes de qualité (vitrescence, petits calibres), et des rendements à peu près satisfaisants mais des prix assez moyens. Il faut sans doute ajouter aussi que le cumul d’un climat « météo et économique » peu favorable sur le terrain de la consommation, et qui n’a effectivement pas vraiment favorisé les ventes. On peut quand même souligner une absence

Photo MONSANTO

ment », explique M. Abderrahim Chajia de Nunhems.

par leur tenue supérieure après récolte tout en conservant la saveur du charentais traditionnel. Pour répondre à la fois aux attentes des producteurs et des consommateurs, la recherche variétale est aujourd’hui axée sur précocité, rendement élevé, résistances aux maladies dont l’oïdium, qualité interne supérieure (gout et taux de sucre), facilité de récolte, bonne conservation. En termes d’ouverture sur d’autres débouchés, le marché anglais reste plus attractif en termes de besoins en différents types de melon (galia, charentais, jaune canari..) que le marché traditionnel français, essentiellement demandeur de charentais (80% de la production marocaine).

de cheva u c h e m e nt sur le marché avec le Sénégal, peu de concurrence dans la période avec Dakhla, et une production à Agadir


qui est arrivée après Marrakech. Donc pour Soldive ajoute Yves Andorin, l’année était globalement satisfaisante, mais elle ne restera pas dans les annales, ajoutant une remarque qui porte bien le regret du producteur : « une dizaine de jours de beau temps, nous a permis de rêver à ce qu’aurait pu être une saison ensoleillée ! ». Pour M. Aferknis de la société GPC, la campagne melon à Marrakech devient de plus en plus hasardeuse pour l’ensemble des opérateurs (producteurs, agro fournisseurs, transporteurs…). Cette campagne a été perturbée par une succession d’incidents climatiques : vague de froid en décembre/janvier, fortes précipitations en février/mars, forte chaleur en avril/mai, accompagnée parfois de la grêle. A ces soucis météorologiques se sont greffés des grèves des transporteurs ou des ouvriers qui paralysent les fermes ou les stations de

conditionnement. A noter que la période d’exportation reste très courte. Les opérateurs essaient donc d’entrer en production le plus précocement possible, même si le précoce de Marrakech devient relativement « retardataire » par rapport à la production de Dakhla, mais sa va-

leur organoleptique reste très appréciée sur les marchés. Les producteurs de plein champ qui ont pu démarrer la production à la première semaine de Mai ont pu dans une certaine mesure sauver leur campagne (prix et qualité), vu que le Melon Espagnol a subi les mêmes conditions.

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Phytoprotection

Tomate

Principales maladies fongiques La tomate, cultivée aussi bien en plein air que sous abris serres, occupe une place importante dans l’économie de notre pays tant par les surfaces cultivées que par le volume des exportations. Cette culture est attaquée par de nombreux champignons à dissémination aérienne et/ou souterraine. Les techniques culturales ainsi que les méthodes de lutte ont beaucoup évolué. L’objet de cet article est de décrire brièvement les maladies cryptogamiques aériennes les plus courantes sur tomate ainsi que les stratégies de lutte actuellement utilisées.

Le mildiou

Le Mildiou de la tomate (late blight) est dû à Phytophthora infestans. Sur les feuilles, il forme de larges taches, d’abord jaunâtre, puis brunes estompées. Le centre se dessèche rapidement, alors que, si les conditions sont favorables, le pourtour reste clair à la face supérieure et couvert d’un duvet blanchâtre à la face

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inférieure. Ce feutrage est constitué par les sporangiophores qui se développent au dessous du limbe et portent de nombreux sporanges. Le Mildiou débute souvent sur les feuilles basses traînant sur le sol, puis il s’étend rapidement à l’ensemble du feuillage. Sur les tiges, on observe, s’étendant de haut en bas, des taches mates, noires,

accompagnées d’une nécrose tissulaire qui a pour conséquence l’étranglement du plant. Sur baies, la contamination a lieu généralement lorsque les fruits sont encore verts tout en ayant acquis leur taille définitive. On remarque au niveau de l’insertion du pédoncule ou à un emplacement quelconque, une tache brunâtre, à marque huileuse s’étendant


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Tomate, principales maladies fongiques

rapidement. Sous cette tache, la chair du fruit n’acquiert pas sa maturité. A l’épluchage, elle reste adhérente à la peau. La pourriture des tomates sous l’influence du Mildiou se complique par suite de l’intervention de divers champignons saprophytes et de bactéries. Elle est quelquefois à l’origine de pertes considérables. Le développement de P. infestans est fortement influencé par la température et l’humidité. L’apparition des sporangîophores exige 100% d’humidité relative

pendant au moins 8 h. Les conidies perdent rapidement leur viabilité lorsque l’HR est < à 80%. Elles germent uniquement en présence d’eau. Le Mildiou de la tomate peut être considéré comme un exemple tout à fait typique d’une maladie à caractère épidémique. A partir des premiers pieds malades, la maladie s’étend rapidement aux pieds voisins. La stratégie de lutte doit en premier reposer sur les méthodes culturales et prophylactiques : rotations culturales avec des plantes non hôtes, utilisation de semences saines, évacuation des restes du précédant cultural et l’aération adéquate des serres. L’intervention chimique doit être préventive, raisonnée et judicieuse. Pour cela, les producteurs marocains disposent de nombreux fongicides systémiques et de contact, avec un délai avant récolte (DAR) généralement compris entre 3 et 35 jours.

La pourriture grise

Botrytis cinerea est responsable de pourritures et de taches fantômes sur fruits, de taches fo60

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liaires, de chancres sur tiges, de pourritures racinaires et de fontes de semis. Il est également responsable de pourriture lors du transport et de la conservation. L’attaque des fleurs, fruits, tiges commence généralement par les organes sénescents (pétales, sépales) et par les blessures. Par temps froid et humide, le champignon produit de nombreuses spores de couleur grise (d’où le nom de pourriture grise) qui assurent la dissémination de la maladie. L’élimination des débris végétaux et la protection des blessures sont indispensables. Dans les abris serres, l’humidité de l’air doit être réduite par une aération adéquate. La lutte chimique contre Botrytis ralentit le développement de la maladie, mais ne permet pas d’éliminer complètement le champignon. Il existe de nombreux produits systémiques ou de contact qui donnent de bons résultats. Cependant, l’apparition de souches résistantes à certaines molécules rend parfois les traitements complètement inefficaces.

L’Oïdium

L’Oïdium de la tomate est extrêmement polyphage et s’attaque à de nombreuses plantes appartenant à plusieurs familles. Il se caractérise par son symptôme typique qui ressemble à un saupoudrage de farine sur les organes atteints. Sous une bonne loupe, ce saupoudrage se révèle être un tissu dense composé de mycélium (= filament de champignon). Pour se nourrir, il forme des organes de pénétration avec lesquels il entre dans les couches de cellules de la feuille. Les feuilles basales sont les pre-


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Tomate, principales maladies fongiques

mières attaquées. Les conditions optimales de développement de cette maladie sont une humidité relative de 50 à 70 % et une température de 20 à 25°C. Ses symptômes peuvent être confondus avec ceux causés par la cladosporiose.

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L’oïdium étant transmissible entre de nombreuses plantes hôtes, il faut éviter de planter de jeunes cultures sensibles à proximité des vieilles cultures infectées. Il est également recommandé de procéder à un nettoyage du champ en fin de culture par élimination des restes de cultureet des mauvaises herbes. Quant à la lutte chimique, elle doit être lancée le plus tôt possible, avant l’apparition des premières taches caractéristiques de l’oïdium moyennant des produits anti-oïdiums systémiques ou pénétrants (le parasite étant endophyte). Par ailleurs, du fait que ce champignon sporule à la face inférieure des feuilles, les traitements doivent être exécutés avec un pulvérisateur suffisamment puissant pour que les

produits atteignent la face inférieure des feuilles.

L’Alternoriose

L’agent pathogène responsable de l’alternariose ou « Early blight » est Alternaria solani. Il s’agit d’un champignon polyphage qui se développe sur de nombreuses solanacées cultivées ou spontanées. La maladie atteint toutes les parties de la plante et peut se manifester à différents stades de développement de la culture (plantule et plante adulte). Sur feuilles, le parasite produit des taches arrondies, anguleuses lorsqu’elles se trouvent limitées par les nervures. Elles apparaissent un peu déprimées, nettement délimitées et s’accroissant en général par anneaux concentriques, L’attaque du feuillage se propage de bas en haut et des nécroses peuvent apparaître sur tiges. Au stade plantule, on peut observer une nécrose du collet et de la tige. Celle-ci a lieu généralement lorsque le tégument d’une semence infectée reste attaché aux cotylédons de la plantule après l’émergence. Un tel cotylédon se nécrose, s’abat et arrive en contact avec l’hypocotyle, ce qui permet la pénétration du champignon dans ce dernier.


Les baies de tomate peuvent être attaquées à tous les stades de leur formation. On voit apparaître des lésions brunâtres de consistance dure et entourant plus ou moins le pédoncule du fruit. La lutte contre A. solani consiste à utiliser des variétés tolérantes, à adopter des rotations culturales avec des plantes non hôtes, utiliser des semences saines, éliminer les restes de cultures et pulvériser régulièrement les plantes avec des produits fongicides adéquats. A souligner cependant, que la résistance de A. solani à certaines molécules a été déjà acquise.

vent être confondus avec ceux de l’oïdium. La lutte contre la cladosporiose repose sur des pulvérisations de fongicides et en diminuant l’humidité de l’atmosphère des serres par une bonne aération. Les restes de culture doivent être éliminés en fin de saison. Le traitement des structures des serres

permet d’éliminer également les spores qui adhèrent aux armatures et aux parois. La densité de plantation ne doit pas être très importante. A noter que l’apparition des premières variétés de tomate résistantes à la cladosporiose a été suivie rapidement de celle de nouvelles races virulentes du parasite.

La Cladosporiose

Cette maladie causée par Cladosporium fulvum attaque uniquement les feuilles et les sépales. La face inférieure des feuilles se recouvre d’une moisissure violette ou gris verdâtre suivant les souches. Le limbe jaunit à l’emplacement des taches, puis se dessèche. Les spores de Cladosporium n’ont pas besoin de pluie pour germer. A noter que les symptômes de cladosporiose sur feuilles peu-

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Cultures sucrières

Betterave à sucre Système de surveillance pour l’avertissement

phytosanitaire dans le périmètre des Doukkala Pr. Ezzahiri Brahim, IAV Hassan II, Rabat

Le raisonnement de la protection phytosanitaire des cultures se base sur l’utilisation d’outils de pilotage et de surveillance, en suivant de près l’apparition et le développement éventuel des attaques engendrées par un bio-agresseur (ravageur ou agent pathogène), en utilisant des paramètres biologiques et climatiques, dans le but de lancer l’avertissement phytosanitaire. Ce dernier a pour rôle d’informer en temps réel les agriculteurs de la situation sanitaire d’une culture, d’établir des prévisions sur l’évolution probable de cette situation et enfin de préconiser des solutions adaptées.

Conception du réseau de surveillance pour l’avertissement phytosanitaire en betterave à sucre Le système est placé sous la supervision du CTRB, qui regroupe les opérateurs de la filière sucre dans la région des Doukkala : l’ORMVAD, la COSUMAR, l’Asso-

ciation des producteurs de betterave (APBD) et l’ONSSA régional. Le schéma de conception de ce système est présenté dans la figure 1.

P

our qu’il soit valide, l’avertissement doit fournir une information représentative sur un ensemble de champs, d’où la nécessité de mettre en place un système de surveillance dont les activités sont coordonnées et organisées. C’est dans ce contexte que l’Office Régional de Mise en valeur Agricole des Doukkala (ORMVAD) a lancé en 1996 la mise en place d’un système de surveillance pour l’avertissement phytosanitaire lié à la betterave à sucre dans le périmètre des Doukkala. Ce projet a été initié dans le cadre du Programme de Soutien au Développement Agricole (PSDA), en collaboration avec des enseignants-chercheurs de l’IAV Hassan II et des chercheurs de l’INRA. Le système a bien fonctionné les premières années et a connu des interruptions par la suite. Ce n’est qu’après la réorganisation de la filière dans le cadre du Plan Maroc Vert que le système a été relancé au niveau du Comité Technique Régional de Betterave (CTRB). Nous présentons dans cet article, la nouvelle version du système organisé sous forme d’un réseau de surveillance pour l’avertissement phytosanitaire en betterave à sucre. 64

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Figure 1. Schéma de conception du système de surveillance pour l’avertissement phytosanitaire la betterave à sucre dans le périmètre des Doukkala.


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Cultures sucrières foliaires, la proportion de feuilles attaquées par la cercosporiose, le taux d’occupation des plantes par la casside et la composition de sa population (œufs, larves, adultes). Cercosporiose

Rouille

Casside

Cléone mendiant

Oïdium

Prodénia

Composition et activités des groupes intervenant dans la surveillance de la betterave à sucre pour l’avertissement phytosanitaire Le réseau est composé d’antennes phytosanitaires, d’une cellule de coordination et d’une commission phytosanitaire. L’activité de surveillance concerne les principaux ravageurs et maladies de la betterave à sucre, à savoir la casside, Prodénia, le cléone mendiant, la cercosporiose, la rouille et l’oïdium (Figure 2) qui font l’objet

Figure 3. Diagramme de détermination du risque d’infection par la cercosporiose Heures ‘Valeurs quotidiennes de l’infection’ ---------------------------------------------------------------------------------------------------24 1,2,4,5,5,6,6,6,6,6,6,6,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 23 1,2,3,4,5,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 22 1,1,3,4,5,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 21 0,1,2,4,4,5,5,5,5,5,5,6,6,6,6,6,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 20 0,1,2,3,4,5,5,5,5,5,5,5,6,6,6,6,6,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 19 0,0,1,3,4,5,5,5,5,5,5,5,5,6,6,6,6,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 18 0,0,1,2,3,4,4,4,4,4,4,5,5,5,5,5,5,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 17 0,0,1,2,3,4,4,4,4,4,4,4,5,5,5,5,5,5,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 16 0,0,0,2,3,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,5,5,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 15 0,0,0,1,3,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,5,6,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 14 0,0,0,1,3,3,3,3,3,3,3,4,4,4,4,4,4,4,5,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 13 0,0,0,0,3,3,3,3,3,3,3,3,4,4,4,4,4,4,5,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 12 0,0,0,0,2,3,3,3,3,3,3,3,3,4,4,4,4,4,4,5,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 11 0,0,0,0,2,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3,4,5,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 10 0,0,0,0,2,2,2,2,2,2,2,3,3,3,3,3,3,3,4,4,6,6,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,7,3 09 0,0,0,0,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,3,3,3,4,5,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,3 08 0,0,0,0,1,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,3,3,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,3 07 0,0,0,0,1,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,3,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,3 06 0,0,0,0,0,1,1,1,1,1,1,1,1,2,2,2,2,2,2,2,3,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,4,3 05 0,0,0,0,0,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,2,2,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3,3 04 0,0,0,0,0,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2 03 0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,1,1,1,1,1,1,1,1,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2,2 02 0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1 01 0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1,1 --------------------------------------------------------------------------------------------------- 15 20 25 30 Température moyenne (HR>90%) (Source : Shane, W. W. et Teng P. S. 1983. Cercospora beticola infection prediction model. Sugarbeet Res. Ext. Rep. 23 : 174-179).

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d’interventions de lutte régulières et parfois généralisées. Les informations concernant d’autres ennemis de la culture sont aussi relevées. La période de surveillance s’étale de janvier à juin. 1. Antennes phytosanitaires Cinq antennes sont créées au niveau des arrondissements du périmètre, à savoir Gharbia, Zemamara, Sidi Bennour (Bas Service), Sidi Bennour (Haut Service) et Had Oulad Frej. Chaque arrondissement regroupe de 5 à 6 Centres de Développement agricole (CDA). Chaque antenne est composée d’un inspecteur de culture (COSUMAR) et d’un conseiller vulgarisateur (ORMVAD). Elle a pour tâche de collecter les informations sur le terrain et de les soumettre au responsable de la cellule de coordination du terrain. L’antenne effectue des tournées de prospection phytosanitaire un jour par semaine (mardi). Chaque CDA est visité une fois par quinzaine. La tournée consiste à faire des arrêts dans des champs de betterave pris au hasard, à raison de 5 parcelles par CDA. Les 5 parcelles sont réparties dans différentes zones du CDA. Lors de chaque arrêt, les membres de l’antenne traversent la parcelle le long de la diagonale, observent minutieusement l’état des plantes et notent la présence éventuelle de ravageurs et de symptômes des maladies, en remplissant une fiche préparée à cette fin. Cette fiche comprend les éléments suivants : les repères de la parcelle, l’inventaire des ravageurs et maladies présents, l’incidence des maladies

2. Données météorologiques Les relevés sont utilisés pour décrire l’évolution des conditions météorologiques et pour déterminer les périodes favoravbles à l’infection de la betterave à sucre par la cercosporiose. Les données sont synthétisées chaque fin de semaine, en remplissant une fiche préparée à cette fin. La fiche hebdomadaire comprend les éléments suivants : les températures journalières minimales, maximales et moyennes, le nombre d’heures d’HR>95%, la température moyenne pendant les heures à HR>95%, et la détermination des périodes à risque de l’infection, selon le diagramme de la figure 3. Le risque d’infection est calculé sur la base des valeurs quotidiennes de l’infection de 2 jours successifs. Si la somme est inférieure à 6, il n’y a pas de risque ; si elle est égale à 6, le risque est faible, si elle est supérieure à 6, les conditions sont très favorables à l’infection. Cette information est utilisée pour appuyer les observations du terrain sur la situation de l’infection de la betterave à sucre par la cercosporiose. La fiche remplie est remise ou envoyée à la cellule de coordination du terrain. 3. Activité de piégeage Cette activité concerne Prodénia (Spodoptera littoralis) et repose sur le piégeage sexuel des papillons mâles. Le piégeage sexuel permet de connaître le début de vol et d’établir une prévision de présence ou d’absence du ravageur ; de fixer les périodes d’observation à conduire sur la culture de betterave et d’arrêter les dates des traitements. Celles-ci ont lieu généralement en début d’éclosion des larves qui marquent le commencement de la période de risque. Les pièges sexuels sont installés dans les parcelles de betterave. Ce sont des pièges de type Delta ou des pièges à eau (Figure 4). Le piège de type Delta est équipé d’une plaque engluée et d’une capsule à phéromone, placés à un mètre du sol. Le piège à eau est constitué d’une bassine remplie d’eau et de phéromone suspendue au dessus.


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Cultures sucrières des maladies et des ravageurs. b. Information sur l’évolution des attaques dans le temps. Pour chaque ravageur ou maladie, on suit son évolution, en réalisant la synthèse des observations dans le temps. Les données de piégeage et les relevés météorologiques vont renseigner sur les risques éventuels de pullulation de ravageurs ou d’expansion de maladies.

Figure 4. Pièges à phéromones de type Delta et à eau.

Le nombre de pièges par CDA est de trois de type Delta et d’un piège à eau. Deux relevés par semaine sont effectués à partir du début Avril. A chaque observation, on dénombre les papillons englués par piège ou captés dans les bassines à eau. Une fois qu’on note un nombre important d’adultes mâles dans les pièges, les agents d’encadrement de la culture sont avertis. Ils doivent examiner les plantes de betterave pour détecter la présence éventuelle d’œufs et de larves. L’activité du piégeage est sous la responsabilité des inspecteurs de COSUMAR. Une fiche de relevé des pièges est remplie et remise chaque fin de semaine à la cellule de coordination. 4. Cellule de coordination du terrain La cellule de coordination est chargée de la réception de l’information collectée (observations de terrain, relevés météorologiques et piégeage) et de sa synthèse. Les données des observations de terrain sont synthétisées par CDA, par arrondissement et pour tout le périmètre. La synthèse se fait pour chaque ravageur ou maladie présents. Deux informations générales sont dégagées des synthèses, l’une concerne la distribution des ravageurs et maladies et l’autre est relative à l’évolution des attaques et des risques éventuels. a. Information sur la distribution des ravageurs et des maladies. La synthèse dégage la fréquence de présence et la moyenne des attaques 68

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5. La Commission phytosanitaire et ses activités La commission phytosanitaire est composée de spécialistes dans le domaine de la protection phytosanitaire des cultures et d’agronomes, représentant l’ORMVAD, la COSUMAR, l’APBD et l’ONSSA. Cette commission est chargée de la supervision de l’activité de surveillance, de la rédaction du bulletin phytosanitaire et de l’émission des avis de traitements. Pour ce faire, elle se base sur les données collectées et synthétisées au niveau de la cellule de coordination du terrain. La commission se réunit une à deux fois par mois pour faire le bilan phytosanitaire et pour rédiger le bulletin phytosanitaire et en situations d’urgences pour les décisions relatives aux avis de traitements. Le bulletin phytosanitaire mensuel, rédigé en arabe, résume l’état sanitaire de la culture, la situation des maladies et des ravageurs et propose des recommandations, comme l’illustrent les exemples de la figure 5. Le bulletin est multiplié et largement diffusé dans tout le périmètre. De même, en cas d’urgence un avis de traitement est lancé, comme c’était le cas cette campagne pour la rouille de la betterave à sucre (Figure 6).

Figure 5. Exemples de bulletins de protection phytosanitaire de la betterave à sucre émis en 2013

Conclusion

Le système de surveillance pour la protection phytosanitaire de la betterave à sucre installé dans les Doukkala est fondé sur la mise en place d’une structure fonctionnelle de son opération et sur l’utilisation d’outils et de techniques de suivi de l’état de santé des plantes dans le but d’asseoir les bases d’une protection raisonnée de la culture. L’activité de surveillance cette année et grâce à l’avertissement à temps, a permis aux agents d’encadrement de se mobiliser pour la sensibilisation des agriculteurs à intervenir au bon moment.

Figure 6. Avis de traitement lancé contre la rouille de la betterave à sucre dans les Doukkala


New Holland soutient la « Rhino Run »

une course longue de 3000 km, en faveur du premier Orphelinat pour Rhinocéros New Holland Agriculture et quelques grands sponsors ont uni leurs forces dans un projet visant à sensibiliser le public au sort des rhinocéros en Afrique du Sud afin de récolter des fonds pour le « Rhino Orphanage » (l’Orphelinat des Rhinocéros). L’équipe de « Run Rhino » au volant d’un tracteur New Holland a relié les villes de Cape Town à Entabeni, Limpopo, distantes de 3000 km s’arrêtant dans 27 villes d’étapes pour présenter leur projet, éduquer les enfants et organiser la collecte de fonds. Après le don en 2012 d’un tracteur TT55, New Holland et son distributeur New Holland Afrique du Sud ont renouvelé leur soutien au «Rhino Orphanage» en apportant leur aide pour la collecte de fond et la sensibilisation du public sur la situation que connait l’Afrique du Sud face aux menaces qui pèsent sur le rhinocéros. «Les réserves telles que le « Rhino Orphanage » sont essentielles à la survie de cette espèce en voie de disparition», a déclaré Diego Hernan de la Calle, Africa Business Director New Holland Agriculture. «En tant que fabricant de matériel agricole, nous croyons que nous avons une responsabilité envers la préservation des ressources naturelles et de la faune pour les générations futures. Nous avons une relation de longue date avec le « Rhino Orphanage » et nous espérons que ce projet permettra d’assurer leur survie aux rhinocéros orphelins dans un environnement sécurisé. L’équipe de la « Rhino Run », à bord du tracteur New Holland TD5.110, a parcouru environ 3000 km. Tout au long du par-

cours, la Team New Holland de la Rhino Run a visité les écoles pour expliquer aux enfants le sort des rhinocéros et l’importance d’assurer la survie de cette espèce. Shoprite, autre sponsor majeur de la Rhino Run, a fourni colis alimentaires et repas lors des arrêts dans les écoles défavorisées, nourrissant ainsi plus de 15000 enfants. «Chez New Holland, nous pensons que la sensibilisation est indispensable si nous voulons marquer la différence», a déclaré Peter Askew, Directeur général de New Holland Agriculture SA. «Il est particulièrement important d’éduquer nos enfants afin d’assurer la survie de cette espèce actuellement menacée ». En Afrique du Sud, les Matériels de New Holland Agriculture sont distribués par New Holland Afrique du Sud, une filiale de Invicta Holdings Limited, qui accompagne ses clients sur tout le territoire avec

son réseau professionnel de distribution. L’équipe de New Holland Agriculture basée à Johannesburg travaille en étroite collaboration avec les concessionnaires au niveau des ventes et de l’après-vente et propose également formations sur site et soutien technique. Le service financier CNH Capital, spécialiste en financement d’équipements, est à la disposition des clients de la marque. L’image de New Holland Agriculture, leader mondial de la fabrication et de la distribution de matériel agricole s’est construite sur la réussite de ses clients agriculteurs, producteurs, éleveurs, entrepreneurs, vignerons et professionnels des espaces verts , qui peuvent compter sur l’ offre la plus large en termes de matériels et de services innovants: une gamme complète d’équipements , du tracteur au matériel de récolte et de manutention, complétée par une offre de services financiers adaptée. Le réseau mondial de concessionnaires hautement professionnels d’une part et l’engagement pour l’excellence de New Holland d’autre part sont la garantie pour tous les clients de bénéficier des compétences commerciales et de l’expertise du réseau New Holland. Plus d’informations : www.newholland.com

www.newholland.com

Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

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Machinisme

TRACTEURS

Quelques pistes d’amélioration des performances Pr. K Houmy, IAV Hassan II, Rabat

Actuellement, il est très difficile d’imaginer une amélioration de la productivité agricole sans recours à la mécanisation. A l’instar des pays développés, le recours aux équipements agricoles constitue un moyen important de développement de notre secteur agricole.

D

e plus en plus, les producteurs conçoivent l’investissement dans la mécanisation comme une vraie opportunité de modernisation des exploitations agricoles et surtout d’amélioration de la productivité agricole. On observe, que le parc de matériel agricole d’une manière générale et le tracteur en particulier, occupent une part de plus en plus importante dans les coûts de production aussi bien au niveau des investisse-

ments qu’au niveau des frais de fonctionnement. De ce fait, la rentabilisation d’un matériel agricole doit constituer une préoccupation majeure des agriculteurs qui restent, pour l’instant, peu conscients des marges d’amélioration dont ils disposent en matière d’optimisation et d’économie d’énergie. Rouler économiquement avec un tracteur agricole nécessite la prise en compte de plusieurs facteurs dont certains ont une influence directe sur la consommation du carburant.

Le bon choix du tracteur

Le choix du tracteur doit répondre : - aux besoins en puissance des outils utilisés dans l’exploitation. Il n’est jamais économique d’investir dans des

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tracteurs de grande puissance pour effectuer des travaux ponctuels. A titre d’exemple, Il serait aberrant d’utiliser un tracteur de 120 chevaux pour tirer un petit cover crop. Le choix des puissances dépend étroitement des outils d’accompagnement. Dans le cas des outils de travail du sol, il faut tenir compte : de la largeur et de la profondeur de travail, du type et de l’humidité du sol. - à la durée d’utilisation, elle-même liée à la nature des activités agricoles à réaliser. L’exploitation agricole doit disposer de suffisamment d’activités agricoles justifiant l’achat d’un tracteur agricole. Plusieurs enquêtes ont montré qu’au Maroc, l’utilisation moyenne d’un tracteur est de l’ordre de 500


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TRACTEURS, quelques pistes d’amélioration des performances heures/an alors que d’un point de vue économique, on estime qu’un minimum de 1000 heures est nécessaire.

Bien connaître son moteur

Une conduite économique impose la connaissance des caractéristiques du moteur : courbes de puissance, couple et consommation (Fig1). Ces courbes sont déduites des mesures effectuées par un banc d’essai dynamométrique. - Il faut éviter de travailler dans la zone de charge partielle (entre le régime maximal et le régime nominal) où la consommation peut s’avérer très importante. - La zone de pleine charge (entre le régime nominal et le régime de couple maximum) présente une consommation spécifique assez stable, qui atteint un minimum au voisinage du régime de couple maximum. Pour pouvoir exploiter les caractéristiques du moteur et faire correspondre le régime de fonctionnement optimal avec la vitesse d´avancement souhaitée, il est nécessaire d´avoir une boîte de vitesses comportant suffisamment de rapports et un étagement des rapports adapté. Dans ce sens, les trans-

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missions à variation continue apportent une grande souplesse d´utilisation avec une gestion moteur-transmission optimisée.

Améliorer l’adhérence : le contact sol pneu

La capacité d’un tracteur à fournir le maximum d’effort n’est pas liée uniquement à la puissance mais également au contact sol-pneu. En effet, l’adhérence joue un rôle important vu que les roues du tracteur sont soumises à des glissements qui affectent d’une manière importante ses performances. Elle caractérise la tendance des pneus à s’agripper à la surface du sol sous l’effet du poids. De bonnes conditions d’adhérence permettent de transmettre le couple de traction nécessaire avec un glissement faible afin de limiter le gaspillage d’énergie et l’usure des pneumatiques. Pour augmenter l’adhérence sur un sol agricole, il existe plusieurs solutions : - augmentation de la surface de contact sol-pneu : . utilisation de pneumatiques larges, en bon état et d’un grand diamètre,


tion, il existe un compromis qui résulte de l’expérience, de l’état et de la nature du sol, du type de travail à réaliser, etc. Au Maroc, le lestage par le gonflage des pneus à l’eau est presque généralisé même dans des situations où le tracteur n’est pas destiné à effectuer de gros effort de traction.

Optimiser la liaison tracteur - outil

. réduction de la pression de gonflage dans les limites autorisées, . jumelage des roues motrices . utilisation des tracteurs à 4 roues motrices ou à chenille. - augmentation de la charge verticale sur les roues motrice. On procède généralement à l’utilisation des masses d’alourdissement ou au gonflage à l’eau. Il convient de préciser que les outils tractés peuvent transférer une partie de leurs poids à l’essieu arrière. Ce phénomène est très

souvent remarqué quand on utilise un instrument porté, attaché à l’attelage trois points du relevage hydraulique. Pendant le travail, ce type d’attelage augmente de 20% le poids du tracteur, qui se concentre surtout sur l’essieu arrière en réduisant légèrement le poids sur l’essieu avant. Cependant, la réduction du glissement par un lestage excessif peut conduire à des pertes par roulement nettement plus élevées et par conséquent des pertes d’énergie. Pour chaque situa-

L’outil d’accompagnement influence également les performances du tracteur agricole : - d’abord au niveau du transfert de charge (comme précisé dans le paragraphe précédent), dans le cas de l’attelage 3 points, l’outil permet d’améliorer l’adhérence en augmentant la charge au niveau des roues motrices. - au niveau des réglages des outils. Quand les réglages sont mal effectués, ils peuvent engendrer des efforts ‘’parasites’’ perturbant le travail du tracteur. Si l´on prend l´exemple de la charrue, le réglage du dévers de pointe vise à corriger les effets du désaxage de la ligne de traction et ainsi éviter d´avoir à braquer continuellement les roues vers le labour (Source de surconsommation).

Plusieurs enquêtes ont montré qu’au Maroc, l’utilisation moyenne d’un tracteur est de l’ordre de 500 heures/an alors que d’un point de vue économique, on estime qu’un minimum de 1000 heures est nécessaire.

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TRACTEURS, quelques pistes d’amélioration des performances Si l´on prend l´exemple de la charrue, le réglage du dévers de pointe vise à corriger les effets du désaxage de la ligne de traction et ainsi éviter d´avoir à braquer continuellement les roues vers le labour (Source de surconsommation).

Bien entretenir son tracteur La vérification des niveaux, la vidange et le changement des filtres selon les préconisations du constructeur sont un minimum, de même que l´entretien du filtre à air (surconsommation de 7 % avec un filtre colmaté à 10 %). Un entretien plus poussé (la vérification

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des injecteurs notamment) doit être effectué régulièrement. Le contrôle des performances des tracteurs par les bancs d´essai, permet de détecter des disfonctionnements et surconsommations.

Le marché de l’occasion L’importation de matériel d’occasion a connu, durant les années 90, un dé-

veloppement important. En effet, le nombre de tracteurs usagés importés au cours de cette décennie, représentait un peu plus de 50% du total importé. Pour les moissonneuses batteuses, ce rapport était encore plus important, puisque le nombre de machines d’occasion représentait 13 fois le nombre de machines importées à l’état neuf. La tendance aujourd’hui est inversée. Par exemple, auparavant, il se vendait 3.000 tracteurs d’occasion pour seulement 1.000 tracteurs neufs. Aujourd’hui, c’est le contraire. Les agriculteurs ont visiblement compris leur intérêt : période de garantie, disponibilité des pièces de rechange, financement facilité, etc. En plus la législation a limité l’importation de tracteurs anciens. Soulignons que la consommation annuelle en gasoil dans le secteur agricole est estimée à 800 milles tonnes dont 30% pour les tracteurs, 5% pour les moissonneuses batteuses et 59% pour les motopompes.


Phytosanitaire

Economies en pesticides L’expérience française Depuis les années 90, l’Inra France contribue à expérimenter des systèmes économes en pesticides pour différents types de culture. Les leviers d’action permettant de réduire l’usage des pesticides sont nombreux. Ils se situent à des échelles différentes et sont le plus souvent interdépendants. Un des défis pour la recherche est donc de penser leur optimisation dans le cadre d’une vision globale des systèmes et des pratiques agricoles. L’innovation génétique, la gestion des pathogènes, l’agronomie ou l’économie sont des exemples de disciplines qui doivent avancer de manière cohérente, souvent en anticipant les progrès des autres domaines. Ces anticipations sont aujourd’hui facilitées par l’informatique et la modélisation qui permettent d’obtenir des capacités d’analyses prédictives plus rapides et plus précises.

L

e niveau raisonné implique de limiter les traitements en fonction de seuils d’intervention préconisés pour chaque bioagresseur. Il s’appuie sur des outils d’aide à la décision, couplés aux données de surveillance sanitaire des services régionaux. La protection intégrée se traduit en grandes cultures par des combinaisons de techniques non conventionnelles aujourd’hui telles que l’utilisation de variétés résistantes, des semis moins denses, retardés, le désherbage mécanique, la lutte biologique etc. En vergers, elle consiste essentiellement à utiliser la confusion sexuelle contre les papillons ravageurs. La production intégrée implique des modifications plus profondes du système de culture: diversification des rotations en grandes cultures, ou bien reconfiguration des vergers avec des

variétés plus résistantes…

Changer de système

Faire évoluer les pratiques intensives vers les pratiques raisonnées, grâce à la mise à disposition d’outils d’aide à la décision plus précis, permettrait déjà de réduire l’usage des pesticides, en ne traitant les cultures que si la quantité de bioagresseurs dépasse les seuils préconisés et en choisissant les dates de traitement de manière à en optimiser l’effet. Cependant, cette stratégie atteint vite ses limites si elle ne s’accompagne pas d’autres changements de pratiques. En effet, on ne peut pas diminuer largement les traitements en continuant à utiliser des variétés sensibles aux pathogènes. De même, maîtriser durablement les mauvaises herbes tout en utilisant moins d’herbicides nécessite souvent une diversification

des rotations, comme l’ont montré les expérimentations réalisées en grandes cultures. Il est ainsi difficile de modifier une seule composante dans un tout cohérent. Prenons l’exemple du blé : schématiquement, les travaux sur la fertilisation azotée ont permis d’en accroître l’efficacité et d’augmenter la productivité des épis. Pour protéger ces épis plus lourds contre la verse, on a utilisé des régulateurs de croissance et des variétés à tige courte. Favorisé par la richesse du sol, le développement des mauvaises herbes a nécessité l’usage accru d’herbicides. Enfin, l’augmentation de la fréquence de certaines cultures (blé, maïs, notamment) dans les successions, et la densité des cultures les a rendues plus fragiles aux pathogènes, d’où l’utilisation d’insecticides et fongicides. Cette logique intensive, mise en place Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

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Economies en pesticides

pour augmenter la production française aux lendemains de la Deuxième Guerre mondiale, puis entretenue par le soutien de prix élevés, a ainsi contribué à rendre l’agriculture dépendante des pesticides et des engrais.

Une autre logique est possible

Réorienter cette logique nécessite la mise au point de systèmes tout aussi cohérents et performants,

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techniquement et économiquement. Les systèmes dits « intégrés » sont basés sur la prévention : il s’agit, d’une part de créer des conditions de milieu moins favorables aux pathogènes, d’autre part de favoriser les propres capacités de défense et d’ « autorégulation » du milieu. Cette approche requiert donc une connaissance fine de l’écosystème cultivé, dont toutes les composantes et leurs interactions doivent être prises en compte : sol, pathogènes, mauvaises herbes, mais aussi faune auxiliaire pour combattre les ravageurs. Elle nécessite de combiner judicieusement des pratiques à effets partiels mais qui se complètent : utiliser des variétés résistantes, semer plus tard, à des densités moindres, ajuster la fertilisation azotée, favoriser la lutte biologique, etc. En grandes cultures, diversifier les espèces cultivées est aussi un moyen de rompre le cycle des pathogènes et de mieux contrôler les mauvaises herbes, tout en introduisant des cultures ayant des propriétés intéressantes, comme des protéagineux* à l’action fertilisante ou des moutardes, qui ont des effets assainissants sur certains pathogènes du sol comme les nématodes. La production intégrée permet ainsi de réduire la dépendance aux pesticides. Une transition massive vers cette forme de production, qui implique à la fois l’organisation des exploitations et celle des filières en aval, dans le cas où l’on introduit de nouvelles

cultures, est difficile à envisager à court terme. Le défi posé à la recherche est d’aider à la conception de ces nouveaux systèmes qui se doivent de conjuguer performances environnementales, techniques et économiques.

Quelques axes de recherche Amélioration variétale :

Développer une nouvelle variété peut prendre 10 ans, parfois plus dans le cas de l’arboriculture. Il s’agit donc d’anticiper, d’ores et déjà, les systèmes qu’il conviendra d’utiliser à moyen terme et travailler à l’obtention d’un matériel génétique qui valorise ces futures conditions. Ainsi, des systèmes innovants qui incluent des cultures intermédiaires aux propriétés assainissantes, comme la moutarde, ont été testés. Ces systèmes ne sont aujourd’hui pas rentables sur le plan économique en partie par manque de variétés adaptées. Idem pour des protéagineux comme le pois d’hiver, dont la productivité serait à améliorer. A l’avenir, si ces systèmes sont jugés pertinents dans l’optique d’une réduction de l’usage des pesticides, la sélection végétale devra s’intéresser aussi à ces espèces dites « orphelines». En plus de cet exercice prospectif sur les choix des espèces à améliorer, la sélection végétale se confronte à un deuxième défi : celui d’une adaptation plus fine des variétés aux conditions


locales. En effet, pour leur inscription, les variétés sont aujourd’hui évaluées par la moyenne de leurs performances sur l’ensemble des sites d’essais répartis sur le territoire. Ce mode de calcul privilégie les variétés qui ont un bon comportement partout, au détriment de celles qui seraient mieux adaptées à certaines conditions et moins bien à d’autres. Dans le cadre d’une moindre utilisation d’intrants, et donc d’une moindre homogénéisation des milieux par l’artificialisation, il redevient important de prendre en compte leurs caractéristiques. Ainsi, autant une variété de blé résistante à la rouille jaune est indispensable dans une région donnée pour réduire l’usage des fongicides, autant ce caractère est moins essentiel dans une autre zone qui connait une faible fréquence de cette maladie. En fait, le défi est d’autant plus grand que ce sont les interactions ‘’génotype-environnement-conduite de culture’’ qu’il faut considérer. Par exemple, une variété de blé rustique n’est compétitive que si elle est utilisée dans le cadre d’itinéraires techniques à bas intrants. Des essais ont démontré, sur plusieurs années, la possibilité de

compenser les rendements légèrement inférieurs des variétés rustiques via des économies de charges générées par des itinéraires techniques à bas intrants. Ces résultats ont déjà suscité l’intérêt de certains agriculteurs et de plusieurs chambres d’agriculture. Néanmoins, ces variétés n’ont pas été améliorées spécifiquement pour cette conduite de culture. On peut donc penser que la prise en compte des itinéraires techniques dans la sélection végétale pourra conduire à des performances susceptibles de faire adopter plus largement ces innovations par les agriculteurs et leurs conseillers. Toutes ces nouvelles exigences réclament une grande diversification des critères de sélection. Elles illustrent donc l’importance des progrès dans des domaines tels que la sélection assistée par marqueurs ou le phénotypage à haut débit qui permettront de prendre en compte tous ces critères simultanément.

Connaître et gérer les agents pathogènes

Créer des résistances variétales n’est pas chose aisée. L’exercice réclame

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Economies en pesticides

du temps et des connaissances dans de nombreux domaines tels que la génétique ou la pathologie. Il faut savoir ensuite gérer ces résistances sous peine de voir des années d’effort réduites à néant. En effet, même si l’on dispose de variétés résistantes aux bioagresseurs, le contournement des résistances par les pathogènes est un problème majeur et difficilement prévisible. Ainsi, les résistances au phoma du colza (un champignon pathogène), introduites dans les années 90, ont été d’autant plus rapidement contournées qu’elles étaient efficaces et

donc massivement adoptées. Les résistances au bremia chez la laitue ne durent pas plus d’un an alors que la résistance du haricot vert à l’anthracnose persiste depuis 50 ans. De nombreux travaux sont menés pour comprendre et freiner les mécanismes de contournement des résistances. Sur le modèle piment potyvirus, les chercheurs ont montré que la durabilité de la résistance du piment au virus dépend directement du nombre de mutations requises chez ce dernier pour la contourner. Ainsi les gènes de résistance nécessitant plusieurs mutations chez le pathogène pour le

Le réseau blé rustique L’Inra France participe depuis une dizaine d’années à un réseau d’expérimentations multilocales et pluriannuelles destinées à évaluer les performances des variétés de blé rustiques couplées à des itinéraires techniques adaptés. Ces variétés, multirésistantes aux maladies et à la verse, ne présentent un intérêt économique et environnemental que dans le cadre de conduites économes en intrants. Entre 2004 et 2007, les chercheurs ont observé une diminution moyenne de rendement de 9% accompagnée d’une baisse de 38 % d’utilisation de pesticides (essentiellement fongicides et régulateurs de croissance) entre une variété sensible conduite en raisonné et une variété rustique conduite à bas intrants. Dans un contexte de prix du blé modéré ou d’énergie chère, ces rendements un peu plus faibles sont compensés par des charges réduites en intrants et en carburants. Le couple variété rustique / itinéraire bas intrants permet donc dans certains cas d’augmenter les marges tout en les rendant moins sensibles à la volatilité des prix du blé ou du pétrole. Avec maintenant une centaine de sites d’essais sur plusieurs années, ces réseaux ont fourni de solides références sur ces itinéraires techniques en termes de choix de variété, de mise en œuvre et de performances économiques.

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contournement sont à privilégier. Une autre piste consiste à associer plusieurs types de résistance afin de retarder le contournement. L’efficacité de cette stratégie a été démontrée pour les couples piment/potyvirus et colza/ phoma, en combinant une résistance

qualitative, contrôlée par un gène, à une résistance quantitative, contrôlée par plusieurs loci expliquant chacun une part de la résistance observée. Ainsi, autant que l’identification de nouveaux gènes de résistance, leur gestion est déterminante, à l’instar

de celle des antibiotiques en santé humaine et animale. L’élaboration de techniques culturales visant à préserver la durabilité des résistances reste également une piste de recherche prometteuse.

Témoignage d’un producteur

Dans son exploitation céréalière, l’un des agriculteurs engagés dans le programme de production intégrée de l’INRA France est passé, en quelques années, d’un système de niveau raisonné à la production intégrée.

Qu’est-ce qui a motivé votre passage en production intégrée ? Ma motivation de départ a été de protéger mes sols et leur richesse biologique, d’autant plus vitale qu’ils sont naturellement pauvres en matières organiques. Je constatais une mauvaise évolution autour de moi, avec des sols ravinés ou pris en masse en surface lorsque des orages survenaient après le labour. J’ai arrêté d’exporter mes pailles dans les années 1980 pour garder la matière organique et suis passé au non-labour en 2001. J’ai ensuite décidé d’aller plus loin en limitant l’usage des phytosanitaires et me suis porté volontaire en 2004 pour développer la production intégrée.

Comment s’est fait la transition ?

Nous avons travaillé en groupe avec les autres agriculteurs, au cours de réunions régulières avec des chercheurs et des conseillers. Nous avons adapté leurs propositions à chacune de nos exploitations mais n’avons pas appliqué de modèles prédéfinis. Par exemple, j’ai mis au point mon propre modèle pour l’orge de printemps. En jouant sur les densités de semis et un pilotage fin de l’engrais azoté, j’ai considérablement réduit l’emploi de fongicides et de régulateurs de croissance. J’ai procédé prudemment, d’abord par des essais en bandes comparatives, puis sur des parcelles, et enfin, à l’échelle de l’exploitation. La diversification des cultures implique un temps d’attente pour que se mettent en place les interactions entre elles. Je ne

raisonne donc pas en rentabilité à l’année, mais sur la durée d’une rotation.

Quel bilan en tirez-vous?

Agir en amont en jouant sur les rouages agronomiques évite beaucoup de soucis en culture. En réduisant l’usage des pesticides, on évite de favoriser certains pathogènes ou mauvaises herbes en voulant en éliminer d’autres. Il vaut mieux avoir un peu de chaque maladie que d’en sélectionner certaines qui deviennent difficiles à enrayer. On voit par exemple se développer dans la région des vulpins, ray-grass, brome, coquelicots résistants aux herbicides utilisés. Je n’ai pas de tels problèmes sur mon exploitation. Si des insectes

ravageurs apparaissent dans mes parcelles, j’observe l’arrivée de la faune auxiliaire, syrphes, chrysopes, coccinelles et je fais des comptages. Je ne traite qu’en cas d’excès. Globalement, je n’ai quasiment plus besoin d’utiliser d’insecticides, ni de régulateurs de croissance, et j’ai réduit les fongicides de 60 %. Le temps gagné en supprimant les traitements se transforme en observations au champ. J’ai ainsi constaté que la dégradation des résidus de paille est très rapide, signe de la vitalité du sol. Le prochain axe de travail de notre groupe est de trouver de nouvelles techniques de désherbage. Pour l’instant, je n’ai diminué les herbicides que de 15 %. Source : INRA France

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Grande culture

Dr Abbès Tanji, Spécialiste du désherbage

Betterave à sucre

gestion intégrée des adventices

La betterave à sucre est une culture très sensible à la compétition des adventices, car celles-ci utilisent l’humidité, les éléments fertilisants, et la lumière, et par conséquent réduisent le rendement, déprécient la qualité des racines, et maintiennent une humidité favorable au développement des maladies et des ravageurs.

L

es adventices de la betterave à sucre se répartissent essentiellement en quatre groupes : - Groupe des adventices graminées annuelles comme les repousses de blé ou de maïs, les ivraies (Lolium rigidum, Lolium multiflorum), l’avoine stérile (Avena sterilis), les alpistes (Phalaris brachystachys, P. minor, P. paradoxa), le pâturin annuel (Poa annua), le polypogon (Polypogon monspeliensis), etc… - Groupe des dicotylédones annuelles comme la bette à gros fruits (Beta macrocarpa), le coquelicot (Papaver rhoeas), la moutarde des champs (Sinapis arvensis), la chicorée (Cichorium intybus), les chénopodes (Chenopodium album, C. opulifolium, C. murale, C. vulvaria), l’émex épineux (Emex spinosa), les mauves (Malva parviflora, M. nicaeensis), l’aneth des moissons (Ridolfia segetum), le torilis (Torilis nodosa), l’ajouan (Ammi majus), le cure dents (Visnaga daucoides), etc…

- Groupe des vivaces comme les liserons (Convolvulus arvensis, C. althaeoides), le souchet (Cyperus rotundus), le chiendent (Cynodon dactylon), le sorgho (Sorghum halepense), la morelle (Solanum elaeagnifolium), le gouet (Arisarum simorrhinum), etc… - Groupe des plantes parasites comme la cuscute. Désherbage de pré-levée S-métolachlore (DUAL GOLD 1,5 L/ ha) et propyzamide (KERB 2 L/ha) sont des herbicides homologués au Maroc pour le désherbage de pré-levée des adventices et de la betterave. Ces herbicides agissent sur les semences des adventices graminées et dico en cours de germination. Il ne faut pas oublier que l’application de ces herbicides de pré-levée nécessite : • un sol bien travaillé (sans mottes), • une humidité de sol suffisante, • un matériel de traitement bien réglé, • une irrigation ou de la pluie après les traitements pourrait améliorer l’efficacité des traitements herbicides.

Désherbage de post-levée Contre les plantules des dicotylédones annuelles, plusieurs herbicides sont homologués. Tous ces produits ont une absorption foliaire et/ou racinaire. Les mélanges de deux ou trois ou même quatre produits sont parfois nécessaires, et deux traitements espacés d’une à deux semaines sont indispensables pour avoir une excellente efficacité sur la plupart des plantules d’adventices. Contre les graminées annuelles, plusieurs herbicides sont efficaces sur les repousses de blé et de maïs, les ivraies, les alpistes, les avoines, les bromes, le pâturin, le polypogon, etc. Pour réussir les traitements de post-levée, il faut: • bien rincer le pulvérisateur avec le permanganate ou un détergent avant de traiter les betteraves qui sont très sensibles au moindre résidu d’herbicides utilisés dans les autres cultures. • ajouter une huile ou un mouillant aux herbicides ou mélanges d’herbicides. • utiliser 200 litres d’eau/ha et traiter à basse pression (2 bars). • intervenir au stade 4 à 6 feuilles de la betterave et stade jeunes plantules adventices car les désherbants sont ef-

Traitement avec les herbicides de pré-levée

Traitement avec les herbicides de post-levée

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Betterave à sucre fermeture des rangs.

Sarclage mécanique travaillant 6 interlignes par passage

Pâturin annuel (Poa annua)

ficaces sur les très jeunes plantules adventices (de préférence 1 à 2 feuilles). • traiter les plantules adventices sèches, mais jamais par des températures supérieures à 25°C qui accentuent le risque d’évaporation des herbicides et de dégâts sur betterave. • répéter les opérations de désherbage chimique si nécessaire jusqu’à la

Tableau 1. Liste des herbicides homologués au Maroc pour le désherbage de la betterave selon l’Index Phytosanitaire Maroc 2013 et http://eservice.onssa.gov.ma/IndPesticide.aspx Epoque d’application Herbicides Pré-levée anti-graminées et anti-dico

Chiendent piedde-poule (Cynodon dactylon)

Ivraie raide (Lolium rigidum)

Post-levée anti-dico

Post-levée anti-graminées

Adjuvant pour les herbicides de post-levée

Avoine stérile (Avena sterilis)

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Sarclage mécanique Les deux termes sarclage et binage sont souvent confondus car on peut utiliser les mêmes outils pour les deux techniques. L’opération de sarclage consiste essentiellement à sectionner les adventices dans le sol à faible profondeur au moyen de pièces travaillantes tranchantes. L’opération de binage, en brisant la couche superficielle du sol, favorise l’infiltration des pluies et limite l’évaporation à la surface du sol. Le sarclage mécanique avec la sarcleuse à 4 ou 6 rangs est actuellement disponible au Maroc, et le service de sarclage coûte 200 à 300 DH/ha de betterave. Il est vivement recommandé pour pallier les carences en main d’œuvre. Mais, le tracteur doit être

équipé de pneus étroits, et le matériel doit être réglé de façon à éviter les dégâts sur le feuillage de la culture. Le sarclage de l’interligne à l’aide d’une sarcleuse mécanique permet de détruire les plantes adventices, même celles qui résistent aux herbicides. Mais il n’est pas efficace sur les adventices vivaces comme le chiendent, les liserons, la morelle, le sorgho, le souchet et autres. Pour être efficace, le sarclage mécanique doit: • intervenir sur les jeunes adventices annuelles lorsque le sol est sec et par temps ensoleillé. • être répété 2 ou 3 fois jusqu’à la fermeture des rangs. • demeurer superficiel pour ne pas endommager les racines de betterave. • être intégré au programme de lutte chimique, car chaque brassage

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s-métolachlore (960 g/l)

DUAL GOLD (1.5 L/ha)

Propyzamide (400 g/l)

KERB (2 L/ha)

Ethofumésate (112 g/l) + Phenmédiphame (91 g/l) + Desmédiphame (71 g/l)

BETANAL EXPERT (2 + 2 L/ha)

Ethofumésate (115 g/l) + Phenmédiphame (76,5 g/l) + Desmédiphame (15,5 g/l)

BETASANA TRIO (2,5 + 2,5 L/ha)

Métamitron (28%) + Ethofumésate (6,5%) + Phenmédiphame (6,5%)

CROSS 41 WG (2 + 2 kg/ha)

Ethofumésate (350 g/l) + Métamitron (150 g/l)

TWISTER (2,5 + 2,5 L/ha)

Clopyralide (100 g/l) Lenacile (80%) Métamitron (70%) Triflusulfuron (50%) Carbétamide (60%) Cléthodime (120 g/l) Cycloxydime (100 g/l) Fluazifop (150 g/l) Haloxyfop (104 g/l) Propaquizafop (100 g/l) Quizalofop (120 g/l) Tepraloxydime (50 g/l) Alcool terpénique (665 g/l) Alkyl éther (900 g/l) Ester méthylique de colza (636 g/l) Huile blanche (849 g/l) Huile minérale (540 g/l) Huile minérale (940 g/l) Lécithine de soja (335 g/l) Lécithine de soja (355 g/l) Lécithine de soja (488 g/l) Nonyl phénol polyglycol éther (525 g/l) Polyoxyéthylène d’amine grasse (500 g/l)

LONTREL (2 L/ha) VENZAR (200 + 200 g/ha) GOLTIX ou MITO (2 + 2 kg/ha) SAFARI (30 + 30 g/ha) KARTOUCHE (3,5 kg/ha) AKODIM ou SELECT (1 L/ha) FOCUS ULTRA, STRATOS ULTRA (1 à 1,5 L/ha) FUSILADE FORTE (750 ml/ha) GALLANT SUPER (500 ml/ha) AGIL (500 ml/ha) PANTERA (0,8 à 1 L/ha), SECTOR (400 ml/ha) ARAMO 50 EC (1 L/ha) HELIOSOL (400 ml/ha) TREND (200 ml/ha) ARADO (1 L/ha) SEPPIC (500 ml/ha) ATPLUS 463 (800 ml/ha) OLEO (1 L/ha) LI 700 (1 L/ha) TRANSIT (1 L/ha) LIBERATE (1 L/ha) GOLDEN MIROWET (500 ml/ha) SPARTAN (200 ml/ha)


de la terre diminue l’efficacité des herbicides résiduaires. Sarclage à traction animale Le sarclage à traction animale est réalisé avec une seule bête (un cheval, une jument, un mulet ou une mule) tirant une charrue métallique ou un outil à deux ou trois dents. Si la charrue est utilisée, l’espace entre deux lignes est travaillé avec deux passages : un aller et un retour. Si la sarcleuse à dents est utilisée, l’espace entre deux lignes est généralement travaillé en un seul passage. En général, il faut deux jours de travail pour sarcler un ha de betterave. Le service complet de sarclage à traction animale (animal + outil + un ouvrier) coûte 150 à 200 DH/ha de betterave. Sarclage manuel à la houe Le sarclage à la houe vise la destruction des adventices sur les rangs et entre les rangs, essentiellement après les opérations de désherbage chimique et de sarclage mécanique. Il se heurte à quelques contraintes : · Il demande, selon le degré d’infestation par les adventices, entre 10 et 20 jours de travail par hectare avec un salaire variant entre 50 et 100 DH/jour,

soit un montant de 500 à 2000 DH/ opération/ha de betterave. · La rareté de la main d’œuvre empêche souvent la réalisation des sarclages manuels dans de bonnes conditions et dans les meilleurs délais. · Le sarclage manuel détruit les adventices annuelles, mais il n’est pas efficace sur les adventices vivaces comme le chiendent, les liserons, la morelle, le sorgho, le souchet et autres. · Le travail du sol effectué lors du sarclage favorise la germination d’autres semences d’adventices qu’il faut surveiller. Collecte manuelle des adventices En cas de pluies abondantes entre Janvier et Avril, les adventices se dévelop-

pent, peuvent produire les semences et contribuer à constituer un important stock grainier dans le sol, et peuvent entraver la récolte. La présence des adventices à ce stade avancé de la culture nécessite alors l’arrachage manuel des adventices. Les plantes arrachées (parfois gratuitement par les voisins) sont collectées et utilisées dans l’alimentation du cheptel. Que faire pour les adventices résistantes aux herbicides ? La présence de l’ivraie raide (Lolium rigidum) résistante aux herbicides nécessite l’emploi des herbicides de prélevée comme S-métolachlore (DUAL GOLD 1,5 L/ha) ou propyzamide (KERB 2 L/ha). Cléthodime demeure efficace

2. Sarclage à traction animale 3. Sarclage manuel avec la houe

Cuscute sur betterave (Cuscuta)

Tableau 2. Recommandations pour le désherbage de la betterave en cas d’absence d’adventices résistantes aux herbicides. Situation 1

Situation 2

Présence d’adventices annuelles appartenant aux familles des Malvacées et des Ombellifères

Absence d’adventices annuelles appartenant aux familles des Malvacées et des Ombellifères

Traiter au stade 4 à 6 feuilles de la betterave et stade jeunes des plantules adventices Faire un ou deux traitements de post-levée avec un mélange de deux, trois ou quatre produits comme suit : produit 1 : SAFARI 30 g/ha + Produit 2 : BETANAL 1 L ou BETASANA 1 L ou CROSS 1 kg ou GOLTIX 1 kg ou MITO 1 kg ou TWISTER 1 L ou VENZAR 200 g + Produit 3 : un anti-graminées en cas de besoin comme AGIL, AKODIM, ARAMO, FOCUS, FUSILADE, GALLANT, PANTERA, SECTOR, SELECT, STRATOS + Produit 4 : un adjuvant

Traiter au stade 4 à 6 feuilles de la betterave et stade jeunes des plantules adventices Faire un ou deux traitements de post-levée avec un mélange de deux, trois ou quatre produits comme suit : produit 1 : BETANAL 1 L ou BETASANA 1 L + Produit 2 : ou CROSS 1 kg ou GOLTIX 1 kg ou MITO 1 kg ou TWISTER 1 L ou VENZAR 200 g

Compléter avec un ou deux binages mécaniques ou binages à traction animale

Compléter avec un ou deux binages mécaniques ou binages à traction animale

Liseron des champs (Convolvulus arvensis

Chardon de Marie (Silybum marianum)

+ Produit 3 : un anti-graminées en cas de besoin comme AGIL, AKODIM, ARAMO, FOCUS, FUSILADE, GALLANT, PANTERA, SECTOR, SELECT, STRATOS + Produit 4 : un adjuvant

Aneth des moissons (Ridolfia segetum) Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

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Betterave à sucre en post-levée. La présence du coquelicot et/ou du chrysanthème résistants aux herbicides nécessite l’emploi d’herbicides de pré-levée comme S-métolachlore (DUAL GOLD 1,5 L/ha) ou propyzamide (KERB 2 L/ha). Les herbicides n’appartenant pas à la famille des Sulfonylurées pourraient être utilisés en post-levée. Que faire pour la cuscute ? La cuscute est une plante parasite qui se développe sur le feuillage de la betterave et autres adventices et finit par affaiblir les plantes de betterave parasitées et réduire les rendements. Deux traitements avec du glyphosate à la dose de 7,5 à 10 g de matière active/ ha/traitement peuvent donner d’excel-

lentes efficacités quand la cuscute est traitée au stade végétatif. Que faire pour les vivaces ? Ce n’est pas facile d’éradiquer les adventices vivaces (liserons, morelle, chiendent, sorgho, souchet, etc…) dans les cultures annuelles comme la betterave. Les vivaces sont capables de survivre grâce aux organes de réserve souterrains comme les rhizomes, les stolons, les tubercules ou les bulbes. Les traitements avec 720 à 1080 g de glyphosate/100 litres d’eau sur des plantes vivaces bien développées, avant l’installation des cultures ou après la récolte, peuvent donner d’excellentes efficacités.

Tableau 3. Recommandations pour le désherbage de la betterave en cas de présence d’adventices résistantes aux herbicides. Situation 1

Situation 2

Graminées annuelles résistantes aux herbicides comme l’ivraie raide

Dicotylédones annuelles résistantes aux herbicides comme le coquelicot et le chrysanthème

Faire un traitement anti-graminées et anti-dico de pré-levée avec DUAL GOLD (1,5 L/ha) ou KERB (2 L/ha)

Faire un traitement anti-graminées et anti-dico de pré-levée avec DUAL GOLD (1,5 L/ha) ou KERB (2 L/ha) Surveiller les infestations des adventices et faire si nécessaire un ou deux traitements de post-levée avec un mélange de deux, trois ou quatre produits comme suit :

Surveiller les infestations des adventices et faire si nécessaire un traitement anti-graminées de post-levée avec AKODIM (1 L/ha) ou SELECT (1 L/ha) ou KARTOUCHE (3,5 kg/ha)

Eviter les herbicides suivants AGIL, FOCUS, FUSILADE, GALLANT, PANTERA, SECTOR, STRATOS

produit 1 : BETANAL (1 L) ou BETASANA (1 L) + produit 2 : CROSS (1 kg) ou GOLTIX (1 kg) ou MITO (1 kg) ou TWISTER (1 L) ou VENZAR (200 g) + Produit 3 : un anti-graminées en cas de besoin comme AGIL, AKODIM, ARAMO, FOCUS, FUSILADE, GALLANT, PANTERA, SECTOR, SELECT, STRATOS + Produit 4 : un adjuvant

Eviter SAFARI

Compléter avec un ou deux binages mécaniques ou bien avec un ou deux binages à traction animale Penser au faux semis : une ou deux pré-irrigations pour provoquer la germination des semences d’adventices suivies d’un ou de deux labours pour détruire les plantules d’adventices résistantes aux herbicides avant de faire le semis

Conclusion

Les adventices associés à la betterave sont très diversifiées et seule la lutte intégrée à travers la rotation des cultures, les labours, les herbicides et les binages pourrait ramener les infes84

Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

tations à un niveau faible. L’emploi de bonnes pratiques agricoles comme le choix d’une variété de betterave feuillue et à croissance rapide, le peuplement adéquat, la fertilisation raisonnée, l’irrigation régulière et la

protection appropriée contre les maladies et les ravageurs, pourrait contribuer à avoir une culture vigoureuse, compétitive vis-à-vis des adventices, productive et rentable.


CULTURES SUCRIÈRES

Canne à sucre

Un homoptère et un lutéovirus :

deux agent de jaunisse affectant la production dans le Gharb Nadif Abdelamjid, Office Régional de la Mise en Valeur Agricole du Ghrab Nul ne peut contester que la canne à sucre, culture dite stratégique dans le cadre du plan Maroc vert et qui est cultivée dans le Gharb et le Loukkos pour aider à subvenir à un besoin croissant en un produit de première nécessité, est en train de vivre l’un des moments les plus critiques de son histoire. Sa pérennité et son existence sont plus compromises que jamais. Les niveaux de rendement réalisés continuent à chuter. Les dessouchages à terme et prématurés ne sont plus compensés par les programmes des plantations réalisés. Les superficies cultivées ne cessent de diminuer au fil des années. La culture est probablement en train de céder la place à d’autres plantes par manque de compétitivité.

U

Figure 1 : Symptômes engendrés par le virus de la mosaïque sur la variété CP 65-357, première Photo 2-a: Fouet du charbon sur une variété de la canne à sucre hautement sensible

Fig.1

n diagnostic rapide pour déterminer les causes probables de ce recul, permet de mettre en relief plusieurs facteurs agissant seuls ou ensemble et qui ont abouti à ce constat inquiétant : une consommation d’eau jugée excessive, l’occupation du sol pendant plusieurs années et un niveau de productivité généralement bas, sont les raisons les plus couramment citées. Si la consommation d’eau pourrait être grandement atténuée par le programme de reconversion de l’irrigation aspersive en irrigation localisée déjà entamé, les deux autres causes qui sont d’ailleurs liées, dépendent étroitement de l’amélioration des niveaux de rendements en tonnage et en qualité. Ceux-ci dépendent à leur tour et dans une large mesure des variétés cultivées et leur performance génétique en matière de productivité. En fait, les variétés dominantes actuellement sont largement épuisées. Elles sont cultivées et ‘recultivées’ depuis plus de 15

2.A

ans et la plus récente d’entre elles a été sélectionnées par les américaines il y a plus de 40 ans ! Ce vieillissement communément connu sous le nom de déclin variétal est aggravé voir même accéléré par un état phytosanitaire en dégradation latente engendré par deux virus et un puceron. Ces agents qui rongent nos variétés depuis des années (surtout l’association des deux virus) accélèrent certainement leur déclin sans aucune possibilité de leur remplacement dans l’immédiat. Dans cet article nous allons traiter le cas de deux parasites responsables de symptômes de jaunisse, l’un est un virus causant la maladie du syndrome de la feuille jaune qui selon les américains est un facteur de déclin lorsqu’il est associé au virus bacilliforme et l’autre est un puceron identifié récemment dans notre pays. Il commence à s’acclimater avec les conditions du Gharb et du Loukkos. Ses dégâts sont importants. Il est capable de disséminer des virus et son apparition

sur notre canne à sucre est une première mondiale, car il était strictement confiné au continent américain. Le virus du syndrome de la feuille jaune La canne à sucre joue un rôle économique très important, contribuant à hauteur de 70% à la production mondiale de sucre. Au niveau national, elle est de 24% selon un rapport publié en 2009 par le Ministère de l’Agriculture. Depuis son introduction au Maroc, cette espèce cultivée sur une superficie moyenne de 13000 ha dans la plaine du Gharb, a été sujette à de nombreuses maladies, le plus souvent d’ordre viral. Nous citons à titre d’exemple le virus de la mosaïque (photo 1), le virus bacilliforme et le virus du syndrome de la feuille jaune ou encore Yellow Leaf Syndrome (YLS). Le YLS a été détecté sur les principales variétés libérées dans le cadre de la lutte contre la maladie du charbon (photo 2-a). En effet, le charbon, apparu en 1993, avait atteint des niveaux de contamination astronomiques. Des niveaux d’infection variant de 15.000 à 20. 000 fouets/ha (photo 2-b) ont ainsi été observés au Gharb, et 15000 à 40.000 fouets/ ha au Loukkos. De ce fait, le charbon a carrément décimé toutes les variétés productives qui étaient plantées à l’époque (CP 65-357, L72-85 et autres). Les travaux de recherche entamés ont permis de remplacer rapidement toutes ces variétés par d’autres plus résistantes et immunes telles que la CP 66-346 et CP 70-321 qui ont montré un niveau de résistance particulièrement élevé (aucune infection même lorsqu’elles sont plantées dans un environnement fortement contaminé). Ce sont malheureusement ces variétés-là qui à leur tour se sont avérées sensibles au virus du syndrome de la feuille jaune.

L’effet du virus du syndrome de la feuille jaune Les expériences menées sur l’effet du YLS ont montré que cette maladie engendre une chute du rendement en sucre qui peut varier, d’après une étude américaine en Floride, de 2 à 20% selon les variétés de canne à sucre. Au Brésil, des pertes allant de 40 à 60% ont été enregistrées sur la variété SP71-61 et entre 15 à 20 % en Louisiane. Les boutures sont des sources potenAgriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

85


CULTURES SUCRIÈRES

tielles de dissémination de la maladie. L’infection des plantes est due à l’utilisation des boutures atteintes par le virus. C’est d’ailleurs probablement par les boutures que le virus a été introduit dans notre pays à partir de la station de sélection variétale de Canal Point.

Symptomatologie

Photo 2-b : Fouet pouvant libérer des milliers de spores assurant ainsi au champignon un grand pouvoir de dissémination

La maladie de la feuille jaune Y.L.S se caractérise par un jaunissement intense de la nervure principale (Photo 3-a et 3b). Parfois, les feuilles d’ordre six et sept montrent une coloration rouge ou rose au niveau de la partie inférieure de la nervure. Les symptômes peuvent parfois se manifester sous forme de rabougrissement des entre-nœuds terminaux, comme ils peuvent être masqués ou même n’apparaître que chez la canne de 6 à 7 mois. La décoloration engendrée par l’infection commence souvent au sommet du limbe foliaire pour s’étaler sur toutes les autres parties. Les feuilles atteintes finissent souvent par se dessécher et meurent dans les quelques jours qui suivent l’infection.

2.B

Photo 3-a : Symptômes de la maladie de la feuille jaune observés dans les champs commerciaux Marocains caractérisés par un jaunissement de la nervure centrale.

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3.A

Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

L’intensité des symptômes dépend des variétés et des conditions climatiques. Chez certaines variétés comme CP721210, les symptômes sont exprimés seulement chez les jeunes feuilles du deuxième au cinquième ordre, avec une fréquence élevée sur la troisième, alors que chez d’autres variétés, comme SP766163, les jeunes feuilles restent sans aucun symptôme. Du point de vue effet climatique, les symptômes du YLS sont très intenses durant la saison froide et sont observés le plus souvent au début de l’automne. Aussi, les conditions physiologiques de la plante peuvent influencer énormément l’intensité des symptômes observés. Ils sont très intenses avec le début de la floraison et chez les plantes stressées et en pleine maturité. La diminution du taux de sucre observée pourrait être due au fait que l’agent pathogène obstrue les vaisseaux conducteurs qui transportent le sucre des feuilles vers les tiges et que les plantes présentant ces symptômes accumulent le sucre dans les feuilles au lieu des tiges. Ce processus affecte aussi la teneur en chlorophylle (d’où les symptômes de jaunisse), le transport du sucre et le taux de brix, une diminution de la photosynthèse et du diamètre des tiges de la canne à sucre. En plus les plantes atteintes par le YLS montrent une accumulation importante des produits phénoliques au niveau du phloème, et une augmentation significative des complexes de polysaccharide qui interfèrent avec l’extraction du sucre. L’étude réalisée au Maroc sur l’effet du virus du Syndrome de la Feuille Jaune (ScYLV) sur la qualité technologique de la plante infectée a montré que le YLS a toujours été associé à une augmentation du pH, et une diminution de l’acidité. Ceci pourrait être expliqué par la présence et la prolifération d’une flore acidifiante dans le jus des plantes contaminées. L’augmentation du Brix et du dextrane serait due à une prolifération microbienne, notamment les bactéries lactiques, les levures et autres microorganismes dans le jus des cannes infectées par le ScYLV. L’augmentation du taux de dextrane est un indicateur de la détérioration de la qualité de la canne à sucre. Il est dû à la présence en abondance de Leuconostoc particulièrement Leuconostoc dextranicum. Au niveau du procédé industriel ces polymères peuvent induire la réduction voir même, en cas d’attaque sévère, l’arrêt de la cristallisation du saccharose. Aussi, une diminution importante de la pureté et de la polarité a été constatée. Ceci confirme en partie l’hypothèse d’une transformation et/ou l’hydrolyse du saccharose chez la plante infectée. Cette diminution en rendement de sucre est due essentiellement à l’utilisation du saccharose comme source de

carbone par les microorganismes associés au jus des plantes contaminées. Les analyses microbiologiques en concordance avec les analyses physicochimiques montrent que le virus du Syndrome de la feuille jaune n’affecte pas seulement la qualité de la canne à sucre mais il induit aussi une augmentation importante de la flore microbienne ayant une grande activité sccharolytique. En effet, l’étude de l’activité saccharolytique effectuée chez les souches isolées du jus des plantes infectées et celui des plantes assainies, ont montré que les microorganismes responsables sont surtout les levures et les bactéries lactiques. Les souches de levures isolées des plantes infectées par le virus ont un potentiel saccharolytique très élevé par rapport à celles isolées des plantes saines.

Association avec le virus bacilliforme Le Virus Bacilliforme de la Canne à Sucre, ou SCBV, (photos 4) infecte pratiquement toutes les variétés CP (issues de Canal Point en Floride) cultivées au Maroc. Les superficies en ces variétés représentent plus de 90% des surfaces au Gharb. C’est un virus cryptique, infectant les plantes sans induire des symptômes caractéristiques. Des points blanchâtres ou freckling sont toujours associés à ses infections (photo 5). L’intensité de ces points augmente avec la sensibilité des plantes contaminées ((photo 6). Au niveau de la collection nationale, riche d’environ 174 variétés, le pourcentage d’infection par le SCBV représente 62,6%. L’impact du virus, généralement bénin sur le tonnage, a été perceptible au niveau de la teneur en pigments chlorophylliens, le taux de dextrane, l’acidité et le poids du gâteau de bagasse. Son association avec le YLS affecte sévèrement la teneur en sucre et accélère le phénomène de déclin variétal (SRT). Au cours d’une étude réalisée au Gharb, le test ELISA effectué sur les variétés cultivées à l’époque a révélé que le virus bacilliforme est présent dans la plupart des variétés commerciales à savoir la CP 66-346, CP 44-101, CP 61-37, CP 70-321, CP 57-614 et CP 74-383. Leur co-infection par le YLS a induit une baisse dans leur productivité.

Sipha flava C’est le puceron jaune le plus redoutable découvert sur la canne dans le Gharb et le loukkos Jusqu’à présent, les ravageurs identifiés sur la culture de la canne à sucre au Maroc étaient relativement de faible importance économique. Il s’agit essentiellement des vers blancs (Coleoptère Scarabeidae), sans aucune incidence économique, des cochenilles farineuses (Pseudococcus Sp), d’importance mi-


3.B

4

5 neure, de la cochenille de la canne à sucre (Saccharicoccus sacchari), impliquée dans la transmission du virus bacilliforme précité. Le seul ravageur qui a pu causer des dégâts directs est la sésamie (Sesamia nonagrioides). Cet insecte qui peut réduire fortement le rendement des variétés sensibles de maïs, peut aussi détruire jusqu’à 10 à 20% des jeunes plants de canne à sucre et 15 à 25% des épis de riz. Mais depuis quelques années, l’observation des champs de canne à sucre montrant des symptômes de jaunisse généralisés a révélé la présence pour la première fois de colonies d’un puceron jaune inconnu (Photo 7). Dans les pays producteurs de canne à sucre, les deux pucerons de couleur jaune identifiés sur cette culture sont Sipha flava et Melanaphis sacchari. S. flava produit une salive toxique et peut provoquer sur certaines variétés un jaunissement complet des plantes, en particulier lorsqu’elles sont attaquées à un stade jeune par des populations très massives. Ce puceron présent sur le continent américain n’a jamais été iden-

tifié en Afrique. Les échantillons prélevés au Gharb et au Loukkos envoyés au CIRAD de Montpellier (France) pour l’identification de l’espèce ont montré que nous sommes bel et bien en présence de Sipha flava (Homoptera, Aphididae) agent de jaunissement connu pour sa toxicité sur les jeunes cannes. Les colonies de S. flava pullulent sur la face inférieure des feuilles (Photo 7). Des groupements sont souvent observés le long de la nervure centrale des feuilles. Ils ne quittent leur feuille pour en coloniser une autre que lorsque celle-ci devient jaune et commence à flétrir. Plusieurs autres plantes cultivées peuvent être hôtes de S. flava, en particulier le maïs, le riz, et le sorgho. D’autres espèces de graminées sauvages sont aussi signalées comme des plantes-hôtes, par exemple des espèces appartenant aux genres suivants : Digitaria, Hordeum, Oryza, Panicum, Paspalum, Pennisetum, Saccharum, Sorghum, Triticum. Il peut aussi infester d’autres plantes des genres Carex et Cyperus. Au Maroc, les prospections menées au Gharb et au Loukkos ont montré que ce puceron peut coloniser une large gamme de variétés de canne à sucre. Les plus importantes sont la CP 70-321 et la CP 66-346 qui fournissent depuis 2004 plus de 70 à 90% des boutures nécessaires pour la plantation d’environ 13.000 ha de canne au Gharb et environ 5000 ha au Loulkkos. Pour le moment, les populations aphides sont confinées aux feuilles de base mais elles peuvent atteindre la troisième feuille chez les variétés sensibles. Dans ce cas, on peut assister au dépérissement de la plante entière. L’alimentation du puceron sur la plante colonisée se traduit le plus souvent par un jaunissement ou rougissement des plantes infestées selon l’espèce et la température. Des réductions de rendement peuvent être enregistrées si la plante est attaquée à un stade jeune de sa croissance. Des pertes de rendement sont aussi rapportées au stade plus avancé. Plusieurs variétés de la canne à sucre ont six à huit feuilles en dessous de la feuille sommitale ou terminale, et S. flava peut causer des pertes allant jusqu’à 6% si au moins deux de ces feuilles sont mortes dans les trois premiers mois de leur croissance. La chlorose et la mort de trois paires de ces feuilles peut engendrer des pertes allant jusqu’à 19%. Enfin, S. flava qui ne transmet pas le virus du syndrome de la feuille jaune (Yellow Leaf Syndrome) peut transmettre celui de la mosaïque. Sa population est naturellement contrôlée et régulée par toute une multitude de prédateurs appartenant surtout à la famille des Coccinellidae dont la plus importante est surtout Coccinella septempunctata. A noter qu’une élévation importante des températures

et des pluies torrentielles peut réduire considérablement la population aphide. Plusieurs insecticides sont homologués aux USA contre le S. flava et l’utilisation des variétés résistantes a donné des résultats très satisfaisants.

Sauvegarder la canne à sucre La culture de la canne à sucre était un jour la fierté de notre agriculture en matière de qualité phytosanitaire, depuis son introduction jusqu’à 1993. Maintenant, en dehors des pratiques culturales qui nécessiteraient un encadrement adéquat pour leur amélioration, toute une multitude de virus, bactéries et insectes se succèdent pour l’anéantir. Ses niveaux de rendement arrivent difficilement à atteindre 60t/ha pour une culture destinée à réaliser facilement des niveaux de 100 à 120 t/ha. Le remplacement des variétés actuelles par des génotypes nouveaux génétiquement performants demanderait beaucoup de temps : 3 ans de contrôle au niveau de la quarantaine, au moins 5 à 6 ans pour les essais agronomiques et phytosanitaires avant la procédure de l’homologation et puis 5 autres années pour la multiplication et la certification. Toute la profession est appelée plus que jamais à se serrer les coudes pour sauvegarder une culture stratégique produisant un produit de première nécessité pour la population marocaine, offrant d’autres produits énergétiques tels que le bioéthanol et permettant de mieux valoriser toute une infrastructure en matière d’irrigation et de traitement industriel.

Photo 3-b particules de virus observées au microscope électronique (forme sphérique caractéristique des lutéovirus Photo 4 : Paricules du virus bacilliforme observées sous micriscope electronique (forme batonnet caractérisyique des badnavirus). Photo 5 : Symptômes ou freckling souvent associés aux infections par le virus bacilliforme Photo 6 : quand les variétés sont particulièrement sensibles, les freckling deviennent de plus en plus intenses. Photo 7 : colonies de sipha flava pullulant sur les feuilles de variété CP 70-321

6

7 Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

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AGRI Elevage

Salon Dawajine

Déjà la 16e édition Le Salon avicole de Casablanca Dawajine expose les dernières technologies, les innovations et le savoir-faire, et constitue une plateforme de rencontre et d’échanges entre professionnels. Il joue de ce fait un rôle primordial dans la modernisation des outils de production et la mise à niveau de l’aviculture marocaine. L’édition 2013 se tiendra au parc d’Expositions de l’Office des Changes de Casablanca du 26 au 28 novembre 2013.

P

rès de 350 exposants représentant les différents maillons de la filière sont attendus: fournisseurs de souches, fabricants d’aliments composés, abattoirs avicoles, transformation, laboratoires de produits pharmaceutiques, fournisseurs de matériel et biens d’équipements, d’emballages, entreprises spécialisées dans la construction de bâtiments d’élevage,…seront présents, dont plus de 50% de sociétés étrangères. L’occasion pour les éleveurs de découvrir les nouveautés techniques ayant un impact direct sur la productivité, notamment en matière d’équipements climatiques pour faire face aux vagues de chergui en été et à celles de froid en hiver. En 2012, malgré un contexte difficile, la fréquentation du salon DAWAJINE s’est maintenue à un haut niveau, avec la participation de 12 000 visiteurs marocains et étrangers. Le salon Dawajine a accueilli des visiteurs venant de plusieurs pays africains avec particulièrement deux importantes délégations d’Algérie et du

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Burkina Faso. Les discussions ont porté sur l’opportunité de partager le progrès technique réalisé au Maroc en matière de production avicole avec les pays amis et frères. Beaucoup d’exposants se sont déclarés satisfaits des contacts qu’ils ont pu nouer et des perspectives d’investissement qu’ils ont pu identifier. A noter que le développement des partenariats entre le salon ‘‘Dawajine’’ et plusieurs salons avicoles homologues ainsi que la présence de la FISA dans la plupart des salons internationaux dont particulièrement celui de SPACE de France, SIPSA d’Algérie, ANIMALFARMING de l’Ukraine et EUROTIER de l’Allemagne, … ont fortement contribué à ce succès et à l’augmentation du nombre d’exposants et de visiteurs étrangers. Un secteur en progression L’aviculture marocaine a connu une bonne évolution au cours des trois dernières décennies. En effet, en 2012, la production de la viande de volailles a atteint 510.000 tonnes, dont 440.000 t

pour le poulet de chair et 70 000 t pour la dinde. Pendant la même période, la production d’œufs de consommation a atteint les 4,30 milliards d’unités et celle de poussins de type chair, 350 millions d’unités. L’ensemble de ces activités a généré en 2012 un chiffre d’affaires de 29,6 milliards de dirhams, assurant ainsi 115.000 emplois directs et 255 000 emplois indirects. Le secteur avicole marocain couvre actuellement 100% des besoins en viande de volailles du pays, ce qui représente 55% de la consommation totale toutes viandes confondues, et 100% des besoins en œufs de consommation. En effet, compte tenu de ses prix relativement bas par rapport aux autres denrées animales, les produits avicoles sont consommés par l’ensemble de la population et constituent le seul recours pour l’amélioration de la sécurité alimentaire de notre pays en termes de protéines d’origine animale. Les infrastructures de production ont accompagné cette évolution, puisque la filière dispose actuellement de 40 usines de fabrication d’aliments composés, 46 couvoirs de production de poussins de type chair, 4 couvoirs de production de poussins de type «ponte» et 3 couvoirs de dindonneaux. Ces unités se composent aussi de 6030 élevages autorisés de poulet de chair, 421 élevages de dinde, 233 élevages de poules pondeuses et 23 abattoirs industriels avicoles agréés.5 centres de conditionnement des œufs de consommation et 2 unités de transformation des œufs. Avec un taux d’accroissement moyen, durant les quatre dernières décennies, d’environ 7,4% des productions de viandes de volailles et 5,7% des productions d’œufs de consommation, le secteur avicole constitue l’une des activités agricoles les plus dynamiques au Maroc. Malgré ce développement, la commercialisation demeure le maillon faible de la filière. Les circuits de commercialisation restent complexes, avec la présence de nombreux intermédiaires. Pour le poulet, le circuit dominant est le marché du vif (gros, détail et tueries). A l’inverse, l’essentiel de la dinde passe par les abattoirs industriels.


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AGRI Elevage

Aviculture traditionnelle dans la province d’Ifrane Dr Abdelkrim Aidi

Au moyen Atlas Marocain, zone connue par l’altitude et le grand froid, le rendement de l’agriculture ne satisfait pas aux besoins et demandes des familles. Pour équilibrer leur budget, les habitants pratiquent les métiers d’élevages. L’élevage dominant dans la région d’Ifrane est celui des ovins, suivi par les caprins et les bovins. Parallèlement, les habitants pratiquent l’aviculture de façon traditionnelle, mais qui s’est développée chez certains agriculteurs qui ont adopté les pratiques modernes de l’élevage avicole. L’effectif des oiseaux dans la province d’Ifrane est estime à 265.000 poulets, 90.900 dindes, 7.500 faisans et 800 oies.

Lieu d’étude

La zone sur laquelle a porté l’étude couvre la vallée de Tigrigra, la vallée d’Adarouche, les collines de Tamra et Tabadoute dans le cercle d’Azrou. Les agriculteurs de cette zone pratiquent, en activité principale, l’élevage ovin et caprin et la semence de graines destinées à l’alimentation animale (orge – avoine – blé tendre – blé dur – fèves – triticale), ainsi que la production d’herbe dans les terrains incultes qui servent à l’alimentation des ruminants et des équidés.

Les fermes concernées

L’étude a porté sur 258 fermes de la zone d’étude durant les mois de mai, juin et juillet 2013. Au cours de nos visites auprès

des éleveurs, il s’est avéré que l’élevage avicole est un élevage domestique qui suit l’évolution des oiseaux (ponte – mortalité – ventes – alimentation), aussi ce type d’élevage est pratiqué dans la majorité des cas par les femmes, et son rendement sert à la satisfaction des de besoin personnels de la famille. 16% des fermes, objet de no tre étude ne possèdent aucun oiseau domestique (situation qui, pour certains, reste sans explication et pour les autres serait due à la mortalité totale des sujets). 84% des fermes possèdent différentes espèces d’oiseaux, poulets, dindes, faisans, oies. Le nombre d’oiseaux concernés par l’étude est : 5.118 poulets, 1.546 dindes et 105 oies réparties sur 208 foyers.

Mode d’élevage

Ces oiseaux sont élevés à l’air libre dans la ferme. Ils passent la journée à la recherche de l’alimentation et de l’eau dans les champs de l’éleveur. Ils retournent à midi ou le soir, selon les conditions climatiques, pour s’abriter de la chaleur ou des vents violents et en même temps pour pondre dans des nids préparés par le fermier dans des enclos près de la maison. Parfois les oiseaux pondent dans des trous dans les champs loin de la maison. La taille du groupe varie d’une ferme à l’autre et d’une espèce à l’autre. L’effectif moyen des groupes est de 25 têtes pour les poulets, 8 têtes pour les dindes et de 1 à 2 têtes pour les faisans et les oies.

Reproduction

Les poulets se reproduisent toute l’année. Les poules pondent généralement entre 160 et 220 œufs par an. La fréquence des pontes diffère d’une saison à une autre, selon le type d’alimentation et l’état sanitaire des oiseaux. Chez les autres oiseaux, le cycle de reproduction est saisonnier. La ponte est plutôt fréquente durant les saisons chaudes : printemps et été. La ponte varie entre 20 et 70 œufs par an. La présence de mâles dans le groupe est nécessaire pour la fécondation des femelles au cours des pondaisons. La durée de couvaison varie d’une espèce à l’autre. Les poules couvent leurs œufs en 22 jours, les autres espèces entre 28 et 30 jours.

Éclosion

Passé le délai suffisant pour la couvaison, les poussins éclosent. Si la coquille ne se casse pas, la mère pique l’œuf et forme un trou afin d’aider le poussin à sortir. Si l’œuf est détérioré, chose qui peut arriver suite à de multiples causes, le poussin meurt dans l’œuf par asphyxie, microbes, chaleur, disette nutritionnelle, ... Les poules peuvent couver les œufs des autres poules et même ceux des autres espèces. Cette méthode est utilisée par les femmes pour donner le temps à la dinde de produire plus d’œufs ou pour favoriser leur engraissement.

Alimentation

L’alimentation des oiseaux de la ferme est spontanée à l’air libre. Les animaux cherchent la nourri90

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AGRI

Elevage Composition des groupes :

ture dans les champs où ils sont élevés. Ils mangent les grains de blé, orge, avoine, triticale laissées après la moisson, pendant la période d’été. En automne et en hiver des apports supplémentaires sont nécessaires. Les propriétaires donnent généralement maïs, fève, avoine, blé, orge, son, et les restes de pain de la maison. Ceci complète la nourriture spontanée formée de feuilles, herbes, insectes et verres de terre. Si la nourriture est disponible en quantité suffisante et en qualité, la production sera meilleure en œufs, viande et plumes.

Problèmes majeurs Hygiène et maladies

L’hygiène dans l’aviculture de la ferme est totalement absente. Les oiseaux sont dispersés dans la nature, le soir ils rejoignent la ferme pour passer la nuit dans des enclos très mal nettoyés. Les déchets et saletés se cumulent d’année en année, ce qui influence négativement l’état de santé des oiseaux. Au cours de notre étude, nous avons observé des groupes atteints de maladies qui occasionnent d’énormes pertes dans ce type d’élevage. La mortalité atteint 60% à 70% chez les poussins et 40% à 50% chez les adultes. En outre, c’est une perte énorme dans la production d’œufs et de viande.

Les maladies observées durant les visites

Durant l’étude, nous avons constaté l’existence de quelques maladies contagieuses qui nécessitent la vaccination préventive. D’autres maladies nécessitent des traitements curatifs. Parmi les maladies observées, il y a des maladies respiratoires, bronchite infectieuse, laryngotrachéite, variole aviaire, choléra aviaire, salmonellose et coccidiose. D’autres causes de mortalité et pertes sont rattachées aux facteurs externes : les renards, les aigles, les serpents, les rats et les chiens qui détruisent les œufs et dévorent les poussins incapables de fuir devant les dangers. Les pertes sont évaluées à presque 50% dans la population des poussins et 30% des œufs. Il est donc nécessaire de lutter contre ces ennemis. Le froid est également un grand ennemi de ces oiseaux, et cause des pertes considérables. Les couvons d’hiver n’arrivent pas à supporter les températures très basses. Pour les sauvegarder, les femmes mènent les poussins dans leurs chambres.

Production

La production des œufs est maximale au printemps et en été, faible en automne et en hiver. Les poules pondeuses produisent 22 à 26 œufs par mois pendant les périodes chaudes et entre 12 à 20 œufs en périodes de froid. La poule couve entre 12 et 18

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Espèce Reproductrice Pondeuses Reproducteurs Poussins Poulets 10% 48% 10% 32% Dindes 10% 38% 12% 40% Faisans 10% 36% 34% 20% Oies 10% 25% 25% 40%

œufs selon sa taille. La taille est importante car elle permet la couverture de l’ensemble des œufs pendant la couvaison et aussi la conservation de la chaleur nécessaire jusqu’au moment de l’éclosion. La taille de l’animal est importante aussi pour abriter les poussins surtout pendant les deux premières semaines de leur vie et avant de pouvoir suivre la mère en dehors du nid. A noter que la mère poule peut être suivie par des petits d’oiseaux d’espèces différentes (dindes, faisans, oies). La production des œufs dans la province d’Ifrane est estimée à 31.000.000 d’œufs par an, soit un poids total de 22.000.000 kg de matière nutritive. L’élevage des oiseaux au niveau de la province permet aussi de produire 800.000 kg de viande et 44.000 kg de plumes. Cette production est estimée à 70.000.000 dh pour les œufs, 30.000.000 dh pour la viande et 220.000 dh pour les plumes. Soit un total de plus de 100.000.000 dh par an. Cette activité rapporte donc à peu près 10.000 dh/an pour chaque foyer éleveur d’oiseaux au niveau de la province d’Ifrane. Ce gain est considérable en comparaison avec le faible rendement de l’agriculture de cette région.

Commercialisation de la production avicole

30% de la production locale en œufs et viande avicole sert à l’autoconsommation, alors que le surplus soit 70% de la production totale, est commercialisé principalement au niveau des souks locaux. Les animaux vivant sont vendus pendant les fêtes religieuses : Achoura, Lailat El Kadr, Fadilas, Aid Seghir (Fitr) et Noël (pour les gens qui célèbrent cette occasion surtout les habitants des grandes villes). Cette production est très prisée par le consommateur. Le goût de la viande des oiseaux de la ferme est très sollicité car les oiseaux sont élevés avec des produits

naturels (pas de produits pharmaceutiques, chimiques et industrialisés). De plus, leur viande a un taux faible en cholestérol et acides gras. Les caractéristiques spéciales de ces œufs et cette viande produits biologiquement attirent les consommateurs.

Recommandations

Pour améliorer l’élevage avicole de la ferme et augmenter le rendement des petit agriculteurs de la région, nous recommandons certaines mesures afin d’éviter les dégâts et limiter la mortalité des oiseaux : • Formation de coopératives féminines pour ce type d’élevage. • Vulgarisation de la conduite d’élevage avicole à la ferme en intensif. • L’état doit surveiller et lutter contre les maladies contagieuses des volailles et autres espèces domestiques. • Prévention et protection des œufs et des poussins contre les attaques des animaux sauvages. • Recommandation de programmes d’hygiène des abris pour ces oiseaux domestiques. • Veiller à assurer une alimentation suffisante et de qualité durant toute l’année. • Inciter les foyers à pratiquer ce type d’élevage en leur offrant des oiseaux gratuitement pour démarrer l’élevage avicole traditionnel. • Ramasser les excréments pour les utiliser comme fertilisants des terrains agricoles (ils sont riche en minéraux et vitamines). L’élevage avicole fermier est un moyen de production d’œufs et de viande biologiquement. C’est aussi une source de revenu facile qui permet d’équilibrer les budgets des familles pratiquant l’agriculture surtout au niveau des régions à faible rendement agricole telle que celle d’Ifrane.


EXAFAN, Solutions innovantes et service irréprochable

EXAFAN S.A est une marque reconnue au niveau international, leader sur le marché espagnol des systèmes intégrés dans le secteur agro-pastoral. Depuis sa création, EXAFAN S.A est dirigée par son fondateur et propriétaire, M. Juan Pascual, qui insuffle à son équipe une culture d’excellence et un service irréprochable à la clientèle. Plus de 10.000 clients sont fidèles à EXAFAN SA, grâce à sa croissance depuis plus de 26 ans et au développement de son réseau de distributeurs locaux et internationaux. Aujourd’hui, la société couvre 63% du marché espagnol et distribue également sur 72 pays des 5 continents. Cette importante expansion est le résultat d’une politique de qualité et d’innovation. Les produits, le soutien et les innovations continues de la société EXAFAN S.A, permettent la protection des animaux, la tranquillité de l’agriculteur et du consommateur.

Efficacité et innovation

La Société EXAFAN SA investit continuellement dans la recherche et le développement afin de maintenir son leadership technologique, introduisant sur le marché une large gamme de systèmes intégrés pour l’équipement de la ferme et son exploitation. Elevage intensif, usines de production d’aliments, couvoirs, production de viande,

laboratoires, installations de traitement de l’eau, infrastructures et tout autre outil nécessaire pour compléter la chaîne alimentaire de la ferme à la table, sont réalisés en un seul concept. EXAFAN SA assure la conception, la gestion et l’exécution complète des exploitations d’élevage et de leur équipement nécessaire, tout en apportant des conseils du début à la fin du projet. Exafan élabore des solutions sur mesure pour chaque client en fonction du type de projet et de ses propriétés. La société assure ainsi aux éleveurs la construction de bâtiments à même de répondre aux normes de propreté les plus exigeantes. Les bâtiments sont conçus pour gérer la ventilation intérieure efficacement afin d’offrir aux volailles les meilleures conditions climatiques (qualité de l’air, bonne température), un espace suffisant répondant aux besoins nutritionnels des animaux de même que la quantité et la qualité nécessaires d’aliments et d’eau. Ceci se traduit par une bonne homogénéité des volailles et un niveau de production élevé. EXAFAN SA, propose une gamme complète de produits pour l’équipement des bâtiments : régulateurs, contrôle des fenêtres et autres

trappes d’air, extraction d’air, chauffage, climatisation, traitement de l’eau, stockage, systèmes d’alimentation, d’approvisionnement en eau et logement. Elle équipe également différents types de bâtiment d’élevage intensif : - bâtiment de chair - bâtiment de grands parents - bâtiment de poussinière - bâtiment de mères - bâtiment de poules pondeuses. Le département de construction d’EXAFAN SA fait une étude personnalisée des besoins du client afin d’améliorer son investissement et lui permettre d’atteindre les meilleurs indicateurs de conversion du poulet durant la période d’élevage, ainsi qu’un niveau d’hygiène élevé, ce qui permet de préserver l’environnement. - Nutrition animale : la société accorde de l’importance aux petits détails, à la construction des bâtiments, à l’installation des équipements clés en main. Pour leur réalisation, EXAFAN SA s’occupe de la conception, de l’installation mécanique, de l’installation électrique jusqu’au la mise en marche, du suivi et de la supervision des services après-vente. - Le couvoir: La société conçoit,

fournit, monte l’ensemble du bâtiment et propose également une assistance et des services pendant toute la durée de son fonctionnement. - Abattoirs: l’entreprise propose une solution complète et veille à ce que tous les équipements pour la production de viande, les lignes de production polyvalentes, automatiques, soient hygiéniques, sûres et respectueuses de l’environnement. La société EXAFAN SA est également spécialisée dans la gestion, l’exploitation et la maintenance de projets de grande envergure pour la volaille. Ses systèmes automatiques pour recueillir des informations techniques et assurer le suivi, la gestion et le contrôle, permettent à ses employés d’obtenir des données techniques et statistiques facilitant l’analyse et la prise de décisions pour éviter la variabilité du climat, améliorer la rentabilité et réduire les charges.

Service après-vente

EXAFAN SA base sa relation avec ses clients sur la confiance et la sécurité. La société met tout en œuvre pour que cette relation perdure après la vente grâce à sa disponibilité pour la consultation et son soutien à tout moment. Le service après-vente d’EXAFAN SA, est composé d’une équipe professionnelle, pleinement qualifiée pour l’installation, la réparation et l’entretien de tous ses produits. La société peut également fournir du personnel ayant une grande expérience dans la gestion de projets d’aviculture.

LA SOCIÉTÉ EXAFAN SA EST UNE FENÊTRE OUVERTE SUR LE MONDE AGRO-PASTORAL. Publi-reportage Agriculture du Maghreb N° 70 Octobre 2013

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AGRI Elevage

SIDETA

(Salon International de Développement de l’Elevage Tadla Azilal)

Une première pleine de promesses Abdelmoumen Guennouni

Disposant de potentialités agricoles extraordinaires, aussi bien en termes de climat, de disponibilité d’eau, que de savoir faire de ses agriculteurs et éleveurs, la région de Tadla Azilal, berceau traditionnel d’un élevage et d’une agriculture diversifiés, représente l’une des régions agricoles les plus importantes du royaume. Entre autres actions à même de valoriser ces potentialités, cette région a organisé la première édition du très attendu, et premier au pays, ‘‘Salon International de Développement de l’Elevage Tadla Azilal’’ sur 5 jours du 18 au 22 septembre derniers.

L

es objectifs visés par cette manifestation sont multiples : - promotion et développement de l’élevage marocain - faire connaître les produits de la région et mettre en place

un espace de rencontre et d’échange entre les différents acteurs du secteur - permettre aux éleveurs et aux agriculteurs de s’informer des nouvelles techniques d’élevage notamment en matière d’amélioration des races ovines et

bovines, d’insémination artificielle, etc. - organisation de ventes aux enchères d’animaux et notamment de taurillons d’engraissement issus du croisement industriel qui connait un véritable boom dans la région,

Fiche technique du salon

Lieu : ferme de 20 ha de l’Association des Eleveurs du Tadla (Sidi Hmadi, province Fquih Ben Salah) Aire d’exposition de 7.700 m² répartie en six pôles : - Le Pôle institutionnel - Le Pôle sponsoring - Le Pôle Elevage -Le Pôle concours et ventes aux enchères -Le Pôle services, produits et matériels d’élevage -Le Pôle machinisme Ouvert gratuitement au grand public, mais ciblant prioritairement les professionnels du secteur de l’élevage, le salon a enregistré la présence d’un total de 250 exposants, issus du Maroc et de sept autres pays, et un public estimé à 150.000 personnes.

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association (Asedita) qui a vu le jour en février 2013. Celleci a pour rôle d’organiser et de promouvoir cette manifestation, et en faire une plateforme incontournable et un rendezvous périodique des acteurs et des professionnels du secteur de l’élevage afin de positionner l’évènement parmi les grands salons nationaux. De même, elle ambitionne d’encourager toutes activités visant la valorisation des potentialités de l’élevage de la région

La Région Tadla Azilal : - organiser des concours d’élevage de bétail (meilleures génisses, …) ayant suscité l’intérêt

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d’un public de connaisseurs - constituer une vitrine incontournable du dynamisme du secteur de l’élevage dans la région et au Maroc. En marge de cet événement, se sont déroulés des ateliers, séminaires et conférences thématiques ayant donné au salon une indéniable dimension scientifique et pédagogique. Les thèmes abordés par des experts marocains et internationaux portaient sur la filière lait, la filière viandes rouges, la formation professionnelle, etc., Le salon a été organisé, en partenariat avec les organismes publics, les autorités locales et régionales, par une

berceau de l’agriculture et de l’élevage Avec une superficie agricole utile de 570.000 hectares, dont 185.000 irrigués et 385.000 de terres bour, cette région bénéficie de la présence sur son périmètre de deux importants barrages : Bin El Ouidane et Chahid Ahmad Al Hansali qui totalisent une capacité de 2,5 milliards de mètres cubes. En plus elle bénéficie d’atouts naturels incontestables, comme l’excellence de son sol, ses importantes réserves fourragères naturelles, son potentiel forestier riche et diversifié couvrant une superficie d’environ un demi-million d’hectares, notamment en zone montagneuse, etc. Elle contribue ainsi à hauteur de 14% et 11% de la production nationale respectivement en lait et enviande avec une production annuelle de l’ordre de 250 millions de litres et 42.000 tonnes de viandes. D’autres filières agricoles font sa richesse à l’instar de la production de se-


mences avec 28% de la production nationale, la betterave avec 24%, les agrumes et l’olivier où elle accapare respectivement 17% et 14% de la production nationale. La filière des viandes rouges y occupe une place importante dans le tissu économique avec un cheptel composé d’environ : - 270 000 têtes de bœufs. - 1,4 million têtes d’ovins principalement de la race Sardi. - 600 000 têtes de caprins. Le PMV ambitionne d’augmenter la production de viandes rouges dans la région à 90 000 tonnes par an à l’horizon 2020.

L’élevage et les filières animales au Maroc :

Chiffre d’affaires annuel : 35 milliards de dirhams .

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Activité de base de tous les agriculteurs marocains et secteur pourvoyeur d’emplois, l’élevage emploie actuellement 2,5 millions de personnes, notamment dans l’élevage ovin et caprin qui accaparent 67% de la main d’œuvre. 15% de cette main d’ouvre est employé par l’élevage bovin tandis que 18% travaillent dans la production laitière. Considérés comme des

bassins laitiers au vu de leur configuration géographique favorable à l’élevage, les régions Tadla Azilal, Doukkala-Abda, et Gharb-Chrarda-Beni Hssen concentrent plus de 70 % de la production laitière. La filière en chiffres : Cheptel bovin : 2,7 millions de têtes Cheptel ovin et caprin : 17,5 millions de têtes Cheptel camelin : 180.000 de têtes Cheptel équin : 160.000 têtes

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