Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
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Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
EDITIONS AGRICOLES
Edito
Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04
Cultures et élevage
22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Berger 20200 Casablanca
Les deux mamelles de l’agriculture
Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com
Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID
Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID
Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI
Ont participé à ce numéro : Pr. Ezzahiri Brahim Dr. Abbès Tanji Ali mamouni A. Oukabli Amal Hadiddou Kajji Abdellah Mekaoui Abderrahman H’sain Lahssen
Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI
Directeur Artistique Yassine NASSIF
Imprimerie PIPO
Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.
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ans le cadre de sa conception de l’Agriculture marocaine au sens large et partant du constat que l’élevage est une composante essentielle de ce secteur, le magazine Agriculture du Maghreb n’a cessé depuis sa parution, d’aborder l’aspect élevage dans tous ses numéros avec les autres articles concernant l’ensemble des filières agricoles. Dans sa nouvelle approche pour 2015 et à plus long terme, Agriculture du Maghreb a opté pour la publication, chaque année, de plusieurs numéros spécialement dédiés à l’élevage dont le premier paraitra en mars. Ces numéros seront conformes aux calendriers des différents élevages conduits au Maroc et contiendront des articles techniques, études scientifiques, recommandations de professionnels, … visant à permettre l’amélioration de la technicité des éleveurs marocains et un meilleur respect des bonnes pratiques, des conditions de sécurité animale, … L’aspect économique étant aussi essentiel, les conseils et recommandations permettront aux éleveurs de réussir leurs opérations dans les meilleures conditions de rentabilité.
Par ailleurs, nos pages seront toujours ouvertes aux associations professionnelles et organismes de recherche et de conseil désireux d’accompagner au mieux les éleveurs pour les différents aspects liés à la conduite de leurs élevages. Agriculture du Maghreb accompagnera également les fournisseurs d’intrants et de services (aliments, semences, matériel, soins vétérinaires, …) dans leur démarche de prospection et de promotion en leur ouvrant ses pages pour une communication ciblée. Ils pourront ainsi communiquer aux intéressés toutes les nouveautés et actualités à même de faciliter leur travail, d’améliorer les performances du cheptel et de garantir le bon état sanitaire pour la satisfaction des exigences des consommateurs.
Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication
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Sommaire 6 Actualités
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Croissance végétative chez l’olivier
Facteur déterminant des rendements
32 Trofel 2015 L’excellence récompensée
52 La filière pomme italienne Un exemple d’organisation et d’intégration
34 Table Ronde Commercialisation des fruits et légumes
40 FRUIT LOGISTICA 2015
56 Maïs
Réussir le désherbage
60 Les maladies foliaires du blé Attention à la rouille jaune et à la septoriose
Repousse les limites
44 Pépinière maraîchère Première étape de la réussite d’une bonne production
Petites annonces 90
Nos annonceurs AGRICOLA GIL 54 BASF 57 BASF 61 Crédit Agricole Maroc 2 CASE IH 63 CHAMARTIN 29 CMGP 68 ELEPHANT VERT 17 EURODRIP 51 FELEM 27 FRUCTIDOR 23 4
GAUTIER Semences 45 GHENT SUPPLY 54 HORTICOM 13 IPACK IMA salon 9 IRRI-SYS 19 IRRITEC 21 JANNY 54 KEKKILA 46 KERIAN EUROPE AB 39 LALLEMAND 37 LEMKEN 20
du Maghreb Agriculture du Maghreb 4 Agriculture N° 80 Déc. 2014 / Janv. 2015 N° 81 Février 2015
MAMDA 5 MAROC SAMAD 7 MASSO 36 MEDFEL Salon 39 PROMAGRI 11 SIFEL Salon 15 TECNIDEX 35 TEMETASH 31 TESSENDERLO 16 TIFONE 55 TIMAC 67
TODOLIVO 49 URBINATI 47 VAL VENOSTA 53
CAHIER ARABE MAMDA CMGP PROMAGRI
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Actu Actu RECHERCHE
Pour plus de performance, la ruée vers les «datas» Des start-ups aux multinationales, tout le monde s’y met: investir dans l’utilisation des «datas», les données informatiques, pour permettre aux agriculteurs de tirer le meilleur parti de la masse croissante de données disponible sur la météo, les sols, ou l’état des cultures. Signe de l’engouement: Monsanto, le géant américain des semences et de l’agrochimie, n’a pas hésité à débourser près d’un milliard de dollars en 2013 pour racheter une start-up spécialisée dans l’analyse des données météo, The Climate Corporation. Une stratégie basée sur un constat: les agriculteurs disposent de plus en plus de données, mais «n’ont pas les outils – et le temps - pour localiser les données pertinentes, les extraire et les analyser de manière simple pour in fine améliorer leur rendement», explique un représentant de Monsanto. La firme propose donc aux agriculteurs américains des logiciels gratuits ou payants pour suivre au jour le jour les «paramètres clés de chaque champ (météo, humidité du sol, stade de développement de la culture)», ainsi que des conseils sur les décisions à prendre, pour l’application d’engrais par
exemple. En 2014, plus de 20 millions d’hectares ont été cultivés avec ces méthodes aux Etats-Unis, selon Monsanto. En France, l’intérêt pour les données agricoles s’aiguise aussi. InVivo, premier groupe coopératif du pays, a racheté fin 2014 Smag, une entreprise spécialisée de Montpellier, espérant en faire le numéro un européen du secteur. La démarche n’est pas gadget mais ultra-stratégique, assure le directeur général de Smag. «InVivo anticipe le fait que l’agriculteur n’est plus un simple agriculteur, mais un chef d’entreprise. Il y a une mutation profonde: les exploitations sont de moins en moins nombreuses, mais plus grosses et il est plus difficile de rester compétitif», assure-t-il. Chez Smag, 140 agronomes et spécialistes des nouvelles technologies travaillent sur des applications pour croiser les don-
nées fournies par des modèles météos, des capteurs dans les champs ou sur des drones, mais aussi des réseaux sociaux. Où et quand épandre des engrais sur une parcelle de blé? Y a-t-il un risque de maladie sur le champ ? L’agriculteur est prévenu sur son smartphone ou sa tablette. «Les analyses de sols remontent dans mon ordinateur. Je les transfère dans mon tracteur sur une carte flash, qui transmet directement au système de pulvérisation pour l’azote», explique un céréalier heureux du «temps gagné». Smag compte déjà parmi ses clients des industriels de l’agroalimentaire, qui suivent ainsi au plus près l’approvisionnement de leurs conserves et surgelés. «Elles peuvent voir si les maïs doux sont mûrs, si les carottes sont du bon calibre pour les poêlées forestières...», explique le directeur de Smag.
Des start-ups sont aussi sur les rangs. Dans le Nord, Weenat compte déjà doubler ses effectifs après deux ans d’existence. Plantés dans les champs, ses capteurs mesurent température et humidité puis transmettent les données sans câblage, grâce à un réseau bas débit sans fil, «ce qui permet de gérer des parcelles éloignées», explique l’un des fondateurs trentenaires. Pour ne pas irriguer à tort et à travers, ou bien semer au bon moment, un logiciel d’aide à la décision est prévu. Car l’important c’est de «savoir interpréter et utiliser les données. Il faut établir les bonnes requêtes, poser les bonnes questions», souligne un chercheur à l’institut de recherche sur la technologie et l’agriculture Irstea. Même combat dans la viticulture, pour Fruition Sciences, start-up à cheval entre la Californie et Montpellier. «Il existe beaucoup de données sur les vignobles, mais souvent chaque fournisseur a son interface et elles ne sont pas compatibles. Nous avons donc créé un protocole pour récupérer toutes les données et en tirer la quintessence», explique l’un des fondateurs. A la clé, une meilleure maîtrise de l’irrigation, promet-il, avec des économies d’eau, mais surtout des gains de qualité et un meilleur contrôle du rendement. Source : AFP
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Actu Environnement Actu
Réchauffement climatique
L’agriculture : cause, victime et solution aussi ! A la fois victime et responsable du changement climatique, l’agriculture est soumise à une double contrainte: alléger son empreinte sur l’environnement tout en augmentant sa production de 70% d’ici 2050 pour répondre aux besoins croissants de l’humanité. Cet enjeu majeur était au cœur d’un colloque réunissant chercheurs et politiques à Paris, à la veille du salon de l’agriculture, placé sous le signe de l’innovation. Une manière de lancer l’année du climat puisque la France accueille en décembre la conférence des Nations unies censée trouver un accord à 195 pays pour juguler l’envolée du thermomètre mondial. La hausse des températures, si elle se poursuit au rythme actuel, risque fortement d’affecter la productivité, en particulier des régions déjà fragiles, prévient un climatologue. Déjà, l’impact sur les rendements est frappant y compris en France, où ils plafonnent. Pour les quatre principales cultures vivrières mondiales blé, maïs, riz, soja - les régions qui vont perdre en productivité, progressivement « vont clairement prendre le dessus sur celles qui y gagnent». Cet impact sera particulièrement fort dans les régions où l›accès à l›eau est déjà problématique mais pas uniquement puisque il y aura des problèmes liés à la température elle-même, avec le risque que certaines maladies s›étendent vers le nord, reprend le climatologue. « Tous les écosystèmes vont être touchés », comme le vivent déjà les viticulteurs du sud de la France. « Il va falloir adapter les espèces végétales plus vite que prévu », renchérit un agronome et économiste pour qui « ce sera l’enjeu majeur des prochaines décennies ». L’agriculture, victime, est aussi une cause du dérèglement climatique et contribue en 8
France pour 20% aux émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent l’atmosphère - davantage quand la déforestation est importante. Plus encore que le carbone (CO2), elle émet principalement du méthane (40% des émissions) et de l’oxyde d’azote (50%), des gaz au pouvoir 30 fois et 300 fois plus réchauffant que le CO2.
Une agriculture climato-intelligente
Mais des solutions existent. A Montpellier, le département d’éco-technologies de l’Irstea, Institut de recherche sur l’agriculture et l’environnement y travaille : réduction des phytosanitaires, meilleur usage de l’eau... « Pour limiter l’oxyde d’azote, il faut essentiellement mieux gérer les apports d’engrais et privilégier les engrais organiques », indique sa directrice. L’agro-écologie est également une réponse, en ménageant les sols. Quant à la « méthanisation » qui recycle le lisier, fortement émetteur, en source d’énergie, elle offre déjà une
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réponse à l’élevage, qui doit être complétée par adaptation du régime alimentaire. L’idée est de développer une « agriculture climato-intelligente », visant à la fois à assurer la sécurité alimentaire et à permettre aux agricultures de résister et de s’adapter aux changements du climat, avance un expert. L’autre enjeu, estime-t-il, est la production d’énergie à partir de la biomasse et de matériaux capables de remplacer le pétrole : « les prix de l’énergie vont augmenter, il faut aussi
l’anticiper » martèle-t-il. L’économiste mise sur le « comportement entrepreneurial » des agriculteurs : « Le fait qu’on atteigne un coût environnemental tellement insupportable va inciter à changer les comportements » espère-t-il. Restent les 2,7 milliards d’exploitants agricoles pauvres dans le monde, qui continueront de produire l’essentiel de l’alimentation mondiale en 2050 et devront faire un bond considérable pour y parvenir. Sans pour autant étendre à l’infini les surfaces cultivées. « En continuant comme on le fait on y parviendra, mais au détriment de l’environnement. Ce qui rendra la Terre invivable » redoute-t-il. C’est important que la profession agricole prenne conscience que (le climat) c’est son problème, pas celui des autres, parce qu’elle a un rôle très positif à jouer en termes de solutions. Source : AFP
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Actu Consommation Actu
Les fruits et légumes «moches»
se rebellent contre le gaspillage alimentaire Depuis quelques mois, de grandes enseignes françaises se sont mises à vendre des fruits et légumes à l’aspect peu traditionnel. Une opération à succès destinée à lutter contre le gaspillage dont sont victimes chaque année les produits considérés comme hors calibre ou ayant trop de défauts. En effet, depuis quelques mois, certains étals où se présentaient auparavant des produits colorés, réguliers et agréables à l’œil, offrent désormais des produits plus atypiques. Forme biscornue, taches, taille inhabituelle, les fruits et légumes «moches» ont fait une arrivée remarquée sur les étals de plusieurs enseignes. C’est Intermarché qui a démarré l’initiative en lançant en avril dernier les premiers étals de fruits et légumes moches. Depuis, de nombreuses enseignes lui ont emboité le pas en participant à une opération imaginée par des producteurs de fruits et légumes. Le principe est simple : faire comprendre aux consommateurs que les fruits et légumes peuvent être moins jolis mais tout aussi bons. Des produits hors normes
qui finissent à la poubelle Avec cette initiative, c’est tout un système qui est dénoncé, celui du calibrage imposé aux produits vendus par les agriculteurs. En France, 30% des fruits et légumes n’arrivent pas du champ à l’assiette. Or, si certains ne sont pas vendables, d’autres le sont bien, ils présentent juste un aspect qui ne correspond pas aux normes de taille, de couleur ou de forme imposées. Très souvent, les produits concernés sont donc écartés et ne finissent jamais sur les étals. Une véritable perte pour les producteurs et surtout un gaspillage alimentaire évitable. Chaque année des milliers de k i l o s
pommes, d’abricots déformés, de cerises à peine fendues, de tomates biscornues sont jetés par les producteurs qui n’ont pas de débouchés valorisants pour ces fruits et légumes moins jolis et pourtant exquis. Selon Intermarché, des millions de tonnes de ces produits seraient ainsi jetés chaque année pour «de mauvaises raisons». Ces fruits et légumes sont excellents et ont les mêmes qualités que les autres. Il est donc vraiment dommage qu’ils soient systématiquement écartés pour des défauts mineurs qui n’altèrent en rien leurs qualités gustatives. Convaincre les consommateurs Reste à convaincre les consomma-
teurs que ces produits ont beau être moins agréables à regarder, ils sont aussi bons voire meilleurs. Et là, ce n’est pas forcément évident. Avouons-le, beaucoup d’entre nous choisissent les fruits et légumes les plus plaisants au moment de remplir le cabas... Tout simplement parce que nous avons l’habitude de trouver de «jolis» produits sur les étals. Un aspect étrange inspire alors rapidement la méfiance, souvent à tort. Mais les enseignes ont trouvé la solution: titiller le porte-monnaie des acheteurs, en affichant des prix plus bas pour ces produits atypiques. L’aspect «anti-gaspi» côtoie alors l’aspect «économie». «Plus les consommateurs signaleront leur adhésion et leur volonté de trouver ces produits dans les rayons plus nous pourrons faire avancer les choses avec les distributeurs qui se mobilisent de plus en plus en ce sens», expliquent des producteurs. Un succès La France fait partie des pays européens à s’être engagé à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025, alors que le gaspillage dans les pays riches représente actuellement quasiment autant de nourriture (222 millions de tonnes) que toute la production alimentaire nette de l’Afrique subsaharienne
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Actu Consommation Actu
(230 millions), d’après une étude menée en 2012. L’initiative des produits «moches» pourrait donc constituer un coup de pouce de taille. Et celleci semble fonctionner puisque les enseignes sont de plus en plus nomRenan Even et Nicolas Chabanne ont monté leur boîte il y a un an pour revaloriser les fruits et légumes qui ont du goût. Ils ont d’abord créé le label «variété gustative» pour ceux ramassés à maturité. Puis, «parce que ça en découle, on a voulu donner une existence à ces fruits et légumes qui n’étaient pas vendus car ils ne correspondaient pas aux cahiers des charges des centrales d’achat», explique Renan Even, qui a un temps travaillé dans la grande distribution. «Les acheteurs restent dans leur bureau, raconte-t-il, et passent commande sans voir les fruits et légumes. Ils ne prennent pas du tout en compte le goût, ils n’utilisent que des critères très précis sur l’aspect visuel du produit.» Par exemple, une tomate avec un diamètre entre 57 et 67 millimètres, une coloration homogène, un pédoncule, une forme bien ronde, entre dans la catégorie1. En revanche, si elle est à 68 millimètres, elle baisse d’une catégorie, sera donc achetée au producteur moins cher. A ce petit jeu, les fruits biscornus restent au pied de l’arbre… Un gâchis considérable. Selon la FAO (la branche de l’ONU chargée de l’agriculture), un tiers des denrées ali12
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breuses à vouloir faire reculer un «gaspillage qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui». Beaucoup de magasins ont déjà rejoint l›initiative. Quant aux consommateurs, si certains se sont montrés méfiants, d›autres n›ont pas hésité à acheter ces produits hors normes. Parfois même avec le sourire aux lèvres en apercevant la drôle de forme du fruit ou du légume. Alors manger un concombre crochu ou une pomme qui ressemble à un canard, ça vous tente ? Source : www.maxisciences.com
mentaires produites dans le monde sont perdues ou gaspillées. En partie à cause des aléas climatiques. Comme un épisode de grêle qui donnerait aux clémentines touchées une peau boursouflée. Ou le mistral qui fait voler les feuilles… venues se coller sur les pêches laissant des traces. «Elles sont exclues du circuit alors qu’elles sont même meilleures que les autres, car le fruit a produit plus de fructose en cicatrisant», assure Renan Even. Avec son associé, il rachète ces éclopés au prix de revient – le producteur ne gagne rien si ce n’est pas la satisfaction d’un gâchis évité. Et les revend. Les grandes enseignes commencent à jouer le jeu. «J’ai juste peur que cela devienne un concept marketing, et qu’on en perde la qualité gustative… L’enjeu, c’est surtout de retrouver des fruits et légumes qui ont du goût.».
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Actu SALON Actu Exposition Universelle Milano :
Nourrir la Planète, Energie pour la Vie L’Expo Milano 2015 est une Exposition Universelle aux caractéristiques totalement inédites et novatrices. Elle va au-delà de son rôle d’exposition en proposant un processus participatif qui vise à impliquer de manière active les nombreux acteurs du projet autour d’un Thème d’importance cruciale: Nourrir la Planète, Energie pour la Vie. Cet événement unique incarne un nouveau concept d’Exposition Universelle: thématique, durable, technologique et centré sur le visiteur. 184 jours d’exposition, du 1er mai au 31 octobre 2015, plus de 130 pays participants, et plus de 20 millions de visiteurs attendus sur un site gigantesque d’un million de mètres carrés. Un voyage à travers les sa-
veurs : Les visiteurs, qui sont impliqués personnellement dans des parcours thématiques et des approfondissements sur le monde complexe de l’alimentation, ont l’opportunité d’effectuer un véritable voyage autour du monde à travers les saveurs et les traditions des peuples de la Terre New Holland Agriculture offrira un voyage interactif aux visiteurs de son Pavillon à l’Expo Milano 2015 · Un voyage interactif passionnant dans le monde de l’agriculture et l’histoire de la marque · « Un monde durable » : le nouvel épisode de la websérie « Les graines de la vie » sort sur les écrans
La visite du Pavillon New Holland à l’Expo Milano 2015 reposera sur un concept original développé par Filmmaster Events, en partenariat avec Movie & Arts, qui est en charge de la réalisation. « À l’intérieur du Pavillon New Holland, les visiteurs vivront une expérience inoubliable et interactive, en découvrant notre vision de l’agriculture, comment nous interprétons le présent et préparons un futur durable pour l’agriculture », a déclaré Carlo Lambro, Président de New Holland Agriculture, qui a ensuite conclu en ces termes : « De nombreux outils interactifs, des installations vidéo, des expositions en réalité augmentée et des produits permettront aux visiteurs de se rapprocher
Le Couscous Khoumassi à la Semaine Verte de Berlin
Véritables ambassadeurs du savoir-faire et du raffinement marocain en matière d’agriculture traditionnelle, les produits du terroir sont un levier de développement durable. Ces produits permettent en effet de valoriser les productions agricoles traditionnelles en mettant en avant leurs singularités et leurs qualités spécifiques. La Semaine Verte internationale de Berlin, qui s’est tenue du 16 au 25 janvier 2015, est l’une des plus importantes foires axées sur le consommateur et les denrées
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alimentaires en Europe. Elle rassemble chaque année quelques 1600 exposants provenant d’une cinquantaine de pays et accueille plus de 400.000 visiteurs. Lors de cette 80ème édition, le Royaume a occupé un pavillon de 485 m2 qui a accueilli 17 coopératives agricoles des produits du terroir et 2 exposants du secteur des fruits et légumes. La participation marocaine est en effet l’occasion de mettre en avant toute la richesse et la diversité du patrimoine authentique du pays au grand public et
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aux professionnels du secteur qui visitent le pavillon marocain. Le Terroir d’Oued Eddahab Lagouira a également été présent grâce à la participation de la Coopérative Féminine de Production et de commercialisation du couscous. L’occasion de présenter un savoir-faire authentique de production de couscous de grande qualité. Ce groupement féminin a été soutenu dans le cadre du plan Maroc Vert qui vise, entre autres, le développement de l’agriculture solidaire, l’amélioration des revenus et des conditions de vie de la femme rurale. Ce projet a été mis en œuvre par la Direction Régionale de l’Agriculture d’Oued Eddahab Lagouira, dans le cadre du Projet de Développement et de Valorisation des
du monde de l’agriculture et de comprendre l’importance de la mécanisation agricole dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire ». « Un monde durable », le nouvel épisode de la websérie « Les graines de la vie » est désormais en ligne sur le site Internet www. expo2015.newholland.com. Tournée dans des sites naturels d’une beauté époustouflante aux quatre coins de la planète, cette série de court-métrages qui accompagnera New Holland tout au long de l’Expo 2015, met les projecteurs sur la vie et le travail de huit héros, des agriculteurs qui nourrissent la planète avec l’aide de New Holland.
produits de terroir de la région et qui comprend aussi d’autres produits notamment le fromage de lait de chamelle, la viande séchée de dromadaire, .... A signaler que la Coopérative Féminine de Production et de commercialisation du couscous a été primée « Médaille d’Or » de la catégorie des produits à base de céréales lors de la 1ème Edition du Concours National des Produits de Terroir Organisé par l’ADA en Novembre 2014. Elle a également obtenu un prix d’excellence (sur 109 produits médaillés), après avoir obtenu l’autorisation sanitaire auprès des Services de l’ONSSA et le Certificat à l’export de l’EACCE, répondant ainsi aux normes de qualité et de sécurité sanitaire de ce produit. La participation à la semaine Verte de Berlin a été l’occasion pour les femmes participantes de faire connaître et déguster différents plats de couscous marocain aux visiteurs du stand d’exposition du groupement, ainsi que de dénicher des clients potentiels.
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Actu PRODUIT Actu
Pomme de terre
Bien sélectionner les variétés Pour créer de nouvelles variétés de pomme de terre, les sélectionneurs doivent pouvoir disposer d’une grande diversité génétique. Cette diversité permet de répondre à deux problématiques : les nouvelles demandes des consommateurs (couleurs et formes originales, goût, qualité nutritionnelle améliorée, etc.) et les évolutions des conditions de production. Car la recherche variétale oriente ses travaux pour s’adapter aux nombreuses préoccupations des agriculteurs. Les variétés sont sélectionnées sur des critères de rendement, d’adaptation aux évolutions climatiques, d’homogénéité des tubercules,
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de précocité et de résistance aux parasites.
Accroître la diversité génétique « Contrairement à ce que nous entendons souvent, notre métier permet d’accroître la diversité génétique, explique un sélectionneur. Nous faisons des croisements sexués, via les fleurs, pour avoir de nouvelles combinaisons génétiques. Nous récoltons ensuite les graines issues de ce croisement. La structure génétique de la pomme de terre fait que chaque graine est génétiquement différente des autres : on parle de diversité intra-croisement ». A partir de deux
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parents, c’est-à-dire de deux combinaisons génétiques, il est possible d’obtenir mille nouvelles combinaisons. Les graines sont alors semées afin de découvrir, pour chacune, les caractéristiques de leurs tubercules.
Sélection en fonction des usages Le savoir-faire du sélectionneur consiste à sélectionner dans cet éventail de résultats les génomes les mieux adaptés pour répondre finement aux critères variés de la demande, en parti-
culier les usages culinaires, nombreux dans le cas de la pomme de terre (purée, vapeur, frites, chips, gratin, etc.) ! « Par exemple, si nous nous intéressons à la confection de chips, il faudra éliminer les tubercules ayant une forme irrégulière, des yeux enfoncés ou colorés, ou se conservant mal. Pour le type « frite », nous privilégierons par exemple les formes rondes et éliminerons ceux ayant une forme de haricot », explique le sélectionneur. Fixer une nouvelle variété pourra prendre une dizaine d’années ! Source : www.semencemag.com
Une application Smartphone pour estimer les rendements Une application Smartphone aide les agriculteurs de pommes de terre à estimer le rendement des cultures et à réaliser des économies d’eau. PepsiCo, la société holding qui possède entre autres la marque Pepsi, a fait équipe avec l’Université de Cambridge pour développer une application smartphone qui peut prédire le rendement des cultures de pommes de terre en photographiant et en analysant les feuilles de la plante. L’application est à l’essai dans 46 champs de pommes de terre britanniques qui fournissent des produits de PepsiCo, en particulier des chips. Les producteurs prennent une photo d’un champ et cette image est géolocalisée et envoyée à un site pour le traitement hors ligne. Un modèle spécialement développé analyse la mesure dans laquelle le feuillage de la pomme de terre recouvre le sol, en tenant compte de différentes variétés de pommes de terre et le sol. Le modèle permet aux producteurs de prédire le développement des cultures et le rendement ainsi que le plan d’irrigation et de récolte. Les coordonnées GPS attachées à l’image du système aident à évaluer les différents endroits d’où la photo de tout un champ a été prise. Pour le moment, l’application ne dispose pas d’une interface pour la rétroaction de la transformation, il est plutôt envoyé au système i- récolte de PepsiCo - une plate-forme de surveillance des cultures qui regroupe des informations telles que les niveaux d’humidité du sol. La plate-forme est conçue pour aider les agriculteurs à suivre l’évolution de leurs cultures et, dans le long terme, à réaliser des économies sur leur consommation d’eau et d’optimiser leurs
récoltes. Les essais du système de surveillance de l’eau ont déjà conduit à une réduction de 8% de la consommation d’eau et une augmentation de 13% du rendement. David Firman, qui a dirigé le développement de l’application à l’Université de Cambridge, a expliqué dans un communiqué: « Avant, pour prédire le rendement de leurs cultures, les agriculteurs devaient compter sur des mesures manuelles qui étaient lourdes et sujettes à l’erreur. Cette
application permet aux agriculteurs des prévisions de rendement plus précises des cultures en utilisant des images numériques et des techniques de modélisation». Il ajoute que bien que le système a été conçu pour les pommes de terre, les principes pourraient facilement être appliqués à d’autres cultures. Pour de meilleurs résultats, les producteurs sont encouragés à soumettre des photos hebdomadaires.
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Actu Actu
MedFEL 2015
Perpignan, du 21 au 23 avril 2015 L’ouverture de MedFEL Tech est la principale innovation de MedFEL, le rendez‐vous international d’affaires des fruits et légumes qui se tient du 21 au 23 avril 2015 au Parc des Expositions de Perpignan. La 7ème édition élargit son offre aux professionnels du conditionnement à l’emballage en passant par les semenciers, les obtenteurs et la chaîne du froid. MedFEL 2015 propose pour la première fois une offre exhaustive et internationale. En intégrant les professionnels en amont de la production qui s’ajoutent aux professionnels de la logistique et de la chaîne du froid déjà présents à MedFEL, l’ensemble de la filière fruits et légumes est représenté cette année à Perpignan. En lançant MedFEL Tech, le nombre d’exposants et de visiteurs de MedFEL devrait natu-
rellement augmenter. L’objectif est de regrouper une cinquantaine d’exposants de la sphère technique pour lesquels sont sélectionnés une trentaine d’acheteurs spécifiques. Lors de la 6ème édition, 5 315 visiteurs étaient à Perpignan parmi lesquels les acheteurs les plus importants de la filière fruits et légumes et 241 exposants du bassin méditerranéen avaient participé. MedFEL Tech pour gagner en compétitivité « Nous étions sur l’aval, nous intégrons désormais l’amont, explique Chantal Passat, la présidente du Comité d’Organisation
de MedFEL. MedFEL Tech doit être un nouvel outil pour les entreprises de la filière fruits et légumes afin de stimuler leur productivité. Il doit répondre à leur besoin d’innovation qui tient une place essentielle dans la compétitivité de la filière, notamment pour maintenir une position forte sur les marchés d’exportation et répondre à l’évolution des attentes des consommateurs. Pour Chantal Passat, MedFEL Tech ancre davantage encore MedFEL dans l’Euroméditerranée. « En complétant notre offre avec MedFEL Tech, nous gardons notre cap de développer les relations économiques entre les pays de l’Union pour la Méditerranée car le Sud de la Méditerranée est
en demande d’échanger sur les différentes compétences techniques. » Organisé par Sud de France Développement pour la Région Languedoc‐Roussillon, MedFEL met les pommes à l’honneur en 2015. Placé pour la quatrième année consécutive sous le haut patronage du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, le rendez‐ vous international d’affaires des fruits et légumes se tient du 21 au 23 avril 2015 au Parc des Expositions de Perpignan. MedFEL s’ouvre à tous les types de matériels liés aux produits de la filière fruits et légumes
Vient de paraitre Les ennemis de la pomme de terre au Maroc par Dr. El Hassan ACHBANI (INRA-Maroc) L’ouvrage intitulé « Les ennemis de la pomme de terre au Maroc », édité par Dr. El Hassan ACHBANI (INRA-Maroc) traite pour la première fois au Maroc les aspects techniques d’une culture d’une grande importance pour notre pays qui est la pomme de terre. Un panel d’experts de différentes disciplines et institutions de recherche, de formation, de développement et de contrôle (INRA, Université Moulay Smaïl de Meknès, FST de Mohammedia, Université Kadi Ayad de Marrakech et ONSSA), a contribué à la rédaction des onze chapitres qui forment cet
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ouvrage. Un ensemble de connaissances scientifiques et techniques récentes sur les principaux ennemis de la culture de pomme de terre ont été développées à partir des résultats des travaux de recherche réalisés aussi bien à l’échelle marocaine qu’internationale et concernent les maladies fongiques, bactériennes et virales, les nématodes, les insectes ravageurs et les mauvaises herbes avec plus d’une centaine d’illustrations en vue de faciliter le diagnostic au champ. Des carences dues aux différents éléments nutritifs
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(Macro-éléments et Oligo-élements) et les remèdes recommandés, ainsi qu’une liste des pesticides homologués dans le pays et une autre relative aux références consultées ont été également incluses à la fin de cet ouvrage. Cet ouvrage a été conçu pour être profitable à un public aussi large que diversifié comprenant aussi bien des professionnels, des scientifiques, des techniciens, des agriculteurs que des étudiants comme en témoignent ses huit grandes parties (onze chapitres en total, la Bibliographie non comprise) suivantes qui le composent :
1) Les maladies fongiques de la pomme de terre, 2) Les maladies bactériennes de la pomme de terre, 3) Les maladies virales de la pomme de terre, 4) Les nématodes de la pomme de terre, 5) Les insectes ravageurs de la pomme de terre, 6) Les adventices et désherbage de la pomme de terre, 7) La description des carences dues aux éléments nutritifs et les remèdes, et en fin 8) Les pesticides homologués sur la pomme de terre.
L’AMPFR
Tient son assemblée générale La jeune et très dynamique Association Marocaine des Producteurs des Fruits Rouges (AMPFR) a tenu fin janvier son Assemblée Générale Ordinaire à Moulay Bousselham.
L’ouverture de l’assemblée par le Président de l’AMPFR, Monsieur Abdellatif BENNANI a été suivie par la lecture des rapports Moral et Financier au titre des exercices 2013 et 2014 qui ont été approuvés à l’unanimité par les membres de l’association. Par la suite, il a été procédé à l’élection des 12 membres du nouveau bureau. Le vote de l’assemblée a eu lieu à bulletin secret sous la surveillance d’un bureau de vote pour garantir un environnement démocratique et transparent. Les élus se sont ensuite réunis pour la répartition des fonctions au sein du nouveau Conseil d’Administration. Ainsi, l’Association Marocaine des Producteurs des Fruits Rouges (AMPFR) sera administrée pendant les trois prochaines années (2015-2017) par le Conseil d’Administration suivant : Président : Abdellatif BENNANI 1er vice Président : Mohamed BAKKALI 2ème vice Président : Ahmed ZABTE 3ème vice Président : Ankoud OUAZANI Secrétaire Général : Mohamed BENAICHA Vice Secrétaire Général : Said LAHSIKA Trésorier : Youssef HADDAD Vice Trésorier : Allal LKHAL Assesseur : Mohamed CHAOUI Assesseur : Kour LAMRANI Assesseur : Bousselham EL HARTI Assesseur : Abdeslam EL MSSAK Le nouveau Conseil d’Administration de l’AMPFR a tracé les principaux défis à atteindre dans son mandat qui se pré-
sentent comme suit : - La mise à niveau sociale des entreprises agricoles. - La diffusion des bonnes pratiques agricoles. - L’amélioration de la rentabilité de la filière. - La résolution de la problématique de l’importation des plants des fruits rouges sur le plan juridique - La résolution de la problématique des petits agriculteurs dont la superficie est inférieure à 5 ha sur le plan organisationnel Ainsi, depuis sa création, l’association multiplie les actions d’information, de formation et de vulgarisation au profit de ses membres moyennant des rencontres périodiques (encadrement social, choix variétal, lutte contre Drosophila Suzukii …). L’association assure également l’encadrement de la logistique et des exportations avec les responsables du port de Tanger Med et les administrations concernées. Elle suit de près les relations de concertation avec les organismes professionnels et les opérateurs des supermarchés Anglais sur le respect des normes sociales et des bonnes pratiques agricoles des Entreprises Agricoles. Par ailleurs, l’AMPFR a été présente dans tous les événements nationaux et internationaux en relation avec la filière de baies rouges (salons, congrès…). A cela s’ajoute sa participation en tant qu’acteur principal dans la fédération Interprofessionnelle des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (FIFEL) pour défendre les intérêts de la filière. Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
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Actu Mécanisation Actu
Outils du travail du sol Selon la culture à implanter et le travail du sol à effectuer, l’agriculteur aura le choix entre plusieurs types de matériel qui se succèdent pour préparer le lit de semences.
12 corps, sachant que plus le nombre de corps augmente, la puissance de traction nécessaire est plus importante.
Les herses rotatives
Les décompacteurs Les déchaumeurs Egalement appelés sous-soleurs, les décompacteurs sont des outils à dents droites ou courbées conçus pour éclater les blocs de terre compacts qui se sont formés en profondeur et peuvent empêcher le développement racinaire de la future culture. A signaler que le compactage du sol est défavorable à sa capacité de rétention. Les décompacteurs sont constitués de plusieurs lames droites ou courbées qui travaillent à 40 cm de profondeur. Selon le nombre d’éléments qui les composent et la force de traction employée, la largeur de travail est de 2,5 ou 3 mètres.
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Les déchaumeurs sont utilisés pour découper et enfouir les résidus de paille après la récolte. Ils travaillent sur une profondeur de 3 à 10 cm et généralement à grande vitesse (de 10 à 15 km/h). Il existe deux types de déchaumeurs : - Les déchaumeurs lourds sont formés d’un châssis en X garni de disques crénelés de 50 à 60 cm de diamètre - Les déchaumeurs légers sont composés de deux rangées de disques de 45 ou 55 cm de diamètre montés sur des suspensions indépendantes. Il existe une troisième catégorie : les néodéchaumeurs. Ils sont constitués d’une ou deux rangées de dents avec une
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pointe à ailette suivies par des disques de nivellement et d’un rouleau. On trouve aussi des déchaumeurs à dents.
Les charrues
La charrue (réversible ou non) est employée pour labourer la terre, c’est-à-dire la retourner par bandes. La charrue réversible est constituée d’une poutre principale sur laquelle sont fixés les corps garnis de socs à chaque extrémité. Les deux socs d’un corps travaillent alternativement puisque la charrue est retournée en bout de raie pour pouvoir labourer en aller-retour. La charrue moyenne comporte entre 4 et 6 corps mais on trouve sur le marché des modèles de
La herse rotative est le moyen le plus couramment employé pour affiner la terre après le labour. Il s’agit d’un outil animé par la prise de force du tracteur. La herse comprend une rangée de dents qui tournent sur elles-mêmes. La grande vitesse de rotation des dents casse les mottes de terre et les émiette. Un rouleau situé derrière la rangée de dents rappuie le travail pour laisser un lit de semence nivelé. Ces herses sont peu utilisées en grandes cultures vu leur faible largeur de travail et le cout élevé de leur intervention.
Les rouleaux
Les rouleaux sont destinés à rappuyer le sol. L’objectif est d’assurer un bon contact entre la graine et le sol après un semis ou d’homogénéiser le lit de semences avant le passage du semoir. Il existe une multitude de rouleaux. La plupart sont relativement lourds afin d’aplanir la terre et de briser les mottes. Le rouleau le plus courant est le packer en acier garni de petites dents crénelées.
Ressources
25% de l’agriculture mondiale en zone de stress hydrique Selon une étude américaine, un quart de la production agricole mondiale est issu de régions subissant un fort stress hydrique et 40% de l’alimentation disponible provient déjà de cultures irriguées. Cette étude illustre les tensions entre la disponibilité en eau, la production agricole et la nécessité de trouver un équilibre entre ces deux ressources essentielles alors que la population mondiale ne cesse d’augmenter. L’agriculture compte déjà pour 70% des usages de l’eau sur la planète. Bien sûr, notent les auteurs de l’étude, toutes les cultures ne sont pas exposées de la même manière. Plus de 40% du blé est cultivé dans des régions exposées à des stress hydriques élevés ou extrêmement élevés (centre des Etats-Unis, Sud de l’Europe, Inde du Nord, Chine), mais une plante textile comme le coton est déjà concernée pour moitié de sa production (sud des USA, Asie orientale...). De même, toutes les cultures n’ont pas la même consommation: les racines et tubercules comme les carottes, betteraves ou pommes de terre requièrent moins d’un demi-litre d’eau pour produire une calorie. Quand les lentilles ou les haricots en nécessitent 1,2 litre/calorie, selon les travaux de l’Université de Twente aux Pays-Bas et le Water Footprint Network. Et si l’irrigation permet d’augmenter la production de façon spectaculaire, la crainte à terme est de voir toutes les rivières et toutes les nappes aquifères sous tension croissante. Le véritable problème est de voir les conflits d’usage s’intensifier: dans des conditions inchangées, la demande en eau va croître de 50% d’ici 2030 mais la disponibilité ne peut pas augmenter dans la même proportion. L’agriculture représentera la moitié de cette demande supplémentaire à elle seule puisqu’il faut selon les prévisions augmenter la production de calories de 69% d’ici 2050 pour nourrir les 9,6 milliards d’humains projetés par l’ONU. Une carte interactive sur le site www.wri.org permet de constater, par culture (du cacao au riz, du caoutchouc au soja) et par région, où se situent les points les plus brûlants. Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
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Actu Entreprise Actu Entreprise Ekland Marketing Co. of California, (EMCO CAL)
Des variétés performantes pour le marché marocain Le Maroc se classe au cinquième rang mondial des pays exportateurs de fraise, devancé par l’Espagne (355.000 tonnes de fraises exportées), le Mexique (266.000 tonnes), les ÉtatsUnis (164.000 tonnes) et la Chine (128.000 tonnes). Le secteur de la fraise est confronté à l’enjeu majeur de trouver des variétés qui doivent regrouper trois éléments clés, à savoir : la qualité, la précocité et la constance de production. Basée à Chico, Californie, EMCO CAL apporte de nouvelles
variétés de fraise sur le marché depuis plus de 25 ans. La société a créé un vaste réseau de producteurs dans les cinq continents, qui développe un programme d’essais lui permettant d’accélérer la protection et la commercialisation de ces variétés. Avec des projets couvrant le monde entier, EMCO CAL a vu son activité s’élargir à un rythme rapide, en particulier en Espagne et au Maroc. Les deux variétés de fraises qu’EMCO CAL commercialise au Maroc sont la Festival et la Fortuna, cultivars de l’Univer-
sité de Floride. Fortuna est la variété qui a rencontré le plus grand succès auprès des producteurs, à ce jour, avec plus de 200 millions de plants cultivés dans la région méditerranéenne. Au cours de l’actuelle saison 2014/2015, 28 millions de plants sont cultivés au Maroc, et ce grâce à sa précocité et l’excellente qualité de ses fruits. Pour la Festival, la production au Maroc est estimée à 20 millions de plants cultivés cette année. Les variétés EMCO CAL ont pu gagner une place de
choix dans le marché du précoce, critère clé qui explique sa grande adoption par les producteurs assurés de sa rentabilité. Une réussite due essentiellement à la capacité de ces variétés à produire à un rythme stable et consistant avec une haute qualité tout au long de la saison. Par ailleurs, à coté de ces aspects, les principales préoccupations des fraisiculteurs sont la gestion et la maintenance de la santé des plantes. En effet, les exigences et réglementations phytosanitaires des marchés sont de plus en plus strictes notamment concernant l’utilisation des pesticides. De ce fait, de nombreuses recherches seront nécessaires pour trouver des variétés plus résistantes aux maladies tout en maintenant une haute qualité des fruits et un rendement élevé.
Pépinière International Nursery Visite des clients du Gharb et de l’Oriental International Nursery a fait exception parmi les pépinières de la région Sous Massa Draa en organisant le 13 janvier 2015 une visite de ses
sites à Agadir au profit d’une cinquantaine de ses clients producteurs des régions du Gharb et de l’Oriental.
Cette visite a été l’occasion d’une meilleure connaissance mutuelle entre les producteurs et la pépinière qui a pu leur montrer les potentiels matériels et humains mis en œuvre pour assurer l’élevage de plants de grande qualité et indemnes de toutes mala22
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dies. L’occasion également pour International Nursery de se rapprocher encore plus de ses clients pour mieux appréhender leurs besoins en vue de développer son service après vente.
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Actu Entreprise Actu Entreprise
Smurfit Kappa Workshop à Agadir
Le groupe Smurfit Kappa, leader mondial dans la fabrication d’emballages en carton, avec plus de 80 ans d’expérience dans le domaine, a organisé le dernier 28 Février son premier Workshop au Maroc à l’hôtel Sofitel Agadir. L’évènement a connu la participation d’une quinzaine d’entreprises leader du secteur agrumicole.
Selon M. Enrique Guillén, directeur Sales&Marketing du groupe Smurfit Kappa, l’objectif de ce Workshop est de continuer à contribuer à la croissance des entreprises à travers un dialogue continu qui permettra l’anticipation de leurs besoins et une meilleure réaction des services du groupe. Quant à Jesus Rivas, directeur Innovation de Smurfit Kappa, il a insisté sur le fait que : « Toute innovation doit être réalisable et fa-
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cile à exécuter que ce soit dans la conception des emballages, l’amélioration de la chaine logistique ou les nouveaux processus à développer. En plus, cette innovation, doit aider notre clientèle à se différencier de ses concurrents. Cette façon de travailler nous aide à créer des produits de qualité qui s’adaptent réellement aux besoins de nos clients ». « Nous travaillons en étroite collaboration avec nos clients et nous les aidons à réduire les excès d’emballage pour améliorer l’empreinte de CO2, et l’amélioration leur image quand le produit arrive chez le consommateur final », ajoute M. Guillén. A noter que Smurfit Kappa est active dans le secteur agrumicole depuis plus de 30 ans, et a été à la base d’une grande évolution des emballages agricoles en carton ondulé. Premier fournisseur à remplacer le PCA par le PCB (voir encadré). Smurfit Kappa a contribué historiquement au développement du
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marché marocain et de ses clients par la création continue de valeur. A noter que dans l’avenir, Smurfit Kappa a bien l’intention de renforcer son engagement d’investir au Maroc notamment au cours de l’année 2015. Pendant le workshop, un client de Smurfit Kappa depuis plus de 6 ans, M. Youssef Adardour de Prima Souss et Dardour primeur, a tenu à apporter son témoignage en partageant son expérience avec les emballages de l’entreprise. « Aujourd’hui, avec les produits Smurfit Kappa, nos réclamations ont diminué en passant de 30% à 2% grâce à la bonne qualité de leurs emballages qui permettent une protection totale de nos produits tout au long de la chaine de distribution. Nous n’avons plus de problème d’affaissement, ni de problèmes d’humidité des emballages. Nos produits parviennent à destination dans des conditions optimales, en maintenant le rapport qualité-prix à un niveau concurrentiel».
À propos de Smurfit Kappa
Smurfit Kappa est l’un des leaders mondiaux de la fabrication d’emballages en papier. Il opère dans 32 pays, avec près de 350 sites de production, environ 41 000 employés et un chiffre d’affaires
de 8100 millions d’euros en 2014. L’entreprise est leader en Europe et en Amérique où elle développe ses activités de carton ondulé, papier pour carton ondulé, Bag-in-box et carton compact. Ainsi, en Europe, Smurfit Kappa opère dans 21 pays, qui constituent également une base de développement vers l’est. L’entreprise opère également dans 11 pays d’Amérique du nord, centre et sud, où elle est le seul fournisseur à l’échelle pan-régionale. L’entreprise a aussi une position clé dans d’autres segments de produits et de marché comme le carton pour les applications graphiques, papier MG et sacs en papier. L’innovation, le service et une attitude proactive à l’égard du client, ainsi qu’une utilisation durable des ressources, sont ses principaux actifs.
Le concept PCB permet :
- des économies de 10% - 30% de gain d’espace - amélioration du marketing de la marque - meilleure communication avec le client - respect de l’environnement - optimisation de la surface - économie de colle de montage
Groupe Bodor
La restructuration se concrétise Présent dans le secteur des agro-fournitures depuis plus de 30 ans, le groupe Bodor, structure familiale marocaine composée principalement des sociétés Bodor sarl et Nabat Chaouia sarl, a entrepris en 2014 une profonde restructuration pour maintenir son leadership sur le territoire national. Pour atteindre cet objectif, la direction a mis en place une nouvelle structure organisationnelle qui a commencé par la création de cinq départements couvrant les différentes activités (commerciale, marketing, quali-
té, comptabilité&Finance et Ressources humaines) et par le recrutement d’ingénieurs technico-commerciaux en vue d’un maillage couvrant tout le territoire national. Par ailleurs, pour mieux répondre aux attentes de sa clientèle, la direction générale envisage une spécialisation des deux sociétés. Ainsi, Bodor se chargera de la commercialisation de tous les intrants agricoles avec l’ouverture de nouvelles agences commerciales, alors que Nabat Chaouia se chargera des prestations de ser-
De gauche à droite : M. Driss Morabit, Directeur Général Bodor, M. Ahmed Majdi, Directeur Général Adjoint BODOR au salon FRUIT LOGISTICA BERLIN
vices (expérimentation des intrants agricoles, homologation) au profit des partenaires commerciaux du groupe. C’est d’ailleurs dans ce cadre que Nabat Chaouia a participé au salon Fruit Logistica à Berlin afin de faire la promotion de sa nouvelle station de conditionnement et d’export des fruits et légumes basée dans la région d’Azemmour. Une unité de stockage et conditionnement de l’oignon verra également bientôt le jour dans la région de Fès et plus précisément dans la zone industrielle de Ras El
Ma. Par ailleurs, l’entreprise se chargera du triage, du conditionnement et de l’export des semences de céréales dans l’unité de conditionnement et de stockage au niveau de la station d’expérimentations agricoles qu’elle compte construire à Berrechid. A noter que pour accompagner ses ambitieux programmes de développement, le groupe Bodor est ouvert à des collaborations avec des fonds d’investissements nationaux ou internationaux.
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Actu Entreprise Communiqué
Dow AgroSciences et PROMAGRI du secteur des produits frais. Ce dialogue est essentiel pour comprendre les besoins toujours en évolution. Dow AgroSciences est l’un des leaders mondiaux dans le développement et la mise en marché de produits innovants de protection des plantes et notam-
ment dans le secteur des fruits et légumes. Partageant la même vision, Dow AgroSciences et PROMAGRI s’engagent à fournir des solutions adaptées pour aider les producteurs marocains à accroitre le rendement et la qualité de leurs productions et pouvoir ainsi faire face aux exigences d’un marché de plus en plus concurrentiel. Nous serons toujours impatients de connaître vos points de vue de manière à répondre le mieux possible à vos besoins.
mais aussi les résultats des essais de démonstration sur la culture de la pomme de terre menés dans la zone de Tiflet. Ces trois journées ont également permis d’aborder les
différents aspects relatifs à la conduite technique de la pomme de terre, aux problèmes généralement rencontrés par les producteurs et les solutions qui s’offrent à eux pour les résoudre.
Présents à Fruit Logistica 2015 Dow AgroSciences et PROMAGRI étaient présents cette année encore au salon Fruit Logistica qui s’est tenu du 4 au 6 février 2015 à Berlin en Allemagne. Les deux partenaires ont invité des agriculteurs marocains à l’événement pour partager avec eux
les dernières innovations en matière de productions agricoles et exigences du secteur. En effet, pour les deux sociétés Fruit Logistica est une opportunité pour poursuivre le dialogue avec les producteurs de fruits et légumes et tous les acteurs
ÉLÉPHANT VERT
Journées pomme de terre En ce début d’année 2015, ÉLÉPHANT VERT Maroc multiplie les actions d’information et de vulgarisation à travers les principales régions de production de la pomme de terre du pays, notamment à Berkane, Meknès et Tifelt. La première journée s’est tenue le 20 janvier à Berkane et a connu la participation d’une centaine d’agriculteurs qui ont assisté aux différentes présentations animées par un professeur de l’Ecole Nationale d’Agriculture (ENA) et par l’équipe Éléphant Vert de la zone. La conduite technique de la culture de pomme de terre a été le sujet principal de la journée. Et grâce aux explications fournies, les invités ont pu avoir une idée plus claire du process de culture en l’associant à l’offre en amendements organiques d’Éléphant Vert. La deuxième journée de vulgarisation a été organisée le 31 janvier dans la région de 26
Meknès et plus précisément à Mhaya,. Quelque 110 agriculteurs ont répondu présent et ont assisté aux différentes explications sur la conduite technique de la culture de la pomme de terre, fournies par un professeur de l’ENA Meknès, l’équipe commerciale de la zone et l’équipe de la Clinique des Plantes, service d’accompagnement technique d’Éléphant vert. En fin, c’est à MKAM TALBA (TIFELT) qu’a eu lieu la troisième journée dédiée à la culture de la pomme de terre, le 3 février dernier. Une centaine de producteur ont pris part à cet évènement et ont suivi avec attention les exposés d’un professeur de l’ENA, de l’équipe commerciale Éléphant vert et de l’équipe du service d’accompagnement technique “Clinique des Plantes”. L’occasion était tout indiquée pour présenter le Groupe ÉLÉPHANT VERT, sa gamme de produits et ses services,
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Journée TIFELT
Journée BERKANE
Journée MHAYA
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Actu Entreprise Actu Entreprise
CMCP, Au salon Fruit
Logistica 2015
Interview de M. Bertrand LAPLAUD, Directeur Général CMCP-INTERNATIONAL PAPER Maroc et région Afrique de l’Ouest. Quel est l’objectif de votre participation au salon Fruit Logistica ? CMCP-IP est le plus gros producteur d’emballages, bien sur par rapport au carton ondulé mais aussi vis-à-vis du bois et du plastique, pour le segment Fruits et Légumes au Maroc. Il est donc normal de participer au plus gros salon Fruits et Légumes au Monde. Nous y rencontrons des clients et finalisons des contrats mais aussi des prospects présents dans toute l’Afrique. Qu’est ce qui distingue les emballages CMCP des autres ? Nous avons la prétention de fournir des emballages adaptés aux besoins explicites mais aussi implicites de nos clients. C’est pourquoi l’innovation est un pilier clé de notre développement. Ainsi, nous avons développé dernièrement pour les fruits et légumes des emballages pour les agrumes, mais aussi les haricots verts ou encore les courgettes. Ces nouveaux produits sont accompagnés d’une montée en gamme de notre niveau d’impression et nous tendons vers le « High Quality Printing » pour une meilleure communication/ publicité des produits de nos clients. 28
Ainsi, l’emballage n’est plus seulement un emballage de transport mais aussi un emballage de ventes. Enfin, CMCP-IP fait partie du groupe International Paper, plus gros producteur de papier et d’emballages au Monde, présent sur tous les continents, et à ce titre, nous profitons de nombreuses synergies et des meilleures pratiques développées dans les autres pays. Quelles solutions proposez-vous pour les marchés lointains (Russie, Amérique du Nord, Asie) ? Pour ces zones de livraison lointaines, nous avons tout d’abord renforcé nos emballages pour résister aux conditions logistiques extrêmes et nous avons optimisé leur design pour que les containers de nos clients soient eux même mieux remplis. En effet, les couts de transport dans ces régions restent élevés pour nos clients et notre rôle, c’est de les aider car plus nos clients sont satisfaits, plus nous sommes nousmêmes satisfaits. Quelle importance accordez-vous à l’innovation et la créativité au sein de CMCP? Comme déjà évoqué, l’innovation est une priorité clé et
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c’est pourquoi nous y consacrons au minimum 5% de nos coûts. Par ailleurs, notre maillage avec International Paper nous permet de proposer des innovations sans que nous même, CMCP-IP, ne réinventions « l’eau chaude ». C’est la force d’un groupe ! Quelle importance accordez-vous au développement durable de vos ressources ? Le développement durable est un autre levier important pour notre croissance. C’est la raison pour laquelle nous avons été, en 2011, les premiers au Maroc dans notre domaine à recevoir le label « RSE » accordé par la CGEM. Nous avons d’ailleurs reconduit ce label le mois dernier. Je rappelle que nous sommes le plus gros recycleur de papiers au Maroc avec 70% de tous les vieux papiers col-
M. Bertrand LAPLAUD
lectés au Maroc qui sont recyclés dans notre papeterie de Kénitra. Je souhaite aussi mettre en valeur nos investissements dans le domaine environnemental. Ainsi, tous nos sites sont équipés de station d’épuration à la pointe de la technologie. Par ailleurs, nous voulons être certifiés « FSC » en 2015 et cela ne devrait plus tarder. Cette certification permettra d’assurer la traçabilité de nos matières premières et bien sur, la bonne gestion des forets. En fin, et au delà des matières premières, nos consommations d’énergie, d’eau… sont optimisées en permanence pour un clair respect de l’environnement.
De gauche à droite Mme Bouchra EL MOUFID, Responsable Communication et M. Hamza ZAAWATI, Directeur Commercial Pôle Agricole du Groupe CMCP-INTERNATIONAL PAPER,
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Actu Entreprise Actu Entreprise
Tomato Inspiration Event
Qui est le meilleur producteur de tomate de monde? Le 5 Février 2015, en marge du salon Fruit Logistica, la deuxième édition du ‘’Tomato Inspiration Event’’ a réuni les producteurs de tomates les plus novateurs du monde à l’hôtel Ellington à Berlin. Initié par HortiBiz* et soutenu par divers éminents fournisseurs du secteur de l’horticulture sous serre (Bayer CropScience, Saint-Gobain Cultilene, DLV Plant/GreenQ, Koppert Biological Systems, Nunhems, Priva, Revaho et Svensson), ce grand événement a pour objectif d’inspirer et établir des liens entre les leaders mondiaux du secteur de la tomate.
Plus de 200 horticulteurs, fournisseurs et journalistes venus du monde entier on assisté à la seconde édition de Tomato Inspiration Event.
C
hacune de ces entreprises a pris le soin d’inviter les meilleurs producteurs de tomates dans le monde pour participer à l›événement. Parmi les 100 producteurs de tomates sélectionnés par le jury cette année, 10 ont été désignés comme les plus innovants dans le domaine des cultures et des Proccess de production. Un sujet qui reçoit actuellement plus d’attention que jamais du fait que la technologie peut aider à accroître la production et la qualité d’une manière durable. Le choix du lauréat était confié à un panel externe d’experts de divers pays. Le jury était composé d’éminents chercheurs appartenant à des universités de renom aux USA, Hollande, Italie et Japon. Tout au long de la soirée, les 10 finalistes ont 30
fait de brèves présentations de leurs entreprises et de ce qui les rend si particulières. On apprend ainsi que plusieurs d’entre eux ont adopté de nouvelles technologies de production qui ont abouti à un produit final manifestement amélioré tout en réduisant les effets négatifs sur l’environnement. Mais le moment fort de la soirée fut la proclamation du ’’meilleur producteur de tomate du monde’’. C’est la société hollandaise Duijvestijn Tomaten qui a été élue cette année, et qui a été particulièrement saluée par le jury pour ses efforts dans le domaine de l’énergie géothermique et au développement et à la réalisation de l’ID Kas, un nouveau concept efficient d’économie d’énergie sous serre (moins 60% d’énergie par rapport à une serre en verre normale et + 10% en rendement). R & L
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Holt de l’Angleterre a terminé en deuxième place avec ses Pépinières Springhill ultra modernes. Tomates de Houweling du Canada et Royal Pride des Pays-Bas ont partagé la troisième place, tandis que Royaume-Farms du Mexique complète le top 5. Les autres entreprises nominées étaient : Wiig Gartneri de la Norvège, D’Vine Ripe d’Australie, Matysha Maroc, Scherzer Gemüse d’Allemagne et RedStar des PaysBas. Seule société marocaine, africaine et méditerranéenne sélectionnée cette année, Matysha Maroc a été classée dans le groupe des 10 meilleurs producteurs de tomates du monde, pour les efforts déployés dans les domaines de la production durable, de l’engagement social envers les employés et du transfert de savoir faire. Pour M. Taquie-dine CHERRADI, PDG du
A gauche M. Taquie-dine CHERRADI, PDG du groupe Matysha
groupe Matysha : « terminer parmi les 10 meilleurs producteurs du monde n’est pas chose aisée. Cette nomination est une nouvelle preuve que nos efforts vont plus que jamais dans le bon sens ». La soirée a également été l’occasion de discuter de l’avenir de la tomate et des tendances de la production et de la commercialisation à la fois sur le produit et le processus. Gunter Pauli, homme d’affaires et conférencier de renommée internationale a ainsi saisi l’occasion pour inspirer les participants en partageant avec eux son expérience et sa vision sur l’entrepreneuriat innovant.
*HortiBiz : plate-forme multimédia pour les serriculteurs professionnels du monde entier en langue anglaise
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Trofel 2015
L’excellence récompensée Lancés en 2008 par le cabinet Gold Roots Consulting (GRC), les Trophées de la filière fruits et légumes au Maroc (TROFEL) ont été décernés pour la sixième fois le 7 janvier à Agadir lors d’une prestigieuse cérémonie qui a réuni pas moins de 500 professionnels. TROFEL est un événement organisé sous l’égide du ministère de l’agriculture et le parrainage de l’EACCE, avec le support officiel de l’APEFEL et le concours de l’ensemble des Associations représentant la filière des Fruits et Légumes. Agriculture du Maghreb, magazine spécialisé de la filière, n’a jamais manqué de soutenir cette manifestation depuis sa création.
L
a cérémonie a été suivie avec grand intérêt par les personnalités invitées (producteurs, chefs d’entreprises d’agro-fournitures, officiels, représentations diplomatiques et économiques de certains pays européens, presse…). Les intervenants de marque qui
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se sont relayés tout au long de la soirée ont été unanimes à souligner l’importance de ce concours pour la valorisation de la filière des fruits et légumes. En effet, en récompensant les efforts des professionnels qui se sont distingués par leurs actions dans les domaines
de l’innovation, le développement durable, le social et la qualité, cet évènement encourage les autres opérateurs à suivre leur exemple, contribuant ainsi à la mise à niveau de l’ensemble de la filière. Pour cette 6e édition, les organisateurs ont judicieusement choisi le thème de ‘’la commercialisation des fruits et légumes : enjeux et perspectives», qui a d’ailleurs fait l’objet d’une table ronde durant la journée ayant précédé la cérémonie de remise de trophées (voir article page 34). Les organisateurs ont également choisi les Pays-Bas comme pays hôte en accueillant une délégation d’une trentaine d’opérateurs néerlandais, conduite par l’ambassadeur des Pays-Bas au Maroc et le président de la Chambre maroco-néerlandaise pour la promotion des exportations. D’ailleurs, une rencontre a été organisée en marge de l’évènement et a connu la participation de plus de 20 dirigeants d’entreprises des deux pays, de même qu’une
mission BtoB visant à explorer les opportunités de coopération entre les opérateurs économiques (voir encadré).
And the winner is…
La 6e édition des TROFEL a récompensé une dizaine de professionnels ayant fait preuve d’excellence dans leur travail. Il faut rappeler que le concours est ouvert à tous les opérateurs: producteurs, conditionneurs et exportateurs, personnes physiques ou morales, opérant dans les secteurs des agrumes, maraîchage, fruits rouges et arboriculture fruitière. Et comme
pour les précédentes éditions, c’est un Jury d’experts et professionnels qui a départagé les candidats. Plusieurs critères d’évaluation adoptés par le jury (organisation, action qualité, valorisation des produits, degré d’intégration, encadrement des adhérents, conditions de travail, usage rationnel des ressources, respect de l’environnement, …) ont permis de déterminer les heureux gagnants de cette édition dans les différentes catégories: – Agrumar Souss (prix d’Excellence), – Matysha (Innovation), – Cap Agro (Qualité),
– Quality Bean (Excellence) – Frigo Ameshoul (Mérite), – La coopérative agricole Oulad Abdellah de collecte et de commercialisation de grenadier (Mérite), – Qualiprim (Performance), - Atlas Agrumes (Mérite). - Dans la catégorie Produits de terroir, les coopératives Taitmatine et Tighanimine se sont vues décerner le prix de mérite. Des hommages ont également été rendus à plusieurs personnalités ayant marqué de leur empreinte le secteur agricole, en l’occurrence Haj Miloud Châabi, Karel Van Oers (professionnel néerlandais), Mohamed Amouri, Zine El Alami et Ahmed Belaghnou. Et en fin, point de cérémonie sans une fête qui en souligne la réussite et alimente les souvenirs. Un grand dîner a été servi aux participants, marqué tout au long de la soirée par des spectacles, mais aussi par l’esprit festif qui règne spontanément dans la filière Fruits et légumes.
Maroc - Hollande
Table ronde et rencontres B2B L’un des faits marquants de la 6e édition du Trofel est l’organisation d’une rencontre regroupant plus d’une vingtaine de dirigeants d’entreprises néerlandais (importateurs de F&L, solutions logistiques,…) et marocains (producteurs exportateurs, sociétés d’agrofournitures, associations…). L’objectif étant de mener ensemble une analyse afin de déterminer les axes potentiels de coopération maroco-néerlandaise. La hollande est en effet le premier exportateur mondial de fruits et légumes et a par conséquent beaucoup d’expertise et de savoir-faire à apporter surtout dans la région du Souss qui compte 70% des exportations marocaines de produits frais. Dans ce sens, il est notamment question de la création d’un centre d’excellence en horticulture au complexe horticole d’Agadir et dont le but est de permettre à l’agriculture d’atteindre un niveau de performance beaucoup plus haut notam-
ment par la résolution des problèmes qui se posent aux producteurs. A noter que cette rencontre fait suite à l’organisation, au CHA durant le mois de décembre, d’un atelier de travail sur le projet de création du centre d’excellence maroco-néerlandais en horticulture. L’atelier a rassemblé l’ensemble des parties prenantes de ce projet (MAPM, Ambassade des Pays Bas, organisations professionnels, enseignants chercheurs, entreprises privées) pour identifier selon une approche participative les objectifs prioritaires et les futurs axes d’intervention du centre. En marge de cette rencontre, une mission de B2B a été également programmée de même que des visites de sites de production et de conditionnement des fruits et légumes au profit de la délégation hollandaise pour permettre aux chefs d’entreprises de mieux cerner les spécificités de la filière horticole au Maroc.
Visite d’une unité de conditionnement du haricot vert
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Table ronde
Commercialisation des fruits et légumes Le développement des exportations à l’échelle internationale est une tâche ininterrompue et le Maroc se doit de multiplier les démarches pour conquérir de nouveaux marchés pour ses fruits et légumes. En effet, ce n’est un secret pour personne, côtés débouchés, nous avons bien été fragilisés sur plusieurs de nos marchés traditionnels ces dernières années, notamment pour les agrumes.
I
l est indéniable que le Plan Maroc Vert a apporté beaucoup d’avantages qui ont permis une mise à niveau et une importante hausse de la production nationale de Fruit et Légumes. Cependant, il ne s’est malheureusement pas suffisamment préoccupé de la question cruciale de la commercialisation. C’est le cas de la filière agrumicole qui a réussi à atteindre les objectifs de production tracés par le contrat programme avant terme. Or, vu le rythme actuel d’absorption de nos marchés habituels à l’export (crise, concurrence), tous les producteurs se tournent vers le marché local qui n’arrive plus à jouer son rôle habituel de soupape de sécurité, vu l’importance des volumes. D’où l’urgence de trouver de nouveaux débouchés. C’est dans ce cadre qu’a été organisée une table ronde le 7 janvier à Agadir dont l’objectif était de se pencher sur les principales opportunités qui s’offrent au Maroc dans ce domaine. Pour les opérateurs présents, il s’agissait d’identifier les marchés les plus
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porteurs et de réfléchir sur un plan d’action à mettre en place pour les approcher. Organisée par le cabinet GRC, la table a été animée par des intervenants de l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations ainsi que d’opérateurs du secteur privé et des représentants des associations de producteurs au Maroc. Cette initiative est à saluer car les opérateurs marocains ont quelques difficultés à élargir leurs contacts dans certains pays à fort potentiel pouvant constituer de nouveaux débouchés pour nos produits. Pourtant, notre pays dispose de tous les atouts nécessaires pour prendre des places sur les nouveaux marchés.
Les pays à fort potentiel
Lors de son intervention, M. Azzouzi, Directeur de Développement à l’EACCE, a présenté les marchés qui ont été identifié comme étant à fort potentiel d’exportation, à savoir :
L’Arabie Saoudite Plus grand pays du Moyen-Orient (30,7 millions d’habitant), l’Arabie Saoudite a un marché agro-alimentaire fortement importateur (16 MM dollars d’importations annuelles). Imposant peu de barrières douanières, ce marché est cependant exigeant en termes de présentation et de packaging des produits agroalimentaires. 13% des importations concernent les F&L et produits de la mer. Les principaux fruits et légumes importés étant les oranges, les mandarine, la PDT, la tomate et l’oignon. Selon l’étude de ce marché, le Maroc peut capter entre 10 et 20% des parts de marché sur certains produits agroalimentaires.
Les Emirats Arabes Unis Avec seulement 8,2 Millions d’habitants, c’est le 2e plus grand pays importateur de produits agroalimentaires dans le Golf (15MM$ en 2013, soit 3
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agroalimentaires.
Afrique Subsaharienne
M. Khalid Bounejma, Secrétaire Général de l’ASCAM.
fois les exportations agroalimentaires du Maroc). Les principaux produits importés sont les F&L avec 2,3 MM$. Le Maroc occupe la 54e place parmi les fournisseurs de ce pays (14M$) valeur très faible compte tenu des potentialités énormes qu’offre ce marché. Le Maroc a en effet des parts de marché à grignoter par rapport aux concurrents dont la qualité des produits et souvent bien inférieure à celle du Maroc.
Le Brésil Pays à très fort potentiel d’importation avec une population de 201 millions habitants. Bien qu’étant un grand pays producteur, il est aussi importateur (12,2MM$ soit 3 fois les exportations
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M. Azzouzi, Directeur de Développement à l’EACCE
agroalimentaires du Maroc). Les premiers fournisseurs du Brésil en produits agroalimentaires sont l’argentine (25%), USA, Chili, Uruguay, Chine et Paraguay. Le Maroc occupe la 32e position (34 M$ en 2013) part très faible compte tenu des potentialités du marché. Il s’agit d’un marché fort intéressant notamment pour la clémentine marocaine, mais pour le moment, il n’y a pas encore d’accord phytosanitaire entre les deux pays.
Le Japon La population actuelle est de 128 millions d’habitants. 6e pays importateur du Monde. Le Maroc est pratiquement absent sur ce marché pour les produits
L’Afrique Subsaharienne commence à devenir un marché à fort potentiel qu’il s’agit de développer. Avec 48 pays et 910 millions habitants (80% de la population africaine) qui devrait passer à 1,3 milliards d’habitant à l’horizon 2030. Ce qui en fait une source de convoitises aussi bien des pays industrialisés que des pays émergeants comme le Maroc. Mais pour le moment la présence du Maroc reste faible sur ces pays.
La Chine 1 rang des producteurs agricoles mais supporte 20% de la population mondiale. Importations 8,5 millions de tonnes de légumes en 2013. Mais le Maroc est carrément absent sur ce marché. Importation d’agrumes 120.000 tonnes en 2013. Il s’agit d’un pays à fort potentiel mais son protocole phytosanitaire est très contraignant (les parcelles doivent être enregistrées,…). er
Commercialisation des F & L A la conquête du marché africain
Lors d son intervention, M. Khalid Bounejma, Secrétaire Général de l’Association des Conditionneurs d’Agrumes du Maroc (ASCAM), a commencé par attirer l’attention sur le problème de la rentabilité des stations de conditionnement. L’activité liée à l’export des agrumes étant concentrée entre novembre et janvier, les stations sont en sous capacité par rapport à la production actuelle et attendue. En plus, cette concentration dans le temps agit négativement sur le retour d’investissement des stations ce qui a un impact sur les coûts de conditionnement. La question est comment trouver d’autres segments d’activités pour permettre aux stations de tourner à pleine capacité et d’élargir le calendrier des exportations. Ceci permettrait de réduire considérablement les couts du conditionnement et de rendra nos fruits et légumes plus compétitifs sur les marchés extérieurs. C’est le cas en Espagne où les stations travaillent aussi bien pour l’exportation que pour les pro-
duits destinés au marché local normalisé, ce qui rend leur activité rentable. L’ASCAM, compte explorer deux voies : - l’organisation du marché local et la normalisation de ses produits. Pour rappel, le marché local consomme 1,5 million de tonne d’agrumes par an, dont les stations ne bénéficient pas actuellement. En effet, malgré les investissements réalisés par les producteur-exportateurs et conditionneurs en termes de traçabilité et certification, ils n’arrivent pas à tirer bénéfice du marché interne à cause de l’anarchie
qui caractérise les circuits de commercialisation (à l’image des autres filières d’ailleurs !) - exploiter les volumes envoyés de manière informelle vers les pays d’Afrique. Il s’agit de 80 .000 tonnes de produits non déclarés qui sont exportés chaque année vers le Mali, le Sénégal et la Mauritanie. Alors que selon les chiffres officiels, les exportations vers l’Afrique subsaharienne ne dépassent guère 3%. A noter que sur certains marchés que les exportateurs essayent d’approcher progressivement depuis des
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Commercialisation des F & L
Plus de 50% des quantités expédiées par les circuits informels sont perdues.
les normes (passage par les stations de conditionnement, pré-réfrigération, emballages spécifiques), il y aurait beaucoup moins de pertes et la marge serait beaucoup plus importante et profiterait à l’État, comme aux stations et à l’industrie de l’emballage. Selon M. Bounejma, il faut revoir les normes à l’export pour qu’elles soient souples de manière à encourager le secteur informel à se conformer et à régulariser les prix, tout en les poussant à passer par les stations de conditionnement.
Des opportunités et des entraves
Ecarts de triage des agrumes théoriquement interdits à l’export vendus sur les marchés d’Afrique Sub Saharienne .
années, l’image du produit Maroc est en train de se dégrader à cause de la qualité médiocre des écarts de triage théoriquement interdits à l’export qui y sont expédiés. Ces fruits sont transportés dans des conditions qui ne sont pas aux normes des exportations (hygiène, salubrité). Ils ne subissent pas de pré-réfrigération alors que les distances parcourues par camion sont très importantes. Résultat : plus de 50% des quantités transportées sont perdues. Mais les opérateurs de ce secteur continuent quand même leur petit busines. Preuve, s’il en fallait, que la marge dégagée est très importante. Si les choses étaient faites dans
Pour l’ASCAM, l’Afrique subsaharienne, avec une population de 910 millions de personnes et un taux de croissance moyen de 5,6% en 2013, constitue une région stratégique où le Maroc peut améliorer ses performances en matière d’exportation d’agrumes. A l’heure actuelle les principaux marchés destinataires sont la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Gabon et la Guinée. Parmi les avantages du Maroc, l’absence de concurrence sur ce marché, mais aussi la disponibilité d’un réseau de banques marocaines, permettant de faciliter et réduire les délais de paiements. Cependant, malgré toutes ces potentialités, l’export des agrumes vers l’Afrique doit faire face à certains handicaps, dont les principaux sont : - Absence de structure organisées de distributions de F&L dans ces pays alors que les groupes exportateurs marocains sont habitués à travailler avec ce genre de structure sur les marchés habituels. Il va donc falloir s’adapter au mode de commercialisation dominant sur place. Les professionnels marocains doivent faire appel à des distributeurs locaux avec un suivi permanent et améliorer l’aspect d’assurance à l’exportation car certains pays sont à risque - Malgré le renforcement des accords bilatéraux avec la plus part des pays précités, certains accords signés sont restés lettre morte ou se limitent à une liste de produits courte, - Sur le plan logistique, le manque d’infrastructures de transports inter-état adéquates terrestre et maritime, génère des coûts
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supplémentaires et étire les délais de livraisons des produits. Les professionnels suggèrent l’ouverture de lignes aériennes et maritimes régulières entre le Maroc et les principaux marchés subsahariens. L’ASCAM recommande d’étudier la possibilité d’une commercialisation groupée pour rattraper le manque d’un réseau de distribution sur ce marché (Maroc export, ADA & EACCE) - Blocage par le cadre financier : malgré la présence de banques marocaines, la législation de la plus part des pays n’autorise pas encore la possibilité de versement de fonds. Les opérateurs sont souvent obligés de transporter de grosses sommes en liquide. Aussi les opérateurs recommandent ils d’alléger la procédure financière et mettre en place des solutions efficace pour la garantie de paiements des transactions commerciales. En ce qui concerne l’office de change, ils préconisent la mise en place une procédure spécifique à ce marché pour permettre une facilité de transfert d’argent, - les contraintes douanières liées à la lourdeur des démarches, aux coûts et à la lenteur des procédures (pas de souplesse vers l’Afrique). - Respecter les procédures d’exportation à la frontière du sud. Car tant qu’il y a cette brèche pour le secteur de l’informel les gens ne vont pas rechercher la structuration - Sur le plan institutionnel, les acteurs restent conscients qu’il faut coordonner les stratégies aussi bien des pouvoirs publics que des opérateurs privés marocains au niveau de cette région.
Marché local
L’indispensable organisation Compte tenu de l’importance de la thématique choisie, les exposés ont été suivis de nombreuses interventions des professionnels qui ont participé à la table ronde. Et bien qu’ils soient issus d’horizons divers, ils ont tous été unanimes à souligner l’importance d’unir les forces pour l’organisation du marché local (normalisation, certification, étiquetage, limiter les pertes pendant le transport et le stockage, limiter l’action des intermédiaires, organisation des marchés de gros…). Malheureusement, l’organisation actuelle du secteur impacte négativement à la fois les citoyens, les agriculteurs et les conditions d’une concurrence légale sur le marché.
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FRUIT LOGISTICA 2015
Repousse les limites
Vitrine mondiale de la filière fruits et légumes, le salon Fruit Logistica a rassemblé cette année, du 4 au 6 février, 2.785 exposants pour accueillir près de 65.000 visiteurs professionnels en provenance de 135 pays. Ceci en fait sans nul doute, le lieu idéal pour avoir une vue d’ensemble des tendances et innovations du commerce mondial des fruits et légumes frais. Comme chaque année, beaucoup d’ambassadeurs et de nombreuses délégations officielles sont venues représenter leurs pays. L’événement a par ailleurs été couvert par des centaines de journalistes du monde entier. Le magazine Agriculture du Maghreb pour sa part, était présent à son habitude et décrit à ses lecteurs l’ambiance de cet événement mondial.
L
’occasion d’échanger, de tisser des partenariats, et surtout de découvrir les innovations qui seront demain incontournables dans nos rayons. Une offre complète de toute la filière était représentée: de la production jusqu’à la mise en rayon, en passant par l’emballage, la logistique, le stockage, etc. Exposants et visiteurs étaient unanimes à souligner le caractère fortement international de la manifestation et la présence des décideurs-clés du secteur.
Stimulateur d’innovations
FRUIT LOGISTICA 2015 a confirmé encore une fois son rôle de plateforme des innovations pour ce secteur. Outre le FRUIT LOGISTICA Innovation Award (FLIA) qui prend en compte les produits et services lancés sur le marché au cours des douze derniers mois, et le pôle Future Lab dans lequel sont présentées des innovations qui pourraient enrichir le secteur des fruits et légumes au cours des deux à
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cinq prochaines années, l’édition 2015 du salon a proposé «Spotlight». Cette vue d’ensemble exclusive des premières et des nouveautés permet aux exposants du salon de présenter leurs nouveaux produits et services de l’année en cours. Fruit Logistica a également lancé cette année le ‘’Tech Stage’’, un nouveau forum de discussion particulièrement axé sur la technologie de stockage, tri, conditionnement et transformation. Il invite des entreprises exposantes à présenter leurs nouveaux développements au public professionnel au cours de manifestation d’une heure. En effet, outre l’origine et la logistique, ce sont notamment les nouvelles technologies qui jouent un rôle décisif pour la qualité de l’offre dans les supermarchés.
Des conférences de haut niveau
L’édition 2015 s’est accompagnée d’un programme de conférences de haut niveau, avec au menu les tendances actuelles de la filière.
Le coup d’envoi a été donné par le forum qui s’est tenu la veille de l’ouverture du salon, avec comme thème principal « que veut le consommateur ? ». En effet, la consommation européenne des fruits et légumes étant en baisse depuis des années, ce forum était l’occasion de se pencher sur les changements d’habitudes alimentaires, du bio au conventionnel en passant par le végétarisme pour aller jusqu’au fast-food et l’alimentation sur le pouce.
Des exposants très satisfaits
Trois jours durant, grossistes, détaillants, producteurs et sociétés d’import-export ont présenté un panorama complet des produits et services disponibles à tous les niveaux de la filière. Avec 2 785 exposants, l’offre présentée pendant le salon n’a jamais été aussi étendue. Les exposants avaient pour principaux objectifs de fidéliser les clients habituels et d’en séduire de nouveaux. La mission a été en grande partie accomplie puisque
L’emballage a dépassé sa fonction primaire de simple protection, passant à l’originalité, la praticité, la rentabilité et la préservation de la qualité. Grâce à l’intégration de concepts originaux et de nouvelles technologies, l’emballage a su prendre une nouvelle dimension et accompagner les tendances de consommation et de distribution des fruits et légumes. 90% des premiers ont jugé positifs les résultats commerciaux de leur participation au salon. «Nous avons rencontré nos clients habituels et d’autres potentiels en provenance du monde entier et nous avons ainsi pu économiser de nombreux déplacements pour aller à leur rencontre» a déclaré un exposant. Sur le salon, certains stands pouvaient même être qualifiés de pharaoniques. Il faut dire que beaucoup d’entreprises y investissent l’essentiel de leur budget communication de l’année. Par ailleurs, nombre d’opérateurs mettent à profit leur participation pour organiser des manifestations pour présenter leurs gammes, leurs nouvelles stratégies marketing et promouvoir leurs nouveaux slogans.
Résultats positifs pour les visiteurs
Avec une extension de surface et près de 65.000 visiteurs qui ont déambulé dans les allées, Fruit Logistica a de nouveau repoussé les
limites. Le taux des visiteurs étrangers a de nouveau augmenté. La majorité d’entre eux venaient d’Europe, d’Amérique, d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient, d’Asie et d’Océanie. Les visiteurs ont tous loué l’éventail de l’offre du salon et ont été unanimes quant aux excellents contacts avec les producteurs de fruits et légumes, grossistes, détaillants et professionnels de l’import-export. A noter que plus des trois quarts des visiteurs étaient présents en tant que décisionnaires dans leur entreprise de production ou d’import-export. Leurs centres d’intérêt étaient avant tout portés sur les fruits et les légumes frais, les emballages et les machines de conditionnement. « Nous sommes ici également pour essayer de cerner les tendances actuelles de comportement du consommateur afin d’adapter les stratégies du commerce », explique un visiteur. Plus d’un tiers des visiteurs professionnels ont même signé des contrats pendant le salon et trois quarts d’entre eux pensent que les contacts établis donneront lieu à des négociations et à la conclusion de transactions commerciales après le salon.
Le Portugal Partenaire officiel
La participation au salon du Portugal, pays partenaire de l’édition 2015, n’a jamais été aussi importante. Les principaux exportateurs du pays ont ainsi présenté sur les 600 m2 du pavillon portugais, toute la richesse de l’offre en fruits et lé-
gumes du pays. Le volume des exportations de fruits et de légumes en provenance du Portugal ne cesse de s’accroître. Il a augmenté de 26 % au cours de trois années, passant de 780 millions d’euros en 2010 à La plupart des maisons grainières présentes ont misé sur des produits à haute valeur ajoutée, générateurs de bénéfices à l’ensemble des opérateurs. Par ailleurs, compte tenu de l’engouement des consommateurs européens pour les produits coupés, les variétés de légumes doivent se prêter à la transformation et présenter une meilleure aptitude au transport, packaging et stockage. Par ailleurs, et afin de garantir aux consommateurs la fourniture de produits identiques à longueur d’année, les semenciers lancent des lignes de produits (notamment le melon), cultivés à différentes périodes dans différentes régions du monde, mais qui gardent les mêmes caractéristiques finales Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
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2015 983 millions d’euros en 2013. Ces chiffres publiés par Portugal Fresh, l’association des exportateurs de fruits, de légumes et de fleurs, montrent que le pays gagne des parts sur le marché mondial, ce qui est principalement dû aux produits de très grande qualité et aux prix compétitifs. L’année dernière, le Portugal a produit des fruits et légumes pour une valeur de 2,6 milliards d’euros, un milliard d’euros revenant aux exportations. Le pays exporte principalement dans les autres pays européens, mais aussi en Amérique du Sud et en Afrique. La situation géographique du Portugal, idéale pour le transport maritime, lui permet d’avoir d’excellentes liaisons vers l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Afrique occidentale.
Grâce à l’influence de l’Atlantique et de la Mer méditerranée, le climat du pays est très avantageux pour la production des fruits et des légumes. Le climat doux et chaud permet de récolter plus tôt, dans de nombreux cas hors des cycles de production des pays de l’Europe centrale et de l’Europe du Nord. En effet, le Portugal est le pays européen qui compte en moyenne le plus grand nombre d’heures d’ensoleillement par an, ce qui a des conséquences positives sur le goût et l’arôme des produits. Le climat doux le long des côtes garantit l’absence de gelées, ce qui permet au Portugal de cultiver en plein air des produits qui ne peuvent se développer que dans des serres dans les autres pays européens.
Des sociétés leader de la protection des cultures étaient également présentes aux cotés des différents acteurs de la chaîne de production. Elles ont pratiquement toutes axé leur participation autour de l’accompagnement des opérateurs pour un meilleur rendement et une meilleure qualité générale et sanitaire des fruits et légumes.
Stand DELASSUS
Pavillon marocain
Dynamiser la participation
Stand Agri-Souss Stand Fresh Fruit
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Fidèle à son habitude depuis 14 ans, le Maroc était présent au Fruit Logistica sur un pavillon de 1000 m2 sur lequel 31 entreprises représentatives du secteur des fruits et légumes frais, et 6 associations professionnelles, étaient présents avec leurs stands et leurs représentants. L’occasion pour les exportateurs marocains de mettre en avant toute la diversité et la qualité de l’offre marocaine, renouer avec leurs clients traditionnels et renouveler les commandes, communiquer sur leurs nouveautés et diversifier les débouchés. L’occasion aussi de s’informer, pour ceux qui ont eu le temps de faire le tour du salon, sur les évolutions des tendances de la consomma-
tion sur le marché international et bien sur observer ce qui se passe chez la concurrence. Les exportateurs marocains les plus en vue étaient présents, bien que l’on puisse encore regretter l’absence de plusieurs entreprises. En effet, les sociétés marocaines exposantes pourraient être beaucoup plus nombreuses. Il s’agit en fait d’une curieuse contradiction entre la conviction presque générale de l’intérêt que représente ce salon pour l’ensemble des opérateurs en fruits et légumes, et le fait de ne pas y être présent ! Pourtant, pour les sociétés marocaines, Fruit Logistica est l’endroit idéal pour établir et bâtir des relations personnelles de confiance, indispensables dans
le domaine du commerce des fruits et légumes frais. De l’avis de quelques opérateurs présents chaque année à Berlin, les exportateurs marocains doivent se mobiliser davantage. Cela dit, la présence au salon n’est pas suffisante en soi. Ce qui compte c’est surtout l’action. Trop de produits, pour leur commercialisation, passent encore par des commissionnaires et nos entreprises auraient intérêt à développer des contacts directs et surtout se prendre vraiment en charge. Les rendez-vous avec les clients visitant cette manifestation, doivent de ce fait être préparés longtemps à l’avance. C’est le cas des grands exportateurs dont les salles de réunion ne désemplissaient pas pendant les trois jours du salon. « Il ne faut pas rêver, explique un opérateur marocain averti. On ne peut venir à Berlin faire son marché de clients et attendre de croiser par hasard sur les allées le représentant d’une chaîne de supermarchés ». « Les acheteurs ne viennent pas à Fruit Logistica pour se promener, renchérit un autre, et leurs séjours
sont déjà organisés avec des prises de rendez-vous, ou par des décisions de visites prévues bien avant le début du salon. Il semble même que le temps de séjour au salon se soit réduit au fil des années ». Par ailleurs, quelques exposants évoquent une baisse de fréquentation du pavillon Maroc, par rapport aux éditions précédentes. Certains mettent en cause l’emplacement du pavillon marocain qui est pourtant situé juste à l’entrée sud du grand centre d’expositions franchie par des milliers de visiteurs chaque jour. Des exposants suggèrent de déplacer le pavillon dans l’un de ces halls où l’on voit beaucoup de monde au niveau supérieur. Mais dans ces halls très prisés, l’on aura tout le mal du monde à trouver 1.000 m2 d’un seul tenant pour déplacer l’espace Maroc, à moins d’accepter de réduire considérablement la surface des stands. Alors grand sujet de réflexion, puisqu’il semble que l’on soit condamné à rester au niveau 1, quel formidable type de communication avant et d’animation pendant le salon pourraient attirer davantage de visiteurs ?
Stand Africain Blue
Stand GPA Stand Groupe Kantari
Agriculture du Maghreb
Support médiatique aux exportateurs Seul média présent sur l’espace Maroc avec un stand, Agriculture du Maghreb était présent encore une fois pour soutenir les exportations marocaines et l’agriculture en général. A cette occasion, un numéro spécial a été édité en anglais pour être à la portée de tous et a été distribué gratuitement aux visiteurs qui ont fréquenté le pavillon marocain. Ce numéro avait pour objectif de mettre à la disposition des professionnels, à travers les articles adéquats, une vision synthétisée de l’agriculture marocaine dans toute sa diversité et de l’offre destinée à l’export. Il montrait aussi les visuels des exportateurs destinés à mettre en avant leurs atouts et leurs produits et permettait aux
professionnels du commerce international d’avoir une idée sur les opportunités que leur offre notre pays. Par ailleurs, à travers ces outils et les réponses fournies aux questions des visiteurs, Agriculture du Maghreb espère avoir rempli son rôle de soutien et porte parole inconditionnel et objectif de l’agriculture marocaine. La revue promet aussi d’être présente, comme à son habitude depuis son lancement, à toutes les manifestations agricoles en vue de jouer son rôle d’information et de vulgarisation. Pour celà, les organisateurs devraient fournir quelques efforts et aider le magazine en conséquence. Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
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Pépinière maraîchère
Première étape de la réussite d’une bonne production
En culture de tomate, la pépinière est la première étape qui conditionne la réussite de la culture du fait qu’elle permet d’obtenir des plants vigoureux et sains qui offrent une meilleure reprise au champ. Avec une douzaine de grandes pépinières maraîchères modernes agréées, la région d’Agadir est leader dans ce domaine. Certaines de ces pépinières sont commerciales tandis que d’autres produisent des plants pour couvrir les besoins de leurs propriétaires producteurs.
L
’élevage de certaines espèces en période froide nécessite des infrastructures de serre et des dispositifs de chauffage et de climatisation que seul le pépiniériste est en mesure d’assurer. Par ailleurs, les cultures destinées à la production sous serre font souvent appel à la technique du greffage pour éviter les problèmes phytosanitaires d’origine tellurique (nématodes, Fusarium, Verticillium, ..). Cette technique nécessite un grand savoir faire et une grande maitrise. Une raison de plus pour confier cette tâche à des pépiniéristes spécialisés et reconnus. Les pépinières maraichères sont de véritables entreprises fonctionnant à la demande du producteur qui fournit les semences de la variété à cultiver. La pépinière propose, à la demande du client, de 44
Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
fournir des plants greffés ou francs, selon des délais fixés par avance. Les pépinières sont contrôlées par les services de Protection des Végétaux, qui inspectent l’état phytosanitaire des plants produits.
Conditions optimales de semis Substrat de culture
Tout en étant économique, un bon substrat de culture doit assurer une bonne rétention en eau, une meilleure porosité, un bon état sanitaire, une faible concentration saline et un pH compris entre 6 et 7. Les substrats à base de tourbe (brune et noire) sont les plus utilisés et assurent aux plantes un meilleur drainage et une meilleure aération, ce qui favorise le développement des racines. De toutes les propriétés chimiques
et physiques du substrat, on retiendra sa forte teneur en matière organique, sa forte porosité et sa faible teneur en sels solubles. Ces caractéristiques sont suffisantes pour offrir au jeune plant les conditions favorables à la croissance pendant les premières semaines de sa vie.
Choix des plateaux
Le choix des plateaux doit être fait selon les exigences de la plante à produire. Les plateaux en plastique sont les plus utilisés actuellement et peuvent avoir un effet sur la croissance et le développement du plant selon leurs caractéristiques. A noter que les plateaux de couleur sombre absorbent mieux la chaleur, et les plants y poussent souvent plus vite que dans les plateaux de couleur claire. La grosseur et la dimension des
alvéoles influent sur le comportement du plant en pépinière et lors du repiquage, en particulier sur la précocité. Les plateaux à alvéoles profondes où les plantules disposent chacune d’un plus grand volume de substrat, d’eau et d’éléments fertilisants, tendent à favoriser une croissance plus rapide sans risque d’étiolement ou de feutrage racinaire. Cependant, malgré une fréquence d’arrosage moins élevée comparativement aux alvéoles peu profondes, les besoins globaux en eau sont plus grands.
Choix de la semence :
Il s’agit d’une étape importante puisqu’elle détermine, en grande partie la réussite de l’opération de production de plants. Il est recommandé de se procurer les meilleures semences des meilleures variétés indépendamment de leur coût qui ne représente finalement qu’une infime partie du coût de la production. Les semences doivent être achetées en quantités suffisantes pour éviter leur stockage prolongé. Elles doivent être saines, traitées et présenter un taux de germination élevé de 90-100%. Lors du choix de la variété, le producteur doit tenir compte d’un certain nombre de points : - productivité, calibre, fermeté, conservation des fruits après récolte… ; - Vigueur de la plante : cet aspect est important car il permettra d’ajuster la densité de plantation en vue de réussir une production quantitative et, surtout, qualitative optimale (calibre des fruits) ; - le choix du type de plant -greffé ou franc- est crucial car détermine le degré de protection de la plante vis-à-vis de plusieurs pathogènes du sol. Il conditionne également la densité de plantation, le mode de conduite de la plante (1 ou 2 bras) et, enfin, la durée même de la culture. - Résistances aux maladies et ravageurs (variété et portegreffe : pour se prémunir de certains problèmes (Nématodes, Fusarium F1, Verticillium, TYLC V, Oidium, Mildiou…); - Adaptations climatiques (nouaison en conditions froides…) et aux problèmes abiotiques (résistance à la salinité, résistance à la sécheresse,…); - résistance à l’éclatement, persistance du collet vert après récolte etc.
Greffage de la tomate :
Aujourd’hui, la grande majorité de la tomate produite dans la région d’Agadir est issue de plants greffés. C’est un moyen de lutte biologique, utilisé principalement pour lutter contre les nématodes qui peuvent être dévastateurs en présence de variétés sensibles, surtout dans Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
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Agriculture du Maghreb Maladies foliaires du blé
les sols légers du Souss-Massa. Dans cette région où la pratique de la monoculture est très répandue, cette technique s’est révélée également efficace contre les problèmes de flétrissement bactérien
et de flétrissement fongique. De plus, le porte-greffe de la tomate est pourvu d’un système racinaire bien développé qui permet d’allonger très sensiblement le cycle de la culture, ce qui améliore considérablement le rendement. La technique la plus utilisée pour la tomate est celle du greffage en tube qui présente l’avantage d’être pratiquée sur des sujets relativement jeunes. Ceci permet de réduire considérablement le temps nécessaire à la soudure et à l’élevage des plantules.
Entretien des plants en pépinière
Les opérations de production de plants commencent par un semis de précision sur des plateaux alvéolés en polystyrène, suivi d’un séjour dans un germoir dont la température est maintenue dans des marges acceptables (25 à 30 °C). Après la germination, les plants sont repiqués et transférés dans d’autres tunnels couverts de film plastique translucides, pour la phase d’élevage qui peut être interrompue par la technique de greffage. La première phase de développement des plants s’étend de la levée jusqu’au moment où commence l’endurcissement en vue du repiquage au champ. 46
Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
Durant cette phase, les conditions d’environnement (température, ventilation, lumière), ainsi que les soins apportés (arrosage, fertilisation) influent sur la croissance et la qualité des plants. Dès la levée, on procède à l’enlèvement du film plastique pour éviter les brûlures et déformations des plantules.
Contrôle de la croissance des plants
Les différentes espèces légumières réagissent différemment à la température. Les légumes de saison chaude (tomates, poivrons, aubergines et cucurbitacées) peuvent subir un « coup de froid » lorsqu’ils sont exposés pendant une période assez longue à des températures situées entre le point de congélation et 10 oC. Il est important de limiter la hauteur des plants parce que des plants longs et grêles résistent moins bien aux stress une fois repiqués au champ. L’allongement excessif de la tige est causé par les fortes chaleurs, l’excès d’arrosage et de fertilisation, et l’éclairement insuffisant.
Arrosage des plants
La qualité de l’eau d’arrosage peut affecter le comportement des plants en pépinière. Il est conseillé de faire une analyse minérale de l’eau pour prendre des mesures correctives ou carrément faire venir de l’eau d’ailleurs si l’eau de mauvaise qualité. La quantité et la fréquence de l’arrosage varient selon le type d’alvéoles, le substrat utilisé, la ventilation de la serre et les conditions atmosphériques.
Fertilisation
Les cultures légumières ne réagissent pas toutes de la même manière à la fertilisation. Il est donc nécessaire d’adapter le pro-
b
Pépinère
gramme de fertilisation aux besoins de chacune. Ce programme agit sur la qualité du plant fini et son aptitude à la reprise au champ. Un plant bien développé aura accumulé suffisamment de réserves nutritives pour assurer sa reprise rapide dans une large gamme de conditions de champ.
Traitements phytosanitaires
La prévention des maladies doit être une priorité des soins apportés aux plants en pépinière. Les mesures fondamentales de lutte contre les maladies chez les plants en pépinière sont l’hygiène et le maintien de conditions d’ambiance qui s’opposent à leur développement.
La lutte culturale consiste au choix d’un emplacement sain, propre, protégé par un filet «insect-proof». Il faut également assurer un contrôle rigoureux de l’ouverture de la serre et une ventilation suffisante qui favorise le brassage de l’air autour des plants (prévenir la plupart des maladies fongiques).
Transplantation
Du fait qu’elle conditionne la bonne reprise des plants et leur précocité, l’opération de transplantation de la pépinière à la serre est très délicate. Aussi doit-elle être menée avec le maximum de soins. L’âge optimal des plants est fonction de l’espèce cultivée, mais aussi de la grosseur d’alvéole utilisée. L’endurcissement des plants est une étape importante, en particulier lorsque les conditions d’élevage des plants sont très différentes de celles du lieu de plantation (température, humidité).
C’est une opération qui doit être pratiquée une semaine environ avant la plantation et consiste à habituer les plants à une température et une humidité plus basses que celles dans lesquelles ils ont été élevés. Ce qui permet de réduire le choc physiologique à la transplantation.
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oléiculture
Croissance végétative chez l’olivier
Facteur déterminant des rendements
Ali mamouni, A. Oukabli, Amal Hadiddou, Kajji Abdellah, Mekaoui Abderrahman et H’sain Lahssen
Chez l’olivier, la croissance végétative a lieu en deux vagues; printanière (mars et début juin) et automnale (septembre-novembre). Dans le système de culture en pluvial, c’est la première vague qui est importante. Etant donné que l’olivier produit strictement sur le bois d’un an, c’est la croissance des pousses d’une année qui conditionne la production de l’année suivante. En plus du potentiel génétique de la variété (vigueur et port), la croissance végétative dépend de plusieurs facteurs : la lumière, l’alimentation en eau et en éléments minéraux et la charge en olives. Dans le système de culture en pluvial à risque de stress hydrique souvent conjugué à une conduite précaire, la faiblesse de la production et son alternance bisannuelle ou trisannuelle sont principalement liées à une croissance végétative insuffisante. Les deux années (2009 et 2010) qui ont connu des précipitations exceptionnelles se sont traduites par deux bonnes productions successives ce qui démontre l’importance de ce facteur dans la détermination de la production et mettant en saillie la nécessité d’améliorer les pratiques de collecte de l’eau.
A
fin d’évaluer l’impact de la croissance végétative sur la production de l’olivier, sept vergers, plantés à base de la variété Picholine marocaine, ont été choisis au niveau de différents périmètres oléicoles (Tableau 1). Plusieurs options ont été tenues en compte ; la taille, le travail du
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sol (impluvium ou irrigation), la fertilisation, la protection sanitaire et la conduite de l’agriculteur comme témoin. Pour estimer la vigueur des arbres, nous avons noté la hauteur, le diamètre de la frondaison et la circonférence du tronc sur quatre arbres. La croissance végétative a été appréciée par le suivi de l’évolution de quatre rameaux, un dans chaque direction, sur cinq arbres. Les mesures ont commencé juste après la floraison. La longueur du rameau constitue le cumul de la longueur du rameau principal et celle des rameaux secondaires (anticipés). L’indice de croissance est ainsi calculé : (100xLongueur finale/longueur initiale). La surface foliaire est calculée à l’aide du planimètre sur une quinzaine de feuilles par traitement et par site. Les résultats ont mis en exergue l’effet des différentes interventions (taille, cuvette ou impluvium et fertilisation) qui s’est mieux manifesté sur l’allongement de la ramification dans le système pluvial plutôt que dans celui conduit en irrigué (figure 1). En effet, les apports d’irrigation, combinés aux interventions techniques (taille et fertilisation) permettent de réduire très sensiblement l’indice d’alternance. Cela s’est manifesté notamment sur les vergers de Tanfnit et d’Ait
Ishaq où la différence entre les productions de ces deux années n’a pas dépassé 1t/ha.
Figure 1: Effet des interventions sur la surface foliaire Même si l’arbre est bien taillé, il faudrait qu’il dispose d’une alimentation en eau et en fertilisants suffisantes pour que les feuilles soient actives le plus longtemps possible dans la journée. Les interventions pratiquées sur les arbres ont permis une nette amélioration de l’aération et une exposition à la lumière aussi bien sur le témoin que sur les traitements notamment grâce à la taille pratiquée. L’apport d’éléments fertilisant a permis d’améliorer cependant la surface foliaire par rapport au témoin (figure 1). L’amélioration de la surface foliaire est donc le résultat de l’amélioration de la croissance végétative. Les rendements (kg/arbre) enregistrés au cours de la première année de l’expérimentation (2011)
Agriculture du Maghreb
Agriculture du Maghreb N° 81 FÊvrier 2015
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Oléiculture Tableau1 : Sites choisis en tant que «verger-écoles» et leurs caractéristiques Sites
Périmètre
Province
Age verger (ans)
Densité (Arbre/Ha)
S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7
Beni-ourdane Z. Ait Ishaq Louatha Aïn Bouali Had Msila Tanfnit Boumlal
Taza Khénifra Sefrou Fes Taza Khénifra Taza
20 20 30 100 30 17 15
100 125 100 50 100 160 150
étaient généralement moyens à faibles. L’indice de croissance, au cours de cette année, était élevé en raison d’une faible production. Etant donné que l’olivier est une espèce alternante et que les deux années précédentes (209 et 2010) étaient de bonne production en raison d’une pluviométrie exceptionnelle, l’année 2011 était celle de la faible production. Le rendement le plus élevé était de l’ordre de 37 Kg/arbre dans le site d’Ait Ishak, soit un rendement de 3,7t/ha et de 1,7t/ha dans le site le plus faible (figure 2). L’effet de la fertilisation ne s’est pas encore manifesté en 2011 pour augmenter les rendements par rapport au témoin. En effet, au niveau de tous les sites, la différence entre les deux traitements est minime et elle n’est pas toujours à l’avantage des arbres fertilisés ce qui est le cas de Boumlal. Au cours de la deuxième année d’expérimentation (2012), les rendements se sont nettement
Figure 2 : Rendements (kg/arbre) sur les arbres fertilisés et non fertilisés 2012
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Système de culture Pluvial Irrigué Pluvial Pluvial Irrigué Irrigué Pluvial
améliorés pour atteindre, sur les arbres traités, plus de 80 Kg/arbre soit 8 t/ha pour Had Msila où la densité est de 100 arbres/ha et 12 t/ha au niveau du site de Tanfnite où la densité est de 156 arbres/ha. Le site Ait Ishak a une production nettement inférieure (5,7 t/ha) à ces deux sites alors que tous les trois sont conduits en système de culture en irrigué. Cette différence pourrait être expliquée par l’indice d’alternance de 66% à Ait Ishak mais qui n’est que de 27 à 35% pour les deux autres (figure 3). Pour les trois sites conduits en irrigué, l’amélioration du rendement a concerné également le témoin ce qui indique que l’irrigation et la taille interviennent efficacement pour déterminer le niveau du rendement. L’amélioration de la production est principalement due à une bonne croissance végétative de l’année précédente, elle-même induite par une faible production. Nous somme donc en présence
de l’année de forte production du cycle d’alternance, mais les niveaux de production obtenus sont nettement supérieurs à ce qui était obtenu auparavant. Les interventions appliquées sur les vergers (taille, confection des cuvettes/impluviums et fertilisation) ont nettement amélioré la croissance végétative des pousses au cours de l’année 2011. Les indices de croissances obtenus en cette première année d’expérimentation, ont été en moyenne de l’ordre de 160%. Etant donné que l’olivier produit sur le bois d’un an, une telle croissance s’est traduite par une nette amélioration des rendements en 2012, et ce, malgré une sècheresse particulière. En plus de celle-ci, des conditions de températures élevées et de chergui à la pleine floraison ont affecté le déroulement de la pollinisationfécondation. Cet effet était plus marqué sur les vergers conduits en pluvial que ceux conduits en irrigué. Les rendements en irrigué ont atteint des records par rapport à la moyenne nationale, soit entre 8 et 12 t/ha. Au niveau des systèmes conduits en bour, les rendements obtenus restent largement meilleurs par rapport à la moyenne nationale (1t/ha). Ceci démontre clairement que les faibles rendements obtenus au niveau national sont le résultat
Figure 3: Indice d’alternance chez les arbres fertilisés et taillés entre 2011 et 2012
que dans la plupart des cas, elle a permis de corriger la forme de l’arbre par des coupes sévères. Les résultats obtenus ont démontré également que les apports d’irrigation complémentaires chez l’olivier améliorent nettement la productivité notamment pendant les années où la pluviométrie est faible comme cela a été le cas lors du printemps et l’été 2012 (figure 4). d’une absence presque totale des techniques culturales. Cette absence se traduit entre autre par une hauteur de l’arbre élevée ce qui oblige, lors de la récolte, de recourir à un gaulage sévère lequel anéantit une bonne partie des brindilles qui porteront la production de l’année suivante. Le manque d’entretien et le gaulage emprisonnent les arbres dans un cycle d’alternance parfois bisannuel. Ajoutons à cela, le stress hydrique plus fréquent dans les vergers conduits en pluvial. L’application d’une taille régulière
et l’aménagement d’impluvium permettent d’améliorer la croissance végétative dès la première année et par conséquent la productivité du verger à partir de l’année suivante. L’application d’une fertilisation raisonnée, pendant les deux premières années, a permis de démontrer la possibilité d’obtenir de meilleurs rendements. Par contre, les interventions appliquées n’ont pas encore d’effet sur la réduction de l’alternance. Cela est probablement dû à la sévérité de la taille du fait
Figure 4: Croissance active de nouvelles pousses après une taille de correction
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Agriculture du Maghreb Maladies foliaires pomme du blé La filière italienne
Un exemple d’organisation et d’intégration
Avec près de 2 millions de tonnes, l’Italie est le deuxième plus grand producteur de pommes en Europe. Les vergers de pommiers sont situés à plus de 80% dans le Nord du pays, notamment dans le Tyrol du sud qui concentre 50% de la production italienne, 10% de la production européenne et 2% de la production mondiale.
D
ans la région autonome du sud Tyrol, les vergers de pommiers s’étendent à perte de vue. La province est située sur le versant sud des Alpes au nord de l’Italie et le terroir est caractérisé par des altitudes de production comprises entre 200 et 1.000 mètres, des précipitations moyennes annuelles de 800 mm et 2000 heures d’ensoleillement par an. Elle allie de ce fait les avantages climatiques de sa montagne au climat relativement doux de ses vallées. Plus de 7.000 familles vivent de cette production qui couvre près de 18.500 hectares, soit une moyenne de 2,5 hectares par ferme avec un rendement moyen de 60 tonnes/ha et la production est livrée presque intégralement à des coopératives. Malgré la taille modeste des exploitations, la clef de leur succès réside dans l’organisation des producteurs avec la mise en place et la gestion des organismes de services dont ils ont besoin (formation, conseil tech52
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nique, recherche, certification...) avec l’aide des autorités régionales. Ainsi, en 2014, 95% des pommiculteurs étaient membres d’une des 24 coopératives, regroupées ellesmêmes au sein de deux grandes structures en charge de la commercialisation. Le rôle central des organisations de producteurs et la complémentarité des fonctions entre des acteurs privés et publics est remarquable. A noter que depuis une dizaine d’années, la grande tendance est à la fusion de coopératives dont la dimension atteint de plus en plus souvent 20.000 à 60.000 tonnes, avec d’énormes investissements dans les équipements de stockage et conditionnement. Depuis 2005, treize variétés de pommes sont produites dans la région, mais les plus cultivées sont Golden Delicious sur 37% des surfaces, Gala (13%), Red Delicious (9%), Braeburn (7%) et Granny Smith (6%). L’environnement de production a une grande influence sur les caractéristiques et la qualité de la pomme.
En effet, les conditions de montagne accentuent certains traits qualitatifs : coloration, texture, croquant de la chair, richesse en polyphénols et autres substances nutritives, etc. C’est la raison pour laquelle les consortiums de producteurs ont développé des signes distinctifs de qualité de leurs terroirs de production (IGP et AOP) qui sont des atouts de taille pour la communication. En général, il s’agit de marques commerciales d’exploitation gérée par des consortiums de producteurs dans leurs territoires respectifs (Val Venosta, Melinda, Marlène, Melavì…).
Val Venosta
Créé en 1990, le Groupe VI.P (Association des arboriculteurs du Val Venosta) est l’un des plus importants producteurs italiens de pomme. Il est constitué de l’union de 7 coopératives de production de pommes, qui regroupent 1.730 producteurs exploitant une surface totale de
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Pommier M. Michael Grasser, Directeur Marketing de VI.P lors d’une interview sur le stand Val Venosta au salon Fruit Logistica 2015.
plus de 5.000 ha. VI.P produit une large gamme de variétés, mais les plus commercialisées sont les variétés classiques haut de gamme comme Golden Delicious, Red Delicious et Gala. Ses pommes sont exclusivement cultivées dans la vallée de Val Venosta, située à l’ouest du Sud Tyrol (ou Haut Adige) et qui réunit toutes les conditions favorables pour la production de fruits exceptionnels. Aujourd’hui, grâce à une organisation sans faille, VI.P est à même de garantir un haut niveau de contrôle et de qualité ainsi que des services de ventes et marketing adaptés aux différents marchés. Avec environ 55% des ventes, le marché local italien reste le principal marché pour les pommes Val Venosta, tandis que les marchés d’exportation représentent environ 40% du chiffre d’affaires total. Les pommes VI.P sont, en effet, présentes sur 46 marchés différents, mais ses plus importants marchés d’exportation européens sont l’Allemagne, l’Espagne, la Scandinavie et l’Europe de l’Est. Les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient sont les plus intéressants en dehors de l’Europe. La conjonction de la crise économique, de l’embargo russe et de la récolte record en Europe, impose de redoubler d’effort et de faire preuve de beaucoup d’innovation pour développer de nouveaux débouchés. C’est pourquoi il est indispensable d’examiner de nouveaux marchés tels que ceux du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qui offrent les plus importants taux de croissance. A titre d’exemple, les marchés de la Lybie, l’Egypte, l’Algérie, la Tunisie et le Maroc enregistrent un rythme de croissance très intéressant, grâce aux efforts des distributeurs locaux et aux actions de promotion et de marketing pour renforcer la notoriété de la marque auprès des consommateurs (spots publicitaires sur les principales chaînes,
Agrícola Gil S.L
Ctra. Nacional II km 272,2 50100 - La Almunia de Doña Godina (Zaragoza) - Espagne Tél. : +34 976 81 22 40 - Fax : +34 976 81 20 13 agricolagil@agricolagil.com
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presse spécialisée…). Sur ces marchés où les consommateurs apprécient particulièrement les variétés classiques comme Golden Delicious, Red Delicious et Gala, l’un des points forts de Val Venosta est la grande attention accordée à la qualité et au goût, mais aussi au maintien d’un bon niveau qualité/prix.
Une production record
La saison 2014-2015 a démarré avec quelques difficultés dûes à la récolte record dans les principaux pays producteurs de pomme en Europe et à l’embargo russe. Les quantités vendues ont toutefois été positives depuis le début en raison de la précocité de la saison, de l’excellente qualité des fruits et des prix bas. VIP a ainsi pu se positionner rapidement sur tous les marchés et canaux. Le climat doux et l’absence de pluie au cours de la période de récolte ont positivement influencé le stockage des pommes. Et grâce à l’excellente aptitude à la conservation des fruits, VI.P sera en mesure de garantir à ses clients la disponibilité de ses produits toute l’année. Avec le plan d’écoulement adopté, l’on s’attend à ce que tous les stocks dans les principales zones de production soient vides au début de la prochaine récolte. A noter que les pommes de cette année sont d’excellente qualité. La coloration des variétés rouges en particulier, est exceptionnelle grâce à la grande amplitude thermique entre le jour et la nuit, tandis que le taux de sucre et l’acidité correspondent parfaitement aux normes strictes de qualité de VI.P.
1er fournisseur de pomme Bio
La région du Sud Tyrol fournit à elle seule 40% des pommes Bio européennes, principalement vers l’Italie, l’Allemagne et la Scandinavie. Bio Val Venosta est l’un des plus importants producteurs italiens et européens de pommes biologiques. Elle est en mesure de satisfaire la demande de sa clientèle en quantité et en qualité, toute l’année. De même, elle peut certifier à ses clients traçabilité, garantie de l’origine et sécurité. Durant les dernières décennies, l’arboriculture en Italie a globalement migré vers le Sud. Le pommier est la seule espèce qui s’est déplacée du Sud vers le Nord et en altitude, des plaines vers les montagnes. Cette migration vers des conditions plus adaptées à la culture s’est traduite par une nette amélioration de la qualité des pommes italiennes qui se classent désormais parmi les pommes haut de gamme sur les marchés internationaux. L’Italie fait désormais partie des plus gros exportateurs de pommes dans le monde, avec notamment le développement des flux d’exportation vers les pays émergents, où la croissance économique crée de nouvelles opportunités.
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Maïs : Réussir le désherbage Dr. Abbès Tanji, Spécialiste du désherbage
La maîtrise des adventices est indispensable pour mettre le maïs dans les meilleures conditions possibles, pour qu’il puisse exprimer le maximum de son potentiel de rendement. Cette culture est très sensible à la concurrence des adventices, et il faut être très attentif dès le semis pour mettre en œuvre un programme de désherbage afin d’obtenir une parcelle propre. • Les adventices associés à la culture du maïs se répartissent en 3 groupes : • Les graminées annuelles comme la sétaire et la digitaire. • Les dicotylédones annuelles comme les amarantes, les chénopodes, le pourpier et la stramoine. • Les vivaces comme les liserons, le chiendent et le souchet.
Herbicides de pré-levée
Les herbicides de pré-levée du maïs bloquent la levée des adventices graminés et dicotylédones annuelles. Une application de pré-levée est plus efficace si le sol est humide au moment du traitement, et en absence de mottes en surface. Si le sol est sec, il faut reporter l’intervention en post-levée précoce, sous réserve que le sol soit
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humide au moment du traitement.
Herbicides de post-levée
Plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour réussir le désherbage en post-levée du maïs : il convient d’intervenir sur une culture en bon état, sur des adventices jeunes pour maximiser l’efficacité du traitement, de traiter à des températures inférieures à 25°C pour éviter la phytotoxicité, et de veiller à la qualité de la pulvérisation. Si les traitements de post-levée ont lieu à des températures élevées, une phytotoxicité sur le maïs est possible. Pour viser une bonne efficacité, il faut intervenir sur les stades les plus jeunes possibles pour les graminées ou dicotylédones annuelles.
Sarclage
Après les traitements herbicides de pré-levée ou de post-levée, il faut surveiller les infestations. Des adventices non contrôlés ou partiellement contrôlés par les désherbants peuvent infester la culture. D’autres adventices peuvent germer et lever après les traitements. Mais, un ou deux sarclages (mécanique, traction animale ou manuelle si la main d’œuvre est disponible) peuvent compléter les opérations de désherbage chimique. Un semis rectiligne avec un écartement constant est également indispensable au bon travail des bineuses. Le choix de la bineuse est conditionné par la texture des sols. Une stratégie de désherbage mécanique réussie implique d’inter-
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venir au bon stade des adventices et de la culture dans de bonnes conditions pédoclimatiques avec des outils adaptés. Si une de ces conditions n’est pas remplie le désherbage peut se révéler moins efficace.
Adventices vivaces
Les liserons sont capables de coloniser les parcelles de maïs très rapidement. Ils ont une croissance très rapide, particulièrement au printemps et en été. Ils sont nuisibles au maïs. Des herbicides foliaires
comme 2,4-D et 2,4-D + dicamba peuvent être utilisés sur maïs lorsque les liserons sont suffisamment développés. Il faut impérativement respecter les règles d’emploi de ces herbicides (quand les températures sont fraiches ≤ 25 C) et moduler la dose pour éviter les risques. Les liserons ont tendance à reprendre après les traitements. Si nécessaire, un deuxième traitement (dirigé entre les rangs de maïs), avec les mêmes herbicides serait nécessaire pour totalement éradiquer les liserons. Contre le souchet (Cyperus rotun-
dus), les herbicides de pré-levée du maïs comme s-métolachlore ou s-métolachlore+ mésotrione + terbuthylazine peuvent réduire les infestations. Contre le chiendent (Cynodon dactylon), le glyphosate à la dose de 720 g m.a. par 100 litres d’eau peut être utilisé sur un chiendent bien développé, après la récolte ou avant le semis de n’importe quelle culture. Des solutions de désherbage sont à la portée des maïsiculteurs. Certes, une gamme d’herbicides est homologuée pour le désherbage en pré-levée ou en post-levée. Des options de binage ou de sarclage existent. Seule la lutte intégrée combinant les herbicides et les sarclages est à même de réduire les infestations et maximiser la productivité.
Herbicides homologués pour le désherbage du maïs Matière active (concentration)
Nom commercial (dose)
Remarques
Herbicides avant la levée de la culture Acétochlore (840 g/L)
GUARDIAN (2,5 L/ha)
Isoxaflutole (750 g/l)
MERLIN (130 g/ha)
Mesotrione (37,5 g/l) + s-métolachlore (375 g/L)
LUMAX 537,5 SE (4 L/ha)
+ terbuthylazine (125 g/l) s-métholachlore (960 g/L) Saflufénacil (600 g/l) + dimethenamide-p (68 g/l) s-métolachlore (312.5 g/L) + terbuthylazine (187,5 g/l) Pendiméthaline (455 g/l) Pendiméthaline (330 g/l)
DUAL GOLD 960 EC (1,5 L/ha) INTEGRITY (1 L/ha)
PRIMEXTRA TZ (4 L/ha)
*Traiter avant la levée de la culture et des adventices *Traiter sur un sol finement travaillé et suffisamment humide *Faire un ou deux sarclages après la levée de la culture si les adventices sont importantes
PROWL AQUA (2,6 L/ha) PANIDA (4 L/ha) PENDILIN (4 L/ha)
Herbicides après la levée de la culture Dicamba (160 g/l) + topramezone (50 g/l) Foramsulfuron (30 g/l)
STELLAR STAR (1 L/ha)
* Traiter après la levée totale de la culture et des adventices
MAISTER OD (1,25 L/ha)
*Traiter les plantules adventices
Nicosulfuron (75%)
NICOSH (80 g /ha)
* Traiter une culture non stressée et un sol suffisamment humide
Nicosulfuron (40 g/l)
SANGAR (1,5 L/ha)
Pyridate (450 g/kg)
LENTAGRAN (900 g/ha)
Rimsulfuron (25%)
TITUS 25 DF (60 g/ha)
+ iodosulfuron (1 g/l)
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Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
*Faire un ou deux sarclages si les adventices sont importantes
Trois questions à Saint Charles Export Quelle est votre analyse du déroulement de la première moitié de la campagne 2014/2015 Maroc au niveau des importations ? La campagne qui a commencé au 1er octobre dernier a bien entendu été influencée en ses débuts par les soucis climatiques et les nombreuses pluies qui se sont abattues sur le sud marocain. Ces inondations ont effectivement touché certaines récoltes. Depuis, fort heureusement, les livraisons de produits marocains ont repris de façon normale sur la plateforme avec des produits de qualité et l’on peut dire que cette campagne contrairement à celle de l’an dernier s’est engagée sous des auspices plus positifs pour le commerce et la production. Les consommateurs européens semblent avoir retrouvé un peu de confiance en l’avenir, et même si la guerre des prix au sein de la grande distribution française se poursuit, la famille fruits et légumes est pour le moment moins impactée que l’an dernier. Cependant, contrairement à ce que l’on peut voir dans la presse internationale, les volumes en provenance du Maroc commercialisés par la plateforme sont stables par rapport à l’an dernier. La tomate et ses différentes variétés reste le légume le plus important pour notre plateforme, ce qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait qu’il s’agit du produit le plus consommé en Europe.
Quelles sont les principales destinations des produits marocains pour cette campagne 2014/2015 ? Depuis le début de la campagne, nous avons constaté que les volumes qui transitent par Saint Charles sont logiquement destinés en priorité au marché français. En termes d’ex-
port, la commercialisation se fait essentiellement avec l’Union Européenne, et en priorité sur l’Allemagne et l’Italie. Si l’on parle cependant « Pays-Tiers », on voit que la Suisse en particulier est un pays porteur pour les produits distribués par la plateforme. Les Pays d’Europe Centrale et de l’Est sont également des destinations privilégiés.
Saint Charles Export s’est assuré une bonne visibilité au dernier Fruit Logistica à Berlin ; quels sont les enjeux de votre participation ? Quel en est le bilan ? Fruit Logistica a effectivement été un excellent cru pour Saint Charles. Nos entreprises ont fait plusieurs constatations : un flux plus régulier de rendez-vous tout au long des trois jours qui a permis de voir plus de personnes que l’an passé, de nombreux contacts avec l’amont comme avec l’aval et un certain dynamisme global. Le salon de Berlin est bien entendu l’occasion idéale de retrouver des partenaires commerciaux, comme le Maroc, mais aussi de s’informer sur des opportunités au niveau mondial. Nos entreprises ont globalement deux objectifs en participant au salon, certaines sont concentrées sur l’aval, dans la fidélisation et la recherche de nouveaux clients, d’autres sont plus sur l’amont, à la recherche de nouveaux partenaires. Berlin est en effet un salon incontournable où il est possible de rencontrer tous ses fournisseurs en un seul lieu, et de prendre contact avec de nouveaux partenaires originaires de toutes les parties du monde. Pour la première fois, Saint-Charles Export avait également l’un de ses membres, Regal’in Europe, nominé pour les « Trophées de l’Innovation » (avec deux nouvelles variétés de pommes, Regalyou et Regalstar). Agriculture du Maghreb N° 81 Février 2015
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céréaliculture
Les maladies foliaires du blé
Attention à la rouille jaune et à la septoriose Pr. Ezzahiri Brahim, IAV Hassan II, Rabat
La campagne agricole actuelle a connu des précipitations abondantes surtout en novembre, ce qui est de bon augure pour une saison productive. Les conditions humides (précipitations, rosée, brouillard) et l’alternance de périodes fraiches et de périodes froides qui ont prévalu tout au long de cet hiver ont été favorables à l’installation précoce de certaines maladies dont principalement la rouille jaune (Puccinia striiformis) et la septoriose (Septoria tritici). Il est important d’être vigilent, en procédant à l’évaluation régulière de l’état sanitaire de la culture du blé afin d’intervenir au moment opportun en utilisant les fongicides appropriés.
Présence confirmée de la rouille jaune et de la septoriose
La rouille jaune semble être la maladie la plus menaçante pour la culture du blé tendre cette année. Des foyers de cette maladie ont déjà été observés fin janvier, sur des variétés sensibles de blé dans les régions du Gharb et de Zaer. Les risques d’un développement épidémique de la rouille jaune sur la culture du blé tendre sont présents surtout dans les régions du Gharb, de Zaer et de Saiss. La maladie peut s’étendre à d’autres régions comme la Chaouia et le Tadla. Quant à la septoriose, elle s’est installée après les pluies abondantes de novembre sur les feuilles basales dans les champs semés précocement. La progression de la maladie est au ralenti pendant l’hiver, mais elle risque d’exploser sur les variétés sensibles de blé tendre, en liaison avec une augmentation des tempéFoyer de rouille jaune (7 février 2015, région de Zaer)
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ratures et en présence de la pluie, à partir du mois de mars.
Quelle est la menace de la rouille jaune du blé au Maroc en 2015?
Historiquement, le développement de la rouille jaune a été sporadique au Maroc. Depuis 2010, le pays a connu des épidémies plus ou moins extensives de cette maladie. Ce changement drastique est lié à l’extension des superficies emblavées en blé tendre qui est passée de 800.000 hectares en 1985 à plus de 2 millions d’hectares aujourd’hui, à l’utilisation de variétés productives de cette espèce mais très sensibles à la rouille jaune et à l’apparition d’une nouvelle race virulente de Puccinia striiformis. Cette race est responsable de développements épidémiques répétés de la maladie dans les pays situés dans la même zone épidémiologique que le Maroc. Il Rouille jaune sur une jeune plante de blé en fin tallage
s’agit notamment de l’Espagne et de la France, où la maladie a été particulièrement sévère en 2014. L’apparition précoce des premiers foyers de la maladie cette année au Maroc peut être liée à l’inoculum abondant qui a survécu ces épidémies en Europe occidentale. L’agent responsable de la rouille jaune est un parasite obligatoire, qui a besoin d’un hôte vivant pour sa survie. Ce qui fait, qu’en absence de l’hôte principal, le champignon continue son développement en été sur des repousses de blé «Green bridge » dans des zones fraiches en Europe. De même, cet agent pathogène a la capacité de se disséminer par le vent sur de longues distances. Ceci peut favoriser un échange d’inoculum entre certains pays de l’Europe occidentale et le Maroc pendant la saison pluvieuse. La rouille jaune se manifeste sous forme de pustules jaunâtres, alignées le long des nervures des feuilles, sous Attaque sévère du blé en épiaison par la rouille jaune
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Maladies foliaires du blé Symptômes de rouille jaune sur feuille de blé
Attaque sévère du blé en épiaison par la septoriose
forme de stries. Le développement de l’infection est de type systémique. Ce qui fait qu’une spore infectieuse peut générer une multitude de pustules le long des nervures. Cette propriété singulière fait que cette maladie est de caractère explosif. De même, les premières infections par le champignon apparaissent d’abord sous forme de foyers localisés avant la généralisation de la maladie dans un champ donné. Le blé est sensible à la maladie du stade plantule au stade adulte. Les pertes peuvent aller jusqu’à 70% si l’attaque est généralisée au stade gonflement. Etant donné toutes ces considérations, il est important d’être très vigilent vis à vis de la rouille jaune. Le risque de la maladie est évalué par la localisation des premiers foyers de cette maladie dans le champ de blé. Si ces premiers signes de présence de la maladie sont présents dans une parcelle ou dans une localité, toutes les variétés sensibles avoisinantes sont menacées par cette maladie très contaminatrice. Il est conseillé alors de traiter les variétés sensibles de blé tendre à l’aide de fongicides. Les spécialités disponibles sur le marché (Tableau 1) sont efficaces contre la rouille jaune. Il suffit seulement d’intervenir au bon moment. Quand la pression de la maladie est élevée dans une zone, un retour de traitement serait nécessaire 3 à 4 semaines après la première intervention fongicide.
Comment apprécier le risque de la septoriose ?
La septoriose est causée par un 62
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champignon dont la survie est dépendante des résidus du blé à la surface du sol. Ce qui fait que les champs de blé les plus disposés à l’attaque de cette maladie sont ceux dont le précédent était une jachère. De même, le champignon responsable de la septoriose a besoin du temps pour d’abord s’installer dans un blé au stade jeune avant de se propager vers les étages supérieurs après la montaison, et ce en présence de la pluie. Les semis précoces sont plus favorables à l’installation de la maladie que les semis tardifs. Les plantules issues des semis précoces sont exposées à l’infection par la septoriose parce que les températures sont encore douces, et ce en présence de la pluie. C’est le cas cette campagne en novembre. Les premières lésions de septoriose sont observées sur les feuilles basales et sont détectables à partir du stade tallage. La progression de la maladie se fait de bas en haut. Elle est lente avant épiaison mais rapide après. Les pertes de rendement occasionnées par la septoriose peuvent atteindre 30% lorsque la maladie atteint la dernière feuille pendant la floraison. Suite à la détection des symptômes de ces maladies sur les feuilles inférieures du blé, la décision du traitement fongicide est prise lorsque les conditions de dissémination de ces maladies sont présentes. Pour les septorioses, les précipitations constituent le facteur de contamination principal. Quand la pression de la maladie est élevée, l’intervention avec des fongicides est bien justifiée pendant la montaison (lorsque 2 nœuds sont
Lésions de septoriose sur une feuille de blé
apparents sur la tige du blé). Les fongicides homologués sur blé contre la septoriose du blé au Maroc (voir Index phytosanitaire, AMPP) appartiennent essentiellement à la famille des triazoles. Les substances actives de cette famille sont utilisées seules ou en association avec d’autres substances appartenant au même groupe ou à d’autres familles (Tableau 1).
Résumé
Les conditions climatiques de l’année sont favorables au développement du blé mais aussi aux maladies, notamment la rouille jaune et la septoriose. La rouille jaune, dont l’apparition a été précoce cette année, menace les variétés sensibles du blé tendre quelque soit le stade de la culture, plus particulièrement au Gharb, Zaer et Saiss. Quant à la septoriose, elle est plus sévère sur les semis précoces des variétés sensibles de blé tendre. Dans tous les cas, la surveillance de près des champs de blé est le meilleur moyen pour mieux positionner les traitements fongicides afin d’éviter des pertes importantes par manque d’appréciation du risque. La gamme de produits fongicides disponibles sur le marché offre une large marge de choix pour lutter contre ces maladies. Le nombre de traitement peut varier de un à deux en fonction de la sensibilité variétale, de la pression des maladies présentes et du potentiel de production.
Red Power et Case IH soutiennent la croissance de l’agriculture en Afrique et au Moyen-Orient
La demande grandissante de produits alimentaires nécessite une accélération de la production agricole Le monde demande aux exploitants agricoles d’en faire plus. Selon les dernières projections de la FAO, d’ici 2050 la production alimentaire mondiale devra progresser de 60 % pour nourrir une population qui devrait dépasser 9 milliards. Selon Marco Raimondo, nouveau Directeur administratif de Case IH pour l’Afrique et le Moyen-Orient : « Cette évolution confronte à des défis et des opportunités de taille le Moyen-Orient et l’Afrique, qui constituent le marché qui a le plus fort développement dans le secteur agricole ». La nomination récente de Marco Raimondo s’inscrit dans l’évolution en cours chez le constructeur et suit la création de la société mère CNH Industrial N.V en Septembre 2013. Ayant occupé précédemment le poste de Directeur marketing pour l’Afrique et le Moyen-Orient et, tout récemment, celui de Responsable commercial pour l’Afrique centrale et de l’Est, Marco Raimondo apporte dans sa nouvelle fonction une expérience acquise en contact direct avec la clientèle et une compréhension profonde de la région. « La poursuite de la croissance de la productivité et le passage lent mais stable d’une agriculture de subsistance à une agriculture diversifiée stimulent l’essor du secteur des agroéquipements dans notre région, comme le confirment les résultats positifs que nous avons obtenus en 2014 », ajoute Marco Raimondo.
Les agroéquipements de Case IH bien placés pour satisfaire les besoins des exploitations de toutes tailles Depuis sa fondation en 1842 à Racine (USA), Case IH est à l’avant-garde du
processus de mécanisation et est un des principaux artisans de la transformation de l’agriculture, ce qui lui a permis de s’imposer en leader mondial dans le secteur des agroéquipements. « Case IH est très bien placé en Afrique du Sud et dans d’autres pays comme l’Algérie, le Kenya, le Mozambique et le Zimbabwe », souligne M. Raimondo. « Nous obtenons, par ailleurs, des résultats importants au Moyen-Orient où nous occupons déjà des places de premier ordre aux Émirats Arabes Unis et où nous chercherons à développer notre présence dans un proche avenir ». Case IH, qui investit constamment dans de nouvelles technologies agricoles, est en mesure de fournir une ligne complète d’agroéquipements pour satisfaire la demande de sa clientèle très diversifiée en Afrique et au Moyen-Orient. « En ce qui concerne les tracteurs, les unités de moins de 100 chevaux représentent encore un segment important en termes de volumes mais les tendances sont aussi à la hausse pour les gros tracteurs », constate M. Raimondo. Case IH commercialise une vaste gamme de tracteurs de 55 à 608 ch, à commencer par les séries d’entrée de gamme JXT, JX Straddle et Farmall JX. Ces tracteurs polyvalents allient à la perfection la qualité renommée de Case IH à la solidité et à la facilité d’entretien dont les petits exploitants ont besoin. Le constructeur est, par ailleurs, depuis longtemps réputé pour ses tracteurs hautes performances puissants, à l’instar des prestigieux Steiger et du Magnum, récemment élu « Tracteur de l’année 2015 ». Les moissonneuses-batteuses Axial-Flow® de Case IH se sont hissées au rang de leader du marché des moissonneuses-batteuses rotatives. Le constructeur complète son offre avec toute une ligne de presses, d’équipements de travail au sol et d’ensemencement, d’ensileuses, de pulvérisateurs et de technologies d’agri-
M. Marco Raimondo, Directeur administratif de Case IH pour l’Afrique et le Moyen-Orient.
culture de précision, auxquels s’ajoutent des machines spécialisées comme les machines à récolter le coton et les récolteuses de cannes à sucre de la série Austoft® 8000, leader dans son secteur.
Les plans d’élargissement de l’offre de produits et du réseau du constructeur Constructeur d’agroéquipements pratiquant la diversification géographique et s’appuyant sur un vaste réseau de concessionnaires, Case IH est en mesure de fournir aux clients de chaque marché l’équipement, l’assistance technique et les services dont ils ont besoin.
www.caseih.com
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Agriculture d Maladies foliaires du blé
Tableau 1. Familles chimiques et modes d’action des fongicides homologués sur blé Nom commercial
Substance (s) active (s)
Familles chimiques
Modes d’action
Produits simples BACHLOR 125 SC LOVIT OPUS
Epoxiconazole
RUBRIC SPIKE SC CARAMBA 60SL
Metconazole
APACHE 25 EC BARCLAY CHAPO BOLT
Propiconazole
DAZOLE
TRIAZOLES
Inhibition de la biosynthèse des stérols
SANAZOLE 250 EC ZOLEX KING 250 MATIZ 430 SC MYSTIC 250 SUPREME SUPER
Tebuconazole
TEBUCUR 250 TEBULIS 430 SC ALFABET 250 SC AMISTAR 25 SC GLOBAZTAR SC
Azoxystrobine
STROBILURINES
Inhibition de la respiration mitochondriale Cible : Cytochrome b
PLAZMA
Produits composés (2 triazoles) Cyproconazole
ALTO SUPER
Propiconazole
ARTEA 330 EC
NOMAD NEC
Cyproconazole Propiconazole Propiconazole Tébuconazole Epoxiconazole
OSIRIS
Métconazole
PROSARO 250 EC
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Prothioconazole Tébuconazole
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TRIAZOLES
Inhibition de la biosynthèse des stérols
du Maghreb Nom commercial
Substance (s) active (s)
Familles chimiques
Modes d’action
Produits composés ACANTO PLUS
Cyproconazole Picoxystrobine
COMODOR
Cyproconazole Azoxystrobine
EPIDOR
Propiconazole Azoxystrobine
SPHERE 267,5 EC
Cyproconazole Trifloxystrobine
ALLEGRO
Epoxiconazole Krésoxim méthyl
OGAM
Epoxiconazole Krésoxim méthyl
OPERA MAX
Epoxiconazole Pyraclostrobine
MADISON
Prothioconazole Trifloxystrobine
NATIVO 300SC
Tébuconazole Trifloxystrobine
SWING GOLD
Epoxiconazole Dinoxystrobine
QUADRIS TRIO
Cyproconazole Propiconazole Azoxystrobine
BELL
Epoxiconazole Boscalide
ZANTARA
Tébuconazole Bixafen
CERIAX
Epoxiconazole Pyraclostrobine Fluxopyroxade
IMPACT RM
Flutriafole Carbendazime
REX DUO
Epoxiconazole Thiophanate methyl
CHEROKEE 487,5 SE
Cyproconazole Propiconazole Chlorothalonil
EMINENT STAR
Tetraconazole Chlorothalonil
FALCON 460 EC
Tébuconazole Triadiménol Spiroxamine
SOLIGOR
Prothioconazole Tébuconazole Spiroxamine
TRIAZOLES + STROBILURINES
Inhibition de la biosynthèse des stérols et de la respiration mitochondriale
TRIAZOLES + SDHI
Inhibition de la biosynthèse des stérols et de la succinate dehydrogénase
TRIAZOLES + STROBILURINES + SDHI
Inhibition de la biosynthèse des stérols et du processus respiratoire
TRIAZOLES + BENZIMIDAZOLES
Inhibition de la biosynthèse des stérols et de la multiplication cellulaire
TRIAZOLES + PHTALONITRILES
Inhibition de la biosynthèse des stérols et des processus respiratoires et de production d’énergie cellulaire (action multi-site)
TRIAZOLES + SPIROCETALAMINES
Inhibition de la biosynthèse des stérols Cibles : 14α déméthylase et D8 D7 isomérase
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Petites annonces Nous sommes la filiale Marocaine d’un groupe multinational dont les activités regroupent les 4 métiers suivants :
FERTILISANTS – NUTRITION ANIMALE – HYGIENE – MARCHES INDUSTRIELS Dans le cadre de notre développement, nous recherchons :
Responsable export et développement international (Référence REDI/TAM)
Dans le cadre de notre volonté d’expansion à l’international, nous recherchons notre responsable export et développement international. De formation ingénieur d’Etat en agronomie des grandes écoles marocaines ou étrangères. Âgé entre 28 et 32 ans, il a acquis une première expérience minimum de 5 ans dans le commerce, développement ou export. Véritable homme de terrain, curieux, autonome et rigoureux, il est capable de relever les challenges et mener des projets à terme. Des déplacements fréquents à l’étranger sont prévus, il répondra au directeur général.
Assistant(e) Ressources humaines & chargé(e) de gestion du parc automobile Poste basé à Casablanca/OASIS (Référence AAC/TAM)
Âgé(é) entre 28 et 32 ans, de formation polyvalente en comptabilité et gestion, de niveau minimum bac +3, vous justifiez d’une expérience confirmée de plus de 5 ans dans une fonction similaire. Vous avez une bonne connaissance de l’outil informatique et des logiciels de gestion/comptabilité. Une expérience dans la gestion administrative du personnel et du suivi du parc automobile est souhaitée.
Assistant(e) comptable Poste basé à Casablanca/OASIS (Référence AC/TAM) Âgé(é) entre 28 et 32 ans, de formation en finance et comptabilité, de niveau minimum bac +3, vous justifiez d’une expérience confirmée de plus de 5 ans dans une fonction similaire. Vous avez une bonne connaissance de l’outil informatique et des logiciels de comptabilité et de gestion.
Merci d’adresser votre candidature (CV + lettre de motivation + photo), en précisant la référence, à l’adresse électronique suivante : recrutement@timacmaroc.com
BULLETIN D’ABONNEMENT Nom :
EDITIONS AGRICOLES, 22 bis, rue des Asphodèles, Résidence Zakia 20380 Casablanca - Maroc
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Société - Organisme : ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Tél.
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Fax
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Rue :
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Ville :
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Chèque ou virement au nom de la Société Editions Agricoles Abonnement 1 an / 10 Numéros Tél.: 05 22 23 62 12 / Fax : 05 22 25 20 94 Maroc : 300 dhs Pour l’étranger : 90 Euros, Règlement Uniquement par virement bancaire
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N° :
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Pour l’étranger
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Règlement par virement bancaire (Société Générale SGMB)
C. Banque 022
C. Ville 780
N°compte
Clé
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